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Associer binage et intervention chimique : efficace en colza
from Terre-net Le Magazine n°104
by NGPA
Les fermes s’équipent pour s’adapter aux contraintes actuelles – réduction de la quantité de produit chimique épandue, respect de l’environnement… La question du désherbage mécanique se pose alors pour la culture du colza. Selon Terres Inovia, l’associer à une lutte chimique s’avère une piste intéressante à explorer.
herse-étrille gère mieux les dicotylédones que les graminées, plus solidement enracinées. Un des atouts de l’outil est son débit de chantier important, puisqu’il peut travailler à vitesse élevée. Si le stade est précoce, envisagez de rouler à 3 km/h, voire jusqu’à 6-8 km/h. De quoi rivaliser avec le pulvérisateur de 24 m de largeur de travail sans trop de difficulté.
La houe rotative : plus risquée
Deuxième possibilité : la houe rotative. Certains estiment que la passer dans une parcelle de colza constitue une action risquée. Les plantes sont fragiles et le risque demeure plus élevé qu’avec une bineuse. Néanmoins, parmi le panel d’équipements disponibles, cet outil permet de s’affranchir des problèmes de rangs et d’interrangs. Il travaille toute la largeur sans contrainte d’écartement au semis. Bémols : son prix important et une fenêtre de réalisation assez exiguë. Le fermier doit passer entre deux et trois feuilles, ce qui lui donne peu de temps de réaction. Et mieux vaut que la météo soit de la partie, faute de quoi détruire les adventices avec cet outil deviendra compliqué. Elles ne doivent pas être trop développées. Sans oublier qu’il est conseillé d’agir sur sol suffisamment sec en surface et avec des prévisions météo sèches durant les trois à quatre jours suivant l’intervention.
Pour compléter une intervention chimique tout en renforçant son efficacité, l’idée de l’associer à un binage mécanique semble assez prometteuse. Cela entraînera en outre une baisse des IFT qui devrait répondre aux contraintes actuelles, tant d’ordre sociétal qu’environnemental. Sans oublier que la facture devrait également être en baisse. L’évolution du matériel a conduit à des outils plus performants et dont le débit de chantier n’est pas un frein. Trois méthodes sont actuellement disponibles pour les producteurs, présentant chacune leurs avantages et leurs inconvénients.
Première solution : la herse-étrille, qui permet de déraciner les jeunes adventices présentes dans l’interrang de la culture au passage de ses dents souples. Concernant la date d’intervention, Terres Inovia préconise de la programmer à partir du stade quatre feuilles, quand le colza est suffisamment résistant à l’outil. Pour autant, il ne faut pas trop tarder, car plus les plantes à détruire sont développées, plus la tâche s’avère difficile et moins l’outil se montre efficace. L’agriculteur devra augmenter la pression sur la dent afin de la rendre plus agressive. À savoir, par ailleurs, que la
Le binage, enfin, a le vent en poupe et de plus en plus d’exploitants s’équipent. Grâce à ses socs, la bineuse sectionne les racines des adventices dans l’interrang. Le matériel impose cependant de semer à 50 cm entre rang, minimum. Idéalement, il faut donc opter pour le semis monograine. Dans cette configuration, le paysan doit réfléchir sa stratégie au global, selon le parc matériel dont il bénéficie. Mieux vaudra anticiper les besoins d’investissement éventuels. S’agissant de l’intervention, les spécialistes conseillent de biner à partir de cinq-six feuilles. Avoir bien réglé son outil avant de se lancer est primordial, de même qu’éviter de travailler trop vite, afin de limiter les projections de terre et de graines d’adventices sur le rang. Ou alors il faudra installer des disques protège-plante sur les socs. Les performances oscillent entre 50 et 100 %, selon que la flore à détruire est composée de dicotylédones ou de graminées. Même si la mauvaise herbe n’est pas anéantie, son développement se trouvera ralenti et son potentiel de nuisance diminué.
Selon les essais conduits par Terres Inovia, la méthode baptisée « herbisemis » suivie d’un binage mécanique laisse entrevoir des perspectives intéressantes : réduction de la surface pulvérisée de deux tiers, efficacité plutôt bonne sur la flore du colza et possibilité d’intervenir en post-levée si nécessaire. Les ingénieurs ont également testé le désherbage en post-levée localisé, couplé au binage (localisé biné). Les résultats se révéleraient tout aussi intéressants. Le défi réside dans la possibilité de réaliser les deux opérations en même temps. L’herbicide nécessite une hygrométrie importante alors que le binage préfère un temps séchant. L’agriculteur doit donc s’attendre à devoir séparer les deux interventions ■
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