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Un héritage sportif bâti sur du sable

Si le Dakar promet bien une chose aux concurrents, c’est de vivre un défi. La course tout-terrain la plus difficile au monde pousse l’homme et la machine à leurs limites, les opposant à l’horloge lorsqu’ils parcourent des déserts, des dunes, des montagnes et tout ce que la nature leur impose. Année après année, les pilotes les plus courageux disputent cette course unique en quête de gloire, et chaque année depuis 1978, Yamaha vise la victoire.

Le Dakar 2019 n’a pas fait exception à la règle grâce au pilote du Yamalube Yamaha Rally Team Xavier de Soultrait, qui a obtenu une très positive sixième place au classement général du rallye après quatre arrivées d’étape dans le top 10 et une victoire en début de course.

Son équipier Adrien Van Beveren, malgré une approche stratégique impressionnante de vitesse et de cohérence, a été contraint à l’abandon lors de l’avant-dernière étape. Les autres pilotes Yamaha, Franco Caimi et Rodney Faggotter, ont également été victimes de la nature impitoyable du rallye, ne pouvant ralier la ligne d’arrivée.

1992 Si la marque n’a pu s’enorgueillir d’un dixième trophée, l’histoire de Yamaha au Dakar remonte aux premiers rallyes africains. Elle est jonchée de moments emblématiques et de succès depuis que Cyril Neveu triomphait sur une Yamaha XT500 lors du tout premier Dakar lancé en 1978.

Depuis cette époque, Yamaha a écrit de nombreux chapitres de l’histoire du Dakar. Stéphane Peterhansel a joué un rôle clé en remportant six victoires en catégorie moto (1991, 1992, 1993,1995, 1997 et 1998), un record qui tient toujours.

Une édition totalement renouvelée Le Dakar se déplacera pour la première fois en Arabie saoudite, ce qui apportera une variété de nouveaux défis et de terrains à conquérir. Une chose est toutefois garantie : la présence familière de Yamaha dans les paddocks, en lice pour une nouvelle victoire dans la plus exigeante des courses de sport mécanique.

INTERVIEWS CROISÉES QUESTIONS POUR DEUX CHAMPIONS ADRIEN VAN BEVEREN / STEPHANE PETERHANSEL

Les plus talentueux pilotes de Yamaha en rallye, passé et présent, ont saisi l’opportunité de se poser l’un à l’autre certaines questions.

SP: Quel est le rêve de ta vie ? Pas un rêve professionnel, mais vraiment le rêve de ta vie ! Créer une famille ? Parcourir le monde ? Gagner le Dakar ?

AvB: Mon rêve professionnel était vraiment le même que le rêve de ma vie : être un pilote professionnel et gagner. Lorsque j’étais enfant, je n’aurais jamais imaginé remporter l’Enduropale du Touquet ni même devenir pilote professionnel. C’était mon rêve, mais ça ne me semblait pas être quelque chose qui pouvait devenir réel. Le Dakar est une véritable passion pour moi. Gagner est l’un des mes objectifs, l’autre est de fonder une famille. J’ai deux grands buts concernant la compétition, remporter le Dakar et toujours pouvoir être en mesure de piloter une voiture de course dans une dizaine d’années lorsque j’aurai presque quarante ans. Ce serait pour moi la concrétisation d’une carrière parfaite.

SP: De quoi as-tu besoin pour remporter le prochain Dakar ? Plus d’entraînement ou d’autre chose ?

AvB: J’ai tout d’abord besoin d’attendre janvier 2020 ! Il est certain que le Dakar est une course particulière et aujourd’hui, je pense avoir le niveau pour la remporter. J’étais proche de la victoire en 2018 et en 2019 également, il n’a pas manqué grand chose. Ce qui est certain, c’est que je n’ai pas besoin de chance, mais je ne veux pas non plus de malchance. Je travaille avec l’équipe et nous améliorons beaucoup la moto. J’aborderais l’épreuve avec encore plus d’expérience la prochaine fois. J’ai évidemment besoin de passion pour la compétition, de passion pour gagner et de beaucoup de concentration pour relever ces défis.

Adrien Van Beveren

SP: Penses-tu toujours piloter lorsque tu auras le même âge que moi aujourd’hui ? Auras-tu toujours la passion ?

AvB: J’espère vraiment pouvoir accomplir ce que tu as réalisé. Si je peux atteindre la moitié de ce que tu as accompli, alors je serai vraiment heureux. Il est certain que je rêve d’avoir une carrière comme la tienne, et de nombreux pilotes l’espèrent également. Je suis vraiment passionné par mon sport, donc j’espère qu’à 50 ans, je pourrai encore le pratiquer. J’ai essayé de nombreux véhicules, mais plus que tout j’aime conduire une moto. La moto, c’est toute ma vie.

AvB: Qu’est-ce qui tu pousses à continuer chaque année ? Avec le même état esprit et la même envie de gagner ?

SP: Je pense qu’il s’agit juste d’une question de passion. Toute ma vie a tourné autour de la moto et de la lutte pour la victoire contre les autres pilotes. Ce n’est pas comme un travail, c’est une passion pure pour la compétition, en moto hier, en voiture aujourd’hui. Je n’ai pas besoin de faire la course, ce n’est pas une question d’argent ou de quoi que ce soit, c’est une pure ferveur pour les sports mécaniques.

Stéphane Peterhansel

AvB: Quelle est la clé pour comprendre et analyser la situation, dans une étape, lorsque la navigation devient délicate et que tu dois ralentir pour ne pas te perdre ?

SP: L’une des clés est définitivement l’expérience, mais pour moi, le plus important c’est de rester calme. Parce que lorsque vous commencez à vous perdre, vous commencez à être plus nerveux et faire plus d’erreurs. La clé consiste à analyser l’erreur depuis le début pour être certain de prendre la bonne décision pour la corriger.

AvB: Quelle est la raison principale qui t’a conduit à faire toute ta carrière chez Yamaha ?

SP: Principalement, l’esprit de famille Yamaha. Lorsque j’ai commencé, j’avais vraiment l’impression de faire partie de la famille. Nous avons essayé tous ensemble d’obtenir les meilleurs résultats possible, c’est la raison pour laquelle je suis resté toute ma carrière sur deux roues avec eux. La deuxième raison, bien entendu, c’est qu’ils m’ont donné la meilleure moto possible pour le Dakar et c’était tout ce dont j’avais besoin.

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