ISRAEL MAGAZINE
La SolidaritĂ© Made in IsraĂ«l Des rĂ©seaux solidaires en IsraĂ«l de plus en plus actifs pour faire face Ă la crise PrĂ©caritĂ©, chĂŽmage, salaires insufïŹsants pour joindre les deux bouts. Face aux ravages de la crise, la sociĂ©tĂ© israĂ©lienne se tourne vers ses rĂ©seaux solidaires pour ne pas sombrer. Des associations caritatives se mobilisent pour apporter une aide aux victimes Ă©conomiques du Coronavirus de plus en plus nombreuses et qui nâarrivent plus Ă faire face. Le point. par Dahlia Perez
I
sraĂ«l, start-up nation triomphante, mais aussi gĂ©ant aux pieds dâargile, doit affronter aujourdâhui lâune des crises les plus graves de son histoire. La pandĂ©mie de Covid-19 va-t-elle pousser le pays Ă reconsidĂ©rer ses prioritĂ©s ? Force est de constater que ce ne sont pas les entreprises hightechs qui volent aujourdâhui au secours dâune sociĂ©tĂ© en pleine paupĂ©risation mais bel et bien ses associations caritatives. A lâorigine, il y a souvent la volontĂ© pugnace dâun individu, qui affronte une rĂ©alitĂ© dont beaucoup se dĂ©tournent. HaĂŻm Bismuth vit en IsraĂ«l depuis 1978. Il est dĂ©jĂ trĂšs
actif dans le domaine caritatif quand il dĂ©cide de monter lâassociation HaĂŻ Bahem. Le but, rĂ©pondre Ă des demandes dâaide de plus en plus nombreuses de familles en difïŹcultĂ©. Il prĂ©cise : "On a commencĂ© avec des paniers alimentaires et trĂšs vite, on a Ă©tĂ© submergĂ© par la demande. On est passĂ© ensuite Ă la distribution de vĂȘtements puis on a offert des centaines de lunettes de vue chaque annĂ©e. On donne des bons dâachats de vĂȘtements et, tous les Ă©tĂ©s, nous faisons une distribution de cartables et de fournitures scolaires. A chaque fois, câĂ©tait une rĂ©ponse Ă une HaĂŻm Bismuth
24 | ISRAEL MAGAZINE 239 | DECEMBRE 2020
demande." Lâassociation est obligĂ©e de ïŹxer des critĂšres, selon la situation de chaque famille et de chaque personne. Elle se base sur le seuil de niveau de pauvretĂ© du Bitouah Leumi: "Certes, ce nâest pas avec un revenu pareil quâune famille peut bien vivre, mais il lui permet au moins de manger. Nous agissons pour les gens qui sont bien en dessous de ce calcul. Il faut savoir que dans 77% des cas de familles reconnues nĂ©cessiteuses en IsraĂ«l, les deux conjoints travaillent. Câest Ă©norme. Parmi elles, il y a des familles qui nâont pas de quoi acheter Ă manger. On aide une partie dâentre elles pour quâelles puissent juste continuer Ă vivoter, sans rien de superïŹu." HaĂŻm tient Ă me prĂ©ciser que lâĂ©quipe de lâassociation est composĂ©e de religieux, de nonreligieux, de nouveaux immigrants, tous de diverses sensibilitĂ©s politiques, ayant pour seul but commun dâaider. Il en est de mĂȘme pour les familles qui se tournent vers lâassociation : "Nous nâentrons pas dans ce genre de dĂ©tails, si le demandeur est français ou pas, sâil est en IsraĂ«l de longue date ou pas, sâil est russe ou Ă©thiopien. Il a besoin dâaide, on est lĂ ." israelmagazine.co.il