Energie : la Turquie fait des envieux
Quand art et yoga s’emparent de la finance
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2013 : à quoi ressemble la famille française Alors que la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, travaille à l’élaboration d’un projet de loi, trois études de l’Ined et l’Insee et un rapport du Conseil économique, social et environnemental actent les évolutions du modèle familial et l’émergence de nouvelles problématiques. Parmi elles, les foyers recomposés, les familles monoparentales ou le rapport à la paternité. A quoi ressemble la famille française d’aujourd’hui ? Zaman France en esquisse les nouveaux contours. -SOCIETE 04
Le projet Marmaray : «Un rêve vieux de 150 ans» Dorénavant, le 29 octobre ne sera plus seulement le jour de la commémoration de la fondation de la République de Turquie, mais aussi le jour de l’inauguration d’un projet à grande échelle, celui du Marmaray, train reliant les rives asiatique et européenne d’Istanbul sous le détroit du Bos-
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01 - 07 NOVEMBRE 2013 N° 287 Prix : 2,5 €
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Chahechouhe, meilleur buteur du championnat turc
phore. Le projet vise à fluidifier le trafic important de la métropole et à réduire à quatre minutes le temps de voyage entre les deux rives du détroit. Le Marmaray, premier tunnel sous-marin au monde à relier deux continents, pourra transporter 75.000 passagers par heure et près d’un million par jour. -TURQUIE 06
L’enquête progresse sur l’assassinat des 3 Kurdes à Paris rTURQUIE 06
EDITO
Valls, un colosse aux pieds d’argile FOUAD BAHRI r02
La puissance discrète de la diplomatie ottomane rCULTURE 14
Entrée libre en fac pour les Franco-turcs rTURQUIE 07
A Istanbul, le halal se pense en mode international Les 25 et 26 octobre derniers se déroulait le premier forum interna-
Valls, l’homme qui parle aux Français Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls n’en finit pas de grimper dans les son-
tional de réflexion sur une norme standard du halal au niveau mondial, organisé à Istanbul et qui a réuni près d’une soixantaine de pays. Abderrahman Bouzid, expert consultant du cabinet AB Associates Conseil, était présent. Pour Zaman France, il revient sur les enjeux de cette rencontre. -SOCIETE 05
dages. Plébiscité pour un futur poste de Premier ministre, l’ancien maire d’Evry est aussi le mieux placé pour les présidentielles de 2017. Pour le moment du moins. D’après le politologue Olivier Rouquan, la versatilité de l’opinion publique et le changement de contexte politique peuvent à tout moment inverser la vapeur. -FRANCE 03
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
Reza : «L’image est un langage universel»
Dans un entretien exclusif accordé à Zaman France, le grand photo-reporter Reza nous parle de ses projets actuels et de ses liens privilégiés avec la Turquie. -CULTURE 13
EXCLUSIF
02 FRANCE L’Elysée a-t-il créé un cabinet noir anti-Sarkozy ? Valls, un colosse aux pieds d’argile
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
EDITO FOUAD BAHRI
Règlements de comptes meurtriers à Marseille, affaire Léonarda : l’actualité du ministère de l’Intérieur était plutôt chargée ces dernières semaines. Et pourtant, Valls semble indéboulonnable. Chaque nouveau sondage le conforte un peu plus. Le Sarkozy de gauche comme certains le surnomment, maintient toujours sa position au zénith de l’opinion publique. Au point d’éclipser totalement le Premier ministre Ayrault et le président Hollande, dont la popularité est en chute libre. Mais quel est le secret du succès du ministre de l’Intérieur ? Simple effet de mode destiné à disparaître dans les abysses de la mémoire médiatique ? Ou alors symptôme d’un besoin très français d’encenser, voire d’idôlatrer, ses hommes politiques pour mieux les profaner ensuite ? Dans un entretien à Zaman France, le politologue Olivier Rouquan a proposé plusieurs pistes d’explications. Parmi elles, il souligne le fait que l’actuel ministre de l’Intérieur occupe un espace resté vide au sein de la gauche en matière sécuritaire. Il y avait eu Chevènement mais cela date. Depuis Jospin, la question sécuritaire est devenue l’impensé de la gauche. Valls vient donc combler une attente largement partagée chez les Français, celle d’une figure d’autorité. Somme toute, l’attribut le plus classique d’un leader national, mais qui précisément fait défaut à l’actuel chef de l’Etat. La multiplication des erreurs politiques de François Hollande notamment dans la gestion médiatique de l’affaire Léonarda, a confirmé ce besoin. Les peuples ont souvent plébiscité les hommes forts ou ceux qui le paraissent. Par son style nerveux, agité, intransigeant sur les questions de laïcité, inflexible sur celles de l’immigration, Valls apparait plus que jamais au yeux de l’opinion publique française comme le noyau dur d’une équipe fragilisée sur le dossier économique, divisée sur la question sociale et qui n’a pas convaincu sur l’éducation ou la famille. Centre politique, mais non idéologique, car si Valls espère devenir Premier ministre ou même incarner la gauche aux prochaines présidentielles, il devra réunir l’ensemble de son courant autour de ses idées, ce qui est loin d’être gagné. Car le soutien de l’opinion publique est par définition passager et le ministre de l’Intérieur ne pourra pas faire l’économie d’un soutien des appareils politiques. S’il échoue sur ce terrain, l’actuel colosse du gouvernement Hollande pourrait, tôt ou tard, se découvrir des pieds d’argile. f.bahri@zamanfrance.fr
Dans son édition de jeudi, l’hebdomadaire Valeurs actuelles affirme qu’une cellule a été créée à l’Elysée pour fouiller en toute illégalité les archives de Nicolas Sarkozy. L’Elysée a démenti ces allégations.
L’hebdomadaire Valeurs actuelles a publié une information selon laquelle l’Elysée aurait mis en place un cabinet noir consacré à destabiliser Nicolas Sarkozy.
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La présidence française a démenti mercredi les informations de presse faisant état de la constitution à l’Elysée d’un «cabinet noir» chargé de déstabiliser des personnalités de droite liées notamment à l’affaire Tapie, dont Nicolas Sarkozy. Une enquête de Valeurs actuelles a affirmé qu’une cellule avait été créée à l’Elysée pour fouiller les archives de l’ancien président de la République. La présidence déclare dans un communiqué avoir agi uniquement sur demande des juges d’instruction et leur avoir fourni des documents dont elle disposait légalement, les renvoyant aux Archives nationales pour le reste. «La présidence de la République n’a fait qu’exécuter les réquisitions adressées par les juges d’instruction et par le Conseil constitutionnel. En aucun cas elle n’est allée au-delà des demandes des juges», peut-on y lire.
DES SOURCES CONFIDENTIELLES DÉVOILÉES Valeurs actuelles reproduit une liste de personnalités visées où l’on retrouve tous les protagonistes de l’affaire Tapie, l’homme d’affaires lui-même et son avocat Maurice Lantourne, les arbitres qui ont rendu la décision controversée en sa faveur, Christine Lagarde, alors ministre de l’Economie, et Jean-Louis Borloo, ancien ministre et président de l’UDI. L’hebdomadaire cite le chef du service des télécommunications et de l’informatique de l’Elysée, Bernard Muenkel, affirmant qu’en avril 2013 le commandant militaire
du palais, Eric Bio-Farina, lui a tendu une liste en lui ordonnant de chercher tous les documents capables de gêner des personnalités issues de la précédente majorité. Eric Bio-Farina a, selon Bernard Muenkel, affirmé que c’étaient les juges qui demandaient ces informations, ce qui est donc confirmé par le communiqué de l’Elysée. L’officier lui aurait notamment demandé de violer le protocole d’accord signé par Nicolas Sarkozy avec les Archives nationales afin de réglementer l’accès aux archives de son quinquennat, dont l’ancien président est le seul propriétaire.
PHOTO DE LA SEMAINE
Le Premier ministre Erdogan, sa femme et le Premier ministre japonais Abe prient lors de l’inauguration du tunnel du Marmaray le 29 octobre 2013.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Selon une étude Viavoice réalisée pour «Le Nouvel Observateur», 73 % des Français seraient heureux dans leur vie professionnelle. 63% d’entre eux disent exercer leur métier avec une
«vraie passion». Menée auprès de 5.000 personnes actives, l’enquête a révélé que les Français s’épanouissent le plus dans la fonction publique, l’enseignement et l’agriculture.
Epidémie de polio en Syrie Une épidémie de polio frappe la Syrie, a confirmé mardi l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Pour l’heure, les examens en laboratoire ont confirmé le diagnostic pour dix des 22 cas suspects signalés. «Le risque est élevé qu’elle se propage dans la région», a dit un porte-parole de l’OMS.
NOUVELLE
73 % des Français heureux dans leur métier
03 FRANCE
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01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
«N’oubliez pas que le Kosovo est la Turquie et que la Turquie est le Kosovo» La déclaration d’Erdogan à Prizren au Kosovo le 23 octobre dernier, manifestant son soutien au peuple kosovar, a provoqué l’indignation du président serbe, Tomislav Nicolic.
Valls, l’homme qui parle aux Français Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls n’en finit pas de grimper dans les sondages. Plébiscité pour un futur poste de Premier ministre, l’ancien maire d’Evry est aussi le mieux placé pour les présidentielles de 2017. Pour le moment du moins. D’après le politologue Olivier Rouquan, la versatilité de l’opinion publique et le changement de contexte politique peuvent à tout moment inverser la vapeur.
FOUAD BAHRI PARIS C’est l’homme fort du moment. Depuis plusieurs semaines, Manuel Valls, le ministre de l’Intérieur, cumule les sondages les plus flatteurs. Présenté comme le choix préféré des Français pour le poste de Premier ministre, d’après un sondage Ifop, le locataire de la Place Beauvau est loin devant le président de la République. Un tiers des Français le placent, en effet, en tête de leurs préférences à gauche pour les présidentielles de 2017 à 33 % contre 9 % pour Hollande, d’après un autre sondage Harris Interactive pour le Figaro magazine et LCP. Comment expliquer cette ascension fulgurante du Catalan le plus populaire de France ? Pour le politologue Olivier Rouquan interrogé par Zaman France, 5 raisons l’expliquent.
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UN EXCELLENT COMMUNICANT Tout d’abord sa fonction. «Les Français ont beaucoup d’attentes liées à la sécurité, à la notion d’ordre public. Le simple fait d’être ministre de l’Intérieur le
met donc en situation potentiellement favorable», explique Olivier Rouquan. C’est aussi un excellent communicant ajoute le spécialiste. «Il a un discours clair et des opinions tranchées. Ancien chargé de communication sous Jospin, il a une bonne gestion des journalistes et du calendrier médiatique». Le contexte politique lui est également favorable après les désordres suscités par l’affaire Léonarda. Manuel Valls bénéficie ainsi de la désorganisation et des couacs du reste du gouvernement. Autre atout majeur : la fermeté affichée sur les questions sécuritaires, à rebours de la tradition socialiste. «Il occupe un espace qui à gauche était vide depuis des années. Jospin avait essayé à son époque de réconcilier une gauche libertaire avec une certaine idée de l’ordre. Cela n’avait pas fonctionné. Depuis, ce sujet est un impensé de la gauche».
LE DÉFI DE L’UNITÉ GOUVERNEMENTALE Même chose sur la question économique. La posture libérale de Valls lui permet d’incarner l’image
Un tiers des Français le placent en tête de leurs préférences à gauche pour les présidentielles de 2017
d’une gauche décomplexée privilégiant l’efficacité économique. Pour autant, Manuel Valls pourrait vite rencontrer des difficultés de taille. D’une part, l’opinion publique est changeante. D’autre part, ses positions politiques pourraient le fragiliser au cas où il aurait des visées sur Matignon. «Ses prises de positions ne l’aideront pas à piloter une majorité composite qui inclue les Verts et qui doit rester unie pour affronter les prochaines échéances. En ce sens, il n’est pas le centre de gravité de la gauche française», confirme Olivier Rouquan.
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Travail dominical : Bricorama débouté
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La chaîne de bricolage Bricorama, qui demandait que la fermeture dominicale des magasins en région parisienne s’applique à ses concurrents Castorama et Leroy Merlin, a été déboutée mardi par la cour d’appel de Paris. Bricorama, condamné en octobre 2012 à fermer ses 24 magasins d’Ilede-France le dimanche après une plainte du syndicat Force ouvrière, s’estimait lésé face aux enseignes concurrentes et avait saisi la justice pour dénoncer cette décision. Le tribunal de commerce de Bobigny avait ordonné en octobre en référé à Leroy Merlin et Castorama de ne plus ouvrir leurs magasins
franciliens le dimanche sous peine de se voir infliger une astreinte de 120.000 euros par magasin et par jour. Les deux enseignes avaient fait appel de cette décision. L’affaire sera examinée sur le fond par le tribunal de commerce de Bobigny le 22 novembre. Après plusieurs semaines de débat entre les opposants et les partisans du travail dominical, le gouvernement a confié fin septembre une mission de concertation à l’ex-président de la Poste Jean-Claude Bailly afin de «clarifier le cadre juridique» du travail du dimanche, objet d’un débat récurrent en France. Le rapport est attendu pour fin novembre.
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04 SOCIETE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
La famille a changé... mais pas tant que ça
MON AVOCAT CANAN ÖZENICI
Bonne nouvelle pour les usagers de la SNCF !
«Les traditions régionales jouent un rôle dans la descendance».
Alors que la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, travaille à l’élaboration d’un projet de loi, trois études de l’Ined et l’Insee et un rapport du Conseil économique, social et environnemental actent les évolutions du modèle familial et l’émergence de nouvelles problématiques. Parmi elles, les foyers recomposés, les familles monoparentales ou le rapport à la paternité. A quoi ressemble la famille française d’aujourd’hui ? Zaman France en esquisse les nouveaux contours. FARIDA BELKACEM PARIS
ENTRE 70 ET 74 ANS, HUIT PERSONNES SUR DIX SONT GRANDS-PARENTS, INSEE, ENQUÊTE FAMILLE ET LOGEMENTS 2011
71 % D’ENFANTS VIVENT DANS UNE FAMILLE TRADITIONNELLE (9,8 MILLIONS) sur les 13,7 millions de Français de moins de 18 ans qui vivent en famille en France métropolitaine. 18 % d’enfants vivent dans des familles monoparentales. Celles-ci ont doublé depuis le début des années 1980. A Paris, 25 % des enfants vivent en foyer monoparental.
Le pays n’a jamais connu un tel taux de grand-parents. Ils sont 15,1 millions en 2011.
1 ENFANT SUR 10 VIT DANS UN FOYER RECOMPOSÉ. Cela représente 1,5 million d’enfants. La plupart des enfants de ces familles vivent avec leur mère et le beau-père. Seuls 14% vivent avec leur père (et un beau-parent). PRÈS D’1 ENFANT DE PARENTS SÉPARÉS SUR 5 NE VOIT JAMAIS SON PÈRE. Selon l’étude de l’Ined parue en mai 2013, pour 18 % des enfants (de 0 à 34 ans) de parents séparés, le père dit ne jamais les voir. 2,01 ENFANTS PAR FEMME, c’est le taux de fécondité actuel moyen en France, au 1er janvier 2013. A noter que, d’après les chiffres de l’Insee, plus on a de frères et sœurs, plus on a d’enfants et de petits enfants. Même si le niveau d’études influe sur la fécondité, l’influence de la région de naissance joue : «A âge, diplôme par sexe et situation vis-à-vis de l’immigration comparable des différences
demeurent selon la région de RÉPARTITION DES ENFANTS PAR TYPE DE FAMILLES naissance. Ils semblent donc que les traditions régionales jouent un rôle dans la descendance. En particulier la taille de la fratrie dont sont issus les parents a une influence sur le nombre de leurs enfants. »
1 FRANÇAIS SUR 4 EST GRAND-PARENT. Le pays n’a jamais connu un tel taux de grand-parents. Ils sont 15,1 millions en 2011. Les grand-mères sont plus nombreuses que les grand-pères : 8,9 millions contre 6,2 millions. Les femmes deviennent grand-mères à 54 ans en moyenne, plus tôt que les hommes qui sont grand-pères à 56 ans.
71 % d’enfants vivent dans une famille traditionnelle (9,8 millions).
Vous êtes encore en retard, et vous allez prétexter le retard de votre train en raison d’un malaise voyageur. Vous vous dites que votre employeur ne vous croira pas une fois de plus. Notre article de cette semaine pourra peut-être soulager votre colère… La Cour de Justice de l’Union européenne a rendu le 26 septembre dernier une décision aux termes de laquelle une entreprise ferroviaire ne peut inclure, dans ses conditions générales de transport, une clause l’exonérant de son obligation d’indemnisation relative au prix du billet pour cause de retard imputable à un cas de force majeure. Désormais, un voyageur va pouvoir obtenir une indemnisation relative au prix du billet pour cause de retard du train même en cas de force majeure. La force majeure est une situation imprévisible, insurmontable et externe au regard de parties empêchant celles-ci d’accomplir leurs obligations. La partie qui ne peut pas accomplir une obligation du fait d’un cas de force majeure se trouve libérée de celle-ci. On dit en droit qu’il s’agit d’une condition d’exonération de responsabilité. En d’autres termes, jusqu’à ce jour, la SNCF n’était pas responsable en cas d’empêchement de son obligation de transport si un événement de force majeure l’en empêchait.
PAS D’INDEMNISATION DU PRÉJUDICE SUBI Aujourd’hui, la juridiction européenne a refusé d’autoriser qu’une entreprise ferroviaire puisse prévoir une exonération de son obligation d’indemnisation relative au prix du billet pour cause de retard en cas de force majeure. Attention, la Cour de Justice ne va pas jusqu’à imposer pour le moment une évaluation individualisée du dommage subi, mais seulement l’interdiction de refuser une forme de compensation financière à caractère forfaitaire et standardisée. Nous voulons dire par là qu’en cas de retard pour cause de force majeure, vous aurez le droit au remboursement de votre billet, oui, mais pas à l’indemnisation de votre préjudice si vous être licencié pour cause de retard par votre employeur… vous comprendrez donc qu’il s’agit là d’une maigre compensation. Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
05 SOCIETE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
A Istanbul, le halal se pense en mode international
Les 25 et 26 octobre derniers se déroulait le premier forum international de réflexion sur une norme standard du halal au niveau mondial, organisé à Istanbul et qui a réuni près d’une soixantaine de pays. Abderrahman Bouzid, expert consultant du cabinet AB Associates Conseil, était présent. Pour Zaman France, il revient sur les enjeux de cette rencontre.
L’électronarcose, un handicap pour l’industriel ?
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L’un des problèmes posé aux organismes de certification halal est celui des techniques d’étourdissement comme l’électronarcose. Objet d’une divergence juridique chez les savants de l’islam, celle-ci a été autorisée par une fatwa de 1987. En France, la grande majorité des organismes de contrôle valident l’électronarcose, en s’alignant sur la législation européenne qui impose l’usage de techniques d’étourdissement avant l’abattage des bêtes. Il existe néanmoins une dérogation pour les sacrifices rituels, dès lors que le principe de contention est respecté (la contention consiste à ne pas laisser la bête se débattre pour réduire sa souffrance, ndlr). «Une bête sacrifiée sans électronarcose va se vider de son sang. Sa matière première a donc une date de consommation qui se rallonge et un risque bactériologique qui se réduit. Il est donc dans l’intérêt des industriels de s’aligner sur ces critères», défend pour sa part Abderrahman Bouzid.
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REPRENDRE LA MAIN SUR LE HALAL Pour Abderrahman Bouzid, cette question est sans aucun doute pertinente sur le plan économique. «27 % des pays membres de l’ONU sont des pays musulmans. Sur cette proportion, seuls 10 à 17 % des bénéfices mondiaux leur sont reversés.
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«La solution pourrait venir des industriels»
Cela signifie que les producteurs du halal ne viennent pas très majoritairement des pays musulmans», explique-t-il. L’objectif est donc d’inverser cette tendance et de renforcer le commerce au sein de l’OCI en reprenant la main sur un marché dont les bénéfices sont évalués au sein de cette zone à 3,2 trillions de dollars et à 37 trillions de dollars au niveau mondial. Pour y parvenir, l’OCI s’est dotée de moyens et de structures adaptées : le Com CEC, un organe centralisé lui même en lien avec le Standard methodology institute for islamic council (SMIIC).
Abderrahman Bouzid considère que le regard porté par les industriels sur le halal a aujourd’hui changé. «Un des éléments intéressants est que le halal a été abordé par le prisme technique. La preuve a été apportée que le halal est un produit qui peut potentiellement faire preuve de transparence». Transparence, mais aussi recherche et développement.
LE RETARD DES MUSULMANS DE FRANCE Des informations très pointues ont été données sur la question des organismes génétiquement modifiés par une intervenante palestinienne. Un chercheur du Massachusetts a, quant à lui, abordé le
sujet des additifs alimentaires sur un plan hautement technologique en exhortant les pays musulmans à investir dans la recherche et le développement à l’image de la Malaisie, de l’Indonésie et de la Thaïlande. «L’idée était d’élargir et d’enrichir le concept de halal, ajoute M. Bouzid, en y intégrant non seulement la recherche mais aussi les associations de consommateurs avec comme objectif la création d’un réseau de confiance». En France, l’absence de norme halal nationale, due à l’immobilisme des acteurs institutionnels de l’islam, est l’un des principaux freins au développement d’une filière fiable pour le consom-
mateur. La solution pourrait venir des industriels. Il y a deux ans, une initiative en ce sens a été lancée par l’USEF (l’Union pour la Solidarité des Entrepreneurs de France), un conglomérat d’entrepreneurs, d’industriels et de distributeurs pour la mise en place d’une filière halal garantie. Le but étant de décliner un cahier des charges conforme et de mettre en place une agence de notation. Un exemple qui pourrait créer une dynamique positive de rationalisation de la filière halal en France.
Abderrahman Bouzid, expert consultant du cabinet AB Associates Conseil,un cabinet spécialisé sur le halal
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FOUAD BAHRI PARIS Le week-end dernier, un colloque ambitieux organisé à Istanbul par l’IHAF 2013 (International halal accreditation forum) en partenariat avec l’Agence publique de normatisation turque, ouvrait le débat sur une norme halal au niveau mondial. Abderrahman Bouzid, expert consultant du cabinet AB Associates Conseil,un cabinet spécialisé sur le halal, était présent. Pour Zaman France, il revient sur les enjeux de cette rencontre. En présence de représentants de 57 pays musulmans membres de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) mais aussi d’Europe avec l’Allemagne, l’Autriche, l’Angleterre, la Belgique ou la Bosnie, la rencontre était tournée autour de l’établissement d’une norme standard du halal au niveau mondial. Mais cette question a-telle un sens étant donné la diversité géographique, économique et climatique des pays concernés ?
De nombreux pays sont concernés par la mise en place potentielle d’une norme standard du halal.
06 TURQUIE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Le projet Marmaray : «Un rêve vieux de 150 ans» Le 29 octobre, alors que la Turquie a célébré le 90e anniversaire de la République fondée en 1923, le projet Marmaray a été inauguré. C’est le premier tunnel sous-marin au monde à relier deux continents.
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Une section de Dorénavant, le 29 oc13,6 kilomètres tobre ne sera plus seusur les 76,3 kilolement le jour de la commémètres prévus a été inaugurée. moration de la fondation de la République de Turquie, mais aussi le jour de l’inauguration d’un projet à grande échelle, celui du Marmaray, train reliant les rives asiatique et européenne d’Istanbul sous le détroit du Bosphore. Le projet vise à fluidifier le trafic important de la métropole et à réduire à quatre minutes le temps de voyage entre les deux rives du détroit. Le Marmaray, premier tunnel sousmarin au monde à relier deux continents, pourra transporter 75.000 passagers par heure et près d’un million par jour. Le 29 octobre, une section de 13,6 kilomètres sur les 76,3 kilomètres prévus a été inaugurée. D’ici la fin du projet, le Marmaray reliera Ayrilikçesme du côté anatolien à Kazliçesme du côté européen. Le voyage à bord du Marma-
ray coûtera 1,95 livres turques aux voyageurs, soit environ 70 centimes d’euros.
«UNE ROUTE QUI RELIE LES CIVILISATIONS» Lors d’une conférence sur la Route de la Soie à Istanbul le 28 octobre, le ministre turc du Transport, des Affaires maritimes et des Communications, Binali Yildirim, a déclaré que le Marmaray était plus qu’un projet visant à améliorer les transports publics à Istanbul : «C’est un projet qui réunit des civilisations. La Route de la Soie n’est pas seulement un itinéraire de caravane mais une route qui relie les civilisations occidentale et orientale». Afin d’assurer une utilisation efficace de la ligne et de relier le Marmaray aux moyens de transport de la ville, la Municipalité d’Istanbul a prévu l’introduction de nouvelles lignes de bus pour que les voyageurs puissent facilement rejoindre
les gares d’Ayrilikçesme, d’Üsküdar, de Sirkeci, de Yenikapi et de Kazliçesme. Lors des premiers tests qui ont eu lieu en août, le Premier ministre Erdogan avait déclaré : «Nous avons transformé un rêve vieux de 150 ans en réalité», faisant référence aux souhaits d’anciens sultans ottomans. La date d’inauguration du train souterrain a été retardée de quatre ans et demi car de nombreux objets anciens avaient été retrouvés au moment des travaux du tunnel.
La police turque disperse une manifestation à Ankara -
La police turque a fait usage de gaz lacrymogènes et de canons à eau pour disperser près de 2.000 manifestants réunis lundi devant un tribunal d’Ankara où se tenait le procès d’un policier accusé du meurtre d’un manifestant en juin. Un journaliste de Reuters a rapporté que des heurts avaient opposé la police et un groupe de manifestants armés de bâtons, qui s’approchait de l’entrée du tribunal pour protester contre l’autorisation donnée à l’accusé d’assister aux auditions par visioconférence. Les médias turcs font état de plusieurs blessés et de 18 arrestations, ce qui n’a pas été confirmé par les autorités. Le procès a été ajourné au 2 décembre, disent les médias. Ahmet Sahbaz est accusé du meurtre d’Ethem Sarisuluk, tué par balles lors d’une vague de manifestations antigouvernementales. Six personnes, parmi lesquelles un policier, ont trouvé la mort lors de ces manifestations, qui visaient initialement à protester contre un projet de réaménagement urbain dans le centre d’Istanbul avant de se transformer en Des heurts avaient opposé la remise en cause de la politique mepolice et un groupe de manifestants armés de bâtons. née par le Premier ministre islamoconservateur Recep Tayip Erdogan.
4,9
milliards
Sakine Cansiz, Fidan Dogan et Leyla Soylemez ont été assassinées à Paris en janvier 2013.
L’enquête progresse sur l’assassinat des 3 Kurdes à Paris
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Les enquêteurs français dans l’affaire du meurtre des trois femmes kurdes et militantes du PKK à Paris en janvier 2013 ont recueilli des preuves sur des rapports qu’entretenait le suspect numéro un avec la Turquie, ont déclaré quatre sources proches de l’enquête. Les sources de police ont affirmé à Reuters que le magistrat chargé de l’affaire était prêt à demander officiellement à la Turquie des informations sur Ömer Güney, immigrant turc soupçonné d’être l’auteur du triple meurtre survenu il y a
huit mois. Cette découverte pourrait être un tournant dans l’affaire qui est devenue un cri de ralliement pour la population kurde d’Europe. Güney aurait en effet voyagé trois fois en Turquie et passé une dizaine d’appels à des contacts basés dans le pays au cours des mois précédant le triple assassinat, ont déclaré des avocats ayant accès aux dossiers de l’enquête.
UNE ONDE DE CHOC POUR LA COMMUNAUTÉ KURDE Les meurtres de Sakine Cansiz, 55 ans, membre fonda-
trice du PKK, de Fidan Dogan, 32 ans, porte-parole du PKK en France et en Europe, et de Leyla Soylemez, 25 ans, avaient provoqué une onde de choc à travers la communauté kurde en Europe. Les femmes ont été assassinées alors que les pourparlers sur un arrêt des hostilités entre le PKK et le gouvernement turc venaient de démarrer. Après le drame, la police a rapidement mis la main sur Güney, 30 ans, soupçonné en raison des traces d’ADN de l’une des victimes retrouvées sur sa parka.
C’est le montant en dollars de l’aide financière accordée par les Emirats arabes unis à l’Egypte. Cette assistance inclut entre autres une subvention pour l’achat de combustibles supérieure à un milliard de dollars.
07 TURQUIE Cohn-Bendit regrette l’«ancien Erdogan»
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
SELÇUK GÜLTASLI BRUXELLES Daniel Cohn-Bendit, coprésident du groupe Verts/ALE au Parlement européen et figure emblématique des mouvements de mai 1968 en France, a affirmé qu’il regrettait l’«ancien Erdogan», qui a tant fait pour la Turquie au début des années 2000 et qui s’est battu contre le fondamentalisme kémaliste. Dans un entretien avec STVHaber et Zaman, l’homme politique de 68 ans n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a parlé du Premier ministre turc. Pour autant, il se montre également critique envers les dirigeants européens qui bloquent régulièrement les pourparlers quant à la candidature de la Turquie
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à l’Union européenne, à laquelle il est favorable. «De nombreux pays ne veulent pas d’un membre à majorité musulmane. C’est aussi simple que cela», a déclaré Cohn-Bendit avant d’ajouter que de nombreux pays européens préféreraient que la Turquie obtienne un statut de partenaire privilégié et non pas de membre à part entière.
«LE ERDOGAN D’AUJOURD’HUI N’EST PAS CELUI DE 2005» Pour Cohn-Bendit, il existe au moins deux ou trois «Erdogan». «Le Erdogan d’aujourd’hui n’est pas celui de 2005, quand les pourparlers de la candidature turque à l’UE ont commencé», a-t-il déclaré, reconnaissant les mesures
positives que le Premier ministre a entreprises pour la Turquie. Il s’est néanmoins déclaré contre le «nouvel Erdogan» et sa politique. Même s’il comprend la déception d’Erdogan vis-à-vis des dirigeants européens. «Je comprends la frustration des Turcs car certains pays européens ne sont pas décidés sur la candidature de la Turquie. Mais Erdogan est également indécis et a d’autres visions stratégiques. Il souhaite entretenir une relation économique avec l’Europe mais ne veut plus s’intégrer politiquement. Je pense qu’Erdogan veut être une superpuissance régionale et ne souhaite pas s’attarder sur la question de l’UE».
Daniel Cohn-Bendit est coprésident du groupe Verts/ALE au Parlement européen.
Entrée libre en fac pour les Franco-turcs SUHEDA ASIK PARIS Suite aux dernières réformes universitaires du YÖK (Conseil de l’enseignement supérieur), les jeunes étudiants de nationalité turque ayant fini le lycée avec succès peuvent postuler gratuitement pour une inscription dans les universités turques sans passer par un examen d’entrée. Selon l’information publiée par le journal Resmi Gazete, cette décision prise par le Conseil des ministres concerne les jeunes ayant terminé leurs études secondaires en 2013-2014. Avant cette réforme, les bacheliers
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Le congé de paternité prolongé
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Le gouvernement turc prévoit d’allonger à dix jours au lieu de trois le congé de paternité pour les employés couverts par l’organisme de la sécurité sociale (SGK), dans le but d’encourager les familles turques à avoir plus d’enfants. Cette nouvelle décision donne ainsi les mêmes droits à tous les employés, les fonctionnaires bénéficiant déjà du congé de paternité de dix jours. Le ministère de la Famille et des Politiques sociales et le ministère du Travail et de la Sécurité sociale devraient bientôt soumettre conjointement une série d’amendements au parlement qui comprendra également les modifications de lois relatives aux congés de maternité. Ces derniers devraient ainsi passer de 16 à 18 semaines tandis que les autres réformes concerneront les indemnités de licenciement, les conditions et le temps de travail de travail des employées enceintes. Après leur grossesse, les femmes pourront travailler à mi-temps et percevoir un salaire réduit de moitié par rapport à celui qu’elles touchaient avant. Ces amendements permettront également aux entreprises d’embaucher des employés provenant d’agences d’emploi privées pendant le congé de maternité des employées.
de nationalité turque venant de l’étranger devaient passer l’examen d’entrée destiné aux étrangers et payer des frais de scolarité. Ceux-ci pouvaient s’élever jusqu’à 5500 euros, notamment pour les études de médecine. Avec cette nouvelle organisation, chaque université décidera de ses critères d’admission, tel que le niveau de turc, la moyenne des notes ou l’équivalence du diplôme. Ainsi, les personnes ayant l’aval du YÖK et remplissant ces critères pourront poursuivre leurs études supérieures dans la filière souhaitée.
08 TURQUIE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
ENERGIE
Le modèle turc fait des envieux L’énergie reste un secteur prioritaire pour le gouvernement. Parmi les chantiers mis en œuvre : la première centrale nucléaire du pays et le développement des éoliennes. Une source d’inspiration pour d’autres pays, d’après le ministre de l’Energie, Taner Yildiz . AYDIN ALBAYRAK ANKARA Le modèle turc en matière d’énergie suscite l’admiration d’autres pays. C’est ce qu’a révélé le ministre turc de l’Energie, Taner Yildiz, lors du 6e Congrès international sur l’Energie organisé par l’Association de l’énergie mondiale. «De nombreux pays nous demandent aujourd’hui d’effectuer des études pour savoir dans quelle mesure le modèle turc peut être appliqué au leur», a déclaré le ministre. Il a rappelé à cette occasion les progrès réalisés par la Turquie ces dernières années dans le domaine de la libéralisation et de la réglementation du marché de l’énergie.
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UNE PREMIÈRE CENTRALE NUCLÉAIRE EN 2016 Actuellement, la Turquie obtient un quart de ses besoins en énergie de ressources naturelles locales, dont celles produites dans les centrales hydroélectriques. Le vent représente aussi une
Erdogan Bayraktar, ministre turc de l’Environnement et de l’Urbanisme.
Quartiers verts à Istanbul La Turquie va créer des zones résidentielles à Istanbul où seules les bicylettes et les voitures Taner Yildiz, ministre de l’Energie, a rappelé les progrès du pays .
source d’énergie locale majeure que le ministère de l’Energie prévoit de développer, de même que les autres énergies locales et renouvelables. Actuellement, le pays est doté de 1.330 éoliennes, ce qui lui fait économiser 500 millions de dollars sur le gaz naturel. A l’avenir, le ministère de l’Energie prévoit d’augmenter ses économies d’au moins sept fois grâce aux éoliennes. Les dépenses de la Turquie en matière de gaz naturel diminueront donc de 3,5 milliards de dollars, a affirmé le ministre. De plus, la Turquie prévoit de faire construire sa première centrale nucléaire par une entreprise russe à Akkuyu. Cette centrale, dont la construction doit démarrer en 2016, devrait produire de l’électricité d’ici à la moitié des années 2020, a déclaré au congrès Alexander Superfil, directeur de la future centrale.
Le coup de pouce d’Ankara à Gaza
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Pour soutenir la Palestine, qui subit un blocus depuis 2007, La Turquie a fait un don de 850.000 dollars à la Palestine pour les besoins énergétiques de la bande de Gaza et enverra 10 tonnes de farine en novembre. C’est ce que rapporte le ministère turc des Affaires étrangères dans une déclaration datant du 23 octobre. La Turquie a fait parvenir une aide financière au gouvernement palestinien pour équiper les hôpitaux et les stations d’épuration en énergie, et ceci d’après une initiative de l’Agence turque pour la coopération et le développement
(TIKA). Rappelant que la Turquie a, par le passé, déjà envoyé des équipements médicaux, entre autres, à la Palestine, le ministère des Affaires étrangères a réitéré le soutien de la Turquie à la Palestine et sa détermination à poursuivre les aides à destination de ce pays.
électriques pourront circuler a annoncé le ministre de l’Environnement et de l’Urbanisme, Erdogan Bayraktar. «Ces projets seront connus à travers le monde et revaloriseront l’image d’Istanbul», a précisé le ministre lors d’une conférence sur le thème des villes vertes à Ankara le 19 septembre dernier. Le ministre s’était pourtant plusieurs fois exprimé contre les projets de rénovation urbaine, accusés d’altérer la démographie des quartiers traditionnels et de forcer les locaux à déménager. Mais il a rappelé que la plupart des habitations dans les environs d’Istanbul n’étaient pas assez robustes pour résister à une catastrophe naturelle, d’autant plus qu’un violent tremblement de terre est attendu dans la région d’Istanbul dans un futur proche. Il a ajouté que des projets similaires seraient réalisés dans d’autres grandes villes turques comme Ankara, Izmir, Bursa, Adana ou encore Diyarbakir.
09 EUROPE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Tempête sur l’Europe -
Les médias britanniques ont surnommé cette tempête Saint Jude en référence au patron des causes perdues, traditionnellement célébré le 28 octobre.
EN BREF
BDP 3 députés rejoignent le HDP
Les deux députés BDP d’Istanbul, Sirri Süreyya Önder et Sabahat Tuncel ainsi que le député BDP de Mersin, Ertugrul Kürkçü, ont annoncé leur démission du parti le 23 octobre et compteraient rejoindre le Parti populaire démocratique (HDP). Ce nouveau mouvement de gauche qui chapeaute le BDP prépare actuellement une liste indépendante pour les prochaines élections locales de 2014. Le HDP devrait être soutenu par le BDP à Istanbul et dans les autres circonscriptions de l’ouest de la Turquie et ne devrait pas présenter de candidat dans les provinces bastions du parti pro-kurde de l’est et du sud-est du pays.
TURQUIE Naissance d’un «Parti Gezi»
Les rumeurs qui circulaient sur les médias sociaux concernant la formation d’un parti politique inspiré des manifestations de Gezi sont désormais avérées. Le site internet officiel du procureur de la Cour de Cassation de Turquie a en effet annoncé que le «Parti Gezi» (GZP) a été créé le 1er octobre et enregistré le 9 octobre. Son siège se trouve dans le quartier de Çankaya de la capitale turque. Le logo du parti représente la silhouette d’un homme à l’image d’un tronc d’arbre tenant un cercle vert au-dessus de lui. Le nouveau parti, dont le leader est Resit Cem Köksal, veut entre autres : «établir un ordre public dont les règles s’appuient sur des bases légales et qui assure la défense des droits des individus».
FINANCE ISLAMIQUE La Grande-Betagne investit
La Grande-Bretagne veut devenir le premier pays occidental à émettre un emprunt souverain sukuk, autrement dit un emprunt obéissant aux préceptes de l’islam, a fait savoir mardi le Premier ministre britannique David Cameron. L’émission de 200 millions de livres (233 millions d’euros), prévue l’an prochain, sera bien inférieure à ce qui était envisagé au départ mais elle constituera un apport précieux pour les six établissements financiers islamiques de Grande-Bretagne et elle pourrait encourager les entreprises locales à se lancer elles-mêmes dans les sukuks. «Notre ambition est claire : faire de la Grande-Bretagne le premier souverain à émettre un emprunt islamique en dehors du monde islamique», déclare le ministre des Finances George Osborne dans les colonnes du Financial Times.
La tempête qui a traversé lundi l’Europe du Nord, de la France à la Scandinavie en passant par la Grande-Bretagne, l’Allemagne et les Pays-Bas, a fait au moins une douzaine de morts, privé d’électricité des centaines de milliers de personnes et fortement perturbé les transports aériens et ferroviaires. Les vents violents, atteignant pour certains 160 kmh, ont provoqué notamment la mort de sept personnes en Allemagne, de quatre en Grande-Bretagne et d’une en France. On déplore
également des victimes au Pays-Bas et au Danemark. En Allemagne, plusieurs automobilistes sont morts écrasés par des arbres, tandis qu’un homme s’est noyé et qu’une femme est décédée dans l’effondrement d’un mur. A Belle-Ile-en-Mer, dans le Morbihan, les vagues provoquées par la tempête, nommée Christian en France, ont emporté une femme de 47 ans. Les services météorologiques ont précisé que la tempête était la plus importante au Royaume-Uni depuis octobre 2002.
10 INTERNATIONAL
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
4 otages français d’AQMI ont été libérés Il y a trois ans, Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret ont été enlevés par Aqmi sur un site d’Areva, au Niger. Ils viennent d’être libérés au cours d’une opération menée par les autorités nigériennes
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Les quatre otages français retenus au Sahel depuis plus de trois ans ont été libérés lors d’une opération menée par les autorités nigériennes, a annoncé mardi François Hollande. Pierre Legrand, Daniel Larribe, Thierry Dol et Marc Féret avaient été enlevés par le groupe Al Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) le 16 septembre 2010 sur un site d’extraction d’uranium d’Areva à Arlit, au Niger. L’Elysée s’est refusée à préciser la manière dont les otages avaient été libérés, et notamment s’il y a eu une opération militaire des forces nigériennes. Les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, Lau-
Ennahda a remporté les élections d’octobre 2011 organisées après le renversement de Ben Ali mais le parti est vivement contesté.
rent Fabius et Jean-Yves Le Drian, sont arrivés mardi soir à Niamey et les ont pris en charge à l’aéroport de Niamey, a-t-on appris de source diplomatique.
«UNE OPÉRATION NIGÉRIENNE» Les quatre Français faisaient partie d’un groupe de sept personnes, dont cinq Français, pour la plupart des collaborateurs des groupes Areva et Satom, une filiale de Vinci. Trois captifs - une femme, Françoise Larribe, épouse de Daniel Larribe, un ressortissant malgache et un Togolais - ont depuis été libérés. Le sort du Néerlandais Sjaak Rijke, du Suédois Johan Gustafsson et de Ste-
phan Malcolm, à la double nationalité britannique et sud-africaine, qui avaient aussi été enlevés au Niger, est pour l’instant inconnu. De source diplomatique, on souligne que l’opération en vue de la libération intervenue mardi est menée depuis «longtemps». «C’est le fruit d’un long travail de contact, pour trouver les bons interlocuteurs, qui dure depuis des mois», a dit un diplomate. Dans l’entourage de François Hollande, on précise : «C’est une opération nigérienne (...) clairement sous la conduite du (président nigérien Mahamadou) Issoufou», qui a prévenu personnellement François Hollande par téléphone.
Les otages d’Arlit avaient été enlevés par Aqmi le 16 septembre 2010 sur un site d’extraction d’uranium d’Areva au Niger.
Ennahda négocie une trêve politique Un débat national entre l’ensemble des formations politiques en Tunisie s’est ouvert. L’enjeu est de sortir le pays d’une crise politique déclenchée notamment par l’assassinat de plusieurs responsables de l’opposition.
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Les islamistes d’Ennahda, au pouvoir, et l’opposition ont poursuivi lundi un «dialogue national» censé permettre la formation d’un gouvernement provisoire et la tenue de nouvelles élections afin de sortir la Tunisie de plusieurs mois de crise politique. La discussion a porté
essentiellement sur le choix du prochain Premier ministre transitoire, les candidats étant principalement des économistes ou d’ex-dirigeants de la banque centrale. Dix candidats sont en lice, mais de sources proches du gouvernement comme de l’opposition, on avance surtout les noms
de Mustafa Kamel Nabli, ancien gouverneur de la banque centrale, Mansour Moalla, homme d’affaires et ancien ministre de l’Economie, et de Jaloul Ayed, ancien ministre des Finances. Mohammed Nasser, ancien haut fonctionnaire des Nations unies, pourrait aussi être une solution de compromis. Les discussions doivent durer trois semaines, délai à l’issue duquel le gouvernement dirigé par Ennahda doit démissionner et laisser la place à un cabinet de techniciens chargé de gérer le pays jusqu’à de nouvelles élections.
LE PRAGMATISME DU PARTI ISLAMISTE Ce dialogue national doit aussi permettre de fixer la date de ces élections et de former une commission électorale. Ennahda a remporté les élections d’octobre 2011 organisées après le renversement de Ben Ali. Le parti islamiste est toutefois vivement contesté dans le pays. Les tensions entre religieux et laïques se sont accrues cette année après les assassinats de deux figures influentes de l’opposition. Les laïques ont d’ailleurs demandé au Premier ministre Ali Larayedh de s’engager par écrit à démissionner à l’issue des trois semaines de négociations. Ennahda a accepté cette exigence mais a réclamé en retour que la rédaction de la nouvelle Loi fondamentale soit achevée avant de céder la place à un cabinet technocratique. La date de la tenue des prochaines élections apparaît comme un sujet problématique. Ennahda souhaite que le scrutin intervienne dans un délai de six mois tandis que l’opposition demande plus de temps afin de permettre à ses chefs de file de s’organiser en vue de la campagne.
11 INTERNATIONAL
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
La Syrie racontée par un chanteur de Konya L’histoire de Hamzeh Mansour, chanteur de Konya, reflète celle de milliers de réfugiés syriens. Ses parents et ses frères et sœurs ont émigré en Turquie après avoir quitté Damas. Il chante le chagrin et la résignation. ZEYAD MASROOR KHAN ISTANBUL Les quelques paroles d’une célèbre chanson turque d’Ahmet Kaya mêlées à la voix mélodieuse empreinte d’un accent arabe de Hamzeh Mansour opèrent leur charme sur un public essentiellement féminin. Hamzeh Mansour, étudiant en médecine de 23 ans, fait partie de ces 2 millions de personnes qui ont dû fuir la Syrie à cause de la guerre civile. L’histoire du jeune homme est symbolique des difficultés auxquelles ont dû faire face des milliers de réfugiés syriens. Ses parents et ses quatre frères et sœurs ont émigré en Turquie après avoir quitté leur demeure ancestrale située en plein cœur de Damas. «Je repense parfois au Damas de mon enfance avec ses vieux bâtiments et ses petites ruelles. Je regrette ma maison, les réunions de famille, la terrasse, où je passais le plus clair de mon temps à regarder le mont Qassioun. Mais pardessus tout, je regrette le parfum
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Les réfugiés, proies des faux passeurs URAK KILIÇ ISTANBUL Les centaines de milliers de réfugiés syriens qui se trouvent aujourd’hui en Turquie risquent à tout moment d’être les cibles de fraudes de faux passeurs qui leur proposent de se rendre en Europe. Si de nombreux Syriens ont été placés dans des camps de réfugiés, il y en a encore des milliers qui sont obligés de dormir dans des parcs ou dans la rue. En quête d’un logement en raison de la baisse des températures, la plupart s’en remettent à ces soi-disant passeurs qui leur promettent une nouvelle vie ailleurs. Mais leur voyage vers l’Europe se termine souvent dans une région turque frontalière alors qu’ils donnent jusqu’à leur dernier centime à leur passeur.
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«ILS AURAIENT PU SE CONSTRUIRE UNE VIE ICI» Necmettin Deveci, un agent immobilier du quartier d’Aksaray, rapporte que nombreux sont les Syriens à avoir été dépouillés par des passeurs. «J’ai de nombreuses fois mis en garde les réfugiés souhaitant se rendre en Europe. Je leur ai dit "ces gens sont des fraudeurs, ne les payez pas". Mais ils n’écoutent jamais. Ils auraient pu utiliser leur argent pour se construire une vie ici», a indiqué Deveci.
de cette ville de jasmin», explique Hamzeh.
«NOUS N’AVIONS D’AUTRE CHOIX QUE DE NOUS RENDRE EN TURQUIE» Hamzeh et sa famille vivaient une vie plutôt simple à Damas : «Mon père était confiseur, ma mère était prédicatrice et enseignait. Mes frères et sœurs étaient scolarisés. Moi, j’allais à l’université le matin, je suivais des cours d’espagnol l’après-midi et j’apprenais la musique le soir. J’aidais aussi mon père dans son magasin et ma mère avec la cuisine», raconte-til. Sa maison est désormais un souvenir lointain, obscurci par les blessures de guerre. Aujourd’hui, la famille de Hamzeh vit dans un appartement à Konya, dans le sud de la Turquie. Le jeune homme explique : «Quand vous êtes Syrien et que vous fuyez votre pays, vous n’avez pas beaucoup de choix. D’un côté, il y a le Liban où les miliciens du Hezbollah tirent sur quiconque provenant d’un territoire rebelle entrerait dans le pays. De l’autre côté, il y a l’Irak, où Nouri al-Maliki et les miliciens sont puissants. Et si vous vous rangez du côté du gouvernement syrien, vous risquez d’être détenu ou torturé pour des informations que vous ne possédez même pas. Nous n’avions donc d’autre choix que de nous rendre en Turquie. Nous y avons rencontré quelques difficultés car les prix sont élevés et la langue et la culture sont différentes. Mais au moins, c’est un pays sûr». Mais le voyage de Damas à Konya n’a pas été aisé. Les forces de sécurité arrêtaient tous les jeunes hommes qui essayaient de quitter le pays. J’ai donc utilisé un faux prétexte. J’ai demandé à
des amis turcs de m’envoyer une invitation pour un salon professionnel à Istanbul. Et cela a fonctionné», raconte le jeune homme. Si Hamzeh a quitté sa maison, ses camarades ou encore ses voisins, il a gardé avec lui une seule et unique chose : sa passion pour le chant.
CHANTER LA DOULEUR ET LA RÉSIGNATION Son père s’est décidé à quitter le pays quand les massacres se sont intensifiés. «Les forces du gouvernement ont commencé à entrer dans les maisons. Des hommes qui étaient torturés, des femmes violées et des civils tués. Quand ma tante et ses enfants ont été assassinés, nous n’avions d’autre choix que de quitter la Syrie».
Les chansons du jeune homme reflètent sa résignation. «Tout cela finit par vous rendre insensible. Même quand j’apprends la mort de quelqu’un que je connaissais bien, c’est comme si on m’annonçait une nouvelle quelconque. Certains de mes amis ont été arrêtés, d’autres ont fui et d’autres sont morts», dit Hamzeh.
12 CULTURE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Quand art et yoga s’emparent de la finance L’artiste turc Burak Delier a présenté à la Pilot Gallery à Istanbul une exposition sur la relation entre le monde des affaires et le bien-être. RUMEYSA KIGER ISTANBUL En 2007, Burak Delier avait fait parler de lui avec sa veste contre les agressions, la Parkalynch, pour dénoncer l’oppression exercée contre les oubliés du système. En cette fin 2013, sa nouvelle exposition à la Pilot Gallery visible du 12 septembre au 26 octobre a plongé le public dans le monde des affaires et de la finance. «Play your part and the script will follow» (Jouez votre rôle et le scénario suivra), nom de l’exposition, se présente sous forme de différentes vidéos.
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L’ESPACE PROFESSIONNEL ET L’ESPACE DU BIEN-ÊTRE Burak Delier explique qu’il a voulu traiter des conditions de travail et de la façon dont les employés établissaient une relation avec leur travail et leur corps sur une longue période. «Ce qui attire le plus mon attention dans la "pratique du yoga", c’est son modus operandi qui semble paradoxal à première vue : on atteint un état de méditation, de paix intérieure puis de liberté en maintenant son équilibre grâce à une position qui requiert endurance et force. En fait, on ne peut pas atteindre cette paix intérieure ni cette liberté en étant installé confortablement. Ce n’est qu’à travers le
contrôle de son corps par l’effort, la virtuosité et la discipline qu’on peut connaître un tel état. Et on a conscience de percevoir la vie, son corps et son esprit d’un point de vue différent», explique Burak Delier dans un entretien avec Pinar Ögrenci rapporté dans l’ouvrage «Displacing the silence» qui vient d’être publié. Dans la vidéo de l’artiste intitulée «Crise et contrôle» réalisée cette année, ce ne sont pas des acteurs ou actrices professionnels qui jouent le rôle de cols blancs, mais de vrais employés de la vie professionnelle qui prennent des postures de yoga. «Les personnages qu’ils interprètent reflètent leur propre expérience. Parfois, c’est leur personnage d’employé qui parle à leur place. Du coup, la vidéo a toutes les caractéristiques d’un film documentaire. Toutes les conversations contenues dans «Crise et contrôle» sont des dialogues enregistrés pendant la pratique du yoga. Aucun autre enregistrement audio n’est effectué. Nous voyons une séance de yoga qui se déroule dans un espace de travail et non dans une salle de gym. D’où le côté étrange. D’un autre côté, les salles de yoga ou de pilates sont situées au sein, ou près, de grands bâtiments. Le conflit et la concur-
rence coexistent donc en termes de localisation. La vidéo tente de faire réfléchir les gens sur ces concurrences et conflits entre ces deux espaces», ajoute-t-il.
LA CRITIQUE DU CAPITALISME Dans une autre vidéo intitulée «La transaction», l’artiste met en scène une transaction entre un trader et la Pilot Gallery qui abrite l’exposition. Ismail Ertürk, maître de conférence dans le domaine bancaire à l’université de Manchester, s’est entretenu avec des artistes contemporains
comme Delier dont le travail reflète la critique du capitalisme aujourd’hui. Les œuvres d’art de Delier, tout comme celles d’autre artistes, «développent des stratégies critiques articulées autour de la critique d’un capitalisme financier sur d’autres scènes sociales et politiques après la crise. De telles approches critiques venant du monde de la culture envers le capitalisme financier – dont les propriétés culturelles sont aussi importantes que ses propriétés Burak Delier explique qu’il a voulu traiter des condimatérielles – sont très impor- tions de travail et de la façon dont les employés établissaient une relation avec leur travail et leur corps. tantes», a souligné Ertürk.
13 CULTURE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Reza : «L’image est un langage universel» © FATIH TURSUN
Dans un entretien exclusif accordé à Zaman France, le grand photo-reporter Reza nous parle de ses projets actuels et de ses liens privilégiés avec la Turquie.
FATIH TURSUN, EMRE DEMIR PARIS Vous vous définissez comme un témoin engagé ? Qu’est-ce que cela signifie ? Quand on est témoin de quelque chose, soit on ferme les yeux et on poursuit son chemin, soit on se dit : j’ai vu ça, j’ai été témoin et je vais diffuser cette idée. C’est ça quelque part le sens d’engagement. Engagement, ça veut dire que nous ne sommes pas une machine, et que ce que nous faisons a du sens.
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Vous avec récemment animé un «Atelier Reza» dans un quartier de Toulouse. En quoi cela consiste-t-il ? Les Ateliers Reza, c’est la suite de trente ans de travail humanitaire effectué dans de nombreux pays : Afrique du Sud, Philippines, Ouganda, Moyen-Orient et Afghanistan. l’image devient un langage universel, avec lequel on peut communiquer avec presque le monde entier. L’information, l’image et la culture sont des éléments importants qui peuvent permettre de franchir des murs et de raconter au monde ses histoires, ses joies et ses souffrances. La personne la mieux placée pour raconter une histoire, c’est celle qui la vit. Il y a bientôt quatre ans, j’ai commencé un projet qui s’appelle les «Ateliers Reza» pour travailler dans les banlieues d’Europe. Cette année, nous avons mis à l’œuvre ce projet dans le quartier Mirail de Toulouse avec 50 jeunes que nous avons formés à la photographie. Chaque fois, j’essaye de préparer le terrain, d’aller voir les associations. Je travaille avec des photographes locaux que je forme pour qu’ils puissent à leur tour former les jeunes. Et c’est grâce à ces photographes que j’arrive à rester en contact avec ces jeunes. Quel lien entretenez-vous avec la Turquie ? La Turquie est un pays important pour moi, pour des raisons personnelles mais aussi pour le photojournaliste que je suis. J’ai dû quitter l’Iran en 1981, un an après l’arrivée au pouvoir du régime islamique en Iran, car c’était impossible pour moi d’exercer le photojournalisme. La Turquie, comme l’Azerbaïdjan, le Liban, et l’Afghanistan, fait partie des pays où j’ai passé le plus de temps. Parce que finalement, c’est la même culture, ce sont des langues que je connais. Mon premier voyage en Turquie date de 1981, au moment du coup d’état de Kenan Evren, et c’était le début de la guerre Iran-Irak. J’ai dû faire 3 sujets sur la Turquie pour National Geographic. En 1993, pendant 6 mois,
© FLORENCE AT
j’ai photographié la Turquie, ses villes, ses villages, ses montagnes, ses mers, etc. C’était une quarantaine de pages sur la Turquie de l’époque. L’idée était de dire qu’une nouvelle force était en train de monter en Turquie : le parti Refah. Il y avait une recherche d’un équilibre entre la sécularisation et le parti Refah et ce qui viendrait après. Je prédisais le grand changement qui allait arriver en Turquie. La photo des lutteurs symbolise le combat entre ces deux groupes. Mon deuxième sujet, c’était en 1999. J’ai photographié le tremblement de terre en montrant ses impacts sociaux et géopolitiques sur le pays. Le troisième sujet a duré 4 ans. J’ai suivi le voyage d’Abraham, le grand prophète, le fondateur des trois religions monothéistes. J’ai voyagé selon le trajet d’Abraham que donne chacun des trois livres. J’ai suivi le voyage d’Abraham pour en faire une seule et unique histoire. En dehors de ces trois sujets pour le National Geographic, j’ai effectué plusieurs reportages courts, comme pour les 25 ans du journal Zaman, qui avait invité 25 photographes. Et puis, je suis parti en Turquie plusieurs fois pour donner des conférences.
A Toulouse, l’Atelier Reza concerne 50 jeunes.
Gökşin Sipahioğlu a fait figure de mentor dans votre parcours ? Gökşin était et restera le grand seigneur du photojournalisme dans le monde. Il a formé peut-être plus de la moitié des meilleurs photographes internationaux de ma génération. C’est quelqu’un qui a donné ses lettres de noblesse à la photographie et au photojour-
nalisme. Je me souviens de ses combats quotidiens pour garder Sipa (l’agence de presse qu’il a fondée, Ndlr). On lui demandait pourquoi il ne demandait pas l’aide de la Turquie et il nous répondait qu’on ne comprenait pas le gouvernement et leur politique. Finalement personne n’a aidé. Mais il a continué son combat jusqu’à la fin. © REZA
On dit très souvent que le photojournalisme est en crise, qu’en pensez-vous ? J’entends beaucoup des gens dire que le photojournalisme est mort. Mais raconter la vie quotidienne en image, cela date de 43 000 mille ans et des premières peintures dans les grottes du Sud de la France. A ce momentlà, l’outil était la peinture au lieu de l’appareil photographique. Ça ne fait que 150 ans que l’appareil photographique existe. Et cela fait 60 ou 70 ans que le mot reporter-photographe a été inventé. Il l’a été par ce qu’il y avait un besoin de la presse de publier des photos. Même si le papier disparaît, il y a de nouveaux supports, comme internet. Au contraire, je crois que nous ne sommes qu’au début de l’âge d’or du photojournalisme. Parce que grâce à internet, on a la possibilité de publier les photographies dans des millions de pages. Pour mon projet «Massoud, Guerrier de la paix» par exemple, je me suis demandé comment mettre en relation toutes mes sources sur ma relation avec Massoud et l’Afghanistan et j’ai décidé de créer une application, un livre numérique comme un web documentaire. Ce qui permettra au public d’entrer à l’intérieur de ces récits et de voyager en Afghanistan.
Reza est l’un des reporters-photographes les plus reconnus sur la scène internationale.
Reza, photographe des cultures du monde, a été primé à de nombreuses reprises.
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14 CULTURE
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
AGENDA CULTUREL
DES ÉMISSAIRES NOMMÉS POUR DES MISSIONS SPÉCIFIQUES Pendant longtemps, elles n’ont pas eu la forme qu’on leur connaît aujourd’hui, à savoir des représentations diplomatiques permanentes, dirigées par un corps d’émissaires spécialement formés à cet effet. C’est là une innovation qui ne sera que très tardivement adoptée par les Ottomans. Jusqu’à l’extrême fin du XVIIIe siècle en effet, le pouvoir impérial a préféré envoyer, partout où il le jugeait nécessaire, des émissaires ad hoc, choisis parmi les fonctionnaires du palais, et nommés chacun pour une mission spécifique. En revanche, il a accepté très tôt le principe d’ambassades permanentes établies à Istanbul. Les quatre premières furent celles de Venise (1454), de France (1535), d’Angleterre (1583) et des Pays-Bas (1612). Une dissymétrie relevée par Voltaire, et dans laquelle il voyait
DES DISTINCTIONS AU MÉRITE Il n’y avait pas non plus de hiérarchie formelle entre les différents envoyés. Les distinctions pouvaient tenir à l’expérience et aux mérites acquis par l’individu, mais jamais à sa naissance ou même au titre qu’il portait. L’échelle était d’ailleurs très large : du simple dégustateur (çâsnîgîr) ou échanson (sarâbdâr), chargé de convier des souverains étrangers à de grandes fêtes comportant réjouissances et agapes, aux kapici basi (huissiers) et müteferrika (fourrier), corps palatiaux d’apparat,
en passant par les coursiers (çavus), les interprètes (tercümân), voire les marchands spécialement mandatés (hâssa tâciri et bâzirgân-i hünkâr, «marchands du Trésor»). De même pour l’origine des émissaires, parmi lesquels on trouve aussi bien des Turcs musulmans que des Européens fraîchement convertis («renégats», pour l’Europe chrétienne) ou encore des juifs et des chrétiens, sujets du Sultan. Ainsi Ibrâhîm bey, alias Joachym Strasz, né dans une famille de la noblesse polonaise et qui devient
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Apartheid anti-palestinien : un dispositif structuré réservés aux Palestiniens en Cisjordanie n’est ainsi pas un accident malheureux. Elle procède d’un dispositif discriminatoire en place depuis de nombreuses années. Un dispositif structuré par des lois que des élus israéliens ont votées. Dans la première partie de l’ouvrage, les situations des Palestiniens de l’intérieur et des Territoires occupés ou annexés font l’objet
de chapitres précis et documentés. La question des sanctions occupe la deuxième partie, renforçant l’analogie légitime avec l’Afrique du sud. Les contributions de trois universitaires favorables à un boycott des institutions universitaires israéliennes, Sonia Dayan-Herzbrun, Christine Delphy et Alain Brossat, concluent cet ouvrage à la fois rigoureux et engagé.
Israël, un Etat d’apartheid ? Enjeux juridiques et politiques, ouvrage collectif sous la direction de Céline Lebrun et Julien Salingue, L’Harmattan, 270 pages, 27 €.
Les renaissances des médias arabes
Une conférence de Yves Gonzalez-Quijano (université Lyon 2) et Marwan Kraidy (université de Pennsylvanie) dans le cadre du cycle «Renaissances arabes et musulmanes».
La marche pour l’égalité et contre le racisme
15 octobre 1983, Marseille, la marche dite «des Beurs». Leur arrivée triomphale à Paris. Leur entrée dans la citoyenneté et la fin du mythe du retour. Des clichés de Farid L’haoua, ancien marcheur, et de Jacques et Bernadette Delorme, entre autres. Jusqu’au 3 décembre Galerie Buzz’art 43, rue Maurice Deménitroux 94000 Créteil
Petits chocs des civilisations
«Cooking show», spectacle en toque, dans lequel Fellag tourne en dérision les peurs tenaces, les préjugés enracinés qui opposent les Français aux Algériens, et plus généralement les Occidentaux aux peuples d’islam. Le 6 novembre à 20:30 Théâtre La Piscine 254, avenue de la Division Leclerc 92290 Châtenay-Malabry
THÉÂTRE
& à voir...
En quoi peut-on affirmer qu’Israël pratique vis-à-vis des Palestiniens une politique d’apartheid ? L’ouvrage répond à la question de manière aussi rigoureuse qu’extensive. L’intérêt majeur de ce recueil d’articles réside en effet dans la démarche adoptée, qui est purement scientifique, et non idéologique. L’instauration, au mois d’avril dernier, de bus
CONFÉRENCE
«La puissance inquiétante du souverain devait suffire à rendre toute pompe superflue»
en 1551 interprète en chef du Divan, accomplissant des missions jusque dans sa Pologne d’origine. Ou encore, Simoné, émissaire de confession juive envoyé à Venise en 1479 pour inviter le doge à la circoncision d’un des petits-fils du sultan Mehmed II. Cette invitation est aussi ordinaire que significative : par sa nature, elle souligne l’intégration des Ottomans dans la vie diplomatique européenne ; par sa forme, elle accuse la différence avec les nations chrétiennes de l’époque, où seul un chrétien de naissance, noble de préférence, pouvait prétendre représenter l’Etat.
Comment et par qui, à l’intention de qui, en vertu de quoi, les objets, discours, pratiques peuvent-ils être ou sont-ils qualifiés de halal/haram ? Quelles sont les procédures de contrôle ? Comment et par qui sontelles élaborées, voire institutionnalisées ?
Le 7 novembre à 18:00 Maison de l’Orient et de la Méditerranée 7, rue Raulin 69007 Lyon
ONE-MAN-SHOW
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une forme de «vanité», de mépris. Une dissymétrie qui n’était en réalité que le reflet du déséquilibre du rapport des forces. Empire à son apogée, à cheval sur trois continents, la Porte affirmait sa suprématie en soulignant symboliquement sa qualité de pôle d’attraction et de centre de la vie internationale. C’est ce qui explique également que, jusqu’au XVIIe siècle environ, les ambassades ottomanes ne se souciaient pas de faste. Elles visaient uniquement l’efficacité. La puissance inquiétante du souverain dont elles émanaient devait suffire en effet à rendre toute pompe superflue. Le costume de l’envoyé pouvait éblouir, – comme celui, cousu de fil d’or, de Hüseyn Cavus, envoyé par Soliman le Magnifique à Venise en 1530 –, mais sa suite était courte et sans tapage.
«Vous avez dit halal ?»
Les 7 et 8 novembre de 9:00 à 18:00 Collège de France 52, rue du Cardinal Lemoine 75005 Paris
EXPO PHOTO
Islam des mondes
Les pères de l’alliance franco-ottomane, François Ier (à gauche) et Soliman le Magnifique (à droite), peints séparément par Titien vers 1530
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE L’Union européenne a annoncé le 22 octobre dernier l’ouverture d’un nouveau chapitre dans les négociations d’adhésion avec la Turquie. Il s’agit là d’une décision de nature à consolider les liens séculaires qui unissent la Turquie à l’Europe chrétienne. Les premières relations diplomatiques entre l’Empire ottoman et diverses nations d’Europe remontent en effet au XIVe siècle.
A lire
COLLOQUE
La puissance discrète de la diplomatie ottomane
Arable
Les années 1980. Le parcours d’une jeune Francomarocaine. L’invention de soi et la filiation passent par le rapport à la langue : l’arabe marocain, support oral et poétique de la mémoire du pays, est confronté au français, langue de la culture dominante à travers l’école républicaine. Mise en scène et interprétation de Karima El Kharraze. Du 7 au 10 novembre Théâtre Le vent se lève ! 181, avenue Jean Jaurès 75019 Paris
OPINION15
01 - 07 NOVEMBRE 2013 ZAMAN FRANCE
Ankara redécouvre les vertus du gaullisme Pour le chroniqueur Ömer Taspinar, au-delà des divergences entre laïcité et islamisme, et entre kémalisme et néo-ottomanisme, c’est l’intérêt national qui guide la politique étrangère turque. Nationaliste et sûre d’elle, la Turquie fait émerger sa vision gaulliste des relations internationales, centrée sur la recherche d’une indépendance et d’une souveraineté totales.
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Personne n’ignore que les Etats-Unis s’inquiètent de la décision turque de coopérer avec une société chinoise pour la construction d’un système de défense antimissile. En septembre, la Turquie avait déclaré sa voÖMER TASPINAR lonté de faire affaire avec la CPMIEC, sous sanction américaine pour violation du traité de non-prolifération concernant l’Iran, la Corée du Nord et la Syrie. Le secrétaire général de l’OTAN, Anders Fogh Rasmussen, s’est aussi dit inquiet de cette acquisition par la Turquie d’un système non compatible avec les systèmes de défense des autres membres de l’organisation internationale. La motivation technique de
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«Une Turquie gaulliste pourrait ne plus demander à faire partie de l’Union européenne»
UN SENS POUSSÉ DU PATRIOTISME Le gaullisme turc reste une énigme pour la plupart des analystes qui tentent de comprendre la politique étrangère de la Turquie. Mais c’est là que le néoottomanisme et le kémalisme se rejoignent. Malgré les différences importantes entre ces deux visions, elles ont en commun leur sens poussé du patriotisme et leur attachement à l’Etat-nation turc. Elles partagent également leur peu d’inclination pour les libertés individuelles, ce qui pose des limites à la démocratie. Cette troisième vision de la politique étrangère turque semble unir le pays autour des notions de grandeur et d’indépendance. Si la tendance économique turque actuelle se poursuit, Washington pourrait voir émerger non pas tant une politique étrangère islamiste qu’une orientation stratégique rebelle et beaucoup plus orientée vers le prestige, la grandeur et l’indépendance. En d’autres termes, elle pourrait assister à l’émergence d’une variante turque du gaullisme français. Le gaullisme turc repose
essentiellement sur l’indépendance de la Turquie vis-à-vis de l’Occident. Une Turquie gaulliste pourrait, à long terme, décider de ne plus demander à faire partie de l’Union européenne. Elle pourrait même remettre en question son alliance militaire avec les Etats-Unis. Parce qu’elle a l’impression qu’elle n’obtiendra jamais le respect qu’elle mérite, la Turquie agit maintenant seule et recherche une indépendance et une souveraineté totales et plus encore, une «gloire et grandeur turques».
L’INTÉRÊT NATIONAL PRIME Mais où le gaullisme mènerat-il la Turquie ? L’ambition nucléaire de l’Iran, pour prendre un exemple, est une mise à l’épreuve cruciale pour le gaullisme turc. Si l’Iran développe l’arme nucléaire, la Turquie pourrait réagir de façon indépendante. Comme la France l’a fait sous Charles de Gaulle dans les années 1960, la Turquie pourrait opter pour
sa propre «force de frappe» et sa propre «realpolitik» avec des pays comme la Chine, l’Inde et la Russie. Elle pourrait même envisager de quitter, comme l’a fait la France sous de Gaulle, la structure militaire de l’OTAN. L’analyse actuelle sur la Turquie au sein des cercles américains se réfère constamment à la tension entre «laïcité» et «islam» ou entre les tendances «orientales» et «occidentales» du pays. Au point de ne pas voir que la force qui oriente la politique étrangère turque est l’intérêt national. On ne devrait pas sous-estimer l’émergence d’une Turquie nationaliste et sûre d’elle, qui transcende un fossé trop accentué entre islamisme et laïcité. Après tout, le kémalisme de l’armée turque et le néo-ottomanisme de l’AKP partagent un point de vue similaire sur l’indépendance et le nationalisme turc. Le contrat chinois est la dernière manifestation d’une tendance gaulliste montante en Turquie. o.taspinar@todayszaman.com
cette décision s’explique par la volonté de la Turquie de bénéficier d’un partage de technologie plus important qu’avec les puissances occidentales. Pourtant, si l’on y réfléchit bien, la logique idéologique résidant derrière ce choix est la vision stratégique gaulliste montante de la Turquie. La politique étrangère turque s’articule autour de trois visions stratégiques principales : le kémalisme, le néo-ottomanisme et le gaullisme turc. leur dénominateur commun est le dépassement de l’idée erronée, largement répandue dans les médias occidentaux, d’une dichotomie entre les factions islamiques et laïques en Turquie.
Pourquoi Ryad a peur des femmes -
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Les musulmans à travers le monde se demandent souvent pourquoi la réputation de l’islam est si négative ces jours-ci, surtout quand il s’agit du mauvais traitement fait aux femmes. Ils défendent l’idée que HAYAT ALVI le Coran et les hadiths soutiennent les droits des femmes et appellent à respecter ces droits. Mais il y a une différence entre la parole et l’action. Aujourd’hui, et de manière prédominante dans les pays musulmans, nous sommes témoins de maltraitance, de répression, d’inégalité, d’irrespect et même d’assassinats de femmes. Et le pays qui a le plus endommagé l’image de l’islam en cela est l’Arabie saoudite, pays du berceau
de l’islam. Prenons l’exemple de l’interdiction de conduire à l’encontre des femmes, objet de manifestations le 26 octobre dernier. Elle n’est que la pointe émergée de l’iceberg. Cette interdiction révèle l’ignorance et la misogynie dont sont imprégnées de nombreuses sociétés musulmanes et fait partie d’une politique plus large qui s’obstine à contrôler la mobilité, le comportement, les choix et les vies des femmes. Inversement, les hommes ont tous les droits, toutes les libertés et contrôlent leurs épouses et leurs mères.
DES POLITIQUES SOCIALES TOTALITAIRES Tout s’explique par la peur. Les religieux et les autorités gouvernementales qui appliquent ces politiques ont, en fait, peur
des femmes. Celles-ci sont vues comme des objets de tentation, comme des «êtres» qu’il faut contrôler et à qui on doit empêcher de s’écarter du droit chemin ou de pervertir autrui, en particulier les hommes. L’interdiction de conduire est l’une des illustrations de cette peur. Il y a aussi l’imposition d’un code vestimentaire, des restrictions légales sur les mouvements féministes ou encore la ségrégation hommes-femmes. L’Arabie saoudite ne se rend pas service et fait du tort aux musulmans avec ses politiques sociales totalitaires basées sur une idéologie ultra-conservatrice et misogyne, nommée wahhabisme. A plusieurs reprises, les politiques du gouvernement saoudien et des autorités religieuses ont ridiculisé les reven-
dications d’égalité hommefemme prônées par d’autres musulmans. Quand les musulmans avancent d’un petit pas, les autorités saoudiennes les font reculer de plusieurs pas. C’est ainsi qu’elles ont tenté de réprimer le mouvement de contestation organisé par les femmes contre l’interdiction de conduire, en verrouillant les sites et les blogs des militantes. Pourquoi les musulmans tolèrent-ils un tel comportement, au nom de l’islam, qui justement ne fait que discréditer l’islam et les musulmans ? Il est temps qu’ils retroussent leurs manches et qu’ils dénoncent la misogynie de l’Arabie saoudite.
Hayat Alvi, titulaire d’un doctorat, est professeur associée au Naval War College aux Etats-Unis.
BALLON D’OR 2013 Mesut Özil, milieu offensif allemand, fait partie des 23 nommés pour le FIFA Ballon d’Or FF 2013, aux côtés notamment de Ribéry, Messi, Ronaldo et Ibrahimovic. La FIFA et France Football donneront les noms des trois finalistes le 9 décembre. Le vainqueur sera connu le 13 janvier prochain.
Chahechouhe, meilleur buteur du championnat turc
Sous la direction de Roberto Carlos, Sivasspor réalise son meilleur début de championnat depuis cinq ans. Grand artisan de ce succès, le Franco-marocain Chahechouhe est désormais meilleur buteur de la ligue turque. HAYRI PARIS Avec dix points obtenus sur les quatre derniers matches, Sivasspor joue désormais le podium en Turquie. Cinq ans après avoir joué le titre, l’équipe d’Anatolie centrale retrouve les sommets de la Superlig. Aatif Chahechouhe est désormais meilleur buteur de la ligue turque ! Après avoir inscrit un doublé face à Erciyes vendredi, l’ancien réserviste de l’ASNL devance, avec six réalisations, Hugo Almeida et Moussa Sow à la place de meilleur buteur de la Superlig. Arrivé en Turquie lors de l’été 2012, cet ancien bourlingueur est désormais le leader incontesté de la formation de Roberto Carlos.
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CICINHO MEILLEUR PASSEUR Appelé cet été à rejoindre Sivas par Roberto Carlos, Cicinho n’a pas tardé à trouver ses marques en Turquie. Avec six passes décisives, l’ancien du Real Madrid de l’AS Roma devance Manuel Fernandes et Caner Erkin dans le classement du meilleur pas-
Conférence de presse de l’UCPF, le jeudi 24 octobre.
Taxe à 75 % : les clubs de foot vont faire grève
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Les clubs de Ligue 1 et de Ligue 2 ont menacé de ne pas jouer de match de football en France le week-end du 29 novembre au 2 décembre si le gouvernement ne retirait pas la taxe à 75 % sur les très hautes rémunérations. Selon les dirigeants du football français, cet impôt menace directement la survie de nombreux clubs qui se trouvent déjà, disent-ils, au bord de l’asphyxie financière. «Le pays est en danger et le football est en danger très grave», a déclaré le président du conseil de surveillance de l’AS Saint-Etienne, Bernard Caïazzo, à l’issue d’une réunion à Paris des dirigeants tenue sous l’égide de l’Union des clubs professionnels de football (UCPF). Depuis que le projet est sur la table, les dirigeants ont alerté les pouvoirs publics sur le danger qu’il ferait peser, selon eux, sur le football français. La 15e journée de Ligue 1 et la 16e journée de Ligue 2, les deux échelons du football professionnel, devraient être reportées à des dates ultérieures. «Les stades pourront être ouverts (le weekend du 29), être à la disposition des fans, avec les joueurs», a déclaré Jean-Pierre Louvel président de l’UCPF à la presse. La décision de faire grève a été prise à l’unanimité des clubs lors d’une réunion qui a rassemblé des représentants de tout le football français.
seur de Superlig. A 33 ans, l’ancien international brésilien montre qu’il n’a rien perdu de sa splendeur.
UTAKA ET DJEBBOUR COMME ATTAQUANTS Autre transfert de luxe réalisé cet été par Sivasspor, John Utaka (31 ans)
a inscrit deux buts en championnat. L’ancien buteur de Montpellier a été rejoint par l’ancien de l’Olympiakos Rafik Djebbour, débarqué en prêt, et auteur de deux réalisations également depuis son arrivée. En partenariat avec Turcofoot.
Chahechouhe est le leader incontesté de Sivasspor.