Dans l’éducation religieuse des enfants, les expressions utilisées sont aussi importantes que la façon de les exprimer. La formule Allah yakar (Dieu va te brûler !) contribue par exemple à inculquer aux jeunes la conception d’un Créateur punisseur, éloignée de l’idée de miséricorde et traumatisante pour l’enfant.
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La coupe de football des moins de 20 ans se jouera en Turquie Kanki est la mascotte officielle de la 19e édition de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie. C’est le premier tournoi international sportif majeur organisé sur le sol turc.
SPORT
FAMILLE
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Ne pas menacer les enfants avec un châtiment divin
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Copé/Fillon : deux styles pour une même ligne Dimanche 18 novembre, les adhérents de l’UMP voteront pour l’élection du futur président de leur parti en choisissant JeanFrançois Copé ou François Fillon. Alors que la campagne a été marquée par les sorties fracassantes du premier, Zaman France a voulu connaître les propositions concrètes des deux candidats. R FRANCE 04 EDITO
Les musulmans sont des assistés FOUAD BAHRI r02
La France devient-elle un pays de pauvres ?
La pauvreté augmente chaque jour en France. Tel est le constat des professionnels de terrain étayé par le dernier rapport du Secours Catholique qui révèle que 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Chômage des jeunes, flambée de l’immobilier, les raisons expliquant cette paupérisation confirment toutes l’image d’une France en crise, doutant de son modèle social à l’heure de la mondialisation. 1SOCIETE 06
Les 25 ans de Zaman célébrés au Parlement européen
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Le Parlement européen a accueilli l’exposition photographique organisée à l’occasion des 25 ans de Zaman. Les interventions du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et de Daniel Cohn-Bendit ont constitué les temps forts de cet événement. REUROPE 10
Constitution : l’AKP vante la stabilité du régime présidentiel
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La semaine dernière, l’AKP a présenté sa vision de la future constitution turque axée notamment autour de la mise en place d’un système présidentiel. L’occasion pour Zaman France de revenir sur les caractéristiques d’un tel régime avec le politologue Jean Marcou. RTURQUIE 08
L’AKP en eaux troubles rOPINION 15
Silence ! On tourne en Turquie rTURQUIE 07
02 FRANCE Éthique et citoyenneté Les musulmans au menu de la SERIC sont des assistés
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EDITO FOUAD BAHRI
L’association d’idée à de quoi faire frémir. Huit Français sur dix jugent qu’il y a «trop d’assistanat» et trois sur quatre que «l’islam progresse trop en France», d’après un sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche et relayé par l’AFP. Cette enquête réalisée auprès des électeurs de droite avec un comparatif établi sur l’ensemble du spectre des opinions nationales abordait différentes questions (insécurité, chômage, mariage homosexuel…). Pourtant, ce sont ces deux idées de l’assistanat et de la présence de l’islam en France qui restent fortement ancrées dans l’imaginaire d’un certain nombre de Français, peu aidés en ce sens par certaines unes médiatiques sensationnalistes qui nourrissent souvent cet amalgame. C’est ainsi que se dévoilent les processus pernicieux qui déterminent ce qu’on appelle couramment la fabrique de l’information avec une place de plus en plus importante accordée aux sondages d’opinions, ce qui pose certains problèmes. On se souvient de l’analyse du sociologue Pierre Bourdieu qui dénonçait les trois postulats implicites du sondage : toute enquête d’opinion suppose que tout le monde peut avoir une opinion ; que toutes les opinions se valent et qu’un consensus sur les problèmes posés existerait, écrivait-il dans la revue Les Temps Modernes. Au-delà de cette critique désormais classique, on peut regretter que les sondages qui peuvent assurément conserver une certaine utilité dans la détermination de tendances relatives, avec tout le flou que ce terme implique, deviennent subitement des vérités assénées et extrapolées à l’ensemble des Français. On le sait, la révolution des technologies de l’information a accéléré le rapport au temps et à l’espace. L’information est devenue un produit de consommation comme un autre et le très court terme a imposé sa nouvelle logique de prêt-à-penser caractérisée par l’usage des raccourcis, des amalgames et de l’essentialisation rapide, pour ne pas dire calomnieuse, dans cette affaire. C’est ce processus vicié et vicieux qui entretient aujourd’hui les préjugés racistes les plus grossiers à l’encontre des musulmans, comme il le fut hier pour d’autres composantes de la population française. A vouloir informer trop vite, on a tôt fait de désinformer le public. f.bahri@zamanfrance.fr
La 12e édition de la Semaine de Rencontres Islamo Chrétiennes – SERIC – démarre le 15 novembre et présente pour la France, une soixantaine d’événements dans une quarantaine de communes, de villes et d’arrondissements. Comme le souligne le communiqué de la SERIC, «cette année, les dimensions de l’éthique et de la citoyenneté revêtent un relief particulier» car l’événement «se situe dans un contexte de crise et d’incertitudes, où s’expriment aussi les aspirations à vivre dans une société plus juste et plus fraternelle». Un constat que Myriam Bouregba, vice-présidente du GAIC (Groupe d’Amitié Islamo-Chrétienne) et coordinatrice de la SERIC France, tire elle-aussi : «C’est vrai qu’il y a une montée de la peur (…) mais en même temps on voit aussi en parallèle de plus en plus de chrétiens qui s’engagent pour contrer cela». «Ils viennent vers les musulmans, leurs associations et leurs mosquées pour les rencontrer, les connaître, et pour réfléchir ensemble au bien de la société», témoigne-t-elle. «Le même mouvement est perceptible du côté des musulmans, qui viennent aussi de
plus en plus nombreux vers les chrétiens, leurs communautés, leurs associations, comme la SERIC le montre», poursuitelle.
Quelle parole pour les croyants aujourd’hui ?
Craint-elle un raidissement de la part de certains chrétiens ? Oui, répond-elle. C’est même «tout à fait perceptible. Plusieurs facteurs y contribuent, il y à ce que l’on entend constamment dans les médias, les conflits du monde, des injustices qui font qu’il y a des gens qui réagissent par la violence». Elle souligne qu’il y a aussi un raidissement chez certains musulmans : «nous aussi on a nos extrémistes qui ne veulent pas dialoguer». D’où l’importance capitale des événements tels que ceux que la SERIC propose. Le colloque du 24 novembre, organisé en partenariat entre l’Institut Catholique, le GAIC et le CSCP - Mosquée Adda’wa, sur le thème : «Liberté et morale : quelle parole des croyants aujourd’hui ?» en sera une des belles illustrations. La 12e édition de la Semaine de Rencontres Islamo ChréPour plus d’information : tiennes se déroulera dans un contexte de montée des tenwww.semaineseric.eu sions sociales et religieuses en France.
Le président de la République française François Hollande au cours de la première grande conférence de presse organisée avec les médias français et étrangers à l’Elysée, mardi 13 novembre.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
La RATP refuse une campagne contre l’islamophobie
Les chiffres de l’Organisation turque pour l’emploi (ISKUR) montrent que le nombre de personnes ayant trouvé un emploi entre janvier et septembre 2012 a augmenté de 35 % par rapport à la même période de l’année précédente, a rapporté l’agence Anatolie. Selon elle, 1.637.458 personnes ont déposé un dossier à l’ISKUR entre janvier et septembre
La régie publicitaire de la RATP a refusé une campagne d’affichage contre l’islamophobie, arguant de son caractère religieux et politique. «Médiatransport nous a imposé un refus au motif que l’identité de l’annonceur et les trois visuels revêtaient un caractère confessionnel et politique», a expliqué Lila Charef, responsable du service juridique du CCIF. Par ailleurs, «le slogan "Nous sommes
2012 soit une augmentation de 57 % par rapport à 2011 (1.041.994). Entre janvier et septembre 2012, 363.995 candidats ont trouvé un travail sur les 1.637.458 dossiers contre 269.839 entre janvier et septembre 2011. Cette année, le nombre de dossiers déposés par des hommes a augmenté de 66 % contre 43 % pour les femmes par rapport à 2011.
la Nation" et l’utilisation d’un emblème de la nation française qu’est le drapeau français, relèvent du politique et d’une revendication politique», estime M. Unger, président et directeur général de Metrobus. «Cette campagne vise à dénoncer les préjugés, les attitudes islamophobes qui divisent les citoyens plutôt que de les rassembler», explique l’association.
NOUVELLE
Le taux d’emploi en Turquie augmente de 35 %
03 FRANCE
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16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE
«Bien sûr, la droite n’est pas responsable» du terrorisme Manuel Valls, ministre de l’Intérieur, est revenu sur ses propos à l’Assemblée nationale où il accusait la droite d’être responsable du retour du terrorisme en France.
Réseau ProActif : priorité à l’insertion professionnelle des étudiants L’association Réseau ProActif qui présentait le 9 novembre dernier son programme et ses projets pour l’année 2013 s’est fixé comme objectif de favoriser l’insertion professionnelle des jeunes et des étudiants en misant entre autres sur un nouveau concept : le mentorat. La saison 2013 de l’association Réseau ProActif a été lancée le 9 novembre devant une centaine de personnes. Des anciens membres étaient là pour accueillir les invités qui se sont déplacés spécialement pour cette occasion. Ils ont pu alors découvrir tous les projets de l’association et connaître la question que se posent ses membres chaque matin : «Que pouvons-nous faire pour être utiles pour la France ?» Réseau ProActif souhaite être «utile» et «structurant» aux jeunes des quartiers comme aux nouveaux diplômés en général, mais pour cela, elle doit être «structurée» rappelle son président Tuna Bas. Pour 2013, le mot d’ordre sera la continuité, notamment avec les clubs Energie/Environnement, Finance, Art Culture, Médias qui ont été l’une des plus grandes réussites de cette année 2012. L’association a en effet organisé une rencontre des jeunes de banlieue avec les grands frères, qui, issus eux aussi de l’immigration, ont réussi professionnellement à force de persévérance.
Une centaine de personnes s’est rendue à la présentation des activités de l’association Réseau ProActif le 9 novembre dernier.
Zoom Des médiathèques françaises mettent la Turquie à l’honneur FLORIAN GAMBIN PARIS Depuis maintenant deux ans, les médiathèques de Plaine Commune qui réunissent les villes de Saint-Denis, Epinay-sur-Seine, Pierrefitte-sur-Seine et bien d’autres, sont à l’origine d’une initiative originale. Elles proposent à tous de découvrir les cultures de différents pays à travers un annuaire qui recense ses ouvrages cultes. Ce
Le souci d’être utile pour la France
Parmi les points à améliorer pour 2013, et qui figurent comme l’une des priorités, se trouve le mentorat, qui consiste à favoriser l’insertion professionnelle des jeunes diplômés. Le concept consiste à s’appuyer sur des membres expérimentés (3 ans minimum) qui prennent eux-mêmes sous leur aile quatre étudiants en fin de cycle afin qu’ils évitent les écueils liés au monde du travail. Ce projet qui n’a pas pu fonctionner cette année en raison d’un «manque de temps» tient à cœur à tous ses membres. Un nouveau thème va voir le jour et sera expérimenté courant 2013, le Career Centre. Cela consiste à syndiquer les offres de stages des membres afin de les proposer aux étudiants. Un coach suivra les jeunes en les aidant avec leur CV, lettre de motivation, entretien, pour qu’ils répondent au maximum aux attentes de leur futur employeur. Les membres dirigeants de Réseau ProActif veulent faire évoluer l’image de l’association, «pas seulement visuellement mais également dans [leur] état d’esprit» soulignet-il ; l’objectif étant de véhiculer le souci d’être utile à la France.
Des médiathèques de Plaine Commune ont présenté des livres bilingues en turc et en français.
ne sont pas moins de 200 brochures qui sont mises à la disposition du public. La première culture a avoir été présentée au public fut la Turquie, en 2010 à l’occasion de la saison de la Turquie en France dans Lire, écouter, voir la langue turque. A l’intérieur de cet ouvrage, on peut y retrouver différentes présentations d’auteurs turcs, ainsi que certaines traductions de best-sellers
internationaux. Ce n’est pas tout : afin d’être le plus hétéroclite possible et pour attirer un vaste public, des contes, des livres sur l’art, la civilisation turque et ottomane, des disques, des films sont présentés. Le livre est bilingue, en turc et en français, afin que tout le monde y trouve son compte. Pour se familiariser davantage avec les différents auteurs, de courtes biographies sur les écrivains viennent compléter l’introduction du recueil. A tous les curieux qui se posent d’innombrables questions sur ce pays, des entretiens, des portraits, des points de vue sur la Turquie contemporaine et sur les Turcs de France venant des rives du Bosphore, pourront satisfaire leur curiosité. Tous les trois ans, soit au printemps 2013, un nouvel exemplaire paraîtra pour découvrir un nouveau pays et de nouveaux artistes. L’objectif de cette initiative, est finalement de faire la connaissance d’une autre civilisation, au travers de la rencontre avec sa culture.
04 FRANCE
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Copé/Fillon : deux styles pour une même ligne François Fillon et Jean-François Copé lors de leur débat télévisé sur France 2 le 25 octobre dernier.
Dimanche 18 novembre, les adhérents de l’UMP voteront pour l’élection du futur président de leur parti en choisissant Jean-François Copé ou François Fillon. Alors que la campagne a été marquée par les sorties fracassantes du premier, Zaman France a voulu connaître les propositions concrètes des deux candidats. MAUD DRUAIS PARIS La campagne pour la présidence de l’UMP tire à sa fin. François Fillon et Jean-François Copé seront ainsi soumis au vote des adhérents dimanche 18 novembre. Cette campagne a été très marquée par les «sorties» médiatiques de M. Copé, qui ont fait le buzz et qui ont valu à leur auteur l’accusation de plagier l’extrême droite. Pour Thomas Guénolé, maître de conférences à Sciences Po Paris, cette tactique a eu pour objectif de «mettre son concurrent en difficulté». «Par des provocations
ciblées, il a emmené François Fillon sur les terrains où il savait être moins mal à l’aise […], pour essayer de le dégommer là-dessus», ajoute le politologue. Dans les documents de campagne de François Fillon, Ensemble soyons les militants de la France, ainsi que de Jean-François Copé, Ensemble, nous allons faire de grandes et belles choses pour l’UMP et pour la France, les premières lignes marquent une différence de style et surtout d’héritage. Tandis que François Fillon fait référence au Général de Gaulle, Jean-François Copé renouvelle
son soutien indéfectible à Nicolas Sarkozy : «ceux qui voudraient remettre en cause [l’]action et [la] personnalité [de Nicolas Sarkozy] me trouveront sur leur route pour le défendre», menace-til.
Pas de droitisation
M. Fillon par ailleurs oppose des pistes clairement ancrées à droite dans un triple «pacte». Il souhaite ouvertement remettre en cause le droit du sol en mettant fin à «l’automaticité de l’acquisition de la nationalité pour les enfants nés en
France de parents étrangers», «réserver l’accès aux prestations sociales aux étrangers ayant séjourné régulièrement sur le territoire pendant plus d’un an», propose de «nouvelles règles» concernant l’immigration, comme des quotas. Toutefois, il serait impropre de parler de droitisation en ce qui concerne les deux candidats : «ça ne veut rien dire, parce qu’il y a plusieurs droites qui sont très différentes l’une de l’autre», explique M. Guénolé. La tendance droite sécuritaire a eu la part belle pendant cette campagne, mais elle n’est pas nouvelle. Face au Ensemble soyons les militants de la France de François Fillon, qui ressemble plus à un programme pour les élections présidentielles, l’absence de véritables mesures politiques de la part de Jean-François Copé, comme l’illustre son site internet de campagne, a de quoi surprendre.
La proposition de Jean-François Copé
Un constat que tempère néanmoins M. Guénolé : «il a évoqué explicitement les façons d’apaiser ces tensions : c’était une politique d’urbanisme qui casse les barres HLM […] comme il a fait à Meaux». Pourtant, reconnaît M. Guénolé, «la tendance de fond, sur cette thématique de la droite sécuritaire, [c’est] la stigmatisation, on n’apporte pas de préconisation précise». Surtout dans sa section «une droite libérée du politiquement correct», mise en avant durant toute sa campagne lors des affaires du pain au chocolat et du racisme antiBlanc désormais érigées en symboles de cette droite «décomplexée». Finalement, l’un a misé sur la forme, l’autre sur le fond, mais aucun n’en fait mystère : ils sont à droite, et ils le revendiquent.
«L’islam progresse trop» pour 3 Français sur 4 Huit Français sur dix jugent qu’il y a «trop d’assistanat» et trois sur quatre que «l’islam progresse trop en France», soit autant qu’il y a un an, selon un sondage Ifop réalisé pour le Journal du Dimanche et publié sur le site internet du journal. L’opinion selon laquelle «il y a trop d’assistanat et [que] beaucoup de gens abusent des aides sociales» rencontre l’assentiment de 80 % des personnes interrogées, contre 79 % en novembre 2011 (également dans un sondage Ifop). 75 % (76 % il y a un an) pensent que «l’islam progresse trop en France», 70 % (contre 69 %) qu’il faut que «l’Etat donne plus de libertés aux entreprises», 66 % (comme en 2011) qu’il y a «trop d’immigrés en France» et 66 % (contre 68 %) que «seules les familles
les plus aisées peuvent choisir l’établissement scolaire de leurs enfants». La majorité est nettement moins forte sur deux autres opinions : 56 % (comme en 2011) jugent qu’on «ne se sent en sécurité nulle part», 51% (contre 53 % il y a un an) que «les chômeurs pourraient trouver du travail s’ils le voulaient vraiment». Les évolutions sont plus fortes, comme d’autres sondages l’ont montré, sur deux sujets d’actualité. 52 % sont opposés à l’opinion selon laquelle «les couples homosexuels devraient pouvoir adopter des enfants», alors que 53 % y étaient favorables il y a un an. Et 57 % sont hostiles à ce que «tous les étrangers résidant en France depuis plusieurs années» aient «le droit de vote aux élections municipales», alors que la
moitié des sondés (49 %) approuvaient cette idée en novembre 2011. Enfin, 41 % (contre 46 % en novembre 2011) estiment qu’«il faut généraliser l’impôt sur le revenu à tous les foyers car actuellement les plus modestes, soit un ménage sur deux, n’en payent pas». Par ailleurs, 72 % des sondés pensent qu’«avec tous les traités que la France a signés, le gouvernement n’a plus aujourd’hui vraiment de marges de manœuvres», soit presque autant que lors d’un précédent sondage Ifop réalisé le 22 avril dernier (74 %). Le sondage publié ce dimanche a été réalisé par internet du 6 au 8 novembre auprès d’un échantillon de 2.023 personnes, représentatif de la population française adulte et sélectionné selon la Un sondage Ifop affirme que trois Français sur quatre considèrent que «l’islam progresse trop en France». méthode des quotas.
06 SOCIETE
16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE
La France devient-elle un pays de pauvres ? La pauvreté augmente chaque jour en France. Tel est le constat des professionnels de terrain étayé par le dernier rapport du Secours Catholique qui révèle que 14 % des Français vivent sous le seuil de pauvreté. Chômage des jeunes, flambée de l’immobilier, les raisons expliquant cette paupérisation confirment toutes l’image d’une France en crise, doutant de son modèle social à l’heure de la mondialisation. se durcit en France. On a un taux à FOUAD BAHRI PARIS Des antivols collés dans des bar- 14,1 %, ce qui représente 8,6 millions quettes de viande. C’est la nou- de personnes. Il faut remonter aux anveauté que les clients d’un supermarché nées 1970 pour connaître une telle paulillois ont découvert dans leurs rayons vreté» dit-il. la semaine dernière. Selon la direction de l’établissement Match, il s’agit d’un Les jeunes et les femmes moyen pour lutter contre le vol fré- en ligne de mire quent de certains produits. «C’était fa- Dans son dernier rapport sur la précacile d’arracher le sachet et de filer avec rité en France, le Secours Catholique la viande» a expliqué le boucher de a identifié une série de causes explil’enseigne, d’après les informations du quant cette tendance à la hausse ces quotidien en ligne La Dépêche.fr. Cette dix dernières années. Celle-ci frapanecdote, aussi saugrenue soit-elle, est perait principalement les catégories révélatrice d’un changement d’époque. les plus pauvres percevant 40 % du revenu médian, passées de A l’instar de nombreux 1,5 million de personnes autres signaux percepen 2001 à 2,3 millions en tibles en France, elle 2010. La dégradation de traduit la montée en l’emploi arrive en tête des puissance d’une précaraisons, notamment chez rité économique et sociale qui n’a pas épargné «On est dans un pays les jeunes (16/25 ans) et les l’Hexagone. Ainsi, alors où c’est stigmatisant femmes. «Les jeunes ont du mal à avoir accès à la que 56 % des Français d’être pauvre» vie active et au logement. affirmaient avoir renoncé à se soigner d’après un récent son- Un jeune sur cinq est pauvre», confirme dage CSA, 46 % ne partent plus en Bernard Schricke. Quant aux femmes, vacances, reconnaissait en juillet der- elles «ont des carrières plus courtes que nier la ministre du tourisme Sylvia Pinel les hommes pour élever leurs enfants», lors d’une conférence de presse. Com- ont «du mal à accéder à l’emploi car ment en est-on arrivé là ? D’après Ber- leurs revenus ne suffisent pas à financer nard Schricke, directeur Action et Plai- la garde de leurs enfants», ce qui les doyer au Secours Catholique, c’est du éloignent «durablement du marché de jamais vu depuis 40 ans. «La pauvreté l’emploi», explique le responsable du
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8,6 millions de personnes souffrent de la pauvreté en France, selon le dernier rapport du Secours Catholique.
Secours Catholique. Pour Florent Gueguen, directeur de la Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), d’autres éléments entrent également en ligne de compte. «L’augmentation des loyers dans les grandes villes est le facteur n°1 de paupérisation. Le loyer pèse de plus en plus dans les budgets» assuret-il. Par ailleurs, même si «une partie des classes moyennes inférieures» se sont précarisées, selon lui, «il n’y a pas massification» mais «intensité de la pauvreté», chez les prestataires des minimas sociaux notamment.
Un modèle social en crise
Précarité exponentielle, chômage des plus jeunes : les symptômes d’une crise profonde de la société française semblent bien présents. Aussi psychologiques qu’économiques d’ailleurs. «On est dans un pays où c’est stigmatisant d’être pauvre» et où les aides sociales sont présentées comme relevant de «l’assistanat». «Il est plus
facile de penser que la pauvreté serait la faute des pauvres que le fruit d’un système qui génère de la pauvreté», confie Bernard Schricke, qui reconnaît que la mondialisation et le rééquilibrage Nord-Sud y sont sans doute pour quelque chose. Mais pour le directeur du FNARS, il n’y a pas de corrélation directe entre nouvelle pauvreté du Nord et nouvelle richesse du Sud. «Des pays du Nord s’en sortent mieux que la France et sont pourtant victimes des [mêmes] phénomènes de concurrence» dit-il. En cause, pour Florent Gueguen, «le système de protection sociale français moins performant en situation de concurrence que [celui] des pays scandinaves». Bernard Schricke est directeur Action et Plaidoyer au Secours Catholique.
Le Crif ne veut pas «mélanger» islamophobie et antisémitisme Le Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif) appelle à ne pas mettre sur un même pied antisémitisme et islamophobie, estimant que les juifs couraient «des risques» de violences quand les musulmans souffrent de «discriminations». «Je hais l’antisémitisme et je hais l’islamophobie. Mais j’essaie de ne pas tout mélanger», écrit le président du Crif, Richard Prasquier, dans un éditorial publié Richard Prasquier (à droite), président du Conseil représentatif des institutions juives de France à vendredi sur le site internet de côté de Dalil Boubakeur, recteur de la Grande mosquée de Paris. l’institution. Le Conseil français
du Culte musulman (CFCM) a demandé jeudi au président François Hollande une «déclaration solennelle» sur l’islamophobie, telle que celle prononcée sur l’antisémitisme. «La facilité mimétique est tentante, mais trompeuse, car l’islamophobie n’est pas un doublon de l’antisémitisme», rétorque Richard Prasquier. Les juifs font l’objet de brimades et de violences dans certains «territoires perdus de la République», écrit-il. Mais «je n’ai pas entendu parler de brimades
exercées contre des musulmans à l’école (...) ni de réseau de branquignols haineux effectuant des attentats contre des lieux liés à l’islam». A l’inverse, poursuit M. Prasquier, «les discriminations contre les musulmans sont une sombre réalité de notre société, les discriminations contre les juifs ont à peu près disparu». De même, «l’islam a droit au même respect que les autres religions. Je ne crois pas que cela soit le cas et nous devons lutter pour que cela le devienne».
07 TURQUIE
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Silence ! On tourne en Turquie Les studios turcs deviennent les lieux privilégiés de tournages de films et de spots publicitaires. Mais l’image que les producteurs renvoient de la Turquie, lorsque celle-ci n’est plus seulement scène mais sujet, ne correspond pas toujours à la réalité.
Le tournage de Skyfall sur les toits du Grand Bazard à Istanbul.
L’AKP propose le kurde dans les tribunaux Le parti au pouvoir en Turquie a déposé au Parlement dans la nuit du 12 au 13 novembre, un projet de loi autorisant les détenus kurdes à utiliser leur langue maternelle devant un tribunal, une des revendications des centaines de militants kurdes en grève de la faim dans les prisons du
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pays. La proposition de l’AKP prévoit notamment qu’«un détenu peut faire usage, s’il le souhaite, d’une autre langue [que le turc] pour se défendre d’accusations portées à son encontre dans les tribunaux», selon son texte. Il comprend d’autres améliorations pour les prisonniers, comme la pos-
sibilité de recevoir des visites conjugales, jusqu’à présent interdites. De nombreux détenus kurdes incarcérés pour leur proximité avec le mouvement terroriste du PKK refusent depuis des mois de se défendre devant leurs juges au motif qu’ils ne peuvent le faire en langue kurde.
BREVES ECO
ARABIE SAOUDITE
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assure pour sa part que la Turquie pré- Alpes ; les côtes de la Mer Egée et du sente une multitude «d’endroits, d’in- sud de la Turquie possèdent des plages identiques à celles que l’on frastructures de productrouve sous les tropiques, et tion très bon marché, et cela sans parler de la Capd’équipes que l’on peut padoce, aux paysages… contracter pour 12 heures de travail par jour, des lunaires ! Un bémol cepentransports très peu chers dant : lorsque la Turquie joue et faciles à emprunter». «La Turquie combine- son propre rôle, il est souvent Une main d’œuvre bon rait les avantages d’un empreint de clichés imposés marché combinée à un pays du sud et ceux de l’étranger. Si aujourd’hui «Istanbul (ayant) de film ne ressemble plus d’un pays du nord» àaucun grands studios, du matéMidnight express, il est riel d’éclairage dont vous n’avez jamais regrettable que Taken 2, par exemple, eu idée», ajoute-t-il. Les autorités soit rempli d’incohérences et de fausses turques sont également réputées pour représentations. Les musulmans sont aider et faciliter les tournages. toujours les «méchants», les véhicules, ceux d’un autre temps, les villes, celles de la Turquie d’hier voire celles d’une Les paysages variés, un véritable Turquie imaginaire. Prendre la Turquie atout pour les tournages La Turquie ravit également la mise pour telle qu’elle est du point de vue de ses de nombreux tournages, où elle double infrastructures techniques : tel semble les paysages de certains pays. Les Monts être le défi cinématographique turc de Taurus peuvent «jouer le rôle» des demain.
FINANCE
MAUD DRUAIS PARIS Quand ce n’est pas des spots publicitaires, ce sont des tournages de films que la Turquie accueille désormais de plus en plus souvent sur ses terres. Et pour cause : son patrimoine historique et naturel attire les plus grands producteurs de ce monde. Cette année ont ainsi défilé les équipes de tournage de deux affiches internationales, Taken 2 et Skyfall, toutes deux se déroulant en grande partie à Istanbul. Au mois d’octobre, c’est Redbull qui a fait de la citerne basilique ses quartiers d’automne pour un spot publicitaire où deux champions de wakeboarding effectuaient une performance entre les colonnes centenaires de la Yerebatan Sarnici. Pourquoi un tel attrait ? Le Location Guide apporte quelques éléments de réponse. Cet annuaire fondé en 1997 vise à offrir à la communauté cinématographique internationale tous les renseignements pour préparer la production d’un film à l’étranger. La Turquie combinerait selon le guide à la fois les avantages d’un pays du sud au niveau des coûts et ceux d’un pays du nord au niveau de la qualité de ses services. En 2010, Antalya Studios prétendait posséder ainsi la plus grande salle de tournage d’Europe. Serdar Dikmen de la société Gölge Film à Istanbul
Le tourisme religieux a rapporté 13 milliards d’euros
Le pèlerinage à La Mecque et à Médine, deux lieux saints de l’islam, a rapporté 62 milliards de riyals (13 milliards d’euros) à l’Arabie saoudite cette année, a indiqué le quotidien saoudien Al-Hayat. Au total, ce sont 12 millions de fidèles qui ont visité cette année le royaume pour le pèlerinage annuel de La Mecque, célébré fin octobre, et la Omra ou petit pèlerinage que les musulmans peuvent effectuer tout au long de l’année. Selon Al-Hayat, les revenus du secteur ont progressé de 10 % par rapport à l’année précédente en raison d’une hausse des dépenses des pèlerins. D’après les autorités plus de 3,1 millions de musulmans dont 1,7 million venus de l’étranger, ont pris part fin octobre au pèlerinage annuel à La Mecque.
La BEI soutient la recherche turque
La Banque européenne d’investissement (BEI) a décidé de renouveler sa confiance à l’agence scientifique et technologique turque (Tübitak) en lui débloquant 175 millions d’euros. Cet investissement servira à soutenir la recherche universitaire et industrielle du pays qui se trouve actuellement en plein essor. Ce nouvel investissement porte à 1,4 milliard d’euros les sommes dépensées depuis 2008 par la BEI pour stimuler l’innovation et favoriser le développement de la recherche en Turquie.
La première dame de France Valérie Trierweiler a une mauvaise image auprès de 67 % des Français selon un sondage publié par le magazineVSD.
08 TURQUIE Constitution : l’AKP vante la stabilité du régime présidentiel
16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE
La semaine dernière, l’AKP a présenté sa vision de la future constitution turque axée notamment autour de la mise en place d’un système présidentiel. L’occasion pour Zaman France de revenir sur les caractéristiques d’un tel régime avec le politologue Jean Marcou. MAUD DRUAIS PARIS S’il y a des affaires qui durent, le projet constitutionnel turc en est une. Alors que les débats se poursuivent depuis plusieurs mois, le vice-Premier ministre Bekir Bozdag a annoncé mardi 6 novembre que l’AKP venait de soumettre une proposition devant la commission chargée de l’ébauche du projet. Le parti gouvernemental soutient ainsi l’établissement d’un système présidentiel. Autant de jargon juridique important à comprendre car il s’agit là d’une question cruciale sur la nature du futur régime turc ; le but étant de remplacer la Constitution de 1982 rédigée par la junte militaire qui gouverna entre 1980 et 1983, depuis révisée quelques 17 fois. Cette question est «un serpent de mer», qui a «culminé à nouveau lors des élections présidentielles et législatives de 2007», explique Jean Marcou, professeur à Sciences Po Grenoble et spécialiste des mutations politiques de la Turquie. Mais pondre une nouvelle constitution est un
processus long et complexe. En Turquie, une commission de conciliation a été mise en place à cet effet. Elle rassemble les quatre partis représentés au Parlement turc, c’est-à-dire l’AKP, le CHP, le MHP et le BDP. «Le travail de cette commission c’est à la fois d’auditionner, d’enquêter, mais aussi de rédiger le texte (…) Elle n’aurait réalisé que le quart du travail», explique le chercheur.
Qu’est-ce qu’un système présidentiel ?
Ces derniers temps, l’AKP et en particulier son leader Recep Tayyip Erdogan ont assuré vouloir un système présidentiel, c’est-à-dire un système de stricte séparation des pouvoirs comme aux Etats-Unis, où «les secrétaires d’Etat (…) sont des collaborateurs du président, nommés et démis par lui comme il l’entend (et) pas responsables devant le Parlement ou devant le congrès». Le président est lui élu au suffrage universel, ce qui suppose une sorte de cohabitation pour qu’il puisse travailler avec un congrès qui
Bekir Bozdag participant à une réunion de réflexion sur la future constitution, en 2010.
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n’est pas de son bord politique. C’est la le Premier ministre, et éclipse en partie situation d’Obama. Pour l’AKP, ce sys- la question fondamentale des droits tème présidentiel est le et libertés, pourtant bases gage d’une stabilité du du régime constitutionnel. pouvoir : «le Parlement L’AKP se défend en mettant en quelque sorte ne en avant la stabilité du pougênera plus l’action du voir, mais aussi ses autres gouvernement, de l’exépropositions : possibilité «Le Parlement ne cutif». D’autres parlent d’être éligible à partir de 18 d’une volonté de prési- gênera plus l’action du ans, interdiction du cumul dentialisation du pouvoir des positions de député et gouvernement» autour de Recep Tayyip de ministre, élection du préErdogan. Pour Jean Marcou, «l’agenda sident au suffrage universel direct pour constitutionnel est toujours bousculé par un mandat de cinq ans renouvelable, l’agenda politique immédiat», notam- élections parlementaires et présidenment les rivalités entre Abdullah Gül et tielles séparées.
Le marathon d’Istanbul a fait trembler le pont du Bosphore Le marathon d’Istanbul a eu lieu dimanche dernier. Plus de 100.000 participants ont foulé tous ces chemins qui mènent à la mosquée bleue, le cœur du quartier historique. Stephan Chebogut et Koren Jelela Yal ont été sacrés vainqueurs de cette course mythique qui attire des coureurs venus des quatre coins du monde.
Une marée humaine prend d’assaut le pont du Bosphore lors du marathon annuel d’Istanbul.
MAUD DRUAIS PARIS Dimanche, Istanbul a accueilli son 34e marathon, quelques 2.502 ans après la légendaire course du messager grec Philipidès, qui aurait relié la ville de Marathon jusqu’à Athènes afin d’annoncer la victoire contre les Perses lors de la bataille de Marathon. Cette année, c’est un certain Stephan Chebogut qui a passé la ligne d’arrivée le premier, en 2 heures 11 minutes 05 secondes, tandis que dans la catégorie femme Koren Jelela Yal remportait la course en 2 heures 28 minutes 05 secondes. La participation au marathon d’Istanbul a été exponentielle depuis sa création, en 1979. Aujourd’hui, ils sont chaque année plus de 100.000 à traverser le désormais mythique pont du Bosphore reliant les rives asiatique et européenne. Ce marathon très particulier, présenté comme «la seule course entre deux continents» démarre en effet à Üsküdar, à 300 mètres du pont, puis redescend vers le quartier de Besiktas via le boulevard Barbaros, continue vers Karaköy, passe par le pont de Galata, avant de rejoindre Eyüp,
la route d’Unkapani, Yenikapi, puis Bakirköy et, enfin, le quartier de Sultan Ahmet, la ligne d’arrivée étant située entre la mosquée bleue et l’obélisque égyptien. Les coureurs traversent donc tous les quartiers historiques, profitant de la vue magnifique à partir du pont de Galata.
Les Africains dominent
Non moins de 85 nations sont représentées à la course. Les trois premiers pays participants sont la Turquie (plus de 5.000 coureurs), l’Allemagne et la France (avec quelques centaines). Malgré cette écrasante majorité de marathoniens turcs, les records de course sont africains : 2 heures 10 minutes 39 secondes pour le Kényan Vincent Kiplagat, et 2 heures 27 minutes 25 secondes pour l’Ethiopienne Ashu Kasim. Cette domination africaine est pourtant assez récente. Pendant longtemps, ce sont les Russes et les marathoniens des anciennes républiques soviétiques qui avaient la main mise sur la course. En sport, comme ailleurs, les temps et les vainqueurs changent.
09 EUROPE
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Le mouvement Gülen vu par le Frankfurter Allgemeine Zeitung Un article publié dans les colonnes du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) a mis sous le feu des projecteurs le mouvement Gülen en présentant ses objectifs, loin des caricatures, et en rappelant sa vocation à la fois éducative et entrepreneuriale. Rainer Hermann, journaliste du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung , a publié le 9 novembre un article sur le mouvement Gülen (ou Hizmet, «service» en turc) intitulé «Tue Gutes, und lasse es wirken» («Fais le bien et laisse le agir»). L’article comprend une interview exclusive accordée à Hermann par
Le quotidien allemand Frankfurter Allgemeine Zeitung a publié une vaste enquête sur le Hizmet avec une interview exclusive de Fethullah Gülen.
Fethullah Gülen, qui réside actuellement aux Etats-Unis et ne donne que rarement des interviews, ainsi que plusieurs entretiens menés avec d’autres membres du mouvement.
Les idées reçues sur le mouvement Gülen
Dans l’article, Gülen affirme que le mouvement est attaqué de deux côtés. Le savant qualifie d’«ignorants» ceux qui assimilent les activités du mouvement à l’islamisme. «Quand il s’est agi des autres critiques, venues de Turquie, il se contentait de secouer la tête. Ils l’accusent d’être un "traître à l’islam", d’être l’esclave des Etats-Unis et d’Israël et de faire de la propagande pour le christianisme et le judaïsme», écrit Hermann, qui rappelle qu’une fois en Turquie un procureur de la République l’avait même qualifié de «cardinal secret au service du pape». L’article indique que la plus
grande accusation portée contre rielle et spirituelle», affirme le penle mouvement est qu’il veut mener seur. D’après l’article, Gülen demande une révolution en Turquie, en culti- également à ses disciples de devenir vant en secret une élite islamiste. On des entrepreneurs prospères. «J’ai affirme également que toujours appelé à un esprit le mouvement n’est d’entreprise sincère», expas transparent et qu’il plique-t-il. Il conseille aux fonctionne comme une entrepreneurs d’évaluer société secrète. «Ce soigneusement les risques, genre de critiques du les encourage à investir et mouvement pose une «J’ai toujours appelé à à s’implanter à l’étranger. structure hiérarchique un esprit d’entreprise Il leur rappelle également qui n’existe pas. Ils le respect de certains prinsincère» attribuent cette pseucipes éthiques : éviter la do-hiérarchie à une lignée soufie sup- fraude, la spéculation ou le marché posée. Durant les dernières décennies, noir ; être un modèle de confiance lorsque la Turquie était gouvernée par et de fiabilité ; ne pas gaspiller, en les militaires, une telle structure pou- en usant, la richesse accordée par vait être dangereuse» confie Fethullah Dieu ; respecter les droits des salaGülen. «Ma vie et mon travail sont riés et ne pas oublier que la société ouverts à tous», poursuit-il en ajoutant dans laquelle ils vivent doit également que «rien n’est secret. […] Je voudrais recevoir sa part de leurs bénéfices. En savoir ce qui ne serait pas transpa- ce qui concerne les écoles turques rent». d’inspiration gülénienne ouvertes à travers le monde, l’article indique que l’accent est mis sur l’enseignement des Education et esprit d’entreprise : sciences, citant à l’appui le témoignage les deux piliers du Hizmet Gülen rappelle également l’impor- du directeur d’un de ces établissetance qu’il attache à l’éducation, car ments. Cengiz Karabekmez, directeur selon lui c’est au travers d’elle que de l’école Amity de Brooklyn, affirme l’être humain apporte de manière en effet que les écoles Gülen ne sont constructive sa contribution à sa pas des écoles religieuses. L’article se famille, à la société et à l’humanité termine par des remarques de Tevfik entière. «D’ailleurs, je suis convaincu Emre Aksoy, un homme d’affaires qui que les créatures de Dieu que nous applique le concept de Gülen selon sommes ne peuvent atteindre leur lequel il faut plaire à Dieu. «Dieu aime pleine maturité en tant qu’individu en particulier les bonnes actions», que par le biais de l’éducation maté- déclare Tevfik Emre Aksoy.
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Europe de l’est : la traite d’humains en hausse La traite des êtres humains connaît une évolution «inquiétante» en Europe du sudest avec une hausse de toutes les formes d’exploitation et notamment celle des mineurs, ont estimé des experts réunis jeudi et vendredi à Bucarest. «Il y a une augmentation de la traite et pas uniquement pour l’exploitation sexuelle», a déclaré la représentante spéciale de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) chargée de ce dossier, Maria-Grazia Giammarinaro. De plus en plus de femmes, d’hommes mais surtout d’adolescents et d’enfants origi-
naires des pays des Balkans, de Moldavie ou d’Ukraine sont victimes de réseaux qui les forcent à se prostituer, à travailler comme des esclaves, à mendier ou commettre des délits. Leur destination : la «vieille Europe», à l’ouest mais également la Russie, la Turquie, Chypre ainsi que les zones touristiques autour de la mer Noire – Roumanie, Bulgarie – et sur l’Adriatique, en Croatie et au Montenegro. En Roumanie, la majorité des femmes identifiées comme victimes de traite en 2011 avaient 16 ans, selon des chiffres officiels.
Le trafic d’êtres humains est en hausse dans les pays d’Europe de l’est.
10 EUROPE
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Les 25 ans de Zaman célébrés au Parlement européen Le Parlement européen a accueilli l’exposition photographique organisée à l’occasion des 25 ans de Zaman. Les interventions du ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et de Daniel Cohn-Bendit ont constitué les temps forts de cet événement. Après avoir voyagé à travers la Turquie, l’exposition photographique «Le Temps en Turquie» (Türkiye’de Zaman), une série de photographies représentant la Turquie d’aujourd’hui due à des photojournalistes de renom, a déménagé à Bruxelles à l’occasion du 25e anniversaire du quotidien Zaman. Une réception a été organisée au Parlement européen afin de célébrer la 25e année du quotidien. La réception a eu lieu le 7 novembre en présence de plusieurs dirigeants politiques turcs et européens, dont le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, le co-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen Daniel Cohn-Bendit et Hannes Swoboda, le chef de file des socialistes et démocrates au Parlement européen. Lors du discours d’ouverture, M. Davutoglu a déclaré que l’exposition photographique de Zaman à Bruxelles constitue un événement très significatif et qu’elle
reflète très bien la diversité culturelle de la Turquie. «La Turquie est le berceau de nombreuses civilisations. Tout comme l’Union européenne, la Turquie représente la diversité dans l’unité et l’unité dans la diversité. Il ne saurait y avoir de meilleure institution pour la promotion de la Turquie», a ajouté le ministre des Affaires étrangères.
«Tout est débattu dans ce journal»
Le rédacteur en chef de Zaman, Ekrem Dumanli, a pour sa part adressé ses remerciements à Daniel Cohn-Bendit pour avoir accueilli l’événement. Il a déclaré que 25 photographes éminents avaient pris des images de la Turquie à l’occasion des 25 ans de Zaman, ajoutant que les photos sont exposées non seulement en Turquie, mais également dans les grandes villes du monde. Avec la participation de 25 photojournalistes de renommée internationale,
Le co-président du groupe des Verts/ALE au Parlement européen Daniel Cohn-Bendit (à gauche), le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu (au centre) et le rédacteur en chef de Zaman Ekrem Dumanli prennent la parole à l’occasion de l’exposition photographique «Le temps en Turquie» qui s’est tenue à Bruxelles.
dont l’artiste américain Steve McCurry, célèbre pour son portrait d’une jeune fille afghane, le projet visait à refléter la vie quotidienne en Turquie. Hannes Swoboda a également prononcé un discours à cette occasion, au cours duquel il a remercié le quotidien Zaman pour l’organisation de cette exposition et évoqué sa relation avec
le journal. «Mes relations avec le quotidien Zaman sont aussi anciennes que mes relations avec la Turquie. Je ne suis pas toujours d’accord avec Zaman, mais tout est débattu dans ce journal. La Turquie et l’Europe se rapprocheront l’une de l’autre à mesure qu’elles seront ouvertes au débat», a-t-il déclaré.
11 INTERNATIONAL
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Le difficile retour aux sources des exilés somaliens De nombreux Somaliens exilés en Europe ont fait le choix de rentrer dans leur pays d’origine pour le reconstruire. Pour ces femmes et ces hommes souvent qualifiés et porteurs d’un projet professionnel, le décalage culturel entre leur société d’origine et leur pays d’accueil n’est pas toujours facile à vivre.
Styliste prisée à Londres, Ayan Hussein est revenue depuis deux ans en Somalie, où elle promeut une mode compatible avec les traditions musulmanes. Comme elle, des milliers d’exilés reviennent au pays, par nostalgie, solidarité ou sens des affaires, avec souvent un choc des cultures à la clé. Ayan Hussein avait une vingtaine d’années quand elle a quitté Mogadiscio en 1997. A l’approche de la quarantaine, elle a choisi de revenir au pays en 2010, mais à Hargeisa, la capitale du Somaliland, pour s’occuper de sa mère âgée. Elle évoque «un choc culturel» à son arrivée, pour elle et ses enfants. «Vraiment rien à voir avec Londres», lâche son fils Guled, 18 ans. «Il n’y a que de la poussière ici, impossible de faire du skate», ajoute dans un anglais impeccable ce longiligne jeune homme, qui ne parle pas somali. Collaboratrice d’une marque réputée à Londres et acheteuse
de vêtements pour des princesses du Golfe de passage, Ayan Hussein, mondaine et sophistiquée, a choisi de transporter sa passion de la mode à Hargeisa, moyennant quelques compromis. Sa boutique de vêtements propose des robes longues, pour respecter le code musulman, mais aux couleurs éclatantes. «Il faut expliquer aux clientes qu’elles ne sont pas obligées de s’habiller tout en noir», explique celle qui cache ses cheveux dans un turban rouge flamboyant.
Un nouveau choc des cultures
En face du magasin, dans la rue principale bruyante et poussiéreuse, Ayan vient d’ouvrir un salon de thé. Il est sitôt devenu le rendez-vous des élégantes de Hargeisa, le plus souvent issues de la diaspora, qui posent leur smartphone et leurs lunettes noires pour siroter leur cappuccino et échanger des potins en anglais. Entre la société somalienne
Des femmes somaliennes émigrées aux états-Unis. Nombreuses sont celles qui font aujourd’hui le choix du retour dans leur pays d’origine, au risque du déphasage avec la culture locale.
d’origine et la diaspora rapatriée, «c’est comme s’il y avait deux sociétés totalement différentes», lâche l’une d’elle, revenue de Grande-Bretagne pour travailler comme cadre à l’usine Coca-Cola qui vient d’ouvrir aux portes de Hargeisa. «Parce que nous sommes Somaliens, ils [les locaux] s’attendent à ce que nous soyons comme eux», ajoute la jeune femme sous couvert d’anonymat, affirmant que cela «pose des difficultés et même plus». Vingt médecins et membres du personnel de santé d’origine somali ont quitté la Finlande, leur pays d’exil, pour travailler
pendant six mois ou un an à l’hôpital public d’Hargeisa et former leurs collègues, un programme mis en œuvre par l’Office international des migrations (OIM). «C’était pour moi une façon de donner en retour à mon pays, et aussi de montrer ma reconnaissance à la Finlande», explique Ahmed Abukar, un infirmier. «Bien sûr il y a toujours des conflits, les gens d’ici craignent que les autres ne prennent leur place [...], mais ils sont tous Somaliens, et au bout d’un moment tout cela disparaît», assure Ayan Rabi, chargée de ce programme à l’OIM.
Les Kurdes de Syrie se ruent en Turquie Fuyant leurs maisons bombardées, les rues où gisent les corps ensanglantés, les Kurdes de la petite ville syrienne de Rass al-Aïn se précipitent par milliers du coté turc tout proche. Avec pour seuls bagages les vêtements qu’ils portent, femmes, hommes, enfants et vieillards se sont rués de l’autre côté de la frontière. Leur nombre atteignant des milliers, les soldats turcs ont ouvert le passage pour leur porter secours. Rass al-Aïn est l’un des deux
postes-frontières vers la Turquie contrôlés par l’armée syrienne, les opposants au président Bachar al-Assad ayant pris le contrôle de quatre autres. Un autre est sous contrôle de la milice kurde. Sur plus de 11.000 Syriens qui ont fui leur pays vers les pays voisins en 24 heures la semaine dernière, 9.000 se sont tournés vers la Turquie pour échapper aux combats entre rebelles et soldats dans la province de Hassaké (nord-est de la Syrie). Les Nations unies esti-
ment que le nombre de réfugiés syriens dans la région atteindra 700.000. Selon le responsable de l’aide humanitaire de l’ONU, les besoins en aide d’urgence en Syrie devraient dépasser quatre millions de dollars au début de 2013. La Turquie a pris en charge un incroyable fardeau. Le dernier exode y a porté à plus de 120.000 le nombre des réfugiés syriens enregistrés. Des réfugiés kurdes qui ont parlé à l’AFP à Ceylanpinar se sont dits touchés de la manière dont
les soldats turcs leur ont offert leur protection. «Les soldats ont ouvert les portes, nous ont souhaité la bienvenue et nous ont beaucoup aidés», déclare Amira Taboush, une mère de cinq enfants. «Les gens d’ici nous ont aussi beaucoup aidés». «Ce sont des Kurdes». «Merci Erdogan pour ton aide», interrompt une autre femme, debout dans la cuisine à côté de cageots d’aubergines, d’oignons et de poivrons, cadeaux des voisins kurdes de Turquie.
12 FAMILLE & SANTE
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Ne pas menacer les enfants avec un châtiment divin L’utilisation de récits dans l’éducation religieuse dispensée aux enfants est un moyen approprié d’après les psychologues pour construire une relation équilibrée entre norme et liberté.
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Dans l’éducation religieuse des enfants, les expressions utilisées sont aussi importantes que la façon de les exprimer. La formule Allah yakar (Dieu va te brûler !) contribue par exemple à inculquer aux jeunes la conception d’un Créateur punisseur, éloignée de l’idée de miséricorde et traumatisante pour l’enfant. Il est particulièrement important de faire preuve de pédagogie et de délicatesse en ce qui concerne l’éducation religieuse des enfants. La psychologue Belkis Ertürk affirme ainsi qu’employer l’expression Allah yakar (Dieu va te brûler !) inspire un sentiment de peur et de crainte divine perturbante pour l’enfant. Même si l’intention éducative de la famille est fondée, elle provoque très tôt, et sans le vouloir, un sentiment de culpabilité chez l’enfant. «Si le père transmet les valeurs religieuses de façon trop sévère et associe l’apprentissage de la religion à la discipline, l’enfant peut assimiler le concept de Dieu comme une autorité sévère, punitive et trop répressive» explique-t-elle. Le docteur Mehmet Atalay, qui enseigne la théologie à l’Université d’Istanbul, souligne qu’il est important que les parents tiennent compte des étapes du développement de l’enfant et de son évolution cognitive dans son éducation et précise qu’un enfant qui agit sous la menace ne peut intérioriser ses actes. «Si l’enfant entend de telles expressions, dans une période où il réfléchit littéralement, il peut penser que Dieu
va punir tous ses actes, qu’Il ne pardonnera pas même ses plus petites bêtises», ajoute-t-il.
La vie des prophètes expliquée aux enfants
D’après Mehmet Atalay, il faut donner dans l’éducation la priorité aux valeurs de base en favorisant la transmission par «le biais d’histoires». Le théologien turc souligne qu’un conte religieux attirera l’attention des enfants et assure que leur concentration ne diminuera pas jusqu’à la fin de l’histoire. Mehmet Atalay indique qu’utiliser la vie des prophètes peut être un moyen adapté à ce projet pédagogique. Une idée partagée par Belkis Ertürk qui rappelle que le meilleur exemple à ce sujet est la relation douce et attentive que le Prophète entretenait avec les enfants, les laissant par exemple courir dans la mosquée et n’utilisant aucun propos pouvant les blesser. «Avec cette approche qui comprend l’enfant et qui lui permet d’aimer son environnement, celui-ci apprend à connaître Dieu et se rapproche des pratiques religieuses en jouant», poursuit la psychologue Belkis Ertürk.
La grippe pendant la grossesse doublerait le risque d’autisme Selon une étude menée par des chercheurs au Danemark et publiée aux États-Unis dans la revue Pediatrics, avoir la grippe pendant la grossesse doublerait le risque d’avoir un enfant autiste. L’enquête se base sur les résultats d’une recherche menée sur des souris et amène à penser que l’activation du système immunitaire des mères enceintes peut provoquer des déficiences dans le développement du fœtus. L’étude s’est portée sur les cas de 97.000 enfants danois, âgés de 8 à 14 ans, où seulement 1 %
(976) a été diagnostiqué autistes. Les chercheurs ont demandé aux mères si elles avaient été victimes d’infections pendant leurs grossesses et ont mis en évidence le lien entre grippe et risque d’autisme. Le fait de prendre des antibiotiques accroîtrait également le risque d’avoir des enfants qui souffrent d’autisme. Les chercheurs insistent sur le fait qu’ils «ne savent pas si un traitement antibiotique est à l’origine du lien observé avec l’autisme. Cette révélation est quelque chose de nouveau qui doit être confirmé».
13 CULTURE
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End of Watch : David Ayer renouvelle le genre policier Connu comme le scénariste de Training Day, un thriller qui a valu à l’acteur Denzel Washington un Oscar pour son interprétation d’un officier de police corrompu à Los Angeles, David Ayer vient de récidiver. A l’occasion de la sortie de son dernier opus, End of Watch, le 14 novembre, il dévoile à Zaman les motivations qui l’ont mené à réaliser ce film.
Apparemment, pour les histoires de policiers, vous êtes un puits sans fond. D’où vous est venue l’inspiration pour ce thème particulier ?
J’ai toujours été frappé par le fait que les flics pouvaient assister à des choses atroces dans la rue et rentrer ensuite chez eux, et vivre leur vie de père et de mari, sans ramener la rue à la maison.
Des flics antipathiques comme Denzel Washington dans Training Day ou Kurt Russell dans votre adaptation de Dark Blue de James Ellroy en 2002 étaient passionnants parce qu’ils avaient un côté extravagant. Mais avec un personnage de gentil, comment faites-vous pour passionner le spectateur ?
End of Watch de David Ayer décrit le quotidien de deux policiers américains de Los Angeles.
différents points de vue issus des camescopes et cameras de téléphones portables utilisés par les policiers et les gangsters dans le film. C’était difficile à tourner ?
Un des plus grands défis a été de concevoir un camescope pour pouvoir filmer quelques images, Vous vous concentrez sur parce que les caméras le personnage. Le film tout ordinaires [celles qu’on entier dépend utilise dans de la relation la vie de tous entre les perles jours] sonnages de n’offrent pas Jake et Mike. une résoluToute une tion suffisante «Voir les flics enpremière parpour le cinétie du travail semble et comment ma. J’ai donc est consacrée ils sont cools les uns dû travailler à ça : faire que avec les autres, ça m’a avec un fourles acteurs nisseur pour rendu jaloux» deviennent pouvoir disles meilleurs amis, pour poser de caméras miniatucréer cette alchimie, pour risées susceptibles d’être que cette histoire se joue, placées sur les acteurs. pour qu’on soit tellement pris par elle qu’on boive Le jeu des acteurs en a été chacune de leurs paroles. affecté ? Sur un plateau tradiLe film est tourné dans un tionnel, la manière dont style documentaire, avec l’équipement est disposé
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vous indique très exactement ce qui va être filmé : les acteurs jouent alors devant la caméra. Sur ce genre de plateau, personne ne sait jamais à quel moment il est filmé. Un acteur n’avait aucun moyen de savoir s’il était filmé en gros plan. Ça a contribué à créer ces performances extraordinairement naturelles.
Vous qui connaissez les policiers pour en avoir fait votre source d’inspiration pendant des années, vous n’avez pas envie d’en devenir un pour de bon ?
J’en sais probablement plus sur la police que ce dont j’aurais jamais besoin, mais je m’en tiendrai quand même à l’écriture. Je vais vous dire franchement : voir les flics ensemble, voir les rapports qu’ils entretiennent entre eux, voire cette espèce de communauté et comment ils sont cools les uns avec les autres, ça m’a vraiment rendu jaloux.
EN BREF
éTATS-UNIS
Pour la plupart des gens, malheureusement, lorsque la police intervient dans notre vie, c’est dans un contexte négatif – on a reçu une contravention, ou il nous est arrivé quelque chose de fâcheux et on a besoin d’aide. On a tendance à ne voir les flics que dans les pires moments et jamais dans les meilleurs. J’ai beaucoup d’amis qui sont flics et je voulais montrer leur côté positif. Ce film raconte l’histoire de deux meilleurs amis. Il montre ce que c’est, travailler dans la rue, d’une manière que peu de films avaient employée auparavant.
J’ai toujours été fasciné par cette aptitude et je me disais qu’il y avait là une grande noblesse.
L’auteur du film anti-islam condamné à un an de prison
SANS-PAPIERS
Après avoir fait des films sur des policiers ripoux, vous décidez de nous montrer des types bien : pourquoi ?
Le Sénat approuve une «retenue» de 16 heures
L’auteur du film anti-islam qui avait déclenché une vague de violences meurtrières dans les pays musulmans a été condamné à un an de prison suivi de quatre ans de contrôle judiciaire pour violation de sa liberté conditionnelle dans une affaire de fraude bancaire, a annoncé un tribunal de Los Angeles. Mark Basseley Youssef, 55 ans, connu auparavant sous le nom de Nakoula Basseley Nakoula, a reconnu avoir utilisé plusieurs pseudonymes, en violation de sa liberté conditionnelle. Mark Basseley Youssef avait été condamné en 2010 à 21 mois de prison pour avoir ouvert plusieurs comptes bancaires et cartes de crédit au moyen de fausses identités.
Le Sénat a approuvé la création d’une «retenue» pouvant aller jusqu’à seize heures pour remplacer la garde à vue des sans-papiers, devenue illégale. Cette mesure a été souhaitée par le ministre de l’Intérieur Manuel Valls pour gérer avec «efficacité» les expulsions. Le texte a été voté par le PS et le RDSE (majorité PRG), avec le soutien de l’UMP. Les sénateurs ont rejeté plusieurs amendements du groupe communiste républicain et citoyen dont l’un demandait la suppression de l’article créant la retenue judiciaire, qualifiant cette procédure de «très floue et hybride, ayant une connotation judiciaire mais avec une finalité administrative ; l’éloignement».
C’est «un jour historique pour Hambourg mais aussi pour toute l’Allemagne» Zekeriya Altug, l’un des responsables de l’une des organisations islamiques les plus importantes d’Allemagne se félicite de l’accord qui sera soumis au vote à l’Assemblée nationale allemande pour accorder des jours fériés aux musulmans.
14 CULTURE
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CONFéRENCE-DéBAT
A quoi sert le dialogue interreligieux ?
DéBAT
Le 17 novembre à 20:30 Maison de Quartier Pierre Guédou Rue du Pont 72000 Le Mans
L’Iran va-t-il vraiment se doter de l’arme nucléaire ?
L’islam de l’est africain est né de l’influence réciproque entre colons arabes et populations bantous.
Pour une liberté sans réserves : Arabes bédouins contre Israël Israël, qui détruit les maisons et poursuit en justice les insoumis. Car, sorte d’Indien local, le Bédouin palestinien est sommé de se soumettre, ou de se démettre. C’est ce dilemme que met en scène ce premier long-métrage d’Ami Livne. Une fiction très documentée, admirablement interprétée par des acteurs amateurs, euxmêmes Bédouins du Néguev.
Kamal est un peu différent des autres. D’abord, il travaille chez les Israéliens, dans une gare routière où personne ne passe. Ensuite, il ne fait rien pour empêcher les autorités de démolir leur petit village. Ridiculisé au travail, méprisé par les siens, Kamal conçoit un projet aussi fou qu’ingénieux : poser une bombe dans la gare, pour ensuite la «découvrir»…
Sharqiya, réalisé par Ami Livne (drame, Israël / France / Allemagne, 2012, 1h22). Avec Adnan Abu Wadi, Maysa Abed Alhadi, Adnan Abu Muhareb. Sortie en salles le 7 novembre.
Avec Hubert de Chergé, administrateur du Groupe d’amitié islamo-chrétien et Sulliman Banian, journaliste à RFI. Conférence suivie d’un repas, de contes, ainsi que de chants chrétiens et soufis. Le 17 novembre à 16:30 Eglise de la Sainte Famille 36, rue Danton 94270 Le Kremlin-Bicêtre
Avec Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et Bernard Ravenel, historien et président d’honneur de l’association France Palestine solidarités. Le 19 novembre à 18:00 iReMMO 5-7, rue Basse des Carmes 75005 Paris
EXPOSITION
l’intérieur, de culture plus spécifique- Ces centres de peuplement recevaient périodiquement de nouveaux immiment africaine). grants venant d’Oman, de Mascate, d’Arabie du Sud et de la région araBilal, le premier musulman africain Le lien entre l’islam et l’Afrique de bo-persane du Golfe. Les influences l’Est est des plus anciens : un Ethio- réciproques entre ces immigrants, les pien, Bilal ibn Rabah, fut l’un des premiers colons arabes, et les peuples premiers musulmans de l’histoire, indigènes de la côte, les Bantous, ont et le premier muezzin. C’est en été à l’origine d’une nouvelle ethnie outre en Ethiopie qu’avant l’Hégire pantribale, les Waswahili, de religion déjà un petit groupe de fidèles est musulmane, ainsi que d’une nouallé trouver refuge. Si les comptoirs velle langue, de structure africaine commerciaux arabes commencent à bantoue, mais dont le vocabulaire être établis sur la côte est africaine est très largement d’origine arabe dès le VIIIe siècle, leur importance ne et persane, le swahili. Communauté deviendra prépondérante qu’à partir détribalisée et entièrement tournée du XIIe siècle, la mer Rouge et l’Océan vers le commerce maritime, la comindien étant devenus entretemps un munauté swahilie de la côte est restée vaste lac arabo-musulman. C’est de essentiellement une société fermée, cette époque que date l’islamisation qui ne s’est pas propagée à l’intérieur véritable de la côte, où un chapelet des terres. C’est le colonialisme qui, de villes marchandes s’enrichiront à partir du XIXe siècle, déstructurant grâce au commerce de l’ivoire, de l’or les sociétés animistes de l’intérieur, et des esclaves. Intégrées à la route créera un vide socioreligieux ; ce vide maritime de la soie, dont elles consti- sera comblé par le christianisme eurotuaient la partie afro-islamique, elles péen, mais aussi par l’islam swahili, entretenaient des rapports avec tout conçu dès lors comme une religion le Moyen-Orient, l’Inde et la Chine. proprement africaine.
& à voir...
Les Bédouins d’Israël. Une population semi-nomade que l’Etat hébreu a spoliée de son territoire et contrainte à la sédentarisation dans des cités-dortoirs. Plus de la moitié de ces citoyens israéliens de seconde zone résistent en refusant de quitter leurs villages. Ce refus d’intégrer ces réserves qui n’osent dire leur nom est considéré comme illégal par
Avec le groupe Hayfem (8 danseurs accompagnés au davul et au zuma), le duo Leemans-Driessens (accordéon et oud) et le trio Arasta Bazar (saz, dombra, guitare, violon et percussions).
L’art du fil au fil du temps
Un aperçu de la richesse du patrimoine vestimentaire turc à travers une vingtaine de tenues réalisées par Tahir Bakal. Une série d’aquarelles dues à Jean-Louis Bonhommet sur le thème du costume traditionnel et ottoman. Des œuvres d’ebru enfin, dues à Martine Logeay. Jusqu’au 23 novembre, de 10:30 à 17:30 Maison de Quartier Pierre Guédou Rue du Pont 72000 Le Mans
RENCONTRE-DéDICACE
A lire
Bal folk aux saveurs ottomanes
Nedim Gürsel
THéÂTRE D’OMBRES
Islam des mondes
SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNIS A l’unisson de son petit village de Kigelo, comme de l’ensemble du Kenya, la musulmane Sarra Obama, 90 ans, a fêté le 7 novembre la victoire de son petit-fils Barack Hussein Obama aux élections présidentielles américaines. La hajja, qui a effectué son pèlerinage en 2010 en compagnie de son fils Saïd Hussein Obama, l’oncle du président américain, et de quatre de ses petitsfils, avait alors «imploré Dieu, le Tout Puissant, pour qu’Il guide [s]on petitfils [Barack Hussein] vers l’islam». La nonagénaire, qui est à l’origine de la conversion à l’islam d’un cousin de Barack, Fayçal Oumbouya, continue aujourd’hui de prêcher l’islam dans son village. A plus d’un titre, l’islam kenyan peut être considéré comme représentatif de la moitié sud de l’Islam est africain : une arrivée précoce (dès le VIIIe siècle) ; une présence essentiellement concentrée sur les côtes, qui est le fait, à l’origine, de communautés exogènes, d’origine arabe ou arabo-persane, par ailleurs source, des siècles durant, d’une grande prospérité ; une progression à l’intérieur des terres longtemps très lente, voire nulle avant le XIXe (entre 1880 et 1930 dans le cas du Kenya) ; l’appropriation culturelle de l’islam à travers la culture et la langue swahilies, produits spécifiques du génie indigène. Ces caractéristiques distinguent assez fortement l’islam subsaharien de l’Est de son pendant occidental, où la pénétration de l’islam débuta plus tardivement, mais constitua d’emblée un phénomène à la fois plus étendu et plus autochtone (ignorant donc la distinction est africaine entre un islam côtier et insulaire de culture arabo-persane et un islam de
BAL
En Afrique de l’Est, l’islam se comprend en swahili
AGENDA CULTUREL
La Fonten d’Orient
L’enseignant-chercheur, écrivain et essayiste Nedim Gürsel présentera son nouveau roman, L’ange rouge (Seytan, Melek ve Komünist). Le 20 novembre à 17:00 Librairie Doucet 66, avenue du Général de Gaulle 72000 Le Mans
Trois fables de La Fontaine dans une version Karagöz interactive, musicale et éducative. Tout public à partir de 3 ans. Le 18 novembre, 15:00 et 17:00 Maison de Quartier Pierre Guédou Rue du Pont 72000 Le Mans
OPINION15
16 - 22 NOVEMBRE 2012 ZAMAN FRANCE
L’AKP en eaux troubles Les critiques sur une régression démocratique de l’AKP après plusieurs années de réformes politiques ne tiennent pas compte du processus historique global de séparation des pouvoirs en Turquie. Pour le chroniqueur Etyen Mahçupyan, l’AKP n’a pas renoncé à cette démocratisation et «tient sincèrement à se normaliser par le biais de ces réformes».
Lorsqu’il s’agit de traiter en un seul bloc les dix années au pouvoir de l’AKP, deux analyses semblent logiques. La première considère que les réformes ne sont ETYEN MAHÇUPYAN qu’un moyen pour arriver à ses fins et que le gouvernement montre à présent son vrai visage. Un certain nombre de commentateurs précisent que ce changement est un «retour aux sources». L’autre analyse avance que la nature paradoxale de l’AKP a toujours existé, que le «changement» actuel est lié aux efforts d’adaptation du parti à son environnement. La première approche est une nouvelle version du thème de la «dissimulation». Ce changement se justifierait par la volonté plutôt que par la politique découlant des conditions actuelles. Quant aux jugements considérant que l’AKP retourne «aux sources» ou qu’il était déjà pour la fusion entre la Turquie et l’islam, ils rendent inutiles l’analyse politique des mesures du gouvernement. Car s’il est aussi simple de déterminer l’identité du gouvernement et les raisons qui le poussent à agir de façon aussi caricaturale, il n’est pas nécessaire de réfléchir davantage sur le sujet. Cependant, le pire est que cette approche fait l’impasse sur la diversité sociale qui a donné corps à l’AKP, Edité par : Zukunft Medien GmbH Sprendlinger Land Str. 107-109 qui l’a alimenté et qui l’a sans 63069 Offenbach / Allemagne cesse redéfini et s’y est infilDirecteur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ trée. Elle oublie également Rédacteur en chef : EMRE DEMİR qu’une des préoccupations e.demir@zamanfrance.fr principales du gouvernement, Gestionnaire administratif : FAHRETTIN TEKİN et en particulier du Premier f.tekin@zamanfrance.fr ministre, est de rassembler Responsable publicité : MEHMET SELVİ cette diversité, d’assurer m.selvi@zamanfrance.fr l’équilibre entre les difféSecrétaires de rédaction : Relations publiques : rences et de les consolider BAYRAM ŞEN SIDDIK İLHAN PARİS b.sen@zamanfrance.fr s.ilhan@zamanfrance.fr face à ses opposants. FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr Directeur artistique : EVREN AYAZ e.ayaz@zamanfrance.fr
MEHMET DİNÇ Strasbourg m.dinç@zamanfrance.fr OSMAN USTA Orleans o.usta@zamanfrance.fr
ISSN 1869-5795 Imprimerie : ROTOCENTRE 348, rue Marcel Paul 45770 SARAN Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin Paris 75010 Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58, info@zamanfrance.fr www.zamanfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP 112U90032
Ne pas se tromper d’analyse Un incident dont il est question dans le nouveau livre de Cengiz Candar est suffisamment explicite : suite à son fameux discours
de Diyarbakir – où il parle de ces critiques. C’est pourquoi la question kurde – il a été nous pouvons affirmer que la rapporté à quel point Erdodeuxième analyse de l’action gan avait été gêné et qu’il a de l’AKP est plus réaliste. exprimé le besoin de trouver un autre terme. Nous pouLes nouvelles bases vons également voir l’hésitade la république AKP tion du Premier ministre lors L’objectif principal de l’AKP de la «période de réforme» et peut être défini comme étant sa grande préoccupation sur de construire une répula façon dont cet événement blique sur une nouvelle base sera perçu. Alors que les meculturelle et idéologique, sures prises lors des cinq preen préservant l’Etat et en mières années sont qualifiées le modifiant. Cet objectif de «réformes», implique, à court il convient de terme, d’éviter ne pas oublier l’abandon évenque ces avantuel des réformes cées sont étroiet, à long terme, tement liées à d’en instaurer «Le discours de la menace qui progressivement pesait alors sur l’AKP se situe entre de «nouvelles», le pouvoir civil. le réformisme et le étalées dans le D’autre part, il temps. Ainsi, nous nationalisme» est nécessaire nous trouvons en de garder en mémoire que face de deux stratégies imbriles réformes ne suggèrent quées l’une dans l’autre : tout pas seulement une stratéd’abord, il faut mener des gie «d’autoprotection», que avancées destinées à contrer l’AKP tient sincèrement à la tutelle militaire, ce qui se normaliser par le biais de implique une bonne entente ces réformes et que la classe avec l’armée, à laquelle il bourgeoise du parti soutient s’agit de faire accepter l’autofermement ces dernières. rité civile. Le but recherché est Analyser superficiellement la de rester ferme dans l’affaire première période du mandat Ergenekon, tout en se garde l’AKP conduirait à dant d’offenser l’armée. Or, le expliquer de manière superficielle le ralentissement des réformes durant la période suivante. Or, le véritable monde de l’AKP et de sa base est bien plus complexe que ce que supposent
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changement des conditions, et principalement la tournure que prend la question kurde, peuvent nécessiter la modification de la composition de cette coalition. C’est pourquoi le discours de l’AKP se situe entre le réformisme et le nationalisme, et peut changer de couleur en fonction de la conjoncture. La condition pour garantir cette continuité serait d’assurer la consolidation de la base et de désigner le nationalisme comme obstacle à ce but. Mais d’autre part, compte-tenu du fait que le nationalisme ne peut être présenté comme un véritable obstacle, les relations avec la bureaucratie sont consolidées.
La démocratie : un processus permanent
Le gouvernement actuel a deux objectifs essentiels en matière de realpolitik : pousser l’opposition laïque dans les bras du nationalisme pour se retrouver seul dans le processus démocratique et reprendre à son compte la tendance à la démocratisation chez les musulmans pratiquants. C’est pourquoi les relations actuelles entre la direction de l’AKP et les intellectuels démocrates ainsi que ceux de la gauche libérale ne sont pas bonnes mais pour des raisons différentes. Même si les hypothèses selon lesquelles l’AKP aurait abandonné ses idées démocratiques satisfont les laïcs, la réalité est bien plus simple : la démocratie existait mais nous ne nous en éloignons pas pour autant… Nous la cherchons à tâtons et, en ce sens, que nous l’apprécions ou pas, l’AKP représente une «avancée» d’un point de vue historique et sociologique. e.mahcupyan@zaman.com.tr
La coupe de football des moins de 20 ans se jouera en Turquie Kanki est la mascotte officielle de la 19e édition de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie. C’est le premier tournoi international sportif majeur organisé sur le sol turc. FLORIAN GAMBIN PARIS La présentation de Kanki (kanka en turc), la mascotte officielle de la 19e coupe du monde des moins de 20 ans s’est tenue au Palais ottoman d’Esma sultan à Istanbul le 12 novembre. Abdullah Avci, le sélectionneur de l’équipe nationale, le président de la Fédération de football turque, des internationaux et bien d’autres étaient présents pour l’événement. Kanki est utilisé en Turquie pour décrire des amis très proches. La mascotte représente un chien de race Kangal, «obéissant, joyeux, un chiot qui aime jouer à des jeux et s’entend très bien avec les enfants et personnes âgées» déclarent les organisateurs. Sepp Blatter, le président de la FIFA a rappelé que cette compétition a vu éclore des grands joueurs : «Messi, Henry, Maradona, Ronaldinho, et tellement d’autres ont participé à cette compétition» a-t-il rappelé. Pour lui cette coupe du monde est «une
fantastique plate-forme pour découvrir de nouveaux talents». 24 équipes, réparties en quatre groupes de quatre poseront leurs valises sur les rives du Bosphore du 21 juin au 13 juillet 2013, afin de succéder au Brésil vainqueur de l’édition colombienne en 2011.
et en 2005 au Pays-Bas, elle ne s’est imposée qu’une seule fois, en 2005. Un succès 1-0 contre le Panama. 13 stades dispatchés dans les villes d’Antalya, Bursa, Gaziantep, Istanbul, Kayseri, Rize et Trabzon accueilleront les rencontres du
tournoi. En se basant sur les derniers bénéfices de la coupe du monde colombienne, le tournoi pourrait rapporter à la Turquie environ 236 millions d’euros.
La nouvelle garde turque à l’attaque
La Turquie, pour sa troisième participation, aura à cœur de bien figurer dans sa coupe du monde. Pour cela, elle pourra compter sur sa jeune garde talentueuse comme Hasan Türk, 19 ans, le très prometteur milieu de terrain du Besiktas d’Istanbul, ou encore Kenan Karaman, l’attaquant d’Hoffenheim (Allemagne) et le défenseur de Galatasaray Sadik Ciftpinar. Ces trois jeunes qui sont les étoiles montantes du football turc auront à cœur de briller dans une compétition où la Turquie peine à exister. Lors de ses deux précédentes phases finales en 1993 en Australie
Kanki est la mascotte officielle de la 19e édition de la coupe du monde de football des moins de 20 ans qui se déroulera du 21 juin au 13 juillet 2013 en Turquie.