Zaman France N° 251 - FR

EDOUARD CİSSÉ : «LE FOOTBALL TURC NE CESSE DE PROGRESSER» «Les clubs turcs disposent de beaucoup d’argent»

«L’ambiance est incroyable, et cela sert le championnat»

NicoLaS ThÉodeT Paris Ancien international français et joueur du Besiktas Istanbul, Edouard Cissé nous livre ses impressions sur la montée en puissance du football turc. Il revient notamment sur les transferts de Sneijder et Drogba, un bienfait pour le championnat turc et l’ambiance exceptionnelle qui le caractérise, d’après Cissé. qSporT 16

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08 - 14 FeVrier 2013 N° 251

Tombouctou porte les stigmates de la guerre A Tombouctou, au Mali, les traces de la guerre entre les forces armées françaises et les groupes djihadistes sont visibles. Au-delà des destructions d’immeubles, c’est toute une partie du patrimoine historique de la région que ces groupes éliminent.

La présence de communautés immigrées dans les pays européens a permis d’améliorer les échanges commerciaux entre pays du Nord et du Sud.

L’immigration favorise les flux commerciaux

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Une étude publiée par un observatoire de l’économie euroméditerranéenne a mis en évidence l’impact positif de l’immigration sur les échanges commerciaux entre l’UE et les pays du Sud. Ainsi l’Allemagne, première destination des immigrés turcs en Europe, est aussi le premier partenaire commercial de la Turquie. qecoNoMie 11

L’ambassade américaine frappée par le terrorisme d’extrême gauche

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L’attentat commis contre l’ambassade américaine d’Ankara a été organisé par le DHKP-C, un mouvement terroriste issu de l’extrême gauche turque. Dans un communiqué publié sur son site, l’organisation justifie son attaque par les campagnes militaires américaines menées dans le monde musulman. qTurQuie 07

coMMeNT LeS SaLaFiSTeS dÉTruiSeNT Le paTriMoiNe de L’iSLaM Zaouias, cimetières, mosquées : ces derniers mois, la destruction de lieux saints musulmans par des groupes proches ou issus de la mouvance salafiste a connu une hausse inquiétante. Aucun lieu ne semble épargné, pas même à la Mecque où le gouvernement saoudien aurait démoli des sites religieux, officiellement par crainte de l’apostasie. qiNTerNaTioNaL 09

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une bonne alimentation freine la chute des cheveux

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L’alopécie, terme médical désignant la chute des cheveux, peut être mieux prévenue grâce à une bonne alimentation, font valoir des diététiciens à Zaman. La consommation de viandes, de fruits secs ou de poisson renforcent entre autres le cuir chevelu. qSaNTe 13

Les ennemis musulmans de l’islam GÖKHAN BACIK r15

LE MOUVEMENT GÜLEN A RÉCONCILIÉ «RELIGION ET SÉCULARISATION»

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L’une des villes principales du Mali, Tombouctou, qui porte les marques de la guerre, avec de nombreux bâtiments et édifices historiques détruits, a été reprise aux rebelles au cours du week-end par l’armée française aidée par les troupes maliennes. Zaman a été le premier média turc et d’un pays musulman à pénétrer dans la cité médiévale après que les groupes rebelles l’aient abandonnée aux troupes françaises et maliennes mardi, étonnamment sans tirer le moindre coup de feu. qiNTerNaTioNaL 08

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Face à l’extrémisme, assumer nos responsabilités FOUAD BAHRI r02

dans un ouvrage publié chez L’harmattan et intitulé Société civile, démocratie et islam : perspectives du mouvement Gülen, des chercheurs anglo-saxons ont présenté au public francophone les aspects riches et complexes du mouvement Gülen, largement méconnu en France. L’un d’entre-eux, le sociologue erkan Toguslu, revient pour Zaman France sur les notions de société civile et sur les rapports entre sécularisation et islam, au coeur de l’identité du mouvement Gülen. qSocieTe 05

02 FRANCE

08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

Nouvelle série de profanation de mosquées

EDITO FOUAD BAHRI

Face à l’extrémisme, assumer nos responsabilités Le Mali brûle. Après Bamako, Tombouctou, haut lieu de la culture musulmane d’Afrique, subit à son tour les affres de la guerre. Mais dans cette capitale historique de l’épopée africaine, ce ne sont pas seulement les bâtiments qui tombent. Une partie de la mémoire universelle de la conscience musulmane meurt à petit feu, réduite en cendres à l’image des nombreux manuscrits anciens, des mosquées et des mausolées ravagés et détruits. Or, ces crimes douloureux car irréversibles ne sont pas le fait de puissances néo-impérialistes déterminées à rayer d’un coup de canon les traces de civilisations jugées inférieures. Les temps ont changé, la menace également. Aujourd’hui, le mal qui ronge une partie du monde musulman gît en son sein, est le fruit de sa propre histoire et des contradictions qui le minent. Les mouvements diversement qualifiés d’extrémistes, d’intégristes ou de littéralistes, dont les groupes salafistes armés présents au Mali sont l’une des sinistres incarnations, se livrent à un saccage programmé et inéluctable de la riche et prestigieuse histoire des civilisations musulmanes.

Cette volonté issue d’une lecture et d’une vision dangereuse de l’islam, au sens où elle nie non seulement les réalités actuelles et locales des peuples musulmans, autrement dit leurs spécificités culturelles, mais abolit aussi la possibilité même d’une histoire, est curieusement passée sous silence par certaines opinions publiques musulmanes. Ce consentement implicite, sous couvert d’anti-impérialisme, accordé à ces mouvements capables du pire, dès lors qu’ils seraient bien intentionnés, n’est plus tenable et ce, à double titre. Parce que les pays musulmans sont les premières victimes de cette violence tant militaire et culturelle que symbolique.

Parce qu’eux seuls ont les moyens de s’en délivrer. Sur ce plan, il est désormais indispensable de mener un combat interne contre la matrice idéologique qui nourrit ces groupes armées, sous leurs formes les plus extrêmes. Prévenir les lectures radicales, dénoncer dans les espaces intracommunautaires, mais aussi publiquement ces groupes qui ternissent les valeurs de l’islam et dénaturent ses enseignements, ne relève plus seulement pour les musulmans d’une exigence morale. Elle s’enracine dorénavant plus profondément dans l’accomplissement nécessaire d’une mission d’ordre à la fois universelle et humaine. Préserver leur patrimoine, leur identité et leurs valeurs et éteindre rapidement l’incendie qui les menacent.

Le phénomène est constant, et inquiétant. La dégradation de mosquées ces derniers mois se poursuit en France, en dépit de plusieurs campagnes menées par les associations de lutte contre l’islamophobie. Des inscriptions racistes ont ainsi été à nouveau taguées dans la nuit de dimanche à lundi à Ozoir-la-Ferrière (Seine-et-Marne), après un incident identique la veille sur les murs d’une mosquée de la ville, a-t-on appris lundi auprès d’un représentant religieux. «Des slogans tels que "Vive la Gaule", "Nike l’islam" ou encore "Vive la France jusqu’à la mort" ont été tagués à la bombe noire sur la façade d’un centre culturel municipal de la ville et découverts lundi matin», a indiqué à l’AFP Hamed Kamouch, président de l’association qui gère la mosquée Taouba à Ozoirla-Ferrière. Dimanche, dans une rue calme bordée de pavillons, les fidèles de la mosquée Taouba venaient pour la prière de l’aube quand ils ont découvert deux croix gammées et ces slogans tagués à la bombe noire sur la façade jaune clair et la porte blanche.

Graffiti sur une mosquée de Besançon

Une enquête pour «dégradations aggravées» car réalisées «sur un lieu de culte» a été ouverte dimanche, a indiqué une source judiciaire, soulignant qu’il n’y avait pas eu «de faits équivalents récemment» dans la zone. A Besançon, à la mosquée Al-Fath de Besançon, c’est un graffiti «provocateur» qui a été dessiné, a annoncé à l’AFP la préfecture du Doubs, l’inscription représentant une étoile de David. L’étoile, symbole du

judaïsme, a été peinte sur un mur d’enceinte de la mosquée, a constaté un correspondant de l’AFP. Dans un communiqué, le CFCM a appelé dimanche «l’ensemble des musulmans de France à la vigilance et à la sérénité face à ces provocations contraires aux valeurs qui animent l’immense majorité de nos concitoyens». SOS Racisme a demandé «aux pouvoirs publics de s’engager davantage et urgemment dans la lutte contre le racisme et l’antisémitisme».

Les dernières dégradations de lieux de culte musulmans à Ozoir-la-Ferrière et Besançon confirme la série noire d’actes islamophobes commis ces derniers mois en France.

deux jeunes femmes priant pour l’ancien roi du cambodge Norodom Sihanouk, à phnom penh, la capitale.

f.bahri@zamanfrance.fr

...eT uNe MauVaiSe

UNE BONNE...

Nouveau scandale de matchs truqués en Turquie

Première compagnie mondiale en termes de pays desservis, Turkish airlines proposera dès le mois d’avril 2013 une liaison entre Marseille, 5e ville française desservie par la compagnie turque, et istanbul.

Apportant une offre complémentaire à celle des compagnies déjà présentes à Marseille, air France et Pegasus, Turkish airlines devrait transporter près de 50.000 passagers et passer rapidement

La Turquie figure parmi les deux principaux pays concernés par un immense réseau de matchs truqués démantelé par Europol. Une enquête d’une ampleur sans précédent a établi l’existence de plusieurs centaines de matchs truqués à travers le monde, ayant généré 8 millions d’euros de bénéfices à travers les paris sportifs. Selon Europol, la plupart des matchs truqués, qui concernent également des rencontres

à un vol par jour. Elle compte aussi investir en Provence afin d’améliorer son image. Le sport pourrait être un domaine d’investissement privilégié et pourquoi pas l’équipe de l’OM, la compagnie turque étant déjà sponsor de clubs de football comme Manchester United et FC Barcelone. Cette nouvelle ligne devrait ainsi favoriser les échanges entre les deux pays.

de Ligue des champions, ont été joués dans les championnats turcs, allemands et suisses. Sur les 425 personnes suspectées, 151 vivent en allemagne et 66 en Turquie. «il nous semble clair qu’il s’agit de la plus grande enquête de tous les temps sur des matchs truqués présumés», a déclaré le directeur d’Europol Rob Wainwright lors d’une conférence de presse à La Haye, où siège la police européenne.

NouVeLLe

Turkish Airlines ouvre une ligne Marseille-Istanbul

03 FRANCE

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08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

«De nombreux pays d’Europe ne remplissent pas les critères auxquels la Turquie répond» Déclaration du Premier ministre Erdogan qui a épinglé lundi, à Prague, l’Union européenne pour, la lenteur «impardonnable» des négociations d’adhésion de son pays au bloc des 27.

Hôpitaux, armée, prisons : un manque criant d’aumôniers musulmans

avec seulement 152 aumôniers musulmans pour toute la France, l’islam reste la confession la plus en marge des institutions publiques. Même si des créations de postes sont annoncées, elles restent largement en deçà des besoins. «On devrait être trois fois plus», estime ainsi Abdelhak Eddouk, aumônier musulman.

Malgré leur éclosion récente, les aumôniers musulmans sont de plus en plus sollicités dans les prisons, l’armée ou les hôpitaux par les fidèles et l’Etat, ce qui pose des problèmes d’effectifs et de formation. Les croyants attendent un soutien face à la détention, la maladie ou la guerre, mais «les pouvoirs publics sont également très demandeurs», soulignait récemment l’historienne de la laïcité Valentine Zuber lors d’une table ronde à l’Ecole des hautes études en sciences sociales (EHESS). «Ils demandent aux aumôniers musulmans de régler les problèmes que l’Etat n’arrive pas à gérer seul, comme la radicalisation ou les suicides en prison», a-t-elle ajouté. Dans l’armée, en cas d’opération en terre musulmane, les aumôniers doivent faciliter les rapports avec la population. C’est notamment le cas en Afghanistan, où ils éclairent le commandement sur les traditions locales. Dans les hôpitaux, il est parfois fait appel à eux pour apaiser les relations quand des musulmans ne veulent pas être auscultés par un médecin du sexe opposé. La loi de 1905 sur la laïcité interdit à la République de salarier des religieux, exception faite des aumôneries destinées à «garantir la liberté de culte» dans les milieux fermés (prison, hôpitaux, internat...).

152 aumôniers musulmans en poste

Près d’un siècle plus tard, aucune aumônerie musulmane n’avait vu le jour bien que l’islam soit devenu la deuxième religion de France avec 2,1 millions de fidèles «déclarés», selon l’Insee. En 2003, la création du Conseil français du culte musulman (CFCM) donnait un interlocuteur à l’Etat et permettait de nommer en 2005 les premiers aumôniers nationaux aux armées et dans les prisons, puis les hôpitaux, en 2006. Les progrès ont ensuite été rapides. Il y a actuellement 152 aumôniers musulmans salariés dans les prisons et 30 postes supplémentaires sont annoncés d’ici fin 2014. L’armée en emploie 38 et l’Assistance publiqueHôpitaux de Paris (AP-HP) douze, mais seulement trois à temps-plein. «On devrait être trois fois plus», estime toutefois Abdelhak Eddouk, aumônier musulman à la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne), en rappelant que, selon le Contrôleur général des prisons, 40 % des détenus font le ramadan. «Il ne faut pas se précipiter pour rattraper notre retard», ajoutet-il toutefois, soulignant l’importance de recruter des aumôniers dotés d’une formation solide.

L’hôpital Avicenne à Bobigny, en Seine-Saint-Denis.

Zoom

Etox : la «Ferrari turque» se décline en version électrique L’etox, première voiture sportive turque entièrement électrique, a été lancée le 27 janvier dernier.

Sophie Souchard Paris Le constructeur automobile turc Ertex en partenariat avec l’Université technique du MoyenOrient (ODTÜ) d’Ankara a sorti dimanche 27 janvier son tout dernier modèle : l’Etox, première voiture sportive turque entièrement électrique. Six ans après le lancement, en 2007, du modèle diesel, le constructeur turc a décidé de surfer sur la nouvelle vague du tout électrique.

Etox, la sportive électrique

C’est sur proposition du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan qu’Ertex s’est lancé dans ce projet de plus d’un million de dollars (777.152 �) qui a demandé près de vingt mois de travail. Selon ses constructeurs, la nouvelle Etox peut prétendre à une autonomie de 180 kilomètres avec une batterie pleine et est capable d’atteindre une vitesse maximale de 170 km/h. Il est d’abord prévu de produire un millier d’unités par an pour ensuite adapter la production à la demande,

en espérant qu’elle soit croissante.

Un nouveau projet fait déjà l’objet de discussions concernant un modèle plus léger et plus abordable qui devrait pouvoir atteindre les 100 km/h et avoir une autonomie de 150 kilomètres.

un secteur d’avenir

Le marché de la voiture électrique n’en est qu’à ses premiers balbutiements, mais son avenir est prometteur. Les pays européens s’y intéressent de plus en plus : l’UE

projette ainsi de passer de 12.000 bornes de rechargement en 2011 à plus de 780.000 à l’horizon 2020.

L’avantage du véhicule «propre» est avant tout d’être bien plus écologique qu’un modèle thermique : la voiture électrique ne produit pas directement de gaz polluants, ni de gaz à effet de serre. La pollution sonore est elle aussi largement réduite. Enfin, le plein d’énergie devient bien plus économique : 20 à 30 fois moins cher qu’avec le pétrole.

05 SOCIETE

08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

Le mouvement Gülen a réconcilié «religion et sécularisation» dans un ouvrage publié chez L’harmattan et intitulé Société civile, démocratie et islam : perspectives du mouvement Gülen, des chercheurs anglo-saxons ont présenté au public francophone les aspects riches et complexes du mouvement Gülen, largement méconnu en France. L’un d’entre-eux, le sociologue Erkan Toguslu, revient pour Zaman France sur les notions de société civile et sur les rapports entre sécularisation et islam, au cœur de l’identité du mouvement Gülen. autour de la notion de spiritualité, alors que le mouvement Gülen est à la fois un mouvement religieux mais aussi séculier et que tous peuvent s’y retrouver.

Dans quelle mesure le mouvement Gülen a-t-il réuni religion et sécularisation ?

Les écoles du mouvement Gülen sont fondées sur des méthodologies pédagogiques axées autour de l’idée d’éthique appliquées à la vie scolaire.

FOUAD BAHRI Paris

Qui a été à l’initiative de ce projet éditorial ?

Plusieurs chercheurs qui travaillent depuis longtemps sur le mouvement Gülen, sur son aspect éducatif, culturel et idéologique et qui sont à la base de ce projet de livre. C’est une production collective tirée d’une conférence sur le mouvement Gülen qui s’est tenue en anglais. Ces chercheurs ont souhaité en faire un livre.

Cet ouvrage est donc la traduction de ce travail collectif.

Société civile, démocratie et islam : pourquoi avoir choisi ce titre ?

C’est une question qui se pose aujourd’hui dans les sociétés musulmanes qui manquent d’initiatives à ce niveau. L’existence de sociétés civiles et d’ONG par exemple est fondamentale dans une démocratie, comme on le voit en Europe. C’est la raison pour laquelle nous insistons sur ce lien essentiel entre société civile et démocratie. Il s’agit au sein du mouvement Gülen de penser un modèle de société civile basé sur les principes religieux de l’islam dans le contexte d’un monde global et de

savoir quel peut être son apport dans la démocratie d’aujourd’hui.

Quelle serait la particularité de ce modèle de société civile inspiré des principes de l’islam ?

Sa spécificité serait de penser ce modèle sur la base des principes islamiques mais au-delà de leur aspect purement religieux, dans leur dimension de phénomène social. Cette dimension sociale nourrit la motivation des gens et leur permet d’être acteur et initiateur de projets éducatifs, socio-culturels ou économiques. Certains entrepreneurs s’inspirent directement de ces principes religieux pour être acteurs dans le monde global, soutenir financièrement des écoles et des programmes éducatifs au nom de cette sensibilité islamique.

Le mouvement Gülen se définit comme un mouvement apolitique tout en défendant la démocratie comme une valeur essentielle. or, la démocratie, c’est aussi la participation au jeu politique. Comment comprendre ce paradoxe ?

Il faut distinguer la politique du politique. C’est vrai que tout est politique. Vouloir que les Etats res-

pectent l’environnement ou les droits de l’homme, c’est éminemment politique, mais le mouvement ne l’est pas.

Il ne fonctionne pas comme un parti.

Il n’est pas de droite ou de gauche.

Il est politiquement neutre, même si les résultats de ses actions sociales peuvent le rapprocher des mouvements de la social-démocratie. Il y a des sensibilités dites conservatrices au sein du mouvement sur certains sujets, mais sur d’autres comme la défense des minorités, ce n’est pas le cas.

Le refus de s’identifer et de se positionner politiquement est-il une spécificité du mouvement Gülen dans le monde musulman ?

On trouve de plus en plus cette volonté de prendre des distances avec la politique ou l’Etat dans le monde musulman.Donc, ce n’est pas la particularité du mouvement Gülen. Il existe plusieurs mouvements soufis qui font cette distinction entre engagement social et politique. La différence majeure est que le mouvement Gülen affiche toujours clairement cet apolitisme. Autre différence, les mouvements soufis s’organisent beaucoup

Grâce à l’universalisme de son approche conçu comme un service à Dieu. La spécificité islamique de ce mouvement ouvre cette religiosité à d’autres horizons et lui permet de réconcilier religion et sécularisation.

Si on regarde l’évolution du mouvement depuis les années 1970, il s’agissait surtout au départ d’une communauté religieuse inspirée par la pensée de Fethullah Gülen. Aujourd’hui, le mouvement est devenu universel et global, présent dans le monde entier. Cette ouverture était obligatoire pour que le mouvement lui-même s’adapte à l’ère de la mondialisation. Il s’agissait de survivre mais dans la fidélité à certaines valeurs. Le mouvement a donc créé des espaces sociaux où ces règles du jeu moderne pouvaient s’appliquer dans le respect des valeurs morales du mouvement. Ces valeurs sont réadaptées et recombinées à cet environnement séculier.

Quelles formes précises cette adaption a-t-elle prise ?

La sécularisation a été par exemple adaptée au niveau éducatif et culturel. Lorsqu’on regarde les écoles, on voit bien que l’aspect religieux n’est pas visible. Par contre, on accorde une grande importance à l’aspect moral des choses, aussi bien sur les questions d’éducation que dans la sphère économique. Cette exigence de moralité est l’une des formes de cette réconciliation entre islam et modernité. Pour certains acteurs du mouvement Gülen, cette moralité s’appuie directement sur l’islam, mais pour d’autres, à la sensibilité différente, elle est plus proche de valeurs humanistes. Cet ensemble de sensibilités diverses élaborent ainsi au sein du mouvement un nouveau code éthique à la fois religieuxx et séculier.

06 SOCIETE

08 - 14 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

Ce que risquent les mineurs sur Internet jeunes et sont exposés à des risques d’autant plus nombreux. La 10e édition du «Safer Internet Day», Journée mondiale pour un Internet plus sûr, lancée le 5 février, a invité jeunes, éducateurs, institutions et industriels du secteur à réfléchir aux droits et aux responsabilités des mineurs en ligne. Cet événement mondial qui durera tout le mois de février sera l’occasion de sensibiliser parents et enfants aux risques liés aux pratiques numériques des jeunes.

La pornographie en libre accès

Visite du Premier ministre Jean-Marc Ayrault à l’école primaire Charlemagne d’Aubevoye.

Pornographie, violence, pédophilie : Internet rend les enfants très vulnérables. Le «Safer Internet Day», une campagne mondiale de sensibilisation organisée le 5 février, est l’occasion d’informer parents et jeunes sur les dangers du web.

Sophie Souchard Paris 87 % des enfants de 9 à 16 ans utilisent Internet. Les enfants qui fréquentent la toile sont de plus en plus

Messagerie instantanée, vidéos, partage de fichiers, blogs, réseaux sociaux : autant d’usages virtuels susceptibles d’être dangereux pour les enfants. 59 % des 9-16 ans ont un profil sur un réseau social, montre l’enquête européenne EU Kids Online, et tous n’ont pas conscience des risques d’atteinte à leur vie privée, voire de mauvaise rencontre. Premier danger, l’exposition à des images violentes ou à caractère pornographique : 43 % des 11-13 ans interrogés déclarent avoir déjà accédé à des contenus choquants, constate le rapport CSA de mars 2012. 1 enfant sur 5 aujourd’hui dans le monde a déjà été sollicité sexuellement sur Internet. L’accès aux vidéos pornographiques n’a jamais été aussi facile. Or, l’impact très négatif sur le développement psychologique et affectif des enfants ne fait aucun doute pour les pédopsychiatres.

Des parents dépassés

Paradoxalement, les jeunes maîtrisent beaucoup mieux les nouvelles technologies que leurs parents qui se trouvent rapidement dépassés. Ce fossé technologique bouleverse les relations familiales. Les logiciels de contrôle parental sont aujourd’hui peu utilisés. Selon l’étude EU Kids Online, trois quarts des parents pensent qu’il est «peu probable» ou «pas du tout probable» qu’il arrive quelque chose à leur enfant sur Internet. Il est donc nécessaire qu’enfants mais aussi parents prennent conscience des problèmes liés à l’utilisation du web par les mineurs.

Nénuphar réunit les Pantinois

L’association Nénuphar en collaboration avec la Plateforme de Paris a organisé un dîner d’amitié dans la ville de Pantin.

Ce samedi 26 janvier 2013, l’association Nénuphar en collaboration avec la Plateforme de Paris a organisé un dîner d’amitié dans la ville de Pantin, en Seine Saint Denis. Les deux associations ont voulu rassembler les habitants et commerçants de Pantin pour qu’ils fassent mieux connaissance et qu’ils partagent leur quotidien de la

vie de Pantin autour d’un dîner. L’invité d’honneur, madame Armagan Anaid, a souligné l’importance de ce dîner, qu’elle considère comme une initiative importante dans une société multiculturelle. Didier Labarre a apporté par sa présence l’amitié de la paroisse Saint-Germain de Pantin et insisté lui aussi sur l’importance de cette rencontre.

07 TURQUIE

08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

L’ambassade américaine frappée par le terrorisme d’extrême gauche L’attentat commis contre l’ambassade américaine d’ankara a été organisé par le DHKP-C, un mouvement terroriste issu de l’extrême gauche turque. Dans un communiqué publié sur son site, l’organisation justifie son attaque par les campagnes militaires américaines menées dans le monde musulman.

Le groupe radical d’extrême gauche clandestin turc DHKP-C a revendiqué samedi sur son site internet l’attentat suicide commis la veille contre l’ambassade des Etats-Unis à Ankara.

Une photo du kamikaze portant une ceinture d’explosifs et un fusil mitrailleur devant le drapeau de ce mouvement radical a été diffusée sur le site internet Halkin Sesi (La voix du peuple). «Nos enfants sont notre gloire» et «Alisan Sanli est immortel», peut-on notamment lire dans le communiqué du DHKP-C (Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple) diffusé sur ce site qui accuse les Etats-Unis d’être «le bourreau des peuples», dénonçant «des massacres» commis par ce pays, allié de la Turquie dans l’Otan, en Irak, Afghanistan, Libye, Syrie et Egypte. Le document se moque également du fait que les Etats-Unis présentent leurs représentations diplomatiques comme étant les mieux protégées du monde, celle d’Ankara ayant été la cible d’une «attaque martyre». Le DHKP-

C menace par ailleurs les Etats-Unis de s’en prendre de nouveau aux missions américaines sur le territoire turc et exhorte ce pays à «quitter la Turquie qui appartient [aux Turcs]», accusant aussi la Turquie et son gouvernement d’être les complices des actions américaines visant à remodeler le Proche-Orient.

La façade de l’ambassade américaine à Ankara.

un terroriste venu d’allemagne

Le kamikaze, présenté par les autorités turques comme étant Ecevit Alisan Sanli, âgé de 40 ans, s’est fait sauter devant un sas d’entrée de l’ambassade, provoquant également la mort d’un agent de sécurité turc. Une journaliste qui se trouvait à cet endroit a été grièvement blessée. L’auteur de l’attentat suicide contre l’ambassade des Etats-Unis vendredi à Ankara résidait en Allemagne où il était identifié par les services de sécurité du pays comme «extrémiste», rapporte le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung. Citant des «experts en sécurité», le journal affirme que l’homme

s’était rendu en Allemagne, après avoir été libéré de prison en Turquie en 2001, et avait fait une demande d’asile politique auprès des autorités allemandes.

Sa demande avait été rejetée, au motif qu’il n’était pas victime de persécutions politiques. Par ailleurs, son engagement

au sein du Parti/Front révolutionnaire de libération du peuple (DHKP-C), à l’origine de nombreuses actions violentes en Turquie depuis la fin des années 1970, était connu. L’Allemagne lui avait alors demandé de quitter son territoire, poursuit le journal.

08 INTERNATIONAL

08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

Tombouctou porte les stigmates de la guerre a Tombouctou, au Mali, les traces de la guerre entre les forces armées françaises et les groupes djihadistes sont visibles. audelà des destructions d’immeubles, c’est toute une partie du patrimoine historique de la région que ces groupes éliminent.

cuMaLi ÖNaL TOMBOUCTOU L’une des villes principales du Mali, Tombouctou, qui porte les marques de la guerre, avec de nombreux bâtiments et édifices historiques détruits, a été reprise aux rebelles au cours du week-end par l’armée française aidée par les troupes maliennes. Zaman a été le premier média turc et d’un pays musulman à pénétrer dans la cité médiévale après que les groupes rebelles l’aient abandonnée aux troupes françaises et maliennes mardi, étonnamment sans tirer le moindre coup de feu. Zaman a pu ainsi constater que pratiquement tous les bâtiments de la ville et son patrimoine historique ont été détruits par les rebelles qui contrôlaient Tombouctou depuis près d’un an.

des manuscrits anciens brûlés plusieurs manuscrits de grande valeur historiques ont été détruits par les groupes djihadistes présents au Mali.

De nombreux mausolées ont été démolis et la plupart des manuscrits islamiques, dont la valeur est inestimable, ont été réduits en cendres.

Musulmans, les Maliens disent qu’ils ne comprennent toujours pas ce que voulaient au juste les rebelles qui ont occupé le nord du pays et opprimés ses habitants pendant près d’un an.

Certains d’entre eux ont déclaré à Zaman qu’après qu’ils aient occupé la ville, les groupes rebelles ont, dans le but de les intimider, amputé sous leurs yeux les mains d’une personne et exécuté une autre. Le spectacle le plus pénible en pénétrant dans

Vieille cité historique et lieu emblématique de la mémoire africaine, la ville de Tombouctou porte les traces des ravages de la guerre entre l’armée française et les groupes rebelles.

la bibliothèque de la ville fut celui des restes calcinés de centaines d’ouvrages manuscrits brûlés par les rebelles. Certains remontaient à l’époque ottomane. Les habitants ont fait à Zaman un récit détaillé de ce qu’ils ont vécu durant l’occupation de leur ville par les rebelles. On y apprend que ces derniers étaient à peine quelques centaines, parmi lesquels un grand nombre d’adolescents. Certains étaient même si jeunes qu’ils étaient incapables de manier correctement leur arme. A Tombouctou, comme dans les autres villes maliennes où s’est rendu Zaman, la plupart des Maliens déclarent être convaincus que la France est en train de sauver leur pays du désastre.

Kidal toujours aux mains des rebelles

En dehors de ceux de Zaman, les seuls journalistes présents étaient des Français qui avaient accompagné les militaires lors de leur entrée dans la ville le week-end dernier.

Sujet brûlant de l’actualité mondiale, la crise malienne n’est presque jamais couverte par les médias des pays musulmans. Le 2 février, une offensive franco-malienne a permis de reprendre Gao, qui était, avec Tombouctou, l’une des trois grandes villes du nord occupée depuis un an par des rebelles touaregs ainsi que d’autres, dont des combattants d’AQMI, la branche maghrébine d’Al-Qaïda. La troisième ville, Kidal, est encore aux mains des rebelles.

09 INTERNATIONAL

08 - 14 FeVrier 2013 ZAMAN FRANCE

Comment les salafistes détruisent le patrimoine de l’islam Zaouias, cimetières, mosquées : ces derniers mois, la destruction de lieux saints musulmans par des groupes proches ou issus de la mouvance salafiste a connu une hausse inquiétante. Aucun lieu ne semble épargné, pas même à la Mecque où le gouvernement saoudien aurait démoli des sites religieux, officiellement par crainte de l’apostasie.

FOUAD BAHRI Paris Tombouctou, Tunis, Marrakech.

Depuis plusieurs mois, la liste des attaques par des mouvements salafistes de sites du patrimoine mondial protégés par l’Unesco ou d’anciens mausolées soufis ne cesse de s’allonger. En Tunisie, la zaouia Saïda Manoubia, près de Tunis, ou celle dédiée au saint Abdelkader Jilani, vieille de 230 ans, ont déjà été endommagées. Dernière destruction en date : l’incendie d’un mausolée à Sidi Bou Saïd. Selon les associations soufies de Tunisie, il s’agirait de la 35e destruction en huit mois. Au Maroc, qui n’est pas épargné non plus, c’est un site archéologique de plus de 8.000 ans qui a été détruit le 17 octobre. Ce type de phénomène n’est pas nouveau : on se souvient de la célèbre destruction par les talibans des Bouddhas de Bamyan, en mars 2001 en Afghanistan.

riyad et la destruction du patrimoine musulman

Mais, fait significatif, il semble ne plus se limiter à des cibles occidentales ou non musulmanes. «Ces mouvements sont axés sur une lecture littéraliste du Coran. Il s’agit des salafistes djihadistes qui vont casser les zaouias et les stèles funèbres dans les cimetières musulmans. Ces gens suivent les Compagnons du Prophète et leur combat contre le paganisme. Ils sont contre la ‘ibâda [«adoration», réservée à Dieu seul en islam, et que les salafistes reprochent aux soufis de pratiquer à l’égard de leurs saints, ndlr]», explique Khadija Mohsen Finan, enseignante à l’Université Paris I et spécialiste du Maghreb. Pourtant, cette pratique ne se réduit pas aux seuls mouvements salafistes. L’Ara-

Les mouvements salafistes de Tunisie ont détruit de nombreux mausolées soufis au nom de leur lutte contre l’associationnisme.

bie saoudite elle-même, qui jouit pourtant du statut de gardien des Lieux saints de l’islam, procéderait sur son territoire à la destruction de tout un ensemble de lieux précieux du patrimoine musulman. Ainsi, comme le revèle The Telegraph, «la maison d’une des femmes du Prophète a été démolie pour faire place à des toilettes publiques». Une destruction qui aurait commencé il y a dix ans, d’après The Independent par la démolition à la dynamite d’«une mosquée qui appartenait au petitfils du Prophète». Outre les raisons religieuses précédemment invoquées, des considérations économiques liées à la maximisation de l’exploitation financière de son espace touristique, motiveraient Riyad.

Salafisme contre soufisme populaire

En Tunisie, cette lecture de l’islam vient heurter d’autres conceptions plus populaires de l’islam. «Ces actions de destruction ne sont pas du tout populaires en Tunisie, poursuit Khadija Mohsen Finan, les gens sont contre. Il y a un islam populaire qui est celui des zaouias», dit-elle.

Plus au sud, au Mali, les habitants de Tombouctou, décrétée capitale culturelle du monde musulman en 2006, sont eux aussi confrontés à ce type de menace. Des mausolées qui figurent au patrimoine de l’Unesco et la mosquée Sidi Yahya, ont déjà été endommagés par des groupes radicaux. Lazare Eloundou Assomo, spécialiste à l’Unesco des questions du patrimoine au Mali, témoigne. «Ce

patrimoine qui célèbre des saints qui ont joué un rôle important dans l’âge d’or de Tombouctou a été fortement détruit en partie», raconte-t-il. «Une partie de l’histoire de l’Afrique et la compréhension de la manière dont elle s’est appropriée la religion de l’islam est partie en fumée», confie-til. La conséquence de ces destructions rejaillit par ailleurs négativement pour l’ensemble des sites à protéger dans ce pays soumis à des problèmes sécuritaires. «La situation globale dans le Nord fait qu’il n’y a plus de conservation de ce patrimoine dans son ensemble», précise Lazare Eloundou Assomo. «Il s’agit de mosquées en terre qui ont besoin d’entretien régulier mais cet entretien n’est plus possible aujourd’hui», fait-il remarquer.

11 ECONOMIE

08 - 14 FEVRIER 2013 ZAMAN FRANCE

L’immigration favorise les flux commerciaux Une étude publiée par un observatoire de l’économie euro-méditerranéenne a mis en évidence l’impact positif de l’immigration sur les échanges commerciaux entre l’UE et les pays du Sud. Ainsi l’Allemagne, première destination des immigrés turcs en Europe, est aussi le premier partenaire commercial de la Turquie.

Sophie Souchard Paris «Les migrants peuvent générer des aspects positifs sur le commerce bilatéral entre le pays d’accueil et de destination des migrants». D’après l’étude réalisée par le Forum euroméditerranéen des instituts de sciences économiques (FEMISE), les flux migratoires auraient une influence décisive sur le commerce des pays concernés. Le rapport insiste sur l’idée que cet impact est bénéfique aussi bien pour le pays d’accueil que pour le pays d’origine des migrants. Les échanges de personnes influent donc sur les importations, «les migrants apportant leurs goûts pour les produits de leur pays d’origine», mais également sur les exportations.

Un «effet de création d’échanges»

Ainsi l’étude précise qu’«une hausse de 10 % du stock de la population immigrée génère des effets de création d’échange de l’ordre de 2 à 3 % pour les pays méditerranéens, et jusqu’à 6 % pour les pays plus distants

(Asie)». En étudiant la relation migrationcommerce pour les cas du Portugal, de l’Italie et de l’Espagne, qui accueillent près de 10 millions de personnes provenant surtout des pays du Maghreb, le FEMISE constate des «effets de création d’échange, à la fois au niveau des exportations et des importations». Le cas franco-égyptien est de la même façon démonstratif. La France concentrant la plus grande partie des migrants originaires d’Afrique du Nord, l’étude de cas montre que les «effets réseaux sont prédominants et [qu’] une hausse de 10 % du stock de migrants génère une hausse des échanges de 2 à 5 %».

L’apport des Turcs en Allemagne

L’Allemagne possède la plus grande communauté turque d’Europe avec de 2,5 millions de Turcs vivant sur son territoire. Le poids de cette immigration sur le commerce bilatéral est là encore très sensible : 9,5 % des exportations de l’Allemagne sont à destination de la Turquie quand cette dernière bénéficie de

La présence de communautés immigrées dans les pays européens a permis d’améliorer les échanges commerciaux entre pays du Nord et du Sud.

10,3 % des importations allemandes. Les échanges commerciaux entre ces deux pays représentent 30 milliards d’euros : l’Allemagne est le premier partenaire commercial turc. L’immigration a également des effets positifs sur le développement économique intérieur des pays de l’UE. Ainsi, les enquêtes menées par le Zentrum für Türkeistudien en 2005 prouvent la forte intégration des entrepreneurs d’origine turque à l’économie

générale du pays. Près de 90 % des commerçants turcs ont des clients non-turcs et 70 % d’entre eux collaborent avec des fournisseurs allemands. L’étude du FEMISE en arrive finalement à la conclusion que les politiques migratoires ont un rôle positif à jouer dans les échanges commerciaux : «les migrations actuelles peuvent également être considérées comme un outil de développement des deux rives de la Méditerranée».

13 FAMILLE & SANTE Une bonne alimentation freine la chute des cheveux L’alopécie, terme médical désignant la chute des cheveux, peut être mieux prévenue grâce à une bonne alimentation, font valoir des diététiciens à Zaman. La consommation de viande, de fruits secs ou de poisson renforcent entre autres le cuir chevelu.

Selon les spécialistes du cuir chevelu, la chute de cheveux, le cauchemar des femmes comme des hommes, est considérée comme étant normale lorsqu’elle n’excède pas les 100 cheveux par jour. Mais lorsque la chevelure commence à devenir clairsemée et que l’amincissement de la structure des cheveux s’accompagne de chutes quotidiennes de plus de 100 cheveux, la situation devient plus alarmante. Basak Kefeli, spécialiste en nutrition et régime alimentaire, a énuméré pour Zaman les causes à l’origine de la perte des cheveux. «A côté de facteurs tels que le stress, l’insuffisance du soin des cheveux et l’utilisation de produits inadaptés, il y aussi les erreurs au niveau du régime alimentaire», explique-t-il. Basak Kefeli, spécialiste en nutrition et régime alimentaire au centre médical privé de physiothérapie et des maladies rhumatismales Biyofiz, attire l’attention pour sa part sur l’importance du fer pour le soin

des cheveux : «Le fer est un minéral vital qui se trouve surtout dans la viande rouge, le foie, le jaune d’œuf, les viandes de dinde et de poulet, le sirop de raisin et les légumineuses sèches, et que la carence en fer s’observe chez 1 femme sur 2 en Turquie.»

eviter les carences en zinc

Basak Kefeli fait remarquer que la carence en zinc, observée généralement chez les personnes qui ont des problèmes gastriques et intestinaux ou chez celles qui consomment peu d’aliments d’origine animale, fait également partie des causes de l’alopécie (accélération de la chute des cheveux). Elle ajoute que «les chutes de cheveux commencent à partir du moment où les valeurs sanguines, qui devraient normalement se situer autour de 100, descendent en dessous de 70-80». Pour savoir si vous avez une carence en zinc, il faut faire une analyse sanguine. Si vous présentez une carence, il est indispensable

d’utiliser 1 boîte de zinc en supplément et, en parallèle, de compléter votre alimentation naturelle avec des aliments riches en zinc tels que la viande rouge, le poulet, le poisson, le fromage, le jaune d’œuf, les pommes de terre, les amandes, les noisettes et les arachides. Même si on ne présente que rarement une carence en zinc, il est utile de prendre périodiquement un complément en biotine. La levure de bière, le blé, l’œuf, le foie, le poulet, la viande d’agneau, le pain, le poisson, le lait et le fromage sont des sources naturelles de biotine.

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La consommation de protéines et d’aliments riches en fer et en zinc permettent une meilleure prévention de la chute des cheveux.

14 CULTURE

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a lire

coNcerT Le pèlerinage est l’un temps forts où les peuples musulmans, dans la richesse de leur foisonnement culturel, se rencontrent.

Entre Turquie et Allemagne s’entrelacent les destins de six personnages en quête d’identité.

Le second chef d’œuvre de Fatih Akin (Prix du jury œcuménique, Cannes 2007). Projection suivie d’une dégustation de spécialités allemandes et turques.

Il est à noter que ce verset a été révélé immédiatement après l’entrée triomphante du Prophète à la Mecque, et la réflexion raciste que fit Harith ibn Hisham en voyant Bilal ibn Rabah, un Africain noir et l’un des premiers compagnons de Muhammad, faire l’appel à la prière. Il est à noter également que le Prophète était issu d’une société très hiérarchisée, où la noblesse du lignage était une valeur majeure, et qu’en sa qualité de membre du clan Hashim de la tribu Quraysh, il était du meilleur sang arabe, ‒ comme l’était du reste son oncle Abu Lahab, qui n’en sera pas moins voué aux feux de l’Enfer par le Coran, qui le cite nommément (CXI).

Car si prééminence il y a, elle est morale, et ne saurait être autre que morale : «[le Prophète] n’a jamais favorisé les Arabes [en quoi que ce fut] et a toujours fondé ses jugements sur les hommes en fonction [des critères éthiques] du Coran», souligne l’exégète Ibn Taymiyya (1263-1328). Parmi ses compagnons,

il y avait, outre l’Ethiopien Bilal, ‒ à l’origine, un esclave affranchi par Abou Bakr ‒, Salman al-Farisi, un Perse né près d’Ispahan, et ‘Abd Allah ibn Salam, Juif de la tribu des Banu Qaynuqa’, et rabbin très connu avant sa conversion à l’islam. L’exégète Ibn al-Mubarak (mort en 797) rapporte qu’Abou Dharr alGhifari, autre compagnon du Prophète, avait dans un accès de colère traité Bilal ibn Rabah de «fils de Noire». Il fut fermement réprimandé par le Prophète : «C’en est trop, Abou Dharr ! Celui qui a une mère blanche n’a aucun avantage sur celui dont la mère est noire. Ton comportement est celui d’un homme de la Jahiliyya [de l’ère païenne].»

Profondément affecté, Abou Dharr se prosterna face contre terre et jura qu’il ne relèverait la tête qu’une fois que Bilal y aurait posé le pied. L’islam devenu un puissant empire, ‘Omar, le deuxième calife, se plaira à rappeler que «notre maître Abou Bakr a[vait] affranchi notre maître Bilal». Il n’est certes de supériorité que par la vertu.

Rodolphe Burgerm marie au son de la guitare électrique deux textes sur l’amour venus de Palestine : un texte biblique, le Cantique des Cantiques et un poème de Mahmoud Darwich, S’envolent les colombes.

Yildiz

Groupe d’origine bretonne, Yildiz revisite les musiques populaires turques de Thrace et d’Anatolie.

Le 9 février à 21:00 La Péniche Spectacle 30, quai saint Cyr 35000 rennes

un islam républicain est-il possible ?

Du Sénégal à l’Iran en passant par la Turquie, des centaines de millions de musulmans de par le monde vivent en république.

Relevant de l’histoire générale, et non de la seule religion, l’islam républicain résulte de l’interaction de l’islam avec l’Etat et avec le marché, d’où une grande diversité de trajectoires. Une conférence prononcée par Jean-François Bayart, directeur de recherche au CNRS (Sciences-Po CERI).

Le 12 février à 18:00 EHESS 105, boulevard raspail 75006 Paris

excès du libéralisme dans l’istanbul de 2073 pauvres se voient rejetés hors de la cité, dans une ville à l’américanisation outrancière, dans un pays où les politiques privatisent à tout-va, jusqu’à la prestigieuse université d’Istanbul, jusqu’aux institutions de l’Etat… Mais pour les pauvres, les exclus, les laissés-pour-compte du système, l’heure de la révolte n’est pas loin. Un promoteur surnommé le New-Yorkais man-

Cantique des Cantiques et hommage à Mahmoud darwich

Le 9 février à 20:30 La Maison de la Musique 8, rue des Anciennes mairies 92000 Nanterre

coNFÉreNce

La vertu contre la primauté du sang

& à voir...

Un nouveau roman sur Istanbul, une nouvelle critique sociale de la ville, qui se projette dans le futur pour mieux dénoncer les dérives du présent. C’est un conte moderne, un roman d’anticipation que propose Tahsin Yücel. Une fable dont le propos est, à l’ère de la globalisation du système libéral, universel.

2073, Istanbul : la lutte pour les espaces à bâtir est féroce et les

de l’autre côté

Le 9 février à 17:00 Maison internationale de rennes 7, quai Châteaubriand 35000 rennes

eXpoSiTioN

islam des mondes

SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Le fait est désormais acquis, le Parlement se réunira en congrès avant cet été pour supprimer le mot race de la Constitution, conformément à la promesse du candidat Hollande. Le mot figure dans l’article premier de la Constitution de 1958, qui stipule que la République «assure l’égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d’origine, de race ou de religion». Les textes qui ont vocation à être source de lois, la constitution ou le Coran et la Sunna, s’ils posent un idéal d’équité, ne sauraient évidemment rendre les hommes parfaits, et les pays d’islam, comme la France, ont connu et connaissent des préjugés raciaux. Cependant, il est assez remarquable que le mot arabe le plus à même de traduire le concept de race, ‘irq (littéralement, «racine»), est absolument inconnu du Coran. S’il apparaît de manière sporadique dans les hadiths, une seule occurrence se rapproche de ce sens à travers celui, éloigné, de «caractère héréditaire». Le Coran ne nie pas pour autant la diversité des hommes : «Et parmi Ses signes, il y a aussi la création des Cieux et de la Terre, la diversité de vos langues et de vos couleurs» (XXX, 22). Mais il la pose comme procédant d’une unité fondamentale : «O hommes ! Craignez votre Seigneur qui vous a créés d’un seul être et qui, ayant tiré de celui-ci son épouse, fit naître de ce couple tant d’êtres humains, hommes et femmes !»

(IV, 1). Et, partant, pose l’égalité non moins fondamentale de l’ensemble des hommes, appelés à se (re)connaître dans leur diversité : « O hommes ! Nous vous avons créés d’un mâle et d’une femelle, et Nous vous avons répartis en peuples et en tribus, pour que vous fassiez connaissance entre vous. En vérité, le plus méritant d’entre vous auprès de Dieu est le plus pieux» (XLIX, 13).

CINÉ-BUFFET

Les fondements de l’universalisme musulman

AGENDA CULTUREL

date un des plus grands avocats de Turquie pour exproprier un modeste propriétaire. Sa maison est en effet située sur un point de vue exceptionnel et il refuse de vendre, stoppant l’avancée du pharaonique projet de gratteciels du richissime Temel Diker, dit «le New-Yorkais». L’avocat arrive à la conclusion que la seule solution est de privatiser la justice...

Gratte-ciel [Gökdelen], Yde Tahsin Yücel, traduit du turc par Noémi Cingöz, Actes Sud, 297 pages, 23 €.

La photographie comme prise de risque

Exposition des travaux des Lauréats du prix Bourse du talent 2012 dédiés cette année à Rémi Ochlick, tué lors d’un reportage sur le conflit syrien. 25 photographies sur le vif, poignantes ou terribles, des révolutions arabes.

Jusqu’au 17 février Bibliothèque nationale de France site François-Mitterrand Allée Julien Cain 75013 Paris

OPINION15

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L’action destructrice menée par les groupes extrémistes au Mali rappelle que l’existence de mouvements intégristes musulmans est avant tout une menace pour l’islam et ses fidèles. D’après le chroniqueur Gökhan Bacik, les musulmans ont la responsabilité de dénoncer ce fléau et de lui faire face.

Les islamistes, ou les organisations islamiques, doivent assumer cette réalité simple qu’il y a à travers le monde des organisations musulmanes intégristes qui ont de l’islam des interpréGÖKHAN BACIK tations fausses. La menace intégriste n’est pas une simple expression du jargon impérialiste, inventée par un Occident soucieux de servir au mieux ses intérêts.

Force est de constater en effet que nombreuses sont les organisations islamiques intégristes qui ont contribué paradoxalement à rendre possibles des agressions occidentales. Force est également de constater que l’intégrisme chez les musulmans possède sa propre source ontologique, et qu’elle est distincte de l’Occident impérialiste. Aujourd’hui, c’est la vaste communauté des musulmans qui est au premier chef menacée par les musulmans intégristes. Il faut le répéter : les organisations intégristes dans le monde musulman constituent avant tout une menace pour la communauté musulmane. Cette dernière a dès lors le devoir de les dénoncer. On apprend qu’au Mali les gens prient dans les mosquées pour que la France intervienne pour stopper l’avance des groupes intégristes. C’est là à la fois un symbole et la preuve que l’intégrisme constitue d’abord une menace pour les musulmans eux-mêmes.

une menace sous-estimée chez les musulmans

edité par : source sarL 2, boulevard saint Martin 75010 Paris

Secrétaires de rédaction : BAYRAM ŞEN b.sen@zamanfrance.fr FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr

Les ennemis musulmans de l’islam

Il y a pourtant deux erreurs stratégiques que font beaucoup de ceux qui dans le monde musulman ignorent la menace intégriste. La première consiste à nier qu’une telle menace existe. En Turquie, des islamistes de premier plan rejettent cette idée selon laquelle l’intégrisme islamique serait une menace pour les musulmans euxmêmes. Et l’affirmation contraire est vue comme une exagération de l’Occident, destinée à légitimer ses politiques interventionnistes.

L’autre erreur stratégique consiste à refuser l’idée que les intégristes puissent avoir une fausse interprétation de l’islam. Je n’emploie pas ici le qualificatif de faux de

manière partisane dans ce qui se- de dénoncer les intégristes prérait un débat sur la foi islamique. fèrent ne pas affronter. Il est Non, je l’emploie simplement grand temps que les musulmans pour affirmer que rejettent l’inténi la violence, ni grisme de manière le meurtre ne sont catégorique. Le en islam des praradicalisme a détiques acceptables. truit l’Afghanistan, D’autres islamistes affaibli le Pakisreconnaissent «couper les mains tan, et il pourrait l’existence d’une bientôt détruire la d’un homme en menace, mais reSyrie. L’ensemble public est un acte fusent de dénonde la communauté pornographique» musulmane cer les intégristes doit requi en sont pourtant à l’origine. connaître qu’il existe des groupes Cette attitude nuit à l’image de religieux dont les interprétations l’islam et des musulmans. C’est là de l’islam sont aussi fausses une réalité que ceux qui refusent qu’inacceptables. Qu’il s’agisse

‘‘

d’une affaire intérieure, d’une opposition musulmans contre musulmans, c’est là un phénomène observable.

Les responsabilités saoudienne et iranienne

Bien qu’ils soient peu nombreux, en effet, les intégristes attirent facilement et rapidement l’attention de l’opinion mondiale par leurs actions spectaculaires.

Ajoutons à cela le fait que certains Etats, l’Iran et l’Arabie saoudite, notamment, ont des pratiques pour le moins indécentes, comme celle de couper la main des voleurs en public. C’est là une autre illustration de cette mésinterprétation grossière de l’islam. Les politiques saoudiens et iraniens devraient se rendre compte qu’ils ne font pas que couper les mains de pauvres gens, mais qu’ils coupent aussi, par là même, celles de l’ensemble de la communauté des musulmans, de l’ensemble de la Oumma. Couper les mains d’un homme en public est un acte proprement pornographique. Ce n’est certainement pas un comportement islamique.

Il s’agit là d’un acte scandaleux qui porte gravement préjudice à l’islam. On ne saurait imaginer pire moyen de nuire à l’image de l’islam que le spectacle de musulmans puissants couper les mains de musulmans démunis.

La solution viendra de l’islam

Face aux nombreuses manifestations de l’intégrisme musulman, on peut affirmer que les principaux problèmes de l’Islam viennent de ses ennemis musulmans. Ces musulmans qui perpétuent des pratiques inacceptables, qui perpétuent la violence, sont tout simplement les ennemis musulmans de l’islam. Certes, combattre ces ennemis-là n’est pas chose aisée. Néanmoins, les organisations islamiques ont ici une responsabilité particulière, et doivent être les premières à les combattre. Laisser ce rôle aux organisations laïques ne ferait en effet que renforcer les groupes intégristes. Les organisations religieuses sont dès lors, et en toute logique, le seul remède possible à l’intégrisme. g.bacik@todayszaman.com

Edouard Cissé : «Le football turc ne cesse de progresser» Ancien international français et joueur du Besiktas Istanbul, Edouard Cissé nous livre ses impressions sur la montée en puissance du football turc. il revient notamment sur les transferts de Sneijder et Drogba, un bienfait pour le championnat turc et l’ambiance exceptionnelle qui le caractérise, d’après Cissé.

NicoLaS ThÉodeT Paris

Que pensez-vous du niveau du championnat turc comparé aux autres championnats européens ?

C’est un très bon championnat. Il est très technique, et très peu physique, il n’y a pas trop d’intensité. Les Turcs aiment jouer au football et cela se voit. Si on devait le comparer avec un autre championnat, je trouve qu’il est similaire à celui de l’Espagne.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué lorsque vous avez joué au Besiktas ?

La ferveur ! C’est une expérience extraordinaire. Le championnat turc offre une histoire avec ses rivalités et ses derbys.

Après, il faut tout de même un temps d’adaptation quand on ne connaît pas le pays, mais le club de Besiktas a mis à ma disposition Eray Akyürek [traducteur, ndlr] et Derya Turker [restaurateur, ndlr] pour que je me sente bien. Et les gens sont tellement hospitaliers et passionnés dans ce pays, que ce sont devenus des amis proches que je vois encore aujourd’hui.

Ancien joueur du Besiktas istanbul, edouard cissé est depuis 2012 chroniqueur sportif dans l’émission beiN Sport.

garder financièrement pour pouvoir progresser. Au haut niveau, l’argent fait parfois la différence, on le voit avec le PSG. Donc si les clubs turcs, qui disposent de beaucoup d’argent, continuent de recruter, le championnat turc va encore grandir et aller plus loin en Coupe d’Europe.

cela poussera-t-il le football turc vers le haut niveau européen et mondial ?

L’arrivée des grands joueurs avec leurs expériences fait progresser le championnat turc. Ce qui attire aussi les recruteurs vers les joueurs turcs. Certains partent déjà vers les grands clubs étrangers, comme Arda Turan qui cartonne à l’Athlético Madrid, et Mehmet Topal qui a fait deux belles saisons à Valence. Le football turc ne cesse de progresser.

N’y a-t-il pas un trop gros écart entre les clubs d’istanbul (Galatasaray, Fenerbahce et Quel est son point fort ?

L’ambiance, qui est incroyable, et cela Besiktas) et les autres clubs ?

Il y a un grand fossé. En Turquie, la majeure partie des droits de retransmission télé est donnée à ces trois clubs. Le reste est divisé entre les autres équipes.

Du coup, ils recrutent plus facilement les meilleurs joueurs, avec de bons salaires.

De plus, la ville d’Istanbul est sublime, donc ça aide. Malgré tout, il reste encore quelques clubs qui se débrouillent bien, comme Bursaspor, que je suis car c’est le club de mon ancien coach [Ertugrul Saglam, ndrl] et Trabzonspor qui s’est qualifié pour la Ligue des Champions l’an dernier.

Pensez-vous qu’un club turc pourrait gagner une coupe d’europe dans un avenir proche ?

Tout est possible. Quand j’y étais, Fenerbahce était une très grosse équipe. Maintenant, c’est surtout Galatasaray, qui vient de recruter Didier Drogba et Wesley Sneijder. L’objectif du club sera de pouvoir les

sert le championnat. Pour mon premier match avec le Besiktas, je jouais contre le FC Zurich. Je savais qu’il y avait de l’ambiance, mais tout au long de la première mi-temps, je n’ai pas pu entendre mes coéquipiers. Et lorsque l’on a joué contre Liverpool, qui joue à Anfiel dans un stade réputé pour son ambiance, les joueurs anglais disaient qu’ils n’avaient jamais connu ça. L’ambiance est extraordinaire.

et son point faible ?

La médiatisation est le point faible. A partir du moment où tu es médiatisé, tu fais venir des grands joueurs. Par exemple, le championnat anglais est connu sur tous les continents, mais il y a des équipes qui sont très faibles. Déjà, l’arrivée de Drogba et de Sneijder va permettre d’attirer plus de médias. Le fait qu’il ne soit pas assez médiatisé empêche de voir la qualité du championnat turc.