L’allergie au pollen fait son grand retour rSANTE 12
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Istanbul bien placée pour recevoir les JO 2020 rSPORT 16
26 AVRIL - 2 MAI 2013 N° 262
Mariage pour tous : la mobilisation se poursuit Le vote de la loi Taubira autorisant le mariage aux couples homosexuels, mardi dernier, n’a pas découragé les militants qui y sont résolument opposés. Fondant leur contestation sur le droit des enfants à avoir un père et une mère, ces derniers se mobiliseront encore les 5 et 26 mai prochains. Zaman France est parti à leur rencontre.
Des journalistes turcs condamnent les pressions du pouvoir
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Le sursaut de la presse turque FOUAD BAHRI rEDITO 02
Le Parlement israélien discute du «génocide» arménien
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Le quotidien israélien Haaretz a rapporté lundi que la Knesset, nom du Parlement israélien, a discuté du massacre arménien de 1915, à l’occasion d’une session consacrée à ce sujet. RINTERNATIONAL 10
Mériem, étudiante de 23 ans dans les Yvelines et membre de l’association Fils de France. «Légalement, une fois qu’on permet à des couples de même sexe de se marier, on leur donne également le droit à adopter avec une fiction juridique de deux pères et deux mères», précise-t-elle. r SOCIETE 03
Fatih Tursun
Dans le débat sur la liberté de la presse en Turquie, une position importante a été prise par la Fondation des journalistes et des écrivains. Dans un communiqué, celle-ci dénonce explicitement les pressions que des groupes économiques et politiques, y compris le gouvernement, exercent sur la presse turque. RTURQUIE 07
Depuis le 23 avril, le mariage homosexuel est devenu une réalité juridique en France. Pour les opposants à ce mariage rencontrés par Zaman France, cette loi ne signe pas pour autant la fin de leur mobilisation, bien au contraire. «Nous sommes obligés de nous opposer à ce mariage», explique
Focus sur la scolarité des enfants d’immigrés au Royaume-Uni
L’influence des régions sur l’intégration des Turcs en France
es ent en Alsace et en Bretagne ? Quelles différenc Pourquoi les Turcs sont-ils accueillis différemm és ificit spéc , rique histo es ou à Vannes ? Héritage entre un immigré turc vivant à Quimper, à Renn 05 E SOCIET r pte. com de facteurs à entrer en ligne régionales, politique locale : nombreux sont les
Peillon prêche la morale laïque à l’école rFRANCE 02
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En Grande-Bretagne, les établissements défavorisés cumulent souvent handicaps sociaux et public d’élèves issus de l’immigration. Pour autant, comme l’illustre l’exemple de la Bonner Primary School, à Londres, ces écoles ont parfois les ressources pour se hisser au dessus de la moyenne nationale britannique. REUROPE 08
Pourquoi parle-t-on plus de Boston que de Bagdad
Le difficile règne de Mehmet III
rCOULISSES DE L’INFO 11
rCULTURE 14
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Les commandements laïcs de Vincent Peillon
EDITO FOUAD BAHRI
Le sursaut de la presse turque La presse n’a jamais eu le vent en poupe en Turquie. La libéralisation économique, politique et sociale de la société turque, amorcée depuis Özal jusqu’à l’avènement électoral de l’AKP aurait pu nous faire croire à un changement en ce domaine. Il n’en fut rien. Les bonnes vieilles pratiques des pressions exercées sur les journalistes et leurs rédactions n’ont pas déserté les bureaux des états-majors politiques à Ankara. Celles-ci d’ailleurs dépassent la sphère du politique et impliquent également les décideurs économiques. Ces derniers mois, les affaires de licenciement, de démissions forcées et de scandales à répétition dévoilées dans les colonnes de la presse ou sur les chaînes de télé de rédacteurs en chef ou de journalistes vedettes ont confirmé les inquiétudes de nombreux Turcs : la liberté de la presse va mal. Les licenciements de Hasan Cemal, du quotidien Milliyet en mars ou d’Amberin Zaman, chroniqueuse à Habertürk font suite au retrait en décembre dernier d’Ahmet Altan et Yasemin Çongar, deux figures fondatrices du quotidien emblématique Taraf. Dans ce contexte délicat, la récente prise de position de la très influente Fondation des journalistes et écrivains (GYV) présidée par Fethullah Gülen, est salutaire. Dans un communiqué publié mercredi 17 avril, la GYV dénonce formellement et explicitement les pressions exercées sur la presse turque par des milieux d’affaires et des acteurs politiques, y compris l’actuel gouvernement, avec à sa tête Recep Tayyip Erdogan. Cette position très importante pour la corporation des journalistes turcs sonne comme un avertissement lancé au pouvoir. Il fait figure d’électrochoc et de rappel pour le gouvernement qui n’avait cessé de vanter son programme de libéralisation de la société turque face à l’inertie d’élites kémalistes soucieuses de préserver leurs privilèges et d’entraver cette libéralisation au nom d’une vieille conception autoritaire de la politique. Aujourd’hui, c’est à l’AKP de faire face à ces accusations et de redécouvrir, bien malgré lui, les vertus de la société civile et de ce quatrième pouvoir incarné par la presse. f.bahri@zamanfrance.fr
SOPHIE SOUCHARD PARIS «Morale laïque : pour un enseignement laïque de la morale.» C’est le titre du rapport qui a été remis le 22 avril au ministre de l’Education nationale, Vincent Peillon. S’inspirant de cette étude, le ministre a annoncé les grandes orientations de son projet de «morale laïque» à l’école. Du primaire au lycée, un «enseignement laïque de la morale» devrait être délivré à partir de la rentrée 2015 à raison d’une demi-heure à une heure par semaine. Mais qu’est-ce que la «morale laïque» ? M. Peillon la définit comme un «ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre ensemble selon notre idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité». Ces cours de morale se veulent donc «non
confessionnels» et «civiques», prônant les principes et les valeurs chers à la République et à la démocratie. «Former le sujet moral, le jugement moral, la personne morale» : tel est l’objectif fixé.
Des cours de morale dès le CP
Intérêt général, dignité, respect, laïcité, solidarité, égalité. Autant de valeurs auxquelles les élèves devront être sensibilisés à travers l’étude de textes littéraires, de contes, d’images, de films dans l’enseignement primaire. Au secondaire, les programmes d’éducation civique seront revus pour prendre en compte la nouvelle dimension de formation au jugement moral. Le ministre prévoit également la mise en place de «modules interdisciplinaires consacrés à un sujet d’étude» autour par exemple d’un projet collectif, à l’image des Itinéraires de découverte
Du primaire au lycée, un «enseignement laïque de la morale» devrait être délivré à partir de la rentrée 2015.
(IDD) au collège ou des Travaux personnels encadrés (TPE) au lycée qui existent déjà. Les programmes scolaires devront ainsi être clairement définis pour instaurer un enseignement progressif, du CP à la terminale. La question de l’évaluation reste
encore ouverte même s’il est prévu d’évaluer notamment cette matière en fin de lycée. Les futurs enseignants devront, quant à eux, suivre deux modules de formation sur l’enseignement moral dès 2013 et sur la laïcité en 2014.
Mardi 23 avril, la population turque a célébré la Fête de la souveraineté et des enfants qui ont été mis à l’honneur avec de nombreux spectacles d’écoles dans les rues d’Istanbul.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Epargne : le taux du livret A pourrait baisser cet été
Le chercheur indien Sumit Dagar travaille depuis trois ans maintenant sur un smartphone révolutionnaire capable d’afficher des motifs… en braille. Un téléphone qui pourrait donc être utilisé par des individus atteints de cécité et qui les aiderait à rester en contact avec leurs proches. Ce nouveau dispositif pourrait
Aujourd’hui à 1,75 %, le taux du livret A pourrait passer à 1,50 % le 1er août, selon Les Échos. La baisse de ce taux a été enclenchée le 1er février, suite au recul continu de l’inflation. Déjà en février, cette baisse avait été freinée de 2,25 % à 1,75 % au lieu de 1,5 %. Et cette baisse du taux n’est pas terminée. Si la formule
arriver sur le marché avant la fin de l’année. La version finale du premier smartphone avec affichage en braille est disponible depuis quelques semaines. Si l’expérience porte ses fruits, le mobile sera commercialisé en Inde avant la fin de l’année, et sans doute dans le reste du monde.
de calcul qui fixe ce taux était appliquée dès maintenant, nous expliquent Les Echos, «la rémunération du produit d’épargne liquide préféré des Français passerait de 1,75 % à 1,25 %». Cette formule est en effet fondée sur l’évolution des taux courts du marché et l’indice des prix à la consommation hors tabac.
NOUVELLE
Des smartphones accessibles aux non-voyants
03 SOCIETE
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Les opposants au mariage homosexuel ne désarment pas Le vote de la loi Taubira autorisant le mariage aux couples homosexuels, mardi dernier, n’a pas découragé les militants qui y sont résolument opposés. Fondant leur contestation sur le droit des enfants à avoir un père et une mère, ces derniers se mobiliseront encore les 5 et 26 mai prochains. Zaman France est parti à leur rencontre. de droits communautaires. C’est une forme de rupture républicaine car la République ne reconnaît pas les communautés».
La théorie du genre au cœur des débats
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même pas comment un enfant qui n’aurait ni Cette volonté de défendre maman, ni papa, pourrait les droits de l’enfant dese construire sans avoir un meure essentielle dans manque dans sa personles motivations des militants. C’est le cas d’Akila, «L’Etat veut créer des nalité», affirme-t-elle, craides séquelles psymère de 47 ans venant de accidents de la vie et gnant chologiques sur les enfants Drancy, et présente dans les manifestations contre le faire d’une exception, de couples homosexuels. une règle» Une crainte partagée par mariage gay. «Je m’engage Mériem qui pointe la resen tant que maman qui sait qu’il est vital pour un enfant d’avoir ponsabilité morale et politique de l’Etat. un papa et une maman. Je n’imagine «L’Etat veut créer des accidents de la vie et faire d’une exception, une règle» confie-t-elle. Pour la militante de Fils de France, il n’est tout simplement pas possible de «déterminer légalement qu’un enfant n’aurait plus de père ni de mère».
Au nom des enfants…
Une réforme du Pacs était possible
Akila, venant de Drancy, a été présente dans les manifestations contre le mariage gay.
Les deux femmes, moins opposées à l’union elle-même qu’à ce qui en résultera, soulignent également que d’autres voies juridiques étaient possibles pour le gouvernement. «Le Pacs était cette reconnaissance d’union civile entre deux personnes de même sexe, il aurait été beaucoup plus facile de le modifier juridiquement», rappelle Akila. Mériem évoque par ailleurs la dimension communautaire de cette loi et avertit contre les dangers d’une telle approche : «Donner des droits appelle à d’autres demandes
«Une fois qu’on donne le droit à des couples de même sexe de se marier, on leur donne également le droit à adopter», estime Mériem, étudiante de 23 ans.
EN BREF
ARABIE SAOUDITE
Khaled el Khadiri, porte-parole du Collectif musulman pour l’enfance, déplore la mobilisation «insuffisante» de la communauté musulmane sur le mariage homosexuel.
A Lyon, Khaled el Khadiri, porte-parole du Collectif musulman pour l’enfance, très impliqué dans l’organisation des manifestations nationales contre le mariage homosexuel, insiste pour sa part sur la nécessité d’un large rassemblement civique sur ce sujet. «En tant que citoyens d’origine musulmane, nous nous mobilisons comme d’autres citoyens se mobilisent au nom de leur propre éthique. Nous avons notre mot à dire car cela va impacter toute la société», dit-il. Khaled craint notamment que la fameuse théorie du genre, qui nie le fondement génétique de la différence des sexes en insistant plutôt sur son aspect idéologique, soit bientôt diffusé, relevant sur ce point que «Mme Taubira a dit qu’on doit arracher les enfants au déterminisme de la famille».
Le week-end pourrait être décalé au samedi
FRANCE
FOUAD BAHRI PARIS Depuis le 23 avril, le mariage homosexuel est devenu une réalité juridique en France. Pour les opposants à ce mariage rencontrés par Zaman France, cette loi ne signe pas pour autant la fin de leur mobilisation, bien au contraire. «Nous sommes obligés de nous opposer à ce mariage», explique Mériem, étudiante de 23 ans dans les Yvelines et membre de l’association Fils de France mobilisée contre le mariage pour tous. «Légalement, une fois qu’on permet à des couples de même sexe de se marier, on leur donne également le droit à adopter avec une fiction juridique de deux pères et deux mères», préciset-elle.
Un rapport critique les statistiques sur la délinquance
«Les musulmans ne se sentent pas vraiment concernés»
Le représentant du Collectif musulman pour l’enfance déplore néanmoins la mobilisation «très largement insuffisante» de la communauté musulmane de France sur ce dossier. «Ils n’ont pas encore compris les enjeux car ils ne sont pas assez conscientisés politiquement», estime-t-il, en expliquant qu’une mobilisation des Français de confession musulmane pouvait modifier la perception de l’islam auprès de leurs compatriotes. «On a rencontré des gens des milieux chrétiens quand nous faisions le tractage qui nous disaient qu’ils étaient islamophobes et qui ont reconnu leur bêtise», témoigne-t-il. D’après Akila, «les musulmans ne se sentent pas vraiment concernés car ils n’arrivent pas à faire le lien entre les conséquences de ce projet de loi et leur vécu». Pour ces trois militants, la loi Taubira n’est qu’une bataille de perdue. Et ils donnent déjà rendez-vous les 5 et 26 mai à tous leurs partisans, pour de nouvelles mobilisations.
Le conseil de la Choura d’Arabie saoudite, qui a un rôle consultatif auprès du gouvernement, recommande un décalage des jours du week-end, qui passerait au vendredi-samedi, rapportaient lundi les médias du royaume qui invoquent des raisons économiques. Certains acteurs et dirigeants économiques pensent que le week-end actuel, célébré jeudi et vendredi – ce dernier étant le jour saint en terre d’islam –, nuit à l’économie parce qu’il réduit le temps imparti aux sociétés saoudiennes pour traiter en semaine avec leurs partenaires à l’étranger.
Les mesures policière et judiciaire de la délinquance sont «partielles, biaisées et insuffisantes» et doivent être davantage contrôlées, selon un rapport parlementaire rendu public mercredi. Ces statistiques sont conçues pour mesurer l’activité de services et non pour mesurer la délinquance, soulignent les députés. Ils appellent de leurs voeux la création d’un service statistique dédié aux politiques de sécurité au sein du ministère de l’Intérieur ainsi qu’un renforcement des contrôles internes. Le ministre de l’Intérieur a présenté fin janvier un nouveau thermomètre de la délinquance et rompu avec la pratique de ses prédécesseurs consistant à dévoiler un chiffre unique de la délinquance générale.
«NKM a déjà été choisie par les médias et le système» Rachida Dati a annoncé mardi le retrait de sa candidature à la primaire UMP pour l’élection municipale à Paris, regrettant que Nathalie Kosciusko-Morizet, soit la favorite à droite pour 2014.
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26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Quand la région d’accueil influence l’intégration des Turcs
MON AVOCAT Canan Özenici
Attention au choix du prénom de votre enfant
Pourquoi les Turcs sont-ils accueillis différemment en Alsace et en Bretagne ? Quelles différences entre un immigré turc vivant à Quimper, à Rennes ou à Vannes ? Héritage historique, spécificités régionales, politique locale : nombreux sont les facteurs à entrer en ligne de compte. SOPHIE SOUCHARD PARIS Un Turc d’Alsace peut bénéficier de cours religieux et de cimetières confessionnels. En Bretagne, un immigré turc pourra parfois profiter d’affiches publiques en langue turque. Concordat en Alsace-Moselle, poids du dialecte breton dans l’Ouest : les spécificités régionales, nombreuses en France, ont un impact sur l’accueil des populations originaires de Turquie. Les localités influencent différemment l’intégration de cette population issue de l’immigration. Il y a ainsi à Quimper une meilleure scolarité des enfants turcs, d’abord parce que le Finistère est le département français qui a le meilleur taux de réussite au baccalauréat. Mais aussi parce que la pression des familles turques à la réussite scolaire est particulièrement marquée dans cette localité. La communauté y étant de petite taille, les modèles d’élèves turcs ayant réussi sont encore plus influents. Comment expliquer ces différences ? Histoire, politique, économie : plusieurs facteurs entrent en ligne de compte. «Selon qu’on est à Rennes, à Quimper ou à Vannes, on observe une diversité de contextes sociaux ou politiques, on s’aperçoit que la manière dont est traitée l’immigration varie», résume ainsi Pôleth M. Wadbled, sociologue, dans un entretien à Zaman France. Elle a notamment participé à l’ouvrage collectif, Migrations turques dans un monde globalisé : le poids du local.
Dynamisme des associations turques à Rennes
Fatih Tursun
A Quimper, les femmes d’origine turque sont plus nombreuses à travailler parce qu’il y a plus d’entreprises agroalimentaires qui les emploient. Les familles quimpéroises sont également réputées moins conservatrices qu’à Rennes où il y a moins de diversité des affiliations religieuses et où la faiblesse du travail salarié féminin est caractéristique. Dans d’autres villes bretonnes, l’accent est mis ailleurs. Soutenir les réseaux associatifs pour donner une meilleure visibilité aux
Les spécificités régionales, comme à Strasbourg, ont un impact sur l’accueil des populations originaires de Turquie.
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immigrés turcs : tel est l’objectif que s’est de l’émigration», conclut-elle. Autre fixé la ville de Rennes. L’Union des asso- facteur explicatif, le rapport à la langue ciations interculturelles en Bretagne «où pour cerde Rennes est ainsi partains la langue bretonne a ticulièrement active tout été bridée et donc ils n’ont comme l’association pas envie de léser d’autres culturelle turque Karayel. langues», d’où un accueil Les démarches des mufavorable vis-à-vis du turc nicipalités en faveur de certaines régions de «Selon qu’on est à dans l’immigration diffèrent Basse-Bretagne. La socioégalement. Quand la Rennes, à Quimper ou logue a ainsi remarqué que politique publique de à Vannes, on s’aper- «dans le quartier de PenVannes privilégie le çoit que la manière hars à Quimper il y avait traitement au cas par des affichages en turc dans dont est traitée cas des familles turques, l’immigration varie» les écoles pour que les paRennes met en place une rents puissent comprendre politique plus générale, en instaurant un les consignes». La couleur politique des Conseil de la diversité par exemple. municipalités influence aussi la façon de prendre en compte ces populations. Traditionnellement, Vannes est une Le poids du dialecte breton «Depuis la fin du XIXe siècle jusqu’aux ville de droite, traitant le cas par cas, et années 60, la Bretagne est une terre Rennes une ville de gauche, teintée de d’émigration», explique Mme Wadbled, démocratie sociale. rappelant que les Bretons ont beaucoup migré vers le sud-ouest de la France La religiosité en Alsace et la région parisienne. «On accueille En Alsace, les divergences régionales et différemment les gens quand on est locales sont aussi frappantes. «Une difsoi-même concerné par cette question férence importante à prendre en compte est le statut particulier de l’Alsace où la loi de 1905 sur la séparation des cultes et de l’Etat n’est pas appliquée», précise Samim Akgonul, historien et politologue à Strasbourg. En effet, en Alsace-Moselle, les cours religieux sont assurés par l’école publique et les personnes originaires de Turquie peuvent aussi être intégrées dans ce genre d’enseignement. «En ce qui concerne le droit local, il est possible d’avoir des associations cultuelles turques» qui peuvent bénéficier de salles mises à disposition par les municipalités. De la même façon, «dans la France de l’intérieur, les cimetières sont communaux, mixtes alors qu’en Alsace ils sont confessionnels».
«On accueille différemment les gens quand on est soimême concerné par cette question de l’émigration», explique Mme Wadbled, sociologue.
Vous ne connaissez pas le prénom Firdaous ? L’employé de l’état civil ne le connaissait pas non plus. On peut lui pardonner : le Dictionnaire des prénoms nous assure qu’il s’agit, chez les musulmans, d’un «prénom rare». Le mot, dans le Coran, signifie «paradis». Il n’a été donné en France que 28 fois, en 2010. L’agent comprit que les parents voulaient appeler leur fille «Fidaous» (sans R) et enregistra leur déclaration sous ce vocable. Et c’est pourquoi il leur fallut déposer une requête en rectification d’erreur matérielle auprès du président du tribunal de grande instance. Lequel y fit droit par décision du 10 décembre 2012. Nous avons tous un exemple similaire dans notre entourage. Dans ce contexte, le rôle de l’agent au service des naissances est primordial : l’article 57 du Code civil l’érige quasiment en défenseur de l’intérêt de l’enfant lorsque le prénom, «seul ou associé aux autres prénoms ou au nom, lui paraissent contraires à l’intérêt de l’enfant ou au droit des tiers à voir protéger leur nom de famille, l’officier de l’état civil en avise sans délai le procureur de la République [qui] peut saisir le juge aux affaires familiales». Et nous nous rendons compte d’une chose : l’employé de mairie connaît les prénoms français traditionnels (et leurs orthographes) ainsi que les mots du vocabulaire. Il est dès lors à même de dénoncer une association de prénoms incongrue. L’association «Mégane Renaud» l’interpelle parce qu’il la comprend. Alors il saisit le procureur qui la comprend aussi. Mais pour le reste ? Connaît-il les prénoms étrangers et le vocabulaire étranger ? Quelle position doit-il adopter concernant des prénoms qui ont un sens curieux voir injurieux en français voir même en langue étrangère ? Les prénoms d’origine turque comme «Tamer», «Pinar», «Mert», «Sadik» en sont que des exemples parmi d’autres. Des parents peuvent aujourd’hui en France choisir n’importe quel prénom (français ou étranger), voire n’importe quel mot pour désigner leur enfant, mais le contrôle de l’agent communal préposé à l’état civil paraît totalement dérisoire lorsque le choix est effectué par des parents étrangers. Le service de l’état civil paraît tout accepter. Comment pourrait-il faire autrement ? Ne vaudrait-il pas mieux, dans la mesure où l’enfant français est amené à vivre en France (et surtout aller à l’école), ne pas lui donner un prénom dont l’assonance ou l’orthographe sont ridicules ou révèlent une grossièreté en langue française ou en langue étrangère ? Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
07 TURQUIE
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
La Fondation des journalistes et des écrivains condamne les pressions du pouvoir sur la presse Dans le débat sur la liberté de la presse en Turquie, une position importante a été prise par la Fondation des journalistes et des écrivains. Dans un communiqué, celle-ci dénonce explicitement les pressions que des groupes économiques et politiques, y compris le gouvernement, exercent sur la presse turque.
On le sait, la presse va mal en Turquie. Dans ce contexte critique pour les journalistes turcs, la position historique prise par la Fondation des journalistes et des écrivains (GYV) a été vécue comme un soulagement. Celle-ci a appelé le gouvernement à accélérer les réformes en faveur de la liberté dans le domaine des médias et à aligner ses lois avec les normes européennes afin d’écarter les obstacles à la liberté d’expression et à celle de la presse.
Combattre les pressions économiques et politiques
La GYV a publié un communiqué mercredi 17 avril sur les débats récents concernant la liberté de la presse en Turquie dans lequel elle fait part de ses préoccupations et de ses recommandations sur le sujet : «Le fait de favoriser des développements incompatibles avec la liberté de la presse au détriment des efforts déployés pour démocratiser la Turquie détériore l’image du pays au niveau international. La loi sur la presse, la loi contre le terrorisme et le Code pénal turc devraient s’aligner avec les lois inter-
nationales et la Convention européenne des droits de l’Homme (ECHR)». La GYV évoque également les pressions exercées sur les médias qu’elle désapprouve fortement. «Toute pratique telle que la pression politique, les relations d’affaires et l’autocensure constituant un obstacle à la liberté de la presse est antidémocratique et inacceptable. Les affaires commerciales et les liens entre le gouvernement et les propriétaires de médias ne devraient pas entraver la liberté de la presse», ajoute le communiqué de la GYV. «Les journalistes devraient adopter une position défendant la dignité et les principes de la profession», rajoute la GYV, en précisant que la liberté de la presse ne pourrait exister que grâce à une position démocratique des politiciens et des médias.
Des démissions inquiétantes
Ce communiqué a été bien accueilli par les médias, en particulier par le journaliste et ancien combattant, Hasan Cemal, licencié du quotidien Milliyet en mars dernier. Le journal avait refusé de publier l’un de
La Fondation des journalistes et des écrivains a appelé le gouvernement à accélérer les réformes en faveur des médias.
ses articles dans lequel Cemal critiquait la relation entre les médias et le gouvernement. Une controverse avait eu lieu entre ce même journaliste et Recep Tayyip Erdogan, lorsque Milliyet avait publié le procès-verbal secret d’un meeting entre le leader du PKK et les députés kurdes début mars. Autre polémique, Amberin Zaman, chroniqueuse d’Habertürk et correspondante turque de The Economist s’est séparée du quotidien turc à la demande du propriétaire du journal. Sa
démission a suscité beaucoup de réactions sur les réseaux sociaux et a été vue comme un viol de la liberté de la presse. La GYV a été fondée en 1994 grâce au président honoraire, Fethullah Gülen, intellectuel turc musulman respecté et connu pour ses enseignements du service (Hizmet), de la tolérance et du dialogue. Depuis sa fondation, la GYV défend la démocratie, la pluralité, la paix et l’art de vivre ensemble notamment grâce à l’organisation de conférences.
Ankara va devenir un centre de production pharmaceutique Le ministre des Sciences, de l’Industrie et de la Technologie, Nihat Ergün, a annoncé jeudi 18 avril que le gouvernement travaillait sur un plan d’action en vue de faire de la Turquie un centre de production pharmaceutique. Cette initiative permettrait de réduire l’importation de médicaments étrangers contribuant au déficit des transactions dans le pays. Nihat Ergün a déclaré que les études sur le plan d’action étaient presque achevées et que ce dernier serait bientôt soumis à la Commission de coordination écono-
mique turque (EKK). La recherche et le développement de nouvelles molécules pourront avoir lieu au sein même du pays. Le ministre a précisé que le secteur pharmaceutique exporte l’équivalent de 700 millions de dollars de biens alors qu’il importe l’équivalent de 4,5 milliards de dollars : «Le domaine pharmaceutique fait partie des secteurs qui connaît le plus gros déficit. Il est encore temps pour ce secteur de s’améliorer dans les domaines de l’innovation, de la recherche et du développement ainsi que dans celui de la valeur ajoutée».
LE PKK A QUITTÉ LA CÔTE EST DE LA MER NOIRE Comme prévu dans l’accord de à ce que le Parlement turc fasse passer paix lancé par le gouvernement une loi pour garantir un retrait des turc, le Parti des travailleurs du Kurdis- membres du PKK en toute sécurité. tan (PKK) principalement basé dans la région Est de la Mer Noire, s’est retiré d’après le quotidien Sabah qui a dévoilé l’information dimanche. Un groupe de 30 terroristes du PKK qui étaient actifs dans les provinces de Tokat, Sivas, Gümüshane, Samsun, Ordu et Giresun ont commencé à partir de la région par petits groupes. Ils se sont dirigés vers la province de Dersim. Les membres du PKK craignent cependant d’être attaqués par les forces de sécurité turques et sont réticents à l’accord les obligeant à quitter le pays sans armes. Pour les rassurer, les députés du BDP ont demandé
08 EUROPE Focus sur la scolarité des enfants d’immigrés au Royaume-Uni
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
En Grande-Bretagne, les établissements défavorisés cumulent souvent handicaps sociaux et public d’élèves issus de l’immigration. Pour autant, comme l’illustre l’exemple de la Bonner Primary School, à Londres, ces écoles ont parfois les ressources pour se hisser au dessus de la moyenne nationale britannique. les écoles qu’à la proportion d’élèves parlant une langue différente à l’école et à la maison. Malgré ces statistiques loin d’être réjouissantes, un pourcentage élevé d’écoliers issus de l’immigration au sein d’un même établissement ne se traduit pas forcément par un niveau scolaire faible. Zaman s’est entretenu avec Martin Tune, directeur de l’école primaire Bonner Primary School située dans le district de Tower Hamlets à Londres. Cette école est un modèle d’excellence car ses résultats scolaires sont au-dessus de la moyenne nationale depuis 14 ans, bien qu’environ 80 % des enfants ne soient pas d’origine britannique et que 50 % d’entre eux parlent une autre langue que l’anglais à la maison. À noter que les résultats scolaires de l’école ne sont jamais descendus en-dessous de 90 % La Bonner Primary School, de réussite pendant environ 8 ans alors que la modèle d’excellence Pourtant, les faibles résultats scolaires de ces moyenne nationale est de 80 %. Le succès de élèves issus de l’immigration sont liés davantage l’école repose notamment sur son attitude très à la concentration de handicaps éducatifs dans positive envers ses élèves et leurs capacités.
SAIDA TANNOCK D’après un rapport datant de septembre 2012 portant sur une étude comparée de la scolarité dans différents pays, la Grande-Bretagne comprend un nombre important d’élèves issus de l’immigration scolarisés dans des établissements défavorisés. En effet, selon les chiffres de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), 80 % des enfants de familles d’immigrants au RoyaumeUni sont scolarisés dans des écoles où de nombreux autres écoliers issus de l’immigration sont inscrits et 75 % d’entre eux sont scolarisés dans des établissements où un grand nombre d’entre eux parlent une langue différente à la maison.
Certaines écoles britanniques valorisent l’héritage culturel des enfants issus de l’immigration.
Un suivi personnalisé des élèves en difficulté
La Bonner Primary School propose ainsi un soutien individuel pour les élèves qui ne parlent pas bien anglais ainsi qu’une aide à la traduction lorsque cela est possible, mais aussi un programme d’acquisition de vocabulaire et une immersion totale grâce aux leçons quotidiennes en salle de classe. Martin Tune souligne qu’aujourd’hui, de plus en plus d’élèves issus de
l’immigration parlent anglais au détriment de leur langue maternelle. L’institution constitue un véritable modèle pour les autres écoles car son but premier est de reconnaître et valoriser les points forts de chaque jeune tout en leur donnant confiance. Sa mentalité et son cadre amènent à des résultats scolaires inattendus dans des circonstances pourtant vues comme négatives sur la réussite scolaire.
10 INTERNATIONAL
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Le Parlement israélien discute du «génocide» arménien Le quotidien israélien Haaretz a rapporté lundi que la Knesset, nom du Parlement israélien, a discuté du massacre arménien de 1915, à l’occasion d’une session consacrée à ce sujet. À noter qu’une délégation israélienne se trouvait à Ankara pour parvenir à un compromis avec la Turquie concernant les indemnisations des familles des victimes du Mavi Marmara. Une délégation du conseiller israélien à la Sécurité nationale, Yaakov Amidror et celle du sous-secrétaire turc du ministère des Affaires étrangères, Feridun Sinirlioglu, se sont rencontrées à Ankara. Leurs discussions pourraient se conclure par un retour des ambassadeurs entre les deux pays et sur d’autres changements diplomatiques. Alors que les efforts
Le Parlement israélien a parlé du «génocide» arménien à la veille du jour de sa commémoration le 24 avril.
RETRAITE
FRANCE
BREVES ECO
En un an, 12 % de CDI en moins
Les déclarations d’embauches en contrat à durée indéterminée ont chuté de 6 % au premier trimestre 2013 par rapport au trimestre précédent. Sur un an, le repli atteint 12,7 % selon des données publiées mercredi par l’Acoss, la caisse nationale des Ursaaf. Au total, 5,3 millions d’embauches (hors intérim) ont été déclarées au cours du premier trimestre, dont 13,5 % en CDI, 18 % en CDD supérieurs à 1 mois et 68,5 % en CDD de moins d’1 mois. Le recul est davantage marqué dans les entreprises de 20 salariés ou plus, et plus modéré dans les très petites entreprises.
Les inégalités se creusent
Une étude publiée mercredi 24 avril par l’Insee bouscule de nombreuses idées reçues à l’heure où se profile une nouvelle réforme des retraites. Elle démontre que le niveau de vie moyen des plus de 65 ans a augmenté «au même rythme» que celui des personnes d’âge actif entre 1996 et 2009. A 1.877 euros par mois en moyenne, il se situe aujourd’hui «à un niveau proche». L’étude met aussi en lumière l’extrême diversité des situations personnelles au sein même des retraités. C’est aujourd’hui un sujet majeur puisque le gouvernement envisage de mettre à contribution une partie des seniors pour rétablir l’équilibre financier du système des retraites et pour financer la dépendance.
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pour rétablir les liens entre les deux ex-alliés se sont accélérés, le Parlement israélien a donc parlé du «génocide» arménien à la veille du jour de sa commémoration le 24 avril. «Les membres de la Knesset devront décider entre les avantages qu’offre la relation stratégique avec la Turquie et le devoir moral de ne pas ignorer le génocide arménien qui a eu lieu au cours du siècle dernier», a déclaré lundi au Parlement le député et ancien président de la Knesset, Reuven Rivlin, à une délégation turque. «Je pense qu’en tant qu’êtres humains et juifs, nous ne devons pas ignorer les tragédies des autres nations et devons continuer à agir ainsi, indépendamment de notre relation amicale avec la Turquie», a-til ajouté.
Combats entre le Hezbollah et les insurgés syriens Les forces syriennes et le Hezbollah libanais ont attaqué samedi 20 et dimanche 21 avril des positions rebelles de part et d’autre de la frontière, où les combats ont été d’une intensité sans précédent depuis le début de la guerre civile, a-t-on appris de sources syriennes et libanaises. Au moins deux localités tenues par les insurgés, qui sont pour la plupart de confession sunnite, sont tombées dans la région d’Al Koussaïr. Les violences interconfessionnelles s’y sont multipliées la semaine dernière, ce qui a fait craindre une irruption du Hezbollah chiite dans le conflit. Samedi, plusieurs roquettes se sont abattues à Hermel, bastion du mouvement pro-iranien situé dans la plaine de la Bekaa. Elles n’ont pas fait de victimes, mais aucun tir n’avait encore été signalé aussi loin de la frontière. Un milicien du Hezbollah a par ailleurs été tué à Zita, ville frontalière qui se trouve côté
Le Hezbollah libanais a attaqué des positions rebelles de part et d’autre de la frontière avec la Syrie.
syrien, rapportent des habitants. Les forces gouvernementales, qui ont cédé beaucoup de terrain ces derniers mois, ont repris l’offensive récemment dans le Centre et le Nord. Lundi 22 avril, l’opposition a signalé qu’au moins 109 Syriens ont été tués et plus de 400 autres ont sans doute subi le
même sort dans un quartier périphérique de Damas tenu par les rebelles. Dans un communiqué commun, le commandement rebelle de Koussaïr et le Front al Nousra, qui se réclame d’Al Qaïda, promettent de «porter la bataille au Liban» si l’offensive soutenue par le Hezbollah se poursuit.
Pervez Musharraf comparaît pour le meurtre de Benazir Bhutto L’ex-président pakistanais Pervez Musharraf, placé en résidence surveillée depuis son retour d’exil, a comparu mardi 23 avril pour la première fois devant un tribunal antiterroriste pour son rôle présumé dans le meurtre de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto. M. Musharraf, rentré au Pakistan à la fin mars après quatre ans d’exil, est arrivé sous escorte policière au tribunal de Rawal-
millions
pindi, siège de l’armée qu’il a jadis dirigée. Le général à la retraite est accusé d’avoir comploté pour assassiner Benazir Bhutto, tuée par balle le 27 décembre 2007 alors qu’elle menait un cortège suivi par des milliers de ses partisans à Rawalpindi. Plus de cinq ans après ce meurtre qui a traumatisé le Pakistan, personne n’a été condamné. Outre l’affaire Bhutto, Pervez Musharraf est mis en cause pour
le meurtre du chef indépendantiste de la province du Baloutchistan (Sud-Ouest) Akbar Bugti et le renvoi de juges à l’époque où il était au pouvoir. Il devrait échapper à l’inculpation pour haute trahison que réclamaient ses opposants — un crime passible de la peine de mort ou de la prison à perpétuité —, le gouvernement pakistanais ayant annoncé ne pas avoir le mandat de prendre cette décision.
C’est en euros, le montant consacré en 2012 à l’achat des armes à feu et des cartouches par la population turque, d’après l’entreprise industrielle chimique et mécanique turque (MKE).
11 COULISSES DE L’INFO
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Pourquoi parle-t-on plus de Boston que de Bagdad L’attentat de Boston a suscité plus d’intérêt dans la couverture journalistique que des dizaines de morts en Irak.
Au lendemain de l’attentat de Boston, un journaliste d’ Europe 1 constatait dans la matinale que trois morts aux États-Unis suscitent beaucoup plus de couverture journalistique que des dizaines de tués en Irak. Si l’allusion fut ici très brève, le site d’information Oumma.com a consacré un article au sujet qui montre, de façon très intéressante, que les pays les plus touchés par le terrorisme ne sont pas ceux
qui semblent l’être lorsqu’on se contente de suivre les grands médias. Un commentaire posté à la suite du texte accueille pourtant avec surprise les éloges que provoque l’article dans les commentaires précédents. L’auteur explique que l’ «on s’émeut toujours plus face à un événement qui touche des personnes qui nous ressemblent» et qu’Oumma.com non plus ne fait pas exception à ce principe. Cette remarque est
au cœur de la loi de proximité qui intervient dans les choix des sujets journalistiques. Plus le sujet sera proche du lectorat, plus il y a de chances que celui-ci soit intéressé, puisqu’il procédera par identification. Cette proximité peut être géographique, chronologique, sociale ou affective. Dans son livre 150 expériences de psychologie des médias (Dunod), Sébastien Bohler traite de ce principe en reprenant une expérience où
un même incendie tragique est rapporté à des Belges comme s’étant passé en Belgique ou en Angleterre. Les résultats montrent qu’on accorde plus facilement des sentiments proprement humains à des personnes que l’on voit comme proches de soi, et qui, dès lors, suscitent une empathie. Pour l’auteur, les rédactions ne sont pas coupables de ce phénomène, elles ne font que s’y adapter pour «entrer en résonance avec la psychologie de leur public». La plupart des médias et des individus qui dénoncent l’indignation sélective des autres ont eux-mêmes leurs propres sujets de prédilection, en fonction de leurs publics ou identités. Si la pluralisation des sources d’information peut permettre d’équilibrer et de varier les sujets, un travail de remise en question de soi reste nécessaire. Dans un monde globalisé marqué par la proximité de l’autre, tous les médias – les grands journaux aussi bien que les supports communautaires – devraient veiller à lui faire plus de place. La question qui mériterait alors d’être posée est celle de la frontière identitaire, religieuse ou ethnique qui empêche le lectorat de ces médias de s’identifier aux victimes de Bagdad.
12 FAMILLE & SANTE
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Le rhume des foins revient Soupir de soulagement après la venue tardive du printemps. Mais nombreuses sont les personnes à retenir leur souffle : le retour de la chaleur et, avec elle, des pollens est loin d’enchanter les millions de Français allergiques à ces particules aériennes. Le retour du beau temps ne ravit pas tout le monde. Avec les températures printanières soudaines de ces derniers jours revient le redouté rhume des foins. De 10 à 20 % des Français souffrent en effet d’allergies dues aux pollens en suspension dans l’air. Et le changement de température amplifie les risques. «Les allergiques devront être extrêmement vigilants [...], les plantes sont prêtes à polliniser et pourront localement disperser de grandes quantités de pollens», avertit ainsi le Réseau national de Surveillance aérobiologique (RNSA), chargé d’étudier le contenu de l’air en pollen. En une semaine, les arbres ont délivré la même quantité de pollen qu’en trois : cette plus forte concentration de particules allergisantes augmente considérablement les symptômes.
Asthme et éternuements
La côte Atlantique sera, elle, particulièrement touchée par les pollens de chêne et le Sud par les pollens de platane. Lorsque ceux-ci sont présents en de telles quantités, ils sont susceptibles de provoquer des réactions aller-
giques chez des personnes déjà sensibles, mais également chez celles qui ne sont pas prédisposées à ce type d’allergie. Eternuements, pleurs, picotements, asthme. Autant de symptômes gênants, révélateurs d’une réaction allergique aux pollens.
doit être commencée dès l’automne et poursuivie jusqu’à la fin du printemps. Autrefois sous forme de piqûre ou de gouttes, il existe aujourd’hui des comprimés qui habituent le système immunitaire à la présence de pollens.
Des traitements préventifs
Pour lutter contre ceux-ci, il est recommandé d’adopter certaines bonnes habitudes comme de se rincer les cheveux et le visage en rentrant chez soi, d’éviter d’ouvrir les fenêtres la journée ou de se promener en pleine nature lors des fortes chaleurs. Pour atténuer ponctuellement les effets d’une telle allergie, des antihistaminiques et anti-inflammatoires locaux peuvent être prescrits. Les patients les plus sensibles peuvent opter, avec leur médecin, pour une désensibilisation allergénique préventive. Cette longue cure
10 à 20 % des Français souffrent d’allergies dues aux pollens en suspension dans l’air.
14 CULTURE
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Un Empire sur le déclin
Quant à la Longue guerre, les différentes victoires auxquelles elle a mené cachent assez mal le déclin de l’Empire, qui atteindra sous Mehmet III un seuil critique. Durant les treize années de son règne, les Ottomans affronteront une grande coalition européenne menée par la dynastie autrichienne
A lire
des Habsbourg sur un territoire correspondant de nos jours à la Bulgarie, à la Serbie, à l’ouest de la Hongrie et au sud de la Roumanie et de la Slovaquie. En 1595, la principauté de Valachie est occupée et transformée en voïvodie (Etat vassal). Le 7 août, c’est au tour d’Esztergom de tomber sous les coups du Grand Vizir Khodja Sinan Pacha. L’année suivante, cédant à la pression de ses Janissaires, Mehmet III décide de mener son armée en Hongrie, renouant ainsi avec un usage abandonné depuis Soliman le Magnifique. Le 12 octobre 1596, la ville d’Eger capitule au terme d’un siège de trois semaines.
Le 25 octobre, une grande bataille est lancée à Mezökeresztes, qui voit dans la soirée du 26 la victoire des troupes ottomanes, renforcées par un corps spécial de l’armée tatare sous le commandement de Khan Feth Giray, qui tailleront en pièces les forces combinées des Habsbourg et des Transylvaniens. Le traité de paix de Zsitvatorok, signé le 11 novembre 1606 par un Empire ottoman vainqueur, n’en consacre pas moins une défaite stratégique. Loin d’avoir atteint son objectif d’expansion vers l’Ouest (avec, en ligne de mire, la conquête de Vienne), Mehmet III, au prix d’une guerre longue et coûteuse,
CONFÉRENCE Le court règne de Mehmet III (1595-1606) sera marqué par une grande instabilité politique, par une inflation chronique et par des désordres tant civils que militaires.
n’a fait que stabiliser la frontière austro-ottomane en maintenant la Transylvanie hors de portée des armées autrichiennes, et retardé ainsi de quelques décennies la conquête de la Hongrie par les Habsbourg.
De nombreuses exécutions familiales
Pendant ce temps, à Istanbul, les affaires de l’Etat sont aux mains de la mère de Mehmet III, Safiye Sultan, une femme issue de l’aristocratie vénitienne, et qui avait sur son fils, faible et superstitieux, un empire absolu. Un soulèvement du corps militaire des Firaris (spahis anatoliens) contre le pouvoir
de la Validé Sultan, de la mère du sultan, mènera à l’assassinat en avril 1600 de sa dame de confiance et chargée des affaires financières, la fonctionnaire du Palais d’origine judéo-espagnole Esperanza Malchi. Trois ans plus tard, le shah de Perse Abbas Ier profitera de la faiblesse de l’Etat pour s’emparer de la cité ottomane de Tabriz, qui sera finalement prise le 11 octobre. Le 7 juin, dans un accès de fureur, Mehmet III fait exécuter un de ses chefs militaires : Mahmud, son fils aîné. En 1595 déjà, il avait fait exécuter ses 19 demi-frères. C’était le 28 janvier, le lendemain même de son accession au trône...
& à voir...
Chine : un islam éclaté et ultra-minoritaire Ils sont environ 27 millions, soit une infime minorité (2 % de la population chinoise). A cette faiblesse démographique des musulmans de l’Empire du Milieu, s’ajoute l’extrême diversité de leurs «situations minoritaires». Il y a les Hui de la plaine centrale, qui vivent paisiblement leur religion au sein d’un environnement ethnique et religieux très différent, dominé
massivement par les Hans. Il y a les Hui du Zhejiang, qui sont à la recherche de leurs racines. Il y a les musulmans des grandes métropoles économiques de Canton et de Hong Kong, parmi lesquels on trouve aussi bien des Hui de la région que des Ouïghours turcophones venus de l’intérieur du pays et des immigrés indo-pakistanais. L’auteur montre en
L’art du maqâm, système musical basé sur les modes, connaît des déclinaisons sur l’ensemble de l’aire culturelle d’islam, de l’Espagne aux confins de la Chine, en passant par la Turquie, l’Iran et l’Inde. Il est né en Irak, au IXe siècle, sous les Abbassides. Hamed al-Saadi perpétue la tradition du maqâm de Bagdad, une musique à la fois populaire et savante.
conclusion que, loin de subir passivement les contraintes politiques, économiques ou sociales qui pèsent sur elles, les différentes communautés musulmanes de Chine sont actrices de leur propre destin : elles élaborent des stratégies de survie qui varient en fonction des situations, et qui vont de la résistance ou de la fuite à l’adaptation et à la coexistence pacifique.
L’Islam de Chine. Un Islam en situation minoritaire, d’Elisabeth Allès, éditions Karthala, collection «Terres et gens d’Islam», 192 pages, 20 €.
La France et ses musulmans : un siècle de politique musulmane (1895-2005)
Une conférence prononcée par Sadek Sellam, historien de l’islam contemporain, dans le cadre de la réflexion sur le thème «Ethique et comportement du musulman». Le 27 avril à 20:40 ACI Mosquée Othmane 51, rue Octavie 69100 Villeurbanne
EXPOSITION
Mehmet III a retardé la conquête de la Hongrie
Le maqâm de Bagdad
Les 26 et 27 avril à 20:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris
«Il était une fois»
Une soixantaine d’œuvres de l’artiste turc Salih Coskun, dont la plupart sont des créations nouvelles. A la variété des genres et des supports – sculpture, peinture sur toile, collage –, s’oppose l’unité thématique, celle de la formule «Il était une fois». Entrée libre. Jusqu’au 13 juillet Musée des Avelines 60, rue Gounod 92210 Saint-Cloud
Gravures ottomanes
Une sélection de gravures ottomanes datant des XIXe et XXe siècles. Jusqu’au 31 mai Centre culturel Anatolie 77, rue La Fayette 75009 Paris
GALA
Islam des mondes
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Mehmet III était né sous les meilleurs auspices. C’est rien moins que Soliman le Magnifique, – qui marchait alors sur la Hongrie, et à qui on venait d’annoncer la naissance d’un nouvel arrièrepetit-fils en ce 1er juin 1566 –, qui le parera du beau prénom de Mehmet. Troisième du nom, ce treizième sultan de la dynastie ottomane ne saura pas, hélas, se hisser à la hauteur de ses prestigieux ancêtres. Son court règne (1595-1606) sera marqué par une grande instabilité politique, par une inflation chronique et par des désordres tant civils que militaires. Pas moins de douze grands commis de l’Etat se succéderont au poste de Grand Vizir, dont trois – Ferhad Pacha, Khadim Hasan Pacha Sokolli et Yemichdji Hassan Pacha – mourront exécutés. L’akçe, la monnaie d’argent ottomane, qui en 1580 s’échangeait à 60 akçes pour un ducat d’or vénitien, voit sa valeur divisée par deux à l’orée du XVIIe siècle.
CONCERT
Le difficile règne de Mehmet III
AGENDA CULTUREL
Olympiades des cultures franco-turques
Chant, poésie, danse folklorique, sketches, des jeunes de 12 à 17 ans venus de toute la France mettent leurs talents et la richesse de leur diversité culturelle pour célébrer la paix et le dialogue entre les cultures. Une manifestation organisée par l’Institut Méridien, association chargée de la coordination d’associations socio-éducatives et humanitaires, et les centres Etude Plus, spécialistes de l’accompagnement scolaire. Le 28 avril à 14:00 Centre des congrès 50, quai Charles de Gaulle 69006 Lyon
OPINION15
26 AVRIL - 2 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Le regard qu’il faut porter sur la question arménienne Jeudi 24 avril, les événements de 1915 ont été commémorés. Pour le chroniqueur Markar
Esayan, les Turcs doivent revoir leur rapport à cette histoire tragique et adopter une éthique nationale plus équitable. Durant la dernière décennie, nous avons réalisé que nous ne pouvions plus porter le poids des erreurs qui ont été commises durant la constitution de la République de Turquie. La société, qui a patiemment subi ces MARKAR ESAYAN politiques pendant 88 ans, s’est exprimée de façon pacifique et constitue l’actuel gouvernement. Durant la dernière décennie, le pouvoir des autorités tutélaires a décliné et la société est devenue un acteur politique. Aujourd’hui, les politiciens turcs surveillent de près la société au lieu de surveiller l’armée ou la bureaucratie. En outre, ils savent que s’ils ne tiennent pas leurs promesses faites pendant les campagnes électorales, il y aura des conséquences d’ordre démocratique lors des prochaines élections. Les revendications légitimes de la population kurde ont été entendues et l’État a décidé de ne plus nier son identité. Par conséquent, une nouvelle perspective de résolution du problème du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) s’est formée. Les citoyens alevis ont encore de sérieux problèmes.
Les excuses d’Erdogan pour le massacre de Dersim
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L’anniversaire des événements de 1915 a été commémoré et nous n’avons pas pris de mesures sérieuses pour résoudre le problème arménien. Néanmoins, nous pouvons dire que le changement de perception de l’État vis-à-vis de ces problèmes ainsi que les exigences d’une société devenue plus libérale lors de la dernière décennie forceront les politiciens à adopter une morale et certains principes envers ces problèmes. En fait, la mentalité qui se cache derrière les incidents tragiques qu’ont vécus les Arméniens en 1915 n’est pas réellement différente de celle des massacres et des crimes que l’État a perpétrés contre ses citoyens. Recep Tayyip Erdogan a présenté ses excuses pour le massacre de Dersim au nom de l’État turc, une première dans l’histoire de la République de Turquie. Et grâce aux procès en cours sur les coups d’État, le rôle même de l’État dans de mystérieux meurtres commis contre les citoyens kurdes est en train d’être exposé. Chaque nouveau dossier
alevis et kurdes est inacceptable, a-t-elle une raison légitime d’exécuter des Arméniens ? Est-ce seulement possible ? Bien sûr que non. Aujourd’hui, il est impossible de nier le fait que les événements de 1915 font partie de la même Partager la responsabilité histoire et que les Arméniens de ces drames ayant péri dans les incidents sont Nous avons alors compris que les victimes de la même mentalité. histoires à la fois des coups d’État Nous ne devrions pas refermer le militaires du 27 mai 1960 et du sujet en accusant uniquement le 12 septembre 1980 et du coup Comité Union et Progrès (CUP) d’État militaire postmoderne du et le despotisme kemaliste, exacte28 février 1997 ainsi que des perment comme nous sonnes tuées lors du l’avons fait pour massacre de Dersim les actes illégaux ou condamnées à de l’État perpétrés mort par les Tribucontre les Kurdes, naux d’indépenles alevis et les mudance (İstiklal Mahsulmans. Parce que, kemeleri) ne sont «Nous n’avons pas quand les droits des pas exactement les pris de mesures Kurdes, des alevis et mêmes que ce que sérieuses pour des musulmans ont nous dit l’histoire officielle de l’État. résoudre le problème été violés, certains droits dont ils jouisJe dois donc poser arménien» saient nous ont été les questions suidonnés. Par exemple, lorsque les vantes : pourquoi pensons-nous femmes voilées ont été évincées de que les faits évoqués par l’histoire la sphère publique et que leur droit officielle de l’État concernant les au travail a commencé à être nié événements de 1915 n’ont pas été en tout lieu, leurs postes ne sont déformés ? Pourquoi la structure pas restés vacants. Nous avons profonde de l’État, dont le meurtre bénéficié de plus d’opportunités de ses citoyens musulmans, ou témoin montre que la structure sous-jacente de l’État que nous connaissions se trouvait derrière les crimes commis contre certaines branches de la société.
‘‘
en violant les droits des femmes voilées.
Ethique nationale
De même, nous avons joui des mêmes droits que les Kurdes, les femmes et les pauvres qui se trouvaient parmi nous. En d’autres termes, nous avons tous besoin de partager la responsabilité de ces sinistres incidents. Bien sûr, nous ne sommes pas directement liés aux personnes qui ont commis ces crimes. Nous ne pouvons être blâmés pour cela. Cependant, nous ne pouvons pas faire comme si ces incidents ne s’étaient jamais produits. Il en va de notre responsabilité de respecter et protéger les droits de chacun en évaluant le passé et en garantissant des compensations pour les dommages. Cette responsabilité requiert que nous adoptions une position éthique en défendant les droits de toutes les branches de la société et en s’assurant que justice sera rendue. À mon avis, c’est ainsi que nous devrions percevoir les événements de 1915. m.esayan@todayszaman.com
JO 2020 : les atouts de la candidature turque Istanbul, Madrid et Tokyo n’ont plus que quelques mois pour convaincre le Comité international olympique de leur capacité à accueillir les JO 2020. Avec un budget de 19 milliards d’euros pour financer stades et infrastructures de transport, la Turquie dispose d’atouts sérieux. SOPHIE SOUCHARD PARIS Le 27 mars dernier, la commission d’évaluation du Comité international olympique (CIO) concluait son inspection de la candidature d’Istanbul aux JO 2020 sur une «excellente impression». Pour sa 5e candidature, la ville turque dispose en effet de sérieux avantages face à ses deux concurrentes, Madrid et Tokyo. Le dynamisme économique du pays rend cette candidature particulièrement crédible alors que le Japon est sorti de justesse de la récession fin 2012 et que l’Espagne s’enlise de plus en plus dans la crise. Avec plus de 19 milliards de budget pour accueillir les Jeux 2020, la Turquie envisage des dépenses 5 à 10 fois supérieures à celles des autres candidats.
Un troisième aéroport sera construit
Istanbul a l’ambitieux projet de créer sept noyaux principaux dans la ville répartis en quatre zones et reliés par un réseau routier spécialement dédié aux JO. Stades, centres d’entraînement, installations sportives, villages olympiques, mais aussi aménagements
forestiers et paysagers. Autant d’infrastructures dont la construction est prévue d’ici 2020. Un troisième aéroport sera construit, qui ambitionne de devenir d’ici 2018 le plus grand du monde avec une capacité de 150 millions de passagers par an.
Une révolution des transports
3.500 km de routes et de grandes artères, deux lignes de trains légers, une ligne ferroviaire de banlieue de 72 km, un système d’autobus rapides de grande capacité, quatre lignes de métro. Malgré des infrastructures déjà nombreuses, le transport reste le point à améliorer. Un troisième pont sur le Bosphore et un tunnel reliant l’Europe et l’Asie sont également au programme. De nouvelles lignes de métro vont être construites : le projet Marmaray prévoit ainsi d’améliorer et de convertir en lignes de métro les lignes ferroviaires de banlieue déjà existantes afin de connecter rive européenne et asiatique. Ce chantier gigantesque permettrat-il au candidat stambouliote d’obtenir l’accueil des JO 2020 ? C’est le 7 septembre que le CIO annoncera le vainqueur définitif.
Pour sa 5e candidature, Istanbul dispose de sérieux avantages face à ses deux concurrentes, Madrid et Tokyo.