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La Turquie attend toujours sa marque de voiture
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Plus de deux ans après que le gouvernement a annoncé la création d’une marque de voiture nationale, la Turquie n’est toujours pas prête de voir s’accomplir cet objectif ambitieux. RECONOMIE 12
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Le football turc n’a pas pour habitude de garder dans la durée ses coaches. Mais les résultats encourageants sur la scène européenne incitent les clubs turcs à les conserver.
SANTE
SPORT
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La Süper Lig veut garder ses entraîneurs
Bien manger pour mieux dormir L’alimentation a une influence directe sur la qualité du sommeil. Mais jusqu’où les aliments ont-ils une incidence sur notre repos ? Et lesquels privilégier pour mieux dormir ?
17 - 23 MAI 2013 N° 265
Attentats de Reyhanli : à qui profite le crime ? Après le double attentat qui a frappé la localité de Reyhanli, en Turquie, et qui a fait une cinquantaine de morts, les soupçons se sont vite portés sur Damas. Neuf ressortissants turcs ont été arrêtés et le groupe d’extrême gauche Acilciler, dont le chef réside en Syrie, est sur la sellette. R TURQUIE 07 EDITO
Eviter à tout prix l’escalade r02
OPINION
Que peut faire Ankara contre Damas ? r15
Le droit des pères divorcés en question En haut d’une grue ou sur la terre ferme, nombreux sont ces pères qui revendiquent au grand jour le droit de vivre avec leurs enfants. Très souvent, la garde lors du divorce est accordée à la mère. Au nom de la parité, de plus en plus de pères divorcés dénoncent cette inégalité parentale. R SOCIETE 03
Les Ottomanes parlaient aussi de mode
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Les débats sur la mode islamique, qui a du mal à se positionner entre religion et séduction, ne sont pas si récents. On les retrouvait déjà dans les revues pour femmes à la fin de l’Empire ottoman. RTURQUIE 08
Le casse-tête des mineurs sans-papiers. rSOCIETE 05
Lisbonne et Amsterdam soutiennent l’adhésion turque à l’UE. rEUROPE 09
02 FRANCE EDITO LA REDACTION
Eviter à tout prix l’escalade Le double attentat qui a frappé la Turquie à Reyhanli est, on ne le répétera jamais assez, un vrai drame national. De par son nombre de victimes, une cinquantaine, il est également la plus grave des attaques terroristes subie par Ankara sur son sol. Pour les autorités turques, il ne fait aucun doute : la main de Damas est derrière ce crime. La thèse d’une implication syrienne est dans tous les esprits, ce qui n’est pas surprenant et reste tout à fait possible. Pourtant des interrogations subsistent. Les activistes arrêtés sont tous Turcs ! D’après la presse nationale, un groupe marxiste-léniniste prénommé Acilciler et dont le chef résiderait en Syrie, aurait servi les intérêts de Damas. C’est précisément ce point qui soulève des questionnements. Quel intérêt Assad pouvait-il avoir à commanditer un double attentat qui aurait eu comme conséquence directe le durcissement et l’élargissement du cercle de ses opposants ? Les tenants d’une intervention militaire contre son régime ne pouvaient que voir renforcés leur position, dans cette option. Par ailleurs, comme le souligne le chercheur Didier Billion interrogé par Zaman France, la rapidité avec laquelle les responsables de ces attaques ont été arrêtés, ce qui implique qu’ils étaient surveillés par les services de renseignement turc, est étonnant et commande la prudence. Il est encore trop tôt pour savoir qui a planifié ces attaques. En revanche, les objectifs sont nettement plus évidents à saisir. Quels qu’ils soient, ces auteurs espèrent deux choses : déstabiliser la Turquie et provoquer une escalade militaire dans le conflit syrien. Il est donc nécessaire et indispensable que les autorités turques évitent ce piège qui leur est tendue. La position turque est connue : Ankara veut la chute du régime d’Assad mais s’interdit d’intervenir seule en espérant une action de l’OTAN sous mandat international, avec dans l’attente, un soutien actif des opposants syriens. Sauf que rien n’indique que l’OTAN franchira le Rubicon syrien et la Turquie pourrait se retrouver durablement seule face à un régime qui est tout sauf idiot. Reste enfin à savoir jusqu’où ira la patience des Turcs, de plus en plus inquiets face à l’afflux de réfugiés syriens sur leur territoire, 400.000 à présent ! Pour les Turcs, comme pour les Syriens, l’avenir reste donc plus que jamais incertain.
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Logement : Duflot revoit à la baisse ses ambitions Une promesse difficilement atteignable pour le gouvernement. L’objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d’ici 2017 sera compliqué à tenir en raison de la crise mais doit être maintenu, a déclaré lundi dernier Cécile Duflot, la ministre du Logement, dans un entretien à Reuters. «On souhaite garder ce cap, même si dans le contexte de crise cela apparaît très ambitieux», a précisé Cécile Duflot. Le nombre de mises en chantier a chuté de 11,2 % au premier trimestre 2013 par rapport à la période correspondante de 2012. Les constructions neuves sont passées sous le seuil de 300.000 cette année. Cependant, la ministre voit dans l’augmentation de 5,5 % des permis de construire enregistrée au premier trimestre un «frémissement» de bon augure. «Le secteur de la construction est vraiment en crise mais c’est un premier indice d’embellie», dit-elle.
Mettre sur le marché les logements vacants
Pour enrayer la crise du logement, elle parie aussi sur la mise sur le marché locatif d’au moins un million d’habitations individuelles vacantes, sans toutefois fixer de délai précis. Le nombre de logements individuels vacants en France, hors résidences secondaires, est
L’objectif de 500.000 logements neufs construits par an en France d’ici 2017 sera compliquée à tenir pour le gouvernement.
évalué entre 2,5 et 3,5 millions, précise la ministre. «Mon obsession est de remettre sur le marché ces logements vacants. J’ai un objectif qui est d’arriver à en récupérer au moins la moitié à terme», explique Cécile Duflot. Pour inciter les propriétaires à remettre ces logements sur le marché locatif, le gouvernement a renforcé l’application de la taxe sur les logements vacants. Depuis le 1er janvier, cette taxe est appliquée dans près
d’une trentaine d’agglomérations de 50.000 habitants et plus. Elle s’applique désormais aux logements inhabités depuis plus d’un an (au lieu de deux auparavant). Le gouvernement mise également sur la transformation en locaux d’habitations de bureaux vacants. Il y en aurait environ cinq millions de mètres carrés en France. Le coût de cette transformation «peut aller de 1.000 euros jusqu’à 4.000 euros le m2», précise Cécile Duflot.
La septième édition d’une course à pied pour les femmes âgées de plus de 50 ans a été organisée par la municipalité de Pursaklar dimanche dernier, à l’occasion de la Fête des mères, afin de promouvoir le sport.
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...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Hausse des abus sexuels sur les enfants turcs
A Bradford, en Angleterre, une petite communauté juive de trente personnes a vu sa synagogue sauvée par des musulmans de la même ville. Construite en 1880, l’édifice religieux, remarquable de par son architecture mauresque et victorienne, était sujet à l’érosion et menacé de fermeture. Face à cette situation, les représentants
La pédophilie fait partie aujourd’hui des délits sociaux qui préoccupent la Turquie. La semaine dernière, la gendarmerie a arrêté sept personnes dans la province d’Elazig après avoir découvert qu’une adolescente avait été victime d’abus sexuels par certains habitants de son village, dont son frère. Les plaintes pour agressions sexuelles ont augmenté de 400 % au
de la communauté musulmane se sont mobilisés avec les autorités de la ville afin d’organiser une levée de fonds pour s’assurer que ce lieu de prière en péril reste «un espace sacré pour les générations futures». En recueillant 2.000 livres sterling (environ 2.400 euros), les musulmans ont ainsi contribué à sauver la synagogue.
cours des neuf dernières années. «Avec la loi actuelle, une personne peut être condamnée de trois à huit ans de prison pour agression sexuelle. Si la durée d’incarcération était augmentée, les viols envers les enfants seraient moins nombreux», a déclaré l’avocat Emrullah Beytar. «Aucun procureur n’est spécialisé dans la pédophilie en Turquie», a-t-il ajouté.
NOUVELLE
Des musulmans sauvent une synagogue en Grande-Bretagne
03 SOCIETE
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17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
«La récession est surtout dans les familles françaises» Le centriste François Bayrou a réclamé mercredi l’unité nationale en France, entrée officiellement en récession pour la première fois depuis quatre ans, sur RMC et BFMTV.
Les droits des pères sont-ils vraiment respectés ? En haut d’une grue ou sur la terre ferme, nombreux sont ces pères qui revendiquent au grand jour le droit de vivre avec leurs enfants. Très souvent, la garde lors du divorce est accordée à la mère. Au nom de la parité, de plus en plus de pères divorcés dénoncent cette inégalité parentale.
SOPHIE SOUCHARD PARIS Le mouvement des pères en colère a pris son envol. En février dernier, un père était juché en haut d’une grue à Nantes, puis c’était à Evry en mars. Et récemment, jeudi 9 mai, c’était la cathédrale d’Orléans, où quatre papas s’étaient retranchés, le dernier n’en était descendu que samedi dernier. C’est un véritable «printemps des pères» qui s’est amorcé ces derniers mois. Que revendiquent ces hommes ? Simplement de voir leurs enfants. Dans la législation, l’égalité entre les parents est pourtant garantie : chacun conserve son autorité parentale même après une séparation. Mais dans les faits, bien souvent le divorce menace la relation père-enfant. Dans 75 % des cas la résidence principale des enfants est ainsi attribuée à la mère, 8 % au père et 16 % aux deux parents, en résidence alternée. Dans la grande majorité des cas, le père jouit donc d’un seul droit de visite et d’hébergement réduit à un weekend sur deux et la moitié des vacances scolaires.
Des stéréotypes sexistes
«La loi aujourd’hui ne garantit pas vraiment l’exercice conjoint de l’autorité parentale», dénonce Stéphane Ditchev, secrétaire général de la Fédération des mouvements de la condition paternelle (FMCP) dans un entretien à Zaman France. Relevant une inégalité majeure : «Comme l’enfant est
confié dans la grande majorité des cas à la mère, le fossé se creuse avec le père». Le défenseur des droits des pères explique cela par la persistance de «stéréotypes complètement déséquilibrés selon lesquels seule la mère est capable d’apporter l’amour, les soins, l’éducation. Le père étant celui qui apporte l’argent». Olivier Besida, chargé de la délégation parisienne de SOS Papa, signale lui aussi l’existence d’un «droit coutumier» en faveur de la maman, qui s’ancre dans une «vision hyper traditionnaliste» de la famille. En février dernier, un père s’était retranché en haut d’une grue à Nantes afin de réclamer un droit de visite pour son fils.
Garantir la résidence alternée
Les associations réclament avant tout l’affirmation du «principe d’égalité et de parité dans tous les domaines» en garantissant «la résidence alternée de plein droit». «Cela devrait être un droit pour l’enfant de pouvoir garder ses deux parents», assène M. Ditchev. SOS Papa revendique plus de transparence des audiences devant les juges familiaux, qu’elles soient «filmées et diffusées sur un site internet public», pour éviter toute dérive. Et la FMCP va jusqu’à réclamer la déjudiciarisation du divorce, dénonçant «un système très oppositionnel, qui laisse peu de place à la négociation». La solution doit se trouver du côté de la médiation familiale, ce «lieu où les parents, bien loin du tribunal, peuvent se poser et reprendre un dialogue».
Une évolution progressive
La sociologue et spécialiste de la famille Agnès Martial relève pourtant quelques ambiguïtés. Soulignant que «si on regarde en amont les demandes formulées par les parents, on s’aperçoit qu’une infime minorité des pères demande la résidence des enfants». Elle rappelle aussi que les papas membres des associations militantes sont «souvent engagés dans des séparations extrêmement conflictuelles», qui sont loin de représenter la majorité des cas. Selon elle, «l’évolution actuelle va plutôt dans le sens de la reconnaissance de la place du père au sein de la famille» mais c’est une évolution «très lente» et «très récente». La loi du 4 mars 2002 notamment «promeut la coparentalité à travers des situations de rési«La loi ne garantit pas vraiment l’exercice conjoint de l’autorité dence alternée en train de se parentale», dénonce Stéphane Ditchev, de la Fédération des mou- banaliser». vements de la condition paternelle.
INAUGURATION
SAMEDI 01 JUIN / 19H Discours d’ouverture
Animation groupe d’enfants de Fameck Groupe Folklorique de GaziAntep (Turquie) Spectacle Sables en mouvements (Veysel Çelikdemir) Cocktail et Fin 21h30 Film d’inauguration - FETIH 1453 «doublage français»
SPECTACLES
DIMANCHE 02 JUIN / 21H Sables en mouvements - Veysel Çelikdemir Groupe d’enfants de Fameck Groupe Folklorique de GaziAntep (Turquie)
CONFERENCE SUR L’EMPIRE OTTOMANE VENDREDI 07 JUIN / 20H
SPECTACLES
SAMEDI 08 JUIN / 21H
3 1 0 2 N I U J 9 0 U DU 01 A E& GO - CITE SOCIAL SALLE VICTOR HU
ORETTE
CENTRE JEAN M
om - info@filmturc.c m o .c rc tu lm .fi w ww
Musique instrumentale turc Goksel Baktagir «Souffles d’Anatolie» Groupe Folklorique Kazakh
MARCHE OTTOMANE
DIMANCHE 09 JUIN / 15H
Marche Ottomane : Mehter (Berlin) Défilé dans les rues de Fameck Lâchers de ballons de la Fraternité et fin du festival
Toute la journée à la Cité Sociale :
Au Centre Jean Morette : Du 01 au 21 juin 2013
Repas des sponsors
Mardi 04 juin à 19 heures Démonstration des arts Exposition de photos manuels turcs (poterie, cuivre, sous verre, calligra- «Couleurs d’Anatolie» Repas des associations phie Ottomane, papier marbré, miniatures)
Mercredi 08 juin à 19 heures
Repas Traditionnel Turc Des projections + Snack de films Pour le publique les 02, 07, 08 juin à partir de 19 heures.
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(voir programmation sur www.filmturc.com)
Consulter notre site web www.filmturc.com pour connaitre la programmation cinématographique LES TARIFS : 5€ par film 10 € le spectacle (ticket film offert) 10 € le repas (ticket film offert)
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03 87 30 22 84 / 06 12 48 85 36
05 SOCIETE Le casse-tête des mineurs sans-papiers
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Tous les ans, 6.000 à 8.000 mineurs isolés étrangers (MIE) arrivent en France, concentrés dans quelques départements français. Ce sont les services de l’Aide sociale à l’enfance (ASE) qui prennent en charge les jeunes sans-papiers. Un casse-tête financier pour les conseils généraux qui doivent financer l’accueil et le suivi de ces adolescents. DALILA BOUAZIZ PARIS Le nombre d’adolescents sans-papiers ne cesse d’augmenter depuis 20 ans. A l’échelle nationale, 6.000 à 8.000 mineurs étrangers, seuls et sans parents, débarquent en France chaque année. Les départements ont pour charge de les accueillir par le biais de l’Aide sociale à l’enfance (ASE). En 2012, ces jeunes arrivaient principalement en Seine-Saint-Denis (800), à Paris (1.800) et en Ille-et-Vilaine (400).
Un défi logistique
Sachant qu’un jeune migrant isolé coûte environ 250 euros par jour au conseil général, – soit plus de 8,5 millions d’euros par an –, la situation est devenue financièrement ingérable. Un défi qui est également logistique : l’Aide sociale à l’enfance n’offre pas assez de places dans les foyers spécialisés. Le gouvernement doit publier prochainement une circulaire sur le sujet afin de mieux répartir
les mineurs isolés étrangers sur l’ensemble du territoire. L’Etat devrait également s’engager à aider financièrement les départements pendant les premiers jours de la prise en charge.
Les raisons de leur venue en France
Issus majoritairement d’Afrique noire, d’Asie, mais aussi d’Europe de l’Est et du Maghreb, ces mineurs n’ont pour la plupart aucun contact avec leurs parents. La sociologue Angelina Etiemble,dans son ouvrage Les mineurs isolés en France, distingue cinq catégories. Les «exilés» : ils fuient une région en guerre, les persécutions ; les «mandatés» : envoyés en Occident par leurs parents pour échapper à la pauvreté et étudier ou travailler pour envoyer de l’argent ; les «exploités» : victimes de la traite (prostitution, vols, mendicité), ils sont contraints au travail clandestin; les «fugueurs» : ils s’éloignent de leur famille ou d’une institution suite à des tensions ou des mauvais traitements ; et enfin, les «er-
L’objectif de ces adolescents est d’être pris en charge avant leur majorité, de poursuivre leurs études et d’obtenir un titre de séjour.
rants» : ils vivaient dans la rue dans leur pays d’origine et ont franchi plusieurs frontières au cours de leur parcours.
Obtenir un titre de séjour
L’objectif de ces adolescents est d’être pris en charge avant leur majorité, de poursuivre leurs études et d’obtenir un titre de séjour.
Sachant qu’un jeune qui arrive avant ses 16 ans peut plus facilement obtenir la nationalité française. «J’ai pris la décision de tenter ma chance en France», explique Amadou Camarra dans Alternatives internationales, un jeune Guinéen arrivé à l’âge de 16 ans. Son père est mort quand il était encore bébé et sa mère est décédée en 2008.
La lecture devient un jeu d’enfant aux Éditions du Nil Paroles de sagesse exprimées avec un humour modéré Les anecdotes de Nasreddine Hodja Les anecdotes de Nasreddine Hodja ont été véhiculées de ville en ville, de pays en pays, et transmises de génération en génération. « Que ceux qui le savent le disent à ceux qui ne le savent pas »… ISBN : 978-975-278-493-2 14 x 21 cm / 148 / 9 € Papier couché
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07 TURQUIE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Attentats : l’implication de Damas «serait une absurdité politique» Après le double attentat qui a frappé la localité de Reyhanli, en Turquie, et qui a fait une cinquantaine de morts, les soupçons se sont vite portés sur Damas. Neuf ressortissants turcs ont été arrêtés et le groupe d’extrême gauche Acilciler, dont le chef réside en Syrie, est sur la sellette. Pour Didier Billion, directeur de recherche et spécialiste de la Turquie à l’IRIS, si l’option d’une implication syrienne est possible, elle serait pourtant illogique et desservirait les intérêts politiques d’Assad.
La crainte des réfugiés syriens
Après l’attentat de Reyhanli, la Turquie a pressé de nouveau la communauté internationale à agir contre le régime de Damas pour parer aux risques croissants de débordement du conflit dans la région.
La Syrie avait-elle intérêt à une implication directe dans des attentats qui ne feraient que renforcer le camp de ses opposants ?
TURQUIE
EUROPE
EN BREF
Les Français sceptiques sur l’UE
Une majorité de Français n’ont désormais plus confiance dans le projet européen qui reste largement soutenu par les Allemands, souligne l’institut Pew Research Center dans une étude annuelle sur les opinions publiques de huit pays membres de l’UE. «Aucun pays européen ne s’est aussi vite découragé que la France (en un an)», relève le centre de recherches indépendant américain, qui a sondé 7.600 ressortissants européens. Alors qu’en 2012, 60 % des Français interrogés par l’institut se disaient favorables à l’UE, ils ne sont plus que 41 % en 2013.
Fin de grossesse pour la greffée Derya Sert
La grossesse de la première femme au monde à bénéficier d’une greffe d’utérus grâce à une donneuse décédée a été interrompue, le cœur de l’embryon ayant cessé de battre. Derya Sert, 22 ans, qui vit à Antalya, était née sans utérus et, après une greffe en août 2011, avait pu être enceinte grâce à une fécondation in vitro. Sa grossesse avait été annoncée en avril. «Il a été mis fin à la grossesse de Derya Sert, l’examen à huit semaines n’ayant détecté aucun battement de cœur de l’embryon», déclare le centre hospitalier universitaire Akdeniz d’Antalya, dans un communiqué.
Didier Billion, directeur de recherche à l’IRIS, Institut des relations internationales et stratégiques.
Effectivement. Sur des pays plus faibles comme le Liban ou la Jordanie, l’hypothèse serait crédible. La Turquie, par contre, est un Etat fort dans la région qui s’est renforcé encore avec le processus de paix mené avec le PKK, même si celui-ci n’est pas achevé. Si l’implication d’Assad était confirmée, ce serait une absurdité politique car cela concourrait à resserrer l’étau contre lui. C’est une logique suicidaire et je pense que le régime syrien est tout sauf suicidaire, il le prouve depuis deux ans. Il n’a aucune raison de prendre des initiatives de type terroriste pour souder les rangs qui sont contre lui. Je suis dubitatif.
FOUAD BAHRI PARIS
Face à ce type d’attentat, quelles sont les Qui se cache derrière ce double atten- options d’Ankara ? En terme déclaratif, le durcissement des tat ?
Il faut être, sur les questions de terrorisme, extrêmement prudent car on n’a jamais tout à fait les éléments qui nous permettent de comprendre précisément de quoi il retourne. La rapidité avec laquelle les autorités turques ont annoncé l’arrestation de neuf militants turcs, qui seraient membres d’un groupe lié à Damas, est surprenante. Ils étaient donc connus des services de renseignement. S’ils étaient liés à Bachar al-Assad, pourquoi étaientils libres de leurs mouvements ? Le devoir de questionnement s’impose. Evidemment au vu de la situation, il y a des probabilités pour que Damas n’y soit pas tout à fait étranger. Cet attentat, quels qu’en soient les commanditaires, montre une exacerbation des tensions politiques sur le dossier syrien.
94.000
mots, mais au-delà, la Turquie n’a pas les moyens de durcir sa politique vis-à-vis de la Syrie. C’est une nouvelle escalade même si les attentats ne modifieront pas la politique turque sur ce sujet. La volonté d’Ankara de passer à un cran supérieur et d’isoler toujours plus le régime d’Assad existe déjà depuis plusieurs mois. Mais la Turquie ne prendra aucune initiative seule.
Vous voulez dire que cette double attaque signe l’échec de la politique turque sur la Syrie ?
Non, ce n’est pas un échec car on ne peut rien faire contre le terrorisme sinon surveiller les groupes terroristes et mener un travail d’enquête ce que fait la Turquie. Si cet attentat est un avertissement politique, la question demeure : à qui profite le crime ?
Depuis l’explosion des deux voitures piégées, qui ont fait une cinquantaine de morts, des manifestations spontanées ont éclaté contre la politique du Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, mais aussi contre les rebelles syriens, accusés d’avoir profité de l’hospitalité accordée aux réfugiés. «On savait qu’un tel attentat allait se produire. Même un enfant de cinq ans pouvait le savoir. Et il va y en avoir d’autres», assure Mehmet, un tailleur à la retraite de 75 ans.
Peur de représailles
Selon lui, les Turcs n’en veulent pas aux civils syriens qui ont franchi la frontière pour fuir les combats et sont, comme la grande majorité des habitants de cette région méridionale de la Turquie, des Arabes sunnites. «Une famille syrienne vit ici», poursuit le vieil homme en pointant du doigt un immeuble. «Ça me rend triste. Ils ont trop peur ne serait-ce que de sortir dans la rue maintenant. Je n’ai rien contre eux. Mais les autres, on ne sait pas qui ils sont». Depuis les attentats, les réfugiés syriens se terrent chez eux par crainte de représailles. «Nous avons peur qu’on nous tienne pour responsables des attentats et qu’on nous attaque. Nous devons nous protéger», explique Mohammed Nouh, arrivé d’Alep il y a deux mois.
Le gouvernement turc a été beaucoup critiqué par la presse et une partie de l’opinion publique turque sur le durcissement de sa position syrienne. Quelles sont les risques politiques pour Erdogan ?
Il n’y a aucun risque politique pour lui. Il est bien installé, il possède une solide majorité même s’il est effectivement très critiqué comme le montrent plusieurs sondages sur sa gestion de la crise syrienne, y compris par ses électeurs qui pensent que la Turquie est trop engagée aux côtés des rebelles. Les Turcs pensent que ce n’est pas militairement qu’on arrivera à arrêter Bachar al-Assad mais politiquement. Mais Erdogan ne modifiera rien car il est trop engagé.
C’est le nombre de morts syriens depuis le début du conflit en mars 2011, selon l’Observatoire syrien des droits de l’Homme.
08 TURQUIE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Les Ottomanes parlaient aussi de mode Le journal réservé aux dames constate que le tchador perd son identité et regrette de voir de plus en plus de femmes se détourner du modèle islamique. Puis, les polémiques prennent progressivement un tournant esthétique, notamment avec le magazine Mehasin (Les beautés) qui apparaît en 1908. C’est la première fois que ce type de support publie des photos, avec même des sous-vêtements féminins. Mais l’embellissement excessif y est critiqué. Certains articles proposent alors de prendre pour modèle la sobriété de la mode anglaise plutôt que la coquetterie française. Cependant, Mehasin ne critique absolument pas les modes vestimentaires occidentales. Au contraire, elles sont même recommandées auprès des femmes turques. C’est d’ailleurs à cette période que s’installe l’idée de devoir suivre la mode.
L’impossibilité de créer une mode ottomane
Les Turques ont été très tôt tiraillées entre leur envie de suivre la mode occidentale et celle de rester fidèles aux traditions ottomanes.
Les débats sur la mode islamique, qui a du mal à se positionner entre religion et séduction, ne sont pas si récents. On les retrouvait déjà dans les revues pour femmes à la fin de l’Empire ottoman. ESRA KESKIN DEMIR ISTANBUL Alors que le secteur de la mode islamique se développe de plus en plus, de nombreuses critiques lui reprochent de céder à une logique de séduction. Celle-ci est jugée incompatible avec l’esprit du voile en islam. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait croire,
ces polémiques ne sont pas si récentes. On les retrouve notamment dans les revues féminines de la fin de l’Empire ottoman, comme Le journal réservé aux dames (Hanimlara Mahsus Gazete), Mehasin ou Le monde des femmes (Kadinlar Dünyasi). Ces femmes ont du mal à se positionner car elles veulent occidentaliser
leurs styles vestimentaires tout en restant fidèles à la tradition ottomane. Leurs préoccupations rappellent ainsi celles de jeunes musulmanes d’aujourd’hui qui veulent suivre la mode sans renoncer aux exigences islamiques.
De la religion à l’esthétique
De 1908 à 1922, soit la deuxième période constitutionnelle, la mode occidentale est surtout critiquée avec des arguments religieux.
L’originalité de la revue Le monde des femmes, qui date de 1913, est qu’aucun homme n’y écrit. Comme dans Le journal réservé aux dames, la question principale qui se pose ici est de constituer une mode ottomane propre. La revue propose même qu’une association soit créée pour défendre cette dernière. Sa mission devait être de se renseigner auprès des historiens à propos des vêtements féminins, de vérifier auprès des médecins les exigences en termes de santé, de proposer à des créatrices de nouveaux modèles, etc. Mais ce projet ne pourra aboutir car, si les influences occidentales sont régulièrement critiquées, les coutumes ottomanes ne le sont pas moins.
Les députés turcs s’entendent sur leurs privilèges Un projet de loi visant à donner de plus grands droits et privilèges aux parlementaires a provoqué une vive controverse parmi la classe politique du pays. Certains politiciens soutiennent cette proposition alors que d’autres s’y opposent fermement. Une proposition de loi étendant les privilèges des députés turcs a été conjointement préparée par quatre partis : le Parti pour la justice et le développement (AKP), le Parti républicain du peuple (CHP), le Parti d’action nationaliste (MHP) et le Parti pour la paix et la démocratie (BDP). Si le texte est approuvé par le Parlement, ils ne paieront plus d’amende et leur véhicule sera prioritaire sur les autres à l’image des ambulances ou des voitures de police. Ils auront également droit à un passeport diplomatique à vie. La loi prévoit aussi que les députés, actuels comme anciens, puissent posséder des armes à feu.
Pas d’augmentation des salaires
La proposition de loi a été soumise au président du Parlement et sera bientôt transmise à une commission. Jeudi 9 mai, le président du Parlement, Cemil Ciçek, s’est exprimé devant les journalistes et a démenti les rumeurs selon lesquelles les députés en auraient profité pour deman-
der des salaires plus élevés. «Cette proposition de loi n’a rien à voir avec les salaires. Les droits des députés deviendront tous les mêmes, c’est tout», a indiqué Cemil Ciçek. Le même jour, Özcan Yeniçeri du MHP, a défendu le projet de loi.
Et la nouvelle constitution ?
Du côté du vice-président du CHP, c’est un autre son de cloche. Ce dernier a en effet critiqué la proposition de loi. «Dans ce pays, les gens travaillent pour avoir un salaire minimum mais des tas de personnes n’ont même pas ce salaire. Dans de telles conditions, je ne trouve pas très approprié que les députés demandent de plus grands privilèges», a-t-il déclaré. Quant au vice-Premier ministre Bülent Arinç, il n’a pas caché son étonnement. En effet, «comment se fait-il que ces quatre partis, qui ont parfaitement réussi à s’entendre sur la proposition de loi, n’arrivent-ils pas à se mettre d’accord sur la nouvelle constitution en cours d’élaboration ?», at-il précisé.
09 EUROPE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Erdogan : Bruxelles n’a plus d’excuses Le 9 mai dernier, le Premier ministre turc a rappelé que la Turquie est plus que jamais déterminée à rejoindre l’UE. Lors de son discours, Recep Tayyip Erdogan a exhorté l’Union européenne à suivre les traces de ses pères fondateurs et à considérer sérieusement l’adhésion de la Turquie. Il a souligné que son pays faisait partie de la famille européenne par son histoire et sa position géographique. Il a également pointé du doigt les pays européens qui ont mis de côté la question de l’adhésion turque au profit de leurs «préoccupations politiques». «Avec la Turquie, l’Europe serait bien plus forte pour faire face aux défis régionaux et mondiaux», a ajouté le leader turc. Le Premier ministre a en outre insisté sur les «réformes politiques et économiques déterminantes» qui ont été adoptées en Turquie dans les 10 dernières années.
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Le musulman du petit écran
Le problème est profond : les journaux s’intéressent plutôt aux mauvaises nouvelles, car on imagine la bonne nouvelle inintéressante ou même ennuyeuse. Pour qu’un événement se retrouve dans les médias, il doit répondre à un
certain nombre de critères, comme le fait de relever de l’insolite, de la nouveauté. Mais dans un contexte où la peur de l’autre est malheureusement en train de devenir la norme, ce genre d’action ne relève-t-elle pas justement de l’originalité ? Cette initiative n’est pas au fond surprenante. Elle le devient quand, comme c’est le cas aujourd’hui en Europe, la connaissance du musulman passe exclusivement par le petit écran. Quand on ne connaît pas celui qui ne nous ressemble pas dans la vie réelle, la télévision ou l’ordinateur devient un prisme déformant, ce qui devient alarmant.
Une information vraie et représentative
La question éthique auquel le journalisme est alors confronté est celle de l’insuffisance du critère de vérité, auquel il faut ajouter celui de la représentativité. Le problème touche l’énorme décalage entre un type d’information dans les médias et la proportion réelle que ce phénomène occupe dans la population. Par exemple, si le salafisme représente 0,25 % de l’islam français, il est très loin d’occuper 0,25 % du paysage médiatique. Il faut se demander ce que deviennent les 99,75 % qui restent, non pas pour parler de la banalité du quotidien des personnes mais pour mettre en valeur la pluralité des projets aussi originaux que porteurs d’espoir.
Les journaux s’intéressent plutôt aux mauvaises nouvelles, car on imagine la bonne nouvelle inintéressante ou même ennuyeuse.
COULİSSES DE L’İNFO
Recep Tayyip Erdogan a rappelé que l’Europe serait bien plus forte avec la Turquie.
Qui s’intéresse aux bonnes nouvelles ? Les musulmans de Bradford, en Angleterre, ont récolté de l’argent pour l’offrir à la communauté juive afin d’empêcher que leur synagogue datant de 1880 ne tombe en ruine. Diffusée dans quelques médias français comme Newsring ou même le site du Crif, l’information n’a pas été reprise par les grands quotidiens. Compte tenu du climat de tension actuel, il semble pourtant indispensable de parler de ce type d’initiative. «Aucun journaliste ne sait plus ce qu’est une bonne nouvelle», disait le Dalaïlama. Des sites se sont pourtant spécialisés sur ce créneau. On peut citer Good Good News, Reporters d’Espoirs, Le blog des bonnes nouvelles ou le service de presse Common Ground qui est aussi l’un de nos partenaires. Ces démarches sont très importantes mais elles ne représentent pas une véritable solution au problème. Il est essentiel que la bonne nouvelle, l’information positive, constructive, soit également présente sur les supports traditionnels. Il faut qu’elle soit visible par ce lectorat habitué aux mauvaises nouvelles.
L’adhésion de Chypre était une «terrible erreur» SELÇUK GÜLTAŞLI L’Union européenne se serait sentie «affreusement trahie» par les Chypriotes grecs. C’est l’expression qu’a employée dans un entretien à Zaman Bernard Bot, ancien ministre des Affaires étrangères néerlandais et soutien de l’adhésion turque à l’UE. Selon lui, le «non» des Chypriotes grecs au plan Annan de 2004 visant à réunifier la République de Chypre et la République turque de Chypre du nord a conduit à une impasse. Bot critique fortement la
position des Chypriotes grecs et affirme que les avoir admis dans l’UE s’est révélé être une «terrible erreur».
Négocier avec la Turquie
Si le plan Annan n’a pas vu le jour, c’est parce que le «non» des Chypriotes grecs, membres de l’UE a prévalu sur le «oui» des Chypriotes turcs qui, eux, n’en font pas partie. Selon Bernard Bot, il aurait été intelligent d’ajouter une clause dans le traité d’adhésion des Grecs chypriotes les obligeant à négocier avec la Turquie et trouver une solution au problème. Concernant l’adhésion de la Turquie à l’UE, l’ancien ministre des Affaires étrangères s’est dit très déçu de l’avancée des négociations. Bernard Bot est pessimiste quant à une entrée prochaine de la Turquie, mais il a toutefois rappelé que son adhésion était «inévitable».
Bernard Bot, ancien ministre des Affaires étrangères néerlandais, s’est dit très déçu de l’avancée des négociations sur l’adhésion turque dans l’UE.
Pour Lisbonne, «les discussions durent trop longtemps Le gouvernement portugais s’est prononcé en faveur d’une accélération des négociations pour l’adhésion de la Turquie à l’UE, a déclaré lundi 6 mai à Lisbonne le Premier ministre Pedro Passos Coelho, lors de la visite officielle du président turc Abdullah Gül. «Le Portugal soutient très clairement les négociations d’adhésion de la Turquie», a déclaré M. Passos Coelho, jugeant que les discussions entamées avec l’Union européenne en 2005 «duraient depuis trop longtemps». «Nous sommes convaincus que l’accélération de ces négociations serait une bonne nouvelle pour la Turquie comme pour l’Europe», a-til souligné. «Je voudrais remercier le Portugal pour son soutien aux négociations d’adhésion (...) et pour avoir toujours soutenu
Le Premier ministre Pedro Passos Coelho avec le président turc Abdullah Gül.
cette position», lui a répondu pour sa part le chef d’Etat turc. «Le processus d’adhésion doit se poursuivre, la Turquie est un allié de l’Europe», a ajouté M. Gül.
10 INTERNATIONAL e Sharif remporte sa 3 élection au Pakistan 17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
La lutte contre la corruption sera le principal défi de Nawaz Sharif.
C’est un retour triomphal. Après avoir été renversé par les militaires en 1999, emprisonné puis contraint à l’exil, Nawaz Sharif remporte les législatives pakistanaises qui ont vu la victoire de son parti la Ligue musulmane (PML-N, opposition). L’ancien Premier ministre, qui récupère pour la troisième fois les rênes du gouvernement, a revendiqué samedi la victoire de sa formation, quelques heures après la fermeture des bureaux de vote et alors que seuls des résultats partiels étaient disponibles. Le parti de Sharif pourrait compter 130 élus et peut-être même atteindre la majorité absolue
de 137 députés avec l’appoint d’indépendants et de petits partis.
«Un homme qui a changé»
Le Parti du peuple pakistanais (PPP) du président Asif Ali Zardari, veuf de l’ex-Premier ministre Benazir Bhutto, est le grand perdant de ce scrutin après avoir exercé le pouvoir pendant cinq années. Le PPP, crédité pour l’instant de 19 sièges, est devancé par le Tehrik-i-Insaf (PTI) de l’ancien joueur de cricket Imran Khan, nouveau venu, qui compte déjà 21 élus. Les violences, qui ont précédé le scrutin, n’ont pas dissuadé les 86 millions d’électeurs de se rendre aux urnes puisque la
participation s’est élevée à 60 %. La victoire annoncée de Sharif récompense la patience dont l’exchef du gouvernement a su faire preuve quand il était dans l’opposition. «C’est un homme qui a véritablement changé par rapport à ses deux passages chaotiques au poste de Premier ministre», a commenté l’analyste politique Cyril Almeida pour Reuters. Malgré les violences, le scrutin de samedi constitue un progrès démocratique au Pakistan puisque, pour la première fois, l’alternance a lieu entre civils dans un pays où les militaires continuent à peser sur les affaires publiques.
Ahmadinejad dans le collimateur de la justice iranienne
Le camp conservateur a pris ses distances avec Ahmadinejad et soupçonne Mashaie de chercher à empiéter sur les pouvoirs du clergé.
Le président iranien sortant Mahmoud Ahmadinejad pourrait faire l’objet de poursuites pour avoir accompagné son exchef de cabinet Esfandiar Rahim Mashaie lors de l’enregistrement de sa candidature pour le scrutin présidentiel du 14 juin, ont fait savoir les autorités. La législation iranienne proscrit le recours à des moyens publics au profit ou à l’encontre de candidats et interdit aux particuliers de soutenir les prétendants à une fonction élective. Le Conseil des gardiens a jugé à l’una-
nimité que «les actes du président concernant le parrainage d’un candidat à une élection constituaient une infraction et un délit». «Nous avons signalé ces faits à la justice», a déclaré un porte-parole cité par Khabaronline. La Constitution interdit à Ahmadinejad de briguer un troisième mandat, qui ne se représentera donc plus. Selon l’agence Mehr, qui cite le porte-parole du Conseil des gardiens, la validation de la candidature de Mashaie pourrait en être affectée.
11 FAMILLE & SANTE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Bien manger pour mieux dormir L’alimentation a une influence directe sur la qualité du sommeil. Mais jusqu’où les aliments ont-ils une incidence sur notre repos ? Et lesquels privilégier pour mieux dormir ? Tous nos conseils pour bien manger et améliorer la qualité de notre sommeil. «Pour passer une bonne nuit, je ne mange jamais de féculents au dîner» ou «je n’avale quasiment rien», des réflexions qu’on entend souvent mais qui sont des erreurs alimentaires qui peuvent nuire à notre sommeil. En effet, selon l’heure de la journée, notre cerveau libère des substances chimiques, appelées les neurotransmetteurs. Leurs rôles consistent à influencer tous nos organes. Par exemple, certains de ces «messagers» peuvent produire une accélération du rythme cardiaque afin d’augmenter notre capacité d’attention et notre vigilance. D’autres, au contraire, ont un effet apaisant sur notre métabolisme et favorisent la détente, voire l’endormissement. Ce sont les substances contenues dans les aliments que nous consommons qui agissent sur notre repos.
Des aliments à éviter et d’autres à privilégier
L’exemple de la caféine, présente dans les principaux excitants que sont le café, le thé et les sodas, est significatif. Celle-ci a pour effet d’augmenter la production de dopa-
mine, une molécule qui nous rend plus dynamique, voire combatif. La caféine exerce des effets sur le cerveau jusqu’à six heures après sa consommation. C’est pourquoi, il est conseillé de ne pas boire de boissons qui en contiennent après 17 heures. Les repas copieux, riches en matières grasses, peuvent être la source de troubles digestifs et causer des insomnies. Il est préférable de les éviter le soir, surtout si on se couche peu de temps après. Pour mieux dormir, nous devons donc privilégier les aliments qui «réveillent» la production de mélatonine, que l’on appelle aussi hormone du sommeil.
Favoriser les glucides aux protéines
Les aliments riches en amidon comme les pâtes, le riz, les pommes de terre ou le pain... et les aliments sucrés notamment le miel ont la réputation de venir en aide aux insomniaques. Cette action bénéfique s’explique-
rait par une augmentation du taux du glucose dans le sang. «Le soir, l’important est de privilégier une alimentation de Les repas copieux, riches en matières grasses, peuvent être la source de troubles digestifs et causer des insomnies.
qualité riche en glucides à index glycémique bas, qui contribuent à mieux dormir, plutôt que les protéines, qui accroissent la vigilance», préconise Laurent Chevallier, médecin nutritionniste et auteur des Cent meilleurs aliments pour votre santé et la planète (Fayard).
12 ECONOMIE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
La Turquie attend toujours sa marque de voiture Plus de deux ans après que le gouvernement a annoncé la création d’une marque de voiture nationale, la Turquie n’est toujours pas prête de voir s’accomplir cet objectif ambitieux. Pourquoi les Turcs n’ont pas de voiture nationale ? D’après Ali Kibar, président de la filiale turque de la marque sud-coréenne Hyundai, les prélèvements sur les voitures de tourisme sont le premier frein à la réalisation de cet objectif. «Nous avons 40 % de taxes sur les voitures. Nous devons les diminuer et arriver à 15 %», a déclaré Ali Kibar. L’entrepreneur turc a ajouté que cette baisse était susceptible d’encourager les producteurs locaux à lancer une marque de voiture en Turquie.
Coopérer avec des partenaires étrangers
Soulignant que le pays doit «être présent sur le marché», Ali Kibar a suggéré que la Turquie adopte le même modèle de production que la Corée du Sud, qui a exhorté ses industriels à créer leur propre marque en coopérant avec des partenaires
étrangers, et ce dès les années 1960. Le président de la filiale Hyundai appelle d’ailleurs le gouvernement à acheter des voitures produites sur le territoire turc, cette opération pouvant faire effet de levier sur le projet. À noter qu’en 2012, l’Etat a dépensé 720 millions de dollars pour chaque approvisionnement de voitures de tourisme.
La Turquie prévoit d’accroître la production locale du secteur automobile de 77 % d’ici à 2023.
Booster le secteur automobile en Turquie
Le partenariat entre les gros industriels turcs et les marques étrangères est un autre frein à la création d’une marque de véhicule turque pour Ali Kibar. «À l’étranger, les entreprises automobiles se montreront réticentes à la création d’une marque de voiture locale car leurs partenaires deviendront leurs concurrents», a-t-il soutenu. Après la publication du «document de stratégie automobile»
par le gouvernement début 2011, les entrepreneurs turcs ont été appelés à contribuer au projet. Mais le marché de l’automobile et les industriels turcs restent mitigés sur le projet de création d’une marque automobile nationale. Ankara espère toutefois donner un coup de fouet à ses exportations dans le domaine de l’automobile. Notons qu’en février der-
nier, le ministère de l’Economie a mis au point une réforme d’allègement des taxes pour les établissements de production automobile du pays. D’ici à 2023, «la Turquie prévoit d’accroître la production locale du secteur automobile de 77 %», a déclaré le ministre de l’Economie Zafer Caglayan dans une déclaration écrite au début de l’année 2013.
Sevilog
14 CULTURE
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Bien plus que sa maîtrise de spécialités aujourd’hui familières – chirurgie, ophtalmologie, gynécologie, obstétrique, vénérologie (MST), etc. – , c’est son approche de la médecine qui est à l’origine de son extraordinaire modernité. Médecin chef de l’hôpital de Bagdad, il l’organise à la manière des actuels CHU, avec un service de consultations externes, et, en interne, une tournée des malades effectuée quotidiennement par le professeur, accompagné de son équipe composée de jeunes praticiens et d’étudiants en médecine. Razi était très attaché à cette idée de la transmission du savoir et de la formation continue. Il conseillait ainsi à ses confrères de consigner leurs observations par écrit et d’organiser des rencontres sous forme de discussions (l’équivalent des congrès). On trouve ainsi chez lui, toujours fondées sur l’observation et l’expérimentation, une critique de la théorie grecque des humeurs – qui explique la maladie par un déséquilibre entre chaud, froid, sec et humide, et dont la
Razi était très attaché à cette idée de la transmission du savoir et de la formation continue.
A lire
Razi a vécu entre 854 et 925.
médecine occidentale ne s’émancipera qu’à partir du XVIIIe siècle – , et la conception de la guérison comme résultant d’une réaction chimique opérée dans le corps du malade.
A l’origine du premier service psychiatrique
Celui qui a découvert l’acide sulfurique et qui produisait de l’éthanol pour ses besoins pharmacologiques est ainsi un des premiers à appliquer les connaissances chimiques à la médecine. Les composés médicamenteux qu’il obtenait ainsi étaient expérimentés sur les animaux avant d’être prescrits à ses malades. Néanmoins, il dénonçait les «associations de médicaments» (souvent nocives) que pratiquaient certains de ses confrères, leur préférant «des médicaments simples» et, si possible, un traitement «par le [seul] régime [alimentaire]», – et de manière préventive, une hygiène de vie saine (habitat, modération en matière de nourriture et de boisson, et exercice physique régulier). De manière pionnière également, il a pris en compte la dimension psychologique, aussi bien au niveau du patient lui-même (douleurs physiques diagnostiquées comme étant d’origine psychologiques, c’est-à-dire psychosomatiques), qu’au niveau de son entourage immédiat (dont l’influence sur le processus de guérison peut être grande). Razi a ainsi été à l’origine de la création d’un service de psychiatrie à l’hôpital de Bagdad, le premier de l’histoire de l’humanité.
& à voir...
Une démocratie musulmane est-elle possible ? Réflexions autour du cas indonésien
Premier pays musulman du monde démographiquement, l’Indonésie a donné naissance, dans les années 1945-1960, à l’une des tentatives les plus abouties pour concilier principes islamiques et démocratie. Par Rémy Madinier (CNRS/ IISMM). Le 21 mai à 18:00 EHESS 105, boulevard Raspail 75006 Paris
Nous aussi, nous aimons la vie
En Palestine occupée, la vie continue. Avec ses drames, ses fêtes, ses amours, ses rêves. Une lecture de textes du grand poète Mahmoud Darwich, par Adel Hakim, metteur en scène, et membre du Théâtre national palestinien. Le 18 mai à 12:00 Institut des cultures d’islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
actuelles liées à l’analyse des politiques publiques en la matière, et de décrire l’action diplomatique turque concrète déployée à l’égard de l’UE. Chacun des acteurs est par ailleurs étudié et identifié par rapport au rôle qu’il joue, afin de montrer, dans le détail, comment fonctionne la politique européenne de la turquie.
TABLE RONDE
public, sa thèse de doctorat en science politique, développe la question en présentant trois études de cas : le dépôt de la candidature turque en 1987, l’instauration de l’Union douanière en 1995 et l’ouverture des négociations d’adhésion en 2005. A travers ces trois exemples, qui constituent autant d’étapes, il s’agit de dégager les problématiques
Au pied de collines rocheuses, Faik mène une vie de fermier solitaire avec son métayer et sa femme. Quand arrivent de la ville son deuxième fils et ses petits-enfants, il les met en garde contre les nomades qui traversent la région. Un «western» anatolien d’Emin Alper sur la peur de l’étranger sur la loi du talion (2012, Turquie/Grèce, 1h34). Meilleur premier film, Berlin 2012. En présence du réalisateur.
Rire contre la violence
Un stand-up d’une heure trente pour rire et pour dénoncer l’incivilité et les violences gratuites. Un spectacle parrainé par Wahid du Jamel Comedy Club. Le 18 mai à 16:30 Centre d’animation Curial 16, rue Colette Magny 75019 Paris
Alpha et oméga de la politique européenne Le point de départ de cet essai est le fait, amplement détaillé ici, que la politique européenne de la Turquie est le fruit d’un processus complexe, – et non, comme on le croit souvent, le produit d’un pouvoir monolithique. Ce processus implique donc un grand nombre d’acteurs. L’auteur, qui présente ici, sous une forme accessible au grand
Derrière la colline [Tepenin Ardi]
Le 18 mai à 19:00 Les 3 Luxembourg 67, rue Monsieur Le Prince 75006 Paris
CONFÉRENCE
Il composa ainsi, il y a plus de onze siècles, le premier traité connu sur l’allergie et l’immunologie, Causes du coryza au printemps, quand les roses sentent bon. Musicien à l’origine, il s’est intéressé aux sciences à l’âge de trente ans, philosophe, chimiste, Razi est surtout passé à la postérité comme l’un des plus grands médecins de tous les temps. Auteur de près de deux cents ouvrages, son Continens, somme monumentale en 22 volumes qui embrassait tout le savoir médical du temps, était sous Louis XI le seul ouvrage que possédait la faculté de médecine de Paris. Quant à son Traité sur la variole et la rougeole, – dans lequel il émet l’hypothèse d’une transmission par virus avant la lettre – , il demeurera long-
La théorie de la médecine expérimentale
LECTURE
Auteur de 200 ouvrages médicaux
temps une référence en Europe (traduction de Leclerc et Lenoir en 1866). Ce qui caractérise Razi, c’est cette absence de dogmatisme qui le faisait se méfier de la théorie pure, et privilégier toujours l’observation, l’expérimentation et la pratique.
SPECTACLE
Islam des mondes
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE La Journée mondiale de l’asthme a eu lieu le 7 mai dernier sur le thème des nouveautés dans le traitement de la maladie. L’occasion de les passer en revue, et de rappeler que les médicaments inhalés (sprays, notamment) ne guérissent pas, mais contribuent simplement à rendre les bronches moins irritables et à éviter ainsi la crise d’asthme. C’est Abu Bakr Muhammad Ibn Zakkariyya Razi (854-925) – Rhazès, dans la tradition occidentale – qui découvrit l’asthme allergique.
CINÉMA
Razi, le père de la médecine clinique
AGENDA CULTUREL
La politique européenne de la Turquie. Acteurs, processus et enjeux (1980-2008), de Huseyin Sevim, éditions L’Harmattan, 384 pages, 38 €.
Jeunesses arabes et musulmanes
«Jeunesses dans le monde arabe, entre conformisme et révolution» par François Burgat, CNRS (10:3012:30) ; «Les jeunes au Maghreb et au Moyen-Orient» par Myriam Catusse, CNRS (14:00-16:00) ; «Jeunes, musulman(e)s, européen(ne)s» par Nilufer Göle, EHESS (16:00-18:00). Le 18 mai iReMMO 5-7, rue Basse des Carmes 75005 Paris
OPINION15
17 - 23 MAI 2013 ZAMAN FRANCE
Que peut faire Ankara contre Damas ? Après le double attentat survenu samedi dernier dans le pays, la tension est montée d’un cran au Moyen-Orient. Pour le chroniqueur Ihsan Dagi, la Turquie risque de payer ainsi le prix de ses ambitions diplomatiques dans la région. Les terribles explosions, qui ont eu lieu à Reyhanli au sud de la Turquie faisant une cinquantaine de morts, ont placé plus que jamais la question du Moyen-Orient au cœur de la politique IHSAN DAGI étrangère turque. Depuis qu’elle cherche à devenir une superpuissance régionale, la Turquie fait l’expérience des conséquences de ses ambitions dans la région, où la rivalité ne connaît aucune frontière morale.
La violence comme règle du jeu
Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ Rédacteur en chef : EMRE DEMİR e.demir@zamanfrance.fr Gestionnaire administratif : FAHRETTİN TEKİN f.tekin@zamanfrance.fr Rédacteur en chef adjoint : FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr Secrétaires de rédaction : BAYRAM ŞEN b.sen@zamanfrance.fr
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Il est très probable que le double attentat de Reyhanli soit le résultat d’une opération commanditée par le régime syrien. Il représente à la fois une grosse perte humaine pour le peuple et une lourde responsabilité pour le gouvernement turc, incapable de protéger ses citoyens de tels actes. Ceux qui connaissent le Moyen-Orient savent pertinemment que c’est la règle du jeu dans une partie du monde où la politique est exercée par tous les moyens possibles et imaginables, allant jusqu’à l’emploi de la violence politique contre le peuple. Dans des cas comme celui-ci, que peut faire la Turquie ? Il est impossible qu’un Etat un minimum responsable recoure à de tels moyens pour punir les auteurs d’un crime. Répondre à cette agression non officielle par des représailles officielles s’inscrivant dans les règles du droit international est possible mais difficile.
Les incertitudes de l’OTAN
Même si Ankara défend l’existence d’un lien entre les instigateurs de l’attentat de Reyhanli et le régime syrien, il devra décider d’agir seul. La Turquie a toujours la possibilité de demander à l’OTAN de déployer sa stratégie de «défense commune». L’organisation s’était déjà engagée fin 2012, en dotant le pays d’un système de missiles Patriot contre les éventuelles attaques
syriennes. Mais convaincre l’OTAN de mener une offensive contre Bachar Al-Assad est une tout autre affaire, même si Ankara s’y emploiera. Des sujets qui ont été abordés lors de la visite du Premier ministre turc à Washington. Erdogan réussira-t-il à persuader Barack Obama d’intervenir directement en Syrie ?
Imposer une zone d’exclusion aérienne
Jusqu’à maintenant, il est clair que les Américains n’ont jamais souhaité intervenir contre Damas. Ceux qui attendent encore que les Etats-Unis mènent ou rejoignent une opération en Syrie se leurrent totalement. Alors qu’elle commence à se retirer d’Afghanistan et qu’elle quitte tout juste l’Irak, l’Amérique reste sur ses gardes. Elle n’est en effet pas prête à retomber dans les affaires diplomatiques d’un Etat du Moyen-Orient où il existe des divisions sectaires et des liens stratégiques avec le Li-
ban, l’Irak ou l’Iran. La Turquie doit donc tenter de convaincre les Etats-Unis d’instaurer une zone d’exclusion aérienne audessus de la Syrie, qui puisse être contrôlée par les forces de l’OTAN.
pouvoir de Bachar Al-Assad et de ses soutiens. La Turquie et ses alliés occidentaux sont très partagés sur la stratégie à adopter vis-à-vis de la Syrie, puisque la première voudrait faire partir Assad alors que les autres souhaiteraient un compromis avec le leader syLe choix de la Turquie Dans le même temps, la Tur- rien. Je ne vois pas beaucoup quie envisage également de d’avantages pour la Turquie renforcer son soutien à l’Ar- à ce qu’elle fasse partir Assad mée syrienne libre. Toutefois, et aide à la mise en place d’un ces projets n’empêcheront nouveau gouvernement. Sepas la survenue d’éventuelles lon ce qu’elle décide de faire, deux hypothèses attaques terrose profilent : ou ristes contre des elle soutiendra cibles turques comme celles de plus en plus de Reyhanli. Au l’Armée syrienne contraire, ces inilibre, ce qui tiatives pourraient «Erdogan réussira-t-il à fera d’elle une même favoriser la persuader Barack Obama cible potentielle montée d’actes d’intervenir directement d’actes terroristes de violence. En de la part de la en Syrie ?» attendant, les Syrie, ou bien elle Américains et les Russes commencera à mener seule cherchent activement une une opération contre le régime solution «diplomatique» à la de Damas, ce qui la plongera crise syrienne qui pourrait se dans une guerre régionale. traduire par le maintien au i.dagi@todayszaman.com
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La Süper Lig veut garder ses entraîneurs Le football turc n’a pas pour habitude de garder dans la durée ses coaches. Mais les résultats encourageants sur la scène européenne incitent les clubs turcs à les conserver. Les résultats encourageants sur la scène européenne du football turc incitent les clubs à conserver les entraîneurs.
NICOLAS THEODET PARIS Les clubs de football turcs ne conservent jamais longtemps leurs coaches. Mais depuis 2010, le phénomène est en train de changer. En 2000, la durée de vie moyenne d’un entraîneur était de 1,2 an au sein des équipes. A partir de 2010, les entraîneurs commencent à s’installer durablement au sein des clubs. La moyenne passe alors à 2,5 ans. Mais depuis la victoire de Galatasaray en Europa League (anciennement Coupe de l’UEFA, NDLR), le championnat turc a été tiré vers le haut. Cette année, la Süper Lig a atteint la dixième place du classement européen en dépassant la Grèce, alors
qu’en 2011, la Turquie ne figurait qu’au 18e rang. En 2013, elle pointe à la septième place derrière les six grands championnats européens, ce qui lui permet de refaire son retard sur les Pays-Bas. Ces bons résultats amènent la Turquie à conserver ses coaches pour consolider les équipes et élever leur niveau.
Fatih Terim, le «Ferguson» de Galatasaray ?
Parmi tous les entraîneurs turcs, un seul tend à se démarquer. S’il n’est pas le plus ancien, Fatih Terim est ancré dans le système de jeu et dans l’histoire de Galatasaray. En 2000, il obtient la seule et unique victoire d’un club turc en Coupe d’Europe. Cette année, il a franchi un nouveau cap en qualifiant pour la première fois le club pour un quart de finale de la Ligue des Champions, la plus pres-
tigieuse des coupes européennes. Des résultats qui lui ont permis de revenir trois fois à la tête du club stambouliote. La première fois, de 1996 à 2000, puis, de 2002 à 2004, après un passage en Italie, mais ces deux années-là, Galatasaray ne gagne rien. Il devient alors Directeur technique national (DTN) de la Fédération turque de football. Il fait son grand retour en 2011 et depuis, il enchaîne les titres nationaux. Au total, ce sont huit années que Fatih Terim a passé à la tête de Galatasaray. Il est l’un des coaches les plus respectés de Turquie. Avec les arrivées de Sneijder et de Didier Drogba, le club montre donc tout son intérêt à grandir au niveau européen et à confier les rênes de son projet à un entraîneur qui a déjà gagné le cœur des supporters.