Le département des Arts de l’Islam du musée du Louvre ouvrira ses portes le 22 septembre prochain. Une collection de près de 3.000 objets sera exposée, la plus importante d’Europe, pour un budget total proche de 100 millions d’euros.
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«La Syrie ne doit pas devenir un sanctuaire pour le PKK» En déplacement à Istanbul le week-end dernier, Hillary Clinton,la secrétaire d’Etat américaine, a rencontré le président Gül et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu au sujet de la Syrie et des risques qu’une vacance du pouvoir syrien créerait en renforçant notamment le PKK.
INTERNATIONAL
CULTURE
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Les Arts de l’Islam font leur entrée au Louvre
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Les multiples visages du monde musulman Une récente enquête à grande échelle menée par le pôle religion et vie publique du Pew Research Center, un think tank américain fondé en 2001, montre que le «monde musulman» est loin d’être homogène dans ses pratiques et ses croyances. Les fidèles du monde entier s’accordent pourtant sur un point : ils adhèrent à une écrasante majorité aux cinq piliers de l’islam. -SOCIETE 04 EDITO
Combien y a-t-il de mondes musulmans ? SELAMI VARLIK r02
Ebru magazine organise un iftar pour se retrouver et partager
Gül constitue-t-il une alternative?
rFRANCE 02
rOPINION 15
17 - 23 AOÛT 2012 N° 226
Le Parlement turc divisé sur la liberté de la presse -Les membres de la Commission parlementaire chargés de rédiger la prochaine Constitution turque sont restés divisés sur l’article régissant la liberté de la presse. Pour les députés du CHP et du MHP, l’AKP s’oppose à la «protection» des journalistes, alors que le parti majoritaire dénonce, pour sa part, les privilèges d’une profession. -TURQUIE 08
Université : les réformes annoncées par Ankara rLe gouvernement turc entend réformer en profondeur l’enseignement et les critères d’entrée de ses universités. Pour le Premier ministre Erdogan, cellesci doivent davantage se spécialiser dans l’enseignement technologique, un secteur clé qui pourrait permettre à Ankara de valoriser son statut universitaire international. -TURQUIE 07
La Turquie, 2e destination favorite des musulmans
des fêtes du calendrier musulman comme l’Aïd al-Fitr fait souAïd : bientôt Laventdétermination l’objet en France de divergences dues aux différentes méthodes employées les musulmans. Alors que les Turcs ont opté très tôt pour le choix du calcul un unique jour par astronomique, les autres composantes de l’islam de France débattent encore de pour tous ? l’opportunité d’établir un calendrier unique que le CFCM voudrait faire aboutir. qSOCIETE06
-Selon une récente étude conjointement effectuée par l’entreprise DinarStandard basée à New-York, spécialisée dans le business des médias et la recherche de nouveaux marchés musulmans, et le plus grand site web «halal-friendly» de voyage CrescentRating. com, la Turquie est la seconde destination la plus populaire du monde pour le tourisme musulman. -TURQUIE 10
02 FRANCE Ebru magazine organise un iftar
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
EDITO SELAMI VARLIK
Combien y a-t-il de mondes musulmans ? Une vaste étude américaine réalisée auprès de 38.000 personnes dans 39 pays témoigne de la grande diversité des pratiques et des opinions des musulmans à l’échelle internationale. Si les 1,6 milliards de musulmans sont relativement unanimes pour ce qui est des préceptes religieux, comme la croyance en Dieu et au Prophète (97 %), ou la pratique du jeûne (93 %), une grande disparité apparaît pour d’autres sujets concernant l’interprétation de l’islam. Ainsi, par exemple, d’une région à une autre on peut être 58 % (en Tunisie) ou seulement 21 % (en Egypte) à considérer qu’il existe plusieurs interprétations des principes de la foi. De même, si 72 % des Turcs acceptent des pratiques comme celles des derviches tourneurs, ce chiffre descend à 40 % pour les autres pays où l’enquête a été menée. 80 % des musulmans d’Afrique subsaharienne considèrent que la religion est très importante, alors que 50 % seulement ont la même conviction dans les pays d’Asie centrale, anciennement communistes. L’étude montre donc comment le vécu, avec ses dimensions sociale, culturelle et historique, joue un rôle déterminant dans les différentes façons de se positionner en matière de religion. L’étude constate, par exemple, que les pays où sunnites et chiites vivent côte à côte sont ceux qui ont davantage tendance à accepter l’autre courant, comme au Liban et en Irak. Tout cela peut sembler évident, tant va de soi l’idée selon laquelle on est toujours plus hostile à ce que l’on ne fréquente pas au quotidien. Pourtant, cette étude permet plus généralement de tordre le cou à travers des données concrètes à la conviction largement répandue qu’il y aurait un unique monde musulman, qui ne ferait qu’appliquer l’islam. Elle montre qu’en plus des facteurs religieux, de nombreux autres critères peuvent jouer un rôle très important dans l’élaboration des convictions religieuses, alors que certains ont parfois tendance à penser que les musulmans sont unanimement contre telle chose et pour telle autre chose. selamivarlik@zamanfrance.fr
pour se retrouver et partager La semaine dernière, le magazine trimestriel Ebru a organisé un iftar dans les locaux de l’institut franco-turc Nénuphar, à Pantin. Celui-ci a réuni pas moins de 50 invités aussi bien d’origine turque que maghrébine. Une présentation du magazine, publié depuis janvier dernier, a suivi le repas. «C’était convivial, les gens sont restés plus longtemps que prévu» raconte Nihat Sarier, président de la Plateforme de Paris. Tout au long de la soirée les discussions tournaient autour de la revue mais aussi du vivre ensemble. Pour Nihat Sarier, «Ebru est un moyen de passer du vivre-ensemble au faire-ensemble». Ebru est un magazine spirituel, social et scientifique distribué dans le monde francophone. Sa grande particularité est qu’il donne la possibilité à n’importe qui d’y contribuer. Ebru encourage la pensée critique et l’investigation scientifique dans de vastes domaines tels que les sciences physiques, les sciences sociales, l’éthique, l’éducation, la littérature, la religion ou encore les études comparées. Ebru se veut
être un magazine qui «évite toute forme d’extrémisme et ne se cantonne ni aux seuls enseignements religieux ni à la seule science matérialiste, les premiers conduisant au fanatisme, la seconde à l’incroyance». La revue se préoccupe surtout des problèmes du monde actuel et met l’accent sur des sujets de société comme la diversité culturelle, le bien-être collectif, l’éducation ou encore la santé. Sur la forme, les articles sont souvent des papiers d’analyse critique. Leur objectif premier est de faire naître un débat intéressant et constructif. «Il y a un besoin de ce type de magazine car très peu de choses sont faites dans le milieu académique pour que des jeunes musulmans puissent échanger» ajoute Nihat Sarier. D’autres évènements organisés par Ebru magazine sont attendus. Ainsi, les 8 et le 9 février
2013, se tiendra, à Dakar, une conférence francophone sur le thème «Diversité et cohésion dans un monde globalisé : la contribution du mouvement Hizmet».
Le tremblement de terre ayant secoué le nord-ouest de l’Iran, autour des villes d’Ahar, de Varzaghan et de Harees, près de Tabriz, a provoqué la mort de 300 personnes et a fait 5000 blessés.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Universités : augmentation des frais obligatoires
Pour la deuxième année consécutive, Turkish Airlines est la «meilleure compagnie aérienne d’Europe» selon Skytrax, un organisme international spécialisé dans la recherche sur l’aviation. Afin de déterminer les lauréats, annoncés au salon de l’aéronautique de Fernborough (Royaume-Uni) le 12 juillet dernier, Skytrax a sondé plus de 18 millions de personnes voyageant pour affaires ou loisirs. Turkish Airlines, qui dessert actuellement plus de 200 destinations de par le monde, a également été
En France, les frais d’inscription dans une université sont déterminés par décret. Pour une licence, ils sont en principe de 181 euros et 250 euros pour un master. Cependant, 31 universités facturent des frais supplémentaires illégaux. Publiées au Journal officiel la semaine dernière, les hausses des frais d’inscription pour des diplômes nationaux sont de 2,26 % pour les licences, 2 % pour les masters et 2,15 % pour les doctorats.
nommée «meilleure compagnie aérienne d’Europe du Sud» et «meilleur siège en classe économique premium» pour les sièges de sa classe confort. La compagnie internationale, qui s’efforce constamment d’établir un nouveau standard dans le transport aérien, offre un service et un confort d’un niveau inégalé.
La Fage, deuxième organisation étudiante, a «condamné» lundi ces hausses de frais obligatoires à la rentrée universitaire 2012. Elle demande au gouvernement de «revenir sur ces augmentations» et de «geler» ces frais. La Fage dénonce aussi l’augmentation du prix du ticket-restaurant universitaire (+ 1,64 % à 3,10 euros) et celle de la cotisation de la sécurité sociale étudiante.
NOUVELLE
Turkish Airlines élue «meilleure compagnie aérienne d’Europe»
03 SOCIETE «La Turquie est entrée dans une guerre secrète mais sans merci contre Damas» Déclaration d’Abou Ryad, l’un des commandants de l’Armée syrienne libre dans le nord du pays. Pour l’heure, 2600 soldats, 170 véhicules et blindés turcs ont pris position quelques kilomètres derrière la frontière avec la Syrie en ligne de mire et l’ordre de faire feu à la moindre alerte.
ETATS-UNIS
EN BREF
Une mosquée américaine visée par des tirs
MAROC
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17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Jumelage entre Rabat et Jérusalem-Est
Musulmans, chrétiens ou... motards : les sites de rencontres se communautarisent
Qu’ils soient religieux, culturels ou sociétaux, les sites de rencontres communautaires, en pleine expansion, tentent d’apporter une réponse à la solitude des individus marqués par le célibat, et s’efforcent de leur créer un climat de rencontre «différent» et plus «serein».
Destinés aux musulmans, juifs ou chrétiens, aux intellectuels, motards ou geeks, les sites de rencontres «par affinités» se multiplient et se communautarisent. Précurseur, Mektoube.fr, «numéro 1 de la rencontre musulmane et maghrébine», est né en 2006. Il compte «un million d’inscrits, Français d’origine maghrébine à 90 %, âgés de 25 à 35 ans», se réjouit Laouari Medjebeur, son fondateur avec Thomas Nomaksteinsky. A l’instar de Mektoube.fr, où seuls les hommes payent, sont nés JDates, «premier site de rencontres pour les célibataires juifs» proposant de rencontrer des partenaires de confession judaïque, et Theotokos, un site chrétien «pour donner du sens à vos rencontres». «Les solitudes se banalisent. Le sentiment amical ou amoureux semble être entré dans l’ère de la consommation», déplorent les fondateurs de Theotokos sur la page d’accueil. Ils expliquent avoir voulu créer un «site différent», «au climat serein» pour favoriser «des échanges riches et profonds sous le regard de Dieu».
Le conseil municipal de Rabat a approuvé le jumelage entre la capitale du Maroc et la partie orientale de Jérusalem, en dénonçant l’occupation israélienne. Le Maroc est traditionnellement attaché à la protection de la ville sainte, le Comité (arabe) Al Qods (Jérusalem) étant placé sous la présidence du roi Mohammed VI. Israël a conquis Jérusalem-Est lors de la guerre de juin 1967 avant d’annexer cette partie de la ville et d’y construire une dizaine de quartiers de colonisation où vivent plus de 200.000 Israéliens. Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l’Etat auquel ils aspirent.
Pour les célibataires, les sites de rencontres communautaires constituent un moyen souvent plus simple de trouver l’âme sœur.
Zoom
«Offrir un cadre qui leur inspire confiance»
A chacun sa religion : rencontre-motard.com s’adresse aux «passionné(e)s des 2 roues, célibataires avant tout !» et avec Geekmemore.com, les passionnés de culture 2.0 les plus timides peuvent «rencontrer leur moitié, sans avoir à se prendre la tête !». Happy Few Concept s’adresse lui aux «intellos» : diplômés des grandes écoles et représentants des professions libérales. L’idée, soulignait sa fondatrice Soizic Bertrou, est «d’offrir un cadre qui leur inspire confiance» car «plus les centres d’intérêt sont proches, plus les chances de s’entendre sur la durée sont élevées». «Faux», répond à l’AFP le sociologue Jean-Claude Kauffmann, qui a beaucoup travaillé sur le couple. «Ces sites, dit-il, reposent sur la croyance très répandue qu’on aurait plus de chance de trouver le bon partenaire en restant dans le même milieu culturel. Or ceci n’est vrai qu’à moitié, car tout couple repose sur un système complexe qui mélange une complicité et des complémentarités qui nécessitent de la différence». «Le pire, ajoute-t-il, est que cette croyance génère une illusion gigantesque : on pourrait rester le même, et rajouter l’autre dans sa vie, sans changer (puisqu’on le choisit comme s’il était une sorte de double de soi). Or ceci est strictement impossible». Car, souligne-t-il, la construction du couple «repose sur le goût de l’autre et l’acceptation de la différence, auxquels ne préparent pas du tout ces sites communautaires».
Deux coups de fusil à air comprimé ont été tirés tard samedi soir sur une mosquée de la ville de Morton Grove, dans l’Illinois (Etats-Unis). Le mur de la mosquée a été endommagé. Par ailleurs, les tirs qui sont passés «à quelques centimètres de la tête d’un gardien», étaient «suffisamment puissants pour tuer», selon les premiers éléments de l’enquête du bureau de Chicago du Conseil des Relations américano-islamiques (CAIR). Ces tirs interviennent dans un climat de tensions religieuses à la suite de l’attentat contre un temple sikh qui a fait six morts.
Deux musées turcs participent au Google Art Project EMMANUELLE GRIMAUD PARIS Le Pera Palace et musée de Sakip Sabanci, deux musées stambouliotes viennent d’ajouter leurs collections au Google Art Project, un service mis en ligne par Google en février 2011. Celui qu’on appelle «le musée sans mur» permet de visiter virtuellement différents musées à travers le monde. Ainsi, le Pera Palace propose de visionner pas moins de 140 œuvres d’une
Les collections du musée Sakip Sabanci sont disponibles sur le site Google Art Project.
quarantaine d’artistes. Il propose, entre autres, d’admirer le panorama de Constantinople d’Antoine de Favray du XVIII e siècle, le grand bazar d’Amadéo Preziosi du XIX e siècle, ou encore des photos de Constantinople datant du XIX e siècle. Quant au musée Sakip Sabanci, il expose virtuellement 50 calligraphies magnifiques réalisées par 39 artistes du XVe au XIXe siècle. Les différents manuscrits et documents anciens d’origine iranienne, indienne, ottomane ou encore yéménite que l’on peut y trouver sont absolument remarquables. Depuis son lancement, en 2011, le Google Art Project permet aux internautes de visiter les plus grands musées du monde. Avec lui, se balader à travers les plus cé-
lèbres galeries d’art sans sortir de chez soi, en quelques clics, est possible. Lors de son ouverture, il accueillait 17 musées. Un an plus tard, la collection virtuelle s’est enrichie puisque pas moins de 155 institutions culturelles et galeries à travers le monde ont accepté de participer au projet du géant du web. Environ 32.000 œuvres (peintures, sculptures, street art...) en haute définition sont offertes aux visiteurs. Pour chacune de ces œuvres est associé un petit texte explicatif, exactement comme dans un «vrai» musée. Et c’est grâce à la technologie Street View, que Google a permis la numérisation en 3D, des œuvres de 151 musées ou lieux différents à travers 40 pays. On y retrouve le Musée du Château de Versailles, le Van Gogh Museum, la Tate Britain, la National Gallery de Londres, le MoMa de New-York, le musée d’Orsay, le musée de l’Orangerie…
04 SOCIETE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Les multiples visages du monde musulman
Le principal enseignement de l’étude internationale conduite par The Pew Forum on Religion and Public Life sur l’Islam est la grande diversité des opinions et des pratiques présentes dans le monde musulman.
Une récente enquête à grande échelle menée par le pôle religion et vie publique du Pew Research Center, un think tank américain fondé en 2001, montre que le «monde musulman» est loin d’être homogène dans ses pratiques et ses croyances. Les fidèles du monde entier s’accordent pourtant sur un point : ils adhèrent à une écrasante majorité aux cinq piliers de l’islam.
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MAUD DRUAIS PARIS «Les musulmans du monde : unité et diversité» : voici le nom d’une étude sans précédent conduite par The Pew Forum on Religion and Public Life, publiée ce mois-ci. L’enquête, réalisée auprès de 38.000 musulmans issus de trente neuf pays, couvrant ainsi 67 % de la population musulmane mondiale, se veut être une photographie de l’état du rapport à la religion de ces quelque 1.6 milliards de fidèles. Les résultats, très riches et variés, portant sur de nombreux aspects de la vie religieuse, se résument selon les enquêteurs en une phrase : les musulmans sont unis dans leur foi - sur les grands préceptes, comme les cinq piliers -, mais leurs doctrines et les pratiques restent très hétérogènes. Ainsi, l’enquête démontre que la médiane des musulmans déclarant croire en un Dieu unique et en son Prophète s’élève à 97 %, tandis qu’elle est de 93 % pour les fidèles observant le jeûne. À l’inverse, confie à l’AFP James Bell, l’initiateur de l’enquête, les musulmans «sont divers, et quelquefois de beaucoup» en matière d’implication religieuse, d’interprétation de l’islam ou dans l’acceptation du chiisme.
De fortes disparités selon les pays
+49 15787014798 +31 6 29 93 71 80 +216 2 4 27 81 29 +90 216 632 7066
Si ce sondage à grande échelle ne propose pas d’explication de fond mais se contente de relayer les réponses des sondés, on entrevoit déjà les différences historiques, sociétales, culturelles influençant les données récoltées. Le rapport aux autres branches de l’islam illustre bien cette idée. Ainsi, les Etats du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord sont beaucoup plus sensibles à la distinction entre chiites et sunnites : au Liban et en Irak, où la présence chiite est particulièrement forte, ces derniers sont considérés très majoritairement comme musulmans - 82% -, contre 37 % des Marocains. Dans de nombreux Etats, les personnes interrogées se définissent seu-
lement comme «musulmanes», sans faire de distinction entre les différentes branches de l’islam. C’est notamment le cas dans les pays anciennement communistes tels que le Kazakhstan (74 %), l’Albanie (65 %), mais pas seulement, puisque 56 % des Indonésiens ne se revendiquent ni chiites, ni sunnites, simplement musulmans. Les fidèles ne se retrouvent pas non plus sur ce qui est licite en islam, même lorsqu’ils sont issus de pays voisins. La récitation de poésie à la louange de Dieu est considérée comme halal à 88 % en Afghanistan, contre 35 % des Pakistanais. Il en est de même pour le regard porté sur la sorcellerie, le destin, et tous les articles de foi, comme les anges, le paradis et l’enfer.
Neuf musulmans sur dix sont nés musulmans
Quant à l’importance qu’accordent les fidèles à la religion dans leur vie, elle varie également beaucoup selon les pays. Il est possible, cependant, de dégager deux ensembles : plus les pays sont situés au sud, plus les fidèles affirment que la religion est importante pour eux. Ainsi, ce taux se rapproche fortement des 100 % en Afrique subsaharienne, alors qu’il oscille entre 15 et 44 % dans la région du sud-est de l’Europe. C’est aussi dans cette dernière que le taux de conversion à l’islam est le plus élevé, et que les jeunes pratiquent davantage que leurs aînés. Rappelons que 90 % des musulmans naissent dans des familles musulmanes. Cette enquête rassemblant des dizaines de données vient combler un vide et permet de prendre véritablement conscience des disparités qui règnent dans ce «monde musulman» saisissable uniquement à l’aune de son hétérogénéité. Inscrite dans un projet plus large sur le changement religieux mondial, cette étude mondiale sera suivie d’une enquête sur les attitudes sociales et politiques des musulmans, qui viendra la compléter.
Ramazan bayram覺n覺z M羹barek olsun...
06 SOCIETE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Aïd : bientôt un unique jour pour tous ?
MON AVOCAT Canan Özenici
Défiscalisation : un moteur pour les PME
La détermination des fêtes du calendrier musulman comme l’Aïd al-Fitr fait souvent l’objet en France de divergences dues aux différentes méthodes employées par les musulmans. Alors que les Turcs ont opté très tôt pour le choix du calcul astronomique, les autres composantes de l’islam de France débattent encore de l’opportunité d’établir un calendrier unique que le CFCM voudrait faire aboutir.
L’Aïd al-Fitr, Ramazan bayrami chez les Turcs, est un moment fort de retrouvailles et d’embrassades fraternelles.
Pour les musulmans de France, comme pour ceux de Turquie d’ailleurs, l’Aïd al-Fitr, Ramazan bayrami , aura lieu cette année le dimanche 19 août. Privilégiant le calcul astronomique, les Turcs n’attendent pas le dernier moment pour déterminer visuellement le début du nouveau mois lunaire. La pratique scientifique en la matière remonte en Turquie à Fatin Gökmen, savant religieux et astronome mort en 1995. Il est le fondateur de l’Observatoire de Kandilli chargé depuis 1926 de déterminer scientifiquement les débuts des nouveaux mois lunaires. L’Observatoire avait par la suite modifié ses critères de calcul astronomique, à la suite d’une série de réunions qui, en 1974, avait eu pour objectif de mettre tous les musulmans d’accord pour la détermination des fêtes religieuses. Pourtant, les divergences persisteront, soit pour des raisons de refus de recours à une méthodologie scientifique, soit à cause des différences dans les critères de cette dernière. Récemment, le Conseil européen de la fatwa et de la
recherche (CEFR) a déclaré dans un communiqué que «l’astronomie est devenue une science moderne qui a atteint les plus hauts degrés de la précision en ce qui concerne le mouvement des planètes, notamment celui de la Lune et de la Terre».
En France, de nombreuses divergences subsistent
Ayant donc aussi opté pour le dimanche 19 août, le CEFR recommande la propagation de cet usage en citant les avantages pratiques et sociaux de la connaissance anticipée du jour de la fête, contrairement à la méthode de l’observation à l’œil nu basée sur la tradition et qui produit régulièrement des décalages dans les dates des fêtes et des moments forts du calendrier musulman. Voulant également privilégier le calcul astronomique, le CFCM vient de mettre en place un Comité de réflexion regroupant les instances théologiques des composantes de l’islam de France. Le comité a ainsi été chargé de faire des propositions concrètes pour la réu-
nion du 18 novembre 2012 du Conseil d’administration du CFCM. En France, les divergences sont nombreuses et touchent d’ailleurs également la question des horaires des prières quotidiennes. L’objectif plus large du projet du CFCM est donc d’établir un calendrier musulman unique qui remplacerait ceux de l’Union des organisations islamiques de France et de la Grande mosquée de Paris actuellement en vigueur. Depuis longtemps, l’idée d’établir un calendrier unique pour les musulmans de France fait son chemin, en particulier depuis la création du CFCM en 2003. L’ancien président de l’UOIF, Fouad Alaoui déclare à ce propos qu’il «a initié un groupe de travail pour des études prospectives sur la définition du calendrier lunaire». Il précise que le groupe devait même organiser un colloque national sur le sujet mais qu’il a cessé ses activités. Il rejette néanmoins tout fatalisme en la matière en déclarant que «si le CFCM veut faire un pas dans ce sens et réunir les différentes parties», il n’y verrait pas d’inconvénients.
La crise financière est plus forte que jamais et nécessairement les banques, déjà frileuses, redoublent de vigilance. Dans ce contexte, les jeunes PME, créatrices de dynamisme économique et d’emploi, éprouvent les plus grandes difficultés à trouver des modes de financement. Un dispositif fiscal, encore trop inconnu permet aux jeunes PME de récolter du financement auprès des particuliers à condition d’ouvrir leur capital social et de les impliquer, s’ils le souhaitent, à la gestion des affaires sociales. En effet, réaliser un investissement pour un particulier résidant en France, peut, dans certains cas limitativement énumérés par la loi, ouvrir des droits à réduction ou à crédit d’impôt. Les versements éligibles sont ceux effectués au titre de la souscription en numéraire au capital initial ou la souscription aux augmentations de capital de ces sociétés. La réduction d’impôt est égale à 18 % du montant des versements effectués en 2012 au titre de l’ensemble des souscriptions éligibles. Ces versements sont retenus dans la limite annuelle de 50.000 euros pour les contribuables célibataires, veufs ou divorcés, ou de 100.000 euros pour les contribuables mariés ou liés par un Pacs, soumis à une imposition commune. La fraction des investissements excédant la limite annuelle ouvre droit à la réduction d’impôt dans les mêmes conditions au titre des quatre années suivantes. Pour bénéficier de cette défiscalisation, les sociétés doivent délivrer aux souscripteurs des états individuels que ces derniers devront joindre à leur déclaration de revenus. Nulle raison de redouter le passage des titres de mains en mains puisque l’avantage fiscal sera définitivement acquis au contribuable uniquement si les titres reçus en contrepartie de l’investissement sont conservés pendant cinq ans. Lorsque tout ou partie des actions ou parts ayant donné lieu à la réduction d’impôt est cédé avant le 31 décembre de la cinquième année suivant celle de la souscription, il est procédé à une reprise des réductions d’impôt obtenues. Autres limites de ce dispositif : il n’est pas cumulable, au titre de la même fraction de versement, avec d’autres systèmes de défiscalisation tels qu’en cas de souscription d’un emprunt pour la reprise d’une PME ou de souscription au capital de Sofica. Les titres qui ouvrent droit à la réduction d’impôt ne peuvent pas par ailleurs figurer dans un plan d’épargne en actions, un plan d’épargne entreprise ou interentreprises, un plan partenarial d’épargne salariale volontaire ou un plan d’épargne pour la retraite collectif. Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
07 TURQUIE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Université : les réformes annoncées par Ankara Le gouvernement turc entend réformer en profondeur l’enseignement et les critères d’entrée de ses universités. Pour le Premier ministre Erdogan, celles-ci doivent davantage se spécialiser dans l’enseignement technologique, un secteur clé qui pourrait permettre à Ankara de valoriser son statut universitaire international. PINAR KAMAN ANKARA Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a déclaré au cours de la dernière réunion du Haut conseil de la science et de la technologie (BTYK) que la Turquie devait réviser son système éducatif afin de canaliser les jeunes dans les domaines de la science et de la technologie. D’après le Premier ministre, les ministères et les universités accordent désormais une plus grande importance à la science, à la technologie et à l’innovation. M. Erdogan a également affirmé que la Turquie vit de «grandes transformations» dans ces trois domaines et a précisé que le gouvernement turc avait déjà attribué près de 338 millions de livres turques pour des projets en recherche et développement entrepris par des entreprises privées depuis 2011. Par ailleurs, le Premier ministre a aussi déclaré que son gouvernement avait «attribué 240 millions de livres turques pour des projets similaires entrepris par les universités».
Des critères d’entrée élargis
Une session d’examen d’entrée à l’université turque.
Autant d’investissements en matière de recherche et développement qui ont commencé selon lui à porter leurs fruits, la Turquie ayant rattrapé une dizaine d’années de retard technologique. Ces déclarations du Premier ministre turc sont à rapprocher de celles du président du Conseil de l’enseignement supérieur (YÖK), Gökhan Cetinsaya, qui a annoncé la révision prochaine du système d’entrée à l’université, et augure des réformes structurelles de l’enseignement supérieur voulues par Ankara. Bien qu’il n’ait pas élaboré le nouveau système dans les détails, M. Cetinsaya a déclaré mercredi que
l’objectif du YÖK était de préparer le nouveau système pour fin 2014. Le Centre de sélection et de placement des étudiants (ÖSYM), le ministère de l’Education et le Conseil de recherches scientifiques et technologiques (TÜBITAK) participeront aux travaux de préparation. De son côté, le ministre de la Science, de l’industrie et de la technologie, Nihat Ergün a déclaré que le système d’entrée à l’université sera non seulement établi sur la base des connaissances objectives des étudiants mais qu’il tiendra compte également de leurs capacités globales et de leurs compétences de base.
Améliorer l’offre linguistique
Les autres décisions prises comprennent l’enseignement d’autres langues étrangères que l’anglais, l’établissement de plus de centres scientifiques à travers le pays et l’augmentation du nombre de chercheurs dans les universités. «La Turquie doit redoubler d’efforts dans le domaine de la science et de la technologie afin d’atteindre ses objectifs pour 2023 et devenir un pays éminent. Notre jeune population représente, pour nous, une grande chance en ce sens. Nous devons saisir cette opportunité pour effectuer des changements majeurs dans notre système éducatif», a ainsi déclaré Nihat Ergün. Le Conseil de l’enseignement supérieur, fondé en 1983 par le TÜBITAK, travaille en collaboration avec le gouvernement, pour fixer des politiques et des objectifs nécessaires en matière de science et de technologie, préparer des plannings et formuler des propositions dans ces domaines et permettre la coordination entre les secteurs importants et les institutions.
08 TURQUIE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Le Parlement turc divisé sur la liberté de la presse Les membres de la Commission parlementaire chargés de rédiger la Constitution ne se sont pas mis d’accord sur l’article concernant la liberté de la presse.
PÉTROLE
Baisse de la demande en 2013
TOURISME
BREVES ECO
La Grèce et la Turquie devraient coopérer
La croissance de la demande mondiale en pétrole devrait ralentir en 2013 après une année 2012 déjà très mitigée du fait du ralentissement de l’activité économique, selon les données publiées vendredi par l’Agence internationale de l’énergie (AIE). Une perspective en accord avec les prévisions annoncées par le gouvernement américain et l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Dans son rapport mensuel, l’AIE ajoute que les cours de l’or noir pourraient rester élevés dans les mois qui viennent du fait des tensions géopolitiques entre l’Iran et l’Occident au sujet du programme nucléaire iranien.
Interrogé par Zaman, Alexandros Angelopoulos, directeur exécutif des Hôtels Aldemar et membre du conseil de l’Association des Entreprises de Tourisme grecques (SETE), a affirmé que les entrepreneurs de tourisme grecs et turcs devraient se concentrer sur les occasions de coopération plutôt que de se faire concurrence. Pour l’homme d’affaires, les Turcs et les Grecs «pensent de la même manière», ajoutant que «jusqu’à récemment, nous avons été meilleurs que les Turcs dans le secteur du tourisme (mais) maintenant la Turquie est meilleure parce que nous n’avons pas réussi à garder les mêmes exigences en terme de qualité».
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Les membres de la Commission parlementaire chargés de rédiger la prochaine Constitution turque sont restés divisés sur l’article régissant la liberté de la presse. Pour les députés du CHP et du MHP, l’AKP s’oppose à la «protection» des journalistes, alors que le parti majoritaire dénonce, pour sa part, les privilèges d’une profession. Les membres de la Commission de l’Etat dans la liberté de la presse ne parlementaire de conciliation pourra pas nous satisfaire», a déclaré à constitutionnelle n’ont pas réussi à par- Zaman le député CHP Atilla Kart. Selon venir à un compromis sur un Atilla Kart, son parti prône article concernant la liberté «la protection des salariés de la presse destiné à être de la presse contre les emintégré à la future Constituployeurs et l’Etat», protection. La commission s’est tion à laquelle, selon lui, réunie mercredi pour disl’AKP s’oppose. «Nous di«La presse doit cuter les propositions de sons que cette protection est trois partis politiques – être protégée "contre nécessaire à l’exercice de la l’AKP, le CHP, principal profession de journaliste. les employeurs parti d’opposition, et le Par ailleurs, les patrons de et contre l’Etat"» MHP – sur la liberté de la presse ne doivent pas être presse. Ils n’ont toutefois autorisés à participer à des pas réussi à parvenir à un accord sur le appels d’offres publics», a ajouté M. contenu de l’article. Les membres CHP Kart. «Un changement [constitutionnel] et MHP de la Commission ont critiqué qui ne garantit pas l’indépendance du l’AKP, dénonçant une tentative du journalisme sera très similaire à la loi parti au pouvoir de restreindre la liberté existante» a-t-il ajouté. de la presse dans la nouvelle Constitution. Selon le CHP, l’AKP est peu enclin Corporatisme et populisme à apporter les changements nécessaires Le député CHP déplore également que à l’actuel article sur la liberté de presse. l’AKP justifie son opposition aux pro«Un nouvel article [sur la liberté de positions des autres partis politiques presse] qui n’aborde pas des questions sur la liberté de la presse en affirmant telles que le statut des employeurs et qu’elles visent à accorder des privides employés dans les médias et le rôle lèges aux membres de la profession.
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«Nous n’opposons pas les professions les unes aux autres. Nous parlons [ici] d’un pouvoir qui sert l’intérêt général», a-t-il ajouté. Le député MHP Tunca Toskay a déclaré que les membres de la Commission parlementaire éprouvaient un malaise vis-à-vis de l’article lié à la liberté de la presse et que ce malaise est une question qui doit être abordée. «Nous devons réviser l’article» a-t-il dit, ajoutant que le président du Parlement Cemil Çiçek a promis que cette révision sera faite dans un proche avenir. «L’article doit être abordé à partir d’une perspective plus large» at-il ajouté. Un membre de l’AKP, qui a souhaité conserver l’anonymat a déclaré à Zaman que le CHP fait du populisme avec des arguments sur la liberté de la presse. «Notre proposition couvre à la fois la liberté des employés et celle des employeurs au sein des médias. Les Constitutions précisent les conditions dans lesquelles la liberté de la presse fait l’objet d’une limitation» a-t-il dit, ajoutant que la proposition de son parti se situait à un niveau général et non particulier.
C’est en millions d’euros ce que devraient rapporter les nouveaux radars. Ces détecteurs plus perfectionnés compléteront un arsenal répressif qui avait déjà rapporté 639 millions d’euros en 2011, selon une estimation de l’Agence nationale du traitement automatisé des infractions (Antai).
10 TURQUIE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Un troisième aéroport à Istanbul pour 2015 Le gouvernement turc met les bouchées doubles face à la menace de voir les aéroports d’Istanbul saturés. Le ministre des Transports Binali Yildirim vient d’annoncer le lancement d’un appel d’offres pour la construction d’un troisième aéroport dans la métropole au mois d’août. Si tout va bien, le vainqueur sera désigné à la fin de l’année et l’ouverture de l’aéroport est prévue pour 2015. Des délais qui semblent particulièrement optimistes au vu des 18 mois que le gouvernement turc a pris pour décider de l’emplacement des nouvelles installations. Celles-ci devraient se situer dans la partie européenne, au nord d’Istanbul. Pour l’heure, le terrain est déjà détenu à 80 % par l’Etat qui doit acheter les 20 % restants. Ce nouvel aéroport qui pourra accueillir 90 à 150 millions de voyageurs par an sera donc bien plus grand que les deux autres actuels, Istanbul-Atatürk et Sabiha Gökçen. La capacité du premier ne dépasse pas les 50 millions de passagers tandis que celle du second n’est que de trois millions de voyageurs annuels. Il est à prévoir que le
IstanbulAtatürk sera bientôt concurrencé par l’ouverture d’un troisième aéroport en 2015.
turc TAV, gestionnaire unique de l’aéroport d’Istanbul-Atatürk et sa maison-mère française Aéroports de Paris, seront candidats pour la conception, la construction et l’exploitation de ce nouvel aéroport. Binali Yildirim a annoncé que lorsque ce
troisième aéroport sera opérationnel, l’aéroport Atatürk à Istanbul devrait devenir un «aéroport de boutiques» tout en gardant ses premières attributions. Interrogé par les journalistes sur le futur nom de cette nouvelle infrastructure, le ministre des Transports
s’est posé la question suivante : «Qu’est-ce qui est le plus important : la construction ou le nom ?». Il a enfin ajouté qu’il envisageait fortement la possibilité de conduire une enquête d’opinion publique en demandant au peuple turc son avis en la matière.
La Turquie, 2 destination favorite des musulmans e
D’après des rapports sur le tourisme international, la Turquie est la seconde destination choisie par les touristes musulmans.
Selon une récente étude conjointement effectuée par l’entreprise DinarStandard basée à New-York, spécialisée dans le business des médias et la recherche de nouveaux marchés musulmans, et le plus grand site web « halal-friendly » de voyage CrescentRating.com, la Turquie est la seconde destination la plus populaire du monde pour le tourisme musulman. Le rapport, intitulé «Global Muslim Lifestyle Tourism Market 2012 : Landscape & Consumer», révèle que la Malaisie est première sur un total de 14 pays. On retrouve ensuite les Emirats arabes unis, Singapour, la Russie, la Chine, la France, la Thaïlande et l’Italie. Le rapport indique aussi que les touristes musulmans ont dépensé 126.1 milliards de dollars en 2011. Une somme
qui représente 12.3 % des revenus provenant du tourisme à l’échelle mondiale. En 2011, les pays dont la population a le plus voyagé à l’étranger étaient l’Arabie Saoudite, l’Iran, les Emirats arabes unis et le Koweït. Par ailleurs, la somme dépensée par les touristes musulmans est deux fois supérieure à celle dépensée par les touristes chinois. De plus, le rapport montre que 67 % des personnes ont choisi la nourriture halal comme critère le plus important dans leur choix de destination, 53 % déclarent qu’il s’agit de leur budget et 49 % cherchent une destination où ils peuvent faire des rencontres. Selon le ministère turc de la Culture et du Tourisme, le nombre de touristes étrangers en Turquie a baissé de 2.33 % depuis le mois de janvier.
11 INTERNATIONAL
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
En Birmanie, Davutoglu plaide la cause des Rohingyas Le ministre turc des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu et l’épouse du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan se sont rendus en Birmanie le 9 août pour y établir des relations bilatérales mais aussi pour plaider à nouveau la cause des Rohingyas, des populations musulmanes victimes d’exactions dans le pays. Une délégation turque conduite par le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu, et comprenant l’épouse et la fille du Premier ministre Recep Tayyip Erdogan, est arrivée en Birmanie le jeudi 9 août dans le double but de «promouvoir les relations bilatérales» et d’«attirer l’attention internationale sur la souffrance des musulmans Rohingyas». Davutoglu a été reçu par le président birman Thein Sein qui a exprimé sa joie de voir la Turquie ouvrir une ambassade dans son pays. Thein Sein a déclaré que la Birmanie ouvrira une ambassade en Turquie dès que possible, ajoutant que ces initiatives contribueront à développer les relations entre les deux pays. La Turquie a ouvert une ambassade en Birmanie en mars 2012. M. Davutoglu a également rencontré son homologue birman Wunna Maung Lwin, à Naypyidaw, la capitale du pays et la leader de l’opposition birmane Aung San Suu Kyi.
Le ministre turc a déclaré que la délégation était venue en Birmanie dans le but d’établir des relations bilatérales et de se rendre à Arakan, où une violence croissante est exercée à l’encontre des musulmans Rohingyas par des bouddhistes extrémistes. «Nous tenons à poursuivre les deux objectifs», a déclaré M. Davutoglu.
Des cimetières turcs en Birmanie
A la suite des affrontements entre bouddhistes et musulmans, le président Sein a déclaré l’état d’urgence dans la province d’Arakan et a déployé l’armée dans le but de rétablir l’ordre. M. Davutoglu a également réaffirmé qu’il avait donné deux instructions à l’ambassadeur nommé en Birmanie. La première était de trouver des cimetières pour les 1.500 soldats turcs tués dans ce pays durant la Première Guerre mondiale après y avoir été déportés depuis Çanakkale
La femme du Premier ministre Erdogan, Emine, en déplacement en Birmanie auprès des populations musulmanes Rohingyas.
et l’Egypte. «Je suis de très près la question du cimetière. Nous avons une grande dette vis-à-vis de ces soldats» a déclaré le ministre des Affaires étrangères, ajoutant qu’il avait adressé une lettre en ce sens à son homologue Wunna Maung Lwin. La deuxième instruction était de prendre contact avec les musulmans de la province d’Arakan. M. Davutoglu a ajouté que les problèmes dans cette région existent depuis plusieurs
décennies et que l’aide humanitaire apportée concernera principalement les musulmans d’Arakan, et, dans un deuxième temps, les camps bouddhistes. Il a, enfin, estimé que ce que l’Occident peut faire pour les musulmans Rohingyas est limité et qu’il allait demander à l’Indonésie de coopérer avec la Turquie sur la question dans le cadre de l’Organisation de la conférence islamique (OCI).
12 INTERNATIONAL
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a exprimé ses inquiétudes sur la possibilité qu’un effondrement du pouvoir syrien profitent aux organisations terroristes régionales.
Clinton : «la Syrie ne doit pas devenir un sanctuaire pour le PKK» pour promouvoir leurs propres intérêts».
Pas de vacance du pouvoir syrien !
La secrétaire d’Etat a en outre justifié la décision de Washington de prendre des sanctions contre le groupe chiite libanais Hezbollah. «Nous continuons à accroître la pression de l’extérieur», a déclaré Mme Clinton. Enfin, elle a dit avoir évoqué des plans opérationnels et un échange de données avec la partie turque afin d’«accélérer la fin de l’effusion de sang et du régime Assad. Ceci est notre objectif stratégique». M. Davutoglu, dont le pays combat le PKK depuis 1984, considère pour sa part qu’«il n’y a pas de place pour une vacance du pouvoir en Syrie» dont pourraient bénéficier les rebelles du PKK, le Parti des travailleurs du Kurdistan. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan a récemment accusé le régime de Damas avec lequel Ankara a rompu après avoir forgé d’étroites relations d’avoir «confié» plusieurs zones du nord de la Syrie au PKK et a prévenu que la Turquie pourrait sévir contre ces rebelles. Mme Clinton est arrivée dans la nuit de vendredi à samedi à Istanbul en provenance du Bénin où elle a bou-
QATAR
La secrétaire d’Etat américaine Hillary Clinton a évoqué samedi à Istanbul le conflit syrien avec la Turquie pour préparer «le jour d’après» la chute du régime de Bachar al-Assad, s’inquiétant avec Ankara que le nord de ce pays ne devienne un sanctuaire pour les terroristes. Mme Clinton s’est par ailleurs inquiétée des «liens entre le Hezbollah, l’Iran et la Syrie» qui prolongent, selon elle, l’existence du régime de Damas. «La Syrie ne doit pas devenir un sanctuaire pour les terroristes du PKK», a déclaré Mme Clinton au cours d’une conférence de presse avec son homologue turc Ahmet Davutoglu. Le chef de la diplomatie américaine et son homologue turc ont dit redouter que la Syrie ne devienne un sanctuaire pour «terroristes du PKK ou d’Al-Qaïda». Mme Clinton a dit «partager les inquiétudes» d’Ankara à cet égard, estimant que la Syrie ne peut devenir un sanctuaire pour le PKK, «que ce soit maintenant ou après le départ du régime» du président Bachar al-Assad. Elle a ajouté que les Etats-Unis étaient inquiets que «des terroristes du PKK, d’Al-Qaïda ou d’autres tirent avantage de la lutte légitime du peuple syrien pour la liberté
EN BREF
Prêt de deux milliards de dollars à l’Egypte
ZURICH
En déplacement à Istanbul le week-end dernier, Hillary Clinton, la secrétaire d’Etat américaine, a rencontré le président Gül et le ministre des Affaires étrangères Ahmet Davutoglu au sujet de la Syrie et des risques qu’une vacance du pouvoir syrien créerait en renforçant notamment le PKK.
Un hôpital met fin au moratoire sur les circoncisions
clé une tournée marathon de 11 jours en Afrique. Dans la métropole turque, elle a rencontré des militants et des réfugiés syriens avant de s’entretenir avec M. Erdogan et le président Abdullah Gül. Elle a ensuite quitté Istanbul pour rentrer à Washington.
Les trois piliers de la stratégie américaine
Les Etats-Unis mettent en oeuvre depuis quelques semaines une «stratégie reposant sur trois piliers» concernant la Syrie et Mme Clinton a évoqué avec ses interlocuteurs turcs la manière de soutenir l’opposition syrienne -Washington s’en tenant pour l’instant à une «assistance non létale» - l’aide humanitaire et un scénario de transition politique, a expliqué un responsable du département d’Etat. Un autre pilier de la stratégie américaine consiste à apporter de «l’aide humanitaire», notamment à la Turquie frontalière de la Syrie et qui accueille plus de 50.000 réfugiés. Mme Clinton a ainsi annoncé samedi à Istanbul l’octroi de 5,5 millions de dollars supplémentaires, ce qui porte l’assistance humanitaire américaine à 82 millions de dollars depuis le début de la crise syrienne en mars 2011.
Le Qatar a décidé d’apporter un soutien financier de deux milliards de dollars à l’Egypte. Cette dernière est actuellement en proie à de graves difficultés économiques. Une annonce qui a été faite par l’agence officielle égyptienne Mena vendredi à l’issue d’une rencontre au Caire entre le président Mohamed Morsi et l’émir du Qatar, Cheikh Hamad Ben Khalifa al-Thani. L’argent sera destiné en premier lieu à renflouer les caisses de la banque centrale égyptienne, dont les réserves en devises ont fortement diminué depuis la chute du président Hosni Moubarak en février 2011.
L’hôpital pour enfants de Zurich pratique à nouveau des circoncisions pour motif religieux. Il met ainsi fin au moratoire introduit en juillet. L’établissement agira au cas par cas en exigeant l’accord écrit des parents. Cette décision a été prise en accord avec des spécialistes de l’éthique, internes et externes. L’hôpital de Zurich avait décidé à la mi-juillet de suspendre la pratique des circoncisions non indispensables, s’inspirant d’une décision du tribunal de Grande instance de Cologne (Allemagne), selon laquelle la circoncision pour motif religieux était une blessure intentionnelle et donc illégale.
«Sur le plan de l’état d’esprit, c’est vraiment le conservatisme» Déclaration du secrétaire général de l’UMP, Jean-François Copé, qui estime que les cent premiers jours de la présidence Hollande ont été dominés par une forme «de haine antisarkozyste». Les Français, eux, gratifient François Hollande d’un «bien mais peut mieux faire».
13 CULTURE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
Les Arts de l’Islam font leur entrée au Louvre Le département des Arts de l’Islam du musée du Louvre ouvrira ses portes le 22 septembre prochain. Une collection de près de 3.000 objets sera exposée, la plus importante d’Europe, pour un budget total proche de 100 millions d’euros. Le Louvre ouvrira le 22 septembre au public ses nouveaux espaces consacrés aux Arts de l’Islam mais il est encore à la recherche de dix millions d’euros auprès de mécènes pour boucler le financement de cet ambitieux projet, a appris l’AFP auprès du musée. La collection des Arts de l’Islam du Louvre dispose désormais de 3.000 mètres carrés – trois fois plus qu’auparavant – pour se déployer sur deux niveaux, conçus par l’Italien Mario Bellini et le Français Rudy Ricciotti. Le rez-de-cour, baigné de lumière naturelle, va accueillir les œuvres datant du VIIe au XIe siècle. Le sous-sol, baptisé «parterre», présentera les œuvres du XIe jusqu’à la fin du XVIIIe, dans une enceinte de béton noir. L’aire géographique concernée s’étend de l’Espagne à l’Inde. La muséographie a été confiée à Renaud Piérard et Mario Bellini. Grâce à ces nouveaux espaces, le Louvre est en mesure de présenter près de 3.000 objets, parfois monumen-
taux, puisés dans sa riche collection d’art islamique et dans celle des arts décoratifs (plus de 18.000 objets au total). «Ce sera la présentation la plus importante en Europe d’objets d’art de l’Islam», déclare à l’AFP Sophie Makariou, directrice du département des Arts de l’Islam. Les nouveaux espaces des Arts de l’Islam devraient être inaugurés par le président François Hollande quelques jours avant l’ouverture au public.
Un coût de près de 100 millions d’euros
Dès son arrivée à la tête de l’établissement public, en 2001, Henri Loyrette a voulu sortir les arts de l’Islam de leur «marginalisation» au sein du musée en leur donnant un espace «digne en qualité et en surface». Le coût global de l’opération se monte à 98,5 millions d’euros. L’Etat français apporte 31 millions d’euros. Le principal mécène est la Fondation du prince saou-
Un nouveau département consacré aux Arts de l’Islam sera ouvert dès le 22 septembre au musée du Louvre.
dien al-Walid ben Talal qui a remis à titre privé 17 millions d’euros. Le roi Mohammed VI du Maroc a fourni également une importante contribution (non divulguée). L’émir du Koweït, le Sultan d’Oman, la République d’Azerbaïdjan financent aussi le projet. Plusieurs groupes français ont répondu présent (Fondation Total, Lafarge, Bouygues Construction...). Mais à un
mois et demi de l’ouverture des nouveaux espaces, il manque toujours 10 millions d’euros. «Nous prospectons toujours. Nous avons bon espoir», indique les responsables du musée. «Si le Louvre ne parvient pas à réunir ces 10 millions d’euros par mécénat, il faudra rééchelonner dans le temps certains de ses autres projets, tout en veillant à en préserver la dynamique», ajoutent-ils.
14 CULTURE
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
La conscience de l’unité culturelle de l’islam
Il connaissait au total 22 idiomes, dont le thaï, dont il commença l’apprentissage à l’âge de 84 ans. Mais surtout, parce qu’il maîtrisait les trois langues majeures de l’islam : l’arabe, le persan, et le turc, il avait l’insigne privilège de pouvoir accéder directement à l’ensemble du savoir d’islam. Sa conscience de l’unité profonde de la culture islamique était ainsi
A lire
EXPOSITION Muhammad Hamidullah est le seul savant musulman à avoir traduit le Coran en trois langues différentes.
son Introduction à l’islam, publiée en 1957 et plusieurs fois rééditée depuis, a été traduite en 22 langues. Né en 1908 à Hyderâbâd, dans le sud de l’Inde, au sein d’une famille de savants de lointaine ascendance arabe, Muhammad Hamidullah a étudié les sciences islamiques à la Jâmi’a Nidhâmiyya, l’équivalent indien de l’université d’al-Azhar au Caire. Titulaire d’un diplôme en droit musulman international de l’université d’Osmania en Inde, il poursuivra ses études en Allemagne où il obtient en 1932 un doctorat en philosophie à l’université de Bonn. Puis en France où il obtient trois ans plus tard un doctorat en lettres à la Sorbonne. Exilé en France après l’invasion indienne de sa ville en 1948, il sera de 1954 à 1978 chercheur au CNRS. Il assurera en parallèle ses enseignements d’histoire de l’islam à l’université d’Ankara et à l’université Atatürk d’Erzurum. Parmi ses étudiants, on compte notamment le professeur Ekmeleddin Ihsanoglu, l’actuel secrétaire général de l’Organisation de la conférence islamique.
Dans une cité de la banlieue parisienne, Lydia répète pour l’école le rôle principal d’une pièce de Marivaux. Krimo, quinze ans, jeune Beur plutôt réservé, s’éprend d’elle. Pour lui déclarer sa flamme, il imagine lui donner la réplique, pensant que ce qu’il n’ose lui avouer, Marivaux le fera pour lui !
Constituée de dix tapisseries réalisées d’après des œuvres de Nicolas Poussin et Charles Le Brun, la Tenture de Moïse représente différents épisodes de la vie du prophète, dont celui du Veau d’or.
Fêtons l’Aïd
Structures gonflables, jeux et surprises, une fête conviviale où les enfants seront particulièrement mis à l’honneur. Les activités comprendront également des quizz et concours et des espaces détente. Entrée libre et buffet gratuit. Le 19 août de 12:30 à 18:00 Mosquée An Nour 19, rue de l’Espérance 95370 Montigny-lès-Cormeilles
4e Village du Ramadan
Reprenant le concept des marchés de Noël, le Village du Ramadan propose un large éventail de stands centrés autour de la culture arabo-musulmane : livres, vêtements, artisanat, magazines, bandes dessinées, cosmétiques, tourisme, boisson, dégustation de mets, pâtisseries, etc. Du 17 au 22 août Centre commercial de Bobigny 2 Boulevard Maurice Thorez 93000 Bobigny
même signifier une critique de la société de consommation, de la marchandisation du corps. La tendance asociale du mode de vie de ces femmes et les discours qu’elles tiennent tendent d’ailleurs à montrer que le voile total ne procède pas d’une religiosité sectaire ou d’un acte politique. Une analyse fine et approfondie qui démystifie une réalité rendue à sa complexité.
ONE-MAN-SHOW
Le niqab : une réponse à l’aliénation consumériste ? agissant. L’auteure s’est ainsi entretenue avec une trentaine de fidèles, dont une majorité de converties. Le port du niqab en France, occasionnel ou quotidien, apparaît le plus souvent dans un contexte de précarité, d’exclusion, de violences subies et surtout de perte de sens. Signe, pour beaucoup, d’aliénation et d’effacement, il relève pourtant ici d’un choix personnel et revendiqué, il peut
Nicolas Poussin et Moïse, histoires tissées
Jusqu’au 16 décembre Galerie des Gobelins 42, avenue des Gobelins 75013 Paris
FÊTE
nourrie de ses lectures — dans le texte — des œuvres d’Ibn ‘Arabî, Rûmî, alBirûnî, Abou Hanifa, as-Sarakhsî ou Yunus Emre. Doué d’une capacité de travail extraordinaire (jusqu’à quinze heures par jour), il est l’auteur de plus d’une centaine d’ouvrages et d’environ 2.000 articles. Ses publications couvrent un large éventail de disciplines islamiques dont le droit musulman (fiqh), l’Histoire de l’islam et les sciences du hadith, avec notamment une traduction du Sahîh de Boukhari qui fait autorité. Il est par ailleurs l’auteur d’une biographie du Prophète, mais aussi de monographies dans des domaines aussi divers que l’épigraphie arabe ou la grammaire comparée du français et de l’allemand. On lui doit enfin d’avoir exhumé quantité de manuscrits islamiques aussi rares que d’un grand intérêt scientifique, manuscrits dont il a assuré l’édition critique et la traduction, ainsi la Sahîfa de Hammâm Ibn Munabbah, le plus ancien manuscrit de hadiths découvert à ce jour. Pour autant, l’éminent professeur n’a pas négligé le grand public :
& à voir...
Cet ouvrage de Maryam Borghée, chercheuse en sciences sociales, a plusieurs mérites. D’abord celui d’être une étude menée avec la rigueur méthodologique que suppose toute science. Ensuite, – et la chose tranche de manière radicale avec les discours tenus sur le niqab –, en accordant la parole aux femmes qui le portent, rendues ainsi à leur statut de sujet pensant et
L’Esquive
Le 23 août à 23:00 Parc de la Villette 211, avenue Jean Jaurès 75019 Paris
FOIRE
Islam des mondes
SEYFEDDINE BEN MANSOUR TUNIS Le 5 août dernier, l’émission dominicale «Lumières d’Islam» sur France 2 était consacrée à l’éminent érudit musulman Muhammad Hamidullah. Décédé en 2002 à Jacksonville, en Floride, à l’âge de 95 ans, c’est un intellectuel connu tant en Europe et en Amérique du Nord que dans le sous-continent indien. Il aura ainsi marqué de son empreinte l’islam d’Occident, et particulièrement l’islam de France, dont il a été l’un des initiateurs. On lui doit notamment la création du premier Centre culturel islamique en 1952, et dix ans plus tard, celle de l’AEIF, l’Association des étudiants islamiques de France. Sa traduction du Coran en français, la première du genre due à un musulman (1959), est une référence. Elle est de fait la plus utilisée en France et plus généralement dans le monde francophone. On lui doit également deux autres traductions du texte coranique, l’une en anglais, l’autre en allemand. Il est ainsi la seule personne à avoir jamais traduit le Coran dans trois langues. Le professeur Hamidullah publiait d’ailleurs, de manière quasi indifférente, dans l’une de ces trois langues, mais aussi en arabe, turc, persan ou ourdou.
CINÉMA EN PLEIN AIR
Muhammad Hamidullah : une vie consacrée à la diffusion de l’islam
AGENDA CULTUREL
Voile intégral en France. Sociologie d’un paradoxe, de Maryam Borghée, Editions Michalon, 256 pages, 18 €.
La «suisse attitude»
Membre du Jamel Comedy Club, Noman est mi-Tunisien, mi-Irakien, vivant en Suisse et né en France… Avec une énergie communicative, il s’amuse des questions d’identité, et tourne en dérision les comportements et phobies de ses contemporains. Jusqu’au 31 août, les vendredis et samedis à 20:30 Le Paname 14, rue de la Fontaine au Roi, 75011 Paris
OPINION15
17 - 23 AOÛT 2012 ZAMAN FRANCE
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Gül constitue-t-il une alternative? La personnalisation du pouvoir en Turquie, incarnée par le Premier ministre Erdogan, n’a pas pour autant favorisé l’émergence politique de l’opposition perçue comme plus autoritaire encore. Pour le chroniqueur Etyen Mahcupyan, l’option d’une alternative offerte par le président turc reste improbable car la division de l’électorat AKP, qu’elle entraînerait, ne lui serait pas pardonnée. L’ampoule qui symbolise l’AKP, c’est Erdogan luimême et le parti est devenu une composante de sa popularité. Apparemment, ce n’est pas pour déplaire au Premier ministre qui ne rate aucune ocEtyen Mahçupyan casion pour renforcer le phénomène. Tout en sachant que la question ne restera pas à l’ordre du jour, celui-ci va attirer l’attention sur des sujets comme l’avortement ou la construction de nouvelles mosquées, ou encore faire des suggestions sur l’esthétique urbaine destinées à provoquer la colère des laïcs. Il est sûr ainsi que la politique de l’opposition s’articulera sur ce qu’il aura dit ; tout se passe comme si le Premier ministre entraînait délibérément ses adversaires dans un piège. Cependant, la critique de l’AKP ne saurait se limiter à de simples objections. Il y a là un gouvernement qui fait des erreurs dans de nombreux domaines et qui devient plus vulnérable parce qu’il ne souhaite pas les corriger. Chaque décision que prend le gouvernement, chaque déclaration qu’il fait suscitent un flot de réactions outrées. Si on affirme qu’il n’y a pas de liberté de la presse en Turquie, force est de reconnaître que ce gouvernement est celui qui a
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démocratisation en Turquie, été le plus férocement critiqué et les partis d’opposition, les au cours des cinq dernières représentants d’une décennies. Ceux qui tutelle idéologique l’insultent ou le criincapable de susciter tiquent ne sont pas l’espoir pour l’aveinquiétés. Bref, pour nir. Ils soumettent un parti politique actuellement de qui voudrait entrer en opposition avec «Les gens qui aiment nombreuses propol’AKP, l’environ- Erdogan aiment éga- sitions dans le cadre de la rédaction de la nement psycholo- lement Gül, quoique liées gique semble s’y l’inverse ne soit pas Constitution, à des questions prêter. Il est possible d’agir en véri- nécessairement vrai» telles que l’identité turque, la citoyentable parti d’opponeté, la laïcité, la sition en soulevant langue dans le système éducade vrais débats sur les questif et dans les administrations tions qui touchent les Turcs, locales, les propositions plus plutôt que de réagir à ce que dit proches des normes univerM. Erdogan. selles en matière de droits et de libertés étant toujours faites Le risque de division de l’AKP par l’AKP. La situation est Il y a néanmoins deux proironique : quoique de plus en blèmes. Tout d’abord, l’AKP plus autoritaire, l’AKP est vu demeure le représentant et le en Turquie comme étant plus porte-parole des exigences de démocratique et d’autre part, transformation sociale et de d’un point de vue idéologique, les partis d’opposition sont perçus comme plus autoritaires que le gouvernement. Cela explique d’ailleurs pourquoi les partis d’opposition sont si faibles. Une autre raison à l’incapacité de l’opposition d’aborder les vraies questions et à se focaliser sur le style et les discours de M. Erdogan tient à ce qu’une telle attitude, d’une certaine manière, fait sens sur le plan social.
L’opposition y trouve là un moyen de faire appel au soutien de sa base, mais, ce faisant, elle laisse le champ libre à l’AKP. Pour certains, cette description peut sembler assez pessimiste, car elle implique que l’AKP restera au pouvoir pendant au moins dix autres années et que Erdogan fera toujours partie du paysage politique. C’est la raison pour laquelle ils espèrent aujourd’hui une division au sein de l’AKP.
«62,5 % des Turcs estiment que Gül a réussi»
Gül est le seul qui soit capable de rivaliser avec Erdogan, aussi certains voient-ils une opportunité dans les prochaines élections présidentielles. Le désespoir peut conduire à penser que la solution ne doive être recherchée qu’au sein même de l’AKP. Mais cette option n’a rien de réaliste, – ce qui ne veut pas dire que Gül n’a pas une chance d’être élu président. Un récent sondage montre que 52,5 % des Turcs ont une opinion positive de M. Erdogan, tandis que 62,5 % estiment que Gül a réussi. Dit simplement, les gens qui aiment Erdogan aiment également Gül, quoique l’inverse ne soit pas nécessairement vrai. Pour autant, cela ne fait pas de Gül un candidat significatif, car cela obligerait les milieux islamiques à choisir leur camp, ce qui ferait de Gül le candidat des néo-nationalistes, des laïcs et de l’extrême droite. Dans une configuration aussi tendue, le vrai problème serait la victoire électorale. A l’image du dernier président de l’ancien régime, Gül serait méprisé pour avoir trahi l’œuvre de transformation sociale. L’AKP est le résultat d’un phénomène social. Il appartient à une culture où l’ambition et les intérêts politiques n’attirent pas, et sont, au contraire, condamnés. Ce qui compte, ce n’est pas la position qu’on a acquise, mais pouvoir regarder les gens dans les yeux quand on marche dans la rue. e.mahcupyan@zaman.com.tr