Zaman France N° 263 - FR

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Coupe du Monde des moins de 20 ans : la Turquie attendue

Ces cafés qui accueillent les parents et leurs enfants

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3 - 9 MAI 2013 N° 263

La France de Hollande un an après…

LE SALON DE LA TURQUIE OUVRE SES PORTES A LYON

Un an s’est écoulé depuis le changement annoncé par François Hollande. Douze mois ponctués de nombreuses décisions politiques censées marquer de leur empreinte la magistrature socialiste. De cette première étape, les Français garderont deux choses : le mariage pour tous et l’intervention française au Mali. Mais le principal défi sur lequel le gouvernement est attendu reste l’emploi. Avec plus de 3 millions de chômeurs, ce dossier demeure une priorité nationale.

Du 3 au 5 mai se tient le salon de la Turquie «Festiculture» à Lyon. Peinture sur eau, fanfare ottomane, spectacles et stands artisanaux, conférences et dégustations sont au programme. Faire découvrir la riche culture du pays et renforcer les liens franco-turcs sont deux des objectifs poursuivis par les organisateurs. 1FRANCE

FRANCE

SOCIETE

Bilan d’étape difficile Le mea culpa inavoué pour les socialistes R02 de la gauche sur l’école R04 EDITO

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Hollande à l’épreuve du feu politique FOUAD BAHRI r02

ANKARA LANCE LE VISA ELECTRONIQUE POUR LES ETRANGERS

Un nouveau système destiné à faciliter la demande de visa pour les étrangers souhaitant se rendre en Turquie a été lancé par le gouvernement. 1TURQUIE

L’ORIENTALISME MIS A L’HONNEUR AU MUSEE SABANCI

Le musée Sakip Sabanci, à Istanbul, propose jusqu’au 11 août 2013, une exposition sur Les 1.001 faces de l’orientalisme, un thème qui a profondément fasciné la culture européenne. 1CULTURE

Une paix synonyme de prospérité pour les Kurdes

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Ghannouchi : «La Turquie redevient fière de son identité»

da, a dénoncé ouvertement Rached Ghannouchi, le président du parti politique tunisien Ennah à Zaman. 1INTERNATIONAL 08 les dangers du radicalisme religieux, dans un entretien exclusif

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Le processus de paix a favorisé l’essor économique des régions kurdes de Turquie. Avec déjà une hausse de 117 % des investissements, ce développement pourrait rééquilibrer la géographie économique turque et favoriser le recul du radicalisme. RTURQUIE 06


02 FRANCE

Bilan d’étape difficile pour la gauche

EDITO FOUAD BAHRI

Hollande à l’épreuve du feu politique Un an s’est écoulé depuis le changement annoncé par François Hollande. Douze mois ponctués de nombreuses décisions politiques du gouvernement de Jean-Marc Ayrault censées marquer de leur empreinte la magistrature socialiste. De cette première étape, les Français garderont deux choses : le mariage pour tous et l’intervention française au Mali. Une réforme sociétale majeure et un acte militaire fort en Afrique. Un premier bilan qui peut surprendre à première vue. Hollande avait, en effet, souligné sa volonté d’apparaître comme un président «normal» en référence aux excès de son prédécesseur Nicolas Sarkozy. Cette normalité signifiait par extension l’idée de rassemblement national, également défendu par le président de la République. Or, ni sur l’un ni sur l’autre, Hollande n’a réussi à convaincre. Le rassemblement tant désiré a volé en éclat avec la loi Taubira défendue bec et ongles par le gouvernement, en dépit des nombreuses mobilisations de Français qui y étaient opposés. Quant à la normalité socialiste, la position de commandant en chef des armées décrétant une intervention militaire en solo au Mali en proie aux flammes du séparatisme djihadiste, a fini de l’enterrer eu égard à la tradition pacifique du socialisme jaurésien. Pourtant, le pire est encore à venir pour la gauche. Le principal et incontournable dossier sur lequel le gouvernement risque de chuter, sinon électoralement, du moins dans l’opinion publique, reste évidemment l’emploi et la lutte contre le chômage. Et sur ce plan, l’horizon est gris. La mauvaise relation franco-allemande et la division des syndicats sur l’accord-cadre sur l’emploi qui pourrait entrer en vigueur dès le 14 mai, n’annoncent pour l’instant aucune embellie économique. Jusqu’ici, Hollande, en fin politique, avait su inscrire son nom sur des mesures hautement symboliques, d’ordre sociétal. Une manière d’entrer à peu de frais dans l’Histoire, la petite, en attendant les moyens de conquérir la grande. Mais le successeur de Mitterrand ne pourra faire l’économie d’une solution politique et économique convaincante aux maux qui rongent la France : le chômage de masse, la récession, la pauvreté et la montée des mécontentements sociaux et de la violence identitaire. Des défis qui marquent le véritable commencement du premier quinquennat hollandien et diront si le président de la République aura les moyens de prétendre à un second. f.bahri@zamanfrance.fr

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

C’est dans un contexte fortement et négativement marqué que le gouvernement de Jean-Marc Ayrault fête ses douze premiers mois de pouvoir. Un an après l’euphorie qui a suivi la défaite de Nicolas Sarkozy, l’état de grâce de François Hollande s’est définitivement envolé. La forte opposition sur le mariage pour tous, le mécontentement croissant sur l’emploi avec plus de trois millions de chômeurs, le scandale de l’affaire Cahuzac : tous les ingrédients d’une crise de pouvoir sont réunis. Et pourtant, plusieurs décisions fortes de l’exécutif sont à souligner. Sur le plan social, sociétal et économique, le mariage pour tous, l’accord social sur la réforme juridique de l’emploi qui devrait entrer en vigueur le 14 mai et le retour à la retraite à 60 ans, ont été des signaux politiques forts destinés à marquer ce premier temps de la mandature Hollande. La rupture avec le sarkozysme a été aussi symbolique : la parité dans les nominations ministérielles et la baisse de 30 % des salaires des membres de l’Etat dès les débuts du quinquennat ont illustré le changement prôné durant la campagne présidentielle du candidat Hollande.

Le chômage encore et toujours…

Enfin, la guerre au Mali menée contre les troupes djihadistes et nomades a été incon-

Le président de la République François Hollande en visite d’Etat en Chine.

testablement le temps fort de cette première année. Mais les défis qui attendent le président français demeurent. Tout d’abord, la lutte contre le chômage qui ne cesse de progresser. Les échecs des plans sociaux et l’incapacité du gouvernement d’empêcher la délocalisation de certains sites industriels commencent politiquement à coûter cher à Matignon, comme l’illustre la chute dans les sondages de Hollande et d’Ayrault.

Sur le plan extranational, les divergences publiques entre Paris et Berlin ont là aussi réactivé l’euroscepticisme franco-allemand. De l’austérité à l’accompagnement social, les visions économiques antagonistes entre Angela Merkel et le président français risque de priver ce dernier d’un plan de relance économique européen qui, seul, peut lui offrir les moyens de freiner l’envolée inquiétante du chômage.

Les célébrations du 1er mai, la fête du Travail, ont été placées cette année sous le signe de la paix avec le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).

...ET UNE MAUVAISE

UNE BONNE...

La liste des sites historiques syriens détruits s’allonge

Une campagne de sensibilisation aux violences faites aux femmes vient d’être lancée en Arabie Saoudite. Révélée par le site d’information RTL.fr, cette campagne d’information, financée par la Fondation du roi Khalid s’engage à «fournir une protection juridique pour les femmes et les enfants qui sont victimes de mauvais traitements». L’affiche phare

Après la mosquée des Omeyyades de Damas en octobre 2012, c’est au tour du patrimoine d’Alep de subir les foudres de la guerre civile syrienne. Pour le ministère des Affaires étrangères de Turquie, la destruction du minaret de la Grande mosquée Omeyyade d’Alep jeudi dernier fut la goutte d’eau qui fit déborder le

présente une femme en niqab avec un oeil tuméfié suivie du slogan : «Certaines choses ne peuvent pas être couvertes – Combattons ensemble les violences faites aux femmes». Cette campagne est une première en Arabie saoudite classée 131e sur 134 par le Forum Economique mondial sur la question de l’égalité hommes-femmes.

vase. Sous la voie de Gürcan Balik, représentante permanente de la Turquie auprès de l’Unesco, celle-ci a porté à l’ordre du jour de l’organisation internationale la destruction du patrimoine culturel et cultuel syrien. Depuis 1986, Alep est inscrite sur la Liste du patrimoine mondial de l’Unesco pour son «son style architectural arabe rare et authentique».

NOUVELLE

Arabie saoudite : une campagne musclée contre la violence domestique


03 FRANCE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Le salon de la Turquie ouvre ses portes à Lyon Du 3 au 5 mai se tient le salon de la Turquie «Festiculture» à Lyon. Peinture sur eau, fanfare ottomane, spectacles et stands artisanaux, conférences et dégustations sont au programme. Faire découvrir la riche culture du pays et renforcer les liens franco-turcs sont deux des objectifs poursuivis par les organisateurs. SOPHIE SOUCHARD PARIS Le Festival d’Anatolie s’achève à Beauvais alors que le salon de la Turquie «Festiculture» est sur le point de débuter à Lyon. La culture turque est bien à l’honneur en France. L’occasion de faire découvrir un pays en pleine ébullition et pourtant encore trop peu connu du grand public. Après deux francs succès en 2010 et 2011, l’association Festiculture organise à nouveau son salon de la Turquie qui se tiendra du 3 au 5 mai au parc des expositions lyonnais, Eurexpo avec 30.000 m2 de stands, et plus de 200 artistes turcs. L’association culturelle liée au Centre culturel turc de Lyon a placé la barre très haut pour cette 3e édition.

Du spectacle à la gastronomie

Pendant trois jours, plusieurs centaines d’artistes et d’artisans venus de toute la Turquie se succéderont pour présenter les diverses facettes du pays. Art, culture, gastronomie, tourisme, commerce : tous les aspects seront abordés. La fanfare impériale ottomane de Bursa sera ainsi présente. A côté des nombreux danseurs et musiciens, divers stands culturels artisanaux seront installés, et l’un d’entre eux sera dédié à l’ebrû, la peinture sur eau. Des spectacles, notamment de théâtre d’ombres turc, le Karagoz, mais aussi des one man shows sont au programme. Le salon compte des invités de marque comme le gagnant 2013 de la version turque de l’émission Incroyable talent, Atalay Demirci, et la poète Ikbal Gurpinar. Des conférences sont aussi prévues, sur des thèmes variés comme «Pourquoi investir en Turquie ?». Les visiteurs pourront observer plusieurs expositions dédiées à différentes régions de Turquie comme la Cappadoce ou Bursa. Enfin, une

Guéant dément avoir reçu de l’argent libyen Claude Guéant a démenti mardi avoir reçu de l’argent libyen ayant pu servir à un éventuel financement occulte de la campagne de Nicolas Sarkozy pour l’élection présidentielle de 2007. L’ancien ministre de l’Intérieur a confirmé sur France Info une information du Canard enchaîné, qui écrit mardi que des documents relatifs à un versement de plus de 500.000 euros sur l’un de ses comptes ont été saisis en février dernier lors de perquisitions à son domicile et à son cabinet d’avocats. Celui qui fut également secrétaire général de l’Elysée déclare que cet argent provient de tableaux d’un peintre néerlandais du XVIIe siècle. «Il n’y a eu aucune espèce de financement libyen dans cette affaire», dit Claude Guéant sur France Info.

quinzaine de stands de restauration permettra de faire découvrir la gastronomie.

Renforcer les liens franco-turcs

Né dans le cadre de la saison de la Turquie en France en 2010, «Festiculture» est l’occasion de «mieux faire connaître le dynamisme et la créativité de la Turquie contemporaine», explique Izzet Doganel, président du Centre culturel turc de Lyon. Il s’agit avant tout d’«encourager et de promouvoir les relations multiséculaires entre la Turquie et la France». D’ordinaire, le salon attire majoritairement des personnes originaires de Turquie : «Le but est d’inverser la tendance pour faire connaître notre culture et notre pays aux autres», confie M. Doganel à Zaman France. Près de 100.000 visiteurs sont attendus. A noter qu’on dénombre 180.000 ressortissants turcs dans la région Rhône-Alpes.

«Festiculture» est l’occasion de «mieux faire connaître le dynamisme et la créativité de la Turquie contemporaine», explique Izzet Doganel, président du Centre culturel turc de Lyon.

Zoom

Turopa : une application turque pour les citoyens européens Le ministre des Affaires européennes Egemen Bagis avec Özmen Tamer, PDG de Microsoft Turquie, lors de la présentation du projet Turopa.

YAZGI GIRAY PARIS Egemen Bagis, le ministre turc des Affaires européennes, a présenté le projet «Turopa», une application qui vise à diminuer les distances entre la Turquie et l’Union européenne. Bagis a affirmé que l’UE était désormais «à un clic» de la Turquie. Objet d’une collaboration entre le ministère des Affaires européennes et Microsoft Turquie, Turopa aspire à briser les barrières qui se dressent autour de la question de l’adhésion turque à l’Union européenne. Egemen Bagis explique que les préjugés concernant la Turquie pourront disparaître par le biais du dialogue. «Nous pouvons ainsi permettre aux 500 millions d’Européens de partager leurs avis et leurs inquiétudes quant à l’adhésion de la Turquie. Et nos 76 millions de citoyens turcs pourront faire part de leurs avis et suggestions sur l’Europe», souligne-t-il. Turopa est un grand projet pour qui veut promouvoir la liberté d’expression. La Turquie souhaite ainsi montrer ses ambitions et sa détermination sur la question européenne.

Une première dans le monde

Egemen Bagis a précisé qu’il s’occupera personnellement des réactions publiées dans l’application. Un comité du ministère de la Communication transmettra les réactions au gouvernement et se chargera des retours vers le public. Tamer Özmen, directeur général

de Microsoft Turquie, a souligné l’importance de ce projet pour le processus d’adhésion à l’UE et a précisé que celui-ci est une première dans le monde. Adaptée aux différents supports électroniques, l’application est déjà accessible en Turquie et sera bientôt ouverte aux Européens.


04 SOCIETE «De la seule austérité l’Italie mourra»

Le président du Conseil italien, Enrico Letta, a dénoncé lundi à la Chambre des députés la politique de rigueur imposée en Europe. Il a annoncé que son gouvernement supprimerait à partir de juin la taxe sur les résidences principales.

FRANCE

EN BREF

Actes antimusulmans dans 2 départements

ISRAËL

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3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Les Arabes assouplissent leur offre de paix

Le mea culpa inavoué de la gauche sur l’école L’événement est passé quasi inaperçu. La réforme proposée par le ministre de l’Education nationale Vincent Peillon autour de l’enseignement de la morale laïque à l’école sonne pourtant pour la gauche française comme une véritable révolution silencieuse.

FOUAD BAHRI PARIS La philosophie de l’Education nationale appliquée aux établissements scolaires se résumait jusqu’ici à une formule que tous les lecteurs connaissent bien : la mission numéro un de l’école est de transmettre des savoirs à l’enfant. Une mission qui en recouvrait une autre, plus ambitieuse : permettre à l’élève d’acquérir une autonomie, celle de la raison, du jugement et par là de construire et d’affirmer sa personnalité civique.

Le tournant moral de la gauche

Ces objectifs assignés à l’institution publique tranchaient singulièrement avec une autre conception, beaucoup plus ancienne de l’école comme lieu d’apprentissage de valeurs éducatives, morales, sociales et culturelles, faisant de l’éducation un processus collectif impliquant la famille, les enseignants et toutes les autorités morales ou politiques de la société. Cette vision traditionnelle, plutôt ancrée à droite, avait subi les assauts successifs des Lumières, de la Révolution française, de l’individualisme républicain et de la laïcité, au point de disparaître presque totalement de l’horizon conceptuel des débats sur l’école. Or, les nouvelles mesures de Peillon viennent trancher symboliquement avec cet héritage laïque de la gauche française en déterrant, et quelque part, en réinventant la notion de morale républicaine, sous sa version laïque.

L’école, sanctuaire laïque de la République

Pour le ministre de l’Education nationale, interrogé par le quotidien national Le Monde, «la morale laïque est un ensemble de connaissances et de réflexions sur les valeurs, les principes et les règles qui permettent, dans la République, de vivre

Les réformes de Vincent Peillon réhabilitent l’école comme lieu d’éducation.

ensemble selon notre idéal commun de liberté, d’égalité et de fraternité». Et d’ajouter : «Nous sommes derrière vous quand vous accomplissez, en notre nom, la tâche difficile mais essentielle de transmettre les valeurs de la République !» On est loin des cours d’éducation civique portant sur la séparation des pouvoirs, le fonctionnement des institutions, les articles de la Déclaration des droits de l’Homme et du citoyen de 1789 ou la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948. Sous la griffe de Vincent Peillon, l’école redevient ce sanctuaire où les jeunes citoyens doivent être initiés aux valeurs républicaines au moyen d’un catéchisme laïc, reformulation séculière des enseignements moraux de la tradition catholique française.

La contre-tradition de Vincent Peillon

Il s’agit là rien moins que d’un mea culpa qui ne dit pas son nom, d’un changement de position à la fois critique mais cohérent. Critique car il prend acte de l’échec de cette philosophie amorale qui prévalait jusqu’alors dans l’Education nationale tout en préservant son positionnement philosophique laïque et républicain, poussé dans ses ultimes développements au point de revêtir la forme d’un enseignement aux relents dogmatiques. On se souvient que certains, au Parti socialiste, évoquaient pour les écoliers le port d’un uniforme laïque, en plein débat sur le voile à l’école. A l’instar du mariage pour tous ou des lois sur la laïcité, les héritiers de Jaurès ont donc à cœur de promouvoir un nouveau modèle social, expression républicaine d’une contre-tradition catholique dans laquelle les valeurs traditionnelles (mariage, morale) sont réinvesties et redéfinies à l’ombre des Lumières.

Des enquêtes sont en cours afin de retrouver les auteurs des profanations constatées ce week-end sur des sépultures et un lieu de culte musulman dans le Val-de-Marne et dans le Tarn, a indiqué lundi Manuel Valls. Une vingtaine de tombes du carré musulman du cimetière de Vitry-sur-Seine (Val-deMarne) ont été dégradées ce week-end, et des inscriptions, qualifiées d’«infâmes» par le ministère de l’Intérieur, trouvées sur les murs de la mosquée de Graulhet (Tarn). «Tant dans le Val-de-Marne que dans le Tarn, des enquêtes sont en cours afin de retrouver les auteurs de ces actes odieux», indique Manuel Valls dans un communiqué. «Il n’y a pas de place pour ces manifestations d’intolérance et de haine dans la République», ajoute-t-il. Le ministre de l’Intérieur rappelle que les actes antimusulmans ont augmenté de 28 % en 2012.

Les pays arabes ont donné un signe d’assouplissement de leur initiative de paix au Proche-Orient, le Premier ministre du Qatar évoquant un échange de territoires entre Israël et les Palestiniens au lieu du retour strict aux frontières de 1967 que la Ligue arabe réclamait jusqu’alors. Cheikh Hamad bin Jassim al Thani a fait cette déclaration lundi soir à Washington, à l’issue d’une réunion entre le secrétaire d’Etat américain John Kerry et des ministres et responsables des principaux pays arabes du Proche-Orient.



06 TURQUIE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

La paix ouvre une nouvelle ère économique pour les Kurdes 2008 par le gouvernement pour un coût de 25 milliards d’euros, il trouve dans la paix régionale l’occasion de porter ses fruits.

De nouveaux pôles économiques pour la région

300 nouveaux projets devraient bientôt voir le jour dans les Zones industrielles organisées (OSB) des régions kurdes dans le cadre du gigantesque Projet d’Anatolie du Sud-Est.

FMI

BREVES ECO

La Turquie rembourse sa dette

TURQUIE

Ankara remboursera la dernière partie de sa dette auprès du Fonds monétaire international (FMI) le 14 mai prochain. 422,1 millions de dollars seront versés pour mettre fin à la dette qui dure depuis 52 ans. L’institution monétaire va continuer à analyser et évaluer la situation économique de la Turquie. Le pays s’est également engagé à prêter au FMI un montant de 5 milliards de dollars dans le cadre du projet sur l’augmentation des sources de l’institution nationale.

Le nombre de touristes a augmenté

La Turquie a été l’une des destinations les plus prisées durant le premier trimestre. Le tourisme a augmenté de 22,5 %. Les touristes provenaient principalement d’Allemagne, de Russie, d’Angleterre et d’Europe centrale, tandis que les Français ont été moins nombreux à venir. La Turquie occupe aujourd’hui la sixième place dans le classement du tourisme mondial avec 29,3 millions de voyageurs internationaux en 2011. Istanbul est en 2012 la cinquième destination touristique à l’échelle mondiale et la troisième en Europe après Londres et Paris. En 2011, le tourisme a rapporté 23 milliards d’euros.

Dans les régions kurdes de Turquie, la paix est synonyme de prospérité. Avec déjà une hausse de 117 % des investissements, ce développement pourrait rééquilibrer la géographie économique turque et favoriser le recul du radicalisme. Nihat Ergün, ministre de la Science, de l’Industrie et de la Technologie, a récemment déclaré qu’il ne restait quasiment plus de place disponible dans les Zones industrielles organisées (OSB) des régions kurdes de Turquie. Le ministre a ainsi souligné la nécessité de mener conjointement les efforts de démocratisation et de développement économique dans une région longtemps mise de côté. Les OSB (Organize Sanayi Bölgeleri), dont la première avait été aménagée à Bursa en 1962, sont des zones industrielles proposant des facilités aux entreprises voulant s’implanter. Aujourd’hui, le pays en compte 153, dont 8 sont implantées en zones à population kurde, mais ce chiffre va bientôt augmenter. En plus de permettre le développement de régions défavorisées, ce projet a également pour objectif de coordonner les mouvements d’industrialisation afin de préserver l’équilibre – économique, urbanistique, etc. – des espaces concernés et d’éviter ainsi une industrialisation sauvage.

Hausse de 117 % des investissements

L’essor économique peut faciliter le recul de la radicalisation : une étude publiée en novembre dernier affirmait que 71 % des jeunes recrues du PKK sont issus de familles dont aucun membre n’a un emploi.

8 10 sur

Autrement dit, un climat de paix favorise considérablement le développement économique. Selon les chiffres du ministère du Développement économique, comparé à 2012, les deux premiers mois de l’année 2013 ont vu une augmentation de 117 % des investissements dans la région. Et la progression devrait continuer puisque 300 nouveaux projets devraient bientôt voir le jour dans le cadre du gigantesque Programme d’Anatolie du Sud-Est. Lancé en

L’évolution se confirme également à l’échelle locale puisqu’Ali Babaoglu, président de l’Association des hommes d’affaires de Mardin (MARIAD) a récemment déclaré qu’avec la paix le taux de chômage dans la région pourrait baisser de 90 %. S’il se permet tant d’optimisme, c’est qu’il constate que très concrètement durant les trois derniers mois «plus de 190 entrepreneurs voulant investir à Mardin ont demandé des terrains pour pouvoir implanter des usines». Il ajoute que trois membres de l’association viennent de se lancer dans des projets d’hôtels 5 étoiles. Allant dans le même sens, Ali Dündar, président de la puissante MÜSIAD (Association des industriels et des hommes d’affaires indépendants), évoque l’augmentation des accords signés avec des entreprises du nord de l’Irak durant le dernier mois. Même constat à Diyarbakir, qui figure parmi les plus grandes villes et pôles économiques de la région. La filiale turque du leader européen de développement commercial urbain, Multi Développement Turquie, va y investir, dès le début du mois de mai, 150 millions d’euros. Simple hasard de calendrier ? Les propos de Hulusi Belgü, PDG de Multi Développement Turquie, sont sans appel. Il a déclaré au journal Vatan que, même si le projet existait déjà, «le processus de paix a eu un effet positif» dans la décision de le concrétiser.

Dans les régions kurdes de Turquie, le processus de paix pourrait favoriser une hausse des investissements et faire chuter le chômage.

C’est la proportion (78 %) de Français favorables à un nouveau gouvernement d’union nationale gauche-droite avec des personnalités de la société civile, selon un sondage Ifop publié le 28 avril.


07 TURQUIE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Paris déçoit Ankara sur le gel des fonds du PKK Le gouvernement français a refusé de signer un accord avec la Turquie, destiné à suspendre les comptes bancaires de personnes reliées au PKK. prêts à tout pour réduire au maximum les resERCAN BAYSAL ANKARA En refusant de signer un accord destiné sources financières du réseau terroriste», ont à limiter les ressources monétaires du affirmé ces sources. La Commission d’enquête Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) sur sur la criminalité financière du ministère des son territoire, la France a opposé une fin de Finances en Turquie (MASAK) et les forces non-recevoir à la Turquie. Cette dernière a déjà de sécurité turques suivent de près les activités établi avec les États-Unis, la Russie et l’Alle- financières du PKK car elles sont destinées à magne un accord destiné à suspendre les générer des fonds dans des pays comme la comptes bancaires de personnes reliées au France, l’Allemagne, la Belgique et les Pays-Bas. PKK. Plus récemment, Ankara a signé un accord avec l’Allemagne pour la mise en place de contrôles plus stricts sur les flux financiers du PKK. La Turquie espère réduire les fonds envoyées au PKK depuis l’Europe car de nombreuses personnes liées au réseau se trouvent en Allemagne. Elle espérait, par conséquent, signer un accord similaire avec la France, mais depuis trois ans le gouvernement D’ aprè français n’a pas répondu à la requête turque. et du Cos les données du ministère des Fi nseil de sécu nances

Des policiers sécurisent l’accès du Centre d’information du Kurdistan à Paris, où trois femmes kurdes ont été retrouvées mortes, le 10 janvier 2013.

Repères : Plus de 200 millio dollars transférés ns de au PKK

Réduire les ressources financières du PKK

Des sources du ministère turc des Finances, ont révélé à Zaman que depuis 2010 celuici avait cherché à convaincre la France d’accepter un accord contre le blanchiment d’argent et le financement des réseaux terroristes. «Nous sommes parvenus à signer un accord avec la France uniquement pendant le mandat de Nicolas Sarkozy. Même si plusieurs pays européens ont accepté de le signer, la France ne souhaite pas les rejoindre sur ce point. Nous sommes

rité nationale millions de dolla rs sont actuelle , plus de 200 au PKK depuis ment transférés la l’Europe. Alors Turquie, le nord de l’Irak et que les autorit és nuent de déploy er leurs efforts turques contile financemen t du réseau te pour empêcher rroriste, elles on découvert que t la liquide transit plus grosse quantité d’argent ait Hakkari, Mardin par les provinces de Van, et importante qu Sirnak via des coursiers. Un e an ment au PKK vi tité d’argent parvient égalea un système ba depuis l’Europ nquier légitime e. sous les dénom Ces entrées d’argent arriven t in tien» ou «cad ations de «donation», «sou eau». Le PKK tente égalemen d’utiliser les co m t n’ayant aucun ptes en banque de personne casier judiciaire s .

La Turquie lance le visa électronique pour les étrangers Un nouveau système destiné à faciliter la demande de visa pour les étrangers souhaitant se rendre en Turquie a été lancé par le gouvernement. SINEM CENGI ANKARA Dans un entretien à Zaman, le viceministre des Affaires étrangères, Naci Koru, a déclaré que le nouveau «e-visa» ou visa électronique permettrait aux étrangers d’obtenir un laissez-passer turc en ligne sans passer par les files d’attente dans les ambassades et consulats. «Nous avons pour but d’accueillir un plus grand nombre de touristes en Turquie et de faciliter les séjours des hommes d’affaires. Ce que nous voulons, c’est faire gagner du temps aux étrangers et à notre personnel», déclare Naci Koru. Ce nouveau visa électronique remplace la vignette et le tampon délivrés à la frontière. Les personnes intéressées obtiennent leur autorisation après avoir rempli les informations requises et payé en ligne.

94 pays concernés

«Selon mes prévisions, la Turquie délivrera 3.000 visas par jour dans les pro-

Le vice-ministre des Affaires étrangères Naci Koru et le président de la compagnie aérienne Turkish Airlines Hamdi Topçu après la signature d’un protocole relatif à un système de délivrance de visa pour les ressortissants étrangers en visite en Turquie.

chains mois», indique le vice-ministre turc. Actuellement, la Turquie délivre environ 400 visas par jour. Le projet concerne les citoyens issus de 94 pays qui sont obligés de faire une demande de visa pour entrer sur le territoire turc. «Obtenir un visa en ligne ne prend que quelques minutes. C’est donc un moyen très pratique», précise Naci Koru. La demande peut se faire partout par connexion internet. Le vice-ministre des Affaires étrangères précise que les personnes possédant un passeport américain ou appartenant à l’UE l’obtiendront plus facilement que les autres demandeurs.

1.500 personnes ont obtenu un e-visa

«Dans les derniers jours, plus de 1.500 personnes ont obtenu un e-visa. Nous ne nous attendions pas à un tel chiffre. Ce sont surtout les citoyens américains et britanniques qui font une demande. La Turquie est le premier pays à lancer un

système ouvert à autant de pays», déclaret-il. Le lancement du visa électronique devrait apporter de nombreux avantages, dont une diminution de la charge de travail du personnel aéroportuaire. Koru précise que le système de demande de visa traditionnel restera possible dans les ambassades et les consulats jusqu’en

2014 en Turquie. Le visa électronique est valable uniquement pour les touristes et les personnes voyageant pour affaires. Le ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a appelé les pays où les demandeurs de visa pour la Turquie sont nombreux, à assouplir les systèmes de demande.


08 INTERNATIONAL

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Ghannouchi : «La Turquie redevient fière de son identité»

«Aucun bien ne peut découler du radicalisme», a souligné Rached Ghannouchi.

EYÜP YASAR TUNISIE Le président du plus grand parti politique tunisien, Ennahda, Rached Ghannouchi, a dénoncé ouvertement les dangers du radicalisme religieux sur l’islam, dans un entretien exclusif à Zaman jeudi 25 avril. L’extrémisme et le radicalisme sont responsables de nombreux meurtres entre musulmans soutient-il. «L’islam est aujourd’hui sous la menace du radicalisme qui provoque des guerres civiles au sein de la communauté musulmane. Aucun bien ne peut découler de celui-ci», a-t-il ajouté. Le fondateur d’Ennahda a également souligné que la résolution des problèmes par le dialogue et les négociations est un prin-

cipe essentiel de l’islam. «Notre religion considère le meurtre comme une chose horrible, explique-t-il. Elle appelle chacun à coopérer les uns avec les autres de façon pieuse et bienveillante et à aider les musulmans et les nonmusulmans.»

Gülen vu par Ghannouchi

Au sujet des efforts déployés par la Turquie pour accroître la démocratisation, Ghannouchi a soutenu qu’associer la transformation démocratique du pays à un «retour de l’islam», comme le prétendent certaines personnes, était une erreur. «La Turquie a toujours été un pays musulman et redevient fière de son identité musulmane», a-

t-il ajouté. Le président d’Ennahda a également évoqué l’intellectuel turc musulman Fethullah Gülen et le mouvement Hizmet, inspiré de ses travaux. Ghannouchi a déclaré que les Tunisiens ont beaucoup de respect pour les activités contemporaines de l’érudit turc. «Nous attachons énormément d’importance à l’éducation et aux médias qu’il a contribué à fonder. J’ai lu quelques-uns de ses écrits qui promeuvent l’islam noble, tout comme le Coran et la sunna. Les points de vue de Gülen associent la grandeur de l’islam et la modernité de notre ère. Nous accueillons avec joie ses efforts qui montrent le bon côté de la civilisation islamique actuelle», conclut-il.

En 1995, 8.000 musulmans de Bosnie ont été tués par les forces serbes à Srebrenica.

Le président serbe demande pardon pour Srebrenica Le président serbe, le nationaliste Tomislav Nikolic, a demandé pardon pour le massacre de Srebrenica en 1995, au cours duquel 8.000 musulmans de Bosnie ont été tués par les forces serbes. «A genoux, je demande pardon au nom de la Serbie pour le crime qui a été commis à Srebrenica», a-t-il dit lors d’un entretien télévisé. «Je présente des excuses pour les crimes commis au nom de notre Etat et de notre peuple», a-t-il ajouté. C’est la première fois que Nikolic, ancien partisan de la «Grande Serbie», tient un tel langage qui devrait faciliter la normalisation avec la Bosnie, alors que les deux Etats cherchent à rejoindre l’Union européenne. Des extraits de l’interview de Nikolic ont été diffusés sur un site internet de Sarajevo, la capitale de Bosnie, par une société de production indépendante,

Interview 20. Le reportage sera diffusé dans son intégralité à la télévision le 7 mai.

Nikolic devrait se rendre à Srebrenica

Lors d’une visite la semaine dernière à Belgrade, le dirigeant musulman de Bosnie Bakir Izetbegovic avait demandé au président serbe de reconnaître enfin ce qui s’était passé en Bosnie pendant la guerre dans les années 1990. Zeljko Komsic, membre croate de la présidence tripartite de Bosnie, s’est dit «agréablement surpris» par les excuses de Tomislav Nikolic qui, a-t-il ajouté, aideront à améliorer les relations entre les deux pays. Selon les médias de Bosnie, le président serbe a promis de se rendre à Srebrenica mais pas le 11 juillet, date anniversaire du pire massacre en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale.


09 COULISSES DE L’INFO

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Les journalistes ont des droits… et des devoirs Le 17 avril dernier, Philippe Buisson, secrétaire national aux médias du Parti socialiste, organisait une conférence intitulée «comment soumettre les aides à la presse à des exigences déontologiques». Depuis, les Indignés du PAF, qui avaient également participé à l’organisation de la conférence, ont lancé une pétition pour exiger que les aides étatiques à la presse soient conditionnées au respect de la déontologie. Le texte, qui rappelle les nombreuses erreurs commises et reprises en chaîne par tous les médias, dénonce notamment l’obsession du scoop et les «couvertures de magazines racoleuses, sexistes, islamophobes». En février dernier, la Cour des comptes a évalué dans son rapport annuel le montant total des aides à la presse écrite à 5 milliards d’euros entre 2009 et 2011. Dès lors, une contrepartie déontologique peut-elle être exigée ? Ou du moins, les médias peuvent-ils plus généralement faire leur autocri-

tique ? Ce point était précisément au cœur du débat entre Robert Ménard et Jean-Claude Guillebaud, cofondateurs de Reporters sans frontières.

Deux conceptions du journalisme

Dans son livre Ces journalistes que l’on veut faire taire (Albin Michel), Ménard explique que, soutenu par de nombreux militants de l’association, Guillebaud estimait que celle-ci devait également dénoncer les dérives déontologiques des médias français. Tandis que pour Robert Ménard la jeune association avait besoin de la complicité des journalistes et du soutien financier des patrons de presse («Entretien avec Robert Ménard», Marianne, 5 mars 2001). Ce différent est caractéristique de deux façons de concevoir le journalisme, avec d’un côté la primauté accordée au droit de faire de l’information, et de l’autre une vision qui tient aussi compte de leurs devoirs. Ces devoirs sont multiples et sont précisés par des

textes recensant les règles déontologiques que les journalistes doivent respecter (vérification des faits, rectification des erreurs, etc.), mais ce qui nous intéresse ici c’est moins le contenu particulier de telle ou telle règle que la capacité générale du journaliste à se soucier de les respecter malgré la tentation de l’article-choc qui sera beaucoup lu et largement partagé sur le net. Un journalisme capable de porter un regard critique sur lui-même est d’autant plus nécessaire que 76 % des Français n’ont pas du tout ou peu confiance dans les médias (CEVIPOF décembre 2012). A l’heure où, face à ces derniers, se multiplient les pôles d’observation de la construction de l’information, surtout à travers les outils du net, il nous semble important, notamment avec cette rubrique, que ceux qui font l’info soient aussi ceux qui la décryptent, voire la dénoncent.

Les Indignés du Paf dénoncent l’obsession du scoop et les «couvertures de magazines racoleuses, sexistes, islamophobes»



11 FAMILLE & SANTE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Des cafés dédiés aux parents et à leurs enfants Profiter d’une terrasse de café quand on est une jeune maman ? Pas facile. Pour pallier à ce problème, de nouveaux établissements qui misent sur l’accueil des plus jeunes enfants fleurissent dans toute la France. SOPHIE SOUCHARD PARIS Mai arrive à grand pas et avec lui le pic de naissances printanier coutumier. Avec les beaux jours, les citadins remplissent les rues, les terrasses des cafés s’animent. Manque d’accessibilité, peu de matériel adapté, surveillance mal aisée. Profiter d’une terrasse ensoleillée ne va pas forcément de soi : pour les jeunes parents, c’est un vrai parcours du combattant. C’est sans compter sur le café «kids friendly», ce nouveau concept venu d’Allemagne, d’Angleterre et surtout des pays nordiques très actifs en matière de politique familiale. Offrir un lieu

de sociabilité et de détente spécialement aménagé pour les parents et leurs jeunes enfants : tel est l’objectif fixé par ces nouveaux établissements qui fleurissent partout en France.

Des aménagements pour les bébés

Avec le Poussette café, la gérante Laurence Constant a eu à cœur d’apporter une réponse «au besoin des jeunes parents d’avoir accès à un lieu convivial et adapté aux premières sorties avec leur bébé». Espace entre les tables pour la navigation des poussettes, chaises hautes et réhausseurs à disposition, «garage à poussettes» et tables à langer. Dans cet établissement parisien ouvert en 2007, tout a été aménagé de manière à accueillir les plus jeunes enfants et leurs parents. Discussions et petite restauration pour les uns, espaces jeux et activités ludiques pour les autres, et des menus adaptés à tous les âges. Voilà la recette d’un bon Poussette café. Il s’agit avant tout de pouvoir «rompre l’isolement du congé maternité et sortir en famille ou entre amis» tout en bénéficiant de «conseils en parentalité et d’activités d’éveil».

Le café «kids friendly» offre un lieu de sociabilité et de détente spécialement aménagé pour les parents et leurs jeunes enfants.

Un lieu de rencontre

Ces cafés sont aussi l’occasion d’assister à des ateliers et des conférences autour de la parentalité. Au café Grenadine, Julie Boudin programme régulièrement diverses activités. Pour les futures et jeunes mamans, des ateliers sur le portage en écharpe ou l’allaitement sont organisés ainsi que des conférences sur la nutrition, les méthodes éducatives, les couches lavables. Pour les enfants, l’établissement

propose «de l’éveil musical à partir de 6 mois et des activités créatives pendant les vacances scolaires». Il y a deux ans, la jeune maman parisienne a décidé de créer un endroit «où on puisse se retrouver entre copines, avec les enfants, manger un petit bout et retrouver une vie normale». Si les mères sont nombreuses à fréquenter ces cafés, les pères n’hésitent pas à rejoindre la famille le week-end pour profiter d’un lieu agréable pour tous.



13 CULTURE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

L’orientalisme mis à l’honneur au musée Sabanci Le musée Sakip Sabanci, à Istanbul, propose jusqu’au 11 août 2013, une exposition sur Les 1.001 faces de l’orientalisme, un thème qui a profondément fasciné la culture européenne.

RUMEYSA KIGER ISTANBUL Une exposition sur les traces de l’orientalisme dans les domaines de l’architecture, de l’archéologie, des arts de la scène, du cinéma et de la photographie est actuellement ouverte au musée Sakip Sabanci à Istanbul. Intitulée Les 1.001 faces de l’orientalisme, le nom de l’exposition fait référence aux Contes des 1.001 Nuits.

Montrer l’orientalisme autrement

«L’idée principale est de clarifier certains termes utilisés. On parle surtout de l’orientalisme à travers la peinture. Cette exposition montre qu’il n’existe pas que la peinture pour parler de l’orientalisme», explique Nazan Ölçer, directrice du musée. Même si l’histoire des rapports Orient-Occident est plutôt longue, Les 1.001 faces de l’orientalisme se focalise surtout sur le XIXe siècle. «La

campagne égyptienne de Napoléon, par exemple, a suscité un vif intérêt pour les arts et la culture car le général s’est rendu en Egypte accompagné de plusieurs scientifiques spécialisés dans de nombreux domaines. Nous pouvons encore observer les effets de cet événement historique aujourd’hui», a déclaré la directrice du musée Sabanci. La campagne d’Egypte marque d’ailleurs le début du parcours de l’exposition.

La campagne d’Egypte de Napoléon marque le début du parcours de l’exposition sur l’orientalisme.

L’influence d’Edward Saïd

«L’Occident a créé plusieurs postes de professeurs dans les université orientales. Des langues telles que l’arabe, le turc et le perse ont été enseignées aux étudiants», précise Nazan Ölçer. L’exposition reflète cet intérêt pour l’Orient. «Le sujet de l’exposition est encore vivement débattu aujourd’hui. En 1978, Edward Saïd a écrit dans son

œuvre L’orientalisme. L’Orient créé par l’Occident qu’il s’agissait d’un produit narcissique et condescendant de l’Occident qui soutenait le colonialisme», pointe Nazan Ölçer. Le public pourra également découvrir des photos d’archéologues locaux, des objets d’art

(tissus, tapis, céramiques), des objets de voyage (livres de voyage, souvenirs). Cette exposition est née du travail de grands intellectuels et chercheurs comme Edhem Eldem, Baha Tanman, Filiz Ali ou encore Gökhan Akçura et sera visible jusqu’au 11 août 2013.

Pour tous les clients à jour


14 CULTURE

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

Tolérance et libéralité

Dans le cas particulier du Cachemire, – pays hindou devenu massivement musulman vers le XIV e siècle sans qu’aucune armée musulmane ne l’ait jamais conquis –, c’est une intrigue de palais qui porte au pouvoir un aventurier afghan, Shams ad-Din Swati (mort en 1342), fondateur de la dynastie Shah Mir. De cette dynastie, un nom brillera entre tous, celui de Zayn al-Abidin, surnommé Bad Shah, «Le grand roi» (14201470). Guidé par les principes de l’islam, passablement mis à mal par certains de ses prédécesseurs, Zayn al-Abidin met fin à la politique de persécution et de conversion forcée des hindous pratiquée par son père, Skandar But-Shikan. Il considère en effet comme secondaires

A lire

EXPOSITION Le Cachemire, pays hindou, est devenu massivement musulman vers le XIVe siècle.

les diverses personnifications (avatars) de la divinité dans l’hindouisme et comme au contraire essentielle la conception du Dieu unique, qui existe dès l’origine dans la théologie brahmanique. Le sultan poussera la tolérance et la libéralité jusqu’à faire reconstruire les temples et à abolir l’impôt de la jizya, sans abolir pour autant les droits qui y sont rattachés (protection des personnes et des biens, et exemption des obligations militaires). Il rappellera les brahmanes qui avaient quitté le pays et les encouragera à étudier le persan – langue de culture des royaumes musulmans et langue de relations entre provinces en Inde jusqu’au XIXe siècle – ; ils seront par la suite employés au sein de l’administration.

L’un au qanoun, l’autre au luth, les frères Amine et Hamza Mraïhi interprètent des créations originales d’inspiration essentiellement arabo-andalouse, et dont certaines empruntent également aux traditions anatolienne et indienne.

L’âge d’or du Cachemire

Hommes de lettres, poète à ses heures, il a fait traduire en persan des œuvres sanskrites majeures (dont le célèbre Mahabharata), et, inversement, des œuvres persanes et arabes en langue hindi.

Exposition d’ouvrages autour du joyau architectural de Jérusalem, avec notamment une maquette du Dôme et de son esplanade, réalisée par Hervé Arnoul, meilleur ouvrier de France.

Lumière invisible

17 œuvres conçues et réalisées conjointement par le peintre Qotbi et le sculpteur Yahya, où la lumière s’insinue dans une calligraphie arabo-islamique en trois dimensions. Jusqu’au 7 juillet Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris

Syrian Exodus

Un travail photographique d’Agnès Varraine-Leca qui témoigne des drames humains qui se jouent toujours en Syrie, deux ans après le début d’une insurrection qui, à ce jour, a fait plus de 70.000 victimes. Jusqu’au 2 juin Galerie Confluences 190, boulevard de Charonne 75020 Paris

L’islam : tour d’horizon en 10 chapitres mérite d’être publié en format de poche, d’être clair, accessible à tous, et d’être rédigé par des auteurs et des spécialistes reconnus : Rochdy Alili, Leïla Babès, Salma Belabès, Tahar Ben Jelloun, Malek Chebel, Mélissa Chemam, Eric Geoffroy, Ikbal al-Gharbi, Claude Gilliot, Mezri Haddad, Larbi Kechat, Serge Lafitte, Pierre Lory, Farouk Mardam-Bey, Ali Mérad, Tareq Oubrou, Mohammed Talbi,

Le Dôme du Rocher

Jusqu’au 1er juin Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris

Protecteur des artisans, notamment des tisserands producteurs des fameux châles en cachemire, il passe pour avoir introduit plusieurs autres industries de luxe : les tapis, la soie, le papier, la reliure, etc. Ses travaux publics sont également importants : ponts, routes, et surtout canaux, qui permettront d’étendre considérablement la surface des terres irriguées. Parallèlement, sur le plan administratif, et dans un esprit de justice sociale tout islamique, il réformera l’impôt agraire, et protégera les paysans contre les exactions des fonctionnaires. Il en résulte un accroissement assez rapide de la production agricole, qui, couplée à la vitalité de la production artisanale et à celle du commerce, assurera une longue période de prospérité qui constitue l’âge d’or du Cachemire. Par le biais des échanges culturels, comme par celui de la coopération économique entre communautés, le règne de Zayn al-Abidin aura ainsi réussi à réaliser, au XIVe siècle, la première fusion véritable de l’Inde musulmane et de l’Inde hindoue.

& à voir...

Mohammed et le Coran, les cinq piliers, la charia, le soufisme, mais aussi la culture, la politique ou encore la condition des femmes, parcourant le vaste spectre de la loi à la mystique, cet ouvrage collectif propose une sorte de synthèse plurielle consacrée à l’une des grandes religions universelles. L’une des religions, sans doute, qui inspire le plus d’incompréhensions. L’ouvrage a le triple

Perpetual motion des frères Mraïhi

Le 5 mai à 16:00 Théâtre la Reine blanche 2 bis, passage Ruelle 75018 Paris

PRÉSENTATION

Islam des mondes

SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Omar Abdullah, le chef du gouvernement de l’Etat indien du Jammu-et-Cachemire, a déclaré le 26 avril dernier au quotidien The Tribune que les «séparatistes kashmiris» gagnaient en puissance à mesure que les politiques «faisaient des erreurs». Il appellait ainsi ses alliés du puissant Parti du Congrès à davantage de cohésion. Aujourd’hui partagé entre l’Inde, le Pakistan et la Chine, le Cachemire cristallise des rancœurs historiques sur fond de clivage confessionnel entre hindouistes, anciens dominés, et musulmans, anciens conquérants. L’islam en Inde est en effet, historiquement, le fait de chefs militaires étrangers – d’origine turque, afghane ou, plus tard, mongole –, qui auront créé les conditions d’une islamisation souvent massive parmi la population autochtone. Dans cette société de castes, cloisonnée par définition, qu’était la société indienne traditionnelle, l’égalitarisme musulman constituait en effet un formidable moyen d’émancipation et de promotion sociales.

CONCERT

Zayn al-Abidin : la fusion de l’Inde musulmane et hindoue

AGENDA CULTUREL

François Zabbal. Les différentes contributions sont regroupées en une dizaine de chapitres, qui permettent de présenter de manière cohérente ce rapide tour d’horizon : I. L’Arabie ; II. Mohamed ; III. Le Coran ; IV. La Sunna et les hadiths ; V. La charia ; VI. Les grandes dynasties ; VII. Le califat ; VIII. Confessions et écoles ; IX. Allah ; X. Les cinq Piliers de l’islam.

20 clés pour comprendre l’islam, ouvrage collectif, Editions Albin Michel, 152 pages, 7 €.

Sur la corde raide : le feu de la révolte couve toujours en banlieue

Dans ce dernier ouvrage, Hacène Belmessous dénonce l’abandon par les pouvoirs publics de certains quartiers, et la propagande médiatique visant à stigmatiser ceux qui y vivent (éditions Le Bord de l’eau). Le 3 mai à 19:30 Librairie Résistances 4, Villa Compoint 75017 Paris


OPINION15

3 - 9 MAI 2013 ZAMAN FRANCE

L’inaction de l’Occident face à la crise syrienne Le silence de la communauté internationale sur les crimes commis en Syrie soulève plu-

sieurs questions. Pour le chroniqueur Gökhan Bacik, si les grandes puissances européennes n’interviennent pas c’est qu’elles n’ont pas d’intérêt politique à le faire. Aujourd’hui, la crise syrienne est comparée à la crise bosniaque. Des milliers de personnes ont été tuées et des millions de Syriens ont dû quitter leurs habitations. Plus qu’un problème politique, il s’agit là GÖKHAN BACIK d’une tragédie humaine que les générations futures pourraient se rappeler comme le pire drame du XXIe siècle. De plus, la crise syrienne a comme particularité de ruiner les espoirs de toute une population sur le retour proche d’une stabilité dans la région. La Syrie est un grand État d’un point de vue géographique et démographique et, si elle est amenée à s’effondrer, ses voisins pourraient facilement en être traumatisés. Et, malgré la gravité de cette crise, la communauté internationale n’a pas réagi aussi rapidement qu’elle aurait dû.

Le veto de la Russie

Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ Rédacteur en chef : EMRE DEMİR e.demir@zamanfrance.fr Gestionnaire administratif : FAHRETTİN TEKİN f.tekin@zamanfrance.fr Rédacteur en chef adjoint : FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr Secrétaires de rédaction : BAYRAM ŞEN b.sen@zamanfrance.fr

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Au contraire, nous faisons face à une réaction manifestement lente et unilatérale qui n’est pas du tout proportionnelle à l’ampleur du chaos syrien. Malheureusement, ce type de réaction risque fortement de favoriser le développement d’un environnement encore plus propice à la dégradation de la situation. La communauté internationale n’a réussi à mettre sur pied ni d’armée efficace ni de stratégies diplomatique et humanitaire en vue d’intervenir dans la crise syrienne. Il y a bien eu des tentatives mais aucune n’a véritablement été efficace. Pourquoi l’Occident reste-t-il silencieux sur la question de la crise syrienne ? Quelles sont les raisons politiques ou autres qui empêchent les grandes puissances occidentales comme les ÉtatsUnis et l’Union européenne d’intervenir de façon plus active dans la crise syrienne ? Plusieurs hypothèses existent. La première se focalise sur le droit de veto de la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU. Que la Russie choisisse de ne pas intervenir est un fait. Mais est-il réaliste de croire que Moscou peut stop-

per une importante initiative de l’Occident sur la Syrie ?

Une intervention serait coûteuse

directes est, certes, coûteux. Mais, l’OTAN pourrait facilement protéger les civils avec des «petites» opérations de dissuasion comme c’était le cas pour la Libye.

Les puissances occidentales n’ont pas toujours respecté les clauses du Conseil de sécurité par le passé. Il suffit de se rap- Pas de politique étrangère peler de l’opération non-autori- européenne sée de l’OTAN contre les forces Par ailleurs, la crise syrienne armées yougoslaves au Kosovo est un enjeu dont devrait se en 1999. Une autre préoccuper toute opinion accuse la la communauté crise économique : internationale. est-ce celle-ci Ce n’est pas une qui empêche les intervention milileaders occidentaire qui viendra taux de mettre au «Une tragédie entacher l’image point une strade l’Occident à humaine que les tégie efficace, et générations futures l’échelle monde fait inévitablediale. L’Union ment coûteuse, pourraient se rappeler européenne ne pour intervenir comme le pire drame s’est jamais créée du XXIe siècle» en Syrie ? Cette de politique étranposition n’est pas gère autonome et convaincante. Mettre en place il ne faut donc pas s’attendre d’importantes zones de sécurité à une implication active de sa ou des interventions militaires part dans la crise syrienne. Le

‘‘

problème majeur, c’est que l’UE s’implique dans la résolution d’une crise uniquement si les États-Unis prennent les devants avec un plan d’action concret. L’inaction de l’Union européenne devrait être associée à sa «fainéantise» habituelle en ce qui concerne la politique étrangère, et non pas à propos de la Syrie. Cette inaction se reflète également dans la gestion du problème des réfugiés syriens. L’Union européenne pourrait au moins soutenir des pays comme la Turquie, qui continue d’accueillir des milliers de réfugiés syriens alors que les principaux pays européens refusent de les recevoir en grand nombre. En résumé, aucune de ces opinions n’est vraiment convaincante. A moins de considérer que cette inaction est tout simplement due à l’inexistence de conséquences négatives sur les intérêts des pays occidentaux. g.bacik@todayzaman.com


Coupe du Monde des moins de 20 ans : la Turquie est attendue Alors que la sélection U-20 turque n’a jamais brillé lors des compétitions internationales, cette année, devant son public, la jeune génération va tenter de réussir le pari en remportant la coupe. Premier défi, finir en tête de son groupe devant le Salvador, la Colombie et l’Australie. NICOLAS THEODET PARIS Pays hôte de l’édition 2013 de la Coupe du monde U-20 en juin prochain, les jeunes Turcs auront à cœur de briller devant leur public. Et pourquoi ne pas réitérer l’exploit de leurs aînés lors de la Coupe du Monde 2002 en Corée du Sud et au Japon, arrivés troisième. Depuis plusieurs années, la sélection U-20 turque est considérée comme une équipe à ne pas sous-estimer. Avec des joueurs comme Hasan Türk, issu du centre de formation de Besiktas, ou Salih Ucan, joueur du Fenerbahçe et transféré l’été dernier pour 1,4 million d’euros, la jeune génération de 94-95 se révèle de plus en plus comme Burak Yilmaz, révélation de Galatasaray cette saison sur la scène européenne. Les jeunes joueurs ne laisseront pas passer leur chance, motivés par l’opportunité de briller devant leurs fans. Surtout qu’en 2012, la seconde place obtenue lors du tournoi espoirs de Toulon a fait renaître l’optimisme.

Point fort de cette équipe, les qualités techniques et individuelles de ces joueurs pourront sans doute faire la différence face aux premiers adversaires du tournoi. Mais attention à bien solidifier le collectif pour pouvoir aller jusqu’au bout.

Trois matches idéaux pour rentrer dans le tournoi

Dans la première partie du tournoi, les jeunes Turcs devront affronter le Salvador, la Colombie et l’Australie. La première rencontre devrait être une formalité face au Salvador, petit poucet du groupe qui participe pour la première fois à la Coupe du Monde U-20. Premier test, le 25 juin, face à la Colombie, l’ancien pays organisateur qui se présente en Turquie en tant que champion d’Amérique du Sud devant le Brésil et l’Argentine. «Nous voulons aller en Turquie pour faire bonne figure. Nous allons devoir faire une analyse de la situation, de nos adversaires

La sélection des moins de 20 ans est considérée comme une équipe à ne pas sous-estimer.

et tout planifier au mieux», a affirmé Restrepo, le coach de la sélection colombienne. Ce sera donc un véritable défi pour la sélection turque qui devra absolument passer cette étape pour accéder au tour suivant. Dernier match de la poule, l’Australie. Déjà demi-finalistes des édi-

tions 1991 et 1993, les Australiens n’ont plus le même dynamisme que les années passées. C’est donc une rencontre à ne pas rater, surtout que les derniers matches de poule sont souvent cruciaux pour l’avenir d’une équipe dans une compétition internationale.


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