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21 - 27 JUIN 2013 N°270 prix : 2,5 €
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INQUIETUDES APRES LES AGRESSIONS ISLAMOPHOBES clôture grandiose pour les xIe olympiades turques La onzième édition des Olympiades de langue turque s’est achevée le 15 juin avec une magnifique cérémonie au stade Atatürk d’Istanbul devant un public de 200.000 spectateurs. Cette cérémonie a marqué la fin d’un festival de trois semaines ponctué de poésies, de danses, de culture et de musique turques. RsocIEtE 05
l’islamophobie est-elle en train d’exploser en france ? Après une semaine marquée par la multiplication des agressions physiques contre des femmes voilées et la tentative, avortée, d’organiser une manifestation anti-islam par le mouvement résistance républicaine, Zaman France vous propose un entretien exclusif avec le sociologue du fait religieux raphaël liogier, auteur du livre le mythe de l’islamisation, pour tenter de comprendre les ressorts profonds de ce phénomène inquiétant.
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Un nouveau pas a été franchi. Dans la longue liste des actes et comportements anti-musulmans en France, ces dernières années, le constat ne fait plus de doute : le passage à l’acte est désormais courant. Les attaques physiques et les agressions de femmes voilées se banalisent. Quatre agressions ont été recensées ces derniers jours. A Argenteuil, après l’agression d’une femme enceinte qui a perdu son bébé, des armes ont été retrouvées chez un
les conséquences de gezi sur l’adhésion turque
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Les protestations de la place Taksim à Istanbul ont suscité de vives inquiétudes, en particulier dans le monde occidental. Depuis 2004, l’adhésion de la Turquie est discutée, or, l’attitude du gouvernement face aux manifestations de Taksim a provoqué des réactions diverses et mitigées de la part des Européens, dont certains souhaitent remettre en question la candidature turque. RtUrQUIE 07
Etre mendiant sous l’Empire ottoman
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Aujourd’hui, notre vision de la mendicité est plutôt négative. Mais sous l’Empire ottoman, ce regard n’existait pas. L’Etat impérial attachait en effet une grande importance à la mendicité. Pour nombre de croyants, il est normal que les fidèles viennent en aide à leurs prochains dans le besoin. RcUltUrE 14
EdIto
individu qui avait proféré des menaces islamophobes. Mais le plus inquiétant reste l’analyse des motivations des agresseurs. Dans un entretien exclusif de Zaman France avec le sociologue des religions Raphaël Liogier, celui-ci explique comment un certain malaise grandit au sein d’une partie de la population française, qui se perçoit comme menacée par un islam qu’elle voit comme conquérant et dont elle se sent le devoir de se protéger. R INtErvIEW 08
contre l’islamophobie, gardons la tête froide FOUAD BAHRI r02
raphaël liogier, sociologue des religions.
Quel devenir pour l’islam en france ?
le renseignement intérieur sera renforcé en france
Dans l’ouvrage qui vient de sortir , des intellectuels et acteurs musulmans et chrétiens analysent et décryptent la complexité et la pluralité de l’islam français. Il y a deux ans, l’association d’intellectuels chrétiens Confrontations organisait deux journées de réflexions sur le même sujet. RfraNcE 03
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Le devenir de l’islam en France
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
La Direction centrale du renseignement intérieur (DCRI), critiquée dans l’affaire Merah, sera transformée en Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), dotée de moyens techniques et humains accrus, a annoncé lundi Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’il ne voulait pas démanteler, mais «parfaire» le service créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, sans en toucher la structure et en assurant une meilleure coordination entre les services. RfraNcE 02
02 FRANCE
Le renseignement intérieur sera renforcé en France
EDITO FOUAD BAHRI
contre l’islamophobie, gardons la tête froide Un nouveau pas a été franchi. Dans la longue liste des actes et comportements anti-musulmans en France, ces dernières années, le constat ne fait plus de doute : le passage à l’acte est désormais courant. Les attaques physiques et les agressions de femmes voilées se banalisent. Quatre agressions ont été recensées ces derniers jours. A Argenteuil, après l’agression d’une femme enceinte qui a perdu son bébé, des armes ont été retrouvées chez un individu qui avait proféré des menaces islamophobes. Mais le plus inquiétant reste l’analyse des motivations des agresseurs. Dans un entretien exclusif de Zaman France avec le sociologue des religions Raphaël Liogier, celui-ci explique comment un certain malaise grandit au sein d’une partie de la population française, qui se perçoit comme menacée par un islam qu’elle voit comme conquérant et dont elle se sent le devoir de se protéger. Les agressions, dit-il, sont justifiées comme de la self-defense, dans un schéma qu’il appelle théâtre paranoïaque. L’agresseur se voit comme victime et fait de sa victime un agresseur. Inquiétant retournement de situation. Au sein de la communauté musulmane de France, l’inquiétude grandit. Et la colère. Cette dernière est compréhensible. Mais elle doit être canalisée. Beaucoup espèrent et annoncent déjà un conflit de civilisations entre Islam et Occident, une guerre. Les discours sur la cinquième colonne, la menace intérieure de musulmans potentiellement djihadistes, bombes à retardement «à la Mohamed Merah» sont bien là, sinon dans les langues, du moins dans beaucoup d’esprits. La tentation est grande de céder à la peur, mais celle-ci n’a de place que celle qu’on lui libère. On le lit, on l’entend, on le voit : la principale approche du sujet par les associations musulmanes est une approche oppositionnelle. Rendre coup pour coup, dans un cadre juridique et politique certes. Pour autant, cette approche, aussi légitime soit-elle sur un certain plan, est limitée et parfois inappropriée. Beaucoup de Français non musulmans ont peur de l’islam et des musulmans, qu’ils ne côtoient pas, qu’ils ne connaissent pas. Pour eux, l’islam est un fantasme, et les musulmans des ombres menaçantes. Il appartient aux Français de confession musulmane de désamorcer ces peurs, et d’investir le champ de l’éducation et de la sensibilisation auprès des élites, des médias et de la classe politique, premier vecteur d’opinion. La paranoïa se nourrit de passions. Prenons garde à ne pas l’alimenter. f.bahri@zamanfrance.fr
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la direction centrale du renseignement intérieur (DCrI), critiquée dans l’affaire Merah, sera transformée en Direction générale de la sécurité intérieure (DGsI), dotée de moyens techniques et humains accrus, a annoncé lundi Manuel Valls. Le ministre de l’Intérieur a expliqué qu’il ne voulait pas démanteler, mais « parfaire» le service créé en 2008 par Nicolas Sarkozy, sans en toucher la structure et en assurant une meilleure coordination entre les services.
la dgsI opératIoNNEllE EN 2014. Un plan de recrutement de 430 personnes supplémentaires sera mis en œuvre sur cinq ans, a précisé Manuel Valls devant les responsables des services de renseignement intérieur. Ces nouveaux effectifs, qui représentent une hausse de 13% par rapport aux 3.200 personnes actuellement employées, serviront exclusivement à répondre aux besoins opérationnels. «La France doit disposer d’un grand service de renseignement interne et redimensionné et mieux armé pour faire face aux menaces nouvelles», a-t-il estimé. Cette nouvelle structure se veut l’équivalent de la DGSE, la Direction générale de la sécurité extérieure, qui a su diversifier son recrutement et adapter ses moyens. L’affaire Mohamed Merah a notamment révélé un manque de moyens des
services et des liaisons insuffisantes entre les différents échelons du renseignement intérieur. Se réclamant d’Al Qaïda, le jeune Toulousain a tué sept personnes en mars 2012 à Montauban et Toulouse, parmi lesquelles trois enfants juifs, avant d’être abattu par la police au terme d’un long siège de son domicile.
UNE loI dE coNtrôlE EN 2015 Dans un rapport publié en octobre, l’Inspection générale de la police a relevé des «défaillances objectives», en particulier de la DCRI, concernant l’évaluation de la dangerosité du jeune homme, et un manque de coordination entre services. La réforme de 2008 avait donné naissance à trois services, la DCRI, chargée de l’antiterrorisme et du contre-espionnage, la Sous-direction de l’information générale (SDIG), qui faisait une partie du travail des anciens RG (mouvements sociaux, violences urbaines et bandes, sectes et économie souterraine) et la Direction du renseignement de la préfecture de police (DRPP), compétente à Paris et en banlieue. Manuel Valls estime que la DCRI a été bâtie sans doute
le siège de l’ex-dcrI, désormais dgsI à levallois-perret (hauts-de-seine).
«trop rapidement» et «de manière incomplète» mais veut néanmoins s’inscrire dans la continuité. «Je ne me situe pas dans une rupture par rapport à 2008», a-t-il insisté devant la presse. La future DGSI sera donc redimensionnée pour faire face à l’évolution des menaces et dépendra du ministre de l’Intérieur, et non plus de la Direction générale de la police nationale. Environ 60% des nouveaux recrutements seront des analystes, des traducteurs, des linguistes, des ingénieurs et des techniciens. En revanche, la SDIG, qui s’estimaient laissée pour compte, restera au sein des commissariats mais changera de nom, afin de reconnaître que sa mission de renseignement soit reconnue à part entière. La filière, qui rassemble 1.900 policiers et gendarmes, sera rebap-
tisée «Renseignement territorial» et bénéficiera d’une doctrine d’emploi et d’un plan de formation. Manuel Valls a enfin précisé qu’une loi visant à encadrer le fonctionnement des services de renseignement, comme le préconise le récent rapport du député socialiste Jean-Jacques Urvoas, serait mise en oeuvre en 2015. Pour le ministre de l’Intérieur, un tel encadrement ne sera possible que si les parlementaires «changent de culture» en appréhendant en particulier la «notion de secret». «Nous sommes en pleine zone grise. Tout le monde admet le caractère indispensable des services, mais on ne veut pas le reconnaître par une loi. Il faut ce contrôle démocratique pour éviter le dévoiement toujours possible des espions par l’exécutif», avait plaidé Jean-Jacques Urvoas. PHOTO DE LA SEMAINE
le 17 juin à sao paulo, 3e jour des manifestations sociales au Brésil.
...Et UNE maUvaIsE
UNE boNNE...
Nouveau record du nombre de détenus en France
la couverture maladie universelle (CMu-C) sera revalorisée au 1er juillet, a annoncé le ministère de la santé lundi 17 juin. Davantage de personnes démunies pourront ainsi être soignées gratuitement. «le plafond de la CMu-C, et par conséquent celui de l’ACs (aide à la complémentaire santé), sera revalorisé de 8,3 %. Ceci ouvre la CMu-C à 400.000 personnes supplémentaires et
le nombre de détenus dans les prisons françaises a atteint le 1er juin un nouveau record, avec un total de 67.977 personnes incarcérées, selon l’administration pénitentiaire lundi. selon le communiqué du ministère de la Justice, la capacité opérationnelle des établissements pénitentiaires est de 57.325 places. Cette tendance représente une hausse de 1,6 % par rapport au chiffre du mois de juin
350.000 pour l’ACs, soit 750.000 nouveaux bénéficiaires en plus des 4,3 millions de bénéficiaires la CMU-C et des 763.000 de l’ACs en 2011. A l’heure actuelle, il ne faut pas dépasser un revenu de 7.934 euros par an pour pouvoir bénéficier de la CMU-C. Pour l’ACs, il ne faut pas dépasser 35 % des revenus du CMU-C. D’où l’effet domino de la revalorisation de cette dernière sur l’ACs.
2012 (66.915) et de 0,2 % par rapport à celui du 1er mai 2013, précédent record, avec 67.839 personnes incarcérées. l’administration pénitentiaire a également recensé 778 mineurs, un chiffre en hausse de 0,9 % par rapport au mois précédent (771 au 1er mai 2013). les mineurs représentent 1,1 % de l’ensemble des personnes incarcérées.
NoUvEllE
La couverture maladie universelle revalorisée en juillet
03 FRANCE
21 - 27 JUIN 2013 ZAMAN FRANCE BREVES ECO
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«Ce pays constituerait une surcharge pour l’UE en raison de sa taille et de la structure de son économie» Dans un document interne en vue des élections législatives, consulté par Reuters, l’Union chrétienne démocrate (CDU) de la chancelière Angela Merkel s’oppose à l’entrée de la Turquie dans l’UE.
Quel devenir pour l’islam en France ?
dans l’ouvrage qui vient de paraître le devenir de l’islam en France, des intellectuels et acteurs musulmans et chrétiens analysent et décryptent la complexité et la pluralité de l’islam français.
lEs mUsUlmaNs NE sE rEcoNNaIssENt pas daNs lEUr ImagE médIatIQUE Dans son avant-propos, Hervé Legrand regrette que ces expertises soient si peu écoutées dans un contexte où la question de l’islam en France soulève de plus en plus de ressentiment de part et d’autre. Soucieux d’éviter aussi bien l’idée d’une incompatibilité fondamentale entre islam et République qu’un fraternalisme naïf occultant les problèmes, son propos vise à comprendre les enjeux de cette présence en posant la question des raisons des craintes que l’islam suscite, selon
Le gouvernement espère récolter plus de 2,5 milliards d’euros en 2013 avec la régularisation des dossiers des évadés fiscaux et l’entrée en vigueur de la loi de lutte contre la fraude fiscale, a déclaré mercredi le ministre du Budget Bernard Cazeneuve. Pour le ministre du Budget, la fraude fiscale représente «un volume d’argent qui échappe à l’Etat français et qui pourrait financer les services publics, ce qui, dans la crise, alors qu’on demande aux Français des efforts, est inadmissible». «Je serais assez satisfait de pouvoir faire entre 2 milliards et 2,5 milliards cette année», a-t-il expliqué sur BFM TV. Selon Le Parisien, près de 5.000 évadés fiscaux français se sont rapprochés des services de Bercy ces derniers mois pour régulariser leur situation.
aIdEs aUx ENtrEprIsEs 3 milliards d’euros d’économies proposées
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Il y a deux ans, l’association d’intellectuels chrétiens Confrontations organisait deux journées de réflexions s’interrogeant sur Le devenir de l’islam en France. C’est aujourd’hui le titre d’un ouvrage qui reprend les interventions du colloque et qui vient d’être publié chez Desclée de Brouwer, dans la collection Confrontations, du même nom de l’association. L’ouvrage est dirigé par Hervé Legrand, professeur honoraire à l’Institut catholique de Paris, qui signe également l’avant-propos. Cette nouvelle réflexion sur la place de l’islam en France a la particularité d’inscrire le propos sous le prisme de la notion de «devenir». L’islam de France est multiple, hétéroclite et en évolution constante. C’est donc le refus de l’approche essentialisante qui anime les multiples chercheurs et intellectuels ayant participé à l’ouvrage et dont la diversité, tant confessionnelle que professionnelle, est le reflet d’une prise en charge plurielle du sujet. De Tarek Oubrou, imam de la mosquée de Bordeaux, à Franck Fregosi, directeur de recherche au CNRS, en passant par Leyla Arslan, de l’Institut Montaigne, et Vincent Feroldi, aumônier de prison, les articles mêlent l’approche intellectuelle et la connaissance du terrain, avec le souci permanent de comprendre l’islam au sein de ses multiples dynamiques d’évolution.
EvasIoN fIscalE bercy espère récolter plus de 2,5 milliards d’euros
plusieurs sondages récemment publiées. Hervé Legrand explique également pourquoi les auteurs de cet ouvrage et lui-même ne croient pas que les musulmans voudraient «dans leur ensemble,
inévitablement instaurer un communautarisme dans notre pays». Il analyse les multiples freins à ce communautarisme, en rappelant que «la très grande majorité des musulmans de notre pays, ou
leurs parents, y sont venus pour travailler, avec l’espoir d’un avenir meilleur pour leurs enfants» et qu’ils «ne se reconnaissent pas du tout dans l’image de leur religion véhiculée par les médias».
Un rapport remis mardi au ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, propose de réaliser trois milliards d’euros d’économies sur deux ans au sein de la multitude d’aides publiques aux entreprises, a annoncé Bercy. Ces trois milliards se répartissent à peu près pour moitié en économies budgétaires et pour moitié en réduction de niches fiscales, tandis que 2,6 milliards sont des économies pour l’Etat et 400 millions pour les collectivités territoriales, a indiqué Bercy à l’AFP. Les dépenses budgétaires ou niches fiscales bénéficiant directement et indirectement aux entreprises en France représentent plus de 6.000 aides pour une somme de 110 milliards d’euros sur le budget de l’Etat et des collectivités territoriales.
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05 SOCIETE
Clôture grandiose pour e les XI Olympiades turques
MON AVOCAT CANAN ÖZENICI
Qui va garder bébé ? Vous l’avez peut-être remarqué, mais en ces temps de crise économique les couples font plus souvent des enfants. Les femmes se mettent sous la protection du droit à la maternité qui empêche l’employeur de les licencier pour cette raison. D’autres systèmes de protection existent en France lors de l’arrivée d’un heureux événement : les parents bénéficient du congé parental, réponse à la première interrogation des futurs parents : mais qui va garder bébé ? Vous pouvez bénéficier, quelque soit l’effectif de votre entreprise d’un congé parental à condition d’avoir 1 an d’ancienneté minimum dans l’entreprise et ce, en cas de naissance ou d’adoption d’un enfant de moins de 3 ans. La durée initiale du congé est d’un an maximum. Il peut être renouvelé 2 fois. C’est-à-dire que ce congé ne peut donc pas excéder 3 ans en tout, sauf en cas de maladie, d’accident grave ou de handicap grave de l’enfant, auquel cas le congé parental pourra être prolongé d’un an maximum. Pour bénéficier de ce congé, le salarié doit informer son employeur par lettre recommandée avec accusé de réception ou par lettre remise en main propre contre décharge (récépissé). La lettre doit indiquer la date de début du congé parental et sa durée. Lorsque le salarié entend prolonger son congé ou le modifier en activité à temps partiel, il en avertit l’employeur au moins un mois avant le terme initialement prévu. Pendant la durée du congé parental, le contrat de travail est suspendu et sauf si un accord de branche prévoit une prise en compte intégrale, la durée du congé est prise en compte pour moitié pour le calcul de l’ancienneté. Mais vous restez salarié de l’entreprise et conservez à cet égard le bénéfice de tous ses avantages acquis. A ce titre, il vous est interdit d’exercer un autre emploi pendant le congé parental, à l’exception de l’activité d’assistant maternel. Pendant le congé, le salarié n’est pas rémunéré par son employeur pour la période non travaillée, sauf si des dispositions conventionnelles ou collectives le prévoient. En revanche, il est possible de percevoir de la part de la CAF une allocation sous conditions d’éligibilité. À l’issue du congé, le salarié doit retrouver son précédent emploi. À défaut, un emploi similaire assorti d’une rémunération au moins équivalente doit lui être proposé. pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
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la cérémonie s’est déroulée au stade Atatürk d’Istanbul.
La onzième édition des Olympiades de langue turque s’est achevée le 15 juin avec une magnifique cérémonie au stade Atatürk d’Istanbul, devant un public de 200.000 spectateurs. Cette cérémonie a marqué la fin d’un festival de trois semaines ponctué de poésies, de danses, de culture et de musique turques. Cette année, les participants provenaient de pas moins de 130 pays. Le Premier ministre Recep Tayyip Erdogan était au rendez-vous et n’a pas manqué de saluer le travail des organisateurs et de féliciter les participants. Rappelant les événements récents de la place Taksim, le Premier ministre a déclaré que la «vraie Turquie» était réunie devant lui en ce soir de cérémonie de clôture. Erdogan a également félicité les milliers de professeurs qui contribuent à la diffusion de la langue turque à l’étranger.
Flashez ce code pour visionner le reportage
kamelia organise une visite guidée d’Istanbul -
L’Association Kamelia a organisé un voyage en Turquie pour un groupe de ressortissants français. Des rencontres avec la Fondation des journalistes et des écrivains turcs ont été organisées, un film sur l’interculturalité a été diffusé et une visite du Palais de Topkapi, de la Mosquée bleue et de Sainte-So-
phie, ainsi qu’une traversée du Bosphore ont ponctué la visite. Un séjour qui a enchanté Marie-France : «Deux univers se mélangent très harmonieusement. Tout cela nous prouve que la cohabitation et la paix entre religions est tout à fait possible et réalisable», a-t-elle expliqué en faisant référence à la visite à Sainte-Sophie.
06 TURQUIE
21 - 27 JUIN 2013 ZAMAN FRANCE
Sympathisants d’Erdogan : «Quelques milliers» ou «un million» ?
Le rassemblement du 16 juin à l’appel du Premier ministre.
Le nombre de personnes présentes au grand rassemblement des sympathisants du régime diffère considérablement d’un média à un autre, allant de «quelques milliers» à «un million».
L I Y . 0 1
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CNN International a été accusée de désinformation par plusieurs médias turcs ainsi que par le Premier ministre Erdogan lui-même. Une information sur l’opposition à Erdogan, intitulée «Anti-government protests in Turkey», était illustrée par une photographie du grand rassemblement des partisans du régime qui s’est tenu dimanche et qui a rassemblé «plusieurs centaines de milliers» de personnes, selon le journal Sabah. Le quotidien regrette que les sympathisants du régime aient été présentés comme des opposants et évoque toutefois la possibilité d’une erreur, présentée dans tous les cas comme très grave. Cette ambiguïté est caractéristique de la bataille des chiffres que se livrent plusieurs médias à propos du grand meeting des sympathisants de l’AKP. Le désaccord n’est pas anodin, puisque le rassemblement avait précisément pour objectif de mettre en avant la Turquie qui avait massivement voté pour Erdogan durant les trois dernières élections législatives et qui, jusque là, était restée discrète. L’agence de presse Reuters parle de «milliers de partisans», en les décrivant quand même plus loin comme une «marée de supporters». Une dépêche AFP du dimanche 16 juin, ainsi qu’un article de France 24.com, parlent de «dizaines de milliers de sympathisants», tandis qu’une autre dépêche publiée dans la soirée et reprise lundi matin, évoque «100.000 partisans». Le site Metronews précise, de son côté, que ces «partisans», terme repris par quasiment tous les articles, sont «acquis à sa cause» et les oppose à «la colère du peuple», qui, lui, protestait à Taksim.
Entre 300.000 et un million pour les médias turcs Plusieurs médias turcs évoquent, eux, le chiffre d’un million de personnes, qui a été avancé par Erdogan lui-même dans le discours qu’il a prononcé. Le prisme va donc de quelques milliers à un million en passant par des dizaines de milliers ou même une centaine de milliers. Toujours est-il que le chiffre même proposé par les médias turcs d’opposition – de 295.000 à 500.000 – et présenté comme plus ou moins scientifique est bien au-dessus de celui des journaux étrangers. Le journal de gauche Radikal explique ainsi que quatre chercheurs en ingénierie informatique de l’université du Bosphore font une estimation allant de 300.000 à 500.000 personnes. Ils ont procédé à l’analyse des photographies aériennes des 170.000 m² de la place en évaluant à 125.000 la surface occupée par les sympathisants. Si l’on considère que la densité d’occupation de la totalité de la place était «très forte» – soit quatre personnes au mètre carré – on obtient un maximum de 500.000 personnes. En tenant compte des différentes densités d’occupation de l’espace – faible, forte, très forte – l’estimation descend à 295.000 sympathisants.
07 TURQUIE L’adhésion de la Turquie à l’UE après Gezi 21 - 27 JUIN 2013 ZAMAN FRANCE
les protestations de la place taksim à Istanbul ont suscité de vives inquiétudes, en particulier dans le monde occidental. Depuis 2004, l’adhésion de la turquie est discutée, or, l’attitude du gouvernement face aux manifestations de taksim a provoqué des réactions diverses et mitigées de la part des européens, dont certains souhaitent remettre en question la candidature turque.
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Répressions violentes, gaz lacrymogènes, canons à eau et balles en caoutchouc sont sûrement les mots qu’on a le plus lus dans les médias internationaux au sujet des manifestations de la place Taksim, commencées le 31 mai. D’abord environnementales, les protestations se sont transformées en soulèvement contre le gouvernement et la politique du Premier ministre Erdogan, accusé de ne pas respecter les valeurs démocratiques du pays. Et c’est justement pour cette raison que certains Européens ont exprimé leurs inquiétudes. Toutefois, pour d’autres, les protestations ne remettent aucunement en jeu l’adhésion de la Turquie.
lE parlEmENt EUropéEN Et l’allEmagNE INQUIEts Les événements de Taksim n’ont pas laissé les Vingt-Sept indifférents, surtout pas l’Allemagne, qui a des liens historiques forts avec la Turquie. Le commissaire des droits de l’Homme du gouvernement allemand, Markus Loening, s’était déjà dit «sérieusement inquiet» et avait appelé le gouvernement turc à respecter et protéger la liberté d’expression et de réunion de ses citoyens. Le 17 juin, c’est la chancelière allemande Angela Merkel qui s’est exprimée concernant la question de l’adhésion turque à l’UE. «Ce qui se passe en Turquie en ce moment n’est pas en accord avec notre idée de la liberté d’expression», a-t-elle déclaré au nom de la politique européenne. Les députés
du Parlement européen, quant à eux, avaient critiqué le comportement du Premier ministre et condamné les répressions violentes des manifestants par la police. Erdogan n’a pas manqué de répondre à ces critiques, disant que le Parlement n’était pas en droit de condamner des actes décidés par le Gouvernement. «Vous êtes anti-démocratiques», a-t-il déclaré aux membres du Parlement, avant d’ajouter qu’il ne reconnaissait pas l’organisation internationale. «Ignorer le Parlement européen signifie qu’Erdogan ne veut pas que la Turquie fasse partie de l’Union européenne», a déclaré Hannes Swoboda, président de l’Alliance progressiste des socialistes et démocrates au Parlement européen. C’était d’ailleurs ce dernier qui avait avancé l’idée d’une interruption des pourparlers à cause des manifestations.
«la tUrQUIE a faIt bEaUcoUp dE progrÈs daNs lE domaINE dE la démocratIE» Mais le comportement du gouvernement n’a pas provoqué que des réactions négatives. La semaine dernière, un groupe d’ambassadeurs européens en visite à Ankara a déclaré qu’il était hors de question que les négociations soient suspendues, défendant l’idée que l’adhésion sera bénéfique à la fois à la Turquie et à l’UE. «La position de l’UE a été clairement définie par le Haut Représentant de l’Union aux Affaires étrangères et à la Politique, Catherine Ashton, qui a déclaré que les négociations avec la Turquie allaient continuer, parce que
des soldats turcs portent les drapeaux européen et turc le 23 mai à ankara lors de la première visite du président du conseil européeen, herman van rompuy, en turquie.
la Turquie a besoin de l’UE aujourd’hui plus que jamais», a confié l’un des ambassadeurs. Ce dernier a ajouté que le gouvernement turc en place était légitime, car élu par le peuple turc. Le Premier ministre britannique David Cameron surveille également de près les événements en Turquie, mais ne se dit pas inquiet pour autant, bien au contraire. Il soutient même largement l’adhésion turque à l’UE. «Il faut admettre que la Turquie a fait beaucoup de progrès dans le domaine de la démocratie et des droits de l’homme ces dix dernières années», a-t-il déclaré la semaine dernière.
les médias alourdissent les coûts des manifestations la couverture médiatique internationale des soulèvements de Gezi a provoqué une augmentation des coûts dûs aux manifestations de l’avis de deux experts du domaine économique.
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Si Nevzat Saygilioglu, ancien président de la direction générale des recettes du ministère des Finances et Unsal Ban, recteur de l’université de l’aéronautique turque d’Ankara soutiennent tous deux que le comportement du gouvernement face à la crise a aggravé les pertes économiques nationales, ils ajoutent également que les chaînes de télévision étrangères y ont leur part de responsabilité.
lE goUvErNEmENt moINs rEspoNsablE QUE lEs médIas étraNgErs Les protestations ont eu à la fois des effets quantifiables sur les taux d’intérêt, les taux de change des devises étrangères et les prix des actions, tout comme des effets indirects comme la perte de temps, de synergie et de motivation. «Nous ne pouvons actuellement calculer les coûts indirects, même si leurs effets se feront bientôt sentir. La mauvaise gestion de la crise par le gouvernement a beaucoup joué dans l’augmentation des coûts, mais la dif-
fusion des événements par les chaînes étrangères a été bien plus efficace», a déclaré Saygilioglu à Zaman. La chute brutale de la bourse en Turquie a été l’une des premières conséquences des manifestations. «Après la chute de la bourse, les taux d’intérêt sont passés de 5,4 % à 6,7 %. L’augmentation des taux de change des devises étrangères a aussi creusé les dépenses», a expliqué Saygilioglu, pour qui le coût total des protestations s’élève à environ 20 milliards de dollars.
l’INdUstrIE dU toUrIsmE toUchéE «Je ne pense pas que notre économie va sombrer. Lorsque les protestations seront terminées, les indicateurs économiques redeviendront positifs. Si la crise avait été mieux gérée, elle aurait même pu accélérer la croissance économique». Le domaine du tourisme a été aussi durement touché par les soulèvements. «Les chiffres ne sont pas au plus haut car la diffusion d’informations sur les manifestations de
EN BREF
fraNcE les grandes métropoles attirent plus que l’hexagone
Les sept principales métropoles françaises viennent de constituer un cercle d’influence et de collaboration pour renforcer leur attractivité auprès des investisseurs étrangers et accroître leur compétitivité sur le plan international. Baptisé «Invest en French Metropolises», ce club de promotion réunit les agences de développement économique des agglomérations de Bordeaux, Lille, Lyon, Marseille, Nantes, Nice et Toulouse. L’un de ses objectifs est d’interpeller les pouvoirs publics sur la perte de vitesse du label France. «Alors que la France s’essouffle, l’attractivité de ses métropoles est en hausse», explique Philippe Grillot, le président de la chambre de commerce et d’industrie de Lyon.
Irak l’onu recommande de lever les sanctions
Taksim par les médias internationaux ont incité beaucoup de personnes à annuler leur réservation», a informé Saygilioglu. «Est-ce par hasard si CNN et d’autres chaînes internationales ont diffusé pendant des heures en direct les manifestations ? Est-ce par hasard que la Turquie a été présentée comme un pays dangereux ?», s’inter-
500.000
roge l’économiste. Pour Unsal Ban, la diffusion des informations par les médias internationaux avait pour but de toucher de plein fouet l’industrie du tourisme. «Cela a empêché la Turquie d’avoir la plus grosse part de gâteau. Maintenant elle doit partager avec la Grèce et l’Espagne. Ce n’est pas que du pur hasard», a affirmé Unsal Ban.
Le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a recommandé mardi de franchir une nouvelle étape dans la levée des sanctions imposées par l’Onu à l’Irak, plus de vingt après l’invasion du Koweït par les troupes de l’ancien dirigeant Saddam Hussein. Malgré la capture de Saddam Hussein en 2003, condamné à mort et exécuté en 2006, les Nations unies n’ont toujours pas levé la totalité des sanctions qui pèsent sur le pays. L’Irak est toujours soumis à un embargo sur les armes tandis que les avoirs des particuliers et des organisations liés à l’ancien homme fort du pays restent gelés.
Pour la ministre du logement, Cécile duflot, il y aurait 500.000 logements indignes en France qui concerneraient un million de personnes.
INTERVIEW08
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Raphaël Liogier :
«Les agressions islamophobes sont justifiées comme de la self defense» Les actes anti-musulmans connaissent une progression préoccupante ces dernières années.
analysez-vous l’intensification des -Comment actes islamophobes et les passages à l’acte ? Si nous étions dans une situation de phobie, cela n’entraînerait pas de passage à l’acte mais des formes de rejet. Cliniquement, nous sommes plutôt dans ce que j’appelle un théâtre paranoïaque. Dans la phobie, vous pouvez être dans la condescendance, le rejet ou la peur. Dans le théâtre paranoïaque, vous supposez que l’autre vous en veut personnellement. Il y a la projection de l’intentionnalité. Cela n’était pas le cas avant 2003 ou 2004. Il n’y avait pas de blessure narcissique. L’idée que les musulmans sont là parce qu’ils ont un plan et qu’ils veulent acculturer ou provoquer
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«La laïcité en situation d’urgence conçoit l’islam comme une menace.» une «colonisation inverse» n’existait pas encore. Les agressions physiques contre les femmes voilées sont justifiées par leurs auteurs non pas comme de la phobie mais comme de la self defense, contre une agression intrinsèque des musulmans. Ce phénomène est-il spécifiquement français ? Il y avait une spécificité française au début, avec la fameuse exception française. L’Europe s’est pensée pendant un siècle au centre du monde, et la France ellemême au centre de ce centre du monde. En 2003, un rapport à été remis à François Baroin à la demande de Jean-Pierre Raffarin, au sujet d’une nouvelle laïcité qu’il fallait mettre en place parce que celle-ci pouvait à un moment donné entrer en contradiction avec les droits de l’homme et qu’il faudrait alors la choisir, ce qui est absurde, car historiquement la laïcité est le produit des droits de l’homme. Autrement dit, on avait le droit de faire des lois contradictoires avec ces droits de l’homme parce que le bateau coulait. C’est cette
laïcité en situation d’urgence qui conçoit l’islam comme une menace du mode de vie européen. Ce théâtre paranoïaque est-il un phénomène naturel ou relève-t-il de la construction ? Je ne crois pas à la théorie du complot ni du côté des musulmans, ni de celui des institutions. C’est plus grave encore, du fait d’une grande frustration et d’une profonde angoisse dans une partie de la population française. Le sentiment de déclin irréversible, la mondialisation et le capitalisme sont vus comme l’horreur absolue, le comble étant la visibilité de l’islam et les musulmans perçus comme voulant imposer leur religion. Il ne faut vraiment pas avoir confiance en son identité pour penser que 6 ou 7 % de la population vous menacent culturellement. Ce qui relie ces sentiments n’est pas un lien logique mais psychologique. Comme on ne peut pas en vouloir à la mondialisation, il faut personnaliser tout ce qui à l’air hétérogène, comme l’islam. Dans votre livre Le mythe de l’islamisation, vous décrivez plus précisément ce que vous entendez par théâtre paranoïaque. C’est ce qui permet de passer à l’acte. Le mythe de l’islamisation, c’est l’Europe qui met en scène son propre déclin sur le dos de l’islam. Comme dans tout théâtre, il y
Repères :
Islamophobie : des agressions physiques en hausse Le 20 mai 2013, une jeune fille voilée de 17 ans, Rabia B. , a été rouée de coups par deux individus à Argenteuil. Son foulard lui a été arraché. Cette nouvelle affaire intervient une vingtaine de jours après la plainte déposée par une jeune fille voilée pour une agression subie dans la même ville. Vendredi 24 mai, sortant de chez elle avec son enfant âgé d’un an, une jeune femme d’origine maghrébine s’est fait violemment agresser dans la ville de Béziers. Dimanche 9 juin, à Reims, une femme voilée, alors qu’elle circulait en voiture avec son mari, a été prise pour cible par un jeune de 17 ans. Celui-ci a passé sa main par la vitre de la voiture qui était à l’arrêt pour arracher son voile. Jeudi 13 juin, deux individus ont agressé une jeune femme enceinte, Leïla O., âgée de 21 ans, portant le voile islamique, à Argenteuil. La jeune femme a perdu son bébé quelques jours plus tard.
a quatre acteurs. Le héros qui prétend défendre la civilisation, l’Europe, l’Occident, qui parfois passe à l’acte comme Anders Breivik. Le peuple trompé qui se représente comme étant trahi, qui est majoritaire mais qui se pense presque comme minoritaire culturellement, qui pense avoir perdu. Si les musulmans prient dans la rue, ce n’est pas parce qu’il y a moins de mosquées proportionnellement que les temples protestants. Non. S’ils prient dans la rue c’est parce qu’ils veulent occuper la rue, diront-ils. Il y a enfin le traître multiculturaliste qui dénonce ce qui se passe et il y a le djihadiste potentiel. Dans ce schéma, tout musulman est un djihadiste potentiel. On le voit dans l’expression «musulman modéré», comme si l’islam était en soi négatif. Est-il encore possible de sortir de ce cercle vicieux de violence et de radicalisation ? Oui. Il faudrait plus de responsabilités des hommes politiques. Il faudrait revenir aussi à plus de rationalité et moins d’émotivité. Ces agressions islamophobes arrivent ainsi juste au moment où on est en train de discuter de laïcité au Parlement, quand Hollande déclare que la laïcité ne s’arrêtera pas au privé. Les Français se sentent fondés à passer à l’acte à cause de ces propos entendus à la télévision, parce que les politiques en parlent comme de problèmes, alors que c’en sont de faux. Ces derniers devraient plutôt instaurer les conditions d’un vrai débat. Certaines réactions qu’on observe chez les musulmans, comme l’inflation de débats et de conférences sur l’islamophobie, et parfois une tendance à la victimisation, ne renforcent-elles pas une polarisation oppositionnelle qui entretient la tension là où il faudrait la désamorcer ? Paradoxalement, oui, mais pas dans le sens que l’on croit. Ce qui a pu laisser le champ libre au développement d’une forme de paranoïa anti-musulmane, c’est moins la visibilité de l’islam, assez banale. C’est plutôt l’attentisme de certains musulmans ou dirigeants d’associations. Leur attitude, c’était : «ça va passer, il faut attendre, il faut rien faire, etc.». C’est l’attitude de Tareq Oubrou, très influent sur ce point-là. Malgré son attitude conciliante, il y aura pourtant une vindicte des islamophobes envers Tareq Oubrou, qui l’accusent d’être en relation avec les islamistes.
Essai sur une obsession collective Raphaël Liogier, sociologue des religions, a publié un essai sur Le mythe de l’islamisation, essai sur une obsession collective. L’islamisation, une perception paranoïaque qui envahit aujourd’hui l’espace public, imprègne les discours de politiciens et les analyses d’auteurs réputés sérieux. Cet essai s’attelle à déconstruire ce qui n’est autre qu’un mythe et interroge l’obsession collective qu’il recèle. Il montre ainsi que la «bombe démographique musulmane» qui serait prête à éclater sur le triple front de la natalité, de l’immigration et de la conversion relève du fantasme. Quant au regain de teneur spirituelle et au renouveau identitaire des musulmans, ils n’ont pas la signification conquérante ni même politique que suggère l’épouvantail de l’«islamisme». Quelle réponse les musulmans devraient-ils apporter selon vous ? Quand on est visé en tant que minorité, c’est plus rassurant dans un pays avec une culture de la mobilisation, de manifester dans la rue pacifiquement. Ce que ne font pas les musulmans en réalité, qui ne sont pas capables de s’organiser pour dire stop ! Ils risquent aussi de prêter le flanc aux accusations portées contre eux en amalgamant trop souvent des sujets de politique internationale avec l’islamophobie actuelle en France. Mais n’oublions pas que les musulmans ne font que répondre à une agression, même si la réponse n’est pas toujours adéquate.
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09 INTERNATIONAL
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Rohani maintiendra les mêmes relations avec Ankara Sinem Cengiz Ankara L’ayatollah modéré Rohani a remporté les élections présidentielles le 15 juin dernier, avec un score bien plus important que celui de ses adversaires conservateurs. D’après les analystes, la victoire de Hassan Rohani n’affaiblira pas le soutien de l’Iran au régime syrien, ni ne dénaturera les liens avec Ankara.
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La Syrie, principale cause des tensions entre la Turquie et l’Iran «La crise syrienne est le principal sujet de discorde entre les deux pays. Tant que le conflit syrien durera, les relations bilatérales entre l’Iran et la Turquie resteront tendues. Je ne pense pas qu’il y aura de changement significatif au niveau des relations entre Téhéran et Ankara, même maintenant que M. Rohani est président», a confié à Zaman Mehmet Sahin, professeur de relations internationales à l’université Gazi d’Ankara. Les relations entre la Turquie et l’Iran se sont améliorées ces dernières années, mais la question syrienne a suscité de la tension dans leurs relations l’année dernière. La Turquie fait partie des soutiens les plus fidèles des forces de l’opposition syrienne, alors que l’Iran soutient le régime, malgré la pression de plus en plus forte qu’exerce la communauté internationale sur Bachar AlAssad. «Je ne pense pas que la position de la Turquie visà-vis de la Syrie changera, et l’Iran n’est pas non plus prêt à abandonner ses objectifs. Tant que cette situation continuera, les relations resteront tendues», a déclaré Mehmet Seyfettin Erol, académicien à l’université de Gazi à Ankara. «La Turquie continuera à maintenir de bonnes relations avec l’Iran» Hassan Rohani, ancien négociateur en chef pour le nucléaire, est connu pour son approche nuancée, conciliante et réformiste. Mais Mehmet Sahin reste sceptique et soutient que qualifier M. Rohani de réformiste à peine arrivé au pouvoir est une évaluation hâtive et trop optimiste. «Les principaux problèmes de politique étrangère sont davantage traités par le Guide suprême, Ali Khamenei, que par le Président», a rappelé Sahin. En attendant, le ministre des Affaires étrangères turc a félicité M. Rohani pour sa victoire samedi. «La Turquie continuera de maintenir de bonnes relations avec le gouvernement en Iran», a-t-il déclaré.
Coulisses de l’info
L’élection de Hassan Rohani à la présidence de l’Iran n’aura pas d’impact significatif sur les relations entre Téhéran et Ankara selon certains experts.
Le journaliste informe-t-il ou commente-t-il ? -
Parmi les sujets proposés aux étudiants de terminale de la série économique et sociale figurait la question «Interprètet-on à défaut de connaître ?». Le problème de la différence entre la connaissance, censée être certaine, et l’interprétation, toujours exposée au risque de la subjectivité de l’individu, est au cœur du métier de journaliste. Elle se pose d’autant plus dans des périodes de tension,comme actuellement à propos du traitement des manifestations de Turquie, où les lecteurs ont besoin de distinguer les faits bruts du sens donné par un journal. Globalement, le problème est celui de la différence, en théorie, entre l’information et son commentaire, entre la description d’un fait objectif et l’expression d’une opinion personnelle, par exemple sous forme de chronique, de billet ou d’éditorial.Outre le fait brut et le commentaire, citons l’exercice de l’analyse, qui décrypte l’information pour l’expliquer, sans touche personnelle.
Pas de fait sans interprétation Les faits sont le matériau de base du travail du journaliste, pour qui la vérification des sources est
fondamentale. En effet, il a vocation à être l’observateur neutre d’une situation dont il informe fidèlement son lectorat. C’est seulement dans un deuxième temps qu’il peut proposer une lecture personnelle, en l’assumant comme telle. Pourtant, comme le rappelle Daniel Cornu, journaliste et universitaire suisse auteur de Journalisme et vérité (Labor et Fides), la frontière entre ces deux dimensions est perméable, si bien que le «fait brut» n’existe pas vraiment. La distinction entre l’information et l’interprétation est donc illusoire. L’interprétation person-
nelle est présente, dans une certaine mesure, au moment même de la reconstruction et de la mise en contexte des événements. Car, dans sa façon même de lire les événements, le journaliste a une grille d’interprétation du sujet plus générale.
honnêteté plutôt qu’objectivité On l’a vu dans nos colonnes, au regard de la façon dont certains médias français avaient eu tendance à minimiser le poids des rassemblements favorables au gouvernement en parlant de «partisans», rassemblés par Erdogan
et opposés au «peuple» mécontent de Taksim, pourtant très largement minoritaires. Ainsi, non seulement on assiste actuellement à une prolifération du journalisme du commentaire, notamment sur de nombreux journaux en ligne, mais de surcroît le véritable souci existe quand le commentaire, non dissimulé mais inconscient, prend les traits de l’information. Comme l’aurait dit Patrick de Saint-Exupéry lors d’une conférence organisée par la revue XXI, le principe qui anime le journaliste est alors moins l’objectivité, peu probable, que l’honnêteté.
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«Time in Turkey» : l’exposition de Zaman à Berlin Quelque 100 photos prises en Turquie par 25 grands photojournalistes du monde entier a ouvert ses portes à Berlin, sixième ville à accueillir cet événement depuis 2011. Tayfun Girgin, Betül Fatma Demir Berlin L’exposition, «Time in Turkey» rappel du nom du journal, aura lieu dans trois endroits différents de la capitale allemande. Elle était jusqu’au 18 au centre Station dans le quartier de Kreuzberg, est désormais jusqu’au 25 juin place Alexander-
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platz et sera jusqu’au 13 août à l’hôtel Park Inn. L’inauguration a eu lieu au centre Station le jeudi 13 juin en présence de Hüseyin Avni Karslioglu, ambassadeur turc d’Allemagne, Franz Schulz, maire du quartier Friedrichshain-Kreuzberg ainsi que de deux journalistes ayant travaillé
pour l’exposition, Christopher Morris et George Georgiou.
Des photos reflétant la vie en Turquie aujourd’hui «Cette exposition nous ouvre une fenêtre sur les modes de vie et le pays d’autres citoyens», a déclaré Karslioglu lors de la cérémonie d’ouverture. Parmi les clichés l’ambassadeur turc figure devant l’objectif de Christopher Morris en compagnie du président Abdullah Gül, dans le jardin de la demeure présidentielle située dans le quartier de Tarabya à Istanbul. En effet, Karslioglu a été pendant quatre ans le secrétaire particulier d’Abdullah Gül avant de devenir ambassadeur à Berlin. Le maire du quartier où se tient la première partie de l’événement a souligné la chance des citoyens allemands de découvrir une collection de photos représentant la Turquie contemporaine. Une exposition en l’honneur du 25e anniversaire de Zaman L’exposition «Time in Turkey» s’est tenue en Turquie même et dans le monde. Elle fait partie d’une série d’initiatives du quotidien Zaman à l’occasion de son 25e anniversaire en 2011. Le journal, tiré à 4.000 exemplaires quotidiens en Turquie la première année de sa création en 1986, compte aujourd’hui plus d’un million de tirages par jour.
Ahmed Mohammed Abdallah.
En Egypte, 11 ans de prison pour insulte au christianisme
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Un prédicateur extrémiste égyptien a été condamné dimanche 16 juin à 11 ans de prison avec sursis pour avoir insulté la religion chrétienne. Ahmed Mohammed Abdallah, connu sous le nom d’«Abou Islam» a vu sa sentence prononcée par un tribunal du Caire, après qu’il ait déchiré puis brûlé une bible, en septembre 2012, devant l’ambassade des Etats-Unis. Il participait alors à une manifestation contre le film islamophobe produit aux Etats-Unis «L’innocence des musulmans». Connu dans tout le pays pour ses violentes diatribes contre les chrétiens et les libéraux égyptiens, le prédicateur a été condamné à 11 ans de prison avec sursis pour insulte à la religion, trouble à l’ordre public et diffamation. Son fils a également été jugé et a écopé, quant à lui, de 8 ans de prison, également avec sursis. Les deux hommes ont la possibilité de faire appel. La loi égyptienne interdit l’insulte à toutes les religions et non uniquement à l’islam.
11 DECOUVERTE
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Cap sur Datça Balade dans le sud-ouest de la Turquie, région des plus agréables, propice tant au farniente qu’au tourisme culturel, sur les traces de la Grèce antique.
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La péninsule de Datça délimite naturellement la mer Egée au nord de la mer Méditerranéee au sud. Elle s’étend sur plus de 80 kilomètres et, son point le plus étroit est de seulement 800 mètres de large. La ville portuaire de Datça, entourée de vallées dans lesquelles la culture d’olives et d’amandes est intense, vaut vraiment le détour. Outre ses rochers taillés de façon étrange, ses criques isolées et de ses vieux moulins, la principale ville de la péninsule, est idéale pour ceux qui préfèrent le cadre familial d’un hôtel resort. Datça, dont la population atteint les 10.000 habitants pendant la saison estivale, est située sur la mer et possède un grand port où de nombreux yachts et bateaux vous attendent pour de petites croisières d’une journée le long de la côte. Et pourquoi ne pas choisir parmi les trois plages de la ville et leurs nombreux cafés et restaurants ? Côté visites, le petit village pittoresque d’Eski Datça, situé à quelques kilomètres, est une bonne option.
Les plages de Palamutbükü Le village de Palamutbükü où nous résidons s’est beaucoup développé ces dernières années et regroupe aujourd’hui plus de 15 grands hôtels. Mais il n’a pas perdu de son charme pour autant. Côté ville, vous trouverez quelques magasins et glaciers, tandis que côté plage, une eau turquoise mêlée à l’horizon vous attend. Alors, si vous souhaitez troquer chaise longue, lunettes de soleil ou baignade pour une autre activité, Palamutbükü n’est peut-être pas fait pour vous. En revanche, ce bourg saura ravir les adeptes du farniente.
Les impressionnantes ruines de Cnide Il vous faut garder le meilleur pour la fin : le site de Cnide (ou Knidos), situé sur la pointe de la péninsule. Notez que les guides de voyages font peu la promotion de ce site de ruines, pourtant passionnant. Nous avons décidé de l’explorer à la fin de la journée pour profiter de la lumière du couchant, qui offre un magnifique point de vue sur cette ancienne ville grecque. La plus grande partie des ruines est orientée au sud sur une saillie rocheuse au-dessus de deux anciens ports, séparés par un isthme de moins de 100 mètres de large. A l’ouest des deux ports, vous pourrez voir le cap de Tekir Burnu et son phare. Puis, dans la direction du nord-ouest, dans la mer Egée, apparaît l’île de Kos. Grâce à un chemin balisé qui conduit vers les principaux monuments à voir, il est très facile de s’orienter. Découvrez l’amphithéâtre hellénistique
remarquablement conservé, les temples sur la pente d’une colline, et plus particulièrement le temple d’Athéna. Vous verrez également les ruines de trois églises datant de l’Empire byzantin, où résident encore quelques fragments de sols en mosaïque noire et blanche. Nous avons passé quelques heures sur ce site, tentés de plonger dans la mer toute proche, d’une transparence incroyable ! Au milieu du XIXe siècle, le Britannique Charles Newton est arrivé à Cnide à bord du HMS Gorgon à la recherche d’antiquités et a fait une spectaculaire découverte : un lion en pierre de neuf tonnes, ancien couvercle d’un sarcophage. Inutile de le chercher à Cnide, ce lion est aujourd’hui au British Museum de Londres. Mais malgré le passage de Charles Newton et les fouilles des archéologues, tout est loin d’avoir été exploré, ce qui rend la découverte encore plus passionnante !
Sur le site de Cnide, au couchant.
12 FAMILLE&SANTE
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Toujours garder un œil sur les dessins animés
lorsque les petits s’ennuient ou que leurs parents sont occupés, ces derniers installent leurs enfants devant la télévision avec un dessin animé. Or, tous les cartoons ne s’adressent pas aux bambins du même âge et contiennent parfois des messages négatifs.
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Les dessins animés, qui sont incontournables dans le monde des enfants, sont aussi de véritables «baby-sitters virtuels» pour les mamans qui vaquent à leurs occupations. Certains parents ne se demandent pas si le dessin animé qui passe à la télé est adapté à leur enfant. Mais pour les spécialistes de la question, le tout-petit à qui est destiné Caillou ne doit pas regarder Bob l’éponge. Les chaînes de dessins animés s’étant multipliées ces dernières années, les bambins pourraient rester assis devant le petit écran toute la journée. La professeure Nilüfer Sari Sezer, présidente du Département de la communication interpersonnelle en Turquie, indique que l’utilisation excessive des cartoons est néfaste, car la télé n’est pas une nourrice électronique.
sélEctIoNNEr lEs dEssINs aNImés Nilüfer Sari Sezer note que les pictogrammes, qui sont un système de classification destiné à informer sur le contenu des programmes télévisés, ne figurent pas dans les dessins animés. La professeure conseille aux familles de choisir leurs dessins animés. «Sans que l’on s’en rende compte, des messages vont dans le subconscient des enfants. Il faut que les pictogrammes qui figurent dans les séries télévisées et dans les films cinématographiques figurent aussi dans les dessins animés», note-t-elle. Mehmet Teber, président de l’association Pedagoji, pense qu’il n’est pas normal qu’un petit de moins de 2 ans regarde un film. Il ajoute qu’un enfant entre 2 et 7 ans ne doit pas passer plus de 40 minutes devant le petit écran. Dans la journée, l’enfant peut regarder deux à trois dessins animés qu’il aura choisis. Mais la petite lucarne ne doit pas rester constamment allumée, car l’enfant regarde alors tout ce qui y est présenté. prENdrE lE tEmps dE dIscUtEr avEc soN ENfaNt «Les flux d’images qui entrent dans le cerveau de l’enfant influencent son mode de vie. Cette personne en devenir peut déterminer ses styles vestimentaire, alimentaire, langagier, etc. en fonction des dessins animés», note Mehmet Teber. Quant au pédagogue Ali Çankirili, il précise : «Les parents devraient regarder les dessins animés avec leurs enfants. Il faut qu’ils soient adaptés des classiques de la littérature. Ils ont pour objectif de transmettre les bons comportements et les valeurs morales. Les parents doivent arrêter le dessin animé et poser des questions et ils doivent commenter ensemble tel ou tel point».
13 CULTURE
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Une exposition sur Erol Akyavas au musée d’art moderne d’Istanbul
Le peintre turc Erol Akyavas combinait l’aspect mystique et soufiste de l’art oriental à la recherche de l’abstrait de l’art occidental. Projet1_260 06/12/12 10:54 Page1
A Istanbul, le musée d’art moderne consacre une rétrospective de grande envergure à l’artiste turc Erol Akyavas (1932-1999), figure majeure en Turquie. Rumeysa Kiger Istanbul Le musée d’art moderne d’Istanbul a inauguré sa nouvelle exposition le 29 mai dernier : une rétrospective de l’œuvre de l’artiste turc Erol Akyavas (1932-1999). Au total, 290 tableaux réalisés entre les années 1950 et 1990 sont exposés. Lors d’une conférence de presse, la directrice du musée, Oya Eczacibasi, a souligné qu’Akyavas combinait l’aspect mystique et soufiste de l’art oriental à la recherche de l’abstrait de l’art occidental.
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L’univers d’erol Akyavas «Doté d’une curiosité insatiable, ce peintre a exploré le soufisme avec l’espoir de capturer quelque chose. Sa vision du monde, ses croyances et son esthétisme se reflètent dans son œuvre. En utilisant des symboles traditionnels et en appliquant les techniques délicates et détaillées des maîtres-joailliers, il a réussi à créer de nouvelles formes qui se réfèrent à l’héritage culturel, aux émotions, à l’intuition et aux rêves», a précisé la directrice du musée d’art moderne. «Akyavas s’est inspiré d’histoires religieuses et s’est centré sur la représentation de dualités comme le présent et le futur, le clair et l’obscur, l’éternité et la mortalité pour reproduire les véritables valeurs de la tradition», a-t-elle ajouté. Le conservateur du musée d’art moderne, Levent Calikoglu, a indiqué
qu’Erol Akyavas était au centre de son art. «En réalisant l’exposition, on voulait établir un lien avec Akyavas et l’espace. Cet artiste a un lien très fort avec l’architecture et cela se voit dans ses œuvres. Nous avons donc aménagé un espace visant à recréer son monde», a confié Levent Calikoglu à Zaman. Le musée a en effet créé un labyrinthe dans l’exposition où le visiteur peut admirer la série de peintures Miraçname. Les dernières œuvres réalisées sont exposées dans une salle consacrée à la relation de l’artiste avec le soufisme. Les peintures représentant le poète Yunus Emre, quant à elles, sont fixées autour d’un autel octogonal, référence symbolique. La rétrospective, qui se terminera le 25 août prochain, comprend également L’alchimie du bonheur, Mansur AlHallaj ainsi que Fihi Ma Fih et Kaaba.
14 CULTURE
21 - 27 JUIN 2013 ZAMAN FRANCE
AGENDA CULTUREL
harUN IlhaN IstAnBul Aujourd’hui, notre vision de la mendicité est plutôt négative. Mais sous l’Empire ottoman, ce regard n’existait pas. L’Etat impérial attachait en effet une grande importance à la mendicité. Pour nombre de croyants, il est normal que les fidèles viennent en aide à leurs prochains dans le besoin. Tandis que les personnes qui ne demandent pas d’argent par nécessité sont mal vues. Notre regard sur la mendicité aujourd’hui est assez différent de celui de l’Empire ottoman.
coNcErt
Etre mendiant sous l’Empire ottoman -
lEs dIfférENts typEs dE mENdIaNts Si, actuellement, la mendicité équivaut à confier son existence au bon vouloir des passants, elle avait un côté presque artistique à l’époque de l’Empire ottoman. Par exemple, les «iskatçilar», qui regroupaient presque uniquement les vagabonds d’Istanbul, se postaient près des cimetières. Les jours de service funèbre, ils étaient particulièrement actifs. Ils attendaient impatiemment que l’«isqat» (charité au nom du défunt) soit distribué. Pendant les appels à la prière, ils erraient dans les rues et
entonnaient des nasheeds (chants religieux), encourageant ainsi les passants à faire l’aumône. On trouvait également les «kabakçis», sortes de saisonniers, qui travaillaient du mois de mai aux premiers mois d’hiver. Le 1er mai, premier jour de travail, un festival était organisé et les «kabakçis» déambulaient dans les rues avec des «kabaks» (citrouilles), d’où leur nom. Quant aux «sebilciler», ils mendiaient près des sebils (fontaines publiques) de la ville. Enfin, les «goygoycus» qui se montraient durant le mois de mouharram se déplaçaient par groupe de six. Ils portaient des turbans faits de «yemenis» (fine écharpe), portaient des capes et se tenaient sur des cannes. Les biens qu’ils recueillaient étaient rassemblés près de la mosquée Sehzade Camii à Istanbul.
la mENdIcIté EN EUropE La mendicité était présente dans presque toutes les villes d’Europe au XVIIe et XVIIIe siècles. A Paris et à Londres, 10 % de la population était composée de vagabonds, équivalent à plus de 50.000 personnes. Dans l’Empire ottoman, l’Etat suivait de près le nombre de mendiants et veillait à ce que ce chiffre n’augmente pas. Dans les années 1730, il y avait 350 nécessiteux dans la capitale de l’Empire ottoman, Istanbul, autrefois Constantinople. Ce chiffre peu élevé peut avoir surpris les voyageurs étrangers qui l’ont souvent souligné dans leurs carnets de voyage. Ces derniers ont remarqué que le fameux système vakif (donation) de l’Empire ottoman a aidé à répondre aux besoins des pauvres.
à voir... & l’identité au miroir du «bled» lerie de personnages hauts en couleurs. Parmi eux, notamment, son cousin : un blédard roublard qui rêve de venir en France, – un personnage de méchant sympa campé avec brio par Jamel Debbouze. Farid, dont tous les repères sont chamboulés, va devoir porter un nouveau regard sur lui-même, sur ce qu’il a cru, jusque-là, être son identité.
Imaginer le passé, voir le présent !
Née d’une mère pied-noir d’Annaba et d’un père mozabite de Beni Isguen, la photographe Marine Lebrun vit à Paris. A travers ces clichés pris en Algérie, elle imagine à sa façon ce pays qu’elle ne connaît pas.
portes ouvertes sur l’Islam
Une journée entière en compagnie d’artistes, d’historiens, d’architectes, de juristes et de théologiens afin de découvrir, ou de redécouvrir, l’art et la culture musulmane. Dans le cadre de la Xe journée portes ouvertes sur l’Islam organisée par l’Institut méditerranéen d’Études musulmanes (IMEM).
coNférENcE
le 23 Juin à partir de 10:00 espace Magallon 2, boulevard Magallon 13015 Marseille
rENcoNtrE
son père, plus précisément, où il doit sauver la maison familiale. C’est le point de départ d’une aventure à la fois drôle et touchante. Mais, plus profondément, le moyen pour le réalisateur de décrire une expérience existentielle entre toutes. D’abord fermé à un monde qu’il ne connaît pas, Farid tombe en effet, petit à petit, sous le charme d’une ga-
Avec la participation d’acteurs et d’experts de l’audiovisuel, en présence des présidents de chaînes de télévision du Bassin méditerranéen. Dans le cadre de PriMed 2013, Prix international du documentaire et du reportage méditerranéen. Entrée libre.
Jusqu’au 29 juin Centre culturel algérien 171, rue de la Croix-nivert 75015 Paris
a lire
Nombreux sont sans doute ceux qui se projetteront dans le personnage principal du film. Farid a 28 ans. Il est Français né en France. Ce sont ses parents qui viennent d’ailleurs, un ailleurs qu’il n’a jamais connu. Mais voilà que les aléas de la vie contraignent le jeune homme à se rendre dans cette Algérie jusque-là fantasmée. Dans le village d’origine de
la télévision de demain en méditerranée
le 21 juin à 10:00 Musée des civilisations de l’europe et de la Méditerranée 1, esplanade du J4 13002 Marseille �
Expo photo
miner complètement la mendicité. Celui-ci avait décidé de délivrer un certificat uniquement aux gens dans l’incapacité de travailler pour cause par exemple de handicap physique.
Musique traditionnelle syrienne, et particulièrement des chants de la révolution. Avec Canaan Touleimat (chant, oud), Antoine Akhrass (oud), Philippe Benbyi-Alegre (guitare), Iyad Sarhid (percussions), Marianne Babut (violoncelle). Dans le cadre de L’art pour la liberté en Syrie, le cachet des artistes sera reversé à l’association Sabil. le 21 juin à 21:00 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue léon 75018 Paris
JoUrNéE-rENcoNtrE
lE cErtIfIcat dE mENdIcIté Après d’intenses recherches, j’ai trouvé plusieurs éléments intéressants à ce sujet sous l’Empire ottoman. Les nécessiteux de l’époque se rassemblaient sous la férule d’une institution, un peu comme un organisme pour l’emploi. L’Etat donnait aux personnes autorisées à mendier un «dilenci sertifikasi» (certificat de mendicité) et une liste était dressée et conservée par l’administration. Les livres qui renfermaient ces noms contenaient des informations sur la nationalité des vagabonds, mais également sur leurs années de mendicité et leur santé en général. Le docteur Mehmet Genç, du département d’Histoire de l’université Sehir d’Istanbul, qui a effectué de nombreuses études sur les domaines financier et social sous l’Empire ottoman, explique que l’Etat avait tenté d’éli-
si, actuellement, la mendicité est synonyme de remettre son existence au bon vouloir des passants, elle avait un côté presque artistique à l’époque de l’empire ottoman.
soutour
Né quelque part, réalisé par Mohamed Hamidi (comédie dramatique, France, 2012, 1h27). Avec Jamel Debbouze, Tewfik Jallab, Malik Bentalha, Abdelkader Secteur. Sortie en salles le 19 juin.
leili anvar
Autour du Cantique des oiseaux de Farideddine Attar, poème-conte mystique du XIIe siècle, traduit par Leili Anvar, spécialiste francoiranienne aux éditions Diane de Selliers. Entrée libre. le 25 juin à 19:00 Maison des Associations du XIIe 181, avenue Daumesnil 75012 Paris
OPINION15
21 - 27 JUIN 2013 ZAMAN FRANCE
Pourquoi 72 % des Indonésiens veulent-ils la charia ? Les musulmans du monde entier : religion, Santa Clara (Californie) - Le rapport intitulé
politique et société publié le mois dernier par le Pew Research Center a suscité de nombreuses réactions dans les médias indonésiens en concluant que 72 % des Indonésiens musulmans, femmes comprises, préféraient la charia. L’enquête a été réalisée auprès de 1.880 Indonésiens dans dix-neuf provinces. Qu’indique cette enquête ? Le fait qu’un pourcentage élevé d’Indonésiens se réjouit de l’application de la charia ne devrait pas susciter d’inquiétudes compte tenu des différences sémantiques quant à l’utilisation du terme charia par les Indonésiens. Les conclusions de l’enquête ne devraient donc pas être interprétées comme un signe d’approbation de la part de la société indonésienne de ce qui est
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En Indonésie, «le terme charia est souvent associé à l’égalité et à la justice sociale» souvent considéré comme un système juridique imposant de sévères châtiments corporels, un code vestimentaire strict et la classification publique des non-musulmans.
la charIa, UN «chEmIN» vErs la JUstIcE L’islam en tant que religion, système juridique, culture et mode de vie revêt beaucoup d’aspects aux yeux de nombreuses personnes. La définition de la charia diffère d’une personne à l’autre, même parmi les érudits et les chefs religieux. Le terme charia est souvent associé à l’égalité et à la justice sociale, comme l’indique Amaney Jamal, conseiller spécial auprès du Pew Research de l’université de Princeton. Les mots n’ont pas le même sens pour tout le monde. En arabe, charia signifie «chemin» ou «manière». Cependant, l’utilisation contemporaine du terme est liée à la loi islamique, à la permission (halal) et à l’interdiction
(haram). Un autre sens de charia est associé à la justice sociale et à l’équité aux yeux de ceux qui ont perdu confiance dans leurs gouvernement et institutions. En résumé, le rapport du Pew Research doit être lu à la lumière de ces éléments. En Indonésie, la charia est vue à travers un prisme particulier. Par exemple, si l’on s’en tient à une interprétation stricte des principes juridiques de l’islam, les non-musulmans sont considérés comme des citoyens de deuxième ordre. Pourtant, de telles classifications ne sont pas présentes en Indonésie et, qui plus est, violent les principes de la Déclaration des droits de l’homme des Nations unies que l’Indonésie a signée.
UNE lEctUrE coNtExtUEllE dE l’Islam Certains désigneront la province d’Aceh, territoire spécial d’Indonésie, pour montrer ce que les Indonésiens entendent par «charia» car les principes juridiques de l’islam exigeant le port du voile pour la femme, l’interdiction de l’alcool et du jeu et l’application du zakat (une exigence de l’islam de donner 2,5% de ses revenus aux personnes dans le besoin) y ont été adoptés. Si les non-musulmans d’Aceh ne sont pas soumis aux principes juridiques de l’islam, certains pensent qu’ils font l’objet de pressions afin qu’ils y adhérent. Toutefois, les pratiques très particulières d’Aceh ne correspondent pas à celles qui ont cours dans le reste du pays, qui est plus syncrétique et qui a choisi de ne pas suivre le modèle d’Aceh. Selon Asghar Ali Engineer, érudit indien de l’islam, certaines classifications sont contextuelles et ne sont donc plus valables dans un contexte moderne. Dans un article de 2010 distribué par le service de presse du site Common Ground, il a parlé expressément de l’esclavage finalement proscrit dans le Coran, notant en outre que les concepts de démocratie et de citoyenneté n’ont, de nos jours, aucun équivalent dans le Coran. Par extension, il suggère que certains concepts compris comme faisant partie de la charia ont eu leur temps
et leur place et ne sont plus pertinents dans le contexte actuel.
lEs INdoNésIENs rEstENt attachés à la démocratIE Nombreux sont les érudits islamiques et chefs religieux à travers le monde qui partagent ce point de vue. Robert Hefner, professeur à l’université de Boston, a déclaré dans Sharia Politics : Islamic Law and Society in the Modern World (Indiana University Press) publié en 2011 que les Indonésiens musulmans soutenaient fortement à la fois la charia et la démocratie. Le sondage réalisé par le Pew Research Center a également révélé que 61% des musulmans indonésiens préféraient la démocratie à l’autoritarisme. Il est donc peu probable que la charia prise dans le sens de la loi islamique draconienne imposée sous un régime autoritaire voie le jour. Il est plus logique que charia
signifie «société juste et équitable» au sein d’une démocratie. Il serait impensable que l’Indonésie, pays souverain ayant adopté la Déclaration des droits de l’homme des Nations unies et actuellement considéré comme une étoile montante du G20, se transforme en théocratie autoritaire. Plus de gens devraient être encouragés à étudier le caractère compassionnel de l’islam. La paix et la compassion sont nécessaires pour créer une société juste et équitable. Ces deux facteurs ont probablement influencé la plupart des musulmans indonésiens en faveur de la charia dans ce sondage.
Jennie S. Bev est journaliste et chroniqueuse. Elle écrit dans la rubrique “The Global Viewpoint” du magazine Forbes Indonesia et dans la rubrique éditoriaux du quotidien The Jakarta Post. En partenariat avec common ground News
l’impact de gezi sur l’économie turque Edité par : source sArl 2, boulevard saint-Martin 75010 PArIs Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ rédacteur en chef : EMRE DEMİR e.demir@zamanfrance.fr Gestionnaire administratif : FAHRETTİN TEKİN f.tekin@zamanfrance.fr rédacteur en chef adjoint : FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr secrétaires de rédaction : BAYRAM ŞEN b.sen@zamanfrance.fr
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Les effets à court terme des soulèvements du parc Gezi sur l’économie turque ont déjà disparu. Le prouvent, entre autres, le retour des touristes et le redressement de la bourse d’Istanbul et des taux SEYFETTIN GÜRSEL de change et d’intérêt.
la croIssaNcE sEra plUs élEvéE QU’EN 2012 Qu’en est-il, en revanche, des effets des manifestations sur le moyen terme ? Voyons les dernières informations sur la croissance du produit intérieur brut (PIB), indice de mesure de la production économique d’un pays, dans notre cas la Turquie.
D’après les données recueillies par l’Institut des statistiques turques (TurkStat), nous pouvons prévoir que la croissance sera plus forte en 2013 que l’année dernière et avoisinera les 4 %. Mais n’oublions pas que ces prévisions ont été effectuées avant le début des manifestations. Beaucoup d’académiciens de différents domaines ont commencé à parler en termes de «pré et post-Gezi» en référence aux périodes avant et après les manifestations. Je ne sais pas encore si ces dernières feront partie de l’Histoire, mais je trouve ce point de vue très intéressant. Ainsi, les soulèvements de Taksim ontils, oui ou non, provoqué des facteurs capables d’aggraver l’économie turque déjà mal en
point ? Pour moi, la réponse est positive.
la QUEstIoN dEs INvEstIssEmENts Et dE la stabIlIté polItIQUE EN tUrQUIE Les facteurs en question sont la confiance des investisseurs et la stabilité politique. Je ne pense pas que les investisseurs turcs, et surtout étrangers, aient changé de point de vue sur l’avenir de l’économie turque. Je suis sûr qu’ils s’interrogent sur les capacités du gouvernement à pouvoir diriger une économie de marché ouverte tout en ayant un déficit très élevé. Les investissements étrangers ont diminué et pourraient diminuer encore si le gouvernement turc continue d’accuser les Européens de mal gérer leurs économies. Dans ce
contexte, les taux d’intérêt du marché et les taux de change pourraient commencer à augmenter. La stabilité politique est également en jeu. Il est peu probable que le parti de l’AKP perde les prochaines élections, car il n’y a pas d’alternative politique crédible en face. Néanmoins, le refus du gouvernement de mettre en place des réformes démocratiques et le style autoritaire de l’AKP risquent de menacer le processus de paix et, par conséquent, la stabilité politique. Je pense donc que les soulèvements du parc Gezi ont sérieusement ébranlé la supériorité morale de l’AKP et qu’ils manifestent le début du déclin du gouvernement turc. s.gursel@todayszaman.com
tEddy rINEr dE rEtoUr Teddy Riner, qui visera fin août à Rio de Janeiro un sixième titre de champion du monde de judo, est remonté sur les tatamis lundi matin pour la première fois après qu’il s’était blessé à la cuisse à budapest en hongrie. Il sera donc sans doute présent à Rio à la fin de l’été pour défendre son titre mondial.
Les Turcs font l’essai hérésie en terre sainte : le rugby a émergé en turquie, pays où plus souvent on cite son équipe de foot favorite avant de donner son nom. Genèse, riche en obstacles, de la balle ovale chez les Ottomans.
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Depuis 2007, il devient plus courant de voir un ballon rebondir bizarrement sur les prés turcs. Cette année-là, le METU Rugby d’Ankara voit le jour. Les Requins de Samsun affrontent les Pumas de Girne et le Taureau stambouliote tente une percée face aux Ottomans. En 2006, Julien Treu, Nantais baroudeur parachuté à Kadiköy, renoue avec sa passion. Il entend parler du Kadiköy Rugby Football Kulubu.«J’y suis allé tout excité et j’ai compris que c’était le début. Terrain synthétique de la moitié d’un terrain normal, matériel inexistant, etc. Un challenge titanesque !»
lE mythE dE sIsyphE Troisième-ligne habile, mais le club tire la langue par manque de fonds, de structure… et de coach. Il participe à la création de la seule école de rugby dont les jeunes rejoindront le championnat senior qui se met place. Le Kadiköy RFK prend part au championnat en 2009 et atteindra le podium récemment : après 11 victoires et un nul, le Taureau a clos la saison 2012-2013 en demi-finale face à Ankara. Pas par défaut de motivation. Sans parler du mouvement de protestation pendant lequel, à la veille du déplacement, «deux de nos joueurs se sont fait arrêter et emprisonner», le rugby alaturka connaît certains déboires. «Malgré nos nombreuses recommandations, nous avions joué nos deux derniers matchs sur un terrain synthétique. Résultat : un tibia et un pied cassés, plus un trauma crânien…» Un syndicat des joueurs a d’ailleurs été créé afin d’unir et de protéger ses membres. Aussi, l’histoire du rugby en Turquie s’apparente au mythe de Sisyphe : faire et refaire,
hakan calhanoglu élu meilleur joueur de d3 allemande
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Il sera, au même titre que Salih Uçan et Kerim Frei, l’un des joueurs turcs à suivre lors de la Coupe du Monde U20 qui débutera le 21 juin prochain en Turquie. Hakan Calhanoglu, qui évolue à Karlsuher, vient d’être élu meilleur joueur de la D3 allemande à seulement 19 ans. Transféré à Hambourg l’été dernier contre la somme de 2,5 millions d’euros, Hakan avait été laissé en prêt une saison de plus auprès de son club formateur en 3e division pour faire ses armes. Cette saison, les stats de l’international U20 ont en effet explosé. En 36 rencontres, Hakan a trouvé 17 fois le chemin des filets et délivré 12 passes décisives. Désormais prêt pour rejoindre l’élite de la Bundesliga, Hakan Calanhoglu passera d’abord par la Turquie et la Coupe du Monde U20 dans quelques jours. Celui qui a refusé la sélection allemande et veut devenir le Mezut Özil de la Turquie sera une des armes principales de la sélection de Feyyaz Uçar lors de cette compétition jeune très attendue.
toujours… L’inscription du jeu à sept aux épreuves des prochains jeux Olympiques -Istanbul est candidate à l’accueil de ceux de 2020, aurait pu représenter un coup d’accélérateur pour ce sport. Mais cette année de nombreux matchs n’ont pu se tenir, faute de moyens, autant financiers que logistiques. En mai 2011 le Journal Officiel fait état d’une
«Fédération de rugby de Turquie», présidée par Sahin Kömürcü,. Le dossier d’admission au sein de l’International Rugby Board (IRB), via son pendant européen, la FIRA-AER, est alors accepté. L’équipe nationale, coachée par un Irlandais fait bonne figure. Mais l’IRB est clair : pour intégrer ses arcanes il faut prouver l’existence d’une fédéra-
tion propre, à savoir où le rugby est le seul sport représenté. En réalité, l’organisme s’occupe aussi de football américain, de baseball et de softball. Seul son intitulé a été modifié pour satisfaire aux
exigences de l’IRB… et, peut-être, obtenir les subventions attenantes en qualité de membre. Subventions qui ont été en partie versées, mais dont les clubs n’ont pas vu la couleur.