Une exposition à Paris explore le lien qui unit le ciel à l’écran CULTURE13
Bitlis, la magnifique ville dans la vallée DECOUVERTE122
Oscar Cardozo : «Laissez-moi partir à Fenerbahçe» SPORT16
26 JUILLET - 1ER AOÛT 2013 N° 275 Prix : 2,5 €
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Le sens profond du ramadan
Trappes : Valls malmené par l’opposition
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Le contrôle d’identité d’une femme intégralement voilée, le 18 juillet, a déclenché des violences urbaines à Trappes (Yvelines). RFRANCE 02
Alors que le ramadan est entré dans sa troisième semaine, Zaman France revient sur les valeurs essentielles et les aspects plus profonds du mois de jeûne. Moment de recueillement et d’adoration, le ramadan est aussi celui de la solitude du fidèle ainsi que de ceux qui, malades et ne pouvant jeûner, participent différemment à l’accomplissement du rite le plus suivi chez les musulmans.
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Les bienfaits du ramadan sont multiples. Comme l’explique le cheikh Ounis Guergah, dans une interview à Zaman France, «c’est le mois où le Coran est révélé, où tous les musulmans du monde jeûnent (et) récitent le livre sacré, surtout durant les prières de tarawih». «Pendant le ramadan, les fidèles sont invités à faire beaucoup de bien, à être attentifs aux gens malades, à ceux qui sont dans le besoin. Les récompenses sont
multipliées durant ce mois sacré». Quant aux objectifs du jeûne, ils sont nombreux. «L’adoration de Dieu, la lecture du Coran au moins de quelques sourates, et les invocations. Le jeûne nous rappelle d’être attentifs aux pauvres alors que certains ne trouvent pas de quoi manger. Les musulmans doivent donner l’aumône et le jeûneur voit durant ce mois tous ses péchés effacés», explique le juriste musulman. R SPECIAL RAMADAN 04-05 EDITO
Etre malade dans la solitude du ramadan
Grâce au ministère de la Défense, les expatriés turcs souhaitant payer pour être exemptés du service militaire obligatoire n’auront plus de problèmes d’ordre légal à leur arrivée en Turquie. -TURQUIE 08
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
Ennuis financiers, problèmes de santé : Zaman France vous propose d’échapper à la morosité ambiante et de profiter des activités estivales de votre ville. RSOCIETE 03
Kathy Hamilton est une convertie américaine. Contrainte de ne pas jeûner pour des raisons médicales, elle témoigne à Zaman de la difficulté de subir le regard des autres mais explique également comment le ramadan demeure pour elle l’occasion d’accomplir d’autres aspects du jeûne. R04
PKK : le processus de paix se fragilise EMRE DEMIR r02
La datte, un fruit qui a le vent en poupe LES EXEMPTÉS DU SERVICE MILITAIRE TURC N’AURONT PLUS AFFAIRE À LA JUSTICE
La moitié des Français ne partira pas cet été Les vacances ne riment pas toujours avec voyage. C’est le cas pour près de la moitié des Français qui comptent rester chez eux cet été.
Durant chaque ramadan, les dattes occupent une place prépondérante sur les tables des musulmans de France. Leur importation ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. La datte est un fruit prisé par les musulmans. Recommandées par les diététiciens et préconisées par la tradition, celles-ci sont très recherchées même quand elles ne sont pas de saison. RSPECIAL RAMADAN 05
La nomination d’une musulmane à Berkeley provoque la polémique -
L’université de Californie a nommé le 17 juillet une femme musulmane américaine représentante des étudiants. Sadia Saifuddin, 21 ans, deviendra la première étudiante musulmane à entrer à partir de 2014 au conseil d’administration de représentation des étudiants composé de 26 personnes. RINTERNATIONAL 10
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Trappes : Valls malmené par l’opposition
EDITO EMRE DEMIR
PKK : le processus de paix se fragilise Malgré la poursuite du processus de paix entre le gouvernement turc et le PKK, un climat de suspicion règne entre le PKK et Ankara. Le Premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan et le leader de l’organisation terroriste Abdullah Öcalan réitèrent régulièrement leur engagement dans le processus de paix. Mais les questions se multiplient autour des motivations du PKK dans ces négociations. Murat Karayilan et Cemil Bayik, les chefs actuels de l’organisation ont ainsi lancé un «dernier avertissement» à la Turquie pour qu’elle accélère le processus de paix en adoptant des mesures concrètes. Depuis le début de ce dernier en mai, le PKK est parvenu à recruter plus de 2.000 jeunes Kurdes et a créé sa propre police municipale. Ces jeunes ont assisté à des cérémonies militaires des armes lourdes à la main. La semaine dernière, le PKK a construit le premier «cimetière pour les martyrs de guerre». Dans certaines villes de la région, les militants de l’organisation terroriste font systématiquement des contrôles d’identité. Le Conseil exécutif de l’Union des communautés du Kurdistan (KCK) a annoncé qu’il allait mettre en place un Etat à quatre branches. Le processus de paix souffre aussi du conflit syrien. La semaine dernière, le Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du PKK, a pris le contrôle de la ville syrienne de Ras al-Ayn et créé un gouvernement autonome temporaire. Ceci intervient au moment où les doutes s’installent au sujet du processus de paix à Ankara. Alors que les autorités turques à leur plus haut niveau s’inquiètent, les grands gagnants d’un Etat autonome temporaire dans les frontières turques sont l’Iran et la Syrie. Le président syrien Bachar al-Assad a soutenu l’idée d’une autonomie kurde contre les djihadistes. Le KCK a annoncé qu’il allait maintenir la paix avec l’Iran. Le groupe ne tient peut être pas à saboter le processus maintenant. Mais pour renforcer ses bases au niveau politique, militaire et social, le PKK envisage d’organiser des campagnes de désobéissance civile plutôt que de reprendre le conflit armé. L’organisation terroriste kurde semble donc profiter du processus de paix pour se renforcer et se préparer à un éventuel affrontement armé avec la Turquie. e.demir@zamanfrance.fr
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Le ministre de l’Intérieur Manuel Valls accompagné de la ministre de la Justice Christiane Taubira, en mai dernier.
Le contrôle d’identité d’une femme intégralement voilée, le 18 juillet, a déclenché des violences urbaines à Trappes (Yvelines). DALILA BOUAZIZ PARIS Ce jeudi-là, des policiers ont voulu contrôler l’identité d’une femme portant le voile intégral dans la rue, ce qui est interdit par la loi depuis 2011. Selon la police son mari, un Français converti à l’islam, s’y est opposé. Il est accusé d’avoir agressé un policier et tenté de l’étrangler. Son épouse a affirmé que les policiers les avaient provoqués. Son conjoint, qui a été remis en liberté sous contrôle judiciaire le 19 juillet, sera jugé en septembre. A partir du lendemain de l’incident, Trappes a été le théâtre de violences visant notamment le commissariat de police. Un adolescent a grièvement été blessé à l’œil dans les affrontements et quatre policiers légèrement atteints. Le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, a effectué une visite surprise lundi 24 dans le quartier. «Le calme est en train de revenir grâce à l’engagement des
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forces de l’ordre», a-t-il déclaré. Trois jeunes ont été jugés trois jours après les incidents en comparution immédiate par le tribunal correctionnel de Versailles. Un jeune homme a été condamné à six mois de prison ferme, les deux autres ont été relaxés.
MISE EN GARDE CONTRE TOUS AMALGAMES Manuel Valls a rappelé qu’il trouvait «inacceptable» et «intolérable» les violences à l’égard de la police
tout en appelant à l’apaisement. Il a également mis en garde contre les amalgames. «On ne peut pas confondre l’immense majorité de nos compatriotes musulmans avec une minorité qui voudrait imposer une autre loi», a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse. Il a assuré qu’il ne doutait pas «un seul instant» de l’attitude correcte des policiers lors du contrôle. Plusieurs responsables de la droite et de l’extrême droite ont attribué ces incidents à la montée d’un «com-
munautarisme» en France et ont dénoncé le «laxisme» du gouvernement. L’ancienne ministre UMP Rachida Dati a mis quant à elle la droite face à ses responsabilités, dimanche. Dénonçant au passage «l’échec coupable de la gauche» face à la situation dans les banlieues, elle a estimé que «la droite ne doit pas s’exonérer de toute responsabilité». Manuel Valls a, lui, rétorqué à la droite que ce ne n’est pas lui qui a «dissimulé tous les ans depuis 2006 130.000 faits». PHOTO DE LA SEMAINE
La ville de Detroit, ancien fleuron de l’automobile, très endettée, s’est déclarée jeudi en état de faillite, la plus importante banqueroute d’une ville dans l’histoire des Etats-Unis.
...ET UNE MAUVAISE
UNE BONNE...
Greenpeace dénonce le projet d’un grand groupe minier chinois
Les commissions d’intervention prélevées par les banques à 8 euros par opération et 80 euros par mois pour l’ensemble des clients, dans le cadre de la loi de séparation et de régulation des activités bancaires, a été votée la semaine dernière par le Parlement français. Des plafonds de 4 euros par opération et de 20 euros par mois sont prévus pour «les clients les plus fragiles». Les commissions d’inter-
L’ONG écologiste Greenpeace a accusé mardi Shenhua, numéro un chinois des mines de charbon, de mener un projet qui a drastiquement réduit les nappes phréatiques et rejeté des eaux particulièrement toxiques dans la région autonome de Mongolie-intérieure. Le projet de Shenhua , destiné à transformer le charbon en carburant liquide, a drainé plus de 50 millions de tonnes de nappes phréatiques depuis 2006. En outre,
vention sont les frais prélevés par la banque chaque fois qu’elle doit intervenir pour un chèque ou un débit d’un client qui n’a pas d’argent sur son compte. Cette limitation est bien en-dessous du plafond actuel. Le journal Le Parisien indiquait début juillet que «les prélèvements moyens par opération étaient compris entre 8 et 12 euros par acte et le plafond moyen fixé à 163 euros par mois».
toujours selon Greenpeace, les eaux usées comportent un haut niveau de composants toxiques, et que des éléments cancérigènes ont été identifiés dans des échantillons de sédiments. L’ONG publie son rapport alors que les autorités chinoises, récemment renouvelées par l’arrivée d’une nouvelle génération au gouvernement, accordent une attention de plus en plus importante aux préoccupations environnementales.
NOUVELLE
Les commissions d’intervention plafonnées
03 SOCIETE
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«Je suis un parfait alévi si l’alévisme signifie aimer le calife Ali» Au cours d’un iftar organisé par l’AKP, le Premier ministre turc a souligné les points communs entre sunnites et alévis et a mis en garde contre toute tentative visant à diviser ces deux groupes.
La moitié des Français ne partira pas cet été Les vacances ne riment pas toujours avec voyage. C’est le cas pour près de la moitié des Français qui comptent rester chez eux cet été. Ennuis financiers, problèmes de santé : Zaman France vous propose d’échapper à la morosité ambiante et de profiter des activités estivales de votre ville.
SOPHIE SOUCHARD PARIS Le soleil est au beau fixe, l’été est enfin là et avec lui les vacances. Malheureusement le dépaysement n’est pas au programme pour tout le monde. En effet, près de la moitié des Français ne partira pas en vacances cet été. C’est ce que montre le sondage Opinion Way qui recensait en avril dernier seulement 53 % d’intentions de départ cet été. C’est 10 % de moins qu’en 2012. «Jamais, même au plus fort de la crise de 2009, nous n’avons constaté une telle chute des intentions de départ», commente à l’AFP M. Arino, directeur du cabinet Protourisme. En cause ? Les difficultés financières de bon nombre de foyers français. Baisse du pouvoir d’achat et taux de chômage record : la crise n’épargne pas les vacanciers. En première ligne des Français les plus défavorisés, on compte les jeunes, les seniors, les familles nombreuses et les inactifs. Ce sont bien souvent les ressources financières qui conditionnent le départ en vacances.
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LA PLAGE S’INVITE EN VILLE Contraint de rester chez vous cet été ? C’est l’occasion de découvrir les multiples activités estivales proposées par les villes. A Paris, du 20 juillet au 18 août, les quais de Seine se couvrent de sable fin et de transats. Pétanque, cours de danse, concerts, beach volley : l’accès aux berges et aux activités de plein air est totalement gratuit. Un modèle
qui s’exporte : les Strasbourgeois lézardent déjà sur les «Docks d’été» sur la presqu’île André-Malraux. Soleil et baignade sont accessibles grâce aux nombreuses piscines municipales, avec extérieur et solarium. A Paris, la piscine-bateau Joséphine-Baker (13e) permet même de nager sur la Seine. Des vacances qui sont l’occasion de (re)découvrir sa ville par de belles promenades. Le site quefaire.paris.fr recense plusieurs itinéraires comme la balade à vélo sur le canal de l’Ourcq. A Strasbourg, les jeux d’eau et de lumière sur la presqu’île André-Malraux sont l’occasion d’assister en famille à un beau spectacle estival.
SORTIR EN FAMILLE Et les enfants ne sont pas en reste. L’ «R de jeux», à Paris, place de la République, propose une ludothèque en plein air, gratuite et accessible à tous. 600 jouets et jeux sont proposés. Les ménages restés sur place peuvent ainsi profiter des vacances en famille. Pour les plus sportifs, la pelouse de Reuilly accueille jusqu’au 28 juillet «Porte Dorée Sports». Sports de sable, vélo, trampolines, activités multisports : une façon conviviale de profiter de ses vacances. Pour occuper les enfants, de nombreux ateliers ont été mis en place dans les musées parisiens. Dans le cadre de la rétrospective consacrée à l’artiste américain Keith Haring, le Musée d’Art moderne offre ainsi un atelier pratique et ludique ouvert aux plus
Pour tous les Parisiens qui ne pourront partir en vacances cet été, la capitale offre de nombreuses activités sur les bords de Seine.
petits. Et pourquoi ne pas finir la journée par une séance de cinéma à la belle étoile, sur la pelouse du Parc de la Villette ou en profitant de l’opération «Cinéma au clair de lune» du Forum des images ? Liens utiles : A Paris : http://quefaire.paris.fr/ A Strasbourg : http://www.ete.strasbourg.eu/
Le Groupe Scolaire EducActive recrute, 1) Nous recherchons des enseignants de primaire, pouvant dispenser des cours du CP au CM2. 2) Nous recherchons des enseignants de secondaire, du collège au lycée, pour les matières suivantes : - mathématiques, - physique-chimie, - philosophie, - anglais, - histoire-géographie, Veuillez nous faire parvenir vos CV et lettre de motivation par mail à l’attention de Mme Gervois Danièle : educactive@gmail.com Nous vous remercions d’avance.
Pétanque et beach volley font partie des activités estivales à succès en France.
Touraine veut élargir l’interdiction du tabac La ministre française de la Santé et des Affaires sociales, Marisol Touraine, dit vouloir relancer la mobilisation contre le tabac et propose d’interdire la cigarette dans de nouveaux lieux publics, dans une interview au Journal du Dimanche (JDD). «Il faut une mobilisation générale contre le tabac», déclare la ministre dans l’édition de
dimanche du JDD. Parmi les nouveaux lieux qui devraient être selon elle sans tabac figurent les parcs publics, les cités universitaires, les plages et les trottoirs devant les écoles. Elle compte faire entrer en vigueur cette mesure par le «dialogue» au niveau des villes. La ministre rappelle que le tabac tue 73.000 personnes par an.
04 SPECIAL RAMADAN
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Ounis Guergah : «Les récompenses sont multipliées durant le mois sacré» A l’occasion du ramadan et pour en savoir plus sur ce mois sacré, cheikh Ounis Guergah, professeur de droit musulman comparé, directeur scientifique de l’IESH (Institut européen des sciences humaines de Paris) et membre du Conseil européen de la fatwa, revient pour Zaman France sur le sens du jeûne mais aussi sur le couac de l’annonce du premier jour du ramadan. DALILA BOUAZIZ PARIS Quelles sont les valeurs qui caractérisent ce mois sacré ? C’est le mois où le Coran est révélé, où tous les musulmans du monde jeûnent. Ils récitent le livre sacré surtout durant les prières de tarawih. Pendant le ramadan, les fidèles sont invités à faire beaucoup de bien, à être attentifs Parmi les objectifs aux gens malades, à ceux qui sont dans le bedu jeûne, soin. Les récompenses sont multipliées durant l’adoration de ce mois sacré. Dieu, la lecture du Coran et Quelles sont les conditions requises pour faire le jeûne ? de quelques invocations, D’abord la santé. Il ne faut pas être malade. explique Ounis Pour les personnes très âgées pour lesquelles il Guergah à est difficile de jeûner, celui-ci n’est pas obligaZaman France. toire. Les gens qui travaillent dans des conditions difficiles, surtout comme maintenant où on jeûne pendant 18 heures, sont invités à le repousser au moment où il y a une possibilité de jeûner plus favorables. Pour ceux qui ont des maladies chroniques comme le diabète, le jeûne est prohibé. Ils doivent donner de la nourriture à un pauvre, l’équivalent de 3 à 5 euros, la fidya. Les femmes enceintes et celles qui allaitent, sont aussi appelées à ne pas jeûner. La femme enceinte doit continuer sa grossesse dans la tranquillité. Elle ne peut pas supporter plus de 8 heures sans se nourrir,
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«Le CFCM a fait une mauvaise chose. C’est grave» parce que le bébé mange la même chose que sa mère. Pareil pour la femme qui allaite, elle risque d’avoir une coupure de lait. Mais elles sont invitées après la fin de la grossesse ou de l’allaitement à rattraper leurs jours. Doit-on faire sa prière pour que le jeûne soit validé ? Non, ce n’est pas obligatoire parce que la prière est une obligation indépendante du jeûne. La prière n’est pas l’une des conditions pour que le jeûne soit accepté. Pour autant, quelqu’un qui ne fait pas le jeûne ou sa prière, commet un péché, surtout s’il ne fait pas la prière. Quelqu’un qui dirait «je ne fais pas la prière, donc cela ne sert à rien que je fasse le rama-
dan», multiplie les péchés. Le mieux, c’est que s’il n’arrive pas à faire la prière maintenant, qu’au moins il fasse le jeûne. Quels sont les objectifs du jeûne ? Il y a des objectifs individuels : l’adoration de Dieu, la lecture du Coran, au moins de quelques sourates, les invocations. Le jeûne nous rappelle d’être attentifs aux pauvres alors que certains ne trouvent pas de quoi manger. Les musulmans doivent donner l’aumône. Il y aussi des objectifs communs comme les prières de tarawih. Le jeûneur voit durant ce mois tous ses péchés effacés. Le couac observé cette année entre observation de la nouvelle lune à l’oeil nu ou calcul scientifique, indique-t-il que l’on doit renoncer à imposer cette norme ou est-ce une question de pédagogie ? Était-ce trop tôt ? Je n’ai pas trouvé que c’était trop tôt. Je pense qu’il y a peut-être un travail de pédagogie à faire par les associations et les imams, malheureusement cela n’a pas été le cas. Pourtant, toutes les composantes de l’islam de France ont fixé cette nouvelle règle pour ne pas être chaque année dans le doute. On y était arrivé. Cette année, le CFCM (Conseil français du
culte musulman) avait organisé un colloque le 9 mai dernier. Les musulmans sont prêts à accepter ce changement, près de 80 % des associations attendaient la décision ferme du CFCM, mais certains imams ont refusé. Ne pensez-vous pas que cela est peut-être dû au fait que beaucoup de musulmans préfèrent suivre leurs pays d’origine ? Non, ils ont dépassé cette mentalité surtout pour le sujet du début du ramadan. Peutêtre qu’il y a encore quelques pressions de quelques consulats ou d’ambassades mais la plupart des membres de la communauté musulmane attendaient la décision des associations qui représentent l’islam en France. C’est le CFCM qui a annoncé le début du ramadan le mardi 9 juillet et qui est ensuite revenu sur cette décision, d’où la colère de nombreux musulmans.
sur les responsables. S’ils ne sont pas capables de gérer les affaires de la communauté, il faut qu’ils laissent la place aux jeunes. On en a des milliers dans notre société, cadres, intellectuels, pratiquants... Ils sont prêts à reprendre le flambeau et à défendre la communauté. Je suis moi-aussi en colère car c’est la première fois qu’on est arrivé à cette divergence malgré qu’on a beaucoup dialogué. Le CFCM a fait une mauvaise chose. C’est grave.
Ounis Guergah est directeur scientifique de l’Institut européen des sciences humaines de Paris et membre du Conseil européen de la fatwa.
Cela risque-t-il de mettre un terme au CFCM ? Les fidèles ont le droit de faire pression sur ces associations et surtout
Baraka City récolte un million d’euros pour le Togo L’association Baraka City a réussi l’exploit de récolter un million d’euros pour la construction de puits au Togo.
DALILA BOUAZIZ PARIS Baraka City, ce nom vous dit quelque chose ? Pourtant cette association humanitaire musulmane, née en 2010 dans le Vald’Oise, a réussi jeudi 18 juillet un défi de taille : collecter plus d’un million d’euros en un peu plus d’une semaine via les réseaux sociaux, Twitter, Facebook… Comment ? Par le biais d’une vidéo particulièrement captivante qui a pour objet de récolter des fonds pour le Togo, en Afrique de l’Ouest. «On espérait qu’elle ferait le buzz», indique le président-fondateur Sihamedi Driss. Avec plus de 1,1 million d’euros de dons, la campagne intitulée «L’eau c’est la vie» va permettre la construction de 48 puits dans 35 villages, mais aussi la réhabilitation d’un hôpital.
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DES DONS INTERNATIONAUX Si l’appel aux dons a débuté en août 2012, c’est ce mois sacré qui a permis de booster et d’atteindre le but final. «On était à 300.000 euros jusqu’à début juin, plus d’un millions d’euros a été récolté en huit jours de ramadan», indique Sihamedi Driss. Plus de 20 pays ont participé à cette cam-
pagne francophone : la France, les Etats-Unis, le Canada, l’Arabie saoudite, l’Egypte, la Malaisie et d’autres. «On n’a même pas eu le temps de traduire la campagne en arabe et en anglais, qu’elle était déjà bouclée. A la fin, on faisait 1.000 euros la minute, c’est une prouesse en termes de collectes de fonds», souligne le fondateur.
UNE COMMUNICATION BIEN HUILÉE Si Baraka City a atteint son objectif, c’est qu’elle a su être transparente auprès des internautes. «Je me suis dit qu’en tant que donateur, je voulais voir les présidents d’associations sur le terrain pour qu’ils puissent nous parler d’un vécu», souligne Sihamedi Driss. En effet, sa vidéo, par le biais de schémas, de tableaux, d’images percutantes réalisées sur place, a un côté très pédagogique sur les actions de l’association. Sa communication particulièrement bien huilée a permis au hashtag «BarakaCityLeChallenge» d’être le plus tweeté au monde. L’association ne s’arrête pas en si bon chemin, elle espère cette fois atteindre les deux millions d’euros pour renforcer son projet en Afrique.
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26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Kathy Hamilton est une convertie américaine. Contrainte de ne pas jeûner pour des raisons médicales, elle témoigne à Zaman de la difficulté de subir le regard des autres mais explique également comment le ramadan demeure pour elle l’occasion d’accomplir d’autres aspects du jeûne. KATHY HAMILTON ISTANBUL Comme de nombreux autres musulmans, je fais partie de ceux qui ne peuvent pas jeûner. Non pas par choix mais pour des raisons médicales. Même si j’ai l’air en bonne santé, les médecins n’ont cessé de me répéter que si je jeûne, mon état de santé peut s’aggraver en quelques heures. Ainsi, au lieu de ne pas boire ni manger, j’essaie de me focaliser sur d’autres aspects du mois saint comme le pardon, la maîtrise de la colère, l’entraide et la compassion.
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RETENIR SA COLÈRE FACE AUX REMARQUES DÉSOBLIGEANTES Je trouve qu’il est difficile de s’interdire de répondre aux regards désapprobateurs et aux remarques hostiles auxquels je suis parfois confrontée lorsque je mange ou bois dans un lieu public pendant que les autres jeûnent. Mais pendant le mois de Ramadan, je fais attention à ne pas répondre aux hostilités. Certaines personnes qui sont venues me voir, me reprochant de manger pendant les heures de jeûne m’ont dit que, quitte à «pécher», je devais le faire loin de
leur vue. Ils pensent que je les insulte en agissant ainsi. En revanche, ils ne pensent pas une seconde que leurs commentaires peuvent être vexants. Je ne peux pas et ne veux pas me cacher chez moi pendant le mois de Ramadan et risquer de tomber malade parce que quelques-uns osent juger une personne qu’ils ne connaissent pas. J’ai répondu à certaines d’entre elles qu’elles feraient mieux de se focaliser sur leur spiritualité. Certains se montrent choqués quand je réponds ainsi, tandis que d’autres se défendent en disant qu’ils ont raison sans écouter mes arguments.
«MON JEÛNE NE DEVAIT AVOIR AUCUNE INCIDENCE SUR LES AUTRES» Lorsque je faisais le ramadan il y a de nombreuses années, je vivais à Washington aux Etats-Unis. Sur mon lieu de travail, j’étais la seule musulmane. Comme ailleurs, il arrivait que les employés déjeunent ou prennent une collation devant leur ordinateur, mais cela ne m’a jamais dérangé. Assister à des déjeuners de travail n’a jamais été non plus un problème pour moi. Je par-
Au parc public de Washington, aux Etats-Unis.
tais du principe que mon jeûne ne devait avoir aucune incidence sur les autres. Mes collègues me demandaient si cela ne me dérangeait pas qu’ils mangent près de moi, mais je leur ai toujours dit que mes obligations religieuses ne devaient affecter que moi, pas mon entourage.
REMPLIR SES OBLIGATIONS RELIGIEUSES COMME ON L’ENTEND Avant d’adhérer à l’islam, j’ai étudié le Coran et les hadiths et j’ai appris de nombreuses choses sur ma religion. Le fait que l’islam accorde beaucoup d’importance à
la tolérance, au respect et à l’acceptation d’autrui m’a vraiment impressionné. Chacun doit choisir comment accomplir au mieux ses devoirs religieux. On peut rappeler à quelqu’un quelles sont ses obligations, mais l’attaquer verbalement parce qu’il/elle ne remplit pas ses obligations spirituelles est inacceptable. Je ne suis pas une spécialiste des religions, mais ce que je comprends, c’est que pendant le ramadan, il est très important de contrôler sa colère, laisser sa rancune de côté, pardonner les péchés, montrer qu’on est tolérant et apprendre à avoir plus de patience.
La datte, un fruit qui a le vent en poupe Durant chaque ramadan, les dattes occupent une place prépondérante sur les tables des musulmans de France. Leur importation ne cesse d’augmenter depuis plusieurs années. DALILA BOUAZIZ PARIS La datte est un fruit prisé par les musulmans. Recommandées par les diététiciens et portées par la tradition, celles-ci sont très recherchées même quand elles ne sont pas de saison. «Si vous devez rompre le jeûne, faites-le avec des dattes parce qu’elles sont une bénédiction», préconisait le Prophète Muhammad. Depuis, une place de choix leur est octroyée dans les menus quotidiens des familles musulmanes durant le ramadan, notamment dans l’Hexagone. «Avec 28.355 tonnes importées en 2012 et 25.982 tonnes en 2011, la France est le principal pays importateur de dattes en Europe et joue le rôle de plaque tournante», indique Carolina Dawson, analyste des marchés au Cirad (Centre de coopération international en recherche agronomique pour le développement). On estime que 40 % des volumes importés dans le pays sont réexportés vers le reste de l’Europe. La France est à la fois le pays européen qui compte le plus de musulmans et celui qui consomme le plus de dattes.
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LA TUNISIE ET L’ALGÉRIE, PRINCIPAUX PAYS EXPORTATEURS «La France s’approvisionne à 90 % dans les pays méditerranéens, principalement en Tunisie et en Algérie», précise Carolina Dawson. En 2012, la Tunisie représentait 57 % de parts de marché en volume, soit environ 2,5 points de moins que les deux années précédentes. Entre temps, l’Algérie a gagné entre 2 et 3 points de parts de marché pour atteindre 33 %. Israël est la 3e pro-
venance avec plus de 6 % de parts. Un marché qui est en plein essor. Depuis le début de l’année, de janvier à mai, les importations sont en forte hausse par rapport aux mêmes périodes en 2012 et 2011 (+ 77 %). Cette augmentation provient essentiellement des importations tunisiennes (+ 132 %), ces dernières représentent 61 % de parts de marché.
DES PRIX EXCEPTIONNELLEMENT À LA HAUSSE «Les prix sont relativement stables au cours de l’année et oscillent entre 1.500 et 2.000 euros par tonne», précise Carolina Dawson. Une hausse intervient à partir de septembre, moment où débute la campagne de la Medjoul d’Israël, variété plus haut de gamme et vendue à des prix beaucoup plus soutenus. Mais cette année, les prix seront plus élevés qu’à l’ordinaire car «les dattes de qualité ont été moins importantes dans le principal pays exportateur qu’est la Tunisie», indique la société Armand Fabre. En effet, au marché international de Rungis, le prix de la Deglet nour, la variété reine pour les Français, a vu son prix doublé. Au 28 mars 2013, le prix moyen au kilo de ce fruit était de 2,50 euros et depuis le 25 avril, il est passé à 5 euros. Alors que depuis 2010, les tarifs n’avaient jamais dépassé les 2,50 euros.
France ont toutes refusé d’évoquer leurs chiffres d’affaire, la société Fabre, la seule qui a accepté de répondre à nos questions, réalise une partie de son chiffre durant le mois de jeûne, «environ 40 % de son volume», reconnaît-elle. Delisud, en Alsace, avait fait 4 millions de chiffres d’affaires à l’exportation en 2010. Le ramadan est en effet un moment privilégié de la consommation de datte, mais ce n’est pas le seul moment. En effet, ce fruit est aujourd’hui importé toute l’année. On peut en trouver à tout moment dans les rayons fruits secs des supermarchés. «Deux grands pics LE RAMADAN, UN POINT de consommation sont observés dans DE REPÈRE DANS L’ANNÉE La consommation de dattes s’accélère l’année, la période du ramadan en effet, et augmente pendant le ramadan. Si mais aussi les fêtes de fin d’année», les entreprises contactées par Zaman commente l’analyste du Cirad.
Une plantation de dattes à Biskra en Algérie.
90 % des dattes vendues en France viennent de Tunisie et d’Algérie.
06 TURQUIE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Accès handicapés : des municipalités turques sanctionnées -
Les communes qui n’adapteront pas leurs transports publics aux handicapés devront payer une amende et seront susceptibles de poursuites judiciaires.
Le 7 juillet dernier marquait le terme des sept ans dont la Turquie disposait pour adapter et rendre accessibles les espaces publics aux personnes handicapées. Un groupe de contrôle comprenant des organisations non-gouvernementales et des représentants du ministère de l’Intérieur sera mis en place pour recueillir les plaintes de personnes handicapées, mais aussi vérifier et sanctionner les municipalités qui n’auront pas respecté les délais impartis par la loi adoptée en 2005. La loi vise en premier lieu à intégrer le mieux possible à la société les neuf millions de personnes en situation de handicap résidant en Turquie et à résoudre leurs
problèmes liés à la santé, à l’éducation, à l’emploi, etc.
LES HANDICAPÉS POURRONT PORTER PLAINTE Le principal problème des personnes handicapées est le manque de transports en commun accessibles. Les municipalités avaient notamment pour tâche d’adapter les transports publics. «Même si elles ont eu beaucoup de temps, de nombreuses communes ont malheureusement très peu fait pour les handicapés. Beaucoup ne sont pas parvenues à rendre accessibles les transports en commun», a informé Sükrü Boyraz, président de l’Association turque des handicapés (TSD), avant d’ajouter
qu’il fallait agir dès maintenant, la date butoir étant désormais passée. «Depuis le 7 juillet, une personne handicapée peut porter plainte contre une institution publique et cette dernière risque de payer une amende. Leurs devoirs étaient clairement définis dans la loi de 2005», a poursuivi Sükrü Boyraz.
A DÉFAUT D’ACCÈS HANDICAPÉS, 2.000 EUROS D’AMENDE Interrogé sur les fameux groupes de contrôle qui seront prochainement créés, Boyraz a précisé : «Il y aura cinq experts provenant de divers ministères ainsi que six experts issus d’Organisations non gouvernementales (ONG). Si nous recevons une plainte de la part d’une personne handicapée nous disant que sa municipalité n’a pas satisfait les critères énoncés par la loi, un effectif d’experts sera envoyé pour examiner le cas. Le groupe de contrôle décidera alors du nouveau délai dont bénéficiera la municipalité pour adapter ses installations et espaces publics. Si elle ne répond pas aux critères, elles devra payer une amende de 5.000 livres turques (soit près de 2.000 euros)».
L’église de Surp Giragos à Diyarbakir, en Turquie.
17 propriétés rendues à la fondation arménienne de Diyarbakir
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La Direction régionale des fondations de Diyarbakir a rendu 17 propriétés situées dans sa province à la communauté arménienne, dans le cadre d’une initiative lancée l’année dernière par la fondation de l’église arménienne de Surp Giragos, située dans la ville de Diyarbakir, au sud-est de la Turquie. Le quotidien Sabah a rapporté lundi 15 que lors du projet de restauration de l’église historique de Surp Giragos, la fondation avait découvert une liste de 190 propriétés qui appartenaient à des Arméniens avant qu’ils ne quittent Diyarbakir entre 1910 et 1921. Après cette découverte, la fondation de l’église a élaboré une pétition adressée à la Direction régionale des fondations de Diyarbakir pour le retour de ces propriétés.
D’AUTRES PROPRIÉTÉS DEMEURENT SOUS LE CONTRÔLE DE L’ETAT Selon Sabah, la Direction régionale des fondations a décidé de restituer 17 propriétés, soit une surface de 15.000 mètres carrés. Mais elle aurait refusé de faire de même avec les 173 autres, car les certificats de propriété sont trop vieux, certains datant d’avant 1910. Vartkes Ergün Ayik, président de la fondation, a déclaré à Sabah qu’il était satisfait de cette décision, mais qu’il continuerait à travailler pour obtenir les 173 dernières propriétés. «Certaines qui nous ont été rendues sont occupées par des bâtiments illégaux et des bâtiments publics», a précisé Ayik. Nous avons fait appel à la Direction générale du registre foncier et du cadastre pour qu’ils nous aident à trouver des registres plus récents», a conclu le président de la fondation de l’église Surp Giragos, qui a été réouverte au public le 23 octobre 2011.
07 TURQUIE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
L’augmentation des suicides de policiers turcs soulève l’inquiétude Depuis quelques semaines, la police turque connaît un nombre de plus en plus important de suicides dans ses rangs. Selon de nombreuses sources, ceux-ci sont dus aux conditions de travail, qui ont empiré pendant les manifestations de Gezi.
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Depuis le mois de juin, 17 policiers se sont donné la mort en Turquie. Le dernier accident a eu lieu à Izmir, lorsqu’un officier de 37 ans assigné en justice, Erol Benzer, s’est suicidé après avoir annoncé son projet sur internet. D’après les chiffres du département de la police nationale, 340 officiers se sont donné la mort depuis l’année 2000, alors que le syndicat de police turc Emniyet-Sen en recense 600.
LES MANIFESTATIONS DE GEZI VUES DU CÔTÉ DE LA POLICE Dès le début des manifestations au parc Gezi, les médias internationaux se sont focalisés sur la violence policière à l’encontre des manifestants. On a reproché aux forces de l’ordre l’utilisation du gaz lacrymogène et des canons à eau. De leur côté, les policiers ont dû travailler jour et nuit dans des conditions difficiles. Certains officiers ont parfois dû rester deux, voire trois jours de suite. Selon certains psychologues, dans de telles conditions, une personne ne peut pas agir correctement lors d’affrontements. Faruk Sezer, président du syndicat de police, a rappelé que
le déroulement des manifestations de Gezi devrait provoquer une réflexion quant à la formation des policiers en Turquie.
DES CONDITIONS DE TRAVAIL DIFFICILES Pendant les manifestations, les agents n’ont reçu aucun soutien logistique, à savoir aucun endroit où dormir, ni repas ni rémunération pour leurs heures supplémentaires. D’après Faruk Sezer, le département de police est soumis à des lois datant des années 1930. «La Turquie a connu deux coups d’Etat militaires et est encore sous le régime d’anciennes lois. Celles qui régissent le statut des officiers de police n’ont pas changé quand la constitution a été réécrite, en 1961 et en 1980», a précisé le président d’EmniyetSen. H.E, un officier de police travaillant à Istanbul, a déclaré à Zaman que de nombreux policiers étaient à leur poste pendant 60 heures d’affilée, voire 90 heures pendant les manifestations de Gezi. Interrogé sur la non-rémunération des policiers pour leurs heures supplémentaires, H.E. a affirmé que les policiers ne gagnaient rien de plus, si ce n’est un bonus
Un hôpital turc bientôt en Ethiopie CAGLAR AVCI ISTANBUL Dans les prochains mois, un hôpital fondé par l’association de santé de la région de Marmara (Masfed) et l’organisme caritatif Kimse Yok Mu, ouvrira ses portes en Ethiopie dans l’est du continent africain. La construction de l’hôpital Harari d’une capacité de 40 lits est terminée mais l’équipement du futur établissement de santé est toujours en cours. L’hôpital est né de fonds provenant de dons et de contributions qui serviront également à maintenir l’activité de l’hôpital. Au total, ce sont 50 professionnels de santé turcs et éthiopiens qui prendront en charge les patients. Parmi eux, dix médecins turcs seront bénévoles : cinq d’entre eux resteront en Ethiopie de façon permanente, alors que les autres iront exercer dans le pays pendant trois à six mois. Le premier objectif de l’hôpital est de lutter contre certaines épidémies comme la malaria, la septicémie à méningocoques ou la fièvre typhoïde qui sévissent fortement dans ce pays d’Afrique, sans oublier la mortalité infantile. A savoir, la durée de vie moyenne en Ethiopie est de 40 ans seulement. «Nous appelons tout le monde à aider ces personnes dans le besoin. Chaque don aide à sauver la vie d’un enfant», a déclaré dans un entretien à Zaman le secrétaire général de l’association Masfed, Gökhan Yigit
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Pendant les émeutes, les agents de police n’ont pas reçu de soutien logistique.
de 864 livres turques (environ 340 euros).
DES POLICIERS MAL FORMÉS SUR LES ÉMEUTES Il s’est également plaint des conditions de travail : «Nous ne demandons pas d’argent, seulement de meilleures conditions de travail. Beaucoup de mes collègues ont du
mal à faire vivre leur famille». En revanche, Yasin Aktay, président de l’Institut de pensée stratégique (SDE) a déclaré à Zaman que la difficulté faisait partie du quotidien des forces de l’ordre et qu’en contrepartie, ces dernières avaient droit de partir en retraite anticipée. «Malheureusement, le suicide est inévitable pour certains
policiers anti-émeutes qui rencontrent de nombreuses difficultés sur leur poste de travail», a affirmé Atkay. Pour Mehmet Baransu, journaliste du quotidien turc Taraf, les officiers de police manquent de soutien psychologique et ne sont pas formés pour contrôler des émeutes comme celles de la place Taksim.
08 TURQUIE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
La nouvelle stratégie médiatique du PKK A l’entrée de la prison d’Imrali, où est détenu Abdullah Öcalan, leader du PKK.
Le leader du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), Abdullah Öcalan, s’est exprimé sur ses conditions d’emprisonnement, qui selon lui, limitent sa contribution au processus de paix en cours. Il a déclaré qu’il souhaitait être directement impliqué dans le processus en communiquant directement
avec les médias. Une exigence déjà refusée par Ankara qui s’appuie sur la législation turque interdisant ce type de pratiques. Malgré les événements récents et menaçants pour le processus de paix qui ont eu lieu dans le sud-est de la Turquie, Öcalan a toutefois affirmé que le processus était en bonne voie.
L’APPEL D’ÖCALAN AU PKK Deux députés du parti pro-kurde pour la paix et la démocratie (BDP) se sont rendus dimanche à Imrali, île de la mer Marmara où le chef du PKK est actuellement emprisonné, afin d’accélérer le processus de paix, voyant que ce dernier ralentit quelque peu depuis quelques semaines. Les députés ont organisé une conférence de presse à leur retour à Istanbul après plusieurs heures de pourparlers avec le chef du PKK. Après avoir déclaré que ses conditions de prison ne l’encourageaient aucunement à être davantage engagé dans le processus, Öcalan a appelé le gouvernement turc à prendre des mesures concrètes au plus vite pour accélérer le processus, à un moment où les voisins de la Turquie connaissent une période critique. Le chef de l’organisation a, de plus, appelé à la fois l’Etat turc et le PKK à ne pas commettre d’erreurs qui soient préjudiciables à un processus de paix déjà fragile.
Les exemptés du service militaire turc n’auront plus affaire à la justice
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Grâce au ministère de la Défense, les expatriés turcs souhaitant payer pour être exemptés du service militaire obligatoire n’auront plus de problèmes d’ordre légal à leur arrivée en Turquie. Il est arrivé à certains expatriés turcs qui demandaient à être exemptés d’avoir des problèmes dès leur retour en Turquie. Quelques expatriés ont même parfois été placés en détention à peine arrivés à l’aéroport. Le vice-Premier ministre turc Bekir Bozdag, responsable des communautés turques à l’étranger, a reçu de nombreuses plaintes et a donc décidé de rencontrer le ministre de la Défense, Ismet Yilmaz.
FIN DES POURSUITE JURIDIQUES Les services de sécurité ont maintenant pour consigne de faire en sorte que les expatriés n’ayant pas fait leur service militaire ne rencontrent aucun problème à leur arrivée en Turquie. Ainsi, aucune procédure juridique ne pourra être entreprise à l’encontre des expatriés turcs exemptés s’ils prouvent qu’ils vivent bien à l’étranger avec un titre de séjour ou un permis de travail à l’appui. Les expatriés attendent actuellement de la part du gouvernement une réduction de la somme à payer pour être exemptés, qui est actuellement fixée à 10.000 euros. En Turquie, le service militaire, qui peut durer de 6 à 18 mois, est obligatoire pour tous les hommes.
09 EUROPE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Ces pubs turques d’Europe si ridicules Les publicités diffusées sur les chaînes turques d’Europe frôlent parfois le comique, alors que la Turquie est très en avance dans le secteur. Les agences de communications dénoncent le manque de vision des annonceurs. ERKAM EMRE İSTANBUL Un récent spot publicitaire pour un centre turc de chirurgie esthétique est la risée des réseaux sociaux. On y voit notamment un chanteur de variété turque, Ismail YK, très connu en Europe, reprendre un de ses anciens tubes avec le refrain «Allez, vous aussi !», sur lequel danse une jeune fille. La pauvreté de la vidéo saute aux yeux : les personnages sont filmés sous seulement deux angles et les quelques zooms, réalisés manuellement, sont les uniques effets spéciaux. Le spot, dénué de toute qualité esthétique, s’adresse essentiellement aux Turcs d’Europe qui iront en Turquie pour les vacances. Le problème s’étend plus généralement aux spots publicitaires diffusés sur les chaînes turques qui émettent en Europe. Alors que les voisins de la Turquie se mordent les doigts au vu des progrès que celle-ci a réalisé dans le domaine, cette évolution n’est toujours pas visible sur les chaînes diffusées en Europe.
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LE NIVEAU SOCIAL DE L’ANNONCEUR ET DE LA CIBLE Hasan Cücük, journaliste au mensuel Bahar au Danemark, justifie ce phéno-
mène par le niveau d’études du public ciblé. Ces publicités visent avant tout les première et deuxième générations, alors que les dernières regardent plutôt les médias européens, dit-il. Cücük précise que même quand ils regardent la télévision turque ils se plaignent du faible niveau de ces spots, qui leur donnent l’impression qu’on se moque d’eux, et disent préférer les chaînes diffusées en Turquie. Selon lui, une deuxième explication se situerait dans l’incapacité des annonceurs à dépasser une vision locale de la communication. Le secteur se limite souvent à l’alimentation, au textile et à l’ameublement, et très peu d’entreprises turques européennes ont une dimension internationale, si bien que chaque société veut des publicités qui s’adressent au public de leur région.
L’IMPORTANCE DE L’IMAGE Hasan Cücük raconte ainsi comment beaucoup veulent montrer un maximum de produits dans les publicités et d’autres veulent même afficher leurs portraits pour que «ceux qui [le] connaissent sachent à qui appartient l’entreprise». Mehmet Tokdemir, de l’agence de communication Tuwa, à
Le chanteur de variété turque Ismail YK, a participé à un spot commercial vantant les services d’une clinique de chirurgie esthétique, très moqué sur les réseaux sociaux.
Francfort, constate également ce souci de faire connaître une personne plus que l’entreprise elle-même. Certains voudraient même que leurs propres enfants figurent dans les spots publicitaires, tandis que d’autres demandent que la publicité soit diffusée durant la célèbre série La Vallée des loups, pour que leurs proches turcs voient leurs noms. Il regrette ainsi l’«absence d’une
culture solide de la publicité» chez les annonceurs turcs d’Europe, à qui il est par ailleurs très difficile de faire entendre raison. Ömer Ersoy, responsable de la publicité à la chaîne de télévision STV Europe, insiste aussi sur les difficultés qu’il rencontre en tant que professionnel, étant donné qu’il doit répondre, dans une certaine mesure, aux exigences de l’annonceur.
10 INTERNATIONAL
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
La nomination d’une musulmane à Berkeley provoque la polémique -
L’université de Californie a nommé le 17 juillet une femme musulmane américaine représentante des étudiants. Sadia Saifuddin, 21 ans, deviendra la première étudiante musulmane à entrer à partir de 2014 au conseil d’administration de représentation des étudiants composé de 26 personnes.
COULISSES DE L’INFO
La nomination de Sadia Saifuddin au conseil d’administration de l’université de Berkeley, en Californie, a suscité la levée de boucliers des organisations pro-israéliennes.
conférence du campus de Santa Cruz pour des propos jugés islamophobes. «Après une année universitaire dont l’ambiance a été mauvaise, nommer quelqu’un qui n’a fait que favoriser les tensions parmi des centaines de personnes au campus et ailleurs est choquant. », a déclaré le rabbin Aron Hier du centre Wiesenthal, qui a lancé une pétition pour s’opposer à la nomination de L’OPPOSITION DES LOBBYS PRO-ISRAÉLIENS Saifuddin. «Nous ne pensons pas que Sadia Des lobbys pro-israéliens, dont le célèbre soit la candidate appropriée», a-t-il ajouté. centre Simon-Wiesenthal qui lutte contre l’antisémitisme, se sont fortement opposés UNE JEUNE FEMME «REMARQUABLE» à cette nomination, au motif que la jeune POUR L’ADMINISTRATION femme a mené une campagne pour priver «Je suis plus qu’heureuse d’avoir obtenu ce les entreprises en lien avec l’armée israé- poste», a déclaré Sadia Saifuddin après l’anlienne de fonds universitaires. Ils ont éga- nonce du vote du conseil d’administration. lement critiqué son soutien à une résolu- La jeune femme a ajouté qu’elle espérait tion du Sénat qui condamnait un maître de rendre le système universitaire accessible
à plus d’étudiants. «Sadia est une jeune femme remarquable. Elle soutient tous les étudiants de l’université de Californie et de ce pays qu’elle aime», a déclaré Bonnie Reiss, président du comité de sélection des représentants des étudiants. Ce dernier, de confession juive, a déclaré que le comité n’aurait pas élu Saifuddin pour représenter les étudiants si elle était vraiment antisémite. Le porte-parole du Conseil des relations américano-islamiques, Ibrahim Hooper, a déclaré que les opposants à la nomination de Saifuddin voulaient l’exclure de façon injuste de la participation civique. «A chaque fois qu’un musulman américain atteint un poste haut placé, cette petite minorité d’“islamophobes” de notre société entre en action et cherche à marginaliser l’individu en question», a affirmé Hooper.
Les riches, amis des politiques et des médias -
L’ancien pésident Sarkozy et son ami l’industriel Vincent Bolloré.
Une pétition en ligne a été lancée sur Avaaz.org pour soutenir Jem Productions, qui a notamment produit Les nouveaux chiens de garde, sorti l’an dernier. Le producteur Jacques Kirsner se plaint ainsi d’être blacklisté par France Télévisions, notamment à cause de ses opinions. Dans un communiqué publié fin mai, Kirsner fait le lien avec le film produit sur la critique des médias. Réalisé par Gilles Balbastre et Yannick Kergoat, Les nouveaux chiens de garde est inspiré du livre du même nom de Serge Halimi, qui a d’ailleurs co-signé le scénario du documentaire. Le film dénonce les connivences entre les médias, qui s’auto-désignent pourtant «contrepouvoir», et les milieux politiques, à travers la médiation des grands groupes industriels et financiers qui
possèdent une grande majorité de journaux, radios et chaînes de télévision.
LE CONFLIT D’INTÉRÊTS ENTRE JOURNALISTES ET POLITIQUES La difficulté à se constituer en contre-pouvoir vient de la dépendance nécessaire des milieux financiers, inévitable dénominateur commun du journalisme et de la politique. Ainsi, pour le journaliste Michel Naudy, intervenant dans le film, «les journalistes, les politiques, les industriels font partie de la même famille». Martin Bouygues, dont Claire Chazal défendait sur le plateau du JT de TF1 l’indépendance par rapport à Nicolas Sarkozy, a pourtant eu ce dernier comme témoin de son mariage. De même Arnaud Lagardère, à la tête du groupe qui possède notamment Europe 1 et Le Journal du Dimanche, présentait ce même ancien président de la République comme un «frère». Mais la proximité entre journalistes et politiques peut être plus directe et ne pas nécessairement passer par le prisme des groupes financiers. Ainsi, le documentaire reproche aux journalistes vedettes – Giesbert, Durand, Ockrent, Joffrin, etc. – et aux experts en tous genres omniprésents dans l’espace médiatique de formater le débat public, selon une logique de classe préservant ses propres intérêts. LE RÉFÉRENDUM DE LA CONSTITUTION EUROPÉENNE Un exemple significatif de cette connivence entre les médias et le pouvoir politique avait été manifeste à l’occasion du référendum sur la Constitution européenne, en 2005, défendu aussi bien par les politiques que les médias. Dans une lettre ouverte Acrimed.org avait alors déclaré que «rarement […], le pluralisme démocratique aura été aussi ouvertement et cyniquement bafoué par les grand médias, publics ou privés, que leurs chefferies éditoriales ont tenté de mobiliser en faveur du Traité Constitutionnel». Les experts initialement destinés à garantir une dépolitisation des sujets se sont avérés être au cœur du système économique et politique qu’ils sont censé critiquer, compte tenu de la pluralité de leurs fonctions.
11 FAMILLE & SANTE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Travailler plus pour... vivre plus longtemps
Selon une enquête de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), retarder son départ à la retraite permettrait de diminuer le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer. DALILA BOUAZIZ PARIS Travailler plus pour vivre plus longtemps, tel est le conseil de l’Inserm (Institut national pour la santé). Retarder son départ à la retraite permettrait en effet de diminuer le risque d’être atteint de la maladie d’Alzheimer, d’après une enquête de l’Inserm et du Centre international sur la longévité (CIL). Plus on fait fonctionner son cerveau, plus on fait reculer l’apparition des symptômes. Cette étude, menée auprès de 429.000 personnes à la retraite depuis 12 ans en moyenne, a été présentée cette semaine au cours de la Conférence internationale de l’Association Alzheimer à Boston, aux États-Unis.
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CHAQUE ANNÉE TRAVAILLÉE EN PLUS DIMINUE DE 3 % LE RISQUE Les chercheurs ont interrogé plus de 400.000 artisans et chefs d’entreprise à la retraite depuis au moins douze ans. Les scientifiques ont croisé les données de l’âge de leur départ à la retraite et leur état de santé. Le report de 60 à 65 ans diminuerait alors le risque d’Alzheimer de 15 %. «Cela nous a permis d’observer qu’à chaque fois qu’une personne travaille un an de plus, elle réduit le risque de souffrir de la maladie d’Alzheimer de 3 %», a souligné le président du CIL, le professeur François Forette sur France info. LA RÈGLE CHANGE SELON LES MÉTIERS Les résultats de l’enquête ne concernent pas toutes les professions. Il s’agit uniquement des métiers pour lesquels le cerveau est sollicité comme chez les
EN BREF
IRAK
Reprise des violences
Un attentat suicide aux explosifs a tué lundi au moins 25 personnes à Mossoul dans le nord de l’Irak, quelques heures après la mort de 26 membres de forces de sécurité et l’évasion de centaines de détenus, liés pour certains au réseau islamiste al Qaïda, à l’issue d’attaques contre deux prisons vers Bagdad. La multiplication des violences souligne la détérioration de la sécurité en Irak, deux jours après la mort de trente personnes dans plusieurs attentats à la voiture piégées contre des quartiers chiites de Bagdad. Des kamikazes ont fait exploser dans la nuit des voitures piégées en enfonçant les portes de la prison d’Abou Ghraïb, dans la banlieue ouest de Bagdad, tandis que d’autres assaillants ont attaqué les gardes à l’aide de mortiers et de roquettes.
UE
Le Hezbollah classé «terroriste»
Les ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne ont décidé lundi d’inscrire la branche militaire du Hezbollah libanais sur la liste de l’UE des organisations terroristes. «Un accord a été trouvé pour y inscrire le Hezbollah», a dit un diplomate de l’UE en marge de cette réunion à Bruxelles. Trois autres diplomates ont confirmé ses dires. Le Royaume-Uni, soutenu entre autres par la France et les Pays-Bas, cherchait depuis le mois de mai à persuader les autres pays européens de prendre cette décision. Le ministre libanais des Affaires étrangères, Adnan Mansour, a jugé la décision européenne «hâtive» et susceptible de compliquer un paysage politique libanais déja complexe.
ingénieurs, les médecins, les enseignants ou encore les informaticiens. Le fait de continuer à travailler ne permet pas d’éviter la maladie neurodégénérative, cette enquête confirme juste qu’une activité intellectuelle est bonne pour le cerveau. Ces données sont d’autant plus importantes qu’actuellement aucun médicament ne retarde l’apparition de la maladie de façon aussi évidente.
Elles confortent les spécialistes dans leur conviction selon laquelle continuer à exercer une activité physique et intellectuelle retarde la dégénérescence mentale. La maladie d’Alzheimer touche 35 millions de personnes dans le monde, dont 850.000 en France, soit 5 % des plus de 65 ans et 15 % des plus de 85 ans. C’est la forme de démence la plus répandue au monde et la plus connue.
Derrière le docteur en psychiatrie Gray Small à l’université de Los Angeles (Californie), les images d’un cerveau sain à droite et celle d’un autre, atteint d’Alzheimer, à gauche.
12 DECOUVERTE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Bitlis, la magnifique ville dans la vallée
Bitlis est un lieu prisé par les amateurs de voile.
Si la ville de Bitlis est moins prisée pendant la période estivale que ses voisines du sud-ouest de la Turquie, elle n’en est pas moins un véritable musée à ciel ouvert, résultat du passage de nombreuses civilisations qui font aujourd’hui sa richesse. Le journaliste Yusuf Bülbül nous raconte son voyage au cœur de ces lieux impressionnants. YUSUF BÜLBÜL BITLIS La magnifique ville de Bitlis, dans l’est de la Turquie à quelques kilomètres du lac de Van, a été témoin du passage des cultures urartéenne et assyrienne, mais aussi des cultures seldjoukide et ottomane. Journaliste, je me suis rendu avec un groupe de collègues à Bitlis pour couvrir le célèbre festival des sports nautiques de Van-Bitlis à Tatvan, ouvert sur un superbe show de l’équipe acrobate nautique des Stars of Florida. J’ai aussi eu la chance d’être invité par le gouverneur de la ville, Veysel Yurdakul, pour découvrir la ville et ses environs. Veysel Yurdakul, nommé à ce poste il y a presque un an, a l’ambition de faire de sa ville un véritable centre touristique et attractif.
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UN VÉRITABLE MUSÉE EN PLEIN AIR L’étymologie du nom de Bitlis est incertaine. Il semble toutefois que ce nom vienne de celui de l’un des généraux d’Alexandre Le Grand, «Bedlis», qui eût pour ordre de construire la forteresse de Bitlis, située sur les hauteurs d’un volcan. La plupart des sites historiques étant situés dans la vallée de la rivière Bitlis, la ville est surnommée la «magnifique ville dans la vallée». Les anciens sites historiques de Bitlis, comme les quartiers d’Adilcevaz, Ahlat, Güroymak, Hizan, Mutki et Tatvan sont de véritables musées en plein air où les civilisations anciennes se mêlent les unes aux autres.
Seyir Tepesi, point situé en hauteur offrant un panorama d’exception sur la ville, a récemment été rénové et est de nouveau ouvert au public depuis le début du ramadan, comme l’avait promis le maire de la ville, Fehmi Alaydin. De nombreux bâtiments historiques de Bitlis ont subi des dégâts dus à l’urbanisation trop rapide de la zone. Le maire a toutefois déclaré qu’il veillerait à ce que les édifices dont l’architecture ne correspond pas à la structure historique de la ville soient détruits. Les mosquées Ulu (Grande mosquée), Tas, Alemdar, Meydan et Kureys, le château de Bitlis, le tombeau de Saidiye, la medersa (école coranique) Üç Bacilar et celle de Yusufiye font partie des lieux à découvrir absolument. Bitlis est aussi la seule ville de la région à posséder une forêt et un littoral. Le plus gros volcan de Turquie bordé par un lac, le Nemrut, se trouve dans la province de Bitlis. En outre, le domaine skiable de la ville dans les montagnes toutes proches attire beaucoup les touristes de la région. A découvrir également, le somptueux tombeau de Feyzullah el-Ensari, frère d’Eyyüp el-Ensari.
DÉCOUVRIR LES PLATS TYPIQUES Côté gastronomie, goûtez les fameuses boulettes de viande, le chou au vinaigre, le ciger taplamasi (plat typique à base de foie et de boulgour) sans oublier la viande d’agneau, préparée comme les döner kebabs
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Ahlat est un cimetière réputé dans l’ensemble du monde musulman pour sa superficie.
BREVES ECO
FMI Risque de ralentissement durable
Le Fonds monétaire international (FMI) a prévenu vendredi que la volatilité qui règne sur les marchés financiers mondiaux «pourrait continuer et s’aggraver», dans une note préparée pour la réunion à Moscou des ministres des Finances et des banquiers centraux du G20. «La croissance pourrait être inférieure aux attentes en raison d’une période prolongée de stagnation dans la zone euro, et les risques d’un ralentissement durable dans les pays émergents ont augmenté», peuton lire dans le document de 13 pages, qui précise ne pas forcément refléter les positions de la direction du FMI. «De plus, les risques sur la stabilité financière sont de plus en plus préoccupants, à la fois pour les économies développées et émergentes», continue-t-il.
TRANSPORTS 42 chantiers en Ile-de-France (viande rôtie sur une broche verticale). Le kebab büryan est également une spécialité de cette région de Turquie. Cette viande d’agneau est servie avec des oignons, du piment et de l’ayran (boisson à base de yaourt, d’eau et de sel). Après avoir dégusté ces mets délicieux, pourquoi ne pas savourer une boisson chaude dans un des nombreux salons de thé de la région ?
AHLAT, LA VILLE AUX CIMETIÈRES Le directeur provincial de la culture et du tourisme, Hüsnü Isikgör, nous guide ensuite à Ahlat, à quelques kilomètres de Bitlis, où sont menées des fouilles archéologiques. La ville
milliard
côtière est célèbre pour ses six magnifiques cimetières. Mais s’il ne fallait en voir qu’un, c’est le cimetière seldjoukide, qui occupe une surface de pas moins de 200 hectares. Il est d’ailleurs connu pour être le plus grand cimetière du monde islamique. Malheureusement, jusqu’à aujourd’hui, le ministère de la Culture et du Tourisme n’est pas parvenu à protéger ces sites historiques des pilleurs de la région. Malgré la valeur inestimable de certaines pierres tombales, la plupart est en mauvais état. Ces pierres tombales historiques ont été témoins du passage de nombreuses civilisations comme les Ayyoubides, les Ilhaniens ou encore les Ottomans.
Le Premier ministre français a lancé vendredi le projet du Nouveau Grand Paris des transports, qui verra l’Etat investir d’ici 2017 deux milliards d’euros pour étendre et rénover le réseau ferroviaire et de bus de l’Ile-de-France. Jean-Marc Ayrault a signé un protocole d’accord sur 42 chantiers ferroviaires avec le Conseil régional d’Ile-de-France, une semaine après le déraillement d’un train à Brétigny-sur-Orge (Essonne) qui a mis en lumière la vétusté de ce réseau. Ce nouvel acte de décentralisation prévoit la création de 57.000 emplois dans les cinq prochaines années, a déclaré JeanPaul Huchon, le Président de la région Ile-de-France. «Nous serons un chef de file actif du développement économique de l’innovation», a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse commune avec Jean-Marc Ayrault.
C’est le montant qu’a déboursé la Turquie dans le domaine de l’aide humanitaire en 2012, un chiffre qui représente 0,13 % de son revenu national, et dont une grande partie a été dépensé au profit des réfugiés syriens.
13 CULTURE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Une exposition à Paris explore le lien qui unit le ciel à l’écran L’artiste turc Adnan Yildiz étudie la relation entre le ciel et l’écran, dans le cadre d’une exposition dont il est l’organisateur au Palais de Tokyo à Paris. Intitulé «A history of inspiration» (Une histoire d’inspiration), l’événement est organisé dans le cadre de Nouvelles Vagues, exposition des œuvres de 21 jeunes artistes de 13 pays, dont la France.
Un détail de la miniature de Nakkas Osman de l’exposition «Une histoire de l’inspiration».
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Adnan Yildiz a mis en relation en les plaçant côte à côte une peinture miniature du premier observatoire astronomique de l’Empire ottoman fondé au XVIe siècle et un papier peint du système d’exploitation Windows 8. La miniature, œuvre de Nakkas Osman, date de 1581. Le peintre a représenté le plus grand astronome de l’empire, Takiyüddin Efendi, avec ses assistants et collègues à l’observatoire d’Istanbul, fondé sous les ordres du sultan Mourad III en 1574. «Je m’intéresse à cette miniature depuis 2010», explique Yildiz dans un entretien à Zaman. L’artiste turc a en effet découvert l’œuvre dans les pages d’un livre de la bibliothèque d’Istanbul. «Seyyid Lokman a reproduit cette image dans son livre Semailname, mais l’image originale a été réalisée par Nakkas Osman. Parmi les 55 miniatures de la collection Semailname, seule celle-ci possède quelque chose de vraiment intéressant, selon moi. Alors que les autres sont des reproductions de scènes de guerre, de janissaires, etc. Dans celle que j’ai choisi de mettre en avant dans mon exposition, l’image et le contenu sont tous deux surprenants», explique Yildiz. «Takiyüddin Efendi a fondé le tout premier observatoire d’Istanbul sous les ordres du sultan. Pendant peu de temps, cet endroit a été le berceau de nombreuses expériences et connaissances scientifiques et cette miniature est le seul document que nous possédons sur l’observatoire. Ce dernier a été détruit car il y a eu des rumeurs selon lesquelles les expériences étaient effectuées sur des animaux», précise le Turc. «Takiyüddin Efendi possédait le plus grand esprit scientifique islamique de toute l’histoire de l’Empire ottoman», ajoute-t-il.
LE CIEL COMME DÉNOMINATEUR COMMUN DES DIFFÉRENTES ÉPOQUES Pour son exposition, Adnan Yildiz a choisi de placer la miniature de l’observatoire à côté d’une image numérique de Windows qui nous est familière, celle de l’herbe verte et du ciel bleu avec des nuages. «Dans l’illustration de Nakkas Osman, des hommes regardent le ciel. Le papier peint Windows que nous utilisons tous est la version numérique de cette
idée de ciel. Ici, je m’interroge sur le lien qui existe entre le ciel et l’écran. Pour moi, nous sommes emprisonnés dans nos écrans au quotidien, que ce soit avec nos iPhone ou avec les écrans géants dans la rue. Nous cessons d’anticiper. Alors que les hommes peints dans la miniature, au contraire, travaillaient avec beaucoup de matériel différent et avaient une approche interdisciplinaire. Ils avaient d’excellentes connaissances en astrologie, en poésie, en astronomie. Pour moi, ce sentiment de
curiosité, cette inspiration, sont très précieux. C’est pour cela que j’ai décidé d’intituler l’exposition «A History of Inspiration», affirme Yildiz. L’exposition comprend les travaux de dix artistes venus de nombreux pays : Ahmet Ögüt, Nilbar Güres, Aaron Angell, Erdag Aksel, Cevdet Erek, Mariechen Danz, Michael Dean, Toril Johannessen et Wael Shawky. «A History of inspiration» sera visible jusqu’au 9 septembre au Centre d’art contemporain du Palais de Tokyo à Paris.
Süleyman le magnifique, autre œuvre de Nakkas Osman.
14 CULTURE
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
AGENDA CULTUREL
à diffuser le savoir qui lui a été transmis.
LE LENT DÉCLIN DE L’INSTITUTION Au XIVe s’amorce le lent déclin de la Zitouna, déclin que ne pourront freiner les Ottomans qui prennent le pouvoir au XVIe, délivrant Tunis de l’odieuse occupation espagnole, qui avait vu la bibliothèque de la mosquée Zitouna saccagée par les soldats de Charles Quint, débarqués à La Goulette le 14 juillet 1534. Avec les nouveaux souverains, les deys, de nouvelles normes sont introduites en matière d’évaluation : al-riwâya (aptitude à la transmission du savoir) et ad-dirâya (aptitude au discernement). Autre nouveauté d’importance : l’introduction du droit hanéfite, les Ottomans étant rattachés à cette école juridique, contrairement au reste de la population, malékite dans son immense majorité. Aujourd’hui Zitouna a plus de prestige que de réelle autorité ; elle aura néanmoins été, des siècles durant, un des hauts lieux de la normativité malékite.
& à voir...
Les monothéismes dans leur simplicité Le parcours de l’auteur est pour le moins singulier : médecin, c’est au terme de sa carrière qu’il entreprend des études de théologie et de philosophie ; passionné par le fait religieux, il effectue de nombreux voyages dans l’Asie non monothéiste. Celui qui étudie le Talmud depuis sa jeunesse observe ainsi, par contraste avec le continent bouddhiste, combien sont proches les religions
du Livre. Par contraste d’abord, par la comparaison méthodique entre elles ensuite (islam-judaïsme, islam-christianisme, judaïsme-christianisme), par la comparaison des dogmes des trois religions enfin. Comment Dieu se révèle-t-il à l’humanité ? Dans quelle mesure l’homme a-t-il été créé à l’image de Dieu ? Quels sont les droits divins ? Quels sont les droits hu-
mains ? Qu’en est-il du déterminisme à l’échelle de l’individu ? à l’échelle de la nature ? Ainsi la place de la foi, de la loi et de la raison, entre autres, permettent de saisir des différences entre les trois religions abrahamiques. Il n’en demeure pas moins que dès lors que l’on admet un Dieu créateur de l’humanité, maître de l’Histoire, l’optique est fondamentalement similaire.
Les monothéismes dans leur simplicité, de Jean Hirsch, L’Harmattan, 422 pages, 30 €.
La confrérie mouride de Taverny
Soirée ramadanesque avec les chants soufis de la confrérie mouride de Taverny. Le terme mouride dérive du verbe arâda, «vouloir» à travers le nom murîd, «celui qui aspire à», sous-entendu «en quête de l’agrément de Dieu». Entrée libre. Le 27 juillet à 21:30 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
CONFÉRENCE
L’UNIVERSITÉ D’IBN KHALDOUN Mais il faudra attendre le XIIIe siècle pour que le prestige de la Zitouna surpasse celui de la célèbre mosquée Oqba Ibn Nafi de Kairouan, qui, en ce début de règne hafside entame un lent et inexorable déclin. Néanmoins, même à son apogée, la mosquée Zitouna n’exerça jamais de monopole sur le savoir religieux en Ifriqiyya, nom arabo-latin de la Tunisie au Moyen âge. Au contraire, dans un souci d’équité, les princes veillaient à nommer quelques-uns des ulémas les plus prestigieux hors de Tunis, dans des centres d’enseignement plus modestes. Dans son mode d’organisation, le contenu des
disciplines enseignées, la méthodologie utilisée, le système d’enseignement de la Zitouna était comparable à celui des autres universités du monde islamique (madrasa-s), de Fès à Samarkand. Exégèse coranique, fiqh (jurisprudence islamique) et grammaire arabe constituaient le noyau du cursus. Les sciences profanes – la philosophie et la logique, mais aussi les sciences exactes, et notamment les mathématiques –, quoique moins importantes en terme de volume horaire, n’étaient pas absentes, loin s’en faut. Ibn Khaldoun, fondateur au XIVe siècle de la science historique et de la sociologie, et précurseur dans nombre d’autres domaines des sciences humaines, est issu de la mosquée Zitouna. A l’instar de milliers d’autres étudiants sur des dizaines de générations, – dont Muhammad Ben Arafa, éphémère roi du Maroc (1953-1955) mais grand uléma de Fès –, il y a reçu l’ijâza, diplôme de fin d’études qui autorise son détenteur à son tour,
L’aumône pendant le Ramadan
Par Hedi Mityar, dans le cadre des conférences ramadanesques. Le 28 juillet à 23:00 Grande Mosquée de Cergy 26, avenue du Hazay 95800 Cergy
Les enseignements de l’expédition de Badr
Par Hassan Iquioussen, dans le cadre des conférences ramadanesques. Le 28 juillet à 14:00 Grande Mosquée de Mantes-la-Jolie 5, rue Denis-Papin 78200 Mantes-la-Jolie
SPECTACLE
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cienne basilique byzantine dédiée à Sainte Olive (zaytouna, en arabe). Les souverains aghlabides la développent, à l’instar de celle de Kairouan, l’autre grand centre du savoir islamique de la Tunisie médiévale, lui ajoutant notamment une coupole en 864.
L’histoire d’Adilse qui a 20 ans. Il vit à Aubervilliers. Sa vie se déroule sur le bitume, entre retape de scooters et glandouille avec son meilleur pote. Ce jour-là, son grand-père a disparu. Il le cherche dans la cité. Une image juste des quartiers. Un drame de Carine May et Hakim Zouhani (France, 2011, 1h08). Le 26 juillet à 21:00 Quai des Images 9, boulevard Victor-Etienne 22600 Loudéac
CONCERT
Islam des mondes
La Zitouna, prestigieuse université du monde musulman, a été fondée dès le VIIe siècle à Tunis.
SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE A Tunis, un conflit portant sur la gestion de la mosquée Zitouna oppose le ministère des Affaires religieuses au cheikh extrémiste Hocine Laabidi, imam autoproclamé de la vénérable institution. Dans un communiqué publié le 11 juillet, le parti centriste El Amen a appelé à la défense de l’institution millénaire, afin de la préserver de «l’influence de la pensée wahhabite et des imams appelant au jihad», menace pour «l’identité culturelle et religieuse du pays». Zitouna est à Tunis ce que al-Qarawiyyin est à Fès et ce qu’al-Azhar est au Caire : un des phares de la culture islamique, une université qui pendant plus d’un millénaire a dispensé un savoir essentiellement religieux, mais aussi profane, et qui a formé des ulémas parmi les plus illustres. En 698, le conquérant omeyyade Hassan Ibn an-Nu‘man s’empare de l’exarchat byzantin de Carthage. En 703, à Tunis, il fait édifier une mosquée, probablement à partir d’une an-
A lire
CINÉMA
La Zitouna, un des phares de la culture islamique
Rue des cités
Nasredine le Hodja
Personnage du folklore traditionnel revendiqué depuis l’Afrique du nord jusqu’à la Chine, en passant par l’Egypte, la Syrie et la Turquie, Nasredine le Hodja (alias Djoha, Goha, Mulla Nasredine, Afenti, etc.) consacre, à travers ses hauts-faits «le triomphe quotidien de la malice populaire sur le pouvoir et la bêtise humaine». 22 paraboles inspirées du grand répertoire d’histoires de Nasredine, personnage facétieux aux enseignements tantôt absurdes tantôt ingénieux, mais souvent profonds et toujours drôles. Jusqu’au 31 juillet à 12:15 Théâtre des Amants 1, place du Grand paradis 84000 Avignon
OPINION15
26 JUILLET - 1er AOÛT 2013 ZAMAN FRANCE
Le PKK va-t-il reprendre la lutte contre Ankara ?
Le processus de paix entre Ankara et le Parti des travailleurs du Kurdistan souffre du conflit syrien. Si le processus vient à être interrompu, quel prix le PKK est-il prêt à payer ?
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On le voit bien, depuis quelques semaines le processus de paix est mis à mal, pour plusieurs raisons. L’une d’elles est le changement de position en faveur de la Syrie et de l’Iran qui fait que tous les partis, dont le Parti EMRE USLU des travailleurs du Kurdistan (PKK), sont amenés à reconsidérer le processus de paix. Mais cela mis à part, la véritable question est : si l’évolution du processus de paix ralentit ou s’interrompt, le PKK reprendra-t-il le combat cette année ? Pour répondre à cette question, il faut savoir ce que l’organisation veut actuellement et comment elle prévoit de tirer parti des circonstances politiques changeantes de la région. Pour le PKK, la grande priorité reste la libération de son leader, Abdullah Öcalan, actuellement emprisonné sur l’île d’Imrali, au nord de la Turquie. La deuxième est la protection des intérêts de l’organisation dans les régions kurdes au nord de la Syrie.
POURSUIVRE LA GUERRE PAR D’AUTRES MOYENS Le PKK sait que la libération d’Öcalan cette année ou dans celles à venir est étroitement liée au processus de paix. Le groupe ne tient donc
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«Le PKK devra montrer que reprendre le combat est plus coûteux que de libérer Öcalan» pas à saboter le processus maintenant. Mais savoir à quel prix le PKK souhaite la libération de son leader est une autre question. Le PKK accepterait-il de déposer les armes pour obtenir la libération d’Öcalan ? Même si tel est le sou-
hait du PKK, ce dernier fait face à un dilemme cornélien. En effet, Öcalan a besoin du pouvoir du PKK pour sa libération et en aura besoin après. Le PKK et son leader veulent maintenir la puissance de l’organisation tout en exerçant une pression sur le gouvernement turc pour la libération d’Öcalan. C’est pour cela que le PKK a renforcé son pouvoir pendant le processus de paix. L’organisation voulait montrer à Ankara que lutter contre elle relevait de l’impossible. Pour libérer Öcalan, le PKK devra montrer au gouvernement que reprendre le combat est plus coûteux que de libérer Öcalan. Ainsi, pour réaliser sa première priorité, le PKK doit maintenir le cessez-le-feu mais a aussi besoin de renforcer ses bases au niveau politique, militaire et social. L’organisation choisira donc plutôt d’utiliser d’autres moyens de pression, comme des campagnes de désobéissance civile ou encore des grèves de la faim, plutôt que de reprendre les hostilités.
UNE POSSIBLE COOPÉRATION AVEC BACHAR AL-ASSAD ? Pour parvenir à son second objectif, le PKK doit consolider ses intérêts en Syrie. L’organisation doit donc prendre en compte les revendications du régime syrien et de l’Iran et répondre à celles de la Turquie, tout en maintenant sa position en Syrie. Jusqu’à maintenant, le PKK a réussi à protéger ses intérêts en Syrie, mais le retour de
Bachar al-Assad dans les territoires du nord forcerait le groupe à reconsidérer les cartes qu’il a en main. Le PKK pourrait-il trouver un accord avec le régime de Bachar al-Assad pour consolider ses intérêts dans le nord de la Syrie ? Si la réponse est positive, le PKK accorderait-il une faveur au président syrien en retour, qui serait la reprise des hostilités avec la Turquie ? Cette possibilité ne peut être exclue. Certains députés du Parti pour la justice et le développement (AKP) ont commencé à réfléchir sérieusement à
ces différents scénarios. Mais personne ne peut savoir si Assad réussira à contrôler ou non le nord de la Syrie. Une fois que les leaders du PKK situés dans les montagnes de Kandil verront qu’ils gagneraient plus à coopérer avec Assad, ils changeront l’ordre de leurs priorités et choisiront de lutter à nouveau contre Ankara. Aujourd’hui, toutefois, ils préfèrent attendre et voir quelle tournure prennent les développements politiques en cours dans la région. e.uslu@todayszaman.com
Quand dire, c’est tweeter
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En 1962, le Britannique J. L. Austin écrivait l’ouvrage «Quand dire, c’est faire» dans lequel il développait la théorie des types de discours. Il y expliquait que nous agissons en parlant et ERDOAN A. SHIPOLI défendait l’idée que le discours devient plus que de la simple communication : c’est un acte en soi. Quand vous vous mariez par exemple, vous dites : «Oui, je le prends pour mari/Oui, je la prends pour femme» et votre statut civil change.
PLUS D’INFORMATIONS SUR TWITTER QU’À LA TÉLÉVISION ? Alors qu’Austin analysait les actes que nous accomplissons en parlant, les technologies
d’aujourd’hui et les médias sociaux font que les personnes dialoguent de moins en moins véritablement. Les nouvelles méthodes de communication ont fait exploser le nombre de manières de faire les choses. Par exemple, pour dire quelque chose, on peut l’écrire sur notre compte Twitter. Des gens ont coutume de penser qu’ils obtiennent plus d’informations sur Twitter qu’à la télévision. Dans quelques années, tout le monde dira que quelque chose est vrai simplement parce qu’il l’aura «lu sur Twitter». Les nouvelles qui apparaissent sur Twitter se diffusent si rapidement parmi les utilisateurs du réseau social que personne ne peut contrôler la vitesse de cette propagation. Prenez les événements de Gezi. Une photo de personnes sur le
pont du Bosphore pénétrant la partie européenne d’Istanbul depuis le côté asiatique a été l’une des images les plus retweetées pendant les manifestations. Seulement, il s’est avéré que cette image n’était pas celle des contestataires mais celle du marathon Eurasie d’Istanbul.
PLUS UNE PHOTO EST RETWEETÉE, PLUS ELLE EST VRAIE Malgré cette information, certains de mes amis ont prétendu que ces images étaient bien celles des manifestants. «Cette photo est celle de manifestants qui entrent dans l’Istanbul européenne, je l’ai vue sur Twitter», disent certains. «Des amis que je suis sur Twitter ont tweeté cette photo depuis le pont», affirment d’autres. Mais je parie
que ni les gens que vous suivez ou qui vous suivent ni vos «amis» Facebook sont vraiment vos amis. Combien de followers ou d’amis Facebook connaissez-vous personnellement ? Les gens pensent pourtant qu’ils sont proches de ces contacts, alors qu’ils ne se parleraient probablement pas dans la rue. «Penses-tu, s’il y avait autant de personnes sur ce pont, que n’aurions pas eu plus de photos postées et tweetées par les témoins de l’événement ? Pourquoi n’avons-nous qu’une ou deux photos prises par des professionnels ?», ai-je répondu à mon ami. Je me suis alors rendu compte que moi non plus, je ne pouvais croire qu’un événement ait lieu, à moins qu’il y ait des photos tweetées en direct depuis le lieu de l’événement.
MARTINO NOUVEL ENTRAÎNEUR DU BARÇA L’Argentin Gerardo Martino a été nommé mardi entraîneur du FC Barcelone en remplacement de Tito Vilanova, qui a démissionné la semaine dernière pour raisons de santé.
Oscar Cardozo : «Laissez-moi partir à Fenerbahçe» -
Annoncé à Fenerbahçe depuis plusieurs semaines maintenant, Oscar Cardozo (30 ans) a appelé le lundi 22 juillet le Benfica à ne pas bloquer son départ. Après celui de Belhanda, le transfert d’Oscar Cardozo sera-t-il un nouvel échec pour Fenerbahçe ? Le Benfica refuse en tout cas de descendre en dessous de la barre des 15 millions d’euros pour céder son attaquant paraguayen et refuse en bloc toutes les tentatives de négociations du club turc. Les dirigeants turcs sont à Libsonne depuis plusieurs jours maintenant mais n’ont pas réussi à conclure le transfert. Pour appeler son club à la conciliation, Cardozo s’est exprimé ce lundi et a évoqué son avenir sans concession : «Je joue ici depuis 2007 et il est temps pour moi de découvrir autre chose. Pour cette raison, je suis bien décidé à partir en Turquie. J’ai un accord avec Fenerbahçe. Il est hors de question que je signe dans un autre club. Je demande à ma direction de ne pas entraver ce transfert...»
Match amical entre Galatasaray et Malaga le 21 juillet à Izmir en Turquie.
Galatasaray – Malaga : 3-3
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Le dimanche 21 juillet à Izmir, en Turquie, lors du Match amical entre Galatasaray et Malaga, les hommes de Fatih Terim ont mené à deux reprises grâce aux vedettes Wesley Sneijder (13e) et Didier Drogba (45e+1), mais Roque Santa Cruz (45e), Anderson (58e) et Duda (73e) ont renversé la vapeur pour les Andalous. Dans une ambiance incroyable, Colin Kazim-Richards a finalement égalisé à la 90e minute, alors que son équipe était en infériorité numérique après l’exclusion de Danny Nounkeu (76e). Galatasaray va rencontrer la SSC Napoli au Stadio San Paolo en Italie le 29 juillet prochain. Les prochains matches amicaux de la Coupe des Emirats auront lieu entre les 3 et 4 août contre Porto et Arsenal.
Guus Hiddink
Guus Hiddink démissionne de l’Anzhi Makhachkala
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Le Néerlandais Guus Hiddink a soudainement démissionné de ses fonctions d’entraîneur de l’Anzhi Makhachkala, a rapporté lundi 22 juillet le club russe sur son site internet. En poste depuis l’année dernière, Guus Hiddink, qui fut sélectionneur de l’équipe nationale de Turquie de 2010 à 2011, a présenté sa démission après seulement deux journées disputées cette saison dans le championnat russe.
Le Paraguayen Oscar Cardozo, jusqu’alors à Benfica, compte bien intégrer Fenerbahçe.