Découvrir la région des lacs de Turquie
Rivalités entre frères et sœurs
DECOUVERTE12
FAMILLE13
La Süper Lig enflamme le marché des transferts SPORT16
5 - 11 JUILLET 2013 N° 272 Prix : 2,5 €
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DÉMOCRATISATION TURQUE : ET MAINTENANT ?
«Il n’y a pas de problème de laïcité en france» -
Le rapport d’étape de l’Observatoire de la laïcité, publié mardi 25 juin, donne un état des lieux rassurant de son application en France. La manière dont la religion se vit et se pratique à l’école, à l’hôpital ou en entreprise y est décrite. RsocIETE 05
EDITo
Dieu merci, la laïcité va bien ! FOUAD BAHRI r02
après les mobilisations de la place Taksim et la signature de l’accord de paix avec le PKK, où va exactement la démocratisation turque ? Alors que le gouvernement s’apprête à amender une loi réduisant le risque d’interventionnisme politique de l’armée et que l’intellectuel Fethullah Gülen a appelé la Turquie a mieux défendre les droits des Kurdes, le président Gül a pour sa part reconnu que le chemin vers plus de démocratie n’était pas terminé et qu’il devait se poursuivre.
Les groupuscules politiques sont-ils tous interdits ? La mort de Clément Méric, un jeune militant d’extrême gauche le 5 juin a provoqué la dissolution des groupes d’extrême droite radi-
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Le président turc Abdullah Gül a concédé que la Turquie avait encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre le niveau des pays développés en termes de démocratie et de statut économique, le mercredi 26 juin. «Quand nous comparons
caux. Une décision qui a relancé la question de la violence au sein de mouvements politiques en France. Qu’en est-il exactement ? RfrancE 03
L’Egypte de Morsi dans la tourmente
Les banques en ligne, un secteur en plein boom Ellen Lust, professeur associée de l’université de Yale aux Etats-Unis au sein du département des
Le marché des banques en ligne a le vent en poupe. Fortuneo (Crédit mutuel), Boursorama (Société générale) ou encore Hello Bank (BNP Paribas) sont des établissements qui attirent de plus en plus de clients. Plus besoin de guichet, tout se fait sur internet. Ces banques sont-elles fiables ? Offrent-elles le même service que les autres à moindre coût ? Zoom sur un secteur en plein essor. REconoMIE 11
sciences politiques et spécialiste du Moyen-Orient, a répondu aux questions de Zaman sur les manifestations contre le président Morsi en Egypte. RInTErnaTIonaL 10
Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36
la Turquie aux pays développés, nous voyons que nous devons faire davantage de progrès», a déclaré le président lors d’une réunion à Istanbul au 33e Congrès national de la recherche opérationnelle et de l’ingénierie industrielle. R TUrqUIE 07
Gülen appelle à élargir les droits des Kurdes L’intellectuel musulman Fethullah Gülen a défendu dans une interview accordée à un journal kurde irakien la nécessité d’élargir les droits et les libertés des Kurdes de Turquie. RTUrqUIE 08
Les Delis, cavaliers «fous» de l’Empire ottoman
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Spécialiste de la guerre et de la cavalerie à l’époque moderne, Frédéric Chauvire a récemment publié une Histoire de la cavalerie chez Perrin qui rend hommage à «l’arme à la fois la plus prestigieuse et la plus propice au déploiement des mythologies guerrières». L’historien aborde le phénomène dans sa plus vaste extension : de l’Antiquité à la Première guerre mondiale, même si son propos est essentiellement centré sur l’Europe. RcULTUrE 14
02 FRANCE
Copé reste le patron de l’UMP jusqu’en 2015
EDITO FOUAD BAHRI
Dieu merci, la laïcité va bien ! C’est le gouvernement qui le reconnaît ! La laïcité se porte bien en France. Dans un rapport produit par l’Observatoire de la laïcité et présidé par le socialiste Jean-Louis Bianco, ce dernier interviewé par nos confrères du Monde, a déclaré que «la France n’a pas de problème avec sa laïcité», avouant au passage que «les atteintes à la laïcité ont peutêtre été surestimées». Ainsi va le monde, dira-t-on. Pendant si longtemps, le même message a été martelé à nos lecteurs comme à l’ensemble des Français : la laïcité serait menacée en France, principalement du fait de comportements tendancieux d’une partie des musulmans. Dans les hôpitaux, à l’école, partout, ces derniers se seraient employés à la défier, à l’enfreindre, par provocation ou par ignorance. La chose, à force de répétition, était entendue. Au point de susciter un malaise. M. Bianco l’a luimême reconnu : «Nous sommes conscients d’une dissonance, de contradictions entre l’analyse sérieuse des gens de terrain et l’air du temps, le ressenti que l’on a dans les témoignages». Comment expliquer cette dissonance pour reprendre l’expression pudique de M. Bianco ? Celui-ci ne se risquant à aucune explication, nous nous efforcerons de le faire à sa place. La perception du fait musulman souffre en France de plusieurs maux, dont la médiatisation sensationnaliste et les amalgames courants ne sont pas les moindres, sans même évoquer ici l’instrumentalisation politique dont l’islam est l’objet par l’ensemble des partis politiques. Ce faisceau de causalités convergentes a construit dans une part importante de l’opinion publique une idée profondément enracinée : l’islam et les musulmans de France seraient un corps étranger à la nation française, remettraient en cause ses valeurs et constitueraient à ce titre un danger. Si un mot a été fréquemment associé à ce scénario inquiétant, c’est bien malheureusement celui de «laïcité». Aujourd’hui, les faits parlent d’eux-mêmes. Il n’y a ni menace, ni incompatibilité entre musulmans et laïcité. Il y a seulement une relation à réinventer et une valeur à réinvestir authentiquement. M. Bianco plaide pour une «laïcité d’apaisement». Prenons-le au mot. f.bahri@zamanfrance.fr
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Les adhérents de l’UMP ont enterré ce week-end l’idée d’une nouvelle élection à la présidence du parti, sept mois après le pugilat Copé-Fillon qui a ébranlé la principale formation politique de la droite française.
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Jean-françois copé achèvera son mandat de président de l’UMP normalement.
Lors d’un vote électronique organisé sur trois jours de vendredi à dimanche, les adhérents ont approuvé massivement les nouveaux statuts de l’UMP et des dispositions transitoires qui renvoient de facto une nouvelle élection à sa présidence à novembre 2015. Jean-François Copé, dont l’élection à l’automne 2012 avait été vigoureusement contestée par l’ancien Premier ministre François Fillon, pourra ainsi achever son mandat normalement. Les adhérents à jour de cotisation au 31 décembre 2012 étaient appelés à se prononcer sur l’opportunité de revoter en septembre. Selon les résultats diffusés dimanche par l’autorité de supervision de ce congrès extraordinaire «dématérialisé», il y a eu 87.823 votants sur 318.634 électeurs inscrits. A la question «approuvez-vous les projets de statuts, de règlement intérieur et de charte de la primaire issus des travaux de la Commission ad hoc de révision des statuts ?» 78.226 votants ont répondu «oui», 6.049 «non», 3.548 «blanc». Ce nouveau règlement définit notamment les règles de la primaire d’investiture de 2016, une première à droite.
EvITEr Un noUvEaU PsYcHoDraME L’armistice conclu le 7 décembre entre le députémaire de Meaux Jean-François Copé et François Fillon prévoyait une nouvelle élection en septembre. Mais depuis lors les esprits ont évolué et les ambitions se sont précisées. François Fillon,
qui a entretenu un temps l’incertitude sur ses intentions, a finalement exclu de se représenter, se fixant pour seul objectif la primaire de 2016. Pour nombre de responsables de l’UMP renouer avec les tensions de l’automne dernier, dans un climat plombé par une querelle idéologique entre «droitiers» et modérés, aurait été suicidaire pour
le mouvement, confronté à la concurrence du Front national pour les élections municipales de 2014. Cette fois, le parti s’est entouré de toutes les précautions pour éviter la moindre contestation et un nouveau psychodrame. Les procurations étaient ainsi interdites et des dispositifs anti-fraude avaient été mis en place.
PHOTO DE LA SEMAINE
Une manifestation d’enseignants et de fonctionnaires grecs contre le gouvernement d’Athènes après l’explosion du chômage et les contraintes économiques imposées par l’euro.
...ET UnE MaUvaIsE
UnE BonnE...
L’été sera frais en Europe
Elif Bilgrin, agée de 16 ans, a trouvé comment recycler la cellulose des pelures du fruit. La jeune fille déclare que «la science est sa vocation» et compte la prix Nobel Marie Curie parmi ses modèles. Elle a reçu une récompense du magazine Scientific American intitulé Pour la science dans l’édition française.Dans une entretien avec le maga-
Le mois de juillet sera plus frais que d’habitude dans l’ensemble de l’Europe et la plupart des régions du continent doivent aussi s’attendre à des températures inférieures aux normales en août et en septembre, prédit l’institut américain Weather Services International. Seul le nord de l’Europe bénéficiera d’un mois d’août et d’un mois de septembre plus chauds qu’à l’accoutumée, selon WSI.
zine, la lycéenne a affirmé que «(son) projet serait potentiellement une solution au problème croissant de la pollution causée par le plastique d’origine pétrochimique.» Le magazine de vulgarisation scientifique lui a accordé une bourse de 50.000 dollars et la possibilité de participer à un concours pour jeunes scientifiques organisé par Google en septembre.
noUvELLE
Une lycéenne turque transforme les peaux de banane en plastique.
03 FRANCE
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5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
«Nous ne pouvons pas accepter ce type de comportements» Réaction lundi du président de la République François Hollande après les révélations sur l’ampleur de l’espionnage perpétré par une branche américaine des services du renseignement, la National Security Agency (NSA).
Les groupuscules politiques sont-ils tous interdits ?
La mort de clément Méric, un jeune militant d’extrême gauche le 5 juin a provoqué la dissolution des groupes d’extrême droite radicaux. Une décision qui a relancé la question de la violence au sein de mouvements politiques en France. Qu’en est-il exactement ? DaLILa BoUazIz PARIS Une volonté d’en découdre. Un combat à mener pour certains mouvements extrémistes. Après la mort de Clément Méric, le Premier ministre a lancé la procédure de dissolution des Jeunesses nationalistes révolutionnaires. Notamment après la mise en examen d’un skinhead, Esteban Morillo, «pour violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner». Les Jeunesses nationalistes révolutionnaires (JNR), créées en 1987 par Serge Ayoub font aujourd’hui office de service d’ordre du mouvement Troisième Voie. Les Jeunesses nationalistes, un groupe distinct des JNR, a également reçu du ministère de l’Intérieur des notifications de dissolution. Fondées en octobre 2011, les Jeunesses nationalistes sont nostalgiques du pétainisme. Leur charte ne reconnaît pas «la légitimité du présent ordre démocratique et mondialiste» et assure qu’un «naturel français» est «issu de souche européenne».
après la mort de clément Méric, le gouvernement a demandé la dissolution de trois groupuscules d’extrême droite.
DEs sKInHEaDs... DE GaUcHE Une procédure de dissolution a aussi été engagée à l’encontre de L’Œuvre française. Il est reproché aux deux associations «des propos et des actes qui mettent en cause l’intégrité de la République en propageant une idéologie incitant à la discrimination, à la haine ou à la violence». Pour autant, d’autres mouvances extrémistes comme le GUD (Groupe union défense), adepte de la barre de fer et du manche de pioche à l’université d’Assas, n’ont pas été interdits. Pas plus qu’à gauche. Clément Méric militait ainsi au sein du collectif Action antifasciste Paris-banlieue (AFA), un groupe de «chasseurs de skins» à l’idéologie libertaire et au sein duquel se trouvent des skinheads d’extrême gauche. Ce groupe, né en 2008, reprend la plupart des codes et des valeurs qui étaient celles des «redskins» des années 1980 : teeshirt noir ou polo, cheveux courts,
tatouages… Comme les skinheads d’extrême droite, ils sont issus du mouvement skin non politisé apparu dans les milieux populaires et ouvriers anglais des années 1970. Un mouvement qui s’est scindé entre skinheads d’extrême droite et «redskin » proches de la gauche radicale.
D’aUTrEs MoUvEMEnTs rEsTEnT aUTorIsés Mais les organisations d’extrême droite ou de gauche n’ont pas le monopole de la violence. La Tribu Ka, un mouvement défenseur du «peuple noir» prônant la séparation raciale, crée en 2004 par Kémi Séba, a été dissous sous le mandat de l’ancien président de la République Jacques Chirac en 2006. Quarante membres s’étaient rendus dans un quartier juif à Paris pour en découdre avec La Ligue de défense juive (LDJ) et le Betar. Deux organisations de jeunesse juives partisanes d’actions violentes ou d’intimidation. La LDJ est notamment considérée par le FBI comme un groupe terroriste et par d’autres comme une «organisation juive violente et extrémiste» interdite aux Etats-Unis et en Israël. Un groupuscule qui revendique des agressions contre les militants de la cause palestinienne. Plusieurs personnes en France ont été blessées, parfois grièvement, au cours d’agressions attribuées au groupe. Plusieurs demandes de dissolution ont eu lieu, sans résultat. Quant au groupuscule djihadiste Forsane Alizza, il a été dissous par Claude Guéant, ministre de l’Intérieur, en février 2012.
COULİSSES DE L’İNFO
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L’information météo : prévoir l’incontrôlable -
Les météorologues le prédisent, l’été sera frais en France comme partout en Europe. Les estimations pessimistes se multiplient alors que les assurances font le compte des dégâts causés par les intempéries de la semaine dernière. Plus généralement, l’information météorologique est une valeur sûre de l’univers médiatique. En 2008, la météo de TF1 était regardée par environ 7 millions de personnes, soit un peu plus de 31 % de parts d’audience. France 3 a même lancé en septembre dernier une émission sur le sujet, «Météo à la carte», qui a de battu un record d’audience et qui est reconduite l’année prochaine. Quelles sont les raisons d’un tel succès ? Avant tout, l’information météorologique dépasse le cadre des températures et de l’ensoleillement. La chaîne météo née en 1995 et exclusivement consacrée au temps, nous parle par exemple de l’impact du temps sur les chiffres des ventes pendant les soldes.
Un InTérÊT PoUr LE TEMPs TrÈs ancIEn Le succès de ces programmes s’explique sans doute aussi par le placement horaire des bulletins météos – juste avant ou après le journal – ainsi que par leur format court. Mais, comme le relate le sociologue au CNRS Martin de la Soudière sur
leplus.nouvelobs.com, le vif intérêt pour l’état du ciel ne date pas d’hier. On trouve ainsi l’expression «il n’y a plus de saison» dès le Ve siècle. La question du dérèglement climatique a aussi sûrement sa part dans ce succès. Lorsque l’ouragan Sandy débarquait sur la côte est des EtatsUnis, l’audience de The Weather Channel, équivalent outre-Atlantique de Météo France, atteignait les 2 millions de spectateurs, et 9,6 millions suivaient le «live» sur le site de la chaîne. Mais le sociologue explique plus généralement cette présence grandissante du sujet par le fait que son traitement médiatique «révèle surtout une moindre tolérance de notre
société de l’inattendu». Comme l’illustre l’exemple de l’influence du temps sur les chiffres des soldes, la moindre modification des conditions météorologiques affecte le quotidien, jusque dans ses détails. Or, la météo représente précisément l’un des rares domaines que l’homme ne peut encore maîtriser. Ainsi, si le souci du temps qu’il fait est vieux comme le monde, le désir de prévision est de plus en plus grand. Le traitement par les médias des dernières vagues de froid ou des canicules est ainsi nouveau en France, où les vagues de froid de 1985 et 1986, bien que plus dures, n’avaient pas occupé autant de place dans l’espace médiatique.
Photo d’un ouragan près des côtes californiennes.
05 FRANCE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
«La France n’a pas de problème avec sa laïcité»
MON AVOCAT CANAN ÖZENICI
L’intérêt du divorce par consentement mutuel
selon le rapport d’étape publié le 25 juin par l’observatoire de la laïcité, l’application de la loi pose peu de problèmes.
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Le rapport d’étape de l’Observatoire de la laïcité, publié mardi 25 juin, donne un état des lieux rassurant de son application en France. La manière dont la religion se vit et se pratique à l’école, à l’hôpital ou en entreprise y est décrite. Au lieu de préconisations, c’est le mot «apaisement» qui apparaît souvent. L’Observatoire s’oriente plutôt vers la rédaction de «guides thématiques» et peut-être d’une «charte» que vers l’élaboration d’une loi. «La France n’a pas de problème avec sa laïcité», affirme le président de l’Observatoire JeanLouis Bianco. Il revient en détail sur les débats en cours au sujet de la neutralité religieuse dans les structures privées, notamment celles qui ac-
cueillent des enfants. «Des organismes privés peuvent, indépendamment de toute mission de service public, exercer des activités de soins ou d’accueil de la petite enfance», estime Alain Christnacht, conseiller d’Etat.
UnE sITUaTIon «aPaIséE» Dans LEs HÔPITaUx La représentante du ministère de la Santé fait état «d’une situation apaisée et sous contrôle. Les dispositions existantes ont globalement répondu aux attentes». Le rapport propose d’inscrire dans le Code de la santé l’interdiction de récuser un médecin ou un personnel soignant pour des raisons religieuses ou discriminatoires. Dans le domaine des entreprises, Armelle Car-
minati, spécialiste de la diversité au sein du Medef, reconnaît «la grande solitude des managers». Le respect de la laïcité est «un des sujets les plus difficiles à aborder en entreprise», «un angle mort» de la vie au travail, reconnaît-elle. Elle note néanmoins que «les managers ont plus besoin de pédagogie que d’une loi», en mettant l’accent sur les guides déjà réalisés ou en cours de réalisation dans certaines grandes entreprises. Après le jugement dans l’affaire de la crèche Baby Loup en mars dernier, François Hollande a créé en avril cet Observatoire de la laïcité. Sa mission est d’émettre des recommandations sur la nécessité ou non d’étendre la loi sur la laïcité en vigueur dans le service public.
Si le mariage est souvent un des plus beaux jours de la vie, le divorce est tout autant un échec… Lors du mariage le conseil le plus avisé sera le notaire, si le couple a fait le choix de conclure un contrat de mariage, mais lors du divorce, il faudra s’adresser à un avocat, pour mener la procédure de divorce la plus appropriée à sa situation. La procédure civile française connaît deux principales formes de divorces : le divorce par consentement mutuel et les divorces conflictuels : divorce par demande acceptée ; divorce pour faute ou divorce pour altération du lien conjugal de plus de deux années. En fonction de la situation du couple, une de ces procédures sera choisie. Pour autant, il est impératif de se dire qu’en France personne n’est prisonnier de son mariage et que finalement, à l’issue d’une période de temps plus ou moins longue, le demandeur du divorce l’obtiendra… C’est en gardant à l’esprit cet état de fait que l’avocat sera souvent amené, surtout lorsque le couple a des enfants, à conseiller un divorce par consentement mutuel, sans doute la procédure la plus protectrice de l’intimité du couple et du climat familial pendant la procédure et après. Ce type de divorce est rapide (une seule audience), économique (un seul avocat, si le couple est d’accord sur tout les points), mais il faudra que les conjoints soient sans rancœur et d’accord sur toutes les conséquences : enfants, prestation compensatoire, contribution aux dépenses pour les enfants, répartition du patrimoine, etc. En cas de possession de bien immobilier en commun, il faudra obligatoirement, avant l’audience, qu’un notaire intervienne et il faudra prévoir 5 mois de préparation. Pratiquement, si la nécessité de divorcer est souvent ressentie par les deux époux, un prend les devant et va consulter l’avocat pour préparer le terrain. L’avocat écrit alors à l’autre époux pour qu’une issue amiable puisse être envisagée… Avant de se mettre en colère, il faut réfléchir et ne pas hésiter à consulter un avocat afin de pouvoir être éclairé sur les points importants. Gardez à l’esprit qu’un accord est toujours possible… et laissez votre avocat négocier vos conditions plutôt que d’essayer de les imposer à votre ancien époux(se) ! Pour vos questions : ceruguz@yahoo.fr
06 SOCIETE Le site «Banlieue créative» se destine à un grand public.
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Des banlieues créatives sur la toile Dalila Bouaziz PARIS Recenser, raconter, décrypter les nombreuses initiatives entreprises dans les quartiers populaires, c’est le projet de la plateforme internet «Banlieue créative», conçue comme un média d’information, de sensibilisation et d’in-
terpellation. L’idée est partie d’un travail de la journaliste Anne Dhoquois quand elle a publié, en 2006, Banlieues créatives (éditions Autrement). Elle avait recensé les actions associatives dans les quartiers au lendemain des émeutes urbaines de 2005. «En parlant de ce livre avec les gens, j’ai pu me rendre compte que le désir exprimé par les acteurs de terrain était d’avoir une suite, une mise à jour», explique l’auteure dans Presse&Cité. Cette fois-ci, elle veut
en faire une adaptation pourr le web, plus visible et plus propice à l’échange.
Montrer la créativité des quartiers Banlieues créatives a pour objectif de montrer la créativité artistique, entrepreneuriale et associative des quartiers, mais aussi de permettre l’échange, d’intensifier les débats et de rendre possible une réflexion constructive sur ces territoires. Des actions portées par des collectifs ou des associations y seront présentées sous forme de textes, de vidéos co-réalisées par des jeunes issus de quartiers engagés au sein du chantier d’insertion Tremplin numérique, de reportages photos. Ces opérations porteront sur des thématiques aussi diverses que le partage de l’espace public, l’ouverture d’horizons culturels, le soutien à l’activité économique… En outre, le site se veut un média grand public, un lien entre différentes franges de la population qui se méconnaissent souvent et parfois se jugent. La plate-forme proposera des interviews croisées thématiques (l’ennui, le respect, le travail…) entre sociologues ou philosophes et jeunes de banlieue, chefs d’entreprise et demandeurs d’emploi entre autres.
Une fillette à l’école maternelle.
De nouvelles écoles pour les enseignants -
Quarante mille candidats intégreront en septembre les nouvelles Ecoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE), des établissements appelés à remplacer les IUFM dans le cadre de la réforme de la formation des enseignants. «Chacun sait que le facteur le plus important est la formation des enseignants et elle a été totalement abandonnée par la droite ces dernières années», a déclaré Vincent Peillon lors d’un déplacement à Lyon avec Geneviève Fioraso, ministre de l’Enseignement supérieur. «On a vu des professeurs arriver sur le terrain pour faire des temps pleins sans aucune formation», a déploré le ministre de l’Education. Ce nouveau cycle de formation «correspond à la moitié des 54.000 postes créés» dans l’Education, a précisé Vincent Peillon. «On portera en plus la formation continue de 800.000 enseignants». «Il y aura une collaboration étroite entre les universités et l’Education nationale pour offrir une formation qui sera totalement différente. Elle sera à la fois professionnelle, car enseigner, c’est un métier qui s’apprend, et progressive en s’étalant sur plusieurs années», a plaidé le ministre. Soucieux de recréer «une communauté éducative», Vincent Peillon promet une collaboration étroite entre les professeurs d’université, ceux de maternelle, du secondaire, des psychologues, des chercheurs, des conseillers d’orientation et des représentants des parents d’élèves.
07 TURQUIE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
En Turquie, un projet éducatif pour les enfants roms Une classe d’école primaire à Istanbul.
C’est une femme, Esengül Civelek, la seule à gouverner une province turque, en l’occurrence celle de Yalova au nordouest du pays, qui a pris l’initiative d’un projet en faveur des enfants roms. Celui-ci s’intitule «Bir Roman Yaziyoruz» (Nous écrivons un roman) et propose des activités ludiques et culturelles en vue de faciliter l’intégration des enfants roms à la société turque.
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La gouverneur, le maire de la ville, le directeur des services Jeunesse et sports, les enfants participants et leurs familles ont pris part à une réunion de présentation du projet. Le président de l’association rom de la province de Yalova, Necdet Karabulut, a déclaré que son association soutiendra ce projet pour que les enfants roms reçoivent une bonne éducation et leur assure un avenir meilleur sur le plan professionnel. Karabulut a précisé que le projet, auquel participent trente enfants âgés de 7 à 17 ans, proposera également des activités athlétiques et sportives. Le député AKP de la province, Temel Coskun, présent lors de la réunion et le maire de Yalova, Yakup
Koçal, ont salué le projet, initiative exemplaire selon eux qui permettra aux enfants roms de réussir tant au niveau académique qu’athlétique.
Assurer un avenir professionnel brillant aux enfants roms Le manque d’instruction étant le plus gros problème des jeunes roms, le programme «Nous écrivons un roman» a été adapté pour que ces derniers n’abandonnent pas l’école, qu’ils réussissent mieux leur scolarité et acquièrent plusieurs compétences. Le programme est aussi destiné à améliorer la communication entre les enfants roms et leurs parents. «Je suis sûre que ce roman que
nous écrivons ensemble aura une belle fin», a conclu Esengül Civelek. Le directeur des services Jeunesse et sports de Yalova, Cengiz Mete, a précisé lors de la première réunion que le projet comprendra notamment des cours de développement personnel
dispensés par un coach, ainsi que d’autres cours pour informer les jeunes roms des étapes importantes de la vie, comme le mariage ou le choix d’une profession. Ils apprendront aussi à mieux connaître leurs droits et leurs responsabilités.
L’AKP veut réduire le poids politique de l’armée -
Le gouvernement turc a soumis un projet de loi au Parlement le jeudi 26 juin destiné à modifier l’article 35 du règlement des services internes des Forces armées turques (TSK). Cet article, qui permet l’intervention de l’armée dans les affaires de l’Etat, a fait l’objet de nombreuses critiques pour avoir légitimé les quatre derniers coups d’Etat en Turquie. Le gouvernement a annoncé son projet de modifier voire de supprimer le texte, introduit dans la législation après le coup du 27 mai 1960. L’intervention militaire dans ce dernier avait justifié celles des coups d’Etat du 12 mars 1971 et du 12 septembre 1980. L’article stipule que le devoir de l’armée est de «préserver et protéger la République de Turquie». Selon l’amendement proposé par l’AKP, les devoirs des forces armées turques seront désormais de «protéger le territoire turc contre les menaces
extérieures». Cette décision de suppression ou modification de l’article 35 s’inscrit dans l’objectif d’une influence moindre de l’armée turque dans la politique. La suppression via un référendum le 12 septembre 2010 de l’article constitutionnel qui protégeait l’instigateur du coup d’Etat de 1980, le général Kenan Evren, est la première mesure qui a été appliquée dans le cadre de cette limitation de l’intervention de l’armée. Le vice-Premier ministre, Bekir Bozdag, n’a pas donné davantage de détails sur le projet de loi, mais a précisé que le gouvernement ne comptait pas supprimer l’article mais le modifier. Selon les médias, le projet de loi propose aussi de modifier l’article 43 du même règlement des services internes de l’armée turque. L’article devrait stipuler qu’«un membre de l’armée turque ne peut être impliqué dans aucune activité politique».
Gül plaide pour plus de démocratie Le président turc Abdullah Gül a concédé que la Turquie avait encore beaucoup de chemin à faire pour atteindre le niveau des pays développés en termes de démocratie et de statut économique, le mercredi 26 juin. «Quand nous comparons la Turquie aux pays développés, nous voyons que nous devons faire davantage de progrès», a déclaré le président lors d’une réunion à Istanbul au 33e Congrès national de la recherche opérationnelle et de l’ingénierie industrielle.
La stabilité politique, facteur du développement de la Turquie Le président a déclaré que la Turquie doit ses réformes et sa performance économiques des dix dernières années à sa stabilité politique. Notant que la Turquie s’est énormément développée depuis l’accès au pouvoir de l’AKP, Abdullah Gül a dit que la Turquie devait continuer à mettre en place des réformes pour rejoindre les pays développés. «Notre priorité pour mener à bien ces réformes, c’est bien évidemment la stabilité politique», a déclaré Gül, avant d’ajouter que la crise de l’Union européenne était due à son incapacité à prendre
certaines décisions essentielles. Le président souhaite qu’en 2023, année du 100e anniversaire de la République de Turquie, le pays soit considéré comme un pays développé. Le président de la République Abdullah Gül.
08 TURQUIE Gülen appelle à élargir les droits des Kurdes 5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
L’intellectuel musulman fethullah Gülen a défendu dans une interview accordée à un journal kurde irakien la nécessité d’élargir les droits et les libertés des Kurdes de Turquie, en insistant sur l’importance de l’enseignement en kurde.
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L’érudit Fethullah Gülen.
L’intellectuel turc Fethullah Gülen a encouragé le gouvernement à élargir les droits et les libertés de la population kurde dans le cadre du processus de paix. Dans un entretien à Rudaw, journal en ligne de la province d’Arbil du nord de l’Irak, Gülen a évoqué de nombreux sujets, du processus de paix avec le PKK aux enjeux régionaux et aux problèmes politiques internes. L’intellectuel turc a précisé que les droits de l’homme et les libertés étaient des droits naturels et que personne n’avait le pouvoir de choisir de les accorder ou non. «Tous les êtres humains sont égaux, car ils ont été créés par Dieu en tant que tels. Si l’on nie ce fait, l’existence d’un Etat de justice ou d’un système légal est impossible», a précisé Gülen.
EncoUraGEr L’éDUcaTIon Dans LEs zonEs KUrDEs Pour l’intellectuel musulman, il est primordial pour tout être humain d’agir de façon à ne blesser personne, que ce soient
par des mots ou des comportements. Gülen appelle à résoudre les problèmes en mettant à profit la sagesse. Il a insisté sur la nécessité d’investir au niveau économique et social dans les régions kurdes afin d’accroître le niveau d’alphabétisation et d’éducation, deux premières causes du sous-développement. Les régions peuplées par les Kurdes devraient devenir des «zones attractives». «Il faut améliorer les relations économiques, sociales, culturelles et spirituelles, particulièrement dans le domaine de l’éducation», a noté Gülen. Ce dernier a exhorté le gouvernement à resserrer les liens entre les régions est et ouest de la Turquie via des projets socio-économiques pour obtenir l’unité nationale. A propos du processus de paix lancé par l’AKP pour trouver une solution politique au conflit kurde, Gülen a appelé le gouvernement et la population kurde à la réconciliation. Car il ne s’agit pas seulement de la Turquie, des Kurdes et du Kurdistan irakien, mais de l’ensemble du
monde islamique dans la tourmente. Pour lui, l’ignorance, la pauvreté et la discorde expliquent les problèmes du monde islamique.
DéfEnDrE LEs DroITs DEs KUrDEs Dans LE MonDE Gülen a également fermement soutenu l’idée d’un enseignement en langue kurde, un droit auquel peut prétendre tout être humain. Pendant des décennies, l’Etat turc n’a pas autorisé l’utilisation de la langue kurde dans certains lieux publics, dont les écoles. Le gouvernement turc a récemment autorisé les établissements scolaires à proposer des cours optionnels de kurde. Selon Gülen, la Turquie ne devrait pas seulement autoriser «tous les droits» aux citoyens kurdes, comme l’utilisation du kurde en milieu éducatif, mais aussi aider ceux qui recontrent des difficultés dans d’autres pays. Ainsi, la Turquie devrait représenter l’en-
Une famille kurde chez elle à Cizre, dans la province de Sirnak.
semble des Kurdes ayant des difficultés d’ordre légal, politique, ethnique et religieuse et défendre leurs droits notamment auprès de l’ONU et d’autres organisations internationales.
Les recommandations des «sages» turcs pour les Kurdes -
Davantage de démocratisation pour la population kurde. C’est ce que propose un rapport de 39 pages établi par l’un des groupes de la délégation de personnalités turques chargée d’accompagner le processus de paix, à l’issue de la rencontre avec le Premier ministre à Istanbul le mercredi 26 juin. Ce rapport établi par les «Sages» insiste sur la nécessité de modifier, dès que possible, le système politique au niveau constitu-
tionnel, légal et administratif, pour satisfaire les revendications des kurdes turcs.
DEs DroITs GaranTIs Par La consTITUTIon Après une analyse des dynamiques et des causes du conflit, le rapport présente une longue liste de doléances destinées à résoudre durablement les problèmes de la population kurde en Turquie. Présidé par Yilmaz Ensaroglu, le groupe issu du sud-est du pays, composé de plusieurs académiciens, intellectuels et artistes, a travaillé plus de deux mois à la finalisation du rapport. La délégation a rencontré des centaines de représentants d’organisations non gouvernementales (ONG), de groupes de défense des droits de l’homme et de membres de la société civile du le sud-est turc pour recueillir les doléances. La majorité des personnes consultées exige des garanties constitutionnelles des droits culturels et politiques des kurdes, parmi lesquels l’éducation en langue kurde, la reconnaissance leur identité, la décentralisation politique ou encore l’égalité. UnE noUvELLE DéfInITIon DE La cIToYEnnETé TUrqUE En outre, les habitants de la région insistent sur la création d’une nouvelle définition de la citoyenneté, plus exhaustive que celle qui figure actuellement dans la Constitution. Parmi les demandes, on trouve également la suppression du service militaire obligatoire et des obstacles à la liberté de pensée et de religion, ainsi que la création d’un système politique décentralisé dans lequel les gouverneurs de provinces soient élus par la population et non par le gouvernement. Le rapport insiste aussi sur la nécessité d’adopter des programmes de réinsertion des militants du PKK de retour et désarmés comme l’exige le processus de paix. Enfin, il demande la mise en place de commissions de vérité, pour enquêter sur des crimes commis par des représentants de l’Etat durant les trois décennies du conflit armé.
09 EUROPE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Paris et Ankara condamnés par le Conseil de l’Europe Le conseil de l’Europe, en adoptant une résolution appelant à respecter le droit au rassemblement, a rappelé à l’ordre la Turquie, la Suède et la France.
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«Manifestations et menaces pour la liberté de réunion, la liberté des médias, et la liberté d’expression» : c’est l’intitulé de la résolution adoptée par l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe ce jeudi 27 juin. Elle a appelé les Etats membres à respecter le droit de rassemblement en s’inquiétant des violences qui ont émaillé dernièrement des manifestations à Paris, Stockholm et Istanbul. La résolution a été amendée grâce à l’appui de membres du Parti populaire européen (PPE, centre-droit) et du groupe libéral. A l’origine, cette résolution devait dénoncer la répression des manifestations en Turquie. Mais elle a été élargie à la France à cause des violences policières lors des manifestations contre le mariage pour tous.
ParIs ET anKara sUr Un PIED D’éGaLITé Le Conseil de l’Europe avait déjà été saisi en mai au sujet de la «répression croissante et inquiétante» des opposants au mariage pour tous. Lors d’une audience publique, le Centre européen pour le droit et la justice (ECLJ) avait présenté un rapport le mercredi 26 juin. Plus d’une centaine de témoignages de
Fin de l’immunité pour Marine Le Pen
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Le Parlement européen a décidé le 2 juillet de lever l’immunité parlementaire de Marine le Pen, à la demande du parquet de Lyon qui veut l’entendre dans le cadre d’une enquête pour «incitation à la haine raciale». La présidente du Front national, députée européenne, est visée par une plainte du Mouvement contre le racisme et pour l’amitié entre les peuples (Mrap) relative à ses propos du 10 décembre 2010 établissant un parallèle entre les prières des musulmans dans la rue en France et l’Occupation. Pas «surprise», Marine Le Pen a dénoncé une décision biaisée qui «déshonore le Parlement européen». «Moi je suis un cas à part, je ne peux pas être protégée parce que je suis une adversaire politique, et peutêtre une adversaire politique encore plus dangereuse que les autres compte tenu de mes résultats dans les sondages ou dans les (législatives) partielles», a-telle réagi sur BFM TV.
personnes victimes d’abus policiers, ayant eu lieu contre le mouvement social de défense de la famille et de contestation de la loi ouvrant le mariage et l’adoption d’enfants aux couples de même sexe, ont été rassemblés. La Suède est également concernée suite aux
événements de Stockholm. «L’Assemblée déplore les récents cas de recours excessif à la force pour disperser les manifestants et réitère son appel aux autorités de veiller à ce que l’action de la police, si elle est nécessaire, reste proportionnée», indique la résolution.
Une manifestation contre le mariage pour tous, le 26 mai à Paris.
10 INTERNATIONAL
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
«Le vote pour les partis islamistes n’était pas forcément lié à l’islam»
en bref
commémoration Les 20 ans du massacre de Sivas
Le 2 juillet 2013 marque les 20 ans de l’incident de l’hôtel Madimak dans la ville de Sivas, dans le centre de la Turquie. Le 2 juillet 1993, alors qu’elles participaient à un festival culturel alévi, 37 personnes dont 33 intellectuels alévis, sont mortes dans un incendie déclenché par une foule d’islamistes radicaux. Cette dernière était opposée à la venue d’Aziz Nesin, l’écrivain d’origine sunnite qui avait traduit les Versets sataniques du Britannique Salman Rushdie. Une cérémonie de commémoration a été prévue près de l’emplacement de l’ancien hôtel Madimak, où des milliers de Turcs et d’étrangers se sont rendus. Au total, quelque 2.500 officiers de police étaient postés sur le lieu de commémoration afin d’assurer la sécurité des participants et d’éviter tout débordement.
refuge Snowden demande l’asile à la France
Edward Snowden, bloqué depuis Le 23 juin à l’aéroport de MoscouCheremetievo, a fait déposer des demandes d’asile auprès d’une vingtaine de pays dont la France, a rapporté le 2 juin WikiLeaks. En Europe, outre La France, les pays contactés sont l’Allemagne, l’Autriche, l’Espagne, la Finlande, l’Irlande, l’Italie, la Norvège, les Pays-Bas, la Pologne, la Russie et la Suisse. Des requêtes ont également été déposées auprès de la Bolivie, du Brésil, de la Chine, de Cuba, de l’Inde, du Nicaragua et du Venezuela. S’y ajoutent l’Islande et l’Equateur. Ces demandes «soulignent les risques de persécution auxquels M. Snowden est exposé aux Etats-Unis», écrit WikiLeaks.
Ellen Lust, professeur associée de l’université de Yale aux Etats-Unis au sein du département des sciences politiques et spécialiste du Moyen-Orient, a répondu aux questions de Zaman sur les manifestations contre le président Morsi en Egypte. Comment analysez-vous l’année au pouvoir du président égyptien Mohamed Morsi ? On constate qu’il y a de plus en plus de ten-
sions et que le conflit s’intensifie entre Morsi et l’opposition. Pour beaucoup de mécontents, Morsi et son Parti de la Liberté et de la Justice n’ont pas été à la hauteur de la confiance que leur a accordée le peuple. Mais tous les Egyptiens n’ont pas le même avis. Notre sondage d’opinion réalisé en novembre 2012 a démontré que beaucoup soutiennent Morsi. D’autres accusent l’opposition d’entretenir le conflit et d’empêcher l’Egypte de revenir à la «vie normale». Pour ces personnes, l’opposition est responsable du recul du tourisme et
du ralentissement de l’économie en Egypte. Il est certain que l’économie égyptienne ne s’est pas améliorée et que d’importantes réformes n’ont pas été mises en place. Les élites se sont principalement focalisées sur la situation politique, même si 70 % des Egyptiens qui revendiquent une démocratie pensent que la politique doit surtout se baser sur l’amélioration des conditions économiques. Morsi est-il susceptible de démissionner ou d’organiser des élections anticipées ? Je ne peux pas savoir si Morsi démissionnera ou non. Certes, 15 millions de personnes qui demandent la démission du président via une
pétition, c’est énorme, mais encore une fois, n’oublions pas que l’Egypte compte plus de 80 millions d’habitants. Près de la moitié d’entre eux ont moins de 24 ans, un segment important de la société qui ne se soucie pas de politique. Pourtant, une part importante d’Egyptiens sont politiquement actifs. Mais cela ne signifie pas nécessairement que la majorité d’entre eux appellent Morsi à démissionner. Le président a donc le droit de se défendre et de dire qu’il a été élu selon un processus démocratique et les Egyptiens ne Rassempeuvent pas exiger son départ en manifestant blement en faveur du préou en envoyant des pétitions. sident égyptien Quand vous parlez de mécontentement, qu’est-ce qui Mohamed Morsi, le 30 inquiète les Egyptiens concrètement ? juin au Caire. Certaines personnes sont mécontentes car le président égyptien limite leurs droits individuels et donne un rôle plus important qu’elles ne le souhaitent à la religion. Elles sont insatisfaites car Morsi ne s’insurge pas contre les forces extrêmes, les salafistes. Pour d’autres, c’est parce que les manifestations continuent, que l’économie ne s’améliore pas et que le même jeu politique et économique qui avait lieu avec le président Moubarak continue avec Morsi. Donc, même parmi ceux qui acceptent le caractère islamique de l’Etat, certains estiment que Morsi ne répond pas à leurs demandes. Selon votre étude, plus de 65 % d’Egyptiens ont voté pour les partis islamistes mais seulement 25 % d’entre eux partagent leurs valeurs. C’est vrai. Et 40 % des Egyptiens qui votent pour des partis islamistes ne sont pas favorables à une présence trop forte de la religion en politique. S’ils ont voté pour les islamistes, c’est pour d’autres raisons. C’est parce qu’ils voyaient ces partis comme la «vraie» opposition, parce qu’ils trouvaient qu’ils étaient bien organisés et qu’ils seraient capables de prendre la tête du gouvernement, ou encore parce qu’ils savaient qu’ils offraient des biens nécessaires et des services sociaux. Rappelonsnous qu’une grande partie de la société égyptienne n’est pas intéressée par la politique et veut juste pouvoir vivre correctement. Le vote des Egyptiens en faveur des islamistes n’était donc pas forcément lié à l’islam en politique.
Dilma Roussef propose un référendum aux Brésiliens -
Dilma Rousseff, la présidente brésilienne, a demandé mardi au Congrès d’approuver la tenue d’un référendum sur plusieurs réformes politiques, afin de répondre à la contestation à l’origine des vastes manifestations du mois dernier. Les rassemblements, qui ont réuni jusqu’à un million de personnes, se sont récemment essoufflés, même si plusieurs dizaines de milliers de Brésiliens ont encore manifesté la semaine dernière. Des échauffourées se sont en outre produites dimanche le 30 juin à Rio en marge du match qui a vu la victoire du Brésil face à l’Espagne 3-0 en finale de la Coupe des confédérations. Parti d’une manifestation contre la hausse des tarifs dans les transports publics de Sao Paulo, le mouvement a pris de l’ampleur et s’est mué en une vaste contestation de l’état des services publics, de l’inflation, de la hausse de la criminalité et d’autres problèmes sociaux. Parmi les thèmes que Dilma Rousseff souhaite soumettre à référendum figurent une réforme du
La présidente du Brésil est confrontée à de vastes mobilisations sociales dans son pays.
financement des campagnes électorales, la fin de l’anonymat des votes des parlementaires, ainsi que l’adoption d’un mode de scrutin par circonscription, et non plus proportionnel. La cote de popularité de Dilma Rousseff, qui briguera sans doute un nouveau mandat l’année prochaine en tant que candidate du Parti des travailleurs (PT, gauche), s’est effondrée de 27 % au au mois de juin, selon un sondage de
l’institut Datafolha. Son projet de référendum paraît risqué à plusieurs observateurs, ainsi qu’au Parti du mouvement démocratique brésilien (PMDB, centre), partenaire gouvernemental du PT, qui souhaiterait que les réformes politiques soient exclusivement étudiées par le Congrès.«Cela pourrait se révéler un fiasco», juge Andre Cesar, analyste politique pour le cabinet Prospectiva Consultoria.
L’UE maintient ses négociations commerciales avec Washington
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Le calendrier des négociations sur un traité transatlantique de libre échange ne sera pas affectées par les allégations sur un vaste programme d’écoute de l’Union européenne (UE) par les Etats-Unis, a estimé jeudi la Commission européenne. «Le début des négociations commerciales entre l’UE et les EtatsUnis ne devrait pas être affecté», a dit Pia Ahrenkilde Hansen, porte-parole de la Commission. «Le camp européen dira clairement que des négociations aussi ambitieuses et exhaustives ne pourront réussir que s’il y a de la confiance, de la transparence et de la franchise entre les parties», a-t-elle ajouté. L’UE et les Etats-Unis doivent entamer lundi leurs négociations sur le libre échange. François Hollande s’est prononcé mardi en faveur d’une position coordonnée des Européens à la suite d’articles du Guardian et du Spiegel qui ont fait état d’un programme d’espionnage mené par l’Agence nationale de sécurité.
11 ECONOMIE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Les banques en ligne, un secteur en plein boom
Les conditions d’accès à un compte en ligne sont plus restrictives que celles d’un compte «traditionnel».
Le marché des banques en ligne a le vent en poupe. Fortuneo (Crédit mutuel), Boursorama (Société générale) ou encore Hello Bank (BNP Paribas) sont des établissements qui attirent de plus en plus de clients. Plus besoin de guichet, tout se fait sur internet. Ces banques sont-elles fiables ? Offrent-elles le même service que les autres à moindre coût ? Zoom sur un secteur en plein essor. DaLILa BoUazIz PARIS La France est le pays le plus bancarisé d’Europe, avec 99 % des Français possédant un compte. Selon un sondage TNS Sofres, publié en février 2013, la banque en ligne commence à séduire. La consommation de services bancaires en ligne a augmenté de 200 % par an en 2011 et 2012. Les banques en ligne compteraient actuellement 2 à 3 millions de clients et le marché ne représente encore que 5 % du secteur, soit environ 3 millions de comptes ouverts. D’après le comparateur de tarifs et de services bancaires Panorabanques. com, il attire chaque année 100.000 à 150.000 clients supplémentaires. Le dernier-né est Hello Bank de la BNP, lancé en juin. L’établissement cible 1,4 million de clients en France. «Les consommateurs sont plus jeunes, dotés d’accès numériques, qui veulent de moins en moins de conseiller personnel et qui préfèrent gérer leurs comptes tout seuls», explique Ludovic Herschlikovitz, président de Choi-
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sir-ma-banque.com, un comparateur en ligne, sur Europe1.fr. Les banquiers en ligne offrent des conditions avantageuses en cassant les prix. Ces établissements virtuels sans agence ni conseiller permettent de réaliser jusqu’à 150 euros d’économies par an par rapport aux tarifs pratiqués dans les banques traditionnelles. Une majorité d’opérations comme les virements, les prélèvements et les retraits, réalisés en ligne ou sur un portable ne sont pas facturées.
LEs DécoUvErTs À sUrvEILLEr Néanmoins, certaines remises sont soumises à condition. Des facturations peuvent gonfler les frais bancaires. Certaines prestations, notamment la carte bancaire, les assurances moyens de paiement sont offertes, seulement si vous dépensez plus de 10.000 euros par an avec votre carte bancaire classique ou plus de 20.000 euros avec une carte Gold ! La banque s’adresse plutôt aux clients multibancarisés. La plupart des établissements en ligne facturent
des commissions d’intervention : des pénalités comprises entre 7,5 et 8,5 euros, sont prises sur chaque transaction une fois que le plafond de découvert autorisé est dépassé. Des frais bancaires équivalents à ceux des banques traditionnelles. Faute de guichet, on ne peut ni déposer ses chèques, qu’il faut envoyer, ni retirer du liquide. Autre inconvénient, de nombreuses banques en ligne facturent les retraits effectués dans les distributeurs des autres banques. Certains établissement prennent un euro par retrait dans un distributeur automatique d’une autre enseigne à partir du quatrième retrait mensuel. Par ailleurs, il est important d’être vigilant sur les assurances pertes ou vols de moyens de paiements qui sont proposées. Elles restent facultatives et peuvent faire doublon avec celles offertes par votre carte bancaire.
DEs conDITIons D’accÈs PLUs ExIGEanTEs Si avoir un compte bancaire est obligatoire en France, les conditions d’accès à un compte en ligne sont
plus restrictives. Chez Hello Bank par exemple, il faut justifier à l’ouverture d’un compte d’un «revenu net minimum mensuel de 1.400 euros ou d’un dépôt de 5.000 euros pour un compte individuel». Chez Boursorama (Société générale), il faut montrer 2.400 euros nets par mois minimum ou 10.000 euros d’encours pour bénéficier de la carte Visa Premier.
Intempéries : les dégâts coûteront 500 millions -
Les inondations survenues pendant la troisième semaine de juin dans le sud-ouest de la France coûteront entre 300 et 350 millions d’euros, selon les premières estimations de la Fédération française des sociétés d’assurances (FFSA).Son président, Bernard Spitz, a précisé que l’épisode de grêle qui s’est ajouté aux récentes intempéries aurait un coût de 150 à 200 millions d’euros. Ce sont des estimations «très approximatives», a-t-il souligné mercredi sur Radio Classique.
EnvELoPPEs ExcEPTIonnELLEs Le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a annoncé lundi «une avance à la disposition des collectivités» à destination des «voies d’accès et les services publics essentiels», ainsi que la prise d’un arrêté de catastrophe naturelle pour les zones les plus touchées, dans les Pyrénées notamment. Les entreprises et les commerces touchés devraient pouvoir bénéficier de facilités et de délais de paiement sur leurs charges fiscales et sociales. Pour les agriculteurs, le fonds national des calamités agricoles sera mobilisé. Le conseil général de Haute-Garonne devait voter une enveloppe
9,8
Le sanctuaire de Lourdes, recouvert par l’eau et la boue après les orages survenus en france le 19 juin dernier.
brÈVeS eCO
aMEnDE 8 millions d’euros pour LvMH
La commission des sanctions de l’Autorité des marchés financiers a annoncé lundi 1er avoir infligé une amende de huit millions d’euros à LVMH, estimant que le géant du luxe avait bien préparé une opération de montée au capital d’Hermès et qu’il aurait dû en informer le marché. Il s’agit de l’amende la plus élevée jamais infligée par le gendarme de la Bourse, même si elle s’avère inférieure aux 10 millions d’euros requis par le collège de l’AMF le 31 mai dernier. Si le risque financier est modeste, au regard des 3,4 milliards d’euros de résultat net dégagé par LVMH en 2012, le risque d’image est grand pour le propriétaire de Louis Vuitton qui a immédiatement annoncé son intention de faire appel.
BUDGET Bercy annonce 14 milliards d’économie
exceptionnelle de 12 millions d’euros pour financer la réparation des infrastructures détruites ou endommagées dans le sud de ce département. Huit millions d’euros sont destinés aux voiries départementales et communales, le reste de l’enveloppe aux col-
millions
lèges et à l’activité économique du département. Dans les HautesPyrénées, l’heure est encore au chiffrage des travaux et au cassetête budgétaire. «Les routes du département sont très touchées. Nous devrons prendre dans d’autres budgets pour faire face,
et annuler certaines opérations», explique-t-on au conseil général, tout en précisant être en « grande attente des aides de l’Etat». Le conseil régional de Midi-Pyrénées a annoncé pour sa part une enveloppe de cinq millions d’euros, qui sera votée jeudi.
Le gouvernement veut dégager 14 milliards d’euros d’économies en 2014 et un montant du même ordre en 2015, a déclaré mardi le ministre des Finances Pierre Moscovici, avant le débat d’orientation des finances publiques à l’Assemblée nationale. Le ministre délégué au Budget, Bernard Cazeneuve, a quant à lui précisé que les prélèvements obligatoires augmenteraient parallèlement de 6 milliards d’euros l’an prochain. Pierre Moscovici a confirmé sur RMC et BFM TV qu’»il y aura 9 milliards d’économies documentées et la dépense de l’Etat baissera de 1,5 milliard d’euros en 2014», sur un total de 14 milliards d’euros d’économies prévus l’an prochain.
C’est le nombre de médicaments contrefaits et potentiellement mortels qui a été saisi. 58 personnes ont été arrêtées lors d’une opération menée dans une centaine de pays, a annoncé Interpol le 27 juin.
12 DECOUVERTE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Découvrir la région des lacs de Turquie Une vue d’Egirdir.
Isparta.
Dans la région des lacs du sud-ouest de la Turquie, Egirdir, Burdur et Isparta offrent un dépaysement exceptionnel. Les premières sont au bord des deux des plus grands lacs du pays, tandis que la troisième, Isparta, célèbre pour son huile de rose, se situe à mi-chemin entre Burdur et Egirdir. Isparta est la capitale de la rose. son huile de rose est mondialement renommée.
PaT YaLE ISPARTA Un lac magnifique et un panorama à couper le souffle, c’est ce que vous offre le quatrième plus grand lac de Turquie, que longe le sentier balisé de Saint-Paul. Outre les traces du passage de la population grecque, vous pourrez aussi admirer quelques monuments datant de la période de la tribu seldjoukide, qui vécut du XIe au XIIe siècles. Dans la partie est de la «ville des Seldjoukides», se trouvent les ruines de monuments datant du début
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du XIIIe siècle, dont la madrasa de l’un des chefs seldjoukides, Dündar Bey. Le minaret Hizir Bey Cami date du début du XIVe siècle et relie la mosquée à la madrasa. D’autres monuments rappelant la fameuse tribu, ou plus exactement ses successeurs, les Hamidoglu, existent encore dans la banlieue ouest de la ville, comme par exemple la tombe de Isa Bin Musa, érigée en 1358. Enfin, une grande partie des anciens remparts d’Egirdir subsistent ainsi que quelques maisons construites sur les
murs mêmes, toujours visibles. Egirdir est un bon point de départ si vous souhaitez explorer ensuite les ruines de Sagalassos, le canyon Candir, le parc naturel du lac de Kovada ou encore la grotte de Zindan Magarasi.
LEs TracEs oTToManEs À BUrDUr Non seulement la ville de Burdur borde l’un des plus grands lacs de Turquie, mais elle abrite également un superbe musée. Ce dernier comprend de nombreuses découvertes romaines provenant du grand site archéologique de Psidian Sagalassos à quelques kilomètres de Burdur, ainsi que des magnifiques frises de gladiateurs issues des fouilles archéologiques à Kremna et Kibrya. Aujourd’hui, en plus de magnifiques reliefs de femmes dansantes provenant d’un hérôon, sanctuaire pour héros, vous pourrez admirer de remarquables têtes sculptées des empereurs Hadrien et Marcus Aurelius. Deux jolies demeures ottomanes ont été complètement restaurées et viennent d’être réouvertes au public. L’une d’elles, Bakibey Konagi, se situe derrière le centre culturel Mehmet Akif Ersoy Kültür Evi, consacré à la mémoire de l’auteur de l’hymne national, le «Istiklal Marsi». Les pièces principales ont été repeintes et les plafonds décorés à la feuille d’or. Et, même si la demeure date du XVIIe siècle, on imagine difficilement des vizirs coiffés de turbans ou des femmes en robe de velours épais. IsParTa, La caPITaLE DEs rosEs Si la ville aux roses, Isparta, a moins à offrir que ses voisines Burdur et Egirdir, ses petites rues pleines de maisons de style ottoman valent la peine d’être arpentées. Isparta abrite un musée ainsi qu’une mosquée, probablement créée par le célèbre architecte ottoman Sinan. Enfin, pour les personnes intéressées par la vie de l’intellectuel islamique Said Nursi, il est possible de visiter la maison dans laquelle il vécut et où se trouvent encore quelques-uns de ses biens. Dans le même esprit, une visite s’impose au village de Barla, près du lac Ergidir, un endroit qui a occupé une grande place dans la vie de l’intellectuel.
13 FAMILLE&SANTE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Les querelles entre frères et sœurs ont aussi du bon ! Cris, disputes et parfois même bagarres, le quotidien d’une fratrie est loin d’être facile. Les jalousies et rivalités entre frères et sœurs peuvent vite mettre à bout tous les parents. Doit-on intervenir ou les laisser se débrouiller seuls ? Dalila Bouaziz paris Vos enfants passent leurs temps à se disputer. Pas de panique, la rivalité dans la fratrie est normale et constructive. Elle permet au petit de s’apercevoir qu’il n’est pas seul au monde. Il ne faut pas s’affoler à chaque dispute et se dire : «C’est terrible, mes enfants se détestent». Pour autant, il est important de poser des limites : on ne s’insulte pas et on ne se tape pas. Si vos bambins jouent à la bataille, il n’y a aucune raison que vous interveniez. Mais en cas de vrai conflit, doit-on prendre parti ou rester impartial ? Chaque enfant doit être à sa place. Ne prenez pas parti en cas de dispute, surtout si vous n’étiez pas là pour voir ce qui s’est passé. Envoyez-les passer quelques minutes chacun de leur côté pour qu’ils puissent se calmer. Puis parlez ensemble de la situation. Vos enfants doivent apprendre à régler leurs désaccords entre eux. Veillez, cependant, à ce qu’aucun d’eux ne soit constamment la cible de taquineries, de dénigrements ou de violence physique de la part de son frère ou de sa sœur. Ne tentez pas d’être égal avec tous, c’est peine perdue. Répondez plutôt aux besoins de chacun. Si votre bambin vous dit : «C’est pas juste !». Répondez simplement: «Non, en effet, ce n’est pas juste !»
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Accepter les rivalités mais… Il est important d’encourager l’entraide entre enfants par des activités communes ou des discussions familiales et de se rappeler qu’après les relations avec les parents, les liens entre frères et sœurs, établis tôt, sont habituellement ceux qui comptent le plus. Néanmoins vouloir créer une complicité entre eux est compliqué. Cela dépend en premier lieu de l’ambiance dans la famille et des affinités dans la fratrie. Il faut plutôt s’inquiéter quand une haine destructrice s’instaure entre enfants. Par exemple, si l’un s’emploie à écraser ou à humilier l’autre pour ses résultats scolaires, son physique… Bien que ces querelles nous désolent, il peut être judicieux de profiter de ces occasions pour leur enseigner et expérimenter avec eux les habilités sociales : prêter un jouet, attendre son tour, exprimer ses émotions… Les conflits peuvent permettre de rappeler nos valeurs comme le respect, la tolérance, la générosité, etc. Enfin, et c’est ce qui est le plus rassurant, leurs disputes ne signifient pas vraiment qu’ils se détestent. C’est en s’exerçant à s’extérioriser avec leurs frères et sœurs qu’ils développent l’assurance nécessaire pour s’affirmer et se défendre avec leurs amis.
Les relations au sein de la fratrie sont une sorte de galop d’essai pour leur vie sociale.
14 CULTURE
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
AGenDA CULTUreL
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a lire
Au début des années 1960, des centaines de milliers de juifs marocains quittent leur pays en quête d’une vie meilleure. Dans la petite ville de Bejjad, Mustapha se propose d’enrayer le mouvement en retenant ne serait-ce qu’un juif. Plus facile à dire qu’à faire... Une comédie de Hassan Benjelloun (Maroc, 2007, 1h30).
Les Delis étaient des guerriers téméraires.
liée à une des principales fonctions des Delis, qui consistait à assurer la surveillance des frontières de la Roumélie, c’est-à-dire des Balkans ottomans. Les soldats étaient d’ailleurs souvent des Serbes, des Bosniaques ou des Croates convertis à l’islam.
oMar IBn aL-KHaTTaB PoUr MaÎTrE Pieux, les Delis avaient pris pour patron de leur corps d’armée (odjak) Omar Ibn al-Khattab, compagnon du Prophète et second calife bien-guidé. Leur devise était Yazilan gelir basa, «Ce qui est écrit doit s’accomplir». Devenir Deli supposait des qualités intrinsèques, mais aussi un apprentissage. Les nouvelles recrues étaient placées sous l’autorité d’un officier (agha) chargé d’assurer leur formation. Une fois acquises les règles propres à l’odjak des Delis, une cérémonie
de prestation de serment était organisée. Le nouveau Deli devait jurer de servir avec constance et fermeté l’islam et l’Empire. Des prières (du‘âs) étaient prononcées, puis on posait sur la tête du soldat nouvellement adoubé le fameux chapeau des Delis, lui conférant le titre d’officier aspirant (agha ciraghi). La désertion du champ de bataille, mais aussi le moindre manquement au règlement de l’odjak était sanctionnée par la confiscation du prestigieux chapeau, autrement dit par la honte et le déshonneur. Les Delis serviront l’Etat avec autant de fidélité que d’efficacité durant les XVIe et XVIIe siècles. Néanmoins, ils souffriront par la suite de la désorganisation qui affecta nombre de corps d’armées à partir du XVIIIe siècle. Leur odjak fut finalement aboli par le sultan Mahmoud II au XIXe siècle.
L’art plus que la vie
Aux antipodes de l’orientalisme et de sa vision fantasmée des pays d’Islam, la peinture de Georges Gasté se veut une description sensible et fidèle de scènes choisies, en Egypte, en Inde, mais aussi en Algérie, pays où il a vécu l’essentiel de sa vie. Jusqu’au 12 juillet Centre culturel algérien 171, rue de la Croix-Nivert 75015 Paris
Le début de quelque chose
Un pays touristique du sud de la Méditerranée. Un cocon qu’on voit brusquement déchiré par la réalité, celle des révolutions populaires du monde arabe. Mise en scène de Myriam Marzouki. Le 10 juillet à 19:00 Théâtre du Fil de l’eau 20, rue Delizy 93500 Pantin
Radioscopie du salafisme à la française proximations et des surenchères médiatiques ou idéologiques. Et, singulièrement, qui sont les salafis de France aujourd’hui. L’auteur met ainsi en perspective leur mode de vie, leurs conceptions religieuses, leur vision de la France et des enjeux contemporains, ainsi que leur rapport au politique. Présents dans les banlieues, mais pas uniquement, loin s’en faut, les salafis sont très
ExPosITIon
Le 5 juillet à 19:30 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
& à voir...
Durant plusieurs années, l’universitaire Mohamed-Ali Adraoui s’est immergé parmi les groupes salafis français. Son ouvrage a ainsi le double mérite d’allier à la fiabilité des faits observés à la source le recul critique et l’analyse du chercheur. Dans ces quelque 248 pages, l’auteur décrit en effet ce qu’est le salafisme français aujourd’hui avec précision et objectivité, loin des ap-
Parce que les astrologues ont prédit à la naissance du prince Ahmed que de grandes catastrophes arriveraient s’il tombait amoureux, le jeune homme est maintenu à l’écart du monde. Un jour, pourtant, une colombe lui raconte comment elle a été séparée de son bienaimé. Un film d’animation de Juan Batista Berasategi (Espagne, 1999, 1h10).
où vas-tu Moshe ?
THéÂTrE
EffroYaBLEs ET TéMéraIrEs Ils devaient ce nom à leur courage extraordinaire et à leur témérité. Ils n’hésitaient pas en effet à lancer des charges d’une violence inouïe contre un ennemi souvent supérieur en nombre. L’usage officiel ne reconnaissait pas ce nom, instituant le titre plus policé de Delil, «Eclaireur». Néanmoins, le peuple continuera, jusqu’à une époque relativement récente, à les appeler Delis, tant ils auront frappé son imagination à travers les siècles. Leur aspect était en effet étudié pour susciter l’effroi. Armés d’un cimeterre (sorte de sabre à lame recourbée) qu’ils portaient sur le flanc gauche, ils montaient des chevaux puissants et endurants. A leur selle étaient accrochés bouclier, lance et massue (bozdoghan). Ils portaient des chapeaux en peau de hyène ou de léopard, sur lesquels se dressaient des plumes d’aigles. Ils en ornaient aussi leurs légers boucliers. Leurs vêtements, tout comme les caparaçons de leurs chevaux, étaient également faits de peaux d’animaux prédateurs : lions, tigres, loups, renards… Il n’est pas jusqu’à leurs bottes qui étaient célèbres ! De couleur jaune, montantes, pointues aux extrémités, et armées d’éperons, on les nommait serhaddlik, ou «bottes des frontières». L’appellation est
ahmed, prince de l’alhambra
Le 6 juillet à 16:00 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
vIsITE GUIDéE
Islam des mondes
sEYfEDDInE BEn MansoUr LILLE Spécialiste de la guerre et de la cavalerie à l’époque moderne, Frédéric Chauvire a récemment publié une Histoire de la cavalerie chez Perrin qui rend hommage à «l’arme à la fois la plus prestigieuse et la plus propice au déploiement des mythologies guerrières». L’historien aborde le phénomène dans sa plus vaste extension : de l’Antiquité à la Première guerre mondiale, même si son propos est essentiellement centré sur l’Europe. C’est au sein de cette même Europe, et précisément dans les Balkans, qu’a été formée, entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle, la classe de cavalerie sans doute la plus originale et la plus fascinante de l’histoire de l’armée ottomane, sinon de l’histoire militaire universelle : les Delis, c’est-à-dire, littéralement, les «Fous».
cInéMa
Les Delis, cavaliers «fous» de l’Empire ottoman
majoritairement quiétistes. Pour beaucoup de jeunes en effet, le salafisme – dont l’idéal et la pratique sont aujourd’hui mondialisés – correspond à la quête d’un «islam véritable». Cet attrait en France au XXIe siècle devait être analysé. Mohamed-Ali Adraoui s’y est employé, démontrant au passage que les salafis de France sont plus modernes qu’ils ne le prétendent…
Du Golfe aux banlieues. Le salafisme mondialisé, de Mohamed-Ali Adraoui, PUF, coll. «Proche Orient», 248 pages, 24 €.
Les mobilisations populaires à la Goutte-d’or
Commune de Paris, Guerre d’Algérie, lutte des sans-papiers, une visite guidée de la Goutte-d’or qui réinscrit le quartier dans le patrimoine universel, celui des luttes et des soulèvements populaires. Le 7 juillet de 10:30 à 12:30 Institut des cultures d’Islam 19-23, rue Léon 75018 Paris
OPINION15
5 - 11 JUILLET 2013 ZAMAN FRANCE
Du dernier shah à l’AKP
Personnage majeur de la vie internationale pendant la seconde moitié du XXe siècle, le dernier shah n’avait fait jusqu’à présent l’objet que d’ouvrages plus ou moins frelatés… Ce n’est plus le cas désormais, et le temps est peut-être enfin venu de regarder notre passé avec plus de sérénité, trente ans après les événements qui ont vu son départ de Téhéran. JEan-MIcHEL cros STRASBOURG Il nous faut saluer la première que constitue le livre qu’Houchang Nahavandi et Yves Bomati viennent de consacrer au dernier shah d’Iran, Mohammad-Réza Pahlavi. Personnage majeur de la vie internationale pendant la seconde moitié du XXe siècle, le dernier shah n’avait fait jusqu’à présent l’objet que d’ouvrages plus ou moins frelatés… Ce n’est plus le cas désormais, et le temps est peutêtre enfin venu de regarder notre passé avec plus de sérénité, trente ans après les événements qui ont vu son départ de Téhéran. L’ouvrage est méritoire sur bien des points, démontrant l’absence de fondement de la légende d’un Réza Shah à la solde des Anglais ou de son fils à celle des Américains. Si l’Iran a été, depuis la révolution constitutionnelle de 1905 à la tête de tous les mouvements qui ont parcouru depuis le monde musulman, depuis le libéralisme jusqu’à l’islamisme en passant
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«Les Pahlavi ont leur part dans le mouvement moderniste qui a parcouru le Moyen-Orient» par le nationalisme, les Pahlavi ont leur part – et non l’une des moindres – dans le mouvement moderniste qui a parcouru le Moyen-Orient. L’un des principaux mérites de ce livre est de démonter, notamment par une chronologie précise des événements, un certain nombre de légendes, comme celle qui veut que le retour du shah en 1953, après la période Mossadegh, ait été le fait des Américains : certes, ceuxci sont bien intervenus, mais leur opération s’est soldée par un lamentable fiasco : « Notre opération a échoué » commentait le général Walter Bedel Smith (numéro deux2 du Département d’Etat) le 17 juillet 1953, l’administration américaine cherchant dans la foulée à s’entendre avec le Premier ministre et ses partisans. Il a fallu ensuite l’action conjuguée, et cette fois-ci purement iranienne, du grand Ayatollah Boroudjerdi et du général Zahedi,
pour permettre au shah de retrouver son trône. Ces événements sont au demeurant écrits avec nuance, sans tomber dans l’idolâtrie qui entoure trop souvent les écrits sur Mossadegh : ses erreurs d’analyse économique – il croyait en l’effondrement des économies anglaise et occidentale – son incapacité à présenter des propositions concrètes… tout en saluant sa capacité à avoir su, l’un des premiers, dire « non » à des puissances considérées jusquelà comme intouchables.
MoDErnIsaTIon Les fêtes de Persépolis sont également décrites sans complaisance, mais aussi sans dissimuler le mouvement de modernisation et de promotion dont elles ont été l’occasion. De la même manière, les auteurs montrent bien l’inspiration très gaullienne d’indépendance nationale du Shah, qui faisait dire à Henry Kissinger en 1974: « Le shah doit changer de politique ou on doit le changer ». Ce qui sera fait quelques années plus tard, les interventions principalement américaines dans la révolution islamique étant clairement exposées et étant en cohérence avec l’action récurrente des Etats-Unis en faveur des mouvements islamiques les plus radicaux, de l’Arabie saoudite, aux talibans afghans pendant l’invasion soviétique ou aux islamistes pakistanais, en passant par l’Iran. A ce propos, les auteurs auraient pu insister sur la place éminente que le couple
impérial avait réservée à Nicolay Podgorny lors des fêtes de Persépolis, et qui n’avait pas manqué d’inquiéter le «monde libre»… La lecture de cet ouvrage est donc à recommander, notamment pour la lecture tragiquement savoureuse des errements de nos intellectuels sur la révolution islamique.
La TUrqUIE DE MUsTafa KEMaL Mais pourquoi le serait-elle plus particulièrement dans un journal turc, à des lecteurs en majorité d’origine turque ? Outre le fait que la curiosité intellectuelle n’a pas de patrie, les lecteurs de Zaman pourront trouver dans ce livre bien des références à la Turquie et à Mustafa Kemal. C’est en effet ce dernier qui avait inspiré Réza Shah dans sa politique de modernisation, poussée plus loin qu’en Turquie dans certains domaines, comme l’interdiction du port du voile, et moins dans d’autres, comme l’heureuse conservation de l’alphabet traditionnel en Iran, qui a évité à ce pays la coupure culturelle qu’a connu la Turquie après les années 20. Reste pour moi une question toujours actuelle : comment expliquer la popularité dont jouit toujours
Atatürk en France et l’impopularité des Pahlavis, dont l’action est si proche de celle d’Atatürk sur bien des points et dont le régime a été pour une bonne part bien moins autoritaire ? Elle est paradoxalement à rapprocher, me semble-t-il, de la critique permanente à l’égard de l’AKP ou du mouvement Gülen : les Occidentaux ne supportent pas que des acteurs sociaux aient des références idéologiques « endogènes » et ne soient pas intellectuellement colonisés. Nous connaissons maintenant le prix de telles erreurs. jean-michel.cros@neuf.fr
La Turquie : une société divisée Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ Rédacteur en chef : EMRE DEMİR e.demir@zamanfrance.fr Gestionnaire administratif : FAHRETTİN TEKİN f.tekin@zamanfrance.fr Rédacteur en chef adjoint : FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr Secrétaires de rédaction : BAYRAM ŞEN b.sen@zamanfrance.fr
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La Turquie reste une société divisée. Les acteurs politiques parlent fièrement de «leurs» foules de fidèles partisans. Comme si la politique turque était deveGÖKHAN BACIK nue une compétition, à qui aura le plus grand nombre de partisans. Sa société étant divisée, la Turquie ne possède pas de contrat social en mesure d’unir ses différents groupes. Ainsi, le pays n’a que deux solutions pour les problèmes sociaux : les élections et les affrontements politiques. Le dialogue politique en Turquie relève presque du miracle : nous en avons eu la preuve pendant les manifestations de Gezi.
LEs GroUPEs DE vETo En TUrqUIE Etant donné qu’il n’existe aucun contrat social en Turquie, les groupes minoritaires gardent précieusement leur droit de veto, c’està-dire qu’ils se réservent le droit de dire «nous ne jouons plus» au moment où cela les arrange. Ainsi, les dirigeants politiques qui se vantent d’avoir de nombreux partisans ne font qu’aggraver la situation. Prenons par exemple la question kurde. Le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) a toujours été un groupe minoritaire et une grande majorité de la population turque y était opposée. Mais y a-t-il un sens, politiquement parlant, à dire que «80 % de la population turque est opposée au PKK» ? Non. Etant donné que le dialogue n’a pas vraiment sa place dans une société
divisée, les «groupes minoritaires» (en termes de démographie) se transforment automatiquement en groupes de veto, c’est-à-dire en un petit nombre de personnes qui forment un système fermé au sein d’une nation. Mais un régime politique efficace et participatif est censé prévenir l’émergence de ce type de groupe.
Un ETaT qUI DoIT DEvEnIr PLUs ProcHE DE sEs cIToYEns Comme l’a écrit un grand sociologue turc il y a quelques années, si le système politique ne parvient pas à créer de contrat social, la Turquie deviendra probablement le berceau de plusieurs petites nations, à l’image de la nation laïque et de la nation religieuse. Le problème est que depuis sa création, l’Etat turc
n’a pas réussi à capter les signes de troubles sociaux, ce qui prouve qu’il n’est pas assez proche de ses citoyens. Au lieu de chercher à l’être, Ankara a toujours demandé à ces derniers d’être proches de l’Etat. C’est pour cela que le gouvernement ne parvient toujours pas à reconnaître la nécessité de créer des panneaux de signalisation en kurde. Les réformes démocratiques et la minimisation du rôle de l’Etat sont deux stratégies que les gouvernements confrontés à un risque de division de la société devraient mettre en place. Et puisque les sociétés divisées on tendance à activer les tensions sociales, il est nécessaire qu’une intelligence démocratique active et efficace se retrouve à la tête de l’Etat. g.bacik@todayzaman.com
HaLIL aLTInToP DE rEToUr aU BUnDEsLIGa Après avoir mis fin à son contrat avec Trabzonspor ce week-end, le milieu de terrain international turc a signé à Augsbourg jusqu’en 2015.
La Süper Lig enflamme le marché des transferts En france, il y a le PsG et Monaco, mais de l’autre côté de la Méditerranée, la Turquie affole aussi les compteurs. Après avoir enregistré les arrivées de Drogba et Sneijder cet hiver, le mercato d’été devient de plus en plus bouillant. nIcoLas THEoDET PARIS Il y a de l’ambition pour ce mercato d’été du côté de la Süper Lig. Après le refus d’un transfert de Nani vers Galatasaray pour 10 millions d’euros, c’est à Angel Di Maria d’être pisté par le champion de Turquie. Mais la concurrence est rude, car le joueur serait aussi sur les tablettes des deux ogres français, Monaco et le Paris Saint-Germain. Le club stambouliote ne semble pourtant pas prêt à lâcher l’affaire, car possédant une manne financière suffisante pour acheter puis payer le salaire du joueur, il verrait en lui le nouveau symbole de Galatasaray, selon la direction du club. Des symboles qui pourrait se multiplier si l’ancien coéquipier de Drogba, John Obi Mikel, quitte Londres pour Istanbul. Mais malgré l’intérêt des médias turcs, qui faisaient état d’un rapprochement entre la formation d’Istanbul et le milieu de terrain des Blues, la décision n’est pas prise pour le Nigérian. «Cela fait un bon moment que je joue à Chelsea et il est maintenant temps que je parte. J’ai 26 ans et c’est bien que Galatasaray qui joue la Ligue des champions s’intéresse à moi», a d’ailleurs déclaré le joueur. Mais quelques jours plus tard, il aurait lui-même démenti ses propos.
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BEsIKTas ET fEnErBaHÇE En MaL D’EUroPE Du côté des voisins et rivaux, il semble que la tendance soit aussi à recruter du
Dopage : huit Turcs dont un vice-champion olympique positifs
Esref apak.
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Huit athlètes turcs, dont un ancien vice-champion olympique du lancer du marteau, ont été contrôlés positifs à des substances interdites durant les récents championnats d’Europe par équipe à Gateshead, ont rapporté le 28 juin les médias turcs. Si les résultats sont confirmés, ils porteraient un nouveau coup à l’athlétisme turc déjà accablé par plusieurs cas.Asli Cakir Alptekin, championne olympique du 1.500 mètres à Londres, risque ainsi une suspension à vie après la mise au jour le mois dernier de paramètres sanguins anormaux. La double championne d’Europe du 110m haies Nevin Yanit est, elle, visée par une procédure pour de multiples résultats anormaux. Selon le journal Sabah et plusieurs autres médias, le lanceur de marteau Esref Apak, médaillé d’argent aux Jeux d’Athènes en 2004, figure parmi les huit athlètes mis en cause. Depuis le début de l’année, 24 athlètes turcs ont été contrôlés positifs, a dit vendredi le président de la Fédération d’athlétisme, Mehmet Terzi, une situation qui, dit la presse, risque de peser sur la candidature d’Istanbul à l’organisation des Jeux olympiques de 2020. Dans notre édition n° 271, une erreur était présente dans la légende de la photo principale de l’article sport. Yetkin Ozkul n’est pas le vainqueur du gala de boxe Best of Siam, pas plus que l’adversaire de Cemil Baran. Nos excuses aux boxeurs et à nos lecteurs. La rédaction
lourd. Bien que Besiktas, au même titre que Fenerbahçe, soit privé de Coupe d’Europe pour la saison prochaine, le club a déjà enregistré l’arrivée de l’ancien sélectionneur croate Slaven Bilic. Une aubaine pour le troisième du dernier championnat, car le mérite de ce coach n’est plus à démontrer. Il avait en effet emmené la Croatie en quart de finale de l’Euro 2008, finale qu’il avait perdu au tir au but contre… la Turquie. Et pour ren-
forcer son attaque, le Besiktas Istanbul aimerait s’offrir les services de l’ancien attaquant du Paris Saint-Germain, et international turc, Mevlut Erding, auteur de dix buts avec le Stade Rennais cette saison. Pour les Canaris, la politique est la même, il faut recruter, et surtout de bons joueurs. Avec une proposition de 13 millions d’euros pour s’attacher les services du Paraguayen du Benfica Lisbonne, la ligne directrice semble tenue.
Les deux clubs auraient d’ailleurs trouvé un accord pour le transfert. De plus, selon d’autres rumeurs, ce serait le défenseur de 32 ans, Alan Chivu, champion d’Europe en 2010 avec l’Inter de Milan, qui discuterait actuellement avec la formation turque. Mais avec les interdictions de jouer les coupes d’Europe, les deux clubs pourraient éloigner certains joueurs souhaitant à tout prix briller sur le scène continentale.
John obi Mikel est courtisé par le Galatasaray d’Istanbul.