Fr n° 284

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Bonnes fêtes de l’Aïd à tous nos lecteurs. Eclaircir sa peau, une obsession dangereuse

Le service militaire bientôt réduit à 12 mois

La violence en réponse aux matches truqués SPORT16

TURQUIE07

SANTE13

11 - 17 OCTOBRE 2013 N° 284 Prix : 2,5 €

WWW.ZAMANFRANCE.FR

AÏD AL-ADHA

LA FÊTE DU PARTAGE Temps fort du calendrier musulman, l’Aïd al-Adha, Kurban Bayrami, ne se résume pas au sacrifice d’une bête. Repas de famille, cadeaux, décoration, tout est fait pour que cette célébration soit complète.

Les cours de turc mis au placard ? Suite aux réformes de l’Education nationale sur le rythme scolaire, les familles d’origine turque

redoutent que les cours de turc ne soient mis au second plan. Le nouveau système mis en place depuis la rentrée 2013 ajoute des activités périscolaires le mercredi, voire le samedi, afin de pouvoir alléger les horaires scolaires hebdomadaires. RFRANCE 03

ASSMAÂ RAKHO-MOM PARIS A 32 ans, Sehri, diplômée d’un IUT de chimie et jeune maman de deux garçons de 7 ans et 3 mois, ne conçoit pas de fête musulmane sans cadeau ni partage. «Que ce soit pour la fête du Sacrifice ou pour la fête du Ramadan, je prépare toujours des petits cadeaux pour tous les enfants de la famille. Je fabrique moi-même des petits paquets-ca-

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deaux où je mets le plus souvent des bonbons ou du chocolat, un ballon, une sucette et/ou une petite pièce de 1 ou 2 euros» raconte-t-elle. Et qu’ils soient musulmans ou pas, Sehri «partage les gâteaux qu’elle prépare avec ses voisins», une Marocaine, un Portugais et une Portugaise. Mais l’Aïd, c’est aussi et surtout pour Sehri «l’occasion de faire plaisir aux enfants». R SOCIETE 04

Sacrifice : «Il y a un risque de disparition de cette pratique» R04

Lampedusa, jeudi 3 octobre : 345 morts

Le drame survenu jeudi 3 octobre au large des côtes de Lampedusa en Italie a cruellement

Alors que l’Aïd al-Adha approche à grands pas, quelles valeurs et quels enseignements peut-on retenir de cette célébration ? Loin de se limiter à une fête religieuse, l’Aïd est ainsi l’occasion de se souvenir des notions très universelles de don de soi et de dévouement. RSOCIETE 05

Ispahan, la cité des miroirs

Sarkozy, le meilleur ennemi de Fillon

Le récent réchauffement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis place l’Iran sous les feux de l’actualité. L’occasion, sans doute, pour le grand public de se rappeler quel passé prestigieux fut celui de la Perse musulmane. Et s’il est un nom entre tous qui évoque la splendeur passée des cités d’Iran, c’est sans conteste celui d’Ispahan, «la moitié du monde», comme dit un célèbre dicton persan (Esfahân nesf e-jahân). - CULTURE 14

Le non-lieu prononcé pour Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt et les propos offensifs de Fillon dans le Journal du Dimanche à son encontre ont relancé la guerre des chefs à droite pour 2017. - FRANCE 02

Caroline Fourest : «Je suis opposée à une loi contre le voile à l’université» Dans un entretien exclusif pour Zaman France, l’essayiste Caroline Fourest clarifie ses positions sur le voile à l’université, l’interdiction faite aux mamans voilées d’accompagner les enfants lorsdes sorties scolaires ou encore l’islamophobie, terme qu’elle récuse, préférant parler de racisme anti-musulman.

EXCLUSIF

© BALTEL

rappelé à quel point l’immigration clandestine est souvent synonyme de tragédie. Sur les 500 naufragés de l’embarcation qui a sombré, seules 155 personnes ont pu être sauvées. RINTERNATIONAL 10

Dévouement et sacrifice : les vraies leçons de l’Aïd al-Adha

Quand presse féminine et tradition font bon ménage Les magazines de mode s’adressant à un public plutôt traditionaliste commencent à gagner du terrain

en Turquie. Le statut de ces magazines et leur effet sur la société font l’objet de débats parmi de nombreux analystes et stylistes. RTURQUIE 08

R FRANCE 03

EDITO

L’islamophobie et la tentation communautaire EMRE DEMIR r02


02 FRANCE

Sarkozy, le meilleur ennemi de Fillon

EDITO EMRE DEMIR

Le non-lieu prononcé pour Nicolas Sarkozy dans l’affaire Bettencourt et les propos offensifs de Fillon dans le Journal du Dimanche à son encontre ont relancé la guerre des chefs à droite pour 2017.

L’islamophobie et la tentation communautaire Dans un entretien exclusif accordé cette semaine à Zaman France, l’intellectuelle Caroline Fourest a dénoncé la montée d’un racisme anti-musulman tout en critiquant l’emploi du terme islamophobie. Les discussions sémantiques ne changent pas le fait que l’islamophobie est un phénomène de société bien réel. Les nombreux rapports d’ONG comme Amnesty International ou d’organisations internationales comme le Conseil de l’Europe montrent clairement cette montée de l’islamophobie dans le vieux continent. Mais le combat autour de ce terme comporte deux pièges pour les Français de confession musulmane. Premièrement, réduire le combat contre les discriminations à l’islamophobie peut créer un raisonnement dichotomique qui séparerait la société entre un «eux» et un «nous». Ce serait oublier que des milliers d’autres concitoyens sont confrontés à des difficultés similaires, pour d’autres raisons. Le combat contre l’islamophobie nécessite une culture d’empathie et de solidarité avec les autres couches de la société elles aussi victimes de discrimination et de racisme. Une prise de position plus ferme et courageuse contre tous les actes de violence menés au nom de l’islam est aussi indispensable car elle permettra de dissocier plus facilement l’islam de l’extrémisme, comme les musulmans eux-mêmes ne cessent de le réclamer. Deuxièmement, ces dernières années, certains pays musulmans ont commencé a instrumentaliser le combat contre l’islamophobie en l’utilisant comme un outil de politique étrangère pour contrer les critiques sur les violations des droits fondamentaux dans leur propre pays. Cette instrumentalisation peut stigmatiser encore plus les minorités musulmanes dans les pays européens. Actuellement, nous assistons à l’émergence d’une dynamique intellectuelle et associative autour du combat contre l’islamophobie en France et en Europe. Mais la principale approche du sujet par une partie de ces intellectuels et associations musulmanes est malheureusement réactive et oppositionnelle. Cette approche, aussi légitime soit-elle sur un certain plan, est limitée et parfois inappropriée. Beaucoup de Français non musulmans ont peur de l’islam et des musulmans parce qu’ils ne les connaissent pas. Il appartient aux Français de confession musulmane de créer des ponts, et d’investir le champ de l’éducation et de la sensibilisation auprès des élites, des médias et de la classe politique, en développant un discours plus proactif et constructif. e.demir@zamanfrance.fr

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Le retour politique annoncé de Nicolas Sarkozy a relancé la compétition à droite entre l’ancien chef d’Etat et François Fillon, candidat déclaré pour 2017.

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La guerre présidentielle est bel et bien déclarée entre Nicolas Sarkozy et François Fillon, qui, en se proclamant le candidat de la «vraie rupture», a ressoudé contre lui les lieutenants de l’ancien président et les partisans de Jean-François Copé. Le non-lieu en faveur de Nicolas Sarkozy dans le dossier Bettencourt a sonné le temps de l’offensive, quand bien même d’autres affaires judiciaires le menacent. «Fillon a eu tort de parler de "conflit", ça ajoute de la division. Maintenant, on ne va pas le lâcher», avertit un député sarkozyste. Les récentes «confidences» de l’ancien Premier ministre au Journal du Dimanche, dans lequel il affirme être «en conflit avec Nicolas» et «de facto en compétition» avec ce dernier, ont achevé d’irriter l’ancien président. «François Fillon nous dit "Moi j’ai un ennemi" (...) et son ennemi, il le choisit dans son camp. (...) Ce n’est pas un comportement moral», a réagi mardi sur i>TELE Henri Guaino, ex-conseiller spécial de Nicolas Sarkozy.

SARKOZY «AU-DESSUS DE LA MÊLÉE» Candidat déclaré à la primaire de 2016 – quand Nicolas Sarkozy se dépeint en

potentiel recours gaullien –, François Fillon se fait violence pour instaurer un rapport de forces avec l’ex-président sur ses thèmes de prédilection (Front national, économie, diplomatie...), au risque d’altérer son image de modéré et de rassembleur, comme en témoignent de récents sondages. «Libre à chacun d’être obnubilé par les échéances de 2017. Autour de Nicolas Sarkozy, ce ne sont pas nos sujets : nos sujets, ce sont les préoccupations des Français et l’unité de l’opposition», a ainsi dit l’ancien ministre Brice Hortefeux.

Ils présentent donc le tacticien contre l’homme d’Etat «au-dessus de la mêlée», une comparaison qui agace chez les fillonistes même si certains, comme Jérôme Chartier, sont convaincus que Nicolas Sarkozy «ne reviendra pas». Mais d’autres soutiens du député de Paris concèdent en privé le risque d’une confrontation avec l’ancien président à la primaire de 2016. D’autant que Jean-François Copé, maître de l’UMP jusqu’en novembre 2015, a clairement choisi son camp après les velléités d’émancipation de l’été dernier. PHOTO DE LA SEMAINE

Une manifestation de membres de l’organisation terroriste d’extrême gauche DHKP-C après la mort d’un de leurs membres à Istanbul.

...ET UNE MAUVAISE

UNE BONNE...

Les Français cancres de l’OCDE

La ministre de la Justice Christiane Taubira a annoncé vendredi le report de la réduction de l’aide juridictionnelle aux plus démunis en France, qui suscitait une fronde des avocats et ne sera pas appliquée en 2014. Cette aide permet aux justiciables les plus précaires d’avoir accès à un avocat pour faire valoir leurs droits. Plusieurs dizaines de barreaux

Les performances des adultes français à l’écrit et en calcul sont en deçà de celles de la plupart des pays développés, selon une enquête menée dans 24 pays de l’OCDE publiée mardi. La France se situe à la 22e place pour l’écrit, devant l’Italie (27,7%) et l’Espagne (27,5%), et à

ont participé au mouvement de grève des avocats opposés à une refonte controversée de cette aide, qui concerne directement la moitié de la profession. Le projet de budget 2014 modifie le barème d’indemnisation des avocats qui assistent les bénéficiaires de cette aide, ce qui implique une baisse des tarifs, qui n’ont pas changé depuis 2007.

la 21e position pour les chiffres sur les 24 pays étudiés. A l’inverse, le Japon, la Finlande et les Pays-Bas se placent en tête du classement avec des scores élevés dans les domaines de l’écrit comme du calcul. Les EtatsUnis sont pour leur part en dessous de la moyenne en écrit.

NOUVELLE

L’aide juridictionnelle maintenue pour les démunis


03 FRANCE

«Le journalisme n’est pas un délit» C’est ce qu’a répliqué Fabrice Arfi, journaliste chez Mediapart face à la demande de Serge Dassault, qui veut que soient retirés les enregistrements publiés par le site et prouvant selon Mediapart la «corruption électorale» à Corbeil-Essonnes.

Caroline Fourest : «Je suis opposée à une loi contre le voile à l’université» Dans un entretien exclusif pour Zaman France, l’essayiste Caroline Fourest clarifie ses positions sur le voile à l’université, l’interdiction faite aux mamans voilées d’accompagner les enfants lors des sorties scolaires ou encore l’islamophobie, terme qu’elle récuse, préférant parler de racisme anti-musulman. FARIDA BELKACEM PARIS Comment définissez-vous votre position sur la laïcité ? Au lendemain du 11 septembre, on s’est retrouvé avec ceux qui considéraient que l’intégrisme et le fanatisme ne concernaient que l’islam – ce qui en tant que spécialiste de l’intégrisme chrétien, me faisait sourire – et ceux qui, au contraire, ne voulaient jamais parler de ces questions-là, puisqu’elles pouvaient susciter du racisme anti-musulman. Entre les deux, le chemin que nous avons essayé de tracer avec Fiammetta Venner était d’éviter la lecture essentialiste, du type du choc des civilisations. Et de montrer que toutes les religions sont capables de produire du fanatisme, du sexisme, et de l’intolérance. Quel pays est le plus laïque entre la Turquie et la Pologne ? C’est tout de même un débat qui se pose, et il n’est pas évident que la Turquie n’ait pas plus sa place en Europe que la Pologne. Mais la gauche ne va-t-elle pas un peu trop loin parfois dans son discours sur la laïcité ? S’il n’existe pas de gauche laïque, c’est l’extrême-droite qui va défendre la laïcité. Une extrême droite liberticide qui, pour le coup, au nom de la laïcité, va essayer d’écraser les libertés intellectuelles et les libertés religieuses. Donc pour moi, il faut qu’il y ait une gauche laïque qui défende un certain nombre d’acquis, pour les droits des femmes par exemple et de devoirs communs. Nous avons besoin de ces aires de croisement où chacun a les mêmes devoirs et les mêmes droits et ne peut pas y déroger au nom de sa culture ou de sa religion. Aujourd’hui, cette gauche laïque est le meilleur rempart contre une tentation qui commence, maintenant, à exister réellement, celle des racistes qui utilisent la laïcité à des fins autoritaires. Lors du dernier forum du PS intitulé «La République face aux extrémismes», vous avez déclaré que le temps de la contrainte au nom de la laïcité était derrière nous... Oui, et par exemple, je suis personnellement

Caroline Fourest a écrit avec Fiammetta Venner une biographie de Marine le Pen, parue en 2011 aux Editions Grasset.

opposée à une loi contre le port du voile à l’université. Mais je suis pour une loi sur les signes religieux à l’école publique. J’estime que jusqu’au lycée, à la majorité, on est dans un processus d’école de la citoyenneté, de la conscience ou on essaie d’apprendre un modèle, peut-être un peu différent de son modèle familial. Ensuite, une fois qu’on est majeur et qu’on s’affirme comme individu, à l’université, on est dans le choix, la décision. Si une femme veut porter le voile dans la rue, c’est un choix libéré, éclairé, pensé et réfléchi. Certains ont un problème avec tout signe d’islam dans l’espace public. Mais il faut rappeler que notre pays a une loi qui protège du prosélytisme des signes religieux, mais aussi une loi anti-raciste très forte. Si une femme voilée se fait humilier, celui ou celle qui l’insulte peut tomber sous les lois anti-racistes. Aux yeux d’un bloc-ultra identitaire, je fais figure d’islamophile, ça rééquilibre les choses ! Vous considérez donc que la législation actuelle en matière de laïcité est suffisante ? Je pense qu’aujourd’hui en France, en termes de lois, on a tout ce qu’il faut pour trouver cet équilibre, à part peut-être sur un détail, le service à la petite enfance, c’est-à-dire des services publics qui bénéficient certes de fonds privés mais font œuvre publique comme des crèches. Quant à la question de l’accompagnement des sorties scolaires par des mères voilées, c’est un débat qui questionne tous les laïcs. Il faut savoir si le temps de la sortie scolaire, les accompagnants ont un statut équivalent à celui du personnel de l’Education nationale. Auquel cas, les mères voilées tombent sous l’obligation de neutralité. Mais ma position est plus pragmatique. Même si on leur délègue une part de l’autorité, ce sont des parents d’élève et je trouve très brutal d’expliquer à des enfants que leur mère ne peut pas participer à des sorties parce qu’elle porte le voile. Ce serait violent et indicible comme pédagogie. Les parents ont fait leur choix, ils sont adultes, on n’a pas a les

contraindre à ce point-là. Je suis contre le fait de réglementer sur ce sujet. Vous vous inquiétez de la montée du racisme anti-musulman. Pourtant vous réfutez le terme d’islamophobie? Mon souci avec le terme d’«islamophobie», c’est sa construction sémantique, qui signifie «phobie envers l’islam». Toute personne qui critique la religion passe alors pour un raciste envers les croyants. C’est une façon d’englober dans un même sac des racistes, des laïcs et des féministes. Et aussi d’anoblir des racistes en les faisant simplement passer pour des «anti-religieux». Le terme de «musulmano-

phobie» serait plus juste, mais il est trop long. Ou alors il faut parler de racisme anti-musulman, puisque la philosophie universaliste c’est considérer qu’il n’y a pas de race, mais qu’il y a bien des racistes. Certaines associations musulmanes très revanchardes, ou très à vif par peur du racisme, ne voient pas que ce que vivent les musulmans de France, toutes les minorités religieuses l’ont vécu avant. Ils sont traités exactement comme on a traité les autres avant, très durement, et avec beaucoup d’exigence, mais à la fin, c’est ce qui les protège de la domination catholique.

Retrouvez l’intégralité de cet entretien sur www.zamanfrance.fr

Rythme scolaire : les cours de turc mis au placard ? -

La réforme des rythmes scolaires risque de compliquer encore les cours de turc déjà dans une situation délicate.

Suite aux réformes de l’Education nationale sur le rythme scolaire, les familles d’origine turque redoutent que les cours de turc ne soient mis au second plan. Le nouveau système mis en place depuis la rentrée 2013 ajoute des activités périscolaires le mercredi, voire le samedi, afin de pouvoir alléger les horaires scolaires hebdomadaires. En France, 500.000 personnes seraient concernées par ces cours, et selon les chiffres de 2012, 70.000 élèves pour la région parisienne sont encadrés par quelques 50 enseignants. Optionnels, les cours de turc étaient

généralement prodigués le mercredi et le samedi.

DES PROFESSEURS MAL PRIS EN CHARGE Or, avec la réforme des rythmes scolaires, ces temps d’enseignement seront réservés aux activités périscolaires. Une nouvelle difficulté pour une matière qui rencontrait déjà des problèmes de planification et de manque d’enseignants. De leur côté, les professeurs de turcs se plaignent aussi du peu d’interêt accordé au cours de turc par les parents d’élèves eux-mêmes. Le principal problème des élèves d’origine turque est qu’ils

pensent généralement très bien connaître la langue qu’ils utilisent de manière quotidienne. Pourtant, au moment des épreuves du bac, ils se retrouvent confrontés à des épreuves d’un niveau linguistique supérieur au leur. Autre difficulté : l’accueil et la prise en charge des enseignants venus de Turquie. Actuellement, l’ambassade turque de France manque de personnel pour ce type de poste, que ce soit un conseiller pédagogique ou un professeur coordinateur. Sans cette prise en charge, les professeurs fraîchement mutés se retrouvent face à de nombreuses difficultés d’adaptation.

© LEA CRESPI

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11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE


04 SOCIETE Aïd al-Adha, une fête où prime le partage

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Temps fort du calendrier musulman, l’Aïd al-Adha, Kurban Bayrami, ne se résume justement pas au sacrifice d’une bête. Repas de famille, cadeaux, décoration, tout est fait pour que cette célébration soit complète. ASSMAÂ RAKHO-MOM PARIS A 32 ans, Sehri, diplômée d’un IUT de chimie et jeune maman de deux garçons de 7 ans et 3 mois, ne conçoit pas de fête musulmane sans cadeau ni partage. «Que ce soit pour la fête du Sacrifice ou pour la fête du Ramadan, je prépare toujours des petits cadeaux pour tous les enfants de la famille. Je fabrique moi-même des petits paquets-cadeaux où je mets le plus souvent des bonbons ou du chocolat, un ballon, une sucette et/ou une petite pièce de 1 ou 2 euros» raconte-t-elle. Et qu’ils soient musulmans ou pas, Sehri «partage les gâteaux qu’elle prépare avec ses voisins», une Marocaine, un Portugais et une Portugaise. Mais l’Aïd, c’est aussi et surtout pour Sehri «l’occasion de faire plaisir aux enfants». La jeune femme tient tout particulièrement à faire de cette journée «une fête spéciale et inoubliable pour ses enfants afin qu’ils n’envient pas les autres enfants à Noël». Car «croyez-moi, avec toutes les publicités» en période de fêtes de fin d’année, «tous les films et dessins animés, nos enfants sont fascinés par cette fête».

La prière du matin célébrée à la mosquée et l’achat d’un mouton pour le sacrifice rituel sont deux des temps forts de la fête de l’Aïd al-Adha ou Kurban Bayrami.

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UNE DIVISION DU TRAVAIL FESTIF Un sentiment et une volonté que partage Daoud, 35 ans et père de deux enfants. Mais contrairement à Sehri, qui «essaie au maximum de faire participer son fils aux préparatifs, à la confection des biscuits, et aux préparations des paquets de cadeaux pour les enfants», lui et son épouse préparent tout en cachette, pour un «effet de surprise maximum». Et des cadeaux, ils en achètent «pour toute la famille, du grandpère au dernier-né des petits-enfants». Le couple se dit désireux de «faire de cette fête un jour tout particulier que l’on prépare

longtemps à l’avance». Et pour cela, la famille au sens large est mise à contribution. «Les mails circulent à plein régime afin de définir les rôles de chacun des membres de la famille», qui compte pas moins de six enfants, sept petits-enfants, et trois bellesfamilles. «Pendant que l’un se désigne pour l’achat des cadeaux des enfants, un autre se charge des gâteaux, une autre des boissons, une autre encore d’une partie des cadeaux des adultes, un autre se dit alors désireux de préparer le plat, et ainsi de suite jusqu’à ce que toutes les facettes de la fête soient prises en charge par un membre de la famille qui le souhaite», raconte Daoud, révélant une organisation en amont extrêmement huilée. Jusqu’au lieu de la fête qui est ainsi décidé à l’avance.

L’AÏD, SIMPLE FORMALITÉ RELIGIEUSE ? Mais Sehri, comme Daoud et son épouse, n’en oublient pour autant pas le partage et la solidarité. Tout deux choisissent en effet de faire don de leur sacrifice aux plus

pauvres à travers le monde, en adressant au Secours islamique une certaine somme d’argent équivalente au sacrifice d’un mouton. Seulement parfois, malgré tous les efforts fournis matériellement, la fête semble se dérouler comme une formalité à accomplir, rien d’autre. C’est en tout cas le sentiment de la jeune Sacide. À 19 ans, cette étudiante en sciences sociales le déplore vraiment, mais chez elle, même si l’Aïd se prépare comme chez tous les musulmans, elle avoue ne pas arriver à ressentir «chez son entourage l’importance de cette journée». La jeune fille a l’impression que «ce n’est qu’une formalité à remplir pour la famille» et admet même «s’ennuyer parfois» durant la journée, malgré la présence familiale et amicale. Un sentiment qu’elle partage avec d’autres jeunes de son entourage mais qu’elle reconnaît «garder pour elle en famille». Un sentiment aussi qu’elle tente d’expliquer par un décalage générationnel qui fait qu’elle ne vit pas la fête de la même manière.

3 QUESTIONS À... Chana Benaïssa, vice-président du Conseil régional du culte musulman de la région Rhône-Alpes : Chana Benaïssa, viceprésident du CRCM Rhône-Alpes, s’inquiète des nouvelles formes de célébration de l’Aïd, qui tendent à faire disparaître la pratique du sacrifice du mouton.

Sacrifice : «Il y a un risque de disparition de cette pratique» FOUAD BAHRI PARIS Chaque année, le manque de moyens structurels mis en oeuvre pèse sur la célébration de l’Aïd al-Adha. Les choses évoluent-elles dans votre région ?

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Depuis des années, le CRCM Rhône-Alpes mène un travail avec la Préfecture pour faciliter ce rite et permettre son accomplissement dans des conditions favorables. Malgré cela, il y a toujours des problèmes et la communauté musulmane souffre cruellement du manque d’abattoirs. Le manque de moyens produit encore par

exemple des sacrifices clandes- pauvres. Il y a donc un risque tins dans certaines fermes. de disparition de cette pratique religieuse. Autre problème : Quelles sont les solutions proposées pour l’importation de carcasses en remédier à ce manque de moyens ? provenance d’Europe. Des Des abattoirs mobiles vont être mosquées passent des commis en place par des agricul- mandes de bêtes en provenance teurs et des éleveurs avec l’ac- d’Angleterre qui sont livrées le cord de la Préfecture. Par ail- lendemain de l’Aïd, sachant leurs, le manque de moyens et que la fête dure trois jours. C’est de structures pour accomplir le conforme au rite mais celui-ci sacrifice conduit de plus en plus ne se fait plus directement par les musulmans à célébrer un les fidèles. Aïd de substitution en envoyant leur argent à des ONG huma- Quels sont les obstacles à la création de nitaires pour réaliser le sacri- nouveaux abattoirs ? fice ailleurs, dans des pays plus Les obstacles sont financiers

mais concernent aussi les nouvelles normes sanitaires imposées par les pouvoirs publics et qui découragent les propriétaires et les entrepreneurs. Il faut que les musulmans investissent dans ce type de projets qui sont porteurs économiquement. Un investissement de 60.000 euros est suffisant pour ouvrir un abattoir avec un amortissement sur quatre ans. La Préfecture encourage la création et l’ouverture de nouveaux abattoirs et s’est engagée à en financer à hauteur de 40 %.


05 SOCIETE

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Dévouement et sacrifice : les vraies leçons de l’Aïd al-Adha Alors que l’Aïd al-Adha approche à grands pas, quelles valeurs et quels enseignements peut-on retenir de cette célébration ? Loin de se limiter à une fête religieuse, l’Aïd est ainsi l’occasion de se souvenir des notions très universelles de don de soi et de dévouement. FOUAD BAHRI PARIS Lorsque l’on parle de l’Aïd alAdha, plusieurs images évocatrices nous viennent à l’esprit. Les moments austères et matinaux des rassemblements à la mosquée qui précèdent et suivent l’office de la prière. Les queues interminables dans les rares abattoirs préfectoraux pour se procurer son mouton et accomplir le rite, non obligatoire mais très recommandé par la tradition musulmane. Enfin, les festins gargantuesques et autres victuailles nocturnes minutieusement préparés par des mères attentives à la réussite d’un moment précieux dans l’agenda familial, repas ponctués de remises de cadeaux aux plus jeunes. Ces images d’Epinal sont dans tous les esprits de ceux qui ont chaque année la joie de participer à ces célébrations. Mais nourriture, joie et retrouvailles résument-elles la portée de l’Aïd al-Adha ? Précisément non.

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LE CONSENTEMENT DU FILS Cet évènement commémore le sacrifice d’Abraham (Ibrahim dans la tradition musulmane), Dieu lui ayant commandé en songe d’égorger son fils (Isaac d’après les juifs, Ismaël d’après les musulmans). Ce récit biblique et coranique a inspiré toute une série de commentaires et de réflexions. Présenté comme le témoignage par excellence de la foi et de la soumission ultime envers le Tout-Puissant, le sacrifice d’Abraham a une autre portée. Les exégètes musulmans ont mis en avant la dimension consultative et participative de l’acte, Abraham ayant parlé à son fils et lui ayant expliqué son rêve. Dans la tradition musulmane, la réponse du fils (Ismaël) sera alors de rassurer le père et de lui enjoindre d’accomplir l’acte sacrificiel dans une atmosphère commune baignée de confiance totale dans la volonté du Très-Haut. L’épreuve n’est plus alors l’acte lui-même, mais la confiance portée dans la miséricorde divine, confiance poussée dans son accomplissement le plus ultime et que seule la main de l’Ange, dans le récit testamentaire, sera à même d’arrêter, lui substituant un mouton (ou un bélier selon les versions). LE SACRIFICE DE SOI COMME VALEUR UNIVERSELLE Amour filial, confiance absolue dans les desseins divins, l’Aïd alAdha est aussi le témoignage le plus poignant de la notion de sacrifice. Non pas le rapprochement sinistre que des esprits étroits seraient tentés de faire avec les sacrifices païens, dans lesquels

l’humain ne serait que l’objet d’un plaisir sadique et cruel de destruction par les puissances célestes. Non, bien au-delà de ces associations d’idées trompeuses, l’Aïd alAdha enseigne cette leçon magistrale : l’homme peut être amené à sacrifier ce qui lui est le plus cher au services de causes supérieures et transcendantes. Et c’est à ce niveau de lecture que l’évènement religieux se mue en témoignage universel. Le dévouement et le sacrifice de soi pour autrui est bien là l’enseignement le plus fécond qu’il nous soit donné de tirer de cet évènement transhistorique. Celui précisément qui est passé à la trappe et n’a pas retenu l’attention, sinon l’intention, de nos contemporains.

ABRAHAM, UN PONT ENTRE LES HOMMES Le ritualisme maladif de certains musulmans conduit par des discours et des pratiques où le littéralisme le plus absurde le dispute à un réductionnisme excessif n’a pas facilité, c’est certain, ce type d’orientation éducative auprès de la jeunesse musulmane. Mais au moment ou émergent, ça et là, toutes sortes de réflexions sur ce que peuvent être des valeurs

authentiquement universelles et dégagées d’arrière-pensées politiques, il est indispensable de rappeler et de souligner quelle peut être la contribution non seulement des citoyens de confession musulmane, mais de l’ensemble des consciences croyantes, à ce débat. La figure abrahamique n’est plus alors seulement ce pilier et ce pont entre les messages monothéistes qu’on ne cesse de proclamer. Elle devient autre chose  : l’incarnation la plus humaine et la plus universelle de ce qu’est l’amour et le dévouement pour autrui. Une leçon qu’en ces temps de guerres et de troubles, on ne devrait jamais cesser de rappeler.


06 TURQUIE La Turquie préoccupée par ses immigrés

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

La majorité des citoyens turcs se disent inquiets par rapport à l’immigration légale et illégale dans leur pays. C’est ce que révèle une enquête réalisée auprès de l’opinion publique turque. Pour Astrid Ziebarth, directrice du Programme d’immigration et d’intégration du German Marshall Fund’s (GMF), la Turquie, d’abord pays d’émigration, est devenue un pays de transition migratoire. YONCA POYRAZ DOGAN ISTANBUL Quelle est la taille de la population immigrante en Turquie ? Quel est le point de vue de l’opinion publique sur l’immigration ? L’un des grands problèmes rencontrés par les chercheurs et les législateurs dans le domaine de l’immigration est le manque de chiffres précis sur le nombre de migrants en Turquie. Dans notre étude, nous avons repris les statistiques de l’OCDE de 2000, qui montrent que la population immigrante en Turquie est d’environ 2 %, même si d’autres chiffres estiment ce pourcentage à environ 5 ou 6 %. En général, les gens surestiment le nombre d’immigrants. En Turquie, ils pensent que plus d’un cinquième de leur population, soit 23 %, est migrante. Avant, c’étaient surtout les Turcs qui partaient en Europe de l’Ouest pour travailler dans les années 1960 et 1970. Mais le pays est devenu un pays de transition migratoire de citoyens irakiens, iraniens, afghans ou encore africains. Grâce à sa croissance économique, la Turquie deviendra bientôt un pays d’accueil dans le sens où les immigrants souhaiteront y rester et non plus y transiter. Nous constatons également le retour de nombreux Germano-turcs sur les terres d’origine de leurs parents et grands-parents. Ces mouvements de population en Turquie se reflètent également dans la politique turque avec le vote en avril 2013 de la toute première loi sur l’immigration et l’asile : la loi sur les étrangers et la protection internationale.

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Comment évaluez-vous les inquiétudes des Turcs vis-àvis de l’immigration ? Le problème avec les sondages sur l’immigration, c’est que nous ne savons pas qui nos interrogés ont en tête lorsqu’ils répondent à nos questions. C’est ce que certains chercheurs nomment l’«immigrant imaginaire». Il peut s’agir de migrants internes, de demandeurs d’asile, d’ingénieurs high-tech, de migrants de retour au pays, de migrants de première ou de deuxième génération, de

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, le nombre de réfugiés ne cesse d’augmenter en Turquie. Ici, des Syriens viennent de passer la frontière turque par le postefrontière de Cilvegozu.

réfugiés... C’est pourquoi, dès le début, dans nos questions, nous avons bien différencié les immigrants légaux des clandestins. Car c’est ce critère qui influe le plus le sentiment général des citoyens vis-à-vis des immigrants. Dans beaucoup de pays comme le Portugal, l’Italie ou la Grande-Bretagne, 80 % de la population est préoccupée par l’immigration clandestine. En Turquie, ce pourcentage s’élève à 69 %. En revanche, les chiffres baissent considérablement lorsqu’on parle d’immigration légale, sauf pour la Turquie. 60 % de Turcs se disent en effet inquiets de l’immigration légale, contre 41 % de Britanniques. Les résultats prouvent que les Turcs ne font pas la différence, ou du moins pas encore, entre l’immigration légale et clandestine. Ou peut-être les Turcs sont-

migrants internes de l’est et du sud de la Turquie et nourrissent des préjugés envers certains groupes. Ce sentiment peut s’expliquer par le fait qu’ils voient de plus en plus de travailleurs migrants peu qualifiés dans le secteur agricole, qui emploie une forte main-d’oeuvre native. Mais il est intéressant de noter que seul 1/4 des Turcs pense qu’il y a trop d’immigrants qui vivent en Turquie, alors qu’ils sont 55 % en Grande-Bretagne et 43 % en France. En même temps, la vision d’une immigration dont l’impact est positif sur l’économie semble être plutôt partagée puisque 52 % des Turcs reconnaissent que les immigrants occupent des postes où il y a un manque de travailleurs, et 44  % d’entre sont d’avis que l’immigration contribue à la création d’emploi.

Erdogan, candidat à la présidence si l’AKP le veut

EN BREF

GUANTANAMO Fermeture imminente

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Le secrétaire américain à la Défense, Chuck Hagel, a nommé mardi Paul Lewis envoyé spécial du Pentagone chargé de préparer la fermeture de la prison de Guantanamo, à Cuba, où sont toujours détenus 164 islamistes présumés. Paul Lewis prendra ses nouvelles fonctions le 1er novembre et travaillera avec Clifford Sloan, désigné en juin dernier par le département d’Etat comme son envoyé spécial chargé de ce dossier. Lewis est actuellement conseiller juridique de la minorité démocrate à la commission des forces armées de la Chambre des représentants. Le président Barack Obama s’était engagé en 2009 à fermer en une année le centre de détention de Guantanamo. Guantanamo se trouve sur la base navale de la baie de Guantanamo dans le sud-est de Cuba. Des combattant capturés par l’armée américaine dans les différentes opérations qu’elle a menées à l’étranger y sont détenus.

3,6

ils influencés par l’augmentation du nombre de réfugiés syriens, que certains pourraient considérer comme des migrants légaux. 70 % d’interrogés turcs disent que les immigrants prennent les emplois des citoyens turcs. Comment expliquer ce pourcentage élevé ? Les économistes tentent de comprendre l’impact économique de l’immigration, sachant que les migrants créent de l’emploi, paient leurs impôts, consomment des biens et des services, et pourvoient des postes pour lesquels la main-d’oeuvre native est insuffisante. Aux Etats-Unis, la plupart des recherches prouvent que cet impact est généralement positif sur le long terme mais qu’il pourrait être négatif sur le court terme pour la main-d’oeuvre non qualifiée. Peut-être que les Turcs pensent aux

%

Le Premier ministre sera candidat à la présidentielle si son parti le lui demande. C’est ce qu’il vient d’annoncer, tout en récusant l’idée d’un désaccord avec le président sortant. On le sait favorable à un rôle renforcé du président au sein de l’exécutif, mais ses projets de faire modifier la constitution en ce sens n’ont pour l’heure pas abouti. «Je n’ai pas encore pris une telle décision de façon certaine», a déclaré le Premier ministre dans un entretien accordé jeudi soir à la chaîne de télévision A Haber. «Nous avons un système et ce système est fondé sur la consultation. La pièce la plus importante de cette consultation pour l’heure est mon parti. Et, quelle que soit la fonction dont mon parti me chargera, quel que soit ce qu’il souhaitera pour moi, je m’efforcerai de le faire», a-t-il ajouté.

QU’ADVIENDRA-T-IL DE GÜL? Le président Gül, qui apparaît mieux placé dans les sondages pour ce poste que son Premier ministre, a le droit de se représenter pour un nouveau septennat, bien qu’il n’ait rien dit pour l’instant à ce sujet. Il pourrait aussi redevenir Premier ministre, comme il l’a brièvement été en 2002. Jeudi, Erdogan a exclu l’idée d’une épreuve de force avec le chef de l’Etat pour la présidentielle. «Je ne pense pas qu’il y aura une décision qui débouchera sur notre séparation. Ce que je veux dire, c’est que nous ferons les consultations et négociations nécessaires entre nous si nécessaire», a dit le Premier ministre. Son caractère impétueux tranche avec celui, plus modéré, du président. La différence a été perceptible, notamment dans leurs propos sur les crises en Syrie et en Egypte, de même que pendant les Recep Tayyip Erdogan et Abdullah Gül, deux alliés de longue date, ont participé à la création de l’AKP en 2001. grandes manifestations de l’été.

Le vice-Premier ministre turc Ali Babacan a expliqué que la croissance serait de 3,6 % cette année, au lieu de 4 %. Elle atteindrait ce niveau l’an prochain puis passerait à 5 % en 2015 et 2016.


07 TURQUIE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Le service militaire bientôt réduit à 12 mois Le gouvernement veut réduire le service militaire en Turquie de 15 à 12 mois. Obligatoire pour tous les hommes âgés de plus de 20 ans, il dépend du niveau scolaire de chacun et des besoins de l’armée turque.

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Le vice-Premier ministre turc, Bekir Bozdag, a annoncé en fin de semaine dernière que l’AKP allait mettre en place une loi réduisant la durée du service militaire obligatoire de 15 à 12 mois. Ces propos font écho à ceux du Premier ministre qui avait déclaré sur la chaîne ATV le 3 octobre au soir : «Nous allons diminuer la durée du service militaire obligatoire à 12 mois, je pense. Mais la durée du service militaire pour les jeunes diplômés restera la même : 6 mois». Bekir Bozdag a précisé qu’un accord avec l’Etat-major avait été conclu pour cette nouvelle mesure et qu’elle entrerait bientôt en vigueur.

RÉSOUDRE LE PROBLÈME DU TERRORISME En Turquie, le service militaire est obligatoire pour tous les hommes âgés de plus de 20 ans. Néanmoins, si un jeune homme poursuit des études supérieures, il est autorisé à effectuer son service une fois son diplôme en poche. La durée du service militaire turc dépend du niveau scolaire de chacun et des besoins de l’armée turque. Actuellement, les diplômés ayant quatre année d’études derrière eux servent dans l’armée pour six mois en tant que simples soldats ou pour un an en tant que souslieutenants. En revanche, les hommes n’ayant pas fait au moins quatre ans d’études sont obligés de servir dans l’armée pendant 15 mois. En 2011, le Parlement avait voté le projet d’amendement de la loi sur le service militaire autorisant certains individus à ne pas faire leur service militaire. Ainsi, les hommes

Balyoz : condamnation confirmée en cassation

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La 9e Chambre criminelle de la Cour de cassation turque a annoncé mercredi sa décision concernant le procès en appel de l’affaire Balyoz. La Cour de cassation a ainsi décidé de maintenir les condamnations des 237 suspects dont le général à la retraite, Çetin Dogan, qui a été condamné à 20 ans de prison. En revanche, elle a rejeté les décisions d’arrestation concernant 63 suspects sous prétexte que ceux-ci auraient dû être accusés d’être membres d’une organisation criminelle et non pas d’avoir participé à un coup d’Etat raté. La 10e Haute Cour pénale d’Istanbul avait reconnu coupables plus de 300 suspects le 21 septembre 2012 dans l’affaire de la tentative de coup d’Etat organisée par l’ex-chef de la 1re armée, Çetin Dogan. L’ancien chef des forces maritimes, l’administrateur Özden Örnek ainsi que l’ancien chef des forces aériennes, le général Ibrahim Firtina, ont également été condamnés à 20 ans de prison. Les autres suspects ont reçu différentes peines de prison en fonction du degré de leur implication dans le complot le gouvernement.

âgés d’au moins 30 ans peuvent obtenir une exemption de service militaire obligatoire en échange du versement d’un montant de 30.000 livres turques (soit environ 11.000 euros). Ce projet de réduction de la durée du service militaire démontre les efforts déployés par le gouvernement pour résoudre le problème du terrorisme en Turquie via le dialogue et autres méthodes paci-

fiques. L’AKP est actuellement engagé dans des pourparlers avec le leader emprisonné du PKK afin d’exhorter le groupe à mettre fin aux actes terroristes et à quitter le sol turc. Les membres du PKK ont récemment interrompu leur retrait. L’armée turque devrait nécessiter moins de soldats pour lutter contre le terrorisme une fois le problème avec le PKK résolu.

Le service militaire est obligatoire pour tous les hommes âgés de plus de 20 ans en Turquie.


08 TURQUIE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Quand presse féminine et tradition font bon ménage Les magazines de mode s’adressant à un public plutôt traditionaliste commencent à gagner du terrain en Turquie. Le statut de ces magazines et leur effet sur la société font l’objet de discussions parmi de nombreux analystes et stylistes. En Turquie, la visibilité des femmes voilées est devenue plus importante ces dernières années. La mode et la presse féminine ont accompagné cette évolution. Ici la Une des magazines Aysha et Noura.

PINAR DEMIR ISTANBUL Les revues de mode pour femmes de tendance traditionaliste dans le monde musulman, comme Hesna, Aysha ou Noura pour n’en citer que quelques-unes, sont considérées comme les plus à même de refléter les styles de vie de ces femmes et de répondre à leurs demandes en matière de mode. Les femmes voilées ayant gagné en visibilité au sein de la société turque, une forte demande pour ces revues s’est développée.

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UNE PRESSE POPULAIRE EN TURQUIE ET AILLEURS La reprise économique, l’augmentation du pouvoir d’achat, l’urbanisation et d’autres facteurs significatifs ont également boosté les ventes de ces magazines. La chroniqueuse Ayse Böhürler a précisé à Zaman que ce secteur au fort potentiel dans le domaine de la mode islamique avait émergé l’année dernière, non seulement en Turquie mais aussi dans d’autres pays musulmans. Elle a ajouté que la presse en question n’avait pas été créée par des éditeurs mais par des hommes d’affaires qui jugeaient insuffisant le nombre de magazines pour

femmes voilées. Emel, l’une des plus anciennes revues conservatrices, publiée en Grande-Bretagne, a inspiré de nombreux magazines en Turquie. Sarah Joseph, rédactrice en chef du magazine, a déclaré que son approche de la mode était en phase avec la perspective islamique et que les personnes représentées dans la revue n’étaient pas des mannequins mais des femmes tout à fait ordinaires.

SE SENTIR VALORISÉE Pour Cihan Aktas, chroniqueuse, que la représentation des femmes dans les magazines est liée à leur histoire. «Les jeunes femmes d’aujourd’hui savent que les femmes voilées ont été dévalorisées, humiliées et isolées de la société, en particulier dans les institutions publiques». Gülsüm Çiçekçi, rédactrice en chef d’Âlâ, précise, quant à elle, qu’elle essaie uniquement de répondre à la demande de femmes qui veulent suivre la mode. Enfin, la rédactrice en chef d’Hesna, Aynur Erdem, a déclaré à Zaman que le but de sa revue était de parler aux femmes issues de toutes les branches de la société.

Des allocations familiales inspirées du modèle français -

La Turquie veut instaurer un système d’allocations familiales inspiré de la CAF française.

En Turquie, un nouveau projet de loi sur les allocations familiales est en préparation. Inspiré de la Caisse d’allocations familiales française, ce nouveau système veut offrir des facilités aux femmes afin qu’elle puissent concilier vie professionnelle et vie de famille. Ce projet de loi, préparé conjointement par le Ministère de la famille et le Ministère du travail, propose

plusieurs alternatives de modèles de travail adaptables en fonction des situations : des congés maternités avant et après l’accouchement, le travail à temps partiel et la prime de sécurité sociale subventionnée par l’Etat. Après quelques ajouts et une probable révision de ces propositions par le cabinet du Premier ministre, la décision finale sera prise par Recep Tayyip Erdogan.

Bientôt des cours en kurde à Sirnak -

Le collège Yagmur à Sirnak dans le sud-est de la Turquie sera la première école à proposer un enseignement en kurde, a rapporté le quotidien turc Taraf. L’établissement privé, qui a ouvert ses portes grâce à des bénévoles du mouvement Hizmet, proposera ainsi des cours en kurde dès que la loi sur la posibilité d’enseigner dans la langue maternelle entrera en vigueur. Le directeur de l’établissement, Mahmut Umut, a précisé au journal turc que les cours seraient disponibles si un nombre suffisant de parents d’élèves souhaitent que leurs enfants suivent un enseignement dans leur langue maternelle. Lundi, Erdogan a annoncé

Le collège Yagmur à Sirnak dans le sud-est de la Turquie.

que les cours en kurde seraient désormais autorisés en Turquie dans les écoles privées mais que certaines matières devraient encore être enseignées en turc.

Le mouvement Hizmet, créé par l’intellectuel islamique Fethullah Gülen, est connu pour ses activités culturelles et ludiques en Turquie et à l’international.


09 EUROPE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

La discrimination des Turcs d’Allemagne ne recule pas Absent des dernières élections Outre-Rhin, le thème des discriminations des populations turques reste pourtant d’actualité. Sous-représentées politiquement, celles-ci ont 4 fois moins de chances d’accéder à un emploi. SEVGI AKARÇESME BERLIN La discrimination, le racisme et l’islamophobie n’ont pas été des sujets très débattus pendant les dernières élections allemandes. Pourtant, plusieurs faits montrent que le racisme est peu à peu remplacé par l’islamophobie en Allemagne, les immigrés restant les cibles d’actes à caractère discriminatoire. On l’a vu avec le Parti national-démocrate (NPD) ultranationaliste qui a fait parvenir des lettres à des candidats d’origine étrangère, les exhortant à quitter le pays. A la suite de cette affaire, Bekir Yilmaz, président de l’Association turque de Berlin, a déclaré avoir ouvert un forum sur le site de l’association afin de recueillir des plaintes concernant des faits discriminatoires. En une semaine, le site a reçu environ 1.800 plaintes. Selon Yilmaz, les étrangers sont victimes de discrimination aussi

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Le bâtiment officiel de l’ambassade de Turquie à Berlin.

bien lorsqu’ils cherchent un emploi que lorsqu’ils cherchent un domicile.

DE LA DIVERSITÉ AU SEIN DE LA CDU Sur le plan politique, bien qu’il y ait au total 620 sièges au Parlement allemand, seulement 81 candidats d’origine ou de descendance étrangère se sont présentés aux dernières élections. Aygül Özkan, membre de l’Union chrétienne-démocrate (CDU) et ancienne ministre d’origine turque, affirme pourtant que la participation politique des immigrants et de leurs descendants est en hausse. Selon elle, quatre musulmans, trois Allemandes d’origine turque et un d’origine marocaine ont été récemment élus au conseil de la CDU pour la première fois dans l’histoire du parti. Il n’en reste pas moins que les attaques à l’encontre des musulmans sont de plus en plus visibles. Bekir

Yilmaz a évoqué l’agression en pleine rue d’une femme turque voilée alors qu’elle parlait au téléphone.

DISCRIMINATION À L’EMBAUCHE Pour la présidente du Media Responsibility Institute (Institut des responsabilités des médias), le docteur Sabine Schiffer, l’islamophobie est un phénomène très répandu en Allemagne. Bekir Yilmaz, regrette par exemple que l’écrivain allemand Thilo Sar-

razin, qui avait déclaré que les immigrants faisaient régresser le niveau intellectuel de l’Allemagne, reste un membre important du Parti social-démocrate (SPD). Et que ce type de déclaration n’ait pas empêché les Turcs d’Allemagne de voter pour le SPD. Selon une étude menée par l’université de Constance sur les comportements dont sont victimes les étrangers, les actes discriminatoires se vérifient clairement sur le marché du travail. Un CV

appartenant à un certain Serkan et à un dénommé Tobias, deux hommes ayant exactement les mêmes qualifications, ont été envoyés dans plusieurs entreprises. La candidature de Serkan a été refusée 25 % de fois plus souvent que celle de Tobias. Le nom à consonance étrangère fait donc office d’obstacle à l’embauche des immigrés, soutient la vice-présidente de la SPD, Aydan Özoguz, femme politique d’origine turque.


10 INTERNATIONAL

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Lampedusa, jeudi 3 octobre : 345 morts Le drame survenu jeudi 3 octobre au large des côtes de Lampedusa en Italie, a cruellement rappelé à quel point l’immigration clandestine est souvent synonyme de tragédie. Sur les 500 naufragés de l’embarcation qui a sombré, seules 155 personnes ont pu être sauvées.

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Un navire, qui transportait un demi-millier de personnes, en majorité des Somaliens et des Erythréens, a chaviré et coulé à environ un kilomètre de l’île de Lampedusa, en Italie. Seulement 155 passagers ont pu être secourus. Cela porte à 232 le nombre de corps récupérés jusqu’à présent. Les plongeurs italiens qui avaient profité d’une accalmie du mauvais temps lundi pour reprendre les recherches, avaient récupéré 38 autres corps de l’épave du bateau de migrants africains, ont rapporté les autorités. «Nous avons le devoir de dire au gouvernement italien et à l’Union européenne que leurs structures et leurs politiques sont non seulement inadaptées mais qu’elles sont criminelles» , a déclaré Rosario Crocetta, le gouverneur de Sicile, après une visite samedi au centre d’immigration de Lampedusa en compagnie du maire de la commune et d’un groupe d’élus italiens.

La répression se poursuit en Egypte

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Au moins 51 personnes sont mortes dimanche à travers l’Egypte, selon des sources proches des services de sécurité, lors de l’une des journées les plus sanglantes dans ce pays depuis le renversement par l’armée du président Mohamed Morsi le 3 juillet. Ce dimanche pourrait marquer le début de nouvelles violences. Des milliers de partisans des Frères musulmans, organisation désormais interdite dont était issu l’ancien chef d’Etat, ont bravé dimanche une mise en garde des autorités contre toute manifestation hostile à l’armée en cette journée marquant le 40e anniversaire du début de la guerre du Kippour.


11 INTERNATIONAL

La Turquie construit un mur avec la Syrie -

La Turquie érige un mur de deux mètres de haut le long d’un tronçon de sa frontière avec la Syrie, dans un secteur où ont lieu fréquemment des affrontements, afin d’empêcher les passages clandestins et la contrebande, ont rapporté lundi les autori-

tés turques. Des ouvriers ont entrepris de creuser des fondations au niveau du district de Nusaybin, à une dizaine de kilomètres au nord de la ville syrienne de Kamichli, où se produisent régulièrement des heurts entre Kurdes, unités rebelles et tribus arabes.

La Défense turque va engager un partenariat avec la CPMIEC, une compagnie basée à Pékin.

Défense : le contrat turco-chinois inquiète Washington

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La Turquie va très probablement s’entendre avec une firme chinoise sous le coup de sanctions américaines pour coproduire un système de défense antimissile, a annoncé jeudi Murad Bayar, secrétaire d’Etat à l’Industrie de la Défense. La compagnie chinoise aurait offert le meilleur prix. Selon lui, l’accord avec China Precision Machinery Import and Export Corp (CPMIEC) pourrait être signé dans les six mois et la quasi-totalité de la production aura lieu en Turquie. Ankara, a-til souligné, ne transmettra à Pékin aucune information sur le dispositif de défense de l’Otan. Les EtatsUnis ont exprimé leur «profonde préoccupation» au sujet de ce projet de coopération avec la CPMIEC, qu’ils accusent d’avoir contribué à la dissémination d’armements non conventionnels en Iran, en Corée du Nord et en Syrie.

DES RELATIONS INCHANGÉES ENTRE LA TURQUIE ET L’OTAN DANS LE DOMAINE MILITAIRE «Même si la Turquie déploie ses efforts pour gagner en indépendance, le pilier de sa stratégie de défense est son interopérabilité avec l’OTAN», rappelle cependant Aaron Stein, chercheur associé à la Royal United Services Institute (RUSI) de Londres et directeur du programme de non-prolifération du Centre d’études économiques et de politique extérieure d’Istanbul. «Les Etats-Unis ont déjà perdu d’importants contrats militaires contre certains pays qui ne font pas partie de l’OTAN. Mais la Turquie a besoin de l’OTAN. Ankara, j’en ai bien peur, est incapable de mener des opérations de façon indépendante, on l’a vu récemment avec l’intervention en Libye. Comme d’autres Etats de l’OTAN, la Turquie devra, dans un avenir proche, s’appuyer sur les Etats-Unis pour sa défense et ses opérations militaires au-delà de ses frontières». Mercredi dernier, le ministre turc des Affaires étrangères, Ahmet Davutoglu, a déclaré que le partenariat avec la CPMIEC n’avait aucune motivation politique.

«Nous n’avons pas eu de problème de sécurité sur la frontière au niveau de Nusaybin, jusqu’à présent ; mais il est extrêmement facile de franchir la frontière clandestinement dans ce secteur», a expliqué un responsable gouvernemental à Ankara.

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Ankara a lancé la construction d’un mur de sécurité le long de la frontière avec la Syrie, dans des zones où des affrontements entre Kurdes et tribus arabes sont fréquents.


12 ECONOMIE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

L’Aïd booste les ventes de voitures d’occasion en Turquie -

A l’approche de l’Aïd, de nombreux Turcs privilégient l’achat de véhicules d’occasion pour ne pas avoir à payer les taxes sur les voitures neuves.

Une récente hausse des taxes sur les nouvelles voitures et l’approche des fêtes de l’Aïd al-Adha (la fête du Sacrifice) entraînent une forte demande de véhicules d’occasion en Turquie. Pendant l’Aïd al-Adha, de nombreux Turcs rendent en effet visite à leurs proches dans plusieurs provinces de Turquie en voiture. Cette année, de nombreux clients ont choisi d’acheter un véhicule d’occasion pour ne pas avoir à payer les taxes sur les voitures neuves. Cette fameuse taxe sur la consommation privée (ÖTV)

qui concerne les véhicules possédant un moteur de moins de 1.600 cm3 a récemment été augmentée à 40 % alors qu’elle était à 37 %. Le président de l’Association des concessionnaires d’automobile (BOD), Aydin Erkoç, a confirmé que les ventes de voitures d’occasion avaient rapidement augmenté ces dernières semaines. Soulignant le fait que la demande croissante avait fait baisser les prix des véhicules, Erkoç a encouragé les consommateurs à acheter avant la fin de l’Aïd al-Adha. Cette année, en Turquie, les célébrations de l’Aïd qui durent quatre jours commenceront le 14 octobre et seront suivies une semaine plus tard par la Fête de la République le 29 octobre. D’après les données du marché, les taux de réservation des hôtels montent à 90 % pendant les vacances de l’Aïd al-Adha. Environ 7,5 millions de Turcs voyageront à l’intérieur du pays pendant cette période.

BREVES ECO

IRAN Vers une levée des sanctions ?

Les hommes d’affaires iraniens osent espérer que les sanctions imposées à leur pays seront levées et qu’à terme un accord global lui permettra de réintégrer le système financier et commercial international. «Nous suggérons à nos membres de se préparer à l’éventuelle levée d’une partie des obstacles au commerce entre les Emirats arabes unis et l’Iran», a déclaré Asrar Haghighi, le fondateur de l’association d’hommes d’affaires Iranian Business Council.

PS Moscovici irrite les socialistes

La décision du gouvernement français de renoncer à une taxe sur l’excédent brut d’exploitation des entreprises a irrité des députés socialistes, qui disent avoir été mis devant le fait accompli dimanche soir par Pierre Moscovici. Le ministre de l’Economie et des Finances a annoncé que le gouvernement dégagerait 2,5 milliards d’euros via une surtaxe temporaire de l’impôt sur les sociétés plutôt qu’à travers cette nouvelle taxe, décriée par les organisations patronales. «Evidemment cela agace un peu», résume un député socialiste qui juge que la concertation avec les parlementaires n’a pas été suffisante alors que les doléances du patronat ont été prises en compte après une réunion jeudi à Bercy.


13 FAMILLE&SANTE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Eclaircir sa peau, une obsession dangereuse En Asie et en Afrique surtout, mais aussi en Europe, les produits éclaircissants et blanchissants pour la peau connaissent un succès non démenti depuis plusieurs années. Problème : non seulement ces produits véhiculent des complexes et une certaine vision de la beauté féminine, conçue comme «blanche», mais ils sont en plus nocifs d’un point de vue médical. FARIDA BELKACEM PARIS «La blancheur de son teint et ses cheveux blonds lui donnaient un éclat que l'on n'a jamais vu qu'à elle», La Princesse de Clèves, Madame de La Fayette. La littérature nous apprend que dès le 17e siècle, les femmes ont recherché la pâleur du teint, la blancheur étant assimilée à la pureté, à la délicatesse et à la noblesse. Le phénomène tend à se perdre en Occident, le teint bronzé étant devenu symbole de bonne mine. Mais le fantasme de la peau blanche est toujours d’actualité dans d’autres régions du monde, particulièrement en Asie et en Afrique. La-bas, les crèmes et savons blanchissants pour la peau font fureur et leur succès ne se dément pas depuis une trentaine d’années.

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UN MARCHÉ EN PLEINE CROISSANCE En 2006, les produits éclaircissants représentaient 10 % du marché cosmétique en Asie. Le plus connu de ces produits, Fair and lovely, est lancé dans les années 1970 et connaît très vite un énorme succès. En Inde, le marché de la blancheur de peau génère plus de 400 millions de dollars, d’après Bloomberg. Récemment, des organisations indiennes se sont alertées de la vision de la femme que transmettent la publicité et la commercialisation de ces produits. Parmi elles, l’organisation des «Women of Worth» (Femmes de valeur) a lancé une campagne intitulée : «Dark is beautiful». Les militantes s’en prennent aux clichés de l’industrie bollywoodienne et rappellent que l’impératif de blancheur n’est pas anodin. Nandita Das, une actrice interrogée par Al Jazeera English sur son implication dans cette campagne explique que : «le régime colonial et son racisme flagrant a été adopté et intégré par la société et combiné aux attitudes de caste». La blancheur, encore symbole de supériorité dans certains pays ? Au moment même où les Occidentales penchent elles de plus en plus pour le teint mat, usant de crèmes bronzantes et parfois d’UV… Les peaux basanées veulent blanchir, les peaux blanches veulent bronzer.

Une femme indienne passe près d’un panneau publicitaire,Projet1_260 à New Delhi. Les10:54 images 06/12/12 Page1de femmes à la peau claire sont omniprésentes dans ce pays où la plupart des femmes ont le teint plus ou moins foncé.

Le monde de la beauté n’en est pas à sa première contradiction.

UN ENJEU INTERNATIONAL DE SANTÉ PUBLIQUE Au delà de ces questionnements, se posent surtout des questions de santé publique. En cause notamment, deux produits : l’hydroquinone et le mercure. Le premier, en décolorant la peau, entraîne des effets secondaires: irritations, eczéma, taches blanches souvent irréversibles. Quant aux produits qui contiennent du mercure, ils peuvent provoquer des problèmes de foie, de dépression, d’anxiété, et une résistance moins forte de la peau aux infections. C’est le constat qu’a fait l’Organisation mondiale de la Santé, qui a rappelé dans un rapport datant de 2011, les dangers de ces produits. Le rapport fait état de pourcentages élevés d’utilisatrices quotidiennes de produits blanchissants en Afrique (77 % au Nigeria, 59 % au Togo) et en Asie (en 2004, 40 % d’utilisatrices en Chine, en Malaisie, aux Philippines et en Corée du Sud). L’étude précise d’ailleurs que ces produits « sont aussi employés par les habitants à peau sombre d’Europe et d’Amérique du Nord ». «SÉDUIRE OUI, SE DÉTRUIRE NON» Même si les cosmétiques à base d’hydroquinone et de mercure sont interdits dans l’UE et dans de nombreux pays, les produits sont encore à la disposition des consommateurs dans certaines boutiques et sur Internet. A Paris, la municipalité avait décidé de s’attaquer au problème il y a quelques années dans les quartiers principalement concernés au moyen d’affiches qui déclaraient «Séduire oui, se détruire non». Inversement, l’attrait pour la peau bronzée a pour conséquence la multiplication des UV et des crèmes bronzantes, malgré les risques avérés de ces méthodes. Décidément, l’industrie des cosmétiques a encore de beaux jours devant elle.


14 CULTURE

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

AGENDA CULTUREL

Chœurs de Cordoue

Islam des mondes

Entre flamenco et musique arabo-andalouse, la chanteuse Souad Massi et le guitariste Eric Fernandez conjuguent leur talents. Ils sont accompagnés de trois musiciens, dont le percussionniste Rabah Khalfa, et d’une danseuse, Sabrina Romero. Le 11 octobre à 20:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris

Chehel Sotoun, le palais des 40 colonnes.

Trio Joubran

Le Trio Joubran, composé des trois frères Joubran, Samir, Wissam et Adnan, est l’héritier de quatre générations de luthiers de Palestine. Il est accompagné du percussionniste Youssef Hbeisch.

«L’IMAGE DU MONDE» C’est en 1598 que Shah Abbas Ier, le grand roi de la dynastie safavide, décide de faire d’Ispahan la capitale de son empire. Au centre de cette ville, un grand vide : la place royale, autour de laquelle s’articulent toute une série de bâtiments prestigieux. La conception de ce meydân (place) est révolutionnaire pour son époque. Elle précède de plus d’un siècle la place de la Concorde, qui n’a été créée que sous Louis XV. Sur le côté est de la place se dresse le dôme jaune de Naples de la splendide mosquée Cheikh

LES CITÉS DU PARADIS Dans Ispahan : image du paradis, l’historien de l’art et de l’architecture Henri Stierlin soutient la thèse originale selon laquelle, au-delà de ses ambitions de grandeur, de manière plus profonde, Shah Abbas Ier voulait donner corps ici-bas aux conceptions coraniques des cités du paradis, telles notamment qu’elles ont pu être développées par les mystiques chiites duodécimains, dont Sohravardi (11551191). Le symbolisme du miroir, notamment, très présent dans la théosophie chiite, prend forme

l’axe de l’un des quatre îwâns (correspondant aux quatre points cardinaux), on le contemple en même temps que son image inversée dans la pièce d’eau. Sur le plan mystique, ce reflet miroitant correspond au fait de faire passer l’image de la virtualité à l’acte. C’est là l’opération même qui pour les métaphysiciens de l’École de Sohravardi signifie la pénétration dans le ‘âlam al-mithâl, le «monde de l’image», le «huitième climat» ou monde intermédiaire entre le monde de l’Idée pure et le monde de la perception sensible.

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«Une promenade unique sur la terre, quelque chose comme les Champs-Elysées d’Ispahan»

& à voir...

Palestine : action, suspense et réflexion On se souvient de Paradise Now, Golden Globes du meilleur film étranger en 2006. Omar est dans la même veine, propre à remporter l’adhésion tant du grand public que celle des cinéphiles. La critique, elle, a déjà tranché : le film a reçu le Prix du jury au Festival de Cannes 2013, dans la catégorie «Un certain regard». Hany Abu-Assad, devenu, en l’es-

pace de quelques années, un cinéaste palestinien majeur, reprend donc avec bonheur la recette qui avait fait son succès : action, suspense et réflexion politique. Omar vit en Cisjordanie. Habitué à déjouer les balles des soldats, il franchit quotidiennement le mur qui le sépare de Nadia, la fille de ses rêves et de ses deux amis d’enfance, Tarek et Amjad.

LECTURES

dans les différents plans d’eau qui occupent souvent une place centrale. Ainsi la mosquée Royale et la mosquée du Vendredi possèdent-elles quatre îwâns, quatre grandes niches voûtées au milieu des quatre façades autour du plan d’eau de la cour carrée, et donnant accès à une vaste salle. C’est dans cet espace à la fois clos et à ciel ouvert que se déploient les revêtements de faïence polychrome. Or le centre du bassin étant inaccessible, si on se place dans

Les trois garçons ont décidé de créer leur propre cellule de résistance et sont prêts à passer à l’action. Leur première opération tourne mal. Capturé par l’armée israélienne, Omar est conduit en prison. Relâché contre la promesse d’une trahison, Omar parviendra-t-il malgré tout à rester fidèle à ses amis, à la femme qu’il aime, à la Palestine ?

Omar, réalisé par Hany Abu-Assad (drame, Palestine, 2013, 1h37). Avec Waleed Zuaiter, Adam Bakri, Samer Bisharat. Sortie en salles le 16 octobre.

Les voix poétiques vives de la Palestine

Cinq poètes illustreront – par la diversité de leur style, de leurs références culturelles et de leur relation à l’exil – la richesse de la contribution de la poésie palestinienne à la création poétique et littéraire universelle. La lecture des textes en français est assurée par des comédiens. Accompagnement au piano par le compositeur Patrick Lama. Le 17 octobre à 18:30 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris

RENCONTRE-DÉDICACE

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Lotfollah. Lui fait face le pavillon de l’Ali Qapu ou «Sublime porte». C’est ce palais-porte qui commande l’entrée du complexe palatial appelé Naqsh-e Jahan ou «Image du monde». Dans le plan de Shah Abbas Ier, la ville se poursuit à l’ouest par une longue avenue bordée de jardins appelée le Tchahar Bagh ou «Quatre jardins». Pierre Loti, autre écrivain et voyageur français (1850-1923), la décrit comme «une promenade unique sur la terre, quelque chose comme les Champs-Elysées d’Ispahan [avec des] allées latérales bordées de pièces d’eau, de plates bandes fleuries, de charmilles de roses ; et, des deux côtés, des palais ouverts, aux murs de faïence, aux plafonds tout en arabesques et en stalactites dorées.»

Le 13 octobre à 16:00 Centre Gérard Philipe 54, boulevard du Château 94500 Champigny-sur-Marne

THÉÂTRE

SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Le récent réchauffement des relations diplomatiques avec les Etats-Unis place l’Iran sous les feux de l’actualité. L’occasion, sans doute, pour le grand public de se rappeler quel passé prestigieux fut celui de la Perse musulmane. Et s’il est un nom entre tous qui évoque la splendeur passée des cités d’Iran, c’est sans conteste celui d’Ispahan, «la moitié du monde», comme dit un célèbre dicton persan (Esfahân nesf e-jahân). C’est sous le règne des Safavides que la ville va devenir «la plus grande et la plus belle ville de tout l’Orient» selon le Chevalier Chardin, un voyageur et écrivain français qui visita la Perse de 1664 à 1670.

A lire

CONCERT

Ispahan, la cité des miroirs

Le royaume sans racines

L’écrivaine turque Sema Kiliçkaya dédicacera son dernier roman, Le royaume sans racines (In Octovo Editions). Le 11 octobre à 18:00 Librairie Larcelet 46, avenue de la République 52100 Saint-Dizier

Illumination(s)

L’histoire d’une famille sur trois générations. Trois jeunes hommes, le grandpère, le père et le fils, tous prénommés Lakhdar. L’un est un militant algérien engagé dans la guerre de libération de son pays, le second, un travailleur immigré partagé entre deux terres, et le troisième, un Français des banlieues qui espère que la France le reconnaîtra comme l’un de ses enfants. Du 15 au 20 octobre Maison des métallos 94, rue Jean-Pierre Timbaud 75011 Paris


OPINION15

11 - 17 OCTOBRE 2013 ZAMAN FRANCE

Langue kurde : ne pas nier, ne pas isoler Pour le chroniqueur Ekrem Dumanli, l’utilisation de la langue maternelle est un droit indéniable. Pour autant, il faut se méfier d’une des possibles conséquences d’un enseignement dans la langue maternelle pour les minorités : celle d’un isolement néfaste pour elles et pour la société.

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Tout le monde devrait avoir le droit d’utiliser sa langue maternelle en toute liberté et en tout lieu. Et un Etat qui cherche à usurper ce droit fondamental n’est ni juste ni légitime. Je dois néanmoins parler d’un risque auquel EKREM DUMANLI nous pourrions être confrontés à l’avenir. Si la majorité de la population d’un pays parle une langue spécifique, il est inévitable que les personnes qui apprennent leur langue de leur côté parlent aussi la langue commune. Quand on autorise l’enseignement dans une langue parlée par une minorité, il faut s’assurer que la langue du pays où réside cette minorité soit ap-

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«Priver les Kurdes de la langue turque leur nuira» prise et parlée par tout le monde. Car ceux qui connaissent uniquement leur langue pourraient se trouver confrontés à différents problèmes du fait de ne pas connaître la langue du pays où ils vivent. Une partie importante de la société pourrait alors se retrouver isolée.

EMPÊCHER L’ISOLEMENT DES MINORITÉS... Tout comme il est injuste d’interdire aux gens de parler leur langue maternelle, il est injuste d’isoler des groupes de personnes en les faisant parler uniquement dans leur langue. L’Etat a commis un péché historique en interdisant aux Kurdes de parler leur langue au nom de la turcité. Aujourd’hui, ce processus pourrait être renversé. Supposons qu’un petit Kurde apprenne sa langue maternelle grâce à son environnement et

à l’école, qu’il regarde la télévision et écoute la radio en kurde. Comment ce petit garçon communiquera-t-il avec les autres citoyens de son pays ? Ne devons-nous pas chercher une réponse à cette question aujourd’hui pour empêcher un isolement demain ? Résoudre un problème sérieux suppose de ne pas en créer d’autres. En Turquie, quasiment tout le monde parle turc et cette majorité n’a pas de possibilité d’apprendre le kurde. Priver les Kurdes de la langue turque leur nuira. Car les Kurdes sont présents sur le marché du travail, en politique et vivent dans les mêmes quartiers que les Turcs. De fait, ce problème existe non seulement en Turquie mais aussi dans de nombreux autres pays. En Chine par exemple, les Ouïghours, des musulmans chinois turcophones, ont reçu un enseignement dans leur langue maternelle pendant de nombreuses années et ont pratiquement rompu tout lien avec la langue chinoise. Résultat, on constate une espèce d’auto-

isolement de cette population. A cause de cela, les Ouïghours ne peuvent voyager ou échanger librement dans cet immense pays. Si, en quittant simplement sa région, une personne est incapable de se faire comprendre, comment peut-elle le faire à l’échelle nationale ?

… TOUT EN MAINTENANT LA DIVERSITÉ LINGUISTIQUE Chaque langue a sa beauté et sa richesse uniques. La diversité linguistique est un atout et ne devrait pas être sujet à dispute. Nier une langue, c’est nier un peuple. Malheureusement, le

gouvernement turc a fait l’erreur terrible d’essayer de priver les Kurdes de leur langue maternelle. Aujourd’hui, les groupes qui défendent (ou prétendent défendre) les droits des Kurdes tendent à rompre tout lien entre cette population et la langue turque. Mais ils ont tous les deux tort. Nous devons trouver un moyen pour que les langues maternelles ne soient pas interdites et dans le même temps, que les différentes minorités ne soient pas coupées de la langue qui est utilisée dans le pays où elles vivent. e.dumanli@todayszaman.com

A quand la fin du service militaire obligatoire en Turquie ? Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la publication : HÜSEYİN KARAKUŞ Rédacteur en chef : e.demir@zamanfrance.fr

EMRE DEMİR

Gestionnaire administratif : FAHRETTİN TEKİN f.tekin@zamanfrance.fr Rédacteur en chef adjoint : FOUAD BAHRI f.bahri@zamanfrance.fr Responsable commercial : m.selvi@zamanfrance.fr

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Imprimerie : L IMPRIMERIE 79 Route De Roissy 93290 Tremblay En France Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin 75010 PARIS Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58 info@zamanfrance.fr www.za­manfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP : 1117 I 90032 - ISSN 1869-5795 Tarif abonnement annuel France : 120€

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Le débat autour de la durée de la conscription en Turquie est de nouveau d’actualité. Le Premier ministre Erdogan a en effet déclaré que son gouvernement pensait faire passer la durée du service militaire de 15 à 12 mois, SULE KULU initiative qui a d’ailleurs été saluée par les Forces armées turques (TSK). Et, fait surprenant, le ministre turc des Affaires européennes et négociateur en chef, Egemen Bagis, a ensuite déclaré que la Turquie pourrait même envisager d’abolir complètement le service militaire obligatoire «sur le long terme» et de passer à une armée de métier. Selon lui, la réduction

de la durée du service militaire pourrait être le signe précurseur de la suppression complète de la conscription. «Tant qu’il y a un environnement pacifique, le passage à une armée de métier et l’abolissement de la conscription peuvent être envisageables sur le long terme», a précisé Bagis. En parlant d’«environnement pacifique», il se réfère sans doute à la situation actuelle de non affrontement entre l’armée turque et le PKK.

SUIVRE LA TENDANCE EUROPÉENNE ? Entendre, de la part d’un ministre, la possibilité de faire disparaître le service militaire obligatoire en Turquie est très prometteur. Mais je ne sais pas

s’il est pertinent de lier une situation pacifique à une telle décision. En même temps, abolir la conscription et créer une armée de métier contribuerait beaucoup aux efforts déployés par la Turquie pour résoudre le conflit kurde. Sans aucun doute, le gouvernement turc s’attirerait des réactions négatives s’il annonçait un tel projet, car abolir le service militaire obligatoire affaiblirait la Turquie face au PKK. Néanmoins, il serait plus significatif de créer une armée de soldats professionnels que de forcer les Turcs à rejoindre les rangs de l’armée, que l’on soit en situation de guerre ou de paix avec un groupe terroriste. Le souhait d’un ministre en

charge des Affaires européennes de supprimer la conscription est cohérent avec la tendance des Etats européens à abolir le service militaire. En tant que pays candidat à l’Union européenne, la Turquie, qui enchaîne les étapes vers la démocratisation, mérite des débats exhaustifs au sujet du service militaire obligatoire. Il faudrait ne plus se focaliser sur sa durée ou sur la question de savoir si oui ou non les hommes devraient être autorisés à payer pour en être exemptés. La Turquie devrait prendre sa place parmi le nombre croissant de pays membres de l’Union européenne qui ont supprimé la conscription. @skulu_


La violence en réponse aux matches truqués Deux matches opposant quatre grandes équipes turques ont mené à des violences. Une escalade dans les tribunes turques qui semblerait liée aux affaires de matches truqués. Lors du match opposant Fenerbahçe à Trabzonspor, la violence a une fois encore fait irruption dans les stades de foot.

NICOLAS THEODET, PARIS Après l’escalade du nombre de matchs truqués en Turquie, c’est maintenant à la violence que doivent faire face les clubs. Et dans un contexte sportif tendu, les supporters des quatre grands clubs ne se font pas de cadeau. Un premier incident est arrivé après le match entre le Besiktas et Galatasaray dimanche 22 septembre. Le derby, sulfureux autant sur le terrain que dans les tribunes a été interrompu en raison d’une invasion de la pelouse par les supporters de Besiktas.

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TRABZONSPOR FÉLICITÉ PAR ERDOGAN Selon eux, ce qui aurait tout déclenché serait la provocation d’un joueur du Galatasaray, qui, après son expulsion à la 92e minute du match, aurait embrassé l’écusson du club sous les yeux des supporters locaux. Mais la tension est aussi venue perturber la rencontre du 7 octobre dernier, lors du match choc entre Fenerbahçe et Trabzonspor. Un match décevant, dont le seul spectacle a été l’agression de Ibrahim Haciosmanoglu, le président du club visiteur qui a été victime de jets de bouteilles à la sortie du stade. Bien que le Premier ministre turc, Recep Tayyip Erdogan, ait félicité l’attitude du président de Trabzonspor qui n’a pas répondu aux attaques qu’il a subies, les supporters de Fenerbahce ne

sont pas prêts d’oublier les gaz lacrymogènes des forces de l’ordre.

INTERDICTION DE PARTICIPATION AUX COUPES CONTINENTALES Ces violences ne semblent toucher qu’Istanbul, qui a vu deux de ses grands clubs interdits de participation aux Coupes d’Europe. Les supporters de Fenerbahçe et Besiktas se senteraient-ils injustement condamnés ? Il est évident que les

deux incidents ont été causés par les supporters des clubs incriminés à l’encontre des autres équipes. Mais le président de Trabzonspor avait lui aussi été arrêté dans le cadre de la vaste enquête menée sur les soupçons de corruption et de matches truqués. Une arrestation qui n’avait pas mené à une interdiction de participation aux coupes continentales. En tout cas, les matchs les plus importants du championnat risquent d’être tendus en tribune, et notamment à Istanbul.

Pour Deschamps, la France passera les barrages

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Les deux matches à venir contre l’Australie et la Finlande ne représentent qu’un enjeu limité pour l’équipe de France de football, quasiment assurée de jouer les barrages pour la Coupe du monde 2014, mais Didier Deschamps y voit plus qu’une affaire courante. A l’issue de la phase de groupes des qualifications pour le Mondial au Brésil, les Bleus devraient finir parmi les huit meilleurs deuxièmes de la zone Europe et donc se qualifier pour les barrages de novembre. Il est peu probable que l’Espagne, qui a le même nombre de points mais deux matches à jouer à domicile contre la Géorgie et la Biélorussie, ne finisse pas première du groupe. Il est aussi peu vraisemblable que la France ne soit pas au rendezvous le mois prochain, puisqu’il faudrait qu’elle perde contre la Finlande et qu’un étonnant concours de circonstances rebatte les cartes dans le groupe B.


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