FR_N°319

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L’histoire cachée de Beyoglu

Bilan mitigé pour le RSA

CULTURE12

SOCIETE04

Les Bleus au Brésil sans Ribéry SPORT15

13 - 19 JUIN 2014 N° 319 Prix : 2,5 €

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L’ACTE REFONDATEUR DE L’ISLAM DE FRANCE Au lendemain de l’affaire Nemmouche, la tension était encore palpable en France où cohabitent les deux plus importantes communautés juive et musulmane d’Europe. La publication, passée quasivement inaperçue, d’une Convention sur le vivre-ensemble par le Conseil français du culte musulman tombe donc à point. Véritable profession de foi de l’islam de France, ce document historique pourrait constituer pour le CFCM un nouveau départ.

Un chrétien à la rencontre du soufisme SAMI KILIÇ PARIS

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Italien, prêtre dominicain qui a vécu plusieurs années en France et en Turquie, Alberto Fabio Ambrosio a un profil assez atypique. Chrétien, il est aujourd’hui l’un des plus grands spécialistes du soufisme ottoman. Nous l’avons rencontré à l’occasion de son passage à Paris. SOCIETE 05

Zaman Okur Hattý: 01 42 00 19 36

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Un renouveau du CFCM est-il encore possible ? C’est ce que l’on pourrait se dire à la lecture du document publié il y a quelques jours par l’institution religieuse et intitulé «Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble». De quoi s’agit-il ? Rien moins qu’une Charte des principes sur ce qu’il faut entendre par «islam de France», accompagnée de positions officielles prises sur des sujets aussi sensibles et différents que le terrorisme, la visibilité religieuse, la bioéthique, l’islamophobie, la laïcité ou le dialogue interreligieux. Il s’agit là d’un document historique et qui fera date dans l’histoire récente mais agitée du CFCM. -FRANCE 03

EDITO FOUAD BAHRI

Le document historique du CFCM sur le vivre-ensemble -02

La realpolitik turque en Asie centrale -

A l’occasion du quatrième Sommet des chefs d’Etat du Conseil de coopération des pays turcophones à Bodrum en Turquie, nous avons interrogé Bayram Balci, chercheur au CERI (Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po). Ancien directeur de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale, Balci travaille sur la politique extérieure de la Turquie au Moyen-Orient et en Asie centrale. -TURQUIE SAMI KILIÇ 08

INTERNATIONAL 11 Des Turcs otages de djihadistes irakiens TURQUIE 07 Nouvelles frictions entre Ankara et le PKK TURQUIE 06 L’opposition contre Erdogan se fissure


02 FRANCE

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L’UMP se cherche un chef

EDITO FOUAD BAHRI

Le document historique du CFCM sur le vivre-ensemble Plus personne ne l’attendait. Le Conseil français du culte musulman connaît depuis sa création il y a plus de 10 ans, une crise profonde de légitimité. Mis en place à l’instigation du ministère de l’Intérieur, le CFCM regroupe les différentes composantes de l’islam de France. Mais l’ingérence régulière des Etats étrangers Alain Juppé, François Fillon et Jean-Pierre dans ses affaires, l’adversité et l’inertie de Raffarin assurent ses membres ont paralysé cette institu- l’intérim de la présidence de l’UMP. tion qui est pourtant dans son principe même indispensable à l’organisation du culte musulman en France. Pour autant, un renouveau du CFCM est-il encore possible ? C’est ce que l’on pourrait se dire à la lecture du document publié il y a quelques jours par l’institution religieuse intitulé «Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble». De quoi s’agit-il ? Rien moins qu’une Charte des principes sur ce qu’il faut entendre par «islam de France», accompagnée de positions officielles prises sur des sujets aussi sensibles et différents que le terrorisme, la visibilité religieuse, la bioéthique, l’islamophobie, la laïcité ou le dialogue interreligieux. Il s’agit là d’un document historique et qui fera date dans l’histoire fraîche mais agitée du CFCM. On y retrouve des positions franches, claires et plutôt rassurantes, il faut bien le dire, en ces temps de troubles confessionnels. Régulièrement incriminée et mise en cause sur son présumé silence face aux dérives d’individus se réclamant de l’islam, la communauté musulmane française peut enfin s’appuyer sur ce texte officiel, institutionnel qui clarifie et balaie une fois pour toutes les accusations de louvoiement sur ces actes délictueux. Pour la société française, cette convention représente une garantie et dans le même temps une chance de repartir sur de nouvelles bases dans sa relation avec l’islam. Bien sûr, il faudra certainement plus qu’un De gauche à droite, texte pour dissiper les malentendus, les le président israélien peurs ou les colères qui se sont mutuelShimon Peres, le lement construits. Une réforme déontopatriarche oecumélogique de certaines pratiques éditoriales nique Bartholomée Ier, le Pape François à la télévision ou dans d’autres médias, et le président est tout aussi indispensable. Les prapalestinien Mahmoud tiques de certains chroniqueurs comme Abbas, marchent Eric Zemmour qui sévissent de manière ensemble à l’issue d’une soirée de hebdomadaire et jettent dans une forme prières pour la d’impunité totale, l’opprobre sur les mupaix dans les sulmans de France, ne peuvent plus être jardins du Vatican admissibles. Néanmoins, si la réforme le dimanche des mentalités et des conditions du 8 juin 2014. vivre-ensemble peuvent sembler constituer un colossal défi, il n’en demeure pas moins que la publication de la «Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble», qui devrait être affichée dans un grand nombre de lieux de culte musulmans, constitue un bon et sérieux premier pas dans cette direction. f.bahri@zamanfrance.fr

La réunion du bureau à l’UMP qui s’est tenue en présence du triumvirat constitué par Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin et François Fillon, n’a pas encore permis au parti de droite de désigner son leader. Une aubaine pour Bruno Le Maire qui a annoncé sa candidature à l’investiture.

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L’ancien Premier ministre François Fillon, qui ambitionne d’être le candidat de la droite à la présidentielle de 2017, a déclaré mercredi qu’il n’excluait «rien» s’agissant de l’élection à la présidence de l’UMP à l’automne. Le député de Paris a été investi mardi par le bureau politique de l’UMP aux côtés d’Alain Juppé et JeanPierre Raffarin pour succéder à Jean-François Copé, emporté par l’affaire Bygmalion, et assurer la direction provisoire du mouvement jusqu’à un congrès extraordinaire où sera désigné le nouveau président, au plus tard en novembre. Candidat déclaré à la primaire d’investiture à droite pour la présidentielle de 2017, François Fillon n’envisageait pas à ce stade de briguer la présidence de l’UMP, précisaient récemment des proches. Cette option paraît désormais sur la table, alors que la compétition interne s’accélère avec le retour annoncé de Nicolas Sarkozy.

LE MAIRE DANS LA COURSE Prié de dire s’il briguerait la présidence du parti à l’automne, à l’instar d’Hervé Mari-

ton ou Bruno Le Maire, François Fillon a répondu sur Europe 1 : «Je n’exclus rien, mais je ne prendrai pas de décision aujourd’hui». «Ce n’est pas une question qui est encore d’actualité, on verra ça», a-t-il dit. «Ce n’est pas le sujet pour l’instant, chaque chose en son temps». La priorité, a-t-il souligné, est la réalisation d’un audit financier à l’UMP pour faire toute la lumière sur la gestion du parti sous le mandat de Jean-François

Copé et d’organiser le congrès dans des conditions «exemplaires». «Après, je prendrai ma décision s’agissant de cette candidature ou pas», a expliqué François Fillon. Quant à l’hypothèse d’une candidature de Nicolas Sarkozy, son ancien Premier ministre la prend d’ores et déjà en compte : «Tout militant à jour de cotisation peut être candidat à la présidence de l’UMP, ce sera une compétition». PHOTO DE LA SEMAINE

...ET UNE MAUVAISE

UNE BONNE...

Le grillage du Pont des Arts s’effondre sous le poids des «cadenas d’amour»

La croissance économique turque a dépassé toute attente lors du premier trimestre de cette année, puisqu’elle a atteint les 4,4 % en termes de produit intérieur brut (PIB), d’après les données du gouvernement publiées

Une partie du grillage de la passerelle des Arts à Paris s’est effondrée ce dimanche. «Cela s’est produit vers 17h50, 2,40m de grillage se sont effondrés sur la passerelle sans faire de victime», a précisé un responsable à la préfecture de police. «La passerelle a été immédia-

ce mardi. Une croissance rapide des exportations ainsi qu’en termes d’investissements publics sont les principaux moteurs de la croissance du premier trimestre 2014. En 2013, la croissance du PIB était de 4 %.

tement évacuée et fermée.» La cause de cet accident n’est autre que les cadenas d’amour qui sont accrochés sur le grillage de cette passerelle. Les touristes du monde entier, et plus précisément les couples, viennent depuis 2008 sceller leur union sur ce pont.

NOUVELLE

La croissance turque plus élevée que prévu


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«Ecoutez, on fera une fournée la prochaine fois». C’est ce qu’a répondu Jean-Marie Le Pen lorsqu’on lui a fait remarquer dans une vidéo diffusée vendredi sur le site internet du FN et retirée depuis, que Patrick Bruel s’est alarmé des bons scores du FN. Le Pen venait aussi de s’en prendre à Madonna, Guy Bedos et Yannick Noah.

CFCM : «Il faut avoir des positions claires» A l’occasion de la parution d’un document historique intitulé «Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble» par le Conseil français du culte musulman (CFCM), Zaman France a questionné Anouar Kbibech, vice-président du CFCM. Il revient notamment sur les motivations et les objectifs à l’origine de la publication de ce document. FOUAD BAHRI PARIS A qui est destinée la «Convention citoyenne des musulmans de France pour le vivre-ensemble» ? Ce document a deux volets. L’un qui traite de la présence, de la position et de la visibilité de l’islam et des musulmans, et qui s’adresse à la société. Les articles 1 à 9 traitent ainsi de la position de l’islam dans la société française, et de questions sur lesquelles les musulmans de France sont régulièrement interpellés, comme la violence, l’antisémitisme, l’islamophobie, l’égalité homme-femme, des sujets sur lesquels on leur reproche parfois un silence. Le deuxième volet est plus tourné vers les attentes des musulmans de France sur des questions un peu plus pratiques comme le calendrier lunaire, la date du ramadan, des fêtes religieuses, l’organisation du pélerinage, du halal, etc. Cette convention contient des positions de principes que nous réaffirmons au-delà des positions théologiques. Et puis il y a des questions

Anouar Kbibech, viceprésident du CFCM.

Affaire Nemmouche : la question de la radicalisation dans les prisons CLÉMENTINE RAYNAUD PARIS Cinq ans. C’est le nombre d’années que Mehdi Nemmouche a passées en prison si on additionne ses différents séjours effectués dans les dix dernières années pour des affaires de droit commun avant son voyage pour la Syrie en 2013. Une durée qui soulève des questionnements quant à la radicalisation du jeune homme de 29 ans qui est soupçonné d’un triple meurtre devant le Musée juif de Bruxelles samedi 24 mai. Les établissements pénitentiaires sont souvent des lieux d’endoctrinement des jeunes. JeanRené Lecerf, sénateur du Nord, parle d’«un phénomène connu», rapporte la La Voix du Nord.

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où l’on rappelle la position de l’islam à travers un certain nombres de versets ou de positions de la majorité des théologiens musulmans, sur la position du port du voile intégral notamment qui ne fait pas partie des recommandations religieuses. Cette convention est historique. Mais qu’en espérez-vous plus concrètement ? Ce document incarne la refondation de l’islam de France. C’est effectivement un document historique. A la fondation du CFCM, il y a eu un document qu’on appelle l’accordcadre sur lequel les différentes composantes de l’islam de France et les pouvoirs publics se sont entendus. Dix ans plus tard, nous avons un document qui émane des musulmans pour les musulmans. Nous espérons et nous souhaitons que les deux pages qui postulent ces principes

soient affichées dans toutes les mosquées de France. Depuis quand travaillez-vous sur ce document ? L’idée est née au moment où l’on a commencé à travailler sur la réforme du CFCM, il y a deux ou trois ans. Mais le travail effectif a commencé dès septembre dernier au moment de la mise en place du bureau du CFCM. C’est un document qui ne répond pas forcément à l’actualité brûlante du moment mais qui est un travail de fond sur un certain nombre de questions qui interpellent les musulmans de France. Il faut avoir des positions claires et sans ambiguïté sur ces sujets notamment dans une démarche pédagogique vis-à-vis des jeunes. Il n’y a eu aucun sujet tabou. Nous avons été attentifs à garder un équilibre entre les droits et les devoirs des musulmans de France.

UN MANQUE D’IMAMS FORMÉS Phénomène qui s’explique tout d’abord par le manque d’aumôniers musulmans dans les prisons qui puissent enseigner l’islam, comme le révèlent plusieurs médias. France culture révèle que sur les 1200 aumôniers présents dans les établissements pénitentiaires sur le territoire français, seuls 169 sont spécialistes de l’islam. Et encore faut-il que ces aumôniers soient reconnus, ce qui n’est pas le cas pour tous. Une question problématique, étant donné que de nombreux détenus

Avrupanin en modern et/döner üretim tesisleri... UN OBSERVATOIRE LUNAIRE À L’INITIATIVE DE MUSULMANS DE FRANCE

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Né du désir d’avoir un observatoire «permettant de vérifier visuellement l’apparition ou non du premier croissant de lune» en France, l’OLMF (Observatoire lunaire des Musulmans de France) est présidé par Farid Fofana. Ce dernier explique que cette initiative a été lancée après le manque d’organisation ressenti au début du Ramadan 2013 sur l’observation du premier croissant de lune, ce qui avait crée des divergences quant au début du mois de jeûne. Composé de 10 personnes, réparti sur 5 sites d’observations, (Paris, Bayonne, La Rochelle, Toulon et Clermont Ferrant), ces effectifs «ont bénéficié en mars 2014 d’une formation théorique et pratique donnée par Thierry Legault, astrophotographe français de renommée internationale» explique Fofana, ajoutant que leur perspective à long terme est d’augmenter le nombre d’observateurs et les sites d’observation. Présent sur les réseaux sociaux (Facebook, Twitter et Google+), l’OMLF publie des communiqués et partage les clichés résultant de leur observation, tout en espérant que cette démarche permettra «l’unité des musulmans de France».

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pratiquent la religion musulmane dans les prisons françaises. L’imam Khalid Chawki qui travaille dans la prison de Réau en Seine-et-Marne et interrogé par France culture précise que la moitié des détenus sont musulmans mais que les structures ne sont pas toujours adaptées.Comme le souligne Farhad Khosrokhavar dans son ouvrage L’islam dans les prisons, la radicalisation des jeunes s’explique par une frustration qui se transforme en haine envers les pays occidentaux, en «combat idéologique» dangereux selon lui.

LE PLAN ANTI-DJIHAD VA ÊTRE RENFORCÉ Face à ce qui vient de se produire à Bruxelles, le gouvernement français a affirmé vouloir renforcer le plan antidjihad initié au mois d’avril. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Cazeneuve, a affirmé ce lundi sur Europe 1 vouloir «agir» contre la radicalisation en prison par l’intermédiaire d’un «contre-discours». Il a notamment souligné la nécessité de la présence d’imams formés dans les établissements pénitentiaires. Le plan anti-djihad renforcé qui prévoit une plus grande protection des lieux de culte, des écoles et des lieux sensibles comme l’a spécifié le ministre, devrait être présenté le 25 juin prochain en Conseil des ministres.


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5 ans après, le bilan mitigé du RSA Créé le 1er juin 2009, le Revenu de solidarité active (RSA) qui a remplacé le Revenu minimum d’insertion (RMI) avait pour objectif de diminuer la pauvreté en France. Cinq ans après, les objectifs n’ont pas été atteints. En cause, des dispositifs adminitratifs trop complexes. FOUAD BAHRI PARIS Le bilan tiré de l’application du Revenu de solidarité active (RSA) est loin d’être réjouissant. En 2009, le gouvernement l’avait mis en place pour mieux adapter la problématique entre revenu de solidarité et revenu du travail. Beaucoup de Français éligibles au RMI refusaient des offres d’emploi à temps partiel dans la mesure où les revenus de ces offres étaient similaires au RMI. Le gouvernement de droite à l’époque avait donc lancé sous la houlette de Martin Hirsch le Revenu de solidarité activé qui se découplait en RSA socle et RSA activité. Cette dichotomie permettait à des personnes isolées et travaillant mais gagnant peu de percevoir une indemnité complémentaire. Mais le dispositif n’a pas fonctionné. Outre le contexte de crise économique qui a vu le nombre de chômeurs augmenter considérablement, le RSA a fait les frais de complications liées aux procédures administratives, peu accessibles à ses bénéficiaires.

Une personne isolée gagnant moins de 1140 euros par mois peut prétendre au RSA activité.

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LA MOITIÉ DES BÉNÉFICIAIRES NE TOUCHENT PAS LE RSA Pourtant, tout avait été fait pour que les indemnités permettent la création d’un filet de protection social. Ainsi, un célibataire sans emploi touche 499,31 euros par mois. Une personne isolée gagnant moins de 1140 euros par mois peut prétendre au RSA activité, qui fonctionne sur le système de la dégressivité en fonction du montant du salaire. Autour de 2 millions de foyers ont touché le RSA en 2013, pour un montant de près de 10 milliards d’euros. Mais une grande partie des bénéficiaires n’ont pas touché l’aide ne sachant comment faire valoir leurs droits. D’après un rapport du comité national d’évaluation publié en décembre 2011 cité par le Figaro, 49 % des personnes éligibles n’ont pas touché le RSA (35 % pour le RSA «socle» et 68 % pour le RSA «activité»). L’actualisation trimestrielle et l’inscription ont refoulé la plupart des personnes bénéficiaires. Certains parlementaires ont proposé une fusion du RSA activité avec la prime pour l’emploi. Mais en dehors d’un rapport, rien n’a encore été fixé.

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1 Français sur 2 touche des allocations familiales -

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Près de la moitié de la population française (47%) bénéficiait d’une prestation des caisses d’allocations familiales à la fin de l’année dernière, selon les chiffres publiés jeudi par la Cnaf. En décembre, les Caf ont versé au moins une prestation à 11 723 974 foyers, lit-on dans le communiqué. «Près de 31 millions de personnes sont couvertes par les Caf : 47 % de la population de la métropole et des départements d’outre-mer (Dom), dont 13,8 millions d’enfants.»

Le montant mensuel moyen de prestations directes versées était de 420 euros par foyer en décembre. En 2013, les Caf ont versé au total 66,9 milliards d’euros de prestations. Premier poste par le montant, la prestation d’accueil du jeune enfant a concerné 2,2 millions de bénéficiaires en métropole pour un total de 12,4 milliards d’euros, les allocations familiales 4,5 millions pour 11,9 milliards d’euros et le revenu de solidarité active (RSA) deux millions pour 9,6 milliards d’euros.


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Alberto Fabio Ambrosio :

«Le soufisme a fait de moi un meilleur chrétien» Italien, prêtre dominicain qui a vécu plusieurs années en France et en Turquie, Alberto Fabio Ambrosio a un profil assez atypique. Chrétien, il est aujourd’hui l’un des plus grands spécialistes du soufisme ottoman. Nous l’avons rencontré à l’occasion de son passage à Paris. SAMI KILIÇ PARIS Polyglotte, Alberto Fabio Ambrosio est capable de travailler à la source, maniant le turc, le persan et l’arabe, à côté de l’anglais, du français et de l’italien. C’est en Terre sainte qu’il découvre le monde arabo-musulman. Un voyage qui bouleverse sa vie du fait du «témoignage très simple des musulmans». «Le monde chrétien ne m’a pas particulièrement parlé parce qu’au Saint Sépulcre, c’est toujours la foire», avoue-t-il. C’est la raison pour laquelle il demande une affectation en Turquie. Dès 1997, il commence à apprendre le turc d’abord à Istanbul puis à Strasbourg, au Département d’études turques où il passe cinq ans. Professeur invité dans plusieurs universités, il publie à tour de bras. Parmi ses livres, Soufisme et christianisme, Soufis à Istanbul, Hier, aujourd’hui (XIIIe-XXIe siècle), Petite mystique du dialogue et dernièrement, La confrérie de la danse sacrée, les derviches tourneurs, chez Albin Michel.

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Vous êtes un homme de religion, un chrétien et vous êtes en même temps spécialiste reconnu du soufisme. La théologie catholique est déjà assez dense, pourquoi un prêtre s’intéresse-t-il à la spiritualité musulmane ? Je ne suis pas un pionnier, en réalité. J’ai des précurseurs comme Serge de Beaurecueil, qui a beaucoup travaillé sur la mystique musulmane. Dans le soufisme, il y a une dimension qui me fait raisonner en tant que chrétien. Mais je ne suis pas pour le syncrétisme, il faut seulement savoir qu’il y a des interdépendances, une solidarité spirituelle. Qu’est-ce que voulez, il y a des enseignements du soufisme qui me conviennent en tant que chrétien. Par exemple, quand j’ai un coup de déprime, il me revient un texte de Rûmî qui me fait revivre dans ma spiritualité chrétienne. Vous devez sans doute faire face à des incompréhensions voire à des critiques aussi bien de votre bord que du côté des musulmans ? Oui mais je suis, avant tout, un chercheur, ma connaissance du soufisme se base sur quelque chose de solide. C’est vrai que l’interlocuteur peut toujours voir en moi plus le domi-

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«Le soufisme, c’est la recherche du parfum de Dieu»

nicain que le chercheur. D’un autre côté, je rencontre toutes sortes de gens dans mes présentations du soufisme et je trouve là un véritable domaine de pastorale. En ce moment, je donne une série de conférences sur le soufisme dans un centre culturel à 200 mètres du Vatican. Une vingtaine de personnes y assistent régulièrement. Il y a seulement un musulman, les autres sont en recherche spirituelle. Mon approche est simple : vous avez une tradition chrétienne, gardez-là mais vous pouvez tirer un maximum du soufisme. N’ayez pas peur, vous pouvez vous ouvrir à ces textes qui sont, au fond, des textes spirituels. Même du côté de l’Eglise catholique, je suis bien perçu. Ils savent

que je suis dominicain, que j’ai une tradition d’étude, ils en ont une perception positive. Le cardinal Gianfranco Ravasi qui dirige le Conseil pontifical de la Culture au Vatican a fait un papier dans un journal italien sur mon livre sur le soufisme. Moi-même je suis parfois étonné car ils ont une intuition que ce que je représente, c’est le domaine de l’avenir et donc ils me laissent complètement faire. Moi, j’écris aussi de temps en temps dans le journal du pape, l’Osservatore Romano. Du côté des musulmans, je n’ai jamais eu de problèmes, je connais et j’ai de très bons rapports avec des soufis en Turquie. Comment définissez-vous le soufisme ? C’est la voie de la réalisation spirituelle pour un musulman, une façon d’intérioriser davantage l’islam par des pratiques et par un chemin. C’est la recherche du parfum de Dieu. Avec un mot chrétien, je dirais que c’est l’incarnation de l’islam, il y a un processus très charnel, c’est bien pourquoi il est très prisé par les Occidentaux qui ont perdu ce côté physique, la sensibilité du sens. Justement, quelle est cette sensibilité que n’aurait pas un musulman «classique» ? Y a-t-il un mode de vie particulier, propre au soufi ? Un soufi du 17e siècle, Ismaïl Ankaravî, a écrit un livre le Manuel d’apprentissage de la vie mevlévie. Il parle du rituel, l’entrée dans la confrérie, le zikr, la retraite, le semâ. Dans une deuxième partie, il fait un commentaire des cinq piliers de l’islam. Enfin, dans sa troisième partie, il fait les 100 étapes spirituelles, de la repentance jusqu’à l’unité avec Dieu. Le soufisme, c’est une renaissance dans l’islam même, on part du rituel mais c’est pour vivre de manière intense ces rites. Le soufisme, ce n’est pas une option. Alors pourquoi certains le considèrent-ils comme une hérésie ? Les extrémistes rejettent certaines parties du soufisme. Ils pensent que c’est une divinisation de l’homme. Or, au contraire, les soufis disent qu’il n’ y a pas d’être autre que Dieu, ce qui signifie la suprématie de Dieu ! Ils n’ont pas compris ça ! Il n’y a que Dieu. Le soufisme, c’est donc la quintessence de l’islam. Les soufis font en plus, pas en moins. Ce qui dérange les radicaux, c’est le fait de voir d’autres faire plus. Le soufisme ne va pas faire plus parce que ce n’est pas suffisant mais faire plus pour faire mieux. On peut dire que le soufisme, c’est les ablutions de l’islam. Si on en revient au cœur du mevlévisme qui s’inspire de Mevlânâ, alias Rûmî, vous écrivez que le semâ, la danse giratoire, c’est «l’école de l’écoute», «le derviche voit l’invisible réalité et parvient à la vision de l’unité divine». Vous l’écrivez en tant que chercheur, comment arrivez-vous à mettre des mots très précis sur une expérience que vous n’avez pas vécue personnellement ? Les textes et les témoignages suffisent. Je travaille sur le soufisme depuis plus de 10 ans. J’ai beaucoup assisté au semâ, je ne peux pas dire que je ne ressens rien. Je finis par avoir un ressenti de ce que vivent les derviches et ce ressenti est proche, à mon avis, de leur réalité. Ce que je ressens ne peut pas être loin de leur ressenti, c’est une expérience humaine. Si vous participez à la messe

Dès 1997, Alberto Fabio Ambrosio, commence à apprendre le turc d’abord à Istanbul puis à Strasbourg, au Département d’études turques.

catholique, nous avons la prétention que cette célébration exprime pour tout le monde ce que nous croyons, c’est universel. C’est au-delà des initiés. Eh bien, la même chose se passe pour les soufis. Je ressens une certaine communion religieuse avec les soufis, c’est une communion humaine. C’est comme la cuisine, on finit par sentir même si on n’a pas goûté. Il y a chez les créatures humaines un fonds commun religieux.

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«On n’a pas besoin d’être musulman pour être mevlévi»

Il semblerait que vous ne soyez pas le seul puisque le soufisme connaît un succès en Occident... Chez les chrétiens, on met l’accent sur l’amour de Dieu. Dans le soufisme, c’est l’amour pour Dieu. C’est ce qui fait le succès du soufisme pour les Occidentaux. En Occident, on a perdu le sens d’une certaine naturalité du religieux, de l’expérience physique et on le retrouve dans le soufisme. Vous écrivez «Rûmî est la propriété de tous et non des seuls mevlévis, on fait de lui un thérapeute du contemporain submergé par les affres de la vie». On se demande s’il ne faut plus être d’abord musulman pour devenir soufi... C’est devenu comme ça, on n’a pas besoin d’être musulman pour être mevlévi. Cela peut gêner les musulmans. Certains pensent que c’est une première étape vers la conversion. La famille de Rûmî, les Celebi, sont critiques mais laissent faire. Ils n’ont aucune emprise sur les groupes qui pullulent. Et vous alors, vous avez peur d’aller au bout de cette rencontre ? Le soufisme a eu plus qu’une influence sur ma foi chrétienne. Travailler sur le soufisme, sur l’islam, m’a permis de m’abstraire de ma façon de catégoriser ma foi. J’ai redécouvert des choses essentielles de ma religion, le soufisme m’a conforté dans ma foi. On se comprend soi-même mieux lorsqu’on a travaillé sur une autre population. Donc j’applique cette règle anthropologique aux religions. J’ai l’impression de travailler ma religion davantage car je suis sorti et c’est une véritable grâce. Le soufisme a fait de moi un meilleur chrétien.

La confrérie de la danse sacrée, les derviches tourneurs, publié en 2014 chez Albin Michel.


06 TURQUIE

13 - 19 JUIN 2014 ZAMAN FRANCE

ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES TURQUES

L’union sacrée contre Erdogan se fissure Alors que l’AKP du Premier ministre Tayyip Erdogan se prépare studieusement à l’élection présidentielle voire à l’après-élection, l’opposition turque en est encore à faire des missions exploratoires à quelques jours de la clôture du dépôt des candidatures. L’idée d’un éventuel front commun devient de plus en plus irréaliste. SAMI KILIÇ PARIS Il ne reste plus que quelques jours pour la clôture du délai de dépôt des déclarations de candidature à l’élection présidentielle et l’opposition turque se cherche toujours un candidat commun.

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QUEL CANDIDAT ? L’idée avait été lancée par Devlet Bahçeli, leader du MHP (droite nationaliste), qui avait fait un appel du pied au CHP, parti de gauche kémaliste. Cette tentative semble avoir du plomb dans l’aile tant les «missions exploratoires» ne cessent de s’allonger. Les syndicats, les associations, les partis politiques, tout cela fait un beau monde à consulter mais rien n’émerge de ces visites. C’est le même discours après chaque rencontre : «Nous avons discuté des attributs du candidat, nous n’avons pas évoqué de nom». Les deux leaders, Bahçeli et Kiliçdaroglu, ont déjà renoncé à se présenter. Le président du MHP a vite étouffé une rumeur qui prétendait qu’il allait se lancer dans la campagne au vu des derniers événements concernant «le processus de paix avec les Kurdes» et ce qu’il appelle la capitulation du gouvernement face au PKK. «J’ai

annoncé aux instances dirigeantes du parti que je n’entendais pas me présenter.», a-t-il rappelé. La seule personne à avoir manifesté son envie d’être le candidat commun de l’opposition, Mansur Yavas, l’ancien candidat CHP à la mairie d’Ankara, n’a pas bonne presse auprès des partisans du MHP. Yavas est, en effet, un transfuge du parti nationaliste. Il souffre d’un manque de crédibilité. Le CHP serait, aux dernières nouvelles, enclin à présenter Riza Türmen, ancien juge turc à la Cour européenne des droits de l’Homme et député CHP d’Izmir. Si sa position sur l’absence d’une définition de la citoyenneté dans la Constitution serait acceptable par les Kurdes, il reste que ses conceptions éculées sur la laïcité ne sont pas de nature à rallier la majorité conservatrice, y compris la frange déçue par Erdogan.

L’ÉLECTORAT-CLÉ Tout l’enjeu est de présenter un candidat acceptable par les Kurdes qui représentent de 10 à 15 millions de personnes et qui constituent l’électorat-clé. Ces derniers seraient réticents à l’égard de Yilmaz Büyükersen, maire CHP d’Eskisehir, apprécié de tous mais incon-

De gauche à droite, Kemal Kiliçdaroglu (CHP) et Devlet Bahçeli (MHP).

nu dans la région du Sud-Est ou de Deniz Baykal, l’ancien leader du CHP, perçu comme trop kémaliste. De son côté, le HDP, nouveau parti pro-kurde, serait disposé à présenter son propre candidat afin de déterminer son poids électoral et négocier pour le second tour. Quoi qu’il en soit, l’électorat kurde soutient soit les partis kurdes soit les partis de centre-droit, en l’espèce l’AKP. Du côté de l’AKP justement, la candidature de Tayyip Erdogan est quasi assurée. Le Premier ministre, qui envisage déjà d’organiser des meetings en Hollande, en France et en Belgique, serait même en train de peaufiner sa succession au sein du parti et du gouvernement. Le nom de l’actuel ministre des Affaires étrangères, Ahmet Davuto-

glu, est de plus en plus évoqué pour occuper le poste de chef du gouvernement alors que Hakan Fidan, le directeur du MIT, les services de renseignement, un fidèle d’entre les fidèles et Yalçin Akdogan, le conseiller spécial de Tayyip Erdogan, devraient hériter d’un maroquin. Reste une option qui est de plus en plus mentionnée au sein de la base. La seule surprise serait de voir une opposition... boycotter le scrutin. Une manoeuvre qui n’a pas encore été évoquée par un responsable politique d’importance mais qui permettrait de faire élire Erdogan avec un score à la soviétique et de discréditer son image. Manœuvre qui s’apparenterait en revanche à un enfantillage indigne de la maturité démocratique turque...

Yakup Saygili, l’ancien chef du département de police de l’unité des délits financiers d’Istanbul.

Un policier porte plainte pour diffamation contre Erdogan -

L’ancien chef du département de police de l’unité des délits financiers d’Istanbul, Yakup Saygili, a porté plainte contre les affirmations du Premier ministre selon lesquelles une inculpation préparée après l’enquête anticorruption du 17 décembre dernier parlait de lui comme du «Premier ministre de l’époque». Saygili a déclaré que le Premier ministre ne disait pas la vérité sur la soi-disant mise en examen, qu’il dit ne pas exister. D’après l’inculpation, un compte-rendu des débats et des rapports de police ont été élaborés concernant un certain nombre de suspects dans les enquêtes anticorruption du 17 et du 25 décembre 2013, mais aucun de ces documents ne parle d’Erdogan comme du «Premier ministre de l’époque».

LE PREMIER MINISTRE «EST TOUJOURS LÀ» Erdogan s’est adressé à ses soutiens AKP dans la province de Yalova au nord-est de la Turquie le 25 mai et a dit que l’ancien Premier ministre Adnan Menderes avait été renversé par un coup d’Etat militaire en 1960 avant d’être jugé sous le titre de «Premier ministre renversé». Pour Erdogan, un complot est aujourd’hui en cours pour lui faire subir le même sort. «Vous ne pouvez pas accuser quelqu’un sauf si

sa culpabilité est prouvée. Savez-vous ce qu’une inculpation dit à propos de moi ? Elle parle de moi comme du Premier ministre "de l’époque". Cela fait réfléchir. Et moi je dis à ceux qui ont élaboré cette inculpation : Tayyip Erdogan, que vous nommez "Premier ministre de l’époque"est toujours là», a-t-il dit à ses soutiens. Selon les sources de police, il n’existe pas d’inculpation envers le Premier ministre et Erdogan se référait probablement au compte-rendu des débats qui mentionne son nom plusieurs fois. Le document concerne plusieurs suspects de l’opération anticorruption du 17 décembre 2013. Saygili, avec environ 40 représentants de la Direction générale de la sécurité, a été suspendu fin mars. Il avait porté plainte plus tôt contre le Premier ministre Erdogan en l’accusant d’«empêcher le déroulement de leur mission» et demandait 50 000 livres turques d’indemnisation. Dans sa plainte, Saygili a déclaré que le Premier ministre avait diffamé des officiers de police qui travaillaient au département de police à l’époque de l’enquête anticorruption. D’après Saygili, le Premier ministre tentait d’utiliser ces affirmations pour empêcher la police de faire son devoir dans l’enquête anticorruption.


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milliards de dollars

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C’est ce que coûte annuellement la cyber-criminalité (327 milliards d’euros) à l’économie mondiale en termes de croissance, d’innovation et de compétitivité, selon un rapport publié lundi par le Center for Strategic and International Studies (CSIS).

Les casernes, point de friction entre le gouvernement turc et le PKK

L’édifice date de l’époque byzantine et a été transformé en mosquée en 1453 avant de devenir un musée en 1934.

Un jeune militant a décroché le drapeau turc qui flottait à la base militaire de Diyarbakir.

Sainte-Sophie ne sera pas une mosquée de sitôt SAMI KILIÇ PARIS Lors de l’inauguration de la mosquée d’Ortaköy, réouverte après trois ans de travaux, le Premier ministre turc, Tayyip Erdogan, a fermé la porte à la transformation du musée de Sainte-Sophie en mosquée. Répondant aux fidèles qui scandaient «Sainte-Sophie», Erdogan a déclaré : «Remplissons d’abord la mosquée bleue [qui se trouve juste en face de Sainte-Sophie, ndlr]. Non pas à l’occasion des prières du tarawih [ndlr : qui s’accomplit lors du Ramadan] ou des fêtes religieuses mais à l’occasion des prières du matin. Après, on verra». Ces derniers temps, les rumeurs couraient sur une annonce imminente de la réouverture du musée de Sainte-Sophie en mosquée. En effet, l’édifice qui date de l’époque byzantine avait été transformé en mosquée en 1453 avant de devenir un musée en 1934 sous Mustafa Kemal Atatürk. Depuis, les revendications d’une frange importante de la population n’ont cessé. D’ailleurs, il y a quelques jours, un mouvement de jeunes, proche du parti de droite religieuse Saadet, avait organisé une prière publique sur le parvis du musée. Un imam saoudien avait dirigé la prière. Le patriarche orthodoxe de Constantinople, Bartholomée, avait appelé en mars dernier les autorités à la retenue, estimant que face à une éventuelle transformation en mosquée, «le monde chrétien se dresser[ait] contre cette possibilité». «Si Sainte-Sophie [est] à nouveau ouverte à la prière, elle doit l’être conformément à son but initial», avait-il ajouté. Les intellectuels turcs sont pour la plupart opposés à cette éventualité. La Fondation de l’Histoire avait même publié un communiqué rappelant que «le musée était devenu un symbole religieux, culturel et politique aussi bien de la Turquie que du Moyen-Orient, de la Méditerranée et de l’Europe».

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L’insistance des autorités turques à construire des casernes dans les régions kurdes et la résistance des habitants de cette zone ont entraîné une déflagration qui a causé la mort de deux personnes et occasionné une tension qui fait craindre le pire. Le décrochage d’un drapeau turc a été la dernière goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Le Premier ministre n’a pas mâché ses mots. SAMI KILIÇ PARIS «Il faut descendre celui qui grimpe et descend le drapeau», «il est tout à fait légitime, licite, légal, juste de ficher en plein front une balle à un misérable impertinent qui grimpe pour descendre le drapeau». Voilà la sentence à laquelle ont abouti respectivement le Premier ministre Tayyip Erdogan et le leader du MHP (droite nationaliste), Devlet Bahçeli. Celui qui devait être «descendu» par tous les moyens, un jeune Kurde, a eu le tort de décrocher le drapeau turc qui flottait à la base militaire de Diyarbakir.

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DEUX KURDES TUÉS À LICE Depuis quelques jours, les échauffourées se multiplient dans le Sud-Est de la Turquie, à majorité kurde. Trois jours auparavant, à Lice (Diyarbakir), deux Kurdes ont été tués lors d’un affrontement avec les militaires. Ils protestaient contre l’ouverture d’une caserne dans la ville. Lors de l’enterrement de ces deux jeunes, des heurts ont éclaté et c’est à cette occasion qu’un manifestant a réussi à se glisser dans la zone militaire des forces aériennes et a retiré le drapeau turc. Un geste qui a provoqué une fureur dans le pays. Tout le monde avait en mémoire l’agissement du grec Solomos Solomu qui avait été tué en 1996 par des soldats turcs pour avoir voulu retirer le drapeau dans la partie turque de Chypre. C’était dire la sensibilité des Turcs sur le sujet. En l’espèce, le commandant a fait tirer un coup de semonce mais a refusé de viser l’adolescent. L’état-major a dû publier une déclaration signifiant que les militaires avaient choisi de garder leur sang froid pour ne pas tomber dans le provocation. «Ce type d’actions vise à entraîner des pertes civiles afin de préparer le terrain à des manifestations de masse», a-t-il indiqué, rappelant que l’armée avait un «seuil de tolérance» à

ne pas dépasser. Seuil de tolérance qui a été rapidement atteint du côté de Tayyip Erdogan. «Le fait qu’il soit un enfant ne nous concerne pas. On ne peut pas rester silencieux. Il y aura évidemment des représailles. Cet enfant et les militaires qui ont failli devront rendre des comptes», a-t-il annoncé lors d’une conférence de presse avec le président iranien Rohani. Le lendemain, il a dénoncé la passivité des forces de l’ordre qui n’ont pas pu lui barrer l’accès à la base militaire. «Tu dois le descendre, tu dois faire ce que ta mission te demande de faire, ce n’est pas à moi de venir d’Ankara pour intervenir !» s’est-il emporté.

LE COMMUNIQUÉ SURPRENANT DU PKK Abdullah Öcalan, le leader du PKK emprisonné dans son île-prison d’Imrali, a dû intervenir pour calmer les esprits et demander la poursuite de «l’état de non-combativité» en qualifiant le geste de «provocation». Mais cette initiative a été éclipsée par un communiqué du PKK qui a tout bonnement abasourdi les observateurs. «Le fait qu’une délégation du HDP [parti pro-kurde] se soit rendue à Imrali pour consulter Öcalan est certes important mais le lieu pour prévenir les massacres comme celui de Lice n’est pas Imrali ni le Chef Abdullah Öcalan» a déclaré le Comité exécutif. La co-présidente du HDP, Sebahat Tuncel, a préféré ménager la chèvre et le chou. «Nous n’approuvons pas ce genre d’action. Mais nous n’approuvons pas non plus la campagne de lynchage qui s’en est ensuivie», a-telle dit. En plein processus de paix, la démarche d’établir des casernes peut sembler curieuse, elle accroît la défiance des Kurdes. Partiellement faux, répond Gülay Göktürk, chroniqueuse influente du journal Bugün. «Lorsque vous gardez les armes en mains, lorsque vous enlevez des enfants pour grossir vos rangs,

de quel droit pouvez-vous dénoncer la construction de casernes en parlant de manque de confiance à l’encontre du gouvernement ? Et à vous, qui va vous faire confiance ?» a-t-elle lancé avant de déclarer : «Qui dit Etat, dit forces de l’ordre et casernes. Ce qu’il faut faire, ce n’est pas d’enlever ces casernes, c’est de les contrôler de manière conforme au droit». Autant dire un double défi qui concerne aussi bien les autorités que les activistes kurdes. Le ministre de la défense a d’ores et déjà promis de continuer la construction de casernes.


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Bayram Balci :

La realpolitik turque en Asie centrale A l’occasion du quatrième Sommet des chefs d’Etat du Conseil de coopération des pays turcophones à Bodrum en Turquie, nous avons interrogé Bayram Balci, chercheur au CERI (Centre d’études et de recherches internationales de Sciences Po). Ancien directeur de l’Institut français d’études sur l’Asie centrale, Balci travaille sur la politique extérieure de la Turquie au Moyen-Orient et en Asie centrale. SAMI KILIÇ PARIS Le Conseil de coopération des pays turcophones s’est réuni récemment en Turquie. Quel est l’état des relations entre les pays dans le monde turcique ? Tous les pays n’ont pas la même vision de ce Conseil et chaque réunion révèle la fragilité de ce Conseil dont les difficultés initiales n’ont jamais été surmontées. Le pays qui boude le plus cette organisation est l’Ouzbékistan qui depuis plusieurs années ne participe sous aucune forme à ces rencontres. Les raisons de ces réserves ouzbèkes sont multiples mais principalement liées aux très mauvaises relations entre la Turquie et l’Ouzbékistan depuis plusieurs années. L’autre pays très tiède visà-vis de ce club turcique est le Turkménistan, qui a inscrit dans sa Constitution le principe de neutralité, qui a été reconnu par les Nations Unies. A ce titre, Achkhabad adhère peu à ce genre de structures, pour rester le plus fidèle possible à son principe de neutralité. Les deux autres pays d’Asie centrale, le Kazakhstan et le Kirghizstan, qui sont aussi les plus marqués par la culture russe, ont toujours participé à ces rencontres avec un certain enthousiasme.

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Le quatrième Sommet des chefs d’Etat du Conseil de coopération des pays turcophones a eu lieu les 4-5 juin à Bodrum.

Leur objectif est justement, sans doute, d’utiliser cette structure turcique comme un outil d’équilibre avec le tropisme russe qui est toujours fort même vingt ans après la fin de l’URSS. Enfin, reste l’Azerbaïdjan, qui, le plus proche de la Turquie pour une multitude de raisons, géographiques, linguistiques, politiques et idéologiques, forme avec la Turquie le moteur de ce club turcophone dont les objectifs sont, je le répète, symboliques avant tout. La Turquie a-t-elle vocation à se comporter comme un «grand frère» ? La politique péremptoire de la Turquie au moment de l’émergence des Républiques turcophones sur la scène internationale avait donné ce sentiment que la Turquie se prenait pour un nouveau «grand frère», qui remplacerait l’ancien, le grand frère russe. Avec le recul, on s’aperçoit que la Turquie n’avait pas été la seule responsable de ce sentiment car en Asie centrale même, l’incertitude face à la nouvelle situation, avaient encouragé ce discours. Par ailleurs, les Occidentaux, persuadés que ces pays pouvaient être tentés de se rapprocher de pays peu amicaux avec l’Occident, l’Iran ou l’Arabie saoudite, ont fortement poussé la Turquie et les pays d’Asie centrale à développer un modèle turc de transition dans lequel la Turquie était de fait le grand frère. Mais ce caractère central dans la politique extérieure turque, l’Asie centrale ne l’a pas gardé longtemps. Assez vite la Turquie en est venue à une politique plus réaliste, et moins ambitieuse. Par ailleurs, l’arrivée de l’AKP au pouvoir a non seulement poursuivi cette approche réaliste vis-à-vis des pays tur-

cophones, mais elle a même été le point de ne s’est pas réalisé pour une multitude de départ d’une certaine négligence de l’Asie raisons, notamment géopolitiques. A la fin centrale au profit du Moyen Orient et du de l’URSS, les «policy makers» et linguistes Caucase, qui, dans le cadre de la politique de turcs ont essayé de ranimer ce débat et de «zéro problème avec nos voisins» initiée par le rendre concret. Mais les efforts n’ont rien Ahmet Davutoglu, sont devenus plus impor- donné et ne pouvaient rien donner car entre tants pour la Turquie. Ce relatif désintérêt le 19e siècle et la fin de l’URSS, en Asie cenpour l’Asie centrale s’est poursuivi durant trale, les langues turciques se sont déveloptoute la période où la Turquie était devenue pées et à l’heure actuelle l’ouzbek, le kazakh, le turkmène, le kirghize, le turc et une sorte de nouveau modèle l’azéri – bien qu’appartenant à la pour le monde arabe, notamfamille turcique – sont des langues ment entre 2005 et les predifférentes. Mais surtout, chaque miers temps des printemps arabes où certains partis idéologiquement proches de «Les objectifs de ce club turcophone l’AKP (Ennahda en Tunisie, Frère Musulmans en Egypte) sont symboliques avant tout» sont arrivés au pouvoir. Mais depuis que la Turquie s’enlise dans le conflit syrien, des voix se lèvent dans gouvernement, et chaque peuple même ce pays pour qu’elle recadre sa politique vers je dirais, cultive cette spécificité. Ainsi, les d’autres horizons, mais curieusement vers alphabets latins choisis par l’Ouzbékistan, d’autres régions que l’Asie centrale. En effet, l’Azerbaïdjan et le Turkménistan diffèrent on parle de plus en plus de la Turquie comme entre eux, au même titre qu’ils présentent candidate à l’Organisation de Coopération de des différences importantes avec l’alphabet Shanghai, qui dépasse largement l’Asie cen- de Turquie. Pour dire les choses plus simplement, le turc commun qui aurait dû être trale. L’article 17 du traité fondateur du Conseil stipule que créé pour faciliter l’émergence d’un même les langues de travail sont les langues nationales et monde turcophone ne peut voir le jour car l’anglais. Les langues turques sont-elles si différentes la volonté politique indispensable pour un entre elles ? Lorsque les présidents se rencontrent, se tel projet fait défaut. Dans ces conditionscomprennent-ils sans passer par la traduction ? là, la langue de communication entre les Au 19e siècle, les intellectuels turco-tatars chefs d’Etats de ces pays est l’anglais, voire avaient cherché à doter le monde turco- le russe car tous les leaders, à l’exception phone d’une langue commune, une sorte de du président turc, sont d’excellents russolingua franca qui devait permettre à tous les phones. Rien que cette particularité souligne peuples turciques, depuis Istanbul jusqu’à les difficultés insurmontables du Conseil des Kachgar de pouvoir se comprendre. Ce rêve Etats turcophones.

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Bayram Balci, chercheur au CERI.

Les associations des dershane font appel à la Cour constitutionnelle -

L’AKP a décidé en novembre dernier de fermer les instituts de soutien scolaire privés.

La Cour constitutionnelle va examiner la loi qui prévoit de fermer les instituts de soutien scolaire privé chargés de préparer les jeunes élèves aux examens d’entrée au lycée et à l’université. L’Union des écoles préparatoires privées (ÖZDEBIR), l’Association Güven des propriétaires des écoles préparatoires (GÜVENDER) et l’Association des instituts éducatifs privés (TÖDER) ont en effet écrit à la Cour constitutionnelle, lui demandant d’entendre le témoignage de professionnels sur les possibles conséquences de la fermeture des instituts de soutien scolaire privés, explique Faruk Köprülü, président d’ÖZDEBIR lors d’une conférence de presse à Ankara. Köprülü a ajou-

té que les associations avaient demandé à leurs membres également d’écrire à la juridiction suprême. L’AKP a décidé en novembre dernier de fermer les instituts de soutien scolaire privés, entraînant un débat d’ampleur en Turquie. Ces écoles, aux frais d’inscription abordables, sont vues surtout par les familles à revenus moyens ou faibles comme un moyen de mettre sur un pied d’égalité les opportunités éducatives. Le projet de loi de l’AKP a été soumis au vote et a été adopté au Parlement le 7 mars avant d’être promulgué par le président Abdullah Gül le 12 mars. Les instituts de soutien scolaire privés pourront continuer leur activité jusqu’au 1er septembre 2015. Köprülü a

déclaré que les représentants des instituts privés n’étaient pas opposés aux réglementations mais que le projet du gouvernement de transformer les instituts de soutien scolaire en écoles privées affecterait l’éducation. Il a dit que même si la loi semblait encourager les instituts de soutien scolaire à se transformer en écoles privées, elle facilitait en fait le transfert des élèves vers des écoles publiques. Köprülü explique aussi que les instituts de soutien scolaire représentent le principal moyen de préparer les étudiants des régions de l’est et du sud-est de la Turquie aux examens et que la suppression des instituts pourrait entraîner les jeunes dans les filets des organisations terroristes.


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La visite «historique» de Rohani en Turquie -

Le président turc Abdullah Gül a déclaré que la visite très attendue du président iranien Hassan Rohani, la première de la part d’un président iranien en Turquie depuis 1996, marquait une étape importante dans les relations bilatérales des deux pays. Lors d’une conférence de presse avec son homologue iranien, Gül a déclaré que la visite de Rohani relancerait les relations entre les deux pays dans de nombreux domaines. Les deux leaders ont exprimé leur volonté d’améliorer leurs relations. «Rohani est le premier président iranien à être venu en visite officielle en Turquie dans les 18 dernières années. C’est pour cela que la visite est historique», a affirmé Gül, pour qui l’Iran est un «ami de longue date et précieux».

«LES DÉCLARATIONS FAITES CETTE FOIS PORTERONT LEURS FRUITS» Le président iranien, accompagné d’une délégation qui comprenait le viceprésident, sept ministres et plusieurs hommes d’affaires, a rencontré Gül au palais Çankaya, où il a été reçu pour une cérémonie officielle. Lors de leur rencontre, les deux dirigeants ont échangé leurs points de vue concernant plusieurs sujets régionaux et bilatéraux, de la crise syrienne au commerce bilatéral en passant par la question nucléaire. «Par le passé, nous avons tous deux rencontré des difficultés quant à la mise en application de déclarations faites des deux côtés. Mais les déclarations qui ont été faites cette fois porteront leurs fruits», a noté Gül. Le président turc a déclaré que les délégations s’étaient mises d’accord sur plusieurs sujets culturels et économiques. LA QUESTION NUCLÉAIRE Gül a déclaré qu’aucun pays ne devait posséder d’arme nucléaire au MoyenOrient, avant d’ajouter que la Turquie soutenait le droit de chaque pays d’utiliser pacifiquement l’énergie nucléaire. «Nous voulons d’un Moyen-Orient sans arme nucléaire», a dit Gül. De son côté, le président iranien a dit que son pays était sur la même longueur d’onde que la Turquie sur la question de l’énergie nucléaire et a insisté sur l’objectif commun d’augmenter le commerce bilatéral de 15 milliards à 30 milliards de dollars d’ici à 2015. «Chacun reconnaît l’importance géopolitique de la Turquie et de l’Iran. Quand ces deux pays marcheront ensemble, des liens entre le golfe d’Oman, la Mer Noire et la Méditerranée seront possibles. C’est pourquoi les relations

Réfugiés syriens en Turquie : Kerry promet 15 millions de dollars

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Le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, a annoncé plus de 290 millions de dollars d’aide aux agences des Nations unies et aux organisations non gouvernementales qui s’occupent des quelque 3 millions de réfugiés syriens au Liban, en Jordanie, en Turquie, en Irak et en Egypte. 51 millions de dollars de fonds iront au Liban, qui abrite le plus grand nombre de réfugiés. Contrairement à d’autres voisins de la Syrie, le Liban ne possède pas de camps de réfugiés officiels, laissant ainsi de nombreuses familles chercher refuge chez les communautés hôtes. Plus de 35 millions de dollars de fonds iront aux réfugiés en Jordanie, 15 millions en Turquie comme en Irak, tandis que 4,5 millions de dollars iront à l’Egypte.

entre ces deux pays sont non seulement importantes pour la Turquie et l’Iran mais aussi pour le développement de toute la région», a déclaré Rohani.

LA LUTTE CONTRE LE TERRORISME La Turquie dépend des importations pour presque la totalité de son gaz naturel et souhaite augmenter les importations de pétrole et de gaz depuis Téhéran, anticipant la levée des sanctions contre le

secteur énergétique de l’Iran. Malgré les désaccords sur la crise syrienne, les deux pays ont maintenu d’importants rapports commerciaux. Rohani a dit que l’Iran ferait de la lutte contre l’extrémisme, le terrorisme et les conflits religieux son objectif premier. Gül a déclaré que la rencontre avec son homologue avait aussi porté sur les façons d’empêcher les activités terroristes, conséquences de La visite de Rohani était la première de la part d’un président iranien depuis 1996. l’instabilité dans la région.


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Moulay Hicham :

«L’intellectuel arabe est en crise, parce que sa forteresse est assiégée»

Le Prince Moulay Hicham el Alaoui est né en 1964. Il a publié récemment le Journal d’un prince banni.

Dans son ouvrage Journal d’un Prince banni, le Prince Moulay Hicham el Alaoui, membre de la famille royale marocaine, raconte sa petite histoire dans la grande Histoire. A l’occasion du séminaire organisé par sa fondation sur les intellectuels et les transformations historiques dans le monde arabe, qui s’est tenu en mai à Tunis, nous sommes allés à la rencontre de cette personnalité atypique, chercheur à l’université de Stanford en Californie et entrepreneur en énergies renouvelables. FARIDA BELKACEM PARIS Moulay Hicham, vous avez publié récemment Journal d’un prince banni... Oui, c’est une autobiographie doublée d’une analyse sociologique, anthropologique et politique sur le Maroc contemporain. C’est un récit porté par ma vie, mon expérience et dans lequel j’exprime aussi mon analyse et ma vision politique. Dans cet ouvrage, je constate que la monarchie marocaine reste un système patrimonial, essentiellement représenté par le makhzen (l’Etat marocain) et que pour relever le défi du développement économique et de l’avenir, le makhzen doit être mis à mort pour que le pays puisse sortir de l’ornière et que la monarchie garantisse sa continuité. C’est la

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«Les printemps arabes ont déconnecté les questions locales des grands enjeux panarabes»

l’indépendance, elle a aidé à perpétuer ce système. Les États-Unis ont aussi joué un rôle avec leur appui pendant la guerre froide et ensuite au moment de ce que les néo-conservateurs ont appelé la «guerre totale contre le terrorisme». Le Maroc a ainsi bénéficié à des moments clé d’une aide quasiment inconditionnelle de la France et des États-Unis pour des raisons différentes.

mun, à se mobiliser et à organiser des stratégies qui peuvent aboutir à cette organisation politique. Cela veut dire aussi construire des coalitions larges et pas seulement de jeunes, et répandre le mouvement à d’autres pans de la société. Le 2e problème, c’est que les pays sont vite tombés sur la faille confessionnelle sectaire, source de clivages et de polarisations très problématiques.

Où en est le Maroc de sa lutte contre le terrorisme ? C’est une séquence historique du passé aujourd’hui. Le Maroc n’a jamais vraiment eu un problème de terrorisme. Il y a eu, un moment donné, le 16 mai 2003, des réseaux qui ont eu un champ d’action au Maroc, mais qui se sont constitués en dehors du pays. Mais il n’a jamais été affecté de manière plus directe comme le Yémen, le Pakistan ou l’Arabie saoudite, ce n’est pas du tout la même chose.

Cette dynamique concerne moins le Maghreb que le Machrek ...

conclusion du livre. J’explique à travers ça comment le makhzen, ce système de patrimonialisme fonctionne au Maroc, essentiellement sur un mode d’extraction économique et de cooptation politique. Le tout cimenté par un ensemble cohérent, dans lequel la légitimation religieuse joue un grand rôle. Et où l’aide clé de certains pays étrangers joue aussi un grand rôle à cause de séquences historiques bien précises.

Mais les facteurs de radicalisation de la jeunesse marocaine demeurent, la pauvreté, les disparités économiques... Comment sont-ils pris en main par le pouvoir? L’approche du pouvoir marocain, c’est la croissance économique... Pour moi, le problème est celui du modèle de développement. Au Maroc, derrière une façade de modernité, on garde un système qui reste patrimonial, fondé sur la régulation, la rente, les récompenses et l’exclusion de certains groupes sociaux de l’économie. Mais on ne peut pas avoir un développement économique durable performant de cette manière.

De quels pays parlez-vous ? La relation avec la France a joué un rôle dans la réinvention du makhzen pendant le protectorat et comment, après

Où en est le printemps arabe aujourd’hui ? Le printemps arabe s’est retrouvé confronté à la difficulté de ses acteurs à définir un horizon politique com-

Oui. Et cela a renvoyé à une dimension géopolitique. Le printemps arabe est devenu un enjeu pour des acteurs qui ne sont pas seulement dans la région, mais aussi en dehors. Nous sommes dans une phase où les choses ont implosé, exception faite de la Tunisie, mais ça ne veut pas dire que les dynamiques ne sont pas en place et ne travaillent pas. Le sous-sol tectonique travaille toujours et nous verrons revenir, tôt ou tard, la même problématique. Certains acteurs sociaux ont été défaits et vaincus. Il va leur falloir un moment pour absorber cette défaite et dépasser cette défaite. En Égypte, ils ont été laminés. Au Maroc, les acteurs n’ont pas été vaincus de la même manière, ils ont été appréhendés et neutralisés. Il leur faut le temps de dépasser cela pour s’organiser autrement. Mais ca reviendra et ça reviendra plus fort encore. D’autant plus que les acteurs formels ne cessent de se discréditer auprès de la population. Quelles sont vos conclusions à l’issue du séminaire organisé par votre fondation sur les intellectuels dans le monde arabe ? L’intellectuel de manière générale dans le monde est en crise. L’envi-

ronnement dans lequel il évolue est en crise. L’intellectuel s’adresse à la classe politique, à l’État, avec un discours descriptif mais aussi moral, parce qu’il interpelle la conscience. L’intellectuel arabe en particulier est en crise, parce que, jusqu’ici, il traitait de problèmes affectant l’ensemble du monde arabe : la décolonisation, l’arabité, l’islamisme. Mais les printemps arabes sont venus déconnecter les questions locales des grands enjeux panarabes. Il est en crise aussi, parce que sa forteresse est assiégée. Les revues, les universités, les centres à partir desquels il opérait sont en perte d’autonomie et de statut. Il ne trouve plus d’endroit d’où il puisse rayonner et projeter sa pensée. Il est assujetti à l’État, qui, lui, est en demande de connaissances bien précises et de technocrates. Enfin, l’intellectuel arabe est en crise parce qu’on entre dans l’ère de la cybersphère », de la cybermilitance. Une ère où il n’y a pas une demande de pensée qui s’inscrive dans la durée mais où l’on répond à l’urgence, c’est-à-dire l’information consommable au temps T. Aujourd’hui, l’articulation de la pensée et de l’action se déploie différemment. Les mouvements de jeunes rejettent le politique, et ce faisant la hiérarchie et la personnalisation du pouvoir. L’intellectuel classique a alors du mal à trouver sa place dans un mouvement qui est dans l’horizontalité, la fluidité et la rotation constante. Vous percevez-vous comme un intellectuel ? Je réalise que ce que je fais est aussi de la politique mais j’ai toujours eu la conviction que, sans pensée, on ne pouvait pas imprégner le changement.


11 INTERNATIONAL

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La réunification de Chypre, un projet encore lointain ? -

Le président de la République turque de Chypre nord, Dervis Eroglu, a déclaré que sa dernière entrevue avec le leader grec chypriote, Nicos Anastasiades, lundi, avait eu lieu dans une atmosphère tendue. Il a ajouté qu’à cause du manque de volonté de la Chypre grecque vis-à-vis d’une réconciliation entre les deux parties de l’île, il était trop tôt pour espérer une réunification de Chypre. Pour Eroglu, la partie grecque de Chypre n’est pas pressée de trouver une solution. Il a spécifié qu’Anastasiades avait apporté des revendications inacceptables sur la table. Anastasiades a affirmé pour sa part que les Chypriotes turcs et grecs espéraient une réconciliation, mais qu’ils ne savaient pas quels problèmes pourraient survenir, les deux parties ne s’étant toujours pas mises d’accord sur une déclaration jointe. «Il n’y a aucune différence entre l’ancien leader [Dimitris] Christofias et Anastasiades», a déclaré Eroglu, avant d’ajouter que la partie grecque de Chypre voulait davantage que ce qui avait été concordé avec le plan Annan de 2004.

LES CHYPRIOTES-GRECS EN PLEINE CRISE ÉCONOMIQUE Eroglu a également commenté la visite du vice-président des EtatsUnis, Joe Biden, qui a eu lieu fin

Des Turcs retenus à Mossoul entre les mains de l’EIIL

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Le Premier ministre Nouri al Maliki a demandé mardi 10 juin au parlement de décréter l’état d’urgence en Irak après la prise de la majeure partie de Mossoul, deuxième ville du pays, par les insurgés sunnites de l’Etat islamique en Irak et au Levant. Les rebelles de l’EIIL, groupe dissident d’Al Qaïda, et leurs alliés ont attaqué une base militaire et libéré plusieurs centaines de prisonniers mardi lors d’une spectaculaire opération. Mossoul et plusieurs autres villes du nord de l’Irak sont le théâtre de violents affrontements entre les rebelles sunnites et les forces du gouvernement dirigé par le chiite Al Maliki.

DES TURCS PRIS EN OTAGE Les autorités turques ont ouvert une enquête sur l’enlèvement de 28 chauffeurs de poids-lourds qui convoyaient du carburant du port d’Iskenderun vers une centrale électrique de Mossoul. Les médias turcs rapportent que les chauffeurs ont été enlevés par des insurgés de l’EIIL mais pour l’instant le gouvernement d’Ankara cherche à obtenir la confirmation de cette information par les voies consulaires. De plus, des militants ont saisi le consulat turc de Mossoul ce mercredi 11 juin. Deux sources du gouvernement turc ont dit à Reuters que tout était mis en œuvre pour assurer la sécurité du personnel diplomatique.

mai, avec qui les deux présidents des deux parties de Chypre s’étaient accordés sur quatre questions. Eroglu a rappelé la crise économique de la partie grecque de Chypre en tant que facteur important quant à la réunification de l’île. Il a également rappelé les projets de la Chypre grecque vis-à-vis du gaz naturel. «La Chypre grecque prévoit de liquéfier le gaz et de le vendre sur le marché mondial avec l’aide d’Israël. La construction d’une usine de liquéfaction coûte 10 milliards de dollars... Les Turcs ont aussi des droits sur le gaz. Anastasiades est d’accord avec cela», a déclaré Eroglu.

Check-point de Ledra à Nicosie.


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L’histoire cachée de Beyoglu Le district de Beyoglu à Istanbul a abrité de nombreux édifices historiques pendant des décennies. Mais, bien souvent, trop pris dans notre quotidien, nous n’apprécions pas la beauté architecturale de ces bâtiments. GÜLCAN BAGIRKAN ISTANBUL Si vous passez par le district de Yeditepe, vous mettrez certainement un pied dans le district de Beyoglu, où se trouvent entre autres la rue Istiklal, la place Taksim et la tour de Galata. Dans ce district, se côtoient divertissement, culture et art. Chaque rue a sa propre histoire. Beyoglu reste un district de renom, malgré le passage du temps, avec ses théâtres, cinémas, restaurants, hôtels, vieilles librairies, centres commerciaux... En revanche, le passant remarquera peu ses habitations anciennes, à l’architecture unique et aux décorations atypiques. Certaines sont encore habitées mais la plupart sont aujourd’hui abandonnées. Impossible de ne pas citer les propos de l’historien de l’art, Süleyman Faruk Göncüoglu, à propos de ces habitations : Istanbul a connu d’importants changements en matière d’architecture, particulièrement ses immeubles résidentiels du XIXe siècle. L’architecture des bâtiments a été radicalement affectée par la présence de plus en plus importante d’Occidentaux à Istanbul après la fin de la guerre de Crimée en 1856. Les nouveaux arrivants non musulmans préféraient en majorité des bâtiments plus grands aux motifs triangulaires et gothiques. Ainsi, des images ont été placées devant les fenêtres des habitations pour éloigner les mauvais esprits. Sur les bâtiments de Beyoglu, on retrouve l’idée issue de la Grèce antique qu’un bâtiment devait vaincre l’homme. C’est l’une des raisons pour lesquelles la devanture des bâtiments du district de Beyoglu est haute en couleurs. De plus, les balcons sont un point d’interaction entre les différents bâtiments et ajoutent à leur éclat.

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LES TROIS CÉLÈBRES PASSAGES RAGIP PASHA Ragip Pasha, l’un des favoris du sultan Abdülhamid II, a fait fortune après avoir nommé vizir. Il a construit trois passages à Beyoglu, qu’il a nommé comme les trois continents où l’Empire ottoman avait établi son règne : Anatolie, Rumeli (la partie européenne de la Turquie) et Afrique. Le passage Rumeli a été construit en 1890, le passage anatolien a été bâti dans le style néo-classique et le passage africain, construit en 1906, était le premier à accueillir des studios en Turquie. LES APPARTEMENTS DOGAN Les appartements Dogan ont été construits en 1892. Ses premiers propriétaires renommés étaient les Helbig de Belgique. L’architecte de ce bâtiment baroque est inconnu. Ce dernier abrite 49 appartements, séparés les uns des autres grâce à leur plan en forme de U. Le bâtiment est caractérisé par des fenêtres à guillotine en deux parties. Kazim Taskent, qui a acheté le bâtiment en 1942, a nommé les appartements comme son fils, Dogan. De nombreux réalisateurs de film sont venus tourner dans ces appartements. LES APPARTEMENTS MISIR Les appartements Misir ont été construits par le gouverneur égyptien Abbas Halim Pasha en 1870. L’Arménien Hovsep Aznavourian en est l’architecte. Halim Pasha y logeait pendant les mois d’hiver. Le bâtiment, qui donne sur la rue Istiklal, attire l’at-

tention avec ses superbes balcons, ses statues sur la devanture et ses grandes fenêtres aux étages supérieurs. Jouxtant l’église catholique Saint Antoine, la bâtisse a fini par être divisée en plusieurs appartements. Ces derniers ont été loués comme résidences et bureaux. De nombreuses célébrités y sont venues, dont le poète turc Mehmet Akif Ersoy.

NARMANLI HAN Commandé par les Russes pour servir d’ambassade en 1831, Narmanli Han a été construit par Giuseppe Fossatti, architecte qui a également restauré Sainte-Sophie. L’architecture de Narmanli diffère des autres bâtiments de la rue Istiklal. Avant la construction du Consulat russe, Narmanli Han servait d’ambassade et de prison. En 1933, Narmanli Han a été vendu aux frères Avni et Sitki Narmanli, qui l’ont alors loué à des artistes. Ont fait partie des locataires du bâtiment de fameux poètes et écrivains comme Ahmet Hamdi Tanpinar, Bedri Rahmi Eyüpoglu et Aliye Berger.

viennoise. Ouverts en 1901, les étages inférieurs du bâtiment servaient de maison de mode tandis que les parties supérieures ont été conçues pour être louées. Botter, qui a eu une certaine influence sur la mode ottomane pendant trois décennies, a déménagé à Paris après la chute d’Abdülhamid II.

BOTTER HAN Si vous croisez un bâtiment orné de curieux motifs floraux en descendant la rue Istiklal, il s’agit de Botter Han, qui a été la toute première maison de mode de Turquie. Le bâtiment a été commandé par Jean Botter, le couturier du sultan Abdülhamid II et construit par le célèbre architecte Raimondo Tommaso D’Aronco qui a très généreusement utilisé des motifs de tulipes et de roses pour l’extérieur. Faisant partie de l’un des premiers exemples d’art nouveau à Istanbul, Botter Han a été orné d’un travail semblable au style de la Sécession

LE PASSAGE ALEP Le Passage Alep qui abrite théâtres, salles de cinéma et boutiques, a été construit par la famille Hacar originaire d’Alep, en 1885. Le Passage Alep est également connu sous le nom de Passage Beyoglu, qui a pris son nom du cinéma Beyoglu situé au niveau inférieur. Süreyya Ilmen Pasha a acheté le bâtiment en 1920. Le cirque Pera, qui se trouvait près du bâtiment, a été détruit dans un incendie. L’architecte grec Campanaki a construit un théâtre attenant : le théâtre Varyete. Le Passage Alep a été démoli, seule sa devanture est intacte aujourd’hui.

Narmanli Han.

LE PALAIS HIDIVYAL Hidiv, qui signifie littéralement «grand vizir» en arabe, était le titre officiel des gouverneurs ottomans nommés en Egypte. Le palais Hidivyal appartenait à l’une des familles de ces gouverneurs. Le bâtiment, construit en 1841, a longtemps été utilisé comme un hôtel. Le palais, premier hôtel à arborer Les appartements Misir. des motifs et des tons européens en Turquie, a été transformé en passage pour les besoins du commerce, en 1950. LE PASSAGE ATLAS Situé à l’opposé du passage Alep, le passage Atlas abrite le fameux cinéma Atlas. Le bâtiment appartenait au banquier arménien, Agop Köçeyan. Il a d’abord été construit comme manoir familial. Le rez-de-chaussée du bâtiment était utilisé comme étable pour les chevaux. Il est fait en pierre et en fonte et a subi de nombreuses transLe passage Atlas. formations avec les années.


13 CULTURE

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AGENDA CULTUREL

CINÉMA

L’art du conte en Islam

Le Maître (al-Moudarres)

Islam des mondes

Peintre, écrivain, passionné de musique, Fateh al-Moudarres (1922-1999) est le plus grand peintre syrien et le pionnier du mouvement. Filmé dans son atelier, le peintre se livre à un entretien d’où émergent l’intensité du personnage et de sa peinture. Un documentaire de Omar Amiralay, Mohamad Malas et Oussama Mohammed (Syrie, 1995, 50 mn). Le 13 juin à 22h00 L’Accatone 20, rue Cujas 75006 Paris

CONCERT

Horace Vernet, The Arab Taleteller, Italy, 1833.

Nihavend Hicaz

Un concert de l’Association musicale franco-turque de Paris (Paris Türk Sanat Müzigi Korosu), sous la direction de Selin Tenik.

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LA FIGURE DU QÂSS D’abord, il y a le qâss, qui apparaît dès l’époque du calife Ali Ibn Abi Talib (VIIe siècle). Sa fonction évoluera au fil des siècles, depuis la prédication religieuse au sein des mosquées jusqu’au récit d’aventures extraordinaires dans les foires. Par opposition à l’austérité des

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«Les talents d’artistes du qâss permettaient de rendre accessibles nombre d’enseignements islamiques» prêches des imams, les talents d’artistes du qâss permettaient de rendre accessibles à une masse largement analphabète nombre d’enseignements islamiques. Souvent sous la forme

DES RÉCITS D’EXPLOITS SEMI-LÉGENDAIRES L’évolution viendra des aires turque et iranienne. Elle est marquée par l’apparition à l’époque ottomane d’un nouvel appellatif, meddah («panégyriste», en arabe), qui désigne un conteur urbain. Le mot équivaut aux expressions persanes kissa-khwân et shehnâme-khwân se référant respectivement aux domaines sacré et profane. Dans un premier temps, les meddahs turcs se sont inspirés des épisodes du Shâh-nâma, le grand poème épique qui retrace l’histoire de l’Iran, mais aussi des exploits semi-légendaires de héros de l’islam, tels que Hamza, Ali, Abu Muslim ou Battal, ou ceux des conquérants turcs de l’Anatolie, – Danishmend Ghazi, notamment. A partir

du XVIIe siècle apparaissent, aux côtés de cette veine épique, des récits plus réalistes, inspirés de la tradition populaire, d’ouvrages tels que les Mille et une nuits ou encore de scènes de la vie quotidienne.

L’ART DU MEDDAH A cette différence de contenu correspond également une différence de forme : le conteur devient davantage comédien, remplaçant la déclamation et le style indirect par les mimes, les dialogues et la multiplicité des personnages, rendue par une palette d’accents et de timbres de voix. Au XVIIIe siècle, le terme meddah ne désigne plus que cette dernière forme, qui a perduré telle quelle jusqu’au milieu du XIXe siècle à Istanbul, avant de se folkloriser, à mesure que se développaient les médias de masse. Assis sur une estrade, dans un lieu public (souvent, un café), le meddah a une canne avec laquelle il fait, au besoin, observer le silence. Sur son épaule, un mouchoir avec lequel il va pouvoir moduler sa voix et simuler ainsi une pléiade de personnages. Dans ses formules de début et de fin, de manière très moderne, il s’excuse par avance de toute ressemblance avec des personnes présentes dans l’auditoire, mais aussi de devoir aborder des sujets susceptibles de heurter. Depuis 2008, le meddahlik ou art du meddah est inscrit sur liste Unesco du patrimoine culturel immatériel de l’humanité.

& à voir...

Le conflit syrien décortiqué La réalité est souvent complexe. Celle de la tragédie syrienne l’est spécialement. Parce que les acteurs sont multiples et leurs desseins pas toujours clairs, mais aussi parce que la guerre civile qui fait rage depuis trois ans fait l’objet de toutes sortes de désinformations. Dans cet ouvrage collectif, 28 experts se proposent d’expliquer de manière accessible les tenants et

les aboutissants du conflit, sans simplification abusive. Ils ont en commun d’être membres ou familiers de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), et fins connaisseurs de la Syrie et de la région. Ce qui n’exclut pas, loin s’en faut, des sensibilités différentes, échos de la diversité des réactions face à ce drame. Certains, qui avaient très tôt pointé les risques de dérives sectaires

et d’instrumentalisation de la révolte par des puissances étrangères, craignent pour la Syrie un avenir d’«irakisation». D’autres, sans écarter une telle issue, espèrent que l’extrémisme d’activistes des deux camps n’empêchera pas l’émergence d’une société civile capable de résister aux sirènes de la division confessionnelle ou du radicalisme islamiste.

Pas de printemps pour la Syrie. Les clés pour comprendre les acteurs et les défis de la crise (2011-2013), sous la direction de François Burgat & Bruno Paoli, Editions La Découverte, 240 pages, 23 €.

Quel avenir pour un réseau ferroviaire au sud : quel enjeu pour demain ? Maillage d’un territoire ?

Des premiers rails en Egypte à la splendeur perdue des réseaux libanais, du «savoirfaire» à la française aux projets tunisiens en marche, quel avenir nous réserve le train ? Perspectives ou rêves perdus ? Des initiatives de toutes parts foisonnent… Des géopoliticiens se penchent sur la question. Le 15 juin à 16h00 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris

Calligraphie arabe

Des calligraphies de Saïd Benjelloun, en marge des rencontres autour de Talismans, Shams al-ma‘ârif, Le soleil des connaissances d’al-Bûnî (Orients Editions, 2013), un ouvrage traduit et présenté par Pierre Lory et Jean-Charles Coulon. Jusqu’au 5 juillet Centre culturel algérien 171, rue de la Croix-Nivert 75015 Paris

TABLE RONDE

A lire

de l’édification, à travers la figure de personnages biblico-coraniques ou de héros de l’islam. Mais leur goût pour le merveilleux l’emportant sur la rigueur qu’exige l’orthodoxie, les qâss seront chassés des mosquées d’Irak dès le califat de Ali. Aux côtés des récits d’inspiration coranique, on trouvait en effet des légendes judéo-chrétiennes et des contes antéislamiques propres à semer la confusion dans l’esprit des fidèles. Peu à peu, le qâss devient un artiste de foire, qui, «accompagné d’un singe apprivoisé» (al-Jâhidh, IXe siècle), raconte des histoires comme celles du «Loup qui n’avait pas mangé Joseph» (déplore Ibn Abi al-Hadid au XIIIe siècle)…

EXPOSITION

SEYFEDDINE BEN MANSOUR LILLE Le 18 mai dernier se sont achevées à Sousse, en Tunisie, les Journées du conteur. L’événement a réuni des dizaines d’artistes venus des quatre coins du monde, et en particulier de pays musulmans. L’histoire des conteurs en Islam commence avec le Ier siècle de l’Hégire, et est d’emblée liée à la religion. Le conteur n’en assume pas une fonction religieuse officielle pour autant, et longtemps, il louvoiera entre les domaines du sacré et du profane.

CONFÉRENCE

Le 15 juin à 15h00 Espace Reuilly 21, rue Hénard 75012 Paris

Islam, islamisme(s) et Occident : dialogue entre Tariq Ramadan et Alain Gresh

Depuis la fin de la guerre froide, un vent mauvais souffle sur les relations internationales et dans chaque pays. La guerre des civilisations aurait remplacé l’affrontement Est/Ouest, la guerre des religions se serait substituée aux luttes de classes. Le 14 juin à 15h00 Institut du monde arabe Place Mohammed V 75005 Paris


OPINION14

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L’éducation aux mains de l’AKP Les transformations de la politique éducative reflètent le désir d’Erdogan d’élever une nouvelle génération pour soutenir son parti. Parmi ses caractéristiques : un discours anti-occidental et une idéologie islamiste qui s’éloigne des traditions musulmanes turques.

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«L’endoctrinement des jeunes étudiants se fait aux dépens d’enseignements académiques fondamentaux»

Edité par : Source SARL 2, boulevard Saint Martin 75010 PARIS Directeur de la Publication: Directeur Général de Zaman France et Directeur des rédactions: Rédacteur en chef adjoint: Directeur Administratif: Directeur des ressources humaines: Responsable Commercial: Service Abonnement: Secretaires de Rédaction:

HUSEYIN KARAKUS

EMRE DEMIR FOUAD BAHRI FAHRETTIN TEKIN AKIF SAMETOGLU MEHMET SELVI CELINE GOKSU FARIDA BELKACEM SELIM BEDER Traduction: CLEMENTINE RAYNAUD Correspondant Presse Alsace: MEHMET DINC Correspondant Presse Ile de France: OSMAN USTA VEDAT BULUT FERHAN KOSEOGLU Infographie: NICOLAS VINCENEUX MUHAMMED SAHIN Redacteurs Web: AYSEGUL ZORLU SUHEDA ASIK Service informatique: HASAN OZCELIK Imprimerie : L IMPRIMERIE 79 Route De Roissy 93290 Tremblay En France Adresse : 2 Boulevard Saint-Martin 75010 PARIS Tel : 01 42 00 19 36 Faks : 01 42 00 19 58 info@zamanfrance.fr www.zamanfrance.fr - www.zamanfransa.com no CPPAP : 1117 I 90032 - ISSN 1869-5795 Tarif abonnement annuel France : 120€

Le Premier ministre turc Erdogan s’est entretenu avec son parti et a reçu un soutien de taille pour sa candidature aux élections présidentielles de ce mois d’août, même s’il ne l’a toujours pas annoncée. Peut-être hésitet-il parce qu’il craint ne pas être capable, comme les présidents qui l’ont précédé, de contrôler son parti une fois élu président. S’il décide de se présenter, il voudra certainement être élu dès le premier tour des élections le 10 août, afin de ne pas compromettre son affirmation selon laquelle il représente la majorité. Mais cela ne sera pas facile. Selon les résultats officiels des élections municipales du 30 mars, l’AKP a reçu 43,1 % des votes dans tout le pays. Des chiffres que la catastrophe de Soma pourrait affecter. C’est pourquoi le gouvernement est en train d’introduire une législation pour apaiser les mineurs. Mais même si on part du principe que la catastrophe de Soma n’aura aucune incidence sur le nombre de votes pro-AKP, Erdogan a toujours besoin de 7 points de plus qu’il n’en a obtenu aux municipales pour remporter les élections présidentielles dès le premier tour.

Les initiatives mises en œuvre dans la politique éducative du gouvernement Erdogan en Turquie reflètent de plus en plus l’influence iranienne. Depuis 2011, le gouvernement a commencé à militer pour une idéologie islamiste ABDULLAH BOZKURT politique et s’est éloigné des discours modérés. Les changements spectaculaires qui ont lieu au niveau des principaux paramètres de la politique éducative et des programmes d’engagement pour les jeunes reflètent le désir d’Erdogan d’élever une nouvelle génération d’islamistes politiques pour soutenir son parti et son héritage le jour où il quittera la vie politique. Pour ce faire, l’endoctrinement des jeunes étudiants se fait aux dépens de l’enseignement de la science, des mathématiques et d’autres sujets académiques fondamentaux.

tal qui durera des générations en Turquie, freinant ainsi les efforts de dialogue entre le monde musulman et le reste du monde. La loi approuvée par le Parlement le 1er mars dernier a donné au gouvernement des pouvoirs de grande envergure pour remanier en totalité le ministère de l’Education. Le domaine de l’éducation a ainsi été drastiquement remanié, ce qui ne s’était pas vu même en période exceptionnelle comme en période de coup d’Etat militaire. La loi n°6528 a mis fin aux contrats de centaines de hauts fonctionnaires du ministère, dont le président du Conseil d’éducation et de discipline du ministère, les autres membres du Conseil, les sous-secrétaires adjoints du ministère, les directeurs généraux, les présidents de services éducatifs et les directeurs éducatifs provinciaux. Quelque 100 000 directeurs d’établissements et directeurs adjoints ont également été renvoyés après l’adoption du texte. Les personnes nouvellement nommées à ces postes joueront donc un rôle significatif dans le développement du cursus de l’école publique, plus particulièrement dans le domaine de l’éducation religieuse. Erdogan a

aussi transformé la puissante Direction des affaires religieuses (DIB) – financée publiquement et représentant uniquement les sunnites, forte de ses 100 000 employés, de ses 80 000 mosquées et de son budget conséquent – en un outil politique qui puisse transmettre les messages de l’AKP via des communiqués de presse et les prêches du vendredi. Un grand nombre de personnalités ont été transférées de la DIB à d’autres institutions étatiques.

LES OBSTACLES SUR LA ROUTE D’ERDOGAN Cette cabale islamiste politique a été capable d’assiéger la pensée soufie et musulmane modérée à laquelle reste fidèle une écrasante majorité de la société turque. Erdogan n’a pas encore totalement réussi dans son entreprise à cause de la tradition séculaire du système éducatif, de l’existence de mesures restrictives dans l’Etat, telles le système judiciaire et l’armée, des médias, de la société civile et du leadership diversifié des communautés musulmanes dans toute la Turquie. Mais il n’est pas prêt d’abandonner son travail de consolidation du pouvoir en affaiblissant les institutions étatiques, en érodant les contre-pouvoirs et en monopolisant simultanément son leadership secret dans le domaine de la religion qui se traduit par la séduction de groupes conservateurs et religieux à force de propositions ou de menaces et d’intimidations. Une série d’initiatives éducatives très controversées, comme l’interdiction des instituts privés de préparation aux examens d’entrée à l’université et les appels réguliers d’Erdogan au retrait des

Les stratégies électorales d’Erdogan

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L’ÉDUCATION, UN INTERMÉDIAIRE IDÉAL Erdogan sait que la définition orthodoxe et rigide de la religion dans l’idéologie des islamistes politiques trouve peu d’écho chez le peuple turc. Celui-ci l’a, en effet, fermement critiquée pendant des siècles, et pourtant, Erdogan continuera à tenter de faire survivre cette idéologie. Si les islamistes politiques réussissent d’une manière ou d’une autre dans cette entreprise, ils développeront un discours anti-occiden-

SAHIN ALPAY

jeunes des écoles associées à Gülen ont toutes pour but de faire avancer son programme visant à élever une «jeunesse religieuse vindicative».

UN PROJET D’ENDOCTRINEMENT DESTINÉ À ÉCHOUER La tentative de mainmise d’Erdogan sur la religion grâce à un endoctrinement de style iranien et en imposant les valeurs de l’islam politique sur la société turque n’a pas ébranlé les bases du pouvoir de la société turque soufie. C’est pour cela qu’il a remplacé plusieurs fois les ministres de l’Education et nommé un sous-secrétaire pour exécuter ses ordres directement. Erdogan espère maintenir son gouvernement en divisant davantage la société en camps sectaires et idéologiques et en dénigrant constamment les alliés occidentaux de la Turquie, en particulier les Etats-Unis, et les alliés du Moyen-Orient et du Golfe. L’hostilité xénophobe et le sentiment anti-occidental mènent à la radicalisation potentielle de la jeunesse turque. Les jeunes qui étaient présents aux rassemblements d’Erdogan et entonnaient des slogans comme «Dis-nous de mourir pour toi, nous mourrons ; dis-nous de frapper, nous frapperons» révèlent malheureusement l’existence d’un tel spectre de radicalisation. Mais ne soyons pas pessimistes sur l’avenir de la Turquie. Le projet d’endoctrinement islamiste politique dans les écoles publiques d’Erdogan échouera certainement, étant donné l’éclat et le dynamisme de la société turque, mais quid de ses effets négatifs d’ici-là ? a.bozkurt@todayszaman.com

RECUEILLIR DES VOTES KURDES Pour beaucoup, la réponse se trouve au niveau des négociations de paix secrètes entre les services de renseignement turcs et le chef du PKK emprisonné, Abdullah Öcalan. Si Erdogan peut proposer à Öcalan un avantage que celui-ci pourra obtenir après les élections, la plupart des votes kurdes sont susceptibles d’être favorables à Erdogan. La vice-présidente du groupe parlementaire du Parti de la démocratie du peuple (HDP), Pervin Buldan, qui rend visite régulièrement à Öcalan sur l’île d’Imrali, a récemment fait savoir qu’un accord avait été trouvé entre le gouvernement turc et Öcalan quant à une loi sur l’autonomie régionale et une loi de société civile démocratique, une mesure remarquable dans ce contexte, si on laisse de côté ce qu’impliquent ces lois. Bien que le HDP ait rejeté la déclaration de Buldan, il n’y a pas de fumée sans feu. LES TURCS DE L’ÉTRANGER, 5 % DE TOUT L’ÉLECTORAT Autre source de votes sur laquelle compte certainement Erdogan, les 2,7 millions de Turcs de l’étranger (soit 5 % de tout l’électorat) qui, pour la première fois, vont voter dans leur pays de résidence. L’Allemagne, avec ses 1,5 million de Turcs, est la quatrième plus grande circonscription électorale après Istanbul, Ankara et Izmir. Le magazine Der Spiegel a affirmé que la réponse d’Erdogan aux remarques critiques du président allemand Joachim Gauck à Ankara avait été très bien accueillie par les immigrés turcs en Allemagne, pour la plupart nationalistes, et qu’il s’agissait probablement d’une décision calculée. s.alpay@todayszaman.com


15 SPORT

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La France privée de Ribéry pour le Mondial -

Les ambitions de l’équipe de France de football pour la Coupe du monde ont subi un coup sévère avec l’annonce, vendredi, du forfait de Franck Ribéry, touché au dos. Les Bleus seront également privés du milieu de terrain Clément Grenier, qui a renoncé en raison d’une blessure aux adducteurs, a annoncé le sélectionneur Didier Deschamps lors d’une conférence de presse. Le milieu Morgan Schneiderlin – aucune sélection – et le milieu ou attaquant Rémy Cabella – une sélection –ont été rappelés pour les remplacer. Les deux joueurs rejoindront le centre d’entraînement de Clairefontaine dès vendredi soir. La Fédération internationale (Fifa) doit encore valider leur inclusion dans la liste des 23 puisque le groupe définitif a été communiqué lundi, à la date limite. Au-delà de ce délai, les changements sont autorisés en cas de blessure avant l’entrée en compétition mais sous réserve de l’accord de la Fifa.

DES INQUIÉTUDES CONFIRMÉES Les incertitudes sur le rétablissement de Franck Ribéry, qui n’avait plus joué depuis la finale de la Coupe d’Allemagne, le 17 mai, avaient voilé les premières semaines de préparation des Bleus.

Eric Cantona exclu d’un stade à Marseille

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L’ancien international de football français qui tourne un documentaire actuellement, a été refoulé d’un stade marseillais où il souhaitait faire des prises de vues. La municipalité lui reproche de vouloir filmer un stade en mauvais état du fait de travaux. Le Français, lui, ne décolère pas. C’est une information de nos confrères de La Provence. Cantona qui prépare un documentaire sur le poids du football amateur dans l’intégration des enfants issus de l’immigration en France, devait filmer la Jeunesse olympique de Saint-Gabriel à Marseille. Mais il s’est vu interdire l’accès du stade de la Marine alors que les autorisations avaient été accordées. D’après la municipalité, l’état de délabrement avancé du stade explique le refus de la mairie de Marseille de laisser filmer l’équipe de Cantona. «C’est en conscience qu’on a voulu tourner là-bas. C’était bien de montrer que c’est en même temps l’un des derniers lieux de socialisation du quartier», a expliqué un des membres de la production, cité par le quotidien marseillais.

L’attaquant aux 81 sélections (16 buts), essentiel durant la campagne de qualifications, et qui figurait il y a six mois à peine sur le podium du Ballon d’Or, n’a pu surmonter une blessure au dos qui le handicape depuis longtemps. Un dernier test a été réalisé vendredi matin lors d’un entraînement intensif. «Il a dû stopper net sur un exercice, sur un mouvement, avec une forte

douleur», a expliqué Didier Deschamps. «Nous avons effectué en début d’après-midi des examens qui malheureusement confirment une aggravation de la situation et qui aujourd’hui nous amènent au fait qu’il est dans l’incapacité de pouvoir s’entraîner dans un délai de plusieurs semaines et encore moins de pouvoir être apte à jouer.»

Franck Ribéry joue contre l’Espagne, lors des qualifications pour la Coupe du monde, au Stade de France à Saint-Denis en mars 2013.


Ils deviennent millionnaires grâce à leur chien DIJAN CETINGOZ PARIS Début mars 2014, un couple d’américains originaires de Californie, découvre un trésor dans son jardin. C’est en promenant l’animal sur leur propriété que les heureux élus ont découvert près de 1 400 pièces d’or. Un butin qui va leur rapporter 10 millions d’euros, selon les spécialistes. Selon des recherches du San Francisco Chronicle pour déterminer l’origine de ce trésor, il

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pourrait s’agir des restes d’un vol commis à l’Hôtel de la Monnaie de San Francisco, qui a eu lieu il y a plus d’un siècle de cela.

DES VENTES AUX ENCHÈRES PROMETTEUSES Les deux Californiens ont vu leur vie changer le 28 mai dernier lors de la première vente aux enchères qui a rapporté plusieurs millions de dollars selon Don Kagin du cabinet Kagin’s Inc, spécialisé en numismatique (l’étude des monnaies et des médailles, ndlr). Seulement la moitié du trésor ayant été mis en vente, les gains du couple vont continuer à grimper dans les prochains jours. Le premier objet mis en vente a été adjugé pour 15 000 dollars, une très belle somme pour cette pièce de 20 dollars datant de 1874. La pièce a d’ailleurs été remise à l’Hôtel de la Monnaie. Certaines pièces de ce trésor sont également mises en vente sur internet pour les amateurs de numismatique, mais, il faudra cependant être prêt à dépenser une petite fortune pour les acquérir. Certaines d’entre elles sont estimées à 735 000 euros. Un prix qui ne semble pas effrayer les collectionneurs.

Un paradis pour les animaux à Château-Gontier

DIJAN CETINGOZ PARIS La commune de ChâteauGontier, située dans le département de la Mayenne en région Pays de la Loire, fait parler d’elle grâce à un couple qui a fait de sa propriété une véritable arche de Noé. Ce paradis pour les animaux a été créé il y a six ans par un couple* qui a décidé d’accueillir chez lui des animaux d’espèces différentes : des cochons laineux, des chèvres, des poules (dont une d’une race ancienne) des paons, huit alpagas adultes et même des lamas vivent donc sur cette propriété. Les animaux sont bagués et sont suivis régulièrement par un vétérinaire. Le couple connaît parfaitement les habitudes de chaque bête, qui ont d’ailleurs chacune leur prénom. Il y a en France de plus en plus de refuges ou de dispensaires qui sont créés, notamment grâce à l’association SPA.

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*Le

couple a préféré ne pas donner son nom.


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