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Les nouveaux lieux

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Dossier

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La Table

Les nouveaux lieux

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Photos Christoph de Barry

Oro

7, rue de la Chaîne Facebook : restaurantboutique OROstrasbourg Une annexe du Santa Elena

Il y a cinq ans, Gustavo Feldmann et Maria Guzman créaient le Santa Elena (voir ZUT Strasbourg 30), restaurant latino-américain au 11, rue Sainte-Hélène. Cette adresse devait comporter une épicerie qui n’a finalement pu voir le jour. Le couple s’est alors mis en quête d’un nouveau local, jusqu’à investir cette ancienne pizzeria rue de la Chaîne. Là encore, ils n’ont pas fait les choses à moitié en ajoutant quelques tables garantissant « un esprit cantine » au moment du déjeuner. S’ajoutent des pâtisseries maison comme les alfajores, des sablés argentins à la confiture de lait, ainsi que de la vente à emporter et des drunchs en fin d’après-midi (17h-19h30).

Épicerie essentielle

Oro a ouvert il y a un an, cinq jours avant le deuxième confinement. « On savait qu’on allait devoir fermer, mais on a quand même décidé d’ouvrir car toute l’équipe s’était investie pour les travaux et la décoration. On n’allait pas se priver du contact avec les clients même si ce n’était que pour cinq jours, se souvient Maria. Cela nous a permis de conserver un certain élan. » Pour le voisinage, l’épicerie est devenue essentielle, avec sa vinothèque incluant des vins chiliens, argentins et uruguayens jusqu’au mezcal, sans oublier la tequila et le pisco, une eau-de-vie du Pérou. Sur ses étagères, Oro propose également du maté, des biscuits et divers produits issus du commerce équitable.

À propos d’Oro

Le nom de l’établissement renvoie à la ruée vers l’or qui favorisa notamment la « rencontre des civilisations, la richesse et la diversité », d’après Maria. Leur petit garçon, né à Strasbourg, les a également inspirés « pour qu’il se sente en Amérique latine dès qu’il ouvre la porte ». Le dépaysement est garanti dans les assiettes. Il suffit de prendre une picada qui contient deux empanadas, de la salade verte, une portion de guacamole et de yuca (manioc) ainsi que du chorizo, le tout accompagné d’une sauce chimichurri, pour se croire dans la pampa argentine. Aux antipodes du cliché tex-mex, Oro est une ode à la découverte de saveurs lointaines, avec des plats traditionnels de Bolivie, Mexique, Colombie, Paraguay et Venezuela qui se partagent le menu de la semaine. Tout est fait maison, des fajitas aux burritos, sans oublier les quesadillas, en fonction des saisons et d’une « importation raisonnée » qui ne concerne que certaines épices. « Nous utilisons le maximum de produits locaux pour être en cohérence avec la vigilance environnementale », affirme Maria. Ce qui n’empêche pas le voyage gustatif. (F. V.)

Photos Christoph de Barry

Miro

Rue de la Nachtweid à Ostwald Facebook : Miro. strasbourg Trois amis et une auberge

À eux trois, ils sont à peine plus vieux que la vénérable Auberge de la Nachtweid, située au bord de l’Ill à Ostwald, en contrebas de l’autoroute des Cigognes, le nom doux de l’A35. Tout juste trentenaires, Robin Dorgler, le jeune chef, Ronan Eberlin et Charles Huck ont racheté cette emblématique adresse, dévolue au cordon bleu au munster et à la cuisine traditionnelle alsacienne depuis 1930. Après une séance de brainstorming qui les a emmenés du côté de Barcelone, les trois amis ont rebaptisé le lieu Miro. Un concept audacieux et rafraîchissant, à l’image de la terrasse verdoyante qui s’étale sur 3 000 m2 .

Voyage, voyage

C’est bien connu, les voyages forment le cuisinier. À l’adolescence, Robin Dorgler s’en va conquérir le monde. Avec ses parents, puis en solo, et en prenant parfois le temps de poser ses valises pour « squatter des restaurants ». En Argentine notamment, pour apprendre à cuisiner la viande, ou au Japon pour travailler le poisson auprès d’Hiroshi Yamaguchi, l’un de ses mentors. Le chef alsacien, également passé par le Taillevent à Paris et l’hôtel-restaurant cinq étoiles La Mourra à Val d’Isère, est au Canada lorsque la pandémie s’invite au menu. L’Europea qui l’emploie ferme ses portes : c’est le bon moment pour lui d’écouter sa famille qui l’enjoint de rentrer au bercail. De retour à Strasbourg, il convainc Ronan, alors juriste, et Charles, « notre ange gardien » (dixit Robin), de le suivre « dans cette aventure humaine un peu folle ». Les projets fusent, entre leurs envies de biergarten, pour « faire griller des cochons pendant sept heures », de concerts en soirée, de potager et même d’un salon de tatouage au premier étage de l’auberge à colombages.

Dans l’assiette

Pour l’heure, on reste focus sur les assiettes qui s’inscrivent à merveille dans le motto de la maison : une cuisine d’ailleurs avec des produits d’ici. En entrée, on peut privilégier le local autour d’un tartare avec les betteraves d’Adeline, du Moulin des Pierres à Geispolsheim, et le fromage de chèvre de Lisiane en provenance de Saint-Pierre-Bois. On se dépayse ensuite en croquant une cuisse de volaille façon karaage accompagnée d’un riz blanc parfumé au jasmin. En soirée, le Miro monte encore en gamme avec un menu voyage et un menu jardin 100% végétarien. Sans totalement renier le passé de l’auberge avec des tartes flambées cuites au feu de bois et agrémentées de Ribeaupierre et de champignons à tomber. (F. V.)

La Table

Les nouveaux lieux

Photos Christophe Urbain

Da Pietro

3, rue du Puits ristoranteitalianodapietro.com

Là-bas

Pietro Ciminiello est originaire des Pouilles et a fait ses gammes à l’école hôtelière de Bari. Tombé amoureux de Strasbourg, il ouvre son restaurant en juin dernier avec sa femme, Silvana, cheffe pâtissière. Sa cuisine change de toutes les adresses italiennes de la cité : une cuisine franche, principalement autour des poissons et crustacés.

Sortir de l’ordinaire

Dans l’assiette, « quelques folles associations ». La Saint-Jacques, cuite à la perfection, se roule dans une croûte de noisettes du Piémont en entrée. On trouve aussi de la pizza blanche ou de la crevette rouge de Sicile. À suivre : de délicieuses spaghettis aux oursins (rare) ou des ravioli farcis au poulpe ultra-gourmands. Tout est fait maison : de la sauce tomate aux pâtes. Pietro n’y dérogera pas.

L’art de la cuisine

Au décor ? Le charme désuet des trattoria. Dans l’assiette ? Un dressage comme les grandes maisons d’antan : points et virgules de sauces et compotées, fleurs comestibles. La note ? 78€ un samedi midi, une entrée pour deux et deux plats arrosés d’une demi-bouteille de blanc, d’eau pétillante et de deux cafés. Le midi en semaine, avec un menu à environ 18€, est plus accessible. (C.B.)

De:ja

1, rue Schimper deja-restaurant.com Réservations à partir du 20 octobre

Déjà ?

Nous étions déjà chez De:ja avant son ouverture prévue pour le 21 octobre. David Degoursy et Jeanne Satori, 24 et 23 ans, sont (déjà !) à la tête de leur premier restaurant.

Révérence au Noma

Elle se charge du froid, du pain (fait maison et au levain), des viennoiseries, lui du chaud mais il et elle ne s’interdisent rien, férus d’expérimentations avant tout. De:ja, c’est beaucoup de fermentations, fruits ou légumes dont les bocaux s’empilent dans leur chambre froide, et boissons (kombucha, kéfir et limonade). Leurs influences se situent plutôt au nord, avec une belle part dédiée aux poissons sourcés en Bretagne.

Jusqu’au-boutistes

David et Jeanne sont allés voir 150 producteurs pour faire leur choix. Pas de plastique, des bocaux, des produits d’entretien écolo, de la céramique locale signée Lisa Debat, et 85% des produits qui proviennent d’un rayon de 60 km autour de Strasbourg. Tout est fait maison, et rien ne se perd. Des vins nature en direct des vignerons locaux (Rietsch, Achillée par exemple) ou recommandés par la Vinoteca Maxima. Menu unique : 3 plats 38€, 5 plats 58€, 8 plats 88€. Nous sommes déjà émerveillés ! (C.B.)

Photo Jésus s. Baptista

Maison Naas

55, avenue des Vosges Instagram : @maison_naas

Girls, girls, girls

Maison Naas a ouvert fin septembre en lieu et place de Gatô, avenue des Vosges. Derrière cette pâtisserie ? Aurélie Le Bouter et son compagnon. Lui préfère rester discret et a choisi de donner à la boutique le nom de jeune fille de sa grand-mère, en hommage. Au labo, une team 100% féminine avec Louise et Amandine. En bonus : Martine, la mère d’Aurélie, qui donne un coup de main en boutique pour l’ouverture.

Sous le capot

Pâtissière hors pair, Aurélie Le Bouter a notamment fait ses armes chez Pierre Hermé et à La Grande Épicerie de Paris. Le couple est ensuite revenu sur ses terres pour, comme prévu, ouvrir sa boutique. Ils repèrent le local en plein confinement, tombant amoureux de l’espace et du labo déjà bien agencé. L’équipe met un point d’honneur à dénicher des produits « nobles et de grande qualité ».

Naas is (very) nice

Visuellement, les pâtisseries dépotent et… il en va de même des goûts. On renoue ici avec les racines de la pâtisserie et ça fait un bien fou. Si le Saint-Honoré, avec sa crème onctueuse et pleine de saveurs, est sans conteste le best-seller, notre cœur bat pour la tarte aux noix et ses textures qui claquent, autant que pour la tarte au citron meringuée, subtile et aérienne. Le cake marbré enrobé de chocolat et surmonté de caramel a ravi la team Zut.

Le truc en +

L’espace s’adjoint désormais un salon de thé ouvert sur le labo par une verrière : quelques tables bienvenues dans un quartier qui manque d’abris et de douceur.(C.B.)

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