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Les nouveaux lieux
from Zut Strasbourg n°49
by Zut Magazine
Photo Simon Pagès
La Planque
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22 bis, rue des Balayeurs @la.planque.strasbourg Un ordi l’après-midi, un demi le soir
Leur objectif, c’était de créer un lieu « où on se sent bien » et c’est réussi. La Planque, nouvelle adresse de la Krutenau, tenue par le duo Raphaëlle Franceschetti et Alexis Moisson est un salon de thé-café-bar-restaurant un peu hybride. L’après-midi, on se pose en terrasse avec son ordi ou un bouquin, pour déguster un brookie (contraction de brownie et de cookie) maison trempé dans un expresso bio torréfié en Alsace. Une fois qu’on a fait le plein d’UV, on se replie (ou pas) à l’intérieur, au milieu des poutres, des chaises dépareillées et des plantes vertes, pour boire des coups et grignoter quelques « planquettes », version déchaînée de la planchette.
Pickles et focaccia
Les « planquettes », ce sont les planches préparées par Rapha selon l’inspiration du jour. « On voulait sortir du traditionnel charcut’ fromage », explique la Strasbourgeoise d’adoption. À la place donc, des tartinades maison, des petits palets de chèvre frais d’un producteur local, des pickles colorés, concoctés à partir de légumes de l’Îlot de la Meinau, une boîte de sardines, un saucisson ou des tranches de focaccia tout juste sorties du four. Pour faire glisser le tout, une pinte de bière alsacienne, ou un verre de vin nature, bio ou conventionnel, selon la sélection du moment.
Musique, tricot et expos
Si la carte change régulièrement, c’est aussi le cas des animations. Blind-test toutes les deux semaines, quizz, repair café, café-tricot, DJ-set, vide-dressing, les deux trentenaires sont ouverts à toutes les propositions. « L’idée, c’est simplement que ce soit un lieu animé et un lieu d’échanges. » Un lieu sans chichi surtout, où se retrouvent toutes les générations dans un joyeux brouhaha. Et un « bouillon de culture », comme le proclame le slogan, avec des expos qui tapissent régulièrement les murs, un clin d’œil au passé de graphistes du couple, à la tête du studio Capitaine Bowie. (T.G.)
Restaurant Bazar(t) / Photo Jésus s. Baptista
Glaz
68, rue de Zurich facebook.com/HelloGlaz
Passion, quand tu nous tiens !
On ne plaisante pas avec les noms de familles. C’est un principe. Point ! Mais bon, ouvrir un restaurant en plein covid… Faut quand même, hein, Laure Maso, non ? Et bien même pas ! Car la cuisine, Laure la vit tout le temps, dans tous les sens. Élaborant des recettes pour l’édition, l’agroalimentaire bio ou le stylisme culinaire… Glaz est l’aboutissement d’une maturation, une mise en musique des idées qui lui « trottent dans la tête » depuis longtemps.
Bon, beau mais pas bobo.
L’adresse de taille modeste est chaleureuse, boisée, accueillante. Que ce soit sur les tabourets ou à table entre amis. « C’est la troisième fois qu’on vient ! On est bien ! » assure ce couple à l’accent croate.
De saison, fait maison et selon inspiration.
Ici, pas de carte fixe. Laure se laisse guider par son instinct et les produits de ses partenaires, qu’elle a sélectionnés un à un. Plats, sandwichs, salades façon poke bowl ou planchettes, les assiettes et bols chinés servent d’écrin à une cuisine de caractère, belle et colorée, inspirée d’ici ou de ses voyages. Une cuisine goûteuse et saine qui change chaque jour selon l’inspiration et le moment puisque petit-déj’, planchettes et pauses sucrées vous attendent à tout moment.
Glaz, c’est pas du verre.
Mais une nuance de vert. Entre le bleu et le gris. Qui nous arrive de Bretagne pour évoquer l’océan. Et son bon air iodé. (J.M.)
Restaurant Bazar(t)
9, rue du Renard-Prêchant 03 88 51 09 35
C’est mieux à deux.
Ce métier, Grégory l’a quitté voilà 14 ans pour étoffer sa feuille de route. Le Bazar(t) renoue avec ses premiers amours et débauche le sien : Fanny, décoratrice d’intérieur, qui a tout plaqué pour une nouvelle vie. C’est pas beau ça ?
Franc et chaleureux.
Bien que formé en cuisine, Grégory préfère s’aboucher avec un chef doué. Se laissant le champ libre pour déambuler entre les tables avec sa compagne, parler bonne chère et vins avec les clients et les copains.
On passe à table ?
Les suggestions varient selon l’arrivage. Les plats, faits maison à partir de produits de saisons, sont twistés à l’instar de la cocotte Octopussy : lard fumé et tentacules de calamars ou des œufs de poisson volant avec l’œuf parfait. Bistronomique et bon. Mention spéciale pour les menus à l’aveugle.
Les vins d’ailleurs, ils sont d’ici ?
Oui, tendance bio ou nature. Et alsaciens aux deux tiers. La bière Bendorf est du coin. Greg y tient.
C’est quoi ce Bazar(t) ?
On se calme, ce n’est pas une faute… Le t se tient en embuscade pour faire place à l’art. Les cimaises sont là pour ça. Ça viendra, un peu de patience ! (J.M.)
TurboBao
15, rue des Frères turbobaostrasbourg.com
De Munich à Strasbourg
Après nous avoir fait saliver (et même baver) lors des dernières éditions du Street Bouche festival, l’enseigne munichoise pose définitivement ses valises derrière la cathédrale. « C’est le tout premier vrai resto qu’on ouvre. Même en Allemagne, il n’y en a pas », précise Nina Seyers, manageuse de la petite gargote fuchsia. Il faut dire que les Strasbourgeois sont presque devenus fétichistes de ces baos multicolores.
Carnivores, végés et vegans
À la base, le bao est un incontournable de la street-food taïwanaise. Sorte de sandwich au pain ultra moelleux, il est traditionnellement dégusté pour le réveillon du Nouvel An. Plus il est garni, plus les bourses (et les estomacs) le seront aussi. Les Strasbourgeois devraient donc faire fortune cette année, car les baos de la rue des Frères débordent de garniture. Pour devenir millionnaire, optez pour le Porkbelly, le plus tradi, avec sa poitrine de porc caramélisée, sa sauce à la mangue et ses pousses de betterave. Pour les végétariens, il y a l’option tofu frit, avec kimchi et cubes d’ananas. Et pour les vegans, on prépare ses papilles à un feu d’artifice pimenté, avec l’option aubergine braisée.
La quête de l’umami
Toutes les recettes ont été élaborées par Pedrag, dit Peach, le chef munichois parti s’immerger dans les arrières cuisines taïwanaises pour percer le secret du réconfortant sandwich. Les buns non plus n’ont pas été une mince affaire. Confectionnés à partir de pâte de blé levée, ils doivent être cuits à la vapeur pour développer leur texture aérienne et garder leur effet céruse. Tout un challenge. Les garnitures, elles, sont une réinterprétation des recettes traditionnelles, adaptées aux goûts occidentaux et préparées à partir d’ingrédients frais, gourmands, et si possible locaux. (T.G.)