CRAINS
Chemin des Dames - Avril 1917 Assaut du mont des Singes BULLETIN DE LIAISON DE L'AMICALE NATIONALE DU 22èME B.C.A ET DES TROUpES DE MONTAgNE ; SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER.
NUL NE
N° 116 Juin 2017
Page 1 Le mot du Président.
SOMMAIRE
1. LE PRESIDENT
2. LA VIE DE L’AMICALE
Page 4 Galette des rois 2017
Page 6 Assemblée générale
Page 18 Rencontre avec les Alpini de Mondovi
Page 20 L’Amicale du 22 chez les Alpini de Nice
Page 22 Prix du gouverneur militaire de Marseille
Page 24 Sur les traces de la guerre de succession d’Autriche
3. DEVOIR DE MEMOIRE
Page 26 Exposition Tom Morel
Page 28 Historique 24e , deuxième partie
Page 36 Conférence Jean-Pierre Martin
Page 37 Cérémonies 8 mai à Antibes et Briançon
Page 38 74ème anniversaire de la bataille de Nowo-Postojalowka
Page 42 Commémoration de Narvik
4. RESEAU NATIONAL
Page 44 Compte-rendu de la cérémonie commémorative du 8 mai à Lunel
Page 46 Diables Bleus de Colmar
Page 48 Un chasseur du 22ème à l’honneur
5. LE CARNET
Page 50 Nos donateurs ; nouveaux adhérents ; nos joies ; nos peines
Page 52 Félicitations
Page 55 Encouragements ; courrier des lecteurs
Le mot du Président
Le 30 novembre 2016, un hélicoptère français de la force Barkhane abattait dans l’extrême Nord-Mali un guetteur d’un groupe djihadiste (chouf), qui était chargé de renseigner les terroristes en vue d’une attaque d’un convoi français. Il s’agissait en fait d’un enfant de dix ans, un enfantsoldat, moins suspect que les adultes, et moins vulnérable donc. Les faits étaient révélés un mois plus tard par l’hebdomadaire Jeune Afrique, qui dénonçait une « bavure » de l’armée française. Les médias s’enflamment. Une commission d’enquête est diligentée par le ministère de la Défense.
Les 13 et 14 février 1945, à quelques semaines de la fin du conflit, l’aviation alliée lançait une série de raids meurtriers sur Dresde, anéantissant la « Florence de l’Elbe » et faisant plus de 35.000 morts, dont des milliers d’enfants. Or ce bombardement n’avait aucune justification tactique, puisque la ville ne contenait pas de troupes ni d’industrie de défense, ce que les Alliés ne pouvaient ignorer. Cela ne troubla à l’époque aucune des belles âmes toujours prêtes à s’émouvoir à la moindre éraflure aux dogmes droit-de-l’hommistes.
Les temps sont différents, certes, et les morts de Dresde ont été engloutis dans les immenses massacres du conflit. On est néanmoins en droit de s’interroger pour comprendre pourquoi ce qui était parfaitement admissible, voire recommandé à l’époque, le massacre de civils innocents, ne l’est plus aujourd’hui. Pourquoi l’usage discrétionnaire de la violence, surtout quand elle est justifié militairement, est aujourd’hui contestée à la force armée qui doit se justifier de son emploi ? « L’État détient le monopole de la violence légitime », soutenait Max Weber, aussi bien pour l’exercer par lui-même que pour contraindre les citoyens à l’exercer en son nom en temps de guerre. Cela est parfaitement justifiable au nom des principes, puisque l’État est censé représenter l’intérêt commun, seule valeur qui puisse faire accepter l’application de la force. Observons que même dans le cas de la légitime défense, où un individu peut exercer la violence, il ne le fait que par délégation de l’État qui prévoit cette exception dans ses institutions. Cette conception de l’Etat chez Weber prend sa source chez les philosophes contractualistes, notamment Hobbes, chez lequel l’État (le Léviathan) naît lorsque les individus acceptent de confier leur volonté à une force supérieure en échange de la sécurité. Or, la sécurité suppose l’usage possible de la violence contre ceux qui la mettrait en danger. Ainsi, toute violence autre que celle de l’Etat serait nécessairement illégitime.
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Les sensibilités ont certes beaucoup évolué depuis les deux conflits mondiaux. Pendant la Grande Guerre, le chiffre journalier des pertes tournait autour de 900 morts. L’embuscade d’Uzbin, en Afghanistan, le 18 août 2008, qui a provoqué la mort de dix soldats français, a soulevé une émotion internationale, au point de provoquer à la Chambre un débat politique sur la pertinence de la présence française et internationale en Afghanistan, ainsi que sur le niveau opérationnel de l'armée française. Ce qui interroge nos contemporains aujourd’hui, ce n’est pas l’armée en tant qu’institution, reconnue par toutes les sensibilités politiques, au point qu’Alain Cohn-Bendit, qui avait choisi la nationalité allemande pour échapper au service militaire, réclame désormais son rétablissement. Ce qui interroge, c’est le rapport qui doit s’établir entre l’armée et la seule justification de cette institution, la violence d’État.
Contestés dans leur usage pourtant fort modéré et ciblé de la violence, les militaires doivent désormais affronter une autre problématique, la délégation de cette violence légitime à des gens qui n’appartiennent pas à l’institution. Ainsi des sociétés militaires privées, largement utilisées par les Américains en Irak, ils étaient une dizaine de milliers, dont la plus connue était Blackwater. Le chiffre d’affaires annuel des militaires privées dépasse aujourd’hui cent milliards de dollars. Par ailleurs, l’usage massif de drones tueurs, notamment par l’US Army, pose un double problème de légitimité de la violence : dans le code moral du soldat, le fait de donner la mort n’est acceptable que dans la mesure où il accepte de mettre la sienne propre en péril (tuer ou être tué). Or les pilotes de drones Predator ou Global Hawk dans leur base de Grand Forks, dans le Dakota du Nord, non seulement ne voient jamais leurs ennemis, situés à des milliers de kilomètres, mais n’encourent strictement aucun péril pour eux-mêmes. Ainsi ces pilotes passent leur journée dans leur famille et la nuit à faire la guerre, ce qui est profondément déstabilisant, d’où également les démissions en masse de l’armée de l’Air. Il y a plus dérangeant encore. Un certain nombre des opérateurs de drones sont des personnels civils de la CIA qui se retrouvent, de facto, investis du droit de vie et de mort. Le monopole de la violence légitime échappe donc à une institution dont c’est pourtant la seule finalité. Le rapport du soldat à la violence se retrouve en définitive au cœur d’un triple conflit : - Il doit conduire des opérations de combat en n’usant de la violence qu’en tout dernier recours, quand toutes les autres possibilités de remplir sa mission sont épuisées. C’est le cas dans toutes les opérations de maintien de la paix conduites dans le cadre multinational.
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- Il doit éviter pour lui-même au maximum d’être victime de la violence, dans la mesure où des pertes mêmes minimes ne sont plus acceptées par les opinions (concept du zéro mort).
- Cet usage de la violence est de plus en plus délégué, pour des raisons de commodité, à des corporations non-militaires, rompant le pacte multiséculaire entre les États et leurs armées. Le soldat n’est plus qu’un vecteur de la violence parmi d’autres.
- Mais l’évolution la plus décisive dans ce rapport du soldat à la violence réside dans l’informatisation de la guerre. Le guerrier de jadis combattait son ennemi les yeux dans les yeux, parfois au corps à corps. C’est là que résidait sa noblesse et l’irréductibilité de sa mission à toute banalisation. Aujourd’hui la console numérique tend à remplacer l’épée et la ligne de mire, et l’acte du combat se réduit souvent à détruire un ennemi anonyme à des distances considérables, généralement sans risque. Le statut de soldat se voit alors dépouillé de son caractère tragique et de sa singularité, faisant de lui un technicien au service de machines efficaces, mais qui n’ont pas été programmée pour l’émotion.
- Il convient pour finir de nuancer ces observations. Elles concernent pour l’essentiel les nations riches de l’hémisphère occidental. Les grands massacres qui ensanglantent la planète se font, pour l’essentiel, à la Kalachnikov ou à la machette. Il n’empêche que les armées de demain doivent continuer à s’interroger sur la violence et sa légitimité.
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.La vie de l’amicale
GALette
des rois 2017
Fidèles à la tradition, les membres de l’Amicale nationale du 22ème BCA et des troupes de montagne se sont retrouvés à la Maison du combattant de Nice le mardi 24 janvier 2017 à l’invitation du président Jean- Pierre Martin et des membres du bureau pour partager la galette des Rois. Il est malheureusement regrettable que de moins en moins d’amicalistes participent à ce moment de convivialité. Une vingtaine seulement étaient présents, auxquels se sont joints une petite dizaine d’invités. Mais, comme on dit, à défaut de la quantité, la qualité y était !!! Il convient ici de citer, par ordre alphabétique, les « fidèles »: Marie et William Amision, Michelle Avigdor (sans André retenu par un important problème de plomberie), Alain Barale, Josette Fantola, Fabrice Gherardi, Paul Grison, Laurent Icardo, Michel Laugier, Gérard Matelot, Général Alfred Morel (Président d’honneur de l’amicale), François Patino, Christiane Peli, Claude Petitot, Gilbert Rodière, Christine et Georges Trémoulet, Pierrette et Georges Vergès. Parmi les invités il faut noter la présence de M. François Rabut, responsable des manifestations du Centenaire auprès de la ville de Nice, du LCL Marie-Christine Fix et du lieutenant de vaisseau Alain Moretti, ainsi que celle de René Teller. Le président prit la parole pour présenter ses vœux et remercier de leur venue les personnes présentes, puis la passa successivement à François Rabut, qui parla au nom de la municipalité, puis au LCL Marie-Christine Fix en tant que déléguée du DMD des Alpes-Maritimes. Tous deux insistèrent sur l’importance du monde combattant en cette période difficile et évoquèrent les différentes manifestations à venir. Olivier Robaut, conseiller municipal chargé des anciens combattants, malade, avait chargé François Rabut de nous transmettre ses regrets de ne pouvoir être parmi nous et ses amitiés.
Vint le moment de partager galettes, brioches et verres de cidre. La première à trouver une fève fut votre trésorière préférée (sic !) suivie de deux rois. Mais vu le nombre de brioches et galettes, certains furent plus que discrets car personne d’autre ne se manifesta pour être couronné. Ce sont sûrement de grands timides !!! Les remerciements pour l’organisation de cette petite fête vont à vos serviteurs, gestionnaires de l’intendance, assistés de quelques aides pour la mise en place de la table des agapes. A l’année prochaine, en vous espérant plus nombreux !
Christine et Georges Trémoulet
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introduction AG
Je termine ma deuxième année à la tête de notre amicale, et il est peutêtre temps de commencer à tirer un bilan, que je qualifierais de nuancé. Dans la colonne +, il y a la grande qualité, le dévouement et la rigueur intellectuelle de mes collaboratrices et collaborateurs, auxquels je rends ici un hommage très sincère et appuyé. Il y a aussi, et j’en rends acte aux représentants ici présents, la qualité d’écoute et la considération pour notre action de tous les acteurs institutionnels, qu’il s’agisse des élus communaux, ceux des collectivités territoriales, ceux du monde combattant. Il y a un grand réconfort à recevoir ces marques de reconnaissance qui sont le témoignage de la validité de nos actions. Je soulignerai aussi la profonde solidarité et amitié qui nous lient à nos amis transalpins à travers l’Association nationale des Alpini. Qu’ils soient toujours les bienvenus parmi nous. Dans la colonne de la moindre satisfaction, il y a, et j’ai bien conscience que ce n’est pas propre à notre amicale, cette difficulté à mobiliser les énergies autour d’un cap que tous pourtant ont accepté. Adhérer à une association confère des droits, procure, j’imagine, des satisfactions, mais oblige aussi. Notamment par un devoir de participation. Il y a quelques déconvenues, pour ceux qui organisent une manifestation, à constater l’intérêt parfois relatif qu’elle peut éveiller auprès de ceux au bénéfice de qui elle est organisée. À cet égard, un événement aussi essentiel dans la vie d’une association qu’une assemblée générale pourrait nous mobiliser plus massivement. Je voudrais revenir une nouvelle fois sur la finalité d’une amicale telle que la nôtre, et à travers elle à celle de toutes les associations patriotiques dans la France d’aujourd’hui. Face à une nation qui se caractérise par la perte de ses repères, l’effacement de ses valeurs au profit des nuées multiculturalistes, le déni de son enracinement pluriséculaire, la négation de son histoire glorieuse et tragique, notre mission est claire, et peut se résumer à un seul mot, celui de legs. Nous sommes toutes et tous porteurs, même si nous n’y avons aucun mérite, d’un passé, d’une expérience, d’une connaissance de la vie, de références morales qui devraient être l’aliment de la jeunesse, et même de tous nos contemporains. Nos années passées au service des autres, de la collectivité, tout cela a un sens, qu’il nous appartient de faire partager et de transmettre. Nous sommes dépositaires de valeurs qui ne nous appartiennent pas en propre et qu’il nous faut communiquer. C’est là tout le sens de notre engagement. L’entre-soi ne saurait nous contenter.
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« Mieux vaut transmettre un art à son fils que de lui léguer mille pièces d’or.” (proverbe chinois)
Proces VerBAL de
L’AssemBLee GenerALe ordinAire
2016
L’assemblée générale ordinaire annuelle de l’Amicale nationale du 22e BCA et des troupes de montagne pour l'année 2016 s’est tenue à Villefranche-sur-Mer, le samedi 25 février 2017 matin. Le président ouvre les débats d’une introduction dont le texte est diffusé par ailleurs. Il a été ensuite procédé au pointage des membres actifs présents (38) et des pouvoirs (61); le résultat étant supérieur au quorum fixé par les statuts (¼ des 169 membres à jour de leur cotisation 2016), l’assemblée générale est déclarée ouverte à 10h. L'assemblée est présidée par M. Jean-Pierre Martin en sa qualité de président. Le Président remercie la municipalité pour son accueil et son soutien très conséquent à l'occasion de nos deux rassemblements annuels : prêt du chapiteau et de l'auditorium. Enfin, le président salue et remercie les personnalités présentes :
- Me André Bezzina, premier adjoint au maire de Villefranche-sur-Mer, - Me Xavier Beck, conseiller départemental, maire de Cap d'Ail, représentant M. Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes et Président du Conseil Départemental, - M.Olivier Robaut, conseiller municipal, délégué aux anciens combattants de la ville de Nice, représentant M. Christian Estrosi, député des Alpes Maritimes, président de la métropole Nice Côte d’Azur, et M. Philippe Pradal, maire de Nice, - Capitaine Daniel Pensa, représentant le colonel Bedu, DMD des AlpesMaritimes, - M. le GDI (2S) Marc Bertucchi, représentant le président de la Fédération pour le rayonnement et l'entraide des soldats de montagne (FRESM), - Commandant Frédéric Chiantello, responsable de l’opération Sentinelle pour le département, - M. René Watrin, président national de la FNAC, et son délégué M. Gérard Hallé, - M. le général Alfred Morel, président départemental du Souvenir français,
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- MM. les colonels (h) André Avigdor (président du ROF Antibes), et Claude Petitot, anciens chefs de corps du 22e de réserve, - M. le général Bertrand Vouillemin, dernier chef de corps du 22e d’active, - L’adjudant-chef Henri Pommier, président fondateur de l’amicale du Mentonnais, - M. Bernard Schuck, président Union Fédérale ACVG 04. - M. Michel Vaugarny, président national AME. - M. Claude Bélardi, président départemental de la FNAM. - M. Valerio Baroncini, président de la section Côte d’Azur de l’ANA avec son fanion, - M. Marcello Maraschio, représentant la section ANA de Mondovi, - M. les porte-fanions des amicales chasseurs du département, - Tous les amicalistes présents, notamment ceux venus de l'extérieur du département et parfois de loin, Il est ensuite rendu hommage aux cinq amicalistes disparus en 2016, Monique Béraud, Alain Bois, Charles Stora, Laurent Bonaldi et Jacques Davrainville, ainsi qu’aux soldats de montagne disparus en 2016, notamment les six légionnaires du 2e REG ensevelis sous une avalanche le 18 janvier 2016.
A l’issue de la minute de silence, le président demande à l’assemblée d’avoir une pensée d’encouragement et de soutien envers tous ceux de nos compagnons et leurs proches.
Le président rappelle ensuite l’ordre du jour : rapport moral, rapport d’activité, rapport financier, rapport du vérificateur aux comptes, approbation du dernier conseil d’administration, prises de paroles des personnalités.
Puis il donne lecture de son rapport moral 2016 par rapport aux objectifs statutaires de l'amicale:
- Il fait part de ses préoccupations concernant les effectifs en légère érosion, ainsi que la difficulté à mobiliser nos adhérents sur nos différents rendez-vous, à l’exception du noyau solide des fidèles,
- Le volet solidarité est globalement satisfaisant, avec la participation à la journée des blessés de la 27e BIM et les dons pour l’entraide montagne. Les anniversaires de nos adhérents sont régulièrement célébrés par notre dévoué 1er vice-président Alain Barale.
- Concernant les finances, à noter les deux subventions du département (2.000€) et de la ville de Nice (2.500€) ;
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- Le volet devoir de mémoire a été particulièrement fourni cette année, avec une participation à toutes les cérémonies patriotiques officielles (8 mai, 14 juillet, 2 novembre, 11 novembre, 5 décembre).
- Le rayonnement de l’amicale a été lui aussi satisfaisant, notamment grâce aux deux bulletins de liaison annuels, ainsi qu’aux conférences tenues par son président pour le public azuréen. Nous avons été présents en septembre à la journée des associations, avec la participation de Georges Trémoulet, Alain Barale, Jacques Bonavita, Georges Vergès, François Patino et Laurent Icardo.
- Dans le domaine des relations extérieures, nous avons récemment repris contact avec nos amis alpini que nous comptons retrouver à Mondovi en juin et au col de Tende en septembre.
- Pour ce qui est du volet convivialité, le rendez-vous au Barbonnet en juillet a été tout particulièrement apprécié de tous.
- Quelques dons à signaler : la garniture de caisse claire du colonel Jean-Georges Brial, ainsi que le fanion de l’amicale des 20e et 60e BCA de Francis Moscadelli.
Après approbation unanime du rapport moral, le président conserve la parole pour présenter "en images" le rapport d’activités de l’année écoulée, rédigé par la secrétaire Michelle Avigdor, qui développe les actions mentionnées dans le rapport moral. Il ne s’agit pas ici d’en faire le recensement mais d’en distinguer les plus emblématiques :
- dans le domaine du devoir de mémoire, la très belle exposition « des Alpes aux Vosges » réalisée par le musée des troupes de montagne et présentée successivement à Grasse et à Nice au printemps ; les rendez-vous traditionnels du 14 juillet en Vésubie ; mais aussi la commémoration, pour la première fois depuis des lustres, de la SidiBrahim à Nice le 23 septembre. Parmi nos projets, déjà du reste en cours de réalisation, l’exposition Tom Morel à la Gare du Sud.
- Les activités relations extérieures ont également été soutenues; on peut noter les participations à de nombreuses assemblées générales (ANAESTM, Menton, FRESM, Entraide montagne)…
- les activités cohésion, outre la traditionnelle Galette des Rois, nous ont permis de nous rassembler au fort du Barbonnet en juillet pour découvrir le fort Séré de Rivières, accessible en temps normal, mais aussi le fort Maginot remarquablement conservé et entretenu. Rendezvous cet été en principe au fort de la Drette.
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- les activités rayonnement : tout d'abord, avec la publication de deux exemplaires de Nul ne Crains, ainsi que la parution d’articles dans FRESM infos et dans le Cor de chasse.
- En conclusion, le président présente les projets majeurs retenus pour 2017 par le conseil d’administration de décembre 2016:
- La venue sur nos terres du 4 février au 12 mai de l’exposition Tom Morel réalisée par le petit-fils du chef du maquis des Glières ;
- La participation au rassemblement de Mondovi le 9 juin et du col de Tende le 10 septembre ;
- La mise en œuvre du partenariat avec le Conseil départemental pour l’animation des parcs naturels ;
- En septembre, le stand du rendez-vous des Associations de la ville de Nice ;
- Le 22 octobre la commémoration de la Malmaison à Villefranche-surMer ;
- La réalisation d’un fanion de l’amicale au profit de Gianluca Ciceri, représentant notre association en Italie.
- Enfin, le webmaster de l’amicale, André Avigdor, nous présente la maquette du nouveau site, avec les différents liens renvoyant notamment à l’ancien site. www.amicale22.fr
Le rapport est approuvé à l’unanimité.
La trésorière générale, Christine Trémoulet, prend ensuite la parole pour le rapport financier 2016:
- Le bilan de l’année écoulée est satisfaisant.....avec un solde excédentaire de 369,21€. Le montant du livret A a été augmenté des 2000€ de la subvention du Conseil départemental déposée temporairement jusqu’à la réalisation des travaux de son affectation et s’élève donc à 18745€. Le bilan détaillé figure en annexe.
- L’examen du budget prévisionnel 2017 est équilibré; les subventions 2017 ont été demandées en temps utile.
Mr Pascal Bois, notre vérificateur aux comptes, rend son rapport (voir annexe jointe) qui montre une tenue sérieuse des comptes de trésorerie, et que la comptabilité 2016 tenue par Christine Trémoulet est rigoureusement exacte et conforme aux règles de la comptabilité. En conclusion, Mr Pascal Bois demande que le rapport financier soit approuvé et que quitus soit donné au trésorier.
Approuvé à l'unanimité.
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Conformément à l’ordre du jour, le président aborde le chapitre administratif avec le rappel de la liste des membres qui étaient chargés de l'Administration de l'amicale en 2016. À la date de l’assemblée générale, notre association compte 182 membres dont 170 à jour de cotisation.
COMPOSITION DU BUREAU 2016: 7
Martin Jean-Pierre président Barale Alain 1er vice-président Trémoulet Georges 2e vice-président Trémoulet Christine trésorière générale Avigdor Michelle secrétaire générale Avigdor André webmaster Pellegrin Yves chancelier
COMPOSITION DU CONSEIL ADMINISTRATION 2016 : 11 Bonavita Jacques porte-fanion de l’amicale du 22ème BCA Ghérardi Fabrice porte-fanion de l’amicale du 24ème BCA Combe Franc délégué des anciens chasseurs du Mentonnais Icardo Laurent conseiller BAF et porte-fanion Amision William responsable foyer Liebenguth Gérard conseiller région Grenobloise Les 5 délégués régionaux
HORS CONSEIL ADMINISTRATION : 1 Bois Pascal vérificateur aux comptes
DÉLÉGUÉS RÉGIONAUX : 6
Alain Barale : Vésubie
Bernard Botéculet : Deux Savoies
Bernard Charlier : Bretagne
Robert Haefélé : Alsace Gérard Hallé : Lorraine
Daniel Rocher : Briançonnais
PRÉSIDENTS HONORAIRES : Général Vouillemin, général Morel, lieutenant-colonel Liebenguth.
Le président demande ensuite à l’assemblée générale de voter pour : - élire un nouveau membre d'honneur, Lothar Metz
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- valider le renouvellement du 1/3 sortant: 3 conseillers (Fabrice Ghérardi, Jean-Pierre Martin, Yves Pellegrin)
- élire une nouvelle conseillère : Marie Amision, cogérante foyer
- valider un nouveau conseiller régional : Jean-Luc Touzeau pour la Vendée (accepté au CA de décembre)
- valider les décisions statutaires (nouveaux adhérents, démissions, radiations, suspensions bulletin) prises lors des 2 réunions annuelles du conseil d'administration au cours de l'année 2016 (juillet et décembre), - renouveler le mandat annuel du vérificateur aux comptes.
Toutes ces propositions sont entérinées par l’assemblée générale à l’unanimité.
L’assemblée entérine également l'adhésion de 12 nouveaux amicalistes:
1601 - Bonavita Michel
1602 - Polimeni Armand
1603 - Sorte Eugène
1604 - Fine Alain
1605 - Robaut Olivier 1606 - Kuleyan Jean-Pierre 1607 - Gillet Bernard 1608 - Durosay-Duval Jean-Pierre 1609 – Sereni Augustin
1610 - Ghebali Olivier 1611 - Corallo Marc
1612 - Louma Abdelkader 1511 - Crosera Jean
L’assemblée prend acte des neuf démissions enregistrées : Antoniolli Bernard Carciani Guy Giraud Jean-Paul Lambert Alain Lattes Pierre Micaelli-Künkel Dominique Richelmi Bernard Rosec Françoise Troadec Yves
Ainsi que la radiation de 3 membres de l’amicale pour défaut de règlement de cotisation depuis 2 ans:
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Barbanera Alain
Romelli Marcello Roux Christiane
Approuvé à l’unanimité !
- Election de Mr Pascal Bois vérificateur aux comptes pour un nouveau mandat d’un an (2017) : Election à l’unanimité
La liste des personnes chargées de l'administration pour l'année 2017 figure dans le formulaire CERFA n° 13971*03 joint en annexe.
Pour terminer, il faut également mentionner les nombreuses distinctions dont la FNAC a honoré certains de nos amicalistes très méritants : Lettre de reconnaissance fédérale (1)
Amision Marie Médaille de bronze des sympathisants (5) Amision William Avigdor Michelle Lions Bernard Thiery Josette Trémoulet Christine Médaille d’argent avec rosette (2) Thiery Daniel Vergès Georges Médaille de bronze(2) Liebenguth Gérard Patino François Médaille d’argent 2 palmes porte-fanion (1) Barale Alain Médaille de bronze 1 palme porte-fanion (2) Ghérardi Fabrice Icardo Laurent Diplôme d’honneur amicaliste (1) Martin Martine
Toutes les questions de l’ordre du jour ayant été abordées, le président donne la parole aux personnalités présentes pour clôturer l’assemblée générale.
- Le capitaine Pensa, représentant le DMD/06, présente l’état de nos armées.
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- Le commandant Chiantello fait le point de l’opération Sentinelle dans le département.
- Le général Bertucchi prend la parole au nom du général Klein.
- Le général Vouillemin exprime sa satisfaction pour le dynamisme de l’association. Son propos est prolongé par celui du président Watrin au nom de la FNAC.
Prennent successivement la parole Olivier Robaut pour le maire de Nice, Xavier Beck pour le conseil départemental, et André Bezzina pour la ville de Villefranche.
La séance est levée à 12h30, après l’exécution de la Sidi-Brahim et des hymnes nationaux italiens et français.
A Nice, le 13 mars 2017
Le président Alain Barale Jean Pierre Martin
Le 1er vice-président
La trésorière générale (et secrétaire adjointe) Christine Trémoulet
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2 féVrier 2017
rencontre AVec Les ALPini de mondoVi
Grâce à l’intermédiation de Marcello Marascio, Alpino parfaitement francophone et marié avec une pure Varoise, nous avons pu organiser une rencontre « au sommet » entre l’amicale du 22e BCA, représentée par le lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin et Alain Barale, et Gianpiero Gazzano, président de la section de l’ANA-Mondovi. Ce dernier était accompagné de Gianfranco Abbate, vice-président de la section, ainsi que de Gianni Viglietti, conseiller honoraire de la même section. Le lieu de ce rendez-vous convivial était le restaurant Byblos, à Ospedaletti, proche de San Remo.
L’objet de la rencontre était de réactiver la convention de jumelage entre nos deux associations, convention qui avait été établie en 2010, et un peu perdue de vue depuis lors. Nous avons trouvé chez nos amis transalpins un véritable souci de préserver et renforcer ces relations, en réactivant notamment le rendezvous du col de Tende. Une date a été retenue, sous réserve de faisabilité, celle du dimanche 10 septembre. Bien entendu, toutes informations seront transmises à nos amicalistes en temps utile. Nous sommes également conviés à nous retrouver les 9 et 10 juin prochains à Mondovi pour le rassemblement annuel de la section. Par ailleurs, les Alpini vont s’efforcer d’être présents lors de nos grands rendez-vous annuels, assemblée générale, commémoration de Narvik, commémoration de la Malmaison. Cette rencontre a été particulièrement sympathique et constructive, et nous avons chacun insisté sur l’importance de maintenir un caractère international à notre action patriotique et de mémoire. Notre proximité géographique et notre communauté de valeurs ne peuvent que favoriser ces liens.
Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin
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Jeudi
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L’AmicALe nAtionALe du 22ème BcA cHeZ Les ALPini de nice
Dans le cadre de l'amitié qui lie l'Amicale nationale du 22ème BCA et les Alpini, le président Jean-Pierre Martin, accompagné de quelques membres de l'amicale, a assisté le samedi 11 Février 2017 à l’assemblée annuelle de l’Association Nationale des Alpini de France (ANA), section Nice-Côte d’Azur, à l'invitation de leur président Valério Baroncini, également membre de notre amicale. Cette réunion s’est tenue dans les locaux du Comités de Nice, situés dans le consulat d’Italie (72 bd Gambetta). Le président Valério Baroncini a ouvert la séance à 11h, avec à ses côtés Renato Zuliani qui fut, durant de très nombreuses années, président des Alpini de France. Après une minute de silence en hommage aux militaires et alpini décédés en 2016, le conseiller général des italiens de l’Etranger, M.Enrico Musella, prit la parole, suivi de Renato Zuliani. Parmi les autres intervenants, il convient de citer le nouveau président du Comitès de Nice, M.Franco Valenti ainsi que Madame Laurence Navalesi, conseillère municipale de la ville de Nice (subdéléguée aux Relations Transfrontalières) et également conseillère métropolitaine. L’Amicale nationale du 22ème BCA était représentée par son président, le LCL (h) Jean-Pierre Martin, le LCL (h) Georges Trémoulet (viceprésident), Georges Vergès, ancien président PACA des éclaireursskieurs, qui fut à l’origine des relations avec les Alpini, et François Patino avec sa compagne Jeanine Robert. Le président Martin tint à remercier les Alpini pour leur accueil toujours aussi chaleureux, que ce soit en Italie ou ce jour à Nice. Il leur fit part de quelques dates d’évènements où ils sont cordialement invités ! Notamment le samedi 25 février 2017 à la citadelle de Villefranche-surMer pour l’Assemblée Générale de notre amicale. Il rappela nos liens avec les sections de Val Suza, de Vintimille et de Mondovi avec laquelle est prévu une cérémonie au Col de Tende le dimanche 10 septembre 2017(sous réserve de confirmation).
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Après la traditionnelle photo de groupe des participants, arborant pour certains leur célèbre « chapeau à plume » et pour d ‘autres leur « tarte », tous se retrouvèrent autour d’un sympathique apéritif « musclé » suivi d’un excellent « pasto alpino » confectionné sur place et servi « à l’assiette » par le président Valério Baroncini en personne qui n’avait rien perdu de ses talents de maître d’hôtel monégasque. Au moment de se quitter, après avoir pleinement profité de cette belle journée ensoleillée, tous émirent le souhait de se retrouver aussi nombreux l’année prochaine.
Georges Trémoulet
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Prix du GouVerneur miLitAire de mArseiLLe
Ce sont deux classes de 3e A/D du collège Les Campelières de Mougins (06), conduites par mesdames Nathalie Jean, principale adjointe, Emmanuelle Altabert et Pascale Cristini, professeures d’histoiregéographie, qui se sont vu remettre le 31 mai dernier au château SaintVictor sur les hauteurs du Vieux-Port le prix 2017 du gouverneur militaire de Marseille. Sélectionnées par le capitaine de frégate (R) MillionRousseau, et instruites par le lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin, président de l’amicale nationale du 22e BCA et des troupes de montagne de Nice, ces deux classes avaient proposé comme thème : « Les troupes alpines et les combats en montagne sur le front des AlpesMaritimes durant la Seconde Guerre mondiale » et réalisé une présentation numérique sur ce sujet. Étaient notamment mis en valeur les combats de l’armée des Alpes de 1940, ainsi que la participation des Alpins à la Résistance et aux affrontements du printemps 1945 vers la cime du Diable et l’Authion.
Les deux autres prix ont été attribués au collège Jean Brunet d’Avignon (84) pour ses « chroniques et reportages des actions citoyennes », ainsi qu’au collège Alfred Crouzet de Servian (34) pour son diaporama « S’engager malgré le risque ».
Le général Marc Demier, GMM, a insisté dans son allocution sur l’importance de ces EPI (Enseignements pratiques interdisciplinaires) à vocation patriotique et civique au moment où le pays, menacé par le terrorisme, doit affirmer haut et fort l’esprit de défense et les valeurs de citoyenneté, notamment chez les plus jeunes.
Un buffet rafraîchissant a ensuite été servi à tous les participants sur le perron de la villa, avant que le car affrété par la DMD de Nice raccompagne nos collégiens à bon port. Il faut rajouter que pour récompenser les élèves, une visite du MUCEM avait été organisée au préalable à leur intention.
Rendez-vous a déjà été pris pour l’année prochaine pour un travail de mémoire encore plus élaboré.
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Lieutenant-colonel (h) Jean-Pierre Martin
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sur Les trAces de LA Guerre de succession d’AutricHe
Mardi 15 avril dernier était organisée la première séance annuelle d’animation dans les parcs naturels relevant du conseil départemental des Alpes-Maritimes, dans le cadre d’un protocole conclu entre l’amicale du 22e BCA et cette instance territoriale.
Derrière le président Jean-Pierre Martin et Laurent Icardo, une quinzaine de passionnés de fortification, de 12 à 70 ans, ont écouté un bref historique de l’histoire de la fortification moderne dans la Maison de la nature du fort de la Revère, avant d’aller découvrir sur le site de la Semboula les traces du camp retranché austro-sarde datant de la guerre de Succession d’Autriche, quand en 1744 les armées franco-espagnoles envahissaient le comté de Nice. Une boucle permit également de retrouver les batteries Séré de Rivières dispersées le long de la route militaire, avant de terminer devant le fort de la Revère où le groupe de reconstitution historique d’Alain Fine retrempa les participants dans l’époque de la Grande Guerre. L’apparition d’une torpédo d’époque garnie d’uniformes bleu-horizon, se déplaçant à une vitesse des plus mesurée, fit la joie de tous. Prochain rendez-vous : le samedi 23 août pour une animation centrée sur la ligne Maginot et la bataille des Alpes.
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Daniel Rocher (Délégué du Briançonnais) et Roger CARLE représentaient l'Amicale nationale du 22ème BCA à Exilles le dimanche 11 juin 2017 pour la manifestation des Alpini.
3. Devoir de mémoire.
inAuGurAtion de L'exPosition tom moreL à nice
Le Vendredi 10 féVrier 2017
Le lieutenant Tom Morel a été mis à l’honneur dans le Hall de la Bibliothèque Raoul Mille à la Gare du Sud à Nice par une exposition de photos illustrées sur sa vie. Cette exposition, aimablement mise à disposition par le lieutenant-colonel Yvan Morel (petit fils de Tom), a été inaugurée le vendredi 10 février 2017 en présence de Monsieur Philippe Pradal, maire de Nice et du général de division Marc Bertucchi, représentant le général de division Michel Klein, président de la Fédération des Soldats de Montagne; elle sera visible du 4 février au 12 mai, avant de rejoindre Menton, du moins nous l'espérons ! Nous remercions chaleureusement Mme Michelizza, directrice des bibliothèques de la ville de Nice et Mme Sylvie Orsatti responsable de la bibliothèque Raoul Mille, ainsi que le fidèle Alain Barale, vice-président de l'amicale nationale du 22e BCA qui a prêté son concours à la Fédération pour la mise en place de l'exposition.
A travers cette exposition, riches en illustrations et notes personnelles, nous partons à la rencontre du lieutenant Tom Morel, figure emblématique de la Résistance, animé de grandes valeurs. "De Théodose à Tom...": neuf panneaux retracent son enfance lyonnaise, sa vie de famille dans les Alpes, sa vie militaire au 27e bataillon de chasseurs alpins et son parcours de résistant sur le plateau des Glières. Dès 1937, chef aimé et respecté au sein de sa section d’éclaireurs skieurs, il a su fédérer, en rentrant dans la clandestinité en 1942 puis autour du plateau des Glières à l’hiver 1943, l’ensemble des tendances politiques de la Résistance afin de faire vivre l’expérience retrouvée d’une France libre et combattre l’ennemi nazi au sein de la Savoie: "Vivre libre ou mourir" !
Cet hommage est porté par l’association des familles des Compagnons de la Libération, des associations de résistants, du ministère de la Défense, le 27e bataillon de chasseurs alpins, la promotion « lieutenant Tom Morel » de Saint Cyr, l’association des Glières et la Fédération des Soldats de Montagne.
Gérard Liebenguth
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Historique 24e BcA deuxième PArtie
LA SOMME
L'attaque du 3 septembre 1916 se déclenche à midi avec un élan superbe, d'autant plus remarquable que moins de trois heures avant l'assaut, par suite d'un tir de contrepréparation ennemi extrêmement violent, les 2e et 4e compagnies et 1ère CM avaient été durement éprouvées et perdu la totalité de leurs officiers. La 3e compagnie, en butte à des feux sur sa droite, appuya légèrement à gauche et franchit sans encombre le Chemin creux. Elle reçut alors des feux de revers, mais la 1ère section de la 5e compagnie avec des grenadiers du bataillon prit à parti les six mitrailleuses du Chemin creux, à la gauche desquelles était placée la 3e compagnie et devant lesquelles était arrêtée la gauche du 13e chasseurs. Après un vif combat à la grenade, ces mitrailleuses tombèrent en notre pouvoir ainsi que 120 prisonniers. Le Chemin creux était à nous tout entier.
La 4e compagnie arrive facilement au Chemin creux et voyant la droite de la 1ère brigade de chasseurs progresser, alors que la gauche de cette brigade est arrêtée, oblique beaucoup plus à droite que la direction lui était assignée, suivie de la majorité de la 2e compagnie. Dès lors, les 2e et 4e compagnies étaient désaxées définitivement dans leur attaque. Seuls, quelques éléments de la 4e compagnie marchent vers Le Forest, qu'ils traversent jusqu'à la lisière est, tandis que la 1ère compagnie, après avoir fait tomber la résistance devant son front, arrive à la lisière nord de Le Forest, où elle entre en liaison avec le 43e RI qui, ayant progressé au delà du 43e chasseurs, s'est replié sur la droite. La 3e compagnie, reprenant la direction qui lui était assignée, atteint la tranchée de La Cranière, au sud-ouest de Le Forest, et arrive pendant la nuit à en déloger les derniers défenseurs et à y prendre complètement pied. Vers 12 heures, le 4 septembre, le 115e BCA dépasse le 24e pour prendre le combat à son compte. Le résultat de l'attaque du 24e se traduit par l'enlèvement des défenses successives sur une profondeur de 1.800 mètres, dont certaines lignes (Chemin creux, Cranière) particulièrement organisées; la possession du village Le Forest; la capture de 7 mitrailleuses et de 400 prisonniers. Le bataillon avait atteint tous les objectifs qui lui étaient assignés.
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Ce succès était payé par la mise hors de combat de 50 % des chasseurs engagés et de 12 officiers dont 9 tués.
Les officiers glorieusement tombés à l'ennemi le 3 septembre et dont le bataillon pleure la perte sont :
Le capitaine Touzet, commandant la 1ère compagnie; Le capitaine Guibert, commandant la 2e compagnie; Le capitaine Henry, commandant la 4e compagnie ; Le capitaine Mazaud, commandant la 1ère compagnie de mitrailleuses; Les lieutenants Gept, Reboul, Bouchier; Les sous-lieutenants André et de Pompery.
Le 29 septembre 1916, le général commandant la VIe armée citait à l'ordre de l'armée le 24e bataillon de chasseurs alpins pour sa brillante conduite au combat du 3 septembre :
« Le 3 septembre 1916, sous le commandement du commandant Meilhan, a atteint d'un superbe élan tous les objectifs qui lui étaient assignés, malgré un violent tir de barrage ennemi. S'est maintenu énergiquement sur le terrain conquis, faisant à l'ennemi 300 prisonniers et capturant 7 mitrailleuses. » (Ordre N° 397 en date du 29 septembre 1916.)
Après avoir organisé le terrain nouvellement conquis de la Maisonnette, le 24e prend part, le 3 octobre 1916, au combat de Raucourt, à l'ouest du bois de Saint- Pierre-Waast, sans que ses effectifs durement éprouvés le 3 septembre aient été recomplétés.
Malgré cette faiblesse d'effectifs, la violence du bombardement et une pluie diluvienne qui transforme le terrain en un vaste bourbier où les hommes s'enlisent, les chasseurs s'élancent à l'attaque avec l'entrain dont ils sont coutumiers et, malgré des pertes sévères, s'emparent des objectifs qu'ils avaient mission d'atteindre, facilitant ainsi le débouché d'une attaque de grande envergure sur Sailly-Saillisel, qui devait avoir lieu quelques jours plus tard. Après avoir stationné quelques jours dans les bivouacs de Curlu, le 24e est transporté à Forges- les-Eaux (Seine-Inférieure).
Le 21 octobre, la 4e brigade est, déplacée brusquement. Elle doit se rendre dans les Vosges, mais le 24e, à qui la fourragère vient d'être décernée, est appelé à l'honneur de tenir garnison dans les cantonnements voisins du GQG et d'y fournir le service de garde. Le bataillon jouit à proximité de Chantilly, du 21 octobre au 11 novembre, d'un repos moral et physique qui le paie largement de ses souffrances passées.
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Le 5 novembre, le 24e est passé en revue par le général Joffre. A l'issue de la revue, le généralissime félicite le chef de corps pour le « chic» avec lequel les chasseurs ont défilé.
Le capitaine Levesque est promu chevalier de la Légion d'honneur. Le 17 novembre, le commandant Meilhan, appelé à d'autres fonctions, quitte le commandement du 24e bataillon. Il est remplacé par le commandant Hubert de Castex.
Le 28 novembre, la garde du drapeau des chasseurs est confiée au 24e BCA.
Le 29, la 66e division est passée en revue sur le plateau de Champfrey par le général commandant la VIe armée.
L'AISNE
Au matin du 16 avril 1917, confiant et résolu, le 24e, en réserve, se porte dans le bois de Beaumarais, d'où il doit partir pour dépasser les troupes chargées de la rupture. Malheureusement, l'attaque déclenchée à 6 heures par le 1er corps n'ayant pas réussi complètement, le bataillon passe la journée dans le bois de Beaumarais et, déçu, retourné le soir au bivouac du camp des Couleuvres. Il y passe les journées des 17 et 18 avril.
Le 18 au soir, une partie de la division étant déjà engagée, il se porte à nouveau jusqu'au bois de Beaumarais.
Du 19 au 21 il reste dans l'eau sans abri, en butte au tir de l'ennemi sur nos arrières. Il y subit ses premières pertes. Les 22 et 23, en réserve pour une mission ultérieure, il bivouaque au Champ d'Azile.
Le 23, dans la nuit, le 24e relève sur les positions conquises le 5e BCP (tranchées de la Plaine et d'Enver-Pacha devant Corbeny). Il traverse une fois de plus le bois de Beaumarais par des pistes détrempées et relève dans des conditions très difficiles. Bombardement intermittent, boyaux en partie détruits et inexistants même en certains endroits.
Le 24e bataillon prend une situation de fin de combat dans les tranchées bouleversées, il s'installe et se met au travail. Il impose immédiatement sa volonté à un ennemi très vigilant, par des patrouilles énergiquement et habilement conduites. En même temps les tranchées sont remises en état, les entrées de sapes améliorées. En outre, le secteur est aménagé en terrain d'attaque par la création de parallèles de départ à proximité des tranchées ennemies et bien en avant de nos lignes.
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Le 29 avril, après un bombardement plus violent que de coutume, dans la nuit du 28 au 29, une attaque ennemie se déclenche à 5h 30 sur la gauche de la 1ère compagnie au barrage de la tranchée de la Plaine. Grâce à la vigilance de la garnison, tous les moyens de défense entrent en action ; FM et VB font merveille. L'ennemi, arrêté net, rentre dans ses lignes, laissant des morts et des blessés.
Le 30 avril, après un nouveau bombardement de nuit, nouvelle attaque sur les barrages d'Enver-Pacha et de la Plaine. Nouvel échec de l'ennemi qui renonce à de nouvelles tentatives.
Pendant cette période, le bataillon n'a pu réaliser ses espérances de guerre de mouvement, mais partout où l'on a eu besoin de lui il s'est comporté avec son brio habituel. Il a dominé l'adversaire, il a laissé au bataillon qui l'a relevé un secteur organisé.
Mais voilà Craonne, les Allemands ont une artillerie nombreuse, de tous calibres, depuis le 74 jusqu'au 380, avec lequel ils s'efforcent de défoncer les galeries et les sapes dont ils connaissent parfaitement l'existence dans le village. Nous sommes informés que les Allemands préparent pour le 28 mai 1917 une offensive de grand style sur un front de trois corps d'armée. Le bataillon s'apprête à soutenir le choc. Rien ne se produit jusqu'au 2 juin.
La journée du 2 juin est marquée par un violent bombardement qui coupe toutes les communications.
Le 3 juin, le tir, qui s'est un peu calmé dans la soirée du 2, reprend à 3h 15 avec une extrême violence.
De son observatoire, le lieutenant Chenevrier, officier de renseignements, signale qu'on ne peut rien voir de ce qui se passe en ligne.
A 4 heures, le commandant de Castex a l'impression que le tir s'allonge tout en gardant la même intensité. Il fait occuper par ses réserves (peloton de grenadiers Manceau, un peloton de la compagnie Dardelet et des mitrailleurs) leurs emplacements de combat. A ce moment, l'ennemi avant bousculé la première ligne, à notre gauche, arrive en masses serrées sur le tunnel où se trouve le PC du bataillon.
Le sous-lieutenant Manceau entraîne ses grenadiers contre le premier groupe d'assaillants.
Un violent combat à la grenade s'engage. Le sous-lieutenant Manceau est grièvement blessé. Le capitaine adjudant-major Levesque se précipite sur l'ennemi, à la tête des grenadiers du bataillon. Il est tué d'une balle au cœur.
Pendant ce temps le lieutenant Chenevrier, avec ses grenadiers, soutenait à l'entrée du tunnel un combat surhumain. Attaqué de front
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d'abord, il arrête les vagues qui se portaient sur lui; entouré ensuite par les éléments qui progressaient à droite et à gauche, il fait le coup de feu à bout portant. Les grenades pleuvent dans la tranchée de l'observatoire. Malgré tout, le lieutenant Chenevrier et ses grenadiers tiennent toujours l'entrée de la sape.
Les fractions ennemies qui l'avaient dépassé, prises à partie par les grenadiers et les sections de réserve, refluent. Toutes les attaques sur l'observatoire sont repoussées. L'attaque allemande avait bousculé nos premières lignes, mais elle avait été arrêtée sur les positions de la réserve du bataillon. Le lieutenant Suzini, du 64e bataillon, et le lieutenant Rivière, du 24e, effectuent une reconnaissance qui permet de boucher le trou qui s'était produit entre les éléments des 24e et 64e, et ceux du 18e RI. À droite, les éléments de la compagnie de gauche (4e compagnie) avaient été tués ou pris.
Les chasseurs pris sous un bombardement effroyable avaient été complètement entourés par les vagues boches. Seuls quelques chasseurs, avec le capitaine Piétri, avaient pu s'échapper par une sape souterraine. Les éléments avancés de la compagnie du centre avaient alors été l'objet d'une attaque convergente, venant à la fois de la direction du village de Chevreux et du nord.
Résistant aux Boches qui venaient de front, ils ont été bousculés par ceux qui venaient derrière. Devant cette situation, le capitaine Dubois, dont la compagnie tenait le saillant du Tyrol face à Chevreux, établit ses sections au nord pour ne pas être tourné et laisse un crochet défensif face à Chevreux.
Il cherche et trouve la liaison à sa gauche avec une compagnie du 5e BCP qui a reçu l'ordre de venir boucher le trou entre le 24e et la compagnie Dubois, à hauteur de la lisière est de Craonne. La situation était donc partout rétablie. A 13 heures, une contre-attaque d'une compagnie du 28e bataillon et du groupe franc du 9e groupe (sous-lieutenant Filleul) réussit complètement et, à la nuit, toutes les anciennes tranchées sont réoccupées.
Cette grosse attaque allemande, préparée fortement par l'artillerie, a été menée par des troupes d'élite attaquant en masse; elle n'a rapporté à l'ennemi aucun gain de terrain et lui a coûté des pertes sévères. L'acharnement d'une poignée d'hommes du 24e bataillon, commandés par des officiers d'une bravoure remarquable et galvanisés par la présence d'un chef aimé, le commandant de Castex, a suffi à transformer en défaite
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pour l'ennemi une journée qui s'annonçait à lui comme devant être victorieuse.
Du 26 juin au 16 juillet s'écoule une période de repos qui est marquée par toute une série de fêtes de la division, dont la dernière et la plus belle, le triomphal défilé dans Paris, le 14 juillet, pour lequel le 24e BCA a l'honneur d'avoir la garde du drapeau des chasseurs. Cette revue restera dans la mémoire des chasseurs qui y ont participé comme un des plus émouvants souvenirs de cette guerre, car les marques de sympathie, d'admiration ou de reconnaissance qu'ils ont reçues, et pendant et en dehors de la revue, leur ont fait sentir que la nation n'ignore ni ces sacrifices, qu'elle imagine sans les connaître, ni le tranquille héroïsme avec lequel ils sont consentis. Les heures passées à Paris par le 24e bataillon ont payé largement les pénibles heures des combats passés, car il a compris qu'il n'a pas souffert en vain, et si le moral du bataillon est toujours resté intact, il a gagné encore plus de fermeté, de confiance dans l’avenir et de résolution dans l'achèvement de l'œuvre commencée.
Le 1er septembre, le 24e procède à la remise solennelle du drapeau des chasseurs à une délégation du 1er BCP en présence du général Franchet d’Esperey et des délégations de tous les corps de la division. C'est avec regret que le 24e voit partir cet emblème glorieux, mais il espère le voir revenir dans peu de temps et avoir, à ce moment-là, acquis de nouveaux titres à sa garde.
LA MALMAISON (23 octobre 1917)
Avant le déclenchement de l'attaque à 4h30, le commandant de Castex était mortellement blessé à son poste de commandement. A notre préparation offensive succède une contre-préparation d'une égale violence. A l'heure de l'attaque, à 5h 15, il faisait encore nuit, les Allemands n'étaient pas surpris. Ils avaient eu le temps de garnir les tranchées de la Carrière des Bovettes de leurs mitrailleuses. Enfin, les pluies des jours précédents combinées avec la préparation d'artillerie avaient mis le sol dans un tel état qu'il fut impossible aux premières vagues, arrêtées d'ailleurs par les résistances de l'ennemi, de coller au barrage roulant qui s'éloignait trop vite, de sorte que, pour triompher de leurs adversaires, en arrivant sur leurs tranchées, nos chasseurs n'avaient d'autres ressources que leurs fusils, leurs grenades et leur volonté de vaincre.
Malgré ces circonstances défavorables à tous les points de vue, l'esprit offensif du bataillon et son esprit de sacrifice étaient tels que, malgré les difficultés rencontrées, il poursuivit son chemin; mais, à la droite du
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secteur, il ne put arriver à conserver la position des Bovettes, où successivement étaient venues se fondre les quatre premières vagues. Dans cette partie du terrain, la lutte fut acharnée, toutes les armes y furent bonnes : mitrailleuses, fusils, grenades, couteaux, et l'ennemi, en même temps que nous, se figea sur cette carrière des Bovettes, où les contreattaques qu'il tenta ne purent déboucher et laissèrent entre nos mains les premières tranchées que nous avions conquises. Dans la colonne de gauche, bien que le sol fût naturellement difficile de par sa constitution, les autres obstacles à l'avance furent de même nature. Néanmoins, nos vagues d'assaut purent atteindre la tranchée de F Orage, après des prodiges de vaillance et d'héroïque entêtement. C'est ainsi que 1e peloton du sous-lieutenant Buchet, dont l'objectif était la tranchée du Panthéon, voyant les vagues d'assaut qui l'avait dépassé être arrêtées, dans les tranchées de la Tempête, se porta en avant sur l'ordre de son chef qui fut tué et réussit à juguler les résistances de l’adversaire; dans cette colonne de gauche le capitaine Piétri, dont les vagues d'assaut avaient réussi à franchir les tranchées de la Tempête, arrive avec des forces bien réduites à la tranchée de l’Orge et aux carrières du Tonnerre.
Là, au moment où il attaque la tranchée, une contre-attaque débouche des abris démolis. Avec le groupe d'hommes dont il dispose il arrive à la bloquer et, pendant deux heures, il lutte avec toutes ses armes pour essayer de triompher d'un adversaire nombreux qui l'enserre. Ses munitions épuisées, ses chasseurs tués ou blessés, il reste aux mains des Allemands avec une poignée de « braves ». Ceux-ci, dirigés par les Allemands hors de la tranchée, profitent d'un repli de terrain pour leur échapper et reviennent prendre leur place de combat dans nos lignes. Dans la demi-obscurité de la nuit finissante il était presque impossible de noter toutes les actions d'éclat accomplies par les chasseurs. Les témoins mêmes de ces actions sont difficiles à trouver, car ils sont rares et beaucoup parmi les plus braves sont morts ou ont été blessés. Mais plus que tous les discours et plus que tous les noms que l'on pourrait citer, là vue du champ de bataille, après le succès, indique la somme d'héroïsme qui s'est dépensée là, aussi bien du côté des chasseurs que des Allemands.
Les morts que l'on a retrouvés ont conservé dans l'immobilité l'empreinte des sentiments qui les animaient pendant le combat : tous ont été atteints dans l'accomplissement d'un geste de violente offensive.
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Plus encore peut-être que cette vision, le chiffre des pertes du bataillon montre les énormes difficultés dont il a dû triompher pour arriver à conquérir les objectifs qui avaient été assignés à sa valeur.
Le 24e a perdu, dans ses combats du 23 au 27 octobre, 17 officiers, dont 7 tués, et 450 chasseurs.
Mais, malgré les pertes éprouvées le 23 octobre, remis en ordre le 25 sous la direction des officiers survivants, il continuait son mouvement en avant et venait s'établir, malgré la résistance continue de l'ennemi, sur les objectifs qui lui étaient assignés et ses premiers éléments dévalaient les pentes de la vallée de l'Ailette.
Le matériel qui a été conquis, celui du moins qui a pu être recueilli, n'ayant pas été détruit par l'artillerie, se compose de 8 mitrailleuses, 7 mortiers de 240, de plusieurs lance-grenades et d'un nombre considérable de projectiles de toutes sortes.
Dans la nuit du 27 au 28 octobre le 24e bataillon est relevé sur ses nouvelles positions par un bataillon du 93e RI.
Le chef de bataillon Jullien arrive le 28 et prend le commandement du 24e chasseurs.
Le 3 décembre 1917, le général de Maud'huy cite à l'ordre du 11e corps d'armée le 24e bataillon, pour sa brillante conduite à l'attaque du 23 octobre :
« Sous le commandement du chef de bataillon Hubert de Castex, tué glorieusement au cours de l'action, a combattu, le 23 octobre, dans des conditions particulièrement difficiles, s'accrochant au terrain avec ténacité. A repris sa marche en avant le 25, malgré les pertes lourdes; a atteint ses objectifs. A réalisé sur un front de 350 mètres une avance de 1.000 mètres. S'est emparé de quatre lignes de tranchées, a capturé 8 mitrailleuses, 9 mortiers et minenwerfer. »
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conference du LcL(H) JeAn-Pierre mArtin à AntiBes Le sAmedi 11 mArs 2017
"1917, l'année charnière" C'est le thème de la conférence que le LCL(h) Jean-Pierre Martin, président de l'Amicale nationale du 22ème BCA et des troupes de montagne est venu présenter à Antibes le samedi 11 mars 2017 à la Maison des Associations invité par le LCL Gérald Lacoste, conseiller municipal délégué aux anciens combattants et victimes de guerre, dans le cadre de la commémoration du Centenaire de la Grande Guerre. Replacée dans le contexte géopolitique de l'époque cette conférence fit revivre tous les moments importants de cette "année charnière" et ce grâce à des textes, photos, cartes, témoignages...et se termina par deux chansons de l'époque.
Georges Trémoulet
Vice-président, délégué antibois de l'Amicale Nationale du 22ème BCA
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cérémonies 8 mAi
L'Amicale nationale du 22ème BCA était
représentée :
- A Antibes : Par les LCL Georges et Frédéric Trémoulet (en tenue sur les rangs), le Colonel André Avigdor et Michelle, Christine Trémoulet, André-Claude Bélardi, François Patino et Marc Fossoud. Grande et belle cérémonie débutée à 9h à Biot, puis devant le monument aux Morts de Juan-les-Pins pour se terminer en apothéose sur la place du 8 Mai, au bout de l'esplanade du Pré-des-Pécheurs, avec la présence de 19 porte-drapeaux, la chorale de la ville d'Antibes et celle des collégiens de La Fontonne qui interprétèrent le chant du départ, le chant des partisans, le chant de la 2èmeDB et pour terminer 3 couplets de La Marseillaise, ces différents chants étant entrecoupés des discours et du dépôt de 9 gerbes devant le monument des Maréchaux. Et pour terminer, cock tail offert par la municipalité vers 12h00.
- A Briançon : par Daniel Rocher et Jean-Luc Touzeau, respectivement délégués du Briançonnais et de la Vendée avec le fanion du 22ème BCA. A 18h00 au carré militaire, avec dépôt de gerbes, puis au monument aux morts en présence des autorités locales et de la sous-préfète. Lecture du chef de l'Etat et chant de la Marseillaise en clôture.
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74e AnniVersAire
BAtAiLLe de noWo PostoJALoWKA
de LA
Janvier 1943 : dans les steppes glacées d’Ukraine, la tragique épopée des Alpins
Comme chaque janvier, nos pensées vont vers la tragique campagne de Russie et à la douloureuse bataille de Nowo Postojalowka, en janvier 1943, au cours de laquelle les Alpins de la division Cuneense tentèrent de s'ouvrir une brèche pour échapper à l’encerclement de l’Armée rouge.
Quand le thermomètre descend en-dessus du zéro et que le gel se fait pénible, nous, bien couverts, bien chaussés et bien nourris, trouvons l'hiver insupportable ; mais qui a un certain âge ne manque pas de penser aux autres hivers : aux enfers blancs qui ont emporté tant de nos jeunes dans la glace et dans l’immensité de la Russie que l'Italie fasciste avait voulu envahir à côté des alliés nazis.
Par des froids de moins 30° et moins 40°, avec des chaussures en carton, des uniformes trop légers, des armes et équipements scandaleusement inadaptés, le manque de nourriture et de tranchées, pendant que les chars soviétiques piégeaient dans une étreinte mortelle nos divisions alpines.
Neige rouge de sang et noire de cadavres ; destin tragique pour les prisonniers dans les goulags, longues routes du davaï 1 pour les survivants, attente angoissante et sans réponses pour leurs familles. Et puis en Russie. En 1941-1942 la guerre était devenue mondiale : les Japonais avaient attaqué à Pearl Harbour les Etats-Unis, dès lors entrés en guerre au côté des Alliés ; On se battait sur les mers, en Afrique, en Asie, mais surtout en Europe. Hitler avait envahi la Russie, violant le traité de non-agression signé avec Staline. Nos Alpins, après l'agression contre la France et la brève guerre sur le front des Alpes qui nous avait coûté des milliers d'hommes gelés dans l'inattendue tourmente de juin 1940, ont été durement engagés dans les montagnes d'Albanie, de Yougoslavie et de Grèce. Jusqu’à l’engagement, durant l'été 1942, dans les immensités russes, en appui des Allemands et des divisions de notre CSIR 2 .
1 Plus vite ! en russe.
2 Corpo di Spedizione Italiano in Russia
38 Pour ne pas
oublier
Ce mois de juillet pour les armées des généraux Gariboldi et Nasci, ce sont des préparatifs à la hâte, l’effarement et larmes des familles au départ de leurs garçons, de longs trajets à travers l'Autriche et la Pologne. Enfin la Russie : un autre monde. Pas de montagne du Caucase pour la Cuneense, la Julia, la Tridentina, mais des marches épuisantes dans la steppe poussiéreuse vers le Don pour s’opposer à une contre-offensive russe. Attaques surprises de partisans dès le 11 août, qui s’emparent d’une batterie du groupe Mondovi.
Début octobre, la lutte est aussi contre la neige, les rats, les poux et la faim. Premiers membres gelés et attaques croissantes difficiles à repousser avec de vieux fusils modèle 1891. Un front de 75 kms à tenir et beaucoup de nostalgie de la famille lointaine. Mi-décembre, des actions russes engagées en profondeur causent des brèches et la nécessité de
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lutter contre l'encerclement. Le bataillon Pieve et la batterie Villanova sont en première ligne. De nouvelles attaques russes se développent à Noël contre des unités du Mondovi, du Ceva, du Saluzzo, pendant que la division allemande qui est avec eux, doit se replier. Terrible début de 1943. Froid à moins 35° et nouvelles offensives russes contre la Julia et les Allemands, mais le secteur de la Cuneense résiste bien. Le 15 janvier les chars russes se dirigent sur Rossosch, et le siège du commandement doit se déplacer à Postojaly pour éviter d'être encerclé par le Nord, pendant que les chars russes font feu sur les 2000 hommes restés à Rossosh avec le Général Martinat. Là les bataillons de la Cuneense perdent 600 hommes. Les fusils et les grenades s’avèrent impuissants ou presque contre les chars. La Julia, éprouvée par les pertes reçoit l'ordre de se retirer vers le Nord-est. Sur le front du Don où les Russes intensifient les assauts, l'ordre de repli arrive le matin du 17. Le front entier est désormais en déroute en raison de l'avancée des soldats et partisans russes. Membres gelés, confusion, obstacles de véhicules en panne de carburant, ravitaillement impossible, paquetages à abandonner. La Cuneense en deux colonnes doit rejoindre Popowka dans le noir et le vent glacial, et de là se replier vers Waluiki avant que la route ne soit barrée vers l’ouest. Lutte désespérée à Nowo Postojalowka. Le 20 janvier de ce village tenu par l’ennemi partent des coups de canon meurtriers ; c'est le début d'une bataille sanglante et désespérée. Des bouches de canons sortent des isbas et plusieurs unités sont décimées. Dans la nuit on tente une contre-attaque du Ceva et du Mondovi ; mais les Russes ont reçu des renforts. Alors, on se replie sur une nouvelle position sous la pluie de l'artillerie, alors que les munitions s’épuisent. Rampant dans la neige, les Alpins avancent jusqu'au village et se lancent à découvert contre les chars. Beaucoup tombent ou sont capturés. Le général Battisti, puis le général Ricagno de la Julia s'unissent au colonel Manfredi du Mondovi et décident d’ouvrir une brèche avant l'arrivée des nouveaux renforts russes.
Ils demandent des chars et des batteries mais ils ne les obtiennent pas. Ils lancent quand même une attaque désespérée contre le village sous un feu intense. On lutte entre les maisons et parmi les morts, il y a le major Trovato du Mondovi, immédiatement remplacé par le capitaine Ponzinibio. Les chars russes dominent la mêlée. Avenanti qui conduit les survivants du Ceva, blessé, se lance contre un char avec un pistolet et une bombe à main. Les munitions se font rares ; les unités se disloquent. Battisti ordonne à Manfredi de brûler le drapeau du Mondovi pour qu'il ne tombe pas dans les mains ennemies. C’est encore un nouvel assaut désespéré,
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à l'arme blanche. Les Russes s'enferment dans le village et les Alpins ne débouchent pas. Dans la neige, morts, blessés et débris s’accumulent. Les pertes deviennent terribles ; deux avions soviétiques mitraillent les survivants. Dans cette soirée tragique, la bataille prend fin faute de combattants. La Cuneense est diminuée de moitié et reçoit l'ordre de se dégager de l'étreinte. Comment ? En tentant de contourner le village par le nord à la faveur de la nuit en se dirigeant vers Postojalij, que l'on espère entretemps libérée par la Tridentina. Mais on doit abandonner les blessés et les hommes gelés, au milieu des cris, gémissements et invocations qui blessent plus que les coups. La marche reprend en silence alors que les pertes se poursuivent. On parvient à rompre l’étau, mais les épreuves ne sont pas encore terminées. Avant la reddition à Waluiki le 28 janvier, d'autres malheurs, d'autres deuils s’ajoutent, même parmi les chefs : Les capitaines Monregalesi, Mario Battaglia, Giovanni Costamagna, alors maire de Mondovi et président du Club Alpin Italien, Le colonel Manfredi, meneur intrépide, tombé dans les maisons de Waluiki, le général Martinat .... Tombés, disparus et prisonniers... 4748 morts ou disparus en Russie pour le 1er régiment d’Alpini, 13.000 environ pour la Cuneense. Pour les survivants, la périlleuse longue marche de retour, où le cruel et interminable emprisonnement dans les goulags sibériens. Seul un petit groupe de survivants de cet enfer blanc parviendra à revoir Mondovi, accueilli le dimanche 13 juin 1943 à la gare par un chœur d'acclamations et un émouvant lancer de fleurs, comme le décrit la publication fasciste A Noi. Mais cette rhétorique ne pouvait cacher l'énormité et l'inutilité de la tragédie, la responsabilité de ceux qui l'avaient provoquée, ni d'éviter de penser au sort des disparus et aux souffrances pour les nombreux tombés au front. Pour beaucoup de familles l'angoissante attente restera sans réponse. De nombreux survivants se lanceront dans la lutte pour la libération de l'occupation allemande commencée en septembre 1943. Dure expérience, sacrifices à ne pas oublier et sur lesquels réfléchir. Pour eux, avec le souvenir de ce passé tragique, doit éclore une constructive volonté de paix, même pour nos jours actuels incertains.
Ernest Billo, Revue ANA, section de Mondovi, N°3/2016. “Avec l’aimable traduction de notre ami Marcello Marascio”
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commémorAtion de nArViK mArdi 30 mAi 2017 à nice
Comme chaque année, en partenariat avec la ville de Nice, les marins anciens combattants, les anciens de la Légion étrangère et les anciens des Troupes de marine, les anciens chasseurs alpins des Alpes-Maritimes se sont retrouvés à l’entrée du quartier Saint-Jean d’Angély pour commémorer la victoire de Narvik du 28 mai 1940 et rendre hommage à ces glorieux combattants dont l'épopée est méconnue, pour ne pas dire absente des livres d'histoire !
Après la levée des couleurs, le lieutenant-colonel Jean-Pierre Martin prononça le récit des combats, puis l’on procéda au dépôt des gerbes: celle, commune, des chasseurs, légionnaires et marins, celle de la ville de Nice, et celle du conseil départemental. Puis fut exécutée la sonnerie aux Morts, suivie de la Sidi-Brahim, du Boudin, et de l’hymne de l’infanterie de marine, conclu par la Marseillaise, interprétés par la musique des Sapeurs-Pompiers de Nice.
Messieurs Jean-Marc Giaume et Eric Ciotti prirent successivement la parole avant de clore cette cérémonie en remerciant les personnes qui y ont participé.
Parmi les personnalités civiles et militaires on notait la présence de messieurs Eric Ciotti, député et président du Conseil départemental des A-M, Jean-Marc Giaume et Olivier Robaut, représentant le maire de Nice, François Rabut, président de la mission du centenaire, Philippe Rossini, conseiller départemental, le capitaine de vaisseau Alain Moretti, représentant le colonel Bedu, délégué militaire départemental, Mme Vanessa Siegel, conseillère départementale ainsi que de nombreux présidents d'associations, de porte-drapeaux et porte-fanions, de même que le groupe historique d’Alain Fine, en tenues d’époque, qui ont rehaussé la cérémonie de leur présence: on notait la présence du général Morel, président 06 du Souvenir français, du lieutenant-colonel JeanPierre Martin, président de l’amicale nationale du 22e BCA, de Claude Bridon pour l'AMMAC, du représentant de l’actuel président Me. Jacques Peyrat pour les anciens Légionnaires. Les amicales chasseurs étaient représentées avec leurs fanions respectifs portés par Alain Barale et Fabrice Gherardi.
Ensuite la municipalité nous invita à partager le verre de l’amitié devant les anciens bâtiments de l'officier de permanence et du poste de police...
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Puis quelques membres et amis de nos amicales chasseurs se retrouvèrent à La Rascasse, « fief » de la Marine, pour apprécier un excellent couscous préparé par le « bosco », en compagnie d’autres convives appartenant à l’AMMAC, et en présence de leur président Claude Bridon.
Rendez-vous l’année prochaine pour le 78e anniversaire, si Dieu le veut !
Trémoulet
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Christine
Réseau national.
comPte rendu de LA ceremonie commemorAtiVe du 8 mAi 2017.
Comme chaque année et en fonction du calendrier national, il revient au Comité d'Entente des Associations Patriotiques et d'Anciens Combattants et Victimes de guerre de Lunel - qui compte 10 associations - la charge d'organiser les cérémonies patriotiques. Il faut y ajouter deux cérémonies : le 28 août, l’anniversaire de la libération de Lunel ; le 1er novembre, la cérémonie au carré militaire du cimetière communal.
Cette année, le Comité d'entente se devait d'ajouter une cérémonie religieuse à la commémoration de l'anniversaire de l'Armistice. En effet, la séparation des communautés catholique et protestante est bien réelle. Or, à Lunel, le temple a été vendu à un particulier. Il s’y trouvait deux plaques de marbre sur lesquelles furent gravés les noms des Lunellois de religion protestante, tombés au cours des deux conflits mondiaux. Ces plaques ont été transférées à l'église Notre-Dame du Lac au côté de celles gravées du nom des Lunellois catholiques ; cinq noms ont ainsi été rajoutés. Nous avions perdu la trace de cinq poilus.
En ce 8 mai, nous nous devions d'organiser une cérémonie œcuménique regroupant les deux communautés. Présidaient celle-ci, le Père Michel Viot, aumônier national des anciens combattants et aumônier de la Gendarmerie nationale, le pasteur Franck Massler de Lunel, ainsi que monsieur Julien Teissonnière, diacre attaché à la Gendarmerie nationale.
Après cette cérémonie un cortège a rejoint le parc Jean Hugo où se déroulèrent deux cérémonies patriotiques : l'une en hommage aux veuves et orphelins de guerre ; l'autre devant le monument aux Morts afin de rendre hommage à tous ces braves qui sont tombés pour notre liberté.
Daniel Thiery
Secrétaire du Comité d'entente Coordonnateur des cérémonies patriotiques
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diABLes BLeus de coLmAr / Journee BLeue JonquiLLe
Les 27 et 28 mAi 2017
L'esprit de camaraderie n'est pas mort
Vingt-deux membres de la 301e section des Diables Bleus de Colmar se sont retrouvés récemment dans un chalet au Gachney, invités par leur président Tom Borocco à l'occasion de leur traditionnelle Journée Bleue Jonquille.
Samedi en soirée, les amicalistes ont rejoint les sommets pour passer ensemble une soirée conviviale autour de grillades au feu de bois, arrosées de bleu-cerise avec modération, dans l'ambiance habituelle propre aux anciens chasseurs à pieds ou alpins. Un magnifique coucher de soleil leur a été offert en arrière-plan, dans ce panorama extraordinaire du Reichackerkopf, témoin insolite des terribles combats de 1915-1916. Après une courte nuit passée comme au bon vieux temps dans des sacs de couchage, le réveil en fanfare a été suivi d'un copieux petit -déjeuner mettant tout le monde de bonne humeur.
Le dimanche matin, une cérémonie mémorielle était prévue au monument érigé par la ville de Nice au Gachney, en hommage aux nombreux enfants de la région niçoise tombés lors des attaques du Reichackerkopf. Situé en plein champ, il est appelé communément « monument du 22e BCA », par rapport au bataillon qui a été en garnison à Nice, unité au sein de laquelle deux membres de l'amicale ont d'ailleurs servi. Pour la cérémonie, un mât des couleurs a été improvisé à partir d'un beau mélèze d'une hauteur conséquente prélevé sur place, sur lequel un drapeau tricolore a été monté. En prévision du dépôt de gerbe, un joli bouquet de fleurs des champs bleue-jonquille a été confectionné par l'ami Robert Bouillon. A 11heures précises, le chef du protocole Georges Bossler a procédé à la célébration, en présence des membres de la 301e section coiffés de tartes et bérets, de fanions chasseurs et de quelques touristes étonnés. Pendant la levée des couleurs, Bernard Lienhart a entonné le chant montagnard "c'est nous les chasseurs" qu'il interprétait il y a 50 ans, à chaque franchissement d'un sommet de 3000 mètres et plus. Après le refrain du jour, le président Tom Borocco et le vice-président d'honneur Joseph David, ont déposé symboliquement le bouquet de fleurs. Un CD a permis de jouer la sonnerie aux morts, suivi de l'hymne national, du refrain des bataillons et de la Sidi-Brahim, repris en chœur par l'ensemble des participants.
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De retour au chalet, un délicieux baeckeofe préparé par Babette, l'épouse du président, a été servi par l'équipe des épouses en cuisine. Un orage imprévu en plein milieu du repas a obligé les convives à se réfugier à l'intérieur du chalet sans pour autant atteindre le moral des troupes. Au terme de la journée qui, hélas, a passé beaucoup trop vite, un émouvant discours du président, ancien de l'Ecole Militaire de Haute Montagne (EMHM), a exalté l'esprit et la camaraderie chasseurs que l’on retrouve au sein de l'entraide des montagnards.
JR.Haéfélé délégué Alsace de l’Amicale nationale du 22e BCA
Lien pour découvrir l’historique de la bataille du Reichsackerkopf : https://www.lieux-insolites.fr/cicatrice/14-18/rsk/rsk.htm
Les DB de Colmar devant le monument du Gashney dit du 22e BCA
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ALPin du 22e BcA A L’Honneur
Inauguration de la place Gaston Gillot à Gommegnies (Nord) le 15 avril 2017
Il n'est pas courant, voire unique, qu'une place soit dédiée à la mémoire d'un soldat de 2e classe mort pour la France en Algérie. Cet usage est habituellement réservé aux militaires d'un rang supérieur et d'autant moins lorsqu'il s'agit de la guerre d'Algérie, la bien-pensance étant passée par là. L'inverse est certainement plus vrai lorsqu'il s'agit de donner des noms de places ou de rues à ceux qui ont combattu nos valeurs, dans tristement trop de villes en France. Pour ces villes, à quand des places et des rues aux égorgeurs et terroristes d'aujourd'hui?
Rien de tout cela à Gommegnies, dans le département du Nord. En effet ce samedi 15 avril 2017, à l’initiative de Patrice Cuvelier, président de l'UNC-AFN de Gommegnies-Carnoy, nous avons vécu un grand moment de mémoire et de patriotisme lors d'une cérémonie qui a réuni non seulement les membres de l'UNC locale, mais également de nombreuses sections UNC du Nord, tous les élus du territoire, et une cinquantaine de drapeaux.
Un détachement de cinq délégués de l'Amicale Chasseur « Sidi-Brahim 418 » n’a pas hésité à faire les 350 kilomètres reliant Thionville (57) à Gommegnies. A la tête de cette délégation, le président national de la FNAC, René Watrin, accompagné de Gérard Hallé, président délégué et conseiller fédéral de l'Amicale 418 de Thionville, représentant également l'Amicale nationale du 22e BCA de Nice, René Bidinger portant le drapeau national de la FNAC, Michel Reichardt portant le fanion national de la FNAC, et Aloys Herber celui de l'Amicale nationale du 22e BCA, ramené spécialement de Nice pour cet événement par Gérard Hallé.
Lors de la cérémonie religieuse précédant l'inauguration, à l'invitation du doyen Adam Dobeck et de l'abbé Roger Piton, desservant de la paroisse, Gérard Hallé, ancien du 22e BCA, retraça brièvement cette embuscade qui vit s'affronter quarante chasseurs de la 2e compagnie du 22e BCA sur la piste reliant Bouïra à Tikjda en Grande Kabylie, et au cours de laquelle le chasseur Gaston Gillot perdit la vie. S'adressant au président Cuvelier,
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un cHAsseur
à monsieur le maire Jean-Yves Fiérain, aux autorités et aux paroissiens, il précisa : « L'action de donner le nom du 2e classe Gaston Gillot à une place de votre ville vous honore et même doublement, car aux dires de certain, tous ces jeunes appelés de 19/20 ans sont suspectés d'avoir commis des crimes, des crimes contre l'humanité, des actes de barbarie, un génocide... Ces propos sont une honte et une insulte à l'encontre des milliers d’appelés de 20 ans à qui on a volé leur jeunesse, aux centaines de disparus au service de la France, de l'action humanitaire. Là-bas ils étaient instituteurs, infirmiers, maçons, charpentiers, boulangers, etc... Ils ont construit des routes, protégé les exploitations, protégé les écoles, protégé des hôpitaux, soigné des malades, mais ils étaient également des soldats qui luttaient, comme aujourd'hui, contre les terroristes et le terrorisme. »
Il lut ensuite l'hommage rendu par le capitaine Jean-Baptiste Patrone, sergent au moment des faits, blessé deux fois lors d'un assaut pour réduire un FM, qui dit en substance..."Le chasseur Gaston Gillot fut parmi
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les toutes premières victimes avec le lieutenant commandant le détachement, l'aspirant médecin et le chauffeur de la jeep ouvrant le convoi. Jusqu'à son dernier souffle, il alertait par radio le PC du bataillon, ce qui permit l'arrivée, bien après, d'une colonne de secours. Le comportement des jeunes chasseurs fut exemplaire, digne de nos grands anciens de 14/18. Je m'incline et rends hommage aux neuf victimes et aux nombreux blessés, en particulier au chasseur Gaston Gillot, qui a perdu la vie les armes à la main pour défendre les valeurs de notre belle France. Je tiens à dire à sa famille que ce fût une fierté pour moi que d'avoir eu à le commander et un honneur d'avoir connu le chasseur Gaston Gillot."
Pour le président Patrice Cuvelier, cette journée fut également exceptionnelle. Il retraça sobrement et avec émotion la vie de Gaston Gillot. Né à Gommegnies il était le plus jeune d'une famille de cinq garçons, restant le seul au foyer avec sa mère après le décès de son père. Il fut appelé sous les drapeaux le 5 juillet 1957 pour rejoindre le 22e bataillon de chasseurs alpins, avant d'être dirigé vers l'Algérie sur El Mansour à côté de quarante-deux garçons du Nord. En raison de sa formation militaire spécialisée, Gaston Gillot fut affecté en Kabylie, région désertique et montagneuse, propice aux embuscades et attentats. Le 28 mai 1958, sur la piste allant de Bouïra à Tikjda, opérateur-radio à la 2e Cie du 22e BCA, il perdit la vie. Après la cérémonie, le maire Jean Yves Fiérain invita la délégation thionvilloise, en compagnie du président Cuvelier et de diverses personnalités, à un petit repas amical et convivial. Aux dires de chacun des cinq amicalistes thionvillois, ils ont rarement été reçus avec autant d'amitié, tant par les organisateurs de cette très émouvante journée que par les élus.
Gérard Hallé Ancien du 22e bataillon de chasseurs alpins Délégué Lorraine de l’Amicale nationale du 22e BCA
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Le carnet.
nos Généreux donAteurs
Liste des 46 donateurs au 13 JUIN 2017
Barale, Barre, Bastien, Bernard Y-P, Mme Bonaldi, Bonavita J, Bonsignori, Borra, Cadot, Carle, Chassery, Duplan, Espet, Falicon, Mme Fantola, Ferroud-Platet, Filaire, Guitart, Hallé, Hérisson, Holzknecht, Journaux, de Lavareille, Martin, Mathieu J-C, Maurizi, Metz, Morel, Mouriès, Murguet, Nigretti, Orsini, Patino, Pauvert, Peli, Pelladeau, Pellegrin Y, Petitot, Place, Rinaldi, Santini, Mme Trémoulet C, Trémoulet G, Troupel, VeyratParisien et Vouillemin pour un total de 732€.
A ce jour il reste 27 cotisations en retard dont 8 sur 2 ans pour 171 cotisants.
nouVeAux AdHerents
- 1701 - Bonaldi Louise
- 1702 - Davrainville Maguy
- 1703 - Powilewicz Claude
- 1704 - Parisot Marie-Christine
- 1705 - Carpentier Jacques
- 1706 - Guiraud Jean
- 1707 - Belardi Jean-Marc
- 1708 - Barale Francine
Nous leur souhaitons la bienvenue
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demissions
Gilbert Bruynooghe, Bernard Gillet, Mme. Elize Leplus-Allégrini, Bruno Pauvert, Claude Pellegrin, Francis Rouaud. nos Joies
Bienvenue à Baptiste, petit prince héritier de la dynastie des Combe, 1er enfant de Franc et Angélique (Bastien), né le 8 janvier 2017 à 16h57 à Monaco (3 kg 110 et 48 cm).
A Hélios, 1er petit-fils de Frédéric Russo, né le 10 janvier 2017. Et à Ryan, né le 5 avril 2017, il est le 17ème arrière petit enfant de notre ami Yves Pellegrin.
Toutes nos félicitations nos Peines
Nous venons d’apprendre la disparition de Marius Mari, fidèle amicaliste depuis 1981, décédé il y a deux ans mais dont sa sœur a continué d’assurer ses cotisations en hommage à son frère. Celle-ci vient également de décéder il y a quelques jours. Dates des décès de Mari et de sa sœur : Marius Mari : 15 aout 2015 Melle Mari : 30 mai 2017
Nous faisons part des décès de : Patrick Bazin, le 10 avril 2017 Jean-Emile David, au mois de mai 2017
Aux familles, aux proches, nous présentons nos sincères condoléances
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féLicitAtions
- A Christophe Trémoulet, fils de Georges et frère de Frédéric, vicechampion de France catégorie Master 3 aux championnats de France de ski des polices municipales à l'Alpe d'Huez le 28-01-2017, 12ème au classement général sur 83 et 7ème par équipe, et pilote imbattable sur ses terres au rallye d’Antibes dans sa catégorie N2/FN2.
- Au CCH Jean-Claude Banz qui s’est vu décerner le 23 mai la MSI (médaille de sécurité intérieure) avec agrafe Sentinelle et va se voir remettre la croix de la Valeur Militaire avec étoile d’or, pour acte de bravoure, cité à l’ordre de l’armée pour avoir pris la défense des gardes républicains de l’Hôtel des Invalides menacés d’un cocktail Molotov lors d’une mission Sentinelle. Il devient ainsi le marsouin le plus décoré de sa compagnie avec 19 décorations.
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- A Michel Vaugarny qui va être prochainement décoré de la médaille de Vermeil de la Protection Civile.
- Au Capitaine Serge Odorici, ancien du 22, qui vient de prendre le commandement de la 5eme Batterie du 3eme RAMa à Canjuers.
Nos sincères félicitations à Jean-Pierre Vincent.
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Le courrier des Lecteurs
Mesdames, Messieurs, En nous annonçant une surprise, le chancelier de notre Amicale nous avait demandé de participer à l'Assemblée Générale. C'est cependant avec regret que nous avions dû décliner cette invitation : nous étions déjà engagés par ailleurs, le vendredi soir ainsi que le dimanche toute la journée. A l'impossible nul n'est tenu ... De plus, la santé de Josette n'est pas brillante. Cela fait 6 mois qu'elle a subi une opération des yeux: pas d'amélioration notable, le chirurgien lui demande de patienter 6 mois de plus. Assez !! Or, la page 35 de la revue « Le Cor de chasse livre la liste des récipiendaires de la promotion 2017. Plus de surprise ! Permetteznous donc de vous adresser nos chaleureux remerciements car cette attention nous touche. Moi, Daniel, je suis doublement heureux car vous avez pensé à mon épouse (c'est la seconde fois : le général Morel lui avait remis de la part du général Vouillemin la Lettre de Reconnaissance Fédérale). Je pense qu'elle mérite cette médaille car depuis 1966 elle œuvre à mes côtés pour la cause « Chasseur». Monsieur le Président, merci de transmettre nos sincères félicitations aux différents récipiendaires de l'Amicale et nos Amitiés à tous. Au 22 on s'estime.
Josette et Daniel Thiery
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encourAGements
Messieurs William Amision, André Avigdor, Pierre Azam, Jean-Claude Banz, Maurice Bévillard, Pascal Bois, Fernand Delaygue, Fabrice Ghérardi, Marcel Héraudet, Florent Meyer, Christian Nardini-Roux, Pierre Orsini, Yves Pellegrin, Henri Pommier, Frédéric Russo, Michel Vaugarny, Georges Vergès. Mesdames Francine Barale, Céline Baysang, Nicole Bonavita, Josette Fantola, Sandrine Giabbanelli, Chantal Hallé, Nardini-Roux (Maman de Christian) Christiane Peli.
Cher président, mon cher Jean-Pierre, De retour à Annecy il me faut vous dire combien j’ai goûté cette AG de l’Amicale samedi dernier à Villefranche. Vous l’aviez remarquablement préparée et l’avez conduite de main de maître. Elle m’est apparue comme l’une des meilleures de ces dernières années et rentrait tout à fait dans mon concept, tel que je l’avais formulé à l’époque ou j’œuvrais comme conseiller de la FNAC. J’avais alors fait un papier à l’intention des présidents d’amicale, dont je vous joins une copie. Donc un grand bravo et un grand merci à vous et à votre équipe. Grâce à vous notre amicale vit et demeure l’une des plus belles de la FNAC. Le président Watrin l’aura constaté et apprécié. […]
Général Bertrand Vouillemin, le 4 mars 2017
Bonjour Christine, Je viens de lire, dans le bulletin de la FRESM, le compte rendu de l’AG de notre association. J’ai l’impression que ce fut une belle réussite, avec de nombreux participants (et notamment de généraux) et je déplore, une fois de plus, de ne pouvoir y avoir participé.
Bravo et encore toute mon admiration pour votre travail (aussi ingrat et indispensable).
Je ne sais quand je pourrai venir en France mais je ne désespère pas de pouvoir faire un jour un saut dans le midi où j’ai été trente-deux ans avocat au barreau de Grasse.
Bonne continuation et avec amitiés alpines… et québécoises.
Jacques de Lavareille
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Ce fut pour moi complètement inattendu, mais très agréable, de recevoir une récompense FNAC pour ma sympathie quelque peu discrète, mais bien réelle à la cause « chasseur». Je tiens à en remercier vivement le Président et le Bureau de notre Amicale du 22e BCA.
C'est toujours avec grand intérêt que j'en lis les nouvelles dans le bulletin « Nul ne crains» avec ses très belles et bonnes pages historiques, comme les informations mises en ligne très régulièrement par la Fédération. J'ai pu ainsi comprendre l'intérêt de l'Authion que je ne connaissais que de
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nom sur une photo de mon père en poste comme tout jeune officier de son cher 22ème, et me promener en visite guidée dans les fortifications du Barbonnet ; et aussi constater la solidité exceptionnelle et trop peu connue de nos troupes de montagne au cours de la seconde guerre mondiale.
Les 970 km me séparant du boulevard Risso sont un bel obstacle naturel pour une présence aux manifestations de notre Amicale, mais je suis émerveillé par le dynamisme de ses animateurs gardant fidèlement la mémoire de ceux qui ont servi la France en bleu-jonquille et l'esprit « chasseur » de solidarité envers les Anciens et ceux qui servent aujourd'hui.
Bernard Lions
FELICITATIONS :
A notre président le Lcl. JP Martin pour ses excellents résultats au concours de tir du ROF (Rassemblement des Officiers Français) d’Antibes, organisé par André Avigdor, le samedi 24 juin 2017 : médaille d’or ex-æquo à la carabine avec un score de 93/100 et médaille d’argent au combiné en équipe avec 302 points. Mieux vaut ne pas lui chercher des noises !
NUL NE CRAINS
Association n° W062000495 du 25/02/1958 Régie par la loi du 01/07/1901 N° Siren 522821651
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Directeur de la publication : Jean-Pierre MARTIN
Rédacteur en chef : Alain BARALE
Réalisation technique : Jean-Paul GIABBANELLI
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BULLETIN DE LIAISON DE L’AMICALE NATIONALE DU 22ème BCA ET DES TROUPES DE MONTAGNE ; SIDI-BRAHIM DE CANNES, NICE, VILLEFRANCHE-SUR-MER
Siège social : Maison du Combattant 36 bis boulevard Risso 06300 NICE