Lumières N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 19 E
ENTRETIEN
Rodolphe Albert et Maxime Scheer Architectes, Cent15 Architecture
DOSSIER
Éclairage des musées
Éditorial
Isabelle Arnaud rédactrice en chef
© ERCO. Photo Christian Schaulin Musée Yves Saint Laurent, Marrakech Maîtrise d’ouvrage : La Fondation Pierre Bergé – Yves Saint Laurent Architecture : Studio KO, Paris Conception lumière : Akari-Lisa Ishii, I.C.O.N., Paris Scénographie et conception de l'exposition : Christophe Martin, Paris Éclairagiste scénographie : Sébastien Debant
Luciférienne !
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ot préféré d’Alain Rey, linguiste, lexicographe, cofondateur du dictionnaire Le Petit Robert et rédacteur en chef des publications des éditions Le Robert, qui nous a quittés récemment. Lucifer, qui désigne le démon, le diable, signifie en fait « qui porte la lumière ». À l’origine, pour les Romains, Lucifer personnifiait l’« astre du matin » (Vénus). Précédant le soleil, il annonçait la venue de la lumière de l’aurore. « C’est le christianisme qui en fait le nom du diable, expliquait Alain Rey. Pourquoi ? La réponse est simple : le dieu de la lumière, c’est le dieu de la croyance païenne, et les croyances païennes sont rejetées. »
Directeur de la publication Jean Tillinac Édition 3e Médias 16, rue d’Athènes 75009 Paris www.filiere-3e.fr Rédactrice en chef Isabelle Arnaud Tél. : +33 (0)6 82 40 21 80 lumieres.redaction@filiere-3e.fr Publicité Sandrine de Montmorillon Tél. : +33 (0)6 51 30 28 68 sdm@filiere-3e.fr Ont collaboré à ce numéro : Alexandre Arène, Frédéric Bergossen, Vincent Laganier (Light ZOOM Lumière) Abonnements Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Corrections Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Conception graphique et réalisation Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier 75017 Paris Impression et routage Imprimerie Chirat 42540 Saint-Just-La-Pendue
Alain Rey, qui accompagne tous les amoureux des mots, ne pouvait qu’aimer la lumière qui vous accompagne tous, vous, les porteurs de lumière, concepteurs, designers, installateurs, fabricants qui nourrissez les actualités de cette édition de Lumières. Vous, les architectes, qui composez avec la lumière, pas seulement naturelle mais aussi artificielle, et qui la modulez, la laissez passer, la capturez pour mieux l’adoucir et servir le bien-être des usagers. Vous, les concepteurs qui la créez, la libérez pour mieux l’apprivoiser afin de la conduire là où vous le souhaitez, avec les atouts que vous avez puisés dans la couleur, l’intensité, l’éclat que vous voulez lui donner. Autant d’effets, d’ambiances, d’accents déroulés au fil des projets et des exemples qui portent la lumière de site en site, de page en page, jusqu’aux gares du Grand Paris Express, encore tapies dans l’ombre, et que pourtant vous mettez en lumière, associés au maître d’ouvrage ou maître d’œuvre, complices de cette édition. Vous, les fabricants, faiseurs de lumières qui se forment et déforment pour épouser les architectures, contrôler les faisceaux, respecter l’environnement, mieux répondre aux besoins, tout simplement. Que cette fin d’année vous soit douce et lumineuse Et la prochaine, plus luciférienne que jamais !
© 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Dépôt légal : décembre 2020 ISSN : 2259-3772
LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 3
Lumières Sommaire ACTUALITÉS 06 L es lauréats du concours Lumières 2020 08 Obsolescence, renouvellement technique, par Cécile Planchais, designer 09 Concepto : un nouveau site Internet
Motoko Ishii, nommée citoyenne d’honneur de Tokyo 10 G reenAlp à Claix : pour une approche responsable de l’éclairage public 12 N octiluca tisse la lumière à Alençon
ENTRETIEN 14 Rodolphe Albert et Maxime Scheer, Cent15 Architecture
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© DR
13 Z umtobel : d’une entreprise familiale à un groupe international d’éclairage
PROJETS 18 L’Âge d’or de la peinture danoise au Petit Palais 21 Lumières apprivoisées au zoo de Beauval 24 Immersion au cœur de la Cité de la Mer à Cherbourg
DOSSIER 27 Éclairage des musées 28 L ’éclairage de musée n’existe pas, Philippe Collet, concepteur lumière, Abraxas Concept 29 La lumière comme interprète 42 Enquête produits : Les feux de la rampe 44 DESIGNER
© iGuzzini. Photo Didier Boy De La Tour
Benoît Lalloz : La lumière dans l’espace 46 SHOWROOM
Flos : quand le design rejoint la technique
CAHIER TECHNIQUE 48 Gares du Grand Paris Express
27
50 Société du Grand Paris et Coup d’Éclat : une lecture lumière concertée
(Hervé Bluem, SGP, Florian Colin, Coup d’Éclat)
52 Les matériaux en lumière (Melina Votadoro, Concepto 53 Des œuvres d’art dans un écrin de lumière (Nawel Creach-Dehouche, Cosil Peutz) 54 L a lumière pour langage commun (Vincent Thiesson, ON, Florian Colin, Coup d’Éclat) 56 Gare du Bourget : un gisement de lumière
(Jacques Pajot, Atelier Novembre et Rémy Cimadevilla, 8’18’’)
58 ZOOM
Lumière vintage
PRODUITS 61 R agni présente Irys
Le système Biolux HCL de Ledvance remporte le German Innovation Award 62 Solution acoustique Fexia d’Artemide
Opticlip de Sylvania
48 4 - LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020
63 EAS Solutions propose Lumaz Solaire
Ambiance Lumière lance Line 66 INDEX
Lumières Actualités
© SO Dupont Renoux
Concours Lumières 2020. 1er prix : CAP Métropole. SPL de Saint-Étienne Métropole.
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oncours Lumières, organisé par le SERCE et Signify (ex-Philips Lighting), s’adresse à tous les maîtres d’ouvrage publics ou privés ayant réalisé au cours des deux dernières années une mise en lumière pérenne et visible gratuitement, d’un monument, site urbain ou rural, jardin ou ensemble paysager, historique ou contemporain. La mise en lumière d’un site ou d’un monument par l’éclairage peut permettre de redonner de la cohésion sociale à des espaces urbains mal identifiés. Elle contribue également à l’attractivité touristique et par-delà à l’activité économique des territoires, que ce soit à l’échelle d’un site, d’un quartier ou bien d’une ville. Le Concours Lumières a notamment pour vocation de récompenser ces réalisations exemplaires. Le jury du Concours Lumières, présidé par Guy Geoffroy, maire de Combsla-Ville (77) et président de l’association Les Eco Maires, a décerné en septembre dernier les trois prix du concours 2020. Cette année, 25 dossiers étaient en compétition. Le jury a fondé son appréciation sur différents critères tels que la cohérence du projet par rapport à son environnement, sa fonction ou le passé historique du site mis en lumière. Très sensibilisé à l’impact environnemental de l’éclairage, il a également pris en compte la performance énergétique de l’installation, l’intégration des équipements afin de réduire leurs impacts visuels et la réduction des nuisances lumineuses.
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Mise en lumière du site Novaciéries Concepteur lumière : Les Éclaireurs Installateur : Sobeca (Firalp) Équipements : Sammode, Philips Lighting Pour les membres du jury, « l’éclairage de mise en valeur doit avant tout servir le site ou les bâtiments et non l’inverse. Point n’est besoin de surdimensionner l’installation, en puissance comme en effets, pour éblouir le public ». L’alliance d’une réflexion préalable à la maîtrise des techniques est indispensable pour donner du sens à la mise en scène et révéler avec élégance la richesse du patrimoine. En récompensant cette année un parc urbain, le chevalement d’un ancien puits de mine et un passage souterrain, le jury du Concours Lumières met à l’honneur le patrimoine industriel. © SO Dupont Renoux
Les lauréats du concours Lumières 2020
1er prix : CAP Métropole, SPL de Saint-Étienne Métropole (42)
Lumières Actualités
Après 200 ans d’activité industrielle consacrée à l’armement, le site des aciéries de la marine était devenu une véritable enclave au sein de la ville de Saint-Chamond (42). Le projet de reconversion, baptisé Novaciéries, a donné naissance à un parc urbain ouvert au public de jour comme de nuit. Arboré et aménagé (skate park, toboggans, parcours sportifs, théâtre de verdure, aire de pique-nique…), il s’étend sur un kilomètre en bordure de la nouvelle zone d’activité. Les trois entrées du parc sont facilement identifiées par des mâts, équipés de lignes vertes et bleues qui accrochent le regard. À l’intérieur du parc, la mise en lumière met en scène les vestiges du passé industriel (pylônes électriques, cheminées, grandes halles, rails, ancien viaduc ferroviaire…) en soulignant les sommités de couleur rouge pour rappeler l’ancienne activité de forge, facilement identifiable en vision lointaine. Les bâtiments à usage industriel situés en marge du parc sont éclairés dans une teinte blanc froid, tandis qu’une lumière orangée provenant de l’intérieur des halles évoque l’animation des ateliers. Çà et là, des gobos projettent des images pour rappeler les activités passées (étincelles de soudure, flammes…). L’importance de l’eau, utilisée autrefois pour les bassins de trempe, est rappelée par l’utilisation de la couleur bleue qui se « reflète » sur les façades du pôle industriel, en créant une ambiance douce et apaisante. Les espaces paysagers font l’objet d’un traitement plus sobre, en associant des zones d’ombre à des zones éclairées dans des teintes blanches et vertes. Pour assurer la sécurité des visiteurs, un éclairage fonctionnel de teinte blanc chaud accompagne le promeneur et les cyclistes à travers le parc.
Combrailles, au nord-ouest du département du Puy-de-Dôme. La mise en lumière de la structure métallique édifiée il y a plus d’un siècle rappelle avec fierté le passé minier de la commune. 17 points lumineux éclairent très précisément la structure, sur le thème du feu, de la flamme, tandis que l’obscurité au sol et alentour rappelle l’âpreté du travail des mineurs. Au centre, une lumière ambrée se diffuse tout en s’éclaircissant graduellement pour finir en blanc froid au sommet du chevalement, comme une flamme. L’absence de lumière à la base du chevalement renforce l’effet visuel et rappelle la présence de charbon en sous-sol.
3e prix : Ville de Lyon (69) Mise en lumière de la voûte Delandine Concepteur lumière : Ville de Lyon / Direction de l’éclairage urbain / Jérôme Donna Installateur : Eiffage Énergie Systèmes Équipements : Erco, iGuzzini
Mise en lumière du chevalement de Youx Concepteur lumière : Semelec 6 Installateur : Sag Vigilec (Spie CityNetworks) Équipements : Flux Lighting, WE EF
© Semelec 63 – Bader Gati
Mise en lumière de la voûte Delandine Concepteur lumière : Ville de Lyon/Direction de l’éclairage urbain/Jérôme Donna Installateur : Eiffage Énergie Systèmes Équipements : Erco, iGuzzini
Le Syndicat intercommunal d’électricité et de gaz (SIEG) – Territoire d’énergie du Puy-de-Dôme a mis en lumière le chevalement d’un ancien puits de mine de charbon de la commune de Youx, un village situé au cœur des
© Michel-Djaoui
2e prix : SIEG 63, Territoire d’Énergie du Puy-de-Dôme
Dans le cadre de son nouveau Plan lumière, la ville de Lyon s’est attachée à mettre en valeur un lieu du quotidien, dans le quartier de la gare de Perrache : la voûte Delandine. Situé sous la zone d’aiguillage de la gare et long de 90 m, cet axe de circulation accueille une voie de circulation à sens unique, deux pistes cyclables, une aire de stationnement et deux trottoirs. La mise en lumière transfigure totalement ce passage qui, de simple tunnel de circulation éclairé de jour par un éclairage fonctionnel, se métamorphose en un enchevêtrement de rais de lumière qui n’est pas sans évoquer l’entremêlement des rails situés juste au-dessus. De la tombée de la nuit jusqu’à minuit (1 heure du matin les vendredis et samedis), le tunnel sert ainsi de toile à une œuvre graphique. Les lignes qui se dessinent sur le fond noir sont espacées de 1 435 mm, comme l’entraxe des rails. La voirie et les trottoirs sont éclairés par un éclairage zénithal en blanc chaud, plus confortable pour les piétons, cyclistes et conducteurs. Un éclairage bleu, code couleur utilisé pour le traitement des ouvrages ferroviaires dans le plan lumière, nappe les deux entrées du tunnel. Durant la seconde partie de la nuit, le niveau d’éclairement est ajusté pour assurer une veille sécuritaire. Un rail a été spécialement conçu pour intégrer et dissimuler les supports des luminaires, les câbles d’alimentation et le système de pilotage de l’installation. Les luminaires « lame de lumière » sont fixés de telle façon qu’ils permettent une orientation à 360° sur l’assiette horizontale, tout en permettant de faire varier le graphisme ou l’ambiance. LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 7
Lumières Actualités
Obsolescence, renouvellement technique
© DR
Plaidoyer pour un environnement durable Bien que le développement durable nous ait conduits à chercher des propositions évolutives plutôt que des solutions immuables, le marché en a décidé autrement. Les technologies rapides et la quête de lisibilité se traduisent par une standardisation de formes au détriment du design durable, conçu dans le respect du paysage, en harmonie avec les parcours, et en tenant compte de la maintenance.
Cécile Planchais, designer
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Dépasser la technique pour redonner du sens à la lumière Au cours de la COP 21, Cristal City était présenté comme l’évolution la plus aboutie du marché avec l’adaptation d’un luminaire de style classique. Ses qualités, associées à la recherche de continuité d’un esprit « Paris Ville lumière », cherchaient aussi à réintroduire l’émerveillement de cette ambiance nocturne par une forme transparente habitée d’un véritable hologramme. Son design, qui lui avait valu un Janus de la Cité de l’Institut français du design (IFD), alliait performance technique, écologie et économie, et durabilité. Le fabricant Philips Lighting en attestait par une promesse de 12 ans sans maintenance. La performance de cette « bulle magique prête à s’envoler » était née de l’intention de mieux éclairer les personnes et les façades, de rassembler et programmer la technologie de la source dans une calotte « intelligente » qui réduisait le temps de pose comme la maintenance au profit de la présence de la vasque autoportante. Des positions qui ont permis de débarrasser la vasque des paralumes et de donner une forme à la lumière grâce à la collaboration du bureau d’étude du fabricant et du designer.
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© Cécile Planchais
esure-t-on l’impact sur le paysage et les usagers ? Le critère du « nouveau » ne met pas en valeur les avancées acquises en termes d’écoconception, d’économie, de qualité, et qui font vivre le paysage à une période où il est primordial de tenir compte de ces critères. Le design durable s’est pourtant bien engagé au-delà de la traçabilité. Il ouvre les champs de la perception et des usages, associe sensibilités et nouvelles compétences, suggère de reprogrammer et de relier des fonctions à des objets existants. Il met la technique et la technologie au service du paysage dans une conception dite sensorielle qui renoue avec la nature et les ressources culturelles d’un site. Les mesures réglementaires ne doivent pas réduire l’éclairage à la sécurité et à la performance. Réintroduire l’association du verre à la lumière et son imaginaire a permis de rendre l’éclairage par LED plus enveloppant, de retrouver la technique et les qualités de service de la forme et de l’éclat des paysages nocturnes.
En France, nous manquons de valorisation du design durable, celui qui dépasse la traçabilité. On récompense surtout la sortie d’un produit et on le laisse ensuite atteindre un degré critique par manque d’entretien. Ce qui n’est pas le cas de l’Italie ou des pays d’Europe du Nord, où inviter le designer à faire évoluer ses créations avec les acquis de la technique fait partie de la culture industrielle. Arrêt sur image Un luminaire comme le Cristal City, considéré comme remarquable et abouti en 2015, est choisi pour une implantation progressive de l’éclairage LED dans de nombreuses configurations d’ouest en est à Paris : quai d’Orsay, l’île aux Cygnes, le quartier de Bercy, le boulevard de Courcelles, boulevard de la Villette (en 2020). Et brusquement, la production s’arrête ! Quels critères d’appréciation peuvent justifier cette décision ? « La production doit se faire au profit des nouvelles contraintes techniques », sans garder cet acquis du développement réalisé et du succès obtenu pour améliorer l’espace public. L’art de mieux vivre ensemble et du bien-être est remis entre les mains des techniciens, sans consultation du designer qui en est à l’origine. À cet égard, l’exemple du boulevard Pasteur à Montparnasse est frappant. Sur près de 300 m en partant de la place de Catalogne, on rencontre sept modèles différents de luminaires. Une disparité qui va à l’encontre de toutes les bases d’un éclairage harmonieux, efficace et apaisant. Les luminaires de Roger Talon qui signaient de leur présence ce quartier des années 60 ont été supprimés. Ne pourrait-on pas imaginer de s’adapter comme cela a été le cas pour les luminaires Hittorff, parure reconnue des Champs-Élysées jusqu’à la place de la Concorde depuis plus de 150 ans ? Doit-on collectivement payer les erreurs énergivores du XXe siècle et marquer le XXIe siècle par l’écrasement de ce qui est conçu pour durer au profit d’un opportunisme consumériste, plutôt que reconnaître l’apport et la valeur du design dans le processus créatif de l’éclairage ? n Cécile Planchais, designer
© Concepto
Lumières Actualités
Concepto : un nouveau site Internet
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oncepto, c’est toute une histoire, une histoire de lumières en France et à travers le monde depuis plus de trente ans. L’agence conçoit des projets d’urbanisme lumière, de paysage nocturne, de lumière urbaine, architecturale et patrimoniale. Concepto intervient dans divers domaines de l’aménagement et de la construction pour servir les usages nocturnes et traiter le temps de la nuit, qui représente 50 % de notre temps annuel. Le développement de stratégies lumière à grande échelle caractérise l’agence. Concepto pratique également son savoir-faire dans la conception d’ambiances lumineuses pour les espaces intérieurs. L’âme de Concepto réside dans le développement de visions lumière in-
novantes en synergie avec les enjeux de société. Parce que les projets d’aménagements urbains doivent aussi se concevoir pour la nuit, dès la fin des années 80, Concepto a été précurseur dans les domaines de la lumière urbaine et du paysage nocturne. Dans les années 90, l’agence a développé de nombreux schémas directeurs d’aménagement lumière, avec des approches toujours plus modernes, en intégrant les habitants à la démarche, en pointant le trop de lumière, en poussant sa réflexion sur la NUIT, pour aboutir, à partir de 2010, à une méthodologie de trame noire en complément des trames vertes et bleues. L’agence s’est engagée en 2015 à limiter le réchauffement climatique en signant le Manifeste des concepteurs lumière pour des projets d’éclairage raisonnés (ACE). Concepto a initié et contribué au développement de nombreuses stratégies d’éclairage comme : • l’intégration de la composante lumière dans de multiples projets urbains, • la prise en compte de la dimension nocturne du grand paysage et des échelles territoriales, • la préfiguration des mutations urbaines, • la mise en scène des centres-villes, • les politiques de mobilités nocturnes, • la quête d’identité nocturne, • le respect des pratiques culturelles locales, • la participation des habitants au choix de leur environnement nocturne, • le développement de TRAMES NOIRES pour ses stratégies lumière. Concepto utilise la lumière comme un matériau de création à part entière. L’agence possède également une expertise en traitement de la lumière naturelle dans les architectures intérieures et modélise les entrées de jour afin de dimensionner ses projets. L’agence est composée d’une équipe de onze personnes, aux formations multiples joignant complémentarité, sensibilité et originalité. Concepto : www.concepto.fr
Motoko Ishii, nommée citoyenne d’honneur de Tokyo
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otoko Ishii révèle, diffuse et promeut l’attractivité des nouveautés du design lumière, que ce soit pour l’éclairage urbain ou architectural, les objets lumineux, les performances, etc., même dans des conditions où il est encore balbutiant. La ville de Tokyo salue par cette récompense honorifique des contributions remarquables de personnalités à l’essor de la culture sociale, une marque de respect des citoyens. C’est la première fois qu’un concepteur lumière la reçoit. Motoko Ishii a travaillé sur de nombreux projets et événements au Japon et à l’étranger. Designer de premier plan, son activité est symbole d’espoir et de vitalité pour les Tokyoïtes. « Étant née et ayant grandi à Tokyo, c’est une grande fierté pour moi de recevoir la distinction de citoyenne d’honneur de la ville, a déclaré Motoko Ishii. J’ai réalisé de nombreuses conceptions lumière ici et à l’international. Parmi elles, je suis fière que celles de la Tokyo Tower, du Rainbow Bridge et des ponts de la rivière Sumida soient devenues des monuments emblématiques de la capitale. En paix, vous pouvez profiter de la ville illuminée. J’espère sincèrement que Tokyo continuera à briller. »
En 2020, ce sont trois personnalités, Motoko Ishii, Tadanori Yokoo, l’artiste de renommée mondiale, et Toshio Takizawa, l’artisan traditionnel, qui ont été sélectionnés comme citoyens d’honneur de Tokyo. Après avoir obtenu son diplôme à l’Université des arts de Tokyo en 1962, Motoko Ishii a travaillé pour des bureaux de conception d’éclairage en Finlande et en Allemagne de 1965 à 1967. De retour au Japon, la conceptrice lumière fonde sa propre agence en 1968. Parmi ses réalisations, citons : Tokyo Tower, Rainbow Bridge à Tokyo, Yokohama Bay Bridge, Akashi Kaikyo Bridge, Tokyo Gate Bridge, Exposition universelle 2005 d’Aichi, sommet du G8 de Toyako, Heijo-kyo Daigoku Palace, théâtre Ginza Kabukiza. En 2018, elle crée, avec sa fille Akari-Lisa Ishii, une mise en lumière de la tour Eiffel dans le cadre des « Japonismes 2018 ». Elle a gagné les prix IES Illumination pour l’Exposition horticole de 1990 et pour le Rainbow Bridge en 1994. Elle a reçu en 1992 le Tokyo Metropolitan Prize of Culture, puis, en 2000, le Shiju-hosho (médaille du ruban violet) d’honneur du Japon, ainsi que de nombreux prix internationaux (plus de 50 prix d’IESNA & IALD).
Motoko Ishii Lighting Design : www.motoko-ishii.co.jp
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© Bruno Lavit
Lumières Actualités
GreenAlp à Claix : pour une approche responsable de l’éclairage public GreenAlp, gestionnaire du réseau de distribution (GRD) gaz et électricité pour Grenoble et 23 autres communes iséroises, propose une approche différente de l’éclairage public avec une vision nouvelle, centrée sur les hommes et leurs usages de la lumière. GreenAlp et la Ville de Claix ont choisi d’installer un éclairage à LED, avec une température de couleur de lumière sélectionnée en fonction de l’usage de la voirie.
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© Bruno Lavit
ngagé dans la transition énergétique, GreenAlp et ses équipes proposent aux communes et métropoles, une gestion optimisée de leur éclairage, de la conception à la maintenance, en passant par la réalisation et l’exploitation. Le schéma directeur d’aménagement lumière (SDAL) proposé par Grenoble Alpes Métropole a ainsi pour objectif de fixer un cadre cohérent à l’éclairage public qui, dans la métropole, représente 66 000 points lumineux et un budget annuel de plus de 6 millions d’euros. Le schéma propose des principes directeurs : ne plus étendre les zones éclairées, sauf nouvel aménagement urbain, supprimer l’éclairage inutile, choisir le type d’éclairage en fonction du contexte, mettre en œuvre des zones de diminution d’éclairage ou d’extinction selon des critères d’horaires. Le tout pour
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des objectifs chiffrés de 60 % de baisse de la consommation d’énergie à l’horizon 2035 (par rapport à 2013). Pour Alban Mathé, président du Directoire de GreenAlp, « répondre aux enjeux sociétaux comme la sécurité des habitants, en particulier des piétons et des cyclistes, et à l’amélioration de la qualité de vie reste la priorité des collectivités locales en matière d’éclairage public. Mais les attentes se multiplient et se renforcent notamment sur les aspects environnementaux : faire des économies d’énergie, diminuer la lumière invasive dans les logements, préserver la biodiversité et garantir la vision du ciel nocturne deviennent des sujets de préoccupation des communes comme des citoyens ». C’est ainsi qu’avec la Ville de Claix, GreenAlp vient de mettre en place une expérimentation d’éclairage optimisé, dans trois zones de la commune aux usages différents (voirie circulatoire, voirie piétonne, parc public). Ces solutions d’éclairage économe, durable et respectueux de la biodiversité s’inscrivent dans les préconisations du schéma directeur d’aménagement lumière (SDAL) de Grenoble-Alpes Métropole. Plus la zone de passage est importante, plus la couleur de lumière est blanche, donc chargée de bleu ; plus le passage se réduit, plus la couleur
© Bruno Lavit © Bruno Lavit
se réchauffe vers le rouge. La variation de lumière se fait par incorporation de filtres qui permettent d’atténuer les effets négatifs de la lumière, en supprimant la lumière bleue. Cette technologie répond à un objectif de préservation de l’environnement, notamment, de protection de la biodiversité, et de la lutte contre la pollution lumineuse. L’expérimentation prévoit trois éclairages différents à Claix et un programme d’extinction nocturne en périphérie. Au centre-ville de Claix, ont ainsi été installés : - un éclairage blanc pour assurer la visibilité et la sécurité des voiries circulatoires ; - un éclairage jaune pour éviter la pollution lumineuse dans les rues piétonnes ; - un éclairage ambré pour préserver la biodiversité dans les parcs et jardins. « La juste façon d’éclairer l’espace public est celle du consensus, déclare Alban Mathé, celle qui contente à la fois : les habitants, qui se sentiront toujours en sécurité la nuit ; la faune, qui ne cherchera pas refuge ailleurs et se trouvera bien en agglomération, de jour comme de nuit ; la collectivité qui verra sa facture énergétique baisser, et des usagers, au sens large, tout aussi satisfaits par les éclairages de nouvelle technologie et enfin l’exploitant des réseaux d’éclairage public qui, grâce à un pilotage et une supervision des ouvrages, pourra intervenir dans les meilleurs délais. En tout cas, les technologies actuelles permettent de concilier les intérêts de tous, et c’est cela que nous voulons démontrer avec cette expérimentation à Claix. » La Ville de Claix poursuit un programme d’investissements qui vise à renouveler son éclairage public pour réaliser des économies d’énergie, préserver la biodiversité et lutter contre la pollution lumineuse. Sur 1 628 points lumineux existants sur la commune, 291 sont équipés en technologie LED depuis le démarrage de la rénovation du parc en 2015. Les luminaires équipés en technologie ancienne, énergivores et vétustes, sont voués à être remplacés. Entre 2015 et 2020, ce programme d’investissements a conduit à une réduction des consommations en éclairage public de 170 000 kWh et un abaissement des émissions de CO2 de 17 tonnes, sur la période. « Aujourd’hui, nous proposons plusieurs solutions adaptées aux besoins des territoires, explique Christophe Bresson, directeur de la communication, Signify, comme des couleurs de lumière proches du sodium haute pression (lumière orangée) qui permettent de préserver un ciel nocturne dégagé, de réduire les nuisances lumineuses et l’impact de la lumière sur la biodiversité. D’autres solutions permettent de maintenir un écosystème optimal pour certaines espèces de chauves-souris. Enfin, des solutions avec une lumière proche de celle de la bougie pour les sites protégés visés à l’article IV de l’arrêté du 27décembre 2018 (réserves naturelles et sites d’observation astronomique) ou pour les villes souhaitant disposer d’un éclairage proche des lampes sodium haute pression. » n
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Lumières Actualités
LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 11
© Noctiluca
Lumières Actualités
Maître d’ouvrage : Ville d’Alençon – Maîtrise d’œuvre : Atelier Strates en Strates – Parement : Stéphanie Buttier – Conception lumière : Rozenn Le Couillard, Noctiluca – Solution éclairage : Luxeri – Installation : Citeos, Entreprise Garczynski.
Noctiluca tisse la lumière à Alençon
© Noctiluca
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u cours des guerres anglo-normandes, Henri 1er Beauclerc, roi d’Angleterre et duc de Normandie, prend Alençon en 1113. La place forte est confortée par la construction d’un donjon en 1135. Pierre II, comte d’Alençon de 1361 à 1404, lance la construction d’un second château qui, au fil des décennies, va s’enrichir de nombreux bâtiments. Mais à partir du XVIe siècle, le château est progressivement détruit. Ne subsiste que le pavillon d’entrée de l’ancien château, qui sera classé au titre des monuments historiques en 1862. En 1804, une maison d’arrêt est implantée dans l’édifice et elle y restera jusqu’en 2010. À partir de cette date, la Ville d’Alençon engage des négociations avec l’État pour l’achat du château et son programme de réhabilitation. Un accord a été trouvé avec l’Établissement Public Foncier de Normandie (EPFN). C’est ainsi que la Ville d’Alençon, propriétaire du lieu depuis 2018, a fait le choix de créer un nouveau parc urbain (parc Simone Veil) et de réenchanter les restes du château par la lumière. Révéler le ciel nocturne Abandonné depuis une dizaine d’années, le site se devine plus qu’il n’existe et présente un état de vétusté avancé qui renforce son aspect lugubre. Les paysagistes-concepteurs de l’atelier Strates en Strates, à qui la phase du premier projet a été confiée, la plasticienne Stéphanie Buttier et Rozenn Le Couillard, concepteur lumière Noctiluca, se sont associés pour créer un parc urbain contemporain de 2 700 m².
« L’idée de la Ville, raconte Rozenn Le Couillard, était de réenchanter les lieux et réancrer le site dans le centre-ville. Nous ne voulions pas survaloriser l’architecture par la lumière, mais réhabiliter les anciennes cours de prison et la tour dans le respect de leurs histoires respectives tout en révélant le ciel et la nuit. La tour, au centre du site, habillée de corten perforé, est tissée de lumière, évoquant ainsi l’appartenance du lieu à sa région de dentellières. Ce tissage lumineux invite à une immersion dans la nuit : l’ombre y frôle la lumière. » Dans ce contexte, les concepteurs ont pris le parti de tisser cette dentelle de lumière avec de faibles niveaux d’éclairement qui soulignent délicatement les tours et les murs du château tout en révélant le ciel nocturne. Une dentelle de lumière « Nous avons travaillé avec l’entreprise qui a fait le parement en corten pour réaliser le tissage lumineux et le couronnement de la tour avec des brins de fibres optiques diffusantes, explique Rozenn Le Couillard. Nous avons opté pour la fibre plutôt que pour le ruban LED pour des raisons de consommation et aussi pour la souplesse et le faible diamètre des brins de fibre. Avec Stéphanie Buttier, nous avons suivi scrupuleusement point par point notre dessin tracé à la craie sur le corten en respectant les rayons de courbure afin d’éviter de casser la fibre. » Le résultat : une trame scintillante dans la nuit qui rappelle la présence du château sans vraiment le mettre en lumière. La puissance totale installée dans les générateurs est de seulement 45 W, avec des LED de 2 700 K ou 3 000 K. n
Zumtobel : d’une entreprise familiale à un groupe international d’éclairage
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© Zumtobel
l y a 70 ans, l’entreprise autrichienne familiale a commencé à fabriquer des ballasts pour la nouvelle technologie d’éclairage fluorescent : en 1950, le Dr Walter Zumtobel (ci-contre) fonde la société Elektrogeräte und Kunstharzpresswerk W. Zumtobel KG. À l’époque, le remplacement des lampes à incandescence par des lampes fluorescentes a marqué le début d’une nouvelle ère dans la technologie de l’éclairage et a incité le Dr Walter Zumtobel à produire des luminaires deux ans plus tard. Ses deux fils, Jürg et Fritz Zumtobel, lui ont succédé à la tête de l’entreprise pendant plus de deux décennies, à partir des années 1980. Après avoir été PDG pendant 22 ans, Jürg Zumtobel confie la direction à un PDG externe pour la première fois en 2003 et prend la présidence du conseil de surveillance. Depuis l’introduction en Bourse en 2006, la famille Zumtobel est restée un actionnaire de référence stable, avec une participation d’environ 37 % aujourd’hui. En mai 2020, les deux membres de longue date du conseil de surveillance, Jürg et Fritz Zumtobel, se sont retirés de la société. Dans le même temps, Karin Zumtobel-Chammah a été élue nouvelle présidente du conseil de surveillance. L’innovation comme facteur de succès Aujourd’hui, le groupe Zumtobel compte environ 6 000 employés dans le monde et c’est l’un des principaux fournisseurs de solutions d’éclairage, de composants d’éclairage et de services connexes innovants en Europe. « Notre savoir-faire en matière d’éclairage et l’expérience acquise au cours des 70 ans d’histoire de notre entreprise constituent la base du cheminement réussi du groupe Zumtobel vers l’avenir. Grâce à nos marques fortes, à leurs produits et solutions d’éclairage innovants et à notre savoir-faire de longue date sur l’effet de la lumière sur les personnes, nous pouvons nous appuyer sur des atouts éprouvés. Hier comme aujourd’hui, la recherche et le développement sont une condition fondamentale pour un succès durable », résume le PDG Alfred Felder. Issu de la marque principale Zumtobel, le groupe se compose aujourd’hui des marques acdc, Thorn, Tridonic et Zumtobel, présentes dans le monde entier, dont les acquisitions ont été le moteur de la croissance, du développement de nouveaux segments de marché – par exemple avec l’acquisition du groupe German Staff dans les années 1990 – et de l’internalisation. Le groupe Zumtobel possède des sites de production sur quatre continents et a noué des partenariats de distribution dans plus de 90 pays.
© Zumtobel. Photo Matthias Rhomberg
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Lumières Actualités
Le siège autrichien de Dornbirn est le centre de recherche et de développement du groupe d’éclairage et sert de pôle d’innovation au sein du groupe Zumtobel : avec une forte compétence et un haut niveau d’expertise technologique, un portefeuille de brevets de premier plan en Autriche – plus de 8 000 droits de propriété intellectuelle actifs, dont 5 000 brevets et 145 inventions nouvellement enregistrées au cours de l’exercice 2019/20 –, le groupe d’éclairage est l’une des entreprises les plus innovantes du pays. Dans un monde de plus en plus connecté et numérique, Zumtobel considère l’innovation comme une condition fondamentale pour un succès durable et investit donc fortement dans le développement de nouveaux produits. Le Forum lumière En mars 2019, la transformation de l’ancienne usine Zumtobel en un nouveau forum de lumière sur une surface de 4 000 m² dans la Höchsterstrasse de Dornbirn a été lancée. Environ un an plus tard, juste à temps pour son 70e anniversaire, l’entreprise a mis l’ancienne structure du bâtiment en valeur de manière durable et créé un lieu de lumière unique, où le groupe Zumtobel peut présenter en permanence toutes ses marques et son potentiel en tant qu’entreprise internationale d’éclairage. Le Forum lumière sera également ouvert aux intervenants externes dans le futur, offrant un espace pour l’art et la culture afin de promouvoir l’interaction de la société et des entreprises dans l’espace urbain. « Zumtobel vient de l’innovation. Il a toujours été important pour nous d’être proches de nos clients et de grandir ensemble avec eux. Ce que mon grand-père et mon père ont toujours défendu est encore très présent aujourd’hui : être toujours ouvert sur l’extérieur, s’inspirer de l’extérieur en tant qu’entreprise tout en apprenant à déléguer, à partager les connaissances afin d’en faire plus. Cela fait partie de notre ADN. Et c’est aussi l’idée de notre nouveau Forum Lumière : il doit être un espace ouvert, un lieu d’échange et de rencontre », souligne Karin Zumtobel-Chammah, présidente du conseil de surveillance du groupe Zumtobel. Zumtobel en quelques dates - 1950 Le Dr. Walter Zumtobel fonde l’entreprise - 1953 Introduction de Profilux, le premier luminaire complet de Zumtobel - 1963 Premier prix international de design pour un produit Zumtobel - 1976 Zumtobel devient une société anonyme - 1981 Walter Zumtobel se retire du conseil d’administration de Zumtobel AG et devient président du conseil de surveillance, son fils Jürg Zumtobel lui succède à la présidence du conseil d’administration - 1983 Acquisition complète de Tridonic - 1994 Acquisition complète du groupe Staff, Lemgo - 2000 Acquisition de Thorn Lighting Group - 2001 Début des activités de la LED - 2006 Introduction en Bourse - 2012 Technologie Tunable White - 2018 Le groupe Zumtobel ouvre une nouvelle usine de production de luminaires et de composants à Niš, en Serbie - 2019 Ouverture du centre de compétence en matière de logiciels à Porto, au Portugal - 2020 Forum lumière sur 4 000 m² au siège de Dornbirn LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 13
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Lumières Entretien
Rodolphe ALBERT et Maxime SCHEER Cent15 Architecture
Faire de la lumière un jeu Pour les jeunes fondateurs de Cent15 Architecture, la lumière s’est « apprise » en même temps que l’architecture : naturelle, elle accompagne la création architecturale ; artificielle, elle devient jeu de contrastes dans la conception lumière, fuyant l’uniformité et l’homogénéité.
Parcours
••• Après avoir suivi leurs études à l’ENSA Paris Belleville et forts de leurs expériences universitaires et professionnelles à Paris, Madrid, Stockholm et Genève, Maxime Scheer et Rodolphe Albert se sont associés afin de partager et imaginer une architecture commune. Ils ont créé l’agence Cent15 Architecture en 2011 après la réhabilitation du théâtre du Trianon. Maxime a effectué une partie de son cursus en Espagne à la Escuela Técnica Superior de Arquitectura de Madrid où il a été élève d’Alberto Campo Baeza et du groupe AMID (Cero9). De retour en France, il a travaillé dans l’agence de Pierre-Louis Faloci puis dans les Ateliers Jean Nouvel à Paris. Rodolphe a suivi une partie de son cursus en Suède à la Kungliga Tekniska Högskolan où il a été élève de Tor Lindstrand et d’Alexis Pontvik. Il a ensuite travaillé à Genève dans l’Atelier Bonnet. En France, il a travaillé dans l’agence Paysage et Lumière puis chez Arnaud Goujon Architectes.
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Comment liez-vous votre travail sur la lumière à votre approche de l’architecture ? Maxime Scheer – J’ai quasiment découvert les deux en même temps, dans le cadre de mon cursus à l’ENSA de Belleville, où j’ai appris qu’on ne peut pas construire sans lumière. Ensuite, j’ai fait un an d’Erasmus à Madrid et cette expérience m’a littéralement offert une autre vision de l’architecture et de la lumière, avec des vraies questions fonctionnelles et techniques relatives au climat, à l’activité et la géographie des lieux dans lesquels s’inscrivent nos travaux d’architecture. J’ai eu la chance d’apprendre beaucoup auprès d’Alberto Campo Baeza qui travaille la lumière de façon magistrale. C’est là que j’ai compris que, quoi qu’il se passe et que l’on soit à Madrid ou à Paris, la lumière est indissociable du reste. Lorsque nous sommes sortis de l’ENSA, Rodolphe Albert et moi avons souhaité créer notre propre agence rapidement, après quelques expériences, entre autres dans les agences de Pierre-Louis Faloci et Jean Nouvel en ce qui me concerne, et de Paysage et Lumière et Goujon Architectes pour mon associé. Nous étions aussi nourris de notre formation à Belleville où la lumière occupe une place centrale : on nous y apprend avant tout le dessin et la maquette, ce qui veut dire travailler l’ombre et la lumière. On apprend très vite que sans la lumière, on ne peut rien faire ! Et au début des années 2000, nous ne travaillions pas encore sur ordinateur, donc nos
calculs et nos dessins étaient faits à la main… Rodolphe Albert – Si vous dessinez l’ombre portée sur un objet ou une surface, vous devez comprendre comment cette ombre est créée, comment la lumière agit. Si c’est l’ordinateur qui effectue le calcul et vous propose le rendu, vous allez vous détourner de la source de lumière en quelque sorte et passer à côté d’une étape essentielle. Je suis convaincu que c’est ce qui a forgé notre façon d’utiliser et de façonner la lumière : nous travaillons la lumière naturelle au maximum. Tout notre projet d’architecture est basé sur la lumière naturelle, dans le sens où nous recherchons toujours la frontière entre l’extérieur et l’intérieur : d’où on va la capter et où on va l’apporter. Et en éclairage artificiel, sur quels principes vous appuyez-vous ? Rodolphe Albert – La lumière artificielle, pour nous, c’est du bonus et nous la concevons toujours avec deux ou trois systèmes qui nous permettent de jouer sur les contrastes, l’intensité, l’orientation des éclairages. Nous n’essayons pas de « copier » les effets de la lumière du jour, au contraire, nous imaginons l’éclairage artificiel en fonction de l’application afin qu’il réponde vraiment aux besoins des occupants. Nous pouvons utiliser la lumière pour créer des scènes, des ambiances avec une précision incomparable. Nous travaillons beaucoup sur des projets de bureaux et de logements : il est évident qu’on
Lumières Entretien
© David Foessel
L’architecture extérieure doit-elle, selon vous, bénéficier aussi d’une mise en lumière ? Maxime Scheer – Je ne suis pas vraiment partisan d’éclairer les façades, tout dépend de la fonction du bâtiment, je crois. Des raisons pratiques et fonctionnelles peuvent justifier que l’on éclaire un édifice, s’il accueille du public la nuit par exemple, ou s’il s’agit d’un monument. En général, je pense qu’un bâtiment peut rester dans l’ombre ou alors être éclairé de façon éphémère avec une lumière douce et discrète, comme si elle arrivait sur la façade par hasard… Nul n’est besoin de recréer la lumière naturelle ! Il faut savoir jouer avec les outils de la lumière artificielle pour la rendre fugitive, la voir de loin, de près, qu’elle révèle un détail, savoir créer des scénarios, la rendre vivante mais pas forcément omniprésente. Un éclairage de façade ne se comprend que s’il vient contredire la lumière naturelle, qu’il apporte des effets sur l’architecture qu’on ne verrait pas de jour. La lumière devient alors jeu de contrastes et d’intensité. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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Dans notre dernier numéro, vous avez présenté la mise en lumière de la boutique Papier Tigre, que vous avez vous-mêmes réalisée. Qu’est-ce qui détermine votre implication dans un projet d’éclairage ? Maxime Scheer – Dans ce cas précis, nous connaissions bien le client avec qui nous avons beaucoup échangé. Nous comprenions bien ses attentes et quand il s’est agi d’éclairer les espaces, nous avions déjà une vision nocturne de la boutique. Nous avons choisi les spots iGuzzini qui correspondaient le mieux à la
mise en valeur des produits et avons procédé à plusieurs essais jusqu’à ce qu’on obtienne l’effet imaginé avec deux types d’éclairage, un avec focale serrée et l’autre à focale plus large. Nous nous sommes complètement approprié ce projet d’éclairage que nous avons pu mener jusqu’au bout grâce à l’aide d’iGuzzni, qui a bien sûr effectué les calculs photométriques pour obtenir ce rendu.
© David Foessel
ne va pas éclairer de la même façon ces deux types d’espaces ; on occupe le bureau pendant la journée alors qu’on est chez soi le soir (hors période de confinement !). Maxime Scheer – Nous avons conscience de nos limites car nous n’apprenons pas vraiment la lumière artificielle en école d’architecture et même si nous l’abordons avec beaucoup de plaisir, cela nous est difficile de l’appréhender ; pour cette raison, nous nous associons souvent aux concepteurs lumière, comme Philippe Collet d’Abraxas Concepts. Ils nous apportent leur expertise et leur savoir-faire, sans pour autant nous faire renoncer à nos propres idées sur la façon d’éclairer un espace. Même si on a l’impression que la lumière est magique, nous savons bien qu’elle se calcule, qu’elle se contrôle, voire qu’elle se pilote. Et malgré les normes et la réglementation, on perçoit bien les intentions et le côté instinctif du concepteur lumière.
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© Akari-Lisa Ishii I.C.O.N.
Maîtrise d’ouvrage : Le Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris en collaboration avec le Statens Museum for Kunst, Copenhague, et le Nationalmuseum, Stockholm Commissaires : Christophe Leribault et Servane Dargnies-de Vitry, Petit Palais Scénographie : Didier Blin Graphisme : Noémie Lelièvre, Corégone Mise en lumière : Akari-Lisa Ishii, I.C.O.N. Solution éclairage : Erco, Procédés Hallier Entreprise : Artechnic
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L’ÂGE D’OR DE LA PEINTURE DANOISE AU PETIT PALAIS Le Petit Palais présente (jusqu’au 3 janvier 2021) une exposition dédiée aux plus belles heures de la peinture danoise, de 1801 à 1864. Peintures précises et délicates, plus de 200 œuvres d’artistes phares de cette période comme Christoffer Eckersberg, Christen Købke, Martinus Rørbye ou encore Constantin Hansen offrent une plongée dans le Danemark du XIXe siècle. Didier Blin, scénographe, Noémie Lelièvre, graphisme, agence Corégone, et Akari-Lisa Ishii, I.C.O.N. ont réuni leur savoir-faire complice pour éclairer les œuvres des maîtres danois.
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ruit des recherches récentes d’une équipe internationale, l’exposition entend porter un nouveau regard sur cette période, particulièrement remarquable en matière artistique. L’exposition est organisée en collaboration avec le Statens Museum for Kunst (SMK) de Copenhague et le Nationalmuseum de Stockholm. Akari-Lisa Ishii a été sollicitée pour la mise en lumière et « les réglages », précise-t-elle modeste, car il s’agit ici d’éclairer l’exposition avec les matériels d’éclairage disponibles au musée et non de créer un concept lumineux. « Nous avons déjà travaillé ensemble avec Didier Blin et Noémie Lelièvre et entre nous, les échanges se font naturellement sur nos idées de mise en lumière. Nous avons abordé l’exposition de manière à la fois thématique et
chronologique. » Traditionnellement, l’Âge d’or danois correspond à une période d’épanouissement de la vie artistique et culturelle au Danemark, qui va de 1801 à 1848. L’exposition propose une approche plus vaste et originale, prolongeant l’Âge d’or jusqu’en 1864, date de la défaite du Danemark contre la Prusse dans la Seconde Guerre du Schleswig. Cet événement marque une rupture, tant du point de vue de l’histoire de l’art que de celui de l’histoire des mentalités. Des températures de couleur en accompagnement des œuvres L’exposition présente donc, outre Eckersberg et ses élèves, une grande diversité d’artistes, notamment de nombreux artistes dits « cosmopolites » qui se
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Scénographie des couleurs L’exposition, axée sur l’immersion du public dans la période de l’Âge d’or danois, va même jusqu’à proposer un atelier participatif où les visiteurs peuvent s’installer et dessiner « comme l’artiste », bénéficiant des conditions d’éclairage similaires. « J’ai donc simulé la lumière du jour dans l’atelier, commente la conceptrice lumière, en créant un éclairage de 4 000 K disposé derrière une fausse fenêtre recouverte d’une imitation givre ! » L’illusion est parfaite.
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professionnalisent grâce à l’Académie royale, et aiment se portraiturer. Les peintres se mettent à voyager et rapportent de France, des rives de la Méditerranée, et en particulier de Rome, de très beaux paysages « où la lumière naturelle offre une couleur complètement différente de celle des pays scandinaves », remarque la conceptrice lumière. Ainsi, le parcours s’ouvre directement sur une salle où le tableau de Christoffer Wilhelm Eckersberg, Vue à travers trois arches du troisième étage du Colisée, 1815, est reproduit dans le hall. La lumière naturelle, très présente dans ces tableaux, contraste avec les ambiances feutrées des portraits de la salle suivante. Pour marquer encore plus cette différence, et comme on peut le voir sur la photo ci-contre en bas de page, Didier Blin a souhaité accompagner les peintures de paysages jusque dans la mise en scène : les tableaux sont accrochés sur des parois « décollées » de quelques dizaines de centimètres du mur sur lequel les paysages sont reproduits en grand. « De manière générale, explique Akari-Lisa Ishii les œuvres de la période classique sont éclairées en lumière chaude, 3 000 K, tandis que nous avons choisi une température de couleur plus froide pour les paysages, 4 000 K, associée à une intensité plus élevée. »
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Lumières Projets 50 lux maximum était demandé sur les œuvres les plus fragiles. L’exposition ne comporte qu’une seule sculpture, placée au milieu d’une salle devant la toile de Wilhelm Bendz, Un sculpteur [Christen Christensen] travaillant d’après un modèle vivant dans son atelier, 1827. En fait, les commissaires ne souhaitaient pas éclairer l’œuvre (prêtée par le musée du Louvre), car elle illustrait juste ce que l’artiste avait peint sur sa toile et ne devait donc pas attirer l’attention des visiteurs. Akari-Lisa Ishii, tout à son art, a trouvé la solution en recréant la lumière du tableau sur la vraie statue… n
Chacune des salles d’exposition est peinte d’une couleur différente que Didier Blin a choisie en fonction du thème des tableaux présentés. AkariLisa Ishii s’est inspirée de cette mise en scène pour déterminer l’intensité et la température de couleur de l’éclairage afin d’obtenir une harmonie de tonalités architecturales et lumineuses. Elle précise : « Deux systèmes d’éclairage cohabitent partout : une lumière d’ambiance sur les parois et un éclairage à faisceau étroit dirigé sur les tableaux. » Ce qui n’a pas toujours été facile, car le Petit Palais possède encore un stock de spots aux halogènes, et la conceptrice lumière a dû jouer en toute subtilité avec les appareils d’ancienne technologie et les luminaires LED. À noter qu’un éclairement de
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Isabelle Arnaud
Projets
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Lumières
Livré en janvier 2020 pour les 40 ans du ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher), le nouveau bâtiment du parc a été mis en lumière par Sylvania. À cette occasion, tout l’éclairage du zoo a été rénové, de la billetterie jusqu’aux boutiques, en passant par les espaces des aquariums et les circulations. David Amourous, prescripteur ingénieur d’affaires et Nuno Paroco, ingénieur commercial, Sylvania, ont été chargés de la prescription et des études éclairage.
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e parc animalier, de 40 hectares, rassemble la faune et la flore d’Amazonie, d’Indonésie, des Caraïbes… Il accueille des varans, des singes de Thaïlande ou encore des tortues, soit 25 000 animaux, dont 95 % de poissons dans une vingtaine d’aquariums. Le nouvel ouvrage, d’une superficie totale de 13 855 m², comprend un restaurant panoramique et une serre tropicale de 8 000 m² au sol. Ce dôme bioclimatique affiche un diamètre de plus de 100 m (longueur d’un terrain de foot) pour une hauteur de
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LUMIÈRES APPRIVOISÉES AU ZOO DE BEAUVAL
Maîtrise d’ouvrage Rodolphe Delord Responsable technique : Christophe Henault Architecte Boitte architecture Études et solutions éclairage Sylvania Installateur Gregory Marcinkowski - Aprimelec
38,24 m, soit l’équivalent d’un immeuble de plus de 10 étages. Conçue par Rodolphe Delord (maître d’ouvrage) et Daniel Boitte (architecte), cette verrière a été réalisée en partenariat avec le CSTB (Centre scientifique et technique du bâtiment) et le CTICM (Centre de la technique industrielle pour la construction métallique). Elle est constituée de 48 demi-arches de 55 m de long chacune, et de 144 facettes vitrées préassemblées au sol, grutées et montées sur la charpente principale sur six niveaux de couverture. LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 21
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Des luminaires qui laissent voir sans être vus La verrière du dôme intègre un système d’aération naturelle optimisé par un brassage d’air afin de concilier confort du vivant (animaux, visiteurs, plantes tropicales) et économies d’énergie ; elle est constituée de profilés aluminium à rupture de pont thermique. Des verres double vitrage aux caractéristiques de transmission lumineuse et d’apports solaires différents sont installés en fonction des aménagements et de l’orientation cardinale du dôme. « Les contraintes étaient nombreuses dans ce projet, admet Nuno Paroco : il fallait à la fois procurer un éclairage suffisant sur toute la hauteur du dôme, intégrer les appareils dans la structure métallique en évitant qu’ils ne soient trop visibles des visiteurs, de jour comme de nuit, supprimer les risques d’éblouissement et bien entendu, veiller à ne pas gêner la faune qui occupe cet espace en permanence, notamment les oiseaux qui y vivent en liberté. » Aussi les ingénieurs ont-ils pris le parti de ceinturer la serre par un éclairage
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périphérique en partie basse (à 20 m de hauteur), réalisé par les projecteurs à optique asymétrique Sylveo de Sylvania orientés du haut vers le bas et dirigés sur la végétation. Ces projecteurs présentent un flux de 30 000 lm et une température de couleur de 4 000 K. S’ajoute à cet éclairage général une « cheminée de lumière » de teinte plus chaude (3 000 K), dont le flux part du bas et monte en un étroit faisceau jusqu’au centre du dôme. « Entre les deux, il n’y a aucun appareil, souligne David Amourous, la lumière est reflétée par les végétaux et la structure métallique. » Les projecteurs Sylveo en 3 000 K ont également été utilisés pour éclairer les aquariums et les espaces clos, ainsi que les allées où ils sont disposés sur des mâts d’acier. À l’extérieur, la façade du bâtiment est soulignée par des luminaires à faisceaux étroits de marque Concord placés à 10 m de hauteur, marquant les portes d’entrée comme des rideaux de lumière, tandis que la billetterie est éclairée par des appareils projecteurs Sylveo 8 000 lm dirigés de haut en bas.
Projets
© Sylvania. Photo Arthur Pequin
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Lumières
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Flux élevés et teintes chaudes pour le restaurant et les boutiques Les visiteurs du parc y passent généralement toute la journée et il est primordial que les espaces dédiés au repos et à la restauration apportent le bien-être attendu. À la périphérie du dôme et ouvert sur la végétation, le restaurant dispose de petites tables rondes et chaises colorées éclairées par des lampes décoratives à filament LED ToLEDo Retro, suspendues au plafond de bois clair et disposées dans des abat-jour de corde. « Dans les boutiques, précise Nuno Paroco, on retrouve l’association de dalles LED encastrées au plafond, créant des sortes de puits de lumière, et de différents modèles de projecteurs Concord Beacon à focales variables et à larges faisceaux, orientés vers
les rayonnages et dotés d’un IRC élevé (entre 90 et 95). » Du côté des palettes-étagères, les projecteurs sont disposés dans les plafonds en bois flotté et accompagnés de façon aléatoire de suspensions équipées de lampes à filament LED ToLEDo Retro. Les études d’éclairage des différents espaces du zoo ont été élaborées dans une démarche de développement durable et le respect de la faune et de la flore du site. « La plus belle des lumières est celle qui ne se voit pas et le défi a été relevé ici haut la main : les luminaires installés mettent en valeur les lieux de vie avec sobriété et esthétisme », conclut David Amourous. n Isabelle Arnaud
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Recréer des ambiances naturelles dans les passages et espaces d’aquariums Le parcours du visiteur emprunte de nombreux passages et espaces, qui évoquent des grottes, bordés par des ouvertures donnant sur l’extérieur, ou par des aquariums encastrés dans les parois. « On a opté pour des ambiances chaudes dans ces espaces, commente David Amourous, car nous souhaitions nous rapprocher le plus possible de l’idée de cavités naturelles : nous avons donc choisi des lampes LED à filament ToLEDo Retro de forme “Edison” en 2 700 K couplées à des projecteurs Concord Beacon. » Au-dessus des aquariums, une lumière plus froide éclaire à la verticale les grandes parois vitrées. Dans la salle « muséographique », à double fonction, qui donne d’un côté sur le bassin des hippopotames situé à l’extérieur, et de l’autre côté, sur les objets et tableaux accrochés au mur et accompagnés de cartels, Nuno Paroco a choisi d’associer deux mises en lumière : « Des dalles LED installées en saillie du côté de la lumière du jour et au-dessus des circulations, tandis que des projecteurs Start Track Spot Integral à faisceau étroit, positionnés sur des rails, sont dirigés sur les parois où l’on peut lire les informations relatives à l’histoire du zoo. »
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Maîtrise d’ouvrage : Communauté urbaine de Cherbourg-en-Cotentin Architectes : Hardel Le Bihan Architectes (Benoît Fiton, chef de projet) Muséographie : Lydia Elhadad Scénographie : Pascal Payeur, Sylvie Jausserand, Samuel Mola Graphisme : Patrick Hoarau Conception lumière : 8’18’’, Rémy Cimadevilla, Agnès Charvet (chef de projet) Installateur : BIG BANG Solution éclairage : Concord, DGA, Erco, Loupi, Luxeri, Procédés Hallier
IMMERSION AU CŒUR DE LA CITÉ DE LA MER Réalisé en 2002 par les architectes de StudioMilou, situé le long du célèbre sous-marin Le Redoutable, à la Cité de la Mer à Cherbourg, l’espace muséographique accueille environ 1 000 visiteurs sur trois niveaux. En 2018, sa rénovation est confiée à l’agence d’architecture Hardel Le Bihan afin de mettre en valeur les aquariums, de moderniser le parcours scénographique et d’offrir un meilleur cadre de travail aux équipes du musée. L’agence de conception lumière 8’18’’ a repensé les éclairages afin de les adapter à la nouvelle scénographie.
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epuis son ouverture au public en 2002, le site touristique cherbourgeois consacré à l’aventure humaine dans les grands fonds a conquis plus de 3,6 millions de visiteurs. Le parcours commence désormais à R+2 par la montée d’un grand escalator à la mesure du plus haut aquarium d’Europe, et entraîne le visiteur de la surface de l’océan jusqu’aux profondeurs abyssales à travers six espaces d’exposition, dont l’Océan du futur. L’entrée est modifiée pour éviter les circulations en chicane et maîtriser davantage les ambiances lumineuses. En 2019, Bernard Cauvin, président-directeur général de La Cité de la Mer décrivait ainsi le parcours, qui « mêle histoire, biologie et beauté de l’Océan avant de s’achever sur l’alerte de
Jacques Perrin : “Nous n’avons pas d’Océan de rechange…” Nous l’avons conçu avec une quarantaine de partenaires et experts qui, en le découvrant dans sa globalité, ont tous été enchantés. Chacun y trouve son compte, qu’il soit écolier ou ingénieur, passionné de géologie, d’archéologie ou d’apnée, ou simple curieux. Tous les sens sont en éveil, du toucher dans le bassin tactile avec ses limules qui me fascinent toujours, jusqu’au goût avec la table d’hôte numérique ». Tout le travail de Rémy Cimadevilla et d’Agnès Charvet, concepteurs lumière, 8’18’’, s’appuie sur la scénographie de Pascal Payeur, ce voyage tout en verticalité au fond des océans : « L’originalité du site, écrit-il, repose sur l’existence de nombreux aquariums ; nous avons cherché une réponse dans
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Contrôler les luminances « La mise en lumière, explique Agnès Charvet, devait accompagner cette descente vers les fonds sous-marins de plus en plus sombres. Le défi consistait donc à limiter les luminances et les éclairements tout en apportant un certain confort lumineux ! On en voit tout de suite un exemple lorsqu’on emprunte l’escalier et que l’on pénètre dans la faille pour s’enfoncer dans les profondeurs : la lumière y est douce et diffuse, et les projecteurs, dissimulés dans le somment de la faille, restent invisibles. » Dans les espaces immersifs, notamment la salle dotée des bassins tactiles et d’écrans qui laissent voir les animaux nageant sous la surface de l’eau, il était essentiel de limiter les luminances. « Pour ce faire, ajoute la conceptrice lumière, nous avons disposé des appareils à cardan au-dessus du plafond miroir : ils n’éclairent que les circulations piétonnes, incitant le visiteur à bouger dans l’espace. Même si tous les matériaux mis en œuvre sont noirs et peu réfléchissants, nous devions trouver le moyen de réduire le plus possible les reflets,
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L’obscurité lumineuse Le principe général repose sur un accompagnement du voyage scénographique par le contrôle des ambiances et des reflets de lumière comme dans la deuxième salle, où le visiteur avance au milieu d’images d’apnéistes et d’espèces marines projetées sur cinq lames de verre hautes de 3 m. Ces lames surplombent cinq tables tactiles qui permettent d’en savoir plus sur l’apnée, les dauphins, les requins, les cachalots et les images sousmarines. De cet espace, on peut apercevoir la salle JulesVerne avec l’Aquarium Abyssal. Le nouveau parcours offre plus de recul qu’auparavant sur cette colonne de 10,70 m de profondeur remplie de 350 000 litres d’eau, et comprenant plus de 1 000 poissons polynésiens. Un film de cuivre a été positionné sur les parois vitrées à droite et à gauche de l’aquarium. La conceptrice lumière a créé un scénario qui fait apparaître et disparaître les objets qui se trouvent derrière les vitrines : lorsque la paroi est éclairée, on n’aperçoit que les dessins sérigraphiés de Jules Verne, mais lorsqu’elle est éteinte, on voit distinctement les objets disposés derrière la vitrine. Les circulations bénéficient d’un éclairage au sol de 4 000 K tandis que les vitrines sont éclairées d’une lumière chaude de 3 000 K.
de dissimuler les sources et d’apporter des niveaux d’éclairement confortables pour le visiteur. » Le luminaire retenu permet de régler la hauteur, l’inclinaison, l’orientation des faisceaux, afin d’obtenir un éclairage à très basse luminance qui n’interfère en rien avec celui des écrans. En complément, les hublots sont équipés d’appareils intégrés dans le pourtour des aquariums et orientés vers des miroirs disposés en partie inférieure du bassin, éclairant ainsi les poissons par en dessous. • • • Suite p. 26
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les relations entre le vivant réel et tangible contenu dans les bassins inaccessibles et l’imaginaire d’une plongée sous-marine que l’on vivrait au sec. »
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© 8’18’’. Photo Svend Andersen
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Travailler la lumière noire À la fin du parcours, le visiteur foule le plancher océanique et longe l’image d’un cachalot et d’un calamar géant reproduits graphiquement à taille quasi réelle. 80 % des espèces abyssales sont bioluminescentes et plusieurs figurent sur les parois, mais le visiteur ne les voit pas d’emblée : il les réveille en passant le long du mur. Les microorganismes composant le plancton, par exemple, utilisent la bioluminescence pour être mieux vus des poissons : ces derniers, attirés par ces lumières arrivent et les avalent. Cette lumière, le plus souvent bleue, permet aux animaux de se protéger des prédateurs, de les appâter pour leur nourriture ou pour leur reproduction. Le plancton, notamment, se reproduit plus vite dans l’abdomen du poisson que dans l’eau ! « Certains des animaux représentés sur la toile ne sont visibles partiellement qu’en lumière noire, grâce à de la peinture phosphorescente », précise
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Agnès Charvet. La lumière noire est une lumière composée de violet (avec un léger pic autour de 405 nm de longueur d’onde mais peu éclairant) et de proche ultraviolet (principale composante autour de 375 nm) dans une bande spectrale quasi continue. Un détecteur de présence met en fonctionnement des zones de rétroéclairage à l’arrière des espèces bioluminescentes, faisant apparaître comme par magie l’animal dans son entièreté. Et Pascal Payeur de commenter : « Ainsi, des ondes miroitantes, des ponctualités bioluminescentes sont mises en abîme par le truchement de surfaces réfléchissantes ou opalescentes qui, telles des chambres noires, génèrent des images virtuelles, des mirages audiovisuels dans l’obscurité des abysses : nous y croyons parce que nous les voyons émis par les aquariums eux-mêmes. » n Isabelle Arnaud
Lumières Dossier
Éclairage des musées Dossier réalisé par Isabelle Arnaud
Musée des Arts décoratifs, Paris Concepteur lumière : Voyons Voir Agencement : Roberto Ostinelli & Partners Solution éclairage : iGuzzini
© iGuzzini. Photo Didier Boy De La Tour
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Philippe COLLET, concepteur lumière Abraxas Concept
© DR
Après avoir été pendant plusieurs années créateur de lumières de théâtre et d’opéra, Philippe Collet concentre aujourd’hui son travail sur l’éclairage muséographique et architectural. Concepteur lumière de nombreux musées et salles d’exposition, il a réalisé notamment l’ensemble de l’éclairage du « Nouvel Orsay » et du musée d’Orsay. Après Monet en 2010, il signe la mise en lumière de l’exposition Edward Hopper aux galeries nationales du Grand Palais, deux des plus grands succès d’exposition en France.
Pourquoi, selon vous, « l’éclairage de musée n’existe pas » ? Philippe Collet – Il faut parler d’éclairage des musées, avec un « s », car il n’existe pas de règles générales que l’on peut appliquer à tous les musées. Cluny, Orsay ou la Cité des sciences ont des attentes différentes. Orsay, par exemple, est un lieu et en même temps une collection. Il est donc nécessaire avant tout de maîtriser son environnement, de bien comprendre la relation du visiteur à l’espace. Puis vient la question de la conservation, qu’est-ce qu’on présente ? Bien évidemment, on n’éclaire pas de la même façon un tableau, une sculpture, des textiles…, la lumière a des conséquences sur les contrastes, l’accessibilité, dans le sens de rendre les œuvres accessibles à tout le monde. Ces trois approches (le lieu, les œuvres, le conservateur) composent le travail du technicien, de l’éclairagiste qui va considérer les possibilités de la mise en lumière dans les limites du budget. Ces limites sont déterminantes pour les choix que nous opérons. Vous voulez parler du choix des matériels ? Oui, car le concepteur lumière peut se prêter à rêver, mais il doit redescendre sur Terre car le budget est le nerf de la guerre. Prenons la LED, par exemple : les progrès ont été notables ces dernières années, mais elle reste un produit très cher. Les musées ne peuvent pas rénover la totalité de leur parc en LED ; même les petits musées n’y
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« L’éclairage de musée n’existe pas » parviennent pas, le peu de moyens dont ils disposent est consacré à la conservation des œuvres. Pourtant, paradoxalement, cette technologie est moteur de rénovation et a le mérite d’attirer l’attention sur l’éclairage, de faire prendre conscience de son importance et suscite des interrogations et une réflexion nouvelle quant à la manière d’éclairer. Cette situation est assez typiquement française d’ailleurs, car nous sommes l’un des rares pays à faire intervenir des concepteurs lumière pour éclairer les musées et quasiment les seuls à utiliser des cadreurs (à Orsay, il doit y en avoir environ 3 000 !) qui nécessitent beaucoup de réglages : on règle l’intensité, on coupe le flux lumineux, on gère l’implantation en fonction de l’œuvre, etc. On ne peut pas se contenter de poser un projecteur et de l’orienter, cela ne fonctionne pas ainsi, l’intervention d’un spécialiste est indispensable. Par ailleurs, l’implantation des appareils peut se révéler un véritable casse-tête, et je ne parle pas seulement des musées patrimoniaux où nous devons souvent faire face à de nombreuses difficultés techniques. Comment abordez-vous ces difficultés d’installation ? La miniaturisation des luminaire LED n’a-t-elle pas permis d’apporter des solutions ? En effet, les atouts de la LED prennent ici toute leur importance : les luminaires de dimensions réduites et donc peu encombrants sont facilement dissimulables et ils proposent
de très faibles consommations électriques. Des solutions faisant appel à des systèmes de gestion peuvent être efficaces, notamment pour l’éclairage des vitrines qui exposent des objets fragiles et qui n’ont pas besoin d’être éclairés en permanence… Pour autant, si l’on doit éclairer une œuvre à 50 lux, il est plus judicieux de contrôler les apports de lumière du jour en occultant les ouvertures, afin de garder un niveau d’éclairement constant, que de vouloir faire varier l’éclairage artificiel ! Si l’on résume, le projet d’éclairage est tributaire de l’offre LED, des contraintes architecturales, de la protection du patrimoine et de la conservation des œuvres. Quelle place reste-t-il à la conception lumière dans tout cela ? Il faut rester pragmatique et ne pas s’imaginer jouer les artistes de la lumière, mais pour ma part, j’y trouve quelque chose de rassurant, car il y a un côté « je ne pouvais pas faire autrement ! » qui me convient bien. Il faut savoir naviguer entre le rêve et la réalité et convaincre les architectes et les scénographes. Les échanges avec le conservateur ont souvent lieu plus tard, lorsque l’éclairage est en place, et il n’est pas rare que l’on doive, même à ce stade, modifier les réglages en fonction de ses demandes. Pour le conservateur, chaque œuvre est spéciale, elle doit faire passer une émotion particulière, et donc recevoir une lumière spécifique. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
© Zumtobel
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L’Urban Nation Museum for Urban Contemporary Art à Berlin fascine par un art aux multiples facettes au sein d’une architecture unique. Pour la construction du musée, le cabinet d’architectes Graft a transformé de manière innovante un immeuble ancien du quartier de Berlin-Schöneberg. L’ensemble du musée a bénéficié d’un concept d'éclairage de Zumtobel aux propriétés nuancées.
La lumière comme interprète « L’éclairage de musée n’existe pas », affirme Philippe Collet, concepteur lumière, Abraxas Concept, lui, l’éclairagiste spécialisé, le faiseur de lumière pour les musées, a-t-on envie de dire. En effet, les exemples sont nombreux qui nous prouvent qu’à chaque exposition, sa lumière, voire parfois chaque œuvre ! Je me souviens d’une visite nocturne, quasiment à la veille de l’ouverture, du chantier éclairage du musée du quai Branly. Alors que Georges Berne, concepteur lumière aguerri dans le domaine s’il en est, venait de finir les réglages, plusieurs conservateurs se sont succédé et ont demandé des ajustements pour tel espace, telle présentation… C’est dire en effet si la perception de l’art et de sa lumière (l’un ne va pas sans l’autre) est l’interprétation subjective de l’observateur.
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C
© Zumtobel
omme il est impossible et sans doute peu souhaitable (dans la réalité, mais dans un monde virtuel ?) de proposer un éclairage modulé en fonction de celui qui regarde et de l’objet éclairé, il faut bien trouver une solution pour donner à voir au plus grand nombre. Et rejoignons Philippe Collet dans son affirmation qu’il y a autant d’éclairages de musées qu’il existe de musées. Bien entendu, les éclairagistes et scénographes font appel à de grands principes de base, mais pour mieux les adapter, les moduler. On peut même ajouter que chaque musée a non seulement son éclairage, mais ses éclairages. Là encore, les exemples foisonnent qui illustrent ce constat.
Urban Nation Museum for Urban Contemporary Art, Berlin. Pour la solution d’éclairage des salles à plusieurs niveaux, Zumtobel a privilégié un éclairage uniforme des murs d’exposition associé à des accents lumineux.
Des lumières plurielles pour plus de singularité Partant de ce postulat, la lumière devient le fil conducteur de la visite, ou plutôt de la scénographie et les concepts jouent sur les contrastes, les différentes ambiances, les types d’éclairage. L’Urban Nation Museum for Urban Contemporary Art à Berlin fascine par un art aux multiples facettes au sein d’une architecture unique (cabinet d’architectes Graft). Toutes les salles bénéficient d’un éclairage général uniforme des murs auquel sont associés des accents lumineux efficaces. Ces derniers sont obtenus grâce à des projecteurs dotés de la technologie de réflecteur liteCarve, développée par Zumtobel, qui assure un éclairage uniforme et efficace des niches et éléments muraux ainsi qu’une distribution lumineuse précise, équilibrée et rectangulaire. Le réflecteur oriente la lumière de façon entièrement indirecte et ciblée sur les surfaces d’exposition verticales. Autre exemple de « lumières multiples », le musée Guggenheim de Bilbao, conçu par Frank O. Gehry, propose aussi bien des peintures, des sculptures que des installations d’art vidéo. Pour répondre aux diverses exigences techniques et financières du musée concernant la rénovation de l’éclairage, le fabricant Zumtobel a développé un produit sur mesure qui peut être utilisé comme lèche-mur, projecteur, spot très étroit. Ainsi, dans les zones d’exposition avec des plafonds pouvant atteindre 12 m de haut, le luminaire offre un mélange d’éclairage accentué et d’éclairage diffus, ainsi qu’une distribution uniforme de la lumière dans l’ensemble du musée, combinée à un excellent rendu des couleurs (Ra > 96). La gestion de l’éclairage s’effectue de façon aisée grâce à la technologie Bluetooth.
© Zumtobel
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Musée Guggenheim à Bilbao (Architecte Frank Gehry). Lors de la rénovation de l'éclairage, Zumtobel a mis au point un luminaire spécial qui répond aux différentes exigences du musée.
© Erco. Photo Christian Schaulin
© Erco. Photo Christian Schaulin
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Maître d’ouvrage : Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent – Architecture : Studio KO – Conception lumière : Akari-Lisa Ishii, I.C.O.N. – Scénographie et conception de l’exposition : Christophe Martin – Éclairagiste scénographie : Sébastien Debant
L
a salle d’exposition permanente du musée est l’œuvre de l’architecte et scénographe français Christophe Martin, qui a délibérément choisi de ne pas mettre en scène une rétrospective classique dans le nouveau musée de Marrakech. Pour des raisons de conservation, les œuvres présentées sont remplacées à intervalles réguliers par d’autres modèles haute couture de la collection de la Fondation Pierre Bergé, qui compte au total plus de 3 000 pièces. Cette mesure a permis de ne pas les exposer trop longtemps. C’est pour cette même raison que la technique LED a été choisie pour l’éclairage. Akari-Lisa Ishii, conceptrice lumière, a conçu l’éclairage architectural du musée : de la cour d’entrée dotée d’un monolithe sur lequel se détachent les lettres YSL, jusqu’à la boutique du musée, en passant par l’auditorium. Akari-Lisa Ishii explique : « Les LED n’émettent presque pas de rayonnement thermique et UV, ce qui constitue un atout majeur lors de la mise en lumière des textiles sensibles et très précieux. » Le visiteur accède au foyer du musée par l’étroite allée entre des murs en brique et la cour d’entrée,
Le musée Yves Saint Laurent récemment inauguré à Marrakech apparaît comme un joyau de l’architecture muséale contemporaine. À l’intérieur du bâtiment monolithique en brique conçu par Studio KO, le visiteur est surpris par un concept d’exposition spectaculaire qui évoque la scène et le théâtre. La technique d’éclairage LED Erco met en valeur les couleurs et les textures des modèles haute couture emblématiques d’Yves Saint Laurent présentés dans une salle entièrement noire.
baignée de soleil, présentant un logo YSL à hauteur d’homme – mis en scène de manière spectaculaire, à la tombée de la nuit, au moyen de deux projecteurs Beamer. Il est ensuite guidé, sur la droite, vers la salle d’exposition permanente. Dans l’entrée, un élément accrocheur accentué par l’éclairage de deux projecteurs contours LED Optec attire le regard : c’est la célèbre « robe Mondrian » de 1965, qui semble surgir des ténèbres. Avec ses couleurs et sa géométrie, elle apporte un effet de surprise dans l’écrin noir. Puis le visiteur découvre les cinquante modèles exposés sur des mannequins. Cette forme d’éclairage, qui dramatise la mise en scène, témoigne de la relation qui unit Christophe Martin au théâtre. Après avoir terminé ses études d’architecture, il a travaillé pendant plus de douze ans à la création de décors d’opéra et de théâtre. Le confort visuel, extrêmement important pour les spectateurs qui assistent à un opéra ou à une pièce de théâtre, l’est tout autant pour les visiteurs d’un musée. L’éclairage d’accentuation, réalisé avec des projecteurs contours Optec, modèle et délimite
nettement les textures, les broderies, les volants et les drapés, faisant même ressortir les vêtements noirs sur fond noir. La précision de la technique d’éclairage LED garantit ce confort visuel élevé dans l’espace réservé à l’exposition, tout en évitant que les visiteurs du musée ne soient éblouis. « Pour moi, la lumière est l’élément le plus important d’une scénographie, explique Christophe Martin. Il est essentiel que les différentes pièces exposées soient parfaitement éclairées pour que l’ensemble de la mise en scène produise l’effet voulu. »
© Erco. Photo Christian Schaulin
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Musée Yves Saint Laurent à Marrakech
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Musée Yves Saint Laurent, Marrakech. Les pièces exposées, nettement délimitées par les projecteurs contours Optec qui les éclairent, créent une véritable explosion de couleurs au milieu de l’obscurité. « Ce contraste entre le clair et l’obscur, entre l’extérieur et l’intérieur, était un élément essentiel lors de la conception de cette salle », explique Christophe Martin, scénographe et concepteur de l’exposition.
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© Lamdalux
Musée de l’Air et de l’Espace du Bourget Scénographie : Scénographia Conception lumière : Ponctuelle Éclairagiste : Transpalux SA
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tait un éclairage adapté sans émission d’UV pour ne pas détériorer les œuvres, d’aspect discret, s’intégrant parfaitement dans l’ambiance générale de la galerie. Le cahier des charges mettait également l’accent sur la modularité et la flexibilité des produits, afin de pouvoir adapter l’éclairage aux fréquents réagencements de la galerie en fonction des expositions et des œuvres. C’est finalement à l’issue d’une semaine de tests in situ que le choix des matériels (Lamdalux) a été arrêté, après plusieurs essais et réglages. • • • Suite p. 36
© Photo Damien JOYEUX
Cette approche n’est pas l’apanage des grands musées, loin de là. Les petites galeries portent une grande attention à la lumière différenciée, d’autant qu’y cohabitent, souvent dans un espace plus réduit, plusieurs artistes dont les œuvres se distinguent par la matière, la couleur, les dimensions, et qui recevront la lumière de manière très hétérogène. La galeriste Rikia Ferrer, installée dans le village alsacien de Riquewihr, expose aussi bien des sculptures (Paul Beckrich), des peintures (Daniel Therasse), du mobilier d’art, que des photos, etc. Elle nous confiait, dans un précédent numéro de Lumières, qu’elle souhai-
Galerie Rikia Ferrer à Riquewihr. Lamdalux a rénové l'éclairage de tout l'espace d'exposition en apportant une solution adaptée à chaque type d’œuvre (peintures, sculptures, objets, etc.)
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Fédération des concepteurs d’expos XPO par Stéphanie Daniel, conceptrice lumière, Agence Stéphanie Daniel Fondée en 2019, la Fédération XPO rassemble les associations de concepteurs d’expositions. Son objectif : représenter, faire reconnaître et défendre la diversité et le professionnalisme de tous les syndicats et associations concernés.
I
l nous a semblé important et primordial de nous fédérer pour nous affirmer, aux yeux de nos commanditaires, comme des partenaires aux savoir-faire créatifs complémentaires et non pas concurrentiels afin de promouvoir et de défendre les différents métiers de la conception des expositions. En effet, les métiers de l’exposition sont mal connus et souffrent trop souvent d’amalgames aux yeux des maîtres d’ouvrage et du grand public, au regard de « qui fait quoi ? ». La Fédération XPO regroupe sept associations fondatrices : - deux de scénographes (théâtre et exposition) : l’Union des scénographes (UDS) et l’Association Scénographes ; - deux de muséographes : Les Muséographes et l’Association professionnelle des muséographes (APM) ; - les concepteurs d’éclairage : l’Association des concepteurs lumière et éclairagistes (ACE) ; - les producteurs d’expériences numériques : l’Association des producteurs d’expériences numériques (PXN) ; - designer graphique, designers : l’Alliance France Design (AFD) ; - et deux membres partenaires : Manifesto et Teo Exhibition.
Dans un premier temps, il a été essentiel de définir, ou plutôt redéfinir, les rôles et spécificités de chaque métier, dans un esprit collaboratif : nous sommes tous convaincus qu’une exposition est avant tout un travail d’équipe. XPO prône l’importance et la singularité de chaque corps de métier et milite pour que chaque compétence soit présente au sein d’une équipe : « Des experts réunis au service d’un même projet ». Se fédérer est également une force face aux pouvoirs publics et aux maîtrises d’ouvrage. En mai 2020, la Fédération des concepteurs d’expositions a appelé à la création du Centre national de l’exposition, une agence publique autonome : pourquoi ? Quels sont les objectifs ? Comment les acteurs de la lumière (scénographes, concepteurs lumière) interagissent-ils avec le CNE ? Pendant le confinement, et sous l’impulsion de Laurence Bagot, une tribune a été publiée dans Le Monde le 12 mai 2020, signée par 120 membres de XPO. Pendant sa rédaction, l’idée a germé de proposer la création d’un Centre national de l’exposition (CNE) sur le modèle du Centre national du cinéma, du théâtre ou du livre, car nous nous sommes rendu compte que, lors du premier
© Agence Stéphanie Daniel
Centre historique médiéval d’Azincourt
confinement, tous les représentants des différents milieux culturels avaient été invités à exprimer leurs problématiques respectives liées à la Covid, tandis que les métiers de la conception d’exposition n’étaient pas représentés. Les musées et autres institutions avaient été conviés, pas les maîtres d’œuvre, concepteurs d’exposition, ni autres métiers indépendants liés à l’exposition, comme les socleurs, les régisseurs, etc.). Cet appel à la création du CNE a reçu un très bon accueil auprès des professionnels et a rassemblé plus de 300 signataires en quelques semaines. Où en est-on aujourd’hui ? Au vu du contexte général et des objectifs multiples et ambitieux d’XPO, il a été décidé de laisser un peu de côté le CNE et de se consacrer essentiellement aux différents objectifs listés lors de la création des statuts. -O bjectifs généraux : comme représenter les intérêts communs, mutualiser, favoriser les échanges et défendre les différentes associations ; - p romotionnel : donner de la visibilité aux métiers de l’exposition ; - p rofessionnels et déontologiques : mise en relation des métiers ; - p olitiques et juridiques : être un interlocuteur des ministères et participer aux réflexions sur la législation de nos métiers, faire reconnaître l’exposition comme une œuvre collective… ; - p édagogiques : être présents et experts dans différentes formations proposées et créer des formations transversales. Grâce au dynamisme de notre présidente Adeline Rispal, il est encourageant de voir le chemin parcouru depuis la création d’XPO en juin 2019 et toutes les actions déjà réalisées, tous les contacts et passerelles créés, tous les chantiers et groupes de travail formés. Cependant, le bout du chemin est encore loin… Le travail à mener est colossal, mais tellement passionnant. C’est galvanisant de voir que chaque petite pierre apportée à l’édifice rend nos actions et notre existence plus visibles.
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Lumières Dossier • • • Suite de la p. 34 Cette étape de réglages, expliquée par Philippe Collet, indispensable au projet d’éclairage, ne se substitue pas pour autant aux calculs qui vont déterminer la qualité de la lumière, mais cette flexibilité-là est indispensable à la « construction » de la lumière.
Maître d’ouvrage : Service des Biens monumentaux, Ville de Ferrare : R.U.P.Arch.Natascia Frasson Musées d’art ancien, ville de Ferrare : commissaire Giovanni Sassu. Concepteur lumière : Studio Pasetti Lighting. Concept et requalification de la perception visuelle : Alberto Pasetti Bombardella, architecte avec Claudia Bettini, Chiara Brunello et Caterina Salvini, architectes. Des solutions d’éclairage mises au point pour permettre aux visiteurs d’apprécier aussi bien le monde artistique et symbolique à la base de ces peintures que la perfection esthétique des œuvres car elles représentent, selon le critique d'art Vittorio Sgarbi, « la lumière de l’esprit ».
La rencontre de l’art, de l’histoire et de la lumière En juin 2020, l’un des principaux symboles de Ferrare en Italie, le Palais Schifanoia, a retrouvé sa splendeur, avec ses fastes Renaissance. La conception du nouveau système d’éclairage, confiée à Studio Pasetti Lighting, raconte le programme lié à la politique du duc Borso de façon surprenante, dynamique et géré par des systèmes Bluetooth. À l’intérieur du salon des Mois, aucun apport de lumière naturelle, et l’entrée et la sortie sont guidées. Le nouvel éclairage part d’une structure linéaire au sol et pour accueillir l’équipement technique composé de projecteurs, le module balustrade en MDF revêtu de tôle présente une base sur laquelle sont installés trois rails Low Voltage. Ces rails supportent divers appareils : sur le plus externe et le plus près des peintures sont installés des appareils linéaires « spéciaux » à optique Wall Washer (iGuzzini) qui fournissent un éclairage homogène et rasant sur toute la paroi verticale. Sur le rail central, des Palco cadreurs ont été installés pour souli-
gner la bande du Zodiaque pour laquelle une séquence d’allumages a été mise au point. Le troisième rail, le plus interne, accueille d’autres projecteurs Palco Low Voltage cadreurs pour la mise en valeur de certains détails du bandeau inférieur et du bandeau supérieur des peintures. Un important travail de recherche et d’engineering a été fourni pour répondre à la demande du concepteur lumière Alberto Pasetti Bombardella, afin d’obtenir des formes différentes du flux, capables de s’adapter à la géométrie nuancée des détails devant être mis en valeur. Dans la conception générale, la mise en scène de deux séquences réversibles afin d’animer l’observation des fresques, sur les trois différents bandeaux qui font référence à l’ordre divin, astrologique et terrien a été étudiée. L’ensemble est géré avec le système de gestion Quick BLE qui prend en charge et mémorise les allumages, les scènes, les gradations. Les scénarios réalisés, selon le concept de l’architecte Pasetti à partir des indications précises de l’historien et commissaire Giovanni Sassu, se déclinent entre dynamiques et statiques. Il existe deux scénarios dynamiques et un troisième scénario qui met en valeur de façon statique des détails des peintures aussi bien sur le bandeau supérieur que sur l’inférieur par rapport au bandeau des mois. • • • Suite p. 38
© Avec l'aimable autorisation d'iGuzzini
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© iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour
© iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour
© iGuzzini. Photo Didier Boy de la Tour
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Musée des Arts décoratifs, Paris
L
e Musée des Arts décoratifs de Paris est un musée privé, reconnu en 1901 d’utilité publique, qui présente des collections sur le design, la mode et les tissus, la publicité et le graphisme. Il conserve entre autres une très importante collection de bijoux qui compte plus de sept mille pièces datant du Moyen Âge jusqu’à l’époque contemporaine. On peut y voir des objets réalisés en matériaux traditionnels comme les métaux précieux, les pierres et les émaux, mais aussi des bijoux fantaisie en matière plastique, datant en particulier des années 1960. En 2004, l’aménagement de la Galerie des Bijoux avait été confié à Roberto Ostinelli, architecte suisse, qui avait souhaité donner une impression
de faste et d’abondance. L’éclairage, alors basé sur l’utilisation de la fibre optique, faisait scintiller les bijoux. Au cours de l’année 2019, la Galerie des Bijoux a fait l’objet d’une modernisation qui a permis d’exposer les dernières acquisitions sous un nouvel éclairage LED, conçu par l’agence Voyons Voir. Les appareils iGuzzini ont été choisis après une série de tests. La configuration apportée à l’aménagement dès la première intervention de Roberto Ostinelli n’a pas changé. Les reflets qui n’ont pas pu être éliminés ont été exploités pour créer une illusion d’optique : les bijoux sont agencés dans les vitrines selon la position qu’ils occuperaient sur un corps humain, et avec le reflet, le visiteur voit le bijou sur lui-même.
Maître d’ouvrage : Musée des Arts décoratifs Concepteur lumière : Voyons Voir Agencement : Roberto Ostinelli & Partners Solution éclairage : iGuzzini
La température couleur choisie de 4 000 K met l’or en valeur et fait resplendir les pierres précieuses, ainsi que les émaux. En janvier 2020, la collection a été présentée au public avec la nouvelle installation d’éclairage, qui a permis de libérer les espaces grâce aux projecteurs Palco Low Voltage de faibles dimensions. Le projet d’éclairage de l’agence Voyons Voir a créé une atmosphère onirique et magique : dans un lieu sombre, le précieux de chaque pièce est révélé par des faisceaux de lumière d’une extrême précision, sans qu’on en perçoive l’origine. Les visiteurs évoluent parmi ces bijoux sous les faisceaux lumineux des Laser Blade qui se font totalement oublier au plafond. Le nouvel éclairage a été prévu aussi pour accueillir le programme 2021-2022 et les expositions : L’Orient de Cartier (2021) et Histoire du bijou et de la parure (2022). LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 37
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Palais des Papes, Avignon. Solution éclairage Sylvania.
© Sylvania. Photo Arthur Pequin.
Musée de Minéralogie Mines ParisTech. Solution éclairage Loupi.
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© Photo Julie Gourhant - Loupi
Les scénarios fixes, au nombre de 52, correspondent à ceux qui ont été configurés pour permettre l’observation dynamique, mais ils peuvent être rappelés individuellement et maintenus pendant tout le temps nécessaire. Toutes ces possibilités sont créées et gérées à travers l’application Quick BLE d’iGuzzini. Il existe aussi l’avantage de la simplicité d’utilisation de cette application qui, lors de visites guidées, offre la possibilité de gérer les différents allumages à partir de son smartphone. L’utilisation de systèmes numériques n’exclut toutefois pas le mode manuel traditionnel : allumage, extinction, gradation, rappel des scénarios sont possibles au moyen des interrupteurs manuels ; pour pouvoir
allumer et éteindre complètement l’installation pour les opérateurs du musée ne possédant pas l’application, un interrupteur sans fil et sans batterie EnOcean est prévu en position non accessible au public. Une installation qui fait rêver, sans doute, plus d’un concepteur lumière et assurément bon nombre de conservateurs… Car les budgets sont loin, dans la réalité, d’être aussi généreux. Les concepteurs lumière le soulignent tous : la principale contrainte réside dans les limites financières. Et si les aides existantes en France étaient mal connues ? Les aides financières, pour le public, comme le privé Les certificats d’économies d’énergie peuvent représenter une aide financière au maître d’ouvrage pour la rénovation de ses installations d’éclairage. Ce dispositif repose sur une obligation de réalisation d’économies d’énergie imposée aux fournisseurs d’énergie. Ces économies sont exprimées en kWh cumulés actualisés (cumac) : économisés sur la durée de vie conventionnelle d’un équipement et corrigés d’un coefficient d’actualisation. Plusieurs centaines de fiches « d’opérations standardisées », c’est-à-dire d’actions dont les économies attendues ont été précalculées, sont identifiées. Il s’agit du répertoire des meilleures technologies ou pratiques disponibles, dans tous les usages de l’énergie et tous secteurs d’activités. • • • Suite p. 40
© iGuzzini. Photo : Paolo Carlini
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MoMö, le musée du cidre. Maître(s) d’ouvrage : Mosterei Möhl AG. Architecte : Harder Speyermann Architekten ETH/SIA. Concepteur lumière : Lichtgestaltende ingenieure vogtpartner Sektor4. Scénarios : Aroma Productions AG. Solution éclairage, iGuzzini.
• • • Suite de la p. 38 Pour la rénovation des installations d’éclairage dans le bâtiment tertiaire, public ou privé, la fiche de référence est la fiche BAT- EQ -127 « Luminaire d’éclairage général à modules LED ». Le maître d’ouvrage qui veut bénéficier de cette prime à la rénovation performante doit choisir des luminaires conformes aux exigences de cette fiche. La prime est relative au nombre de luminaires installés. La preuve des travaux d’économie d’énergie réalisés intéresse les fournisseurs d’énergie auxquels l’État impose de concourir à la transition énergétique en incitant les maîtres d’ouvrage à réaliser des rénovations. Elle peut être négociée dans le cadre d’un marché de gré à gré et ainsi concourir au financement de l’investissement. Le Prêt Éco-Énergie (PEE) contribue également au financement des projets d’optimisation énergétique intégrant des équipements éligibles aux CEE des secteur tertiaire. Le PEE s’adresse aux TPE et PME de plus de 3 ans de tout secteur d’activité. Le PEE est un prêt participatif de 10 000 € à 100 000 € sur 5 ans à des conditions préférentielles : un taux très faible grâce à la bonification de l’État, aucune caution personnelle, pas de garantie sur les actifs des entreprises ni des dirigeants, un différé de remboursement du capital qui permet de préserver la trésorerie de l’entreprise. Le PEE optimise ainsi l’économie globale 40 - LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020
d’un projet d’efficacité énergétique, en incluant des primes CEE. Les demandes peuvent être faites très simplement en ligne (pee.bpifrance.fr) et auprès des équipes de Bpifrance Financement en région ou sur le site dédié au PEE. De grands établissements bancaires engagés dans la transition énergétique proposent des solutions de financement global des investissements de rénovation des installations d’éclairage principalement sous forme de location. La Caisse des dépôts est porteuse d’importants programmes d’actions pour faciliter les rénovations énergétiques dans les collectivités locales. Les contrats de performance énergétique (CPE) sont encore insuffisamment utilisés dans le cadre du tiers financement, et pour les collectivités locales, des initiatives de type « intracting », et le programme ACTEE, porté par la FNCCR avec EDF, fournissent également des solutions de financement de la rénovation. Enfin, n’oublions pas de mentionner également que certaines sociétés, fabricants ou autres, proposent de plus en plus des solutions de location d’installations d’éclairage, avec une maintenance continue des performances et possibilité de remise à niveau des luminaires afin d’améliorer le service apporté par l’éclairage. Il s’agit du concept de « LaaS » (Light as a Service). n
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Enquête produits
Les feux de la rampe Dans les musées, le rail se généralise pour recevoir cette multitude de petits spots d’une extrême miniaturisation, qui éclairent les œuvres de leurs faisceaux aussi précis que puissants et surtout réglables. L’orientation, l’inclinaison, les lentilles s’adaptent à la peinture, à la sculpture, à la matière. Et pour encore affiner cet éclairage ajustable, les systèmes varient en intensité et en température de couleur afin de mieux combiner toutes ces modulations au point de rencontre de l’art et de la lumière.
Robin d’iGuzzini Signé de l’architecte et designer Matteo Thun, ce spot disponible en blanc ou en noir s’installe sur un rail 48 V et peut s’incliner de 160° verticalement et tourner horizontalement sur 360°. Il est décliné en 3 dimensions (Ø37 mm, 51 mm et 62 mm) et un flux lumineux de 500 lm à plus de 2 000 lm. L’appareil est basé sur le protocole Dali Powerline qui permet de réaliser l’installation et les scénarios lumineux avec deux conducteurs. Grâce à une interface BLE-Dali déportée, la lumière peut être gérée en Bluetooth. www.iguzzini.com Arcos III Zoom focus de Zumtobel Ce projecteur peut être adapté de manière flexible à la taille de l’objet d’art. Grâce à des couleurs de lumière ajustables combinées à une répartition variable de la lumière, la technologie Tunable White (de 2 700 K à 6 500 K) crée des ambiances différentes pour répondre aux exigences les plus diverses des expositions, des styles et des objets. Le rendu de couleur élevé > 90 et une tolérance de couleur faible (MacAdam 2) améliorent singulièrement la présentation des pièces exposées. www.zumtobel.com
Tracklight spot Zoom Dim de Ledvance Produit de substitution par excellence aux luminaires traditionnels aux halogénures métalliques, Tracklight spot est gradable et se décline avec une lentille de zoom. Il comprend un adaptateur 3 allumages compatible avec les rails standards et un zoom intégré avec ouverture d’angle réglable manuellement de 15° à 55°. La variation est possible de 7 % à 100 % grâce au potentiomètre intégré sur chaque luminaire. Il est doté d’un IRC de 90. Angle de rotation de 350°, angle d’inclinaison de 90°. www.ledvance.fr
Klem de Lamdalux Ce projecteur à LED en aluminium avec patère se fixe sur plafond ou mur et existe en blanc (RAL 9003) ou noir (RAL 9005). Il propose deux températures de couleur de 3 000 K ou 4 000 K et des flux lumineux allant de 1 330 lm à 3 680 lm et des angles de 10°, 20°, 70° selon les modèles. Durée de vie : 50 000 heures (L80 B50). www.sermes.fr/eclairage
Eclipse d’Erco Cette gamme comprend trois modèles : Eclipse 48 V, prévu pour l’éclairage miniaturisé avec des rails conducteurs Minirail 48 V ; le deuxième pour la mise en scène de grands objets d’exposition dans des halls ou des atriums, Eclipse InTrack, qui existe en cinq tailles avec un rail conducteur de 220-240 V. La troisième version, Eclipse, est prévue pour une implantation dans des installations existantes. Pour chacune des applications, la marque propose 6 spectres lumineux et 4 filtres de conversion, créant 24 spectres supplémentaires, ainsi que le Tunable White. www.erco.com
Beacon Muse Xicato de Concord L’anneau « soft-touch » de ce spot permet à l’utilisateur d’ajuster manuellement le faisceau à partir d’un angle large (52°/72°) jusqu’à un angle étroit (8°/10°) et ce, sans avoir besoin de lentilles ou réflecteurs supplémentaires. Il dispose d’un IRC très élevé de 98 – avec la certitude d’un rendu parfait sur les 99 échantillons de couleurs de l’indice TM-30. Disponible avec un variateur gradable intégré (versions Dali ou SylSmart Standalone sur demande). Disponible en 3 000 K, 3 500 K et 4 000 K (autres températures de couleur sur demande). www.sylvania-lighting.com
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Lumières Dossier
Slim de Loupi Cette gamme de projecteurs permet un éclairage modulable et sans aucune contrainte de mise en œuvre. Avec ses dimensions ultra-réduites (15 mm x 15 mm), le profilé rail utilisé pour cette gamme de projecteurs, équipé de conducteurs basse tension, peut se poser ou s’intégrer sur toute surface : mur, rayonnages, niches, vitrines… Chaque projecteur peut se contrôler et se commander individuellement via un protocole Dali. De 150 lm à 1 800 lm. Orientable de 320° à l’horizontale et de 90° à la verticale, il offre de multiples ouvertures de faisceaux. www.loupi-lighting.fr
Matrix de Disano Avec sa forme spéciale et son design simple et sobre, cette version à LED à haut rendu de couleur satisfait aux exigences de l’éclairage de mise en valeur. Finalement, un nouveau spot totalement orientable pour créer un éclairage efficace, qui met en valeur les objets éclairés. Le corps est en aluminium moulé sous pression. Il est équipé d’un adaptateur universel pour les versions pour rail. 1 285 lm et 1 325 lm et deux températures de couleur : 3 000 K et 4 000 K. www.disano.it
Cata Tir d’Artemide Ce spot comprend un groupe optique interchangeable par le biais d’un mécanisme twist and lock. Il propose deux angles d’ouverture : 2 x 3,5° et 2 x 8°. Avec le Tunable White, il est possible de régler la température de couleur de 2 700 K à 5 700 K. Il dispose d’un IRC > 93. Rotation de 360° autour de l’axe vertical et -90°/+90° autour de l’axe horizontal. Il s’installe sur rail triphasé ou au plafond avec unité d’alimentation. Gradable Dali en standard, complété par une interface Dali 8 pour les versions Tunable White. www.artemide.com
Pixo de Sylvania D’un design simple et épuré, ce spot sur rail intègre directement l’appareillage afin qu’aucune vis ne soit visible. Ses faisceaux sont extrêmement précis grâce à des optiques de grande qualité : angle de faisceau de 24°, 36° ou 54° (3 optiques incluses). Disponible en deux températures de couleur : 3 000 K et 4 000 K, et deux couleurs (blanc RAL9016 et noir RAL9005), ce luminaire affiche un IRC de 90. Trois flux allant jusqu’à 5 250 lm. www.sylvania-lighting.com
Camera de Flos Un design sobre et compact pour un produit discret signé Knud Holscher. Programme novateur de projecteurs sur rail. Le système optique exclusif et breveté a été appliqué à de multiples largeurs de faisceaux, spécialement conçues avec un contrôle maximal de l’éblouissement. Le luminaire peut être orienté à 90° sur l’axe horizontal pour un éclairage zénithal. Le kit optique comprend 5 largeurs de faisceau, chacune étant développée pour une application spécifique. www.flos.com
Fenyx de Procédés Hallier Avec un IRC de 95 et des flux lumineux de 2 464 lm à 2 567 lm, ce cadreur propose deux températures de couleur : 3 000 K et 4 000 K. Il est gradable par potentiomètre manuel de 0 à 100 %. Il comprend des lentilles antireflets et antistatiques, dont deux réglables avec molette. Angle de projection ajustable de 16° à 40°, nez tournant à 360° et quatre couteaux de cadrage. Il se décline en noir, blanc ou gris (autre RAL sur demande). www.procedeshallier.fr
LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 43
Lumières Designer
En 1990, Benoît Lalloz fonde Act Espace pour créer des scénographies et des mises en lumière pour les musées. En 1996, il se lance dans la création de luminaires pour la RATP et engage des collaborations avec des artistes pour intégrer de l’éclairage dans leurs œuvres. Depuis 2014, le travail de Benoît Lalloz évolue et son studio collabore avec de grandes maisons de mode pour mettre au point des solutions d’éclairage adaptées à la spécificité de chaque projet et habiller des lieux emblématiques.
La lumière dans l’espace
Quel est votre rapport à la lumière ?
La lumière a commencé à prendre de l’importance à l’adolescence. En internat, j’ai passé une grande partie de mon temps dans les clubs photo et cinéma. J’ai beaucoup appris en travaillant sur des tirages de photos argentiques et en visionnant un très grand nombre de films en noir et blanc. Le travail sur les nuances des blancs et les dégradés de gris sur les photos a participé à mon apprentissage et a éduqué mon regard. Chaque matière génère une réflexion qui lui est propre. L’éclairage des espaces, le confort visuel et la vision du luminaire lui-même sont les trois points à prendre en compte lors de la réflexion sur un projet.
Comment abordez-vous la conception d’un luminaire ?
Tout commence par un scénario dans mon esprit. Il s’agit souvent d’une idée de voyage dans l’espace ou inspiré de l’univers de science-fiction. Un luminaire, c’est un personnage qui joue un rôle dans cette histoire. C’est toujours l’effet de la lumière dans l’espace qui guide mon choix. Une fois le luminaire dessiné, nous réalisons des hypothèses de rendus visuels en 3D, avec le rendu matière, les effets lumineux et leur déploiement dans l’espace. Cela permet d’affiner les choix des matériaux et des volumes. En parallèle, nous étudions la photométrie pour nous assurer de l’uniformité de l’éclairage et du rendu visuel. Nous réalisons ensuite un prototype pour valider l’ensemble, ce qui nous permet de nous rendre compte de la matière, de la forme,
de la puissance, de l’éblouissement. Enfin, nous lançons la série, en collaboration avec une entreprise de métallerie et une entreprise d’électronique, toutes les deux basées en France.
Pouvez-vous nous en dire davantage sur Pink Lamp et sur le projet Acne Studios à Stockholm ?
La Pink Lamp a été développée dans le cadre d’une collaboration avec Acne Studios, célèbre marque suédoise, qui m’a confié la mise en lumière de son siège social à Stockholm. Dans ce bâtiment brutaliste, j’ai souhaité apporter de la douceur et m’inspirer des librairies anciennes avec leurs lampes bleues. Le rose est la couleur d’Acne Studios et je désirais depuis longtemps travailler sur la lumière rose, connue pour sublimer les peaux, et se développant dans l’espace d’une manière magique. J’avais déjà abordé l’idée de la lumière rose dans un projet mené avec la RATP il y a plus de 20 ans. Pink Lamp est un concentré de subtilité et de savoir-faire. Initialement conçu comme lampe à poser, ce luminaire a nécessité un travail délicat sur la capacité à rayonner sans éblouir par la superposition de deux verrines. Cela crée des jeux de profondeur de champ entre les verrines et rend un effet visuel très doux. À l’intérieur du luminaire, un soleil diffuse la lumière de façon radiale et uniforme. Le diffuseur, qui apporte une sensation de transparence, est constitué d’un verre multicouche opale blanc à l’intérieur et rose. Le blanc diffuse et le rose apporte la teinte. Les Pink Lamp ont été disséminées dans les étages du bâtiment pour exprimer l’esprit d’Acne Studios. Une série de verrines suspendues à plus grande échelle a été installée dans la bibliothèque. Rubrique réalisée par Alexandre Arène
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Lumières Showroom
© Marine Tric
© Radian_Arnaud Dufour
Rubrique réalisée par Alexandre Arène
FLOS : QUAND LE DESIGN
rejoint la technique
© Marine Tric
Reposant depuis ses prémices en 1952 sur les synergies entre les designers et les ingénieurs, Flos est au départ un Think Tank et se fait un nom avec des collaborations célèbres. Aujourd’hui, la marque italienne couvre de nombreux champs de l’éclairage et met en scène ses solutions dans ses deux showrooms parisiens. Le premier, Flos Flagship Store, situé à une encablure de l’Assemblée nationale, est une boutique à destination des particuliers et des professionnels. Le second, plus discret, est localisé dans une impasse à deux pas du quartier Saint-Michel et regroupe l’ensemble des solutions architecturales et professionnelles du groupe.
Coordinates
« Cette grille de tiges lumineuses à l’aspect aérien et à la teinte champagne occupe l’espace sans alourdir »
Initialement développée par Michael Anastassiades pour le restaurant Four Seasons à New York, cette série de luminaires est composée de bandeaux LED et de diffuseurs en silicone. Elle est proposée en plusieurs tailles et différents modèles : suspension, plafonnier, mais aussi lampadaire, avec deux diffuseurs. Ce système comprend des tiges horizontales et verticales qui créent des structures lumineuses plus ou moins complexes offrant un design et une atmosphère uniques. Les tiges sont alimentées et maintenues grâce à un système de connexion invisible, développé pour composer quatre modèles de suspensions différents. Le modèle « Module S » a été conçu pour être répété à l’envi et créer des grilles monumentales dans le cadre de projets.
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Lumières Showroom
Zero Track
« Le système d’éclairage idéal pour un intérieur sans travaux avec le rendu fin et discret d’un encastré »
© Flos
© Marine Tric
Cette solution de rails montés en surface admet des dimensions de 7 mm de profondeur pour 17 mm de largeur qui la font ressembler à un rail encastré. Elle peut être installée de manière très graphique : son rail permet une véritable flexibilité et une évolutivité de l’éclairage. Composé d’un rail, d’angles droits ou arrondis et d’un choix parmi sept modèles de luminaires orientables, ce système d’éclairage modulaire s’intègre à tous les types de projets.
Oblique (design Vincent Van Duysen)
« Une lampe épurée qui éclaire toute la surface du bureau grâce à une technologie d’illumination en oblique »
Cette lampe de table discrète, idéale pour l’éclairage des postes de travail, diffuse une lumière en oblique, qui se déporte jusqu’à 1,10 m de la source. Le cœur de la lampe a constitué un défi technologique : les LED et les optiques sont enfermées dans une épaisseur de seulement 5 mm et génèrent un faisceau lumineux puissant et canalisé. Oblique offre un excellent confort visuel et évite les éblouissements, avec un UGR inférieur à 10. Oblique est disponible en six couleurs et sa base intègre un système de recharge sans fil pour smartphones.
Infra-Structure Episode 2 (design Vincent Van Duysen)
« Cette structure tubulaire permet d’associer des éléments verticaux et horizontaux pour créer des combinaisons tridimensionnelles »
Light Shadow Pro
«Un spot discret et efficace, sans éblouissement et adapté à tous types d’aménagements »
© Marine Tric
© Marine Tric
Cette nouvelle version d’Infra-Structure offre le même rendu esthétique tout en s’affranchissant de l’effet rigide de son prédécesseur. Son système de connexion permet de combiner les éléments verticaux et horizontaux grâce à des modules linéaires et géométriques. Cette succession de rails, offrant un éclairage à la fois direct et indirect, est complétée par deux luminaires : une suspension conique disponible en deux tailles et un panel. Infra-Structure Episode 2 s’adapte à son environnement pour créer des atmosphères graphiques et singulières par sa structure tubulaire sobre et polyvalente.
Cette gamme de projecteurs, adaptée à toutes les applications, ne laisse entrevoir aucun faisceau lumineux. Disponible en fixe ou articulée et en plusieurs tailles et en différents flux grâce à sa lentille en silicone microtexturée (Spot, Medium, Flood et Wide Flood), la gamme Light Shadow Pro permet un contrôle extrême du faisceau et une distribution lumineuse optimisée. Un atténuateur cut-off est intégré au luminaire pour bloquer la diffusion de la lumière dans les angles et dissimuler la source. Les accessoires de montage permettent de choisir entre une installation avec des bords visibles ou totalement encastrée. FLOS Flagship Store
Showroom FLOS Professionnel
15, rue de Bourgogne, 75007 Paris Ouvert du lundi au samedi de 10 h 30 à 18 h 30 Tél. : 01 53 85 49 90 Email : shop.paris@flos.com
20-22, passage Dauphine, 75006 Paris Visites sur rendez-vous Tél. : 01 40 64 17 44 Email : showroom.paris@flos.com LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 47 LUMIÈRES N° 31-32 - SEPTEMBRE 2020 - 47
Lumières Cahier
technique
Gares du Grand Paris Express Dossier réalisé par Alexandre Arène et Isabelle Arnaud
Triangle de Gonesse. Conception lumière : 8'18'' © Société du Grand Paris / Architecte : Atelier Novembre
Pour faire suite au premier volet paru dans le numéro 20 de Lumières, nous ouvrons de nouveau nos colonnes aux concepteurs lumière qui, parfois associés à la maîtrise d’ouvrage ou à la maîtrise d’œuvre, évoquent les interrogations que ce travail collaboratif a fait surgir sur le choix des matériaux, l’association d’artistes, la pérennité des installations, et les partis pris architecturaux.
Châtillon-Montrouge. Conception lumière : Concepto © Société du Grand Paris / Architecte : Périphériques Architectes
Pont de Bondy. Conception lumière : 8'18'' © Société du Grand Paris / Architecte : BIG & Silvio d'Ascia 48 - LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020
Créteil L’Échat. Conception lumière : Light Cibles © Société du Grand Paris / Architecte : ANMA
Lumières Cahier
La Courneuve-Six Routes. Conception lumière : Agence ON © Société du Grand Paris / Architecte : Chartier Dalix
technique
Massy-Opéra. Conception lumière : Concepto © Société du Grand Paris / Architecte : Ateliers 2/3/4 Saint-Denis Pleyel. Conception lumière : 8'18'' © Société du Grand Paris / Architecte : Kengo Kuma & Associates
Clichy Montfermeil. Conception lumière : Marc Dumas © Société du Grand Paris / Architecte : Miralles Tagliabue EMBT Sevran Beaudottes. Conception lumière : Patrick Rimoux © Société du Grand Paris / Architecte : Agence Dutilleul/AREP
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Lumières Cahier
technique
Hervé BLUEM Responsable des études Architecture Direction des Gares et de la Ville Unité Architecture, Culture, Design & Création Société du Grand Paris
Florian COLIN, concepteur lumière Coup d’Éclat
Société du Grand Paris et Coup d’Éclat : une lecture lumière concertée Dans le no 20 de Lumières, Florian Colin, agence Coup d’Éclat, nous avait expliqué le montage de la charte lumière en collaboration avec le groupement JFA (Jacques Ferrier Architecture). Aujourd’hui, il invite Hervé Bluem (Société du Grand Paris) à revenir avec lui sur l’évolution de la charte d’architecture et plus particulièrement le cahier des charges lumière.
Florian Colin, comment travaillez-vous aujourd’hui avec la maîtrise d’ouvrage sur la charte lumière des gares du Grand Paris Express ? Florian Colin – Nous avons mis en place en
amont de ce vaste projet des ateliers de discussion entre les architectes et les concepteurs lumière ainsi que des pôles d’échanges avec la maîtrise d’ouvrage sur les points clés de la charte afin de constamment la questionner et la faire évoluer en fonction des échanges avec les maîtrises d’œuvre et les concepteurs lumière. Ces réunions ont permis à la Société du Grand Paris de s’impliquer fortement dans les aspects techniques, qu’il s’agisse du paysage, de l’acoustique ou de la lumière. Nous poursuivons ce travail malgré les conditions sanitaires, et ces rencontres continuent à s’organiser par ligne et par gare en fonction des avancements.
Hervé Bluem – Grâce aux retours d’expérience
et au processus interne de suivi des avis du Pôle Architecture, nous avons des outils qui nous permettent de savoir où on en est pour chacune des gares en ce qui concerne l’architecture,
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l’acoustique, le végétal, les matériaux et la lumière. Nous avons ainsi pu définir nos besoins en expertise en fonction des phases du projet. Toutes les gares n’en sont pas au même stade puisque certaines doivent ouvrir dès 2024 pour les Jeux olympiques et d’autres en 2030. Nous avons édité cette année une nouvelle version de la charte d’architecture et de son cahier des charges qui aborde les grandes thématiques et détaille les éléments techniques, comme ceux liés aux prescriptions particulières pour l’éclairage.
Quel impact ce cahier des charges peut-il avoir sur la conception lumière ? Florian Colin – L’intention était de décrire de
manière opérationnelle des situations types issues de la charte lumière compte tenu des interfaces architecturales. Nous avions, par exemple, des points spécifiques sur l’intégration des matériels, leur résistance, leur pérennité ou la diffusion de la lumière, en relation avec la spécularité et la brillance des matériaux. Ces préconisations ont dû être adaptées à chaque gare. Si en avant-projet, les ateliers portaient surtout sur l’interprétation de la charte, en phase Pro (A et B), l’accent était mis sur
Lumières Cahier
les questions d’intégration des appareils d’éclairage dans l’architecture, au regard du cahier des charges : « Certes, pour obtenir tel effet, on utilise tel luminaire, mais où doit-on l’installer et par où faiton passer les câbles ? » La deuxième composante porte sur la maintenance et l’exploitation des gares. La charte a pour objectif d’imaginer et de proposer une lecture qui soit valable et viable à long terme, disons 20 ou 30 ans ; cela suppose que ce qui est prescrit puisse être maintenu et entretenu. A priori, les exploitants seront affectés par ligne ou par gare, il est donc préférable de bénéficier de prescriptions communes sur les typologies de luminaire ou les systèmes de pilotage par exemple, etc.
Hervé Bluem – De façon générale, nos ambitions ont été renforcées aujourd’hui vers des thèmes comme le développement durable, l’environnement, la pérennité des installations. La mise à jour de la charte d’architecture est le fruit d’un travail collaboratif mené avec Jacques Ferrier (agence Ferrier Marchetti Studio) car nous nous sommes rendu compte que les premières versions avaient peut-être été prises un peu trop au pied de la lettre. Par exemple, nous avions suggéré de favoriser les apports de lumière naturelle et certains architectes se sont évertués à faire pénétrer la lumière du jour jusqu’aux quais, soulevant des questions liées à la faisabilité même du projet. Dans la version 2020, nous demandons que la lumière naturelle pénètre dans le bâtiment, mais au niveau du parvis de l’émergence et si possible jusqu’à N-1, mais sans efforts constructifs démesurés. Autre exemple, il a fallu limiter le nombre de références d’appareils dans une même gare afin de faciliter la maintenance. La difficulté consiste à laisser une grande liberté de conception afin que chaque gare conserve son propre caractère, tout en retrouvant des éléments transversaux. Nous ne souhaitons pas brider mais il nous faut néanmoins contrôler et veiller à ce que les propositions soient durables. De plus, plusieurs gares de la ligne 15 sont passées en conceptionréalisation et cette nouvelle édition de la charte permettra de recadrer certains points techniques. Notre vigilance et notre suivi doivent aussi porter sur l’interaction entre les matériaux, les matériels, les éléments techniques et l’architecture de la gare. Comment l’intervention de Coup d’Éclat se traduit-elle aujourd’hui auprès des agences de conception lumière ? Florian Colin – C’est un rôle à double face : à
la fois Père Fouettard et Père Noël ! La situation est un peu atypique car si nous sommes habitués à traiter ces sujets, nous nous retrouvons cette fois de l’autre côté de la barrière de la maîtrise d’œuvre avec un rôle de « suivi ». Notre travail
est d’accompagner la SGP sur la cohérence et le respect du programme ainsi que sur la pérennité des aménagements. Nous portons un regard critique – au sens « d’analyse » – sur les propositions des projets ; nous formulons des hypothèses sur de nouvelles approches, de façon à mieux intégrer l’éclairage. Nous bénéficions d’une vision d’ensemble sur tous les projets, avec un certain recul qui permet d’enrichir la réflexion. Nous intervenons aussi bien auprès des concepteurs lumière, des architectes que des bureaux d’études. C’est une grande première pour les concepteurs lumière et les architectes de travailler aussi en amont du projet. Si ce n’est pas sans parfois poser quelques problèmes, les équipes s’enrichissent réciproquement des expériences des unes et des autres et les collaborations restent très positives.
technique
“LA CHARTE PROPOSE UNE LECTURE QUI DOIT ÊTRE VALABLE ET VIABLE À LONG TERME”
Quid de l’après ? Comment vous assurez-vous du respect de la prescription lumière ? Hervé Bluem – Dans le cadre des ateliers ou
« revues » comme nous les appelons, nous vérifions que le projet d’éclairage évolue conformément à la charte. Ensuite, en collaboration avec Coup d’Éclat, nous émettons des avis consignés dans des tableaux qui font office d’historique à chaque étape du projet. En parallèle, la SGP a mis en place un outil que chaque maître d’œuvre doit remplir et qui permet à Coup d’Éclat d’orienter la phase suivante dans le respect des process. Il s’agit surtout d’expliquer, de conseiller, d’orienter.
Est-ce que, selon vous, cette opération a changé le regard de la maîtrise d’œuvre sur le métier de concepteur lumière ? Florian Colin – Oui, elle a mis les concepteurs
lumière au cœur du projet architectural, c’est le point clé de cette expérience. Elle a contribué à faire connaître notre profession et son expertise au-delà de l’approche technique et des exigences normatives et sécuritaires, non seulement auprès des architectes, mais aussi des bureaux d’études, de la maîtrise d’ouvrage, des élus, des représentants des lignes.
Hervé Bluem – La charte d’architecture est un outil formidable pour les uns et les autres, les projets progressent bien, avec des ambitions de lumière exceptionnelles et on ne peut que se réjouir de prendre part à ce programme d’envergure. Nous espérons pouvoir organiser en 2021 des événements pour communiquer sur les avancées de tous ces projets. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 51
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technique
Les matériaux en lumière Pourquoi avoir choisi ce thème des matériaux et de leur interaction avec la lumière ?
Melina VOTADORO, chef de projet, CONCEPTO
Quel rôle peuvent jouer les matériaux dans les concepts lumière des gares du Grand Paris Express ? Leur teinte, leur granulométrie, leur saturation, leur clarté, leur spécularité : à quel point leurs caractéristiques interviennent dans la manière dont les concepteurs lumière peuvent les utiliser dans l’espace ? Melina Votadoro s’est interrogée sur cette problématique à double titre : lorsqu’elle a participé à la définition de la charte chez Coup d’Éclat et en travaillant aujourd’hui sur la conception lumière des gares, au sein de l’agence Concepto.
L’un des objectifs de la charte consistait à poser les règles d’une sorte de jeu auquel devaient se plier les concepteurs : architectes, concepteurs lumière, acousticiens, paysagistes. C’est un jeu collaboratif où les participants apportent leurs compétences respectives et construisent un projet commun, centré sur le parcours du voyageur et ses sensations. Or, en conception lumière comme en acoustique, les moyens de procurer ces sensations passent par les matériaux, notamment dans la spécularité, l’absorption, la diffraction des ondes lumineuses et sonores. Leurs luminances sont alors essentielles, autant que les dimensions et enchaînements des volumes les uns par rapport aux autres. Malgré les recommandations de la charte, on trouve encore des matériaux très réfléchissants comme l’Inox, ou totalement transparents tels les verres clairs, ou encore monochromes (bétons bruts). Ce qui démontre bien que le lien entre leurs caractéristiques et la lumière n’a pas été fait ou qu’il arrivera plus tard. La richesse apportée par les matériaux mats, granuleux, irréguliers, n’est sans doute pas appréciée à sa juste valeur. La seule lumière intégrée dès le début du projet est celle du soleil et bien souvent, la lumière artificielle n’arrive que pour pallier l’absence de lumière naturelle. Il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit, notre travail de concepteur lumière s’appuie justement sur les propriétés des matériaux et non l’inverse : on ne peut pas élaborer un projet d’éclairage si on ne sait pas sur quelles surfaces la lumière va se réfléchir ni comment.
C’est donc la lumière qui révèle les volumes et les textures ?
Oui, tout ce que nous voyons est le fruit d’une réaction des matériaux à la lumière : chaque
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couleur, chaque texture renvoie la lumière du moment sous un angle particulier qui est alors perçue par notre œil comme rouge, verte, bleue, marron clair, beige, grise, etc. La lumière du moment, sa composition spectrale, son intensité, sa direction sont autant de paramètres avec lesquels jonglent les concepteurs lumière dans leur pratique. Pourquoi ne pas les employer dans toute leur complexité ? Par exemple, nous avons rehaussé les parois de pierre gris-bleu du Hainaut de la gare de Massy Opéra par une lumière froide, voire bleutée, comme autant d’appels, visibles de loin, qui guident successivement les voyageurs dans leur parcours. Concepto travaille sur six gares et nous devons parfois réexpliquer, justifier nos choix, et rappeler les principes de la charte
Parmi ces gares, quels exemples illustrent cette interaction entre la lumière et les matériaux ?
Certains architectes nous ont permis de jouer avec leur gare comme au flipper ! Par exemple, la gare de Satory (Vezzoni Architectes), à l’enveloppe translucide, devient une veilleuse dans la nuit et offre un long mur de puits, support de lumières impressionnistes. La gare de Versailles Chantiers (Dietmar Feichtinger Architectes) emploie aussi bien la lumière naturelle que la lumière artificielle à travers ses sheds qui les redistribuent généreusement dans son vaste hall. Nous espérons ainsi, à travers ces interventions, faire oublier la mécanique des gares et le sentiment d’enfermement lié à la descente, en produisant des ambiances où la lumière circule et procure des sensations positives. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud
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technique
Des œuvres d’art dans un écrin de lumière Comment les artistes ont-ils été intégrés aux projets ?
Nawel Creach-Dehouche – Les premiers artistes sont arrivés il y a environ un an et demi, après le rendu Pro B (étude de projet), sous l’impulsion de la Société du Grand Paris. Une commission a été créée pour choisir les artistes et les répartir sur les différentes gares. Des choix d’œuvres pluridisciplinaires, sonores, lumineuses, plastiques ou visuelles… Une réflexion a été menée par les équipes de maîtrise d’œuvre sur la manière d’accueillir ces projets artistiques. L’intégration des œuvres lumineuses a nécessité un dialogue riche entre l’artiste et l’éclairagiste.
Comment s’est déroulée cette collaboration ?
© Cosil-Peutz
Avec l’un des artistes, nous avons organisé cinq réunions de travail. Mon rôle est de les sensibiliser aux contraintes spécifiques liées à l’éclairage d’une gare, notamment des questions de luminance pour éviter l’éblouissement, de niveaux d’éclairement et de confort visuel. Je me suis également donné pour objectif de trouver une manière de laisser sa place à l’œuvre dans la gare, en adaptant les solutions d’éclairage choisies initialement pour créer un écrin. Sur le projet de la gare d’Issy RER, l’œuvre lumineuse aura pour thème la lumière dynamique et sera suspendue au plafond. Il a donc fallu réduire l’éclairage dans une zone pour
éviter la surenchère et permettre aux voyageurs de mieux voir l’œuvre. Dans le grand hall, nous avons retravaillé le projet pour éviter toute interaction entre l’éclairage architectural et la création artistique. Nous avons donc opté pour des encastrés très basse luminance en remplacement des lustres monumentaux prévus pour occuper l’espace du hall. Sur le projet de la gare Villejuif Louis Aragon, l’approche a été différente. L’artiste voulait travailler la lumière colorée et intégrer de la lumière monochromatique dans le hall de la gare, ce qui était compliqué du point de vue de la lisibilité, des repères dans l’espace, des repères visuels et de la réglementation PMR (personne à mobilité réduite). L’artiste a donc repensé son œuvre pour prendre en compte ces contraintes spécifiques.
Quelles sont les particularités du travail avec des artistes ?
Je suis sensible à l’art et l’idée de créer spécialement des œuvres pour des lieux donnés me plaît beaucoup. Je trouve cette collaboration très intéressante et enrichissante. C’est un véritable échange et un brassage d’idées qui permettent de faire évoluer ensemble le projet. Le fait d’échanger avec un profil différent du mien, mais qui travaille la même matière est enrichissant. Je me préoccupe davantage de la technique et du confort visuel, ce qui n’est pas dans leurs habitudes. L’intégration de l’œuvre dans la gare doit être fluide, sans poser de problèmes à l’installation électrique, notamment au câblage et aux systèmes de pilotage. Pour le projet d’Issy RER, l’artiste a intégré un élément d’éclairage architectural de la gare (la mise en valeur du verre brisé) dans son processus de création pour assurer une continuité entre l’œuvre et son environnement pour le bénéfice des usagers. n
© Cosil-Peutz
Nawel CREACH-DEHOUCHE, conceptrice lumière, COSIL PEUTZ
Dans le projet du Grand Paris Express, les gares font l’objet d’une attention toute particulière. Tout à la fois objets architecturaux singuliers et lieux de passage et de transition, les gares ont fait l’objet d’une réflexion autour du confort des usagers et bénéficient de mises en lumière inédites. En cours de projet, la maîtrise d’ouvrage a même voulu aller plus loin, en accueillant dans les gares des œuvres d’art, comme une respiration, un moyen de détourner le regard des voyageurs. Nawel CreachDehouche, conceptrice lumière associée de l’agence Cosil Peutz en charge de la mise en lumière de cinq gares, exprime l’intérêt du travail avec les artistes et la manière dont l’intégration des œuvres a fait évoluer ses projets.
Propos recueillis par Alexandre Arène LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 53
Lumières Cahier
technique
Vincent THIESSON, Agence ON
Florian COLIN, COUP D’ÉCLAT
Le Grand Paris Express, composé de 68 gares imaginées par 36 cabinets d’architectes, a dès le départ laissé une place inédite à l’éclairage. La charte lumière, venant apporter des éléments communs dans les différents projets, a marqué la volonté de la maîtrise d’ouvrage. Les concepteurs lumière Vincent Thiesson (fondateur de l’agence ON), en charge de la mise en lumière de cinq gares, et Florian Colin, Coup d’Éclat, à l’origine de la charte, soulignent la place des concepteurs dans ce projet hors du commun.
La lumière pour langage commun
Comment les concepteurs lumière ont-ils été intégrés aux équipes projets sur les différentes gares ?
Florian Colin – Pour un certain nombre de projets, les concepteurs lumière ont été intégrés dès le départ aux groupements et le pôle de conception a pu travailler ensemble et aller dans la même direction. Pour d’autres gares, les équipes ont contacté les concepteurs lumière tardivement, parfois pour traiter jusqu’à cinq projets en même temps. Un travail d’études à la chaîne, avec peu de concertation et des rapports visiblement plus tendus. Nous avons dû, AMO et MOA, nous battre parfois pour l’intégration des concepteurs lumière aux équipes et nous avons même surpris des bureaux d’études divers à venir présenter des projets d’éclairage. Vincent Thiesson – La question de l’intégration des appareils d’éclairage à l’architecture a été difficile à comprendre et à accepter pour les architectes. Selon les projets, les concepteurs lumière ont été intégrés soit aux pôles de conception, soit aux pôles techniques. Les architectes défendent leur objet architectural et dans certains cas, les concepteurs arrivent à la fin et sont employés comme simples bureaux d’études.
Comment s’est déroulée la collaboration entre les concepteurs lumière et les architectes ?
Vincent Thiesson – Notre rôle était de partager les objectifs dictés par la charte lumière et ensuite, nous devions traduire les partis pris architecturaux en concepts lumineux. Il faut donc trouver un terrain d’entente avec les architectes. Dans les projets d’éclairage extérieur, nous bénéficions de plus de liberté, contrairement aux projets
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d’éclairage intérieur. L’Agence ON a été mandatée pour mettre en lumière cinq gares au total. Pour deux d’entre elles, nous avons été choisis par les architectes en amont et nous avons pris part au projet assez tôt. Pour les trois autres, nous avons été contactés en juillet pour réaliser trois études à rendre pour le mois d’août. Florian Colin – Au départ, cinq agences de conception ont été choisies pour éclairer les gares, et il en reste aujourd’hui trois ou quatre. Du côté de l’assistance à maîtrise d’ouvrage, nous avons pu constater une évolution positive au fil des ateliers et des échanges. Il faut le temps à chacun de s’apprivoiser et d’échanger en amont.
La charte devait créer un langage commun entre les concepteurs lumière et définir des éléments récurrents afin de créer une unité pour l’ensemble des gares du projet. Quelle a été la réponse des concepteurs lumière à cette charte ?
Florian Colin – Les concepteurs lumière ont su saisir la souplesse de la charte et proposer des solutions très variées, dépendant de l’architecture de la gare et de son environnement. L’éclairage des escaliers a par exemple été traité dans 95 % des cas par l’intégration de luminaires dans les mains courantes. En revanche, l’éclairage est parfois constitué de points, de lignes… De manière générale, nous avons constaté une appropriation et une adaptation de la charte. La charte donnait les grandes lignes et avait notamment pour objectif de créer une unité pour l’éclairage du réseau. Dans les gares, le cahier des charges s’apparentait davantage à un guide de préconisations techniques générales, à adapter à chaque typologie de projets.
Lumières Cahier
technique
“C’EST LA PREMIÈRE FOIS QUE LA LUMIÈRE OCCUPE UNE PLACE AUSSI IMPORTANTE DANS UN PROJET DE CETTE ENVERGURE.” Vincent Thiesson – La charte n’a pas freiné la créativité des concepteurs. Le maître d’ouvrage nous demande de répondre à des questions, ce qui est une démarche intéressante. Cela permet de créer des liens entre l’éclairage général et l’éclairage d’accentuation, entre lumière naturelle et artificielle, entre ce qui est propre à la gare ou au réseau. La question du passage du quai à l’architecture propre de la gare soulève des problématiques de transitions, auxquelles nous répondons dans notre dossier lumière. Des réponses très variées ont été apportées par les différentes équipes, malgré le peu d’échanges au sein de la profession.
Le Grand Paris Express est le premier projet urbain de cette ampleur à faire appel à des concepteurs lumière de manière systématique. Quel est votre sentiment sur l’impact de ce projet sur la prise en compte de l’éclairage dans les projets architecturaux ?
Vincent Thiesson – C’est la première fois que la lumière occupe une place aussi importante dans un projet de cette envergure. La charte rédigée en amont a marqué les ambitions de la maîtrise d’ouvrage et a permis de définir un langage commun pour la mise en lumière d’architectures très différentes. Nous avons le sentiment que la vision des architectes a évolué avec ce projet grâce aux réunions récurrentes entre les équipes. La conception lumière est devenue un sujet à part entière. Florian Colin – Ce projet est une véritable vitrine pour la profession par le nombre et la diversité des objets architecturaux à éclairer. Il permet aussi de créer des liens entre les architectes et les concepteurs lumière, ce qui devrait déboucher sur des collaborations plus systématiques dans le futur.
Où s’arrêteront les missions des concepteurs lumière pour ces projets ?
Vincent Thiesson – Nous souhaitons être rassurés par la maîtrise d’ouvrage pour mener un suivi
jusqu’à la phase chantier. La discussion est riche en amont du projet, mais c’est aussi lors du passage en chantier et des premiers essais que l’assistance à maîtrise d’ouvrage apporte une réelle valeur ajoutée. Florian Colin – Pour le moment, notre mission va jusqu’à la phase Pro-B (étude de projet détaillée). Elle a déjà évolué à plusieurs reprises depuis le départ, qui comprenait l’élaboration de la charte, assortie du cahier des charges et des analyses de livrables. Nous avons par la suite proposé à la Société du Grand Paris d’organiser des ateliers entre les rendus. Nous souhaitons que les concepteurs lumière puissent suivre les chantiers jusqu’à la fin. Pour éviter qu’à la fin, les projets ne leur sortent des mains.
Pour la suite et les phases de chantiers, craignez-vous des contre-prescriptions ou des modifications majeures sur les études des concepteurs lumière ?
Florian Colin – La maîtrise d’ouvrage souhaite réaliser un travail d’uniformisation par tronçon : soit des lignes de bout en bout, soit des morceaux de lignes. Si sur la ligne 15, par exemple, différentes références de projecteurs symétriques ont été prescrites par les concepteurs lumière, il faudra trancher et nous sommes favorables au choix d’un produit unique. D’autant que pour certains tronçons, nous ne savons pas encore qui sera l’exploitant. Cette question doit être intégrée au DCE (dossier de consultation des entreprises). Vincent Thiesson – Une des questions qui se posent est liée à la maintenance des appareils d’éclairage. Les maîtres d’ouvrage voudront très certainement proposer des produits par typologies pour simplifier la maintenance et réduire le nombre de références. Nous craignons simplement que la décision finale revienne à un acheteur, qui pourrait opter pour le moins-disant. n
Propos recueillis par Alexandre Arène
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© Atelier Novembre
Lumières Cahier technique
Gare du Bourget : un gisement de lumière L’atelier Novembre et l’agence 8’18’’ travaillent ensemble sur la gare Le Bourget Aéroport, ligne 17 du Grand Paris Express, qui relie Le Bourget RER à l’aéroport Charles-de-Gaulle. Elle sera l’une des premières gares, si ce n’est la première, à être livrée. Jacques Pajot et Rémy Cimadevilla nous détaillent les éléments du concept architectural et lumineux. « La gare se situe à l’articulation entre le pôle aéronautique du Bourget, le parc des Expositions et la ville du Blanc-Mesnil, dans un contexte en forte mutation. Ce site, stratégique pour le rayonnement et l’attractivité du Grand Paris, est actuellement délaissé par les transports ferroviaires. Les accès sont possibles par l’ex-RN 2, via l’autoroute A1. L’ambition territoriale de cette zone d’activités est de constituer, par la création de la Gare GPE, un pôle métropolitain, véritable nœud aéronautiqueaéroportuaire. » C’est ainsi que l’atelier Novembre plante le décor.
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Lumières Cahier technique Vous êtes parti du postulat que la gare devait ancrer sa genèse dans l’histoire aéronautique emblématique du site. Comment le concept architectural s’inscrit-il dans cet environnement ? Jacques Pajot – La gare bénéficie en effet de l’opportunité d’accompagner un équipement majeur, le musée de l’Air et de l’Espace. Le bâtiment, cube de 15 m de haut et de 28 m de côté, s’inscrit dans l’histoire du site et son architecture s’inspire de cette notion de légèreté qui évoque la volonté de l’homme de se libérer de la pesanteur. Lorsque nous avons réfléchi au concept de la gare, nous sommes tout naturellement partis de l’histoire de l’aviation civile qui a fait les grandeurs de la France et qui s’est écrite avec les aviateurs tels que Jean Mermoz, Louis Blériot, Georges Guynemer, Hélène Boucher. Alors, comment allions-nous faire pour évoquer ce monde de l’aviation ? Nous avons imaginé un cône métallique qui prend pour base le carré de la toiture de la gare et qui accompagne dans sa partie inférieure la trémie ronde de la descente aux quais. Cette résille métallique évasée se retourne en quelque sorte sur les façades latérales pour protéger le clos couvert d’ETFE [l’éthylène tétrafluoroéthylène est un fluoropolymère thermoplastique qui transmet la lumière de manière plus efficace que le verre, ndlr] en simple épaisseur et qui, de jour, laisse largement passer la lumière naturelle. La gare se distingue par son ouverture sur ses quatre entrées (côté esplanade, côté musée, côté palais des expositions, et enfin côté Blanc-Mesnil) qui donnent sur l’espace du rez-de-chaussée où le voyageur ne s’attarde pas, puisque les services de billetterie et d’information se situent au niveau inférieur. L’émergence n’est pas à considérer uniquement comme une entrée de gare mais bien comme un nouvel accès au site. Les gares doivent participer à la mutation de nouveaux territoires ainsi qu’à l’animation de la ville et être assimilées à la vie de la population locale. C’est un bel enjeu pour l’architecte et un défi intéressant. Dans une retenue qui nous paraissait donc évidente, notre gare ne devait pas se montrer ostentatoire ni lutter avec l’architecture du musée. C’est la mémoire du site qui va faire signe et la gare suggère cette histoire. Ainsi, depuis le parvis et le contexte environnant, l’émergence est la marque d’un renouveau et permet de porter un autre regard sur l’environnement en transformation, et cela grâce à son volume, sa perméabilité et sa matérialité. Depuis le parvis, elle est mise en valeur par la transparence des façades et symbolise cette nouvelle trajectoire ascendante dans un paysage étendu. Le bâtiment d’accès au site devient alors un repère paysager, un nouveau symbole fort. Ceci est
“LORSQUE NOUS AVONS RÉFLÉCHI AU CONCEPT DE LA GARE, NOUS SOMMES TOUT NATURELLEMENT PARTIS DE L’HISTOIRE DE L’AVIATION CIVILE.” d’autant plus vrai que la gare du Bourget sera très probablement la première à voir le jour car elle doit être prête pour les Jeux olympiques de 2024 afin d’accueillir les journalistes dans le village qui va être édifié à proximité. Très avancée dans le concept architectural, elle l’est aussi dans l’étude d’éclairage. Nous avons porté une réflexion commune avec Rémy Cimadevilla concepteur lumière, agence 8’18’’, dès le début du projet. Nos échanges ont permis de définir ensemble un concept qui associe lumière naturelle et éclairage artificiel, composantes essentielles de l’ambiance de la gare mais aussi et surtout du parcours du voyageur. Quelle a été l’approche de 8’18’’ du concept lumière de la gare du Bourget ? Rémy Cimadevilla – Le concept lumineux de la gare repose sur le mariage du verre et de la lumière. Pour composer le projet, nous nous sommes appuyés sur trois principes fondamentaux qui ont défini le fil conducteur de la mise en lumière de la gare : à savoir les variations de températures de couleur, l’association éclairage général et lumière d’accentuation, et l’idée de faire jaillir la lumière du « réseau » [des quais] plutôt que de la faire « tomber » de la surface. Dans les espaces voyageurs, notre solution s’articule principalement autour de deux systèmes d’éclairage : une lumière générale d’ambiance diffuse qui baigne la station et un éclairage d’accentuation discret, très basse luminance, intégré à l’architecture afin de dissimuler les luminaires. La lumière artificielle, qui souligne l’identité forte de l’architecture, traverse la station au rythme des variations de la journée, en accompagnant le voyageur du rezde-chaussée jusqu’au quai. De grandes surfaces verticales de lumière, des surfaces éclairantes en verre, jalonnent le parcours. Elles ont une double fonction : répondre aux exigences de niveaux d’éclairement et être un guide visuel qui permet d’accompagner les parcours du voyageur par la lumière en lui procurant un certain bien-être. Nous avons joué sur les proportions de ces murs de lumière qui vont en s’agrandissant au fur et à mesure que l’on s’approche des quais. L’éclairage artificiel apparaît ainsi comme la représentation en négatif de la lumière naturelle. Intense sur les quais, il diminue d’intensité au fur et à mesure que le voyageur remonte vers la surface, pour s’épuiser en léchant la maille métallique de l’émergence, traduisant ainsi l’immatérialité de la lumière ascendante, au cœur de l’image lumière. n Propos recueillis par Isabelle Arnaud LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 57
LUMIÈRE vintage www.lightzoomlumiere.fr Rubrique réalisée par Vincent Laganier, Light ZOOM Lumière
Dans une rue piétonne du 16e arrondissement de Paris, la pâtisserie Philippe Conticini attire immédiatement l’attention. Pauline David, architecte, designer et conceptrice lumière, studio Light is Design, a réaménagé ce commerce de proximité. Une immense fleur, à la fois pop et arty, est installée au plafond. Un geste lumière devenu l’identité de l’ensemble de ces points de vente. « Philippe Conticini révèle le dialogue entre l’héritage généreux des pâtisseries d’antan et la vision contemporaine, gourmande et pleine d’énergie, explique Pauline David du studio Light is Design. Au 42, rue de l’Annonciation à Paris, les inspirations sont celles d’un hôtel particulier parisien, une grande maison élégante et gourmande, éclatante de goûts et d’émotions. »
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© Studio Cuicui
© Studio Cuicui
Lumières Zoom
Lumières Zoom
Marquise en néon « En réponse à ces aspirations architecturales, la marquise en néon, principal geste de lumière dans l’espace, fait référence à la splendeur du début du siècle dernier », raconte Pauline David.
© Light is More
Miroir vertical « Couplée au revêtement miroir vertical, sa moitié s’y déploie. Semblant ne faire qu’une, elles agrandissent l’espace et laissent apparaître une fleur pop et arty. »
© Studio Cuicui
© Studio Cuicui
Fleur au plafond La marquise de la fleur pop et arty s’inscrit dans un cercle de 276 cm de rayon. Elle se compose de plusieurs tubes de verre de diamètre 2,3 cm et d'une longueur maximale de 300 cm.
© Studio Cuicui
Lumière vibrante La production de cette source de lumière vibrante a été développée avec le néoniste Denis Lambert, de Néon Rouge. Elle repousse encore un peu plus ses limites techniques.
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Lumières Produits
RAGNI présente Irys Irys a été conçu pour l’éclairage architectural et la mise en valeur du bâti. La gamme est disponible en deux versions : « Méga » et « Mini ». Dotés d’un profil cylindrique et d’un corps en aluminium IP66, les projecteurs Irys présentent une finition en verre trempé IK08. Avec une intensité maximale de 700 mA, Irys Mini intègre 1 LED COB et la version Méga peut accueillir jusqu’3 LED COB. En applique murale ou sur un mât, ils proposent une inclinaison allant de + 10° à -108° et une rotation de 360°. Avec son panel d’accessoires permettant d’optimiser ses fonctionnalités et/ou de moduler sa projection, la gamme Irys offre des possibilités de conception lumière à la fois originales et nuancées, notamment grâce à ses différentes distributions photométriques, une large variété de tempé-
ratures de couleur, ainsi que la possibilité d’un éclairage RGBW. Les deux modèles ont été conçus pour être assemblés sans colle pour une plus grande recyclabilité. Le haut niveau de performance du système optique permet de limiter la consommation électrique et les émissions de CO2. Irys Méga comprend 1, 2 ou 3 LED COB et propose des flux lumineux allant de 960 à 5 850 lm en quatre températures de couleur : 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K et 4 000 K. Possibilité de gestion de l’éclairage : commande, abaissement automatique, etc. Différents ULR (pourcentage du flux lumineux directement dirigé vers le haut) peuvent être obtenus par inclinaison du luminaire : 0° = 0 % – 5° = 0,1 % – 10° = 0,44 % / 15° = 0,97 % – 20° = 1,6% – 25° = 2,4 % – 30° = 3,3 % – 35° = 4 %. Irys Mini comprend 1 LED COB et affiche des flux lumineux allant de 960 à 2 650 lm pour quatre températures de couleur : 2 200 K, 2 700 K, 3 000 K et 4 000 K. Différents ULR : 0° = 0 % – 5° = 0,1 % – 10° = 0,44 % – 15° = 0,97 % – 20° = 1,6 % – 25° = 2,4 % – 30° = 3,3 % – 35° = 4 %. www.ragni.com
Le système Biolux HCL de LEDVANCE remporte le German Innovation Award Le German Innovation Award récompense les réalisations exceptionnelles en matière d’innovation. Le nouveau système Biolux HCL a été désigné vainqueur de la catégorie « Excellence in Business to Business – Lighting Solutions » qui distingue les innovations qui font progresser le secteur par leur originalité, leur mise en œuvre et leur efficacité. Le système Biolux HCL repose sur une conception d’éclairage axée sur l’humain et garantit un environnement de travail sain et créatif. Les produits présentés aux German Innovation Awards sont évalués par un jury sur la base des critères suivants : le degré d’innovation, les avantages pour l’utilisateur et l’efficacité. La stratégie d’innovation doit tenir compte d’aspects tels que la dimension sociale, écologique et économique, ainsi que l’utilisation de l’énergie et des ressources. Des facteurs tels que la localisation, le potentiel d’emploi, la durée de vie, le potentiel commercial, la qualité et la fonction technique et les effets synergétiques jouent un rôle décisif dans le processus de sélection. En apportant la bonne lumière au bon moment, l’éclairage centré sur l’humain (HCL pour Human Centric Lighting) crée un environnement de travail qui simule les variations de la lumière naturelle, y compris ses effets visuels, biologiques et émotionnels. Pour obtenir cet effet, les luminaires sont commandés par un contrôleur intelligent doté de modes d’éclairage appropriés. Grâce aux températures de couleur et aux niveaux d’éclairement, le HCL peut simuler l’évolution de la lumière naturelle du jour de manière à contribuer positivement au rythme circadien de l’humain (notre horloge biologique interne). Par exemple, une lumière blanche neutre ou froide le matin peut être dynamisante, tandis qu’une lumière blanche chaude et relaxante est idéale en soirée. La spécificité du système Biolux HCL réside dans la possibilité d’ajuster manuellement l’éclairage en fonction des différentes condi-
tions de travail. C’est ainsi que cinq modes d’éclairage prédéfinis sont disponibles. Le mode Natural (naturel) simule avec précision l’évolution naturelle de la lumière du jour. Un éclairage permettant d’améliorer la concentration et la productivité est obtenu grâce aux modes Boost (dynamisme) et Focus (attention), tandis que le mode Create (créatif) favorise la créativité lors des séances de brainstorming et que le mode Relax (détente) offre un éclairage relaxant pendant les pauses. Le système Biolux HCL convient aux bureaux, aux hôpitaux, aux cabinets médicaux, ainsi qu’aux Ehpad et aux maisons de repos. Ledvance avait précédemment reçu le Red Dot Award dans la catégorie Product Design 2020 pour la qualité de conception exceptionnelle de son contrôleur Biolux HCL. www.ledvance.fr LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020 - 61
Lumières Produits
Solution acoustique Flexia d’Artemide Flexia, le nouveau système d’Artemide conçu par Mario Cucinella, est un jeu sur les perceptions, entre le visible qui est matière et couleur, et l’invisible qui devient lumière. Ainsi, le souci du détail se double de principes simples, tandis que le respect du bien-être de ceux qui utilisent effectivement les espaces devient une caractéristique essentielle, déterminée en grande partie par la qualité de la lumière. La section du panneau acoustique contrôle la réverbération, en absorbant les ondes sonores réfléchies dans l’environnement, tandis que la technologie brevetée Discovery, fruit des recherches d’Ernesto Gismondi sur la qualité de la lumière qui anime la surface transparente émettrice, génère une émission diffuse de lumière à la fois uniforme et confortable. Les ailes flexibles de la Flexia sont équipées d’un mécanisme de rotation qui va de 0 à 15° et 30°, ce qui signifie que les nombreuses inclinaisons et positions possibles peuvent aider à calibrer l’interaction avec l’environnement. La technologie brevetée Discovery produit une émission diffuse, uniforme et confortable qui respecte également les valeurs d’UGR pour une utilisation dans les espaces de travail dans n’importe quel mode d’installation. Flexia se développe à travers l’espace visuel dans un jeu de perceptions optiques : éteinte, la lampe est invisible ; allumée, elle devient matérielle et perceptible. Flexia montre comment la durabilité d’un bâtiment peut également être atteinte à partir des éléments mêmes qui animent les espaces ; il a une empreinte énergétique réduite, une haute efficacité et un contrôle flexible pour une utilisation respectueuse
de l’environnement grâce à la possibilité de contrôler l’émission avec l’application Artemide qui produit une qualité environnementale et encourage les utilisateurs à adopter une utilisation de plus en plus consciente de la lumière. Cela va de pair avec un choix attentif des matériaux ; le tissu extérieur provient à 100 % de bouteilles en PET, tandis que le panneau intérieur est obtenu à partir de déchets. Flexia a été conçu pour améliorer la qualité des environnements, en offrant une combinaison efficace d’éclairage pour tous les besoins ; son design aérien et polyvalent s’adapte à tous les contextes dans lesquels le bien-être acoustique et visuel doit être assuré. La juxtaposition de plusieurs modules permet de façonner des environnements basés sur les principes d’un équilibre entre la lumière et le son. www.artemide.com
Opticlip de Sylvania : un luminaire à modules LED remplaçables Les luminaires Opticlip sont équipés de deux modules LED amovibles clipsés à plat sur la surface du luminaire. Cette conception inédite, couplée à une simple connexion Plug and Play au driver, permet de les remplacer facilement. Cette particularité en fait une solution d’éclairage éco-responsable puisque seuls les modules LED ou drivers défectueux sont changés. En commandant seulement ces pièces détachées, la maintenance est ainsi facilitée et moins coûteuse, un atout apprécié des exploitants de bâtiments tertiaires et d’enseignement. D’une durée de vie de plus de 60 000 heures (L80B10), ces luminaires sont garantis 5 ans, avec une extension de garantie possible de 5 ans en cas de changement des deux modules LED et du driver, soit 10 ans au total. Au design discret, Optoclip se fond dans l’architecture intérieure des bâtiments. Développé pour des applications encastrées dans des plaques de plâtre à l’aide d’accessoires de montage à commander séparément, il est recouvrable de laine de verre, sans risque de perte d’efficacité dans le temps. Il peut également être fixé en suspension. Associant une haute efficacité lumineuse (jusqu’à 129 lm/W) et un bon indice d’éblouissement UGR (<19), il convient à l’éclairage des bureaux et salles de classe. Fabriquée en France dans l’usine de Saint-Etienne, la gamme Opticlip est 100 % 62 - LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020
adaptable pour répondre à tous les projets des architectes et concepteurs lumière : - il s’adapte aux contraintes d’installation : types de supports et connectiques, dimensions sur mesure, isolation phonique et thermique... - choix de RAL et brillance, - optimisation des performances lumière : flux lumineux, efficacité lumineuse, photométries, qualité spectrale (Ra, TM-30-15...), optiques spécifiques... La gamme est disponible en deux tailles – 600 x 600 mm et 1 200 x 300 mm – deux températures de couleur – blanc chaud (3 000 K) et blanc neutre (4 000 K) – et avec gestion d’éclairage Dali, SylSmart Standalone Office et SylSmart Connected Building. www.sylvania-lighting.com
Lumières Produits E AS SOLUTIONS PROPOSE LUMAZ SOLAIRE
Ce luminaire LED solaire est doté d’un fonctionnement auto-adaptatif pour un éclairage extérieur performant quel que soit le niveau d’ensoleillement. Avec ses LED Osram très haut rendement et son système de gestion thermique intégré, il possède une efficacité lumineuse de 140 lm/W. Alimenté par un panneau photovoltaïque couplé à une batterie avec contrôle thermique et système auto-adaptatif selon la capacité de cette dernière, il est autonome en énergie. Fonctionnant à des températures allant de -25° à +50°, il offre un éclairage extérieur puissant et sans risque de coupure en toutes circonstances et par tous les temps. Conçu et fabriqué en France, ce luminaire est robuste, avec un corps de 50 cm en aluminium anodisé 20 microns et une face avant en polycarbonate traitée anti UV. Il est disponible en version murale sur acrotère et avec un mât allant jusqu’à 6 m de haut et résistant à des vents de 250 km/h. Il se décline en 3 000 K et 4 000 K (5 000 K en option) et plusieurs angles d’optique (asymétriques ou diffusants). Il possède un détecteur de luminosité permettant l’allumage nocturne automatique et un détecteur de présence avec deux niveaux d’éclairement (avec et sans présence). Réparable et garanti 3 ans. Éclairage solaire du parking du siège ADP de Roissy Charles-de-Gaulle. Économies : 3 940 kWh /an. www.eas-solutions.fr
AMBIANCE LUMIÈRE LANCE LINE
Innovation intégrant l’ingéniosité des spots sur filin et la technologie LED, LINE permet de retrouver les avantages et le confort de l’éclairage indirect en s’affranchissant des problèmes d’éblouissement. Il peut également être utilisé en éclairage direct comme une ligne lumière classique. Il consiste en une ligne lumière tendue entre deux parois (Mur/Mur, Mur/ Plafond). Son installation est aisée, peu coûteuse et rapide sur béton, bois ou plâtre. Grâce à ses rotules rotatives, les possibilités d’effets graphiques sont infinies. Sur mesure et sécable, il peut être mis à dimension sur site par l’installateur en toute simplicité. Par ailleurs, LINE ne nécessite pas d’implantation dans le plafond ou le mur à éclairer, ce qui le rend particulièrement adapté aux projets de bâtiments classés. LINE intègre la technologie COB, qui consiste à incorporer le phosphore de manière continue sur les LED, cela a pour effet de créer un rendu homogène sans l’utilisation d’un diffusant. Disponible en plusieurs teintes de lumière blanche (chaud - neutre - froid) avec un indice de rendu des couleurs supérieur à 90, LINE offre un éclairage qualitatif à haut rendement (efficacité lumens/watt) en accord avec les besoins et normes d’éclairage des bâtiments d’aujourd’hui. www.ambiance-lumiere.com
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Lumières Produits
CLAREO
MELJAC
OSRAM
STRIPLED
PUPITRE
HUBSENSED
L’éclairage sur les chantiers est extrêmement important, que ce soit pour éclairer, signaler ou sécuriser. Le StripLed 230V s’installe partout et très rapidement, offrant un gain de temps considérable. Il éclaire en continu et se branche directement sur une seule alimentation. Robuste et étanche, il affiche des indices IP65 et IK08 et une puissance de 8,5 W/m pour 615 lm/m. Il est garanti 2 ans/20 000 h. Un kit de fixation est disponible en accessoire afin de pouvoir installer rapidement et simplement le ruban au mur ou au plafond pour un éclairage plus en hauteur.
À l’instar de son tableau de bord « Z », Pupitre a été conçu sur mesure, répondant à la demande du Mandarin Oriental. Fixé sur un socle rotatif dans les tables de chevet, il a fait l’objet d’un projet de R&D de 3 mois. Il rassemble 8 à 12 boutons carrés Damier (commandes d’éclairage, stores…), dont certains avec rétroéclairage LED et gravures. Selon son format, un Pupitre peut regrouper interrupteurs, prises de courant, USB, RJ, variateurs et autres mécanismes. Il est entièrement personnalisable avec 30 finitions au choix.
Ce contrôleur offre la possibilité de transformer les systèmes d’éclairage existants en une infrastructure d’éclairage flexible et sans fil. Simple et intuitive, cette solution facilement évolutive rend la planification de projet, la configuration et l’installation de la commande de l’éclairage sans fil plus facile que jamais – une planification pratique avec l’application Web, une mise en service via un smartphone et une application mobile – pour les bureaux individuels, les couloirs, les salles de conférence ou les espaces de bureaux ouverts.
www.meljac.com
www.osram.fr/
www.clareolighting.com
REGENT
RZB
THORN
PURELITE
FLAT SLIM
PUNCH
Cette ligne lumineuse se décline en trois variantes pour répondre aux besoins les plus variés. Les bureaux, salles de conférence, halls d’entrée et couloirs se prêtent particulièrement à l’installation de Purelite Slim et Purelite Slim Office à rayonnement direct et indirect avec éclaircissement du plafond. La version à rayonnement direct, Purelite Slim D, oriente quant à elle la lumière vers le bas, afin d’éclairer uniquement certaines zones. Quatre modes de montage pour quatre effets lumineux. Purelite Slim est aussi disponible en plafonnier et en système d’éclairage en ligne, ainsi qu’en suspension avec les accessoires correspondants.
Ce luminaire LED rond décoratif possède une armature en aluminium injecté traité époxy. Il est équipé en série d’une membrane à diaphragme « Gore Protective Vents » pour prévenir la formation d’eau de condensation et d’un verre opalin trois couches, soufflé à la bouche (verre triplex) mat satiné. Flat Slim se décline en suspension avec un flux de 2 200 lm et de 2 350 lm en saillie pour une température de couleur de 3 000 K.
Ce luminaire est disponible en deux longueurs, 1 200 mm et 1 500 mm, pour s’adapter à différents environnements et conceptions d’éclairage. Il propose une efficacité jusqu’à 128 lm/W. Grâce à l’optique à grille, la lumière est dirigée vers les zones de travail de manière efficace, avec un contrôle de l’éblouissement. La lumière directe peut également être combinée avec une lumière indirecte pour créer une atmosphère conviviale. Ce luminaire offre également une distribution asymétrique pour des effets lèche-mur, par exemple, pour les tableaux de salle de classe.
www.regent.ch/fr
www.rzb.de
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www.thornlighting.fr
Lumières
La revue des lumières intérieures, extérieures et architecturales. Dans chaque numéro :
Lumières
N° 30 - MARS 2020
- 19 E
light+building 2020 Connectivité - Innovation - Design Connecting - Pioneering - Facinating PAROLE AUX FABRICANTS MANUFACTURERS HAVE THEIR SAY
B.E.G. - Citel - Lamdalux - Ledvance - Ragni
s e r è i Lum EMBRE
Lumière
N° 31 -32
- SEP TEM
BRE 202 0
- 19 E 2019
- DÉC N° 29
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s
- des projets inédits ; - un dossier thématique avec enquête produits ; - l’interview d’un designer ; - une double page showroom ; - le cahier technique. Et aussi des articles en bilingue français/anglais.
Grether ther Armanandiste, agence Gre Paul ect e urb
ETIEN ENTR
e Éclairag dustrie in l’ s n a d
BRE 202 0
Archit
LUMIÈR
ES N° 31-32
- SEP TEM
IER DOSS
À VOIR
Bassins de Lum ières, Bo rdeaux
Une cré ation de DOSS IERS
Gianfra nco Ian nuzzi, Renato Gatto, Massim iliano Siccardi
Éclairag Éclairag e des commerc e des pa e rkings s
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Lumières Index
ENTREPRISES ET ORGANISMES CITÉS Abraxas Concept..........www.abraxasconcepts.com.......................................28 Agence Stéphanie Daniel..........www.agencestephaniedaniel.com.............................35 Agence ON...................www.agence-on.com.....................................48, 54, 55 Agence 8'18''...............www.8-18lumiere.com.......... 24, 25, 26, 48, 49, 56, 57 Ambiance Lumière.......www.ambiance-lumiere.com.....................................63 ANMA...........................www.anma.fr.............................................................48 Artemide......................www.artemide.com..............................................43, 62 Atelier Novembre..........novembre-architecture.com...........................49, 56, 57 Ateliers 2/3/4...............www.a234.fr..............................................................49 Benoît Lalloz.................benoitlalloz.com.........................................................44 Cent15 Architecture.....www.cent15architecture.com..............................14, 15 Cité de la Mer...............www.citedelamer.com...................................24, 25, 26 Clareo...........................www.clareolighting.com............................................64 Concepto......................www.concepto.fr........................................9, 48, 49, 52 Cosil-Peutz...................www.cosilpeutz.eu.....................................................53 Coup d'Eclat.................www.coupdeclat.fr...................................50, 51, 54, 55 Disano..........................www.disano.it............................................................43 EAS Solutions...............www.eas-solutions.fr.................................................63 Erco..............................www.erco.com/fr...........................7, 18, 24, 31, 33, 42
Lamdalux.....................www.sermes.fr/eclairage.....................................34, 42 Ledvance.....................www.ledvance.fr..................................................42, 61 Les Eclaireurs ..............www.leseclaireurs.net..................................................6 Light Cibles..................www.light-cibles.com................................................48 Light ZOOM Lumière....www.lightzoomlumiere.fr.....................................58, 59 Loupi............................www.loupi-lighting.fr...............................24, 34, 38, 43 Meljac..........................www.meljac.com.......................................................64 Motoko Ishii Lighting Design............www.motoko-ishii.co.jp...............................................9 Osram..........................www.osram.fr............................................................64 Patrick Rimoux.............www.patrickrimoux.fr................................................49 Petit Palais...................www.petitpalais.paris.fr.................................18, 19, 20 Philips Lighting.............www.lighting.philips.fr.................................................6 Procédés Hallier...........www.procedeshallier.fr..................................18, 24, 43 Ragni............................www.ragni.com..........................................................61 Regent.........................www.regent.ch..........................................................64 RZB..............................www.rzb.de.fr............................................................64 Sammode.....................www.sammode.com....................................................6 Semelec.......................www.sieg63.com/semelec63.html...............................7 Serce............................www.serce.fr...........................................................6, 7 Société du Grand Paris.....www.societedugrandparis.fr....................48, 49, 50, 51
Flos..............................flos.com/fr..........................................43, 46, 47, 58, 59
Sylvania.......................www.sylvania-lighting.com/fr-fr..............21, 22, 23, 38, 42, 43, 62
FNCCR..........................www.fnccr.asso.fr......................................................41
Thorn...........................www.thornlighting.fr/fr-fr...........................................64
GreenAlp......................www.greenalp.fr..................................................10, 11
Voyons voir...................www.voyonsvoir.org...................................................37
iGuzzini........................www.iguzzini.com/fr......................7, 27, 36, 37, 40, 42
Zoo de Beauval............www.zoobeauval.com....................................21, 22, 23
I.C.O.N..........................www.icon-lighting.com............................18, 19, 20, 31
Zumtobel......................www.zumtobel.com/fr..............................13, 29, 30, 42
ANNONCEURS SYLVANIA.......www.sylvania-lighting.com/fr-fr.... 2e de couv. LEDVANCE.....www.ledvance.fr......................... 4e de couv. ARTEMIDE.....www.artemide.com................................. 45 ERCO.............www.erco.com/fr..................................... 39 iGUZZINI........www.iguzzini.com/fr.......................... 16, 17 LAMDALUX....www.sermes.fr/eclairage........................... 5 MELJAC........www.meljac.com..................................... 41 RZB...............www.rzb.de.fr.......................................... 65
66 - LUMIÈRES N° 33 - DÉCEMBRE 2020
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