smarthome Electricien+ n°85

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LA REVUE DES INTÉGRATEURS DOMOTIQUE ET INSTALLATEURS ÉLECTRIQUES EN PETIT TERTIAIRE, RÉSIDENTIEL ET COLLECTIF

SMARTHOME

L'ÉCLAIRAGE UV-C POUR TOUT DÉSINFECTER

INTERVIEWS CHRISTELLE AROULE, SCHNEIDER ELECTRIC ALAIN CAUCHY, CDC HABITAT

3 QUESTIONS À : Bertrand Dumortier, AlloVoisins • RENCONTRE AVEC : Emmanuel Levy, Noralsy - Roger Leclerc, Cogelec - Frédéric Bettega, Erard - Pauline Mispoulet, Socoda • DOSSIERS : Chauffage connecté - Les appareils de mesure • RÉALISATION : L'éclairage UV-C dans une école • 5 minutes avec Qualifelec • La Lettre d'actualité de la CSSE Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 17€ TTC



36 LA REVUE DES INTÉGRATEURS DOMOTIQUE ET INSTALLATEURS ÉLECTRIQUES EN PETIT TERTIAIRE, RÉSIDENTIEL ET COLLECTIF

SMARTHOME

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L'ÉCLAIRAGE UV-C POUR TOUT DÉSINFECTER

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INTERVIEWS CHRISTELLE AROULE, SCHNEIDER ELECTRIC ALAIN CAUCHY, CDC HABITAT

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3 QUESTIONS À : Bertrand Dumortier, AlloVoisins • RENCONTRE AVEC : Emmanuel Levy, Noralsy - Roger Leclerc, Cogelec - Frédéric Bettega, Erard - Pauline Mispoulet, Socoda • DOSSIERS : Chauffage connecté - Les appareils de mesure • RÉALISATION : L'éclairage UV-C dans une école • 5 minutes avec Qualifelec • La Lettre d'actualité de la CSSE Retrouvez la version ebook sur www.filiere-3e.fr Une publication de 3eMédias

ISSN : 2297-098X

ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 17€ TTC

Couverture : © signify

06 TENDANCES ET MARCHÉS

24 PAROLE DE PATRON

Filière électrique Hager Group accélère sa transformation

Filière électrique ADF Systèmes à la conquête de nouveaux marchés

À lire Référentiels APSAD R81 et R82 : système de protection contre la malveillance

DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES

07 C E SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX Industriel Erard appuie sa croissance sur l’innovation 25 C ontrôle d’accès Intratone présente de nouveaux produits pour soutenir son expansion commerciale 41 C ontrôle d’accès Noralsy mise sur l’innovation LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER

08 INTERVIEW Filière Le bâtiment numérique pour s’adapter à nos évolutions de vie

26 50 bougies pour le CFA Delépine 27 Travaux en parkings souterrains, attention aux poussières ! 28 Les Fusibles d’or 2021

30 LE COIN DU DIRIGEANT 30 Formation Constructys OPCO de la construction : prêt pour un nouvel agrément Chauffage Artizen, la solution clés en main des artisans 31 Téléphonie Crosscall accompagne la transition numérique des entreprises

32 5 MINUTES AVEC QUALIFELEC

12 É clairage L’éclairage UV-C pour détruire les virus et champignons

35 TÉMOIGNAGE

œur métier C VB Energie installe des lampes de désinfection UV-C dans les cantines scolaires

ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS

12 DOSSIER 20 Sécurité électrique Des appareils de mesure toujours plus évolués

Relations abonnements : Juliette Aguelon compta.3emedias@gmail.com Publicité : Sandrine de Montmorillon 06 51 30 28 68 - sdm@filiere-3e.fr Abonnements Electricien+ formule print & digital 1 an : France métropolitaine : 60€ TTC Communauté européenne : 66€ HT Reste du monde : 74€ HT Tarif au numéro : 17€ TTC Conception et réalisation : Planète Graphique Studio 95, boulevard Berthier, 75017 Paris Corrections : Laurence Chabrun laurencechabrun@gmail.com Impression : imprimerie de Champagne, 52200 Langres Routage : ARS © 3e Médias, Paris. Reproduction interdite. Toutefois, des photocopies peuvent être réalisées avec l’autorisation de l’éditeur. Dépôt légal : novembre 2021

Le besoin de qualification IRVE 33 Témoignage d’un copropriétaire

34 DISTRIBUTION

Directeur de la publication : Jean Tillinac Rédacteur en chef : David Le Souder

26 LETTRE

12 DOSSIER

18 APPLICATION

3e Médias 3e Médias c/o Antidox 16, rue d’Athènes - 75009 Paris contact@filiere-3e.fr

Socoda prépare l’avenir

Portait d’une intégratrice LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT

36 DOSSIER Efficacité énergétique Le chauffage connecté 42 Des solutions pour rénover et optimiser l’infrastructure électrique des hôtels

LISTE DES ANNONCEURS BEG.................................................... 2e de couverture NORALSY........................................... 4e de couverture AGI ROBUR ............................................................... 5 COGELEC.......................................................... 11, 13 LEDVANCE .............................................................. 15 TURBOTRONIC........................................................ 17 ERARD...................................................................... 23 UNIFORMATIC......................................................... 31 VIESSMANN............................................................. 39 SALON ISE......................................................... 46, 47 DOORBIRD............................................................... 49

48 PRODUITS 51 QESTIONS À

À LIRE

Édouard Dumortier Cofondateur et PDG d’AlloVoisins

LA LETTRE DE LA CSEEE................................ 26 à 29

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/ ÉDITO /

Le métier de l’électricien change et ça se voit

L

a CSEEE, Chambre syndicale des entreprises d’électricité d’Île-de-France, le groupement de distributeurs SOCODA et la FFIE, Fédération française des intégrateurs électriciens, ont changé leur identité visuelle pour matérialiser les changements des métiers du bâtiment. Peut-être pensez-vous que ce n’est que de la communication et que ces organisations doivent montrer qu’elles bougent ? Il y a sûrement un peu de vrai mais la vérité est que le métier de l’électricien mute profondément. Depuis 2004, le magazine Electricien+ se nomme ainsi parce qu’il s’adressait aux installateurs qui pensaient que faire simplement de l’électricité n’était pas suffisant. Il fallait s’ouvrir, voir plus loin. 20 ans plus tard, le magazine s’appelle smarthome Electricien+ car la révolution de l’IoT et de la maison connectée est devenue une réalité. En parallèle du tout numérique et à la suite de la pandémie, les organisations ont bien compris que leur valeur ajoutée était dans la capacité qu’elles avaient à soutenir leurs adhérents au quotidien dans leur travail, leurs compétences, l’administratif et surtout les conseils. Pour SOCODA, le nouveau S veut souligner le lien basé sur la confiance et l’intelligence collective. Pour la CSEEE, qui fête ses 140 ans cette année, le nouveau logo CSEEE évoque des valeurs de proximité et de solidité, bases sur lesquelles s’expriment l’innovation du secteur et le potentiel quasi infini des activités électriques. Le dernier « e » exprime tout à la fois l’ouverture vers l’avenir, les ondes, le numérique, l’énergie solaire, la transmission ainsi qu’un sourire et un clin d’œil marquant la complicité et l’étonnement. La FFIE affiche, quant à elle, un nouveau positionnement depuis début 2020, avec pour objectif la sensibilisation des entreprises aux réelles mutations de leur secteur, en passant de l’installation à l’intégration électrique. Cette démarche a été mise en œuvre pour répondre aux nombreux marchés qui s’ouvrent à toute la profession en lien avec les enjeux de transition énergétique, numérique et démographique. Le vent écologique porte la fée électricité. Profitez-en pour diversifier vos compétences et découvrir de nouveaux territoires (IRVE, photovoltaïque, domotique, GTB connectée…). Pour vous accompagner dans ces changements, le magazine smarthome Electricien+ évolue pour vous satisfaire et vous propose une nouvelle couverture. Dorénavant, vous retrouverez dans chaque numéro une rubrique Qualifelec, la présentation d’un distributeur, le portrait d’un installateur/intégrateur. La grande interview devient double pour présenter deux acteurs (terrain et institutionnel). Nous donnerons encore plus la parole aux personnes qui agissent pour que le métier de l’électricien installateur intégrateur de solutions soit le plus beau métier du monde. • David Le Souder

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/ TENDANCES ET MARCHÉS /

Actualité

FILIÈRE ÉLECTRIQUE

Nominations Thierry SCHOTT est le nouveau président de Qualifelec depuis juin 2021. Il succède à Yves Jalageas. Vincent LE VASLOT a été nommé directeur des systèmes d’information, data et projets digitaux du Groupe Socoda, réseau de distributeurs indépendants. Guillaume TEXIER a pris les fonctions de directeur général de Rexel le 1er septembre dernier, en remplacement de Patrick Berard. Fabien LALEUF est nommé président d’ABB France après plus de 30 ans d’expérience au sein de l’entreprise.

Stéphane VANEL a été nommé à la direction générale du groupe Lucibel.

Jean-Pascal DE PERETTI est reconduit à la présidence du Serce.

QUALIFELEC, Alpi et Nexans collaborent pour concevoir et construire les infrastructures de recharge des véhicules électriques (IRVE) nouvelle génération. Ainsi, le logiciel phare de l’éditeur, n° 1 en Europe pour le calcul, Caneco BT, intégrera les câbles Neobus de Nexans, permettant un dimensionnement précis des réseaux électriques pour l’installation des bornes de recharge. MERSEN a inauguré ses centrales photovoltaïques sur le site de Saint-Bonnet-de-Mure, près de Lyon (69). Cette nouvelle installation totalise près de 2 400 panneaux photovoltaïques pour une production annuelle représentant l’équivalent de la consommation électrique de 335 foyers (hors chauffage), et permet de couvrir 22 % des besoins énergétiques du site du groupe Mersen.

Hager Group accélère sa transformation

S

ur son site d’Obernai, le groupe construit un laboratoire de puissance. Hager Group consolide son ancrage territorial en matière de R&D et d’innovation. L’entreprise accélère sa transformation en réponse à de fortes ambitions sur le marché des bâtiments tertiaires, en France comme à l’international. Le nouveau laboratoire, un banc d’essai de court-circuit basse tension, permettra de développer et valider des disjoncteurs et des systèmes de distribution de forte puissance (appareillages de protection et armoires électriques). Il intégrera notamment un alternateur de forme cylindrique de plus de 7 mètres de

long et 3 mètres de diamètre, pesant plus de 100 tonnes et capable de générer un courant de court-circuit de 150 000 ampères. Concrètement, cela permet de multiplier par 15 le courant de court-circuit et la durée de l’essai par rapport à l’existant. •

À LIRE

Référentiels APSAD R81 et R82 : système de protection contre la malveillance

L

es référentiels APSAD R81 et R82 ont pour objectif d’accompagner les utilisateurs, prescripteurs et installateurs dans la conduite d’un projet de conception et d’installation de ces systèmes. Ils définissent les exigences techniques minimales et une méthodologie en quatre étapes : une analyse de risque pour préciser le niveau de surveillance et les solutions techniques à mettre en place, puis les phases de conception, de réalisation et de maintenance de l’installation. •

Distech Controls, expert dans le domaine des solutions connectées pour la gestion des bâtiments, propose de débattre de l’actualité du Smart Building lors de son émission DCTV.

SER : le solaire photovoltaïque accélère. Avec 12,6 GW raccordés à fin juillet 2021, le parc photovoltaïque français a franchi un nouveau cap. Au cours des seuls six premiers mois de l’année, 1 367 MW supplémentaires ont été raccordés, contre 431 MW sur la même période de 2020. HITACHI ABB POWER GRIDS devient Hitachi Energy et renforce son engagement en faveur d’un avenir énergétique durable. À l’occasion de son premier anniversaire, le leader mondial de la technologie et du marché a annoncé son changement de nom et de marque d’entreprise en octobre 2021.

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PHOENIX CONTACT a organisé en septembre un webinar sur le risque foudre, visionnable en replay sur son site. La foudre, un vrai risque pour la sécurité des personnes, des biens et des procédés sensibles. Le risque foudre est aujourd’hui une préoccupation majeure pour les exploitants des sites tertiaires ou industriels qui nécessitent une continuité de service élevée en termes de sécurité et d’exploitation. SAULE TECHNOLOGIES, SOMFY ET ALIPLAST annoncent la première installation de brise-soleil avec des cellules solaires à pérovskite, une première mise en œuvre commerciale mondiale de cette technologie développée par Saule, qui prouve que le monde se dirige intensivement vers des solutions innovantes et respectueuses de l’environnement.


/ CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX /

INDUSTRIEL

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Erard appuie sa croissance sur l’innovation FRÉDÉRIC BETTEGA, RESPONSABLE DU PÔLE GRAND PUBLIC DU GROUPE ERARD

P

lusieurs entités composent le groupe Erard : ERARD, qui fabrique des accessoires d’antenne, des supports et meubles TV, et distribue des solutions de connectique ; ERARD PRO, spécialisé dans les produits sur mesure à l’intention des intégrateurs d’audiovisuel ; ERARD D3C, dédiée à la connectique professionnelle et ERARD INDUSTRIE, l’usine du groupe et sous-traitant industriel spécialisé dans la tôlerie fine. Frédéric Bettega, responsable du pôle grand public, nous livre les dernières innovations du groupe.

Électricien+ : Erard possède sa propre usine depuis 1961. 60 ans d’existence, ce n’est pas donné à tout le monde. Frédéric Bettega - Oui, effectivement, nous possédons notre propre usine pour la fabrication de nos produits vendus sous la marque ERARD ; mais cette usine sert également de soustraitant industriel pour des comptes tiers. Il s’agit d’une usine de tôlerie fine de 15 000 m² qui transforme plus de 2 000 tonnes d’acier par an qui entrent sous forme de tubes, de tôle ou de feuillards. Elle dispose d’un niveau d’intégration qu’on ne retrouve plus sur le marché, avec notamment une chaîne de peinture poudre et une installation de zingage. À l’heure de la relocalisation, de plus en plus d’industriels font appel à nos compétences et à nos 60 ans d’expérience. Nous avons d’ailleurs tenu un stand lors du récent salon de la sous-traitance, Global Industrie, où nous avons noué de nombreux contacts avec des industriels très intéressés par notre savoir-faire de fabrication et aussi de conception. En effet, nous pouvons mettre au service de nos clients tiers les capacités de développement et de

Spécialiste de l’intégration du matériel audiovisuel dans l’habitat, au sein de l’entreprise et dans l’espace public, Erard est un acteur majeur, avec un chiffre d’affaires de 20 millions d’euros. Présidée par Pascal Marchand, l’entreprise compte deux pôles majeurs : le professionnel, dirigé par Jérôme Obriot, et un pôle grand public piloté par Frédéric Bettega. conception que nous avons naturellement développées pour nos propres produits. Nous faisons aussi de l’assemblage à forte valeur ajoutée en petite et moyenne série, et tout n’est pas automatisé. Concevoir et fabriquer nos produits dans notre usine rassure les consommateurs et usagers. De plus, cela permet d’être flexible par rapport à la demande et de créer une solution adaptée à chaque besoin.

Électricien+ : Quelle est votre dernière innovation produits ? F. B. - EXOSTAND, qui est un supportcolonne TV mural tout-en-un, conçu pour le Placoplatre. Nous sommes partis d’une problématique rencontrée par les revendeurs et les installateurs concernant le support télé : comment faire pour installer un support avec déport sur un mur de Placo ? Jusqu’à présent, les installateurs trouvaient des solutions d’appoint, mais jamais vraiment fiables dans le temps ou d’un point de vue sécurité. Parfois, ils se fixaient dans le mur porteur en utilisant des scellements chimiques, parfois, ils installaient le support sur les rails des plaques de plâtre. Nous avons donc imaginé et développé un produit plus adapté : EXOSTAND. Il s’agit d’une colonne qui prend appui contre le mur et sur le sol, ce qui permet de soulager le poids et de fortement limiter la capacité d’arrachement du mur. Elle peut être positionnée à n’importe quel endroit sur le mur (y compris sur les rails) de façon sécurisée et pérenne. Tous les câbles passent dans la fine colonne en aluminium. La limite de poids supporté est de 35 kg. Le système comprend le support, la colonne et la tablette. Il est livré avec des chevilles d’expansion et

une clé qui permet de réaliser l’opération d’expansion avec un simple tournevis. Nous proposons également un niveau à bulle aimanté pour repérer les rails. Le système possède aussi une rainure centrale qui permet de régler la hauteur de l’écran après installation. EXOSTAND est aussi très esthétique, avec une colonne très épurée et anodisée couleur titane. Pour nos clients installateurs, EXOSTAND est la promesse d’une installation simple, rapide, propre et belle.

Électricien+ : Avez-vous des nouveautés en connectique ? F. B. - Nous avons lancé des câbles AOC (Active Optical Cable) et USB-C en 2018. La tendance d’une technologie hybride mêlant cuivre et fibre optique se confirme. Nous avons étendu cette technologie AOC à d’autres signaux que le HDMI, tels que le DisplayPort, l’USB-A et l’USB-C. Nous nous sommes aussi positionnés comme un spécialiste de l’USB-C. La montée en gamme de l’USB-C se fait autour de trois éléments de différenciation. Le premier est la rapidité de transfert de données. Le deuxième est l’optimisation de la capacité de charge. Par exemple, si vous utilisez un chargeur mural USB-C et un cordon USB-C 5A PD 3.0 (Protocole PowerDirect, ndlr), vous pouvez charger des appareils allant jusqu’à 100 W (comme les docks de PC). Et enfin, le troisième élément de différenciation est qu’il est possible de visualiser une vidéo à partir d’une source en USB-C sur un moniteur équipé d’une prise USB-C et compatible avec les protocoles vidéo Alternate Mode ou Thunderbolt. • Interview réalisée par David Le Souder

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LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER / INTERVIEW /

FILIÈRE

LE BÂTIMENT NUMÉRIQUE POUR S’ADAPTER À NOS ÉVOLUTIONS DE VIE Le bâtiment connecté prend tous les jours plus d’importance. Electricien+ a voulu donner la parole à Schneider Electric, fabricant et acteur mondial incontournable sur l’électricité et la connectivité, et à CDC Habitat, le plus grand bailleur social français, filiale de la Caisse des dépôts et consignations. Christelle Aroule, directrice Stratégie Building & Channels France pour Schneider Electric et Alain Cauchy, directeur du Patrimoine Groupe pour CDC Habitat, répondent à nos questions sur les besoins en transformations des bâtiments.

Christelle AROULE

LE NERF DE LA GUERRE, C’EST LA POSSESSION DE LA DATA

Électricien+ : Les bureaux et les

logements deviennent smart. Quelle est la solution de Schneider pour le bâtiment connecté ? Christelle Aroule – Notre portefeuille

Christelle Aroule, directrice Stratégie Building & Channels France pour Schneider Electric.

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EcoStruxure se résume en trois parties : connecter l’infrastructure et recueillir les données grâce à l’IoT (objets connectés), retranscrire ces données via des logiciels (GTB, automates intelligents, etc.) et enfin, fournir des services digitaux adaptés aux usagers. La finalité est d’agir sur les données et de créer des services nouveaux, adaptés aux besoins du client. Il pourra, par exemple, créer et adapter des scénarios d’éclairage ou de sécurisation d’un logement, ou bien faire de la maintenance prédictive, typiquement sur le plus gros tertiaire.

Électricien+ : Est-ce que les usagers (propriétaires et exploitants) savent exprimer leurs besoins ? C. A. – Très peu d’immeubles sont

smart, ce qui ne facilite ni la prise de conscience ni la définition du besoin. Pour nous tous, c’est très motivant, car tout est à construire. C’est pour cela que nous développons des services digitaux. L’usager peut programmer lui-même, car l’outil le permet tant par sa simplicité d’utilisation que par le traitement des données intelligent, pour créer plus de services. Il faut entendre par « usager » les utilisateurs finaux, les chargés de maintenance, les directions des sites, etc. Toujours dans le but d’optimiser les utilisations, de faire gagner du temps et de faire réaliser des économies

Avant, sans matériel communicant, les professionnels répondaient à un cahier des charges. Aujourd’hui et demain, ils ont l’opportunité de créer eux-mêmes des services grâce aux produits connectés qu’ils installent, qui génèrent de la data et qu’il faudra upgrader et exploiter pour continuer à enrichir l’expérience du client.

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/ INTERVIEW / d’énergies et financières. Ces services, issus de l’exploitation des données de température, présence, consommations d’énergie, sécurité, visualisation, s’adressent à l’occupant, au mainteneur, au gestionnaire ou à la direction de site. Prenons pour exemple le bâtiment IntenCity : 60 000 données sont collectées toutes les 2 minutes, une matière précieuse à exploiter pour offrir plus de valeur aux habitants de l’immeuble. Pour l’usager, il s’agit d’inventer de nouveaux services ; pour l’électricien/l’installateur/l’intégrateur, il s’agit de multiples possibilités pour lui d’opérer la transformation digitale de son business modèle. Avant, sans matériel communicant, les professionnels répondaient à un cahier des charges. Aujourd’hui et demain, ils ont l’opportunité de créer eux-mêmes des services grâce aux produits connectés qu’ils installent, qui génèrent de la data et qu’il faudra upgrader et exploiter pour continuer à enrichir l’expérience du client. Cette collecte de données doit leur permettre d’agir de manière proactive, d’aller au-devant des besoins de leurs clients et ainsi, satisfaire plus rapidement et plus pertinemment leurs besoins. Nous devons avoir cette « obsession » de la gestion fine de la data pour digitaliser nos métiers et apporter plus de valeur à nos clients. Électricien+ : Schneider peut-il

devenir support des petites et moyennes entreprises ? C. A. – Tous nos services basés sur

des plateformes de stockage (comme le cloud) acquièrent des données. Nous, nous travaillons ces données et nous permettons à nos partenaires de développer leur business de services. Nos équipes en interne les accompagnent et les aident au quotidien pour, notamment, faire un bilan deux à trois fois par an et leur permettre de proposer à leurs clients des services complémentaires, des maintenances nécessaires, etc. Nous accompagnons tous les acteurs de la filière dans leur formation et dans le développement de leur activité commerciale dans le cadre du programme de partenariat EcoXpert.

Est-ce que la logique de Schneider est l’interopérabilité ? C. A. – Nos systèmes et solutions sont

complètement ouverts et interopérables. Et tous nos investissements futurs vont

dans ce sens. C’est notre philosophie, car nous avons conscience que certaines solutions nécessitent des systèmes tiers importants pour compléter notre offre et ainsi, mieux répondre aux besoins de nos clients. Électricien+ : Un bâtiment

se construit pour durer 30, voire 50 ans. Comment faitesvous pour fournir des solutions adaptées ? C. A. – Heureusement que des normes

telles que R2S et WiredScore nous guident et structurent le marché en matière de digitalisation. Cette question est encore plus présente depuis le Covid, car beaucoup de surfaces seront à redistribuer. Qu’en fait-on ? Comment les réaménage-t-on ? Pourquoi ne pas investir dans le digital pour optimiser ? Il faut savoir que la crise sanitaire a donné plus d’ampleur aux discussions autour de la décarbonation, de l’impact environnemental des bâtiments et de la consommation des ressources. L’impact environnemental est un sujet très présent à n’importe quel niveau de discussion et dans tous les niveaux de la société : tous les acteurs du bâtiment vont devoir y être sensibilisés à un moment et de manière très concrète. Il faut qu’ils se posent des questions comme quel est l’intérêt d’avoir un bâtiment décarboné, la signification, quels sont les sujets connexes comme le recyclage, le traitement des eaux et des matériaux. Loin de leurs activités quotidiennes, c’est certain, mais qui sont inhérentes au bâtiment in f ine. Électricien+ : Comment transférer

la mobilité d’un bureau professionnel au logement particulier avec l’augmentation du télétravail ? C. A. – Grâce au digital au sens large,

c’est ce qui a permis le télétravail. Nous l’avons vu avec des outils de collaboration comme Teams, Zoom et autres. Pour tous les autres services que nous trouvons au bureau, c’est la même chose. Le « bureau » a changé de définition avec le Covid, ce n’est plus un lieu statique, le travail est dorénavant hybride : chez soi et dans un espace commun. Cet espace commun a évolué : moins de mètres carrés pour les bureaux, émancipation et accélération des solutions de flex off ice, besoin de

réinventer les usages au bureau. Maintenant, les bureaux sont plutôt vus comme un espace d’échange collaboratif entre collègues, un espace de communication, un lieu de vie. Et le bâtiment doit s’adapter à ce nouveau besoin comme le partage des salles de réunion par une application dédiée, l’utilisation des espaces en temps réel (parking, salle de réunion, etc.). Et le lien dans toutes ces nouvelles solutions, c’est le digital. Électricien+ : Le logement

devient le 2e bureau. Est-ce que Schneider Electric a vocation à entrer dans le domicile ? C. A. – Nous sommes déjà dans

cette optique-là via le smartphone de l’usager. Il nous faut lui permettre de déplacer son bureau chez lui. Aujourd’hui, en tant que collaborateur de telle entreprise, de tel bâtiment, l’utilisateur a l’application dédiée du bâtiment, du bureau, sur son téléphone personnel. Il a accès à des données telles que la capacité d’accueil du parking, la présence d’une borne de recharge électrique pour son véhicule, le menu de la cantine, l’occupation des salles de réunion, etc. Le numérique doit permettre de garder le lien avec l’entreprise. Ce sont des solutions que nous proposons dans notre gamme EcoStruxure Building. Électricien+ : On s’aperçoit

que le besoin en services est important dans le résidentiel collectif, notamment avec le maintien à domicile. Qu’en pensez-vous ? C. A. – Tout comme le bureau a

changé de définition après le Covid, la résidence collective est aussi en train de se réinventer pour, là encore, intégrer plus de services, dont des sujets qui n’étaient pas d’actualité auparavant. Différents sujets comme l’intégration des espaces de coworking dans les résidences collectives, de services comme la livraison, l’aide à la personne sont envisagés. Nous ne sommes plus sur des bâtiments mono-usage, ils doivent donc s’adapter et intégrer plus de digital qu’avant pour intégrer davantage de mixité. •

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LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER / INTERVIEW / en moyenne ; la deuxième, parce que nous souhaitons que nos constructions, nos acquisitions, nos rénovations soient durables au regard des enjeux environnementaux. Nous prenons en compte notre impact et nous réfléchissons à adapter nos projets en prévision des impacts du changement climatique. C’est un critère désormais inéluctable. Nous avons pour ambition de qualifier le patrimoine existant et les nouveaux projets au travers d’une grille d’analyse « DPR » (Diagnostic de Performance Résilience, ndlr) développée par le Groupe.

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Électricien+ : Parlez-nous de votre livre blanc. A. C. – Sur l’enjeu de la transition ▼

Alain Cauchy, directeur du Patrimoine Groupe pour CDC Habitat.

Alain CAUCHY

Électricien+ : Qui êtes-vous Alain

Cauchy ? Alain Cauchy – J’ai rejoint le groupe

CDC Habitat en 2004, d’abord en tant qu’ingénieur d’opérations, puis directeur technique et désormais, directeur du patrimoine du Groupe. Ma formation d’ingénieur est technique et mes premières expériences se sont faites au sein du groupe Bouygues en conduite de chantier, puis sur des fonctions de contrôle technique et de sécurité bâtiment au sein du groupe Socotec. Électricien+ : Quel est le principal

enjeu patrimonial du logement social ? A. C. – L’enjeu du groupe CDC Habitat,

opérateur global de l’habitat d’intérêt général et filiale du groupe Caisse des Dépôts, est de garantir, sur la durée, l’attractivité et le confort d’usage de ses logements au service des occupants. Pourquoi sur la durée ? Pour deux raisons principales : la première est que nous gérons le patrimoine sur du long terme, 40-50 ans

démographique, nous le nommons livre bleu. Il analyse les adaptations nécessaires du patrimoine au vieillissement de la population, car nous y sommes confrontés dès à présent ; cette adaptation est effectuée de manière territoriale. Le SudEst, par exemple, « vieillit plus vite » que l’Île-de-France. Les logements sont gérés par chaque entité régionale pour être au plus près des besoins des occupants. Les réponses vont de l’adaptation sur mesure, à la demande – remplacement d’une baignoire par une douche, installation d’un système de préemption, etc. –, jusqu’à la définition de programmes de réhabilitation adaptés comprenant, par exemple, l’installation d’ascenseurs. Électricien+ : Intégrez-vous

de nouveaux services ? A. C. – Nous adaptons les services à la

fois aux marchés et aux produits. Nous logeons, par exemple, en Île-de-France, des étudiants, au sein des résidences d’une filiale spécialisée : Studefi. Leurs attentes en matière de logement et bâtiment connecté ne sont pas les mêmes que pour le logement familial. Notre responsabilité est également d’améliorer les solutions d’aide au maintien à domicile pour les seniors. Pour ces services, associés à des

Les logements sont gérés par chaque entité régionale pour être au plus près des besoins des occupants. Les réponses vont de l’adaptation sur mesure, à la demande – remplacement d’une baignoire par une douche, installation d’un système de préemption, etc. –, jusqu’à la définition de programmes de réhabilitation adaptés comprenant, par exemple, l’installation d’ascenseurs.

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équipements, nous nous devons d’être particulièrement vigilants quant à la performance technique et à la soutenabilité du coût global : investissement et maintenance. Électricien+ : Vous référez-vous au label R2S ? A. C. – Nous sommes attentifs à tous

les référentiels, car nous travaillons actuellement avec les différentes ressources du Groupe à construire notre propre politique technique. Aujourd’hui, avec le label R2S, nous n’avons pas engagé d’actions généralisées, mais nous sommes engagés dans plusieurs processus de labellisation ou de certification. Nous avons un accord de partenariat avec Cerqual Qualitel Certification, qui vise la certification NF habitat HQE. Cerqual travaille sur le volet numérique de son référentiel. Nos actions portent aussi sur la collaboration avec les promoteurs en amont des projets ; à ce titre, le recours à la labellisation peut faciliter l’analyse des programmes proposés. Électricien+ : Installez-vous des objets connectés ou de la domotique dans le logement social ? A. C. – Nous travaillons prioritairement

à structurer une architecture « smart building » commune de nos projets. Au niveau « bâtiment connecté » (protocoles immotiques), nous visons, par exemple, le développement d’infrastructure de type LoRaWAN. Au niveau « logement connecté » (protocoles domotiques), nous visons le protocole ZigBee. Pour chaque opération, les choix définitifs seront conditionnés par un diagnostic préalable des infrastructures présentes, par exemple, le raccordement fibre optique des bâtiments. S’agissant des cas d’usages numériques que nous souhaitons prioriser, et donc des équipements à connecter, compte tenu de nos engagements environnementaux, nous priorisons le suivi des indicateurs de consommation énergétique et de fluides des bâtiments pour en garantir la performance définie à la construction ou lors des réhabilitations. Vient ensuite le thème de la performance technique et, en premier lieu, le suivi de bon fonctionnement des équipements de sécurité incendie. Pour tous ces développements d’objets connectés, nous serons vigilants au bilan environnemental d’un déploiement numérique important. •


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LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER / DOSSIER /

ÉCLAIRAGE

L’éclairage UV-C pour détruire les virus et champignons

© Signify

La pandémie a accéléré l’intérêt pour l’éclairage UV-C. Cette longueur d’onde invisible permet de désinfecter l’air et les surfaces des virus et champignons en cassant les liaisons ARN et ADN. Il faut savoir qu’il est utilisé dans de nombreux secteurs et depuis très longtemps dans certains pays. Par exemple en médecine, en prévention des maladies, ou encore dans l’industrie alimentaire pour la désinfection des emballages et des contenants afin d’assurer une date limite de consommation (DLC) la plus lointaine possible.

P

© Signify

▼ Brochure UV-C 2021 de Signify.

our introduire l’intérêt grandissant des UV-C, reprenons cet article des Echos* de mars 2020 qui rapportait que l’Europe a été préservée des pandémies ces dernières années. L’article explique notamment que la déforestation, l’augmentation de la population et le fait que l’homme vive plus près d’animaux sauvages nous exposent davantage à ce risque de pandémie. Nous estimons à 1,7 million le nombre de virus non découverts, dont 827 000 auraient la capacité d’infecter l’homme. Les UV-C jouent donc un rôle essentiel dans le contrôle de la pandémie actuelle, mais aussi à long terme.

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Même si ce discours paraît catastrophiste, il est plutôt rassurant compte tenu de la technologie et des systèmes en développement qui assurent la sécurité des personnes et préviennent de futurs risques. Actuellement, le gouvernement investit plutôt dans des capteurs de CO2 (qui indiquent quand il est nécessaire d’aérer une pièce) et non dans le traitement de l’air. Ouvrir les fenêtres reste encore le meilleur moyen de renouveler l’air, même si des contraintes comme la perte de chaleur en hiver ou tout simplement le fait que les fenêtres peuvent être bloquées dans certains lieux pour prévenir tout risque d’accident (des écoles, hôpitaux, hôtels, etc.) ne facilitent pas les choses. Les tests menés par Signify montrent que l’éclairage UV-C détruit 93,90 % des virus de Sars-CoV-2 en 3 minutes et 99 % en 5 min. Quant aux autres typologies de type virus ou champignons, ils sont éradiqués à 96,90 % en 30 min. Alors pourquoi… ? L’UV-C, késako ? Il s’agit d’une lumière invisible située entre 100 et 280 nanomètres du spectre lumineux. En fait, c’est aux alentours de 263 nm que le rayonnement est le plus efficace. Mais aucune source ne permet à ce jour d’émettre principalement dans ce spectre. Le plus proche reste actuellement le tube fluorescent UV-C à 254 nm. « Il faut savoir que les UV-C n’existent quasiment pas sur Terre à l’état naturel. Le soleil en produit évidemment, mais ils sont bloqués dans l’atmosphère par l’ozone principalement. Les seuls UV-C que l’on peut avoir sur Terre sont artificiels », explique Pierre-Yves Monleau, responsable marketing Produits et Business Development chez Ledvance.


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LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER / DOSSIER /

© Ledvance

équipée. On observe que la concentration du virus par mètre cube augmente en permanence dans la pièce sans traitement pendant les 3 h que dure le cours. Lorsque tout le monde quitte la pièce, nous observons la décroissance du virus dans l’air. La pièce qui possède un système de traitement de l’air par UV-C ne permet pas d’annihiler la présence du virus dans l’air, mais de la contrôler pour ne pas dépasser un plafond critique afin d’être en dessous du risque de contamination. Une fois que la pièce est vide, la concentration de virus dans l’air décroît de manière très rapide.

Système ouvert de désinfection de l’air Ledvance dans une école.

Techniquement, les UV-C vont briser les liaisons ADN ou ARN des micro-organismes et ainsi, empêcher leur reproduction. Le ministère de la Santé américain reconnaît l’efficacité de ces rayons et recommande notamment l’utilisation de purificateurs d’air dans les écoles. Le principe de base n’est pas de prévenir, mais de limiter les risques de diffusion des bactéries et virus. Et tout se fait par le traitement de l’air et des surfaces. Être exposé aux UV-C sans protection n’est pas sans risque ni conséquence, cela se révèle même dangereux, notamment pour les yeux. Le Code du travail, confirmé par l’INRS (Institut national de recherche et sécurité), a déterminé une exposition limite journalière de 6 joules par centimètre carré pour un rayonnement de 254 nanomètres. Selon les calculs, à une distance de 1,40 m, une personne atteint cette limite au bout de 1 min 35 s d’exposition. Plus on est proche de la source d’émission, plus le risque est élevé. Le risque n’est donc pas foudroyant, mais il faut rappeler qu’il est important de faire attention à son utilisation. Il faut connaître le principe, maîtriser l’élément sans en avoir peur et l’utiliser intelligemment et de façon adaptée en fonction des lieux et de leur fréquentation. Certains pays d’Europe de l’Est comme la Russie utilisent depuis longtemps et de façon générique les UV-C. Comment le rayonnement UV-C est-il efficace face aux virus et notamment celui du Covid-19 ? La difficulté avec le virus Sars-CoV-2 réside dans le fait qu’il y a plusieurs types de transmissions. Par le toucher, qui représente 15 % des contaminations, par les gouttelettes qui, plus lourdes que l’air, tombent très vite sur les surfaces et le sol et, la principale source, les aérosols qui restent en suspension dans l’air. D’où l’intérêt du masque pour surtout protéger les autres et limiter l’émission d’éléments volants. Tout ce qui sera au contact de la lumière UV-C sera alors traité. L’institut Hermann-Rietschel de Berlin a mené une étude dans une salle de classe. Un élève infecté, au milieu de 24 autres, dans une pièce qui ne possède pas de système de traitement de l’air et dans une pièce

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Les systèmes existants Nous l’avons vu, il existe deux cas d’usage majeurs et différents qui correspondent aux types de transmission : par contact et par gouttelettes aériennes. Le premier est traité par des dispositifs dits « ouverts » qui ciblent les surfaces et le volume d’air d’une pièce par le rayonnement UV-C. Le second, dit « fermé », offre un traitement de l’air en continu afin d’inactiver les virus potentiellement présents dans les aérosols en suspension. La transmission aérienne se définit comme la propagation d’un agent infectieux due à la dissémination de noyaux de gouttelettes (aérosols) qui restent infectieux lorsqu’ils sont suspendus dans l’air sur de longues distances et pendant longtemps. « Ces deux cas d’usage s’appliquent différemment et sont liés à la façon dont on utilise les espaces. Le premier doit se faire dans une pièce totalement vide pour ne pas irradier les personnes. Le second a vocation à être appliqué dans des espaces occupés », explique François Darsy, responsable marketing chez Signify (ex-Philips Lighting). « Même si nous avons des systèmes UV-C, n’oublions pas que la meilleure solution reste l’aération. Ces systèmes viennent en complément des solutions existantes. Nous proposons deux types de solutions : des systèmes ouverts et fermés. Le système le plus efficace est celui ouvert où l’émission des UV-C va traiter tous les volumes de la pièce et également les surfaces impactées en direct par le rayonnement UV-C. Une pièce peut être traitée en quelques minutes et éliminer 99 % du virus du Covid, air et surface. L’inconvénient est que la pièce doit être vidée de ses occupants. L’être humain ne peut pas être exposé à cette lumière. Le système fermé a cet avantage de pouvoir fonctionner en continu, indépendamment de la présence de personnes. Des ventilateurs aspirent l’air dans l’appareil à l’intérieur duquel se trouvent des tubes fluorescents UV-C qui traitent l’air, et ces ventilateurs rejettent ensuite ce même air, traité à 99,99 %. En revanche, le débit de la machine est limité et l’installation doit être correctement dimensionnée pour limiter la concentration de virus dans l’air à un faible niveau », précise Pierre-Yves Monleau, de Ledvance. Les systèmes ouverts Il s’agit principalement de sources UV-C sous différentes formes pour s’adapter à différents types d’appareils. « Nous proposons également une réglette avec tube UV-C équipée d’un détecteur de mouvement qui, à l’inverse du fonctionnement qu’on lui connaît dans l’éclairage, va éteindre le tube s’il détecte un mouvement.


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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER

© Ledvance

© Abiotec

/ DOSSIER /

Lampe VC 300M d’Abiotec.

Purificateur d’air UV-C de Ledvance.

Cependant, ce n’est pas un système qui permet une utilisation en présence de personnes ou d’animaux. Il ne peut s’agir que d’un traitement ponctuel lors d’une pause dans une salle de réunion, par exemple. Nous avons constaté que les grosses particules supérieures à 50 microns tombent rapidement, alors que les autres, trop légères, appelées aérosols, sont portées par les courants d’air et restent en suspension. De plus, elles ont une charge virale importante, que ce soit pour le Covid ou pour toute autre source de bactéries et germes. Ces systèmes ouverts sont le premier niveau de protection », explique François Darsy, de Signify. Les UV-C inférieurs à 185 nm vont générer la création d’ozone, ils vont recombiner des atomes de l’oxygène (O2) de l’air pour en faire de l’O3. Cela peut être nocif, à une certaine concentration. « Nous avons des verres spéciaux qui filtrent le rayonnement à 185 nm pour éviter toute formation d’ozone, vecteur d’irritations et de toux. En pratique, les lampes mercure basse pression utilisées dans les applications germicides pour l’air ou les surfaces ne génèrent pas d’ozone. Nous avons installé un système ouvert dans la salle de pause dans nos locaux fin mars 2020. Nous avons très vite compris l’intérêt de traiter l’air et les surfaces dans certains lieux de l’entreprise pour protéger les collaborateurs et éviter de créer un cluster dans notre centre logistique européen. Au-delà des gestes barrières habituels et du port du masque dans tout l’établissement, des systèmes UV-C ouverts ont été installés dans les salles de pause, infirmerie et la cantine et tournent plusieurs fois par jour pendant 30 min », ajoute PierreYves Monleau, de Ledvance. L’UV-C ne traverse pas la matière. Donc même si le système ouvert fonctionne, il n’y a pas de risque pour la personne qui est de l’autre côté d’une paroi murale ou vitrée.

maîtrise des émissions sonores. La dépression des filtres HEPA génère un bruit non négligeable, par exemple ; quand un système UV-C sera bien plus silencieux (mais ne filtrera pas les poussières ni les pollens). Ces solutions sont à considérer en fonction de chaque usage. La question se pose également lors du changement de filtres porteurs de germes et virus. Abiotec propose une solution intermédiaire à la fois mobile et silencieuse. « Le système Airocide dispose de son propre ventilateur et n’a pas de gaine. Il aspire d’un côté et souffle de l’autre. Il se fixe au mur ou au plafond. Ce système a la particularité d’avoir une chambre de réaction développée et brevetée par la Nasa. Le système Airocide élimine près de 99,998 % des agents pathogènes, y compris les moisissures, les virus, les bactéries et les composés organiques volatils (COV) », présente Mathieu Sachoux, directeur chez Abiotec UV. « Nous sommes dans la capacité de modéliser les flux d’air pour ajuster la machine à une pièce, mais c’est extrêmement cher, long et beaucoup d’entreprises le proposent déjà. Nous avons d’autres méthodes pour calibrer l’installation dans une pièce plus rapidement, mais évidemment moins précises », ajoute Pierre-Yves Monleau, de Ledvance. Les systèmes fermés dans les ventilations « Les électriciens arrivent à installer du matériel Abiotec, car nous constatons une tendance qui est d’installer des lampes UV à la sortie des centrales de traitement de l’air. C’est inoffensif, pas de risque de manipulation et l’électricien doit intervenir car il s’agit de gros systèmes reliés à des armoires électriques. Nous parlons de traitement de plusieurs milliers de mètres cubes/heure », met en avant Mathieu Sachoux, d’Abiotec UV. Avec la pandémie, les recommandations officielles sont de ne pas recycler l’air en raison, notamment, des bouches de reprise et de soufflage dans les bureaux qui pourraient aspirer les aérosols mauvais et les diffuser autre part. « Nos lampes montent jusqu’à 3,5 kW. Elles ne sont pas produites à grande l’échelle car elles sont destinées à des marchés de niche », ajoute-t-il. Les logiciels de simulation des mouvements de l’air dans une pièce ou dans une gaine et permettant de calculer la dose UV que va recevoir chaque micro-organisme sont très lourds, très coûteux et très sophistiqués. Mais il s’agit là de la seule manière d’assurer un traitement efficace.

Les systèmes fermés indépendants De nombreux systèmes mobiles existent et peuvent traiter de gros volumes. La difficulté majeure est la

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Système semi-ouvert Upper Air de Signify.

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Les systèmes semi-ouverts Signify met l’accent sur son innovation. En plus des réglettes qui s’utilisent quand la pièce est vide, Signify propose le Upper Air, un dispositif de désinfection de l’air par UV-C à montage mural ou au plafond. Installés


/ DOSSIER / Un business pour les installateurs Il y a un gros travail d’éducation et d’accompagnement à faire auprès des installateurs. « Nous avons conscience qu’il y a une crainte envers les UV-C et une impression de complexité et de technicité, mais elle n’a pas lieu d’être » pointe, Pierre-Yves Monleau. Il faut simplement se rappeler qu’il y a des règles de base de sécurité à respecter, comme pour n’importe quel système. Aujourd’hui, c’est un business additionnel pour l’installateur. Le surcoût est dérisoire pour le client final, mais cela lui permet de faire un peu plus de chiffre d’affaires. L’électricien est le plus à même de conseiller et d’accompagner les installations électriques des lampes UV. Il aura un discours plus technique et plus complet pour son client. L’efficacité étant garantie, il faut focaliser sur l’installation qui sera bien faite et sécurisée. « Nous vendons les systèmes et les électriciens l’installent. Chacun son métier et nous avons besoin d’eux », insiste Pierre-Yves Monleau de Ledvance. « Pour les entreprises, il faut voir au-delà de la Covid. Lorsque l’on regarde le coût pour une entreprise des arrêts de travail, des jours d’absence, des frais de santé grandissants, nous nous disons que nos systèmes et cette technologie aideront », conclut-t-il. • * Les Echos : Les ultraviolets pour une désinfection flash - mars 2020 ▼

sur un mur à une hauteur typique de 2,5 m à 3 m, les luminaires Upper Air désinfectent l’air en continu dans la partie supérieure de la pièce. Combinée à un réflecteur et à un système optique, cette solution assure aux personnes de pouvoir continuer à travailler dans la pièce en toute sécurité. « Pour bien désinfecter l’air, il faut avoir en tête le taux de renouvellement d’air ou le taux de renouvellement d’air équivalent. La vraie solution pour désinfecter l’air, c’est d’évacuer les particules contaminées, d’où la nécessité de ventiler. Toutes les autorités scientifiques se basent sur ce principe. Et lorsque l’on ventile un bâtiment, le taux de renouvellement classique est de 1 à 2. C’est-à-dire que l’on renouvelle 2 fois le volume d’air par heure. De ce fait, il faut énormément de temps pour pouvoir éliminer les particules, plusieurs heures. Les purificateurs d’air UV-C vont permettent de multiplier par 3, voire par 10 ce fameux taux de renouvellement d’air, donc moins long. Avant toute installation, nous effectuons une étude de lumière qui inclut la photométrie UV-C des luminaires, les réflexions sur les murs, sol et plafonds pour garantir le fait que nous n’allons pas exposer les personnes aux UV-C au-delà des seuils de sécurité réglementaires (la norme ISO 15858 se réfère à la dose maximale de 6 J/jour et définit par exemple un seuil maximal de 0,2 µW/cm² pour 8 h d’exposition continue sur une base de 40 h par semaine). Pour garantir que chaque installation est totalement sûre, elle sera en outre contrôlée systématiquement à la mise en service par un technicien certifié pour ce type de contrôles », développe François Darsy, de Signify.

Réalisation Marc-Antoine Capitain à suivre sur 2 pages.

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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES LES FONDAMENTAUX DU MÉTIER / APPLICATION /

CŒUR MÉTIER

VB Energie installe des lampes de désinfection UV-C dans les cantines scolaires

Marc-Antoine Capitain est le dirigeant de VB Energies et Services à Clermont-Ferrand. 50 salariés dans le domaine de l’électricité/GTB bâtiment tertiaire, petit tertiaire et collectivités (hôpitaux, salles des fêtes, collèges/lycées, plateaux de bureaux…). VB Energies et Services balbutie sur le bâtiment connecté car l’entreprise est très présente sur les marchés publics qui, malheureusement, ne sont pas en avance sur les technologies modernes du fait de budgets serrés.

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ignify est venu présenter une gamme de produits dont ce purificateur d’air. « J’ai cheminé et compris les possibilités de l’installer aux endroits où le masque n’est pas porté comme les cantines scolaires par exemple. J’ai donc fait une démarche dans ce sens-là, auprès de la commune de Beaumont, en banlieue de Clermont-Ferrand. Le projet portait sur l’équipement du réfectoire des deux écoles primaires », explique Marc-Antoine Capitain. « Nous avons dû démarcher les institutions. Ce dispositif de traitement d’air séduit immédiatement. C’est facile à expliquer, à comprendre les bénéfices, facile à mettre en œuvre et très intuitif. Je présentais le système avec un moyen de gestion et marche/arrêt par télécommande, c’est rassurant pour les responsables publics », confirme

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Marc-Antoine. De plus, c’est inutile de faire fonctionner ces appareils lorsque la pièce est inoccupée. Les projets Beaumont Le dimensionnement du premier projet a été fait par Signify en accompagnement en prenant en compte la surface, les volumes de la pièce et les particularités comme les miroirs, et le coefficient de réflexion des dalles de plafond. L’UV-C est réfléchi par les miroirs, les objets métalliques qui pourraient dévier le flux vers le sol alors que ce n’est pas du tout l’objectif (ni toléré). Une fois que ce calcul est fait, Signify nous a accompagné sur la quantité et la procédure d’installation avec, notamment, un calepinage.


/ APPLICATION /

© DR

Pour l’installateur, la partie étude est très importante de façon à dimensionner le nombre d’appareils à installer en fonction de la surface, du volume de la pièce et des particularités de la pièce. Le frein principal : le budget d’acquisition et d’installation. « Mais ce frein a vite été levé quand ils ont compris que cela permettait de faire fonctionner l’école et la cantine tout en limitant la diffusion. L’école ne fermerait pas grâce à la désinfection des bactéries et microbes comme la Covid mais également les autres microbes. D’ailleurs, nous allons analyser le taux d’absence avant/après l’installation de ces matériels. C’est un investissement car cela protégera également des futures épidémies de grippe ou de gastro-entérite », ajoute ce dirigeant

qui souhaite diversifier ses apports d’affaires. « Nous avons installé des produits dans deux cantines, un en plafonnier et l’autre en applique. L’objectif est de démarcher d’autres collectivités et mairies car le besoin est bien présent. Il suffit de bien le présenter », conclut Marc-Antoine Capitain.

VB Energies et Services 17, rue du Petit-Clos 63100 Clermont-Ferrand, France Tél : 04 73 98 71 71

Pourquoi n’y-a-t-il pas plus d’installateurs ? « Pour moi il y a 3 points. Le premier, ils n’ont pas conscience que le produit existe. Le deuxième, ils savent que le produit existe mais ne se projette pas avec et craignent les retours négatifs : accident dû à une mauvaise utilisation. Et la troisième raison porte sur le manque d’innovation de notre métier. Rester sur ce que l’on sait faire. » • SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 19


ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / DOSSIER /

SÉCURITÉ ÉLECTRIQUE

tu

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Ca

Catu Créée en France en 1919, la société CATU développe des solutions de sécurité et matériels d’équipement pour protéger les opérateurs contre les risques électriques pour les réseaux de transport et de distribution d’énergie électrique. Pour répondre aux besoins des installations BT et HTA, tertiaires et domestiques, de nombreuses pour améliorer nos offres d’équipements de protection et de prévention contre les risques électriques sont menées en collaboration avec nos utilisateurs et notre réseau de distributeurs en France et dans le reste du monde. La prise de terre est un élément essentiel de l’installation électrique. Elle pallie le risque d’électrocution en cas de défaut d’isolement et est, également, indispensable dans la réduction des champs électriques en les évacuant par la terre. Le CATOHM DT300 mesure la résistance de terre sur le principe de mesure dit “de boucle de défaut”. Le DT-300 permet de contrôler par affichage sur écran LCD : – la présence de tension et la conformité du réseau, – la position de la phase, – le raccordement à la terre du conducteur de protection, avec comme fonctions principales la mesure de la valeur de résistance de terre, ainsi que le contrôle de la continuité des masses métalliques par signal sonore. Une fois connecté sur une installation correctement raccordée l’affichage de la valeur de terre se fait instantanément sur la partie supérieure de l’écran LCD à 4 digits pouvant indiquer des valeurs de résistance de terre allant de : – 0 à 100 Ω, digits de couleur BLEU (≦ au seuil de 100 Ω préconisé par la NF C 15-100) – 101 à 1999 Ω, digits de couleur ROUGE. Chauvin Arnoux Le contrôleur de continuité C.A 6011 a été spécialement conçu pour les contrôles périodiques des conducteurs de protection à la terre des équipements, matériels et installations électriques, liés

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notamment aux normes et législations IEC/EN 60364, NF C 15-100, VDE 100… Ces contrôles systématiques et répétitifs, représentent plus de 80% des opérations de contrôle. Une attention particulière doit donc être apportée afin de ne pas les rendre fastidieuses. Le contrôleur – enrouleur CA 6011, par son ergonomie et ses fonctionnalités, répond à ce besoin en apportant confort d’utilisation pour l’opérateur, grande capacité de mesure et quiétude pour les clients : • Grand afficheur rétroéclairé (le plus grand du marché) • Indications claires et intuitives : écran bleu/rouge, symboles simples, avertisseur sonore • Toute nouvelle fonctionnalité : vibreur ! qui respecte le silence de vos clients • Boîtier mesureur associé ou dissocié à l’enrouleur pour vous laisser le choix ! • 4 boutons en façade pour accéder directement à l’ensemble des fonctionnalités • Grande autonomie : jusqu’à 30 000 mesures ! Flir La caméra thermique professionnelle C5 est une caméra de poche dotée d’un écran tactile de 3,5 pouces d’une résolution de 160 × 120 pixels. Elle est équipée du capteur thermique interne FLIR Lepton®, comprenant l’optimisation d’image brevetée FLIR MSX® qui superpose les détails structurels importants saisis par la caméra visuelle sur l’image thermique. Le résultat est une image thermique d’une grande netteté, sur laquelle des problèmes cachés peuvent être immédiatement identifiés et localisés avec précision. « La caméra thermique Flir C5 est un

© Flir

Les usages de l’électricité changent et les appareils de mesure s’adaptent. Que ce soit pour le photovoltaïque, les bornes de recharge IRVE, le smart building, l’électricien dispose d’une panoplie d’appareils pour comprendre la réalité de l’installation électrique, notamment en cas de maintenance. Gain de temps et précision de mesure sont de rigueur.

© Chauvin aroux

Des appareils de mesure toujours plus évolués


/ DOSSIER /

Fluke De son côté, Fluke propose le testeur de câble et de réseau LinkIQ™. Celui-ci combine le diagnostic des commutateurs et une technologie de mesure de câble haut de gamme pour permettre aux installateurs, intégrateurs de systèmes et professionnels de l´assistance réseau de dépanner facilement le câblage réseau et/ou de connecter des périphériques PoE (Power over Ethernet) au réseau. Le produit fournit des rapports de test de réussite/d´échec simples, à l´aide du logiciel de gestion des tests de câbles PC

© Fluke

appareil indispensable pour l’inspection des bâtiments, la maintenance des installations électriques, l’entretien des installations, la recherche de défauts électriques ou la vérification fusibles anormalement chauds. Cette caméra comprend toutes les fonctions Wi-Fi nécessaires ainsi qu’une interface appelée FLIR Ignite™ pour une connexion directe au cloud. Elle peut ainsi télécharger et enregistrer des images et des vidéos directement sur FLIR Ignite. En outre, les utilisateurs peuvent gérer les données et les envoyer par e-mail depuis un appareil mobile ou un PC », précise Serge Van de Velde.

LinkWare™ novateur de la société. Il peut également vérifier les performances des commutateurs, notamment PoE. « Les nouvelles technologies telles que l´Ethernet 10 Gbit/s et le Power over Ethernet étendu sont au cœur des réseaux actuels », déclare Walter Hock, vice-président Produits de Fluke.

LA PAROLE À CHARLES ZOGHEIB DE MEGGER

Charles Zogheib est directeur commercial France et export de Megger France. Cette filiale est basée à Paris et compte 23 personnes. Megger Group possède 8 sites de production dans le monde : en Angleterre, en Suède, en Allemagne et aux États-Unis. Quels sont les produits de mesure types de Megger ? Nous avons des produits destinés aussi bien à la basse tension qu’à la haute tension. Pour la partie basse tension, nous proposons des appareils de tests et de mesures, de recherche de défauts sur les câbles, de vérification d’installation, de la mise en service et de la vérification périodique. Dans la partie télécom / réseau IP, nous n’allons pas toucher à ce qui concerne le câble réseau mais plutôt la vérification de la tenue des lignes avec nos échomètres et Megohmmètre. Dans la partie énergie, nous retrouvons nos

produits et services dédiés à la maintenance des batteries (basse tension) et aux éléments de sécurité, pour diagnostiquer la panne avant qu’elle arrive. Constatez-vous des tendances de fond ? Depuis plusieurs années la sécurité est au cœur des réflexions. Les clients demandent des produits attractifs financièrement mais qui répondent surtout à des normes de sécurité et à un niveau certain de protections. On constate une réelle peur de l’accident. Quels sont les produits Megger que tout installateur électrique devrait avoir avec lui ? Pour moi, il y a deux produits indispensables selon les moyens et les utilisations. Le premier, abordable avec un petit budget, est la pince ampèremétrique DPM1000. En effet, elle bénéficie des options de base que tout électricien a besoin d’avoir. Elle communique

avec le PC et combine les fonctionnalités de compteur de puissance, compteur d'harmoniques et enregistreur de données dans un seul appareil facile à utiliser. Elle peut mesurer et afficher à distance les courants continus, alternatifs, pulsés et mixtes jusqu'à 1000 A. Les professionnels peuvent raccorder jusqu’à 3 pinces sur leur téléphone pour comparer les valeurs de trois installations en temps réel. Dans un environnement dangereux, l’électricien peut placer la pince et faire ses mesures en étant éloigné de l’installation. Pour résumer, la pince DPM1000 est l’outils passe partout pour l’électricien. Le second produit est le testeur multifonctions MFT1835. Cet appareil mesure la continuité, la tension, la fréquence, l’isolement, les différentiels, l’impédance de boucle, la résistance, la mesure de terre, le courant de courtcircuit jusqu’à 40kA. Le tout communique avec le PC pour

pouvoir établir simplement des rapports. Cet outil a vraiment tout ce dont un électricien a besoin en termes de mesures et il est sur batterie rechargeable. C’est un vrai tout-en-un. Ce testeur multifonction est tellement bon que Megger détient 80% à 90 % des parts de marché des organismes de contrôle (Apave et Consuel). Décrivez-nous l’échométrie… Il faut s’imaginer un radar mais dans un câble. Vous envoyez une impulsion sur un câble de 200 m et le changement d’impédance est représenté par un pic (fin de câble ou coupure de câble) ou un creux (court-circuit). Quand le signal revient à son point de départ, comme l’écho d’un radar, l’appareil détermine la longueur exacte. Il est utilisé pour localiser l’endroit exacte où le défaut existe sur la longueur du câble. Si vous avez un retour échométrique de 68 m alors que le câble fait 200 m, vous savez à quel endroit chercher l’erreur.

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ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS

Serge Van de Velde, PDG de Comptoir Commercial In­ternational, maison mère de Turbotronic.

Kewtech Kewtech est la marque d’appareils de mesure de Turbotronic qui est issue d’une collaboration avec Kyoritsu. Elle est particulièrement adaptée aux marchés belge et français en étant conforme aux normes en vigueur. « Notre dernière nouveauté Kewtech est l’adaptateur testeur de bornes de recharge de véhicules électriques KT810. Peu de fabricants proposent ce genre d’appareils, qui réalise ses mesures sans avoir à brancher de véhicule. Cela répond à une véritable demande qui nécessite de tester les bornes installées », explique Serge Van de Velde, CEO de Comptoir Commercial International, maison mère de Turbotronic. L’appareil simule certains scénarios de présence de véhicules électriques et différents types de courant, selon les étapes de recharge du véhicule électrique. L’objectif est de vérifier que la borne a bien été installée et qu’il n’y a aucun problème électrique comme le défaut de terre avec le test de différentiel. Le KT810 vérifie la communication entre la borne de recharge et le véhicule. L’adaptateur ne mesure pas la charge ni la tension. « L’idéal est d’associer l’adaptateur au testeur multifonction KT600. Ce contrôleur d’installation électrique dispose de 7 fonctions essentielles qui sont le test de continuité, la mesure de résistance d’isolement, le test d’impédance de boucle, le test de disjoncteur différentiel, la mesure de tension, la mesure de résistance de terre et le test de rotation de phase. Les 5 bornes du KT810 (neutre, terre, phases 1, 2 et 3) se branchent simplement sur le KT600 pour procéder aux mesures électriques », ajoute Serge Van de Velde. L'objectif est de vérifier que la borne a bien été installée et qu'il n'y a aucun problème électrique comme le défaut de terre avec le test de différentiel.

© Kyoritsu

Kyoritsu

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Le spécialiste japonais de la mesure – fondé en 1940 et distribué en France et en Belgique par Turbotronic et CCI respectivement – vient de sortir le testeur d’installations multifonction K6516. Très complet, il répond

aux normes européennes et françaises en vigueur. Il est équipé d’un anti-déclenchement (avec 2 et 3 fils) pour les tests Boucle L-PE sans déclenchement. Très intéressant, il effectue ses mesures avec 2 fils uniquement, ce qui est utile en cas d’absence de neutre ; 12 tests peuvent être effectués avec le même appareil audelà des tests classiques. Par exemple, le test PAT (Portable Appliance Tester) permet de vérifier la mise à la terre des appareils après une réparation. Il mesure également les disjoncteurs différentiels AC, A, F, B (général et sélectif ) et variable (AC), ainsi que les différentiels monophasés, triphasés et triphasés + neutres, ce qui est fort utilisé pour les bornes de recharge de véhicules électriques. Kyoritsu a équipé le K6516 d’un écran LCD couleur de 3,5 pouces pour faciliter la lecture des mesures effectuées et l’affichage montre comment connecter l’instrument selon la fonction sélectionnée.

© Sefram

© Kewte ch

© Kewtech

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Sefram Fondée en 1947, la société SEFRAM a développé son activité dans le domaine des enregistreurs. Sefram propose quatre gammes d'Instruments que sont l’acquisition de données, les mesureurs de champ, l’instrumentation générale et les accessoires de test Elditest. Sefram s’oriente vers le traitement à distance des données. Ainsi Le nouveau système d’acquisition de données DAS60 fait partie de la nouvelle génération d'appareils portables et autonomes dédiés à l'acquisition de données de tous les paramètres physiques. Avec 6 voies isolées, 2 entrées Pt100/Pt1000, une autonomie de plus de 9H30, une mémoire de 64Go, le DAS60 est idéal pour toutes les applications industrielles et les applications de terrain. Doté de fonctions spécifiques telles que l'analyse des réseaux triphasés jusqu'à 400Hz, le DAS60 est un outil de diagnostic très performant. Le pilotage à distance et la récupération des données enregistrées est facilitée avec les interfaces Ethernet, USB et WiFi (option). En ce qui concerne la visualisation et l'exploitation des données, les logiciels gratuits que nous vous proposons en téléchargement, vous apporteront des solutions adaptées à vos applications. •


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ANTICIPER LA REPRISE ET TROUVER DE NOUVEAUX CLIENTS / PAROLE DE PATRON /

FILIÈRE ÉLECTRIQUE

ADF SYSTÈMES À LA CONQUÊTE DE NOUVEAUX MARCHÉS Cyril Chanaud de Lestang est gérant d’ADF Systèmes, une entreprise de distribution de signalisation sonore et lumineuse pour atmosphères explosibles à destination des industries et du tertiaire avec la norme NF depuis 1995. ADF Systèmes est leader sur ces marchés et propose aujourd’hui une offre pour les installateurs.

issu d’une famille d’entrepreneurs où mon père, mon grand-père, mon grandoncle ont tous créé leur entreprise. Mon père m’avait incité à être entrepreneur. Après avoir passé 6 années dans l’armée de l’air, j’ai pris un partenariat de distribution sur les produits ATEX et créé en 1995 la société ADF Systèmes ; ADF signifiant « antidéflagrant ». J’ai très vite compris qu’il fallait toujours croître ; sinon, l’entreprise va mourir. Je l’ai vu avec de très belles sociétés qui disparaissent pour s’être reposées sur leurs acquis. En 10 ans, nous sommes devenus le numéro 1 de la signalisation pour atmosphère explosible. Jusqu’en 2012, nous ne faisions quasiment que de l’ATEX, puis nous avons ouvert notre offre à la signalisation sonore et lumineuse pour zones non explosives, notamment les établissements recevant du public. En 2021, ADF Systèmes est présent sur le marché ATEX (industrie lourde, pétrole & gaz, chimie), les ERP (établissements recevant du public) avec des normes NF strictes (salles de concert, immeubles de grande hauteur…). Sur les ERP, nos clients sont Siemens, Chubb, DEF, Avis, Cooper, Nugelec et Desautel. Et nous nous étendons sur les métiers de l’installateur électricien en proposant toute une gamme de signalisation sonore et lumineuse pour le tertiaire, petit tertiaire, retail et résidentiel collectif. Nos solutions s’installent sur les portails motorisés, les grosses portes sectionnelles des entrepôts logistiques, les parkings et voies d’accès.

Quelles sont les solutions types pour l’installateur ? C. C. L. – Par exemple, la colonne Solista

Maxi est un combiné à la fois lumineux et sonore. On peut installer jusqu'à 4 modules avec la possibilité de mixer les sources de lumière selon le besoin. Le vert peut être une simple LED alors que le rouge peut être une ampoule Xénon flash pour être visible dans le brouillard, par exemple. Certains installateurs les posent sur les barrières de péage. Toujours avec Solista Maxi, le produit seul est très discret et se dissimule aisément. Le client ne le verra que lors de son déclenchement. Autre produit très intéressant pour l’installateur : le combiné sonore et lumineux CSL Sonos LED. Il dispose, dans un format compact, d’un feu flash LED et d’un signal sonore jusqu’à 106 dB max (variable selon le son sélectionné). Il permet une installation en zone bruyante où le signal visuel complète le signal sonore. Il est conçu pour les alarmes de type défaut de process ou détection de gaz. L’installateur peut préparer son installation et retirer

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votre parcours et la création d’ADF Systèmes. Cyril Chanaud de Lestang – Je suis

la tête pour qu’elle ne soit pas dégradée par les autres corps de métier. Le jour de l’inspection, il installe très rapidement la tête en vissant un 1/8e de tour. Le Sonos LED étant très peu cher, les électriciens le stockent et peuvent l’installer lors de visites d’inspection. Pourquoi installer des signaux lumineux ? C. C. L. – Dans les ERP, il faut

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Électricien+ : Expliquez-nous

avoir conscience que la signalisation d’une alarme doit être visible de tous. Et parmi une foule, il se trouve des malvoyants et des malentendants qui ne réagiront pas aux signaux classiques. Il faut donc associer le flash lumineux et l’alarme sonore pour attirer l’attention du plus grand nombre. Dans l’industrie, c’est la concentration au travail et le bruit ambiant qui nécessitent des signaux lumineux d’avertissement. La sirène seule ne suffit pas en ambiance bruyante. Quand quelqu’un travaille sur une machine avec un casque antibruit, seul un flash lumineux associé à une sirène peut le prévenir d’un danger. C’est un domaine très normé avec l’EN54-23 pour l’incendie. La norme EN54-23 régit tous les diffuseurs visuels. •


/ CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX /

CONTRÔLE D’ACCÈS

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Intratone présente de nouveaux produits pour soutenir son expansion commerciale

CÉDRIC MAZET, RESPONSABLE MARKETING COGELEC

Électricien+ : Quelle est « la » tendance du marché ? Cédric Mazet - Le marché de l’interphonie et du contrôle a été frappé, comme tous les marchés, par la crise du Covid. Durant cette période, toucher une surface pouvait être contaminant. Les gens en ont pris conscience et demandé du « sans-contact ». Lier la protection sanitaire à des fonctions de praticités permettant de ne pas toucher les matériaux nous a permis de déployer notre offre. Nous n’avons pas attendu le Covid pour développer une gamme complète sans contact ; il s’agit d’un avantage indéniable pour les usagers, mais le syndic ou la copro y voit un coût non négligeable. Pour poursuivre cette logique, nous proposons également un bouton de sortie, à activer de la main, sans toucher. Il suffit de passer la main devant.

Électricien+ : Comment se déroule l’activation à distance ? C. M. - Deux options existent pour l’ouverture à distance. Le badge actif, qui ouvre la porte à 1 mètre et le Pass mobile, une clé mobile, où il suffit de composer le numéro de l’interphone avec son mobile pour déverrouiller la porte. Bien évidemment, le numéro de mobile appelant doit être référencé et autorisé. C’est très pratique pour sécuriser les entrées et ne donner des accès qu’à des personnes autorisées. Tout ceci par une gestion à distance, une activation temporaire, selon des plages horaires ou un laps de temps. Nous avons développé des accords avec les entreprises qui louent des places de parking pour une courte période à un utilisateur. La fonction « clé mobile » n’est pas une tendance, mais un complément qui plaît aux usagers.

Avec +37,7 % de croissance entre 2020 et 2021, Intratone (groupe Cogelec) profite à plein de la reprise. C’est dans un environnement complexe de sortie de crise, toujours impacté par le report en fin d’année des assemblées générales au sein des copropriétés et des difficultés d’approvisionnement en composants électroniques, qu’Intratone développe son concept connecté de contrôle d’accès et d’interphonie pour l’habitat collectif, aussi simple qu’innovant. Intratone s’engage à améliorer la qualité de vie à domicile et a rejoint Silver Alliance, un collectif d’entreprises au service des seniors, qui référence les meilleures solutions pour vous permettre de vivre chez vous le plus longtemps possible. Cédric Mazet, responsable marketing Cogelec, fait le point sur l’année 2021. Électricien+ : Que se passe-t-il avec Kibolt ?

C. M. - Nous avons eu un grand succès commercial avec Kibolt. Cela nous a rassurés sur le bien-fondé du concept que nous avons développé. Pour rappel, Kibolt est une serrure électronique qui s’adapte sur les portes (logement, portail, bureau, local vélo…) avec une seule clé. Cette clé universelle les ouvre toutes sans exception, enfin… celles autorisées ! L’appli mobile KiHome pilote à distance et en direct les autorisations des clés. En revanche, nous avons été confrontés à la réalité du marché. Devant la réussite de ce produit et les très bonnes ventes, nous avons dû ajuster certaines fonctionnalités. Nous avons donc communiqué sur la suspension de la commercialisation de la 1re génération de Kibolt, pour un lancement de la deuxième génération au plus tard en septembre 2022. Nous en profitons pour améliorer le produit afin d’attaquer le potentiel marché que nous avons vu.

Électricien+ : Comment se porte la marque Rozoh ? C. M. - Il s’agit d’une marque lancée l’année dernière pour le contrôle d’accès dans le monde du tertiaire et des collectivités. Rozoh, commercialisée depuis avril 2021 et implantée dans le réseau de distribution, connaît des débuts très prometteurs. Notre philosophie est d’apporter notre expertise de l’interphonie et du contrôle d’accès de l’immeuble collectif au monde du tertiaire et des collectivités en nous adaptant aux spécificités du marché et surtout de la gestion.

Électricien+ : Quelles sont les perspectives 2022 ? C. M. - Nous souhaitons nous focaliser sur l’accompagnement du résident et accélérer sur le connecté. Nous faisons déjà les interphones connectés, les tableaux d’affichage connectés, les étiquettes de boîte aux lettres connectées. Ainsi, les gestionnaires peuvent, à distance et en temps réel, gérer tous les accès et mettre à jour les informations des résidents. Le tout, sans aucun déplacement ! Tous ces éléments aident le gestionnaire au quotidien, mais l’occupant, lui, n’en bénéficie pas suffisamment. Il est temps d’aller au-delà de la possibilité de répondre à son interphone par son smartphone. Nous estimons que notre application ne doit pas se cantonner à recevoir des appels. Elle doit être un vrai lien avec la copropriété. Nous allons donc l’enrichir dans les mois à venir avec les éléments suivants : la possibilité de retrouver les informations du tableau d’affichage, voir les historiques d’appel, possibilité de remonter les informations auprès de son gestionnaire… Nous souhaitons que le transfert des informations soit bilatéral. Nous sommes les plus à même de réaliser cette évolution. L’interphone sans fil nous fournit la connexion entre un gestionnaire et les usagers à distance. Le matériel utilise déjà son téléphone. L’enrichissement du matériel et des fonctions ne fera qu’améliorer l’expérience utilisateur. • Interview réalisée par David Le Souder

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ACTU

N°85 AUTOMNE 2021

Autour d’Ugo Charoy, major pour la section BTS Electrotechnique : de gauche à droite, Cédric Mahieux, Directeur du CFA Delépine, Hassane Sane, Tuteur (Enedis), Bernard Colombat, Président du Comité de Gestion du CFA, Ugo Charoy, Rémy Sidoun, Président de l’association Delépine le Réseau et Xavier Rosa, Président de la CSEEE

50 BOUGIES

POUR LE CFA DELÉPINE

E

n entrant au CFA Delépine, les visiteurs peuvent voir une plaque commémorative rappelant son inauguration le 1er octobre 1971 en présence de nombreux officiels, dont le secrétaire d’État à l’Education Nationale. Les débuts prometteurs d’une belle histoire partagée entre de nombreux professionnels qui sont venus se former ensuite dans ce centre dont la réputation ne s’est jamais démentie. Ce demi-siècle d’existence méritait d’être célébré avec l’organisation le 14 octobre 2021 d’une cérémonie conviviale où étaient conviés les entreprises, les apprentis et professeurs actuels ou anciens et de nombreux partenaires impliqués dans la formation en apprentissage. Suite d’un programme d’animations proposées aux apprentis dans la journée, la soirée a été in-

troduite par les prises de parole de Xavier Rosa, président de la CSEEE et de Bernard Colombat, Président du Comité de gestion du CFA Delépine en la présence d'Emmanuel Gravier, Président de la FFIE. Il a été rendu hommage aux créateurs du CFA Delépine qui seraient fiers aujourd’hui de voir sa réussite. L’établissement a en effet formé plus de 15.000 professionnels dont certains sont des exemples de réussite dans la profession, entrepreneurs ou à des postes stratégiques dans des PME ou de grands groupes. Avec des performances renouvelées chaque année de réussite aux diplômes, le CFA Delépine a à son actif plus d'une vingtaine de médailles et de sélections aux Wordskills régionales et nationales.

Les majors 2021 et leurs tuteurs mis à l’honneur Temps fort du programme, la remise de diplômes et cadeaux à 7 majors du CFA qui se sont illustrés par leurs résultats aux diplômes en juin. Les tuteurs et entreprises d'accueil étaient également récompensés. En septembre 2022, le CFA connaîtra une nouvelle étape de son évolution en intégrant le site de l’Eco Campus du Bâtiment qui est en fin de construction à Vitry-sur-Seine (94). Doté d’infrastructures modernes, le site sera doté d’une capacité d’accueil d’apprentis accrue partagée avec d’autres métiers du Bâtiment. •

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ACTU

TRAVAUX EN PARKINGS SOUTERRAINS, ATTENTION AUX POUSSIÈRES ! L'implantation de bornes de recharge électrique dans les parkings souterrains va connaître une activité soutenue dans les prochaines années. Avec la CRAMIF, l'OPPBTP et MILWAUKEE la CSEEE a consacré un atelier à la prévention des risques spécifiques, notamment ceux liés aux poussières. Des échanges de grande qualité et des conseils pratiques pour guider les entreprises sur les aspects réglementaires et la mise en œuvre des mesures de prévention.

S

ilice, Amiante, Plomb... A quels risques peuvent être exposés les intervenants pour les travaux en parc de stationnement ? Le 30 septembre, la CSEEE proposait un atelier en présentiel à destination des adhérents, dirigeants de PME et personnes chargées de l’organisation des travaux et de la prévention sécurité environnement sur les chantiers. Préparé en collaboration avec des experts de la CRAMIF, de l’OPPBTP et du fabricant d’outillage professionnel MILWAUKEE, cet atelier avait pour but de permettre aux participants de se repérer dans la réglementation qui vient d’évoluer tout en apportant des repères et des réponses pratiques. Les travaux particulièrement ciblés étaient l’installation de bornes de recharge pour les parkings souterrains, un marché en croissance importante, sur lequel interviennent de nombreuses entreprises adhérentes de la CSEEE. Ces travaux se caractérisent par des situations de travail susceptibles de générer des expositions à des substances dangereuses émises lors des travaux ou

déjà présentes dans les lieux. Amiante et plomb sont les plus connus, mais l’actualité conduit à s’intéresser particulièrement aujourd’hui à la silice cristalline.

Les poussières de silice cristalline classées cancérogènes

Des précisions sur les matériels et outillages permettant d'assurer la protection des intervenants face aux poussières.

Moins connue que la poussière d’amiante la poussière de silice cristalline n’en est pas moins redoutable pour la santé. Depuis le 1er  janvier 2021, les poussières de silice cristalline sont classées comme cancérogènes. Présente dans la plupart des matériaux de construction : ciment, béton, mortiers, enduits de façade, produits préfabriqués, charge de peinture… la silice est émise sous forme de poussières alvéolaires voire ultrafines lors de broyage, concassage, perçage, découpe, rabotage, sciage… Toutes ces sources créent une grande hétérogénéité des situations d’exposition à la silice. Le secteur de la construction présente la plus forte

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ACTU LES AIDES DE LA CRAMIF Les entreprises franciliennes souhaitant s'engager dans une démarche de prévention des risques professionnels peuvent bénéficier de subventions du réseau de l’Assurance Maladie – Risques professionnels : des subventions prévention TPE pour les établissements de moins de 50 salariés et des contrats de prévention pour les moins de 200 salariés. Ces aides permettent de financer des projets destinés à améliorer les conditions de santé et de sécurité au sein des entreprises ou d’acquérir des équipements de travail plus sûrs ou des prestations pouvant bénéficier de subventions. Les précisions sur le montage du dossier sont disponibles sur cramif.fr. Un support est assuré par des conseillers par téléphone ou par courrier.

exposition avec près de 12,3 % des salariés exposés. Les expositions sont souvent plus élevées sur les chantiers de rénovation que sur les chantiers de constructions neuves. Le risque d’inhalation de poussières de silice cristalline existe dès que de la poussière est produite, par exemple lorsque l’on gratte, que l’on perce ou que l’on taille des matériaux qui en contiennent. Tous les travaux qui produisent de la poussière de silice cristalline sont à risque, qu’il s’agisse d’activités de démolition, de décapage, de réalisation de béton… Plus la poussière dégagée est fine, plus le risque sanitaire est important.

Quelle démarche de prévention pour les entreprises ? La prévention commence par l’évaluation des risques qu’est tenu de mener l’employeur. Elle s’appuie sur l’inventaire des matériaux, produits

ou procédés de travail susceptibles d’émettre des poussières de silice cristalline. Il convient ensuite d’identifier les conditions dans lesquelles des salariés pourraient être exposés, puis d’évaluer les niveaux d’exposition en se référant aux principes généraux de prévention et à la réglementation spécifique CMR (Cancérogène, Mutagène et Reprotoxique). Les entreprises devront avoir recours aux méthodes de travail les moins émissives, comme l’humidification des surfaces qui permet de fixer les poussières. Elles pourront recourir à des dispositifs de captage à la source des poussières et des filtres. La ventilation devra être contrôlée. D’autres mesures de prévention seront requises, comme la mise en place des moyens de protection collective (MPC), le port d’équipements de protection individuelle (EPI) adaptés et la mise en œuvre de mesures d’hygiène, lavage et tri séparé des vêtements de travail. Pour organiser leurs démarches de prévention qu’elles pourront décliner sur tous leurs chantiers, les entreprises s’appuyer sur les guides pratiques proposés sur le web par des sources telles que OPPTBTP, INRS, Sécurité sociale, ministère du Travail. Il sera également utile de prendre conseil auprès des fournisseurs d’outillages et d’EPI. Le service technique de la CSEEE peut assister les adhérents dans leurs démarches. •

LES FUSIBLES D’OR 2021 Le grand rendez-vous convivial de la CSEEE a tenu toutes ses promesses avec une belle assemblée de professionnels heureux de se retrouver, d’échanger et de célébrer les personnalités récompensées. 200 adhérents et partenaires étaient au rendezvous sur le site du musée d'art moderne de Paris pour renouer avec la tradition de cette soirée de la CSEEE qui en raison des circonstances sanitaires n’avait pu se tenir en 2020. Des visites guidées ont permis aux convives de découvrir la « fée électricité » célèbre et gigantesque fresque de Raoul Dufy. La soirée s'est poursuivie par le dîner introduit par un mot d’accueil du Délégué Général, Stéphane Lang, puis par le discours du président Rosa qui après avoir évoqué les actions de la Chambre Syndicale pour accompagner les entreprises face aux grands enjeux

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ACTU

Xavier Rosa, Président de la CSEEE avec Jean-Claude Albarran et Olivier Salleron, Président de la FFB, Marie-Christine Guillaume et Francois Brochet, Bernard Colombat

de nos métiers a présenté la nouvelle identité graphique de la CSEEE réalisée avec la collaboration active d'un groupe d’adhérents.

1 médaille et 2 fusibles La traditionnelle parenthèse consacrée aux fusibles d'or a été précédée de la remise de la médaille de la FFB à Jean-Claude Albarran, des mains du Président de la FFB Olivier Salleron. Entrepreneur qui a notamment dirigé Fouassin à Morangis, une PME de plus de 100 collaborateurs, Jean-Claude Albarran est une personnalité fortement engagée dans l’organisation professionnelle à travers plusieurs mandants, dont celui de Président de la CSEEE de 2003 à janvier 2006 et vice-président délégué de la FFIE.

LA CSEEE ADOPTE UNE NOUVELLE IDENTITÉ GRAPHIQUE Mise en chantier au début de l’année avec le concours d'un groupe d’adhérents, la nouvelle identité graphique de la CSEEE a été dévoilée par son président Xavier Rosa à l'occasion de la nuit du fusible d'or. Surplombant la formule « connectons les énergies », le nouveau logo CSEEE exprime la solidité et la proximité, socle d’innovation pour les activités du secteur électrique en expansion continue. L’expression graphique exploite tout aussi bien le registre technique en suggérant les ondes, le numérique et l'énergie solaire que le registre humain avec un sourire et un clin d'œil marquant la complicité et l'étonnement. Cette nouvelle identité graphique incarne également la redéfinition du positionnement de la CSEEE autour de trois grands axes d’action : connecter, éclairer, transmettre.

Deux fusibles d'or ont ensuite été remis par le président ROSA. Le premier à l’OPPBTP représenté Marie-Christine Guillaume, directrice des services et des prestations et Francois Brochet, Adjoint au Chef d’agence IDF. Un trophée décerné pour rendre hommage au travail accompli durant la crise sanitaire et pour saluer le partenariat très actif avec la CSEEE pour aider les entreprises dans leurs démarches de prévention. Le second fusible d'or a été remis à Bernard Colombat, président le la CSEEE de 2017 à janvier 2020 et actuellement vice-président et président du Comité de Gestion du CFA Delépine. Dirigeant à la tête de M2EP, spécialisée dans les programmes neufs en électricité générale, Bernard Colombat a su durant sa présidence fédérer un solide collectif autour de lui pour mener les projets, promouvoir le service à l’entreprise et développer la formation et la participation des jeunes à l’activité de la CSEEE. •

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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES / LE COIN DU DIRIGEANT /

FORMATION

Constructys OPCO de la construction : prêt pour un nouvel agrément L

a CAPEB a signé l’accord interbranches le 27 juillet qui abroge celui signé en décembre 2018. Contraints de négocier un nouvel accord depuis la décision du tribunal administratif de Paris du 30 juin 2021 annulant l’arrêté d’agrément de Constructys, les partenaires sociaux devaient, à la demande du ministère du Travail, présenter un nouveau texte conventionnel. Le secrétariat de cette négociation assuré par la FNTP a diffusé un projet en vue de recueillir les signatures des partenaires sociaux. L’objectif de la CAPEB était de débloquer la situation et réenclencher le conseil et les paiements aux entreprises et aux CFA au plus vite. Les priorités étaient de quatre ordres : • Conclure un accord permettant le réagrément

de l’OPCO, dans le respect de la légalité ; • sécuriser, par ce nouvel accord, les entreprises, les CFA et les organismes de formation ; • disposer d’une gouvernance équilibrée, au niveau du collège employeurs, du champ Bâtiment ; • assurer ainsi la juste prise en compte des 190 000 TPE adhérentes à l’OPCO. L’accord étant signé à l’unanimité des partenaires sociaux, la CAPEB attend désormais des pouvoirs publics un nouvel agrément de Constructys très rapidement afin de ne pas pénaliser plus longtemps les entreprises, les CFA et les organismes de formation. Jean-Christophe Repon, président de la CAPEB, a salué cette unanimité : « Après plusieurs années de

blocage, la CAPEB se réjouit de voir aujourd’hui un texte commun ouvert à la signature des partenaires sociaux. Je veux y voir le résultat d’un dialogue social enfin apaisé et respectueux de tous. Il est maintenant nécessaire que chacun puisse faire entendre sa voix grâce à une gouvernance équilibrée qui permette d’affirmer la juste place des TPE dans le secteur du bâtiment. Nous y serons particulièrement attentifs. Il est en effet primordial que Constructys puisse rapidement être à nouveau géré par les partenaires sociaux du Bâtiment, des Travaux publics et du négoce des matériaux de construction. »

ADMINISTRATIF

Artizen, la solution clés en main des artisans Artizen accompagne les artisans dans le virage du numérique et leur donne accès à une solution digitale simple et efficace pour gérer leur agenda, leurs devis et leurs factures.

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ontexte covid oblige, les clients se sont habitués à des standards de fluidité et de transparence de leurs échanges dans tous les domaines  ; les autorités fiscales ont notamment voté l’obligation de la facturation électronique dans le projet de loi de finances de décembre 2020 (art. 153). Pourtant, la grande majorité des TPE et indépendants du bâtiment n’est pas équipée de solutions électroniques pour dresser leurs devis et factures. Le constat est donc sans appel : un très grand nombre d’artisans sont contraints à la double journée pour traiter leur administratif en rentrant chez eux le soir après leur journée de travail. La solution Artizen vise à les alléger de cette charge sup-

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plémentaire en mettant à leur disposition : - un agenda avec des fiches d’intervention comprenant toutes les informations du client, les raccourcis de contact et GPS ainsi que des photos et des notes du chantier ; - un éditeur de devis et de factures avec un catalogue de tâches préenregistrées et un envoi du document au client par mail ou texto. Possibilité d’envoi automatique des factures finalisées au comptable ; - le suivi de paiement et des devis, avec possibilité de donner un statut aux documents pour faciliter le suivi des paiements des factures et la relance des devis ; - la gestion client avec un accès à n’importe quel moment à l’historique des interventions de tous les clients. La solution Artizen est disponible immédiatement via un abonnement mensuel sans engagement à 50 € HT par mois ou annuel avec un engagement de 12 mois à 35 € HT mensuels.


/ LE COIN DU DIRIGEANT /

TÉLÉPHONIE

Crosscall accompagne la transition numérique des entreprises

L

e fabricant français de smartphones et tablettes durables, récemment sélectionné par le ministère de l’Intérieur pour équiper la Gendarmerie et la Police nationale, poursuit son développement sur le marché professionnel et étoffe sa gamme Core, qui répond aux besoins spécifiques des professionnels les plus exigeants. Dans la continuité de sa politique visant à favoriser la durée de vie de ses produits, les nouveaux modèles seront garantis 3 ans, démontrant l’engagement de Crosscall pour une téléphonie plus responsable. Le Core-S4, premier feature phone 4G Crosscall Le Core-S4 est un modèle innovant et hybride, entre le téléphone à touches et le smartphone : il intègre le système d’exploitation KaiOS qui permet d’avoir accès aux applications les plus répandues (WhatsApp, Facebook…). Doté de la technologie exclusive X-LINK, une connexion magnétique située au dos du téléphone, le Core- S4 est compatible avec l’ensemble des accessoires développés par la marque. Le Core-M5, un smartphone polyvalent certifié AER Certifié AER (Android Enterprise Recommended) et équipé du processeur Qualcomm® SM6115 Octo-core, le CoreM5 garantit une expérience fluide et optimale dans un cadre professionnel comme personnel. Son écran compact de 4,95’’, 18:9 lui offre le parfait équilibre entre prise en main facile et bonne lisibilité. Ses deux boutons programmables, conçus pour faciliter leur utilisation, en particulier avec des gants, permettent d’accéder très rapidement à certaines fonctions du téléphone sans avoir à le déverrouiller, par une simple pression.

Crosscall Core-S4

Crosscall Core-M5 SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 31


DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES / 5 MINUTES AVEC QUALIFELEC /

Le besoin de qualification IRVE NOUVEAU SITE QUALIFELEC Qualifelec a créé un site internet dédié aux professionnels, avec de nouvelles fonctionnalités qui aident les installateurs à entamer une démarche de qualification. Un questionnaire permet aux installateurs de trouver facilement la qualification qui correspond à leur activité et d’en évaluer le coût initial et sur les 4 années du cycle de qualification. « Notre objectif est d’accompagner les entreprises dans leur démarche, en leur apportant une information claire sur nos attentes », confirme Alexandra Del Medico, déléguée générale de Qualifelec. https://pros.qualifelec.fr/

Informer urgemment les syndics de copropriété sur l’IRVE Il est très important de vulgariser les informations sur les installations de bornes de recharge électrique au sein d’un bâtiment. Surtout au niveau de la copropriété. Encore trop souvent, les demandes se font de manière individuelle, et Enedis dit stop quand il juge l’installation générale électrique non prévue à cet effet. Dès lors, le délai d’installation prend 6 mois (voire plus, lire le témoignage d’une copro). L’installateur électricien référent d’un syndic doit jouer son rôle d’informateur pour que cette information soit présentée en assemblée générale. Et là où le bât blesse, c’est que certains propriétaires ne souhaitent pas participer à l’investissement d’une borne verticale alors qu’ils n’ont pas de véhicule électrique. Et c’est compréhensible. La loi impose l’installation de 10 % de bornes de recharge dans le neuf, pas en rénovation. Il est donc urgent pour les syndics de copropriété de se poser la question. L’appétence pour les véhicules électriques est inversement proportionnelle à l’âge. Dans certaines copros, il risque d’y avoir de longs délais, le temps de lancer toute la procédure. L’étude Enedis prend 2 mois, donc premier arrivé, premier servi. L’objectif de 100 000 bornes bornes de recharge d’ici à 2022 est in-a-ttei-gnable. Nous ne sommes qu’à 40 000 bornes en septembre 2021. Le point de satisfaction concerne les professionnels électriciens. Depuis quelques années, ils se sont positionnés sur ce marché via la qualification IRVE, et l’accélération de cette tendance est notable chez Qualifelec. L’organisme de qualification compte 2 300 entreprises qualifiées IRVE à fin 2021.

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La formation ad hoc Dorénavant, Qualifelec attribue sa qualification en tenant compte du niveau de formation, qui est affiché sur le certificat de qualification. Le niveau de formation 1 est une formation de base, que le niveau 2, axé sur les bornes connectées, vient compléter afin de répondre aux préoccupations de l’habitat collectif. Le niveau 3, quant à lui, concerne les recharges rapides, qui sont amenées à se déployer dans l’espace public. « Cette indication apporte une précision utile à la maîtrise d’ouvrage dans le choix de l’entreprise, en fonction des travaux envisagés  », indique Alexandra Del Medico, déléguée générale de Qualifelec. IRVE, une activité à part entière Constatant que l’IRVE est en train de devenir une activité à part entière, les instances de Qualifelec travaillent à l’adaptation de la reconnaissance IRVE en fonction du nouveau décret du 4 mai 2021. Les volets de ce décret concernant l’étude préalable et la maintenance des infrastructures contribuent à nourrir ce travail de réflexion, mené en concertation avec l’ensemble de la filière. Cette nouvelle qualification s’appuiera sur la maîtrise des compétences d’électricien par 1 technicien, au minimum, au sein de l’entreprise qui souhaite se qualifier, complétée par une formation IRVE de niveau 1, 2 ou 3 et la présentation de références d’installation d’IRVE documentées suivant trois seuils de puissance. La création d’une mention pilotage est également étudiée. •


/ 5 MINUTES AVEC QUALIFELEC /

Témoignage d’un copropriétaire

© Zeplug

Est-ce vraiment un parcours du combattant ? Ce n’est pas la guerre mais les démarches sont très longues, il faut en avoir conscience. Il faut d’abord qu’une demande soit faite par un copropriétaire (sur la base d’un devis, pour faire valoir son « droit à la prise »), puis qu’elle apparaisse à l’ordre du jour de convocation d’un Assemblée Générale (fréquence annuelle), qu’elle soit ensuite traitée lors de cette Assemblée Générale et enfin que le projet commence. Le conseil syndical était motivé pour qu’une offre plus large soit proposée et leurs membres soucieux de trouver la bonne solution pour tous ; avec un autre copropriétaire, je me suis porté volontaire pour accompagner les démarches et je me suis vite aperçu des contraintes. Les personnes qui ne sont pas équipées de véhicules électriques ne se projettent pas facilement. Seuls les utilisateurs ont conscience des ques-

Borne de recharge Zeplug installée dans le parking d'un immeuble d'habitation.

A

la 1re assemblée générale en 2020, nous avions une demande de droits à la prise à l’ordre du jour. Demande réalisée par un autre copropriétaire. Après réflexion, on s’est dit qu’il était plus cohérent d’avoir une approche globale plutôt qu’au coup par coup. D’une demande d’une seule borne individuelle, nous allons finalement en faire installer 17, avec une infrastructure gérée collectivement.

© Blue2BGreen

Fabrice Meunier est copropriétaire à BoulogneBillancourt. Il s’intéresse à l’électrification des espaces et de nos vies à titre individuel. Il a une sensibilité pour les bornes de recharge car il travaille chez Renault sur les véhicules électriques. Actuellement, il roule en hybride et compte se tourner vers l’électrique. Bornes de recharge Legrand en parking public.

tions à traiter : longueur du câble, la taille de la borne, l’espace, les badges d’accès, les risques incendies/électrique, les budgets... Entre cette AG et maintenant, une longue traversée du désert, peu de contact avec les professionnels installateurs, la crise sanitaire liée au Covid ayant freiné nos ardeurs. Il faut savoir qu’à partir du moment où cela est acté en AG, on part de zéro, d’une feuille blanche. À nous, copropriétaires, d’entamer les démarches. Nous souhaitions trouver une solution collective qui réponde aux besoins de chacun en investissant le minimum possible. Le plus difficile est de comprendre l’offre, d’obtenir les contacts et d’aller chercher les informations au-delà de celles proposées par les installateurs ayant pignon sur rue. Avec la crise Covid, le dossier n’a pas avancé entre mars 2020 et septembre 2020. Ensuite, les discussions avec la start-up Autorecharge, spécialiste de l’installation de bornes de recharge, se sont déroulées jusqu'à février 2021 pour avoir une proposition qui tienne la route. C’est long en raison de la copro, de la méconnaissance des véhicules électriques et hybrides et des IRVE, la crainte de confier un tel chantier à une start-up inconnue du grand public. Il a fallu expliquer ce qu’est un véhicule électrique, les systèmes et modes de recharge, la consommation, l’utilisation au quotidien... C’est énormément de travail et de communication auprès de chaque copropriétaire. Mais la nouvelle Assemblée Générale de février 2021 a permis de prendre une décision. La solution Ce sont des collègues de travail, dont certains faisant partie de grosses copropriétés, qui m’ont conseillé de me tourner vers la start-up Autorecharge. Ils nous ont proposé plusieurs solutions pour répondre au mieux à nos besoins

et nos contraintes, soit sous forme d’abonnement « clé en main » pour son utilisation, soit la copro investit dans la colonne horizontale pour valoriser l’immeuble. L’avantage est que l’ensemble des copropriétaires est prêt à financer et l’installation appartient à chacun. Cela reste de l’utilisation individuelle facturée aux kWh consommés. L’installation dans le local électrique a coûté 6 000 € pour 60 emplacements. Cette dépense, 100 € l’emplacement, a très largement été acceptée par les copropriétaires. Autorecharge s’occupe des relations avec Enedis (mise en place du Point de Livraison), de la commande des bornes (chez ALFEN), de l’installation (armoires, câblages, bornes), du consuel, du fournisseur d’énergie, de la gestion des consommations (facturation assurée par le syndic). En parallèle, nous avons recensé le nombre de personnes susceptibles d’être intéressées par une IRVE car chaque installation individuelle est un coût supplémentaire (mutualisé : qu’importe la longueur du câble à dérouler, le prix par type de borne est le même pour tous). In fine, nous avons recensé 17 personnes intéressées (parfois avec double emplacement de parking), soit le tiers de l’ensemble des parkings, alors qu’ils n’étaient qu’à peine 5 lors de l’AG. Un des arguments avancés est qu’un parking équipé d’une IRVE prend potentiellement de 10 % à 15 % de valorisation lors de la revente. 17 bornes seront installées (et le soutien du conseil syndical a été fondamental, apportant une analyse critique sur les solutions proposées et sa connaissance du bâtiment et des contraintes à respecter) alors qu’il n’y aura que 3-4 utilisateurs dans un premier temps. Il n’y a pas d’emplacement collectif, la borne est installée sur chaque emplacement qui en a besoin. •

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DÉVELOPPER SES COMPÉTENCES / DISTRIBUTION /

Socoda prépare l’avenir Vous présentez une nouvelle identité visuelle et un nouveau logo. Qu’est-ce que cela traduit ? Nous avons opéré un changement de logo pour incarner le renouveau chez Socoda et matérialiser notre évolution sans casser les codes de reconnaissance de notre image de marque. C’est pour cette raison que nous avons conservé le « S » et la couleur bleue reconnaissable. Nous avons harmonisé nos logos avec un « S » identique pour toutes les entités. L’objectif est d’unifier, sans uniformiser, avec la création d’un socle commun. Plus fort, plus marquant et plus clair pour les clients.

Le 16 janvier 2020, Pauline Mispoulet prenait la direction du Groupe Socoda et deux mois plus tard éclatait la crise liée à la pandémie du covid. Forte de son tempérament, elle a soutenu les distributeurs du réseau dans ces moments difficiles. Depuis, Socoda se réinvente pour soutenir ses distributeurs et porter les clients finaux. Chez Socoda, l’électricité est, en volume de chiffre d’affaires, la deuxième activité la plus importante après l’outillage professionnel.

39 distributeurs indépendants sous la même marque, est-ce facile de fédérer tous les membres ? La première étape importante, c’est de trouver le bon équilibre en se posant les bonnes questions. Qu’est-ce qui doit rester local chez le distributeur ? Qu’est-ce qui est la partie intouchable, inhérente à ses affaires ? Que peut-on mutualiser pour l’aider à être plus fort ? Le dialogue amène la confiance, et l’équilibre se fait ainsi. Il n’y a jamais de passage en force. Faire partie du groupement lui permet de rester indépendant. Pour fédérer un réseau d’indépendants, il y a trois éléments fondamentaux. Le premier, il faut leur apporter les services dont ils ont besoin. Être pragmatique, être au fait des avancées technologiques et du marché. Le deuxième élément est d’avoir des relations qui les enrichissent. Ils doivent avoir plaisir à rencontrer les autres, à se sentir soutenus, à apprendre de leurs rencontres. La création de la relation est très importante. Et enfin, le troisième élément, et non des moindres, est que le groupe doit porter leurs valeurs, leur éthique, qu’il parle d’eux comme ils le souhaiteraient. Il doit y avoir du sens par rapport à qui ils sont. Être membre d’un groupe, ce n’est pas renoncer à son indépendance mais, au contraire, c’est bénéficier de plus de puissance. Prenez une équipe de football : individuellement, chacun à son talent, mais collectivement, l’impact est plus fort.

L’objectif de notre logistique mutualisée est de ne jamais dire non à un client.

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Pauline Mispoulet, présidente du directoire de Socoda.

Quels services apportent le Groupe Socoda aux entreprises d’électricité ? L’effort porte sur les achats. Dorénavant, un distributeur en électricité peut avoir accès plus facilement à une gamme spécifique d’outillages et d’EPI pour ses clients. Nous poursuivons le référencement, les négociations collectives et les achats groupés. En 2022, nous proposerons une plateforme marketing pour que nos distributeurs personnalisent au maximum leurs promotions en sélectionnant les produits. Nous allons générer de plus en plus de supports, que nos distributeurs pourront utiliser à leur bon vouloir.

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L’objectif est de conquérir ou reconquérir des clients au rythme du terrain et non de Socoda. Et cette plateforme le leur permettra. Par exemple, si un autre distributeur sort une promotion sur un produit et qu’un de nos distributeurs souhaite répondre avec la sienne, il doit pouvoir le faire rapidement. Nous proposons un catalogue commun et le distributeur disposera d’une flexibilité indiscutable. Je suis confiante, car les distributeurs ont beaucoup apprécié ces propositions lors de la présentation à Avignon. Nous travaillons actuellement sur des outils digitaux pour soutenir le commerce auprès des clients agences, pour animer les points de vente et pour faire de la régie publicitaire, sur écran, au comptoir. Nous ne voulons jamais dire non à un client et pour ce faire, nous élaborons un schéma directeur de logistique mutualisée. Nous sommes les champions du J0 avec de nombreux stocks. Mais en cas de produit manquant, nous devons pouvoir capitaliser sur la mutualisation des stocks qui va se digitaliser. Le distributeur saura exactement quel confrère dispose du produit dont il a besoin. Nous avons d’ailleurs recruté un directeur logistique en charge d’élaborer ce schéma. Nous travaillons également à tout ce qui touche à la data de produits, des tarifs pour automatiser les flux et la mise à jour de ces informations. Nous travaillons aussi sur les EDI (échanges de données informatisées) : commande, BL, factures, etc. Mais également pour les clients. Les installateurs sont loin de maîtriser les outils numériques. Les aidez-vous sur ce sujet ? Nous accompagnons nos distributeurs dans ces démarches. Par exemple, nous allons proposer à nos fournisseurs l’année prochaine d’acheter sur le site internet un produit et un service qui pourront être diffusés par la suite dans les points de vente de nos distributeurs. Nous créerons le contenu avec le fournisseur et nous proposerons une offre à nos distributeurs comprenant un accompagnement et une assistance pour l’animation. Enfin, nous nous intéressons beaucoup à la relation entre l’artisan et le client final pour éviter que ce dernier se débrouille seul ou soit conseillé et accompagné par un autre réseau. Conscients que l’artisan n’est pas toujours à l’aise avec les outils digitaux, nous lui proposerons une aide et un accompagnement pour être en phase avec ses clients. La réflexion a vraiment commencé pour répondre à leurs besoins. C’est un objectif de travail pour 2022, avec un lancement en 2023.•


/ TÉMOIGNAGE /

Décris-nous ton parcours. En arrivant chez Schneider Electric, j’ai commencé en Chine, car ma double casquette commercial/technique et mon atout langues les ont conquis. J’ai commencé par les processus et, assez vite, je me suis spécialisée dans la division marketing qui venait d’être créée. J’ai évolué dans la basse tension, le bâtiment et ensuite dans le périmètre du résidentiel et du petit tertiaire. En rentrant en France, j’ai choisi d’aller au commerce, car je voulais être au plus près du terrain. Toutes ces années chez Schneider Electric m’ont permis d’acquérir les bases de l’électricité, de comprendre le marché et les enjeux du bâtiment, mais aussi de valider mon appétence à la technique. J’ai toujours aimé les automatismes du logement, du bâtiment et je me suis naturellement intéressée au KNX. Petit à petit, l’envie de créer mon entreprise montait, et j’ai fait des rencontres inspirantes, comme Benoît Van Den Bulcke, de Starbyte, et MarieLaetitia Poidatz, de Ker-Tech, qui ont pris le temps de me décrire les tenants et les aboutissants du métier. Je me suis formée techniquement et cette dimension atypique commerce-marketing a fait la différence. J’ai cette capacité à vulgariser les informations et à aller chercher des affaires là où d’autres peuvent être trop techniques. Depuis mai 2020, nous sommes trois. J’ai embauché un apprenti pour m’assister sur les projets KNX, et mon mari, spécialisé dans l’audio et le collectif neuf.

le KNX fut naturel, tant à la découverte qu’à l’approfondissement. J’ai beaucoup pratiqué avec un laboratoire de tests, notamment lorsque je me suis installée. Il en va de l’image de marque de l’entreprise. C’est un projet professionnel doublé d’un projet de vie. Avec mon mari, nous avons quitté la région parisienne pour la Savoie et Schneider pour l’entrepreneuriat. J’avais déjà étudié les opportunités, le chiffre d’affaires prévisionnel, les possibilités de rentabilité et surtout, l’offre que j’allais devoir déployer. Du KNX OK, mais pas seulement. Les autres protocoles sont indispensables, ne serait-ce que pour répartir le chiffre d’affaires sur plusieurs types de clientèles et la formation. Ce qui, d’ailleurs, m’a été profitable pendant le Covid-19. La formation prend-elle beaucoup de place ? J’aime faire plusieurs choses. C’est pourquoi je suis formatrice KNX pour Schneider et pour mon propre centre de formation. Chez Schneider, nous nous répartissons les formations à travers la France avec les autres TutorKNX et je suis affectée sur l’agence de Lyon. La Fée Connectivité est également centre de formation, car j’ai obtenu la certification Qualiopi l’année dernière, ce qui permet aux stagiaires d’être remboursés par les OPCO. Et je suis en train d’être certifiée « centre de formation KNX ». Aujourd’hui, les professionnels ont principalement besoin d’un rappel ou d’une certification. Et, au-delà de la formation technique, je fais également de «  l’évangélisation  ». C’est-à-dire que j’éduque les personnes au Smart Building dès leur formation initiale. Par exemple, je viens de signer avec une école des métiers de l’immobilier à Lyon qui forme les promoteurs de demain. Les modules que je propose sont très généralistes et expliquent ce qu’est le Smart Building et les étapes à respecter dans les projets. C’est du CA aujourd’hui, mais cela

Après une école de commerce et un MBA, Marie-Line Morin a un profil plutôt commercial, mais avec une vocation technique. Cette envie d’exprimer son côté technique la pousse chez Schneider Electric. Ce sera en Chine, avant de revenir en France et de devenir intégratrice du bâtiment connecté, en créant La Fée Connectivité. Retour sur son parcours empreint de marketing, de commercial et de technique pour, finalement, commencer une belle aventure.

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Portait d’une intégratrice

Marie-Line Morin, présidente de La Fée Connectivité.

permet également de façonner la vision du bâtiment numérique telle que je la conçois. Quel bilan fais-tu après 3 ans ? Je suis très contente. Avant de m’installer, j’avais fait une étude préliminaire. J’ai réalisé des entretiens avec une trentaine de personnes, dont Benoît Van Den Bulcke que je mentionnais tout à l’heure. À l’époque, il m’avait dit : « Tu verras, réussir à faire ton chiffre sur l’intégration seule, ce n’est pas facile. » Il m’a bien conseillée, bien épaulée et notre collaboration est très fructueuse depuis ce jour. Aussi, plus les années passent et plus mon réseau grandit et se solidifie. Le réseautage a été tout aussi important que la montée en compétence technique, qui était indispensable. Une fois en place, il fait des petits et il est seulement nécessaire de l’animer. Les synergies se réalisent : par exemple, je collabore énormément avec Baptiste Gadiolet de la société Yaaba. Les partenariats entre confrères se créent et beaucoup d’éléments s’automatisent. Pour continuer mon développement, je vais rechercher un profil commercemarketing afin d’alimenter les affaires, d’attirer de nouveaux prospects, amener de nouvelles opportunités. C’est ce dont j’ai besoin pour me libérer du temps et assurer plus de formations. •

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Pourquoi créer ton entreprise ? Dès mes débuts chez Schneider, je me suis dit que j’y resterai 10 ans au maximum. Ce furent presque 13 ans, mais il était temps. Je voulais développer d’autres compétences. Le saut vers SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 35


LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / DOSSIER /

EFFICACITÉ ÉNERGÉTIQUE

Le chauffage connecté

© Viessmann

Avec une hausse du gaz naturel de 10 % en juillet dernier, puis 5 % en août, la facture énergétique n’a jamais été un enjeu aussi important pour les ménages. Le gouvernement a gelé temporairement les hausses et déploie le dispositif MaPrimeRénov’ pour aider les propriétaires à la rénovation énergétique. Les feux sont donc au vert pour proposer le chauffage connecté, qui promet réduction des consommations et confort optimisé.

N

ombreux sont les électriciens qui pensent que le confort thermique est réalisé par un chauffagiste. Depuis un smartphone, grâce à une interface fluide, l’utilisateur allume, éteint son chauffage. Il gère la température de l’air ou de l’eau, et définit les différents modes de fonctionnement. Dans le cas de logements intelligents, combinant sondes de température extérieure, capteur de luminosité, détecteurs de présence et prévision météo, l’installateur peut définir des scénarios pour réduire la dépense énergétique et augmenter le confort. Peu de clients ont encore conscience des bénéfices apportés par un chauffage connecté. C’est le rôle de l’électricien de proposer le meilleur système selon les habitudes de vie.

300 000

c’est le nombre de thermostats connectés installés en France en 2020, contre 270 000 en 2019, soit une hausse de 11 % (étude Delta-EE).

L’installateur est le référent chauffage Trop de personnes craignent encore de toucher à l’électricité. Très peu sont prêtes à ouvrir la chaudière pour installer un module de pilotage. Lors d’une intervention électrique d’installation ou de mise en sécurité, l’électricien devrait toujours demander comment est géré le chauffage et si les clients sont satisfaits de leur confort. Beaucoup de fils pilotes régulent le confort thermique et il faut reconnaître qu’une fois les paramètres définis, personne ne les modifie et personne n’a conscience des possibilités et gains possibles en changeant les plages horaires et la température des zones.

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Pourtant, la connectivité facilite énormément l’utilisation et le paramétrage. C’est la certitude d’obtenir la température souhaitée dans chaque pièce. Les électriciens et les chauffagistes se déplacent souvent pour optimiser le fonctionnement de la chaudière ou des radiateurs électriques. Tous les acteurs du marché ont développé leur application pour définir en quelques clics la température voulue, les plages horaires de fonctionnement et les différents modes de chauffe. « Certains systèmes comme Wiser Energy de Schneider Electric prennent en compte les prévisions météo et l’inertie du logement pour anticiper le démarrage ou l’arrêt du chauffage. Wiser détecte également les fenêtres ouvertes et peut activer le mode absence en géolocalisant un smartphone », explique Mickaël Sagnes, responsable marketing des offres Home & Distribution chez Schneider Electric, qui ajoute : « Au-delà du confort, vous faites encore des économies d’énergie. Le kit Wiser comprend donc un actionneur (ou hub) qui se branche sur la chaudière, un thermostat, des vannes thermostatiques et des prises connectées qui font également office de répéteur à la norme ZigBee. Wiser va plus loin car il peut être contrôlé par la voix. En effet, il est compatible avec les assistants vocaux Google Home et Amazon Alexa. » Le principal avantage du chauffage connecté : É-CO-NO-MIES ! Selon les logements et la configuration antérieure, un chauffage connecté permet de réaliser des économies d’énergie allant de 10 à 30 % de la facture de chauffage. Plusieurs facteurs permettent d’atteindre ces chiffres. Tout d’abord, par la programmation, grâce à un ajustement de la température des pièces. Ensuite, les différents capteurs ajustent la température en fonction de la présence. Dans le cas d’un chauffage tout électrique où chaque radiateur dispose d’un module connecté, il est possible de définir la température de chaque pièce et d’allumer ou éteindre à distance. Cette optimisation est très importante mais la vraie nouveauté de la connectivité est le suivi de la consommation, qui permet d’ajuster selon l’usage. Chez Schneider Electric, la mesure des consommations s’effectue depuis le système Wiser Energy. Il supporte les mesures du chauffage, de l’eau chaude sanitaire et de l’eau froide, des prises de courant, de la climatisation, du gaz (volumique ou calorimétrique), ainsi que la consommation électrique totale de l’habitation. C’est une aide précieuse pour comprendre ce que représente financièrement le chauffage. Sans compteur, difficile de dire à quelle vitesse on roule.


© Auer

/ DOSSIER /

Confort et sécurité grâce à une application mobile Économique et écologique, le chauffage connecté est également confortable. En effet, la programmation optimale de la température assure un nid douillet à chaque retour au domicile, sans compter les nouvelles fonctions d’ambiance comme le sèche-serviettes avec radio et musique intégrés, ou le radiateur de séjour à diffuseur de parfum. Schneider Electric parle d’une maison intelligente faisant gagner du temps, avec des économies sur les factures d’électricité et/ou de gaz, tout en apportant une tranquillité d’esprit. Le point fort que les chauffagistes et les électriciens mettent en avant : Wiser gère de façon individuelle le chauffage de chacune des pièces d’une habitation. Les précurseurs que sont Nest et Netatmo ont ouvert la voie et démocratisé les thermostats connectés, suivis par Qivivo, Somfy, Sowee ou encore Tado. Pourtant, tous les fabricants ne sont pas d’accord avec ces promesses d’économies. « Chez Viessmann, nous estimons que le connecté, c’est purement du confort pour la partie électrique. Nous lançons une offre avec une GridBox (une box spéciale pour disposer d’une vue d’ensemble des flux énergétiques de la maison, et donc des véritables coûts, ndlr) pour avoir un vrai retour chiffré, terrain, pour connaître les économies que peuvent faire les clients finaux. La théorie est belle, mais ne reflète pas forcément la réalité du terrain. Nous avons prévu de faire des campagnes de mesures précises pour avoir un retour fiable. Une partie de l’eau chaude est “gratuite” par la performance de la thermodynamique

couplée au soleil », explique Emmanuel Bertocchi, chef de produit Thermodynamique chez Viessmann. Chez Heiwa, le produit star est la PAC (pompe à chaleur) air/eau, gérée par une application très intuitive qui permet de tout installer simplement. « Nous avons le projet pour 2022 de la faire évoluer. Pour le moment, l’application sert seulement à piloter mais l’idée est qu’elle soit la porte d’entrée du consommateur pour être alerté. Avec la PAC air/air, plus destinée aux installateurs électriciens, nous avons le même objectif, à savoir informer et conseiller le client sur l’utilisation de son matériel, précise Franck Beauvarlet, DG de Heiwa France. Nous avons tous notre smartphone à portée de main. L’application actuelle s’apparente à une télécommande déportée. Mais en 2022, le projet est de quitter ce postulat pour en faire un vrai outil de pilotage. Ce qui nous amènera à intégrer des solutions de radiateurs connectés ou des détecteurs de présence dans l’application, mais également directement dans nos appareils. L’objectif est de lier le fonctionnement de la clim/chauffage à la détection de présence. Nous comptons également intégrer les données météorologiques pour conseiller sur l’utilisation des appareils selon les prévisions. C’est notamment très important dans le cas des piscines chauffées. Chez Heiwa, nous souhaitons que l’humain ait toujours le contrôle. Donc en cas de déclenchement ou arrêt inopiné, une alerte sera envoyée et l’utilisateur choisira de valider la consigne. » Pas de chauffage connecté sans connexion Tous les générateurs Viessmann sont connectés et la nouvelle génération embarque nativement cette connectivité. Dorénavant, les chaudières murales et les pompes à chaleur intègrent une carte réseau Wi-Fi et une carte radiofréquence ZigBee. Dès lors, plus besoin d’installer un accessoire pour communiquer. Une fois les générateurs connectés au Wi-Fi de la box de l’utilisateur, le particulier peut piloter à distance et suivre son installation. Pour les professionnels, l’application de Viessmann s’appelle Vitoguide. Grâce à elle, le client sera accompagné par l’électricien ou l’installateur chauffagiste sur le paramétrage et le suivi. Tout cela à distance. « Nous sommes à la 3e génération d’application depuis 2016. L’évolution est constante et nous allons même

Baisser votre température de 1 °C fait baisser votre facture d’énergie de 7 % !

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Le connecté permet de gérer efficacement les apports thermiques. « Avec des émetteurs adaptés pour faire du rafraîchissement l’été, ce serait une aberration de ne pas profiter du photovoltaïque. Toutes les maisons neuves bien isolées avec plancher chauffant devraient installer des panneaux photovoltaïques pour avoir du confort en été et en hiver. De plus, le prix du kilowatt ne cessant de grimper, il est judicieux d’installer des ressources alternatives. Nous avons calculé que la recharge d’un véhicule électrique, selon les habitudes de consommation (km parcourus par jour), nécessite un système de stockage de 6 kW, pas plus. Le prix au 100 km est dérisoire par rapport au prix du réseau », prévient Jérôme Dufour, chef de produit & marchés pour Climatisation et Solutions électriques & Photovoltaïques chez Viessmann.

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT

© Heiwa

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Des fournisseurs d’énergie se sont lancés dans la bataille comme EDF, avec sa filiale Sowee et sa station connectée de gestion des radiateurs et de suivi de la consommation d’énergie en temps réel.

80% DES FRANÇAIS

© Danfoss

qui gèrent leur chauffage grâce à une solution connectée déclarent être satisfaits du point de vue confort thermique (étude GfK).

sortir des fonctions supplémentaires, notamment de la maintenance prédictive », précise Emmanuel Bertocchi. Le thermostat connecté Le contrôle du chauffage centralisé se fait avec le contrôleur muni d’une interface chaudière. Dans la plupart des cas, les thermostats connectés sont compatibles avec des systèmes de chaudière fonctionnant au fioul, au gaz et avec les pompes à chaleur. Pour vérifier la compatibilité de l’appareil avec son installation, les constructeurs proposent des simulations en ligne, à l’instar de Bosch, Frisquet, Legrand, Nest, Qivivo, Somfy et Tado. Le thermostat centralisé Wiser de Schneider Electric fonctionne avec deux batteries AA alcalines, d’une durée de vie d’environ 3 ans (l’état des piles s’affiche sur l’écran du thermostat d’ambiance). Il utilise le protocole ZigBee Pro et dispose de 3 boutons capacitifs, du réglage de la consigne, de l’affichage de l’humidité ambiante et de la fonction Boost. Tous les thermostats connectés du marché disposent presque tous des mêmes fonctionnalités. La configuration de Wiser est possible avec une chaudière ou une pompe à chaleur air/eau sur l’entrée thermostat, en OpenTherm, avec des électrovannes/servomoteurs ou un circulateur, câblés comme une vanne fermée. Les radiateurs électriques connectés Pour rendre connecté un radiateur électrique basique, il existe des programmateurs « intelligents ». Ils se branchent sur le fil pilote du radiateur ou s’insèrent directement dans l’espace dédié pour les radiateurs compatibles. Grâce au module Muller Intuitiv with Netatmo, tous les radiateurs électriques Applimo, Airelec, Campa et Noirot, installés depuis 2000, deviennent connectés et bénéficient des dernières évolutions numériques. Heatzy Pilote est un programmateur à câbler derrière chaque radiateur électrique pour le piloter. Pour un prix public de 49 € TTC et une connexion Wi-Fi, le radiateur devient connecté. Heatzy (dont nous testerons les produits) propose également une gamme de radiateurs et un sèche-serviettes pilotables et configurables par Bluetooth. L’équivalent chez Atlantic se nomme Cozytouch. Avec un simple bridge Cozytouch branché à la box Internet et l’application dédiée téléchargée sur son smart-

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phone, tout devient possible. L’application Atlantic Cozytouch permet de gérer à distance ses appareils via son smartphone ou une tablette. Thermor , du groupe Atlantic, fête cette année ses 90 ans. Intelligents, les produits Thermor répondent aux attentes des consommateurs en matière d’économies et de confort de vie. Ils s’adaptent au quotidien des occupants de la maison et intensifient ou réduisent leur puissance de chauffe en fonction des situations (détection d’occupation, détection de fenêtres ouvertes…). Pilotables à distance avec tout smartphone ou tablette, les radiateurs se règlent d’où on veut, quand on veut, sous réserve d’être équipé d’un bridge Cozytouch. La gamme de climatisations réversibles Thermor se pilote également à distance. De son côté, Muller, le groupe français, propose une large gamme de radiateurs électriques intelligents. Via l’application Muller Intuitiv With Netatmo, ils prennent en compte le rythme de vie des utilisateurs et adaptent leur température pour allier bien-être et économies. Ils embarquent le nec plus ultra des fonctions d’économies d’énergie avancées pour traquer au quotidien la moindre source de gaspillage, tout en optimisant le confort. Ces fonctions d’intelligence Muller Intuitiv permettent de réaliser des économies de l’ordre de 30 % (source : EDF – 5 idées reçues sur le chauffage électrique) par rapport à l’utilisation manuelle d’un appareil d’ancienne génération. Fruit d’une collaboration entre Noirot et Applimo, les marques leaders du groupe Muller, la gamme Sensual est à la pointe de la connectivité grâce au module Muller Intuitiv, permettant de planifier sa consommation et d’adapter le confort selon l’utilité de chaque pièce. Les vannes thermostatiques pour radiateurs à eau chaude Les têtes « intelligentes » fonctionnent sur piles sauf dans le cas de câbles Bus, et se mettent en lieu et place des têtes standards. Tous les fabricants – comme Danfoss, Netatmo, Schneider Electric, Somfy ou Tado – proposent des bagues pour adapter la tête au système existant. Les paramètres affichés seront les suivants : températures ambiante et demandée, fonctionnement en cours. La tête thermostatique Netatmo dispose de la fonction « auto-adapt » qui intègre les données thermiques du logement et les données météorologiques pour permettre au chauffage d’atteindre une température idéale tout en économisant de l’énergie. Il faut compter entre 40 et 70 € par vanne. À noter que chacun a fait le choix d’un protocole : Z-Wave pour Danfoss, ZigBee pour Legrand et Schneider, Io pour Somfy. Les pompes à chaleur connectées Les PAC sont avantagées depuis le nouveau mode de calcul de l’énergie. C’est aujourd’hui une véritable tendance et les électriciens peuvent se saisir de l’aubaine en installant des PAC air/air. Mais attention à la compatibilité et à la liaison radio. Pour une connectivité sans limites des pompes à chaleur et chaudières Atlantic, la présence d’un thermostat modulant et d’un Navipass io (uniquement pour la chaudière) est nécessaire. Ce n’est que le début du développement des pompes à chaleur. Pour exemple, chez Viesmann, la pompe à


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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT

6 FRANÇAIS SUR 10

souhaitent équiper leur logement en objets connectés (étude Reworld Media-Harris Interactive).

chaleur air/air n’est pas encore compatible avec la GridBox, mais cela fait clairement partie des axes de développement. C’est une priorité pour la connectivité et pour prioriser l’autoconsommation. L’écosystème qui tourne autour de la GridBox est constitué de la pompe à chaleur air/eau, le système de production des panneaux photovoltaïques, la connexion avec des piles à combustible, le système de stockage électrique Vitocharge disponible en 2022, le véhicule électrique avec les bornes de recharges, la Vitocal, des ballons ECS et des ballons électriques. « Nous sommes en train de regarder la compatibilité avec certains électroménagers allemands comme Siemens et Boch car ils ont des modèles connectés EEbus, comme nous », ajoute Emmanuel Bertocchi. Heiwa le constate, les climatisations gainables sont également en plein développement. C’était un produit de niche pour les riches qui se démocratise. Les produits air/air sont des solutions économiquement intéressantes par rapport à la PAC air/eau. « De ce postulat, nous avons développé notre propre système de zoning et de pilotage, parfaitement adapté aux climatisations gainables sans problème de configuration. Sans ce système de zone, l’utilisateur ne peut pas gérer les pièces individuellement », décrit Franck Beauvarlet, de Heiwa. Le système est alors vendu avec un plénum qui se connecte dans le gainable pour gérer chaque sortie en indiquant les actions à faire : éteindre, diminuer le flux d’air, monter/descendre la température, etc. Et pour ce faire, un thermostat doit être placé dans chaque pièce. « Nous arrivons à démocratiser le gainable car nous proposons tous les produits pour l’installation. Cette maîtrise de l’ensemble nous permet de tirer les prix plus bas tout en assurant une parfaite combinaison des éléments dont l’électricien aura besoin. Notre solution est complète et fonctionne à 100 % », ajoute-t-il. Pour éviter toute déconvenue, Profeel met à disposition des installateurs de pompes à chaleur son application numérique PAC’Réno, pour faciliter le dimensionnement et le choix des pompes à chaleur lors d’une opération de rénovation d’habitat individuel. Elle est téléchargeable gratuitement sur les stores (App Store, Google Play) et est également disponible en ligne sur www.pacreno.fr

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Solution photovoltaïque pour les installateurs électriques Le prix des batteries de stockage étant encore élevé, Viessmann mise sur le stockage énergétique sous forme de chaleur et l’optimisation de l’autoconsommation des

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générateurs de chaleur. « Nous avons sorti la GridBox, une box qui permet de faire de la visualisation et de la gestion des flux électriques dans l’habitat. Elle se branche sur le routeur, en local, et permet à l’utilisateur de visualiser la production photovoltaïque, le stockage sur les batteries et également la consommation de la pompe à chaleur, par exemple. Elle assure la transparence des flux d’énergie dans la maison. Le tableau de bord énergétique visualise et traite de manière transparente les flux énergétiques du système de stockage d’électricité, du système photovoltaïque, de la pompe à chaleur et de la consommation de l’habitation », explique Jérôme Dufour, Chef Produit & Marchés pour Climatisation et Solutions électriques & Photovoltaïques de Viessmann. Le consommateur verra sa consommation à l’instant t ou sur une période personnalisée. Il aura accès à un historique de son empreinte carbone et à son taux d’autoconsommation. La valeur ajoutée se fait sur la partie de la gestion du flux électrique, dans le même esprit que le smart grid. La GridBox est très intuitive. « Par exemple, vous devez utiliser votre véhicule électrique demain et vous avez besoin de le recharger, la GridBox va déterminer la charge nécessaire à apporter, calculer le potentiel d’apport par les panneaux solaires, maximiser la charge et compléter avec l’aide du réseau. L’énergie ne passera alors pas dans la batterie mais directement dans le véhicule électrique », explique Jérôme Dufour. La GridBox permet ainsi de prioriser les équipements et de déterminer lequel doit fonctionner avec l’apport solaire avant le ou les autres. Cas particulier du chauffage de la piscine Les PAC piscine sont installés à 50 % par les consommateurs et à 50 % par les professionnels électriciens. La priorité est d’installer la bonne PAC pour la bonne piscine. Le site Internet d’Heiwa permet aux électriciens de ne pas se tromper grâce à un outil de dimensionnement, avec les questions clés à poser au client : le niveau de température, la période, les dimensions, une piscine bâchée ou non, l’ensoleillement... Ainsi, la PAC sera la plus adaptée aux besoins du client tout en maîtrisant ses coûts et dépenses énergétiques. Le conseil est demandé par les clients, et c’est le rôle de l’installateur. Heiwa est là pour l’accompagner et le soutenir. L’application actuelle permet de prévenir le client de faits « anormaux » grâce à des alertes. •


/ CE SONT EUX QUI EN PARLENT LE MIEUX /

CONTRÔLE D’ACCÈS

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Noralsy mise sur l’innovation

EMMANUEL LEVY, PDG DE NORALSY

Électricien+ : Quelles sont les dernières nouveautés chez Noralsy ? Emmanuel Levy - Nous avons un prévisionnel produit très ambitieux. Cette année, nous avons sorti deux produits majeurs et deux nouveaux services qui vont changer du tout au tout l’expérience d’accès au hall d’entrée pour les résidents. Nous souhaitons apporter un confort d’usage aux utilisateurs tout en optimisant la sécurité d’accès, en nous adaptant à toutes les portes et toutes les configurations. Nous voulons également simplifier la gestion des accès avec un badge 100 % digital et mains libres. Nous croyons beaucoup en cette technologie, qui offre une réelle flexibilité.

Électricien+ : Pouvez-vous nous présenter vos nouveautés produits ? E. L. - Nous avons lancé très récemment une gamme de lecteurs Vigik pour le tertiaire. Les lecteurs sont raccordés en Bus filaire à la centrale, ce qui est une réelle particularité. Jusqu’à présent, nous n’avions que des lecteurs de type coaxiaux, positionnables à quelques mètres de la centrale. Avec seulement deux fils entre le lecteur et la centrale (paire torsadée 8/10e), nous avons une flexibilité de câblage allant jusqu’à 400 m de la centrale. Ce lecteur se décline en trois formats. Format T25 certifié Vigik®, dont la tête de lecture est redessinée pour atteindre 8 mm d’épaisseur. Un format modulaire plat anti-vandale, beaucoup plus robuste. Et le nouveau format pot électrique qui s’intègre dans n’importe quel pot d’interrupteurs ou de prises. Il peut, par exemple, être installé à l’intérieur pour faire de la discrimination d’accès aux ascenseurs, en installant une centrale à chaque étage. Cette flexibilité d’installation

Emmanuel Levy est le PDG de Noralsy, fabricant de systèmes de contrôle d’accès. Principalement destinés aux bâtiments résidentiels collectifs, ses produits équipent également le petit tertiaire et les établissements recevant du public, ainsi que les maisons individuelles. Depuis près de dix ans, Noralsy développe des équipements connectés et des interphones en technologie GSM sans câblage ni terminaux d’appartement. permet une meilleure gestion en temps réel. Tous ces nouveaux lecteurs sont connectés en GSM, avec des modems 2G ou interphones 4G. La gestion des droits d’accès se fait via l’application BatiConnect, avec une prise en charge en temps réel. Ces solutions sont beaucoup moins coûteuses que les produits avec adressage IP. Notre deuxième nouveauté est la platine 4G Mini Touch. Il s’agit d’une platine vidéophone 4G destinée aux bâtiments tertiaires, notamment aux ERP. Elle est dotée d’une étiquette digitale avec 4 directions possibles. Ce produit possède toute la technologie 4G et ses avantages : simplicité d’installation, gestion en temps réel, ou encore fonctionnement sur smartphone (surtout pour les agents de sécurité qui sont mobiles). Nous avons également développé certaines programmations comme l’autoajustement des noms sur l’écran en fonction de leur taille, ou la possibilité de mettre jusqu’à quatre logos de sociétés visibles. Les versions proposées sont avec ou sans clavier, en inox ou en alu. Notre gamme est bien pensée pour les bâtiments tertiaires allant de 1 à 4 directions. L’afficheur est en LCD couleur et les noms peuvent être ajoutés ou modifiés avec l’application dédiée.

Électricien+ : Expliquez-nous ces services qui révolutionnent l’expérience client ! E. L. - Nous avons développé une fonction d’accès appelée Accès Mobile, qui est le premier badge digital et mains libres pour la porte d’entrée des immeubles. Nous avons d’ailleurs obtenu le trophée de l’innovation au congrès de l’UNIS (Union des syndicats de l’immobilier). Il s’agit d’un badge 100 % digital qui est transmis aux

utilisateurs via BatiConnect et qui possède trois possibilités d’ouverture selon les usages et les lieux. Avec son smartphone en poche et la fonctionnalité Bluetooth activée (BLE), on va déverrouiller la porte simplement en s’en approchant, comme c’est le cas pour les voitures par exemple. Nous avons intégré un haut niveau de cryptage des données et des transactions. Le deuxième usage est ce que nous avons baptisé le « geste-actif ». Par exemple, dans le cas d’un trop grand nombre de passages, il est possible de ne pas activer le mains libres dit « passif ». Nous avons ajouté une fonction gestuelle à réaliser devant la platine à l’aide d’un smartphone, sans avoir à l’allumer. Enfin, le troisième usage est la clé virtuelle à l’intérieur du smartphone, via l’application Portaphone. En le déverrouillant, l’application du système propose une clé virtuelle qui, une fois activée, permet l’ouverture de la porte. Nous proposons également le pass-accès mobile qui permet au gestionnaire d’immeuble de fournir les accès à ses prestataires, via l’appli BatiConnect. Ces derniers doivent alors télécharger l’application et utiliser la clé virtuelle selon les horaires, les jours et une périodicité déterminés par le gestionnaire. Un des grands avantages par rapport au QR-code, c’est qu’il n’est pas transmissible. L’accès n’est donc pas réellement sécurisé, contrairement au pass-prestataire. La combinaison de ces fonctionnalités permet au vidéophone de s’adapter à tous les types de besoins, résidentiels et tertiaires, et à tous les types de portes, d’usages, d’accès et de sécurité. • Interview réalisée par David Le Souder

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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT

© Distech Controls

/ DOSSIER /

Thermostat connecté ECLYPSE™.

Des solutions pour rénover et optimiser l’infrastructure électrique des hôtels Pour garantir un maximum de fiabilité et de performances des installations électriques, de nouveaux produits et solutions permettent d’améliorer l’efficacité énergétique, la sécurité, la maintenance et les services des bâtiments hôteliers. Ces solutions peuvent être mises en œuvre lors de travaux de rénovation et assurer souvent un retour sur investissement rapide.

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e parc des hôtels représente plus de 5 % de l’ensemble des bâtiments tertiaires en France, des bâtiments qui sont donc concernés par l’application du décret tertiaire d’octobre 2019 pour les hôtels de plus de 1 000 m2. Ceux-ci devront réduire leur consommation d’énergie dans les années à venir, avec un objectif de réduction de 40 % à l’horizon 2030 par rapport à 2010. Une rénovation de l’infrastructure électrique des hôtels est souvent nécessaire. Dans un hôtel, les postes de dépenses sont nombreux, avec le chauffage, l’éclairage des chambres et espaces communs, la climatisation/ventilation, l’eau chaude. L’enjeu sera donc de réduire et d’optimiser ces coûts, mais sans faire de compromis sur le confort, la sécurité et la satisfaction des clients. La rénovation d’un hôtel peut aussi permettre d’ajouter

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de nouveaux services ou solutions tels que la gestion de l’éclairage des chambres et parties communes, la modernisation des tableaux électriques et l’ajout de produits connectés, des installations de recharge de véhicules électriques dans les parkings, des solutions de sécurité pour les accès (contrôle d’accès, vidéosurveillance), de sécurisation des équipements informatiques ou encore de ventilation et de renouvellement d’air performantes. Passer à des tableaux électriques communicants pour des hôtels plus sûrs et plus durables Cœur du bâtiment, le tableau électrique centralise toutes les données liées à la distribution et à la répartition des circuits électriques. Il regroupe l’appareillage en charge de la sécurité des biens et des per-


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Centrale de gestion Naveo Pro d’ABB pour l’éclairage de sécurité.

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Des solutions pour configurer, contrôler et entretenir les systèmes d’éclairage de sécurité L’éclairage de secours est essentiel pour assurer une évacuation en toute sécurité des clients et du personnel d’un hôtel lors d’un événement grave. Ces hôtels sont concernés par le règlement de sécurité des établissements recevant du public (ERP) de 5e catégorie ou relèvent du règlement de sécurité des IGH (immeubles de grande hauteur). L’installation d’une solution numérique peut résoudre les problèmes de surveillance, de test et de maintenance de ces très nombreux appareils, incluant une

sonnes, mais va aussi contribuer au fonctionnement optimisé de tout le bâtiment. Il doit garantir une continuité de service jour et nuit et, bien entendu, répondre à toutes les normes de sécurité électrique. Ce tableau intelligent s’enrichit de nouvelles fonctionnalités : alertes, contrôle à distance, services proposés aux usagers. De nombreuses fonctions peuvent être automatisées pour une meilleure maîtrise énergétique : la fonction CVC et la gestion des automatismes des éclairages sont les principales. La gestion de la distribution des hôtels est complexe, et éviter les coupures est une priorité absolue ; il faut donc détecter les problèmes d’équipements et anticiper les anomalies de distribution électrique. La protection des données et des équipements qui les traitent est critique pour un hôtel, comme le rappelle Alexandre Laidet, gérant du segment Hôtels de Schneider Electric : « La protection de ces équipements par un onduleur est impérative. » Concernant la sécurité des personnes, les protections différentielles sont indispensables, mais en cas de défaut, il faut identifier rapidement l’appareil concerné et réaliser les opérations de maintenance et de dépannage. Schneider Electric propose les nouveaux disjoncteurs Acti9 IDT40 avec les systèmes d’indication VisiTrip et VisiSafe pour garantir la sécurité des usagers et des techniciens d’intervention. Schneider Electric innove également avec la mise sur le marché de PowerLogic HeatTag pour limiter les risques d’incendie d’origine électrique des tableaux. Grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle, ce capteur analyse en permanence et en temps réel la qualité de l’air à l’intérieur du tableau. Pour la mesure sans fil de l’énergie, PowerTag Energy (de 1 à 2 000 A) est adaptable sur n’importe quel appareil dans le tableau.

© ABB

/ DOSSIER /

batterie, disséminés dans tout le bâtiment sans avoir à interrompre leur alimentation électrique. Comme l’explique Benjamin Pourteau, chef produit marketing Éclairage de sécurité (gamme Kaufel) d’ABB France : « Les propriétaires veulent que leurs bâtiments soient plus sûrs, plus intelligents et adaptés à leurs besoins. Cela nécessite des systèmes et des outils intelligents pour intégrer tous les éléments importants du bâtiment. Réduire aujourd’hui jusqu’à 30 % les coûts de maintenance des systèmes d’éclairage de sécurité grâce à la puissance du Cloud, c’est la réponse de la nouvelle application Naveo®Pro intégrée à la plateforme ABB Ability™. Pilotée tout simplement depuis un smartphone, une tablette ou un ordinateur, cette solution se connecte aux blocs de secours du bâtiment et transmet à l’utilisateur, en temps réel, des données précises, localement ou à distance, sur l’état de fonctionnement des systèmes. Avec la plateforme ABB Ability™, le système fournit une vue d’ensemble numérique via le Cloud, donnant des informations instantanées pour aider à la planification des ressources et améliorer la sécurité des bâtiments. L’état du système d’éclairage de sécurité peut ainsi être surveillé 24 h/24 et 7 j/7 pour un fonctionnement optimal et sûr. La planification des tâches est ainsi grandement facilitée et la sécurité des bâtiments renforcée. »

Affichage sur grand écran tactile RoomTouch KNX d’ABB.

Modernisation des installations de chauffage Pour les bâtiments faisant appel à un système central de régulation de température de départ avec vanne thermostatique mécanique effectuée en fonction de la température extérieure, des solutions existent pour réduire la température ambiante selon l’utilisation. Sauter propose ainsi sa fonction heatEco™ basée sur l’autoapprentissage, qui calcule automatiquement la température de départ optimale. Cette solution peut être connectée à une station d’automatisation Sauter modulo 5 ou modulo 6 et permet d’économiser de 15 à 25 % d’énergie. Une gestion intelligente de l’éclairage pour réaliser des économies d’énergie tout en améliorant le confort La première étape est souvent le passage à des sources d’éclairage fluocompactes ou à LED pour diminuer drastiquement la consommation de SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 43


LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT

© B.E.G.

/ DOSSIER /

Détecteur de présence pour l’éclairage de couloirs.

© Sauter

▼ Fonctionnement de l’ecos504-IoT de Sauter avec Amazon Alexa.

chaque point lumineux. Mais la gestion de l’éclairage en fonction des besoins réels pour compléter l’éclairage naturel de certaines pièces par la juste quantité de lumière artificielle va également permettre de réaliser de fortes économies et de l’adapter aux différents espaces de l’hôtel : chambres et sanitaires, couloirs, escaliers, réception, salles de réunions, parkings ou locaux techniques. Benoit Henneton, responsable Marketing et Communication de B.E.G., le confirme : « La consommation énergétique en éclairage dépend de nombreux facteurs, tels que, par exemple, le temps pendant lequel l’éclairage reste allumé, la proportion de lumière naturelle dans les pièces éclairées et la gestion de l’éclairage,

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manuelle ou automatique. L’objectif poursuivi est d’obtenir une gestion de l’éclairage permettant d’éviter les périodes pendant lesquelles la lumière reste allumée inutilement. Une commande de l’éclairage simple mais efficace peut être obtenue grâce à des horloges programmables, des variateurs et des systèmes d’automatisation. Ces produits sont simples à installer. Il reste aussi facile d’en équiper ultérieurement des installations déjà existantes. Une autre solution plus rationnelle est l’utilisation de détecteurs de présence et de mouvement combinés à la mesure de la lumière du jour et de la lumière mixte. Ceux-ci prennent en compte l’apport de la lumière du jour pour la commande de l’intensité de l’éclairage. Ainsi la luminosité globale fait-elle l’objet d’une régulation plus constante et fiable. Le détecteur de présence a été spécialement conçu pour être fixé au plafond et pour des utilisations à l’intérieur des bâtiments. Il possède généralement un champ de détection de 360°. L’utilisation de détecteurs de présence offre aussi dans les domaines de la domotique et de l’immotique une contribution considérable aux économies d’énergie : les détecteurs de présence peuvent ainsi commuter non seulement l’éclairage, mais aussi le chauffage et la ventilation, les enclenchant uniquement lorsque cela est nécessaire. Ces détecteurs de présence seront installés dans les halls d’accueil, les couloirs, salles de bains et bureaux. Des détecteurs de mouvement pourront être installés en extérieur : parkings, cages d’escalier, sanitaires et locaux techniques. Pour les salles de séminaires, nous proposons notre solution DALI-LINK qui permet de scénariser ces salles : allumage de la salle à 100 % ou allumage de la salle à 10 % en cas de vidéoprojection. Pour ces détecteurs de présence, nous préconisons la technologie infrarouge qui détecte la variation de température du


EVlink.

© Schneider Electric

/ DOSSIER /

corps. B.E.G. propose des détecteurs pour les systèmes KNX, DALI, LON et DIM. La technologie DALI est un système de BUS qui a été spécialement mis au point pour les luminaires et offre une diminution de la consommation de ces luminaires et une augmentation du confort de l’utilisateur avec des allumages et extinctions progressifs. » Avoir un accès Wi-Fi, une norme incontournable pour les hôtels Une enquête réalisée par Hotels.com a montré que l’accès Wi-Fi est devenu l’un des premiers critères dans le choix d’un hôtel. De plus en plus d’établissements ont donc choisi d’investir dans cette technologie afin d’en tirer un avantage concurrentiel et d’équiper les chambres, le bar ou les salles de réunion. Compte tenu de cette demande, Uniformatic, fabricant de produits pour l’infrastructure des réseaux et la connectivité, a mis au point une configuration avec TP-LINK : « le pack Essentiel WiFi ». Comme l’explique Matthieu Bécherie, responsable Marketing d’Uniformatic, « il s’agit d’un kit complet et clés en main pour le client, lui permettant d’installer facilement et rapidement une solution Wi-Fi. C’est la solution idéale pour déployer un accès réseau Wi-Fi Pro dans les restaurants, gîtes, hôtels, avec 2 points d’accès et un contrôleur Wi-Fi, 3 mois de licence offerts au portail captif. Le contrôleur est équipé d’un logiciel d’administration permettant une gestion centralisée à distance de toutes les bornes Wi-Fi Pro. En parallèle, Uniformatic propose des solutions pour des projets de plus grande envergure. Toutes nos bornes Wi-Fi sont dotées de 2 bandes de fréquences permettant de ne pas saturer le réseau, et la fonction PoE alimente la borne en

électricité dans des endroits qui sont dépourvus de prises électriques. Le transfert de données et l’alimentation de boîtier sont donc effectués par l’unique cordon Ethernet RJ45 ». Le Wi-Fi devient donc une nouvelle norme inévitable pour séduire et accueillir une clientèle de plus en plus versatile. Installer des bornes de recharge pour les véhicules électriques dans les parkings Avec le développement des ventes de véhicules électriques, proposer une borne de recharge sur le site d’un hôtel ou d’un gîte touristique devient un réel atout, à même de fidéliser les clients roulant en véhicule électrique. Cela permet aussi à l’établissement d’afficher son engagement pour la mobilité verte et le développement durable. Alexandre Laidet le confirme : « Nous accompagnons nos clients pour proposer des solutions correspondant à leurs besoins et à leurs futures obligations, et l’installation de nos bornes de recharge EVlink fait partie de nos propositions pour équiper leurs parkings et proposer ce service à leurs clients. » Une installation qui peut bénéficier de la subvention ADVENIR, qui couvre les coûts de fourniture et d’installation à hauteur de 60 % pour les points de recharge sur parking privé ouvert au public et permettra à l’hôtel de figurer sur un site Internet comme chargehotels.com qui répertorie les hôtels équipés de bornes de recharge. Toutes ces solutions «  Smart Hotels  » peuvent s’adapter à toutes les tailles et tous les types d’hôtels, de la chaîne d’hôtels économiques jusqu’aux palaces, avec des retours sur investissement qui peuvent être courts. • Jean-Paul Beaudet SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 45


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LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / PRODUITS /

DISANO

Spot gradable à éblouissement très faible L’éclairage des couloirs, ainsi que des environnements de travail (bâtiments publics, bureaux, hôtels et restaurants) est très important. Bien éclairés, les lieux recevant du public ou résidentiels doivent diffuser un sentiment de sécurité ainsi que de bien-être. Les spots encastrés robustes et de haute qualité, tels que ceux de la famille Health de Disano, sont la solution idéale : faciles à installer dans n’importe quel contexte, ils garantissent une efficacité maximale et une longue durée de vie. Health dispose d’un taux d’éblouissement (UGR) inférieur à 19 EN 12464, spécifiquement conçu pour les environnements de travail. Ces spots se caractérisent par l’optique métallique antiéblouissante en aluminium et la dernière génération de LED haute efficacité. En plus de l’excellente qualité de la lumière LED, avec un excellent rendu des couleurs, il existe également la certification « low flicker », qui indique une émission lumineuse stable avec un très faible degré de scintillement. Les spots encastrés peuvent être équipés de technologies de

gestion et de contrôle, des capteurs de présence aux systèmes de télécommande, qui augmentent l’efficacité et la durée de vie, en évitant le gaspillage et les allumages inutiles, tout en étant disponibles avec la technologie DIP Switch. La gradation est possible grâce au driver avec DIP switch intégré pour régler le courant de sortie. Il est ainsi possible de choisir le flux lumineux idéal pour chaque projet d’éclairage. Disponibles en diamètres 111, 162 et 216 mm. Corps : aluminium moulé sous pression. Lentilles : en PMMA, haute performance avec facteur d’éblouissement très faible. LED : facteur de puissance 0,9. Maintien du flux lumineux à 80 % : 50 000 h (L80B20).

HAGER

Horloges digitales programmables Un seul produit réunissant plusieurs fonctions de commutation : horaire, crépusculaire, astronomique, minuterie, télérupteur, pour automatiser le fonctionnement des équipements électriques dans l’habitat individuel, collectif ou le petit tertiaire. Simples à mettre en œuvre, ces horloges se raccordent en filaire sur des boutons-poussoirs, ou en radio avec les boutons ad hoc Hager. Elles sont pilotables en local avec son smartphone et l’application Hager Mood, ou à distance via le contrôleur coviva. Installée dans le tableau électrique, l’horloge digitale permet un pilotage automatisé (accès, éclairage extérieur, piscine) et une meilleure gestion des énergies (éclairage, chauffage, chauffe-eau). AEG

ERARD

Colonne et support inclinable orientable avec déport pour écrans Exostand est « la » solution pour fixer un écran sur un mur de Placo. Cet ensemble est composé d’un support mural inclinable et orientable, d’une colonne sol-mur et d’une tablette porte-périphérique. Les bras et colonne sont en aluminium texturé anodisé, couleur titane. Les platines murale et écran sont en acier, peinture époxy noire. Compatible avec tous les types de murs, y compris les plaques de plâtre (vis à expansion et outil d’installation fournis). Cache platine murale aimanté. Le kit contient un jeu de cales et les vis nécessaires à l’installation d’un écran incurvé ou à dos irrégulier (Kit Adapt+). Il est compatible avec tout type d’écran (LCD, LED, QLED, OLED).

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Niveau laser croix rouge portée à 15 m Ce niveau laser projette 2 lignes indépendantes avec fonctions horizontale, verticale, ligne en croix jusqu’à 15 mètres. Un interrupteur marche/arrêt avec verrouillage pendulaire garantit un transport sécurisé. Un support mural magnétique rotatif robuste permet une utilisation sur des surfaces métalliques et une fixation à toute autre surface grâce à un trou d’accrochage. Pratique, le filetage 5/8” et 1/4” assure un montage sur tous les trépieds standards. Les lignes clignotent lorsque le laser est hors niveau afin de garantir un alignement parfait avec une précision jusqu’à +/- 0,3 mm/m. Autonome, il fonctionne jusqu’à 10 heures avec 2 piles AA.


/ PRODUITS / NEKO LIGHTING

Éclairage downlight fixe Le Takeo 75, avec 75 mm de diamètre, est le produit phare de la marque suisse. Parfait en rénovation ou en construction, le rapport qualité/prix de ce produit est probablement l’un des meilleurs du marché français actuellement. Tous les appareils sont UGR <19 et IP54 (indice de protection). Les combinaisons sont innombrables : puissances de 7,5 W et 11W, IRC 80 ou 90, 25 ou 50° d’angle, températures de couleur de 2 700, 3 000 ou 4 000 K, réflecteurs mat, blanc ou noir, collerette d’appareil blanche ou noire et 10 flux lumineux de 550 à 1050 lm. Tous les modèles sont proposés en on/off, phase Dim ou Dali, mais également pour certains en Dim to warm ou Tunable White ! Garantie 5 ans.

YOKIS

Système d’alarme compatible YnO Parfaitement intégrée dans l’application de pilotage YnO, l’alarme connectée Urmet ZENO est évolutive et facile à installer. Elle permet de sécuriser simplement l’ensemble du logement jusqu’à 3 zones distinctes. Il est possible d’activer/désactiver l’alarme directement depuis l’application Yokis YnO (en local comme à distance). La centrale ZENO radio 4G dispose d’un clavier et d’une sirène intégrée. L’ensemble comprend un détecteur de mouvement IR, un contact magnétique, une télécommande 4 boutons, une carte SIM prépayée 12 mois. Évolutive, il est très facile de lui ajouter de nouveaux détecteurs et accessoires.

LEDVANCE

Projecteur pour l’éclairage sportif Le projecteur forte puissance Floodlight Max est spécialement dédié à l’éclairage de grands espaces et notamment aux installations sportives. Dotée d’un flux lumineux allant jusqu’à 164 000 lumens, de 4 distributions lumineuses (10°, 30°, 60° et asymétrique 50° x 110°) ainsi que 3 niveaux de puissance (600, 900 et 1 200 W), cette gamme répond aux exigences des grands espaces. Son schéma de câblage spécifique permet de réguler facilement le flux lumineux et l’éclairement selon les besoins. L’étrier de fixation est à vis unique et offre une large plage de rotation des modules lumineux. L’ensemble du corps du luminaire est conçu en aluminium. Installation facile et connexion plug-and-play. SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 49


LE NUMÉRIQUE CHANGE LE BÂTIMENT / PRODUITS / ROZOH COGELEC

Clavier codé et lecteur de badges mains libres L’ensemble clavier-lecteur SLIM (R302-1001) est de couleur anthracite et se pose en saillie. Pratique, grâce à son lecteur mains libres ainsi que son clavier codé, il est également d’une dimension qui permet un très faible encombrement, et peut donc s’installer partout. Module de transmissions 4G + carte relais, alimentation par le module 24VDC 2,5 A, température de fonctionnement de -20° à + 60 °C, dimensions : L x H x P 43 x 145 x 25,30 mm. Les accessoires compatibles sont le badge de type carte de crédit et les badges électroniques de proximité ou mains libres.

CITEL

Parafoudre BT Type 1 +2 triphasés + N pour circuit LED Les DAC1-13 sont des parafoudres débrochables de Type 1 +2, de très forte puissance, destinés à être installés à l’entrée de l’installation basse tension lorsque celle-ci est équipée d’un paratonnerre. La technologie multivaristance utilisée procure un courant de décharge très élevé et le meilleur comportement possible pour le réseau BT (pas de courant de suite). Les parafoudres DAC1-13 sont particulièrement compacts et sont proposés en version multipolaire pour protéger les réseaux mono ou triphasés. In : 20 kA. Iimp : 12,5 kA (onde 10/350 µs). Module débrochable. Télésignalisation (en option). Certifié NF EN 61643-11 et IEC 61643-11. Conforme UL1449 éd.4.

IBOCO

Gaines ICTA 3422 et ICA 3321

B.E.G.

Capteur de surveillance COV CO2

Les 3 capteurs B.E.G. OCCULOG avertissent dès qu’il y a trop de composés organiques volatils (COV) dans l’air ambiant et indiquent progressivement quand il est temps de ventiler. L’OCCULOG®-1C est un capteur 230 V télécommandé qui mesure le taux de COV dans l’air, à l’aide duquel une valeur de CO2 est approximée. Le PD2N-KNXsOCCULOG® est polyvalent pour l’automatisation des bâtiments. Ce capteur de plafond mesure la qualité de l’air, l’humidité et sert de régulateur de température. Le WS-VOC-HVAC-KNX est un contrôleur fixé au mur qui reprend les mêmes fonctionnalités. La qualité de l’air est déterminée par les substances organiques volatils (COV) dans l’air ou le CO2-éq noté.

Conforme aux normes produit NF EN 61 386 et d’installation NF C15-100, la gamme de gaines ICTA 3422 et ICTA 3321 Sevvo se décline en deux versions, Sevvo expert et Sevvo classic. Pour les bâtiments résidentiels ou tertiaires, la version Sevvo expert assure une performance supérieure, avec des diamètres disponibles de 16 à 63 mm et une palette de 4 couleurs (blanc, vert, ivoire et noir). Chaque version est disponible avec ou sans tire-fil et adaptée aussi bien à une installation encastrée dans les murs, les planchers ou les dalles béton qu’à une pose en saillie en intérieur et en extérieur avec les offres TIIB et TINB. Ces composants assurent notamment l’inter-compatibilité avec la gamme de tubes IRL3321 Hk Tubitech.

UNIFORMATIC

Embase RJ45 lumineuse Uniformatic réduit le temps de câblage des installations courant faible. ELFI® est une embase RJ45 autodénudante à repérage lumineux. Fini les tracas des étiquettes décollées, des écritures effacées et des instructions mal comprises. Il suffit d’équiper l’ensemble des panneaux de brassage avec des embases ELFI®. Côté goulotte, utilisez un testeur standard en mode « signal » et le connecteur RJ45 ELFI® correspondant sur le panneau de brassage s’allumera. Aucun outil ni aucune connaissance n’est nécessaire pour son installation. Au format Keystone, elle s’adapte sur tous les panneaux de brassage ou les plastrons du marché.

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VIESSMANN

Climatisation réversible monosplit Le climatiseur Vitoclima 200-S Confort assure un air purifié en permanence, évitant ainsi les mauvaises odeurs. La fonction de déshumidification empêche l’excès d’humidité et la formation de moisissures. Le capteur intégré « I feel » règle le climatiseur en fonction de la température détectée dans le périmètre de la télécommande, en maintenant toujours la température réglée. De plus, les ailettes de l’unité intérieure permettent de régler le flux d’air. Modes Silence et Turbo disponibles. L’équipement Wi-Fi du Vitoclima 200-S Confort permet la gestion à distance du climatiseur via une application pour smartphone ou tablette. Classe d'efficacité énergétique : A++.


/ QUESTIONS À /

Notre objectif est d’offrir aux professionnels une plateforme où ils vont pouvoir gérer 100 % de leur activité.

Après les particuliers, AlloVoisins ambitionne de devenir la marketplace des professionnels Bien connue des Français, la place de marché AlloVoisins met en relation des millions de particuliers à la recherche d’un service ou d’un matériel avec des prestataires occasionnels ou professionnels. Apporteur d’affaires pour des centaines de milliers d’artisans et de TPE/PME, dont beaucoup dans l’électricité et les métiers du bâtiment, AlloVoisins lance une palette d’outils pour permettre aux professionnels de gérer leur activité de A à Z.

s’ils veulent assurer leur promotion. On planche également sur un outil prévu pour le courant de cet automne qui servira aux professionnels à gérer leur fichier client, réaliser des devis et les faire signer électroniquement par SMS, convertir les devis en factures, suivre les encaissements, etc. Demain, le client pourra même vous payer directement en ligne.

Qui sont les membres d’AlloVoisins et quels services attendent-ils de vous aujourd’hui ? Édouard Dumortier – Nous sommes à la base une plateforme de location de matériel et, surtout, de prestation de services entre particuliers. Voilà notre modèle originel. Aujourd’hui, nous sommes leaders sur notre métier. Tout naturellement, les particuliers se sont tournés vers nous pour satisfaire leurs besoins du quotidien : du plus petit, qui fait essentiellement appel à des particuliers, aux besoins plus conséquents nécessitant de faire appel à un professionnel, par exemple à un électricien, qui est une profession réglementée. Notre second type de membres, ce sont des « offreurs », des personnes qui répondent aux annoncent postées. Des particuliers venaient au départ pour arrondir leurs fins de mois, mais, notamment pendant les périodes de confinement, certains s’y sont consacrés un peu plus assidûment. De là sont nées des vocations, avec des personnes qui ont voulu lancer leur activité…

Combien coûteront ces services aux professionnels ? É. D. – Nous voulons apporter au professionnel toute une palette d’outils comprise dans un abonnement unique ultra lisible, pour gérer son activité de A à Z depuis l’application et le site AlloVoisins.com. Il s’agit d’un tarif à la carte en fonction de votre périmètre d’intervention, selon les catégories de services et la zone géographique auxquelles vous allez vouloir répondre. Plus vous aurez de business potentiel, plus le prix va monter. Pour 30 euros par mois, par exemple, on vous ramène des clients, on gère votre profil dont on assure le référencement naturel sur le Web, nos outils vont vous permettre d’augmenter votre visibilité et vous disposez de nos logiciels de devis, de facturation et d’encaissement. Cela ferait des coûts additionnels à chaque fois, là, ils sont intégrés à notre abonnement. Tout cela a de la valeur. Notre vocation est de devenir le meilleur allié du pro. Le modèle vers lequel on tend est assez inédit et peut offrir une valeur ajoutée très significative aux professionnels. •

Vous annoncez une gamme de services dédiés aux prestataires professionnels. Quel intérêt un électricien y trouvera-t-il ? É. D. – Notre objectif est d’offrir aux professionnels tels que les électriciens une plateforme sur laquelle ils vont pouvoir gérer 100 % de leur activité. Nous allons leur faire vraiment gagner du temps. Cela signifie d’abord qu’on va leur apporter des chantiers entrants, puisqu’il y a des gens qui postent leurs demandes. Ensuite, chaque personne qui s’inscrit dispose d’une page profil pour décliner le nom commercial de sa structure, mettre une photo, une biographie, donner des informations légales, ses horaires, des photos de ses réalisations, etc. Et il y aura bien entendu les évaluations laissées par des personnes qui ont fait appel à ce service. Ce que l’on propose à nos membres, c’est de nous occuper du référencement naturel de leur page profil, qui deviendra leur vitrine Web. Ils n’auront même plus besoin d’avoir un site Web. Ensuite, on leur propose un outil pour générer leurs cartes de visite et flyers,

SMARTHOME ELECTRICIEN+ N. 85 - AUTOMNE 2021 - 51

© DR

Édouard DUMORTIER Cofondateur et PDG d’AlloVoisins



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