IC LE MAG #18

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GRAND ANGLE

ZOOM

RETAIL : DES IDÉES POUR CHANGER LE MONDE ?

COVERING : LES MOUSQUETAIRES DU RAIL

DOSSIER

IMPRESSION PHOTO : LE GRAND FORMAT PREND LA LUMIÈRE



ÉDITORIAL

Photo : objectif grand format !

Comment un village de 4000 habitants réussit-il la gageure d’attirer plus de 300 000 visiteurs par an au fin fond la campagne morbihannaise pour un festival de photo ? Grâce à des expositions grand format, en extérieur. Pendant quatre mois, la commune de La Gacilly accueille des amateurs - connaisseurs et néophytes - venus du monde entier pour déambuler au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert dans les rues et jardins du village. Snobé par le milieu à ses débuts, il y a dix-sept ans, le festival de La Gacilly est aujourd’hui copié de partout, pour « son concept éminemment démocratique », selon les mots de Denise Zanet, directrice du laboratoire photo Initial Labo, partenaire de l’évènement. Ce parti pris - rendre accessible l’art photographique au plus grand nombre - est aussi le résultat des progrès d’une technologie de tirage qui rend possible l’expression photo en grand format : l’impression numérique jet d’encre. Photographes et laboratoires en font aujourd’hui un terrain de jeu privilégié, pour sortir des galeries et aller à la rencontre du grand public. Chamboulé par le passage de l’argentique au numérique, uberisé par l’émergence de cinq milliards de photographes armés de smartphones, le marché de la photographie professionnelle retrouve aujourd’hui une stabilité et même une vigueur qui se traduit par un foisonnement inédit d’évènements autour du 8e art. « Avec le grand format, la photo a, d’une certaine manière, fait la paix avec le numérique », estime la directrice d’Initial Labo. Découvrez comment, dans notre dossier (pages 20 à 38). Un autre secteur - le retail - est aujourd’hui profondément chamboulé, mais par des enjeux d’éco-responsabilité. Si l’adaptation du marché aux enjeux de la transition écologique se heurte encore à plusieurs freins, le retail peut néanmoins compter sur un nombre grandissant de collectifs, d’agences, de bureaux d’éco-innovation, de prestataires et de fournisseurs pour amorcer le changement et le concrétiser. C’est l’objet de notre Grand Angle (pages 40 à 50). Vous découvrirez également, dans ce numéro, un reportage sur les « mousquetaires du rail », soit les quatre entreprises retenues par la SNCF pour le covering des rames dans le cadre de son immense projet de rénovation des TER, qui doit s’étendre jusqu’en 2030 (pages 52 à 58). Mais aussi un avant-goût du salon C!Print, dont l’édition 2022 - après une année 2021 sans évènement physique est attendue par toute la communauté des industries graphiques (pages 60 à 63). Partenaire de l’évènement, IC Le Mag vous y invite : réservez d’ores et déjà votre badge sur le site www.salon-cprint.com avec le code invitation A-NEWSIC22.

Bonne lecture, Florent Zucca, Rédacteur en chef

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1| ÉDITORIAL

« PHOTO : OBJECTIF GRAND FORMAT ! » Par Florent ZUCCA, rédacteur en chef.

#18

NOVEMBRE 2021

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GRAND TÉMOIN

Mélanie PENNEC directrice de création chez DDB PARIS

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En couverture : Olin Origins, la nouvelle gamme de papiers de création proposée par Antalis, allie créativité et écoresponsabilité. Dans un esprit kraft raffiné, elle plonge ses racines dans la nature, avec des teintes organiques déclinées sur des papiers certifiés 100 % FSC. Engagée, elle fait partie intégrante d’un programme de compensation carbone et contribue à l’initiative « 1% for the Planet ». © Antalis

ÉDITION :

Chamboulé par le passage de l’argentique au numérique, uberisé par l’émergence de cinq milliards de photographes armés de leurs smartphones, le marché de la photographie professionnelle retrouve aujourd’hui une forme de stabilité et même une vigueur qui se traduit par un foisonnement inédit d’évènements (rencontres, festivals) autour du 8e art. Un nouveau panorama que l’on doit notamment aux progrès de l’impression numérique jet d’encre et au succès du grand format, terrain d’expression désormais privilégié d’un art qui se démocratise en sortant des galeries, à la rencontre du grand public.

656 Editions, 1 place Tobie Robatel, BP 1072, 69202 Lyon Cedex 01 - Tél. +33 (0)4 78 30 41 73 - Fax. +33 (0)4 78 30 41 79 DIRECTEUR DE LA PUBLICATION : Nathalie Grosdidier DIRECTEUR DE LA RÉDACTION : Guillaume Abou, g-abou@656editions.net RÉDACTEUR EN CHEF : Florent Zucca, 04 78 30 35 06, florent@656editions.net MARKETING ET PARTENARIATS : Aurélie Lamandé, aurelie.lamande@656editions.net ONT COLLABORÉ À CE NUMÉRO : Cécile Jarry, Florent Zucca, Bertrand Genevi DIRECTION ARTISTIQUE ET RÉALISATION : François Jaillet PUBLICITÉS : Emilie Eggenschwiller, emilie@656editions.net, 06 66 88 14 87 ABONNEMENT : florent@656editions.net PRIX AU NUMÉRO : 30 euros TARIF ABONNEMENT pour 1 an (3 numéros) : 84 euros IMPRESSION ET ROUTAGE : Jouve-Print, 733 rue Saint Léonard, 53100 Mayenne

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IDÉES À SUIVRE Un trimestre à travers l’œil d’IC LE MAG.

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EN VUE Textile imprimé : PAYOTE saute le pas !

L’ACTUALITÉ

40| GRAND ANGLE

DES EXPERTS DU SECTEUR DE L’IMPRESSION ET DE LA COMMUNICATION VISUELLE

RETAIL : des idées pour changer le monde ?

65| LES NEWS DE LA FAB → EN DIRECT DES ATELIERS : PAGES 65 À 67 → SALLE DES MACHINES : PAGES 68 À 77

© Market Value

78| BUSINESS

52| ZOOM Covering : les mousquetaires du rail

60| ÉVÉNEMENT C!Print : l’édition 2022 dans les starting-blocks

→ PLUIE DE CASH SUR LE PRINT-ON-DEMAND → EFI ACCOMPAGNE LA MUTATION D’HÉLIO CORBEIL NUMÉRIQUE → LES ÉCHOS DU MARCHÉ

82| REPORTAGES → FP MERCURE INVESTIT EN FINITION ET SE DÉPLOIE EN RÉGION → POUR SŸNIA, LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR LA RSE → LE GROUPE GRANJEMAN VISE UNE CROISSANCE DURABLE → ARTNELL : L’ART ET LA MATIÈRE → RAPID FLYER FAIT SON GRAND RETOUR SUR LE SECTEUR DU WEB-TO-PRINT FRANÇAIS

94| SÉRIE LIMITÉE N°ISSN : 2552-5573 DÉPÔT LÉGAL : à parution COMMISSION PARITAIRE : en cours. Pays d’origine du papier : Espagne - Pas de fibres recyclées - Certification : PEFC - Impact sur l’eau (P tôt) : 0.02 kg/tonne. Conformément à la loi du 11/03/57, toute reproduction même partielle des articles et illustrations publiés dans IC le Mag est interdite sans accord de la société d’édition.

SIGNALÉTIQUE : LA (TRÈS) BELLE OUVRAGE D’OXY À L’HÔTEL DE LA MARINE

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GRAND TÉMOIN

Mélanie PENNEC directrice de création chez DDB PARIS

© DDB Paris

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MÉLANIE PENNEC est une femme pressée. À 35 ans, la directrice de création de DDB Paris a déjà été nommée présidente du jury du Grand Prix Stratégies de la Publicité et désignée directrice artistique de l’année par ses pairs. Sans compter ses multiples récompenses dans des festivals, en France et à l’étranger. Aujourd’hui en charge des budgets publicitaires de Monoprix, de McDonald’s et du Bon Coin, la créative affirme avec conviction son attachement aux supports de communication imprimée. Propos recueillis par Bertrand Genevi

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Comment s’adapte la création publicitaire à l’heure des contraintes imposées par la crise sanitaire ? La contrainte, c’est la base de la publicité. Bien entendu, nous avons connu ces derniers mois des contraintes inédites, avec la complication des séances photos et des tournages, la généralisation du travail à distance, la baisse des budgets, etc. Mais tout cela génère de la créativité. Dans les premiers temps, nous étions tous un peu perdus, mais après une nécessaire période d’adaptation, nous avons réussi à trouver des solutions pour rendre les campagnes de communication plus créatives. Plus on a de contraintes, plus on doit être précis dans la réponse : cela devient un problème mathématique tout à fait passionnant. À l’automne 2020, votre agence a réalisé des affiches pour Monoprix, qui brocardaient avec humour les restrictions gouvernementales sur les produits dits « non essentiels ». Comment cette campagne a-t-elle été montée ? Le brief était simple : comment annoncer que certains rayons de l’enseigne devaient fermer ? Suite à la décision du gouvernement, il a fallu réagir dans un laps de temps réduit et être spontané dans la réponse. Aucun achat d’espace publicitaire n’était prévu, donc nous avons opté pour des affiches en magasin. Et pour plus d’impact, nous avons distillé un peu d’humour dans les messages. La campagne a plu aux clients. Certains ont même pris les affiches en photo et les ont partagées sur Facebook et Twitter. Monoprix ne les a jamais postées sur ses réseaux sociaux : le buzz vient exclusivement des clients et des affiches en magasin. C’est précisément là où le print est incontournable. On le voit parfois comme un support vieilli et dépassé mais, dans les faits, il suffit d’une seule affiche pour qu’une campagne prenne de l’ampleur. C’est un média d’impact.

L’humour est une arme en communication. Est-ce encore plus le cas aujourd’hui, eu égard au contexte de ces derniers mois ? Cela dépend des budgets. Nous adaptons le ton des campagnes selon les cibles et les objectifs de nos clients. Prenons Le Bon Coin : c’est une marque très populaire, dont l’audience colle à la structure de la société française. On retrouve la même répartition entre hommes et femmes, la même moyenne d’âge, etc. Pour cette marque, nous tâchons donc d’avoir une communication grand public et de ne pas verser dans un discours clivant, parisien ou élitiste. Ce qui n’empêche pas d’être exigeant : pour le film publicitaire qui célèbre les 15 ans du Bon Coin, nous avons mis en scène Catherine Deneuve. Pour Monoprix, le positionnement est différent. La marque n’est présente qu’en ville et se destine essentiellement à un public aisé. Deux ans en arrière, avant que notre agence ne remporte le budget, la communication s’axait essentiellement autour de jeux de mots tonitruants sur les packagings produits. De notre côté, nous nous inscrivons dans une volonté de montée en gamme. Nous jouons sur des choses plus fines, des traits d’esprit et des petites phrases, qui font sourire plus qu’éclater de rire. Le print s’y prête parfaitement. En avril dernier, douze pages de publicité pour Monoprix figuraient dans le premier numéro du magazine de prospective Big Bang, édité par le groupe So Press. Pourquoi ce choix de la publicité presse ? Monoprix est une marque très écrite. La nouvelle charte graphique que nous déployons n’y fait pas exception : la communication passe uniquement par quelques mots inscrits entre guillemets. La publicité avait tout son sens dans le magazine Big Bang, car les cibles se rejoignent sur un caractère urbain et CSP+.

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GRAND TÉMOIN

Mélanie PENNEC directrice de création chez DDB PARIS

Mais la presse n’est pas efficace pour toutes les marques. Cela dépend des cibles. Beaucoup de consommateurs se montrent réfractaires à la publicité en télévision : si ces personnes préfèrent lire, nous pouvons les toucher via la presse. C’est là où le rôle de conseil de l’agence média est important : on n’investit pas dans de la publicité presse pour le plaisir de faire de la presse. Il faut s’inscrire en cohérence avec la cible. Pourquoi DDB réalise moins de campagnes print pour McDonald’s que pour Monoprix ?

Comment envisagez-vous le futur de la publicité ? Je travaille depuis dix ans dans le monde de la publicité. À mes débuts, chez Publicis, nous ne produisions que des campagnes print ou des films publicitaires. Aujourd’hui, avec le digital et les réseaux sociaux, le champ d’action d’un directeur artistique s’est considérablement étendu. Dans les années qui viennent, on peut imaginer que certains médias vont lasser et que d’autres vont émerger. L’avènement de l’intelligence artificielle est également susceptible de changer certaines productions. Il faudra s’adapter, car notre métier évolue en fonction de ce que veulent les consommateurs. À l’avenir, j’espère surtout une chose : pouvoir prendre mon temps. Car avec la multiplication des canaux de communication, le rythme des demandes de créations est effrayant (rires) !

À l’automne 2020, DDB Paris réalise des affiches pour les magasins Monoprix, qui brocardent avec humour les restrictions gouvernementales sur les produits « non essentiels ». La campagne fait le buzz grâce aux photos prises par les clients dans les magasins, puis relayées sur Facebook et Twitter.

BIO EXPRESS Mélanie PENNEC est directrice de création chez DDB Paris depuis 2018. Elle a précédemment travaillé en qualité de directrice artistique pour les agences Altmann + Pacreau, Agence V et Publicis Conseil. Diplômée de l’École Nationale Supérieure des Arts Appliqués et des Métiers d’Arts, Mélanie Pennec est aussi lauréate du concours de dessin de la Ville de Paris.

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© DDB Paris - Jenna Haugmard & Thibaut Pirioux

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McDonald’s travaille avec plusieurs agences de publicité, pas uniquement la nôtre. C’est une marque qui prend souvent la parole et qui souhaite jouer sur différents codes de communication. Les créations et les messages divergent donc selon les médias et les périodes : cela fait partie de leur stratégie pour ne pas créer de saturation dans l’esprit des consommateurs. Chez DDB Paris, nous avons notamment créé leur campagne print « Revenez comme vous êtes », pour marquer le premier déconfinement. Mais d’autres agences sont plus

mandatées que nous pour des projets print. Il faut savoir que McDonald’s a un mode de fonctionnement un peu particulier pour sa communication : ce sont les franchisés qui décident des campagnes de la marque.



IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

© Terres Rouges / Sacha Goldberger

GRAND FORMAT

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« 1 IMMEUBLE, 1 ŒUVRE » : UNE TOILE DE CHANTIER ÉPHÉMÈRE AU PALMARÈS 2021 La ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, a dévoilé au mois de juillet dernier le palmarès 2021 de l’initiative « 1 immeuble, 1 œuvre ». Parmi les réalisations retenues, Les Compagnons Renaissance de Sacha Goldberger, une œuvre éphémère mise en scène par l’agence Terres Rouges, pour le groupe Ardian.

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TROIS LAURÉATS EX-AEQUO

Pour cette cuvée 2021, le comité artistique a donc désigné trois lauréats, ex-aequo. Cyprien Chabert, pour son œuvre Le Bayou, commandée par Marignan et le Groupe Duval en 2019 : trois fresques en noir et blanc dessinées au marqueur dans les halls du programme immobilier O’2 Parcs, à Nantes. Carmen Perrin, pour son œuvre Nuée d’Iris, commandée par Vinci Immobilier en 2020 : une composition colorée et translucide de milliers de pavés de verre installés sur les neuf étages de la façade Est de l’immeuble de bureaux Illumine, à Paris. Et Sacha Goldberger, pour Les Compagnons Renaissance commandés par Ardian Real Estate France en 2019 : six photo-

© Terres Rouges / Sacha Goldberger

En décembre 2015, treize promoteurs et sociétés foncières s’engagent avec le ministère de la Culture et la Fédération des promoteurs immobiliers pour soutenir publiquement les artistes et la création artistique, en signant la charte « 1 immeuble, 1 œuvre ». Résolus à acheter ou à commander des œuvres pour leurs bâtiments, en respectant les bonnes pratiques professionnelles, ils signifient ainsi leur volonté de placer la création au cœur de leur projet d’entreprise. Plus de 300 œuvres ont depuis été installées à travers tout le pays et des parcours d’œuvres se dessinent désormais sur l’ensemble du territoire français. Depuis peu, le programme s’est également ouvert aux œuvres et aux démarches artistiques temporaires, conduites le temps des chantiers. Et les treize membres fondateurs ont été rejoints par d’autres entreprises. Ils sont aujourd’hui 55 signataires de la charte, parmi lesquels des bailleurs sociaux. Au mois de juillet dernier, la ministre de la Culture, Roselyne Bachelot-Narquin, a dévoilé le palmarès 2021, qui récompense les projets exemplaires du dispositif réalisés entre 2019 et 2020. Un comité, composé d’experts de la création artistique, s’est réuni pour sélectionner trois lauréats, parmi les 171 œuvres proposées. Leur choix est représentatif de la pluralité des processus de commandes artistiques engagés dans le cadre de ce programme, de la diversité des artistes, de la richesse des pratiques artistiques et de la répartition des œuvres sur le territoire.

graphies représentant des ouvriers du chantier du programme immobilier Renaissance, imprimées sur une toile géante qui a habillé la façade du bâtiment, le temps des travaux, soit près de 18 mois.

FAIRE ÉMERGER L’ART DANS LA VILLE

Ce dernier projet incarne la volonté des signataires de la charte « 1 immeuble, 1 œuvre » d’ouvrir leur programme à des réalisations éphémères, portées par des artistes, en collaboration avec des agences spécialisées dans ce type d’installation. Pour l’œuvre Les Compagnons Renaissance, le photographe français Sacha Goldberger a réalisé une galerie de portraits d’ouvriers représentant les différents corps de métiers présents sur le chantier. Les six compagnons y posent en costume d’époque avec, dans leurs mains, leurs outils revisités par l’artiste. Leur prénom et leur métier sont inscrits dans un cartel, disposé sous chaque cliché. Pour réaliser cette toile monumentale de plus de 800 m2, Sacha Goldberger et le groupe Ardian ont pu compter sur l’expertise de l’agence de scénographie urbaine Terres Rouges (groupe Pigments), en charge de toute la production du projet. Du travail de planning stratégique à la direction artistique, en passant par la réalisation et la pose de la toile, les équipes de Terres Rouges ont une nouvelle fois fait la preuve de leur expertise. Pour mémoire, en 2020, Terres Rouges avait déjà défrayé la chronique pour son habillage en trompe-l’œil de la façade de la boutique Dior des Champs-Élysées, pour lequel elle a reçu le très prestigieux Prix Versailles (prix mondial d’architecture et de design, ndlr).

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

RICCOBONO

HABILLE LE PHARE DE SAINT-TROPEZ POUR LA BONNE CAUSE I I 10

GRAND FORMAT

Mardi 8 juin 2021, port de Saint-Tropez. C’est l’effervescence autour du « phare rouge ». Comme chaque année depuis 2018, le bâtiment vient de revêtir ses habits d’été : une œuvre d’art qui, en cette Journée Mondiale des Océans, s’apparente à un manifeste en faveur de la protection des milieux marins. Cet accrochage, on le doit à Saint-Tropez Couleur Bleu, un événement qui allie culture, patrimoine et environnement. L’œuvre choisie cette année pour incarner ce combat est signée Miguel Chevalier. Ce pionnier de l’art digital s’intéresse à la faune sous-marine et notamment aux coraux, qui représentent pour lui un territoire extraordinaire pour l’imagination. L’artiste franco-mexicain revisite ainsi dans son travail les formes extraordinaires des coraux par le prisme du numérique : il explore, sur un mode poétique et métaphorique, la question du lien entre nature et artifice qui, aujourd’hui, coexistent et s’enrichissent mutuellement.

© Marc de Delley

UN MANIFESTE DE COULEURS

Explosion de couleurs sur le port de Saint-Tropez. Le « phare rouge » est devenu le lieu d’un accrochage unique pour une toile de l’artiste Miguel Chevalier, proposée dans la cadre de l’événement culturel Saint-Tropez Couleur Bleu. Installée le 8 juin à l’occasion de la Journée Mondiale des Océans, l’œuvre est restée visible jusqu’à début novembre.

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L’œuvre Coraux Fractals 1 représente de grands coraux aux couleurs fluorescentes qui ont fait du phare leur substrat. Cette œuvre graphique rappelle les papiers découpés de Matisse. Par ses couleurs vives, elle se dégage du ciel et crée la surprise. De nuit, un éclairage du phare avec des spots de lumières UV fait ressortir les tons fluorescents et matérialise l’énergie irradiante de l’œuvre. Ce récif de corail aux formes démesurées devient alors luminescent, rappelant le phénomène de bioluminescence répandu chez les animaux marins des grandes profondeurs. L’œuvre a été imprimée sur une toile et installée sur le cylindre extérieur du phare de Saint-Tropez. L’impression a été réalisée par les équipes du groupe Riccobono, sur des presses HP Latex qui n’utilisent que des encres à base d’eau. La toile finale mêle des parties imprimées et des parties peintes à la main en couleurs fluorescentes. Au moment du décrochage, début novembre, elle peut ainsi être recyclée ou redonnée à l’artiste.


JR DONNE LE Après s’être amusé par le passé avec la pyramide du Louvre, JR s’est emparé, cet été, du plus célèbre monument parisien : la Tour Eiffel. L’artiste français a choisi le procédé de l’anamorphose pour simuler une mise en scène étonnante, où la Dame de Fer se prennait de vertiges face à cette mise en abyme. Une installation « instagrammable » mise en œuvre par l’entité parisienne d’Exhibit Group.

Adepte des scénographies imprimées géantes, pour mieux escamoter ou mettre en perspective les grands monuments de Paris, JR s’est emparé, cet été, du plus iconiques d’entre eux : la tour Eiffel. Sur l’esplanade du Trocadéro, l’artiste français a créé une anamorphose monumentale qui plaçait la Dame de Fer face à une abyme naturelle et urbaine. Mais l’œuvre est surtout devenue virale sur les réseaux sociaux. Construire une œuvre « instagrammable » était d’ailleurs un but assumé sur cette opération, dont la réalisation a été confiée à l’entité parisienne d’Exhibit Group. « L’équipe de JR souhaitait de forts contrastes sur les impressions, pour optimiser le rendu sur smartphone », confirme Yannic Batifoulier, directeur marketing d’Exhibit. Après une période de tests, afin de trouver la meilleure matière possible pour le sol, les équipes d’Exhibit ont imprimé 633 m2 d’un adhésif aluminium antidérapant sans PVC, sur une imprimante numérique jet d’encre très grand format EFI VUTEk (impression à plat), ainsi que 110 m2 de bâche (impression roll-to-roll) pour la palissade. « L’adhésif est un support mat et la bâche un média brillant. Nous avons donc dû réaliser un gros travail de chromie pour obtenir un rendu cohérent et de qualité », explique Yannic Batifoulier. Les équipes d’Exhibit ont ensuite posé le projet en un peu moins de deux jours.

ILLUSIONNISTE GRAND FORMAT

Avant de travailler avec Exhibit Group, JR avait collaboré avec deux autres prestataires français de communication visuelle, pour des projets grand format sur la pyramide du Louvre. En 2016, la société Prismaflex International, spécialiste de l’impression numérique sur PVC, avait réalisé le trompe l’œil monumental (550 m2) imaginé par l’artiste pour faire « disparaître » le monument, grâce à une impression UV recto sur adhésif plein. Puis, en 2019, dans le cadre du 30e anniversaire de la pyramide, l’imprimeur Métropole avait mis en œuvre une exceptionnelle anamorphose conçue par JR, pour ce qui reste son plus grand collage installé à ce jour.

Visuels © JR

VERTIGE À LA TOUR EIFFEL

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

SCÉNOGRAPHIE

© Ville de Blois / N. Wietrich

À BLOIS,

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LES HABITANTS AFFICHENT LEUR BIBLIOTHÈQUE IDÉALE Nouvelle métamorphose pour l’escalier Denis-Papin de Blois qui est devenu, entre juin et octobre, la bibliothèque idéale des Blésoises et des Blésois. L’impression et l’installation du décor créé par l’artiste Philippe Merlevède ont été confiées à l’entreprise Imprinova. Depuis 2010, la Ville de Blois a décidé d’ouvrir son espace public au monde de l’art. Parmi les lieux les plus emblématiques de la cité, le monumental escalier Denis-Papin est celui qui défraie le plus régulièrement la chronique. Une élue de la Ville confirme : « L’habillage de l’escalier Denis-Papin est devenu au fil des ans un moment attendu par les Blésois, mais aussi par les touristes qui viennent de plus en plus nombreux pour voir nos différentes mises en scène ». La Joconde a ainsi eu les honneurs de la montée des marches en 2019, à l’occasion des festivités organisées pour le 500e anniversaire de la mort de Léonard de Vinci. En 2017, ce sont les nuages du Ciel de Geoffrey Hendricks qui habillaient les contremarches. Cette année, c’est une bibliothèque inédite qui a pris place sur le célèbre escalier, les marches tenant lieu d’étagères. Pour constituer cette grande fresque, plus de 900 Blésoises et Blésois ont répondu à la sollicitation de la municipalité et proposé plus de 2000 livres

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différents. Avec des auteurs classiques et d’autres un peu moins, des polars, des romans, de la science-fiction, de la poésie… il y en a pour tous les goûts.

360 LÉS D’ADHÉSIFS

Le projet d’habillage a été imaginé par le service Communication de la Ville, en collaboration avec Arnaud Dalaine, de la Maison de la Magie de Blois. Pour réaliser la bibliothèque, l’artiste Philippe Merlevède a été sollicité pour peindre le fond du décor à l’échelle 1/10e. Claire Daniels, graphiste de la Ville de Blois, a intégré les titres des livres et les effets de matières. L’impression et l’installation du décor ont ensuite été confiées à l’entreprise Imprinova (41), habituée des projets sur l’escalier Denis-Papin. Pour récréer cette bibliothèque idéale, 150 mètres de bandes adhésives ont été imprimées, ce qui représente pas moins de 360 lés ! Un beau puzzle, que les équipes d’Imprinova ont mis quatre jours à poser.


AFFICHAGE

BETC ET DISTANCE :

Visuels © BETC x Distance

FLASHEURS FLASHÉS !

C’est un artifice monté en épingle par l’agence BETC, qui aurait pu passer sous les radars sans l’œil aiguisé de l’équipe de fact checking du journal Libération. Début septembre, alors que la vitesse vient d’être limitée à 30 km/h dans la plupart des rues de la capitale, une campagne d’affichage du concept-store parisien Distance, spécialiste du running, rebondit subtilement sur l’actualité, avec des clichés d’athlètes - dont Léna Kandissounon (championne de France du 800 m) et Quentin Malriq (champion de France espoir du 1500 m) - flashés en pleine course à pied… à plus de 30 km/h. Derrière cette opération marketing, entretenue par la diffusion d’une habile vidéo making-of, se cache donc l’agence BETC, pas peu fière du résultat. Dans le communiqué de presse, c’est même le président de BETC, Stéphane Xiberras, qui y va de son laïus : « Ce qu’il y a de décalé dans cette campagne, au-delà du rebond sur l’actualité, c’est la finalité. Très souvent, dans la pub, quand on veut faire une campagne print, on fait appel à un photographe. Et bien pour la première fois, ce photographe est une machine, et plus exactement un radar automatique ». Un excellent storytelling… qui s’arrange néanmoins un peu avec la réalité.

DES RETOMBÉES SIGNIFICATIVES

Rebondissant sur la limitation de la vitesse à 30 km/h dans les rues de la capitale, l’agence BETC a conçu une opération originale pour le concept-store Distance, spécialisé dans le running : des athlètes ont déclenché les radars de circulation en courant à plus de 30 km/h, l’agence utilisant les clichés pour une opération d’affichage. Face au storytelling vendu par BETC, le journal Libération a néanmoins mis à jour l’impossibilité d’un tel dispositif.

Face au buzz suscité par la campagne, le site de fact checking du journal Libération se penche sur l’opération. Après enquête, notamment auprès de la Délégation à la sécurité routière (DSR) et d’un fabricant de radars, le journal conclut à l’impossibilité, pour un coureur à pied, de se faire flasher par les radars de circulation, quand bien même ceux-ci pousseraient des pointes à plus de 30 km/h. BETC aurait donc plutôt eu recours à un photographe bien humain et à un radar de conception… plus artisanale, comme celui installé le 5 septembre dernier devant la boutique Distance, pour un concours de vitesse organisé par la marque. Et si les flasheurs se sont fait flasher, l’opération « Outlaw Runners » reste une très bonne idée, qui a d’ailleurs généré d’importantes retombées. Dans une interview accordée au site sportbuzzbusiness.fr, Stephan Schwarz, directeur de création pour BETC Paris, estime ainsi l’équivalent en achat média de cette campagne à 5 millions d’euros, en six jours seulement, le site web de Distance explosant ses données de trafic.

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IDÉES À SUIVRE UN TRIMESTRE À TRAVERS L’ŒIL D’IC LE MAG.

LIVRES

GUTENBERG ONE A DÉSORMAIS PIGNON SUR RUE Fin 2020, IC Le Mag vous présentait le robot-imprimeur Gutenberg One, en annonçant son installation prochaine chez un éditeur (voir n°15, novembre 2020). C’est désormais chose faite, au sein de la librairie des éditions L’Harmattan. Si la crise a ralenti cette installation, elle n’a pas entamé la détermination d’Hubert Pédurand, qui a conçu tout le projet. Le premier robot-imprimeur Gutenberg One vient ainsi d’être installé rue des Écoles, à Paris, dans la librairie des éditions L’Harmattan. Sur place, quelques livres imprimés sur des étagères, mais surtout un ordinateur sur lequel on nous invite à choisir l’ouvrage que l’on souhaite imprimer. Dans cette librairie nouvelle génération, chaque livre est en effet imprimé sur place, à la demande du client et en quelques minutes seulement. Plus de stock dormant ou d’invendu : le lecteur consulte le catalogue sur site et commande le livre de son choix, qui est ensuite imprimé et façonné sous ses yeux. Le client peut également consulter le catalogue et commander ses ouvrages en ligne (sur le site www.gutenberg.one), avant de passer les retirer à la librairie.

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© Gutenberg & Co

UN CATALOGUE QUI GRANDIT DE JOUR EN JOUR

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Les nouveautés 2021 du groupe L’Harmattan sont toutes disponibles, en attendant l’intégration de l’ensemble du fonds éditorial de l’éditeur, soit plus de 35 000 titres. En parallèle, Gutenberg & Co - porteur du projet Gutenberg One - enrichit son propre catalogue avec l’apport d’autres maisons d’édition, comme le groupe Humensis, qui met à disposition plus de 7000 de ses titres. C’est un projet de longue haleine qui trouve ici sa traduction concrète. Un projet industriel français, porté depuis plusieurs années par un chef d’entreprise, Hubert Pédurand, qui a entrepris une réflexion de branche quant aux enjeux et à l’avenir du livre imprimé à la demande, avant de réussir à associer plusieurs partenaires et de très nombreuses compétences pour donner naissance au robot-imprimeur Gutenberg One.


PACKAGING

DURERO PACKAGING

© Durero Packaging

FAIT UN CARTON AVEC SON ÉCRIN

L’entreprise espagnole, filiale du groupe français Autajon, a remporté le prix le plus prestigieux lors du concours annuel d’emballages organisé par l’association européenne des fabricants de cartonnages et de cartons plats, Pro Carton. Au travers de son concours, l’association Pro Carton met tous les ans en valeur des solutions d’emballages et de packaging innovantes en matière de design et de fonctionnalité. Pour cette édition 2021, le prix le plus prestigieux (Carton of the Year) a récompensé l’emballage Bodegas Balsamic de l’entreprise espagnole Durero Packaging, filiale du groupe français Autajon. Conçu en carton Holmen Iggesund et destiné aux vinaigres balsamiques de 25 et 50 ans d’âge du domaine viticole Toro Albalá, ce luxueux coffret, à l’esthétique et au design structurel uniques, se compose de quatre compartiments qui s’emboîtent les uns dans les autres et dont le mécanisme d’ouverture rappelle un éventail espagnol. De plus, l’estampage en cuivre chaud à l’intérieur évoque les œillets de Cordoue, d’où la marque est originaire. L’effet d’une fleur qui éclot est encore accentué par le gaufrage extérieur, qui simule l’ouverture des pétales.


EN VUE

Chemises, bijoux, slips et même carrés de soie : le savoir-faire français en matière de textile imprimé s’étoffe. Née à Perpignan en 2016, la jeune marque PAYOTE œuvre aujourd’hui pour rapatrier la production d’espadrilles en France. Personnalisation, innovation, automatisation de la production… Olivier Gelly, son fondateur, est sur tous les fronts. Son objectif : produire un million d’espadrilles imprimées par an, à l’horizon 2024. Par Cécile Jarry

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TEXTILE IMPRIMÉ :

PAYOTE

SAUTE LE PAS !

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Tous visuels © Payote


© Les Storistes

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e saviez-vous ? Chaque année, il se vend en France près de 12 millions d’espadrilles. Mais à peine 1,5 million de paires sont effectivement fabriquées dans l’Hexagone, tandis que la concurrence chinoise en produit 9 millions. Une fatalité ? Par pour Olivier Gelly, fondateur de la marque Payote, qui s’est donné pour mission de relancer, en France, la production de la célèbre chaussure de toile. Nous sommes en 2016 lorsqu’il décide de se lancer. Pour ce natif de Perpignan, qui porte des espadrilles hiver comme été, il est inconcevable que ce savoir-faire disparaisse. « Cela fait partie de notre patrimoine », dit-il. De fait, l’histoire raconte que les fantassins espagnols du roi d’Aragon portaient déjà ce type de sandales au XIIIe siècle. Il faudra cependant attendre le XVIIIe pour qu’une véritable fabrication d’espadrilles s’organise et que la célèbre chaussure de toile gagne ses galons dans le monde entier. Yves Saint Laurent en fera même un accessoire de mode incontournable, en la dotant d’un talon.

UNE BELLE HISTOIRE À PERPÉTUER

Vendeur dans le prêt-à-porter, Olivier Gelly cède sa voiture pour acheter son premier stock. Son idée : créer la différence en proposant des collections personnalisées et fabriquées en France. Et c’est à Mauléon, capitale de l’espadrille, dans le Pays Basque, qu’il décide de faire fabriquer ses collections. Il choisit de travailler avec l’atelier Megam, fabricant d’espadrilles depuis plusieurs générations. Carrefour achète le premier stock, puis les commandes s’enchaînent. « Les galères aussi », tient à préciser Olivier Gelly. Mais le jeune chef d’entreprise maintient le cap. « Ce sont les années débrouille », précise-t-il. En 2017, le site web de Payote voit le jour. En 2018, la marque lance « l’espadrille qui sent bon » à base de microcapsules parfumées, développées avec un laboratoire de Montpellier. En 2019, Olivier Gelly choisit de travailler avec la toile de polyester recyclé Seaqual (créée à partir du recyclage des déchets plastiques gisant au fond des mers, ndlr) pour confectionner des espadrilles encore plus vertueuses.


EN VUE TEXTILE IMPRIMÉ : PAYOTE SAUTE LE PAS !

« NOUS DÉVELOPPONS TOUJOURS PLUS DE COLLECTIONS PERSONNALISÉES. NOTRE NOUVELLE SOLUTION D’IMPRESSION NOUS DONNE LA SOUPLESSE POUR LE FAIRE ET NOUS PERMET D’IMPRIMER PLUS FACILEMENT NOS MOTIFS, AVEC UN BON NIVEAU DE QUALITÉ »

© Payote

Olivier GELLY, fondateur de Payote

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DES ESPADRILLES DANS L’AIR DU TEMPS GRÂCE À LA PERSONNALISATION

En 2020, pour renforcer le développement de la personnalisation dans les collections, une nouvelle étape est franchie, avec l’achat d’une imprimante textile en sublimation. Après un premier pilote en mars, l’investissement est conclu en juin avec l’acquisition d’une machine HP Stitch S500, en 64 pouces, distribuée par ID Numérique. « Nous développons toujours plus de collections personnalisées, en collaboration avec des graphistes ou via la signature de licences. Cette nouvelle solution d’impression nous donne la souplesse pour le faire et nous permet d’imprimer plus facilement nos motifs, avec un bon niveau de qualité. Nous les fixons ensuite sur nos toiles de coton contrecollées en polyester via une calandre, explique Olivier Gelly. Nous avons également investi dans une table Summa pour découper nos pièces destinées à la confection, en attendant d’autres investissements pour automatiser davantage encore notre production et maintenir un bon niveau de compétitivité ». Des investissements qui paient. L’an dernier, Payote a signé des partenariats avec le XV de France et l’Élysée, et cette année avec la marque OMY, pour une collection estivale colorée et coloriable avec des feutres textiles !

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OBJECTIF : UN MILLION D’ESPADRILLES PAR AN

Seize personnes travaillent aujourd’hui chez Payote pour assurer la logistique, le suivi de production, le SAV, le marketing et l’administratif. Un effectif appelé à doubler dans les mois à venir. « Nous voulons augmenter la cadence, avec comme objectif de produire 800 000 à un million d’espadrilles par an à horizon 2024, contre 50 000 aujourd’hui », annonce Olivier Gelly, qui vient d’acheter un terrain de 8000 m2 à proximité de ses bureaux actuels, pour concrétiser ce développement. Y seront implantés ses nouveaux locaux, dans lesquels prendront place son atelier du futur avec un site de prototypage pour accompagner le développement des séries limitées et une équipe dédiée à l’amélioration des performances de l’entreprise via l’automatisation des flux. « Un site unique, dans lequel nous ferons le pont entre le passé et le futur, le patrimoine que nous défendons et son histoire, et l’innovation que nous y apportons pour qu’il continue à exister ». Et cela semble plutôt bien parti pour Olivier Gelly et son équipe. Partie de 12 000 euros de chiffre d’affaires en 2016, la jeune marque a dépassé le million en 2020.


UN APERÇU DE L’UNIVERS DE L’IMPRESSION NUMÉRIQUE –

UN LIVRE BLANC MONDI Les agences de création utilisent depuis longtemps les supports imprimés pour optimiser leurs campagnes, mais face au déclin global de son usage, certaines d’entre elles sont passées de l’analogique au numérique pour leurs ressources de campagne, renonçant largement à l’impression. Est-ce la fin de l’imprimé ? Absolument pas ! L’imprimé ne va nulle part et constitue plus que jamais une excellente option pour donner vie aux campagnes créatives. Nous avons interrogé des imprimeurs et des agences pour en savoir plus sur leur expérience et leur collaboration mutuelle. Plus de la moitié des personnes interrogées (58 %) ont affirmé que l’impression fait souvent partie des campagnes créatives, un quart d’entre elles (26 %) affirmant que les supports imprimés en font toujours partie.

DANS QUELLE MESURE PRINT FIXER EST-IL INTÉGRÉ AUX CAMPAGNES ? TOUJOURS 26%

RAREMENT 16%

SOUVENT 58% ÉCHANTILLON : 85

Lorsque les créatifs optent pour de tels supports, l’impression offset reste toutefois l’option privilégiée par rapport à l’impression numérique. Nous avons entrepris des recherches plus poussées pour mieux comprendre ce clivage et nous pencher sur les raisons qui peuvent influencer cette décision.

Notre livre blanc couvre toutes les possibilités, des encres liquides spécialisées et toners secs capables de reproduire les couleurs Pantone, jusqu’à l’estampage numérique, en passant par les finitions spécialisées, sans compter un large éventail de types de papiers adaptés à tous vos besoins d’impression numérique.

En réfutant certains des mythes les plus répandus à propos de l’impression numérique – comme les couleurs et la qualité d’image, les facteurs de coûts et la perception du manque d’options de finition – et en soulignant les avancées réalisées dans le monde des machines professionnelles d’impression numérique, nous espérons vous informer sur la multitude d’options disponibles aujourd’hui.

Pour découvrir pourquoi l’impression numérique pourrait constituer la meilleure solution d’impression pour des campagnes créatives, téléchargez notre livre blanc gratuit ici https://qrco.de/ bcGtUY ou scannez le code QR ci-contre avec votre smartphone.


DOSSIER

Le festival de La Gacilly accueille chaque année plus de 300 000 visiteurs, qui s’immergent et déambulent au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, présentant des œuvres en grand format dans les rues et les jardins du village.

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Chamboulé par le passage de l’argentique au numérique, uberisé par l’émergence de cinq milliards de photographes armés de leurs smartphones, le marché de la photographie professionnelle retrouve aujourd’hui une forme de stabilité et même une vigueur qui se traduit par un foisonnement inédit d’évènements (rencontres, festivals) autour du 8e art. Un nouveau panorama que l’on doit notamment aux progrès de l’impression numérique jet d’encre et au succès du grand format, terrain d’expression désormais privilégié d’un art qui se démocratise en sortant des galeries, à la rencontre du grand public.

Dossier réalisé par Florent Zucca


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ttirer des gens dans un petit village du fin fond du Morbihan pour y découvrir des expositions photographiques grand format, en extérieur : une gageure ? Nombreux sont ceux à l’avoir pensé lorsque Jacques Rocher, président de la Fondation Yves Rocher et directeur du développement durable du groupe de cosmétiques, a décidé de créer un festival photo dans son village familial de La Gacilly, en 2004. Dix-sept ans plus tard, plus de 300 000 personnes font chaque année le déplacement dans cette petite commune de 4000 habitants située à mi-chemin entre Vannes et Rennes, pour y découvrir le meilleur de la création photo contemporaine ! Au cours des quatre mois que dure le festival de La Gacilly (de juillet à octobre), les amateurs de photo s’immergent et déambulent au cœur d’une trentaine de galeries à ciel ouvert, qui présentent des œuvres en grand format - les toiles avoisinant parfois 70 m2 - habillant les rues, les jardins et les venelles du village breton. L’espace public devient ainsi un espace scénique, partagé et accessible à tous, gratuitement, le festival attirant un public, fidèle, de connaisseurs, comme de néophytes. « À ses débuts, le festival de La Gacilly a été snobé et même dénigré par le milieu. Il est aujourd’hui copié de partout, car c’est concept éminemment démocratique », précise Denise Zanet, directrice du laboratoire photo Initial Labo, partenaire de l’évènement depuis 2015.

« À SES DÉBUTS, LE FESTIVAL DE LA GACILLY A ÉTÉ SNOBÉ PAR LE MILIEU. IL EST AUJOURD’HUI COPIÉ DE PARTOUT, CAR C’EST CONCEPT ÉMINEMMENT DÉMOCRATIQUE » Denise ZANET, directrice d’Initial Labo

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DES TECHNOLOGIES À LA HAUTEUR… Cet incroyable succès est donc celui d’un parti pris - rendre accessible l’art photographique au plus grand nombre - mais aussi celui d’une technologie qui rend possible l’expression photo en grand format : l’impression numérique jet d’encre. « Lorsque les photographes se sont rendus compte que l’impression numérique grand format avait atteint un niveau de qualité suffisant, ils ont envisagé de faire des expositions en extérieur. On peut désormais sortir les photos hors des murs des galeries, habiller les villes avec des œuvres photographiques, car la technique est aujourd’hui au rendezvous », explique Denise Zanet. « La variété des techniques d’impression jet d’encre (UV, piézo, latex, éco-solvants) et la diversité des supports en grand format apportent de nouveaux champs d’interprétation. L’approche, en matière d’exposition, est beaucoup plus vaste aujourd’hui : on fait beaucoup d’extérieur, on peut faire du multi-supports... Sans compter la réduction de temps de production et la baisse des coûts qu’offrent l’impression numérique, confirme Philippe Gassmann, Pdg des laboratoires Picto. Pour en arriver là, il a fallu que les technologies progressent, pour se montrer à la hauteur des exigences de la photo. Si les premiers imageurs et imprimantes jet d’encre sont arrivés en 1995, c’est avec les machines Epson pigmentaires que le marché a décollé, au début des années 2000 ».


© Jean-Michel Niron

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« ON PEUT DÉSORMAIS SORTIR LES PHOTOS HORS DES MURS DES GALERIES, HABILLER LES VILLES AVEC DES ŒUVRES PHOTOGRAPHIQUES, CAR LA TECHNIQUE EST AUJOURD’HUI AU RENDEZ-VOUS »

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Denise ZANET, directrice d’Initial Labo

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© Yan Morvan

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Pour son exposition Ceux de Corbeil, le photographe Yan Morvan a travaillé avec Initial Labo sur des tirages de 2 mètres de haut sur plaques de Dibond.

… DES PHOTOGRAPHES QUI S’EN EMPARENT Petit à petit, les photographes ont appris à s’emparer des tirages jet d’encre grand format. C’est notamment le cas du célèbre photographe et photojournaliste Yan Morvan qui, depuis 2020, a produit trois expositions en impression numérique grand format avec Initial Labo. Hexagone (co-réalisée avec Eric Bouvet), qui aurait dû avoir lieu aux Rencontres photographiques d’Arles 2020, annulées à cause du Covid-19, et finalement installée - grâce à Gare & Connexions - sur le parvis de la Gare de Lyon à Paris et en gare d’Avignon TGV. Ceux de Corbeil, des portraits d’habitants de Corbeil-Essonnes, imprimés sur des plaques de Dibond de deux mètres de haut, avec pelliculage anti-graffiti « en photo on dit “finition extra-brillante” »,

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plaisante Denise Zanet. Et Larzac 1978, condensé de la célèbre lutte du Larzac, présentée sur les quais Sully Chaliès à Millau. « Pour cette dernière, nous étions sur un format 80 cm : le rendu était parfait, alors que mes clichés datent de 1978 ! J’étais surpris de la qualité des tirages, par rapport à l’ancien monde, et les visiteurs aussi étaient surpris. On pouvait compter les poils du nez dans les portraits, s’amuse Yan Morvan. En impression numérique, je travaille donc sur Dibond avec un vernis qui donne une image glacée, avec de la profondeur. Et c’est un procédé bon marché, de l’ordre de 3000 euros pour 25 tirages à Millau, par exemple. Pour moi, l’impression numérique grand format est une révélation. C’est une nouveauté, et je sais désormais que j’ai ça dans ma besace ».



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Lui aussi loue les vertus de l’impression jet d’encre grand format en matière de démocratisation de son art. « C’est un vrai plus pour la photo. On entre dans un cadre évènementiel : les gens veulent bien se déplacer pour voir du grand format. C’est ludique et on amène un public plus amateur à la photo, qui est un moyen pédagogique formidable, surtout à une époque où les gens ne lisent plus. Comme le prêt-à-porter pour la mode, c’est du prêtà-voir de qualité, analyse le photographe. À Corbeil-Essonnes, les habitants se sont redécouverts plus grands que nature à travers mes portraits de deux mètres de haut. C’est un outil convivial, qui sort de la photo encadrée et un procédé complémentaire du platine-palladium. La bonne solution, c’est les deux, argentique et numérique : il faut simplement des prestations de qualité ».

« LA VARIÉTÉ DES TECHNIQUES D’IMPRESSION JET D’ENCRE ET LA DIVERSITÉ DES SUPPORTS EN GRAND FORMAT APPORTENT DE NOUVEAUX CHAMPS D’INTERPRÉTATION. L’APPROCHE, EN MATIÈRE D’EXPOSITION, EST BEAUCOUP PLUS VASTE AUJOURD’HUI » Philippe GASSMANN, Pdg de Picto

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UN MARCHÉ QUI S’ADAPTE Ces prestations de qualité, ils sont peu nombreux aujourd’hui à pouvoir les fournir. Mais les laboratoires qui ont su s’adapter, conservant ainsi leur légitimité sur le marché, continuent d’accompagner les photographes dans leur travail. « Peu de photographes sont autonomes en matière de tirage jet d’encre, notamment en raison de la diversité des techniques et de la multiplicité des supports. C’est notre savoir-faire, explique Philippe Gassmann. Comme avec l’argentique, la relation entre le photographe et le laboratoire est primordiale. Le marché se régule, mais une chose ne change pas : les photographes ont besoin de conseil et nous sommes à leur service ». « Nous apportons une réponse aux photographes pour toute exposition, qu’elle soit intérieure ou extérieure. Notre parc machines est extrêmement performant, mais notre rôle est aussi de traduire le langage artistique et le langage industriel, confirme Denise Zanet. Nous avons ainsi une personne exclusivement dédiée à ce marché, qui a le discours photographique et qui reçoit les artistes pour faire tous les tests nécessaires avec eux ».


© Initial Labo

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De l’argentique au numérique, les laboratoires qui ont su s’adapter, conservant ainsi une grande légitimité sur le marché, continuent d’accompagner les photographes dans leurs projets.

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En 2018, à La Gacilly, Stéphane Couturier a exposé un travail portant sur la cité Climat de France, un ensemble d’habitation monumental situé à Alger : un seul tirage, pour cercler le lieu-dit du Garage, dans une sorte d’immense traveling latéral. Un projet qui a nécessité un travail spécifique de composition du fichier, d’impression et de pose, en fonction du lieu.

I I 28 Face à la disparition de la pellicule argentique 24x36, marquant la fin de l’âge d’or des grands laboratoires dont la rentabilité était basée sur le développement, les acteurs ont dû se réinventer, fermer certains laboratoires de proximité, réorganiser la production. « L’arrivée d’imprimantes numériques jet d’encre à moins de 15 000 euros a démocratisé l’accès à ce marché, notamment pour des acteurs qui n’étaient pas de grands laboratoires photo. On a connu des problèmes de rentabilité, puis on s’est organisé de manière à ce que les photographes puissent continuer à avoir accès à nos imprimantes et on s’en est sorti, décrypte Philippe Gassmann. Chez Picto, nous avons accompagné nos tireurs de talent pour qu’ils évoluent, de l’agrandisseur vers le jet d’encre. Nous ne les avons pas laissé partir. C’est très important, car on ne mesure que trop peu la complicité qui unie un photographe et son tireur. Certains photographes n’hésitent pas à dire que plus de la moitié de la valeur ajoutée d’un travail photographique est l’œuvre du tireur ».

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Et aujourd’hui des techniques anciennes reviennent à la mode, même s’il s’agit de niches. Picto a ainsi lancé, fin 2019, l’Atelier Filippo, qui propose des tirages au platine-palladium. « Mais ce regain d’intérêt pourrait être menacé par une disparition possible du papier argentique, dont il n’existe plus que trois fabricants », explique le Pdg de Picto. Depuis 2005, l’usage de l’argentique, pour les expositions photo, baisse de 5 % par an. Aujourd’hui le marché utilise à 70 % du jet d’encre, contre 30 % pour l’argentique. Cette menace qui, malheureusement, pèse sur le papier argentique, est en creux la preuve de la vitalité de l’impression numérique jet d’encre, tirée également par des fournisseurs de matériel à l’écoute. « Il y a cinq ans, les ingénieurs d’Epson sont venus nous voir et nous ont demandé ce qui ne marchait pas assez bien à nos yeux. Un an après, la marque sortait le modèle SureColor SC-P20000, qui répond encore aujourd’hui à 95 % de nos besoins », révèle Philippe Gassmann.

© La Gacilly

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© Initial Labo

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Partenaire du festival Planches Contact, Initial Labo a réalisé et installé les deux expositions très grand format sur la plage de Deauville : un hommage au maître de la photographie américaine Joel Meyerowitz et le travail photographique produit en résidence par les artistes de la fondation photo4food.

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LA POSE, VALEUR AJOUTÉE EN GRAND FORMAT Au-delà des tirages, les laboratoires ont également assis leur nouvelle légitimité grâce à leurs savoir-faire en matière de pose et d’installation, un enjeu stratégique en grand format. En 2018, au festival de La Gacilly, Stéphane Couturier expose son œuvre Climat de France, résultat d’un travail de quatre ans portant sur la cité Climat de France à Alger, un ensemble d’habitation monumental en pierre de taille de 233 mètres de long par 38 mètres de large, abritant 5000 appartements, construit en 1957 par l’architecte Fernand Pouillon et qui héberge aujourd’hui 60 000 habitants. Pour illustrer ce phalanstère démesuré, Stéphane Couturier ne fait qu’un seul tirage, pour cercler le lieu-dit du Garage, à La Gacilly, dans une sorte d’immense traveling latéral. « Mais la pose initiale ne prenait pas en compte les spécificités du lieu et notamment les angles de cette cour

intérieure. Nous avons repris les choses en main, afin de recomposer le fichier d’impression en fonction de l’endroit, puis nous avons été installer l’œuvre avec nos équipes », rappelle Denise Zanet. Résultat : un rendu parfait.

« LES GENS VEULENT BIEN SE DÉPLACER POUR VOIR DU GRAND FORMAT. C’EST LUDIQUE ET ON AMÈNE UN PUBLIC PLUS AMATEUR À LA PHOTO, QUI EST UN MOYEN PÉDAGOGIQUE FORMIDABLE, SURTOUT À UNE ÉPOQUE OÙ LES GENS NE LISENT PLUS. COMME LE PRÊT-ÀPORTER POUR LA MODE, C’EST DU PRÊT-À-VOIR DE QUALITÉ » Yan MORVAN, photographe


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« Au festival Planches Contact de Deauville, où nous réalisons la quasi-totalité des tirages grand format et leur installation, nous avons conçu et fabriqué, pour l’Établissement des Bains de Mer, un mobilier urbain capable d’intégrer des tirages et donc de recevoir une exposition. On a l’impression qu’ils ont toujours été là, car on ne se contente pas des cotes d’architectes, on se rend sur place et on fait tout sur-mesure », poursuit la directrice d’Initial Labo. Et cette année encore, le laboratoire de Boulogne est à la réalisation des deux expositions très grand format sur la plage de Deauville : un hommage au maître de la photographie américaine Joel Meyerowitz et le travail photographique produit en résidence par les artistes de la fondation photo4food (qui finance des repas pour les plus démunis grâce, entre autres, à la vente de photographies d’art réalisées par de jeunes artistes, ndlr).

DES FESTIVALS CONVERTIS AU GRAND FORMAT Et si un festival comme La Gacilly s’est fait une raison d’être du grand format, d’autres, parmi les évènements les plus « nobles » de la profession, s’y mettent sur le tard. C’est notamment le cas des Rencontres de la photographie d’Arles qui, pour la toute

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première fois de leur histoire, ont installé cette année deux expositions extérieures dans le cadre de leur programme officiel : l’une du photographe français Stéphan Gladieu et l’autre du duo Chow et Lin (Stephen Chow et Huiyi Lin, ndlr). Deux expositions tirées et posées par Initial Labo, qui avait déjà beaucoup produit pour le off d’Arles par le passé. Et quand des rendez-vous comme les Rencontres de la photographie d’Arles ou Visa pour l’Image (Perpignan) font appel à l’impression numérique grand format, la légitimation est grande. « Aujourd’hui, la photo devient un outil de partage et de communication culturelle. Avec le grand format, la photo est au cœur de l’espace, le public autour. Certains festivals amateurs se créent, puis vont voir les collectivités pour se proposer. Nous, laboratoires, jouons un rôle dynamique dans cet écosystème, car les collectivités ont besoin de notre expertise », complète Philippe Gassmann. Aujourd’hui indissociable de l’évènementiel, de la muséographie et, bien sûr, des expositions extérieures, le grand format photographique est en revanche beaucoup moins associé aux galeries. « C’est très rare, confirme Denise Zanet. On propose le tirage au format pour des acheteurs qui souhaiteraient spécifiquement de grandes dimensions, mais c’est un marché encore très peu mature ».

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« AVEC LE GRAND FORMAT, LA PHOTO A, D’UNE CERTAINE MANIÈRE, FAIT LA PAIX AVEC LE NUMÉRIQUE. TOUT LE MONDE EST EN TRAIN DE (RE)TROUVER SA PLACE »

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Denise ZANET, directrice d’Initial Labo

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Néanmoins, le grand format permet aujourd’hui à la photo de se retrouver, après la chute des grands laboratoires argentiques, après l’avènement du numérique, sans parler des cinq milliards de photographes nés avec l’arrivée des smartphones. « Avec le grand format, la photo a, d’une certaine manière, fait la paix avec le numérique. Même l’amateur a désormais assimilé qu’il n’est pas véritablement un photographe. Un photographe professionnel magnifie une pensée photographique, qu’il va répercuter dans tout son travail. En grand format, ce travail est à son tour magnifié. D’un autre côté, le grand format permet aux collectivités d’assimiler la photographie et d’offrir cet art aux citoyens. Il y a une forte émulation dans le milieu photo actuellement. Tout le monde est en train de (re)trouver sa place », analyse la directrice d’Initial Labo.

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DES LABORATOIRES QUI RETROUVENT LEUR INFLUENCE Partenaire de nombreux festivals et évènements photographiques, des plus grands (Rencontres photographiques d’Arles, Visa pour l’image à Perpignan), aux plus modestes (Rencontres photographiques des Amis du Musée Albert-Kahn à Boulogne-Billancourt), en passant par les concepts les plus récents (Photo Days à Paris, lancé en 2020), Initial Labo produit également beaucoup de contenus liés à la photo. Blog, Instagram, newsletters personnalisées (envoyées à 10.000 adresses) et même, depuis l’été dernier, un podcast maison (baptisé Mandarine) réalisé par un tout jeune journaliste passionné de photo : au-delà de son écrin de BoulogneBillancourt (laboratoire, espace d’exposition, librairie, photothèque, boutique), Initial Labo contribue donc à nourrir la communauté du 8e art.



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« Il est très important pour nous de faire savoir aux photographes que nous sommes à leur service. Tous ces outils et partenariats que nous mettons en place sont faits pour le bien-être des photographes chez nous, précise Denise Zanet. On est encore en recherche d’équilibre, mais je sais ce que l’on dit d’Initial Labo dans le milieu et ça me rend très heureuse ». Même chose chez Picto. Le laboratoire, partenaire des plus grands évènements de la planète photo, accompagne également le marché à travers de multiples initiatives : résidences (Picto Lab), rencontres (Picto & Guests), bourse pour les photographes résidents en France (en partenariat avec à l’Union des Photographes Professionnels), prix (de la photographie de mode), newsletters, librairie (La Comète), sans compter la Picto Foundation qui soutient de nombreuses actions (prix Picto de la Mode, Carte blanche Étudiants, Bourse du

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Talent, Prix Niepce Gens d’Images, Estée Lauder Pink Ribbon Photo Award…) : le laboratoire fondé en 1950 par Pierre Gassmann est aujourd’hui, plus que jamais, incontournable dans le milieu de la photo.

L’ENJEU DE L’ÉCORESPONSABILITÉ Fort de leur influence retrouvée, les laboratoires s’attaquent désormais à l’enjeu incontournable du marché : l’éco-responsabilité. Mais au sein d’un milieu artistique aux exigences de qualité élevées, la tâche ne s’annonce pas des plus faciles. « Bâches recyclées et recyclables, supports sans PVC : on préconise ces matières-là, mais il faut une volonté du photographe, car le rendu n’est pas le même que sur un Dibond, qui reste le support le plus qualitatif pour un tirage grand format destiné à l’extérieur »,


© Aurore Valade/Rencontres d’Arles 2021

Pour la première fois de leur histoire, les Rencontres de la photographie d’Arles ont installé cette année deux expositions extérieures dans le cadre de leur programme officiel, dont celle du photographe français Stéphan Gladieu, République Populaire Démocratique de Corée, Portraits.

explique Denise Zanet. « Aller vers des supports recyclés est aujourd’hui un objectif fort, même si nous devons encore faire face à de petites contraintes techniques, comme le fait que les papiers recyclés soient des supports un peu moins blanc », complète Philippe Gassmann. Les acteurs de l’impression photo devront néanmoins travailler de concert sur ce sujet, afin que le grand format puisse continuer à prendre la lumière, au service d’un art photographique toujours plus dans l’air du temps.

« CERTAINS PHOTOGRAPHES N’HÉSITENT PAS À DIRE QUE PLUS DE LA MOITIÉ DE LA VALEUR AJOUTÉE D’UN TRAVAIL PHOTOGRAPHIQUE EST L’ŒUVRE DU TIREUR » Philippe GASSMANN, Pdg de Picto


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Spécialiste de la sublimation grand format, le laboratoire francilien Pacific Colour travaille avec une cinquantaine de photographes. Parmi eux, l’artiste Manolo Chrétien, dont le travail sort ici de la presse Monti Antonio acquise par Pacific Colour en 2019.

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© Pacific Colour

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Le jet d’encre n’est pas la seule technologie d’impression numérique à servir le marché de l’impression photo grand format. Plus confidentielle, la sublimation dispose néanmoins de nombreux atouts et séduit de plus en plus de photographes.

LA SUBLIMATION, L’AUTRE PILIER DE LA PHOTO GRAND FORMAT À

Bonneuil-sur-Marne (94), au sud-est de Paris, se niche un petit atelier d’impression qui s’est fait une spécialité d’une technique bien particulière : la sublimation. Si Pacific Colour travaille pour les marchés de la signalétique et de la personnalisation d’objets, la société reprise en 2014 par Rodolphe et Isabelle Bonamy a également développé, depuis cinq ans, une activité de tirage photographique. « Nous faisons du tirage pour des photographes bien sûr, mais également pour des galeristes, des agenceurs, des architectes d’intérieur », précise le Pdg, Rodolphe Bonamy. Depuis 2016, l’atelier est certifié Chromaluxe Certified Lab. Pacific Colour est donc habilité à imprimer sur les panneaux d’aluminium laqué de la marque Chromaluxe, leader des médias d’impression pour la sublimation. En France, seuls trois laboratoires disposent de cet agrément exigeant (le laboratoire Picto sous-traite d’ailleurs ses impressions en sublimation à Pacific Colour). « La sublimation sur support Chromaluxe offre une précision, une profondeur des couleurs et un contraste hallucinant. Quand les photographes prennent leur tirage en mains pour la première fois, il y a un véritable effet wahou », assure Rodolphe Bonamy.

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DOSSIER IMPRESSION PHOTO : LE GRAND FORMAT PREND LA LUMIÈRE LA SUBLIMATION, L’AUTRE PILIER DE LA PHOTO GRAND FORMAT

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En 2019, Pacific Colour acquiert une presse Monti Antonio en 1,5 x 2,5 mètres, pour du tirage grand format sur Chromaluxe, support haut de gamme, fabriqué aux Etats-Unis, mais aussi relativement cher. Depuis, l’atelier propose donc deux autres types de plaques aluminium : la SubliLaque, développée par Pacific Colour elle-même, et la SubliLight, en entrée de gamme. Après une découpe sur-mesure sur une table de fraisage mécanique (pas de laser, qui pourrait brûler le vernis du Chromaluxe), les plaques sont donc imprimées en sublimation. Avec la sublimation photographique, les pigments sont infusés directement dans l’épaisseur des plaques aluminium, l’image faisant donc partie intégrante du support. Cette technique offre de nombreux avantages : il s’agit d’un procédé éco-responsable (encres pigmentaires aqueuses, matériau entièrement recyclé et recyclable), offrant des images profondes et lumineuses, d’une netteté exceptionnelle, avec de nombreuses finitions possibles (fond métallisé ou non, aspect brillant, mat ou satiné, grainé ou même texturé). Sa grande longévité (deux à quatre fois supérieure au papier photo argentique) et sa très forte robustesse (résistance aux griffures et aux frottements, inaltérable au feu, à l’humidité, à l’eau, à la lumière et aux produits chimiques) sont aussi plébiscitées, notamment pour des expositions en extérieur.

« EN SUBLIMATION, ON TRAVAILLE EN RVB, QUI EST LE PROFIL COLORIMÉTRIQUE DES PHOTOGRAPHES : LE RENDU COULEUR EST DONC TOUJOURS FIDÈLE » Manolo CHRÉTIEN, photographe

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© Pacific Colour

UNE TECHNOLOGIE IDÉALE POUR L’EXTÉRIEUR

UN PROFIL COLORIMÉTRIQUE ADAPTÉ AUX PHOTOGRAPHES Des caractéristiques qui séduisent de plus en plus d’artistes. Deux ans après l’arrivée de la presse Monti Antonio, Pacific Colour travaille avec une cinquantaine de photographes, dont Yann Arthus-Bertrand ou encore Nikos Aliagas, pour lequel l’entreprise a réalisé les tirages de son exposition Parisiennes, installée en extérieur sur les grilles de l’Hôtel de Ville de Paris, entre avril et mai derniers. Et parmi les photographes les plus fidèles à la sublimation et à Pacific Colour, l’artiste Manolo Chrétien admet l’impact de l’impression numérique sur son travail : « Aujourd’hui, mon sujet numéro un, c’est la gravité. Je travaille actuellement sur des photos de vagues, en vitesse lente. On dirait de la peinture et, plus on démesure les clichés, plus cet effet de peinture est saisissant, donc oui, l’impression numérique grand format change ma manière de travailler. J’aurais sûrement été beaucoup moins audacieux en tirage argentique. De plus, en sublimation, on travaille en RVB, qui est le profil colorimétrique des photographes : le rendu couleur est donc toujours fidèle. Enfin, le tirage, en sortie machine, est protégé par un vernis. J’obtiens donc un produit fini, c’est un confort total pour le photographe comme pour le galeriste ». Bien plus confidentielle que l’impression jet d’encre, la sublimation possède encore un beau potentiel de croissance dans l’impression photo grand format.



GRAND ANGLE

RETAIL :

DES IDÉES POUR CHANGER LE MONDE ?

© Market Value

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Éco-conception, réemploi, produits d’occasion et de seconde vie, services de réparation ou de location, recyclage en point de vente, idées anti-gaspi, etc. L’adaptation du monde du retail aux enjeux de la transition écologique s’inscrit dans un changement systémique incontournable, mais difficile à engager. Elle se heurte à plusieurs freins, comme la sous-estimation de certains enjeux et de certains risques, la méconnaissance des leviers d’action et de leur pertinence, les habitudes des professionnels ou encore la résistance au changement des organisations, sans parler des difficultés économiques engendrées par la crise sanitaire. Et même s’il est admis que l’e-commerce n’est pas l’ennemi du magasin physique, les parts de marché grignotées par la vente en ligne à la faveur de la pandémie placent les enseignes dans une situation compliquée : il leur faut désormais réenchanter leurs points de vente et réinventer l’expérience-client à l’aune des enjeux de développement durable. La bonne nouvelle, c’est que de plus en plus de collectifs, d’agences, de bureaux d’éco-innovation, de prestataires et de fournisseurs sont à pied d’œuvre pour amorcer le changement et le concrétiser.Par Cécile Jarry

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UN MAGASIN À ÉNERGIE POSITIVE Pour concevoir son premier magasin physique, la plateforme La Ruche qui dit oui ! a fait confiance à l’agence Market Value, fortement engagée en faveur du développement de l’écoconception dans le retail. Résultat : un magasin à énergie positive qui prend appui sur une démarche RSE exemplaire, avec une économie de matières au niveau de la coque du magasin, pas de mobilier pour les fruits et légumes (présentés directement dans des cagettes fabriquées en France), des LED pour l’éclairage, des peintures

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biosourcées, de l’électricité verte, etc.

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ondée en 2007 à l’initiative de Jocelyne Leporatti et des premiers responsables développement durable des réseaux, l’association Collectif Génération Responsable s’est donnée pour objet de promouvoir l’amélioration de la qualité environnementale et sociale des enseignes et des réseaux de distribution. Le collectif, qui accompagne aujourd’hui 75 enseignes adhérentes avec pas moins de 37 000 points de vente répartis sur tout le territoire national, accueille chaque mois de nouveaux membres qui viennent s’inspirer, partager et échanger. L’année de la COP21, en 2015, le collectif a renforcé sa démarche sectorielle avec la création du label Enseigne Responsable, dont l’objectif est d’évaluer le niveau de performance atteint par une enseigne à l’aide d’un référentiel. « Il s’agit surtout d’encourager la transformation des pratiques, en laissant à chaque organisation le soin de définir ses priorités et les moyens qu’elle peut y consacrer », précise Jocelyne Leporatti. Alignée sur la norme ISO 26000, la démarche propose un dispositif complet pour intégrer la RSE à la stratégie globale de l’entreprise.


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« Depuis trois ans, le mouvement s’accélère. Les enseignes veulent désormais passer à l’action et enclencher dès aujourd’hui une démarche de labellisation » Jocelyne LEPORATTI, fondatrice et présidente du Collectif Génération Responsable

Trente-cinq enseignes sont labellisées à ce jour. « Depuis trois ans, le mouvement s’accélère, observe Jocelyne Leporatti. Dans leur grande majorité, les enseignes qui nous rejoignaient jusqu’ici le faisaient pour bénéficier de nos contenus et de notre expertise, pour ensuite seulement, enclencher une démarche de labellisation. Aujourd’hui, c’est l’inverse. Elles veulent immédiatement passer à l’action et nous demandent de les accompagner pour les aider à construire leur démarche ».

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UNE PRISE DE CONSCIENCE QUI S’ACCÉLÈRE

Jocelyne Leporatti identifie deux raisons principales à cette accélération. « Au sein des entreprises, la pression des collaborateurs est de plus en plus forte. Ils demandent des comptes et veulent pouvoir être fiers des valeurs de l’enseigne pour laquelle ils travaillent : c’est un premier levier. Le second vient évidemment des consommateurs, qui plébiscitent de plus en plus les entreprises écologiquement et socialement responsables ». « Notre façon de consommer a changé. Dans les années 1960 et jusqu’aux années 1980, le consommateur avait le sentiment d’exister en consommant toujours plus. C’était l’âge d’or des hypermarchés. On voulait “avoir”. Puis, progressivement, on a voulu “être”, en donnant plus de sens à ce que nous achetions. Aujourd’hui, l’évolution se poursuit. On est en train de passer du “Je consomme donc je suis” au “Je consomme donc j’agis” », analyse Hélène Maillet, directrice de la stratégie et de l’innovation chez Market Value. Engagée auprès de Génération Responsable, l’agence d’architecture retail pilote un atelier dédié à l’éco-conception du point de vente pour le collectif.

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Dans ses pratiques au quotidien, l’agence place aussi l’écoconception au cœur de son approche. Elle vient d’ailleurs d’être labellisée « B Corp France », comme l’ensemble du groupe Team Créatif auquel elle appartient. Ce label américain, créé en 2006, a pour objectif d’intégrer des objectifs sociaux, sociétaux et environnementaux dans la mission et le modèle économique des entreprises. « Nous sommes convaincus que la RSE est une formidable source d’innovation et de business pour nos clients. Notre objectif est de continuer à les sensibiliser aux enjeux du point de vente circulaire. Nous travaillons déjà sur ces sujets avec des enseignes comme la Fnac Darty, La Ruche qui dit Oui ou encore Easy Cash, qui sont en pointe sur ces sujets », confie Philippe de Mareilhac, directeur général de l’agence.

UN BESOIN DE FORMALISER SA DÉMARCHE RESPONSABLE

Pour formaliser sa démarche de design responsable, Market Value a créé le concept « Green Griffe », une check-list qui reprend tous les leviers qu’il est possible d’activer pour faire mieux. Trois axes principaux y sont définis : l’écoconception du lieu, l’intégration de nouveaux usages (recycler, réparer, réutiliser) et le bien-être des collaborateurs. « Pour un pop-up store, on envisagera comment réutiliser l’existant ou on sélectionnera des éléments qui pourront être facilement enlevés et recyclés par la suite, détaille Hélène Maillet. Nous avons aussi l’immense chance de travailler avec une matériauthécaire qui déniche des alternatives pertinentes pour concevoir des magasins autrement, avec des matériaux plus respectueux de l’environnement ». Au début, il s’agissait d’un programme. Aujourd’hui, c’est devenu un bureau d’éco-innovation à part entière.


© Elba Hennessy

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UNE AGORA ÉCO-CONÇUE POUR MOËT HENNESSY Pour sa participation à la première édition parisienne du salon Vinexpo, Moët Hennessy a souhaité dévoiler ses engagements pour la préservation de l’environnement et pour la construction d’un avenir durable pour la viticulture. La filiale du groupe LVMH avait convié des experts internationaux à partager leurs réflexions au cœur d’une agora éco-conçue. Réalisé par l’architecte Jeanne Dumont, avec le Groupe Elba, l’espace a été entièrement fabriqué en liège et en merrain, matériaux emblématiques du monde viticole. Le liège provenait de forêts gérées durablement et l’ensemble du mobilier du stand a été réutilisé par la Maison Taransaud, partenaire de Moët Hennessy et fournisseur du merrain. Par ailleurs, l’intégralité des matériaux qui composent le stand ont été recyclés pour connaître une nouvelle vie.


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des parties prenantes, la préservation des ressources, les économies d’énergie, l’amélioration des transports, l’optimisation des déchets et de la circularité et la compensation carbone volontaire. « Nous avons mis en place une politique de choix de nos fournisseurs en lien avec les critères essentiels du respect de l’environnement : 100 % de nos papiers et cartons sont ainsi certifiés FSC ou PEFC, et tous nos imprimeurs sont labellisés Imprim’ Vert », précise Clémence Dehaene.

UNE RAISON D’ÊTRE

« Quand elles construisent un nouveau projet de PLV, les marques doivent aujourd’hui arbitrer entre le prix, le délai de production, leur image bien sûr, mais aussi leur envie de bien faire. Et les réponses ne sont pas toujours simples à trouver. Notre mission est de les accompagner sur ces points pour les aider à concilier toutes ces attentes », poursuit la responsable. Et de donner quelques exemples.

© Market Value

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Il y a deux ans, le Groupe Elba, spécialiste de la scénarisation du point de vente, annonçait la création d’une nouvelle structure baptisée Leaf, conçue pour accompagner ses clients dans leur démarche de création responsable. « Depuis plus de quinze ans, l’engagement responsable fait partie des priorités de l’entreprise. Nos usines ont été l’élément déclencheur : le poids des déchets générés par la production nous a permis de conscientiser véritablement la problématique, de démarrer et de très vite accélérer », explique Clémence Dehaene, directrice RSE et Environnement du Groupe Elba, en charge du projet. Leaf intègre aujourd’hui un service de sourcing et d’écoconception spécifique, répondant aux attentes du secteur de la PLV et du merchandising, mais également une activité d’up-cycling, de transformation et de valorisation des déchets et des mobiliers. Son approche s’articule autour de six axes principaux : la sensibilisation

« Notre façon de consommer a changé. On est en train de passer du “Je consomme donc je suis” au “Je consomme donc j’agis” » Hélène MAILLET, directrice de la stratégie et de l’innovation chez Market Value

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© Adhoc Média

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« Le facteur temps est essentiel. Il peut permettre le recours à des matières moins polluantes, comme de la laque acrylique par exemple, qui sèche moins vite que la laque polyuréthanne, mais qui est beaucoup plus respectueuse de l’environnement. Travailler sur des projets réutilisables est aussi une piste intéressante. Le projet coûte certes plus cher au départ, mais il peut être lissé dans le temps. Cela demande de l’anticipation ». En 2020, le Groupe Elba a lancé sa Green Line, une ligne de PLV éco-conçue à destination de tous les réseaux de distribution sélective du secteur de la beauté. La promesse : des matières premières 100 % certifiées, une production 100 % française, la suppression de tous les matériaux non recyclables et un regroupement des livraisons par destination. Les résultats : un gain de poids en moyenne de 9 % sur les PLV et de 6 % sur leurs emballages, et une réduction de 10 % des émissions de CO2. « Nous développons de plus en plus de solutions alternatives et responsables pour aider nos clients à passer le cap. Et la logique veut que, bientôt, nous ne proposerons plus que celles-ci, dans la mesure où elles tiennent parfaitement la route », prévient Clémence Dehaene.

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UNE TRANSFORMATION CRÉATRICE DE VALEURS

Reconnue par ses pairs, la stratégie d’éco-conception du Groupe Elba vient récemment de recevoir la certification EcoPopai, label de référence du secteur de la PLV, porté par l’association professionnelle Popai. Lancé dès 2015, ce standard d’éco-conception a été financé par l’Ademe et, fait notable, a été validé par des experts du développement durable, mais aussi par des acheteurs habitués à réaliser des appels d’offres, qui y ont vu un moyen efficace de cibler à l’avenir les bons prestataires. « Nous sommes sept aujourd’hui au sein de l’équipe Leaf. Nous avons des ACVistes (spécialistes de l’analyse du cycle de vie des produits, ndlr), des ingénieurs matières et plusieurs consultants spécialisés. Le Groupe Elba est donc en mesure d’apporter les preuves chiffrées du bienfondé de sa démarche, ce qui lui permet d’avoir des points de référence pour continuer à s’améliorer, mais aussi d’asseoir sa crédibilité d’acteur responsable auprès des donneurs d’ordres », confirme Clémence Dehaene.


INTERVIEW

© Riou Solutions

« AUJOURD’HUI, ON PARLE BEAUCOUP DE PROJETS MODULAIRES » Sa première table-ronde sur l’écoconception remonte à 2008. MÉLANIE RIOU-DÉSURIER, directrice générale de RIOU SOLUTIONS, y avait invité tous ses fournisseurs. Depuis, elle n’a pas lâché son bâton de pèlerin, avec de belles réussites et de nouveaux développements,sur un marché qui commence tout juste à passer à l’acte. Théâtralisation d’espaces, packaging, merchandising, imprimé connecté, web-to-print, web-to-vidéo, données variables : l’entreprise est fournisseur de solutions de communication depuis 1982. Parmi ses clients, de grandes enseignes, comme Décathlon, qu’elle accompagne depuis 25 ans.

Depuis votre première table-ronde sur l’écoconception en 2008, il y a eu la COP21 en 2015, la loi Climat en 2020 et une prise de conscience générale de l’urgence à agir pour limiter nos impacts sur la planète. Et sur le terrain ? Sur le terrain, tout ne va jamais aussi vite qu’on le souhaiterait. Beaucoup d’enseignes font des efforts, mais l’écoconception n’est pas encore dans le cahier des charges de nos clients. Actuellement, on est plutôt sur un triptyque prix - disponibilité des matière premières - délai. Les soucis d’approvisionnement occupent les esprits.

C’est peut-être un mal pour un bien ? L’occasion de réfléchir à du réemploi de solutions existantes plutôt que de nouvelles productions ? Oui. Cette question des usages a d’ailleurs toujours été au cœur de notre réflexion. Aujourd’hui, on parle beaucoup de projets modulaires avec nos clients. Nous sommes présents à leurs côtés dès les premières étapes de la conception pour, justement, comprendre quels seront les usages de telle ou telle PLV et adapter ensuite au mieux notre réponse. C’est une question qui n’est pas nouvelle pour nous. Quand nous avons commencé à travailler pour la grande distribution spécialisée, nous avions un client qui, deux fois par an, nous commandait le même nombre de PLV pour tous ses magasins, quelle que soit leur taille. Au final, 70 % des éléments imprimés n’étaient jamais mis en rayon, car inadaptés aux points de vente. Nous avons donc cherché une solution et créé pour ce client une plateforme web-to-print dédiée, permettant à chacun de ses points de vente de commander directement ses éléments de PLV en fonction de ses besoins. Les résultats se sont vite

montrés positifs, puisque les ratios se sont inversés. Économiquement, le projet a été un succès. Et écologiquement parlant, cela a permis d’éviter un gaspillage énorme et de produire les bonnes quantités au bon moment. D’autres clients ont suivi son exemple depuis. Nous-mêmes sommes en train de développer une nouvelle plateforme pour proposer aux réseaux nationaux des solutions de PLV éco-conçues, personnalisables à la demande, sans minimum de quantité. Aujourd’hui, avec ce même client, nous continuons d’ailleurs à avancer. Il nous challenge tous les ans pour qu’on lui trouve des solutions avec des matériaux recyclés et recyclables, et il réfléchit parallèlement à utiliser des supports modulables capables de présenter différents types de produits, en fonction des saisons par exemple.

Le recyclage sur le point de vente est un sujet compliqué. Proposer des solutions modulaires et réutilisables est-il une meilleure piste ? Dans quelle mesure un magasin est-il capable aujourd’hui de recycler ses PLV ? C’est une vraie question, très compliquée. Beaucoup de PLV, par exemple, sont multi-matériaux : cela peut devenir un vrai casse-tête pour les équipes. Quid également de la collecte ? On peut imaginer un rapatriement des PLV dans un entrepôt central, avec des spécialistes du tri qui, ensuite, les démonteront et sépareront les matières, mais cela reste difficile à organiser. Si un de nos clients veut organiser le tri en magasin, nous lui proposerons en priorité des solutions mono matériau. Une matière, un geste : si on veut que cela fonctionne, il faut simplifier la tâche. En 2019, cinq clients ont accepté d’investir un peu plus au départ pour avoir des PLV modulaires. En 2020, ils étaient onze. Sur 2021, nous en sommes à 28 projets de ce type.

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INTERVIEW

© Adhoc Média

« EN SIGNALÉTIQUE, LES ALTERNATIVES ÉCO-CONÇUES EXISTENT » Avant d’être le patron d’ADHOC MEDIA, spécialiste de la signalétique durable et événementielle, HUGUES MALHERE est un amoureux de la mer et du monde marin. Une passion qui n’est pas étrangère à son engagement en faveur d’un mode de production plus durable et respectueux de l’environnement. Aujourd’hui, dans son entreprise, le « double devis », n’existe pas.

Votre activité est intrinsèquement liée à l’événementiel et donc à l’éphémère. Comment réussissez-vous aujourd’hui à concilier cette réalité du marché à votre volonté de proposer des solutions plus durables à vos clients ? Notre métier consiste en effet à produire de la signalétique durable et événementielle, c’est-àdire des éléments qui peuvent rester plusieurs mois ou plusieurs années en place et d’autres qui sont liés à une rencontre sportive de quelques jours ou à une opération spéciale en magasin. En 2006, nous avons été choisis pour réaliser la signalétique des Assises nationales du développement durable à Nantes. L’événement ne durait que trois jours. Le sujet nous a évidemment poussé à réfléchir à une solution qui soit la moins impactante possible : nous avons opté pour une signalétique réutilisable. Ce projet a été à la genèse de notre engagement. L’année suivante, nous étions labellisés Imprim’Vert. En 2009, les solvants étaient bannis de l’atelier, au profit d’encres aqueuses. En 2016, c’était au tour des PVC de première vie de disparaître, au profit de PVC recyclés et de matières alternatives.

Dans le domaine de la signalétique, les alternatives non-pétrosourcées, recyclées, recyclables ou encore compostables existent. Il y a des solutions pour des réalisations en intérieur, comme en extérieur. Chez Adhoc Media, nous sommes en veille permanente sur ces sujets et force est de constater que l’offre ne cesse de s’étoffer, ce qui est encourageant.

Que trouve-t-on, par exemple, dans votre matériauthèque ? Du tissu polyester issu de PET recyclé, du film polypropylène micro ventousé (sans colle), du PMMA recyclé et du PVC recyclé, du carton alvéolaire, du bioplastique à base de fibre de lin, de l’aluminium à structure alvéolaire, du bioplastique composé d’algues et de thermoplast... Pour guider nos clients, nous avons édité un livre blanc qui recense toutes nos actions en matière de développement durable et dans lequel ils peuvent trouver un guide des matières éco-conçues que nous utilisons. Pour chacune, nous indiquons les usages

© Adhoc Média

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Est-il possible, aujourd’hui, de ne travailler qu’avec des matériaux éco-conçus ?

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UNE SIGNALÉTIQUE À BASE D’ALGUES L’Algoblend est un biomatériau, classifié en tant que bioplastique de nouvelle génération. Il a été conçu par la société Algopack, partenaire d’Adhoc Media depuis 2013, pour concurrencer le plastique, le PVC tout particulièrement, pour la fabrication de panneaux d’exposition, PLV, présentoirs, totems, lettres reliefs… Judicieux mélange d’algues et de polypropylène, © Adhoc Média

il est semblable au plastique de par son poids et son toucher, mais est en majorité végétal et 100 % recyclable. Il permet aussi un gain énergétique moyen de 25 % lors de sa transformation.

adaptés, les caractéristiques (classement au feu, OK compost, PVC free, FSC, recyclabilité, etc.) et bien sûr les domaines d’application.

Les qualités de rendu sont-elles similaires à celles que l’on peut avoir avec des matériaux non recyclés ? Nous avons un département R&D qui valide tous nos supports : oui, aujourd’hui, nous ne sommes pas moins-disant en termes de qualité. Notre différence, elle se fait au niveau de notre stratégie durable. Nos clients ont la garantie que leur communication a été produite de manière durable et dans le meilleur respect de l’environnement et des hommes.

Cette démarche vous permet-elle de valoriser la totalité des déchets que vous produisez ? Quid du recyclage également des signalétiques en fin de vie que vos livrez à vos clients ? En matière de déchets, la totalité de ce que nous produisons est valorisée. Concernant les réalisations qui ont été posées chez nos clients, le problème principal reste celui de la collecte. Pour m’être sérieusement penché sur le sujet, je sais que si une entreprise n’a pas, dans son environnement proche, soit moins de cinq kilomètres autour de chez elle, une poubelle sélective, rien ne se passera. La collecte ne fonctionne que si c’est facile et proche. À ce jour, plusieurs expériences sont menées avec des bourses aux déchets ou des points d’apports volontaires qui permettent de mutualiser les quantités et intéresser ainsi un recycleur. Mais ce sont des modèles compliqués à mettre en place, d’autant que toutes les matières ne sont pas logées à

la même enseigne : certaines valent beaucoup plus cher que d’autres et attirent donc plus facilement les recycleurs. Un maillage territorial reste à créer. La réutilisation est une piste intéressante. On peut stocker des éléments pour son client et les réutiliser plus tard, pour un autre événement. C’est ce que nous avons fait pour notre client La Cité des Congrès de Nantes, ce qui nous a permis de le fidéliser. Au moment de la conception d’un projet, on peut anticiper ce point, en n’imprimant pas de date sur un support par exemple.

Le « double devis » n’existe donc pas chez Adhoc Media… C’est exact ! Il faut rester cohérent. Quand on est engagé dans une démarche de développement durable, il n’est plus possible de faire marche arrière. Il en va de notre crédibilité vis-à-vis de nos équipes et de nos clients. L’idée est plutôt de convaincre les autres d’emprunter le même chemin que nous. Cette acculturation, nous la menons aujourd’hui au sein du syndicat professionnel e-Visions, où j’ai l’honneur de présider la commission Environnement. Pour 2022, nous avons d’ailleurs pour projet d’éditer un livre blanc sur ces sujets. Un prix « vert » verra également le jour à l’occasion de notre prochain concours des Icona d’Or, avec une nouvelle catégorie dédiée aux projets conçus dans une logique de développement durable.

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LA MIE CÂLINE, MEILLEURE ÉLÈVE DU LABEL ENSEIGNE RESPONSABLE I I 50

Onze ans après la création de son service Environnement, La Mie Câline récolte les fruits de son travail et de son engagement. Labellisée « Enseigne Responsable » depuis 2018, elle vient d’atteindre le niveau A du référentiel. Elle est la première enseigne à obtenir un si beau score. La Mie Câline a lancé son programme RSE « À Cœur d’agir » le 1er janvier 2019, avec un plan d’action précis construit autour de trois axes : améliorer son sourcing de matières premières en ne conservant que des ingrédients de qualité et responsables, prendre soin de ses équipes et diminuer son empreinte carbone. Une stratégie menée au niveau du siège, mais aussi des franchisés de l’enseigne de restauration rapide, qui ont bénéficié de formations spécifiques et d’un accompagnement de la part de l’équipe RSE de La Mie Câline, dirigée par Sylvia Touboulic-Barreteau, directrice générale déléguée de l’enseigne. « La Mie Câline a été le premier réseau à engager l’ensemble de ses 240 franchisés dans la démarche d’audit et de labellisation Commerçant Responsable », indique la dirigeante. Cette démarche sectorielle vise à évaluer le niveau de performance RSE du point de vente et à déployer un dispositif de reconnaissance et de valorisation des engagements en matière d’environnement, de relations collaborateurs, de relations clients et d’intégration du point de vente à son territoire. « Près de 95 % de nos franchisés ont répondu présent, ce qui est une grande satisfaction pour nous. En termes d’engagement, on a de très bons scores au niveau social, avec des managers impliqués dans le bien-être de leurs équipes et qui se préoccupent des évolutions de carrière de leurs salariés, se félicite Sylvia Touboulic-Barreteau. Dans la lutte contre le gaspillage, on remarque aussi que la gestion des invendus est devenue une opération vertueuse pour de nombreux franchisés, avec énormément de dons à des associations caritatives. En termes d’écologie, les économies d’énergie, l’utilisation d’énergie renouvelable, la réduction des emballages ou la mise en place d’emballages réutilisables font partie des leviers qui ont été activés par nos franchisés ». De manière plus générale, l’enseigne s’est lancée dans une mission d’analyse de toutes ses filières, soit treize au total. Avec l’idée d’y apporter, d’ici 2025, des axes d’amélioration. Cela passe notamment par l’audit de ses fournisseurs, en partenariat avec l’organisme EcoVadis, spécialiste de l’évaluation RSE.

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ZOOM

Dans le cadre de son ambitieux projet de rénovation de 1000 trains TER qui doit s’étendre jusqu’en 2030, la SNCF a retenu quatre entreprises pour l’adhésivage des rames : des partenaires historiques du transporteur, tels que GSDI, DécoAder et Megamark, ainsi qu’un nouveau venu sur ce type de prestation, Oxy Signalétique. Revue des forces en présence, entre appel d’offre exigeant et contraintes techniques. Par Bertrand Genevi

© SNCF

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LES MOUSQUETAIRES DU RAIL

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© Oxy Signalétique

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our quadriller les régions françaises sous leurs plus beaux atours, les trains TER de la SNCF ont régulièrement besoin de nouveaux habillages. Deux raisons essentielles à cela : répondre au poids des ans et communiquer. « Les transports publics sont des voies de communication privilégiées pour les Régions, notamment quand elles changent d’étiquette politique », précise Marc Grancher, responsable Pôle Transports chez GSDI, leader européen du traitement des surfaces. Et un chantier massif de covering s’est présenté il y a quelques mois : la rénovation de quelque 1000 trains TER, d’ici 2030 ! L’enjeu est de taille pour la SNCF et les Régions, qui ont à cœur de prolonger la durée de vie des trains d’une dizaine d’années. Pour insuffler un coup de jeune aux véhicules, le pelliculage adhésif est privilégié. « La peinture a certaines limites. Pour un logo par exemple, cela oblige de passer par des pochoirs. Il est souvent plus simple et plus rapide de poser un film », abonde Pauline Louvion, chargée d’étude peinture et films adhésifs à la SNCF. Le projet titanesque de rénovation des TER, chiffré à des dizaines de millions d’euros et déployé sur l’ensemble du territoire français, va mobiliser l’intervention experte de plusieurs prestataires de pose d’adhésifs. Pour répondre à ce type de projet, l’improvisation n’a pas sa place.

UN APPEL D’OFFRE EXIGEANT

Un préalable existe avant d’être en mesure de répondre aux appels d’offre de la SNCF : l’obtention d’une qualification technique. Oxy Signalétique est passé par cette épreuve fin 2020. « Il s’agissait de désticker un train, réaliser des réparations de carrosserie et des reprises de peinture, puis resticker », dévoile Sébastien Trautmann, directeur général de l’entreprise d’Aubagne. Oxy fait figure de petit nouveau parmi les prestataires de pose retenus par la SNCF. Si l’imprimeur travaille pour le transporteur depuis une trentaine d’années, il fournissait, jusque-là, des stickers signalétiques. « C’est une forme de diversification pour nous. Quand on mobilise 30 personnes en 2x8 pour une pose sur des TER, c’est un projet très différent des petites étiquettes imprimées », admet le dirigeant. Au-delà d’Oxy Signalétique, trois autres prestataires sont en première ligne pour la mission de rénovation des TER. Des entreprises avec lesquelles la SNCF a pour habitude de travailler sur des projets de covering. Comme DécoAder. « Nous nous sommes orientés vers le ferroviaire dès 1988, avec la pose de films anti-graffiti pour la RATP. Ces films étaient initialement destinés à un autre usage, mais nous avons découvert leurs propriétés protectrices.

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ZOOM

© DécoAder

COVERING LES MOUSQUETAIRES DU RAIL

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Cela a vite intéressé la SNCF », rappelle Cyril Chomcheff, responsable Transports Public au sein de l’entreprise francilienne. L’avènement de l’impression numérique, dans les années 1990, a marqué une grande étape dans la prise de pouvoir des films adhésifs. « Le numérique a permis d’imprimer des visuels en quadrichromie sur du Vinyle, explique Nicolas Napoli, Pdg de Megamark, quatrième mousquetaire de l’appel d’offre. La Coupe du monde de football 1998 constituait un test grandeur nature et notre aventure avec le rail a commencé à cette occasion, avec un covering du TGV Sony Playstation ». Quel que soit leur historique avec la SNCF, tous les prestataires de pose d’adhésifs ont passé des tests techniques similaires à ceux d’Oxy Signalétique pour être autorisés à répondre à l’appel d’offre TER. Marc Grancher, dont la société GSDI collabore avec la SNCF depuis une douzaine d’années, précise : « Quand les Régions auront déterminé leurs besoins dans le catalogue proposé par la SNCF, elles lanceront des consultations directement auprès des opérateurs ». Ces derniers n’ont, à date, pas encore été informés de la teneur précise

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des marchés subséquents - ce sera le cas dans les mois qui viennent. En attendant, les préparatifs commencent déjà du côté des fabricants de films adhésifs.

DES ADHÉSIFS SOUS CONTRAINTES

Dans le covering ferroviaire, la question technique tourne essentiellement autour de deux sujets : la protection des véhicules et l’aérodynamisme. Il s’agit, d’une part, de préserver les trains des agressions répétées au fil des kilomètres (aléas climatiques, graffitis, rayures...) et, d’autre part, d’éviter toute vibration source d’insécurité pour les voyageurs. Les films adhésifs font donc l’objet d’importants investissements de R&D par les fabricants et sont soumis à l’approbation de la commission Films et Peintures de la SNCF. Le référencement auprès de l’institution passe par le respect de la norme NF F19-481, qui régit la fourniture des marques adhésives destinées aux trains. Parmi les critères étudiés : l’aspect, la capacité de dégraffitage ou la facilité de dépose des films. Cette norme historique du ferroviaire est en cours de réécriture et les échanges avec les four-


nisseurs de films sont réguliers à ce sujet. « Nous participons activement à la définition des normes du ferroviaire, actuelles comme futures. C’est un échange de savoir-faire et cela nous permet de répondre aux attentes des donneurs d’ordres », confirme Alain Carcat, technical sales support South Europe chez le fabricant Avery Dennison. Avery Dennison fait ainsi partie des marques d’adhésifs validées par la SNCF, au même titre qu’Hexis et 3M. La marque américaine accompagne la SNCF depuis plus de 30 ans. « Le marché ferroviaire français a démarré par une collaboration entre la SNCF et 3M à la fin des années 1980, rappelle Patrick Hiffler, key account manager Rail chez 3M. Avant cela, les adhésifs étaient surtout utilisés pour la décoration des vitrines. Nous nous sommes rendus compte que cela représentait aussi une alternative intéressante à la peinture sur les trains ». Le film 180 est, depuis toujours, le produit phare de 3M pour le covering ferroviaire. Il est complété par une lamination anti-graffiti sur surfaces planes (le film 8993) et une solution 3D pour les surfaces convexes et concaves, depuis l’année dernière (8588G).

Alain CARCAT, Avery Dennison

Référencé, quant à lui, depuis 2009 chez la SNCF, le fabricant français Hexis dispose de plusieurs films destinés aux trains. « Avec la gamme AG6000, nous proposons deux types de produits pour l’habillage des rames : des films teintés masse anti-graffiti et des films imprimables avec un pelliculage anti-graffiti », explique Franck Legay, business development manager chez Hexis. Pour la partie motrice des trains, plus sujette aux dégâts, Hexis a lancé, en 2015, un produit de protection additionnel : le BodyFence. Beau joueur, Alain Carcat reconnaît que, par la force des choses, le niveau d’exigence est comparable chez les trois marques d’adhésifs : « Nous répondons tous au même cahier des charges de la SNCF pour référencer nos produits. Alors, pour se différencier dans un appel d’offre, les films doivent apporter un bénéfice clair ».

© Megamark

« NOUS PARTICIPONS ACTIVEMENT À LA DÉFINITION DES NORMES DU FERROVIAIRE, ACTUELLES COMME FUTURES »

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ZOOM COVERING LES MOUSQUETAIRES DU RAIL

LE CHOIX CORNÉLIEN DU FILM

respectons le cahier des charges. Si ce n’est pas le cas, nous conseillons le meilleur rapport qualité-prix », confirme Marc Grancher. « Il est souvent demandé, dans les appels d’offre, de répondre avec plusieurs sources d’approvisionnement. Nous nous adaptons suivant les dossiers, selon les capacités d’approvisionnement et les tarifs des uns et des autres », appuie Cyril Chomcheff. Une chose est sûre : qu’il s’agisse de films 3M, Avery Dennison ou Hexis, l’étape de la pose s’avère déterminante.

LA POSE, NERF DE LA GUERRE

« Le management de la pose sur des volumes élevés et sur un temps restreint nécessite un gros effort », admet Franck Legay. En effet, la charge qui repose sur les épaules des poseurs est lourde. « Les transformateurs endossent parfois toutes les responsabilités : le pelliculage, mais aussi les réparations de carrosserie et les reprises de peinture. Enchaîner les différentes étapes jusqu’au rendu, dans un minimum de temps d’immobilisation, cela exige une organisation très bien rôdée », reconnaît Alain Carcat. Historiquement, certains technicentres de la SNCF procèdent eux-mêmes à la pose des films adhésifs. La tendance actuelle à la rénovation, plutôt qu’à la construction de trains, amplifie ce mouvement. Mais si les compétences de pose existent en interne à la SNCF, l’externalisation s’impose pour le marché des 1000 TER, car les volumes à traiter sont trop conséquents.

© Megamark

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Une fabrication responsable peut constituer un avantage dans les appels d’offre. Hexis, qui conçoit tous ses films en France, dans ses usines de Frontignan (34) et Hagetmau (40), a obtenu la certification ISO 14001 en 2020. Et si la marque développe aujourd’hui des films sans PVC, Franck Legay s’interroge néanmoins sur la cohérence du marché en matière de films verts : « Un film PVC fabriqué à Frontignan a peut-être une meilleure empreinte environnementale qu’un film sans PVC fabriqué en Inde ». Chez Avery Dennison, les films, dont certaines références sans PVC, sont élaborés aux Pays-Bas et leur adhésivage réalisé en Belgique. Tandis que chez 3M, on note un récent changement de paradigme sur le marché ferroviaire français. « Cela fait quelques années que nous vendons des produits sans PVC, en Scandinavie notamment. Nous avions peu de demandes de ce genre sur le marché ferroviaire français jusqu’à récemment, mais les mentalités évoluent », explique Patrick Hiffler. Si une partie subjective intervient aussi dans le choix des films - certains poseurs pouvant avoir une marque favorite - les considérations économiques guident souvent les décisions. « La SNCF spécifie parfois explicitement la référence du film attendu. La différence va donc se faire sur le prix. La SNCF est un client très sensible sur les aspects économiques », indique Nicolas Napoli. « Quand les choses sont imposées par le client, nous

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« NOUS AVIONS PEU DE DEMANDES POUR DES FILMS SANS PVC SUR LE MARCHÉ FERROVIAIRE FRANÇAIS JUSQU’À RÉCEMMENT, MAIS LES MENTALITÉS ÉVOLUENT » Patrick HIFFLER, 3M

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« LE MANAGEMENT DE LA POSE SUR DES VOLUMES ÉLEVÉS ET SUR UN TEMPS RESTREINT NÉCESSITE UN GROS EFFORT » Franck LEGAY, Hexis


ZOOM

© Megamark

COVERING LES MOUSQUETAIRES DU RAIL

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Sur des contrats imposants, la facilité de pose des films est donc un critère qui compte. « Sur les très gros marchés, comme celui des TER, tous les poseurs ne sont pas au même niveau de savoirfaire. Un film malléable et conformable permet de limiter l’impact des erreurs, le gâchis de matière et la perte de temps », précise Patrick Hiffler. Les trois marques d’adhésifs ont développé des systèmes d’aide à la pose, qui chassent les bulles et facilitent le repositionnement des films à l’application. Controltac (3M), Easy Apply (Avery Dennison) ou HEX’Press (Hexis) : la philosophie est sensiblement la même pour chaque technologie propriétaire. Pour faciliter la pose, les fabricants de films s’impliquent aussi dans la formation des techniciens. Hexis instruit 400 poseurs par an au sein de ses deux centres de Frontignan et de Lille. 3M et Avery Dennison possèdent eux aussi des lieux de formation sur le territoire français.

LA QUESTION DE LA SOUS-TRAITANCE

Avant de procéder à la pose, les films doivent être transformés. Oxy Signalétique, avec une cinquantaine d’employés dédiés à la production, prend en charge l’impression des films en interne. Et si la sérigraphie se taillait jusqu’ici la part du lion, le travail réalisé pour la SNCF se fait depuis peu en impression numérique. Une technologie qui a convaincu DécoAder dès le début les années 1990. « Nous avons été parmi les premiers en France à s’équiper en matériel pour imprimer des adhésifs longue durée », confirme Cyril Chomcheff. La prise en charge de l’impression en interne est plus récente chez GSDI. L’entreprise, qui comptait sur des partenaires historiques dans le domaine, s’est équipée en solutions 100 % numériques il y a quatre ans. Une décision justifiée par une recherche de souplesse, sans sacrifice sur la qualité

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d’impression. Megamark s’inscrit dans un tout autre modèle que ses concurrents. L’entreprise de Montreuil ne possède pas d’unité de fabrication et sous-traite tous les travaux d’impression qui lui sont confiés depuis trois ans. « Nous avons eu une usine pendant 25 ans. Avoir une unité de production donne de la flexibilité, mais demande aussi de gros investissements pour ne pas devenir obsolète. Nous préférons investir dans le service client et dans le digital », précise Nicolas Napoli. Pour la pose, Megamark sous-traite également. L’entreprise monte des équipes ad hoc, formées aux besoins spécifiques de chaque projet par du personnel encadrant de Megamark. À l’inverse, DécoAder limite autant que possible le nombre de poseurs en sous-traitance. « Notre longue expérience du secteur ferroviaire nous permet de maîtriser tous les aspects opérationnels en interne, via 25 techniciens et des pilotes de projets. Les marchés SNCF sont tellement exigeants que nous préférons avoir la main », souligne Cyril Chomcheff. Oxy Signalétique, pour sa part, intègre quelques poseurs dans ses équipes, complétées par des sous-traitants, et réalise une préparation minutieuse. « Nous avons de nombreux ingénieurs intégrés pour réaliser des études, sélectionner les adhésifs, établir une méthode et préparer au mieux la pose », précise Sébastien Trautmann. Et si Megamark, DécoAder et Oxy Signalétique viennent du monde de l’imprimerie, GSDI se distingue par une activité orientée sur la pose depuis la création de l’entreprise. « Nous avons 140 techniciens en CDI, formés en interne et complètement intégrés. C’est un atout non négligeable dans la gestion des gros projets », estime Marc Grancher. Sous-traitance ou pas, pour les opérateurs chevronnés comme pour les nouveaux venus, la mission de rénovation des 1000 TER promet un train d’enfer.



ÉVÉNEMENT

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C!PRINT

L’ÉDITION 2022 DANS LES STARTING-BLOCKS Du 1er au 3 février 2022, le salon C!Print sera de retour à Lyon Eurexpo, après une année sans événement physique. Très attendue, cette nouvelle édition s’annonce, à l’image des précédentes, extrêmement dynamique. Au moment d’écrire ces lignes, le salon affiche quasiment complet - 250 exposants sont annoncés avec un programme de contenu dense.

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L

e secteur va (enfin) pouvoir reprendre ses bonnes habitudes. Les 1er, 2 et 3 février 2022, la communauté des arts et des industries graphiques se donne rendez-vous à Lyon, sur le salon C!Print, pour faire le plein d’innovations et de nouvelles idées, et amorcer la reprise. Près de 250 exposants sont attendus sur cette 9e édition, dont une quarantaine de nouveaux. Transversal, l’événement rassemblera fabricants et distributeurs de machines et de supports d’impression, prestataires de services en impression et communication visuelle, prescripteurs et clients finaux. Événement de référence pour les secteurs de la communication visuelle, de la communication extérieure et lumineuse, de la personnalisation, de l’industrie graphique et du textile, C!Print poursuit son ouverture vers des marchés comme le packaging et l’étiquette, mais aussi l’industrie et la photographie. « Futur is now », son nouveau mot d’ordre, se veut à la fois ambitieux et optimiste : il reflète surtout la stratégie qui a toujours été celle du salon, à savoir d’accompagner le développement et la transformation du secteur des industries graphiques. Accélérée par la crise, cette transformation prend aujourd’hui différentes formes. On parle bien sûr de transformation digitale des entreprises, mais aussi de transformation environnementale.

© C!Print

ON EN PARLE SUR C!PRINT Plus de 80 speakers et près de 50 conférences, pitchs et masterclasses sont annoncés pour l’édition 2022 du salon. Un programme riche et dense avec, au cœur des échanges, des thématiques fortes. Experts, exposants et donneurs d’ordres viendront ainsi parler de transformation numérique des entreprises, d’industrie 4.0 et d’automatisation des process, de print-on-demand, de créativité durable, de sourcing responsable ou encore de scoring RSE. Sont également invités à témoigner sur scène des entreprises innovantes dans le secteur du print. Avec des applications inédites à découvrir dans les secteurs de la décoration, de la communication visuelle, du packaging et de l’impression textile. Des formats plus didactiques avec deux masterclasses conçues par l’expert Ludovic Martin pour apprendre à concevoir son site web-to-print seront aussi proposées. Enfin, les grandes associations professionnelles seront également présentes pour parler formation, recrutement et génération Z.

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ÉVÉNEMENT C!PRINT : L’ÉDITION 2022 DANS LES STARTING-BLOCKS

DÉCOUVRIR, TESTER, SE FORMER, COMPRENDRE

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Beaucoup des sujets qui étaient sur la table début 2020 ont besoin d’être repensés à l’aune des bouleversements que la pandémie a engendrés : les attentes des marques et des consommateurs ont évolué, les stratégies des entreprises aussi. La crise du marché des matières premières, la nouvelle Loi Climat, la transformation du marché du travail, le retour du local et du made in France… tous ces sujets, dont l’impact est aujourd’hui réel sur le secteur des industries graphiques, seront au cœur des débats et des échanges, les 1er, 2 et 3 février prochains. Au cœur de l’évènement, les conférences permettront aux visiteurs de découvrir tout le potentiel des nouvelles technologies présentées sur le salon, mais aussi les nouveaux marchés et les nouvelles applications. Une cinquantaine de rendez-vous - en format pitch, étude de cas ou plénière - réuniront pas moins de 80 experts. Des masterclasses et des visites guidées seront également proposées. Côté animations, un nouvel espace expérientiel verra le jour, avec l’inauguration du Café de la Personnalisation, où seront mis en scène, dans une atmosphère « retail », des corners inédits de personnalisation d’objets, en partenariat avec des exposants du salon. Autre nouveauté pour 2022, la création d’un Software Village : un espace

exclusivement dédié au sujet de la transformation numérique des entreprises. Une vingtaine d’exposants y présenteront leurs solutions et partageront leur expertise par l’intermédiaire d’un programme de contenu dédié. Sur l’espace C!Sign - réservé aux solutions de communication extérieure et lumineuse (enseigne, display, digital média, affichage, etc.) - une galerie des innovations durables sera mise en avant. Enfin, le C!Wrap, concours de pose officiel du salon, créera de nouveau l’animation. Pendant trois jours, des équipes de poseurs professionnels s’affronteront en recouvrant entièrement des éléments imposés avec un design original.

C!PRINT EN CHIFFRES

250 50

EXPOSANTS

CONFÉRENCES, PITCHS ET MASTERCLASSES

80 1 1

SPEAKERS

CONCOURS DE POSE

Partenaire de l’évènement, IC Le Mag vous invite sur C!Print ! Réservez votre badge dès à présent sur le site www.salon-cprint.com avec le code invitation A-NEWSIC22

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GALERIE DES INNOVATIONS RESPONSABLES

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ESPACE DÉDIÉ À LA TRANSFORMATION NUMÉRIQUE DES ENTREPRISES

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ATELIER DE PERSONNALISATION


DO IT YOURSELF SUR LE CAFÉ DE LA PERSONNALISATION

UNE GALERIE DES INNOVATIONS RESPONSABLES SUR LE C!SIGN Dédié au secteur de la signalétique et de l’enseigne, le C!Sign continuera à se développer en 2022 avec une vingtaine d’exposants confirmés. Au cœur de cet espace, une Galerie de l’innovation responsable verra le jour cette année, l’objectif étant de mettre en avant les dernières innovations des exposants via la présentation de case-studies. Pensé et conçu en partenariat avec des exposants du salon et le syndicat professionnel e-Visions, cet espace sera entièrement éco-conçu : chaque matériau utilisé fera l’objet d’une valorisation spécifique à l’issue de l’événement.

© C!Print

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Business en plein développement, la personnalisation sur le point de vente est un véritable atout pour les retailers qui cherchent à recréer du lien avec le consommateur. Dans ce contexte, le salon C!Print fait évoluer son espace Plug&Play, en créant le Café de la Personnalisation : un espace « atelier » entièrement scénarisé, pour une immersion réaliste dans le contexte d’un lieu de vente. Sur cet espace, vous découvrirez et testerez ce qui se fait de mieux en matière de techniques de personnalisation d’objets et de textiles. Conseils, démonstrations et vidéo en live seront proposés sur ce Café de la Personnalisation.

LE C!WRAP POSE SON EMPREINTE Fort de son succès en 2020, le concours de pose officiel du salon C!Print revient en 2022, avec un nouveau défi proposé aux meilleures équipes de poseurs du moment. Au programme : trois jours de démonstration en live, au cours desquels six équipes de six poseurs chevronnés s’affronteront. Leur mission pour cette 2e édition, sponsorisée par les fabricants de films Hexis Arlon et Avery Dennison : recréer le décor d’une micro-brasserie. Personnalisation d’espace, personnalisation d’objet, covering de mobilier… les participants devront faire la preuve de leur expertise sur plusieurs supports.

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COMPRENDRE COMMENT ÇA MARCHE SUR LE SOFTWARE VILLAGE Accompagner la transition numérique des entreprises du secteur des arts graphiques en rendant plus visible et lisible l’offre du salon dans ce domaine : tel est l’objectif du nouveau Software Village qui sera inauguré sur C!Print 2022. Un concentré d’expertises à découvrir chez les exposants du salon, mais aussi sur une nouvelle zone de contenu exclusivement dédiée à cette thématique. Au cœur du village, un espace Conférences accueillera ainsi plénières et pitchs pour compléter l’expérience. Sans oublier un volet formation, avec deux masterclasses inédites proposées par l’expert en e-commerce et web-toprint Ludovic Martin, le mercredi.


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IC LE MAG

EN PARTENARIAT AVEC

FAB

- RICATION

L’actualité des experts du secteur de l’impression et de la communication visuelle

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© Groupe Avek

LES NEWS DE LA FAB

AZUR ADHÉSIFS DEVIENT LE GROUPE AVEK ET CRÉE UN STUDIO GRAPHIQUE INTERNE Le fabricant d’étiquettes, qui fête cette année son 20e anniversaire, change d’identité. Deux ans après l’intégration des sociétés Guiflex et Mexichrome Impressions, l’entreprise iséroise devient le Groupe Avek. Un nouveau périmètre auquel s’ajoute la création d’un studio graphique interne.

En 2019, le fabricant d’étiquettes Azur Adhésifs intégrait à son périmètre les sociétés Guiflex, expert elle aussi des étiquettes adhésives, et Mexichrome Impressions, spécialiste des solutions imprimées traditionnelles (brochures, cartes de visites, flyers, etc.). Deux ans plus tard, et alors que l’entreprise iséroise fête son 20e anniversaire, le groupe valide ce changement de dimension avec une nouvelle identité : Azur Adhésifs devient ainsi le Groupe Avek. Une uniformisation bienvenue pour les clients, qui conservent leur interlocuteur habituel tout en élargissant leurs possibilités de supports imprimés.

STUDIO GRAPHIQUE : UN SERVICE EN PLUS

Dans le même temps, le groupe isérois ajoute une nouvelle corde à son arc, avec la création d’un studio graphique interne. Un développement qui répond à un vrai besoin, tant l’adaptation des fichiers aux différents matériels d’impression est un sujet stratégique dans le monde de l’étiquette. Impositions, couleurs, calques, amalgames : à chaque procédé d’impression correspond des caractéristiques spécifiques, pas toujours maîtrisées par les agences, obligeant alors le prestataire à revoir les fichiers, ce qui coûte du temps et des ressources. En créant son propre studio de création graphique, le Groupe Avek souhaite accompagner ses clients sur du conseil et de la conception d’étiquettes et de produits imprimés, sur des délais courts et des tarifs compétitifs, même sur des dossiers graphiques complexes. Installé sur le site principal du groupe, à Eybens (Isère), le studio est aujourd’hui piloté par la graphiste Géraldine Salvi qui, auparavant, a passé trois ans en agence. D’autres recrutements pourraient suivre au sein du studio, qui prendra également une place importante dans la réalisation des supports de communication interne et externe du groupe Avek.

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© Print.com

LES NEWS DE LA FAB

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PRINT.COM LANCE

UNE GAMME DE TEXTILES IMPRIMÉS Après la communication visuelle, la signalétique, le grand format et les objets publicitaires, l’imprimeur en ligne néerlandais, qui s’adresse à une clientèle de professionnels et de revendeurs, s’attaque au segment de l’impression textile, avec une courte gamme de vêtements et d’accessoires personnalisables, qui devrait rapidement s’élargir.

Sweats, hoodies et tee-shirts, mais aussi bonnets, écharpes, gilets sans manche ou encore gants pour écran tactile : Print.com propose désormais à sa clientèle de professionnels et revendeurs une petite gamme de vêtements et d’accessoires textiles personnalisables. Un nouveau segment pour l’imprimeur en ligne néerlandais, déjà présent sur les marchés de la communication visuelle, de la signalétique, du grand format et des objets publicitaires. Et une suite logique pour le web-to-printer qui, en 2019, avait repris l’imprimerie textile Brezo, spécialiste du secteur depuis plus de vingt ans. Un site de production pour lequel Print.com a investi, en l’installant dans des locaux plus grands (2600 m2) et plus modernes, équipés en broderie, sérigraphie, transfert et direct-to-garment (DTG).

PLUSIEURS MARQUES AU CATALOGUE

En conservant la production de vêtements personnalisables en interne, Print.com peut ainsi offrir des délais de livraison plus courts, garantir des prix concurrentiels et maîtriser la qualité de ses produits. Les marques de textile promotionnel B&C, Sol’s, Fruit of the Loom, Stanley/Stella ou encore Russell figurent ainsi au catalogue de Print.com, qui propose encore assez peu de références (matières, couleurs, coupe) mais plusieurs options de personnalisation (zones et techniques d’impression), sur des minimums de commandes très bas (5 pièces pour les vêtements). L’imprimeur en ligne néerlandais travaille d’ores et déjà à l’élargissement de sa gamme, qui devrait compter très prochainement des polos, du textile de bain, des tabliers et des vestes softshell.

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CFP FLEX

INTÈGRE LE GROUPE

© CFP Flex

POLI-TAPE

Deux entreprises familiales expertes du film de transfert textile joignent leurs forces. Le groupe allemand Poli-Tape annonce avoir pris une participation majoritaire dans CFP, un fabricant français actif depuis de nombreuses années à l’international (90% de son chiffre d’affaires). Basé à Andrézieux-Bouthéon (42), CFP propose une gamme de flex et d’imprimables écologiques : développés et produits de A à Z en interne, les films sont en polyuréthane à base aqueuse, donc sans solvant. La marque continuera à opérer de façon indépendante, sur son site de production historique et en conservant tous ses salariés, sous le nom de CFP Flex France.

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© Vista

VISTAPRINT

RACHÈTE CRELLO ET DEPOSITPHOTOS La présentation des résultats semestriels de Cimpress, fin octobre, a été l’occasion pour le groupe d’annoncer un changement majeur de stratégie pour sa filiale Vistaprint qui s’appelle désormais… Vista. Exit la notion de print donc dans cette nouvelle identité, traduisant surtout le nouveau positionnement de l’entreprise, qui devient une plateforme marketing multicanal, intégrant de la création de contenus, des échanges avec des designers et de la publication sur des supports digitaux ou imprimés. En effet, après le rachat de la société 99designs, Vista vient d’annoncer l’acquisition de Crello, outil en ligne de création graphique et principal concurrent de Canva, ainsi que de sa société sœur Depositphotos, l’une des plus importantes banques d’images du marché (plus de 200 millions de visuels). Avec cette double intégration, Cimpress lance le service de création en ligne VistaCreate, appelé à contrer la folle croissance de Canva. Un service d’ores et déjà opérationnel, en version « freemium ».


LES NEWS DE LA FAB

ROLAND DG

Le constructeur japonais a lancé de nouvelles solutions tous azimuts au cours des derniers mois : en déclinant un modèle star du print and cut (avec la VersaSTUDIO BN-20A), en réponse à un besoin sur le marché textile (Texart XT640S-F) et en garantissant des découpes à haut volume (CAMM-1 GR2-640/540).

© Roland DG

VOIT TRIPLE

POLYVALENCE ET COMPACITÉ AVEC LA VERSASTUDIO BN-20A La VersaSTUDIO BN-20A s’appuie sur les 10 ans d’existence de la BN-20, un modèle qui a fait ses preuves en termes de ventes sur le segment du print and cut. Tout comme son aînée, la nouvelle déclinaison « A » regroupe de nombreuses fonctionnalités dans un appareil compact (51 cm de laize) et facile à utiliser. La VersaSTUDIO BN-20A rationalise le processus de production en découpant automatiquement les imprimés haute qualité qu’elle produit : signalétique, autocollants, étiquettes, transferts pour textile, présentoirs, autocollants de fenêtre, affiches, etc.

© Roland DG

La mode et l'industrie textile vivent aujourd’hui au rythme des séries limitées. Un besoin croissant de production auquel répond la Texart XT640S-F avec un atout, sa grande flexibilité. Celle-ci lui permet d’imprimer sur une multitude de matières (coton, polyester blanc, jean, cuir) et d’articles (t-shirts, sacs, jeans, vestes) différents. Disponible en trois tailles de plateau, de 2 090 mm à 3 818 mm, le modèle XT-640S-F utilise des encres certifiées ECO PASSPORT OEKO-TEX. De quoi répondre aux besoins des ateliers d’impression, des fabricants de vêtements et des producteurs de tissus personnalisés.

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© Roland DG

TEXART XT640S-F : LE TEXTILE EN ÉDITION LIMITÉE

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CAMM-1 GR2-640/540 OU LA DÉCOUPE À HAUT VOLUME Roland DG étoffe sa série CAMM-1 avec deux nouvelles machines de découpe en 64 et 54 pouces. Destinés à une large gamme de supports (panneaux, vitres de voiture, vêtements de sport etc.), les nouveaux modèles GR2-640/540 sont conçus pour s’intégrer parfaitement au flux des imprimantes jet d’encre grand format du constructeur, grâce à l’utilisation du même logiciel RIP VersaWorks 6. Avec une vitesse de découpe maximale de 1 530 mm/s, une force descendante maximale de 600 gf et un défilement en douceur du support, la série GR2 garantit une précision remarquable et une grande productivité.


© Mimaki

MIMAKI MUSCLE SON OFFRE DANS L’IMPRESSION DIRECTE SUR OBJET Pas moins de quatre nouveaux modèles jet d’encre UV-LED ont été dévoilés par le constructeur japonais : l’imprimante à plat UJF-7151 plusII, ainsi que les trois solutions petit format de la série UJF-MkII e. Toutes seront commercialisées en décembre 2021.

Avec la sortie de ces imprimantes inédites, l’objectif de Mimaki est limpide : offrir à ses clients un bond significatif en termes de productivité et de qualité, pour accroître un éventuel avantage concurrentiel ou pénétrer de nouveaux marchés. Avec ses huit têtes d’impression, le modèle UJF-7151 plusII mise sur la vitesse. Celle-ci est jusqu’à 190 % supérieure par rapport au modèle précédent. La machine gagne aussi en robustesse grâce à une capacité de charge qui grimpe à 30 kg. De quoi accueillir des supports imposants en bois, en métal ou en verre. La nouvelle série d’imprimantes UJF-MkII e opère pour sa part dans une autre catégorie : le petit format. Deux tailles de plateau sont disponibles (300 mm x 420 mm et 610 mm x 420 mm) pour imprimer sur des matériaux souples et rigides d’une grande variété, du cuir au métal en passant par l’acrylique et le bois.

UNE QUALITÉ D’IMAGE PREMIUM

© Mimaki

Qu’il s’agisse de l’UJF-7151 plusII ou des UJF-MkII e, le rendu des couleurs se montre haut de gamme, précis et intense. Les quatre nouveaux modèles profitent du traitement MFD2 (Mimaki Fine Diffusion 2), qui permet d’accroître la netteté des bords, la finesse des lignes et la régularité des teintes. L’imprimante 7151 plusII bénéficie en outre d’une configuration six couleurs comprenant le cyan et le magenta clairs pour une reproduction plus fidèle des images, ainsi que de la fonctionnalité Colour Gloss pour assurer une finition brillante.

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© swissQprint

LES NEWS DE LA FAB

SWISSQPRINT : UNE QUATRIÈME GÉNÉRATION D’IMPRIMANTES À PLAT

La sophistication des têtes d’impression intégrées dans les dernières solutions swissQprint est inédite. Ce concentré de technologie alloue aux imprimantes Impala 4 et Nyala 4 une résolution éloquente de 1350 dpi qui, couplée au positionnement ultra-précis des gouttelettes d’encre du constructeur, génère une qualité d’impression remarquable. L’Oryx 4 gagne pour sa part près de 40 % de productivité par rapport au modèle précédent grâce aux nouvelles têtes d’impression. Au-delà d’améliorations propres à la qualité et à la vitesse d’exécution, swissQprint a aussi développé des progrès mécaniques, tels que le nouveau système d’aspiration Tip Switch qui fixe parfaitement tous les supports, même les plus difficiles. Disponible dès à présent, la génération 4 des tables à plat swissQprint sera exposée sur le salon C!Print Lyon, du 1er au 3 février 2022.

LA NYALA 4S DÉJA ADOPTÉE PAR ATELIERS CASSANDRE

Ateliers Cassandre est le premier imprimeur mondial à faire l’acquisition d’une swissQprint Nyala 4S. Ce modèle rejoindra dès la mi-novembre le site de production de l’imprimeur francilien, pour accompagner son développement. Clément Asnar, dirigeant des Ateliers Cassandre, s’en félicite : « Notre parc machines est déjà équipée d’une swissQprint Nyala 2 qui nous donne entière satisfaction. Mais pour répondre à une demande grandissante d’impression grand format sur support rigide, nous avons décidé d’investir dans la plus productive des tables à plat swissQprint de dernière génération. Avec la nouvelle Nyala 4S, nous gagnons en puissance et sommes assurés de répondre aux projets les plus volumineux dans les délais les plus serrés ».

© swissQprint

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La marque suisse redéfinit ses propres normes avec l’introduction des nouvelles tables à plat Impala, Nyala et Oryx. Le résultat : une qualité d’impression qui monte en gamme et un net gain de productivité.

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FUJIFILM REPENSE SON OFFRE

JET D’ENCRE GRAND FORMAT

© Fujifilm

Il aura fallu trois ans de R&D à Fujifilm pour revisiter ses imprimantes Acuity. Référence du jet d’encre grand format, cette gamme lancée en 2007 se voit aujourd’hui transformée selon quatre critères : le rapport prix/performances, la polyvalence, la valeur ajoutée et la convivialité. En comparaison des solutions Acuity précédentes, l’Ultra R2 apporte un meilleur confort pour l’opérateur, ainsi qu’une flexibilité élargie. Visuels en point de vente, affichages rétroéclairés, signalétique extérieure, les applications sont multiples avec cette machine pouvant atteindre 5 mètres de laize. Second modèle de la nouvelle gamme du constructeur, l’imprimante Acuity Prime est équipée d’un système d’encre inédit, formulé pour offrir une excellente adhérence sur un large éventail de médias, tout en produisant un gamut de couleurs étendu.

Conçue sur la nouvelle plateforme d'impression XpertJet de Mutoh, la solution XPJ-1642WR débarque sur le marché de la sublimation avec de sérieux arguments : 162 cm de laize, des encres à base d’eau et deux têtes d'impression extra-larges à 1600 buses qui, associées à la technologie de tissage i-screen exclusive de Mutoh, offrent une haute qualité d'impression et une vitesse optimisée. Une grande diversité de supports en polyester, souples comme rigides, sont imprimables avec l’XPJ-1642WR (présentoirs, signalétique, gadgets, vêtements…).

Le constructeur suisse Bobst a dévoilé une presse inédite dédiée au secteur de l’étiquette : la Master DM5. Cette machine avec impression flexo et jet d’encre numérique tout-en-un et tout-en-ligne prend en charge tous les types de travaux, des très courtes séries aux tirages les plus longs, de manière rentable. Apprêtage, impression, embellissement, découpe : chaque module est automatisé numériquement pour un changement de travail non-stop à la volée, une disponibilité maximale de la presse et une répétabilité exceptionnelle. Sa vitesse d’impression maximum de 100 m/min offre également aux prestataires un time-to-market très rapide pour la plupart des applications d’étiquettes.

© Andoogle

© Bobst

LES BRÈVES DE LA FAB

© Mutoh

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Le flux web-to-print Andoogle est né de la volonté du dirigeant de l’imprimerie Passion Graphic (77) d’unir ses forces avec d’autres confrères pour répondre aux demandes d’impression sur-mesure du marché. Cette nouvelle solution, développée en collaboration avec le spécialiste des progiciels dédiés aux métiers du print Ecoffi Software, permet la gestion intégrale et totalement automatisée des flux d’informations, depuis la demande de devis jusqu’à la livraison des imprimés au client final. Le tout à la vitesse de l’éclair, 24h/24 et 7j/7.


© Agfa

LES NEWS DE LA FAB

SOFT SIGNAGE : UN LANCEMENT D’ENVERGURE CHEZ

Avec l’Avinci CX3200, Agfa propose une imprimante roll-to-roll de plus de 3 mètres de laize destinée à l’impression de signalétique souple.

Bannières, drapeaux, graphismes muraux, présentoirs : la dernière solution à sublimation d’Agfa répond à divers besoins applicatifs dans le domaine du soft signage. Le champ des possibles est d’autant plus large que l’Avinci CX3200 est en mesure d’imprimer directement sur textile ou sur papier de transfert. Avec une vitesse de production allant jusqu’à 270 m²/h et une largeur de 3,2 mètres, la productivité est au rendez-vous, sans toutefois sacrifier la durabilité : les impressions font appel à des encres à base d’eau écologiques et inodores. Le logiciel de flux Asanti d’Agfa, qui rationalise toutes les étapes du processus d’impression, facilite la production de signalétique avec des options telles que le positionnement automatisé des marques de découpe. Au-delà du soft signage, les vêtements de sport et de mode, mais aussi la décoration intérieure sur tissus polyester non enduits font partie de l’éventail d’applications de l’imprimante.

© Agfa

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AGFA

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© Canon

FLUO MANIA : CANON HISSE LES COULEURS Début septembre, Canon a présenté les nouvelles imprimantes de sa gamme imagePROGRAF. Quatre modèles grand format, dont les GP-4000 et GP-2000 disponibles en 10 couleurs, et les GP-300 et GP-200 proposées en 5 couleurs. Avec une nouveauté majeure : une nouvelle encre aqueuse pigmentée rose fluo.

Avec sa gamme imagePROGRAF, Canon poursuit un objectif : aider ses clients à produire des campagnes de communication toujours plus impactantes. Pour cela, il parie sur une arme de séduction massive, la couleur. Grâce aux encres rouge, orange, verte et violette, les nouvelles imprimantes GP-4000/2000 disposent d’un gamut de couleurs reproductibles extrêmement vaste, ce qui leur permet de restituer la gamme chromatique la plus étendue de la série. À cela s’ajoute une nouvelle une encre aqueuse pigmentée fluorescente rose, pour créer des impressions graphiques qui sortent du lot. Rien d’étonnant, dès lors, que cette nouvelle gamme soit la première au monde à disposer de la licence Pantone Calibrated pour le nuancier Pantone Pastels & Neons.

LE LOGICIEL POSTERARTIST POUR DES AFFICHES QUI CAPTIVENT

© Canon

Fourni avec cette nouvelle gamme, le logiciel PosterArtist a été conçu pour faciliter la création d’affiches. Il propose deux modes de fonctionnement : Vivid (qui utilise la technologie Radiant Infusion pour obtenir des impressions plus éclatantes grâce à une gamme chromatique étendue) et Spot (qui imprime de l’encre fluorescente dans des zones spécifiques). 200 modèles prédéfinis, 1000 images libres de droits et 150 arrière-plans sont notamment inclus dans le logiciel.

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LES NEWS DE LA FAB

KOENIG & BAUER ET DURST

DÉVOILENT UNE PRESSE NUMÉRIQUE

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© Koenig & Bauer - Durst

Deux ans après la création de leur co-entreprise, le constructeur allemand de presses offset Koenig & Bauer et le fabricant italien de machines d’impression numérique Durst ont dévoilé une presse numérique développée conjointement. Destinée au marché de l’emballage, la VariJET 106 est une machine jet d’encre (à base aqueuse) au format B1 qui combine les avantages de l’impression numérique (personnalisation, petits et moyens tirages) et les atouts de l’offset (vitesse d’impression allant jusqu’à 5 500 feuilles/h), en offrant également des possibilités d’ennoblissement en ligne (vernissage, dorure à froid, découpe). Disponible en sept couleurs (CMJN, orange, vert et violet), la VariJET 106 pourrait être installée chez ses premiers clients au cours du second semestre 2022.

© Kornit

TEXTILE : KORNIT LANCE LA PRESTO MAX Après l’Atlas Max, lancé au mois d’avril dernier, le constrcuteur israélien Kornit dévoile son nouvel écosystème DTG, baptisé Presto Max. « Que vous travailliez des produits finis ou des tissus prêts à l’emploi, que vous développiez votre propre marque ou fournissiez des retailers ou d’autres entreprises, la technologie Kornit Max représente le meilleur de l’impression textile à la demande, en termes de possibilités, accessibilité et durabilité », se félicite Ronen Samuel, Pdg de Kornit. Dédiée, entre autres, aux secteurs de la mode ou de la décoration, la Presto Max intègre la technologie Kornit XDi, qui permet de réaliser des effets 3D bluffants, simulant la broderie, le Vinyle ou encore le transfert sérigraphique.

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VITROPHANIE PERSONNALISÉE, WALL-DESIGN : HEXIS NOUS INVITE À FAIRE L’HEX’PÉRIENCE DE LA CRÉATIVITÉ Changer de décor en un clin d’œil ou presque, telle est la promesse de la gamme HEX’périence. Dans cette collection, plusieurs films imprimables, laminations et effets de matière sont proposés pour personnaliser l’espace. On y trouve différentes essences de bois, de l’alu brossé, des effets mur de briques, des carreaux de ciment ou encore du terrazzo. En charge du développement de ce marché chez Hexis, Marine Guelaia veille en permanence sur les tendances pour composer ses collections. Elle s’est ainsi rapprochée de la designer lyonnaise Mathilde Alexandre et de l’artiste montpelliéraine Carole Duroy, auxquelles elle a proposé de créer leurs propres collections de motifs.

DE LA VITROPHANIE PERSONNALISÉE

« Notre objectif est de développer deux collections par an, à raison de six nouveaux patterns tous les six mois », précise Marine Guelaia. La vitrophanie personnalisée fait partie des dernières tendances. « Appliquer un motif bois sur une vitre produit un effet incroyable, car on assemble matière et lumière. Le rendu est différent de celui du film dépoli. On obtient un effet flouté sans faire disparaître la transparence », argumente la spécialiste.

UN KIT « HEX’PÉRIENCE » GRATUIT POUR PRÉSENTER LES COLLECTIONS

Pour mieux accompagner ses clients sur ce marché, Hexis a lancé en 2020 son offre Showroom HEX’périence qui vise à aider les prestataires à mieux communiquer. Un kit showroom comprenant des fichiers d’impressions et des échantillons leur est ainsi fourni gratuitement pour mettre en scène les différentes collections. À eux de s’en emparer pour présenter, voire personnaliser les produits, et les valoriser ensuite auprès de leurs clients.

© Hexis

Après les motifs bois, marbre, carreau de ciment, le fabricant d’adhésifs Hexis enrichit sa gamme HEX’périence dédiée à la décoration avec des collections uniques, conçues en collaboration avec des artistes et des créateurs graphiques.

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LES NEWS DE LA FAB

DE NOUVEAUX PAPIERS DE CRÉATION « ENGAGÉS » CHEZ ANTALIS

© Antalis

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Lancée à la rentrée, Olin Origins, la nouvelle gamme de papiers de création proposée par Antalis, allie créativité et écoresponsabilité. Dans un esprit kraft raffiné, elle plonge ses racines dans la nature, avec des teintes organiques déclinées sur des papiers certifiés 100 % FSC. Engagée, elle fait partie intégrante d’un programme de compensation carbone et contribue à l’initiative “1 % for the Planet”.

Stratégiquement, cela fait des années que le groupe Antalis, leader européen de la distribution de papiers, poursuit une politique RSE ambitieuse en développant une offre de produits écoresponsables de plus en plus conséquente. Ses premières certifications FSC et PEFC remontent à 2010. Le groupe fête aujourd’hui sa deuxième décennie de certifications : les 32 pays dans lesquels il est présent, achètent, stockent et vendent des produits certifiés. Olin Origins, sa nouvelle gamme de papiers de création lancée à la rentrée, s’inscrit dans cette dynamique. Exclusivement fabriquée à partir de pâte à papier certifiée FSC, elle fait partie intégrante d’un programme de compensation carbone et contribue à l’initiative “1% for the Planet” qui incite les marques à reverser une partie de leurs revenus à des organismes à but non lucratif pro-environnementaux. En termes de création, elle plonge ses racines dans la nature qui l’a créée et décline un esprit kraft raffiné, avec des teintes organiques et des papiers au toucher naturel. Olin Origins convient à de multiples applications et permet une reproduction parfaite des couleurs en offset. Elle supporte également des techniques de finition exigeantes telles que le gaufrage à multi-niveaux. Compatible avec la pré-impression, les presses à toner sec et les nouveaux formats certifiés HP Indigo, elle peut être utilisée pour un large éventail de créations, des rapports annuels aux invitations en passant par l’emballage de luxe.

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UNE LIGNE DE TEXTILE DURABLE CHEZ TEXO TRADE SERVICES

© TTS

Fournisseur de textiles imprimables et de supports d’impression, la société Texo Trade Services (TTS) a lancé cet été une ligne de textiles durables, baptisée Green Textiles. Les produits de la gamme sont ainsi entièrement fabriqués en polyester recyclé, issu du retraitement de bouteilles en PET.

TTS a franchi une nouvelle étape en matière de responsabilité sociétale des entreprises et de sensibilisation à l’environnement. L’entreprise néerlandaise, dont la gamme de textiles est déjà entièrement sans PVC, a lancé cet été sa ligne Green Textiles, fabriquée à partir de polyester recyclé. En effet, le fil utilisé pour les articles de la gamme est produit de manière durable, à partir de bouteilles en PET recyclées, tout en conservant les propriétés du textile. Bannière non tissée pour l’extérieur, tissus pour drapeau et présentoirs, textile pour caissons rétroéclairés, accessoires de mode et d’ameublement, etc. : TTS propose une alternative durable pour toutes les formes de signalétique souple et de décoration, pour des impressions à sublimation ou en jet d’encre UV.

© TTS

UN ACTEUR ENGAGÉ

L’entreprise néerlandaise multiplie ainsi les initiatives en matière de développement durable. TTS, qui a déjà investi dans des locaux professionnels à consommation d’énergie nulle, recycle tous ses déchets et réduit au minimum l’emballage de ses produits. Pour ses clients du Benelux, le groupe a également mis en place un service de recyclage des textiles, en leur offrant la possibilité de collecter et de recycler les textiles imprimés par sublimation. Ce service, qui permet à ses clients du secteur de la signalétique souple de proposer une offre de signalétique circulaire, devrait être prochainement étendu sur le nord de la France.

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BUSINESS

PLUIE DE CASH SUR LE © Printful

PRINT-ON-DEMAND

L’impression à la demande a la cote auprès des investisseurs, attirés par un marché au fort potentiel de croissance. Les levées de fonds s’enchaînent cette année, sur des montants significatifs. En quelques mois, trois leaders du secteur - Gelato, Printful, Printify ont bouclé des tours de table allant de 45 à 240 millions de dollars, valorisant ces entreprises à des niveaux inédits.

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Le marché des produits personnalisés, aujourd’hui estimé à 230 milliards de dollars, devrait atteindre les 320 milliards de dollars en 2025. Telle est l’estimation de la plateforme Gelato, qui compte parmi les leaders mondiaux du secteur de l’impression à la demande. Un potentiel de croissance qui explique le fort appétit des investisseurs pour les grands acteurs du print-on-demand. Car en 2021, c’est une véritable pluie de cash qui s’est abattue sur le secteur, avec une succession de levées de fonds qui témoignent de la vitalité de ses leaders et de l’attrait suscité par le marché.

C’est ensuite Gelato qui a fait parler d’elle au mois d’août, avec une levée de fonds record de 240 millions de dollars, réalisée auprès de Goldman Sachs et Softbank. Avec cet argent frais, la plateforme norvégienne - qui a enregistré plus de 60 % de croissance en 2020 - souhaite accélérer sa pénétration des marchés américains et asiatiques, mais également développer des unités de production à proximité des points de distribution, afin de réduire les circuits et son empreinte carbone.

DES CROISSANCES INSOLENTES

Enfin, c’est Printify qui a clôturé la marche au mois de septembre, avec un tour de table de 45 millions de dollars auprès de plusieurs fonds « tech » et divers investisseurs (dont H&M Group et Virgin Group, entre autres). Une opération qui valorise aujourd’hui la start-up à plus de 300 millions de dollars. « Aujourd’hui, les opérateurs de print-on-demand se positionnent clairement, aux yeux des grands comptes, comme des alternatives aux grandes plateformes d’impression historiques d’un côté, aux imprimeurs en ligne habituels et aux imprimeurs traditionnels de l’autre, explique le consultant Ludovic Martin, expert des marchés du web-toprint et de e-commerce. Leur modèle, qui combine habilement des services web, des connecteurs universels, des délais courts et un maillage de lieux de production, séduit de plus en plus de clients ». Un modèle qui n’aura pas échappé aux yeux des investisseurs.

© Printful

C’est Printful qui a tiré le premier. La start-up fondée en Lettonie par Davis Siksnans et Lauris Liberts - dont le siège est désormais à Charlotte, aux Etats-Unis - a levé 130 millions de dollars au printemps, auprès de la société de capital-investissement américaine Bregal Sagemount (dont la société sœur Bregal Unteernehmerkapital est actionnaire d’Onlineprinters). Devenant au passage la toute première licorne de l’état balte, avec une valorisation dépassant le milliard de dollars ! En 2020, l’entreprise d’impression à la demande a vu son activité bondir de 80 %, profitant notamment de la croissance du e-commerce et de la hausse de la demande pour des produits personnalisés.

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UNE ALTERNATIVE CRÉDIBLE AUX YEUX DES GRANDS COMPTES


BUSINESS

EFI ACCOMPAGNE

LA MUTATION D’HÉLIO CORBEIL NUMÉRIQUE La SCOP Hélio Corbeil, spécialiste de l’héliogravure et qui comptait parmi les plus anciennes imprimeries de France, a fermé ses portes l’an passé. Mais après avoir cédé les bâtiments, l’équipe a pu, en 2021, emménager dans de nouveaux locaux et redémarrer une activité sur le marché de l’impression numérique. Trois machines EFI VUTEk intègrent aujourd’hui le nouvel atelier.

Hélio Corbeil renaît sous une autre forme. Comptant parmi les plus anciennes imprimeries de France, la SCOP spécialisée dans l’héliogravure avait dû mettre la clé sous la porte en 2020, après 190 années d’existence. Mais l’équipe restante et son directeur élu Bruno Arasa n’ont pas baissé les bras. Après avoir cédé les bâtiments historiques du groupe, pour un montant compris entre 12 et 15 millions d’euros, la SCOP a redémarré une activité - sous le nom Hélio Corbeil Numérique - sur le marché de l’impression numérique. Avec 30 personnes (soit un tiers des salariés présents lors de la fermeture) désormais installées dans de nouveaux locaux de 6000 m2 à Combs-la-Ville, HCN a consacré une enveloppe de six millions d’euros à l’achat de matériel d’impression et de finition numérique, en grand et moyen format.

© Depositphotos

© EFI

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IMPRESSION COMMERCIALE ET GRAND FORMAT

Parmi les investissements consentis par la SCOP, on retrouve notamment une presse bobine jet d’encre Screen, deux lignes de coupe Hunkeler, une solution de piqûre Hohner, une machine de dos carré collé Horizon et une machine de mise sous papier Sitma, pour la partie imprimerie commerciale (presse magazine, imprimés publicitaires, catalogues et autres supports de communication en courtes séries et personnalisés). Mais HCN développe également le segment de l’impression grand format. Pour cela, la société francilienne s’est tournée vers EFI. La SCOP a donc commandé trois machines auprès du constructeur américain : une imprimante UV Led hybride EFI VUTEk h5, un modèle Led roll-to-roll EFI VUTEk Q3r, et une imprimante de sublimation EFI VUTEk FabriVU 340i. Parmi les marchés ciblés grâce à ces nouveaux équipements de production : la signalétique textile haut de gamme, le packaging ou encore l’événementiel. Et pour obtenir un système complet, HCN a également investi dans le logiciel de flux de production du constructeur MIS EFI Pace.


BUSINESS

CIMPRESS MISE SUR CANON Le constructeur de matériel d’impression CANON a conclu, fin août, un accord avec le groupe CIMPRESS, visant à fournir des produits et technologies - notamment des presses numériques jet d’encre - à plusieurs sociétés et sites de production du leader mondial de l’impression en ligne. Si les modèles de machines choisis par Cimpress n’ont pas été révélés, cet investissement doit permettre d’accompagner la croissance du groupe et de maintenir sa position à la pointe du secteur de l’impression en ligne. « Nous pensons que la technologie jet d’encre joue un rôle essentiel, en apportant flexibilité et performance », estime ainsi Robert Keane, fondateur et Pdg de Cimpress.

DÉCOUPE

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Spécialiste de la PLV et de la signalétique, le groupe FABER FRANCE a installé une nouvelle table de découpe numérique du constructeur ZÜND dans son atelier basé à Wavrin (59). Pour le groupe nordiste, cet investissement marque une volonté de continuer à moderniser ses outils de production, utiliser des technologies modernes et fiables au service de la qualité, et former ses équipes à de nouvelles compétences.

3DS CHOISIT LE BLANC HP LATEX Spécialiste, depuis plus de vingt ans, de la communication visuelle et de la signalétique, 3DS GROUPE a fait l’acquisition, au début de l’été, de deux imprimantes HP Latex 800 W (1,60 mètre de laize). Ce nouveau modèle du constructeur HP permet notamment d’imprimer un blanc très pur de manière simple et propose une technologie d’impression robuste, intelligente et productive, idéale pour déployer de la signalétique, de la vitrophanie et des adhésifs. « L’imprimante HP Latex 800 W nous permet de répondre aux nouvelles exigences de notre clientèle en matière d’empreinte carbone, de signalétique durable et écoresponsable », confirme Alexandre Leite, directeur de projets chez 3DS Groupe.

PVP VOIT PLUS GRAND Spécialiste de la PLV et de la signalétique basé à Digoin (71), le groupe PVP a fait l’acquisition, auprès du distributeur EUROMEDIA, d’une imprimante 3D grand format du constructeur israélien MASSIVIT : le modèle 1800 Pro. Haute vitesse d’impression, double tête, résolution variable et contrôle à distance : la Massivit 1800 Pro offre des performances, une flexibilité et un contrôle améliorés par rapport aux modèles précédents, toujours sur un format allant jusqu’à 1,45 m (largeur) x 1,11 m (profondeur) x 1,8 m (hauteur).

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REALISAPRINT CHOISIT ZÜND ET AGFA

Après une exceptionnelle année 2020, clôturée sur une croissance de 18 % et sur un chiffre d’affaires franchissant les 10 millions d’euros, l’imprimeur en ligne français Realisaprint a doublé sa surface totale de production début 2021, soit 7000 m2, après l’acquisition d’anciens locaux de la société Smurfit Kappa. C’est au sein de cette nouvelle unité de production que Realisaprint vient d’installer deux nouvelles machines : une table de découpe Zünd et une imprimante jet d’encre hybride grand format Jeti Tauro H3300 LED du constructeur Agfa.

JSB PRODUCTION ET SPP NUMÉRIQUE FIDÈLES À AGFA…

Poussée par la nouvelle version du site de vente en ligne wowprint.fr, la société JSB Production a intégré, en août, une toute nouvelle Agfa Tauro 3300 UV Led, qui rejoint un parc déjà composé de deux machines hybrides d’Agfa : une Tauro 2500 et une Anapurna 3300. Un investissement qui s’est imposé au regard de la forte croissance des volumes de production et d’une offre proposée sur des délais de plus en plus courts. Spécialiste de l’impression numérique petit et grand format, la société SPP Numérique poursuit son développement et sa conquête de nouveaux marchés, notamment en PLV et grand format, avec l’arrivée du dernier traceur Led UV de chez Agfa. Après une Anapurna H2500i acquise en 2018, l’entreprise vient d’intégrer une Agfa Jeti Tauro H2500 Led.


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REPORTAGE

Rachetée fin 2014 par les frères Frédéric et Philippe Corbo, FP Mercure a misé sur les technologies digitales pour proposer une approche disruptive du marché du packaging. L’imprimeur continue cette année sur sa lancée, en renforçant son département Finition, et en reprenant la société Quick Print, spécialisée dans le grand format. Cécile Jarry

FP MERCURE

INVESTIT EN FINITION ET SE DÉPLOIE EN RÉGION

© FP Mercure

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IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #18 NOVEMBRE 2021

Il avait été le premier imprimeur français à investir dans une machine HP Indigo 30 000, dédiée à la production de packaging. Montant de l’investissement à l’époque (2017) : deux millions d’euros. Quatre ans plus tard, la PME iséroise FP Mercure, basée à Saint-Marcellin, poursuit son développement avec de nouveaux investissements autour de la finition et une nouvelle implantation en région. « Après avoir offert aux marques l’accès à l’impression offset digitale pour la production de petites séries, FP Mercure souhaite aller plus loin, via l’acquisition de solutions de finition en vernis et découpe », précise Frédéric Corbo, Pdg de FP Mercure. Entre ainsi, dans la chaîne de production, une nouvelle presse de finition digitale - la MGI Jet Varnish 3D Foil - spécialisée dans le dépôt de vernis 3D et de vernis sélectif. Avec cette presse, l’imprimeur enfourche un cheval de bataille qui lui est cher, à savoir la démocratisation des solutions d’impression et de finition pour tous. « Nous voulons donner l’opportunité aux plus petites marques de s’offrir les mêmes armes de séduction que les plus grandes, sans contrainte, sans minimum de quantité et à prix abordable, même pour les finitions les plus prestigieuses. Les embellissements les plus inventifs ne sont plus l’apanage de quelques marques de luxe », confirme Frédéric Corbo.


© FP Mercure

F I 83 RECRUTEMENT ET AUTOMATISATION

Outre la MGI, une presse de découpe laser - la SEI Laser Paper One 5000 V800 Dual - intègre aussi l’atelier, pour abolir une nouvelle fois certaines contraintes liées aux outils de découpe classique et gagner en souplesse, sans sacrifier pour autant la qualité des rainages. Et pour accompagner cette montée en compétences, FP Mercure annonce plusieurs embauches, dans le but d’assurer à la fois le déploiement de ses nouveaux équipements et d’absorber un flux croissant de commandes au quotidien. « Ces investissements s’inscrivent dans une logique de déploiement de notre offre avec, depuis cinq ans, un chiffre d’affaires qui a été multiplié par cinq et des dossiers toujours plus nombreux à traiter. Aujourd’hui, nous nous appuyons sur la maîtrise de nos équipes et une gestion automatisée de nos flux de production pour devenir un acteur majeur sur notre marché », confie le dirigeant.

UN NOUVEAU PÉRIMÈTRE D’ACTION AUTOUR DU GRAND FORMAT

Et pourquoi pas aller encore plus loin et diversifier son activité vers d’autres secteurs du print ? Pour répondre aux attentes de ses clients régionaux et frontaliers venus de Savoie, de Haute-Savoie et de Suisse, FP Mercure vient de faire l’acquisition de la société Quick Print, installée à Barberaz, près de Chambéry. Ce site, qui s’appelle désormais Quick Print by FP, est spécialisé dans la production technique imprimée de plans (travaux publics, construction), ainsi que dans l’impression grand format (panneaux décoratifs, signalétique, PLV). « Des compétences parfaitement complémentaires au périmètre et à la stratégie de FP Mercure », souligne Frédéric Corbo. Le lauréat 2014 du Réseau Entreprendre Drôme Ardèche n’a pas dit son dernier mot.

« Nous voulons donner l’opportunité aux plus petites marques de s’offrir les mêmes armes de séduction que les plus grandes, sans contrainte, sans minimum de quantité et à prix abordable, même pour les finitions les plus prestigieuses. Les embellissements les plus inventifs ne sont plus l’apanage de quelques marques de luxe » Frédéric CORBO, Pdg de FP Mercure


REPORTAGE

En 2021, la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) n’est plus une option, c’est une nécessité. Sÿnia a pris ce virage de manière précoce, il y a plusieurs années, sous l’impulsion de son dirigeant, Sylvain Maillard. Pour l’imprimerie occitane, spécialisée dans le doming, croissance économique se conjugue nécessairement avec respect de l’environnement et engagement social. Bertrand Genevi

© Sÿnia

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POUR SŸNIA, LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR LA RSE

IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #18 NOVEMBRE 2021

Sylvain Maillard est un serial entrepreneur. Le trentenaire, à la tête du spécialiste européen du doming Sÿnia depuis 2014, a récemment créé deux nouvelles structures : Covering Care, une unité BtoB dédiée au marquage et à la protection des véhicules ou des lieux de vente, et Decostick, un site marchand BtoC spécialisé dans le carrelage mural adhésif 3D. Un esprit d’entreprise qui ne s’exprime toutefois pas à n’importe quel prix. « Au-delà de se préoccuper de son développement économique, toute entreprise doit jouer un rôle dans la société, explique Sylvain Maillard. Je n’imagine pas mener nos activités sans avoir un impact social positif et un fort engagement environnemental ». Sÿnia, qui fabrique 100 % de ses produits à Lavérune, en périphérie de Montpellier, est labellisée LUCIE (ISO 26000) depuis 2019. L’obtention de ce label indépendant a marqué un moment important dans l’évolution de l’entreprise. « En intégrant Sÿnia il y a trois ans, j’ai constaté que l’entreprise n’avait pas formalisé sa démarche RSE, alors qu’elle opérait déjà dans un mode de fonctionnement responsable. Le label LUCIE a été le point de démarrage de cette formalisation », rappelle Caroline Melia, en charge de la RSE chez Sÿnia. Ce processus a permis de réaliser un


© Sÿnia

audit initial des actions RSE de Sÿnia, en intégrant toutes les parties prenantes de l’entreprise : collaborateurs, fournisseurs, clients et collectivités locales. Puis, un plan de progrès sur trois ans a été instauré en 2019. Depuis, un audit est mené chaque année par Bureau Veritas pour constater la mise en œuvre effective des engagements pris par l’imprimeur.

UNE FORMALISATION DES ACTIONS

Après ce premier pas dans la formalisation de sa démarche RSE, certains clients ont poussé Sÿnia à se doter d’une autre certification emblématique : EcoVadis. « Nous travaillons avec de grandes marques du luxe, comme Dior, Yves Saint Laurent ou Dolce & Gabbana. Ils nous questionnaient régulièrement sur notre certification EcoVadis, donc nous avons décidé de la passer l’année dernière », précise Sylvain Maillard. Reconnu internationalement, ce label récompense la performance d’une société sur la base des critères suivants : l’environnement, les démarches sociales, la satisfaction client, la sécurité, la chaîne d’approvisionnement, les ressources humaines et la mixité. Sÿnia a obtenu la médaille de bronze EcoVadis en octobre 2020. Cette année, pour sa seconde évaluation, l’entreprise vise l’or.

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LUCIE et EcoVadis désormais acquis, Sÿnia a inscrit la norme ISO 14001 comme prochaine étape sur sa feuille de route. L’imprimeur lavérunois, qui ne ménage pas ses efforts pour arriver à ses fins, se montre d’ailleurs confiant sur son obtention d’ici la fin de l’année 2021. « Avec tout ce que nous mettons en œuvre au quotidien, nous sommes probablement ISO 14001 dans les faits. Mais il est capital de le formaliser par un sceau officiel », estime le dirigeant. Mais au-delà de la quête de labels et de certifications, Sÿnia s’engage également dans d’autres actions. La société héraultaise contribue par exemple à préserver et à restaurer des forêts avec l’entreprise française Reforest’Action, en impliquant ses collaborateurs et ses clients dans la plantation d’arbres en Amérique du sud.

« Au-delà de se préoccuper de son développement économique, toute entreprise doit jouer un rôle dans la société » Sylvain MAILLARD, dirigeant de Sÿnia


REPORTAGE

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© Sÿnia

POUR SŸNIA, LE DÉVELOPPEMENT PASSE PAR LA RSE

DIVERSITÉ ET FORMATION

Mais par définition, la RSE ne se résume pas uniquement à la protection de l’environnement. L’engagement social forme donc aussi un pan essentiel de la démarche chez Sÿnia. Depuis 2017, la société est membre actif de FACE Hérault, une fondation qui agit contre l’exclusion. Et en septembre dernier, Sÿnia a signé la charte Entreprises & Quartiers, qui vise à développer l’emploi et la formation dans les quartiers dits prioritaires de la politique de la ville (QPV). « Il existe douze QPV à Montpellier, où la majorité des habitants vivent dans la précarité. Le taux de chômage y est deux fois plus élevé qu’ailleurs. En signant la charte Entreprises & Quartiers, nous nous engageons à recruter en priorité des talents issus des QPV, pour favoriser leur insertion et la diversité au sein de notre entreprise », précise Sylvain Maillard. Pour gagner en visibilité, Sÿnia s’évertue à faire découvrir ses métiers, parfois méconnus, en accueillant régulièrement des jeunes de la région Occitanie. Des visites qui peuvent faire naître des vocations ou déboucher sur un stage d’immersion. Caroline Melia insiste sur la spécificité du métier de Sÿnia : « Il existe

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peu de formations ou de diplômes pour exercer notre métier. Dans l’idéal, nous formons donc les collaborateurs nous-mêmes, en particulier les jeunes et les plus exclus. Cela leur donne accès à un métier solide et à un CDI ».

UN IMPACT POSITIF SUR LA VIE LOCALE

Sÿnia, qui compte à ce jour 17 collaborateurs, se mobilise aussi sur le front du handicap. Une convention signée en 2020 avec l’Association des Paralysés de France a débouché depuis sur l’embauche de trois personnes en situation de handicap. Dans une même démarche d’inclusion, l’imprimeur s’implique dans l’Action de Formation Préalable au Recrutement (AFPR). Ce dispositif géré par Pôle Emploi vise à combler l’écart entre les compétences d’un candidat et celles que requiert un emploi, via une aide à la formation. Depuis 2019, trois collaborateurs ont été recrutés chez Sÿnia grâce à l’AFPR, et deux d’entre eux sont désormais en CDI. Une fois intégrés dans l’entreprise, tous les employés sont encouragés à s’impliquer de façon concrète dans la vie locale. Des actions menées de concert


UNE SPÉCIALITÉ : LE DOMING

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Doming, étiquette domée, permavision, étiquette 3D : tous ces termes désignent le procédé qui consiste à déposer une résine polyuréthane transparente sur un support adhésif. En séchant, la résine prend l’aspect d’un dôme (effet lenticulaire tridimensionnel). Ce procédé offre brillance et volume aux étiquettes de marquage. Le relief obtenu (environ 1,5 mm) permet aux supports de résister dans le temps et aux intempéries. Le doming est aussi une technique qui accentue considérablement l’impact visuel des marquages.

« Nous souhaitons que nos collaborateurs se disent qu’ils travaillent ici parce que le métier les intéresse, mais aussi et surtout car nous avons un impact fort et positif sur la société » Caroline MELIA, responsable RSE de Sÿnia

© Sÿnia

sur le temps de travail - nettoyer un lieu ou planter des arbres - sont décidées lors de consultations collégiales. « Nous souhaitons que nos collaborateurs se disent qu’ils travaillent ici parce que le métier les intéresse, mais aussi et surtout car nous avons un impact fort et positif sur la société », conclut Caroline Melia, en évoquant l’ambition profonde de toute la démarche RSE menée par Sÿnia.

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REPORTAGE

Grâce à ses entités Multiplast, Sepelco et Europlast, le groupe de Stains (93) couvre tous les besoins en aménagement tertiaire et communication sur le lieu de vente. Avec un plan d’investissements de 1,8 million d’euros pour la période 2019/2022, le groupe Granjeman se donne les moyens de rester compétitif. L’entreprise dirigée par Jérôme Bénilan, qui vise la certification ISO 9001, bénéficie également cette année d’une enveloppe de 650 000 euros du plan France Relance. Florent Zucca

LE GROUPE

GRANJEMAN

VISE UNE CROISSANCE DURABLE

© Florent Zucca

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Installé sur quelque 5000 m2 aux portes de Paris, le groupe Granjeman regroupe depuis 2017 sur son site de Stains (93) ses trois entités : Multiplast, Sepelco et Europlast. Impression grand format, décors évènementiels, signalétique et enseigne, vitrophanie et décors muraux, menuiserie plastique, mobilier et accessoires PLV, solutions lumineuses, impression 3D grand format : le groupe couvre aujourd’hui tous les besoins en aménagement et communication tertiaire et retail. « L’objectif était de constituer un outil industriel mutualisé. Nous avons développé des synergies fortes, mais chaque entité garde sa spécificité et ses métiers », explique son Pdg, Jérôme Bénilan. Aménageur tertiaire en signalétique et décors, le bureau d’études Sepelco travaille sur appels d’offres pour des clients finaux très grands comptes ou des acteurs du space planning. « Nous réalisons entre 20 et 40 bâtiments par an, à 90 % en Ile-de-France, sur des plateaux de 5000 à 10 000 m2 en moyenne », précise Jérôme Bénilan. Le plasturgiste Europlast, lui, réalise des projets évènementiels et muséographiques, notamment pour les plateformes qui s’occupent de l’aménagement de points de vente (comme Altavia, Gutenberg ou Ozalyd par exemple). Enfin, Multiplast est un prestataire d’impression numérique grand format, qui travaille beaucoup pour l’évènementiel. « Nous avons réalisé l’impression des décors de nombreux défilés de haute couture », révèle Jérôme Bénilan.


© Florent Zucca

Jérôme Bénilan, Pdg du groupe Granjeman, et Yannick Deforges, directeur commercial de SEI Laser France.

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DÉVELOPPEMENT DE LA 3D GRAND FORMAT

Peu impacté par la crise actuelle des approvisionnements, grâce à son stock de 400 000 euros de matériaux, le groupe Granjeman (76 personnes) retrouve, depuis le mois de juin, des niveaux de croissance proches de 2019, année où l’entreprise a atteint les 9 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une croissance qui est aussi le fruit d’une politique d’investissements soutenue. Entre 2019 et 2022, le groupe de Stains aura consacré 1,8 million d’euros à l’achat de nouvelles machines, la création d’une filière de montage, l’extension d’une mezzanine dans l’atelier et au recrutement de dix personnes sur les deux derniers exercices (chargés d’affaires, infographistes, opérateurs machines, agents de fabrication). En ce qui concerne le matériel d’impression, le groupe Granjeman peut se targuer de posséder l’un des parcs les plus neufs d’Ile-de-France. Dans l’atelier : une Epson, une Canon Colorado, une EFI Vutek en cinq mètres de laize et trois machines swissQprint flambant neuves (deux tables à plat Nyala 3 et une imprimante roll-to-roll Karibu). À l’autre bout du bâtiment, on retrouve également deux récentes tables de découpe du constructeur SEI Laser, présent ce jour-là chez son client. « Ces machines hybrides découpent aussi bien les matériaux organiques que les métaux fins. Ce sont des outils complémentaires de production, pour de l’ennoblissement de PLV », explique Jérôme Bénilan.

Enfin, dernier investissement en date, l’acquisition de deux machines d’impression 3D grand format : une Massivit 1800 (gel extrudé et polymérisé) et une Builder Extreme 2000 Pro (dépôt de fil fondu).

SOUTIEN À L’INSERTION PROFESSIONNELLE

Mais l’entreprise de Stains ne s’arrête pas là. Bénéficiaire d’une enveloppe de 650 000 euros du plan France Relance, le groupe Granjeman poursuit ses investissements : renouvellement de son EFI Vutek, nouvelle table de découpe Zünd et arrivée d’une fraiseuse 5 axes de la marque Biesse, pour accompagner le développement de la 3D grand format, sont au programme. Face à tous ces développements, Jérôme Bénilan - qui vise une certification ISO 9001 en 2022 afin de matérialiser la démarche RSE du groupe - mise aussi sur la formation et l’insertion professionnelle pour trouver les futures compétences du groupe, en soutenant la création, à deux pas de l’entreprise, de l’école de production Iron Academy, dédiée aux métiers de la métallurgie. Une école dont il est vice-président - qui a accueilli sa première rentrée au mois de septembre, avec neuf élèves.


PUBLI-REPORTAGE

Thermoformage, découpe, plasturgie : à la frontière de l’artisanat et de l’industrie, l’entreprise Artnell maîtrise le travail de la matière. Un savoir-faire que ce spécialiste en PLV a choisi de sublimer, en investissant dans une nouvelle solution d’impression numérique : une HP Latex R1000, qui va lui permettre de développer son activité en proposant des personnalisations sur-mesure.

ARTNELL :

L’ART ET LA MATIÈRE Savoir créer une PLV percutante requiert de l’expérience, de l’ingéniosité et de la créativité. Un art que maîtrise la société Artnell. Depuis 25 ans, le spécialiste en plasturgie, thermoformage et découpe, façonne et cisèle des PLV sur-mesure pour ses clients issus des univers du luxe, de la pharmacie et de la cosmétique. Dans son atelier situé à une heure au sud de Paris, Cyril Chaussard, son fondateur et dirigeant, aime - ce sont ses mots - « torturer ses matières », leur faire prendre des formes inédites, pour obtenir le design escompté. « C’est un métier empirique ! », confirme-t-il. En 2020, ce passionné décide de pousser l’expérience encore plus loin, en ajoutant l’impression à son champ de compétences. Plastique, métal, bois : il veut pouvoir imprimer ses matières avant de les façonner. Son cahier des charges est précis et ses exigences pointues.

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DE LA SÉRIGRAPHIE À L’IMPRESSION NUMÉRIQUE

L’impression n’est pas une nouveauté en soi pour l’atelier, qui utilise déjà la sérigraphie depuis 20 ans pour de la mise en couleurs de matériaux. Mais pouvoir proposer des personnalisations uniques pourrait apporter une vraie valeur ajoutée à l’entreprise. En veille sur les progrès de l’impression numérique, le chef d’entreprise a déjà testé des solutions à base d’encres UV : les résultats n’ont pas été satisfaisants. « Les impressions au premier passage étaient magnifiques mais, à l’usage, nous avions des problèmes d’accroche et le blanc jaunissait », explique Cyril Chaussard, qui ne baisse pas les bras pour autant. En février 2020, il se rend à Lyon sur le salon C!Print et découvre, sur le stand du distributeur Euromedia, la nouvelle série « R » du constructeur HP, avec ses fameuses encres Latex. Sur le papier, la HP Latex R1000


© Artnell

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© Fayolle

coche toutes les cases : des couleurs éclatantes, des blancs brillants, des encres aqueuses, un système de têtes amovibles, etc. Cyril Chaussard est séduit, mais en bon industriel, il veut faire des tests.

DU BLANC SANS CONTRAINTE

Bois, miroir, tôle époxy (un matériau difficile à traiter aussi en sérigraphie, ndlr)… tout y passe. Et la conclusion est sans appel. « Nous n’avons jamais pris la machine à défaut », confie Cyril Chaussard. La HP Latex R1000 est le couteau suisse dont il avait besoin. « La qualité des blancs est exceptionnelle. À tel point que pour réaliser un blanc de soutien, je préfère passer aujourd’hui par l’impression numérique que par la sérigraphie. Le blanc est plus opaque qu’après deux passes en sérigraphie, précise le dirigeant. L’élasticité des encres a également été un élément décisif pour nous, car nous thermoformons ou découpons 99 % des matériaux que nous imprimons. Nous n’avons donc pas droit à l’erreur. Et question entretien et facilité d’utilisation, c’est également un sans-faute ». Et de citer le boîtier conçu par HP pour ranger les têtes d’impression dédiées à l’encre blanche, qui permet une gestion sans contrainte de la solution. « En 20 minutes seulement, vous pouvez reprendre l’impression », indique Cyril Chaussard.

DES ENCRES À BASE D’EAU ÉCO-RESPONSABLES

« Les encres HP Latex sont par ailleurs des encres à base d’eau : elles n’affichent aucune étiquette d’avertissement et ne dégagent aucun polluant atmosphérique, contrairement aux encres UV ou solvants. Ce qui est fondamental pour nous,

car cela nous permet de proposer à nos clients des produits plus respectueux de l’environnement et à nos salariés de travailler dans un univers de travail beaucoup plus sain », argumente le dirigeant. Plusieurs éco-labels crédibilisent aujourd’hui l’offre d’HP dans ce domaine, avec en particulier la certification UL Ecologo, mais aussi Greenguard au niveau maximum, sans oublier le programme HP Planet Partners, dédié au recyclage des consommables.

IMPRESSIONS DE TEXTURES ET COLOR BLOCK

En termes d’application, l’arrivée de la R1000 dans l’atelier a permis de proposer de nouvelles idées, plus créatives, avec de l’impression d’effets de textures en all-over pour des produits thermoformés par exemple. Si l’impression en sérigraphie s’est fortement réduite de l’ordre de 50 % - elle reste néanmoins indispensable pour imprimer des tons or et argent. « Ce qui nous permet aujourd’hui de jouer sur les deux tableaux », explique Cyril Chaussard. Le dirigeant nous présente une PLV conçue pour présenter des tubes de rouges-à-lèvres. On y voit une plaque imprimée bordée d’un fin liseré doré. « Un bel exemple de la complémentarité des techniques : l’aplat or a été réalisé en sérigraphie, l’impression quadri en numérique ». Aujourd’hui, Cyril Chaussard a recruté une personne supplémentaire pour gérer le pôle impression numérique et développer de nouveaux projets d’embellissement. L’étape suivante consistera en l’impression de décors en anamorphose. Les tests sont en cours, en partenariat avec les équipes d’Euromedia.

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REPORTAGE

L’imprimerie en ligne du nord de la France reprend des couleurs. Rachetée par le groupe Techniphoto en 2012, elle revient avec une démarche technologique de premier plan, couplée à une volonté de rester un acteur local, français, au service de ses clients. Forte d’un portefeuille de 230 000 clients, l’entreprise est aujourd’hui en plein développement. Cécile Jarry

RAPID FLYER

FAIT SON GRAND RETOUR SUR LE SECTEUR DU WEB-TO-PRINT FRANÇAIS

© Rapid Flyer

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L’imprimerie en ligne Rapid Flyer refait parler d’elle. Pionnière du secteur en France, elle avait connu une croissance folle dans les années 2000, avant d’être rattrapée par la concurrence, une dizaine d’années plus tard. Alors qu’elle est en perte de vitesse, elle croise le chemin du groupe Techniphoto (65 millions d’euros de chiffre d’affaires) : un groupe familial du nord de la France, qui réunit six imprimeries, un façonnier et un routeur, et auquel ne manque, finalement, qu’une interface digitale. De nouveau dans les starting-blocks depuis 2020, l’entreprise amorce aujourd’hui son grand retour sur le marché. À sa tête, Nicolas Mathieu, ingénieur de formation, dont l’expertise dans le domaine de l’IT (Information Technology, ndlr) et de la connaissance client est un atout pour le groupe nordiste, dont l’ADN est avant tout industriel.

UNE DÉMARCHE TECHNOLOGIQUE CENTRÉE SUR LE CLIENT

« Ma mission consiste à faire de Rapid Flyer un e-commerçant performant, indique Nicolas Mathieu. Nous nous appuyons pour cela sur une connaissance approfondie des attentes de nos clients et sur une démarche technologique de premier plan ». Pour gagner à la fois en agilité et en efficacité, le dirigeant a fait le choix de travailler avec la plateforme d’e-commerce Sylius, IC LE MAG / INDUSTRIES CRÉATIVES #18 NOVEMBRE 2021


© Rapid Flyer

© Rapid Flyer

dont les pratiques de développement centrées sur les clients offrent la possibilité de s’adapter en permanence à de nouvelles exigences. « Côté production, l’arborescence est en place et parfaitement opérationnelle, précise Nicolas Mathieu. Les différentes entités du groupe sont connectées à notre plateforme, avec un ERP et un hub de production, mais aussi un hub de routage ». Objectif : de l’automatisation à tous les échelons.

DU FLYER AU MARKETING DIRECT

Dans la roadmap du dirigeant, il y a bien sûr la production rentable, en France, de flyers, brochures, dépliants et autres cartes de visite, mais aussi le développement d’offres complémentaires, avec notamment la production automatisée de campagnes de marketing direct. « Le média papier est un canal d’acquisition complémentaire des stratégies digitales. Proposer un outil qui permet d’automatiser la production de ce type de communication, ainsi que sa diffusion,

LE GROUPE TECHNIPHOTO

est donc stratégique, explique Nicolas Mathieu. Rapid Flyer, grâce à la force du groupe Techniphoto et à ses compétences complémentaires, est aujourd’hui en mesure de proposer ce type de services. De la personnalisation du message à son envoi, en passant bien sûr par son impression. Le tout, 100 % made in France ».

UNE QUALITÉ DE SERVICE, UNE PRODUCTION LOCALE

Freiné par la pandémie, le redémarrage de l’activité est désormais en cours. Forte d’un portefeuille de 230 000 clients, l’entreprise est en plein développement, avec un rythme de 150 000 commandes par an. L’équipe de 23 personnes réunie autour de Nicolas Mathieu a aujourd’hui à cœur de faire tourner l’outil au mieux de ses performances. « Notre objectif n’est pas de nous battre sur les prix, mais d’être présents pour nos clients, avec une vraie qualité de services et une production locale, qui ne quitte pas la région », confie le dirigeant.

Dans le groupe Techniphoto aujourd’hui, on retrouve les imprimeries Jean-Bernard (Bondues), Nord

Imprim (Steenvoorde), La Monsoise (Mons-en-Barœul), Impression directe (Roubaix), Numéri-Print (Saint-André) et Sodepi (Wissous). Mais également le façonnier Technofa (Bondues) et le routeur Ciscom (Lys-lez-Lannoy). Rapid Flyer (Marquette-lez-Lille) a été racheté par le groupe en 2012.

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SÉRIE LIMITÉE

SIGNALÉTIQUE

Au terme d’une importante campagne de restauration et d’aménagement lancée en 2017, l’Hôtel de la Marine a (enfin) rouvert ses portes au public, au mois de juin dernier. Le spécialiste en signalétique OXY a fait partie des entreprises retenues pour participer à cette magnifique restauration. Sous la houlette de l’agence Locomotion, en charge de la programmation signalétique et de sa maîtrise d’œuvre, OXY a réalisé tous les éléments qui permettent aujourd’hui aux visiteurs de se repérer dans l’espace. Visite guidée. Cécile Jarry

LA (TRÈS) BELLE OUVRAGE D'OXY À L’HÔTEL DE LA MARINE S

itué sur la place de la Concorde, entre les Champs-Élysées et les Tuileries, l’Hôtel de la Marine est un superbe ensemble architectural créé au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi. Il abrita jusqu’en 1789 le GardeMeuble de la Couronne avant de devenir, pendant plus de deux cents ans, le siège du ministère de la Marine. Avec le départ de l’état-major de la Marine, en 2015, un nouveau chapitre s’est ouvert dans la vie du bâtiment, placé désormais sous la responsabilité du Centre des Monuments Nationaux (CMN).

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UNE REDÉCOUVERTE DE L’HÔTEL DU GARDE-MEUBLE

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L’appellation du monument ne doit pas tromper, car c’est principalement l’hôtel du Garde-Meuble que le projet du CMN invite le public à redécouvrir aujourd’hui. Le bâtiment, au gré des diagnostics et des sondages, a réservé maintes surprises aux restaurateurs. Sous les aménagements réalisés par l’état-major de la Marine, la distribution et les décors originaux ont bien souvent été conservés. Ils permettent de comprendre l’organisation des différentes entités du Garde-Meuble de la Couronne. Alors que les salons d’apparat, qui sont sans doute les pièces les plus connues du public, ont été entièrement refaits au XIXe siècle, les appartements de l’intendant du Garde-Meuble ou ceux du garde général ont conservé leurs décors d’origine ou, à tout le moins, des éléments décoratifs suffisants pour ne laisser que peu de place à l’hypothèse dans le travail de restauration. L’Hôtel de la Marine propose donc une immersion dans un grand palais du siècle des Lumières, pour lequel le premier intendant du Garde-Meuble, Pierre-Élisabeth de Fontanieu, avait souhaité les décors les plus somptueux, s’appuyant pour cela sur les meilleurs artistes et artisans du royaume.


À la suite de l’appel d’offres publié en novembre 2016, c’est l’agence d’architecture et de scénographie Moatti & Rivière - accompagnée des sociétés Illusio (scénographie digitale), Locomotion (signalétique et graphisme), 8’18 (éclairage), Sismo (design mobilier) et VTIC (multimédia) - qui a été retenue pour concevoir la scénographie de l’Hôtel de la Marine.

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UNE PROGRAMMATION SIGNALÉTIQUE EXIGEANTE

Le spécialiste en signalétique OXY a fait partie des entreprises retenues pour participer à cette belle restauration. Sous la houlette de l’agence Locomotion, en charge de la programmation signalétique et de sa maîtrise d’œuvre, l’entreprise d’Aubagne a réalisé tous les éléments qui permettent aujourd’hui aux visiteurs de se repérer dans l’espace. « Toute la difficulté de ce dossier résidait dans l’utilisation de matériaux inhabituels et de finitions peu communes dans nos métiers, explique Sébastien Trautmann, directeur général d’OXY. Nous devions nous fondre dans le décor. Que ce soit en extérieur comme en intérieur, nous avons été amenés à concevoir des solutions de signalétique inédites, qui respectent la table des matières des lieux, avec du bois, de la pierre, du cuir, mais qui soient aussi le moins invasives possibles, pour respecter le patrimoine ».

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UN DÉFI TECHNIQUE EN EXTÉRIEUR…

Les enseignes extérieures ont représenté un vrai défi pour les équipes d’OXY, qui ont fait appel, pour les réaliser, à des techniques issues de l’aéronautique. « Il s’agissait de réaliser des enseignes venant encadrer les deux entrées principales du site, rue Royale et place de la Concorde, par deux éléments artistiques démarrant de manière perpendiculaire à la façade en partie haute, puis, en se vrillant, finir tel un drapeau au vent parallèle à la façade », précise Sébastien Trautmann. La principale difficulté venait de la réalisation de la vrille, aussi baptisée « twist ». Celle-ci a été réalisée en fonte d’aluminium dans des moules spéciaux et a nécessité la réalisation de cinq prototypes avant d’atteindre le niveau de finition souhaité. En effet, de par la masse et la forme de la pièce, de nombreux problème de dégazage de l’aluminium se sont posés. La fonderie en charge de ces pièces a fini par opter pour une technique utilisée habituellement pour les pièces aéronautiques.

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SÉRIE LIMITÉE

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SIGNALÉTIQUE LA (TRÈS) BELLE OUVRAGE D’OXY À L’HÔTEL DE LA MARINE

« Nous devions nous fondre dans le décor. En extérieur comme en intérieur, nous avons été amenés à concevoir des solutions de signalétique inédites, qui respectent la table des matières des lieux et qui soient le moins invasives possibles, pour respecter le patrimoine » Sébastien TRAUTMANN, directeur général d’OXY

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F I 96 … COMME EN INTÉRIEUR L’ensemble des textes en partie haute ont été réalisés en marqueterie, par incrustation de lettres en aluminium anodisé noir. Cette opération a été réalisée dans les ateliers d’OXY. « S’agissant d’un monument historique, nous avons dû faire un relevé 3D de la façade, afin de positionner les fixations dans les joints de pierre de taille », révèle le dirigeant. Les balises murales et plaques signalétiques extérieures ont été réalisées avec un support en aluminium et un traitement par nickelage argent chaud, sur lequel vient s’agrafer, avec un système sécurisé propre à OXY, une pierre en moka grano mezzo sérigraphiée. Aucune fixation n’est ainsi visible. Pour les textes cintrés, l’option choisie par OXY a été de travailler à la main de l’aluminium massif de 8 mm d’épaisseur. Les textes ont ensuite été traités par un nickelage argent chaud, avec une finition sur la tranche avant par émaillage noir brillant. De véritables pièces d’orfèvrerie !

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Pour la signalétique des appartements, la difficulté consistait à réaliser une signalétique à la fois visible et discrète, sans aucune possibilité de fixation mécanique ou collée, les lieux étant recouverts de tapisseries, boiseries et autres miroirs classés. Les designers ont donc fait le choix de suspendre la signalétique des appartements aux portes, elles-mêmes classées. Des plaques ont été réalisées en médium laqué dans le ton dominant de la porte restaurée, puis suspendues par des lanières en cuir faites sur-mesure. Au dos des portes, un contrepoids lui-même traité en argent chaud contrebalance l’ensemble et permet à la plaque de rester en position sans aucune fixation, ni dégradation du support. Pour les mêmes raisons, dans les loggias ont été disposés des mini totems réalisés en verre, recouverts d’un complexe de film miroir sans tain, traité anti rayure et comprenant des indications sérigraphiées. Ces totems possèdent un pied en inox poli miroir très discret. Le polissage a été réalisé par des entreprises travaillant pour le marché des yachts de luxe, au savoir-faire éprouvé. Enfin, pour la signalétique des zones administratives, le même niveau d’exigence a été demandé. L’ensemble des autres balises et plaques a été réalisé sur du corian, usiné en pointe de diamant avec un marquage sérigraphique en partie avant.


1_2_3 FÉVRIER 2022 LYON IMAGE PERSONNALISATION NUMÉRIQUE



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