LA BAULE PRIVILEGE 2022

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AUTOMOBILES

Denis Sire LE TRAIT SÛR

Né à Saint-Nazaire le 4 septembre 1953, Denis Sire a passé une grande partie de ses vacances d’enfant chez ses grands-parents, Charles et Hélène Sire, dans leur villa Les Astéries, allée des Cygnes. Il y a d’ailleurs une avenue Charles Sire à La Baule. Mais c’est à Paris que Denis Sire a fait toute son œuvre de dessinateur, l’œil toujours rivé sur les belles mécaniques. Et on ne peut pas évoquer l’automobile à La Baule sans faire un clin d’œil à ce grand artiste malheureusement disparu.

2014. Lors du Rallye des Écrivains, devant l’Hermitage, Denis Sire ne résiste pas à la De Tomaso Mangusta pilotée par son heureux propriétaire, Jean Berchon, directeur de la communication de Moët & Chandon.

une sorte de Gatsby Rocker

Il a tout aimé des motos et des autos, lorsque celles-ci avaient du style, de l’élégance et du panache. Il savait tout des pilotes, des voitures, des circuits et même des moteurs. Dans 12 pilotes, publié en 2014 et qu’il était venu présenter à La Baule, il illustre les textes de Jean-Marc Thévenet sur Jack Brabham, Graham Hill, Jim Clark, Bruce McLaren, François Cevert, Jacky Ickx et six autres qu’il considère comme les vrais héros du 20ème siècle. À sa manière, Denis Sire fut, lui aussi, un héros, qui n’abdiqua jamais son indépendance, sa liberté ni son talent, qu’il mit au service de la haute idée qu’il se faisait de son art. « Denis Sire, écrit son ami Frank Margerin, semble être un personnage sorti tout droit d’une de ses propres bandes dessinées, une sorte de Gatsby rocker, parfois dandy, parfois destroy, souvent les deux à la fois. Ses passions et ses fantasmes : les belles mécaniques et les femmes plantureuses. Denis les vit et les sublime à travers son dessin, ses esquisses, ses aquarelles, ses peintures… Son trait, à la fois hyper-réaliste et naïf, traduit une sensibilité et une vraie sincérité… » « Dans les années 70, a expliqué au Parisien Matthieu Letourneux, professeur de littérature spécialisées en pop culture à l’université de Nanterre, il y a eu une explosion de créativité dans le milieu de la bande dessinée, qui a donné lieu à la parution de journaux éblouissants comme Métal Hurlant. Denis Sire en était l’une des figures les plus importantes, même s’il n’est pas resté la plus connue. Il avait un univers bien à lui mêlant les années fifties avec des pin-up, un côté un peu sadomasochiste, des voitures, du rock’n’roll et de la science-fiction comme on en retrouvait dans les comics des années 1950 » Avec ses amis de Métal Hurlant, Denis Sire avait même un temps fondé un groupe, le Dennis Twist, dont la chanson Tu dis que tu l’M avait marqué l’année 87. « C’était un homme en couleur, a déclaré à son décès Laurent Jamet, élu communiste à la mairie de Bagnolet, au look incroyable, un esprit libre ! » « Son trait souple, sensuel et inventif, écrivait de son côté Olivier Delcroix dans Le Figaro, s’était affirmé dans le diptyque Bois Willys et Lisa Bay (édités dans la collection Pied jaloux des Humanos), mettant en scène un tandem d’héroïnes aventurières (Ziblyne et Bettie) dans une Bretagne fantasmée, où l’on croisait tour à tour des révolutionnaires indépendantistes masqués et volants, de dangereux robots humanoïdes et des espions en tous genres. » Dans cette Bretagne fantasmée étaient La Baule et la presqu’île de Guérande. N’avait-il pas fait figurer, dans l’un de ses albums, L’écho de la presqu’île guérandaise ? (sic) Lors du Rendez-vous des écrivains 2014, Denis Sire signe ses livres à sa cousine Nathalie Fréour, elle-même nièce du sculpteur Jean Fréour. Lequel estimait beaucoup le travail de Denis, dont il était un oncle. Denis Sire a passé à La Baule, chez ses grands-parents, allée des Cygnes, une grande partie de ses vacances d’enfants. Il a appris à nager au Club des Crabes.

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LBP


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