La Sentinelle
Janvier - Février 2019 - n° 01
Avant-Propos Périodique bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. Éditeur responsable : Yves Huwart - Bureau de dépôt : Alost X - P109013
S’arrêter, c’est reculer ! le syndicat militaire
Avant-propos
S’arrêter, c’est reculer ! AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT
Depuis la mi-décembre, le pays se trouve dans une situation singulière. Le gouvernement minoritaire sera en ‘affaires courantes’ jusqu’aux élections du 26 mai, et probablement encore longtemps après. Ce contexte particulier risque de s’accompagner d’une prudence budgétaire qui fera de 2019 une année de stagnation politique. Pendant ce temps, aux soins intensifs, la perfusion de la Défense se vide ! Entre-temps, janvier est passé et avec lui les meilleurs vœux et les bonnes résolutions. Les soldes sont finis, ce qui n’empêche pas la surenchère des promesses politiques en vue des élections. En revanche, il ne faut pas s’attendre à beaucoup de concret du côté de la rue de la Loi. Pourtant, lors de notre entrevue avec notre nouveau nouveau ministre de la Défense, Didier Reynders, nous avions perçu une certaine volonté d’aller de l’avant et de réaliser certains dossiers. Nous a-ton une fois de plus vendu du vent ou allons-nous vers des actions tangibles ? L’avenir proche nous en dira plus sur les ambitions réelles de nos dirigeants. Il serait toutefois naïf d’attendre des avancées significatives dans le climat politique actuel. En conséquence, il vaut mieux se concentrer sur la dure réalité de la Défense. Celle du caractère ‘critique’ de notre département, que les chefs militaires au plus haut niveau n’hésitent plus à reconnaître ouvertement, en particulier en ce qui concerne la gestion du personnel. La situation politique ne laisse que peu d’espoir de voir concrétiser des améliorations pour lesquelles des lois doivent être votées et des arrêtés royaux signés. Ça ne veut pas dire qu’on ne peut rien faire au profit du personnel. Il est bel et bien possible de prendre de nombreuses mesures afin de faire progresser le statut du personnel, sans pour autant nécessiter un laborieux changement de la Loi. Il ne faut donc pas forcément attendre un nouveau gouvernement. Augmenter l’attractivité du métier des armes peut même se faire immédiatement. ‘Construire de nouvelles casernes’ ne sera pas pour demain mais on peut considérablement renforcer le pouvoir d’achat des militaires par un ensemble de petites mesures, par exemple en diminuant partout les prix de l’HORECA dans les cantines militaires. Ou
2
La Sentinelle
encore, compenser les heures réellement prestées en temps, au lieu d’octroyer un montant forfaitaire. Ces heures pourraient alors être épargnées et prises ou payées, à la meilleure convenance de chacun. Des horaires de travail plus souples peuvent être instaurés localement afin de mieux correspondre aux attentes du personnel. En veillant à ne pas changer en dernière minute les calendriers des unités, on peut assurer aux militaires et à leurs familles une vie privée moins chaotique. De cette façon, nos collègues ne seront plus obligés de trouver des solutions d'urgence pour concilier les besoins de leurs proches avec leurs devoirs militaires. Par ailleurs, les missions devraient être modulées en fonction des moyens et du personnel disponible, sinon trop souvent on assiste à un épuisant jeu de vases communicants entre compagnies et navires, pour ‘renflouer’ à tout prix les effectifs. Bref, avec un peu de bonne volonté et un minimum de détermination, nos chefs peuvent prendre leurs responsabilités pour réaliser à leur niveau des avancées substantielles en faveur du personnel, même en ‘affaires courantes’. En d’autres termes, pour l’ACMP-CGPM il est clair que la situation politique actuelle n’excuse pas l’immobilisme : il est possible d’aller de l’avant en faveur des militaires. Avec une bonne dose de créativité et de bon vouloir, l’État-major de la Défense peut faire beaucoup pour améliorer l’attractivité du métier. Alors pourquoi attendre ? Nous sommes en tout cas partie prenante de toute initiative en faveur du personnel. A contrario, ceux qui dans les semaines et les mois à venir utiliseront la paralysie politique pour justifier la leur, risquent non seulement de reculer, mais ils perdront à terme toute relevance et finiront par disparaître.
La Sentinelle
Janvier - Février 2019 - n° 01
Photo : Daniel Orban
Colophon
2
S’arrêter, c’est reculer !
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
4
Programme Général : des mesures concrètes et réalistes
9
Paiement de la pension de décembre 2018 le 31 décembre
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR). Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be Tél. : 02 245 72 14 Fax : 02 245 73 01
10
Train des mutations : retard probable de 10 à 15 ans !
12
Pillage et vandalisme
14
Achats personnels : ‘reality check’
16
Une mutualité gratuite…
BE32 2100 6234 6602 BIC : GEBABEBB BE57 0682 3639 9535 BIC : GKCCBEB
Photo couverture : Daniel Orban
Facebook “f ” Logo
CMYK / .ai
Facebook “f ” Logo
CMYK / .ai
Rejoignez-nous sur Facebook EUROMIL
European Organisation of Military Associations
La Sentinelle
3
Rapport
Programme Général : des mesures concrètes et réalistes « Les syndicats c’est des râleurs, ils ne savent rien faire d’autre que critiquer ! » Voilà bien une phrase qui ne s’applique pas au syndicat militaire. En ce début 2019, l’ACMP-CGPM publie son Programme Général pour les cinq années à venir. Plus qu’une liste de revendications, nous formulons 128 propositions concrètes basées pour la première fois sur un cadre budgétaire réaliste. La Défense belge est aujourd’hui dans un tel état qu’il n’est même plus question de faillite mais bien de reconstruction. En 25 ans de pillage institutionnel, l’outil militaire a subi des dégâts profonds et irréversibles. Même si le sabotage de l’armée cesse immédiatement, il faudra beaucoup de temps pour qu’elle retrouve un niveau opérationnel suffisant pour garantir un minimum de sécurité à la population. Pour y arriver, il faudra bien plus que des avions, des navires et des blindés. Ce dont la Défense a le plus besoin, c'est de militaires. Pour garder ceux qui y sont et pour convaincre de nouveaux collègues de les rejoindre, il faudra rétablir la confiance dans le ministère de la Défense en tant qu’employeur. Pour y arriver, un changement profond du comportement de nos dirigeants envers leurs militaires s’impose. Le respect dû à ceux qui portent les armes passe avant tout par une revalorisation significative du métier. Nous ne réclamons pas des milliards d’euros, ni des pourcents du PIB. L’ACMP-CGPM formule 128 propositions concrètes dont l’adoption pourrait s’inscrire de façon réaliste dans le cadre de la Vision stratégique, sans pour autant compromettre les finances de l’État. Ces mesures et recommandations sont parfois toutes simples et ne coûtent pas grand-chose. Mais la somme de ces petites améliorations serait déjà un énorme atout sur la voie de la réhabilitation de notre Défense. Lignes de force La vision de l’ACMP-CGPM est la suivante : œuvrer de concert avec la Défense afin qu’elle devienne un des cinq meilleurs employeurs de Belgique. Et c’est possible ! Comme premier point, et peut-être même le plus important, il faut veiller à ce que les militaires
4
La Sentinelle
puissent de nouveau œuvrer, se former, s’entraîner, s’exercer et que des unités soient déployées et ce, d’une façon correcte. Avec du bon matériel déployable et avec suffisamment de moyens, de pièces de rechange et de systèmes d’armes. Mais avant tout : avec du personnel en suffisance et motivé. Soyons un employeur attrayant. Les gens veulent de la clarté et de la constance. Et ils veulent une rémunération correcte. Oubliez toutes les belles théories, écoutez le personnel. C’est notre requête impérative aux dirigeants politiques et au commandement militaire. Offrir des certitudes, c’est assurer un meilleur maintien du personnel dans les rangs. Il n’y a, à cet égard, aucun doute quand on lit les sondages et qu’on est à l’écoute du personnel. Les militaires veulent aussi avoir des opportunités de carrière et d’évolution professionnelle. Si un trajet de carrière attrayant n’est pas possible, nous allons perdre nos jeunes gens prometteurs et la Défense en paiera finalement le prix fort. Chaque organisation a besoin de flexibilité. Le statut BDL en est un exemple. Le fait est qu’il n’est pas attrayant dans sa configuration actuelle. La flexibilité est nécessaire, mais ce qui est encore plus important, c’est que le statut des militaires soit étoffé d’une manière telle que le personnel garde confiance dans l’organisation. Pour le moment, cette flexibilité est annihilée par l’incertitude. Le soutien à la famille est également un point d’attention important. L’accent mis sur les opérations donne aussi une dimension supplémentaire à l’appui à
Photo : Daniel Orban
accorder au personnel dans ce domaine. Il existe des risques associés aux missions qui peuvent avoir des conséquences considérables tant sur le militaire que sur sa famille proche et lointaine. C’est pourquoi la Défense porte la responsabilité d’un soutien efficace au personnel avant, pendant et après le déploiement. Ce type de soutien peut ne pas être limité aux militaires, mais doit également concerner sa famille. Cela implique, entre autres, des initiatives visant à alléger les tâches familiales du partenaire et à faciliter la garde des enfants. Un point essentiel est la position particulière du militaire. Le militaire continue à œuvrer là où d’autres cessent toute activité. Le militaire est le seul Belge à ne pas être autorisé lui-même à déterminer si quelque chose est trop dangereux ou non. Cela doit également se refléter dans l’estime que l’on a à son sujet et donc dans la rémunération. Le refus de reconnaître cette position particulière, notamment par la forte augmentation proposée de l’âge de la mise à la retraite, a fait beaucoup de mal dans ce domaine parce que le caractère particulier du métier militaire a été implicitement sapé. Des ajustements dans ce domaine sont nécessaires. Nos 128 propositions sont regroupées sous 4 lignes de force, indiquées par l’acronyme D.A.T.E. • Fondements Durables pour le fonctionnement • Attractivité du métier militaire
• Technique et Tactique, qualificatifs de la compétence du personnel • Engagement de la société belge dans son entièreté Nous ne pouvons pas les citer toutes, mais voici en avant-première quelques-unes de nos propositions. La version intégrale du Programme Général est disponible sur notre site internet. Fondements Durables pour le fonctionnement D-12 & D-15 : Rendez un tronc commun aux formations des sous-officiers et officiers. Apprenez aux jeunes volontaires à ‘comment être dirigés'. D-23 : Cérémonie et étiquette sont les manifestations les plus visibles de la culture militaire. Prenez-en soin. Les insignes d’honneur et les médailles reconnaissent le courage ou le mérite ; ils doivent être présentés publiquement et les récipiendaires doivent être reconnus. D-24 : La cohésion et l’esprit de corps sont essentiels à l’efficacité opérationnelle. Faites des efforts pour les renforcer. D-32.3 : Maintenez les avantages pour soins médicaux après le départ à la retraite pour, au minimum, le traitement des problèmes de santé et des traumatismes qui résultent de prestations de service.
La Sentinelle
5
Rapport
Photo : Daniel Orban
D-33.1 : Mettez en œuvre un statut correct pour le corps technique médical afin de garantir la présence d’un personnel soignant suffisant, bien formé et motivé.
D-65 : Prévoyez des fonctions de fin de carrière suffisantes ; cela implique de mettre un terme à la campagne effrénée favorisant la sous-traitance.
D-43.1.3 : Ouvrez aux militaires qui, dans le cadre de leur déplacement domicile-lieu de travail, pratiquent le covoiturage, le droit à une indemnité annuelle de : - 1.000 € si leur lieu de résidence se situe entre 20 et 50 Km de leur lieu de travail ; - 2.000 € si leur lieu de résidence se situe à plus de 50 Km de leur lieu de travail.
Attractivité du métier militaire
D-43.2 : Autorisez les longs trajets domicile-lieu de travail quotidiens de plus d’une heure (trajet simple) à compter partiellement dans le temps de travail.
A-11.1 : Revalorisez les échelles de traitement. Plus de quinze ans après la dernière révision barémique, les échelles de traitement doivent être revalorisées sur la base d’une analyse comparative avec les secteurs public et privé et de la reconnaissance du caractère spécifique de la profession militaire. A-11.2 : Mettez en œuvre une exonération fiscale pour les périodes pendant lesquelles les militaires sont déployés à l’étranger.
D-51 : La concertation et la négociation dans les domaines de la mise en condition et la mise en œuvre des forces armées devraient être fondamentalement étendues. D-52 : Le droit de grève limité pour les militaires est un instrument essentiel. Aujourd’hui, un syndicat militaire – et donc aussi la communauté militaire – ne dispose pas d’un bras de levier suffisant pour mettre des propositions ou des idées à l’ordre du jour. Photo : Daniel Orban
A-11.3 : Attribuez un 13e mois à part entière par le biais d’une réévaluation de l’allocation de fin d’année. A-11.4 : Revalorisez l’allocation de week-end et les prestations accomplies les jours fériés. Photo : Laurent Schmitz
6
La Sentinelle
Photo : Daniel Orban
A-11.5 : Instaurez une allocation de multilinguisme. A-11.6 : Attribuez des chèques repas. A-11.9 : Prévoyez une allocation pour des activités de plusieurs jours, au cours desquelles il est impossible pour le militaire de rejoindre son domicile le soir.
Actualisez la fraction 1/1.850 dans la réglementation relative à la rémunération et portez-la à 1/1.618.
A-13.1 : Instaurez une indemnité pour couvrir les coûts supplémentaires liés aux charges familiales relatives aux enfants. Les frais de garde des enfants ainsi que les soins et l’éducation à long terme d’un enfant d’un militaire, doivent être indemnisés pendant le déploiement opérationnel et les exercices de longue durée.
Photo : Pierre Bogaert Photo : Nicolas Deplanque
A-11.13 : Introduisez une allocation pour les fonctions en cumul.
Photo : Daniel Orban
A-12.2 : Instaurez une prime de fidélisation. Le militaire recevra une prime représentant 60% du dernier traitement annuel brut dès qu’il aura occupé une fonction de base pendant 5 années après la fin de sa période de candidature.
A-21.2 : Révisez le système de promotion qui, ces dernières années, est vu comme une source d’insatisfaction plutôt que comme une motivation. Liez-y, entre autres, le grade à la fonction que le militaire occupe. Introduisez également la possibilité de s’écarter du minimum obligatoire ‘d’années avant le passage’ dans un certain grade de sorte que les militaires méritants puissent être promus plus rapidement. A-21.4 : Engagez-vous davantage dans l’emploi régional : offrez la possibilité de demander un transfert plus proche de sa propre région après une période minimale de service dans une fonction de base. A-22.2 : Offrez la possibilité d’une stabilité géographique. Pour autant que le militaire introduise une demande à cet effet, il doit avoir la possibilité de ne plus changer de lieu d’affectation au cours des 6 années préalables à sa mise à la retraite.
La Sentinelle
7
Rapport
Technique et Tactique, qualificatifs de la compétence du personnel.
rétention, pour accroître la force d’attrait des métiers en sous-effectif critique.
T-42 : Mettez en place de façon adéquate des instructeurs formés et récompensez un bon instructeur-pédagogue avec une prime d’instructeur et une promotion accélérée.
E-4 : Aidez le partenaire du militaire à trouver un emploi et à construire une carrière au sein de la région de la garnison.
T-3 : Créez des carrières accélérées pour les spécialistes techniciens en vue de rémunérer les membres du personnel les plus motivés, techniquement les mieux instruits et très bien formés, en évitant d’engendrer toute forme de discrimination statutaire et réglementaire.
E-62.1 : Attribuez aux militaires une priorité pour un emploi dans le secteur public après la fin de la carrière à la Défense. E-62.3 : Reconnaissez l’équivalence entre les formations et les diplômes militaires et ceux du civil.
Engagement de la société belge dans son entièreté. E-15 : Établir des partenariats avec un large éventail d’établissements scolaires dont les programmes ont une incidence sur la profession militaire. E-3.7 : Faites un usage sélectif des incitations à l’embauche, telles que la prime de recrutement et de
Photo : Daniel Orban
Photo : Daniel Orban
L’autorité ne doit pas appliquer pour la Défense la ‘politique des moyens’, mais proposer les ‘moyens de la politique’. L’assertion selon laquelle l’efficacité des forces armées ne se mesure plus en nombre de militaires est trop simple, car cette même efficacité ne se mesure pas non plus en nombre d’avions ou de navires. La valeur des forces armées se mesure in fine uniquement sur la base d’un critère : la valeur de ses militaires.
8
La Sentinelle
Statut
Paiement de la pension de décembre 2018 le 31 décembre Auparavant, votre pension d’ancien militaire était payée le dernier jour ouvrable du mois, sauf la mensualité de décembre qui était payée le 1er jour ouvrable de janvier.
Ce qui a changé Dorénavant, suite à la loi (voir sur le site www.paiementunique.be), la mensualité de décembre est payée le 31 décembre. Concrètement cela signifie que vous avez reçu votre ou vos pension(s) de décembre le 31 décembre et que le montant de votre ou vos pension(s) de janvier vous sera payé dans le courant du mois de janvier. Le Service Pension vous garantit qu'il n'y aura aucune interruption dans le paiement de votre ou vos pension(s). Certains anciens militaires rapportent qu’ils ont touché deux pensions à quelques jours d’intervalle : fin décembre et début janvier. Financièrement, l’opération est nulle mais bien entendu, il faut se retenir de tout dépenser en une fois, même si le montant im-
portant apparu subitement sur le compte incite à se lâcher à la période des soldes. Le montant de la pension payée en janvier n’a pas l’air correct. Dorénavant plusieurs paiements peuvent être regroupés, donc le montant peut inclure les médailles, la pension de réparation, etc. Vous êtes payé par chèque ou assignation postale au lieu d’un versement sur votre compte. Pour recevoir un versement bancaire vous devez renseigner votre numéro de compte sur https://mypension.onprvp.fgov.be Quelles conséquences pour votre déclaration d'impôts ? Le paiement de la pension de décembre effectivement payée en décembre a pour conséquence
que pour l'année fiscale 2018, vous avez perçu 13 mensualités au lieu de 12 mensualités. Pour ne pas vous désavantager, le mois de décembre 2018 sera imposé sur base de l'imposition moyenne de décembre 2017 à novembre 2018. Sur votre fiche fiscale "281-11 revenus 2018-excercice 2019", le mois de décembre sera repris dans une case à part sous l'appellation "arriérés taxables distinctement de pensions, rentes et autres allocations" - Paragraphe b : pensions du mois de décembre 2018 (Fonction publique) Dans la rubrique 314 : si vous avez atteint l'âge légal en décembre 2018 ; Dans la rubrique 315 : si vous touchez une pension de survie ; Dans la rubrique 316 : si vous n'avez pas atteint l'âge légal de pension en décembre 2018. Vous trouverez plus de détails sur le site https://www.pdos-sdpsp.fgov.be Vous pouvez aussi consulter votre dossier sur https://mypension.onprvp.fgov.be Si vous avez des questions à ce sujet, vous devez les poser directement au Service des Pensions.
La Sentinelle
9
Info
Train des mutations : retard probable de 10 à 15 ans ! Le nombre d’interventions du syndicat militaire pour des mutations annulées, forcées ou modifiées ne cesse d’augmenter. Les défaillances du ‘train des mutations’ concernent toutes les catégories de personnel, toutes les composantes et tous les services. Derrière ces perturbations sur le rail, pas de grèves cette fois mais toujours un manque de personnel dramatique. L’adjudant-chef André V. est satisfait. Après des années de patience, la DG HR lui a annoncé qu’il serait sur le ‘train des mutations’ en 2020, avec un solide ticket pour Saffraanberg. C’est qu’André a des états de service impeccables et qu’il attend depuis longtemps, très longtemps. Non seulement il a ‘donné’, avec 13 ans d’unité et 10 ans de longs trajets quotidiens sur Bruxelles (plus de 4h de transports en commun par jour), mais entre sa fille handicapée et maintenant sa maman qui ne peut plus se débrouiller seule, il est grand temps qu’il se rapproche de son domicile. À force de rapports sociaux, de modèles B et de supplications, il est soulagé d’avoir obtenu gain de cause. Seulement voilà, la chance qu’André fasse effectivement mutation est faible, avis de DG HR ou pas. C’est que les gestionnaires du personnel ne peuvent pas faire de miracles : il manque du monde partout et aucun chef de corps ne peut ‘lâcher’ ses gens. Un général, ‘patron’ d’une composante, ne peut que confirmer :
Photo : Daniel Orban
10 La Sentinelle
« Nous ne pouvons plus honorer le planning des mutations, nous devons travailler au ‘cas par cas’. Il faudra entre 10 et 15 ans pour rétablir une situation normale. » Dans les unités de combat, le manque de militaires est tragique. Certaines compagnies, navires ou services n’existent plus que sur les tableaux organiques. Il devient de plus en plus difficile de cacher les trous à coups de cumuls, report de congés ou ‘astuces’. Pendant le salut au drapeau (là où il existe encore), le spectacle est affligeant. Les pelotons fondent d’année en année. La moitié des gars sont sur le terrain : OVG, Afrique, Asie, Baltique… Le reste est au cours, essaie de prendre ses congés ou de former les nouveaux. Sans parler des malades de longue durée, qui occupent une place et qu’on ne peut pas remplacer… C’est clair, dans les prochaines années, il n’y a pas grand-monde qui pourra muter dans les unités d’appui ou les états-majors. Ce qui est aussi un drame ! Les employés d’états-majors sont pris en otage de la situation des unités de combat. En effet, ce sont justement ces services ‘administratifs’ qui sont les plus touchés par les départs à la pension, car la moyenne d’âge y était la plus élevée. Comment DG HR peut-elle suivre les carrières si ses propres spécialistes partent sans être remplacés ? Ailleurs, c’est le même constat, la même impuissance : à force de perdre des pièces, la machine militaire belge ralentit peu à peu. Certaines parties menacent même de s’arrêter totalement. Avec un peu de chance, on pourra ‘outsourcer’. Pour les cuisines, le gardiennage et la gestion des bases de données, passe encore, mais comment ‘outsourcer’
Photo : Daniel Orban
l’appui médical au combat ou l’entretien des armes ? Nos alliés ont eux aussi leurs problèmes et à force de compter sur l’hôpital de campagne des voisins, on risque un jour de se retrouver devant un panneau « Not for Belgians »…
Comment DG HR peut-elle suivre les carrières si ses propres spécialistes partent sans être remplacés ?
et à la formation ne peut pas non plus servir aux unités. Et quand un chef de corps est forcé de fournir un instructeur pour une école, il est parfois tenté de se défaire de son ‘maillon faible’. Ce genre de situation peut être une source de frustration importante pour le personnel de l’unité.
Vague de pensionnés Démotivation Le haut de la ‘vague’ des pensionnés passera cette année, avec 1.659 départs prévus. Pour 2020 on attend 1.600 départs, avec une diminution graduelle les années suivantes. Ce n’est qu’après 2025 qu’on redescendra sous les 1.000 pensionnés par an mais à ce moment, la vague des départs de BDL prendra le relais, avec des effets imprévisibles. Ces départs massifs sont en partie compensés par le recrutement mais avec un effet pervers : si la Défense recrute 2.000 nouveaux militaires par an, ceux-ci ne sont pas ‘utilisables’ tout de suite. Former un officier ou un sous-officier prend du temps et l’expérience ne vient qu’après de nombreuses années. Au début de leur engagement, les nouvelles recrues occasionnent pas mal de boulot aux unités, sans parler du danger d’avoir des détachements composés majoritairement de ‘bleusaille’. Par ailleurs, le personnel affecté en priorité au recrutement
L’arrêt des mutations a déjà un impact important sur la motivation du personnel. Beaucoup de militaires sont mécontents, désabusés voire malades de la situation. Devant les délégués du syndicat militaire ACMP-CGPM, c’est chaque fois la même scène : des militaires qui n’en peuvent plus, qui ne savent plus à quel saint se vouer. Tous estiment avoir fait leur devoir, avoir ‘donné’ le meilleur d’eux-mêmes et se sentent abandonnés ou trahis par la Défense. Souvent, il faut les décevoir car ce n’est pas par négligence ou mauvaise foi que DG HR ne peut honorer les demandes : il n’y a tout simplement pas de solution. Nous croisons assez souvent les gestionnaires de carrière et un mot revient dans les conversations : chaos. Difficile de dire si cette situation a déjà un impact sur les dossiers de maladie ou les dossiers de CMAR. Nous avons tenté d’obtenir les dernières statistiques des suicides et maladies psychosociales mais là aussi, c’est mission impossible : personne ne répond, le service est sous-peuplé, les bases de données incomplètes, les collaborateurs sur les dents parce qu’ils sautent d’une urgence à l’autre… Un chose est sûre, les départs volontaires sont de plus en plus nombreux, signe indéniable du mécontentement général.
Photo : Daniel Orban
La Sentinelle
11
Info
Pillage et vandalisme En 2013, la Défense a engagé 1.841 jeunes militaires. Après 5 ans, 900 d’entre eux ont déjà quitté l’uniforme, ce qui représente une proportion de 49%. Pour nos forces armées, c’est une catastrophe qui aura des répercussions à long terme. Tous les jeunes ne choisissent pas de quitter l’armée. Un dégagement peut être les suites d’une démission mais aussi d’un échec, d’une réforme ou d’un décès par exemple. Actuellement, on constate que près de la moitié des jeunes militaires ont déjà quitté la Défense après 5 ans. Comparé aux anciens militaires (incorporés depuis 1960), l’attrition chez les jeunes est deux fois plus rapide car ‘dans le temps’, on atteignait les 50% seulement après une dizaine d’années environ. Ces chiffres montrent que les jeunes hésitent beaucoup moins à quitter la Défense que les ‘anciens’. La conséquence majeure pour la Défense est qu’il faut recruter encore beaucoup plus pour maintenir l’ordre de bataille des unités à un niveau acceptable sur les moyen et long termes. Ces jeunes ont en outre coûté très cher en formation mais n’ont été ‘rentables’ que pendant une courte période, ce qui plombe tout le budget de la Défense, à commencer par la part destinée au personnel. À qui profite cette situation ? Certainement pas à l’État belge, et donc au contribuable, qui se voit
Photo : Daniel Orban
12 La Sentinelle
Photo : Erwin Ceuppens
contraint de payer deux fois plus pour la formation de ses militaires. En revanche, les entreprises se frottent les mains puisqu’elles mettent le grappin sur un solide flux de personnel ‘à haute valeur ajoutée’ et en bonne santé, formé gratuitement sur le dos de la Défense. Économies irresponsables L’évolution des engagements année après année démontre par ailleurs que l’effort soi-disant ‘exceptionnel’ consenti par le gouvernement en 2018 ne fait que corriger en partie le déséquilibre qu’il avait causé lui-même en étranglant le recrutement au début de la législature. Ces économies irresponsables sont une des causes fondamentales de la faillite actuelle de la Défense. Les chiffres ne mentent pas : plus encore que les précédents, ce gouvernement a profondément et systématiquement pillé la Défense, sans aucune
considération pour les militaires. La démolition des forces armées entamée avec les ‘dividendes de la paix’ en 1991 s’est accélérée pendant ces quatre dernières années, au point de ressembler furieusement à un sabotage organisé. Les dégâts sont maintenant tels qu’il faudra des années à l’outil pour se reconstruire, alors même que le pays et nos alliés n’ont jamais eu tant besoin d’une Défense forte depuis la chute du Mur. Reconstruire l’armée Pour reconstruire l’armée il faudra bien plus que des avions, des navires ou des blindés. Une revalorisation rapide et profonde du métier militaire est indispensable. Celle-ci exigera bien plus qu’une injection de quelques milliards : il faudra aussi et surtout rétablir la confiance. Pas celle de la population dans ses militaires ; les études prouvent que le Belge fait bien plus confiance à ses soldats qu’à ses
ministres. C’est la confiance des (candidats-)militaires dans le ministère de la Défense, qui est au plus bas. Pour gommer des décennies de négligence institutionnelle et de manque de respect envers ceux qui servent l’État, la facture sera salée. Les estimations des spécialistes donnent le tournis. Les montants à engager n’ont rien à envier au fameux ‘trou dans la Sécu’. Rien que pour remonter au niveau de pays comme la Roumanie par exemple, doubler le budget actuel ne suffirait pas. Un investissement durable est nécessaire. Il ne reste plus à espérer que, pendant cette longue période de réhabilitation de notre Défense, rien n’arrive.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM tire une fois de plus la sonnette d’alarme. Les politiciens jouent avec la pérennité de la Défense et la santé de son personnel. Car les premières victimes sont les militaires eux-mêmes. Jusqu’ici, ils souffraient des mesures statutaires ou économiques mais nous craignons maintenant pour la sécurité de nos collègues. En effet, certains services sont tellement débordés que des tâches vitales ne sont plus assurées. Nous ne parlons pas là des analyses de risque imposées par la Loi et qui n’ont jamais eu lieu, faute de moyens. Ces derniers mois ont par exemple été entachés par plusieurs accidents de tir, qui n’ont miraculeusement causé aucun décès. On nous rapporte que des unités partent en opération sans matériel de protection adéquat. D’autres signalent que la maintenance est bâclée ou retardée, faute de techniciens. Sans parler de l’état de délabrement des véhicules et des installations. Faudra-t-il des morts pour que les politiciens prennent enfin leurs responsabilités ?
Relation entre les engagements et les dégagements chez les jeunes 49% 53% 64% 63% 68%
1574
62%
1791
1699 31%
44%
1485
1451
±25%
1841
1464
1417
1301
40% 41%
1013 892
916
912
908
1151
958
900
624
395
458
452
217*
2008
2009
2010
2011
2012
2013
2014
2015
Photo : Erwin Ceuppens
2016
2017
En vert, les militaires encore présents. En rouge, les militaires ayant quitté la Défense. Le nombre en haut de la colonne indique le total des incorporations pour cette année. Le pourcentage de départs pour cette année est repris au-dessus de la colonne. (*) Pour l’année 2018 les 217 départs indiqués ne reflètent pas la réalité car une partie des dossiers de dégagement sont encore ouverts. Traditionnellement, on estime l’attrition à 25% au cours de la première année.
2018
Photo : Daniel Orban
La Sentinelle 13
Info
Achats personnels : ‘reality check’ L’affaire des ‘cagoules coréennes’ fait remonter à la surface un constat récurrent à la Défense : la nécessité pour nos soldats d’acheter du matériel civil pour faire leur boulot. Le problème ne date pas d’hier. Dans les années 90 déjà, les Chasseurs ardennais produisaient ‘en stoemeling’ une excellente veste de pluie en ‘GoreTex’. C’est qu’à l’époque, la seule alternative était un poncho en plastique collant ou une veste qui pesait 30kg une fois saturée d’eau. Pour Elsenborn ou l’ex-Yougoslavie, les militaires belges se sont jetés sur cette tenue de combat ‘alternative’ mais ô combien efficace. La moitié de l’armée a passé commande chez les Chasseurs au point que l’état-major n’avait plus besoin de résoudre le problème, puisque tout le monde était déjà équipé : CQFD. Une fameuse économie pour la Défense (encore ‘nationale’) puisque si on additionnait la veste, deux pantalons, un sac de couchage digne de ce nom, deux housses plus un ‘Berghaus’, tout un salaire y passait allègrement. Sans parler des pelotons qui ont investi dans un précieux GPS portable au ‘PX’ américain, seul moyen fiable à l’époque pour ne pas se retrouver dans les zones minées de Bosnie… C’est du vécu !
bien faire il en faut plusieurs, car qui sait si un local sera disponible pour faire sécher les vêtements mouillés ? Entre-temps, sur internet les commentaires vont bon train concernant les cagoules de 1951 distribuées au détachement en partance pour l’Estonie : « Bah, la laine, même après 67 ans, ça reste de la laine », explique un civil qui lui, ne met les pieds dans la neige qu’à La Plagne, habillé ‘technique’ pour la face nord... Ailleurs, un ‘rond de cuir’ s’exclame : « C’est pour ça qu’ils ont une prime d’habillement, de quoi se plaignent-ils ? » C’est sûr que pour une fonction administrative, on peut éventuellement se débrouiller. Dans les unités c’est une autre
‘Full Tactical’ Aujourd’hui, l’armée (sic) belge est devenue ‘professionnelle’. Pourtant, l’histoire se répète. Quand RTL-TVI a interviewé notre porte-parole concernant les cagoules, la boutique qui servait de décor au tournage accueillait quelques jeunes venus faire leurs emplettes en vue du départ en Estonie. Comme les journalistes ont pu le constater, la facture à la caisse n’est pas anodine. Au rayon des tenues d’hiver, un jeune couple négociait l’air morose : « Je prendrais bien ces sous-vêtements mais on n’aura pas assez pour faire la chambre du bébé. » La future maman a finalement convaincu son militaire de mari : « Prends-les, tu ne sais pas ce que tu recevras là-bas. Tant pis pour la chambre du petit, ça attendra encore un mois ou deux. » Un ‘kit’ de sous-vêtements ‘grand froid’ revient à 200€ : gants, cagoule, collants, sous-veste, maillot, ‘suite zippée’ et chaussettes. Pour
14 La Sentinelle
Photo : Laurent Schmitz
La boutique ‘Full Tactical’ de Namur propose un ‘kit’ de base pour les pelotons d’instruction contenant entre autres cette boussole.
histoire, comme nous le confirme Olivier, le patron de ‘Full Tactical’ à Namur : « À voir les cartes de fidélité de mes clients, la majorité dépensent plus de 1.000€ par an, en plus de tout ce qu’ils achètent au MilShop. Outre les vêtements, d’autres accessoires sont très demandés, à commencer par les chaussures Crispi (240€), très supérieures à celles de la Défense. Beaucoup changent aussi la ‘bear vest’ pour un porteplaques (200€), plus confortable. Quant au Camelbak, pourquoi avoir fourni la version non réglable ? La Défense a lésiné sur quelques dizaines d’euros mais combien coûte un soldat absent pour mal de dos ? Le modèle ajustable ‘Futura’ (300€) convient mieux à certains gabarits et se vend couramment. C’est d’ailleurs celui qui est distribué dans l’armée française. » Commande par peloton Il n’y a pas que les militaires en opération qui s’équipent dans le civil. Les candidats à l’instruction sont aussi concernés : « À chaque nouvelle incorporation, je reçois des commandes groupées par peloton, via l’IPR. Certaines unités ont même équipé une petite boutique locale avec un stock limité du matériel le plus courant. Les jeunes ne sont pas obligés d’acheter chez moi, mais je constate que presque tous le font, c’est donc bien qu’il y a un besoin. » Le ‘package’ de base pour les nouveaux militaires coûte environ 150€ et contient entre autres une boussole, un petit sac à dos, une lampe frontale ‘Petzl’, un porte-carte, un carnet ‘tous temps’, du tactical tape, paracorde, sifflet/miroir, sandow, … En option, un couvre-sac, un couteau tactique et des poches (100€). Les poches à accessoires sont très demandées : tourniquet, holster 5.7, SCAR, premiers soins, etc. Les vêtements sont aussi très populaires, comme l’explique un fantassin : « Le pantalon tactique renforcé (60€) est plus cher qu’au MilShop mais il protège mieux. J’en use facilement trois par an. Il y a aussi du matériel de la ‘chaîne’ qui est constamment en rupture de stock ou réservé aux opérations. Mais moi j’en ai besoin tous les jours. » Quelques militaires confient des anecdotes très ‘reconnaissables’ : « J’ai acheté ma ‘Pertex’ ABL dans le civil dix ans avant qu’elle ne soit distribuée à la Défense ». Un autre renchérit : « Le stock américain de Vreren (Tongres) est mieux fourni que les MilShop de Marche et Peutie réunis ». Ou encore : « Les ‘bear vest’ reçues l’année passée ont été commandées il y a 10 ans, pourquoi faut-il si longtemps ? » Il n’y a pas que pour l’opérationnalité de nos détachements ou les finances de nos troupes qu’il faut s’inquiéter.
Photo : Laurent Schmitz
Le ‘Camelbak’ ajustable convient à tous les gabarits. La Défense a économisé quelques dizaines d’euros en achetant la version non réglable, mais combien coûte un soldat absent pour mal de dos ? Un de nos délégués s’indigne : « Certaines de mes jeunes recrues n'ont toujours pas reçu leurs bottines ou leur Pertex car il n'y a plus de petites tailles. Elles doivent donc se taper l’instruction avec une seule paire achetée dans le civil ou prêtée par des militaires. Moi comme instructeur, je suis gêné. » Et c’est bien là le drame dans une Défense où le taux d’attrition explose et où le recrutement devrait être une priorité.
eFP : tout est bien qui finit bien Nos interventions auprès de l’État-major dans ‘l’affaire des cagoules’ ont servi de catalyseur à l’achat de matériel civil pour la mission eFP : vestes de ski, masques, etc. Les services de MRMP n’ont pu entamer la procédure d’achat qu’à la mi-novembre mais avec le personnel logistique de Ypres, ils ont travaillé sans relâche pour que l’équipement soit obtenu et livré dans un délai record. La CGPM tient à remercier ces collègues pour leurs efforts au profit de nos militaires en opération.
La Sentinelle 15
Info
Une mutualité gratuite… Lors du Congrès de l’ACMP-CGPM, le 24 novembre 2018, dans le cadre des discussions sur l’élaboration du Programme Général, un de nos membres a rappelé qu’il existe une mutualité gratuite méconnue voire ignorée de bien des militaires. Levons donc le voile sur la Caisse Auxiliaire d’Assurance Maladie-Invalidité, la C.A.A.M.I.
Par les temps qui courent, pour celles et ceux qui veulent réduire certaines dépenses, il est parfois intéressant de savoir qu’il existe en Belgique une mutualité à laquelle vous pouvez vous affilier, qui ne vous demandera aucune cotisation et qui est dès lors gratuite ! Il s’agit d’une caisse auxiliaire ; elle assume toutes les prestations de l’assurance obligatoire soins de santé et indemnités, tout comme les mutuelles, mais dans le cadre d’un statut public. Il s’agit d’une institution publique de sécurité sociale. Elle est aux soins de santé ce qu’est la C.A.P.A.C. (Caisse Auxiliaire de Paiement des Allocations de Chômage) aux allocations de chômage.
dical, économique, culturel ou philosophique de l’assuré ; elle doit appliquer le principe de l’inscription gratuite et elle ne s’applique que pour le système de l’assurance obligatoire (p.ex. remboursement d’une visite chez votre médecin).
Maladie-Invalidité) ou de recevoir des indemnités en cas de maladie ou d’incapacité de travail. Ces remboursements sont identiques dans toutes les mutualités.
Qu’est-ce que obligatoire ?
Étant donné que les cotisations de sécurité sociale et les subsides de l’Etat ne couvrent pas tous les risques de santé, les autres mutuelles interviennent en complément de l’assurance obligatoire en offrant d’autres avantages et services. Cette offre est bien sûr financée par les cotisations des affiliés qui doivent s’acquitter, pour une année calendrier, d’un montant de plusieurs dizaines d’euros relatif à une ‘assurance complémentaire’.
l’assurance
Statut public La CAAMI intervient dans les frais de soins de santé et l’allocation d’indemnisation de la perte de rémunération (parenté, maladie ou invalidité – non applicable aux fonctionnaires). Le statut public de la CAAMI implique qu’elle accueille toute personne qui fait appel à ses services, quel que soit le profil mé-
16 La Sentinelle
L’assurance obligatoire permet de rembourser vos dépenses de santé ou de recevoir des indemnités en cas de maladie. L’assurance dite ‘obligatoire’ dépend de la sécurité sociale et permet de rembourser vos dépenses de santé (médecin, dentiste, kiné, pharmacie, …) selon les montants fixés par l’INAMI (Institut National pour l'Assurance
Autres avantages ?
Certains services des mutuelles traditionnelles ‘payantes’ relèvent d’une assurance complémentaire et ne sont donc pas offerts par la CAAMI : cotisation à un club de sport, prime de naissance ou d’adoption, orthodontie, vacances pour jeunes à l’étranger, etc. Ces avantages et services sont spécifiques à chaque mutuelle. Toutefois la CAAMI intervient aussi dans le cadre de la logopédie et des lunettes. Muter vers la CAAMI ? Si vous êtes membre d’une autre mutualité, vous pouvez muter vers la CAAMI. Il suffit de remettre le formulaire d’inscription et le formulaire de mutation au bureau local de votre choix. Les deux formulaires se trouvent sur www.caami.be ou auprès de l’un de ses bureaux ou encore au service communication de la CAAMI.
plus tard un mois avant le début d’un trimestre. Ce qui est remboursé… ou pas La CAAMI rembourse les frais de soins de santé (suivant les tarifs ‘conventionnés’ INAMI ; le ticket-modérateur reste à charge ainsi que le supplément éventuel), d’hospitalisation et de transport médical urgent (50% des tarifs officiels). Il est également avantageux d’ouvrir un dossier médical
global (DMG) (remboursement jusqu’à 30% de plus pour les visites à domicile et consultations au cabinet). Vous pouvez aussi avoir droit au maximum à facturer (MàF). Une intervention est prévue dans le cadre du sevrage tabagique, de la revalidation, des soins à domicile, du séjour et des soins dispensés dans les maisons de repos et de soins. Il y a encore une série d’autres avantages (ma-
Deux conditions sont liées à la mutation : (1) vous devez être membre de votre mutualité actuelle depuis au moins un an et (2) vous avez payé l’assurance maladie obligatoire. Il n’y a cependant pas de temps d’attente pour le remboursement des frais médicaux. Les inscriptions prennent toujours cours au début d’un trimestre : le 1er janvier, 1er avril, 1er juillet ou 1er octobre. Il est donc important de demander votre mutation au
Photo : Christian Decloedt
Comme les autres mutuelles, la CAAMI couvre tous les remboursements de l’assurance obligatoire : médecins, logopèdes, kinés, hospitalisation, perte de rémunération, ...
La Sentinelle 17
Bien-être
Photo : Daniel Orban
ladies chroniques, personnes atteintes d’incontinence, patients en soins palliatifs). Ce qui n’est pas compris, c’est par exemple l’intervention dans la cotisation à un club de sport, la prime de naissance ou d’adoption, les vacances pour jeunes à l’étranger, la téléassistance pour personnes âgées, la garde d’enfants malades, etc. Ce type de service souvent offert par les mutuelles traditionnelles dépasse le cadre de l’assurance obligatoire et relève en fait d’une assurance complémentaire. À vous de voir si vous en avez besoin et si c’est intéressant, selon le montant que vous payez actuellement à votre mutuelle. À titre d’exemple, une couverture de base dans une mutuelle traditionnelle coûte souvent plus de 150€ par an. Si on désire une extension pour les soins dentaires et l’orthodontie, la facture monte à près de 400€. Avec en plus une assurance couvrant aussi les hospitalisations et d’autres frais médicaux, on approche les 1.000€ par an. Il est essentiel de prendre contact avec la CAAMI pour des questions
18 La Sentinelle
et conditions précises relatives aux divers avantages inclus ou non dans l’affiliation gratuite. Le site est accessible à cette adresse : www.caami.be Expériences positives Certains membres du syndicat militaire ont tenu à partager leurs expériences avec la CAAMI. Ainsi, Jean-Luc : « Je suis dans cette mutuelle depuis 1988, je n'ai jamais eu à me plaindre de celle-ci. Tant en Wallonie, qu'en Flandre j'ai toujours été servi par des personnes très professionnelles (accueil, conseil, connaissance des législations en vigueur). Il est arrivé mais rarement, qu’une réponse directe ne pouvait être fournie, mes coordonnées ont été demandées et dans les 2 à 3 jours j'ai reçu la réponse. » « J'ai eu le cas d'un médecin qui m'a demandé un supplément illicite ; directement la fraude a été décelée et la mutuelle a tout pris en charge pour la plainte. » « Au niveau de remboursement, si je rentre les documents le matin avant 10h, le lendemain l'argent est sur mon compte. »
Un autre collègue, Marc : « Affilié en 2004 ; mon épouse était atteinte depuis des années de problèmes de santé importants. Une voiture a dû être adaptée et la mutuelle a été d'une aide précieuse pour l'obtention des droits relatifs à cette problématique. » Reprise l’IV-INIG
des
services
de
Depuis le 1er mai 2017, les activités sociales et médicales de l’Institut National des invalides de guerre, anciens combattants et victimes de guerre (IV-INIG) sont intégrées aux missions de la CAAMI. La continuité des services est ainsi assurée au sein des nouvelles directions ‘Victimes de guerre’ et ‘Action sociale’. Tous les droits sont maintenus. En d’autres mots, le remboursement des frais médicaux et pharmaceutiques, ainsi que l’action sociale, continuent invariablement. Seul le point de contact a changé.
NAISSANCES
NORAH – 31/07/2018 Dans la famille de Yvan VENKEN (Saint-Trond) LYNN – 18/08/2018 Dans la famille de Guido THEUNIS (Heusden-Zolder) LAURE – 03/09/2018 Dans la famille de Jimmy ROUET (Dinant) WOLF – 10/09/2018 Dans la famille de Astra DE MOL (Hasselt) MCKENNA – 26/10/2018 Dans la famille de Kurt VYNCK (Bruges) CHARLIE – 29/10/2018 Dans la famille de Sanne VISSCHERS (Hasselt) VIC – 01/11/2018 Dans la famille de Shana MOELANS et Bram VANLERBERGHE (Overpelt) LIANO – 05/11/2018 Dans la famille de Athanasios CACASSOULIS (Genk) JULIA – 14/11/2018 Dans la famille de Gregory DE BUSSCHER (Bruxelles) LOIC – 12/11/2018 Dans la famille de Thomas ALLART et Mireille KUBICA (Braine-l’Alleud) NAËL – 20/11/2018 Dans la famille de Sylvain SCHRAEPEN (Louvain-La-Neuve)
MARIAGES
28/06/2018 Nick FAJARDO RODRIGUES ANDRADE et Luwana PAIANO (Opglabbeek) 01/09/2018 Eric WOLFCARIUS et Roxane LAHAYE (Marche-en Famenne) 13/10/2018 Julien BROSTEAU-DETHIER et Laure LETECHEUR (Anhée) 16/11/2018 Peter VERGAELEN et Karin VAN DER ELST (Cohabitation légale) (Namur) 19/06/2018 Benny VAN CAUTER et Shiara MATTHIJS (Cohabitation légale) (Peer) 22/10/2018 Stephen RIKIR et Eva EDEL (Cohabitation légale) (Saint-Nicolas)
NECROLOGIE
RENÉ STANS (Lommel) 1942 - 01/10/2018 GÉRARD DE BOUCK (Charleroi) 1963 - 22/11/2018 ALAIN POLOME (Bertrix) 1964 - 20/12/2018 GENTIL DE WITTE (Louvain) 1934 - 08/12/2018 NICOLAS OPDENAKKER (Damme) 1939 - 22/01/2019
Indice des prix à la consommation - Novembre : 108,48 points - Décembre : 108,22 points - Janvier : 108,17 points
26/4/2017 Jimmy ROUET et Vanessa VOUE (Cohabitation légale) (Doische)
Indice santé
19/12/2018 Matthieu DE NAEYER et Mélissa DELTOUR (Modave)
- Novembre : 108,48 points - Décembre : 108,45 points - Janvier : 108,50 points
22/01/2019 Dominique LOPEZ BLANCO et Axelles LOURDON (Cohabitation légale) (Durbuy)
L’indice santé lissé des quatre derniers mois (octobre, novembre et décembre 2018, ainsi que janvier 2019) s’établit à 106,25 points.
05/01/2019 Roel SMULDERS et Augusta DARIUS (Louvain)
KAAT – 11/06/2018 Dans la famille de ZAMAN Kristy (Termonde)
L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales, fixé à 107,20 points, n’est pas été dépassé ce moisci. L’indice pivot a été dépassé pour la dernière fois en août 2018.
NOAH - 21/12/2018 Dans la famille de Stephen RIKIR et Eva EDEL (Liège)
Source : Statbel
CAS – 30/11/2018 Dans la famille de Nicky HORIONS (Heusden-Zolder)
La Sentinelle 19
Un cadeau pour votre fidélité ! Le syndicat militaire ACMP-CGPM récompense votre fidélité1. Pour obtenir votre cadeau 2019, surfez sur notre plate-forme d’avantages Merits&Benefits
www.acmp-cgpm-benefits.be La procédure est simple :
- Passez votre souris sur l’onglet « Réductions » - Cliquez sur « Coupons » - Allez jusqu’à la page 2 et cliquez sur le logo de l’ACMP-CGPM - Cliquez sur « Téléchargez ici votre bon » et imprimez votre bon - Remettez votre bon à votre délégué syndical ACMP-CGPM qui vous remettra un clé USB de 16 Gb.
Vous avez oublié vos données de connexion ? Contactez le service Helpdesk de Merits&Benefits par courriel à helpdesk@meritsandbenefits.be ou par téléphone via le 014 24 40 90.
L’ACMP-CGPM et Merits&Benefits vous rendent la vie moins chère auprès de grandes et petites enseignes…
1
Pour les membres en ordre de cotisation pour l’année 2018