La Sentinelle 05/2024

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La Sentinelle

Septembre - Octobre 2024 - n° 05

Jouer à la roulette avec la sécurité des civils

Jouer à la roulette avec la sécurité des civils

AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT

Alors que les menaces sécuritaires et l'incertitude n'ont jamais été aussi grandes depuis 25 ans, la coalition Arizona (N.VA, MR, cd&v, Les Engagés et Vooruit) veut réformer le système de pension des militaires. Cela aura des conséquences très négatives sur le fonctionnement de la Défense et la protection de notre pays.

Si l'âge de la retraite des militaires était effectivement porté à 67 ans, comme l'indique la « super note » du formateur Bart De Wever, près de 20 % de militaires en moins seront disponibles pour les opérations. L'âge moyen de la population militaire passerait à 43 ans, alors qu'il est aujourd'hui inférieur à 38 ans. À titre de comparaison, cette moyenne d'âge serait supérieure d'environ 10 ans à celle des armées de nos voisins. La Défense deviendra une ‘Dad's Army’, une armée de vieux.

La force de combat de l'Armée belge diminuera d'un sixième, et l'écart entre ce que la Défense devrait déployer (pour l'Otan, l'UE et sur son propre territoire) et ce qu'elle sera en mesure de déployer efficacement se creusera pour atteindre quelque 17 % au cours de la prochaine décennie. Nous aurons donc des systèmes d'armes neufs et coûteux (systèmes antiaériens, frégates, véhicules blindés, puissance de feu à longue portée, etc.), mais trop peu de personnel pour les utiliser. Et lorsque des équipages seront en nombre suffisant, une proportion importante d'entre eux sera trop âgée et insuffisamment entraînée.

Paradoxalement, plus de ressources pour la Défense signifie moins de sécurité pour le pays et ses citoyens. Malgré les milliards supplémentaires alloués à l'armée pour les années à venir, la réforme des pensions ne permettra pas à la Belgique d'atteindre la norme de l'Otan qui consiste à consacrer 2 % de son PIB à la Défense.

Pire encore : puisque les coûts salariaux augmenteront (les militaires plus âgés reçoivent un salaire plus

élevé), 300 millions de moins seront disponibles chaque année pour l'achat et l'entretien de nouveaux équipements, ainsi que pour les exercices et l'entraînement. En d'autres termes, pour plus d'argent, les Belges n'obtiendront pas plus de sécurité, mais moins. C'est ce qu'on appelle un gaspillage organisé de l'argent des contribuables.

D'ici 20 ans, cette réforme permettrait aux caisses de pensions belges d'économiser environ 170 millions d'euros par an, mais le fait que la Défense « perde » un multiple de ce montant en raison d'une moindre opérationnalité ne figure apparemment pas dans le menu des négociateurs de l'Arizona. Les enjeux locaux à court terme l'emportent sur la capacité de résistance de notre pays et sur ses engagements internationaux. En réalité, les négociateurs jouent à la roulette avec la sécurité des Belges : ils espèrent que la bille tombera dans la ‘bonne case’ et qu'à l'avenir, il ne faudra pas déployer trop de militaires sur le plan opérationnel, même pour patrouiller dans les rues de leur pays.

Pour le syndicat militaire ACMP-CGPM, la force de combat et l'état de préparation de l'armée doivent rester intacts. Le personnel militaire doit être physiquement et mentalement capable de mener des opérations, ce qui est impossible avec un âge de la retraite supérieur à 60 ans comme le propose le futur gouvernement fédéral. Dans le cas contraire, nous aurions peut-être une armée dévouée et hautement professionnelle (et coûteuse à entretenir !), mais fondamentalement anachronique. Motif : elle ne serait que partiellement déployable.

Colophon

La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.

Tirage : 9.600 exemplaires

Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).

Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Jesse Arents et Concetto Bandinelli

Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be

Tél. : 02 245 72 14

BE32 2100 6234 6602

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BIC : GKCCBEB

couverture : Kévin Besic

La Sentinelle

Septembre - Octobre 2024 - n° 05

Jouer à la roulette avec la sécurité des civils

ACMP-CGPM Benefits : pour une transition douce 2 4 6 8 10 12 15 17 18

Le Paradoxe de la loyauté

Un état-major de la Défense renouvelé ?

Le recrutement en cluster

Kévin, délégué en opération

Un goût amer

Tous à Ladakh !

La plateforme d’avantages ‘Benefits’ fait peau neuve

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Photo
Photo : Daniel Orban

Le Paradoxe de la loyauté

La Défense, une organisation qui défend des normes et des valeurs, est fréquemment confrontée à des conflits dans leur application malgré des politiques bien intentionnées. Ainsi, la loyauté ose parfois entrer en conflit avec l'intégrité personnelle et les considérations éthiques. De plus, les mauvaises nouvelles se propageant extrêmement vite, la politique semble dépasser ses propres objectifs à chaque fois qu'un nouveau scandale émerge.

Un paradoxe est une contradiction apparente. Il y a manifestement quelque chose qui ne va pas dans le cadre des valeurs. Le personnel militaire est censé considérer les valeurs de la Défense comme son ADN. Celles-ci ne sont pas toujours claires, comme dans la brochure 'Les Valeurs de la Défense' : « Nous sommes solidaires de notre équipe et de ses membres, même lorsque des erreurs ont été commises. » Ajoutez à cela une interprétation littérale potentiellement large et une culture de la peur toujours dominante, où le silence est la norme, et vous obtenez un cocktail Molotov pour une misère garantie. Les rituels d'intégration incontrôlés, les brimades et les comportements intra-personnels transfrontaliers qui se déroulent à l'intérieur des murs de l'organisation sont encore trop souvent étouffés par peur des représailles. La nouvelle génération, qui s'est visiblement autonomisée, est en train de renverser la vapeur, et de plus en plus de militaires se retrouvent en difficulté. D'une part, les victimes elles-mêmes, parce qu'elles osent briser l'omerta cultivée. D'autre part, les auteurs de ces actes, qui mettent en danger leur carrière parce qu'ils n'ont pas encore surmonté leur propre conflit entre le courage, l'intégrité,

la loyauté et le respect. Les jeunes cadres, des sous-officiers aux chefs de corps, ne savent parfois plus vraiment ce qu'il convient de faire.

Le problème est rarement dû à une mauvaise intention, mais plutôt à un manque de compétences humaines.

L'ancien chef de la Défense, l'amiral Hofman, a souligné l'importance d'un bon état d'esprit afin d'inculquer ce cadre de valeurs dans un processus d'apprentissage continu. Cela semble plus simple que cela ne l'est, et tant le personnel actuel que les futurs candidats potentiels devront le digérer. Il est extrêmement difficile d'enseigner au personnel militaire actif une culture organisationnelle et d'attendre de lui qu'il mette immédiatement une nouvelle génération de militaires au diapason et dans la bonne direction.

Une épine dorsale faible

La croissance se fait par essais et par échecs. De haut en bas de l'échelle, on pointe souvent du doigt les erreurs professionnelles des cadres intermédiaires. La colonne vertébrale de nos Forces armées est effectivement confrontée à de graves problèmes. De même qu'une hernie ne se guérit pas avec de la pommade, les problèmes structurels ne peuvent pas être résolus avec de belles paroles. Il faut travailler avec les valeurs établies dans l'environnement de travail quotidien. Parfois, ceux qui doivent enseigner ces valeurs ne savent pas bien les gérer euxmêmes. On le remarque de plus en plus souvent lorsque les victimes d'un comportement transgressif adoptent elles-mêmes un comportement dégradant. Cela se produit parce qu'auparavant, les auteurs étaient toujours récompensés par le prestige et le respect. Un tel comportement, dû au conditionnement classique, tel le chien de Pavlov, ne peut que s'extérioriser ! Ce cycle doit être brisé afin d'éviter que les normes ne s'estompent encore davantage. Ne pas franchir des limites qui sont en réalité rapides comme l'éclair est déjà assez difficile en soi. La loyauté et le courage sont encore plus

facilement sortis de leur contexte. À plusieurs reprises, la Défense a récemment fait l'expérience des conséquences désastreuses que cela peut avoir pour l'image. Forger un lien de confiance qui doit perdurer dans des situations de guerre, jusqu'à ce que la mort sépare les collègues, n'est pas une tâche facile pour un jeune cadre à l’expérience pauvre...

Déco en fenêtre

Les valeurs de la Défense brillent aujourd'hui dans sa vitrine. Une belle vitrine attire beaucoup d'attention. Mais comme dans la plupart des boutiques, la vitrine de la Défense est physiquement séparée du magasin proprement dit. L'idée est d'inciter les gens à jeter un coup d'œil à l'intérieur, de les convaincre et, en fin de compte, d'obtenir un retour pour l'organisation. Lorsque les jeunes franchissent le seuil avec courage et

qu'ils découvrent que leur perception ne correspond pas à la réalité, un énorme problème se pose. Dans ce cas, seuls les idéalistes convaincus qui osent persévérer restent. La Défense perd ainsi un grand nombre de personnes qui se sentent trompées dans leurs attentes.

Un leadership audacieux

« Empowerment » (L'autonomisation) pourrait bien être le mot de l'année pour la Défense. Elle ne parvient pas encore à convaincre la génération Z, plus sensible, de s'y rallier. Cette génération ultramédiatisée s'exprime si bien que ses supérieurs, censés la former, se montrent frileux. Atteindre les quotas imposés tout en fournissant des militaires prêts à être déployés est un objectif qui n'est pas impossible mais difficile à atteindre. Un leadership décisif mais correct peut y contribuer.

Il reste encore beaucoup de travail à accomplir et de sagesse à dispenser. Les événements de l'année dernière sont les prémices d'un tremblement de terre qui ne devrait jamais se produire. Les valeurs de la Défense sont là, il ne reste plus qu'à adopter une approche audacieuse et correcte pour que la Défense redevienne forte et résiliente.

Le syndicat militaire ACMP-CGPM continue de fournir des conseils et une assistance constructifs mais critiques aux militaires et à la Défense. En fin de compte, personne ne profite d'une culture organisationnelle dysfonctionnelle ou même d'une crise existentielle de notre Défense, personne, sauf notre ennemi.

Source : Les Valeurs de la Défense – L’ADN de notre organisation – Édition 01/2022

Photo : Bart Rosselle

Un état-major de la Défense renouvelé ?

Depuis plusieurs années, la Défense connaît peut-être la plus grande transformation depuis la Guerre froide. La restructuration de son état-major en fait partie. La philosophie qui sous-tend ces changements radicaux repose sur l' « autonomisation » et la « responsabilisation ». Pourquoi cette approche novatrice ?

Lorsque l'on parle d'une structure d'état-major basée sur des principes napoléoniens, il s'agit du concept de hiérarchie avec des structures de commandement centralisées et verticales. Le fait que ces structures fassent encore aujourd'hui partie de nombreux processus décisionnels dans les Forces armées et les organisations civiles va de soi : cela fonctionne, dans une certaine mesure.....

Les technologies (cyber) contemporaines et l'évolution rapide des tactiques ont de plus en plus de mal à se frayer un chemin dans une structure hautement centralisée et risquent donc de ne pas atteindre leur plein potentiel. Il suffit de regarder la Russie pour constater qu'une superpuissance s'essouffle à cause d'une chaîne de commandement militaire défaillante. En conséquence, les commandants subordonnés sur le champ de bataille mordent la poussière en masse par manque de perspicacité progressive. Ceux qui ont de l'expérience apprennent souvent rapidement et nos menaces potentielles s'adaptent donc elles aussi ! La Défense, tel un phœnix renaissant de ses cendres, veut

soudain faire table rase du passé. Ainsi, un état-major de la Défense rénové s'inscrit dans le tableau de demain, lorsque le plan STAR et le plan d'entreprise de la Défense seront mis en œuvre avec succès. Personne ne conteste le fait qu'il est indispensable de passer d'une boîte vide à un niveau tel que l'Otan attend de nous.

Une idée personnelle ?

Il n'est pas nécessaire d'inventer l'eau chaude, les Américains l'ont fait avant nous. Même s'ils sont eux-mêmes assez réticents à se débarrasser de leurs anciennes structures, car les puissances mondiales sont tout simplement réticentes aux changements à grande échelle. Est-ce par crainte d'une vacance « temporaire » du pouvoir, qui pourrait menacer leur suprématie militaire ? Cela dit, elles regardent avec intérêt les efforts de renouvellement des alliés de l'Otan. Ce qui est intéressant dans ce concept relativement nouveau de « design organisationnel », c'est que le processus de renouvellement ne s'achève jamais, mais qu'il s'agit plutôt d'une routine continue. Il est ainsi plus facile de

libérer de l'espace pour procéder à des ajustements et à des améliorations sans avoir à interrompre l'ensemble des opérations.

Autonomisation et responsabilisation

Pour atteindre les objectifs, ce nouveau personnel s'appuiera donc sur quelques principes de base dans un cadre qui tourne comme une horloge. Avec l'« empowerment », on accorde plus d'autonomie sur la « manière » d'atteindre un objectif. Il s'agit de l'habilitation ou de l'obligation de rendre compte. Une arme à double tranchant car, s'il réussit, il profitera plus rapidement à celui qui le met en œuvre, mais, d'un autre côté, s'il échoue, il aura aussi des conséquences plus directes pour la personne qui en porte la responsabilité. Le mot « transversalité » est un peu plus difficile à prononcer. Il s'agit d'une structure de coordination à la fois horizontale et verticale qui devrait, en fin de compte, conduire à une plus grande flexibilité ou « agilité ». Une explication complète de l'état-major de la Défense réorganisé est disponible sur la page intranet de

la Défense et sur la page Youtube, où elle est expliquée en détail.

Opportunités et défis

Une modernisation de cet ordre peut effectivement conduire à une organisation plus efficace et plus moderne. L'opérationnalité peut augmenter de manière significative grâce à une meilleure coopération entre les différentes unités. Une meilleure adaptabilité peut également rendre la Défense plus résiliente face à des menaces et des situations qui évoluent de plus en plus rapidement.

Avec une telle structure remaniée, l'embuscade guette toujours au coin de la rue. La résistance au changement est un facteur humain courant qui peut

retarder considérablement la mise en œuvre. Surtout si l'on considère le manque d'expérience et de personnel ! Des changements aussi profonds sont également très coûteux. Essayer d'éviter les dépassements de budget, à partir du « chantier » lui-même, n'est pas une mince affaire. Une transition de cet ordre est complexe car il faut temporairement maintenir les deux structures en activité ou sacrifier des capacités opérationnelles. Enfin, une communication efficace est cruciale pour tenir toutes les parties concernées informées. Le syndicat militaire attend donc avec impatience de travailler avec ce personnel rénové et efficace, prêt à relever les défis de la prochaine décennie. Nous espérons que cet état-major sera composé

de militaires et de civils qui adopteront une vision réaliste jusqu'aux échelons les plus bas. Un état-major qui ose se battre de manière constructive avec les partenaires sociaux pour défendre la spécificité du métier de militaire, offrir aux jeunes une carrière et un avenir attrayants. Alors peut-être que notre pays devrait cesser de se cacher dans le placard de l'Otan dans les années 50 ! Parce que les boîtes vides s’écrasent toujours sous le poids des autres...

Source : National Defense University Press – Issue 68 – 2013 “Napoleon’s Shadow”, John F. Price Jr.

Source : Nouvelle structure de l’état-major de la Défense - Défense – LCL Caroline Deprez

Le nouvel état-major de la Défense

Le recrutement en cluster

À partir du 1er janvier 2025, un nouveau mode de recrutement sera appliqué à la catégorie des volontaires, dans l'espoir d'inverser les chiffres effrayants de l'attrition enregistrés par la Défense. Atteindre un effectif cible de 29.000 militaires en 2030 nécessite des ajustements constants, et cela ne peut se faire qu'en sortant des sentiers battus.

L'idée que le personnel militaire peut être formé à partir de jeunes de tous horizons aussi facilement que dans le passé a été abandonnée par les RH et par l'état-major de la Défense. Les nouvelles générations de jeunes, élevées dans diverses structures sociales, ont une vision du monde beaucoup plus large, mais souvent erronée. Il en résulte une rareté croissante de personnes qui osent sacrifier leur intérêt personnel au profit d'un bien commun plus grand, tel que le service à la Nation. Si l'on ajoute à cela les bouleversements démographiques qui affectent également la Belgique, avec une croissance démographique en recul par rapport à la période allant de 1970 à aujourd'hui, faire croître la Défense de 20 %

d'effectifs sur une période de sept ans, par exemple, devient un défi de taille !

Attrition

L'attrition peut être considérée comme une guerre d'usure que mène la Défense, avec d'un côté l'afflux de nombreux jeunes candidats militaires, et de l'autre les vagues de candidats qui abandonnent avant même d'avoir pu accomplir leur mission. Ces résultats sont frustrants pour une organisation qui n'a aucun mal à attirer son public cible de manière attrayante, mais qui doit assister avec tristesse aux « départs prématurés » de la première heure. Les conditions salariales négociées et obtenues avec les syndicats n'y

sont pas pour rien, et pourtant les jeunes d'aujourd'hui veulent plus de gages pour satisfaire et surtout persévérer dans les valeurs requises de courage, d'intégrité, de loyauté et de respect. La circulation dans les deux sens de ce cadre de valeurs se fait plutôt sur une corde raide : après tout, une organisation comme la Défense n'est pas directement synchronisée avec les rythmes d'une société en mutation, et les jeunes issus de ce même style de vie hyper-libre, à leur tour, se heurtent à l'environnement de travail très délimité de la Défense. Le défi consiste donc à faire en sorte que le jeune militaire se sente le plus rapidement possible à l'aise dans cette structure. Une prouesse si l'on prévoit aujourd'hui une fuite de quelque 44% de volontaires potentiels au cours des trois premières années ! (Chiffres 2022)

Qui sont les sortants ?

Le candidat moyen qui raccroche le casque dans les 30 jours suivant son engagement est considéré comme un « mismatch », ce qui signifie qu'il peut y avoir eu un choix irréfléchi et que le candidat concerné se rend compte assez rapidement que « ce ne sera pas le travail tel que je l'avais imaginé ». Parmi les recrues restantes qui

Photo : Défense

abandonnent à la fin de la PIM (phase d'initiation militaire), pendant la FPS (formation professionnelle spécialisée) ou pendant la période de stage et d'évaluation, il y a un certain nombre de candidats militaires chez qui le métier de soldat semble être le bon, mais pour lesquels, avant leur engagement, quelque chose n'a pas fonctionné dans le choix initial d'un emploi spécifique ou d'une unité.

Le stress du choix

L'une des raisons régulièrement évoquées pour expliquer les démissions prématurées est que les candidats volontaires semblent mal préparés, et surtout ignorants, le jour de leur engagement. La cause n'en est pas nécessairement à chercher du côté des centres d'information qui, il est vrai, fournissent les bonnes informations. Les informations fournies aux candidats sont aujourd'hui plus détaillées que jamais. Pourtant, cette communication se passe souvent mal en raison d'un phénomène bien connu. Quel volontaire ou sous-officier

plus âgé ne se souvient pas du stress de l'entretien d'embauche : le fait d'être submergé, en tant que jeune, par la mystique qui entoure la Défense ? Depuis, il est clair que les candidats signent parfois un acte d'engagement avec beaucoup de ferveur sans bien comprendre ce que le poste implique réellement. L'accent est rarement mis sur la façon dont la distance entre le domicile et le lieu de travail affecte l'équilibre entre la vie professionnelle et la vie privée, ou sur l'éventuelle gueule de bois financière laissée par la fuite d'une grande partie du salaire de départ dans le carburant. Pour contrer ces éventuelles frustrations et rendre le futur volontaire plus conscient de l'impact de ses choix, l'idée de développer le NRE (Nouveau Recrutement Externe) est née. Le lieutenant-colonel BEM Poppe a été mandaté par la DG HR pour développer ce projet afin, d'une part, d'éviter au candidat le stress de la sélection lors de la phase de recrutement et, d'autre part, de permettre à la Défense de réagir plus efficacement et plus rapidement en fonction de ses propres besoins.

Photo : Défense - Edit ACMP-CGPM

Lieu d'affectation

Un premier changement profond est que la majorité des candidats ne choisissent plus une unité mais plutôt un lieu d'affectation après avoir terminé la phase d'initiation militaire. Le candidat militaire connaîtra déjà son lieu d'affectation au moment de son engagement, mais dans de nombreux cas, il ne choisira son poste définitif après la PIM qu'à l'issue d'un moment d'orientation supplémentaire. Par exemple, un candidat qui choisit Marche-en-Famenne se retrouvera dans une unité située sur ce plateau, où l'un des « postes » est ouvert et pour lequel le candidat a arrêté son choix en fonction de ses propres priorités. Quelque 32 sites sont envisagés pour l'année de recrutement 2025, en fonction des postes qui deviendront vacants. Ces lieux peuvent changer au cours de la période de recrutement et ne sont donc pas spécifiquement énumérés à la page suivante.

Le choix du poste sur base de l'affectation

Ce qui est nouveau ici est que les offres d'emploi ne sont plus 

 uniquement spécifiques, mais qu'il existe également des emplois groupés ou en clusters. Pour les fonctions spécifiques, la description du job donne déjà une très bonne idée de son contenu. Il s'agit d'emplois populaires tels que pompier, maître-chien ou plongeur. Toutefois, les candidats peuvent opter pour un éventail plus large d'emplois ouverts avec un choix différé, mais dans un groupe spécifique. Un cluster peut être mieux décrit comme un « environnement de travail » que l'on sélectionne dans un lieu d'emploi préalablement choisi, où des emplois plus génériques sont alors ouverts, principalement dans un domaine particulier. Les huit emplois spécifiques et les huit clusters qui seront ouverts en accord avec les composantes pour l'année de recrutement 2025 sont présentés dans ll'illustration plus haut.

Quels changements dans la formation même ?

Au départ, il y a peu de changements frappants, mais la nuance se trouve dans les petits détails. Le candidat militaire commencera toujours la PIM après la semaine de sélection selon la recette habituelle, mais il bénéficiera désormais d'une semaine d'orientation après la formation. Cette semaine d'orientation est remplie de toutes sortes de visites de travail dans diverses unités afin de donner aux candidats un aperçu encore plus précis des emplois dans le lieu de travail et le groupe qu'ils ont choisi. À la fin de cette semaine, les candidats pourront alors faire leur choix définitif dans le lieu et le cluster (ou l'emploi spécifique) qu'ils auront spécifié au préalable. Les directives spécifiques à ce sujet seront publiées plus tard au cours de cette année.

Une solution à la pénurie de personnel ?

Le syndicat militaire ACMP-CGPM se félicite de cette approche ‘innovante’ du recrutement qui permet une meilleure sélection, à l'avantage des candidats et de la Défense. Ce qui est un peu dommage et qui pourrait peut-être être envisagé à l'avenir, c'est de rendre le ‘recrutement en cluster’ transversal entre composantes. De nombreux postes sont aujourd'hui joint et peut-être que cette petite extension donne encore plus de perspective au candidat volontaire pour passer au poste de ses rêves dans une autre composante, lorsque l'herbe y semble plus verte. Quoi qu'il en soit, s’il vous arrive plus tard, en tant que candidat, d'avoir des regrets à cause d'un choix peut-être mal fait, souvenez-vous que grâce à votre affiliation à l'ACMP-CGPM, vous pouvez voir d'autres portes que celle de la sortie... 

Photo : Vincent Bordignon

Kévin, délégué en opération

Kévin Besic est sergent, rénovateur de munitions et représentant syndical. Son histoire montre la force et la détermination dont les jeunes peuvent faire preuve, même dans les moments difficiles. Une source d'inspiration précieuse pour ses contemporains qui s'opposent à ceux qui ne font pas confiance à la jeunesse et ses capacités.

Nous sommes au début des années 90 et la guerre dans ce qui est alors la Yougoslavie fait toujours rage. Un héros du football national voit son pays déchiré par la cruauté, ce qui n'était pas arrivé en Europe depuis la Seconde Guerre mondiale. L'homme réussit à survivre en jouant au football et arrive en Belgique, à l'Union Royale Namur, après le club portugais de Salgueiros. Après des années de lutte, le conflit dans son pays d'origine est enfin terminé, mais peu de déplacés reviennent. Durablement installé en Belgique, il devient papa, en 1996, d'un garçon qui rejoindra la Défense.

Il neige légèrement, le ciel est gris et peu engageant. Le jeune homme de 27 ans conduit habilement son 4x4 sur le sol gelé, quelque part sur le flanc est de ce continent. Une Contact Team suit en se tenant à l'écart pour ne pas perdre Kévin de vue. Après un long trajet, les deux véhicules s'arrêtent devant un dépôt de munitions isolé. Les militaires débarquent et plissent les yeux au milieu d’une neige tourbillonnante. Le béret bleu cobalt est bien enfoncé sur la tête et, d'un pas vif, ils se dirigent vers la première zone de stockage. Ce matin-là, les conteneurs marins

sont ouverts et inspectés un par un. Chacun d’entre eux confirme le professionnalisme de la jeune équipe de munitionnaires. Dans le climat géopolitique actuel, cet exemple de professionnalisme et de sérieux est rassurant. Après ces contrôles intermédiaires et le soutien aux manœuvres finales, il reste encore un défi majeur à relever pour les rénovateurs de munitions avant que les six mois ne soient écoulés. C'est alors que commence la préparation intégrale du ‘Redeploy’. Le redéploiement de munitions de guerre d'un détachement pleinement opérationnel n'est pas du tout le simple transport d’une cargaison ordinaire. Des balles de petit calibre aux armes antichars les plus perfectionnées, tout doit être renvoyé en Belgique de manière intégrale et sûre. Il s'agit d'un exploit audacieux, car le déploiement réussi de différents vecteurs de transport n'est possible que s'il existe une bonne coordination entre toutes les parties concernées, faute de quoi le risque d'incidents et de calamités augmente considérablement. Une fois de plus, la coopération avec l'équipe de munitionnaires se déroule sans heurts et l'appréciation ne s'arrête pas là. Kévin, après avoir terminé sa mission, est personnellement félicité par le CHOD (Chief of Defence) pour le sérieux

Un leader né
Photo : Kévin Besic

professionnel dont il a fait preuve. Une telle reconnaissance est un formidable encouragement pour les jeunes cadres !

Délégué syndical

Au cours d'un lunch avec la Contact Team, le jeune sergent partage franchement ses expériences sur la mission en cours. Kévin, délégué local de l'ACMP-CGPM dans sa propre unité, finit par lâcher le mot « crainte ». La déception qui se lit dans son regard montre douloureusement que, dans l’ensemble, la mission ne se déroule pas si bien. L'humeur générale au sein du détachement peut être qualifiée de « déprimante ». Heureusement, Kévin et son équipe de la 260e Compagnie Mun parviennent à rester hors de cette spirale de démotivation et de désintérêt général. Il parvient

ainsi à maintenir son groupe soudé et uni de manière positive. Le syndicat militaire perçoit de plus en plus souvent des signaux similaires dans les opérations et déplore toujours plus cette mauvaise situation. En effet, un sentiment de défaitisme caché au coin d'une rue devient rapidement très contagieux pour toute la population d'une mission. Lorsque de jeunes militaires sont confrontés à une ambiance négative lors d'un tel déploiement à l'étranger, il y a fort à parier qu'avec leur expérience fraîchement acquise, vous ne parviendrez pas à les enthousiasmer pour une future mission. En maintenant une bonne ambiance au sein de sa petite équipe, Kévin réussit parfaitement. Mais il est clair qu'une action plus concrète est nécessaire en haut lieu. Le bien-être général et les éventuels problèmes individuels de chaque militaire ? Ils ne

disparaissent pas comme cela au cours d'une opération.

Voilà pourquoi accomplir des missions importantes sans des militaires comme Kevin, c'est un peu comme un fantassin qui travaille sans son Leatherman : les deux finissent par fonctionner, mais on a souvent l'impression qu'il manque quelque chose d'essentiel, surtout lorsqu'on s'écarte soudainement de la routine. Êtes-vous parfois confronté(e) à des problèmes qui vous amènent à solliciter l'aide d'un syndicat parce que vous n’êtes pas en mesure de les résoudre immédiatement pour des raisons opérationnelles ? N'hésitez pas à nous contacter, que ce soit par l'intermédiaire de votre représentant local ou via notre site www.acmp-cgpm.be 

Photo : Kévin Besic

Un goût amer

Comment un simple café, du fond d'une cuisine de campagne allemande, peut provoquer des aigreurs jusqu'au Cabinet de la Ministre de la Défense. Ou comment les brimades et le sexisme débouchent sur un combat sans vainqueur et où il n'y a que des perdants. Celui qui cherche la signification de l'expression ‘un goût amer’’ se dit que quelque chose ne va pas...

Cela nous a fait mal de la voir partir. Le couperet de son interruption volontaire de service était littéralement sur le point de tomber lorsque cette jeune femme nous a rendu visite une dernière fois, au Secrétariat permanent. Le lendemain, sa procédure de licenciement était finalisée et elle partait vers de nouveaux horizons en espérant que ce qui suit ne se reproduira plus jamais...

Une femme au combat

D'une stature non négligeable, la jeune femme en question a servi jusqu'à sa nomination dans une unité faisant partie de ce qu’on appelle la « Reine du champ de bataille ». Seule femme dans les pelotons de combat de sa compagnie, elle s'est physiquement très bien débrouillée. Elle fait aussi un usage enthousiaste d'un éventail de talents variés, comme l'éloquence et une capacité de raisonnement rapide. Ainsi, ses mots peuvent parfois percer les arguments d'un interlocuteur comme une charge creuse sur un blindage. Ce type de confiance en soi est très précieux et typique d'un leadership décisif, mais en tant que volontaire et avec un diplôme de base, cela l'a finalement desservie. La violente tempête qui

s'est abattue sur elle en avril 2024 lors de la plus grande manœuvre terrestre (Grand Quadriga) en Allemagne, depuis l'invasion de l'Ukraine, n'a pas brisé sa volonté, mais plutôt son dévouement à servir dans une structure où l'injustice semblait avoir si facilement droit de cité…

‘Deux poids, deux mesures’

La Défense affichant si fièrement ses valeurs fondamentales, ce proverbe pourrait être repris pour dénoncer les pratiques discriminatoires qui se manifestent même dans les unités les plus performantes.

L'histoire commence lorsque trois jeunes militaires prennent un café pendant un des rares moments de repos, lors du décompte de préavis. Notre membre féminin, qui n'est pas timide pour un sou, prend l'initiative de demander à un sous-officier d'une autre section l'autorisation de s'accorder une courte pause. Ce dernier en informe son homologue absent des lieux qui, quelques instants plus tard, constate que le trio boit tranquillement du café alors qu'il n'en avait pas donné l’autorisation. Fort de son autorité, le sous-officier rappelle aux trois concernés

leurs devoirs. Le subordonné féminin en fait les frais et reçoit, en guise de punition, l'ordre de tenir la permanence pendant 12 heures. Les gardes habituelles ne durent qu'une heure et, de surcroît, les deux collègues masculins sont épargnés car le sous-officier les considère comme des « frères ». Il n'en faut pas plus pour que la volontaire s'attaque à sa hiérarchie, telle une véritable Jeanne d'Arc. La demoiselle indignée se lance dans une défense verbale et insiste pour parler à son lieutenant avant de vouloir procéder à l'exécution de cet ordre. Le jeune officier intervient et ramène les consignes à un tour de garde d'une heure. Le sergent, atteint dans son honneur, décide alors de dresser un rapport d'information pour « insubordination ». Entre-temps, il se fait remarquer dans son entourage immédiat par ses remarques extrêmement sexistes sur la jeune femme qui a osé remettre en cause son autorité.

Ils ne seront pas si stupides ?

Dans un premier temps, la militaire concernée ne s’inquiète pas trop, car elle sait que cette accusation n'a pas de sens. Mais les choses changent rapidement lorsque la Police judiciaire vient la chercher,

au cours de l’exercice, après l’ouverture d’une enquête pour insubordination criminelle ! On ignore sciemment les procédures disciplinaires qui peuvent régler l'affaire au sein de l'unité ! Face à ce déploiement de moyens, la jeune militaire est quelque peu intimidée. C’est que la Police Judiciaire en Milieu Militaire (PJMM), cela ne vous fait pas rire... Ces agents sont formés et équipés pour vous pousser à faire des aveux sur des questions simples. Ils demandent à la militaire si elle souhaite l'assistance d'un avocat, mais vu son éloquence et ses études de droit, elle refuse. C'est admirable ! Les inspecteurs commencent à la questionner, mais ils sont habilement bloqués par la jeune femme, qui exige qu'on lui permette d’abord de donner sa version des faits, faute de quoi ils pourraient s'en occuper eux-mêmes et continuer sans sa coopération. Ils acceptent et elle quitte l'interrogatoire au bout de quelques heures, avec l'assurance qu'il n'est absolument plus question d'insubordination criminelle. Conséquence : l'affaire est finalement renvoyée à la discipline du Corps.

En dépit d'erreurs de procédure regrettables, elle finit par se retrouver devant le chef de Corps, qui aurait pu appeler Ponce Pilate, pour se voir infliger une sévère sanction

disciplinaire. Une fois de plus, la fougueuse militaire s'est présentée pour se défendre, mais là, le chef de Corps a tout bonnement refusé de prendre en compte sa défense verbale. Une fois de plus, en véritable passionaria, elle clame son innocence et informe son chef qu'elle instruira l'affaire sans délai et qu'il n'est donc pas intelligent de parler d'insubordination dans le cadre de cette procédure disciplinaire.

Défauts dans la chaîne de commandement

La jeune protagoniste interjette appel sans crainte parce qu'elle veut parler au commandant de la brigade au sujet de l'injustice qui menace d'être inscrite à son dossier. Pendant ce temps, le sergent qui a traité notre collègue féminine de « connasse » se comporte, à la légère, comme un ‘pote’, comme si le 'respect' avait soudainement disparu du cadre des valeurs de la Défense. Lorsque la militaire concernée voit que tout s’écroule autour d’elle, elle décide alors de nous appeler à l'aide. Le syndicat militaire ACMP-CGPM tombe à la renverse devant ce qui commence à ressembler à une forme de commandement non arbitraire. Entre-temps, la militaire est si désespérée qu'elle est sur le point de mettre en pratique la ‘doctrine MAD’* entre elle et l'unité. Alors que ses premiers ‘missiles’ longue portée sont déjà en route vers le Service de Gestion des Plaintes (SGP), la procédure pour ‘insubordination’ est interrompue et un nouveau rapport préliminaire est établi pour ‘mauvaise exécution d'un ordre’. L'appel au commandant de brigade est alors suspendu.

Au tout dernier moment

En attendant, ses collègues et amis la fuient et l'évitent comme la peste. Peut-être par peur des représailles. Même l'expiration de sa candidature ne lui permet pas de voir le bout du tunnel. La guerrière, qui s'apprêtait entre-temps à reprendre ses fonctions, présente, déçue, sa démission. Malheureusement, cela ne s'arrête pas là car elle espère encore tirer un peu d'honneur de cette affaire avant de raccrocher les bottines. Elle observe avec impatience la suite de la procédure disciplinaire, mais cela revient à attendre ‘Godot’. L'unité décide – après avoir demandé conseil – de suspendre toutes les procédures en cours en vue d'un licenciement imminent. Complètement indignée et embarrassée, notre membre effectue un dernier ‘shoot’ de précision en direction du MOD. Cette tentative échoue lamentablement, précisément parce que la procédure disciplinaire en cours, apparemment suspendue à jamais, n'a pas permis d'intervenir.

Est-ce que cela convenait à l’unité concernée ? L'exploit que cette jeune militaire a finalement réussi à accomplir pour faire renverser un licenciement quasi certain, nous épargnera la rédaction d'un autre article sur la 'profession de grâce'. En attendant, le syndicat militaire ACMP-CGPM constate avec une méfiance croissante la façon dont le leadership au sein de la Défense fonctionne, à la page 10 de la brochure « Les valeurs de la Défense : quand les valeurs s'entrechoquent »... 

Source : Les Valeurs de la Défense 'L'ADN de notre organisation', Édition 01/2022

* Mutually Assured Destruction’ ou « Destruction Mutuelle Assurée » est l'effet dissuasif maintenu par la destruction totale assurée des deux côtés en cas d'utilisation d'armes nucléaires.

Tous à Ladakh !

Ancien artilleur, moniteur sportif et ancien professeur EPS à l’IRMEP devenu entraîneur fédéral et formateur national au sein de la fédération française de ski, Alain Polmans déborde d’énergie. Désireux de se dépenser pour autrui, il se lance bientôt dans un défi peu ordinaire pour les enfants atteints de maladies neuro-musculaires.

« J’ai toujours eu la hargne en moi ». C’est ainsi qu’Alain Polmans entame notre entretien. Le décor est planté. Et le syndicat militaire se reconnaît en lui car Alain est animé par un sentiment de solidarité hors du commun et une volonté permanente de se surpasser.

Alain, dont le fils aîné Jonathan est atteint de la myopathie de Duchenne, est un membre CGPM retraité qui ne pantoufle pas. « Juste après m’être installé dans le Vercors il y a déjà 16 ans, je me suis investi dans le milieu du ski de fond et biathlon. J’ai été assez rapidement sollicité pour reprendre la présidence du club local, le Vercors Ski de fond ». Devenu entraîneur fédéral et formateur national, c’est le début d’une aventure qui lui fait tutoyer les sommets des montagnes et des podiums du ski de fond et biathlon français. « Parmi les jeunes que j’ai entraînés et formés, plusieurs sont devenus membres de l’équipe de France et certains ont pu réalisé leur rêve olympique », ajoute Alain, fier, modeste et jusqu’auboutiste. Une deuxième vie vécue à 200 à l’heure et qui va prendre un autre tournant d’ici quelques mois.

Alain et son fils Jonathan
Photo : Alain Polmans
Photo : Alain Polmans

En selle !

Alain Polmans souhaite maintenant « sortir de ma zone de confort, avant mes 70 ans. L’idée a germé lors d’un voyage à moto, au Maroc, en 2022 ». Ce voyage qui est encore visible sur la chaîne Youtube Poloadventure était déjà au profit de l’ABMM, association belge contre les maladies neuromusculaires.

« J’ai donc décidé de partir du col de la Bonette où se trouve la route la plus haute d’Europe (2.715 m), pour rallier le col carrossable le plus élevé du monde (5.602 m), au Ladakh, en Inde. » Ce voyage, Alain le fera sur une moto, en solitaire et en autonomie totale. Il souhaite ramener des fonds pour aider la recherche et la prise en charge de personnes touchées par la myopathie.

Le départ est prévu pour le début de l’année 2025. L’ACMP-CGPM a décidé de soutenir Alain dans son noble projet. Si vous vous sentez concerné(e) par ce combat ou si votre cœur solidaire vous pousse à apporter votre petite pierre, scannez le code QR pour accéder à plus d’informations et soutenir financièrement le ‘Ladakh Quest’ d’Alain Polmans. Tous les fonds restants après le voyage seront reversés à l’ABMM.

Vous pourrez suivre Alain et sa Royal Enfield sur la chaîne numérique Youtube qu’il alimentera de vidéos et commentaires. Cette visibilité permettra de sensibiliser les internautes sur les maladies neuro-dégénératives. 

Quelques chiffres :

- 9 visas

- 14 pays traversés

- 12.000 km

- 1 moto

- 1 homme

Photo : Alain Polmans

La plateforme d’avantages

‘Benefits’ fait peau neuve

Les utilisateurs assidus de la plateforme d’avantages l’ont déjà remarqué : il y a du changement ! Depuis peu, les ‘Benefits’ de l’ACMP-CGPM offrent aux membres du syndicat militaire un nouveau visage, sous la forme d’un site remanié et d’une application elle aussi nouvelle.

Une plateforme qui mue tous les jours par des centaines d’offres entrantes et sortantes, c’est bien.

Une plateforme qui multiplie ses capacités en faveur des utilisateurs, c’est mieux ! Depuis le 10 octobre, tous les membres de l’ACMP-CGPM ont reçu un courriel (vérifiez aussi votre courrier entrant indésirable) les invitant à créer leur nouvel espace sur ‘Edenred Engagement’ et à profiter d’un panel plus large de réductions auprès de centaines de partenaires commerciaux.

Le nouveau site et l’application se veulent aussi plus intuitifs et logiques, avec des sous-catégories vous donnant un accès plus précis à vos enseignes préférées. Vous ne devrez plus acheter des vouchers à la valeur prédéfinie : la nouvelle plateforme vous permettra de choisir le montant du bon d’achat et la réduction en sera immédiatement déduite lors de son acquisition online. Vous pourrez aussi connaître à tout moment le montant total de vos économies.

Après être entré(e) dans ce nouveau monde, n’oubliez pas de télécharger l’application ‘Edenred Discounts’ sur votre smartphone

à l’aide du code QR sur la page suivante. L’ancienne application ne sera plus du tout active à partir du 10 novembre. Au bout de votre main, vous tiendrez à tout moment la clé de nouvelles possibilités : mobilité, divertissements, horeca, électronique et informatique, mode, cadeaux, alimentation, santé et beauté, maison et jardin, animaux, sports et loisirs, voyages, etc. Comme avant, achetez sur

‘Benefits’ des vouchers ou recevez des codes de réduction très avantageuses à faire valoir lors d’achats en ligne ou en magasin.

La nouvelle offre vous avertira des promotions développées par vos marques préférées et selon vos habitudes d’achat. Mais que ceux qui ont acquis des vouchers sur l’ancienne plateforme se rassurent : ces derniers sont encore valables. Toutefois, nous les encourageons à les télécharger et à les utiliser le plus vite possible puisqu’ils ne seront pas visibles sur la nouvelle plateforme.

Un des avantages de ce changement est, pour le Secrétariat permanent, que les nouveaux membres recevront leurs données d’accès plus rapidement que dans le passé. De même, les membres qui éprouvent des soucis d’accès peuvent s’adresser au Secrétariat permanent du syndicat militaire ACMP-CGPM, via l’adresse mail suivante : srt@acmp-cgpm.be ou en prenant contact avec le ‘Support’ de la nouvelle plateforme. 

ACMP-CGPM Benefits : pour une transition douce

La nouvelle plateforme ACMP-CGPM Benefits a été lancée le 10 octobre 2024. Ci-dessous, vous trouverez une brève explication qui vous guidera en douceur vers la nouvelle plateforme, tant sur le site web que sur la nouvelle application pour vos appareils connectés.

Si l'ancienne application est encore installée sur votre smartphone ou votre tablette, sachez qu'elle ne fonctionnera plus. Toutefois, elle vous redirigera encore vers l'ancien site web jusqu'au 10 novembre. Un mois après le lancement de la nouvelle plateforme, l'ancien site web cessera donc complètement de fonctionner.

Téléchargez vos vouchers achetés précédemment

Il est important de noter que vos achats sur l'ancienne plateforme ne seront PAS transférés vers la nouvelle plateforme. Vous trouverez ci-dessous les trois façons de sécuriser vos vouchers achetés et qui ont encore de la valeur :

1. Jusqu'au 10 novembre, vous pouvez encore vous rendre sur l'ancienne plateforme pour télécharger vos vouchers via l'application ou ce lien : https:// www.acmp-cgpm-benefits.be/mvc/historiek.jsp

2. Jusqu'au 10 novembre, un lien TEMPORAIRE sera actif sur la nouvelle plateforme

3. Après le 10 novembre, le helpdesk d'Ekivita sera le seul moyen de récupérer les vouchers perdus. Cette procédure est assez lourde et ne pourra être suivie que par l'intermédiaire du helpdesk d'Ekivita via : https://ekivita-user.edenred.be/hc/fr/requests/new

Téléchargez la nouvelle application mobile ‘Edenred Discounts’ d’Ekivita :

Première connexion après réception de l'e-mail contenant le lien d'activation

Un email vous a été envoyé récemment par support@txn.engagement.edenred.be

N'oubliez pas de vérifier votre courrier indésirable (spams) !

Cliquez sur le lien contenu dans ce mail pour confirmer votre compte.

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Lorsque vous vous connectez pour la première fois, vous devez choisir un nouveau mot de passe.

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Accédez à la plateforme d'avantages

Introduisez votre code d'activation, qui vous sera envoyé :

1. Par courriel à partir de support@txn.engagement. edenred.be

2. Par l'organisation qui vous donne accès à la plateforme (ACMP-CGPM)

3. Par courrier

Veuillez introduire votre code d'identification : ce code unique vous a été envoyé par l`organisation qui vous donne accès à la plateforme de prestations. Choisissez un login et un mot de passe.

Après avoir vérifié vos emails et votre courrier, vous n'avez toujours pas reçu vos détails d'activation ? Si c'est le cas, contactez le Service Client d'Edenred Discounts à l'adresse https://user.engagement.edenred.be/hc/fr/requests/new

VIKTOR – 23/02/2024

Dans la famille de Gary VANDEWEYER (Hasselt)

ÉLÉONOR – 02/05/2024

Dans la famille de Sébastien BARDO (Liège)

LUNE – 26/06/2024

Dans la famille de Giel SLEGERS (Hasselt)

LEVIE – 01/07/2024

Dans la famille de Jamie VANNERUM (Bonheiden)

OSCAR – 19/07/2024

Dans la famille de Bo KOEKEN (Gand)

LINAYA – 09/08/2024

Dans la famille de Redouan OUARRANA (La Louvière)

NORA – 15/08/2024

Dans la famille de Sam DANIELS (Knokke-Heist)

WILL – 16/08/2024

Dans la famille de Rutger SONTROP (Heusden-Zolder)

BAPTISTE – 18/08/2024

Dans la famille de Brian BOMAN (Liège)

NOÉ – 27/08/2024

Dans la famille de Sander DRIESSEN (Tienen)

PENNY – 14/09/2024

Dans la famille de Christophe BAECKELMANS LANDUYT (Anvers)

LOUISE – 24/09/2024

Dans la famille de Clément POUMAY (Liège)

25/05/2024

VAN DEN BROECK Kris et SCHUDDINCK Nathalie (Lokeren) (Par cohabitation légale)

22/06/2024

SIMON Brieuc et BENOIT Jeanne (Gesves)

25/06/2024

THONNART Nicolas et VANDEVORST ES Ina (Tienen) (Par cohabitation légale)

18/07/2024

ELOY Arnaud et MARTINEZ PABLOS Célya (Clavier) (Par cohabitation légale)

03/08/2024

HOLSBEEK Brent et DECKERS Zoë (Borgloon)

08/08/2024

CLAERHOUT Roelant et VANCOILLIE Hélène (Menin) (Par cohabitation légale)

10/08/2024

ROOTHOOFT Elise et HEYERICK Sven (Deinze) (Par cohabitation légale)

05/09/2024

DRIESSEN Sander et DE DUYTSCHE Cara (Tienen)

07/09/2024

BEN AMMAR Mohamed et CONIGLIO Alicia (Boussu)

21/09/2024

VANDERMEEREN Thomas et THIRY Charlotte (Braives)

DE SCHEPPER PIERRE

1929 - … 30/07/2024 (Schoten)

OLEMANS JEAN

1931 - … 01/09/2024 (Tienen)

WINKELS-OP’T EYNDT MARIA

1930 - … 12/09/2024 (Dilsen Stokkem)

GAETHOFS-SMEETS

FRANCINE

1946 - … 23/09/2024 (Hasselt)

Indice des prix à la consommation

- Juillet : 132,81 points

- Août : 132,81 points

- Septembre : 132,15 points

Indice santé

- Juillet : 132,84 points

- Août : 132,94 points

- Septembre : 132,41 points

L’indice santé lissé s'établit à 129,88 points en septembre. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales fixé à 130,67 points n’est donc pas dépassé

Le Bureau Fédéral du Plan fixe l’indice-pivot à 130,67 points

Ce dernier ne devrait pas être dépassé avant janvier 2025.

Source : Statbel

En tant que militaires, nous sommes toujours prêts pour les autres.

Mais pour nous ? Qui est là pour nous ?

ACMP-CGPM, le seul syndicat vraiment militaire : apolitique, indépendant et purement militaire.

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