La Sentinelle
Mai - Juin 2023 - n° 03
Mai - Juin 2023 - n° 03
Faire appel à des cabinets de conseil pour l’autorité est un marché colossal et ce dernier se développe à un rythme soutenu. Aussi à la Défense. Le coût des études des sociétés de conseil fait frémir les oreilles. Mais les vraies questions sont de savoir si ces conseils sont toujours nécessaires et si autant d’argent est aussi dépensé à bon escient. Il y a de quoi s’interroger à ce sujet.
Au cours de cette législature (du 1er octobre 2020 à la mi-mars 2024) diverses sociétés de consultance ont engrangé 3,22 millions d’euros venant de la Défense pour fournir des conseils dans à peu près tous les domaines imaginables. A titre d’illustration, l’étude pour la réorganisation de l’état-major a coûté 838.000 €, des conseils en politique de communication de la Défense 457.000 € et les analyses comparatives salariales 238.000 €. Les chiffres montrent que, selon la nature de la mission, les consultants facturent entre 1.000 et 1.500 € par jour. Ce sont des montants pour lesquels de nombreux militaires doivent travailler pendant un demi-mois.
Les experts n’ont pas à fournir des conseils gratuits, et de bons conseils peuvent coûter cher. Mais faut-il impliquer si souvent des externes pour cela ? Après tout, la tâche la plus importante d’une administration – et donc aussi de l’état-major de la Défense –est d’élaborer elle-même la politique sous la direction du politique. Si vous sous-traitez systématiquement cette tâche à des consultants, vous vous rendez inutiles. En outre, il reste à voir si les externes savent tellement mieux tout sur l’organisation
très spécifique qu’est tout de même l’armée.
Prenons l'exemple de l'étude sur le nouveau design de l'état-major de la Défense. Alors que toutes les connaissances sont disponibles à Evere-même, une firme est engagée alors qu'elle n'a que peu d'expertise (pour ne pas dire aucune) sur les fonctionnalités et les processus requis dans un état-major général. C'est pour le moins étrange. Voilà donc comment le contribuable paie à deux reprises : une première fois pour le salaire d'officiers qui pourraient parfaitement faire le job euxmêmes, et une deuxième fois pour les sociétés de consultance, via les impôts payés par le contribuable. Cela a le mérite d'être interpellant !
Les consultants sont certainement les bienvenus, pour apporter l'innovation ou pour effectuer des tâches spéciales et ponctuelles. Mais, ce que nous voyons maintenant, c’est qu’ils sont embauchés à la Défense pour compenser les pénuries de personnel. Et cela est inquiétant car les connaissances sont généralement présentes. Il devrait in fine s’agir d’expertise, mais finalement, il est question d’argent. Et l’État a les poches pleines. De plus, ce manque
de personnel est généralement un argument erroné. Nous avons rapidement fait le calcul : pour le coût de l’étude sur la nouvelle structure d’état-major, six officiers supplémentaires auraient pu être recrutés et payés pendant trois ans. Il est clair que les décideurs politiques privatisent le travail des fonctionnaires, y compris des militaires. Au cours de la dernière législature, on a commencé à sous-traiter la presque totalité des services d’appui tels que l’entretien des quartiers et des espaces verts, l’Horeca et la garde. En soi, il y a encore de quoi plaider à ce sujet, bien que ce soit au détriment des fonctions de fin de carrière disponibles pour des militaires plus âgés qui ont passé des décennies à ‘fonctionner nickel’ dans les unités opérationnelles.
Mais entre-temps, on a laissé aller le pendule tellement loin que les tâches de maintenance opérationnelle des systèmes d’armes essentielles et des systèmes d’appui au combat ont aussi été externalisées. Ce qui soulève spontanément la question : Qui fera la maintenance quand ces systèmes seront déployés dans une zone de guerre ? Nous sommes curieux de connaître la réaction des ‘privatisateurs’.
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.200 exemplaires
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).
Éditeur responsable : Yves Huwart
Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz
Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021
1932 Zaventem
srt@acmp-cgpm.be
www.acmp-cgpm.be
Tél. : 02 245 72 14
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2 4 6 8 10 12 14 16 17
Photo couverture : Jerusalem Desterck Hock
La Défense comme une vache à lait pour les cabinets de conseil
« On m’a trahi ! »
La tête dans les nuages
Le seul syndicat démocratique
Risques psychosociaux dus au télétravail
Période de rendement avec remboursement
Simplification administrative ?
Comité national : Des gens à la Défense
Un nouveau délégué permanent pour votre bien-être
4 jours de l’Yser – 50e édition 2023 56ème édition de la MESA, avec l’ACMP-CGPM !
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Trop de militaires quittent l’armée avant la fin de leur engagement. Pour l’Etat-major de la Défense, c’est une statistique qu’il faut contrer en engageant toujours plus. Pourtant, loin d’être inévitable, cette attrition est souvent le symptôme d’un dérèglement structurel au sein de certaines écoles et unités, comme le témoignage ci-dessous nous le révèle…
Le membre qui se confie à nous est sergent. Il s’est engagé en 2018 et quittera bientôt la Défense. Il a fait appel beaucoup trop tard à l’ACMP-CGPM pour sortir de l’impasse ; pour lui, le seul salut est dans un départ rapide. Son histoire est à la fois hallucinante et familière. Ce récit parmi d’autres confirme un tableau de plus en plus dérangeant de notre armée. Car dans certaines unités où le commandement a abdiqué, nous constatons qu’une classe de parasites en uniforme chassent ceux qui ont le malheur de se comporter en militaires.
« Ma formation à Saffraanberg s’est déroulée sans le moindre souci. Devenir sous-officier, c’était un rêve de gosse qui se concrétisait. J’étais motivé, j’avais de bons résultats et mes instructeurs appréciaient mes efforts. Mes problèmes ont commencé à l’École d’Infanterie. Un premier sergent-major a vu mon teint basané, s’est approché et m’a lancé un regard haineux. Très vite, j’ai compris qu’il allait s’acharner. C’était d’autant plus facile que la formation de notre peloton francophone se déroulait dans deux blocs isolés à Bourg-Léopold, loin de tout contrôle. »
« Dès le début, là où mes camarades recevaient un SCAR, je devais systématiquement porter une lourde MAG. Je suis musclé et en très bonne forme, au début ça ne me dérangeait pas trop mais rapidement j’ai subi un barrage physique et moral. J’étais tout le temps sanctionné. La nuit, on me faisait écrire de punitions : 500 mots pour m’empêcher de dormir et d’étudier comme le faisaient les autres candidats. On m’a enfermé dans l’armurerie jusqu’au matin, avec l’ordre humiliant de remplir des pages de texte inutile, comme un écolier… Mon casier a été vidé par terre, mes affaires abimées. Ils m’ont tellement crié dessus que je n’osais plus parler car tout était prétexte à brimades. Je n’étais plus humain, les adultes me faisaient peur. Un jour, un lieutenant m’a demandé comment j’allais. Je n’ai rien pu dire, j’étais terrorisé. J’ai essayé d’être un bon militaire, je me suis donné à 200% mais ils ont gagné. J’ai échoué à l’École d’Infanterie, mon rêve était brisé... »
« La Défense m’a alors envoyé à la Logistique, où j’ai recommencé ma formation professionnelle. J’y ai découvert que je n’étais pas nul, que j’étais un bon sous-officier et que mes supérieurs appréciaient
mon travail et mes efforts. Pendant la phase de section, j’ai obtenu les meilleures notes, j’étais un ‘sergent modèle’. J’ai retrouvé une certaine confiance dans le système. Ce qui s’était passé à Bourg-Léopold n’était donc pas de ma faute… »
« Quand je suis arrivé en unité comme chef de section dans un centre de distribution logistique, tous les bureaux étaient déjà occupés par mes futurs subordonnés. En guise de bienvenue on m’a donné une chaise et installé dans le couloir ! Personne ne m’a accueilli, ni expliqué quoi que ce soit. J’étais le seul francophone, je n’avais pas de parrain. L’adjudant responsable venait une fois par semaine. Il y avait bien un commandant mais il était tout le temps en télétravail et sa pension était imminente. J’ai compris que, sans appui, je ne pouvais rien contre ceux qui parasitaient le service. Alors, j’ai essayé d’au moins faire mon travail. Pendant six mois, j’ai appris les procédures et la langue, je me suis donné à fond. J’ai découvert un vrai chaos, il y avait littéralement des milliers de dossiers en attente. En tant que POC logistique, chaque jour je traitais plus de 120 demandes en néerlandais. Mon personnel était insaisissable : absents, impossibles à contacter, incontrôlables. Quand ils venaient à l’unité, c’était pour voler du
matériel, faire buvette et attendre que la journée passe alors que je me démenais pour servir les clients. Comme je dérangeais, personne ne me parlait. Un lieutenant a débarqué. Il ne connaissait rien au boulot ; tout ce qui l’intéressait c’était de reprendre la place tranquille du commandant. La mauvaise ambiance était indescriptible, l’unité à l’abandon total. Mon rythme de travail était intenable. Assurer tout seul le boulot de treize personnes, c’est impossible. Comme j’étais le seul qui faisais quelque chose, c’est aussi moi qu’on engueulait pour tous les problèmes. Un jour j’ai craqué, j’étais à bout. »
Faux antidaté
« Le médecin a diagnostiqué un burn-out grave, il m’a prescrit quatre mois. Comme un idiot, j’ai insisté pour revenir après un mois. Le lieutenant a réuni le personnel présent. Il a annoncé que j’étais un mauvais sous-officier et qu’il allait m’isoler dans un bâtiment vide ! Peu après, un commandant de
compagnie est arrivé, mais il ne s’est jamais présenté. Je savais qu’il ne servait à rien d’aller l’importuner dans sa tour d’ivoire. Puis on m’a convoqué, avec l’ordre de signer des notes d’évaluation défavorables, alors que je n’avais jamais eu le moindre entretien. J’ai demandé à voir mon dossier personnel, il n’y avait rien dedans, même pas les PhEF pour lesquels j’avais toujours le maximum ! J’étais pourtant un des rares à les faire. Comme les documents étaient faux et antidatés, j’ai refusé de signer. Alors, j’ai dû me présenter chez le colonel. Encore un ‘patron’ que je n’avais jamais vu depuis mon arrivée. Il m'a demandé s'il pouvait compter sur moi pour partir en opération. Avant de
rejoindre la Défense, je n'en aurais pas douté un seul instant. Là, j'ai pris quelques jours pour y réfléchir puis je lui ai répondu. "Mon colonel, je ne me considère pas capable de partir en opération avec des chefs et des subordonnés qui font constamment passer leurs propres intérêts et privilèges avant la collégialité et l'intégrité. Des valeurs pour lesquelles je suis venu à la Défense et qui se sont avérées absentes dans de nombreux domaines". J'ai alors pu ‘disposer’ ».
« Aujourd’hui, c’est fini. Si je reste, je vais faire un malheur. J’en suis à un point où je préfère la prison à l’armée. Je suis détruit, on m’a trahi. »
Si vous reconnaissez ce genre de situation ou si vous êtes confronté à des faits semblables, contactez-nous sans tarder. N’attendez pas que la situation dégénère au point que votre santé en souffre et qu’un départ de la Défense devienne inévitable. Sachez que dans la majorité des conflits, l’intervention de l’ACMP-CGPM débouche sur une solution durable… à condition de s’y prendre à temps !
Comme beaucoup d’entreprises, la Défense a entamé sa migration vers le ‘cloud’ pour ses applications de bureautique et le stockage de ses données. Un ‘nuage’ de services informatiques qui se trouve ‘quelque part’. Où exactement ? Personne ne le sait et c’est justement le problème.
De nos jours, il est courant d’utiliser un bien sans le posséder. Pour la musique, un abonnement de ‘streaming’ remplace les bons vieux CD et désormais les jeunes dans le coup n’achètent plus une voiture mais une ‘solution de mobilité’. Celle-ci combine des véhicules partagés, les transports en commun et l’incontournable réseau de trottinettes électriques. L’informatique mène la danse avec de plus en plus de solutions ‘sur le cloud’. En gros, au lieu d’acheter un programme à installer sur son ordinateur, on paie un abonnement pour un logiciel dont l’interface apparaît dans un navigateur internet. Non seulement le code informatique tourne ‘quelque part’ chez le fournisseur mais les données des clients sont aussi stockées ‘quelque part’. Les avantages sont évidents. Plus besoin de gros ordinateur puisque le programme tourne ailleurs. N’importe quelle machine convient : Laptop, PC mais aussi tablette ou smartphone. Si votre appareil est en panne ou victime d’une cyberattaque, le programme et les données vous attendent en sécurité sur ‘le nuage’. Plus besoin non plus d’installer les dernières versions puisque les mises à jour se font en permanence. Pour les grosses organisations, plus de serveurs, de réseau interne, de laptops, de disques durs ni de spécialistes IT, puisque tout se fait désormais via le ‘provider’.
Même plus besoin non plus de ‘lieu de travail’ puisque le collaborateur peut accéder à son ‘bureau’ virtuel de n’importe où et n’importe quand. Que du bonheur ! Les sociétés migrent donc massivement vers le ‘cloud’. Et bien sûr la Défense suit, comme toute entreprise civile. Sauf que l’armée n’est pas une entreprise civile, et c’est bien ce qui inquiète un de nos membres, qui tire la sonnette d’alarme auprès de l’ACMP-CGPM, après avoir été ignoré par sa hiérarchie…
Pas que des avantages
Notre informateur est lui-même spécialiste IT, chargé entre autres de la migration en cours. « Le changement le plus visible pour les militaires concernera les outils comme Word, Outlook et Excel, qui s’utiliseront désormais dans leur version ‘M365’ en ligne, dans le navigateur internet. D’autres
applications comme Teams et SharePoint seront remplacées par leur équivalent dans ‘le nuage’. Cela signifie que les documents seront stockés sur les espaces virtuels des employés, en-dehors de la Défense et sans ‘Corporate Governance’. Je vois ici de gros soucis pour nos Forces armées, à différents niveaux. »
« Tout d’abord en termes de résilience . En cas de défaut du fournisseur, nous n’avons plus rien : plus de documents, plus de programmes et même plus de téléphone ! Il n’existe absolument aucun ‘plan B’. Là où auparavant il était encore possible de travailler ‘en local’ en attendant que le réseau revienne, ce sera désormais impossible. L’armée va déléguer totalement sa capacité à travailler à une multinationale cotée à Wall Street. Une entreprise qui peut connaitre des soucis financiers, des conflits sociaux, voire une faillite. D’ailleurs, qui dit que dans dix ans nos relations avec les EtatsUnis seront toujours au beau fixe ?
En cas de dégradation du lien transatlantique, une simple décision politique pourra empêcher l’armée belge d’accéder à ses outils de travail ! Et je ne parle même pas de sabotage des câbles et serveurs internet par la Russie ou de véritable conflit armé. »
« Ensuite dans le domaine de la sécurité militaire. Nos données sensibles seront stockées on ne sait où, accessibles par on ne sait qui, sur un matériel d’origine inconnue, sans la moindre garantie ni possibilité de contrôle. Microsoft est américaine mais elle fait appel à des sous-traitants partout dans le monde. Des programmeurs serbes, des routeurs chinois, des satellites lancés en Inde… ? En outre, comme tout se fera via l’internet - et non plus sur un ‘intranet’ contrôlé par la Défense - chaque conversation, chaque document transitera par des réseaux ouverts à tous. Et si les militaires utilisent leurs appareils privés, ceux-ci deviendront autant de portes d’accès aux données de la Défense. »
« Financièrement, cette externalisation va nous mettre à la merci d’un acteur commercial. Quand nous serons dépendants de ses services, la société pourra augmenter ses prix et nous serons obligés de céder. Car ce contrat n’est pas comme un achat sur Amazon, on ne peut pas le renvoyer si on n’en est pas satisfait. Par ailleurs, je crains une explosion du volume de données car chacun pourra stocker ce qu’il veut sans la moindre centralisation ni gestion. Des téraoctets d’archives et de copies seront conservées dans un foisonnement incontrôlé de versions. Or, le modèle économique veut que le client paie ‘par mégabyte’. Personne ne sait combien cela coûtera réellement. »
« En termes de vie privée et d’obligations légales aussi, je prévois des problèmes car personne ne saura où se trouvent les données individuelles des militaires, ni qui y a accès. Que ferons-nous si une
personne exerce son droit de regard et de modification, comme le prévoit le GDPR ? En externalisant le stockage de ses documents sans prévoir d’outils de contrôle, de permissions et de gestion, la Défense se met de facto dans l’illégalité. »
« Enfin, cette évolution va flouter davantage la limite entre le travail et le temps libre. Certains chefs seront tentés d’importuner
Prête pour le temps de paix ?
leurs subordonnés en-dehors du travail car même en pleine descente de la Lesse en kayak, les militaires auront accès à leur ‘bureau’ via leur GSM, pour rédiger une note ou modifier ‘vite fait’ une commande importante. Et que deviendront ceux qui n’ont pas de GSM et ne sont pas ‘connectables’ ? On baissera leur évaluation par manque de disponibilité ? »
Malgré tous les signaux d’alarme, au lieu de se préparer à une guerre, notre armée ne se prépare qu’au temps de paix. Ses ‘Directeurs Généraux’ la font basculer de plus en plus dans la logique d’une firme civile, au détriment des notions militaires les plus élémentaires. Par des initiatives comme celle-ci, l’armée hypothèque ses capacités d’action en cas de conflit et ne serait plus en mesure d’assurer sa mission : la Défense nationale.
Saviez-vous que l’ACMP-CGPM est le seul grand syndicat réellement démocratique à la Défense ? Là où les autres organisations sont liées statutairement à leur centrale politique, le syndicat militaire est libre de toute influence externe et est dirigé exclusivement par ses propres membres.
Dans le paysage de la Défense belge, quatre syndicats représentatifs peuvent défendre les intérêts des militaires, y compris lors de la concertation et des négociations concernant les textes légaux et règlements. Trois de ces ‘partenaires sociaux’ sont reconnus d’office comme ‘représentatifs’, quel que soit le nombre de militaires qu’ils représentent. Pour cela, ils doivent être liés à une organisation politisée, siégeant au CNT (Conseil National du Travail). C’est le cas pour :
- La CGSP Défense, Centrale Générale des Services Publics de la FGTB (Fédération Générale du Travail de Belgique).
- La CSC Services publics – Défense, secteur de la CSC (Confédération des Syndicats Chrétiens).
- Le SLFP Défense, membre de la CGSLB (Centrale Générale des Syndicats Libéraux de Belgique).
La FGTB, la CSC et la CGSLB ne sont pas directement attachés à un parti politique mais relèvent d’une idéologie : socialiste, démocrate-chrétienne et libérale. L’appartenance à un mouvement représenté au sein du CNT signifie que les trois syndicats ‘colorés’ de la Défense sont subordonnés à leur organisation-mère. Cette situation conduit régulièrement à des conflits internes quand leur
hiérarchie défend une position défavorable aux militaires. Ce fut le cas dans le dossier des pensions, où le SLFP et la CSC ont donné un accord conditionnel aux plans du gouvernement au ‘Comité A’, l’organe de négociation syndicale commun à l’ensemble des services publics. Si ces plans avaient abouti, les militaires auraient été retraités plus tard et avec une pension plus basse…
Dans les structures syndicales civiles, le secteur ‘Défense’ ne pèse pas bien lourd face à la police ou à l’enseignement par exemple. D’autant que ces syndicats ne comptent que relativement peu d’affiliés militaires. Parmi les 290.000 syndiqués libéraux, les 1,6 millions de la CSC et 1,5 millions de la FGTB, les militaires n’ont pas grand-chose à dire.
Financièrement, les trois syndicats traditionnels à la Défense ont aussi des obligations envers leurs organes de tutelle. Concrètement, cela signifie que les cotisations des militaires affiliés à ces syndicats alimentent un ‘pot commun’ destiné à promouvoir leur idéologie et à assurer l’action syndicale dans l’ensemble des secteurs : cheminots, télécom, forces de l’ordre, etc. Or, les militaires n’ont pas le droit de grève et ne participent que très rarement à des manifestations…
Sans tabous
A la CGPM, 100% des adhérents sont militaires ou anciens militaires. Notre organisation est bilingue, ne dépend d’aucune centrale et est totalement neutre, sans influence politique, philosophique ou religieuse. Cela ne veut pas dire que nous ignorons le monde politique. Au contraire, en tant que syndicat neutre, nous pouvons entrer en dialogue avec tous les partis, sans œillères ni tabous, pourvu que la Défense et les militaires en sortent gagnants. Ce rôle d’arbitre est exclu pour les autres syndicats, qui d’une part assurent ne pas être liés au parti correspondant à leur couleur et d’autre part méprisent tous les autres. Au syndicat militaire c’est beaucoup plus simple : notre préférence va à celui qui améliore le sort de nos collègues et renforce la Défense.
Financièrement, les cotisations de nos membres servent à 100% pour la défense des militaires et implicitement aussi celle de l’armée, dans une gestion totalement transparente. Jamais l’argent de nos membres ne servira à payer les grèves d’autres travailleurs ou des actions n’ayant rien à voir avec la Défense.
Pour être reconnue comme ‘représentative’ et participer aux négociations et à la concertation, l’ACMP-CGPM doit parler au nom d’au moins 5% des militaires en service actif. Le nombre d’affiliés cotisants est vérifié régulièrement par un comptage officiel de magistrats imposé par les autorités. Un moment important mais pas vraiment stressant car nous représentons bien plus que 5% de la Défense. Forte d’une croissance constante alors même que les effectifs diminuent sans arrêt, l’ACMP-CGPM est désormais de loin le plus grand syndicat à l’armée. Les autres partenaires sociaux peuvent raconter ce qu’ils veulent concernant leur nombre d’affiliés car même avec un seul membre ils seraient ‘représentatifs’ aux termes de la loi. L’ACMP-CGPM n’a pas besoin de s’inventer une base. Même si le comptage atteste notre bonne santé, les actions de nos délégués et experts, nos investissements et nos actions au profit de tous les collègues en uniforme sont sans équivoque : aucun autre syndicat n’offre un service aussi étendu pour ses affiliés. À la table des négociations aussi, de plus en plus l’autorité se tourne vers
l’ACMP-CGPM en tant que représentant principal des militaires, ce qui renforce notre légitimité et donne encore plus de poids à nos revendications. L’influence de l’ACMP-CGPM dépasse même nos frontières car de plus en plus, l’Europe se profile comme un niveau de pouvoir important pour les matières de Défense et de sécurité. Il est donc logique que l’ACMPCGPM représente la Belgique au sein d’Euromil, l’association des syndicats militaires européens.
L’organisation interne de l’ACMPCGPM suit un modèle démocratique. Les décisions sont prises sans influence extérieure ou exécutées par divers organes et entités spécifiques :
Le Congrès est l’organe suprême du syndicat. Il donne à chaque affilié la possibilité de s’exprimer par débat, notamment sur le Programme Général, la ligne directrice qui guide notre travail syndical pendant cinq ans.
Le Bureau National regroupe nos 23 responsables régionaux, euxmêmes désignés par les délégués de leur zone de responsabilité. C’est en quelque sorte notre ‘parlement’. C’est ici que toutes les
décisions importantes sont votées. Quant aux six membres du Comité Directeur, ils forment l’exécutif ; le ‘gouvernement’ de l’association et sont élus pour cinq ans par le Bureau National.
Le Comité National rassemble annuellement tous les délégués pour les informer des grands dossiers en cours, concrétiser le Programme Général et veiller à respecter les décisions du Congrès. En tout, une vingtaine de collaborateurs veillent au bon fonctionnement du Secrétariat Permanent Chacun(e) est ou a été militaire et chacun(e) a été sélectionné(e) et élu(e) par le Bureau National.
Enfin, plus de 200 délégués locaux assurent le travail de première ligne dans les unités. Ce sont des membres du syndicat qui s’engagent volontairement pour aider leurs collègues. Ils sont formés par nos experts dans des domaines tels que l’appui individuel, le bien-être ou les règlements.
Cette solide organisation ne laisse aucune place au népotisme, aux nominations politiques et aux influences externes. Elle garantit que l’ACMP-CGPM est le seul grand syndicat réellement démocratique à la Défense.
Le travail à domicile ou le télétravail présentent de nombreux avantages. Mais trop, c'est trop ! Après le burn-out et le fade-out, le ‘team-out’ se profile à l'horizon. Le team-out est la perte de connexion et de lien avec l'équipe en raison d'un travail à domicile ou d'un télétravail prolongé.
Depuis la crise du Covid, le télétravail est devenu un élément à part entière du fonctionnement des entreprises et donc de la Défense. Mais il y a un revers à la médaille : le télétravail prolongé peut avoir des effets secondaires graves et c'est précisément ce dont nous voulons parler dans cet article. Si la relation entre le travail à domicile et le travail au bureau n'est pas bonne, (certains) employés éprouvent un sentiment d'isolement, de manque de structure et de soutien. Ou bien ils ne savent pas vraiment ce que l'on attend d'eux. Il en résulte du stress, une baisse de la productivité ou de la motivation, ou encore une incertitude quant à leurs propres capacités. Le commandement et la hiérarchie ont donc tout intérêt à trouver un bon équilibre entre le télétravail et le travail au bureau.
Impact positif
Le télétravail a un impact sur le bien-être psychosocial, mais on n’en sait pas encore beaucoup sur ses effets à long terme. Cependant, nous pouvons déjà citer certains aspects positifs :
- Un meilleur équilibre entre vie professionnelle et vie privée est possible
- Une augmentation du sentiment de liberté et de responsabilité, un plus grand sentiment d'autonomie
- Moins d'absentéisme
- Gain de temps, surtout pour ceux qui habitent loin de leur lieu de travail ou qui doivent affronter les embouteillages quotidiens
- Satisfaction du besoin des employés de travailler sans être dérangés
Team-out
Trop, c'est trop : il en va de même pour le télétravail. Le team-out est la perte de connexion et de lien avec l'équipe résultant d'un travail prolongé à domicile. Avec des effets secondaires potentiellement néfastes tels qu'une augmentation du stress, une baisse de la motivation ou pire encore. Une situation qui peut avoir des conséquences désastreuses au sein d'une organisation comme la Défense. Le team-out sape la capacité d’une équipe à gérer les conflits.
Quatre principes clés
L'organisation du travail concerne la stratégie, la communication et la culture de l'organisation, entre autres. Quel est le degré d'autonomie accordé par une organisation
à l'ensemble de ses employés ?
Quelle est la politique en matière de télétravail ? Qu'en est-il de la culture de l'entreprise : existe-t-il un engagement en faveur de la résilience et des liens entre les travailleurs ?
Le contenu du travail, l'ensemble des tâches des membres du personnel est sous pression. Le militaire reçoit-il un appui suffisant pour faire face aux nouvelles tâches ? Un collègue qui doit soudainement donner des cours de formation en ligne, par exemple, peut subir un stress supplémentaire s'il ne dispose pas de compétences suffisantes en matière d’ICT, ou s'il doit modifier son programme d'enseignement. L'augmentation du travail en ligne s'accompagne souvent d'une augmentation du trafic de courrier électronique. Les employés doivent non seulement garder un œil sur leur courrier électronique et leur téléphone, mais reçoivent aussi des stimuli via d'autres applications telles que Zoom ou Teams. Ces éléments peuvent perturber l'exécution du travail.
Conditions de travail : la flexibilité offerte par le travail à domicile rend les limites floues pour de nombreux employés. Certains
employés sont disponibles du matin au soir. Le trafic de courrier a considérablement augmenté. Les rituels qui marquent le début et la fin d'une journée de travail - enfiler sa tenue de travail, monter dans sa voiture pour se rendre au travail ou fermer la porte du bureau le soir - disparaissent. La superposition croissante entre le travail et la vie privée augmente le risque de stress et de conséquences physiques et mentales négatives.
Circonstances de travail : le bureau à domicile est souvent loin d'être idéal d'un point de vue ergonomique. Voir l'article sur "L'ergonomie pendant le télétravail" dans La Sentinelle de janvier-février 2023.
Créer une véritable esprit d’équipe via l'écran d'un ordinateur semble simple mais dans la pratique, c'est
une véritable gageure. En particulier lorsque les gens travaillent à domicile pendant de longues périodes. Aucune initiative, aussi bien intentionnée soit-elle, ne pourra égaler l'interaction sociale spontanée entre collègues à la machine à café ou à la cafétéria.
- Lors des réunions, prévoyez toujours un moment axé sur la relation : demandez aux employés comment ils vont, éventuellement à l'aide d'un outil comme Mentimeter
www.mentimeter.com
- Rencontrez régulièrement chacun des membres de votre équipe en tête-à-tête pour parler de leurs besoins et de leurs exigences. Cela peut bien sûr se faire virtuellement ou par téléphone, mais pourquoi pas - si c'est possiblelors d'une séance de jogging ou de marche ? L'exercice fait du bien et donne immédiatement un
coup de fouet mental.
- Prévoyez de faire de l'exercice ensemble ou de vous lancer des défis sportifs.
- Convenez de manger ensemble (petit-déjeuner, lunch ou goûter). C'est l'occasion rêvée d'oublier un peu le travail.
- Soutenez les initiatives qui naissent spontanément parmi les employés.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM tient à souligner que le télétravail présente des aspects très positifs, mais qu'il faut tenir compte du risque d'écueils psychosociaux. En particulier pour les personnes qui télétravaillent pendant de longues périodes, il existe un risque de team-out. Le manager a donc un rôle important à jouer dans le télétravail pour surveiller le bienêtre collectif et individuel et éviter un team-out.
Nous recevons régulièrement des questions d’affiliés qui ont entendu parler de ‘période de rendement’ et d’un remboursement important en cas de départ de la Défense. Des rumeurs circulent et les montants cités dépassent parfois les centaines de milliers d’euros…
La période de rendement est liée à la durée et au type de la formation accomplie aux frais de la Défense. C’est la période durant laquelle chaque militaire est tenu de servir. Par formation, elle est de minimum 3 ans et maximum 12 ans.
Dans le cas d’une formation complémentaire ‘coûteuse’ (externe à la Défense), c’est-à-dire si le coût (cumulé) de cette formation dépasse 10.000 € sur 24 mois, la période de rendement est de seulement 2 ans. Enfin, sur toute une carrière, la période de rendement ne peut jamais excéder 15 ans.
Par exemple, un volontaire a une période de rendement de 3 ans à l’issue de sa formation (quand il cesse d’être candidat). Pour un officier médecin, elle est de 9 ans et pour un sous-officier du niveau C, de 3 ans, mais pour le niveau B, c’est 6 ans. Si le militaire est pilote, en cas de conversion sur un autre type d’aéronef que celui sur lequel il a été initialement formé, la période de rendement est de 6 ans.
Soulignons que pendant un retrait temporaire d’emploi (pour convenances personnelles, pour raisons familiales, …), le compteur de la période de rendement est ‘mis sur pause’.
Il ne faut pas toujours rembourser en cas de départ pendant la période de rendement !
Les seuls militaires concernés par un éventuel remboursement sont les (candidats) officiers de carrière (ERM, Médecin, …), les sous-officiers de carrière du Niv B, tous les militaires et les officiers auxiliaires dans le cadre de formation(s) ‘coûteuse(s)’ ainsi que certains (candidats) officiers supérieurs (p.e. un ‘Master after Master’).
Un (candidat) volontaire ou sous-officier du Niv C ne remplit pas les conditions légales et ne doit donc rien rembourser. Par ailleurs, le recrutement sur diplôme ne donne jamais lieu à un remboursement. Seuls le recrutement normal (ERM, Offr Médecin, Pilote, …),
le recrutement complémentaire (p.ex. un médecin en 3ième année ou un électronicien en 2ième année de bachelier), le recrutement dans le cadre auxiliaire (pilote, ATC, …) et toutes les formations ‘coûteuses’ peuvent nécessiter un remboursement.
Précisons aussi que des montants supplémentaires pour l’obtention de certains brevets (brevet de pilote, conversion sur un autre type d’aéronef, ATC) seront aussi réclamés si le départ a lieu dans les années qui suivent l’obtention de ce brevet.
Les montants peuvent être importants, surtout lors de la première année de rendement. Dans certains cas extrêmes ils peuvent dépasser 400.000 € !
Un candidat officier (Pol, SSMW, Ing Industriel, médecin), résilie son engagement pendant sa formation. S’il a déjà acquis au moins 60 ECTS (‘crédits’ d’enseignement supérieur), il devra rembourser 73% de tous les traitements nets (traitements, pécules de vacances, allocations de fin d’année, …) perçus pendant sa formation. Ainsi, un candidat officier SSMW qui quitte après sa 3ième année doit rembourser plus de 60.000 €.
Un officier de carrière (p.ex. un Offr SSMW) démissionne alors qu’il est en période de rendement et qu’il a déjà effectué 35 mois de service sur les 90 mois de rendement imposés. Dans ce cas, il ne doit rembourser qu’une partie des 73%. À savoir : (90-35/90) des 73% des traitements nets perçus durant la formation, soit (9035/90) x 0,73 x 97.400 € = 45% de 97.400 € ou 43.830 €.
Un officier ayant effectué une formation SSMW et, dans la foulée, une formation de contrôleur de trafic aérien (ATC) qui démissionne après quelques mois de rendement, va devoir rembourser les traitements pendant sa formation à l’ERM ainsi qu’un montant lié à sa formation d’ATC. La période de rendement est de 90 mois (ERM) plus 36 mois (ATC). Un départ au cours de la deuxième année après l’obtention de la licence ATC nécessitera un remboursement de 138.400 €.
Un candidat sous-officier du Niv B envoyé aux frais de la Défense accomplir une formation d’infirmier aura une période de rendement de 36 mois. S’il quitte ensuite la Défense sans avoir terminé sa période de rendement, il devra
payer un pourcentage de tous les traitements perçus pendant sa formation d’infirmier. Dans le pire cas, c’est 100% des 73% (voir ci-dessus) et ensuite, en fonction du rendement déjà accompli, c’est dégressif : x% des 73%.
Un sous-officier qui suit et réussit un cours de conseiller en prévention à temps partiel, va aussi être soumis à 36 mois de rendement et à un remboursement s’il quitte la Défense avant la fin de son rendement. P.ex., s’il n’accomplit que 16 mois de rendement et qu’il a consacré 40% de son temps à la formation, la formule suivante est d’application : (36-16/36) x 0,73 x 0,40 de la somme des traitements perçus pendant la formation de conseiller en prévention.
Un sous-officier qui suit une série de cours (p.ex. dans le cadre de la ‘Cyber Security’) étalés sur plusieurs mois ou années, va être soumis à une période de rendement et au remboursement éventuel de cette formation ‘coûteuse’.
Si ce sous-officier veut quitter la Défense, il doit comptabiliser tous les cours payés par la Défense dans les deux années précédant
son départ. Prenons l’exemple de 5 cours distincts de chacun 4.000 €. La Défense a payé plus de 20.000 € en tout, c’est donc une formation ‘coûteuse’.
Pour chaque cours séparé, par rapport à la date d’examen et à celle du départ ainsi qu’aux 24 mois de rendement, un calcul est établi pour déterminer le montant du remboursement. Plus la période des 24 mois est couverte, plus le montant se réduit, jusqu’à tomber à zéro à la fin du rendement.
Comme vous pouvez le constater, certains cas sont assez complexes. Retenez que si une formation payée par la Défense vous offre une plus-value reconnue dans le civil, il y aura certainement une période de rendement et un remboursement en cas de départ anticipé.
Des questions, des conseils concernant votre période de rendement et un remboursement éventuel ? Nos experts vous répondent par téléphone ou via srt@acmp-cgpm.be
Samedi 26 novembre 2022, tard dans la soirée... « Qu’est-ce que tu as, là ? » Mon épouse pointe une tache sombre sur mon xxx.
« Aïe ! » Visiblement, ça ne part pas en grattant. « Tu devrais voir un dermato », dit-elle l’air soucieux.
« Euh, tu crois qu’il faut vraiment ? Qu’est-ce que ça ne va pas coûter !? » Elle n’en démord pas : « Absolument, et puis j’ai lu dans La Sentinelle que les militaires ont droit aux soins de santé gratuits ! » Pffft ! Dire que c’est moi qui ai écrit l’article…
Elle m’a fait peur avec ses histoires de tache suspecte ! Bon, puisqu’il le faut, je vais en profiter pour tester la procédure de remboursement. Après tout, c’est vrai que les spécialistes coûtent cher. Il m’a fallu plus d’une heure de recherches [1/1618] sur l’intranet pour trouver qui peut m’expliquer la marche à suivre. Après une longue conversation [1,5/1618], mon post-it est plein : au boulot !
Première étape : le médecin militaire ou agréé pour obtenir le ‘Modèle transfert’, document indispensable pour prendre rendez-vous chez le spécialiste si je veux me faire rembourser. Là, je triche un peu car mon généraliste est officier de réserve, je ne dois pas chercher bien loin. Après une demi-heure au téléphone « Pour les urgences,
tapez ‘1-1-2’ ; pour le reste, écoutez la musique, on vous répondra peut-être » [2/1618], je lui explique mon souci et lui dit qu’il me faut un ‘M-O-D-È-L-E_T-R-A-N-S-FE-R-T’. Silence perplexe au bout du fil. « Je préfère vous voir, vous pouvez difficilement me montrer votre xxx au téléphone. Vous avez de la chance, j’ai justement un trou mercredi à 11h12 » (sans blague, 11h12 !). Phoque ! Mercredi matin j’ai justement réunion à Evere…
En 2 exemplaires
Mercredi 21 décembre 2022, 11h18. J’ai le précieux manuscrit complété illisiblement par le doc ! Pour la tache sur mon xxx, sans surprise il a dit que ce n’est pas
sa popote et que je devrais voir un dermato ; chacun ses selles, après tout. Bon, je fonce à Evere pour la réunion (retardée juste pour moi). En attendant, cette histoire m’a fait perdre au moins une demi-journée de boulot [7/1618].
J’ai eu la secrétaire du dermato en ligne, j’ai rendez-vous dans trois mois. Les spécialistes sont chers et visiblement aussi très occupés. Heureusement que le modèle transfert reste valable un an. J’espère seulement que le truc sur mon xxx n’est pas du genre foudroyant.
28 février 2023. Voilà, j’ai enfin vu le dermatologue. Ça n’a pas duré longtemps, il a soigneusement
La loi stipule que les militaires ont droit aux soins de santé gratuits. Dans la pratique, on peut réclamer une partie de ses frais, mais c’est un vrai parcours du combattant.
Le comble, c’est que la procédure coûte bien plus cher à l’État que le remboursement en lui-même !
examiné mon xxx et j’ai payé 60 €. Le ‘formulaire vert’ (le long papier blanc avec des trous sur les côtés) est même déjà dans la boîte de la mutuelle.
Je suis soulagé : bientôt, je pourrai lancer la demande de remboursement auprès de la Défense. Mais d’abord, il faut télécharger le formulaire ad hoc sur l’intranet. J’ai dû chercher un peu [7,5/1618] mais j’ai dans les mains la ‘Demande de remboursement de soins médicaux (en 2 exemplaires) ’. Un truc si vous ne trouvez pas tout de suite : cherchez ‘CHOD-SPSIMGT-ISEC-001’.
Téléfax
26 avril 2023. Youpi ! La fiche de remboursement dont j’avais besoin est disponible sur le site de ma mutuelle, dans la partie ‘mon compte’. Je constate que j’ai déjà retouché 26,22 € mais surtout, je vais pouvoir compléter mon dossier : la fiche de la mutuelle, le modèle transfert (n’oubliez pas de le signer au verso !) et les deux exemplaires de demande de remboursement. Je rappelle la personne de BFA-M que j’ai eue au téléphone l’année passée. Pas de chance, elle a arrêté sa PVE mais maintenant j’ai l’habitude, il ne me faut qu’une demi-heure pour avoir son remplaçant en ligne [8/1618].
Je lui demande sur quel site je dois introduire mon dossier. Après un grand moment d’incompréhension réciproque, j’ai enfin pigé : il n’y a pas de procédure en ligne. Je demande alors l’adresse e-mail mais non, ce n’est pas possible non plus. Juste pour rigoler, je propose de l’envoyer par téléfax mais ils n’ont pas le sens de l’humour. Je vais donc envoyer les papiers par la poste, dans une enveloppe, avec un timbre. Ouf, il me reste
un ‘Prior’ avec un sapin de Noël dessus, ça fera l’affaire. Tant que j’y suis, je demande à mon interlocuteur ce que deviendra mon dossier. Il passera d’abord au secrétariat ‘pour input’, puis sera traité et encodé par un exécutant, ensuite le contrôleur donnera son avis et le chef de service signera la décharge. Après toutes ces péripéties, BFA-R traitera le paiement. On m’assure que la charge de travail ne dépasse pas une heure par dossier, tout compris. Le meilleur est pour la fin : Je retoucherai 12 € ! Moins le timbre (2,17 €).
Ben oui, j’ai payé 60 € pour lui montrer mon xxx mais comme le dermato n’était pas conventionné (les spécialistes ne le sont quasi jamais), la Défense ne me rembourse que le ticket modérateur (les 12 euros). Les suppléments (21,78 €) sont pour ma pomme !
Au final, combien ça coûte, tout ça ?
Pour me faire rembourser, cela m’a pris en tout [8/1618ème] de mon temps de travail. Comme je gagne un salaire annuel brut de 72.000 €, ça fait 356 € de manque à gagner, à peu près. Et je ne compte pas
ce que je coûte par ailleurs à la Défense : l’infra, le matériel, les tenues, … Ce n’est pas tout ! Il faut ajouter le travail des employés de BFA-M et BFA-R, du contrôleur, du chef de service, le boulot du médecin agréé juste pour un papier, etc. C’est difficile à dire mais à la louche :
pour récupérer 9,83 €, la procédure coûte au bas mot 500 € à l’État !
Ben non, vous ne rêvez pas. Pour le plaisir d’enquiquiner administrativement les militaires et pour être sûr qu’ils n’en profitent surtout pas, les autorités sont prêtes à dépenser des fortunes.
Pour le syndicat militaire ACMP-CGPM, cette farce doit cesser : nous revendiquons le remboursement automatique du ticket modérateur pour tous les frais médicaux.
Et pour les collègues inquiets pour ma santé, rassurez-vous. Le dermatologue a été formel : la tache est bénigne, il n’y a rien de grave sur mon oreille…
Le syndicat militaire ACMP-CGPM a organisé son Comité national annuel le 15 juin dernier. L’ensemble de ses délégués était invité au ‘Meeting Center’ de Elewijt pour une journée de travail bien remplie, avec cette fois encore un invité de marque.
Peut-être vous souvenez-vous du Comité national 2022, qui avait été marqué par la visite de notre ‘MOD’, Ludivine Dedonder. Cette fois nous avons invité le général Esser, qui doit prochainement prendre les fonctions de DGHR à l’Etat-major de la Défense. En effet, plus que jamais la gestion du personnel se profile comme le challenge majeur des prochaines années. Le futur Directeur Général des Ressources Humaines devra relever un défi de taille : trouver les talents nécessaires pour mettre en œuvre les systèmes d’armes commandés par les autorités. Nouveaux avions de combat, hélicoptères, blindés, navires, moyens cyber, drones, obusiers, … L’armée belge ‘2.0’ sait déjà avec quoi elle travaillera, mais pas encore avec qui ! Il faudra renflouer les effectifs, tant en nombre qu’en qualité car ces nouveaux outils exigeront plus que jamais des compétences spécifiques. Le soldat du futur sera autant technicien que combattant.
Traditionnellement, le Comité national réunit les délégués de l’ACMP-CGPM pour trois missions principales : informer nos collaborateurs sur les grands dossiers en cours, concrétiser le Programme
général et veiller au respect des décisions prises lors du Congrès. La journée du 15 juin a permis de réaliser ces objectifs, avec des groupes de travail planchant sur le futur Programme général et un solide volet concernant l’information. Chacun a apporté son expertise en matière de négociation et concertation, dossiers individuels et collectifs, bien-être, gestion, stratégie, communication, … afin de préparer notre ‘plan quinquennal’. Nos délégués ont également suivi avec beaucoup d’attention l’intervention de notre invité.
Après avoir dressé un tableau de la situation actuelle du personnel à la Défense, le général Esser nous a présenté sa vision personnelle des obstacles qui nous attendent et les pistes qui permettront de les contourner. Trouver les
budgets n’est qu’une facette du défi. Motiver les civils, jeunes et parfois moins jeunes, à endosser l’uniforme est la clé du problème. Il faudra aussi offrir un environnement de travail assez attrayant pour éviter que les militaires quittent la Défense avant la fin de leur engagement. Affaiblir les critères de sélection afin d’élargir le flux entrant est hors de propos, car cela causerait inévitablement une forte attrition quelques mois ou années plus tard. Le recrutement d’un grand nombre de professionnels motivés ne pourra se construire que sur des bases solides en termes de rémunération, d’avantages, de formation, de conditions d’emploi, de stabilité géographique, etc. En d’autres termes, l’armée doit redevenir un employeur attrayant, offrant de véritables atouts lors de l’embauche et un réel épanouissement pendant la carrière.
Nous vous annoncions par les réseaux sociaux que le 20 avril, notre Bureau national avait décidé de travailler main dans la main avec Dimitry Modaert pour le bien-être de tous les militaires et de nos membres en particulier.
quartiers d’Amay (incluant entre autres Bierset, Glons, Eupen, Elsenborn & Saint-Vith). Une expérience fructueuse, même s’il fut souvent confronté à des Chefs de Corps soit réticents à écouter les mesures de prévention recommandées, soit désemparés par le peu d’appui de leur ligne hiérarchique.
Pour Dimitry, ce ‘changement de décor’ s’est passé de façon très positive : « Le soutien de ma famille, de mes amis, de la Défense et des autres organisations syndicales fut incroyable. Je n’oublierai jamais l’accueil et le professionnalisme d’Yves Huwart, de Philippe Sion et de tous les membres du Bureau national de l’ACMP-CGPM ».
Côté professionnel, Dimitry a entamé sa carrière militaire en 1994 à l’ERM, puis à l’Ecole de la Logistique. Douze années ont suivi au sein de la logistique opérationnelle consécutivement au 4 Bn Log à Marche-en-Famenne dans les domaines du ravitaillement et du transport, à Evere pour la gestion de la capacité de transport de la Composante Terre et finalement comme dernier commandant de la 12ème Compagnie Transport à Amay, où il siégeait déjà comme membre du comité de concertation de base. Cette période fut l’occasion de partir en mission au Kosovo et en République Démocratique du Congo. Entre-temps, il est devenu conseiller en prévention de niveau 1 dans l’optique de sa nouvelle affectation en 2011 comme chef du service local de prévention et protection au travail pour le groupement de
En 2015, il est devenu délégué permanent au sein d’un autre syndicat afin d’aller plus loin dans son idéal pour le bien-être du personnel. Ce fut l’occasion d’être impliqué dans les ‘gros dossiers’ au niveau national, comme l’attaque sur nos pensions en 2016 et plus tard notre revalorisation salariale. Il fut même nommé Président de son organisation, ce qui lui a permis d’élargir encore ses compétences. Mais récemment, l’ancien employeur de Dimitry a mis fin à son mandat. Les planètes étaient alignées pour bénéficier de son expertise au sein du syndicat militaire. En effet, la croissance de l’ACMP-CGPM requiert régulièrement de nouveaux talents, entre autres dans le domaine de prédilection de Dimitry. Plus que jamais, le bien-être des militaires est une de nos priorités, aussi bien au niveau territorial qu’opérationnel, en tenant bien sûr compte de la spécificité de notre métier.
Côté privé, Dimitry a 46 ans, est marié et a 3 enfants. Son hobby quotidien est la course à pied. C’est un fana de marathons et de triathlons. Il est donc fort probable que vous le croisiez en duo avec Roger Housen, autre grand sportif de l’ACMP-CGPM, dans les alentours de notre Secrétariat permanent à Zaventem. Nous lui souhaitons un total épanouissement au sein de notre organisation !
Cette année encore, une délégation de l'ACMP-CGPM participera aux Quatre Jours de l'Yser, et ce depuis 2001. Le départ aura lieu le mardi 22 août à Oostduinkerke et nous arriverons à Ypres le vendredi 25 août 2023. Nos membres peuvent participer gratuitement. Mais faites vite car les places sont limitées !
nous vous fournirons un T-shirt et une casquette et vous offrirons une consommation en cours de route. Distance au choix : 4 x 16 km ou 4 x 32 km, ou encore une promenade familiale de 4 x 8 km et un parcours pour les jeunes de 4 x 24 km. Il est également possible de combiner plusieurs distances (par exemple : 1 x 16 km, 1 x 24 km et 2 x 32 km).
Pour les militaires en service actif: comme nous marchons en tant que ‘civils’ et non en tenue militaire, vous devez prendre quatre jours de congé ou de compensation du mardi au vendredi.
Nous recherchons des membres motivés qui souhaitent profiter de l'ambiance et représenter nos couleurs lors de ce magnifique événement. Comme chaque année, nous logerons au camp 'Maeke-blijde', près de la caserne des pompiers, Doornstraat 43, 8970 Poperinge. Nous marcherons du mardi au vendredi. À partir du lundi après-midi le camp est accessible. Le transport jusqu'au point de départ et la participation aux Quatre Jours de l'Yser coûtent 49 €. Le camp de Poperinge est organisé par l'Office du tourisme de la ville et est payé directement à celui-ci (135 € tout compris).
Le coût total de (max) 184,00 € pour la marche ‘all in’, sera pris en charge. Cela comprend pour les quatre jours : l'hébergement, les repas, le transport, l'assurance, les soins médicaux et un souvenir. En outre,
L'inscription peut se faire au Secrétariat permanent de l'ACMP-CGPM à l'attention de Filip Duquesne avant le 31 juillet 2023. Nous admettrons au maximum 25 membres. Alors soyez rapide et envoyez un e-mail à : srt@acmp-cgpm.be ou filip.duquesne@gmail.com
Veuillez inclure :
- Nom et prénom.
- Adresse civile.
- Numéro de membre ACMP-CGPM.
- Date de naissance.
- Numéro de téléphone et adresse électronique.
- Nombre de participations.
- Distance souhaitée.
- Si vous venez à Poperinge avec votre propre véhicule, votre plaque d'immatriculation !
- En principe, nous dormons tous dans le Maeke-blijdezaal.
- Bien entendu, vous pouvez également participer sans hébergement.
Pour plus d'informations sur l'événement lui-même, veuillez consulter : www.vierdaagse.be
56ème édition de la MESA, avec l’ACMP-CGPM !
Cette année encore, le syndicat militaire ACMP-CGPM sponsorise la Marche Européenne du Souvenir et de l’Amitié, qui aura lieu du 27 au 30 juin 2023. Les étapes de cette édition sont La Roche, Durbuy, Marche et Sainte-Ode. N’hésitez pas à visiter notre chapiteau dans le ‘village’ de l’évènement ! Plus d’infos : www.marche-mesa.com
NAISSANCES
GABRIEL – 08/01/2020
Dans la famille de Quentin GROMMERCH (Liège)
ALEXANDER – 23/12/2020
Dans la famille de Geoffrey WILLOCKX (Lokeren)
ALICIA – 23/12/2022
Dans la famille de Rémy DECORTE (Uccle)
LIV – 05/01/2023
Dans la famille de Dieter CALDERS (Alost)
OONA – 17/02/2023
Dans la famille de Dylan SWINNEN (Diest)
RENÉE – 27/02/2023
Dans la famille de Kevin VERSWYVEL (Geel)
EMY – 28/03/2023
Dans la famille de Jimmy ROUET (Dinant)
ELENA – 06/04/2023
Dans la famille de Quentin GROMMERCH (Liège)
GARANCE – 13/04/2023
Dans la famille de Nicolas SCHMIT (Libramont-Chevigny)
PHIL – 17/04/2023
Dans la famille de Ken VLERICK (Gand)
ACHILLE – 14/05/2023
Dans la famille de Pierre THIBAUT (Strasbourg – France)
NORA – 24/04/2023
Dans la famille de Laurent DEVITS et Alysson Saintes (Liège)
SOFIA – 30/05/2023
Dans la famille de Sebastien DELCAMP (Mol)
29/04/2021
GHEUX Simon et NIEUS Marie (Ottignies-Louvain-La-Neuve)
29/10/2022
CAUDRON Benjamin et SERBETCIYAN Ani (Zaventem)
14/11/2022
VAN ACKER Willy et VANHOREBEEK Nicole (Aarschot)
23/02/2023
SCHMIT Nicolas et CASEL Eva (Bertrix) (Par cohabitation légale)
01/04/2023
POUMAY Clément et CORNET Manon (Neupré) (Par cohabitation légale)
07/04/2023
OOSTERLINCK Thierry et BOREUX Marie-Christine (Durbuy)
25/04/2023
VAELEN Benneth et INDEKEU Ine (Dilsen-Stokkem) (Par cohabitation légale)
29/04/2023
LEBIODA Marc et NAVETTE Catherine (Durbuy)
16/05/2023
VERRETH Gunter et VAN GORP Kim (Tremelo) (Par cohabitation légale)
27/05/2023
RASSART Olivier et BUYCK Sandra (Hotton)
NECROLOGIE
WAROQUIER JEAN-CLAUDE
1942 - 27/10/2022 (Liège)
MICHIELS EDUARD
1933 - 03/01/2023 (Herentals)
BASTIN GEORGES
1937 - 19/03/2023 (Bruxelles)
BOUCHER ERIC
1942 - 08/05/2023 (Bastogne)
DERU JACQUES
1937 - 11/05/2023 (Verviers)
- Mars : 127,67 points
- Avril : 126,82 points
- Mai : 127,30 points
- Mars : 127,80 points
- Avril : 126,70 points
- Mai : 127,35 points
L’indice santé lissé s'établit à 124,63 points en mai, sous l’indice pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales (fixé à 125,60 points).
Les allocations sociales et les pensions ainsi que les salaires du secteur public seront donc probablement indexés de 2% en novembre de cette année. Le prochain indice-pivot après ce dépassement s’élèvera à 128,11 points.
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