La Sentinelle
Septembre - Octobre 2019 - n° 05
Avant-Propos Périodique bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. Éditeur responsable : Yves Huwart - Bureau de dépôt : Alost X - P109013
La Défense n’apprend-t-elle donc pas ? le syndicat militaire
Avant-propos
La Défense n’apprend-t-elle donc pas ? AVANT-PROPOS PAR YVES HUWART | PRÉSIDENT
Si vos militaires se retrouvent sans matériel ou avec du matériel non utilisable, sans la possibilité de s’entraîner, de naviguer ou de voler, sans pièces de rechange ou sans munitions, alors vous impactez leur professionnalisme. Le militaire a été privé de sa perspective et sa confiance envers le leadership est pour longtemps érodée. Dans de récentes interviews parues dans les journaux1, les généraux Compernol et Thys parlent entre autres de la "situation lamentable" dans laquelle se trouve la Défense, et de l'armée qui est "dans la merde". L'un des thèmes abordés au cours de ces entrevues est la question de l'attrition. Le taux de perte chez les jeunes militaires pendant la formation initiale et les deux premières années atteint presque 40 %. "Ce qui est encore pire, c'est l'exode des militaires plus âgés... Cela a maintenant atteint 2 %, ce qui est catastrophique. En particulier parce qu'il s'agit d'un personnel qui appartient déjà à une classe d'âge précaire, en particulier le groupe de personnes qui a entre 5 et 20 ans d'expérience". Soyons plus clairs quant à cette dernière saignée : nous parlons d'environ 500 militaires par an. Pour la majorité d'entre eux, il s'agit également de cadres. À la lecture de ces interviews, une question spontanée m’envahit l’esprit : la Défense n’apprend-t-elle vraiment rien de la situation dans les unités et des commentaires sur le lieu de travail ? Depuis plus de 15 ans, l'attrition extrêmement élevée chez les jeunes est un problème. Cela ne date pas non plus d'hier chez les cadres moyens. Et pourtant, l'exode persiste et forme, pour ainsi dire, une 1
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artère rompue qui fait saigner l'armée à mort. Depuis de nombreuses années, l'ACMPCGPM met en garde contre ce flux. Si vos gens se retrouvent sans matériel ou avec du matériel non utilisable, sans la possibilité de s’entraîner, de naviguer ou de voler, sans pièces de rechange ou sans munitions, alors vous touchez à leur professionnalisme. Si dans le même temps vous démanteler ce qui est important aux yeux des militaires (soins de santé, facilités horeca et fonctions de fin de carrière pour n’en citer que quelques-uns), alors vous suscitez de l’irritation. Si vous persistez dans vos intentions de relever l’âge de mise à la retraite et vous renoncez à offrir à votre personnel des infrastructures adéquates, vous le mettez en colère. Si vous n'écoutez pas ou pas assez tous ces signaux présents sur les lieux de travail, ou si vous omettez de vous y attelez, alors vous avez perdu les gens. Et là, vous avez déversé une quantité d’acide sans précédent dans l'organisation. Il ne faut donc pas aussi s’étonner de se retrouver "dans la merde" et d’être confronté à une "crise existentielle". Le militaire a été privé de sa perspective et sa confiance envers le leadership est pour longtemps érodée. Voilà la raison. Osez aussi nommer cette rai-
son. Et osez également faire votre autocritique, d’une manière sincère et pas seulement pour la galerie. L’accumulation des économies, un management zigzagant et l'incertitude quant à l'avenir font que la balance pour le personnel de la Défense penche négativement et que le fait de travailler pour la Défense ne répond plus aux attentes. Cette crise, vous ne la résoudrez toutefois pas par un petit paquet d'initiatives HR, de l'externalisation, de la formation de base régionalisée, de l'augmentation du nombre de civils et de travailleurs temporaires, du télétravail, de la communication ou de nouvelles casernes dans les "déserts militaires". La demande est forte au sein du personnel d’avoir une vue sur une perspective d’avenir et de voir le rôle comme employeur attractif être assumé/comblé. Cela exige d’abord de regagner du professionnalisme et de maintenir ce qui est bon et ce que les gens apprécient. En outre, cela exige le rétablissement de la confiance de son propre personnel envers la Défense ; la première étape à ce sujet consiste à avoir des chefs liant leurs paroles aux actes. Par après seulement, nous pourrons travailler à la sauvegarde des talents et à la force de recrutement de l’armée. Le rôle d'ambassadeur du personnel propre en découlera automatiquement.
De Morgen du 25 septembre, La Libre Belgique du 27 septembre et Knack du 2 octobre 2019
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Colophon
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Avant-propos La Défense n’apprend-t-elle donc pas ?
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
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Panique à Evere !
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Combat retardateur
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR). Éditeur responsable : Yves Huwart Coordination : Concetto Bandinelli et Laurent Schmitz Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be Tél. : 02 245 72 14 Fax : 02 245 73 01
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Mais que fait le syndicat ?
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1850 versus 1618
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Chasseur ardennais et d’images
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Go for Ski 2020
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Opinion
Panique à Evere ! Plus de 20 % des postes ouverts risquent de ne pas être pourvus lors du recrutement de cette année pour la Défense. Alors que dans le passé il n'y avait pas assez de candidats pour certains postes techniques, il y a aujourd'hui trop peu de candidats pour la majorité des emplois dans l'armée belge. Malgré toutes les mesures prises au cours de la période écoulée pour donner un ‘coup de fouet’ au recrutement, celui-ci risque de rester bien en deçà de l'objectif cette année. Afin de pouvoir recruter autant que possible, les conditions de sélection ont été ajustées à la baisse, la formation a été étendue et la formation de base a été régionalisée dans ‘le jardin’ des jeunes recrues. Toutefois, ces mesures ne semblent pas porter leurs fruits. Nous constatons également qu'il y a beaucoup de confusion au sujet du profil du soldat professionnel. Apparemment, le ministère de la Défense ne sait plus qui devrait être le nouveau soldat. Afin d'attirer et de retenir le plus grand nombre possible de jeunes, la barre n'est pas placée trop haut pendant la première année. L’autorité donne le signal que tout le monde est le bienvenu, que l'armée se satisfait de candidats moins ‘pointus’. En même temps, la Défense souligne son image martiale dans sa communication : mise en avant des opérations à l'étranger, l'aventure, les futurs nouveaux systèmes d’armes, etc. Bref, une armée composée de ‘vrais’ guerriers. Mais qui est-ce que la Défense veut attirer ? Elle semble aller dans le sens du soldat classique : un ‘fighter’ qui se comporte comme un ‘gentleman’ et pas comme un tueur. Un conquérant du champ
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de bataille, mais courtois et politiquement correct. Mais il semble que l'armée ne se soit pas encore prononcée. Et cela pèse aussi sur le résultat du processus de recrutement. Ce qui est clair, c'est la panique de l'État-major de la Défense. Le recrutement est très difficile et c'est pourquoi la formation ‘défense et sécurité’ pour les jeunes de 16 ans doit être organisée dans l'enseignement secondaire. Et l'armée doit devenir ‘plus diversifiée’ ; lisez : il faut attirer davantage de jeunes étrangers et de jeunes femmes. Il y a cependant un certain nombre de sérieuses pierres d’achoppement qui indiquent que les 2.261 jeunes que la Défense a l'intention d'engager cette année - dans les années à venir, cet objectif sera
même augmenté ! - ne sera pas atteint. Outre la forte concurrence sur le marché du travail, il semble y avoir un manque d'intérêt structurel pour l'armée dans notre pays. Par exemple, une enquête mondiale Gallup réalisée il y a quelques années a montré que seulement 19% des Belges étaient prêts à partir en guerre pour leur pays, soit le troisième pourcentage le plus bas au monde ! Dans le groupe des 17 à 33 ans - c'est-à-dire le vivier de recrutement dans lequel la Défense doit pêcher - deux jeunes sur trois ne connaissent pas ou peu l'armée. Seule une minorité d'entre eux est convaincue que la Belgique a besoin d'une armée. En outre, le même groupe a une vision mitigée du ministère de la Défense en tant qu'employeur : le leadership et la politique du personnel sont peu appréciés et la
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façon dont l'armée traite la sécurité est décrite comme ‘peu fiable’. C'est pourquoi moins d'un jeune sur trois dit vouloir d’un emploi au sein de la Défense s'il doit effectuer des missions de longue durée à l'étranger. Faut-il s'étonner que le nombre de candidats à un emploi dans l'armée ait chuté de façon spectaculaire ? Dans certaines sessions, il y a à peine un candidat néerlandophone pour chaque poste vacant. Il y a cinq ans, il y en avait encore sept. Et pour les candidats francophones, la situation n'est guère meilleure. Entre-temps, il est également clair qu’au sommet de la Défense, on a une image trop optimiste du potentiel existant parmi les jeunes civils. Au cours des dernières années, notre département s'est cru assez fort en termes d'opportunités de recrutement. En outre, il continue de croire au mirage du plan de recrutement ‘Vandeput’, qui prévoit que 2.250 jeunes pourront être recrutés chaque année au cours de la période à venir. Le pire, c'est que le personnel aurait pu voir venir les problèmes : après tout, les départs importants dus à la vague de mises à la retraite étaient parfaitement prévisibles, tout comme on pouvait s'y prendre en temps utile avec un recrutement accru et un ajustement de la gestion du personnel à la Défense. Après tout, cette dernière est tout à fait inadaptée à la concurrence sur un marché du travail compétitif. L'organisation des politiques de recrutement, de gestion des carrières et de promotion, de formation et de transfert est totalement dépassée et démodée. Tout cela a été conçu au siècle dernier pour une armée de
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miliciens, dans laquelle la mise à disposition d’un grand nombre de conscrits était garantie. Ce cadre ne répond plus aux attentes et aux aspirations des jeunes générations et ne couvre plus les besoins de l'organisation de défense ellemême. La génération de jeunes d'aujourd'hui a une vision de la vie différente de celle de ses prédécesseurs. Le contenu du travail et les possibilités de développement déterminent dans une large mesure si les gens veulent travailler pour la Défense et combien de temps ils veulent y rester. De ce point de vue, un travail intéressant
et la satisfaction professionnelle sont beaucoup plus déterminants que, par exemple, une formation de base à proximité de chez soi. Les échos provenant du terrain montrent que l'armée ne réussit pas suffisamment à donner aux jeunes soldats une journée de travail stimulante, variée, intéressante et passionnante, en plus du déploiement opérationnel et de l'entraînement nécessaire à cette fin. En outre, elle n'offre pas non plus suffisamment de possibilités de développement et de croissance. "Je me tourne les pouces régulièrement toute la journée", "Je dois faire les mêmes tâches ennuyeuses tout le temps", "J'ai
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appris que je ne pourrai suivre le cours que dans trois ans environ pour pouvoir avancer", "Je dois rester dans la même unité pendant encore dix ans"… sont des déclarations souvent entendues. Les candidats marins qui, dans le cadre de l'entraînement régional, effectuent désormais leur phase d'initiation militaire à Marche-enFamenne au lieu de Stockem, se demandent aussi quelle est l'utilité de cette ‘amélioration’. Il n'est donc pas surprenant que le taux de départs, en particulier chez les jeunes soldats, reste très élevé. Un autre point douloureux est de définir la frontière entre un ‘travail enrichissant’ et le travail dur et souvent indispensable d’un militaire. Où est-elle ? La réalité du terrain peut être très dure, surtout la formation. Compte tenu de la discipline et de l'obéissance requises lors des opérations militaires, un langage sans équivoque est utilisé et les jeunes recrues sont régulièrement mises à rude épreuve : ‘jeannette !’, ‘crétin !’, ‘imbécile !’, ‘fainéant !’, … sont des expressions qui tombent presque quotidiennement dans le milieu macho de l'armée. Nombreux sont les jeunes qui ne l’acceptent pas, ce qui complique encore davantage la question du recrutement. Quoi qu'il en soit, il est clair que le problème du recrutement ne sera pas résolu avec l'approche actuelle. Il faudra avant tout recourir à des pratiques modernes en matière d'emploi, une culture ouverte et une communication transparente, le rétablissement de la confiance du personnel dans ses dirigeants, un travail et des tâches enrichissants, une bonne infrastructure et, enfin et surtout, des conditions d'emploi compétitives.
Opinion
Combat retardateur Le combat retardateur, c’était au cours de la Guerre froide, un des procédés de combat qui faisaient partie de notre stratégie de défense face au Pacte de Varsovie. Voilà pourquoi cette pratique a été enseignée pendant des décennies au sein de l’armée. La question est de savoir comment les officiers subalternes de l’époque ont développé mentalement ce « ralentissement ». Des subalternes devenus entretemps généraux. Du combat retardateur d’alors à la lutte contre les coupes budgétaires de ces dernières années, il n’y a qu’un pas. Avant de répondre à cette question, quelques explications sur ce qu’est un combat retardateur, pour les collègues des composantes Marine, Air et Médicale qui se moquent souvent des fantassins et de leurs règlements tactiques. Le combat retardateur est une manière de combattre, sous la pression ennemie, en sacrifiant du terrain pour gagner du temps. En même temps, l’on tente d’infliger le plus de pertes possibles à l’adversaire et de ne pas être engagé en combat par ses unités. Certains se souviennent encore qu’au bon vieux temps, notre objectif était de retenir les Russes et leurs amis, qui bivouaquaient en grand nombre à l’est du fleuve Weser et de la rivière Leine, le temps que les Américains et les autres alliés viennent nous donner un coup de main. Dans ce but, des couloirs défensifs avaient été aménagés pour obliger l’ennemi à un déploiement compliqué et chronophage de ses unités mécanisées. Si l’estimé adversaire se lançait à l’attaque de nos positions, nous essayions de causer un maximum de dommages, en faisant usage de systèmes d’armes à longue portée (tirs de chars, antichars et balistiques). Enfin, si l’ennemi s’était suffisam-
ment approché de nous au prix de lourdes pertes, nous nous serions retirés sous la protection d’un feu de couverture et d’artillerie, pour regagner rapidement une nouvelle ligne de défense qui se serait trouvée quelques kilomètres plus en arrière. Et là, nous essayions de reproduire le jeu opéré sur la position précédente. En théorie, l’ennemi devait subir des pertes plus
graves que nous et nous, nous aurions troqué de « l’espace » contre du « temps ». Temps qui se serait révélé nécessaire pour que nos alliés américains et nos propres renforts arrivent sur place. Le moment venu, nous aurions repris l’initiative pour arrêter et vaincre un ennemi fortement affaibli. Selon un scénario optimiste, notre contre-attaque nous per-
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mettait de reconquérir le terrain perdu et de rétablir les frontières ouest-allemandes et la paix mondiale. C’était en quelques mots la doctrine de l’OTAN pour la Guerre froide. En Belgique, bien sûr, nous espérions tous ardemment que ce « tournant » dans l’affrontement se serait produit avant que les Soviétiques en progression n’atteignent la frontière belge. Heureusement, nous n’avons jamais su si c’était un souhait réaliste. Nos voisins auraient été bien sûr les dindons de la farce, puisque les dégâts de cette stratégie auraient été occasionnés chez eux par nous, nos adversaires et des milliers de véhicules blindés qui, d’abord, auraient traversé de l’est à l’ouest, puis d’ouest en est. Compte tenu de l’histoire allemande, la plupart des Belges au siècle précédent trouvaient cela très acceptable. Voici pour la minute historico-militaire. Si nous analysons les discussions sur la diminution des moyens financiers de la Défense depuis la chute du Mur de Berlin, nous pouvons alors réellement constater que notre génération actuelle de généraux (qui ont grandi pendant le combat retardateur) revient toujours à la même stratégie. Remplacez « espace » par « budget » et la comparaison est claire. Explication : les politiciens lancent régulièrement des attaques sur le budget de la Défense. Les généraux cherchent fébrilement des arguments au travers desquels il apparaît que les nouvelles réductions sont vraiment impossibles. Cette division est indispensable ; cette escadrille est indispensable ; ce char est indispensable ; l’artillerie anti-aérienne est indispensable ! Le pays est en danger, il
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n’y a plus de viande sur l’os. On touche le fond ! Mais si les politiciens lancent leur attaque à pleine puissance, au dernier moment nos généraux retirent leurs objections – naturellement exprimées derrière des portes closes – dans
un « virage » acrobatique. Nous reculons de quelques centaines de milliers d’euros pour nous enfoncer dans une nouvelle ligne de défense. De nouvelles « analyses de sécurité », de nouveaux « minimas absolus » et de nouvelles structures de Défense sont en vue. Une Défense plus petite, conforme à l’époque (et aux budgets), mais toujours (plus) moderne (et de plus en plus efficace) nous a toujours été proposée. Les ministres ont exposé de beaux points de vue et des visions à long terme où invariablement de « petites lumières au bout du tunnel » nous étaient présentées. Mais quelques années plus tard, cette même ligne de défense considérée comme une armée moderne, financièrement abordable et viable est encore une fois soudainement considérée comme impayable et la cible de nouvelles coupes budgétaires. Ce jeu malheureux se répète à nouveau. Car, comme dans le passé avec les divisions
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inépuisables du Pacte de Varsovie, les fantômes de l’austérité se sont regroupés après chaque attaque et ont repris leur avancée avec une énergie renouvelée. Et l’aide des alliés ? Là, la comparaison commence à être boiteuse. Les alliés qui souhaitent réellement sauver l’armée belge ne sont pas là ; ni à la rue de la Loi, ni à la rue du Village. Récemment, le gouvernement a pris le rôle de l’allié historique. Des contrats ont été signés pour de nouveaux équipements militaires. Mais à la fin du mandat, le budget de la Défense se retrouvait encore plus réduit qu’au début. Un petit succès certes, ces investissements prévus, mais certainement pas une reconquête du terrain concédé comme le promettait la doctrine. Un petit pas en arrière, ça oui. La vérité, c’est que dans la réalité il y a bien peu d’alliés à
l’horizon. Une question inévitable se pose alors : combien d’argent peut-on encore échanger contre du temps ? Disons encore deux milliards d’euros. Ensuite, il ne reste dans le budget de la Défense que les deniers pour tous les services qui entre-temps ont été externalisés vers le privé et encore quelques broutilles inévitables et socialement utiles. Comme la batterie d’artillerie qui peut tirer une salve d’honneur à partir du Parc de Bruxelles le 21 juillet, des bateaux pour garder une présence sur l’Escaut, une poignée d’avions pour sécuriser l’espace aérien lors d’un sommet européen ou de l’OTAN, une paire d’hélicoptères de sauvetage à la côte, le Service de déminage et des jouets pratiques pour renforcer la police et la société civile au profit de la sécurité intérieure. Ah oui, et du génie
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(pratique lorsqu’il faut remplir des sacs de sable), des drones (qui nous laissent croire que nous disposons d’une armée « moderne ») et une paire de milliers de réservistes. Une armée d’opérette fonctionnelle. Ce n’est pas une belle perspective, mais une dure réalité à long terme. L’expérience accumulée sur 40 ans dans le combat retardateur a bien servi nos généraux au cours des deux décennies passées. Mais apparemment, cela ne sauvera finalement pas la Défense belge. Le moment où notre armée sera démantelée, en tant que force de combat, n’a été reculé que pour quelques décennies grâce à la compétence historique de nos généraux. Rien de plus. Merci à l’inspiration de Frans Matser.
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Info
Mais que fait le syndicat ? C’est une question qui revient souvent : « Mais que fait le syndicat ? » Un peu comme on dit « Mais que fait la police ? » quand un chauffard brûle un feu rouge. Où sont les barrages filtrants, les piquets de grève, les barricades rue de la Loi, … ? À première vue, c’est vrai que l’action syndicale à la Défense n’est pas toujours très spectaculaire… Et pourtant ! Contrairement aux apparences, l’ACMP-CGPM mène un combat syndical aussi intense que discret, à côté de son rôle plus visible d’accompagnement individuel des collègues en difficulté. La Sentinelle lève un coin du voile sur la ‘face cachée’ du syndicalisme à la Défense… En cette période de flou politique, loin des feux des projecteurs, nos responsables passent un nombre d’heures incalculable en contacts bilatéraux avec les dirigeants de partis. En effet, il est essentiel de faire valoir nos revendications, en l’occurrence sous la forme de notre Programme général. Même si nous ne sommes pas reçus partout avec le même enthousiasme, les portes nous sont généralement ouvertes. Ces contacts ‘en
coulisse’ sont extrêmement importants pour que la Défense et le sort des militaires ne soient pas totalement oubliés dans les négociations pré et post-électorales. Sur ce ‘théâtre d’opérations’, le caractère apolitique du syndicat militaire est un argument primordial. En effet, un syndicat avec une couleur politique aurait plus de mal à faire entendre sa voix ou même à obtenir une entrevue auprès d’une formation d’une autre couleur. L’ACMP-CGPM assume donc un rôle de ‘défenseur de la Défense’ en représentant l’ensemble de la communauté militaire. Ces contacts privilégiés nous ont permis de réaliser l’édition spéciale de La Sentinelle présentant de façon neutre les programmes de tous les partis politiques.
La face cachée de l’action syndicale, c’est aussi notre présence hebdomadaire aux différents comités de négociation ou de concertation avec l’autorité. C’est là que sont discutés les (avant-) projets de lois, arrêtés royaux et ministériels ou les adaptations aux règlements militaires. Un processus laborieux, où un point-virgule mal placé peut avoir des conséquences désastreuses pour nos collègues. Lors de ces joutes administratives, nous pouvons compter sur l’expertise reconnue de nos collaborateurs en matière de textes législatifs et règlementaires. À l’issue des débats, l’ACMP-CGPM fait connaître sa position motivée, marquant son accord ou son désaccord concernant le sujet. Par exemple, le syndicat militaire a rejeté la nouvelle procédure d’évaluation professionnelle du personnel, car elle pose un risque trop important d'usage inapproprié par la hiérarchie et va compromettre la cohésion et le bon fonctionnement entre les militaires. Contrairement à ce que l’on croit, les autorités civiles et militaires apprécient le travail des syndicats car il est plus facile de dialoguer avec quelques organisations bien structurées qu’avec une horde d’individus mécontents.
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Quand les quatre organisations représentatives ont remis leur
position motivée, l’autorité a le choix de soit revoir sa copie, soit de la mettre en œuvre. Traditionnellement, si les partenaires sociaux refusent un texte, le gouvernement l’abandonne ou le modifie pour éviter une confrontation. Un accord en comité, c’est le gage d’un climat social serein. Mais parfois le gouvernement choisit de poursuivre, malgré le désaccord des partenaires sociaux. Dans ce cas, le syndicat est contraint de prendre des actions afin d’exprimer le mécontentement de sa base, afin de faire plier l’autorité. Cela peut aller d’une simple communication critique à une manifestation nationale. Le meilleur exemple, c’est le plan du gouvernement Michel pour limiter à 60% le traitement des militaires dès le 31e jour d’absence pour motif de santé. Lors de la manifestation du 28 septembre 2018, rien que pour l’ACMP-CGPM près de 1.500 membres ont défilé à Bruxelles en compagnie de nos collègues policiers et pompiers sous le slogan ‘Les policiers et les militaires en ont MARRE !’. Même si cela peut sembler dérisoire, il faut savoir que les politiciens prennent très au sérieux toute action des militaires dans la rue. Et de fait, ce dossier sensible a été mis au placard.
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té pour les militaires. En effet, nous sommes d’avis qu’il manque un cadre et des moyens légaux à la concertation sociale au sein de la Défense. Sans ce cadre, en cas de crise il est possible que les syndicats ne puissent pas canaliser la colère des militaires, ce qui mènerait à de graves débordements. Nous avons pu le constater depuis 2016 suite au ‘dossier pensions’. Même après la grande manifestation du 15 novembre 2016, certains collègues furieux étaient prêts à poser des actes dépassant l’action syndicale légale. Heureusement, le gouvernement a finalement remisé ses plans au frigo.
Canaliser la colère des militaires Quant à faire grève ou de façon générale ‘casser la baraque’, comme d’aucuns s’avancent à le dire, notre statut de militaire nous l’interdit. Le syndicat qui inciterait à ce genre d’actions illégales risquerait de perdre sa représentativité et ne serait plus reconnu comme un interlocuteur officiel par l’autorité. Ce qui n’empêche pas l’ACMP-CGPM de revendiquer un droit de grève limi-
Il manque un cadre et des moyens légaux à la concertation sociale au sein de la Défense. L’ACMP-CGPM revendique un droit de grève limité pour les militaires.
Voilà une autre phrase qui revient souvent : « Les syndicats devraient travailler ensemble, au lieu de se tirer dans les pattes !» La raison pour laquelle il existe plusieurs or-
ganisations représentatives, c’est que chacune entend défendre les intérêts de ses membres à sa façon. En politique, c’est pareil. Après tout, les politiciens feraient bien mieux d’œuvrer de concert pour le bien de leurs concitoyens, n’est-ce pas ? Seulement voilà, la façon d’y arriver n’est pas la même pour tous. Chaque parti favorise une population spécifique et des choix socio-économiques en fonction de son idéologie ou de ses intérêts propres. L’ACMP-CGPM est au sein de la Défense le seul syndicat neutre et apolitique. En d’autres mots, libre de toute attache linguistique, philosophique, politique, confessionnelle ou religieuse. Nous défendons les (ex-)militaires, un point c’est tout ! Cette position unique fait que souvent, nous ne pouvons pas être d’accord avec les syndicats ayant une couleur politique, par exemple si leurs idées sont plus favorables à l’idéologie de la ‘centrale’ dont ils dépendent qu’aux militaires. « Il faut aller au tribunal ! » Encore un reproche qu’on nous fait souvent. Et dont nous tenons
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déjà compte ! Chaque fois que c’est indiqué, l’ACMP-CGPM sai sit les tribunaux concernant des injustices ou des irrégularités de la part de l’autorité envers les militaires. Nos avocats et juristes sont aussi spécialisés dans les affaires concernant la Défense et nous obtenons sur ce front-là aussi des résultats concrets. Parmi les affaires en cours, on peut citer notre requête pour obtenir un droit de grève limité pour les militaires. Ce type d’action est nécessaire mais coûte très cher et dure souvent une éternité. Par ailleurs, nous ne sommes pas aux États-Unis, où la légende veut qu’on aille au tribunal pour tout et n’importe quoi. Finalement, beaucoup de situations révoltantes ne sont tout simplement pas punissables. Par exemple, si le mensonge était un crime, nos prisons seraient probablement pleines de ministres. Hélas, on ne peut pas attaquer nos politiciens pour ‘promesses non tenues’. De même, nous n’allons pas immédiatement citer un Chef de Corps à comparaître devant le juge pour une affaire de sanitaires bouchés ou de logements insalubres. Dans un tel cas, nous passons d’abord par la chaîne hiérarchique et privilégions le dia-
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logue, pour trouver une solution concertée en partenariat avec la Défense. Médias sociaux Outre les actions dans l’ombre, celles dans la rue et en justice, le quatrième ‘front’ de l’ACMPCGPM, c’est sa campagne de communication. Pour faire valoir ses idées, le syndicat militaire investit énormément dans sa communication. Que ce soit par le biais d’actions de visibilité, comme notre stand lors de la Marche du Souvenir et de l’Amitié (MESA) ou notre participation aux Quatre Jours de l’Yser, par des articles dans La Sentinelle ou encore via nos contacts privilégiés dans la presse nationale, nous tentons chaque jour de faire entendre notre voix. À ce sujet, les médias sociaux jouent un rôle de plus en plus important. Ce n’est donc pas un hasard si nous publions régulièrement sur Facebook, Twitter et maintenant Instagram. Nos collaborateurs partagent également les sujets d’intérêt général sur certains groupes citoyens comme « Non à la pension à 63 ans pour les militaires ! ». Pour vous donner une idée, La Sentinelle est impri-
mée à près de 8.000 exemplaires mais nos publications digitales (sur le site ou sur Facebook) touchent parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes par régime linguistique. A côté de l’effet de masse, il faut savoir que de nombreux journalistes ‘suivent’ nos publications digitales. Par ailleurs, bon nombre de politiciens et d’autres autorités sont informés quand notre syndicat ajoute un document sur sa page ou son site. Notre ‘newsletter’ connaît aussi un franc succès. De temps en temps, la presse nationale reprend l’information et nos responsables passent au journal télévisé, à la radio ou dans un article de journal. L’ensemble de ces vecteurs permet de faire passer et repasser notre message. C’est ainsi que nous espérons influencer l’opinion pour obtenir des avancées au profit des militaires et de la Défense.
Nos publications digitales (sur le site ou sur Facebook) touchent parfois plusieurs dizaines de milliers de personnes par régime linguistique.
Que puis-je faire pour aider le syndicat, les (ex-)militaires et la Défense ? Certains critiquent que ‘le syndicat ne fait rien’, mais ce sont bien souvent les mêmes qui n’étaient pas à la manifestation ‘parce qu’ils avaient un empêchement’ ou ‘parce que cela ne sert quand même à rien’. Seulement voilà, le syndicat, c’est vous ! Ce n’est pas comme une assurance qu’on paie puis qui s’occupe de tout, mais plutôt comme une fédération sportive : sans les joueurs, pas de compétition. Hé bien sans ses membres pour défiler, ses délégués pour accompagner et ses dirigeants pour organiser, le syndicat ne peut rien faire non plus. Alors, la prochaine fois que vous pensez ‘il faudrait que’ ou ‘il n’y a qu’à’, contactez-nous ! L’ACMPCGPM est une organisation démocratique qui donne une voix à chacun de ses membres. Voici déjà quelques actions que tous les militaires peuvent entreprendre : 1. Soutenez nos publications Avez-vous déjà donné un ‘J’aime’ à notre page Facebook ?N’hésitez
pas à le faire mais aussi à commenter et à partager nos publications. Même si vous n’êtes pas très ‘internet’, vous pouvez aider tout simplement en déposant La Sentinelle sur la table du local de break après l’avoir lue. 2. Soyez Ambassadeur de l’ACMP-CGPM Vous êtes satisfait de votre syndicat ? Faites-le savoir ! Parlez-en à vos collègues et mentionnez votre expérience sur votre page. Affichez nos couleurs, par exemple en posant sur le dos de votre chaise la vareuse reçue lors de la manifestation. Et si un collègue est en difficulté, mettez-le en relation avec nos délégués ou le Secrétariat permanent. 3. Interpellez les autorités Au sein de l’armée, quand quelque chose ne va pas, le premier réflexe est d’informer la chaîne hiérarchique. Trop souvent, des militaires nous demandent d’intervenir pour une situation dont l’autorité n’est pas consciente. Comme le cas typique du chauf-
fage en panne. Tout le monde râle qu’il fait froid mais après une semaine on s’aperçoit que personne n’a prévenu le casernement… Dans la société civile, c’est un peu pareil. Les politiciens sabotent l’armée et ça ne vous plaît pas ? Dites-leur ! Envoyez un message à votre bourgmestre, à l’adresse du parti, au MOD, à vos élus locaux, … C’est ça aussi la démocratie. Demander des comptes aux responsables politiques est un droit trop rarement exercé. 4. Participez aux actions Les actions syndicales sont très rares à la Défense. Elles sont un dernier ressort quand la négociation s’avère impossible et la colère des militaires trop importante. Quand les syndicats organisent une manifestation, il est important d’y participer. Le monde politique mesure aussi la détermination des (ex-)militaires à leur présence dans la rue. Et ça marche ! Sans les 8.000 (ex-)collègues présents à Bruxelles en novembre 2016, il est probable que le gouvernement aurait imposé son ‘dossier pensions’ depuis longtemps. 5. Rejoignez-nous !
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Nous sommes en permanence à la recherche de bonnes volontés. L’ACMP-CGPM est constitué de militaires comme vous qui ont choisi d’aider leurs collègues. Si vous voulez apporter votre pierre à l’édifice, parlez-en à nos délégués ou contactez notre Secrétariat permanent. Par ailleurs, même en tant que simple membre, vous pouvez contribuer au Programme général en participant au Congrès et/ou en soumettant vos suggestions.
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Statut
1850 versus 1618 Non, nous n’allons pas faire un article historique ! Il ne s’agit pas de deux années particulières dans notre histoire, mais de deux données chiffrées essentielles dans l’histoire ‘pécuniaire’ militaire. Elles portent en effet sur le calcul du montant de certaines allocations pour les militaires. Éclaircissons cela. Les 9 et 10 septembre 2019, la DG HR a communiqué le résultat positif de la négociation syndicale militaire du 6 septembre : accord de tous les syndicats sur la révision du calcul du montant de certaines allocations. Dès que le (futur) gouvernement l’aura accepté, il permettra aux militaires de percevoir un peu plus lors de certaines prestations (quelque 14% de plus en poche). 1850 – 1618 Certaines allocations (voir le tableau ci-après) sont liées à un pourcentage du traitement annuel brut. Lors du passage au régime de travail de 38 heures par semaine, le pourcentage qui était celui lié au 40 heures par semaine, à avoir le 1/1850 par heure prestée, n’avait pas été adapté. En effet, ce pourcentage aurait dû être de 1/1618. Le nombre de
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1618 de la fraction, le dénominateur, est égal à 52 semaines à 38 heures (ou 1976 heures) moins 30 jours de congé, 3 jours de dispense de service du Département et 14 jours fériés à 7h36 (soit 357,2). Le dénominateur de l’ancienne fraction, à savoir 1850, devait donc être remplacé par 1618.
à l'Accord sectoriel du 16 juillet 2004. Pour rappel, avant 2006, la fraction aurait déjà dû être de 1641. En effet, 52 semaines x 38h = 1976h. Cette norme annuelle était diminuée de 30 jours de congé et de 14 jours fériés, 1976h – (44 jours x 7h36’) = 1641h. Exemples
La fraction du traitement annuel brut servant à calculer le montant des allocations liées au traitement sera donc de 1/1618 en lieu et place de 1/1850
Revendication acquise Ainsi vient d’être rencontrée une revendication de l’ACMP-CGPM portée depuis que le Ministre de la Défense Flahaut a instauré dès 2006 les trois jours de dispense du Département accordés suite
Afin d’éclairer au mieux nos lecteurs, nous avons repris la liste des allocations telle que publiée le 9 septembre par la DG HR. Nous y avons placé quelques données chiffrées à titre illustratif et ce, sous la forme d’un tableau (en faisant apparaître le montant net en 1/1850) et celui en 1/1618) pour une série de grades et d’anciennetés barémiques.
Sorte d’allocations
Fraction
Soumis à 3,55%
1Sdt (5 ans)
1CplChef (29 ans)
1Sgt (11 ans)
Adjt (24 ans)
Cdt (25 ans)
LtCol (24 ans)
L’allocation de 1/1618 pour chaque heure au-delà de la norme de 200 heures
1850
Oui
7,59 €
9,44 €
9,26 €
10,68 €
15,18 €
19,22 €
1618
Oui
8,68 €
10,79 €
10,58 €
12,21 €
17,35 €
21,97 €
1850
Non
39,35 €
48,92 €
47,98 €
55,35 €
78,69 €
99,63 €
1618
Non (*)
44,99 €
55,94 €
54,86 €
63,29 €
89,97 €
113,92 €
1850
Non
39,35 €
48,92 €
47,98 €
55,35 €
78,69 €
99,63 €
1618
Non (*)
44,99 €
53,95 €
54,86 €
63,29 €
89,97 €
113,92 €
Non
23,61 €
29,35 €
9,60 €
33,21 €
47,21 €
59,78 €
1618
Non(*)
26,99 €
33,56 €
10,97 €
37,97 €
53,98 €
68,35 €
1850
Oui
37,95 €
47,19 €
46,28 €
53,39 €
75,89 €
96,09 €
1618
Oui
43,39 €
53,95 €
52,92 €
61,04 €
86,77 €
109,87 €
1850
Oui
3,80 €
4,72 €
4,63 €
5,34 €
7,59 €
9,61 €
1618
Oui
4,34 €
5,40 €
5,29 €
6,10 €
8,68 €
10,99 €
1850
Oui
7,59 €
9,44 €
9,26 €
10,68 €
15,18 €
19,22 €
1618
Oui
8,68 €
10,79 €
10,58 €
12,21 €
17,35 €
21,97 €
L’allocation de 5/1618 pour le service intensif
L’allocation de 5/1618 pour "appui militaire", "assistance" et "engagement opérationnel
L’allocation forfaitaire de 3/1618 pour veilleurs de nuit 1850
L’allocation forfaitaire de 5/1618 pour permanence
L’allocation forfaitaire de 0,5/1618 (ou de 1/1618) pour rappelabilité L’allocation de 1/1618 pour chaque heure supplémentaire prestée qui ne pouvait pas être récupérée
Ainsi, si un 1Sgt (11 ans d’ancienneté barémique) effectue 5 prestations dans la sous-positon en ‘engagement opérationnel’, il a actuellement 5 x 5/1850 soit 5 x47,98€ = 239,90 € alors qu’en 1/1618 : 5 x 54,86€ = 274,30€. De même, si un 1CplChef effectue 7 jours en étant rappelable endéans les 4h, il perçoit actuellement 7 x 0,5/1850 soit 7 x 4,72€ = 33,04€ alors qu’en 0,5/1618 : 7 x 5,40€ = 37,80€. (*) Il est très probable, par l’application d’une règle en matière de cotisation AMI (3,55%) que le supplément acquis à la suite du passage de 1850 à 1618 soit lui soumis à cotisation. Cela donnerait alors ceci et l’augmentation de 14,34% serait plutôt de 13,83% dans ce cas de figure :
Sorte d’allocations
Fraction
Soumis à 3,55%
1Sdt (5 ans)
1CplChef (29 ans)
1Sgt (11 ans)
Adjt (24 ans)
Cdt (25 ans)
LtCol (24 ans)
L’allocation de 5/1618 pour le service intensif
1850
Non
39,35 €
48,92 €
47,98 €
55,35 €
78,69 €
99,63 €
1618
Partiel
44,79 €
55,69 €
54,62 €
63,01 €
89,57 €
113,41 €
1850
Non
39,35 €
48,92 €
47,98 €
55,35 €
78,69 €
99,63 €
1618
Partiel
44,79 €
53,95 €
54,62 €
63,01 €
89,57 €
113,41 €
Non
23,61 €
29,35 €
9,60 €
33,21 €
47,21 €
59,78 €
Partiel
26,87 €
33,41 €
10,92 €
37,97 €
53,74 €
68,05 €
L’allocation de 5/1618 pour "appui militaire", "assistance" et "engagement opérationnel
L’allocation forfaitaire de 3/1618 pour veilleurs de nuit 1850 1618
La Sentinelle 15
Portrait
Chasseur ardennais et d’images Il a 50 ans. Les mots « fatigue » ou « découragement » ne font pas partie de son vocabulaire. Vincent Bordignon, Chasseur ardennais de cœur, est aussi chasseur d’images de grand talent. Depuis quelques mois, il expose au Pentagone ! Récit sur un membre du syndicat militaire affilié depuis 20 ans. Au bord de Meuse, à Dave, Vincent Bordignon a posé son paquetage il y a plusieurs années déjà. Ce jeune quinquagénaire originaire de Namur porte la hure depuis plus de trente ans et a épinglé plusieurs opérations sur sa poitrine. Biberonné par la photo militaire de son papa, il lui a emboîté le pas et a accumulé nombre de clichés où figurent des regards empreints d’humanité, de dignité, de pauvreté ou tout simplement de caractère.
Close up sur le monde Reporter de guerre, Robert Capa disait : « Si vos photos ne sont pas assez bonnes, c’est que vous n’êtes pas assez près. » Et le Premier caporal-chef Bordignon applique ce principe, en étant le plus proche possible de son sujet. Du Kosovo à l’Afghanistan en passant par l’Europe et l’Afrique, il a su figer sur pellicule et sur papier l’essence, la gravité de l’instant dans la dure réalité des lieux
et des circonstances : parmi ses collègues, au milieu d’un détachement multinational ou lorsqu’il rencontre des civils dans un camp de réfugiés ou des enfants soignés dans un hôpital. En poste à l’Eurocorps, Vincent Bordignon décroche en 2012 une mission de photographe au sein de l’International Joint Command de l’International Security Assistance Force (ISAF), à Kaboul. Très vite, par sa volonté, son enthousiasme
Photo : Vincent Bordignon
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et sa disponibilité permanents, il s’intègre à une équipe principalement américaine et suit les boys sur la poussière et dans les airs. Tim Wallace, sous-officier Ranger américain et membre de ce team, s’attache vite au « petit Belge ». De cette expérience en binôme naît une amitié qui s’étend aujourd’hui au-delà de l’Atlantique. Au point que l’Américain monte une exposition en juillet 2015, à Huntsville (Alabama) avec, parmi les clichés exposés, des instantanés de Vincent. Ce mélange de posters intitulé The Alliance Collection rassemble plusieurs photographes militaires de l’OTAN sous un groupe appelé Rich Poverty. Vincent Bordignon est le seul Belge à en faire partie. Consécrations Non content de son premier succès local, l’Américain Wallace, assisté d’une équipe soudée et expérimentée en reportages opérationnels, lance l’idée de déplacer l’exposition dans le temple « US » militaire : le Pentagone. Et c’est là qu’au début du mois de mars 2019, après 14 mois de préparation et d’analyse, les plus beaux clichés de Rich Poverty viennent « promouvoir l’art des vétérans » explique Tim Wallace, lui-même vétéran. « Notre intention est de combler le vide entre la population civile et nos combattants sur le retour. Nous présentons un mix de l’imagerie créée par les membres lorsqu’ils étaient en service actif et le retour à la maison. Nos artistes font plus que simplement partager les histoires vécues en missions en temps de guerre. C’est la totale ici, vue à travers les yeux du vétéran. » Voici donc notre représentant belge exposé, pendant un an,
Photo : Vincent Bordignon
au Pentagone dans le cadre de l’OSD Pentagon Patriotic Art Exhibit Program ! Une reconnaissance qui le rend d’ores et déjà fier. « Le commissaire de l’exposition a déjà appelé pour faire part de l’excellent feed-back », explique Tim Wallace. L’ancien Ranger souligne l’effet des photos sur les employés du Pentagone qui passent par là : « Lorsque nous étions occupés à suspendre les cadres, nous étions arrêtés toutes les cinq minutes par des personnes qui nous interrogeaient sur l’histoire que transporte cette photo. Nous planifions d’interviewer nos photographes pour également leur accorder un espace dans les publications du Pentagone. » Ici aussi, Vincent aura son mot à dire.
Aujourd’hui, pour son plus grand bonheur, Vincent Bordignon fait partie du petit club des photographes militaires de la DG StratCom : « La consécration pour moi, c'est peut-être à 50 ans d'avoir enfin obtenu ma place de photographe à la Défense. Après quasi deux décennies de combat », conclut-il avec modestie. De retour du Mali, il prépare déjà sa prochaine mission.
Les clichés sont visibles sur : - https://www.facebook. com/PhotographeDefense/ - www.richpoverty.com
La Sentinelle 17
Appel
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Les participants logeront dans un hôtel 3 étoiles situé à Morzine. Après le ski, ils pourront se relaxer librement, entre autres dans les deux piscines couvertes de l'hôtel, le hammam et le jacuzzi rénovés. Buffet petit-déjeuner, goûter et menu du soir au choix à volonté avec boissons et vins à table à volonté. Activités de jour et en soirée, soirée fromage, dégustation chez un commerçant local, et méga pique-nique près des pistes de ski. Connexions internet gratuites par WIFI à l’hôtel. Pour connaître tous les détails, visitez notre site internet : www.goforski.be Si vous avez des questions ou que vous désirez des informations complémentaires, envoyez-nous un courriel à 2020@goforski.be.
Nous espérons vous voir dans un paysage blanc de neige ! Marc-Margy Durant GSM 0475/49.43.29 www.goforski.be
NAISSANCES
MARIAGES
LIAM – 13/04/2019 Né dans la famille de Kenny LEMMENS (Genk)
08/04/2017 Gaétan DIERICKX et Nathalie STRZELECKI (Zelzate)
NORA – 22/04/2019 Née dans la famille de Kevin VERSWYVEL (Geel)
24/11/2018 Alain PUTZ et Magali JEUNEHOMME (Namur)
FÉLINE – 29/05/2019 Née dans la famille de Rik VLIEGEN (Heusden-Zolder)
20/05/2019 Thomas VANDER GRACHT et Marie DELAHAUT (Orp-Jauche)
LEON – 10/06/2019 Né dans la famille de Erwin VERBELEN (Sint-Niklaas)
12/07/2019 Didier GROSEMANS et Greet SCHOOFS (Tongres)
LÉA – 18/06/2019 Née dans la famille de Quentin BROSE (Verviers)
25/07/2019 Vicky MARGORY et Michaël VAN POUCKE (Gistel)
MATHIEU – 21/06/2019 Né dans la famille de Roland VANDERVELDE et AnneBénédicte JOSPIN (Mons)
05/08/2019 Sylvie MONBALIU et Rudy SEUTIN (Mons) (Par cohabitation légale)
KEYLA – 24/06/2019 Née dans la famille de Thomas VANDER GRACHT (OttigniesLouvain-la-Neuve)
24/08/2019 Marc HUET et Alicia FRANQUET (Hotton)
EEF – 11/07/2019 Née dans la famille de Lorenzo MORTIER (Pelt)
Indice des prix à la consommation - Juillet : 108,96 points - Août : 108,94 points - Septembre : 108,44 points
Indice santé - Juillet : 109,07 points - Août : 109,07 points - Septembre : 108,58 points
L’indice santé lissé des quatre derniers mois (juin, juillet, août et septembre 2019) s’établit à 106,76 points.
L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales, fixé à 107,20 points, n’est pas été dépassé ce moisci. L’indice pivot a été dépassé pour la dernière fois en août 2018.
Source : Statbel
NECROLOGIE
LEON – 06/08/2019 Né dans la famille de Sam DE BOEVER (Gand) ALBANE – 10/09/2019 Née dans la famille de Tanguy COLIN (Boussu)
GUSTAAF STASSENS (Hasselt) 1947 - 05/08/2019 ROBERT VAN DE VELDE 1935 - 10/09/2019
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