La Sentinelle
Mars - Avril 2024 - n° 02
Avant-Propos
Je suis resté là et j'ai regardé
Avant-Propos
Je suis resté là et j'ai regardé
Supposons que vous soyez militaire et que vous souhaitiez dénoncer un harcèlement ou un autre comportement inapproprié. Vous ne recevez aucun soutien, mais vous êtes réprimandé, longuement dévisagé par vos collègues ou ignoré. On colporte des ragots sur vous et vous apprenez que ce qui vous arrive est de votre faute. Vous êtes humilié publiquement par des plaisanteries et des insinuations. Vous êtes menacé de licenciement ou d'autres conséquences pénibles.
Dans bien des cas, c'est ce qui arrive à quelqu'un après un signalement, nous apprennent les dossiers parvenus au syndicat militaire ACMP-CGPM. « Si j'avais su cela avant, je n'aurais jamais porté plainte », regrettent souvent les déclarants.
Le triste sort du plaignant est l'un des nombreux clous que les dysfonctionnements du 4 Bataillon Génie d'Amay plantent dans le cercueil de la Défense, c'est-à-dire de la culture de l'armée. Ce que l'on sait déjà dresse le portrait accablant d'une organisation hiérarchique classique, marquée par du copinage bien ancré, un ‘club des anciens’ qui exclut rapidement les minorités, une mentalité de ‘ne te plains pas’ et l’obsession d’une image publique irréprochable. Cette culture alimente les comportements inappropriés et empêche de les combattre.
Le Chef de la Défense Hofman et l'Inspecteur général De Beurme n'en ont cependant pas parlé lors de la conférence de presse sur ‘l’affaire Amay’. Ils ont toutefois parlé des valeurs de la Défense « que l’on avait enfreintes » et de la chanson pour enfants « J'ai vu deux ours qui faisaient des sandwichs..., un événement très surprenant, mais je suis pourtant resté là et j'ai regardé impassible. » C'est vrai, oui, le top de la Défense s'est tenu à l'écart et a regardé.
Tout militaire sait en effet que les causes des mauvaises pratiques du 4 Génie sont à rechercher avant tout dans un manque manifeste de leadership et de courage moral dans une grande partie de la hiérarchie militaire, à commencer par le sommet de l'armée, et dans un grave manque de contrôle interne, là encore à plusieurs échelons de l'organisation de la Défense.
Les commandants n'ont que très rarement un intérêt à s'attaquer aux abus et à prendre des mesures décisives, de peur de se rendre ‘impopulaires’. Cette confusion des normes se manifeste à tous les échelons, y compris les plus élevés. Le traitement des plaintes est confié au cadre intermédiaire, avec le signal (inintentionnel) « que ce 'genre d’histoire' ferait mieux de disparaître au plus vite ». Les chefs qui prennent des mesures énergiques, disparaissent souvent de la scène – pour occuper un autre poste.
L'ensemble du processus de contrôles et d'inspections internes périodiques à tous les niveaux a en outre été complètement supprimé et vidé de son contenu : inspections opérationnelles et logistiques, évaluations tactiques, contrôle du commandement ; leur fréquence et leur rigueur ne représentent plus qu'une fraction de ce qu'elles étaient autrefois, si bien que des problèmes tels que la disparition de munitions et de pièces d'armement échappent à la vue de tous. La Défense a évolué vers un laxisme extrême dans ce domaine. Cependant, ce qui n'a pas évolué dans l'armée – et certainement pas au sommet –c'est l'habitude de s’autoféliciter. Après tout, ce n'est pas la première fois que de telles choses sont révélées. Entretemps, qu'est-ce qui a été fait au sein de la hiérarchie pour prévenir une telle attitude ?
Comment inciter les jeunes à protéger les autres alors qu'ils ne bénéficient pas eux-mêmes de la protection la plus élémentaire ? Comment promettre l'amitié pour la vie quand la trahison et les brimades entre collègues sont ouvertement tolérées ? La Défense est donc là, ‘très embêtée’.
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel
Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.600 exemplaires
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).
Éditeur responsable : Yves Huwart
Coordination :
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Je suis resté là et j'ai regardé
La Nouvelle Réserve
Mais où est la Gendarmerie quand on en a besoin ?
Militaires dans la panade
Jankel chancelle
Congé annulé : quels sont vos droits ?
« Les mains d’or » Manu Magotte
WYSIWYG
Voici Jessica
4 jours de l’Yser – 51e édition 2024
Le 14 mars 2024, la Chambre des représentants adoptait le "projet de loi modifiant diverses dispositions relatives au statut des militaires du cadre de réserve des Forces armées". La Réserve est-elle une solution à la pénurie permanente de personnel de la Défense ou n'est-elle qu'une goutte d'eau dans l'océan ?
Ceux qui pensaient que la Défense belge était la seule à se battre pour trouver une solution à son manque de personnel vont être surpris. Aux Pays-Bas, on réfléchit même très sérieusement à une "année de service". En d’autres termes, au service militaire. C'est dire s'ils cherchent à redorer l'image et l'attrait de la profession militaire. Dans le sud de l'Europe, la panique est même telle que l'on réfléchit à haute voix à l'utilisation du flux migratoire pour compléter les rangs en échange de la citoyenneté. En revanche, les régions du nord de l'Europe font preuve d'une certaine clairvoyance, alors que la menace latente de l'Est plane comme une ombre sur la société. La Scandinavie et la Baltique sont donc des régions où une réserve prospère, sous le nom plus sympathique de ‘Homeguard’, forme un pont solide entre les mondes civil et militaire. Pendant ce temps, ici, nous observons avec anxiété que les perspectives quelque peu positives en termes d'équipement peuvent encore trébucher en raison de l'affaiblissement du talon d'Achille du personnel.
Il n'est pas nécessaire de réinventer l'eau chaude car le cadre de Réserve existe dans nos rangs
depuis des temps immémoriaux. Certes, il est hanté par un sentiment de sous-évaluation qui remonte aux périodes de pénurie de personnel et de conscription. L'étiquette négative de ‘produit blanc’ a complètement disparu au cours de la dernière décennie et la nouvelle Réserve a depuis lors mis un pied dans la porte qu'elle ne retirera pas.
Les ‘Badgers’ et ‘Les Loups’ sont deux compagnies de combat de réserve réparties sur les deux régions du pays. Elles symbolisent pour la Composante Terre ce que la nouvelle Réserve devrait devenir : des militaires sérieusement entraînés, dotés d'un équipement aussi solide que celui de l'armée professionnelle, prêts à intervenir en cas de besoin. De son côté, la Composante Marine dispose des fusiliers marins, où les réservistes qui ont le pied marin peuvent assumer des rôles de combat. Assistons-nous à la résolution partielle d’un problème beaucoup plus grave ?
Quand la vague des retraites attendues s'est abattue sur le pays il y a quelques années, elle a immédiatement révélé une pénurie de personnel sous-jacente croissante. Tout aussi rapidement que la retraite anticipée disparaissait, une digue d'urgence rapidement érigée contre l'écoulement des dernières gouttes d'expérience
indispensable au sein de la Défense apparaissait sous la forme de la PVE (Prestation Volontaire d’Encadrement). La popularité croissante de ces réengagés plus âgés mérite certainement d'être mentionnée, car la possibilité de travailler plus longtemps pour la Défense après l'âge légal de la retraite n'est pas unanimement appréciée. Pourtant, quelque chose de subtil et de précieux émerge chez ces exceptions : le dynamisme !
Jeter des ponts
Grâce à l'enthousiasme des réservistes issus des cadres professionnels retraités ou prématurément mis à la retraite, des mentors expérimentés émergent pour dispenser une formation approfondie aux nouveaux candidats réservistes. Pour attirer ces 1.050 candidats cette année, ils comptent principalement sur le succès d'un produit de placement comme le ‘Camp Waes’ et sur la menace accrue aux frontières extérieures de l'Europe. Nous voyons toujours deux mondes différents entre ce cadre professionnel et la Réserve, car le contraste et le contact entre les deux sont encore importants. Peu à peu, les habitudes bien ancrées s'estompent et les premiers postes clés sont créés au sein des compagnies de la Réserve employées quasiment à plein temps. De là
naît, avec le temps, un lien indispensable entre les deux et devrait conduire, à terme, à un renforcement du sentiment d'unité et à une interopérabilité optimale !
‘Employer support’
Il faut bien aller les chercher quelque part, ces plus de mille patriotes volontaires qui assureront sans faillir, aux côtés des militaires professionnels, la défense de notre pays et de ses alliés. Surtout aujourd'hui, alors qu'une confrontation Art 5 de l'Otan n'est plus un scénario imaginaire et que nous vivons avec un ennemi passé maître dans l'art de perturber en coulisses notre société. Pour ces personnes aussi, cependant, rien n'est gratuit. Les deux puits que sont la Défense et le secteur privé l'ont bien compris mais ne doivent pas se figer pour autant. Actuellement, la relation ressemble encore un peu à un couple qui souhaite consulter un conseiller matrimonial mais qui hésite sur le pas de la porte du thérapeute : la Défense,
par crainte de collusion avec le monde de l'entreprise, hésite à recruter de manière réellement affirmée et ciblée dans l'industrie et les services. La crainte d'avoir à fournir quoi que ce soit en retour prévaut. De son côté, le monde de l'entreprise craint une perte de rendement, de ressources humaines, permanentes ou non, et surtout de décevoir les actionnaires. Ce ne sera probablement jamais romantique, mais un bon mariage de raison devrait être possible : après tout, les nombreux domaines dans lesquels les connaissances et l'expérience peuvent être échangées sont inépuisables.
La Défense peut être en mesure d'établir de meilleurs contacts avec des industries spécifiques telles que les spécialistes de la logistique et de la distribution. Le monde de l'entreprise peut ainsi "prêter" et "récupérer" des employés qui développent des compétences supplémentaires en
matière de résilience, de persévérance et de loyauté. Un autre avantage non négligeable est déjà mis en pratique en France : un industriel ou un prestataire de services peut obtenir un avantage sur les devis et les négociations de contrats parce qu’en tant qu'entreprise, il s’engage activement à encourager son personnel à devenir réserviste.
Le syndicat militaire ACMP-CGPM n'est pas convaincu que cela résoudra entièrement le problème de la pénurie de personnel, mais il voit la valeur ajoutée absolue dans le renforcement de certaines capacités et la reconstitution de l'expertise perdue au sein de la Défense. Car enfin, la Défense a prévu une quarantaine de nouvelles cuisines militaires de campagne. La question est de savoir comment elles seront pleinement et qualitativement mises en œuvre lors des exercices et des opérations dans un avenir très proche. Avec des réservistes engagés ? Cela pourrait satisfaire la première faim...
Notre pays compte un nombre record de policiers. Pourtant, face à des criminels bardés d’explosifs et d’armes de guerre, nos politiciens font régulièrement appel à l’armée. L’intégration d’une force de l’ordre au sein de la Défense pourrait donner à nos agents les moyens qui leur manquent. Ce transfert amènerait en outre la Belgique aux 2% du PIB requis par l’Otan, sans grosses dépenses additionnelles.
Ce ne sont pas les Anversois qui nous contrediront : mais que fait la Gendarmerie ? Il ne se passe pas une semaine sans que la région soit victime d’attaques aux explosifs ou de fusillades à la Kalashnikov. Les autorités politiques de la ville et des environs n’arrivent pas à endiguer ce fléau, malgré de belles promesses électorales en matière de sécurité. Les malfrats semblent opérer impunément et la situation anversoise s’étend aujourd’hui à d’autres villes. Ils sont de plus en plus violents, au point que des bourgmestres finissent par
appeler l’armée à la rescousse ! Mais ce n’est pas une solution car les militaires ne sont ni entraînés, ni compétents pour remplacer la Police. Et franchement, par les temps qui courent, nos soldats ont autrechose à faire… Il faudrait pouvoir faire appel à la Gendarmerie. Hélas, celle-ci n'existe plus !
Au plus fort de la Guerre froide, la Gendarmerie comptait plus de 20.000 soldats et civils.
Temps de guerre
La Gendarmerie était une des Forces de l’armée belge chargée de missions de police et de maintien de l’ordre au niveau national.
Elle intégrait aussi la Police des chemins de fer, la Police portuaire, la Police de l’air et la Prévôté, spécialisée dans les crimes et délits en milieu militaire. Elle remplissait ses fonctions au sein du Ministère de la Défense mais sur ordre des autorités judiciaires, en coopération avec le Ministère de l’Intérieur. Les gendarmes étaient en première ligne contre le grand banditisme international et le terrorisme. En temps de guerre, ils devaient assurer la sécurité du territoire pendant que les autres militaires combattaient. Par exemple, ils s’occupaient des prisonniers de guerre, de rechercher les agents ennemis, de lutter contre les pillages, de protéger les sites stratégiques, de donner l’alerte en cas d’attaque, etc. Autant de missions primordiales qui n’existent plus aujourd’hui.
La Gendarmerie disposait de moyens plus lourds que ceux de la Police : véhicules blindés, armes de guerre, équipements
spécifiques et même une escadrille d’avions et d’hélicoptères. Elle pouvait directement compter sur les structures de l’armée, pour l’entraînement ou l’appui logistique par exemple. Un effectif comparable à celui de la Défense d’aujourd’hui, qui compte moins de 25.500 militaires !
La Gendarmerie a été dissoute en 2001 suite à l’affaire Dutroux. Ironiquement, ce fiasco ne concernait pas le grand banditisme ni le terrorisme mais relevait de missions de police traditionnelles. Les dysfonctionnements se trouvaient
plus dans l’appareil judiciaire et policier tout entier que dans les Forces armées. Les nombreuses rumeurs de complots, de sympathies d’extrême-droite et d’appartenance aux ‘tueurs du Brabant’ parmi les gendarmes ont fini d’enfoncer le clou dans le cercueil de la Gendarmerie. Elle a été dissoute et son personnel intégré dans une nouvelle Police à deux niveaux : communal et fédéral, sous le contrôle du Ministère de l’Intérieur. À l’époque, l’armée faisait les frais des ‘dividendes de la paix’ et perdait rapidement ses moyens. Lui retirer la Gendarmerie était une option populaire qui n’a pas suscité beaucoup de résistance.
Près d’un quart de siècle plus tard, le monde a bien évolué. La guerre fait rage aux portes de l’Otan, sur le territoire européen. Mais nos ennemis font aussi appel à la guerre hybride. L’attaque de l’Ukraine est complétée par une intense activité d’espionnage et même de sabotage sur les infrastructures occidentales : des câbles sous-marins et des stations de communications sont neutralisés, des pipe-lines explosent, des systèmes informatiques sont victimes de cyber-attaques. Les navires ‘scientifiques’ russes entreprennent des missions de reconnaissance jusqu’à
nos parcs éoliens au large de Zeebruges, tandis que des bombardiers stratégiques à l’étoile rouge s’aventurent jusqu’en Mer du Nord. En Afrique, des régions entières passent aux mains d’organisations militaires pilotées depuis Moscou. La Russie et ses alliés, comme la Syrie, l’Iran et la Corée du Nord, financent et facilitent de nombreux groupes terroristes dans le monde. Les activités subversives prennent aussi de l’ampleur sur d’autres fronts, comme l’usage de flux de réfugiés comme arme politique et économique, l’achat d’entreprises ou de la dette nationale par des acteurs liés à des états hostiles, la mainmise sur des ressources stratégiques, la désinformation sur les réseaux sociaux et même la corruption directe de politiciens. On peut aujourd’hui se demander si le crime international, le trafic de drogue et le financement occulte de partis extrémistes ne sont pas fomentés par des puissances étrangères.
Le but et la conséquence de toutes ces actions est clairement de déstabiliser et affaiblir notre pays et nos alliés, politiquement, économiquement et militairement, ainsi que sur le plan de la cohésion sociale.
Pour lutter contre ces nouveaux fléaux, les militaires ne conviennent pas et les agents de police ne suffisent pas. Il faut une organisation paramilitaire au service de l’Etat, capable d’enquêter et d’intervenir sur les terrains physique et
digital, en coopération étroite avec l’armée, le renseignement, la justice et la police traditionnelle. Une nouvelle force dirigée conjointement par la Défense, le Ministère de l’Intérieur et celui de la Justice. Elle devra être investie de compétences bien distinctes de celles des policiers, afin d’éviter la ‘guerre des polices’ qui a mené aux dysfonctionnements des années ’90.
Alors que notre pays se trouve dans les bas-fonds européens en matière de Défense, nous sommes dans le top-5 pour les dépenses policières.
Normes Otan
Fin 2023, le magazine flamand Trends publiait un article révélateur sur la Police. Selon l’article, la Police belge coûte plus de trois milliards par an à notre pays mais ne fonctionne pas de façon efficace. Il ne faut pas se promener longtemps dans nos villes pour s’en convaincre : la réforme des polices est un coûteux échec. Les journalistes de Trends plaident pour une
centralisation des moyens, dont les bourgmestres font aujourd’hui avidement usage pour développer leur propre base de pouvoir. Les effectifs de la Police n’ont jamais été aussi élevés, avec près de 50.000 employés, contre seulement 35.600 en 2018 ! Si une partie des policiers formaient une sorte de ‘Gendarmerie’ au sein de la Défense, d’un coup notre pays atteindrait presque les normes Otan. Il ne faudrait pas de nouveaux impôts, ni d’économies dramatiques et impopulaires dans d’autres domaines essentiels comme les soins de santé, les pensions ou l’enseignement puisqu’il s’agirait essentiellement d’un passage d’un ministère à un autre, sans gros investissement supplémentaire. Ce transfert bénéficierait directement à la sécurité quotidienne de nos concitoyens, en donnant enfin aux agents les moyens dont ils ont besoin pour lutter contre les nouvelles menaces internes et externes. Cette nouvelle force militaire renforcerait en même temps l’efficacité de l’armée, qui pourrait se concentrer sur les activités et entrainements liés au combat. De plus en plus, nos soldats vont être appelés à opérer dans une cadre européen, principalement à l’étranger. Il ne sera plus possible de détacher des troupes pour des missions policières ou de protection. En réinstaurant une force paramilitaire, la Belgique gagnerait aussi en termes de crédibilité envers nos alliés, et surtout nos ennemis !
Pour atteindre les critères de l’Otan sans torpiller les finances de l’État, on peut être encore plus créatif et intégrer à la Défense d’autres domaines dans une vaste opération
de ‘vases communicants’ financiers. Ainsi, la Défense pourrait subventionner les écoles offrant l’option ‘Défense et sécurité’. Ou des hôpitaux assurant les soins au profit du personnel de la Défense dans chaque ville majeure.
Enseignants et personnel soignant concernés pourraient même devenir réservistes, partiellement à charge de l’armée. La Défense pourrait investir dans l’industrie via davantage de projets de recherche et de développement profitables pour l’économie belge. Elle pourrait offrir des subsides aux entreprises stratégiques dont une partie des employés sont réservistes : transports, chemin de fer, énergie, télécoms, ICT et bien sûr l’armement. Et pourquoi ne pas intégrer en partie la Coopération au développement, la Protection civile ou l’IRM dans le budget de la Défense ? Après tout, ces domaines sont intimement liés à la nouvelle réalité en matière de sécurité et de changement climatique. L’armée est toujours en première ligne en cas de catastrophe naturelle et les militaires se chargent déjà de projets de formation ou d’infrastructure, en Afrique par exemple.
Il semble inévitable que les compétences budgétaires de la Défense doivent être étendues, car investir annuellement 5 milliards de plus exclusivement dans des systèmes d’armes ne pourrait se faire qu’au détriment d’autres postes importants pour le bien-être de la population. Sans oublier que l’armée ne peut rien faire d’obusiers ou de frégates supplémentaires car elle n’a déjà pas assez de marins et d’artilleurs pour exploiter le matériel existant. Car on peut aisément acheter des armes, mais pas des militaires…
Faire votre paquetage, voir vos collègues s’envoler et être abandonné sur le tarmac de Melsbroek parce que votre habilitation de sécurité n'est pas en ordre ? En un clin d'œil, vous vous retrouvez dans une situation difficile et vous vous sentez menacé. Cette situation peut avoir plusieurs causes, mais elle entraîne inévitablement une grosse perte de revenus.
Soyons clairs : la nécessité d'un contrôle de sécurité approfondi et de l'habilitation de sécurité (HS) qui en découle est pleinement justifiée. Une organisation qui se prend au sérieux ne cédera certainement pas un pouce en termes de sécurité par les temps qui courent. Une analyse approfondie du personnel afin qu'il puisse accéder aux documents, lieux et informations sensibles pour accomplir correctement ses tâches prend tout simplement du temps. Un temps qui augmente proportionnellement au niveau de sécurité visé. Une demande ou le renouvellement d'une HS déjà existante doit faire l'objet d'un suivi étroit et continu dès le départ si l'on ne veut pas qu'elle se perde dans une boîte à dossiers abandonnée par le télétravail.
Aujourd'hui, ces demandes sont encore administrées sur papier. Cela implique donc de nombreux allers-retours avec les documents avant qu'ils ne soient dûment complétés et signés par chaque personne concernée. Le SGRS, le Service Général de Renseignement et de Sécurité, insiste sur le fait que les documents doivent contenir tous les détails nécessaires
avant de commencer à enquêter. Il n'est donc pas rare que des documents soient encore renvoyés pour compléter toute la paperasserie. Une solution numérique avec Itsme n'offre-t-elle pas la possibilité de transférer plus efficacement les données et autorisations demandées au SGRS ?
Responsable des retards
Le fait que les données demandées soient communiquées en
temps voulu ne suffit apparemment pas à résoudre le problème. Tout récemment, les journaux ont rapporté que trois cents employés d'aéroport – par ailleurs irréprochables – sont temporairement au chômage parce que leur vérification de sécurité n'a pas été livrée à temps et que leur badge d'accès sont donc au moins temporairement désactivés. Sachant que les retards s'accumulent entre-temps, ce chiffre risque de s'élever à deux mille entrées bloquées pour les pilotes, les douaniers, le personnel de cabine et les bagagistes. Il est intéressant de noter que la Police fédérale est responsable de la gestion des vérifications de sécurité, mais qu'elle doit s'appuyer sur les contrôles effectués tant par la Sûreté de l'État que par le SGRS, chacun dans son domaine. Or, c'est précisément le SGRS qui est responsable des retards. Des retards qui, tout comme au sein de la Défense, entraînent déjà des restrictions opérationnelles. Entre-temps, même les policiers fédéraux ont des ennuis et se voient refuser l'accès à certaines zones. Tout le monde respecte strictement les règles, ce qui est compréhensible compte tenu de
l'esprit de l'époque, mais tout à coup, les choses doivent aller beaucoup plus vite. Ce qui n'est pas toujours facile ! Au sein de SGRS, il y a manifestement une pénurie en personnel. Si l'on ajoute à cela le fait qu'il semble y avoir un afflux d'agents jeunes et encore souvent inexpérimentés, les retards dans le traitement des vérifications de sécurité sont évidents. On attend d'eux qu'ils mènent des enquêtes de plus en plus approfondies maintenant que les vérifications de sécurité sont devenues partout une priorité ! Cela se fait donc sentir...
Parce que ça fait mal... Rester sur le carreau parce que son habilitation de sécurité n'a pas été obtenue ou renouvelée à temps à cause d'un retard administratif ! Dans ce cas, le militaire concerné voit bien plus que de l'argent s'envoler. Expliquer à ses collègues que l'on ne participera pas à la mission pour laquelle on s'est entraîné dur ensemble n'a rien d'agréable. Et que dire des possibilités de promotion qui disparaissent encore un an parce que vous n'avez pas été classé favorablement en raison d'une insuffisance dans votre dossier ? De plus, les dommages que vous subissez en tant que militaire à cause de tels facteurs externes ne peuvent être récupérés par personne. Il n'est pas rare qu'une telle expérience négative entraîne une nouvelle perte d'enthousiasme et que la Défense risque de voir s’en aller un autre précieux collaborateur.
Ces derniers temps, la Défense a malheureusement réussi à créer
un sentiment général de sentiment de persécution. Est-ce à cause de la guerre en Ukraine, dont les feux semblent de plus en plus lécher les chevilles de l'Europe, ou y a-t-il plus que cela ? Le syndicat militaire ACMP-CGPM constate avec consternation que le nombre d'habilitations de sécurité révoquées ou refusées parmi le personnel militaire tend vers une inquisition pure et simple. Des militaires, même occupant des postes d'état-major avec plusieurs années d'expérience au compteur, ont parfois des ennuis pour des faits qui, avant "l'affaire Jurgen Conings" ou le début de la guerre en Ukraine, n'auraient eu aucune incidence sur l'obtention d'une habilitation de sécurité. Nous sommes de plus en plus souvent contactés par des membres qui voient leur HS révoquée sans que l'entourage du militaire ou le militaire lui-même n'en comprennent la raison. Un appel au Comité R semble alors évident. En tant que syndicat, nous vous accompagnons dans cette démarche, mais le succès n'est pas toujours garanti. Certaines parties de votre dossier restent souvent
‘secrètes’ et donc inaccessibles à vous-même ou à votre défense. Les conséquences sont la révocation de votre poste ou l'impossibilité de participer à une mission. Et ce, sous prétexte que, selon le SGRS, vous ne présentiez pas de garanties suffisantes de loyauté ou d'intégrité. Même les collègues qui ont fait l'objet de poursuites judiciaires et qui s'en sont finalement tirés à bon compte, et dont le dossier a été classé sans suite par les autorités militaires, restent ‘suspects’ pour le SGRS et présentent toujours un ‘risque’ entraînant la révocation de leur habilitation de sécurité. Le SGRS juge et condamne sans scrupules ! La chasse est ouverte !
Etes-vous, en tant que militaire, concerné par une telle révocation de votre habilitation de sécurité ou la procédure de renouvellement traîne-t-elle en longueur au point de dépasser le délai raisonnable ? N'hésitez pas à nous contacter immédiatement : srt@acmp-cgpm.be
La faillite du fabricant de véhicules des Special Forces a fait l'objet d'un gros titre, le 11 mars. Une pénurie de pièces détachées se profile et 87 véhicules pourraient ne jamais être livrés. S'agit-il d'un désastre ou ce malheur fait-il le bonheur de quelqu’un d’autre ?
Ce sujet plutôt sensible est passé inaperçu dans une semaine où les nouvelles concernant un autre cas de faillite à venir (Van Hool) et les événements à Amay, ont partagé la scène médiatique. Il vaut cependant la peine d'y revenir, car il ne s'agit en aucun cas d'un fait divers.
Il faut remonter à 2015 et au ministre Vandeput qui était alors en poste. Sa proposition de procéder à l'achat de 108 véhicules de réaction rapide, également connus sous le nom de RRV (Rapid Reaction Vehicle) ‘Fox’, avait été approuvée par le Conseil des ministres en décembre de cette année-là.
Le ‘Fox’, malgré son appartenance à la famille Hilux de Toyota, n'a pas laissé une impression inoubliable à nos troupes d'élite, car ce ‘renard’ souffre de quelques maladies de jeunesse. En outre, les exigences initiales des Special Forces sont plus largement réparties sur l'ensemble du régiment et, par conséquent, le produit final perd énormément de sa capacité à répondre aux besoins spécifiques. Jankel n'est pas un acteur majeur de l'industrie de la Défense, puisqu'il vend environ 500 unités de ce type de véhicule dans le monde.
Lorsque le célèbre Unimog JaCam avait dû être remplacé, la même société avait remporté l'appel d'offres. Le Special Operations Regiment pouvait donc espérer, en 2019, une livraison de 199 LTTV (Light Troop Transport Vehicle) 'Wolf'. Ce véhicule prometteur, également aérotransportable, est construit sur la plateforme de l'Unimog U5000. Malheureusement, les livraisons ne se déroulèrent pas comme prévu. La crise du Covid-19 et l'inflation, couplées au Brexit, ont mis Jankel en difficulté. Au final, seuls 80 véhicules traverseront la Manche et, pour l'instant, pas plus de 32 véhicules terminés seront ajoutés. Le reste, soit les 87 véhicules inachevés, sera, espérons-le, encore livré sous forme de LTTV finis après les discussions de réorganisation
avec l'entreprise, mais au pire, ils seront livrés sous forme de châssis nus.
Malgré les pertes financières potentielles qui pourraient s’annoncer, ce revers pourrait constituer une occasion unique. Les cartes des scénarios de déploiement possibles ont été tellement rebattues depuis l'invasion russe de l'Ukraine que réagir rapidement et de manière inventive aux situations problématiques n'est pas une option, mais une nécessité. Un type de véhicule attendu depuis le début par le SFGp est désormais réellement à l'ordre du jour. Le syndicat militaire ACMP-CGPM espère donc que la pilule amère de la collaboration avec "la pire et la plus chaotique des entreprises" passera rapidement afin que les solutions possibles ne soient pas mises de côté. En effet, la mobilité de nos militaires – dans les meilleures conditions de sécurité possibles – est toujours prioritaire.
L’autorité militaire peut toujours annuler un congé, même si cette procédure est rarement appliquée. Que faire dans ce cas, si par exemple on a déjà réservé des vacances ou même si on est déjà parti ?
Ce n’est pas fréquent mais cela peut arriver : vous êtes en vacances et le service vous ordonne de rejoindre l’unité au plus vite. Ou votre congé est annulé alors que vous avez réservé un voyage pour toute la famille… On ne peut pas retirer à un militaire une période d’absence pour motif de congé ou de dispense de service, en combinaison avec des compensations en temps ou pas, excepté pour des raisons opérationnelles. C’est l’autorité hiérarchique immédiatement supérieure à l’autorité ayant accordé le congé ou la dispense de service qui motivera la décision de vous rappeler. La règlementation est très claire, ‘On ne peut utiliser ce retrait à la légère’
Dans un autre cas de figure, le ministre de la Défense peut aussi suspendre l’octroi des congés du personnel militaire. Il détermine alors le cas échéant, la période de l’année suivante au cours de laquelle le report des jours de congés non obtenus sera autorisé.
Dédommagement
Cette situation est bien sûr problématique pour le militaire concerné, surtout si à ce moment des frais sont engagés parce que vous avez prévu des vacances ou des travaux à votre maison, par exemple. Qui va payer le billet d’avion pour revenir plus tôt en Belgique ? Ou le voyage prévu pour la semaine prochaine ? Ou la location de la pelleteuse ? Vous pouvez introduire une demande de dédommagement auprès de DG Jur – Division LITIG. Chaque cas fera l’objet d’un traitement individuel, qui déterminera si votre demande est recevable et fondée. La demande devra contenir les documents suivants : « l’accord et la suppression de l’absence, la décision motivée de l’autorité hiérarchique immédiatement supérieure à celle ayant accordé la période d’absence ainsi qu’un rapport détaillé des frais encourus ». En complément à votre demande, vous pouvez fournir une copie du document de réservation ; une
preuve de paiement ; etc. Respectez bien cette règle et vous pourrez ainsi limiter les désagréments encourus. En cas de souci, n’hésitez pas à nous contacter : srt@acmp-cgpm.be
Notez que les week-ends précédant ou suivant une période d’absence (congé, heures de compensation, …) sont aussi considérés réglementairement comme une période d’indisponibilité. Ainsi, si vous prenez congé le lundi, vous êtes en fait ‘indisponible’ à partir du vendredi après-midi quand votre service se termine, jusqu’au mardi matin où votre service reprend. Et donc vous ne pouvez pas être désigné pour effectuer une prestation de service le samedi. Mais attention, l’indisponibilité ne compte que si vous avez demandé et obtenu une période d’absence. Un militaire peut toujours être désigné pour fournir des prestations de service pendant les week-ends, les jours fériés et les jours de congé de compensation. Si vous comptez profiter du week-end de Pentecôte pour un ‘citytrip’ à Londres, il est donc vivement conseillé de demander congé pour ce weekend via HRM@Defence (aucun jour ne sera déduit de votre crédit) avant de réserver quoi que ce soit. Une fois acceptée, cette période d’absence vous place dans une situation d’indisponibilité et si votre unité annule malgré tout votre absence, vous pourrez demander un dédommagement.
Des idées nouvelles qui naissent dans les rangs de la Défense ? C'est un phénomène de tous les instants, qui illustre la façon dont les employés de la Défense sont parfois totalement impliqués au profit de l'organisation. Qu'est-ce qui motive le militaire à apprendre un métier rare qui fait même l'objet d'un article dans les journaux sur la fin de sa carrière ?
Nous sommes le 7 avril 1992, le service militaire se termine en Belgique après la fin de la Guerre froide. D'autre part, les guerres yougoslaves se transforment en un conflit armé sérieux sur le sol européen pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale. Le caporal Magotte s'apprête à dire au revoir à ses proches. Il part pour la Baranja avec son unité, le 2e Régiment de Cyclistes.
Manu militari
BelBat I est la première opération d'une telle intensité menée par les casque bleus belges depuis longtemps. Manu et ses nombreux collègues professionnels et miliciens sont confrontés aux conditions de guerre les plus terribles. « C'était la guerre », murmure Manu à voix basse, car chaque jour, le même scénario se répète : un des deux camps commence les combats et, à chaque fois, les casques bleus se positionnent quelque part entre les deux, tombant souvent indirectement sous le feu de l'ennemi. Le mandat de l'ONU pour cette opération n'autorise guère plus qu'une
présence visible et certainement pas provocatrice.
L’impact psychologique, quand des victimes sont à déplorer dans ses propres rangs, entraîne une accumulation de stress impossible à évacuer. Les conditions extrêmement primitives de l'époque sont incompréhensibles aujourd'hui : un premier appel téléphonique ou la réception d'un maigre courrier de la famille ne deviennent logistiquement possibles qu'au bout d'un mois. Après la mission, Manu est confronté au divorce sans rien pouvoir faire, comme cinquante de ses trois cents autres compagnons de mission. Cela l'endurcit encore plus et il suit sa vocation en devenant parachutiste. Il sert dans la 210 Cie Log Para-Cdo à Heverlee.
La guerre en Ukraine évoque aujourd'hui, chez de nombreux collègues plus âgés, des souvenirs des conditions difficiles d'antan. De nombreux vétérans sont frustrés par le fait que ces temps ‘oubliés’ ne sont pas valorisés de la même manière que les missions d'aujourd'hui, où une médaille du mérite
est décernée, peut-être à juste titre, mais apparemment beaucoup plus facilement qu'à l'époque...
‘Mens et manus’
« L'esprit et la main », dit ce proverbe latin. Cela signifie que sans réflexion, il n'y a pas de place pour la créativité. En 1998, Manu suit un cours de ‘réparateur de tissus et cuirs’ à l'Arsenal de Rocourt, aujourd'hui CC R&A. Il réussit cette formation avec la plus haute distinction. Ses nouvelles compétences font émerger des talents cachés et bientôt Manu et son atelier de "l'avenue de l’artisanat" du Quartier Cdt de Hemptinne sont connus partout à la Défense. Au sein de la brigade Para-Commando de l'époque, puis de la FAU, le « Bacheur » participe à un nombre impressionnant de missions de plus ou moins longue durée : deux fois en Afghanistan et jusqu’à cinq rotations en République démocratique du Congo, au Mali, au Gabon et en Jordanie.
Les « mains d'or » de Manu sont demandées partout. Lorsque ses
talents attirent l'attention du SFG, il se voit proposer des projets stimulants dans lesquels il peut laisser libre cours à sa créativité. Des sacs multifonctionnels, dans toutes sortes de camouflages et pour les usages les plus divers, passent la revue. Ses créations
révolutionnaires lui valent même un article élogieux dans le magazine Deuzio de La Libre Belgique, mais peu de félicitations suivent au sein de la Défense et surtout pas de récompense. Certains créations sont d'une qualité et d'une utilité telles qu'ils suscitent l'intérêt pour un brevet et une production en série. Malheureusement, des étapes importantes vers la reconnaissance et la diffusion de ces modèles se sont arrêtées avec l'avènement de la Covid-19. Cette longue période d'inertie a relégué de nombreux projets à l'oubli au niveau mondial. Actuellement, Manu travaille à nouveau sur des créations utilisant le camouflage Muticam.
Outre son activité de spécialiste, il est délégué local actif au sein du syndicat militaire ACMP-CGPM. Sa principale préoccupation est
la suivante : « Comment transmettre notre savoir-faire à la prochaine génération ? » Une question à laquelle il n'est pas facile de répondre, car tout le monde constate avec tristesse qu'il s'agit d'un tonneau des danaïdes face au nombre de jeunes militaires qui quittent l'armée. « Cela, et le manque de respect pour l’héritage du passé... », murmure-t-il. Lorsqu'on lui demande s'il envisage une PVE, Manu répond d’un « non » catégorique, car il considère que cela va à l'encontre de la lutte pour le maintien de l'âge de la retraite et de la spécificité du métier de militaire. Mais en attendant, il recherche activement une grosse machine à coudre industrielle pour pouvoir encore concevoir des applications utiles à la Défense dans sa seconde vie. C'est tout à son honneur !
Depuis peu, le syndicat militaire compte une déléguée permanente supplémentaire. Jesse Arents rejoint la cellule 'Communication'. Elle se concentrera principalement sur La Sentinelle, la gestion du site web et l'utilisation optimale des médias sociaux pour accroître la visibilité du syndicat militaire ACMP-CGPM.
‘What You See Is What You Get’ est la signification d'un acronyme populaire dans le monde des artistes graphiques. Sa formation de graphiste à l'école secondaire n'a jamais été achevée ni sanctionnée par un diplôme. Cependant, l'âme artistique qui sommeille en Jesse n'a jamais disparu. L'expression "ce que vous voyez est ce que vous obtenez" s'applique certainement à la personne qu'elle a trouvée après s'être longtemps cherchée. Elle compte 48 années à son actif, dont 25 partagées pour le meilleur et pour le pire avec Nathalie et leurs trois fils qui, ensemble, forment une belle famille avec des atouts et des défauts. L'autisme et le TDAH sont les fils conducteurs de cette vie et, avec un fils de 18 ans à l'université de Gand, elle rompt enfin la malédiction de ses propres années d'enfance sauvage. Il y a longtemps, à l'âge de huit ans, son père, peut-être trop militariste, disparaît. L'éducation spartiate qui aurait dû conduire Jesse à l'école des Cadets disparaît avec le divorce. Elle se retrouve enfant dans une famille nouvellement
inventée, où elle vit une adolescence à l'envers, victime d'abus sous toutes leurs formes. À dix-huit ans, elle ne dépasse pas la 4e secondaire et n'a d'autre choix que de travailler comme vendeuse dans une chaîne de magasins. En 1999, son père meurt subitement. Lentement, elle sombre dans un abîme inéluctable jusqu'à ce que, au milieu du processus de deuil, elle retrouve une évidence : la Défense et la discipline sont la structure qui permet de reprendre le contrôle de sa vie !
Carrière militaire
À l'automne 1999, la compagnie d'entraînement du bataillon Libération démarre et forme Jesse à devenir fantassin à la 1Cy de Spich. Rapidement, sa première mission est divisée en deux par les attentats du 11 septembre 2001, un événement inoubliable ! Des signes prématurés d'engagement syndical se manifestent lorsque, peu de temps après, les FBA sont confrontés à REFORBEL. Le 1C1Gr l'accueille en lui faisant suivre plusieurs années d'école d'infanterie dans la pittoresque ville d'Arlon. La volonté de se perfectionner oriente Jesse vers le métier de sous-officier de la logistique. Après un bref mais actif apprentissage du métier au sein du 20 Bn Log, elle reçoit lors d’une mission avec le 1 Para en Afghanistan, un triste message de Noël : fermeture de la caserne. La flamme
syndicale devient alors très chaude. Comme un chat, elle retombe à nouveau sur ses pattes, cette fois à la logistique du Special Forces Group à Flawinne. Voilà un défi et un honneur ! Une bonne dose d'exercices et une opération en Libye plus tard, elle reçoit une douche glacée en 2015 lorsque le cours de candidat démineur s'avère trop ambitieux. Dans l'esprit de "ce qui ne vous tue pas vous rend plus fort", Jesse met à profit les connaissances acquises pour devenir rénovatrice de munitions. Entre-temps, elle devient active en tant que déléguée locale de l'ACMP-CGPM à Tournai et réussit à se faire admettre en tant que candidate officier en 2018.
Six mois au Niger à la tête du détachement logistique puis la douloureuse affaire Jurgen Conings qu’elle vit de près comme ‘homme’ en 2021 la poussent à s’accepter elle-même. Elle fait son ‘coming out’. À sa grande surprise, l’étape de transition feminine s'avère moins difficile que ce qu'elle craignait. Après son premier cycle, elle passe au BAS (état-major de l'armée belge) à Evere. L'attrait de la ‘sirène’ du Secrétariat permanent ACMP-CGPM finit par la séduire et elle dépose sa candidature pour la Cellule Communication. Elle n'a pas froid aux yeux et travaillera de toutes ses forces pour obtenir ce qu'il y a de mieux pour le personnel et la Défense.
‘Ensemble on est plus forts’
Le Secrétariat permanent du syndicat militaire ACMP-CGPM s'enrichit d'un nouveau talent ! Nous vous présentons Jessica, qui nous rejoint comme un rayon de soleil par temps nuageux, toujours prête à aider les autres avec un cœur plein d'empathie.
Après l’école secondaire, Jessica était déterminée à devenir infirmière. Avec résolution, elle a commencé ses études supérieures, mais après un an et demi, trois stages exigeants et de nombreuses larmes versées, elle s'est rendu compte que ce métier difficile la touchait de manière trop sensible. La décision fut difficile à prendre, mais elle a écouté son cœur et a choisi une autre voie. Elle s'est demandé comment elle pourrait aider les gens d'une manière différente et c'est par hasard, lors d'une période d'intérim chez Europcar, qu'elle a découvert son talent pour l'administration. Dès lors, elle a décidé d'étudier l'Office Management. En 2011, elle a obtenu son diplôme d'assistante de direction.
Jessica a commencé sa carrière à Zaventem en tant que secrétaire auprès d'un intermédiaire pour les
producteurs de chauffage allemands et grossistes en Belgique et au Luxembourg. Pendant cinq ans, elle a travaillé dur, mais n'a pas ressenti de réelle satisfaction. Le sentiment d'être plus un mur des lamentations qu'une aide pour les gens a été le facteur décisif qui l'a poussée à chercher plus loin. Elle voulait vraiment apporter quelque chose aux autres. Au cours de cette période, elle est devenue maman et s'est rendu compte qu'elle voulait passer plus de temps avec ces enfants ; travailler à mi-temps lui semblait donc la solution idéale. C'est ainsi que Jessica s'est retrouvée au SNPS (Syndicat National du personnel de la Police et de Sécurité) où elle a eu le plaisir de travailler pendant sept ans.
Une fois de plus, le désir de changement l'a attirée et elle a déployé ses ailes pour atterrir à l'ACMP-CGPM. Elle a trouvé sa place et bien qu'elle n'ait pas de formation militaire, elle est déterminée à soutenir ses collègues dans l'administration du syndicat. Animée par la passion, elle se familiarise avec les outils Office et PowerPoint, en particulier, qui n'ont plus de secret pour elle. A la réception, Jessica est aussi le visage sympathique qui vous accueille dès que vous entrez dans notre Secrétariat permanent, tous les jours de la semaine (sauf le mercredi). Elle vous accueillera toujours avec un sourire et une oreille attentive.
Si vous discutez avec Jessica en vous installant brièvement dans la salle d'attente pour être aidé par l'un de nos experts, vous pourrez certainement parler de l'un de ses loisirs passionnants. Elle aime beaucoup voyager avec sa famille. Maintenant que ses deux enfants grandissent, elle a envie de découvrir le monde. Mais elle peut également parler d’aventures plus courtes, comme les sorties en famille dans les parcs aquatiques et autres parcs d'attractions ou les soirées quiz éducatifs.
Elle est la fière propriétaire d'un ‘dragon barbu’. Il s'agit d'un quadrupède de la famille des lézards, de l'ordre des pangolins. Ce ‘doudou’ vivant a un coefficient de câlinerie comparable à celui d'un gentil dragon. Il aime faire une longue sieste de temps en temps lorsque l'hiver s'installe. C'est une sorte de rêveur, comme Jessica se décrit d’ailleurs elle-même. Qui sait, nous avons peut-être trouvé là la mascotte que nous cherchons depuis des années !
Cette année encore, une délégation de l'ACMP-CGPM participera aux Quatre jours de l'Yser, et ce depuis 2001. Le départ aura lieu le mardi 20 août à Oostduinkerke et nous arriverons à Ypres le vendredi 23 août 2024. Nos membres peuvent participer gratuitement. Mais faites vite car les places sont limitées !
Nous recherchons des membres motivés qui souhaitent profiter de l'ambiance et représenter nos couleurs lors de ce magnifique événement. Comme chaque année, nous logerons au camp 'Maeke-blijde', près de la caserne des pompiers, Doornstraat 43, 8970 Poperinge.
Nous marcherons du mardi au vendredi, à partir du lundi après-midi le camp est accessible. Le transport jusqu'au point de départ et la participation aux Quatre jours de l'Yser est compris. Le camp de Poperinge est organisé par l'office du tourisme de la ville et est payé directement par nous.
Qu’offre l’ACMP-CGPM?
Le coût total pour la marche ‘all in’, sera pris en charge. Cela comprend pour les quatre jours : l'hébergement, les repas, le transport, l'assurance, les soins médicaux et un souvenir. En outre, nous vous fournirons un T-shirt et une casquette et vous offrirons une consommation en cours de route.
Distance au choix : 4 x 16 km ou 4 x 32 km, ou encore une promenade familiale de 4 x 8 km et un parcours pour les jeunes de 4 x 24 km. Il est également possible de combiner plusieurs distances (par exemple : 1 x 16 km, 1 x 24 km et 2 x 32 km).
Pour les militaires en service actifs: comme nous marchons en tant que ‘civils’ et non en tenue militaire, vous
devez prendre quatre jours de congé ou de compensation du mardi au vendredi.
L'inscription peut se faire au secrétariat permanent de l'ACMP-CGPM à l'attention de Filip Duquesne avant le 31 juillet 2024. Nous admettrons au maximum 25 membres. Alors soyez rapide et envoyez un e-mail à : srt@acmp-cgpm.be ou filip.duquesne@gmail.com
Veuillez inclure :
- Nom et prénom.
- Adresse civile.
- Numéro de membre ACMP-CGPM.
- Date de naissance.
- Numéro de téléphone et adresse électronique.
- Nombre de participations.
- Distance souhaitée.
- Si vous venez à Poperinge avec votre propre véhicule, votre plaque d'immatriculation !
- En principe, nous dormons tous dans le Maeke-blijdezaal.
- Bien entendu, vous pouvez également participer sans hébergement.
Pour plus d'informations sur l'événement lui-même, veuillez consulter : www.vierdaagse.be
57ème édition de la MESA, avec l’ACMP-CGPM !
Cette année encore, le syndicat militaire ACMP-CGPM sponsorise la Marche Européenne du Souvenir et de l’Amitié, qui aura lieu du 25 au 28 juin 2024. Les étapes de cette édition sont Arlon, Martelange, St-Hubert et Bastogne. N’hésitez pas à visiter notre chapiteau dans le ‘village’ de l’évènement ! Plus d’infos : www.marche-mesa.com
JAMES – 08/05/2022
Dans la famille de Dimitri VAN DAELE (Turnhout)
LOUIS – 21/08/2023
Dans la famille de Jochen
ENEMAN et Sofie GHEKIERE (Bruges)
ARTHUR ET BASIEL –01/01/2024
Dans la famille de Pieter-Jan OPGENHAFFEN (Wilrijk)
MATHIEU – 05/01/2024
Dans la famille de Joeri BERCKMANS (Geel)
GEORGES – 12/01/2024
Dans la famille de Dimitri VAN DAELE (Turnhout)
LÉON – 18/01/2024
Dans la famille de Martin PALMUS (Liège)
EMMA – 21/01/2024
Dans la famille de Mélanie OLETTE (Liège)
NORE – 27/02/2024
Dans la famille de Dylan BLEUS (Bornem)
ÉLÉA – 28/02/2024
Dans la famille de Julien ROBAYE (Charleroi)
ANDREA – 14/03/2024
Dans la famille de Rayan LEKIMPE (Namur)
LUCAS – 19/03/2024
Dans la famille de Kevin BALUWE (Lier)
14/09/2022
OPGENHAFFEN Pieter-Jan et BRYS Maura (Zwijndrecht) (Par cohabitation légale)
28/07/2023
GILLES Nicolas et DUGUET Roxane (Hotton) (Par cohabitation légale)
05/09/2023
LEKIMPE Rayan et VANDERCAMMEN Louna (Profondeville) (Par cohabitation légale)
01/02/2024
ADAM Jimmy et DAMANET Nora (Anderlues) (Par cohabitation légale)
02/02/2024
COULONVAL Camille et YADEKE Joëlla (Bangui – République centrafricaine)
02/02/2024
PHILIPPART Ralph et Véronique DERNIER (Liège)
14/02/2024
MATHEUS Florke et KNOCKAERT Katelijne (Lier) (Par cohabitation légale)
25/02/2024
ROBAYE Julien et GASPARD Loara (Fontaine-L’Évêque)
13/03/2024
DEPUTTER Imani et SPEECKAERT Levi (SaintNicolas) (Par cohabitation légale)
29/03/2024
CORNELIS Laurent et SCOHIER
Michelle (Wanze) (Par cohabitation légale)
MILISSEN PETER
1933 - 27/01/2024 (Gand)
CLOSE GUY
1948 - 21/02/2024 (Attert)
COOLS ANDRÉ
1931 - 05/03/2024 (Bruges)
NAUDTS MICHEL
1981 - 27/04/2024 (Edegem)
- Janvier : 130,08 points
- Février : 131,01 points
- Mars : 131,73 points
- Janvier : 130,19 points
- Février : 130,95 points
- Mars : 131,75 points
L’indice santé lissé s'établit à 127,99 points en janvier, en-dessous de l’indice pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales (fixé à 128,11 points).
Le Bureau Fédéral du Plan prévoit un dépassement de l’indice pivot en avril.
Les allocations sociales et les pensions ainsi que les salaires du Secteur public seraient donc indexés de 2%, respectivement en mai et en juin. L’indice-pivot suivant s’élèvera à 130,67 points. Il ne devrait pas être dépassé cette année.
Source : Statbel
Pour tous les (ex-)militaires qui étaient en service actif en 2023 !
La Défense a envoyé les formulaires de prime syndicale pour l’année de référence 2023 par voie électronique via HRM@Defence et par email.
Les militaires qui ont pris leur retraite avant le 1er janvier 2024 et qui n'ont plus accès à leur boîte mail militaire recevront leur formulaire au format papier, par courrier postal à partir de la fin avril 2024.
Le formulaire doit être complété et envoyé par la poste avant le 1er juillet 2024 à : ACMP-CGPM, Romboutsstraat 1 – Bus 021, 1932 ZAVENTEM
Vous pouvez aussi remettre le formulaire original complété et signé à un délégué CGPM qui le fera parvenir au Secrétariat permanent, ou bien le déposer à notre antenne située à Hospitaalstraat 10, à Bourg-Léopold.
Ne tardez pas à envoyer votre formulaire !
Dans les trois mois qui suivront la date de réception du formulaire de demande au Secrétariat permanent de l’ACMP-CGPM, nous ferons le nécessaire pour exécuter le paiement de la prime.
Pour plus d'infos ou si vous n’avez pas reçu le formulaire à la mi-mai, contactez-nous sur srt@acmp-cgpm.be