La Sentinelle
Mai - Juin 2024 - n° 03
Mai - Juin 2024 - n° 03
Où sont passés les chars et les systèmes antiaériens ? C'est avec cette question que la Défense parcourt l'Europe depuis deux ans, à la recherche des équipements convoités que possédait l'armée belge et qui ont disparu sous le couperet de l'austérité. Ces armes doivent être envoyées en Ukraine le plus rapidement possible. Ou plutôt d'abord chez Krauss-Maffei, d'où provenaient les Léopard et les Guépard, ou chez Raytheon et Matra, où étaient fabriqués à l'époque nos canons antiaériens Hawk et Mistral. Un peu de WD-40 sur les boulons et les essieux rouillés et ils pourront se diriger vers l'est, espérons-le, juste à temps pour empêcher une percée russe imminente.
Après tout, une armée sans chars ni défense antiaérienne, c'est un peu comme un tigre sans dents. Comment sommes-nous tombés dans ce cauchemar ? Qui est le responsable en chef de cette débâcle ? Qui a donné le coup de grâce à l'armée belge ?
En fait, il n'y a pas une personne ou un parti à blâmer. Car si l'on analyse les décennies écoulées, jusqu'à il y a peu, personne à la rue de la Loi n'osait défendre la Défense. Aucun ministre, aucun parti. Tout au plus se contentait-on de déclarer que nous voulions ‘continuer à respecter nos engagements internationaux’ et à nous montrer ‘comme un partenaire loyal’. Il y avait même un ministre de la Défense qui se montrait apathique à chaque coupe sombre effectuée dans son département et qui se targuait aussi d'avoir fermé 23 casernes. C'est ainsi que la Défense a commencé à se présenter comme un facteur insignifiant. Mais soutenir que, dans une démocratie parlementaire, l'armée est un élément légitime de l'appareil d'État et que la dissuasion et la force militaires sont des éléments nécessaires à la politique de sécurité, personne ne l'a plus fait à la rue de la Loi.
Certes, les politiciens en tournée électorale lançaient à chaque fois des déclarations ronflantes sur l'importance d'une armée forte, mais une fois les bureaux de vote fermés, ils ne savaient pas à quel point ils devaient rapidement se rendre dans les casernes pour faire des économies sur le dos des équipements supplémentaires de l'armée. Un schéma similaire s'est répété à chaque élection, jusqu'à ce qu'une rupture de tendance se produise enfin en 2020.
Dans cette édition spéciale "élections" de La Sentinelle, en lisant la section "Défense" des programmes électoraux (que nous avons résumée sur la base des questions les plus pertinentes), vous pourrez constater qu'il y a une forte probabilité que cette rupture de tendance soit confirmée et même renforcée après le 9 juin. L'invasion russe de l'Ukraine et la menace d'un conflit de grande ampleur en Europe ont apparemment suffisamment réveillé la rue de la Loi sur l'urgence d'une reconstruction robuste de l'armée.
En soi, il s'agit donc d'une bonne nouvelle. Mais restons prudents. Lisons donc attentivement ce que les partis euxmêmes disent sur le poids nécessaire de l'armée et sur son financement, ainsi que ce qu'ils écrivent sur son personnel, sa rémunération et la pension des militaires.
À l'heure où la Défense et son personnel sont plus que jamais nécessaires, nous disons donc : sauvez l'armée, améliorez votre statut et votez pour le parti qui a l'approche la mieux étayée et la plus crédible en la matière. Et ne vous laissez pas influencer par ceux qui vous font prendre des vessies pour des lanternes et font des promesses en l’air. Un homme averti en vaut deux...
La Sentinelle est le bimestriel de la Centrale Générale du Personnel Militaire. La Sentinelle est envoyée à tous les membres.
Tirage : 9.600 exemplaires
Toutes les données sont traitées dans le respect de la Loi sur la vie privée (Loi du 8/12/1992 & GDPR).
Éditeur responsable : Yves Huwart
Coordination :
Concetto Bandinelli et Jesse Arents
Informations générales – CGPM : Romboutsstraat 1 – Bus 021 1932 Zaventem srt@acmp-cgpm.be www.acmp-cgpm.be
Tél. : 02 245 72 14
BE32 2100 6234 6602
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Mai - Juin 2024 - n° 03
Sauvez l'armée, améliorez votre statut, votez pour...
OAvert !
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Point de vue du Vlaams Belang
Point de vue du MR
Point de vue de l'Open Vld
Point de vue du PS
Point de vue Les Engagés
Point de vue du PTB
Point de vue de Vooruit
Point de vue de la N-VA
Point de vue du DéFI
Point de vue de l'Ecolo
Point de vue de Groen
Point de vue du cd&v
À l'approche des élections du 9 juin, le syndicat militaire ACMP-CGPM a pris l'initiative de demander aux partis politiques leurs points de vue au sujet de la Défense.
Dès la page 5, nous reprenons chaque réponse dans son intégralité. Cela permettra à nos lecteurs de faire un choix éclairé et réfléchi.
À quelques semaines des élections fédérales, il est de tradition de donner à nos lecteurs un aperçu des positions des différents partis en matière de Défense. Chaque parti politique ayant actuellement au moins un député au Parlement fédéral a ainsi eu l'occasion de présenter sa position sur l'avenir de la Défense. Nous remercions déjà tous les partis qui nous ont fait part de leurs points de vue.
Convaincus que l'ensemble de la communauté militaire est curieuse de savoir comment les différents partis envisagent l'avenir de la Défense, nous leur avons posé les questions suivantes. Le titre court en gras se trouve à côté du programme de chaque parti, afin d'éviter de devoir répéter la question complète à chaque fois :
Question 1 : Contexte géopolitique
L’ordre international est en pleine mutation ; le monde est en feu aux frontières extérieures de l’Europe ; les adversaires potentiels renforcent, depuis des années, leurs forces armées et les sociétés occidentales sont de plus en plus confrontées à des méthodes de guerre hybrides alors que l’armée belge continue entre-temps à s’essouffler. De quelle manière la politique belge de sécurité et de défense doit-elle faire face à ces
évolutions et comment doit-elle être adaptée, si nécessaire ?
Question 2 : Vision stratégique
Selon vous, la Vision stratégique 2016, le Plan STAR 2022 et les deux lois de programmation militaire connexes doivent-ils être modifiés à la lumière de ces développements ? Dans l’affirmative, comment ? Pour vous, cela implique-t-il également une augmentation de la préparation et de la capacité de déploiement des unités ?
« Nous remercions déjà tous les partis qui nous ont fait part de leurs points de vue. »
Question 3 : Otan
L'Allemagne a récemment décidé d'installer une brigade complète en Lituanie de manière permanente dans le cadre de l'approche de l'Otan en matière de dissuasion définie dans son nouveau Concept stratégique. Cette décision implique également que les familles des militaires puissent s'installer avec eux en Lituanie et bénéficier des mêmes
facilités que dans leur pays d'origine (logement, écoles, commerces, soins médicaux, loisirs, etc.). Il s'agit notamment d'une évolution comparable à l'installation des forces armées belges (à l'époque) en Allemagne pendant la Guerre froide. Notre pays sera également confronté à la demande d'une présence (semi-)permanente de nos troupes à la frontière orientale de l'Europe au cours de la prochaine législature. Comment voyez-vous les choses ? Devrions-nous suivre l'exemple allemand ou opter pour une approche différente ?
Question 4 : Le rôle de la Défense dans la société
Par ailleurs, l'armée belge doit-elle jouer un rôle plus important pour assurer la sécurité de la société belge ? Cela signifie-t-il également que de nouvelles capacités militaires doivent être développées ?
En outre, compte tenu de la nouvelle diminution attendue des effectifs de l'armée dans les années à venir, le niveau d'ambition doit-il continuer à ‘pouvoir faire un peu de tout’ ou doit-il être plus ciblé ? Dans l'affirmative, lequel ?
Question 5 : Budgets
Comment voyez-vous l'évolution future du budget de la Défense ? En particulier, approuvez-vous la trajectoire budgétaire fixée par le
gouvernement De Croo, selon laquelle l'effort de défense belge est progressivement porté à 1,54 % du PIB d'ici 2030, ou pensez-vous que le budget de l'armée devrait augmenter plus rapidement ?
Question 6 : Les défis HR pour la Défense
Quel est votre point de vue sur les défis à relever en termes de personnel de la Défense ? Y a-t-il par exemple encore des possibilités d'accroître l'attractivité de la profession militaire et d'être ainsi compétitif par rapport à d'autres secteurs professionnels similaires ? Que pensez-vous de l'augmentation progressive du nombre d'ETP jusqu'à 29.300, comme le prévoit le plan STAR ?
Question 7 : Réglementation de la pension des militaires
Il y a, de plus, la question de l’âge de la mise à la retraite des militaires : à l’exception des officiers généraux, il est de 56 ans ; cette limite d’âge a été fixée à l’époque en fonction des exigences physiques, médicales et mentales indispensables à l’engagement opérationnel et des activités de préparation qui y sont liées (entraînement de longue durée dans des conditions pénibles, manœuvres, tests de condition physique, …). Quelle est la position de votre parti quant au régime de pension des militaires, notamment : êtes-vous favorable ou non (1) au relèvement de la limite d’âge de 56 ans et/ou (2) à la révision du calcul du montant de la pension (par exemple via l’adaptation des ‘tantièmes’) ?
Encore quelques aspects pratiques :
Question 8 : Le service militaire
Dans notre pays, de plus en plus de voix réclament la réintroduction du service militaire. Quelle est votre position à ce sujet ?
Promesses électorales vides ou intentions réelles ? Certains points de vue ont été exprimés de manière assez vague, d'autres semblent prometteurs. Mais il faut sans doute aussi savoir lire entre les lignes. En d'autres termes, ce qui n'est pas dit peut être au moins aussi important pour la Défense ou les militaires que ce qui est dit !
Nous vous souhaitons une bonne lecture et espérons que cette édition de La Sentinelle vous aidera à faire votre choix le 9 juin 2024 !
- Les propositions des partis francophones ont été ‘traduites librement’ par nos services. Sauf dans le cas du PTB, dont les positions nous ont été communiquées en néerlandais.
- Par ailleurs, tous les avis sont présentés dans l'ordre des numéros de listes nationales attribués par tirage au sort.
- Le Vlaams Belang n'a pas répondu directement aux questions mais a fait référence à sa vision "Une Défense résiliente". Nous avons donc reproduit ce texte.
Une guerre fait rage sur le continent européen, susceptible de modifier profondément l'équilibre des forces et de dégénérer à la moindre étincelle. Le contexte géopolitique actuel met une fois de plus en évidence que notre armée a subi des coupes sombres depuis des années.
Il est devenu presque impossible pour la Défense de remplir sa mission principale. Seuls 19 % des dépenses de l'armée sont consacrés à l'équipement, ce qui se traduit par un matériel désespérément obsolète et des stocks de munitions vides. La Composante Terre n’a plus de chars fonctionnels, ni d'artillerie lourde. La Composante Air ne dispose ni de drones armés, ni de système antimissile. La Marine veut combattre les drones en
mer Rouge avec des frégates obsolètes. La nouvelle Composante Cyber de l'armée manque de personnel. Mais le gouvernement Vivaldi veille heureusement à ce que le fonctionnement de la Défense soit neutre sur le plan climatique.
Notre armée est également confrontée à une pénurie structurelle de personnel (elle est tombée en dessous du seuil critique de 25.000 militaires), à un flux sortant important de jeunes recrues (environ une sur deux ne termine pas sa formation) et à une vague de départs à la retraite. Comme partout ailleurs dans la société, le recrutement met l'accent sur la "diversité". La Défense ne recherche plus le meilleur soldat, mais le bon soldat en termes d'ethnicité et de sexe. L'une des principales causes du sous-financement de l'armée belge est l'adhésion à l'Otan et à l'UE et la facilité qui y est lée. La domination des États-Unis au sein de l'Alliance est incontestable en termes de main-d'œuvre et de technologie. Cela se traduit également par une contribution financière déséquilibrée des partenaires. Bien que les troupes américaines prennent souvent les risques, la Belgique s'est également laissée entraîner à plusieurs reprises dans des opérations militaires dans des pays où elle n'a vraiment rien à faire.
La vision du Vlaams Belang
Le Vlaams Belang aspire à une Flandre libre. Cependant, il n'y a
pas de liberté sans sécurité. La défense du territoire, des citoyens et de nos intérêts commerciaux est donc une tâche essentielle du gouvernement. En tant que parti nationaliste, nous affirmons que l'armée ne sert que les intérêts de sa propre nation.
Il est clair que la cure d'austérité qui dure depuis des décennies doit prendre fin rapidement. Pour disposer d'une armée puissante, le budget de la Défense devra être porté à au moins 2 % du PIB. Cela nous permettra de nous aligner sur la moyenne des États européens membres de l'Otan. Si nous n'y parvenons pas, nous perdrons notre pertinence militaire. Le contenu de la fonction, les opportunités de carrière et les conditions salariales à la Défense ont également besoin d'une mise à niveau structurelle. Il en va de même pour le statut de vétéran, qui doit être réévalué et associé à des avantages effectifs, comme aux États-Unis.
Pour nous, la Défense n'a pas seulement une mission de sécurité, mais peut aussi être une force de formation pour une société flamande résiliente. Le Vlaams Belang plaide depuis longtemps en faveur d'un service général à la collectivité de plusieurs mois, qui peut également être un service militaire. Il existe de nombreux exemples en Europe, comme en Autriche et en Suisse, où cette formule a fait ses preuves.
* Le Vlaams Belang n'a pas répondu directement aux questions mais a fait référence à sa vision "Une défense résiliente". Par conséquent, nous avons reproduit ce texte.
Dans le cadre d'une culture de la sécurité plus large, une sorte de "Garde nationale" au sein de l'armée peut jouer un rôle important. Elle peut assumer des tâches pour lesquelles la police n'est pas formée ou équipée, comme le rétablissement de l'ordre dans les quartiers à problèmes où non seulement les civils, mais aussi les services de police et d'urgence ne sont plus en sécurité.
Le Vlaams Belang veut :
- une augmentation du budget global de la Défense pour maintenir notre puissance militaire à au moins 2 % du PIB ;
- la constitution d’une capacité expéditionnaire ;
- plus d'investissements dans la Marine. La Flandre, en tant que nation exportatrice, a besoin d'un libre passage dans les eaux internationales ;
- Une réorientation de l'analyse
de la sécurité et des priorités en matière de défense, en donnant la priorité à la protection de nos propres intérêts et infrastructures ;
- Une revalorisation de la profession militaire en termes de contenu de la fonction, de conditions salariales et d'opportunités de carrière ;
- Une réévaluation du statut des vétérans, couplée à des prestations efficaces à l'instar de ce qui se fait aux États-Unis ;
- un software efficace, pour régler les paiements de notre personnel de Défense d'une manière ordonnée et légitime ;
- la création d'une Garde nationale, qui joue un rôle important dans la sécurité intérieure. Elle accomplit des tâches pour lesquelles la police n'est pas formée ou équipée ;
- l'achèvement du système de positionnement européen Galileo, afin que les armées européennes ne soient plus tributaires du GPS américain ;
- une coopération souple et volontaire en matière de sécurité et de défense entre des États-nations européens souverains. La PESCO, la Coopération structurée permanente en matière de défense, peut servir de cadre à cette coopération, à condition que les États membres, et non la Commission, aient le dernier mot ;
- Une meilleure coopération entre les services de sécurité et de renseignement la Défense ;
- promouvoir la Défense en tant qu'employeur auprès des jeunes dans les différents cursus (de sécurité) de notre système éducatif ;
- un service à la collectivité obligatoire de plusieurs mois pour les jeunes qui quittent l'école, avec un service militaire volontaire comme partie de ce service.
Question 1 : Contexte géopolitique
Pour le MR, en plus des éléments développés dans les réponses suivantes et développant l’engagement du MR pour augmenter le budget de la Défense, la réponse aux crises que nous connaissons doit être européenne.
La guerre sur le continent européen et l'évolution de la situation géopolitique et sécuritaire mondiale appellent en effet une Union européenne forte qui s'appuie sur un instrument militaire robuste, efficace et dissuasif. Aujourd'hui, la contribution de l'Europe de la défense à la Défense collective de l’Otan est plus importante que jamais. Nous devons être conscients qu’en cas d’impossibilité d’intervention de notre allié américain, pour une raison quelconque, suite
à une agression d’un pays allié, les nations européennes devront assumer la défense collective imposée par l’Article 5 du Traité de Washington.
En plus des éléments développés dans les réponses suivantes, le MR estime donc que l’Union européenne doit progressivement se doter, au sein de l’Otan, d’une défense plus forte et efficace. Cette consolidation passera par le renforcement de la base industrielle et technologique de Défense et sera un pas vers une autonomie et une crédibilité accrues. C’est assurément un processus de longue haleine.
Avec la politique étrangère, l’aide humanitaire, la coopération au développement et la politique commerciale, le MR estime que les Européens disposent de tous les instruments, y compris militaires, leur permettant d’être un acteur international global, responsable efficace et écouté.
Face aux guerres aux portes de l’Europe, l’importance de notre unité est une évidence absolue. La nécessité d’un ordre mondial multilatéral basé sur le droit est une autre évidence. Mais l’urgence pour l’Europe d’être moins naïve et plus réaliste l’est tout autant. Nous devons poursuivre nos propres intérêts stratégiques en sachant que pouvoir et principes ne sont pas incompatibles. Ils sont intrinsèquement liés. La realpolitik doit être enfin une composante essentielle de l’Europe en matière de politique étrangère.
L’Otan demeure notre première ligne de défense et la garantie de notre sécurité, mais nous devons développer nos moyens et notre indépendance militaire « au cas où ». Toutes initiatives consistant à améliorer nos capacités, nos ressources et la mobilité militaire au sein de l’UE renforceront l’Otan et la sécurité du continent européen.
Malgré l'augmentation continue des dépenses de défense, nous ne sommes pas en mesure d'assurer l'efficience et l'efficacité. Il est urgent d'améliorer l'état de préparation et la disponibilité d'un nombre beaucoup plus élevé de troupes et de troupes mieux équipées. Cela nécessite davantage de capacités, des habilitations renforcées et, surtout, une base industrielle de défense européenne défragmentée, adaptée aux situations de crise ou de guerre. Les Alliés européens devront donc investir davantage dans leurs forces armées et collaborer plus étroitement afin de renforcer le poids européen au sein d’une Alliance atlantique plus équilibrée.
Le MR veut dès lors :
- Accroitre le pilier de l’UE dans le cadre de l’Otan en renforçant notre mécanisme de coopération structurée permanente afin de créer un niveau élevé d’efficacité ; - Créer un « Schengen militaire » afin de faciliter les transports de troupes et de matériel au sein de l’Union européenne, actuellement freinés par une multitude de formalités administratives et un manque d’infrastructures ; - Renforcer le rôle de l'UE sur la scène mondiale en agissant d'une seule voix : supprimer le
droit de veto dans la politique de défense et de sécurité afin d’empêcher certains pays d'entraver notre capacité d'action commune, renforcer le rôle du haut représentant et du Service européen pour l'action extérieure et donner à l'Union Européenne un siège au Conseil de sécurité de l'Onu ;
- Doubler le budget militaire commun pour la défense ;
- Renforcer la coopération entre armées européennes, c’est-àdire des mises en commun des capacités visant à combler des lacunes comme l’acquisition commune d’avion de transport multi-rôles (MRTT) gérés au sein de l’EATC (European Air Transport Capacity) ;
- Intégrer les capacités à double usage telles que les transports, l'espace ou le cyberespace dans la planification de la défense.
Pour le MR, le Plan STAR, finalisé avant l’invasion en Ukraine, n’est qu’une étape vers une nouvelle actualisation qui devra, notamment, mettre en avant la contribution belge à la défense collective de l’Alliance atlantique. Son rôle essentiel dans la défense de l’Europe et notre inclinaison belge pour le multilatéralisme impliquent que nous soyons un allié loyal qui remplit sa part de la charge totale dans la dissuasion et la défense de l’Europe telle qu’assurée par l’Otan. Nous devons donc poursuivre les efforts en termes d’investissement, les amplifier et aller plus loin pour redevenir un partenaire militaire crédible. Il en va de notre autonomie stratégique dans un secteur aussi structurant que la Défense. Dans cet esprit, les décisions prises au Sommet de Madrid en 2022 et au Sommet de
Vilnius en 2023 impliqueront des efforts significatifs pour tous les Alliés, en particulier pour la Belgique. Les liens renforcés entre les capacités et les plans de défense et les exigences accrues en matière de réactivité, (notamment les implications sur le personnel, les équipements, stocks de munitions et pièces de rechange, l’entraînement) auront un coût significatif pour la Défense belge.
Le MR soutient par ailleurs une programmation militaire qui renforce à l’horizon 2035 notre capacité à participer à la Défense collective de l’Otan. Nous plaidons pour les acquisitions suivantes : des avions de chasse supplémentaires, une troisième frégate, l’armement de tous les systèmes de drones acquis, et l’entrée dans les programmes de développement des systèmes d’armes mécanisés de demain. C’est à cette condition que nous pourrons tenir notre place dans la sécurisation du continent européen et, plus largement, du monde. A l’horizon 2040, la Belgique doit être en mesure de mettre à disposition de l’Alliance atlantique une Brigade mécanisée. A cette fin, les effectifs militaires, qui sont de 24 000 équivalent temps plein aujourd’hui, doivent atteindre 35 000 équivalent temps plein en 2035 et 40 000 en 2040. Ces investissements en matière de défense doivent également permettre des retours économiques dans nos régions.
Enfin, pour renforcer l'efficacité de la Défense, il est impératif d'accélérer l'exécution des programmes de développement des capacités, en assurant un financement adéquat. Il est également crucial de collaborer étroitement dans l'établissement des priorités et du programme de travail du Fonds Européen de
Défense (FED), tout en explorant activement les opportunités offertes par les programmes de l'Otan et d'autres initiatives multinationales, avec un accent particulier sur les programmes phares européens. Ceci justifie l’intérêt particulier de l'industrie belge dans des projets d'envergure tels que le Système de combat aérien du futur (FCAS) et le Système Principal de Combat Terrestre (MGCS), tant dans les phases de développement que de production, pour maximiser les retombées technologiques et industrielles.
Depuis des années la Défense a entamé sa transformation dans tous les aspects, mais cette transformation doit s'accompagner d'une logique d'opérationnalisation : loin de s'exclure, les deux concepts se complètent.
La mission essentielle de la Défense est de protéger notre pays, à l’intérieur comme à l’extérieur de ses frontières. Elle doit donc identifier les pays ou zones de conflits où son action bilatérale est efficace, lisible et bénéfique. Le MR souhaite dans ce cadre favoriser l’intégration de la Défense dans des missions multilatérales (Nations Unies, Otan, Union Européenne).
A ce titre, l’engagement à l'Est ne peut être envisagé dans une autre perspective qu'une approche multilatérale face à la menace russe. C'est également le cas du ProcheOrient, où seuls des consensus opérationnels pourront envoyer des messages clairs aux facteurs d'instabilité dans la région.
Les dynamiques africaines, variées, profondes et d'autant plus
complexifiées par le passé que nous partageons avec certaines régions d'Afrique, imposent une autre approche. L'engagement de la Défense en Afrique de l'Ouest et centrale doit avant tout être conduite au regard des intérêts particuliers que la Belgique cultive dans ces régions, et la manière la plus efficace pour y arriver est d'entretenir des relations essentiellement bilatérales.
C'est en jouant intelligemment sur le dosage multilatéral/bilatéral, selon les intérêts belges, que la Défense peut jouer pleinement son rôle d'acteur du rayonnement de la Belgique dans le monde. A ce titre, le travail de la Défense et du SPF Affaires Etrangères doit aller de concert, et faire l'objet d'une planification conjointe. Sans devenir un « secrétariat d’état » aux Affaires étrangères, il importe que la Défense ne développe pas une diplomatie parallèle.
Afin d’améliorer la concertation et la planification, un programme d'échange d'officiers supérieurs de la Défense dans des postes diplomatiques et au SPF Affaires Etrangères, devrait être prévu. Ce programme permettra de conscientiser, professionnaliser les cadres supérieurs et futurs dirigeants des deux départements aux tâches complexes qui leur incombent par exemple dans la gestion de crise (les enseignements de l’Opération Red Kite devrait être suivis). Le « 4ème cycle » organisé par la Défense et invitant des cadres supérieurs des SPF ou du privé est un bon début, mais il faudra veiller à intégrer ce modèle dans un programme plus large et cohérent, mêlant pratique (mise en poste) et théorie/doctrine (cours, événements de networking etc.).
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Le MR souhaite revoir les métiers au sein du monde de la sécurité. L’armée dispose de moyens qu’il serait normal d’affecter à des missions de sécurité intérieure lorsque le besoin se présente et que le gouvernement le décide. Parmi ces nouvelles missions, citons : la surveillance des aéroports, la surveillance des centrales nucléaires et autres installations énergétiques stratégiques, le secours à apporter en cas d’inondations, la lutte contre les narco-trafiquants, la gestion des migrations, les soins médicaux en situation de crise ou de pandémie, etc.
À cette fin, le MR souhaite que parallèlement à l’augmentation des effectifs militaires et de la Réserve, des unités de Défense Militaire du Territoire (DMT) soient remises en place. Chaque province sera pourvue d’une unité DMT sous commandement militaire provincial, en collaboration avec les autorités sécuritaires locales (gouverneur, zone de police, protection civile). Ces unités seront équipées de moyens organiques dans un premier temps issus du réemploi des véhicules de transport et de combat.
Nous sommes sortis d’une période durant laquelle les dépenses de Défense, exprimées en pourcentage du PIB, ont considérablement baissées et sont passées de 1,4% à 1,1% (-0,3). Ces choix capacitaires portés par le passé ont encore des conséquences aujourd’hui, à la fois sur la rétention du personnel, mais aussi sur nos capacités à répondre aux demandes de nos alliés. Depuis, grâce à l’adoption de la Vision
stratégique et de la Loi de Programmation Militaire (LPM) par le gouvernement Michel, à l’initiative du MR, la tendance a été heureusement inversée.
Malgré le Plan STAR qui actualise la Vision Stratégique, les projections budgétaires d’ici 2030 (1,54 % du PIB) restent bien en dessous des accords que nous avons passés au sein de l’Otan ou de l’Union Européenne, qui fixent 2% du PIB.
Le Mouvement Réformateur se prononce donc fermement pour l’accroissement des dépenses de Défense à 2 % du PIB le plus rapidement possible, conformément aux engagements pris envers l’Otan. Il y va de la sécurité de notre pays et de sa crédibilité internationale.
Servir son pays et le défendre contre les agressions externes est l’une des missions les plus nobles. Nous devons être aux côtés de nos soldats et pouvoir les remercier en les accompagnant de la manière la plus proactive possible. Afin d’atteindre nos objectifs de recrutement, il importe de prendre une série de mesures incitatives urgentes.
Le MR veut atteindre un nombre de 35.000 équivalents temps plein à la Défense en 2035 afin que notre pays réponde à ses engagements internationaux. À cette fin, il importe de prendre une série de mesures incitatives urgentes. Nous voulons ainsi mettre un terme au statut à durée limitée (DBL) qui ne donne pas de perspective de carrière suffisante. Il sera également nécessaire de clarifier le statut des civils : la création de « filières métier »
pour les civils, à l'image des filières que suivent les militaires, permettraient aux civils d'identifier un parcours de carrière au sein de la Défense afin d'y évoluer, au lieu d'être obligé de postuler ailleurs (public ou privé) lorsqu'ils souhaitent évoluer.
Nous proposons également l’exemption des tests SELOR dans la Fonction Publique Administrative Fédérale pour les citoyens qui contractent un engagement militaire et prestent durant un certain nombre d’années. Cette mesure devrait être adoptée aux autres niveaux de pouvoir (Régions, Communautés, Provinces, Villes et Communes). Nous devons en effet mieux gérer la carrière de nos militaires et faciliter leur mobilité professionnelle. Cette démarche aura également un effet bénéfique au sein des administrations qui les accueilleront. Dans le secteur privé, nous souhaitons des exonérations de charges sociales pour les entreprises qui engagent des militaires.
La Défense devra, dans les prochaines années, recourir à de nombreux réservistes. Il faut encourager les citoyens qui veulent s’inscrire dans la Réserve et prévoir des facilités au niveau des jours de congé compensatoires, tant dans le service public que dans le secteur privé.
Conformément à la Résolution parlementaire 55-2131, la Défense mettra en place un accompagnement psychosocial adéquat pour l’ensemble de son personnel et leurs familles. Afin d’accroître l’aspect prévention au travail, la Défense prendra des mesures pour veiller à l’application correcte de la législation sur le bien-être au travail. Ceci ayant un impact certain
sur le recrutement et la rétention du personnel.
Le statut des aumôniers et conseillers moraux devra être révisé. Vu l’interopérabilité au niveau Otan à ce niveau, les cultes qui ne sont pas encore reconnu par la Défense devront l’être sous la prochaine législature.
Le MR souhaite mettre en œuvre durant la prochaine législature la réforme qui permet aux travailleurs (salariés, indépendants et fonctionnaires) ayant exercé une fonction pénible, soit d’anticiper leur départ à la retraite, soit de poursuivre leur activité professionnelle et de bénéficier en ce cas d’une pension plus élevée. Cette réforme n’a plus avancé depuis 2019 et l’établissement d’une liste définissant les fonctions pénibles dans le secteur public. Cette reconnaissance de pénibilité remplacera les régimes spéciaux ou tantièmes préférentiels actuellement en vigueur dans certains secteurs publics. Nous voulons étendre le bénéfice de la reconnaissance de pénibilité aux titulaires d’une fonction identique dans le secteur privé et relancer la concertation avec les partenaires sociaux du secteur privé afin de leur permettre de finaliser la liste pour les autres fonctions salariées.
Le MR veut également mettre en œuvre la pension à mi-temps. Elle permet aux travailleurs âgés de 60 ans ou plus, qui remplissent les conditions pour partir en pension anticipée, de percevoir la moitié de leur pension tout en poursuivant une activité à mi-temps. La pension de retraite à mi-temps offre aux travailleurs de tous les régimes une nouvelle opportunité
d’aménager leur fin de carrière, à côté des autres possibilités existantes comme par exemple le crédit-temps fin de carrière et l’interruption de carrière.
Question 8 : Service militaire
Le MR se prononce pour la réintroduction d’un service militaire volontaire de 12 mois pour les jeunes filles et les jeunes hommes entre 18 et 25 ans avec, par la suite, maintien dans la Réserve pour une période (renouvelable) de 10 ans.
Ce service militaire volontaire permettrait à la Défense de fidéliser son personnel et d’offrir des perspectives de carrière à une grande variété de profils. Il permettrait également à la Défense de jouer son rôle traditionnel dans la société en accueillant et accompagnant des jeunes et en leur apportant un cadre de valeurs communes, de savoir-vivre, de connaissances et de techniques qui leur serviront dans tous les aspects de leur vie.
Dans le même temps, nous soutenons le développement du service citoyen volontaire généralisé, notamment dans les services publics. C’est un outil d'émancipation et d'orientation nécessitant un statut défini et évalué pour son fonctionnement et ses interactions avec les différents niveaux de pouvoir. Il importe d’assurer la complémentarité du service citoyen avec d'autres initiatives pour éviter toute concurrence ou effet négatif. Les compétences acquises durant ce service doivent être valorisées par les jeunes dans le cadre de leur recherche d’emploi.
Question 1 : Contexte géopolitique
Investir dans la Défense est la meilleure garantie de paix. Une Défense puissante et une société résiliente sont les meilleurs instruments de dissuasion contre tout type d'attaque (hybride).
Question 2 : Vision stratégique
L'actualisation urgente du plan STAR est nécessaire compte tenu de la détérioration de la situation en matière de sécurité et des menaces croissantes. Cette mise à jour doit s'articuler autour de trois axes : 1) révision de l’estimation budgétaire, 2) assurer une préparation accrue (capacités de continuité, puissance de feu) et 3) s'adapter aux nouvelles formes de guerre et aux capacités supplémentaires pour relever les défis dans le cadre d'une défense collective renforcée. Sur ces trois axes, il convient de porter attention à un corps suffisamment grand et
bien entraîné.
Sur la base de notre plan de croissance calculé, nous renforçons la trajectoire d'investissement et nous atteignons la norme Otan convenue de 2 % du PIB d'ici à 2029. Cette trajectoire doit être renforcée par un mécanisme prenant structurellement en compte l'inflation afin de mieux préserver la capacité d’acquisition de la Défense. Nous plaidons également en faveur d'un fonds structurel de mise en condition, doté d'un montant annuel fixe consacré à l'achat de munitions et à la constitution de stocks nationaux.
En tant que pays de transit, la Belgique doit également être prête pour ses alliés de l'Otan. La sécurité accrue des voies d'approvisionnement vers nos ports, l'augmentation de la capacité de stockage, le soutien logistique, mais aussi l'infrastructure et le transport sont essentiels pour acheminer rapidement des renforts en cas de crise. Par conséquent, la protection de nos infrastructures doit être renforcée et les nouveaux investissements dans les infrastructures ferroviaires et routières doivent tenir compte des besoins militaires. Cela nécessite une coopération structurelle entre tous les acteurs concernés, tant militaires que civils. Tout cela fait partie de ce que l'on appelle l'approche pangouvernementale.
L'Otan est et reste la pierre angulaire de notre sécurité collective. Cependant, une Europe plus forte au sein de l'Otan est une priorité. Les
États membres de l'UE doivent être en état d’être opérationnels de manière autonome en Europe ou à sa périphérie. Les budgets européens de défense doivent également être considérablement augmentés et les fonds clairement rationalisés. Le système des obligations européennes de défense nous donne la possibilité d'augmenter nos investissements. Les États membres de l'UE se procurent des capacités ciblées et harmonisées en termes de puissance de feu, de stocks et de mobilité stratégique et forment leurs armées nationales en vue d'un déploiement commun. Au sein de l'espace européen Schengen, le transport militaire de troupes et d'équipements doit également être simplifié.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Réponse voir question 6
Question 5 : Evolution budget
Les investissements seront réalisés dans le cadre d'un partenariat plus large. Ici, les lacunes en matière de capacités, le retour sur investissement et le rapport coût-efficacité occupent une place centrale. Toutefois, la Belgique ne peut être un partenaire crédible que si nous développons aussi nous-mêmes des capacités, tant en termes de quantité que de qualité. La Belgique doit contribuer à garantir ce que l'on appelle les ‘strategic enablers’, c'està-dire les capacités de soutien et interopérables qui permettent le développement d'autres capacités. Cela renforce notre autonomie et notre résilience.
Nous renforçons les possibilités de financement pour l'industrie de la défense en retirant les équipements militaires de la liste des activités exclues par la Banque européenne d'investissement (BEI). Nous nous concerterons également avec les banques belges pour qu'elles adaptent leurs politiques de financement et nous créons davantage d'espace et d'opportunités pour les partenariats public-privé. Notre industrie de défense et de sécurité doit également être impliquée dans le développement du pilier industriel de l'UE. Au sein de l'UE et de l'Otan, nous participons à nouveau aux grands programmes de défense, dès la phase de conception technologique, afin de permettre à notre industrie de sécurité et de défense d'assurer la pérennité du secteur sur notre territoire, de rester compétitive et d'apporter des solutions aux défis actuels en matière de sécurité.
La Défense doit disposer des ressources pour opérer dans le spectre de violence le plus élevé. L'acquisition immédiate de systèmes antiaériens figure en tête de liste des priorités. Les deux brigades de la Composante Terre devront être constituées en fonction des besoins prédéfinis. La réintroduction du char doit être décidée, idéalement au sein d'un bataillon multinational. Nous armons nos drones MQ-9B SkyGuardian et stockons des drones plus petits. La flotte d'avions F-35 doit être augmentée pour atteindre le nombre convenu au sein de l'Otan. L'acquisition d'hélicoptères de sauvetage et de transport doit être accélérée dans l'intérêt des tâches d’Aide à la Nation". Une troisième frégate doit également être acquise.
La Composante Cyber doit être développée davantage afin d'opérer
de manière défensive et offensive sur le champ de bataille dans le cyberespace. La coopération avec les citoyens est indispensable.
Le système actuel de recrutement militaire doit être simplifié et devenir plus souple pour pouvoir mener la guerre des talents avec le secteur civil. Le délai entre le premier contact avec la Défense et l'enrôlement doit donc être raccourci et il doit y avoir une communication plus claire sur les différentes fonctions, les opportunités et les exigences générales. La Défense doit pouvoir recruter son propre personnel par le biais d'une dérogation aux tests SELOR. Des simplifications administratives internes, rendre les lieux de travail plus attractifs et accorder une plus grande attention aux avantages liés à la fonction de militaire doivent augmenter la rétention du personnel.
Prendre soin des militaires doit également figurer en tête des priorités, avec une attention particulière pour le traitement adéquat des traumatismes liés au stress opérationnel et le déploiement d'un concept de soins intégrés dans le contexte d'un déploiement opérationnel (par exemple, une trajectoire de soins ultérieurs jusqu'à 18 mois après le déploiement et un sas d'adaptation et de décompression après la mission).
Notre résilience nationale va de pair avec une réserve nationale forte. La Réserve doit être davantage étoffée et, pour ce faire, son statut doit être plus attractif et plus flexible. Il est nécessaire d'impliquer les employeurs. C'est pourquoi nous conclurons un accord de coopération entre la Défense et les employeurs, dont les deux parties
pourront tirer avantage.
Question 7 : Régime de pension des militaires
Pas de réponse
Question 8 : Service militaire
Le service militaire ou civil obligatoire en temps de paix n’est pas à l’ordre du jour pour l'Open Vld, mais nous prenons bel et bien des initiatives pour impliquer à la Défense, sur base volontaire, les jeunes et les personnes satisfaisant au recrutement latéral. Notre pays étant un centre vital pour l'Otan, nous développons le modèle scandinave des réservistes territoriaux "Home Guards". Le modèle néerlandais de ‘l’année de service’ volontaire est également pris en exemple pour renforcer notre Réserve. L'année de service offre la possibilité d'inciter les jeunes et les personnes satisfaisant au recrutement latéral à franchir le pas en tant que réservistes ou même à entamer une carrière au sein de la Défense. Afin d'accroître l'intérêt des jeunes pour une carrière militaire, nous offrons aux jeunes de 18 ans qui le souhaitent, la possibilité de participer à un "Camp Waes", une semaine de prise de connaissance à la Défense. Toutefois, un encadrement supplémentaire doit être prévus pour pouvoir offrir ces formations.
Enfin, il est important que la société reconnaisse l'engagement inconditionnel de nos militaires. Nous réévaluons le système des médailles et distinctions honorifiques. Au statut du vétéran, nous accordons les mêmes avantages que ceux qui s'appliquent aux autres statuts de reconnaissance nationale, notamment la gratuité des transports publics et le remboursement du ticket modérateur.
Question 1 : Contexte géopolitique
Sous la législature Vivaldi, Ludivine
Dedonder a posé les actes indispensables pour reconstruire le département et en assurer la mutation qui s’imposait. L’action menée sous cette législature s’est déployée selon trois axes : d’abord, une recapitalisation de la Défense, en augmentant les moyens budgétaires, mais aussi et surtout un réinvestissement dans l’humain ; ensuite, une trajectoire de croissance de l’effort de défense selon des conditions strictes qui tiennent compte de priorités et d’impératifs réalistes au regard de l’ensemble du budget de l’État a été mise en place ; enfin, la Défense a repris
son rôle de levier, qu’il soit humain, stratégique ou industriel. Notre bilan se matérialise par une série d’actions concrètes dont le plan POP, le plan Quartiers, le plan STAR ou encore la création d’une Composante Cyber.
Selon le PS, la reconstruction de la politique de sécurité et de défense belge doit être poursuivie et pérennisée afin d’être pleinement en mesure de faire face aux évolutions de la situation géopolitique mondiale. C’est pour cela que le PS se fixe un cap d’action solide et ambitieux, qui se décline en cinq axes explicités dans notre programme : poursuivre les politiques de réinvestissement dans l’humain ; accroître l’opérationnalité internationale de la Défense ; renforcer l’aide à la Nation et à la société ; contribuer à la construction de l’Europe de la Défense ; et développer de manière accrue le rôle de la Défense comme acteur sociétal et mémoriel.
L’adaptation continue au contexte et aux évolutions globales et géopolitiques est centrale. Avec les différentes initiatives prises sous cette législature, la Défense dispose désormais d’un axe solide sur le long terme sur les plans humains, opérationnels, matériels et industriels. Ces plans devront être intégralement mis en œuvre et le cas échéant, être amenés à évoluer pour répondre aux ambitions fixées aux niveaux belges et
européens. En ce sens, la mise sur pied de la future Composante Cyber est un bon exemple pour faire face aux nouvelles menaces hybrides.
L’ensemble des missions de la Défense garantissant la sécurité extérieure de la Belgique, de l’UE et de l’Otan doivent s’inscrire dans une approche globale. Notre pays doit rester un allié fidèle afin d’assurer la sécurité de l’UE et de l’Otan moyennant un cadre clair et le respect absolu du droit international. Sous cette législature, la Défense a ainsi apporté des contributions concrètes pour soutenir l’Ukraine dans la défense de son intégrité territoriale face à l’agression russe. Ce soutien défensif via des aides matérielles et en termes de formation doit continuer. Parallèlement, nous avons assuré la présence de nos différentes composantes aux frontières de l’UE et de l’Otan, que ce soit dans les pays baltes ou la Roumanie par exemple. Ce type d’engagements dissuasifs doit rester une priorité pour notre armée et ses différentes composantes.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Le PS affirme tout d’abord sa volonté de faire de la Belgique un acteur international et européen inscrit dans l’opérationnalité, le multilatéralisme et l’approche globale. Cela se traduit par la volonté de :
- Faire de la préparation, de l’opérationnalité et du déploiement des forces militaires une priorité ;
- Renforcer les collaborations visant, d’une part à atteindre les objectifs de développement durable et, d’autre part, à concrétiser l’approche globale, entre la Défense et la Coopération au développement ;
- Poursuivre les engagements et partenariats de la Défense dans la région des Grands Lacs, en Afrique de l’Ouest et au Sahel ;
- Étudier l’opportunité pour la Défense de définir une liste de pays partenaires concertée avec la Coopération au développement ;
- Plaider pour que la Belgique emprunte la voie du multilatéralisme pour atteindre un désarmement nucléaire mondial.
Le PS souhaite aussi faire de l’armée un acteur structurel de l’aide
à la Nation et propose de, entres autres :
- Développer davantage la compagnie PROTER ;
- Encourager la Défense à rechercher des synergies avec les services publics compétents ;
- Poursuivre les projets en cours en termes de rénovation et de construction de nouvelles infrastructures de la Défense, en ce compris les « Quartiers du futur » et le Medical Hub ;
- Préparer davantage la Défense à assumer un rôle aussi bien résilient qu’offensif dans un cadre légal clair face à une cyberattaque majeure ;
- Dans le cadre de la réforme indispensable de la sécurité civile de notre pays et de la protection civile, intégrer la Défense dans la réflexion ;
- Étudier dans ce cadre la possibilité d’une plus grande intégration
structurelle entre la protection civile et les missions d’aide à la Nation de la Défense ;
- Assurer la pérennité de B-Fast.
Pour assurer ce large éventail de missions, l’effort majeur de recrutement entamé sous cette législature doit être poursuivi.
En juin 2022, le gouvernement s’est accordé pour porter les dépenses de défense à 1,54 % du PIB d’ici 2030, contre 1,24 % cette année-ci et 0,9 % sous le gouvernement MR-NVA qui prévoyait par ailleurs de n’atteindre que 1,3 % du PIB d’ici 2030. La trajectoire de croissance prévue par ce gouvernement atteindra 2% à l’horizon 2035, à condition que les futurs investissements garantissent des retours pour la société et l’industrie
belges et ne se fassent pas aux dépens d’enjeux climatiques et sociaux.
Pour les socialistes, on peut discuter d’accélérer la trajectoire de croissance budgétaire, mais certainement pas aux dépens d’autres missions essentielles de l’Etat comme la Sécurité sociale. Par ailleurs, cette législature se clôture avec quatre augmentations substantielles avec un effort de Défense pour l’année 2024 qui est estimé à 7,045 milliards d’euros incluant le budget Défense pour un montant de 5,689 milliards d’euros, ce qui nous amène à 1,25% du PIB en 2024 respectant ainsi notre engagement de « Halt Any Decline » à l’égard de nos partenaires de l'Otan.
Le PS a défendu et continuera de défendre une trajectoire de croissance de l’effort de défense selon des conditions strictes qui tiennent compte de priorités et d’impératifs réalistes au regard de l’ensemble du budget de l’Etat et notamment de ses missions sociales et sociétales capitales.
Pour le PS, il convient de poursuivre l’effort de recrutement
entamé lors de la législature 20192024, soit plus de 10.000 militaires recrutés.
Il s’agit notamment de :
- Renforcer davantage encore la formation et l’accompagnement des nouvelles recrues ;
- Assurer et poursuivre une politique moderne et proactive des ressources humaines ;
- Lutter fermement contre les discriminations, les discours stigmatisants, le sexisme et les idées extrémistes ;
- Promouvoir une politique de diversité en termes de genre, d’origine et d’orientation sexuelle ;
- Renforcer l’assistance apportée par les conseillers moraux à la Défense ;
- Continuer à mener une approche spécifique pour attirer et garder les profils de fonction particuliers ;
- Maintenir et renforcer l’accompagnement des militaires sous statut « Durée Limitée » vers le statut de carrière ;
- Continuer à « décloisonner » les quartiers militaires ;
- Développer les avantages sociaux, culturels et sportifs et mener une politique proactive en matière de logements mis à disposition des militaires ainsi que la présence de crèches au sein des quartiers militaires.
La révision de l’âge de la pension des militaires n’est pas envisagée et la ministre Ludivine Dedonder l’a clairement affirmé sous la législature Vivaldi. Si un débat devait émerger à l’avenir, notamment en lien avec la question plus globale de la pénibilité du travail, il serait essentiel de procéder à une concertation sociale approfondie. De plus, il est important pour le PS que personne ne soit laissé pour compte. En effet, grâce au plan POP, une augmentation des pensions des militaires retraités est prévue à partir de 2025. Pour la prochaine législature, le PS s’engage à maintenir ces efforts de revalorisation et à les aligner avec ceux de la fonction publique fédérale.
Question 8 : Service militaire
Le PS n’est pas favorable au retour du service militaire obligatoire. Pour le PS, l’engagement à la Défense est important et doit rester volontaire.
Question 1 : Contexte géopolitique
Face à l'évolution de l'ordre international et aux défis de la sécurité, la politique de défense belge doit s'adapter en se concentrant sur la construction d'une véritable défense européenne commune. Cela implique de renforcer les capacités militaires dans le cadre de l'Otan et de l'Union européenne, d'établir une doctrine de défense européenne claire, et de créer un poste de Chef de la Défense de l'UE. La Belgique doit s'engager dans ces initiatives, y compris dans la mise en oeuvre d'une véritable stratégie de lutte contre l'ingérence, pour protéger ses citoyens et participer efficacement à la sécurité collective européenne.
La Vision stratégique 2016 et le Plan STAR 2022, ainsi que les lois de programmation militaire, doivent être adaptés pour répondre aux nouveaux enjeux de sécurité. Cela implique notamment d'augmenter l'effort de défense belge à hauteur de minimum 2% du PIB sur la période 2024-2034, d'assurer une participation active aux opérations de l'Onu, de l'Otan et de l'UE, et de maintenir des composantes militaires crédibles dans les différentes composantes, y compris la cybersécurité. Il est également essentiel d’augmenter l’attractivité des métiers de la défense et augmenter le contingent à au moins 30.000 hommes et femmes. Il est également nécessaire de consacrer une part significative du budget de la Défense aux équipements lourds et à la recherche.
Concernant la présence (semi-) permanente de troupes belges à la frontière orientale de l'Europe, il est judicieux d'envisager une approche similaire à celle de l'Allemagne en Lituanie, en tenant compte des besoins spécifiques de la Belgique et de ses alliés. Cela pourrait inclure l'installation de facilités pour les familles des militaires et la fourniture de soutien adéquat. Il est important de participer activement à la défense collective de l'Europe tout en préservant le bien-être des militaires et de leurs familles.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Il faut maintenir nos composantes Terre, Air, Mer, Cyber et donner les moyens de les développer de manière ciblée, rapidement, à un niveau comparable à celui que nous avions pendant la Guerre froide (3% PIB). L'armée belge doit jouer un rôle plus important dans la sécurité de la société belge. Cela nécessite le développement de nouvelles capacités militaires et une focalisation sur des domaines clés, plutôt que de maintenir une approche polyvalente limitée. Il est également essentiel de revoir la stratégie de défense pour s'assurer que l'armée belge reste adaptée aux défis futurs, même
face à une diminution prévue des effectifs.
En ce qui concerne le budget de la Défense, il est crucial de dépasser la trajectoire budgétaire établie par le Gouvernement De Croo, visant à porter progressivement les efforts de défense de la Belgique à 2% du PIB d'ici 2030. Toutefois, compte tenu des défis sécuritaires actuels, il pourrait être nécessaire d'accroître ce budget plus rapidement pour garantir une défense adéquate.
Pour relever les défis liés au personnel de la Défense, il est important d'augmenter l'attractivité du
métier militaire et de rester compétitif avec des secteurs professionnels comparables. Cela peut inclure l'amélioration des conditions de travail et des incitations pour attirer et retenir du personnel qualifié. L'augmentation progressive des effectifs à au moins 29.300 ETP, comme déterminé dans le Plan STAR, doit être soutenue et alignée avec ces initiatives.
Pour le régime de pension des militaires, nous soutenons une réévaluation de la limite d'âge de 56 ans et une révision du calcul du montant de la pension, pour mieux refléter les exigences du métier militaire. Il est essentiel
d'évaluer la pertinence de la limite d'âge de la retraite à 56 ans et de revoir le calcul des pensions pour qu'elles reflètent mieux les exigences et les sacrifices du métier militaire. Quoi qu’il en soit, toute révision ne peut intervenir que pour l’avenir et sans préjudice des doits acquis.
Nous soutenons la mise en place d’un service à la Nation, civil ou militaire. C’est un devoir citoyen que de s’engager dans des métiers dont le pays a besoin : Défense, pompiers, social, santé, … Nous pensons qu’il faut d’abord fixer les conditions et notre capacité à mobiliser les moyens de cette réintroduction avant de l’annoncer.
Question 1 : Contexte géopolitique
Nous plaidons pour une coopération européenne dans le cadre strict de la défense du territoire, et non pour des activités agressives ou pour l'armement à des fins offensives. Nous refusons une armée européenne utilisée pour des interventions à l'étranger. Nous voulons réduire notre dépendance militaire vis-à-vis des États-Unis et diversifier l'origine de nos armes. Tant la vente que la production d'armes doivent faire l'objet d'un contrôle public.
Une coopération européenne accompagnée d'un partage des
charges permettrait également de rationaliser les dépenses militaires, au lieu d'être empêtré dans la nouvelle course aux armements, voire d'en être responsable. Nous soutenons donc une coopération européenne, principalement avec nos voisins, visant à rationaliser les dépenses militaires plutôt qu'à les augmenter, dans un contexte où les budgets militaires européens communs dépassent déjà largement ceux de la Russie et de l'Inde.
Non, pour nous, la Défense doit garantir la défense du territoire et la sécurité des travailleurs en Europe. Nous plaidons pour une coopération européenne avec un certain nombre de pays, à commencer par nos voisins, dans le cadre strict de la défense du territoire. Nous axons notre politique d'acquisition et de développement d'équipements militaires sur la défense de notre territoire et non sur des aventures militaires à travers le monde.
Nous optons pour une approche différente. Pour nous, la Défense doit garantir la défense du territoire et la sécurité des travailleurs en Europe. Nous plaidons pour une coopération européenne avec un certain nombre de pays, à commencer par nos voisins, dans le
cadre strict de la défense du territoire. Nous concentrons notre politique d'acquisition et de développement d'équipements militaires sur la défense de notre territoire et non sur des aventures militaires dans le monde. Nous refusons une armée européenne déployée pour des interventions à l'étranger.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Non, nous pensons que la sécurité doit rester une compétence policière. La politique actuelle creuse un fossé de plus en plus large entre la police et la population. La police devient de plus en plus centralisée, militarisée et répressive. Les missions et les fonctions de l'armée et de la police semblent se chevaucher de plus en plus. La
police est militarisée et l'armée joue un rôle de plus en plus important en tant que gardienne de l'ordre à l'intérieur des frontières nationales. Nous voulons mettre fin à la militarisation continue de la police et à l'acquisition d'armes et de munitions de guerre pour les missions de la police.
Nous ne sommes pas favorables à l'augmentation des dépenses militaires. Nous voulons une coopération européenne visant à rationaliser les dépenses militaires et non à les augmenter.
Nous ne pensons pas que nos militaires reçoivent un salaire équitable. Ces salaires devraient être réévalués, comme dans beaucoup d'autres secteurs de nos services publics. Nous estimons que les salaires dans le secteur privé sont
trop bas en raison du gel des salaires (loi de 1996). Bien que le Secteur public ne soit pas concerné par ce gel, il y a un impact indirect important sous la forme d'une modération salariale. Les salaires dans les Services publics sont trop bas. Nous soutenons activement les manifestations qui s'y opposent et les syndicats dans leurs revendications pour de meilleurs salaires, qui contribuent également à financer la Sécurité sociale. Les budgets nécessaires doivent être débloqués pour répondre aux demandes des syndicats. Nous ne réformons aucun système sans concertation avec les organisations syndicales.
Question 7 : Régime de pension des militaires
Nous voulons conserver le régime spécial de pension pour le personnel militaire. Nous nous opposons à la politique d'allongement des carrières menée par
les gouvernements précédents. L'allongement des carrières n'est pas tenable pour de nombreuses professions, en particulier celles liées à la Défense.
Question 8 : Service militaire
Pas de réponse
Question 1 : Contexte géopolitique
La politique de sécurité et de défense de la Belgique doit s'adapter aux nouvelles réalités géopolitiques. À l'heure des menaces complexes, des conflits internationaux et même d'une guerre sur le sol européen, la Défense redevient à juste titre une priorité de l'agenda politique. Notre adhésion à l'Otan et à l'Union européenne protège notre sécurité, mais elle implique également des responsabilités internationales. Tant en Belgique qu'au niveau européen, des décisions importantes ont été prises au cours de cette législature pour notre sécurité extérieure. Au niveau national, il a été décidé de réaligner
notre effort de défense sur celui de nos alliés européens non nucléaires de l'Otan. La Vision stratégique de la Défense a été mise à jour et, avec la Loi de Programmation Militaire, une trajectoire de croissance pour la Défense jusqu'en 2030 a été tracée. Au niveau européen, le sommet de Versailles a convenu du développement d'une défense européenne, et des mesures ont récemment été prises en vue du développement d'une industrie européenne de la Défense. Pour Vooruit, un pilier militaire européen fort au sein de l'Otan est essentiel. L'incertitude autour de l'Otan, alimentée dans le passé par des personnalités comme Trump, nous a fait prendre conscience de la nécessité d'une coopération militaire au sein de l'Europe. Ce faisant, nous recherchons une coordination et une forte intégration des capacités militaires des 27 États membres de l'UE. Chaque État membre doit miser sur ses points forts en matière de défense. L'unité dans la diversité est la raison d'être du projet de défense européenne.
Le plan Star 2022 a été élaboré suite à la guerre en Ukraine et à la menace russe. Le plan STAR doit être évalué et adapté à la nouvelle réalité géopolitique faisant en sorte que la Belgique apporte de manière crédible sa contribution à une défense européenne forte et à la sécurité collective de la région euro-atlantique. Cela inclut, entre
autres, l'achat et le déploiement de drones sur le terrain, la prévision de budgets de fonctionnement suffisants pour reconstituer les munitions et les stocks, ainsi que des défenses antiaériennes sur le territoire belge.
Question 3 : Otan
L'engagement accru de la Défense à la frontière orientale, principalement dans le cadre de l'Otan, pose en effet des défis en termes d'équilibre entre vie professionnelle et vie privée pour les membres du personnel. Si une présence plus permanente est nécessaire, la politique familiale de la Défense devrait être adaptée en conséquence. Dans ce cas, on peut examiner si un statut similaire à celui des attachés militaires offre également aux troupes à l'étranger des possibilités de combiner la vie familiale avec une présence plus longue à l'étranger.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
En temps de crise, la Défense doit également être présente pour protéger et assister les citoyens sur leur propre territoire. Ces dernières années, par exemple, la Défense a eu une présence visible après les attaques terroristes à Bruxelles, pendant la crise du covid et après les inondations à Liège. L’Aide à la Nation reste donc une tâche prioritaire.
Nous sommes résolument en faveur d'une plus grande concentration. Une coopération plus intense avec nos voisins est nécessaire dans la mesure du possible, et des accords doivent être conclus au niveau européen pour évoluer vers des piliers européens forts au sein de l'Otan, avec leur propre industrie de défense européenne.
Avec l'arrivée de la vague de départs à la retraite, il est bon que le Plan STAR prévoie également une trajectoire de croissance pour le personnel. Nous soutenons ce plan à 100 %. La rémunération de notre personnel militaire doit être conforme à celle des professions similaires sur le marché du travail et correspondre aux connaissances et aux compétences requises. C'est pourquoi ce gouvernement fédéral a également œuvré à la revalorisation du métier de militaire, avec la première augmentation des
traitements depuis 20 ans, qui va de 300 à plus de 500 euros nets supplémentaires par mois, et l'attribution de chèques-repas. À partir de 2025, les pensions augmenteront également. Nous demandons également que l'on accorde plus d'attention à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée des militaires, avec un cadre clair sur les temps de travail et de repos, des horaires de travail flexibles et une attention particulière au bienêtre au travail.
L'essence de nos propositions en matière de pension est la même pour tous : à partir de 42 ans de carrière, les gens doivent pouvoir prendre leur retraite s'ils ont travaillé effectivement un nombre d'années suffisant. Cela signifie également que nous laisserons disparaître les régimes de pension spéciaux lorsqu'ils ne répondent plus aux besoins d'aujourd'hui. Et nous ne forcerons personne à
prendre déjà sa retraite à 56 ans. Dans le même temps, nous simplifions l'accès à la pension minimale, grâce à une porte d'entrée unique et à un calcul unique. Nous veillons également à ce que les personnes ayant eu des carrières mixtes de salarié, d'indépendant et de fonctionnaire aient un accès égal à la pension minimale.
Vooruit n'est pas favorable à la réintroduction du service militaire. La Défense ne le demande pas elle-même et n'a pas les moyens de l'organiser. Nous plaidons en revanche pour des réservistes plus nombreux et mieux formés, notamment par le biais d'un meilleur statut pour les réservistes. Les réservistes constituent un lien important pour renforcer la résilience de notre société. Le statut des réservistes doit également encourager les employeurs à permettre à leur personnel de s'engager en tant que réservistes.
Question 1 : Contexte géopolitique
La Défense est ancrée au niveau international, guidée par l'Otan. Nous devons avant tout nous montrer comme un allié loyal. En d'autres termes, nous devons répondre à nos engagements au sein de l'alliance de l'Otan. Pour cela, nous devons avant tout tracer une trajectoire de croissance accélérée vers les investissements de 2 % du PIB. Nous veillons à ce que la stratégie et les doctrines militaires soient alignées sur la nouvelle réalité. Nous nous préparons à l'évolution de l'environnement de sécurité via différentes pistes. Ainsi, nous établissons une trajectoire d'investissement avec des priorités claires, y compris le renforcement des capacités des différentes composantes. Nous nous concentrons également sur
la coopération internationale, en construisant un écosystème avec le monde des entreprises et les institutions de recherche pour stimuler l'innovation, et en façonnant une organisation flexible avec un noyau professionnel complété par une réserve déployable. Grâce à une communication stratégique, nous soulignons la pertinence sociale de la Défense.
Grâce à une croissance accélérée, nous voulons investir davantage et plus rapidement dans la Défense. Nous alignons les capacités des différentes composantes sur les attentes de l'Otan et de l'UE. Nous maintenons une orientation claire. Tout d'abord, il est impératif de donner plus de place aux moyens de fonctionnement afin que la formation et les opérations puissent se poursuivre. En outre, nous mettons en œuvre les programmes d'investissement existants à un rythme accéléré, avec des niveaux d'ambition plus élevés pour les capacités opérationnelles. Enfin, nous voulons renforcer les capacités des différentes composantes. En termes de politique du personnel, nous voulons construire la Défense autour d'un noyau professionnel, complété par une réserve bien entraînée. À cette fin, nous nous efforçons de promouvoir davantage la Défense comme un employeur attrayant et de mettre en place une réserve forte et déployable. Ce programme d'investissement accéléré devrait accroître l’état de préparation et la capacité de déploiement de nos unités.
Question 3 : Otan
L'accent est avant tout mis sur le respect de nos engagements au sein de l'alliance de l'Otan et ce, entre autres, via les actions mentionnées ci-dessus. En outre, nous voulons nous concentrer sur l'accroissement de la mobilité militaire afin de déployer plus rapidement nos propres troupes et celles de nos alliés. Nous optons donc résolument pour l'augmentation de la préparation de la Défense et voulons développer davantage notre rôle en termes de soutien comme pays hôte.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
La Défense a un rôle important à jouer dans la protection de la société, par exemple en termes de protection des infrastructures critiques telles que les (aéro)ports, les infrastructures énergétiques (nucléaires) et les infrastructures de communication. Dans cette perspective, nous mettons l'accent nécessaire sur le développement des drones et de la technologie anti-drones ainsi que sur les stratégies de lutte contre les drones, et nous renforçons notre cyberprotection. Nous réformons l'organisation de la Réserve, avec la mise en place d'une réserve territoriale (Homeguard) avec l'objectif principal de protéger les pôles critiques et d’Aide à la Nation. Nous fournissons un cadre juridique pour le soutien de la Défense et de la Réserve à d'autres services de sécurité. Pour pouvoir répondre aux nouveaux défis, nous nous engageons à renforcer
la coopération entre la Défense, les entreprises et les institutions académiques afin d'encourager l'innovation. Grâce à une communication stratégique claire, nous augmentons également la visibilité de la Défense dans la société.
La Belgique occupe l'avant-dernière place (devant le Luxembourg) dans le classement de l'Otan sur le plan des dépenses consacrées à la Défense. Elle ne se montre pas un partenaire fiable dans ce domaine. Le gouvernement Vivaldi a fait la vague promesse d'atteindre la norme de 2 % du PIB d'ici 2035, mais ne présente pas de trajectoire de croissance crédible en contrepartie. Nous sommes également en retard par rapport à beaucoup de nos alliés en termes de croissance budgétaire. Nous voulons redoubler d'efforts, via une trajectoire de croissance accélérée, pour atteindre au moins 2 % du PIB d'ici 2029 au plus tard.
Question 6 : Défis RH Défense
Nous sommes partisans d'une armée flexible, construite autour d'un noyau professionnel, mais qui sera considérablement élargie grâce à une réserve bien entraînée. Une rémunération attrayante est l'une des conditions pour attirer et retenir les bons profils à la Défense, en plus des défis substantiels (tels que les opérations et les entraînements). La rémunération devrait correspondre à celle d'autres fonctions similaires sur le marché du travail. Une étude comparative avec la rémunération du personnel de la Défense chez nos voisins peut servir de référence pour déterminer la rémunération
du personnel de la Défense. Nous voulons suivre de près l'évolution de la rémunération du personnel de la Défense et évaluer à intervalles réguliers si elle répond aux attentes du personnel et aux évolutions du marché du travail. En outre, nous proposons une politique à plusieurs pistes visant à accroître l'attrait de la Défense en tant qu'employeur. Pour ce faire, nous prévoyons notamment des possibilités d’entraînement attrayant et de déploiement opérationnel stimulant. Nous voulons également moderniser la politique du personnel et la culture d'entreprise, y compris la numérisation conviviale des services. En ce qui concerne l'environnement de travail des militaires, nous voulons évoluer vers une infrastructure militaire moderne, au moyen de synergies avec des acteurs privés et publics. Toujours dans le domaine de l'emploi, nous envisageons des collaborations avec le secteur privé pour permettre des emplois partagés. Pour les (anciens) militaires, nous accordons la priorité et une formation plus courte pour certains postes dans le secteur public. Nous rationalisons le recrutement en simplifiant les procédures et en facilitant le recrutement latéral. Nous augmentons l'attractivité des fonctions combattantes en introduisant une prime par analogie avec la prime para existante. Nous voulons construire une Réserve forte et déployable, et le faire en coopération avec le secteur privé pour encourager les employeurs et les organisations sectorielles à permettre à leurs employés de rejoindre la Réserve. En fonction de la mise à jour de la stratégie et des doctrines, nous évaluerons s'il convient d'augmenter encore le contingent.
Question 7 : Régime de pension des militaires
Nous voulons harmoniser les pensions des salariés, des indépendants et des fonctionnaires en termes de durée de carrière, de taux de remplacement, de calcul de la pension et de périodes équivalentes, notamment. À cet égard, il doit toujours y avoir une attention suffisante pour des mesures transitoires suffisantes et la spécificité du métier militaire. Les carrières doivent être réalistes et flexibles. Pour les anciens militaires, nous donnons la priorité à certaines fonctions de la Fonction publique par le biais d'une formation raccourcie.
Question 8 : Service militaire
Nous nous engageons à accroître la résilience sociale. À cette fin, nous augmentons la visibilité de la Défense dans la société, en mettant l'accent sur sa pertinence sociale. Nous réformons également la Réserve, en coopération avec le secteur privé. Nous voulons en outre encourager l'engagement civique en incitant les administrations locales à encourager leurs résidents à rejoindre un corps local de volontaires. Les membres de ces corps recevront une formation pour aider les services de secours en cas d'urgence. La réintroduction du service militaire n'est pas à l'ordre du jour pour le moment, notamment parce que la Défense ne dispose pas d'un cadre suffisant pour le faire. Néanmoins, nous étudions la possibilité d'étendre le corps de volontaires à un service communautaire général pour tous les jeunes.
Question 1 : Contexte géopolitique
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a réveillé une menace que l’on pensait n’appartenir qu’au XXème siècle. La politique expansionniste de Vladimir Poutine en Europe réchauffe les tensions avec l’Union européenne et les Etats membres de l’Otan. Mais, en même temps, l’évolution des rapports de forces dans le monde comme celle des technologies, nous oblige à repenser tout le système de défense et de sécurité. Nous sommes en effet confrontés à toute une série de nouvelles menaces : le terrorisme, la multiplication de conflits locaux, les attaques informatiques, les mises hors d’usage d’infrastructures stratégiques, les intrusions dans les processus électoraux, les pandémies. Il faut préparer nos sociétés à davantage de résilience. La crise sanitaire de 2020 a rappelé la nécessité de
se préparer à toutes sortes d’éventualités de vulnérabilité non militaire. Or la Belgique est particulièrement vulnérable : société ouverte, sans forte cohésion sociale, accueillant sur son sol les institutions de l’Otan et de l’UE, ainsi que les sièges de nombreuses organisations internationales privées, elle est à la merci des manœuvres malveillantes de puissances étatiques et criminelles et de diverses formes de manipulations de l’opinion publique . Pour autant que les Etats-Unis acceptent de continuer à participer à l’Otan, l’avenir de cette organisation pourrait résider dans le déploiement d’une nouvelle stratégie adaptée à ces nouvelles menaces, y compris sanitaires. Parallèlement, la Défense belge ne peut se concevoir que dans le contexte d’un renforcement de la politique extérieure et de sécurité commune de l’Union européenne. Pour DéFI, le renforcement de la prévention et de la lutte contre les menaces liées à la manipulation de l’information passe par les axes suivants :
- Dans les structures militaires, développer une nouvelle composante suffisamment outillée pour prévenir et lutter contre les menaces informatiques comme les intrusions dans les processus électoraux; Soutenir les plateformes de vérification des faits et leur visibilité;
- Renforcer le contrôle sur les dérives des réseaux sociaux et notamment interdire le ciblage profilé des électeurs par internet;
- Renforcer la sécurité des processus électoraux ;
- Interdire le financement des partis politiques par des sources extra-européennes ;
- Renforcer l’éducation aux médias.
Mais la résilience passera aussi par une implication accrue des populations. Celles-ci doivent être comprises comme un élément de la solution, ce qui implique information, formation et entraînement.
La guerre en Ukraine a modifié les données de la question. Lors du Sommet de l’Otan du 24 mars 2022, les Alliés ont décidé d’augmenter de manière substantielle leurs dépenses de défense. Les engagements au sein de l’Otan et de l’UE doivent être respectés et la progression tendre vers les 2%, tout en affectant une partie croissante des dépenses à des projets partagés avec d’autres pays dans les secteurs d’avenir et porteurs pour nos entreprises (spatial, drones, …). Dans cette perspective, DéFI considère que la Vision stratégique 2016, le Plan STAR 2022, et les lois de programmation militaire peuvent être modifiés, à l’aune d’une augmentation de la préparation et de la capacité de déploiement des unités.
Sur les 32 membres de l’Otan (depuis l’adhésion toute récente de la Suède), 23 sont membres de l’Union européenne. Alors que les Etats-Unis s’affaiblissent, ne considèrent plus l’Europe comme leur priorité, et exigent toujours plus d’investissements européens dans l’Otan, la défense européenne – dans son acception traditionnelle –est en jachère. La dispersion des investissements en capacités des Etats membres est contre-productive. Ceux-ci auraient intérêt à
mieux coordonner leurs efforts. Ils dépensent tous ensemble quelque 200 M€, pour une efficacité d’environ 15% de celle de la défense américaine. Même si, suite à la guerre en Ukraine, les Etats-Unis sont revenus assez massivement sur le terrain européen, la tendance lourde est qu’ils ne sont plus les alliés inconditionnels d’hier et l’Europe doit se doter des moyens de son indépendance stratégique. L’Europe doit renforcer sa propre capacité de réaction et de défense, tant en termes de prise de décision qu’en termes de capacité et de force/capacité de projection. Une défense européenne est un des piliers d’une future Europe politique. L’Europe ne sera forte que si elle affirme sa souveraineté, c’est-à-dire si elle est à même de se protéger seule. L’épisode malheureux du choix des F-35 ne va pas dans ce sens. Il s’ensuit que l’Etat belge devra d’autant plus s’affirmer pour promouvoir une Europe de la défense. Le projet européen de défense ne doit pas remplacer celui de l’Otan, mais s’articuler avec lui sur base des forces spécifiques de l’UE. En d’autres termes, l’Otan joue son rôle en assumant le commandement intégré des opérations de défense collective « dans le haut du spectre de la force militaire ». Pour DéFI, l’Union européenne quant à elle doit jouer dans deux registres où elle présente le maximum d’expériences et de capacités : l’intégration de ses économies de la défense ; et une approche intégrée d’une défense globale.
1° Fondée au départ sur une logique économique, l’Union européenne est idéalement outillée pour créer un marché unique des industries et technologies de la défense. Les retombées seront gagnantes à quatre titres :
- Les économies d’échelle diminueront les coûts, ce qui permettra, à budgets constants, de renforcer
les capacités ;
- L’usage d’équipements identiques facilitera l’intégration opérationnelle et permettra des écolages mutualisés;
- La création de prototypes et d’équipements européens développera la base industrielle et technologique européenne, bénéficiera de commandes sur les marchés étrangers, ce qui sera tout bénéfice en termes d’emplois, de profits pour les entreprises et de recettes fiscales pour les Etats ;
- Politiquement, l’autonomie européenne par rapport aux Etats-Unis et le reste du monde s’en trouvera renforcée.
L’Union a fait les premiers pas dans cette direction. Le 11 décembre 2017, le Conseil a adopté une décision établissant une coopération structurée permanente réunissant 25 États membres (soit tous à l’exception de Malte et du Danemark). Cette CSP permet aux États membres qui le souhaitent et qui le peuvent de développer conjointement des capacités de défense, d'investir dans des projets communs et de renforcer l'état de préparation opérationnelle et la contribution de leurs forces armées. Les Etats membres ont déjà adopté une série de projets devant être entrepris au titre de la CSP, dans des domaines tels que la formation, le développement des capacités et l'état de préparation opérationnelle en matière de défense. Par ailleurs, le Fonds européen de la défense (FED) permettra de soutenir des projets émanant d’au moins trois Etats membres dans le domaine de la recherche en matière de défense, du développement de prototypes et de l'acquisition conjointe de capacités. Autre pas dans la bonne direction : la création de l’instrument de soutien à l’industrie européenne de défense au moyen d’acquisitions communes
(EDIRPA). La Commission européen a créé une nouvelle DG « Industrie, Défense et Espace » qui pourra servir d’instigatrice de politiques dans cette direction.
2°. La réalité nouvelle des menaces appelle une approche intégrant toutes les dimensions de la sécurité collective. C’est un registre où l’Union européenne a développé une expérience d’approche intégrée de gestion de crise. Elle est en mesure de développer une stratégie globale lui permettant de faire la synthèse des dimensions extérieures et intérieures de sa sécurité.
Les diverses DG de la Commission, l’expertise de leurs ressources humaines et les outils normatifs de l’Union.
La pandémie a confirmé la nécessité d’avoir une politique intégrée de constitution de stocks de matériels civils liés à la santé et à la sécurité.
La Défense belge doit s’intégrer dans un processus de développement européen. Pour le moment, la meilleure voie est celle des coopérations renforcées ou de coopérations structurées permanentes européennes et la multiplication de partenariats avec des Etats voisins créant une mutuelle dépendance .
À cet égard, on peut déjà noter des avancées : les coopérations militaires belgo-néerlandaise BENESAM, puis ABNL dans le domaine maritime, l’escadrille binationale belgo-luxembourgeoise de transport aérien (BNU-A400M), le Commandement européen de transport aérien (EATC), la coopération franco-belge avec le programme SCORPION pour les capacités terrestres , l’avion de transport et de ravitaillement (MRTT), le drone Sky Guardian MQ-9B.
La perspective la plus englobante est l’Initiative européenne d’intervention (IEI) lancée en 2018 par le Président Macron et qui regroupe
aujourd'hui treize Etats européens, en ce compris le Royaume-Uni et la Norvège.
Par ailleurs, l’emploi du futur Airbus A-400 M pourrait être mutualisé au niveau européen et la coopération aérienne pourrait être renforcée avec les pays limitrophes.
Plutôt que d’acheter systématiquement des systèmes d’armes américains, il faut s’intéresser aux projets de coopération entre États membres européens comme le système de combat aérien du futur (SCAF), le char du futur (Main ground Combat System : MGCS), ou les avions de patrouille maritime (maritime Airborne Warfare Systems : MAWS), ainsi que l’hélicoptère d’attaque Tigre 3.
Nos entreprises doivent être encouragées à participer aux projets de la Coopération structurée permanente (« CSP » ou « PESCO ») par une articulation adéquate des financements européens, fédéraux et régionaux.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Aucune disposition organique ne définit les missions de la Défense, ni n’encadre la mise en œuvre de ses moyens opérationnels. Il n’existe pas de loi organique définissant un corps de règles structuré sur la question .
Au contraire, la matière se caractérise par la coexistence de textes épars qui, pour la plupart, laissent la place à l’interprétation et entre lesquels la cohérence semble souvent faire défaut.
Plus grave, l’absence de fondement légal concerne tant l’usage de la force dans toute une série de circonstances lors des missions de nos forces militaires à l’étranger que le recours aux forces armées sur le territoire national.
Suite aux attentats terroristes et à l’occasion du déploiement de
militaires dans les rues du pays, nombreux sont ceux qui ont découvert que les soldats ainsi déployés n’avaient pas plus de pouvoir de recourir à la force que les simples citoyens.
En effet seuls les services de police sont investis d’une mission générale de sécurisation de l’espace public. Si des militaires peuvent intervenir en appui aux services de police, ces derniers gardent la direction des opérations.
À cet égard, d’éminents juristes ont signalé que les missions confiées par le gouvernement belge aux forces de l’ordre suite aux attentats terroristes de Paris n’avaient pas de fondement légal et étaient en contravention avec la Convention européenne des Droits de l'Homme. Par ailleurs, l’article 151 de la loi-programme du 2.8.2008 ouvre la porte à des prestations des forces militaires en dehors de toute préoccupation de défense : « à but culturel, patriotique ou humanitaire, ou d’aide à la Nation », sans que ces notions soit autrement définies ; ces interventions sont fournies contre rémunération ou, par dérogation, « totalement ou partiellement à titre gratuit ». D’emblée, on aperçoit que cette disposition, abandonnant au ministre de la Défense un pouvoir discrétionnaire d’accorder des faveurs à des tiers, est en contradiction avec le principe constitutionnel (art. 179), selon lequel « aucune gratification à la charge du Trésor public ne peut être accordée qu’en vertu d’une loi ». Mais cette intrusion de la Défense sur un terrain purement civil pose bien d’autres problèmes tant juridiques que logistiques. Au registre des problèmes juridiques, on mentionnera par exemple le recours à cette disposition pour justifier la garde du Parlement et des bâtiments du Premier ministre à la police militaire, dont ce n’est pas la mission. L’on s’engage là dans une impasse
car ces missions de police administrative, susceptibles de déboucher sur l’usage de la force, empiètent sur le terrain des forces de police. Préciser davantage les missions de la Défense permettrait d'accroître la coopération et les complémentarités entre les services en charge de la sécurité, d'en améliorer l'efficacité et d'en réduire les coûts Inscrire les actions de la Défense dans un cadre juridique clair et indiscutable permet de la doter des moyens de mener à bien ses objectifs. Pour DéFI, dans le cadre constitutionnel et légal révisé comme décrit ci-avant, il faut organiser les collaborations avec : les services de police, dans le respect strict des missions propres de la police et de la Défense, notamment sur le plan logistique (mise à disposition de matériel, support de la Défense pour tous incidents et accidents des aéronefs de la police, …) ; la Sûreté de l’Etat, dans divers domaines dont la lutte contre les cyber-attaques ; la Protection civile.
Selon les instances, les objectifs budgétaires sont très variés. L’Otan a imposé 2% du PIB pour 2024 et en 2022, dix Etats membres ont déjà atteint ce niveau ; la même date, les Etats non nucléaires ont déjà une moyenne de 1,7%. En 2020, l’Etat-major belge évaluait les besoins à 1,30% en 2024. En 2019, l’on en était à 0,89%. Le gouvernement fédéral , après avoir fixé un objectif de 1,24% pour 2024, l’a rehaussé en février 2022 à 1,54% pour 2030. En 2023, le taux est de 1,21%.
La Défense belge est actuellement confrontée à des échéances inéluctables : une vague de recrutements vu le départ à la retraite d’ici à 2025 de 41% de son personnel et une adaptation des statuts pour augmenter l’attractivité de la carrière ;
le remplacement des équipements lourds des Composantes air, Mer et Terre ; la nécessité de s’équiper face aux menaces hybrides ; l’amortissement et la rénovation du patrimoine immobilier ; le lancement d’une politique de gestion dynamique des stocks stratégiques. Ainsi qu’il a été indiqué à la question 2, DéFI s’engage également à œuvrer en faveur d’un investissement du budget de la Défense à hauteur des 2% du PIB pour répondre à l’expansion légitime de l’Otan. Nous sommes favorables à une augmentation progressive des effectifs à 29.300 ETP comme déterminé dans le Plan STAR.
Le contingent 2023 prévoit 26.981 personnes, ce chiffre incluant les militaires en service actif, les élèves en formation, le personnel militaire affecté à diverses tâches et les réservistes. Malgré une légère baisse par rapport à 2022, le chiffre reste stable. Toutefois, la pyramide des âges témoigne d’un vieillissement des forces et annonce un écrêtement prochain du personnel et un affaissement du capital humain, à savoir le départ à la retraite de 41% des effectifs d’ici 2025. Les besoins sont estimés à 2.150 recrutements annuels ; mais les tentatives de recrutement de jeunes sont laborieuses. Par ailleurs, le statut des forces civiles comme militaires appelle une série d’améliorations. La politique budgétaire étant étroitement liée à la politique du personnel, DéFI propose que trois pistes doivent être privilégiées : un recrutement ciblé d’experts pour des fonctions critiques telles que les fonctions techniques, les fonctions médicales, et les fonctions au sein de la Marine ; l’expérience acquise dans le privé doit être valorisée, comme c’est le cas dans le reste de la Fonction publique fédérale; un
recrutement ciblé pour des jeunes sous-qualifiés pour toute une série de fonctions qui demandent une qualification moins élevée afin d’œuvrer à la promotion sociale : la Défense peut constituer un vivier d’emplois pour des personnes plus fragilisées professionnellement ; l’externalisation de diverses fonctions non centrales
En termes de carrière, DéFI revendique une mobilité accrue du personnel en permettant le transfert vers d’autres services publics et l’adaptation du statut de l’engagement volontaire militaire. Il n’est pas normal que l’expérience acquise à la défense ne puisse être valorisée dans le privé. Ceci est d’autant plus opportun vu le système des engagements à durée limitée de huit années (système BDL). Il n’est pas normal non plus qu’entre le statut des civils et celui des militaires il subsiste des différences non justifiées par la différence de travail (ex : chèques repas). Une vision globale des ressources humaines est nécessaire. On doit tendre vers une répartition plus équilibrée au profit des Francophones et en tout cas vers une parité en ce qui concerne les fonctions dirigeantes. En effet, le déséquilibre linguistique s’est accentué ces dernières années au niveau des fonctions supérieures au détriment des officiers francophones. Il n’est pas acceptable que dans l’exercice d’une fonction régalienne telle que la Défense, une communauté linguistique prenne l’ascendant sur l’autre dans la répartition des plus hautes fonctions. La culture d’entreprise doit être plus transparente, notamment pour les informations dispensées pour les comités d’avancement. Il n’est pas normal que les informations surviennent en dernière minute, empêchant les candidats de choisir la formation appropriée à l’épreuve. Lorsqu’un militaire dispose d’une compétence linguistique
particulière dans une langue non nationale et qu’il est appelé à remplir une fonction de traducteur ou d’interprète, il doit pouvoir bénéficier d’une prime. C’est particulièrement opportun pour des langues comme l’arabe, le russe ou le mandarin.
Question 7 : Régime de pension des militaires
DéFI n’entend pas remettre en cause le départ à la retraite de militaires (quel que soit leur grade) de terrain, ni des sous-officiers. La réflexion doit être possible pour les officiers qui ont presté la majorité de leur carrière dans un travail administratif, sans nécessairement arrêter un âge à ce stade. Comment justifier que les militaires qui prestent (quasi) exclusivement du travail de bureau partent à la retraite à 54 ans alors que leurs collègues civils, qui font exactement le même travail partent à la retraite à 67 ans ? C'est le cas notamment des militaires spécialistes, c'est-à-dire recrutés sur diplômes (ceux qui n'ont pas fait l'ERM). Pour ces officiers, la discussion doit pouvoir s'envisager, fût-ce sous la forme d'un bonus aux prestations allongées. Ce serait alors un accord gagnant-gagnant, vu la courbe des âges à la Défense.
Question 8 : Service militaire
DéFI est favorable au développement du service citoyen ainsi qu’au service volontaire d’utilité collective au sein de la Défense, projet qu’il a approuvé récemment à la Chambre des représentants. Pour autant, DéFI n’entend pas réinstaurer le service militaire obligatoire
Question 1 : Contexte géopolitique
La scène internationale est en effet l’objet de nombreux facteurs de déstabilisation, auxquels il convient d’ajouter d’autres types de défis : les dérèglements écologiques, dont les impacts conduisent à exacerber les conflictualités en raison notamment de tensions sur les ressources naturelles et d’insécurité alimentaire. Ces enjeux majeurs restent trop peu pris en compte dans les politiques de sécurité et de défense belge et européenne, au contraire d’autres puissances qui développent des stratégies avancées en la matière. Nous proposons d’engager la Défense comme actrice de la lutte contre le dérèglement climatique et comme agente de la résilience face aux effets de ce dérèglement sur la population, ici et à l’étranger. Il est essentiel d’intégrer les facteurs environnementaux dans l’évaluation des risques et des stratégies
de la Défense, sans quoi les efforts déployés pour construire la paix resteront inefficaces. Les évolutions de l’ordre international nous amènent aussi à réaffirmer l’importance de la prévention des conflits, du dialogue et de la coopération internationale afin de promouvoir la paix et le désarmement nucléaire sur la scène internationale. En parallèle, la Défense doit poursuivre ses efforts pour se mettre en capacité de contrer les attaques hybrides et notamment cyber, en investissant dans la protection des infrastructures critiques et la lutte contre les cybermenaces. Nous plaidons enfin une Europe de la Défense forte, crédible et ayant une capacité d’action autonome au service d'une véritable politique étrangère européenne. Cela passe par une mise en commun ambitieuse des forces armées des pays-membres, une identification des manques capacitaires et une suppression des doublons et des surcoûts. L’industrie de défense européenne doit être impliquée dans cette ambition et ses États doivent stopper les projets concurrents entre eux, qui ne font que diviser et ralentir l’Europe de la Défense.
Des évolutions de la Vision stratégique 2016, du Plan STAR 2022 et des lois de programmation militaire sont souhaitables pour mieux prendre en compte les récents développements géopolitiques ainsi que pour renforcer la coopération européenne : les acquisitions de matériel doivent se faire en vertu de la préférence
européenne et poursuivre l’objectif de compatibilité entre les forces armées européennes. Toutes les synergies entre États membres doivent être facilitées à l’exemple du programme CaMo (Capacité Motorisée) qui unit la France et la Belgique dans une intégration et coopération opérationnelle totale entre leurs brigades motorisées. Il s’agit également d’intégrer davantage les risques climatiques et environnementaux dans la vision stratégique, et de mettre la Défense sur la voie de la décarbonation. Si la sécurité et la fiabilité occupent, à juste titre, une place centrale dans les achats de la Défense, la durabilité et le respect de l’environnement ne doivent pas en être exclus. Enfin, il nous semble opportun de renforcer le rôle de la Défense dans la protection civile et la gestion des crises.
Question 3 : Otan
La Belgique doit pouvoir continuer à jouer son rôle pour assurer la sécurité aux frontières orientales de l’Europe. Pour autant, l’exemple allemand nous semble peu adapté à la réalité belge, en raison notamment des coûts élevés d’une telle présence et des capacités actuelles de déploiement belges. Nous préconisons plutôt d’opter pour une participation active et continue des troupes belges aux différentes opérations de l’Otan sur le terrain (comme en Lituanie justement, ou en Roumanie, par exemple), tout en poursuivant le soutien belge à l’Ukraine dans sa résistance à l’agression qu’elle subit depuis plus de deux ans, dans le cadre des différentes coalitions
auxquelles elles participent. Notre engagement dans celles-ci permet de mettre en avant l’expertise de la Défense belge (dans des domaines comme la formation au déminage, par exemple) tout en contribuant à la sécurité européenne à ses frontières.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
Pour assurer la sécurité de la société belge, la Défense doit renforcer sa composante cyber, mieux protéger ses infrastructures critiques et développer ses capacités de renseignement. Face à la multiplication des risques climatiques, l’armée belge doit aussi se focaliser sur sa capacité à pouvoir jouer un rôle accru dans la protection civile. Les inondations de 2021 ont montré l’importance de disposer de services de secours efficaces. La Défense devrait notamment renforcer ses capacités duales pour être en mesure de répondre aux catastrophes naturelles et aux crises humanitaires et assurer la protection des populations civiles. Ces différents axes de développement doivent être concertés avec les pays voisins afin d’optimiser nos capacités et de renforcer les synergies européennes.
Dans un contexte de coopération européenne renforcée permettant le « pooling and sharing » et donc des économies d’échelle, la trajectoire budgétaire actuelle nous paraît adéquate par rapport aux autres priorités budgétaires de l’État, telles que le financement des services publics, les politiques sociales ou les investissements massifs qui s’imposent dans la transition écologique. Il ne nous semble pas acceptable,
comme l’évoquent certains, de rogner sur les dépenses sociales pour développer notre capacité militaire. L’objectif doit avant tout être de garantir un financement suffisant pour rester un partenaire crédible. Le seul pourcentage du PIB alloué à la Défense est un indicateur imparfait à cet égard. D’autres éléments comme les politiques de prévention des conflits à l’étranger contribuent également à notre sécurité. Différents experts ont ainsi proposé des indicateurs complémentaires quantitatifs et qualitatifs (comme la nature des troupes déployées et leur efficacité), qui rendent compte de manière plus large de la capacité de la Défense à remplir ses missions. Un indicateur composite pourrait être élaboré pour plus de pertinence dans l’évaluation de nos efforts en matière de sécurité.
Les défis majeurs sont la difficulté de la Défense à recruter et à garder son personnel. Relevons également un manque de diversité dans le personnel de la Défense, mais également la subsistance de faits de violences, tels que ceux survenus au sein du quatrième bataillon du Génie. Les efforts de recrutement doivent donc être poursuivis, et intégrer un objectif de diversification, visant à faire connaître les métiers de la Défense auprès des femmes et des personnes issus de milieux socio-économiques divers. Pour lutter contre l’attrition, l’augmentation de l'attractivité du métier militaire est effectivement une piste pertinente. La valorisation des compétences acquises sur le marché du travail pour une carrière au sein de la Défense peut y contribuer, tout comme l’amélioration des conditions de travail au sein de la Défense. À cet égard, la
modernisation des infrastructures doit se poursuivre, et il convient mettre en place des mesures ambitieuses pour empêcher la survenance de comportements dégradants et humiliants, incompatibles avec les valeurs de la Défense. Le fonctionnement du réseau de personnes de confiance doit être amélioré et assorti d’autres mécanismes permettant de briser la loi du silence qui règne au sein de la Défense. Une attention particulière doit également être apportée à la détection de cas de radicalisation. Une piste à étudier, la création d'un point de contact extérieur à la Défense pour signaler les comportements problématiques.
Question 7 : Régime de pension des militaires
Les exigences physiques du métier de militaire, les perturbations potentielles de la vie sociale et familiale liées aux déplacements fréquents ainsi que les risques liés à l’exposition à des situations dangereuses, susceptibles d’affecter leur santé mentale et physique, plaident pour un régime particulier concernant la pension des militaires.
Question 8 : Service militaire
Nous ne sommes pas favorables à la réintroduction du service militaire. Dans le cas où cette mesure pourrait notamment répondre aux difficultés de recrutement rencontrées par la Défense, nous estimons que d’autres dispositifs, moins coûteux et portant moins atteinte aux libertés individuelles, sont à privilégier. Nous soutenons par exemple la mise en place du Service d’Utilité Collective (SUC).
Le déploiement du Plan STAR et les équipements achetés dans le cadre de la Vision stratégique battent encore leur plein à l'heure actuelle. La Défense est encore en train de se transformer pour absorber les investissements. L'objectif des plans est précisément de parvenir à une plus grande mise en condition et à une meilleure capacité de déploiement. Aucun réajustement majeur n'est nécessaire pour l'instant, mais il faudra suivre cela de près dans les années à venir.
Question 3 : Otan
Question 1 : Contexte géopolitique
Nous ne devons pas sous-estimer les menaces qui ont augmenté ces dernières années. L'augmentation du budget de la Défense en est d'ailleurs en partie le reflet. Bien qu’une guerre conventionnelle sur le sol de l'Otan semble toujours improbable, il est clair que les cas d'ingérence, de subversion, de désinformation et de cyberattaques augmentent de façon spectaculaire. Notre pays doit donc redoubler d'efforts pour se doter d'une infrastructure de cyberdéfense solide et de ressources suffisantes pour les services de renseignement. Il va sans dire que ces défis devraient également conduire à une coopération et à un partage d'informations accrus dans ces domaines au sein de l'Union européenne et de l'Otan.
Si l'Otan demande un déploiement (semi) permanent sur le territoire d'un autre Etat membre de l'Otan, il faudra l'étudier et l'analyser en profondeur. Avec Groen, nous n'excluons pas une telle étape si elle est étayée par une solide analyse de la menace. L'installation permanente d'une brigade allemande en Lituanie présente de nombreux défis attendus, mais aussi inattendus. Le cas échéant, nous devrions en tirer des leçons pour y faire face de la manière la plus efficiente et efficace possible.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
L'armée belge ne devrait pas être prioritairement déployée sur son propre territoire. Les leçons tirées de l'opération Vigilant Guardian font que peu de personnes le demandent. Le renforcement des services de police et du DAB est prioritaire. Toujours sur le plan de
l'aide à la Nation, Groen estime qu'il est plus judicieux de renforcer la Protection civile en tant que service de secours de deuxième ligne lors de catastrophes, la Défense ne devant jouer éventuellement, en troisième ligne, qu'un rôle complémentaire à celui de la Police et des pompiers, ainsi que de la Protection civile. La Défense doit pouvoir se concentrer sur ses tâches essentielles. Dans le contexte de l'Otan et de l'UE, cela ne signifie en aucun cas "être capable de faire un peu de tout". Cela suppose une capacité de base déployable dans les différentes composantes en vue des NEO et une contribution significative aux missions de défense collective.
Question 5 : Evolution budget
Le gouvernement Vivaldi a prévu la plus forte augmentation du budget de la Défense depuis des décennies. Entre 2022 et 2030, il s'agit de 11 milliards d'euros supplémentaires, et cette augmentation est structurelle. De plus, une trajectoire a été convenue pour passer à 2% d'ici 2035, sous certaines conditions. Avec Groen, nous pensons que ce rattrapage était absolument nécessaire, car après des années de désinvestissement, la Défense menaçait de sombrer. Cependant, la capacité d'absorption de la Défense en tant qu'organisation n'est pas non plus infinie. L'accent doit maintenant être mis sur l'acquisition des principaux équipements commandés, le renforcement des effectifs (et le remplissage des TO dans toute la mesure du possible) et les travaux relatifs aux infrastructures et à la supervision
du personnel. Si les circonstances exigent une nouvelle révision du budget, il faudra l'envisager, mais pour l'instant nous ne voyons aucune raison de le faire.
Question 6 : Défis RH Défense
L'attrition à la Défense reste une préoccupation constante. Il est absolument nécessaire de réduire l'attrition afin d'atteindre les effectifs cibles et de remplir les TO autant que possible. Ces dernières années, le statut des militaires a été rapproché de celui des autres services de sécurité. Nous croyons également qu'avec les investissements dans l'équipement et le personnel, un emploi à la Défense est ou redeviendra plus attractif. En outre, il est aussi important de
travailler encore plus sur les emplois pour les civils au sein de la Défense. Ceux-ci devraient pouvoir passer d'environ 6 % à 20 % (aux Pays-Bas, ils avoisinent même les 30 %).
Question 7 : Régime de pension des militaires
Chez Groen, nous ne sommes pas favorables à l'augmentation de l'âge de la retraite à 63 ans. Il faut reconnaître que la carrière d'un militaire d'active est spécifique, plus lourde et plus éprouvante que d'autres emplois. Cependant, en ce qui nous concerne, les tantièmes tels qu'ils existent actuellement pourraient être examinés afin de déterminer s'ils peuvent être mieux modulés en fonction des
différentes carrières au sein de la Défense. Si cela devait se traduire par un montant de pension plus élevé, nous devons être en mesure d'envisager un éventuel relèvement limité de l'âge de la retraite.
Chez Groen, nous nous opposons à la réintroduction du service militaire.
Question 1 : Contexte géopolitique
Le monde est en feu. L'Europe est entourée de points chauds : guerre en Ukraine, guerre au Moyen-Orient, guerre entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan, contexte explosif dans les Balkans et une série de coups d'État dans la région du Sahel. Cela met en danger notre paix et notre sécurité. La Belgique et l'Europe doivent pouvoir s'en protéger. La Vision stratégique 2016, le Plan POP 2021, le Plan STAR 2022 et la Loi de Programmation Militaire ont progressivement relevé le niveau de la Défense ces dernières années.
Malheureusement, ce sont des pas de souris. Le CD&V estime qu'il est grand temps de faire enfin un vrai grand pas en avant. La réalité est ce qu'elle est et les défis géopolitiques se multiplient chaque jour.
En ce qui concerne les effectifs, le CD&V veut encore affiner le plan STAR. Nous voulons passer à 30.000 collaborateurs d'ici à 2030 et à 40.000 d'ici à 2040 pour la Défense. C'est un objectif ambitieux, mais nous croyons qu'il est réalisable avec les bonnes interventions. Nous ne voulons pas y parvenir en réintroduisant le service militaire, mais plutôt en nous concentrant sur des groupes cibles spécifiques et du personnel civil supplémentaire. Nous devons également mettre en place une réserve solide. Pour contrer le taux élevé de départs lors de la formation, nous avons besoin d'un plan global. Enfin, nous voulons une réévaluation de certaines limites d'âge.
Notre armée doit disposer d'une base solide dans toutes ses composantes. Cela signifie qu'il faut élargir les dossiers d'acquisition existants. Nous avons besoin d'au moins 14 F-35 supplémentaires, d'une troisième frégate et de plus d'artillerie. Il est également urgent de travailler sur la défense antiaérienne et d'armer nos drones. La pénurie de munitions et de pièces de rechange doit être résolue de toute urgence. Outre une large base, nous pouvons choisir d'exceller dans certains domaines stratégiques. Nos tireurs d'élite, nos démineurs et nos pilotes de F-16 sont reconnus dans le monde entier. Nous pouvons être fiers de ces atouts et nous voulons les développer.
Nous souhaitons également accorder une attention particulière
au Cyber. La Belgique a réalisé des progrès significatifs dans le renforcement de sa cybersécurité ces dernières années. La création du Centre pour la Cyber Sécurité Belgique (CCB), le développement du Cyber Command de la Défense et la mise en œuvre de la Stratégie Nationale de Cyber sécurité ont jeté les bases de la lutte contre les cybermenaces. Mais il est évident que le travail dans ce domaine n’est pas encore terminé. Pour le CD&V, les éléments constitutifs d'une stratégie intégrée sont : 1) le développement d'une infrastructure numérique solide, 2) la mise à jour permanente des réglementations et de leur conformité, 3) la stimulation de la technologie et des talents locaux et 4) la collaboration et le partage d'informations.
Une présence (semi-)permanente des troupes belges dans les pays européens n'est pas encore à l'ordre du jour, mais peut toujours être examinée. D'une certaine manière, la Belgique a déjà une présence semi-permanente à la frontière orientale de l'Europe, en participant aux opérations de l'Otan dans les États baltes et en Roumanie, ainsi que par le biais de la surveillance de l'espace aérien. Une présence bilatérale de la Belgique dans d'autres pays dit toujours être discutée avec le pays partenaire en question. Ce n'est que sur demande spécifique des pays d'Europe de l'Est ou des États baltes qu'une telle présence peut être envisagée. Dès qu'une présence bilatérale belge (semi-) permanente en Europe de l'Est
est envisagée, l'impact sur les membres du personnel et leurs familles doit être pris en compte à chaque étape.
Question 4 : Rôle de l’armée au plan sociétal
La Défense ne doit pas être engagée à la légère contre la criminalité organisée. L'armée doit défendre le pays. Assurer la sécurité des citoyens est une tâche uniquement réservée à la police. À l'avenir également, ce n'est pas une bonne idée d'utiliser le personnel militaire sans discernement dans la lutte contre le crime organisé. Le personnel militaire n'est pas formé pour cette tâche. De plus, il n'existe pas de cadre juridique pour cela. Le personnel militaire ne peut agir que de manière statique, il n'est pas autorisé à demander des identités ou à effectuer des fouilles. S'ils voient quelque chose de suspect, les militaires doivent appeler la police. Rien ne prouve qu'ils dissuadent les terroristes. Dans des circonstances exceptionnelles, la Défense devrait pouvoir être déployée sur le territoire national pour faire face à des menaces terroristes, en soutien à la police. En outre, un cadre juridique approprié doit être élaboré à cette fin.
Il est clair que de nombreux investissements sont nécessaires pour transformer la Défense en une armée dont nous pouvons être fiers et que d’autres pays craignent. Cela signifie également que nous devons en priorité augmenter le budget de la Défense. En 2023,
la Belgique n’y a consacré que 1,21 % de son PIB. Une trajectoire de croissance a été tracée, conduisant à un budget de la Défense de 1,54 % d’ici 2030, avec la promesse d’une croissance supplémentaire à 2 % d’ici 2035. Compte tenu de l’ampleur des menaces, il est bien trop tard pour le CD&V. Ces 2 % doivent être atteints le plus rapidement possible. Pour y parvenir, il faut tracer une trajectoire de croissance concrète que le gouvernement devra suivre strictement. Avec les réformes nécessaires, des sources de financement alternatives et une politique d’investissement ambitieuse, nous garantirons une voie crédible.
Pour attirer du personnel supplémentaire, nous ne devons pas nous contenter de nous concentrer sur le processus de recrutement. Nous devons également renforcer l'attrait de la profession. Il est grand temps de redonner du respect à nos militaires. Le personnel militaire doit recevoir un salaire décent et concurrentiel sur le marché du travail. Mais le respect va bien au-delà de simples augmentations salariales. Le personnel militaire doit pouvoir travailler avec des équipements décents et dans des infrastructures modernes. Une plus grande attention doit être accordée au bien-être au travail, à l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée et à l'accompagnement des vétérans. Les militaires doivent également pouvoir se concentrer à 100 % sur leurs tâches essentielles. Nous voulons plus de soutien administratif et
d'encadrement pour les familles, par exemple lorsque les militaires sont en mission. Nous devons nous débarrasser de la mauvaise habitude qui consiste à utiliser le personnel militaire comme aide d'urgence pour des gardiens de prison et des policiers en grève.
Question 7 : Régime de pension des militaires
Pour le CD&V, l'adaptation de l'âge de la retraite et du statut des militaires doit être négociable. Si tous les membres de la société vont devoir travailler plus longtemps, ce n'est qu'un signe de respect que les militaires travaillent également plus longtemps. Un relèvement de l'âge de la retraite du personnel militaire n'est possible pour le CD&V qu'aux conditions suivantes. Premièrement, une augmentation doit s'inscrire dans le cadre d'une réforme plus large des pensions. Il ne s'agit pas de cibler uniquement les militaires. En outre, cela ne peut se faire qu'après une concertation sociale. Troisièmement, des mesures doivent être prises en faveur d'un travail faisable et réalisable, en combinaison avec des ‘bonifications’ pour le déploiement opérationnel. Les droits acquis doivent toujours être respectés et les périodes de transition suffisamment longues. Enfin, un bon équilibre entre vie professionnelle et vie privée reste essentiel.
Question 8 : Service militaire Voir question 2 à ce propos.
ALICE – 21/12/2023
Dans la famille de Andy DECROCK et Tifanny LOUIS (Liège)
ÉLÉONORE – 19/01/2024
Dans la famille de Jason HERBINIA (Charleroi)
ANDREA – 14/03/2024
Dans la famille de Rayan LEKIMPE (Namur)
COLLIN – 25/03/2024
Dans la famille de Silke DEVIS et Alexis BOUILLIART (Bruges)
ROMY – 29/03/2024
Dans la famille de Julien DEBRAZ (Liège)
MIL – 03/04/2024
Dans la famille de Michael DEWYN (Hal)
OLIVIA – 07/04/2024
Dans la famille de Brent GILISSEN (Hasselt)
LUNAH – 16/04/2024
Dans la famille de André JANSSENS (Deurne)
JAMES – 23/04/2024
Dans la famille de Sofiane REJAS-LOPEZ et Jennifer STEWART (Dinant)
25/08/2023
MARRA Dylan et MARCHAL Marion (Mons) (Par cohabitation légale)
05/09/2023
LEKIMPE Rayan et VANDERCAMMEN Louna (Profondeville) (Par cohabitation légale)
22/12/2023
VANDERCAMMEN Bart et VANDERVELDE Margareta (Ninove)
09/03/2024
COLLARD Vincent et LAVAL Martine (Paliseul)
24/04/2024
MULLEBROUCK Franky et WINDELS Greet (Menin) (Par cohabitation légale)
LEONET JEAN-JACQUES (Liège)
1948 - 27/12/2023
VANDERLINDEN RAYMOND (Diest)
1938 - 31/01/2024
- Février : 131,01 points
- Mars : 131,73 points
- Avril : 131,10 points
- Février : 130,95 points
- Mars : 131,75 points
- Avril : 130,85 points
L’indice santé lissé s'établit à 128,32 points en mars. L’indice-pivot pour la Fonction publique et les allocations sociales fixé à 128,11 points est dépassé. Les allocations sociales, les pensions et les salaires du Secteur public seront indexées de 2 %, respectivement en mai et en juin
Le Bureau Fédéral du Plan fixe l’indice-pivot à 130,67 points
Ce dernier ne devrait pas être dépassé avant février 2025.
Source : Statbel
Pour tous les (ex-)militaires qui étaient en service actif en 2023 !
La Défense a envoyé les formulaires de prime syndicale pour l’année de référence 2023 par voie électronique via HRM@Defence et par email.
Les militaires qui ont pris leur retraite avant le 1er janvier 2024 et qui n'ont plus accès à leur boîte mail militaire recevront leur formulaire au format papier, par courrier postal à partir de la fin avril 2024.
Le formulaire doit être complété et envoyé par la poste avant le 1er juillet 2024 à : ACMP-CGPM, Romboutsstraat 1 – Bus 021, 1932 ZAVENTEM.
Vous pouvez aussi remettre le formulaire original complété et signé à un délégué CGPM qui le fera parvenir au Secrétariat permanent, ou bien le déposer à notre antenne située à Hospitaalstraat 10, à Bourg-Léopold
Dans les trois mois qui suivront la date de réception du formulaire de demande au Secrétariat permanent de l’ACMP-CGPM, nous ferons le nécessaire pour exécuter le paiement de la prime.
Pour plus d'infos ou si vous n’avez pas reçu le formulaire à la mi-mai, contactez-nous sur srt@acmp-cgpm.be