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Vers une fin des moteurs à combustion :
from FLEET 137 FR
La fin des moteurs à combustion
Cela signifie-t-il un passage obligé aux batteries ?
En 2026, la flotte de voitures de société va connaître un grand bond en avant en termes d’électrification. À Bruxelles, les moteurs à combustion seront progressivement éliminés à partir de 2030. Il n'est donc pas étonnant que les constructeurs automobiles fassent miroiter une date butoir pour leurs moteurs à combustion.
Mika Tuyaerts – mika.tuyaerts@effectivemedia.be
Smart n'est une marque purement électrique que depuis quelques années. Après la Polestar 1 (hybride rechargeable), la marque ne construira que des modèles électriques (avec Polestar 2 actuellement au catalogue). Malgré l'hybride rechargeable EHS, MG a également opté principalement pour des modèles fonctionnant uniquement à l'électricité. Et bien sûr, il y a Tesla, la marque qui vient à l'esprit quand on pense à la conduite électrique. En d'autres termes, il existe déjà des "marques électriques", mais elles figurent encore sur la liste des exceptions. La plupart des marques automobiles jouent encore plusieurs cartes différentes, de l'électrique aux diverses formes de moteurs hybrides, en passant par les moteurs à combustion classiques et même à l'hydrogène, au CNG et au LPG. Du moins, pour le moment...
Le marché évolue à la vitesse de l'éclair. « Le passage à la voiture électrique s'accélère, notamment dans le segment du luxe où est présent Mercedes-Benz », a déclaré Olla Källenius, PDG de Mercedes. Le résultat ? Mercedes dira également adieu au moteur à combustion en 2030 « partout où la situation du marché le permettra ». En d'autres termes, la probabilité que cela se produise en Europe est réelle, dans d'autres parties du monde, la transition complète ne se fera pas avant un certain temps. Avec cette déclaration, les Allemands sont les derniers d'une liste déjà assez longue.
Chez Stellantis, le groupe issu de la fusion de PSA (comprenant Peugeot, Opel, Citroën et DS) et de FCA (comprenant Fiat, Alfa Romeo et Jeep), on entend également quelques bruits sur la fin du moteur à combustion. En 2028, Opel cessera d'utiliser des moteurs à combustion interne. La célèbre Opel Manta fera son retour sous forme électrique dès 2025... en tant que SUV bien sûr. Fiat, quant à elle, éliminera progressivement sa gamme de moteurs à combustion entre 2025 et 2030. Pour l'instant, les Italiens n'ont qu'un seul modèle électrique dans leur gamme : la 500. Juste avant de publier cet article, DS, Lancia et Alfa Romeo ont déclaré qu'elles passeraient au tout électrique respectivement en 2024, 2026 et 2027.
Même Bentley
Audi ne lancera plus de nouvelles voitures à moteur à combustion interne à partir de 2026. Mais cela ne signifie pas que les diesels et les essences sont finis. En effet, les derniers modèles à moteur à combustion interne seront lancés à partir de 2025, mais leur production se poursuivra jusqu'au début des années 2030, selon le constructeur allemand, en fonction de la demande des consommateurs et des réglementations locales. La seule exception est la Chine, où Audi prévoit que la demande de moteurs à combustion interne se poursuivra au-delà de 2033. « Les voitures à moteur à combustion interne construites localement pourraient ainsi encore y être livrées », peut-on lire. La marque sœur Volkswagen cessera de vendre des voitures à moteur
à combustion interne en Europe entre 2033 et 2035. Des exceptions restent possibles pour la Chine et les États-Unis. Et les marques sportives du groupe Volkswagen ont également fixé une date : Lamborghini veut construire uniquement des voitures électrifiées à partir de 2024 et présentera son premier véhicule électrique un an plus tard. La même année, nous pouvons également nous attendre à la première voiture électrique de Bentley, après quoi, à partir de 2030, seules des voitures électriques sortiront des chaînes de production.
Onde électrique
En février et mars de cette année, il y a eu une véritable vague d'annonces sur l'avenir électrique. L'année 2030 est souvent présentée comme le moment M. Volvo, qui n'a aujourd'hui que la XC40 Recharge dans sa gamme, et très bientôt la C40, ne construira alors que des voitures électriques. Ford, qui ne compte pour l'instant que la Mustang Mach-E dans sa gamme, vise également 2030 (du moins pour l'Europe), tout comme MINI où actuellement seule la Cooper SE prône l'électricité.
Jaguar ambitionne d'être prêt plus tôt. Le constructeur britannique souhaite ne construire que des VE dès 2025, même s'il ne dispose actuellement que d'un seul modèle entièrement électrique avec l'IPace. La marque sœur Land Rover fixe la date finale à 2036. Enfin, Honda prévoit de passer entièrement aux VE d'ici 2040, même si cette stratégie pourrait être accélérée par l'interdiction des moteurs à combustion interne imposée par diverses villes et pays.
Enfin, Hyundai a révélé ses projets lors du dernier salon de l'automobile de Munich. Le constructeur sud-coréen vise à être totalement neutre en CO2 d'ici 2045. Hyundai entend ne vendre que des VE sur notre continent à partir de 2035. Des véhicules électriques avec batteries, principalement, mais Hyundai continue également à croire en l'hydrogène.
Une Toyota Mirai à une station à hydrogène.
L’HYDROGÈNE À LA RESCOUSSE ?
Toutes les marques ne misent pas sur les véhicules électriques à batterie. L'hydrogène fait également l'objet de recherches. Aujourd'hui, deux voitures de ce type sont déjà sur le marché : le Hyundai Nexo, un SUV, et la Toyota Mirai, une berline. Ils ne sont pas vraiment accessibles en termes de prix : le premier coûte 81.999 euros et le second, 64.470 euros. Un certain nombre de fourgonnettes et de camions sont également disponibles avec des moteurs à hydrogène. Cependant, d'autres marques travaillent également sur cette technologie. L'année prochaine, BMW, par exemple, lancera un X5 Hydrogen. Elle ressemblera presque exactement au X5 « traditionnel », les détails bleus et la calandre relevée étant les seules diff érences majeures. Le X5 aurait un réservoir de 6 kg, ce qui lui conférerait une autonomie d'environ 500 km.
Chez Land Rover, on travaille sur un prototype du Defender fonctionnant à l'hydrogène. Pourvoir le tout-terrain déjà encombrant d'un lourd pack de batteries ne semble pas être une bonne idée pour les ingénieurs de la marque ; un groupe motopropulseur à hydrogène est une bonne alternative pour rendre le « off roader » plus écologique. Audi expérimenterait également avec Hyundai une voiture à hydrogène, la h-tron, qui serait une variante de la voiture électrique e-tron.
Infrastructure
Enfi n, Renault a récemment lancé sa stratégie HyVia sur l'hydrogène. Dans un premier temps, il s'agirait de véhicules légers de transport de marchandises, mais à terme, des voitures particulières à hydrogène pourraient également être ajoutées. Le constructeur français prévoit également un programme de déploiement de stations d'hydrogène vert. Cela pourrait déjà résoudre en partie l'un des principaux problèmes liés à l'hydrogène, à savoir le manque d'infrastructures.
A environ 10 euros le kilo, le coût de l'hydrogène représente également un problème pour l'instant. Mais cela devrait changer à l'avenir. Une récente étude mondiale indépendante réalisée par BloombergNEF montre que l'hydrogène propre pourrait être utilisé pour réduire les émissions mondiales de gaz à effet de serre provenant des combustibles fossiles et de l'industrie jusqu'à 34 % au cours des prochaines décennies. Et ce, à un prix « abordable ». Toutefois, cela n'est possible que si des politiques sont mises en place pour aider à développer la technologie et à réduire les coûts.
Le rapport BloombergNEF prévoit que l'hydrogène renouvelable - dérivé de l'énergie solaire et éolienne - pourrait être produit dans la plupart des régions du monde d'ici 2050 à un prix compris entre 0,8 et 1,6 dollar par kilo (entre 0,7 et 1,5 euro par kilo). La consommation de la Toyota Mirai ou du Hyundai Nexo est inférieure à 1 kg/100 km. Avec moins de 10 euros, il serait possible de parcourir 500 à 600 kilomètres d'ici 2030. En 2050, ce plein sera deux fois moins cher. Et ça, c'est compétitif.
Volvo s’apprête à lancer la C40, son deuxième modèle électrique.
Un prix abordable n'est possible que si tout est mis en place pour développer la technologie et réduire les coûts.
MOBILEASE DEVIENT MHC MOBILITY ET ÉLARGIT SENSIBLEMENT SON OFFRE
Mobilease change de nom en raison d’une fusion de sa société mère. La société de leasing faisait partie d’Hitachi Capital Mobility Solutions. MHC Mobility est la nouvelle dénomination des activités européennes de l’ancienne division Hitachi Capital Mobility Solutions. L’ambition est de devenir une marque forte et sans frontière dur le Vieux Continent.
Ce renouvellement fait suite à la fusion entre Hitachi Capital Corporation et Mitsubishi UFJ Lease and Finance, qui a également conduit à la création de Mitsubishi HC Capital Inc. La nouvelle marque reflète l’orientation stratégique de la société mère de MHC Mobility vers la mobilité. Au cours de la dernière décennie, la technologie, l’innovation et les préoccupations environnementales ont entraîné de profonds changements dans la mobilité des entreprises. Cette évolution n’a été qu’accélérée par la pandémie de coronavirus, les besoins et les préférences des employés en matière de voyage ayant changé presque du jour au lendemain. Le changement de nom lié à la fusion permettra une communication plus claire avec les clients dans les 13 pays européens dans lesquels est présent MHC Mobility.
Mobilease : Mobility as a Service
Mais que signifie réellement ce changement de nom ? Nous avons posé la question à Kristof De Backer, directeur général de MHC Mobility Belgium.
« Le changement de nom n’affectera pas le service que nous offrons aujourd’hui à nos clients. Le nouveau contexte nous permet en effet d’élargir considérablement notre offre et de soutenir encore mieux nos clients avec de nouveaux services. Je fais référence, par exemple, à la mobilité en tant que service (Mobility as a Service - MaaS), pour laquelle nous avons établi un partenariat avec Olympus Mobility. Nous continuerons à commercialiser cette offre spécifique sous le nom de Mobilease. En outre, nous nous concentrerons davantage sur les alternatives telles que la location de vélos (électriques). »
Les plus grandes flottes
MHC Mobility montre aussi ses ambitions dans le domaine du leasing de voitures de société, qui reste aujourd’hui l’activité principale : « Nous allons progressivement approcher les grandes flottes avec une offre qui répond à l’augmentation de la durabilité. Il y a de plus en plus de VE sur le marché, mais les gestionnaires de flotte ont également besoin de soutien en termes d’infrastructures de recharge. À cette fin, nous travaillons avec Eneco, qui installe des bornes de recharge au domicile des employés avec la possibilité d’une facturation séparée. En outre, nous proposons depuis 2016 Mobiswitch, qui permet de combiner un VE avec un véhicule doté d’un moteur à combustion interne. Pour les vacances, par exemple. »
« Nous sommes confrontés à des défis passionnants dans les années à venir. Notre objectif est d’utiliser notre force internationale pour soutenir nos clients dans la transition vers une mobilité durable mais surtout sans souci », conclut Kristof De Backer.
Le nom Mobilease restera pour l’offre MaaS de MHC Mobility.
Kristof De Backer, Managing Director MHC Mobility België.