
4 minute read
Battery Repair Center
from FLEET 137 FR
Réparation sous haute tension
Battery Repair Center
Les batteries des voitures électriques sont de plus en plus fiables. Mais lorsqu’une avarie survient, les compétences pour les réparer sont rares. C'est pourquoi dès 2019, un centre de réparation de batteries a été créé à Asse, par Valanfort, joint-venture 50/50 entre le « flamand » Valckenier et le « wallon » RMGA. Nous avons rencontré son directeur, Tony Deruyter.
Philip De Paepe philip.depaepe@effectivemedia.be
Le processus de réparation consiste essentiellement en un processus de remplacement. (photo : Doof Vlaanderen)
« Nous avons eu cette idée du fait de l’énorme arriéré de batteries à réparer chez Renault France », entame Tony Deruyter. « Ils réparaient les batteries à l'usine même. Mais comme la cadence de production devait être augmentée, le temps commençait à manquer pour réparer les batteries défectueuses. À l'époque, il existait déjà quelques centres de réparation spécialisés, mais dans des pays comme la Norvège, pas à proximité immédiate. Il nous a semblé opportun de créer un centre de réparation spécialisé au niveau local. Nous avons ainsi résorbé le retard de l'usine en France, et progressivement, nous avons pris en charge des réparations pour le marché belge. Dans un premier temps, nous réparons uniquement les batteries des modèles Renault. Mais nous avons des contacts avec d'autres marques pour leur offrir le même service. »
Investissements matériels et humains Les batteries étant très fiables, il n'est pas rentable pour un concessionnaire d'investir dans un
équipement et du personnel pour quelques unités défectueuses. Pour travailler sur ce type de batteries, il faut des équipements coûteux, dont la valeur d’investissement peut vite atteindre quelques dizaines de milliers d’euros… Il y a aussi lieu d’investir dans la formation continue du personnel. Tout cela n’est pas rentable pour un concessionnaire. D’où l'idée d'un centre de réparation spécialisé. Deux employés y travaillent désormais à temps plein et deux autres sont également formés pour leur prêter main forte lorsque la charge de travail est trop importante.
Le processus
Au Battery Repair Center sont livrés les véhicules complets dont la batterie est défectueuse. Il y a une bonne raison à cela. Si le concessionnaire devait démonter lui-même la batterie, le transport de celle-ci relèverait du transport ADR (transport de matières dangereuses). Un réceptionniste du concessionnaire devrait être certifi é pour cela, et là encore, il s'agit d'un investissement peu ou pas rentable compte tenu du faible nombre d’avaries. Une fois que le véhicule arrive au Battery Repair Center, il est démonté à l'aide d'une table élévatrice et de broches de fi xation. La table élévatrice est nécessaire car les batteries pèsent entre 300 et 400 kg. Les goujons fournissent la précision et l'ancrage nécessaires pour descendre la batterie de la voiture de manière contrôlée. Avant d’entamer la réparation, la batterie est sécurisée en plusieurs étapes (voir encadré). Le processus de réparation consiste essentiellement en un processus de remplacement. Les cellules qui sont défectueuses ne sont pas remplacée individuellement. Elles forment des modules de 8, 16 ou 32 cellules connectées en série. Lorsque le module dans lequel se trouve(nt) la ou les cellule(s) défectueuse(s) est identifi é, il est entièrement remplacé.
Réactivité !
Au Battery Repair Center, on est fi er d'off rir aux clients des délais d'exécution rapides. Avec le transport vers et depuis la concession, une réparation prend entre 3 et 4 jours. Tant que la batterie est sous garantie, le client n'a rien à payer et le fabricant prend en charge la totalité des coûts. Pour l’avenir, Tony Deruyter est optimiste, et plus encore avec l’électrifi cation des gammes chez la plupart des constructeurs. « Les défauts de batterie sont encore rares, mais nous en avons quand même réparé environ 800 en deux ans. Au départ, il s'agissait de batteries provenant de France, auxquelles se sont ajoutées par la suite celles du marché belge. Maintenant que les véhicules électriques se généralisent, le nombre de défauts constatés n'augmente heureusement pas proportionnellement. C’est tout bon pour les clients et pour l'image de la voiture électrique. Mais en cas de problème, nous sommes là pour fournir un service rapide et effi cace, qui plus est unique en Belgique. »
L’investissement en formations continues permet d’assurer la sécurité de tous. (foto: Doof Vlaanderen)
Les batteries sont à ce point fi ables qu'il n'est pas rentable pour les concessionnaires d'investir dans des équipements et du personnel pour les rares cas d’avarie.
Tony Deruyter : « Nous avons d’abord résorbé le retard de l'usine Renault en France et, progressivement, sont venues s’ajouter des réparations pour le marché belge. »
FORMATION : PRIORITÉ À LA SÉCURITÉ !
Diff érents organismes, dont Educam, proposent désormais des formations pour travailler sur les véhicules électriques et les batteries. Ils fournissent également leur propre certifi cation, car il n'existe actuellement aucun cadre légal pour ce type d’activité. Il va sans dire que la sécurité fait l'objet d'une attention particulière.
Tony Deruyter : « Le premier niveau est basique. Exemple : attention, un câble orange, ne pas le toucher. Le deuxième niveau consiste à apprendre à mettre une voiture hors tension en séparant la batterie de la voiture, et ce en toute sécurité. Le troisième niveau est celui des techniciens autorisés à travailler sur la batterie sous tension. Ces spécialistes travaillent pour nous. » Outre le volet sécurité, il y a aussi le savoir-faire autour du produit lui-même. La formation est dispensée par les fabricants et souvent à distance à l'aide de technologies de type HoloLens.