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L’activité physique, c’est la santé !

SES BIENFAITS SONT EXTRAORDINAIRES. Elle est d’abord préventive, mais aussi curative. Marche, exercices, natation…

Elle est indispensable à notre mode de vie, qui entraîne fatigue et douleurs de notre organisme surchargé.

Désormais reconnue comme une thérapeutique, l’activité physique régulière a des effets bénéfiques validés scientifiquement. Outre le fait que l’exercice brûle des calories et limite la prise de poids ainsi que les facteurs de risque associés (diabète, cholestérol, hypertension artérielle), il est maintenant démontré que, lors des mouvements, la contraction musculaire libère des myokines : ces substances se diffusent partout dans l’organisme et ont pour effet de diminuer le niveau d’inflammation et de stress oxydatif, et d’améliorer l’immunité et la circulation sanguine. Voilà pourquoi l’exercice prémunit contre tant de maladies extrêmement diverses, se développant notamment sur un terrain d’inflammation. À l’inverse, la sédentarité déstabilise le corps et peut rendre malade. Bonne nouvelle, quel que soit l’âge où nous commençons une activité physique, nous en tirons des bénéfices !

30 minutes au quotidien, même moins, c’est tout bon

Pour ces affections en constante augmentation, l’effet préventif de l’exercice est important. Les personnes qui bougent 30 minutes cinq fois par semaine réduisent de façon significative le risque de diabète, l’effort permettant aux muscles de mieux capter le sucre dans le sang et de le brûler, donc de diminuer la glycémie. Il limite aussi le surpoids, terrain favorable pour l’élévation anormale du glucose sanguin. Ainsi, une personne en prédiabète (zone limite avant la maladie) qui fait plus d’exercice a 30 à 40 % de risque en moins de devenir diabétique ! Le mouvement protège également de l’hypertension artérielle : avec l’effort, les vaisseaux sanguins se dilatent, ce qui a pour résultat d’abaisser la tension. Et il réduit fortement le risque d’être victime d’un infarctus, puisqu’il augmente le taux de « bon » cholestérol (HDL) et limite le développement de l’athérosclérose (dépôt graisseux dangereux sur les artères) grâce à ses effets anti-inflammatoires. Si vous êtes déjà concerné par une affection cardiovasculaire, il ne faut pas baisser les bras : se mettre en mouvement fera toujours du bien ! En cas d’hypertension, cela peut permettre d’alléger le traitement en prenant un médicament de moins, voire parfois de ne plus en prendre du tout. Pour les personnes atteintes de diabète, l’activité physique peut éviter de devoir augmenter les médications dans le temps, comme souvent nécessaire. Et après un infarctus, elle fait chuter le risque de récidive.

Soulager les douleurs

Pour ce qui est de la lombalgie (mal en bas du dos), elle permet indéniablement d’aller mieux et de prévenir l’installation d’un problème récurrent. En stimulant la production d’opioïdes naturels (endorphines ayant un effet antidouleur), l’effort permet de bouger mieux, de retrouver une meilleure condition physique, ce qui rompt la chronicité du mal. Par ailleurs, des effets bénéfiques ont été constatés sur la fibromyalgie, qui se caractérise par des douleurs diffuses persistantes. Et pour les rhumatismes, l’exercice est un vrai médicament !

En cas d’arthrose, cela améliore la nutrition du cartilage et stimule sa reconstruction (alors qu’avec la sédentarité, au contraire, il devient peu résistant et s’use plus vite). Il permet également de réduire les douleurs, toujours grâce à la sécrétion d’endorphines, et, en cas de polyarthrite rhumatoïde, a un effet anti-inflammatoire et diminue la souffrance. Les risques de chute et de fracture sont diminués, grâce à l’acquisition d’une bonne force musculaire. Enfin, en ce qui concerne les os, il les rend plus solides en augmentant l’activité des ostéoblastes (cellules qui les construisent). C’est donc une excellente prévention de l’ostéoporose, et si cette perte de densité osseuse commence à s’installer avec l’âge, il permet de la freiner.

Booster le bien-être

Très présents dans la société actuelle, le stress, l’anxiété et les problèmes de sommeil se révèlent un véritable cercle vicieux, les premiers troubles favorisant un mauvais sommeil, et vice-versa. L’activité physique est une arme efficace pour lutter contre tous ces soucis : elle apporte un plus grand bien-être psychologique et une meilleure tolérance aux contraintes de la vie. Divers mécanismes entrent en jeu… En premier lieu, elle améliore le repos nocturne. Elle stimule aussi la production d’endorphines, qui procurent la sensation de bien-être, voire une euphorie. Et réduit la libération des « hormones du stress ». Selon plusieurs études, chez les personnes souffrant d’une dépression légère à modérée, elle est aussi efficace qu’un antidépresseur ! Autres données intéressantes, cette fois par rapport aux effets du vieillissement : avec l’âge, les personnes qui bougent conservent de meilleures capacités de mémoire et performances intellectuelles (avec une plus grande vitesse de traitement de l’information, par exemple). Il est même démontré que l’exercice régulier a un effet préventif sur la maladie d’Alzheimer, le risque pouvant être diminué jusqu’à 45 %. Chez les sujets touchés par cette affection, il en ralentit même l’évolution. Ces bienfaits s’expliquent notamment par plusieurs facteurs : bouger réduit les phénomènes inflammatoires et oxydatifs au niveau du cerveau – des phénomènes susceptibles d’altérer les capacités intellectuelles –, booste la vascularisation cérébrale et induit la libération d’éléments neuroprotecteurs (cytokines).

Et même faire face aux cancers…

Contre ces maladies graves, l’exercice agit formidablement bien également. Son effet préventif est prouvé : les personnes qui pratiquent un sport au moins tous les deux à trois jours diminuent leur risque de 20 à 35 % de développer tous types de cancers, et notamment ceux du sein, du côlon, de l’utérus, de la prostate, de l’estomac. Chez les plus sportifs, le risque peut même être réduit de près de 50 %. Lorsqu’un cancer est déjà là, l’activité physique a encore des vertus remarquables. Elle combat les effets secondaires des traitements (notamment la fatigue) et permet de mieux les supporter. Elle allège aussi leur toxicité en maintenant la condition physique et la masse musculaire. De plus, elle favorise le sommeil, aide à garder un meilleur moral, et, c’est énorme, réduit en moyenne de moitié le risque de récidive ! D’où viennent de tels bénéfices ? Grâce au mouvement, l’organisme a de meilleures défenses immunitaires et sécrète moins d’hormones facteurs de croissance des tumeurs. Il y a enfin une diminution du tissu graisseux et des adipokines pro-inflammatoires, qui favorisent la prolifération des cellules cancéreuses. ■ Annick Beaucousin

Négative en excès

Attention, l’activité physique n’est pas forcément du sport intensif. Pour qu’elle procure des bénéfices, le minimum recommandé est 30 minutes de marche d’un bon pas, de préférence d’affilée, cinq fois par semaine. Tout ce qui s’y ajoute (montée des escaliers, jardinage…) est du bonus. L’idéal étant d’alterner différentes disciplines : vélo, yoga, natation, gym… Plus nous bougeons, plus les bienfaits pour notre santé sont grands. La régularité sur la semaine est également importante, faire du sport (même beaucoup) uniquement le week-end étant moins profitable.

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