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RYTHMES SEUN KUTI & BLACK THOUGHT AFROBEAT VS HIP-HOP
Le Nigérian invite l’une des valeurs sûres du rap américainà REVISITER trois de ses morceaux.
ALORS QUE L’EXPOSITION consacrée au grand Fela Kuti bat toujours son plein à la Philharmonie de Paris, son fils Seun réinvente trois morceaux de son album Black Times aux côtés du fabuleux MC des Roots, Black Thought – qui a brillé en 2022 avec une autre collaboration, Danger Mouse sur l’excellent album Cheat Codes. En résultent ces « rêves africains », du nom de l’un des titres, partagés entre rap, jazz et, bon sang ne saurait mentir, bien sûr afrobeat. Coup de cœur pour le sémillant « Bad Man Lighter », qui fait danser tout en restant conscient du chaos ambiant, et « Kuku Kee Me », sur lequel les deux artistes appellent le peuple à prendre le pouvoir. L’EP, en tout cas, est taillé pour ! ■ S.R. SEUN KUTI & BLACK THOUGHT, African Dreams, Skebo LLC.
Policier
Page turner
Colson Whitehead obtiendrat-il un troisième prix Pulitzer pour ce nouveau roman ?
POURQUOI PAS… En effet, celui-ci renoue avec la grande littérature afro-policière de Chester Himes, vivifiante, parfois absurde, souvent ironique, et franchement prenante. On y suit les mésaventures d’un respectable vendeur new-yorkais de meubles et d’électroménager, Ray Carney. Il n’a rien à se reprocher et veille sur sa famille… Jusqu’au jour où son cousin, Freddie, une mauvaise fréquentation toute désignée, lui propose de participer au casse de l’hôtel
Hybride
Secrets de fabrication
Une plongée passionnante dans les carnets intimes de Orhan Pamuk.
L’OUVRAGE s’ouvre sur des montagnes qui dégringolent dans l’océan, sur des mots qui pleuvent du ciel. Un à un. Nous voici dans les labyrinthes de la pensée d’un créateur. À la fois écrivain et dessinateur. « Entre 7 et 22 ans, j’ai cru que je serais peintre. Puis, le peintre en moi est mort, et j’ai commencé à écrire des romans », confie l’auteur du Livre noir. Pourtant, en 2008, il ressort d’un marchand de couleurs avec crayons, gouaches et pinceaux. Dès lors, ses carnets de notes se couvrent de dessins. Son écriture, à la fois énigmatique et poétique, devenant, à son tour, un paysage de lettres, de courbes, de cheminements de la pensée. C’est une chance de pouvoir se promener dans les calepins d’un conteur engagé, observateur du monde qui l’entoure et cartographe de l’intime. Toujours à la croisée des mondes. De son Istanbul natal aux territoires rêvés. ■ C.F.
COLSON WHITEHEAD, Harlem Shuffle, Albin Michel, 420 pages, 22,90 €.
Teresa, si fréquenté par les stars noires qu’on l’appelle le Waldorf. Bien entendu, rien ne va se passer comme prévu, et Ray va malgré lui goûter au goût doux-amer des magouilles… Avec sa galerie de personnages aux surnoms truculents et ses moult rebondissements, Harlem Shuffle prouve que Whitehead, tout en questionnant l’identité noire, est l’un des plus grands écrivains américains de sa génération. ■ S.R.