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LE LYNCHAGE DU JEUNE EMMETT
En 1955, un adolescent noir est battu à mort dans le Sud
ségrégationniste sur la base de fausses accusations. Un épisode
FONDATEUR MAIS MÉCONNU de l’histoire des Afro-Américains.
LORSQUE LE PRÉSIDENT Joe Biden signe en mars 2022 une loi interdisant – enfin ! – tout acte de lynchage au niveau fédéral, le texte porte le nom d’Emmett Till, et beaucoup découvrent alors une histoire vieille de soixante-sept ans, aujourd’hui mise en images par la réalisatrice nigériano-américaine Chinonye Chukwu. En 1955, un jeune garçon noir de 14 ans en vacances chez ses cousins du Mississippi, regarde un peu trop longtemps une épicière blanche, qu’il voit comme une star de cinéma : se sentant « salie », elle l’accuse de l’avoir violée, et pour la venger, son mari et deux autres hommes torturent à mort l’adolescent. La mère d’Emmett, qui élevait seule son fils unique à Chicago, loin de la ségrégation contre les Noirs, va alors sortir de sa réserve naturelle le jour des obsèques. Et demande que soit exposé le corps atrocement tuméfié de son fils à la vue du public et des photographes. Un acte fondateur, précédant Rosa Parks et Martin Luther King. Dans le film, la violence du drame et l’attitude des Blancs sont laissées volontairement à distance, pour mieux mettre en valeur le courage de cette mère de famille, dont les pressentiments sont néanmoins un peu trop appuyés. Académique, mais édifiant. ■ J.-M.C. EMMETT TILL (États-Unis),de Chinonye Chukwu. Avec Danielle Deadwyler, Jalyn Hall, Whoopi Goldberg. En salles.
RIAD SATTOUF, L’Arabe du futur 6 : Une jeunesse au MoyenOrient (1994-2011), Allary Éditions, 184 pages, 24,90 €.