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Tiskmoudine, ou le « tourisme régénératif »

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Khady Diallo

Khady Diallo

EST-CE QUE LA RÉNOVATION raisonnée d’un ksar (ancien village fortifié), en lisière du désert et en dehors des tracés touristiques, peut engendrer la régénération de toute une communauté ? C’est en tout cas avec cet objectif sur le long terme que Thierry Teyssier, déjà derrière le luxueux Dar Ahlam et l’hôtel itinérant 700 000 heures, a investi Tiskmoudine, dans le Sud marocain. Son idée est d’en faire un modèle de « tourisme régénératif », réplicable ailleurs en Afrique. Au départ, l’organisation

Global Heritage Fund (GHF) a rénové un ancien grenier collectif avec l’aide d’une association locale. Mais les villageois ont ensuite souhaité valoriser le minutieux travail de l’architecte Salima Naji, adepte de la restauration par des techniques vernaculaires. Sur commande de Teyssier et du GHF, elle a donc poursuivi la rénovation d’une dizaine de maisons, y compris le four à pain et les locaux destinés à la nouvelle coopérative de tisserandes, afin d’accueillir des voyageurs (six au maximum). Tout a été pensé pour minimiser l’empreinte humaine et laisser la parole à l’histoire : ici, pas de tuyauteries pour l’eau courante ni de câbles électriques, mais des porteurs d’eau et des maîtres des lanternes. Même le chauffage, à bois, est réversible. Une part des recettes touristiques sont réinvesties dans le village, et les services sont fournis par les habitants. Un véritable cercle vertueux qui devrait permettre de développer d’autres projets et de relancer une économie qui s’étend au-delà du tourisme. ■ L.N.

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