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MOÏSE KATUMBI SE VEUT PROPHÈTE EN SON PAYS

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Khady Diallo

Khady Diallo

Entrepreneur, golden-boy, politicien, charismatique, il veut se porter candidat à l’élection présidentielle congolaise, qui aura lieu en décembre 2023.

Face au président Tshisekedi. Le débat toxique sur la « congolité » souligne à quel point le chemin sera loin d’être évident pour ce métis, fils de réfugié grec. Portrait d’un ambitieux atypique.

par Cédric Gouverneur

«Guidé par la volonté de servir les Congolais, j’ai décidé de quitter l’Union sacrée [la coalition formée autour de Félix Tshisekedi, ndlr], et de présenter ma candidature à l’élection présidentielle », a annoncé Moïse Katumbi le 17 décembre dernier sur son compte Twitter. Trois ans après avoir créé son parti, Ensemble pour la République, l’ancien gouverneur du Katanga se lance officiellement dans la course à la présidentielle de 2023. Il joue volontiers de la résonance biblique de son prénom pour se poser en sauveur de la République démocratique du Congo (RDC). Le timing politique continental lui est propice : du Nigeria au Kenya, des candidats météoritiques bousculent les vieux partis, revendiquant un lien direct et transcendant avec les citoyens, ringardisant la classe politique (au sein de laquelle ils ont pourtant longtemps prospéré), et se présentant volontiers en « hommes du peuple » (malgré leur belle fortune) : William Ruto, élu président du Kenya en septembre, Peter Obi, ce mois-ci peut-être au Nigeria… Katumbi sera-t-il le troisième de cette série ? « Il est populaire au Katanga, mais pas au niveau national, confiait à Afrique Magazine un Congolais, observateur avisé de la vie politique de son pays, qui doute de l’hypothèse Katumbi. Sans alliance sur le plan national, il aura beaucoup de mal. » Une autre personnalité nuance : « Il sait parler à la jeunesse. Il a des moyens et des réseaux internationaux. Il peut y arriver. » L’homme est relativement jeune (il fêtera ses 59 ans à la fin de cette année). Avec ses costumes blancs et ses chapeaux, il affiche un style de séduisant dandy, décontracté et dynamique. S’il est élu, il promet « un État juste, une république exemplaire, où chacun pourra vivre en sécurité et dans la dignité par le fruit de son travail ». Un programme qui se présente comme un incommensurable défi au vu des problèmes pharaoniques qu’affronte le géant d’Afrique centrale, nation inachevée et fragile de plus de 80 millions d’habitants : pauvreté, inégalités, corruption, infrastructures défaillantes, chaos urbain de la mégapole Kinshasa, etc. Sans omettre les enjeux – civilisationnels à l’ère du réchauffement climatique et de la transition énergétique – de la gestion du patrimoine forestier (deuxième poumon vert du globe après l’Amazonie) et des richesses minières. Ni la violence endémique qui empoisonne l’est de la RDC depuis trois décennies, et qui menace désormais, via les rebelles du M23, de dégénérer en guerre ouverte avec le Rwanda de Kagame…

Certes, Moïse Katumbi ne doute de rien. Après tout, la chance sourit aux audacieux. Et nul ne lui reprochera de croire en ses rêves et de tout donner pour les concrétiser. Ce métis athlétique, qui arbore un look de winner partout à l’aise, est « sûr de son destin, certainement courageux et peut-être idéaliste », écrivions-nous de lui en août 2016. L’homme a de qui tenir : il est en effet le fils d’un certain Nissim Soriano, Juif grec de l’île de Rhodes.

De Rhodes La Rdc

Quittons un instant les rives du Congo pour celles de la Méditerranée… Dans les années 1930, Rhodes, petite île grecque de la mer Égée, était une possession italienne, où vivait paisiblement, depuis le Moyen Âge, une communauté juive. L’Italie de Mussolini étant alliée avec l’Allemagne d’Hitler, Nissim Soriano recherche prudemment une terre d’accueil. Plutôt que de s’exiler aux États-Unis ou même en Afrique du Sud, il s’intéresse au Congo belge, inspiré par l’exemple de Salomon Benatar, un Juif de Rhodes parti s’établir dès le début du XX e siècle à Élisabethville (ancien nom de Lubumbashi). Peu avant la Seconde Guerre mondiale, Nissim et ses sœurs embarquent pour l’Égypte, puis pour Beira (sur la côte du Mozambique, alors colonie portugaise), et enfin pour le Katanga, où ils posent leurs valises. Bien leur en a pris : en 1944, la sinistre mécanique génocidaire nazie submerge les îles de la mer Égée. Jusqu’au dernier îlot, les SS déportent impitoyablement tous les Juifs en direction des camps d’extermination situés en Pologne. À Rhodes, le consul de Turquie (Selahattin Ülkümen, dont le nom mérite d’être tiré de l’oubli) parvient à en sauver quelques dizaines, en leur prodiguant des papiers d’identité turcs. Les autres – plus de 1 500 – sont exterminés à Auschwitz. Parmi lesquels les parents du père de Moïse Katumbi ; le patronyme « Soriano » est d’ailleurs gravé sur le mémorial de la déportation érigé à Rhodes.

Au Katanga, le rescapé Nissim Soriano ouvre une pêcherie sur les rives du lac Moero, près de la frontière avec la Rhodésie du Nord britannique (actuelle Zambie). On l’imagine contemplant le lac, songeant à la Méditerranée, pleurant sa famille et ses amis lâchement assassinés. L’homme relève la tête et repart de zéro. Il ne cherche pas à intégrer la communauté des colons belges, et choisit d’épouser la fille d’un chef bemba, Mwata Kazembe XIV Chinyanta Nakula, qui lui donne un premier fils, Raphaël. Après le décès de sa femme, il se remarie avec Virginie Mwenda, elle aussi d’une grande lignée bemba, qui donne naissance à Moïse, en 1964. Moïse et son demi-frère Raphaël – de vingt ans son aîné – sont nés à Kashobwe, près de la frontière zambienne, et ont été élevés dans la religion catholique (le judaïsme se transmet par la mère, non par le père). « Katumbi ne se définit pas comme Juif, mais il a une connexion chaleureuse avec le judaïsme et Israël », précisait en mars 2021, dans The Times of Israel, Menachem Margolin, un rabbin belge avec lequel l’homme politique a sympathisé.

Moïse n’a que 9 ans lorsque ce père atypique succombe à un cancer : ses sœurs et lui sont dès lors élevés par leur aîné, Raphaël Katebe Katoto, qui fera office de paternel de substitution. Celui-ci envoie le jeune Moïse dans un internat bénédictin. Après le lycée, le cadet part étudier la gestion à Kitwe, en Zambie, mais abandonne rapidement pour se lancer dans les affaires, des deux côtés de la frontière avec le Zaïre. Dès les années 1970, la prospère pêcherie industrielle familiale obtient le monopole de l’approvisionnement en poisson des cantines de la Gécamines, l’office minier zaïrois, puis le marché des cantines des établis- sements catholiques. La popularité des frères Katumbi est déjà palpable : au début des années 1990, la population protège leurs biens contre les tentatives de pillage des Forces armées zaïroises (FAZ). Face au despotisme du régime de Mobutu déliquescent, Moïse passe la frontière et fonde, en Zambie, le groupe Chani, actif dans l’extraction d’émeraudes et l’import-export. Il devient alors proche du président zambien Frederick Chiluba (lui aussi bemba), qui facilite ses affaires.

CHAIRMAN

DU TPM ET « PREZ » DU KATANGA

Lorsque, en 1997, l’Alliance des forces démocratiques pour la libération du Congo de Laurent-Désiré Kabila taille en pièces les FAZ et progresse vers Kinshasa, Katumbi participe au financement des rebelles afin de hâter l’agonie du mobutisme. Devenu président, Kabila père ne favorisera pourtant pas ses affaires. Qu’à cela ne tienne : celui qui revendique la pratique de trois à quatre heures d’activité physique par jour, avec une préférence pour le football et le tennis, investit dans le sport : il rachète la même année le Tout Puissant Mazembe (TPM), l’un des plus grands clubs de football du continent. Surnommés « les Corbeaux » en raison de leur maillot à dominante noire, ses joueurs ont été cinq fois champions d’Afrique et même, en 2010, finalistes de la Coupe du monde des clubs (ils ont perdu contre l’Inter Milan). Devenir chairman (« président ») d’un club de foot aussi populaire lui permet de peaufiner son image : il assiste aux matchs tout de blanc vêtu, coiffé de l’un de ses célèbres chapeaux. Il fait même construire, en 2011, un stade de 18 000 places flambant neuf à Lubumbashi. En partenariat avec l’Unicef sont parfois, à sa demande, distribuées des moustiquaires aux supporters.

En froid avec Kabila père, Moïse se rapproche du fils, par l’entremise du gouverneur du Katanga, Augustin Katumba Mwanke. Son entreprise Mining Company Katanga (MCK) obtient trois gisements de cuivre et de cobalt au nord-est de Lubumbashi. En 2006, il soutient la campagne électorale de Joseph Kabila. L’année suivante, il est récompensé en étant désigné gouverneur du Katanga. Il se retire officiellement de MCK et inscrit la société au nom de son épouse, Carine (d’origine burundaise), afin d’écarter les soupçons de conflit d’intérêts. Cependant, « les mauvaises langues assurent que les camions rouges du gouverneur ne font jamais la queue à la douane », ironise Colette Braeckman, journaliste belge spécialiste des Grands Lacs, dans le quotidien bruxellois Le Soir, en mai 2009. En 2021, Katumbi est d’ailleurs cité dans l’enquête « Congo Hold-up », menée notamment par RFI et un consortium de journalistes d’investigation : « Entrepreneur actif dans le secteur des mines, Moïse Katumbi a continué à développer ses affaires alors qu’il était en même temps gouverneur de la province minière du Katanga », écrit alors RFI. L’ex-gouverneur a toujours démenti avoir tiré le moindre bénéfice de cette double casquette. Il se défend du moindre népotisme et insiste sur son bilan, plutôt flatteur : « Le Katanga est passé du troisième au premier rang des contributeurs au budget de l’État, avec des recettes qui ont bondi de 18 millions à 1,2 milliard par an », déclarait-il à Afrique Magazine en 2016. Avant son arrivée à la tête du gouvernorat, « le minerai fuyait par camions entiers… Les douaniers arrivaient au travail à 11 heures et repartaient à 14 heures ». En 2007, l’un des premiers gestes du gouverneur nouvellement élu est d’utiliser les redevances minières afin d’acheter des ambulances et du matériel médical pour les dispensaires. Il interdit l’exportation de minerais bruts et investit massivement pour le faire raffiner sur le sol congolais. Selon African Business, en avril 2013, la production annuelle de cathodes de cuivre est passée de 18 000 tonnes en 2007 à plus de 1 million de tonnes. Sous son mandat (2007-2015), un tiers des routes de la province sont rénovées, le nombre d’enfants scolarisés multiplié par trois, et 67 % de la population a accès à l’eau potable (contre 5 % auparavant). Un bilan non négligeable, sachant que la RDC se situe au 164e rang sur 174 de l’indice de capital humain : selon la Banque mondiale, deux tiers (64 %) des Congolais

(sur)vivent avec moins de 2,15 dollars par jour, et, selon l’Unicef, 33 millions n’ont pas accès à l’eau, dans un pays pourtant doté de la moitié des réserves aquifères du continent. Katumbi a acheté également, sur ses propres deniers, des livres scolaires et fait importer du maïs zambien à bas prix. Le « Prez » allait même jusqu’à distribuer des billets de 100 dollars aux nécessiteux, par exemple pour financer des soins médicaux urgents, l’organisation d’obsèques ou le rapatriement d’un corps.

En 2015, lorsqu’il devient évident que le président Kabila cherchera au mépris de la Constitution à se maintenir au pouvoir au terme de son second mandat, la jeune démocratie traverse une violente crise. En janvier, des émeutes éclatent à Kinshasa et font des dizaines de morts. En septembre de la même année, Katumbi rompt avec le chef d’État : il quitte son poste de gouverneur et annonce dans la foulée sa candidature à la présidentielle, citant pour modèles politiques Nelson Mandela et Léopold Sedar Senghor, notamment « parce qu’ils ont eu l’intelligence de partir ». Il reçoit le soutien du G7 (coalition de sept partis frondeurs) et de la plate-forme de l’opposition Alternance pour la République. Son programme : « Un État de droit avec un système éducatif fort, l’accès aux services de santé et des efforts pour diversifier l’économie. » Entre Kabila et Katumbi, la guerre est dès lors déclarée : le président va tout mettre en œuvre pour neutraliser son rival. En avril 2016, Darryl Lewis, un conseiller américain du magnat katangais, est interpellé par l’Agence nationale de renseignement et accusé d’être un mercenaire. Libéré après plusieurs mois de détention et autorisé à rentrer aux États-Unis, il portera plainte pour tortures.

Katumbi est quant à lui poursuivi en justice par un ressortissant grec, Emmanuel Stoupis, qui l’accuse de spoliation immo- du pouvoir ». « Si l’on n’avait pas signé la condamnation, on aurait été condamnés à dix ans de prison », expliquait-elle à TV5 Monde en décembre 2016, fustigeant « un dossier politique, un procès bidon, monté de toutes pièces ». En mai 2017, devant le président Kabila en personne, même la Conférence épiscopale nationale du Congo déplore un « acharnement » et une « mascarade » à l’encontre de Katumbi. Mais force est de constater que la manœuvre s’est révélée efficace : finalement exilé en Belgique, l’homme s’est retrouvé dans l’incapacité physique de déposer sa candidature à la présidentielle avant la date butoir du 8 août 2018. Il a bien tenté de rentrer au pays au début du mois, mais son avion n’a pas été autorisé à atterrir, puis son convoi de véhicules a été bloqué au poste-frontière zambien de Kasumbalesa, à seulement 90 kilomètres de Lubumbashi. Katumbi n’a pu revenir en RDC qu’en 2019, après l’élection de Tshisekedi. À la présidentielle de 2018, il avait soutenu Martin Fayulu, mais n’a plus suivi le candidat malheureux lorsque ce dernier s’est obstiné à revendiquer la victoire, des mois après le scrutin. Félix Tshisekedi a d’ailleurs nommé au gouvernement plusieurs figures de la coalition menée par l’ancien gouverneur du Katanga, Ensemble pour le changement.

Des Origines Attaqu Es

bilière. Ce dernier s’était déjà fait connaître pour des poursuites judiciaires envers un autre opposant, Jean-Claude Muyambo Kyassa, condamné à quatre ans de prison. Convoqué au tribunal de Lubumbashi les 9 et 11 mai 2016, l’ancien gouverneur est accueilli par des milliers de supporters, contre lesquels la police s’acharne. Blessé d’un coup de seringue lors de la cohue, il est autorisé à quitter le pays pour recevoir des soins en Afrique du Sud. En juin 2016, un tribunal le condamne, en son absence, à trois ans de prison et à 1 million de dollars d’amende. Dès le mois suivant, la juge Chantal Ramazani fuit la RDC, affirmant avoir condamné Katumbi contre son gré, « sous la contrainte

Un autre péril menace sa prochaine candidature : le piège de la « congolité ». En 2021, Noël Tshiani, obscur ancien prétendant à l’élection de 2018 (il n’avait recueilli que 23 548 voix), a fait une proposition de loi afin d’empêcher tout non-Congolais de père et de mère d’être élu chef de l’État. La mesure vise à l’évidence d’éventuels candidats ayant des parents originaires du Rwanda. Une telle loi aurait aussi pour effet d’invalider la candidature du fils de l’Italo-Grec Nissim Soriano… En juillet 2021, devant le Conseil de sécurité des Nations unies, la cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour le Congo (Monusco), la Guinéenne Bintou Keita, a clairement mis en garde contre les « conséquences potentiellement dangereuses » d’un tel texte. En Côte d’Ivoire dans les années 2000, le concept xénophobe d’« ivoirité », agité par une partie de la classe politique afin de barrer la route à Alassane Ouattara, avait attisé la guerre civile. « Être né de parents congolais n’est pas une garantie de patriotisme », précisait dans les colonnes du Monde, en juillet 2021, le politologue Jean-Claude Mputu. « Cette loi repose sur des arguments populistes », ajoutait-il, estimant que « les populations parlant le kinyarwanda sont soupçonnées d’être déloyales à la RDC ». Interrogé en 2021 sur cette proposition de loi, Tshisekedi avait botté en touche, se disant « pas concerné ». Pourtant, depuis que Katumbi a officialisé sa candidature, les attaques du camp présidentiel fusent sur ses origines. « Il ne faut pas voter pour une chauve-souris dont personne ne maîtrise la mère et encore moins le père », fustigeait, le 7 janvier à Lubumbashi, le ministre des Hydrocarbures Didier Budimbu (du parti Autre vision du Congo). Ce proche de la première dame appelait les électeurs à « demeurer focus sur le deuxième mandat de Félix Tshisekedi pour ne pas écouter les sirènes d’imposteurs dont la place n’est pas ici ». Le lendemain, sur Twitter, un député du parti présidentiel (Union pour la démocratie et le progrès social), Éric Ngalula Ilunga, dénonçait la « nationalité étrangère de Katumbi ». Et le 12 janvier, le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa Tongba, déclarait dans un meeting au Sud-Ubangi que « celui dont le père n’est pas congolais est notre ennemi ». Le même jour, dans un tweet, un militant du mouvement citoyen Lutte pour le changement (Lucha), Fred Bauma, prévenait quant à lui en ces termes : « Si on ne prend pas garde, ces élections vont devenir une grosse campagne raciste, tribaliste et même antisémite. »

Par ailleurs, une enquête menée par Jeune Afrique et RFI a confirmé que Moïse Katumbi a bel et bien demandé, et obtenu, en 2000, la nationalité italienne. Rome, dont les émigrés ont fait souche dans le monde entier (France, États-Unis, Argentine, Australie, etc.), autorise en effet leurs descendants à solliciter un passeport italien : Rhodes ayant été italienne lorsque son père y est né, Katumbi a pu la requérir. Mais l’entrepreneur, qui a sans doute procédé ainsi pour faciliter ses déplacements dans l’Union européenne, a prudemment renoncé à cette nationalité de convenance en 2017. Cependant, selon la Constitution de 2006 de la RDC, la nationalité congolaise est « exclusive », et la double nationalité n’est pas reconnue. Les années italiennes de Moïse Katumbi pourraient-elles lui barrer la route du palais de la Nation ? Qu’un métis, fils d’un rescapé de la Shoah, soit empêché de se présenter à une élection présidentielle africaine en vertu de prétextes xénophobes constituerait une bien cruelle ironie : la notion de citoyenneté « de souche » s’inspire directement des thèses de l’extrême droite européenne. ■

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