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Tahar Ben Jelloun « ALLER VERS LA LUMIÈRE »

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Khady Diallo

Khady Diallo

Son pays natal, le Maroc, est la source vive d’une grande partie de son œuvre. À travers l’intime, la vie quotidienne et citoyenne, les souvenirs ou l’actualité, l’écrivain et poète à la carrière internationale ne cesse d’interroger le monde qui l’entoure. propos recueillis par Catherine Faye

L’Orangeraie. Ce n’est pas un hasard si l’auteur de l’énigmatique L’Enfant de sable, de La Nuit sacrée, prix Goncourt 1987, ou encore du Racisme expliqué à ma fille, nous donne rendez-vous dans ce café parisien, tenu par un couple de Kabyles. Une manière pour cet homme de l’entre-deux de retrouver, au cœur de la capitale française, le goût du thé à la menthe et l’évocation du parfum de la fleur d’oranger. Entre le Maroc et la France, Tahar Ben Jelloun a connu mille et une vies. Philosophe, poète, opposant politique, journaliste, psychothérapeute, écrivain, juré littéraire… Depuis la publication en 1973 de Harrouda, son premier roman, avec lequel il fait scandale en abordant la sexualité, ce virtuose des mots et de la couleur ne cesse de construire une œuvre multiforme. Son dernier livre brosse un portrait des travers de son temps

(corruption, infidélité, richesse, pauvreté, islamisme…), tout en évoquant le « plus beau pays du monde », le Maroc, dénominateur commun de ces 14 nouvelles, incisives, poignantes, sensibles, tragiques, comme autant de tableaux, par celui dont le parcours n’en finit pas d’être guidé par deux passions : l’écriture et la peinture. Deux façons de dire le monde. Des tréfonds à la lumière. Et un cheval de bataille : la poésie, dont ces mots de la femme de lettres Andrée Chedid, et amie de l’auteur, nous disent la place du poète : « Nul mieux que lui ne s’accorde aux solitudes ; mais aussi, nul n’a plus besoin que sa terre soit visitée. » À l’automne paraîtront deux ouvrages : Les Arbres racontés aux enfants (L’Iconoclaste) et le Dictionnaire amoureux du Maroc (Plon).

AM : Votre nouvel ouvrage dépeint un Maroc tour à tour sublimé et critiqué. Quel lien entretenez-vous avec ce pays ?

Tahar Ben Jelloun : C’est une attache très forte et permanente, qui n’exclut pas la critique. Lorsqu’on aime, forcément, on désapprouve certaines choses. J’adore mon pays, et j’y vais le plus souvent possible, entre quatre et cinq mois par an. En même temps, quand j’arrive, certaines choses me sautent aux yeux. Pendant deux ou trois jours, je râle. Je suis alors un peu dans la peau d’un étranger. Je vois ce que les Marocains ne voient plus. Du reste, c’est le rôle de l’écrivain : être un témoin, qui regarde, observe et raconte des histoires, auxquelles il a été plus ou moins mêlé, qu’on lui a racontées ou qu’il a vu se dérouler devant lui. Dans ce livre, j’ai voulu faire un portrait de ce Maroc, qui reste pour moi le plus beau pays du monde, sur tous les plans. Sa diversité et la magie qui se dégage de bien des endroits sont indéniables. Je m’y sens bien. Ce qui n’était pas le cas lors des années de plomb, sous le règne d’Hassan II, durant lesquelles j’ai beaucoup souffert. J’évoque cette période dans La Punition, qui relate les dix-neuf mois de détention arbitraire d’étudiants, dont j’ai fait partie. Nous avions été sanctionnés pour avoir manifesté pacifiquement. Heureusement, depuis l’arrivée de Mohammed VI, tout le monde respire et vit bien ; il n’y a plus la pression d’autrefois. Mon rapport au Maroc n’est donc pas si simple. Qu’est-ce qui vous gêne le plus ?

D’abord, des problèmes quasiment endémiques : la situation dans laquelle se trouvent l’éducation et la santé, le rapport à l’administration, la corruption. Et, dans la vie quotidienne, le manque de civisme des habitants. On le remarque surtout lorsqu’ils sont au volant. D’où un grand nombre d’accidents, de « crimes routiers », comme ils disent. Le Marocain pourrait, sur la base des valeurs qu’il porte, comme le respect de l’autre ou l’estime des personnes âgées, rester poli et vigilant. Tout vient du manque d’éducation : une base essentielle et profonde. En premier lieu, il faudrait former les enseignants ; c’est aussi à l’école que l’on apprend à être un bon citoyen. Je fais donc confiance à mon ami Chakib Benmoussa, ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, qui a récemment réorganisé son ministère pour mieux réformer l’éducation. Parmi les villes évoquées dans votre livre, Tanger sort du lot. Pourquoi ?

Parce qu’elle a une identité particulière, avec une vocation internationale. Cosmopolite, elle a accueilli de nombreuses personnalités du monde de l’art, entre autres. Tanger est également un port ouvert à la fois sur la Méditerranée et l’Atlantique. Très peu de villes jouissent d’une telle double exposition, qui joue sur les mentalités, le comportement des gens. Enfin, le vent d’est, la proximité avec l’Europe, à 14 kilomètres de la côte espagnole, insufflent à cette ville de la pointe extrême du nord de l’Afrique quelque chose d’unique. Mohammed VI, qui l’aime beaucoup, contrairement à son père, qui la négligeait, a beaucoup œuvré pour l’embellir et pour son développement économique. Deuxième ville industrielle du pays, elle abrite le complexe industrialo-portuaire Tanger Med, une immense zone franche, et le TGV la relie à Casablanca. Je me souviens des critiques faites au roi lorsqu’il avait décidé de faire construire cette ligne. Il a bien fait de persévérer : le nombre d’accidents de la route a diminué, et les citoyens peuvent à présent se rendre en un peu plus de deux heures d’une ville à l’autre. Sans compter que le réseau fonctionne bien mieux qu’en France : ni grève, ni panne, ni retard. Ce TGV est une franche réussite, qui a transmis aux Marocains les notions de discipline et de ponctualité. En revanche, vous n’évoquez pas Rabat…

J’y ai fait mes études de philosophie dans les années 1960. Cette ville, jolie, très propre, ne fait pas rêver. Tout y est calme et tranquille. Parfaite pour les diplomates. Pour un romancier, Casablanca est plus intéressante ; c’est le bordel total. Il faut avoir un peu vécu dans cette mégalopole pour commencer à la connaître. C’est là que le Maroc des classes sociales se fait : avec une classe privilégiée, très fortunée, une petite classe moyenne, pas encore bien formée, et une grande classe modeste, sinon pauvre. Tout ce monde coexiste dans une espèce de violence non dite, sous-jacente, avec une énergie extraordinaire. Autant, Rabat ou Tanger sont des villes où on prend le temps de paresser, autant, à « Casa », on n’a pas droit à cette nonchalance. C’est le Maroc moderne. J’y consacre d’ailleurs un livre, Les Amants de Casablanca, qui paraîtra en avril aux éditions Gallimard.

Comment vivez-vous votre double appartenance, française et marocaine ? Où vous sentez-vous le mieux ?

Je me sens très bien en Italie et chez moi, au Maroc. Depuis quelques années, je ne suis plus à l’aise en France. Par la France, j’entends Paris, qui est une ville extraordinaire, très belle, mais qui a été petit à petit défigurée par une femme incompétente. Nous, Parisiens, souffrons tous les jours des initiatives stupides et irrationnelles prises par Madame Hidalgo. Les transports en commun sont devenus d’une médiocrité inouïe, et les travaux en vue des jeux Olympiques sont tellement nombreux que, si vous prenez un taxi, vous tournez en rond. Je me sens bien chez moi, mais dès que je sors, je ressens une agressivité chez les gens. Il y a trois jours, alors que je faisais mes courses dans un supermarché, mon Caddie a touché celui de mon voisin : il s’est mis à me crier dessus. Les anecdotes en disent long du monde dans lequel on vit, de l’état d’esprit des gens. Paris est en train de perdre son âme, son humanité, sa poésie. La plupart des artistes que je connais partent. Pour ma part, mes quatre enfants sont là, et je ne peux pas ne pas les voir, me séparer d’eux. Je les aime, ils m’aiment, j’ai besoin d’eux, ils ont besoin de moi.

Le 14 décembre dernier, la demi-finale de la Coupe du monde de football a opposé le Maroc à la France. Qu’a évoqué ce match pour vous ?

J’ai regardé ce match au Maroc, ce qui a son importance. Je ne suis pas passionné de football, mais j’étais entouré d’amis exaltés, et c’est communicatif ! J’ai commencé à crier, moi aussi, c’était incroyable. Inutile de vous dire que j’étais 100 % marocain. J’aime beaucoup Mbappé, mais Hakimi est formidable également. L’équipe marocaine aurait pu gagner si l’arbitre n’avait pas refusé les deux penaltys… Bien entendu, c’est un jeu. J’aimerais bien qu’on résolve les problèmes par l’intermédiaire du sport. Au lieu de faire la guerre. Que nous dit ce sport universel, sans barrière de langue, de l’humanité ?

C’est une question que se posait déjà l’écrivain argentin Jorge Luis Borges, qui détestait le football. Il a raconté qu’un jour, en ouvrant le journal, il avait lu que l’Argentine avait « écrasé » je ne sais plus quel pays. Avec ironie, il avait ajouté qu’il ne savait pas que, dans la nuit, il y avait eu une guerre. Ce sport éveille et attise les sentiments les plus primaires, avec des émotions absolument extraordinaires. À côté de moi, des hommes pleuraient lors de la demi-finale. Ils ne verseraient pas des larmes devant un tableau, mais, devant un match de foot, ils le font ! Et c’est planétaire. Le football est en quelque sorte un phénomène de guerre qui, s’il génère parfois des bagarres, ne fait pas de morts. Malheureusement, il a été kidnappé par l’argent. Une Coupe du monde est regardée par 2 milliards de personnes. L’argent est en train de pourrir ce sport et d’en faire un business, où règne la corruption. Vous avez grandi à Fès et à Tanger. En quoi votre enfance continue-t-elle de vous habiter ?

Les écrivains puisent toujours dans leur enfance et dans leur adolescence. Je suis en train de lire une très bonne biographie de Philip Roth, dans laquelle on découvre que l’auteur américain a tout puisé dans sa jeunesse et dans sa relation avec ses parents. L’enfance détermine beaucoup de choses. Certains savent l’exploiter, en fabulant bien sûr, parce qu’il n’est pas question de se raconter tout le temps, sous peine d’être ennuyeux. Néanmoins, à partir de quelques détails, on peut écrire des histoires. Pour ma part, j’ai été élevé de manière très traditionnelle, dans le respect absolu de mes parents, dont je baisais la main, et des autres. Nous étions très pauvres, mais ne manquions de rien. J’avais deux chemises et deux pantalons ; mon père travaillait beaucoup, ramenait de quoi manger. Avec mon frère, nous étions heureux. C’était simple, nous nous contentions de ce que nous avions. Ma mère parlait très peu, ne disait du mal de personne. Elle était analphabète, mais elle avait sa culture, très respectable. Mon père savait lire et écrire, c’était un homme très drôle, sarcastique, qui faisait rire toute la famille. Il est mort depuis trente-trois ans, et pourtant, chaque fois que la famille se réunit, nous nous remémorons des anecdotes le concernant, et nous rigolons. J’ai hérité de cette dérision. Elle n’apparaît pas toujours dans mes livres, mais dans la vie, je suis un peu comme ça. Je ne me prends jamais au sérieux.

Quel livre d’enfance vous a ouvert les portes de la littérature ?

Ils sont nombreux, car je lisais énormément ! Au moins un livre par semaine, que j’empruntais à la Bibliothèque française. Je pense à Thérèse Desqueyroux de François Mauriac, Sans famille d’Hector Malot, des extraits des Misérables de Victor Hugo, la comtesse de Ségur, La Fontaine, La Bruyère… À Tanger, nous allions au théâtre, voir des pièces classiques françaises. En réalité, ceux qui m’ont ouvert les portes de la littérature, ce sont les réalisateurs. Le cinéma a été pour moi une opportunité extraordinaire. Il m’a appris à raconter et à construire une histoire. Durant les années de collège et de lycée, je voyais un film par jour. Je me souviens des Quatre Cents Coups de François Truffaut, de L’homme qui tua Liberty Valance de John Ford, de Et Dieu… créa la femme de Roger Vadim – un moment très joyeux pour nous, au Maroc –, du mystérieux M le maudit de Fritz Lang. Avant toute chose, pour moi, il y avait Ava Gardner. J’allais voir tous les films où elle apparaissait ; j’en parle dans l’une des nouvelles de mon der- nier livre, qui raconte la relation équivoque entre un homme et une sublime créature. J’y évoque Pandora d’Albert Lewin, un film sur le désir, l’amour fou, la beauté qui fait tourner la tête des hommes… Vous souvenez-vous des premières lignes que vous avez écrites ?

Je me rappelle les premières pages de mon premier roman, Harrouda, écrites sur du papier administratif marocain jaune, sur la table d’un ami peintre-architecte, à Casablanca, en 1971 ; un manuscrit que je ne parviens pas à retrouver, alors que j’en ai gardé une trentaine d’autres, consignés dans des cahiers. Harrouda prend sa source dans l’histoire extraordinaire d’une prostituée, vieille, qui mendiait dans les ruelles de Fès, et nous, enfants, lui demandions de nous montrer son sexe en échange de sucre. Alors elle soulevait sa robe, et on courait lui en chercher. À partir de cette image, inscrite dans ma mémoire, j’ai imaginé la vie de cette femme, puis, celle, distincte, de ma mère. Deux destins de femmes. J’y parle aussi de Fès et de Tanger, je les oppose. Ce qui me fait plaisir, c’est que, cinquante ans après sa parution, ce roman est toujours en vente. Lorsque je fais des dédicaces, on me demande chaque fois d’en signer un exemplaire.

Votre langue maternelle est l’arabe dialectal. Pourquoi avoir préféré le français pour écrire ?

Je me suis emparé de la langue française avec fougue et passion parce que je considérais que l’arabe était acquis et qu’il fallait briller dans une langue étrangère. Par ailleurs, je lisais beaucoup plus en français qu’en arabe. Surtout les grands poètes, notamment ceux de la Résistance, et les écrivains français du XIX e siècle et du début du XX e siècle. Ma culture, mes références sont majoritairement françaises. En tant que membre du jury de l’académie Goncourt, je lis aujourd’hui, chaque été, entre 30 et 40 romans contemporains pour le Prix. J’ai donc un peu négligé la langue arabe classique. Ce choix a été pour moi non discutable. D’autres écrivent en plusieurs langues, moi non. Pourtant, je rêve probablement dans les deux langues, comme dans la vie. Quelle relation entretenez-vous avec les mots ?

Vous vous souvenez de ce livre magnifique de Sartre, Les Mots ? L’auteur parle de l’enfance, des livres. Des mots pour exister. Tout y est dit. Cependant, les mots peuvent être dangereux, et le travail d’un auteur est de savoir être un bon ami, les utiliser, même parfois les tordre, sans qu’ils se fâchent. Et puis, il y a la poésie. Elle est fondamentale. C’est elle qui sauvera le monde. Il faut inciter les enfants à en lire, leur donner cette envie. Si on n’en lit pas, quoi que l’on veuille faire plus tard, ce n’est pas la peine. Je pense, par exemple, au poète congolais Tchicaya U Tam’Si, dans le sillage d’Aimé Césaire. À Aragon également, l’un des plus grands poètes du XX e siècle, dont on se souviendra à travers sa poésie, et non ses romans. Ce genre littéraire, c’est comme les mathématiques. Il doit être précis, le mot doit être à sa place, même si dans la vie courante, ce n’est pas le cas. Lorsque Paul Éluard écrit : « La terre est bleue comme une orange », rien ne semble être à sa place, et pourtant c’est l’un de ses plus beaux vers. Prononcé à voix haute, il fait rêver les enfants.

Un écrivain doit-il nécessairement être un témoin de son époque ?

Il est témoin de tout, pas uniquement des drames, ou de la vie quotidienne. Dans la littérature contemporaine française, les écrivains sont trop souvent témoins d’eux-mêmes. Ils ne regardent pas ailleurs. Il me semble qu’on a abusé de l’autofiction. Pour moi, un auteur intéressant est celui qui nous amène ailleurs, nous emporte, comme le fait Le Clézio, par exemple. Celui qui nous raconte une histoire. Bien sûr, il y a aussi l’urgence, qui a toujours été le point de départ de l’écriture. Toute la poésie part d’ailleurs de là. Quand des personnes meurent assassinées, comme elles le sont en ce moment en Iran, on l’exprime par l’écrit, par la poésie. Il existe donc une urgence, une nécessité. C’est le cas, par exemple, du roman de Djaïli Amadou Amal, Les Impatientes. Un livre nécessaire sur la condition de la femme au Sahel, où l’écrivaine camerounaise interroge la question universelle des violences faites aux femmes.

Depuis une quinzaine d’années, vous naviguez entre écriture et peinture. Peindre a-t-il changé votre rapport à l’écriture ?

J’ai toujours dessiné. Puis, j’ai peint. Aujourd’hui, la peinture est devenue un travail sérieux, professionnel. Qui révèle un autre aspect de moi-même. Si, dans l’écriture, je traque les problèmes, dans la peinture, je mets de la lumière, de la joie, du plaisir. J’ai exposé trois grandes toiles dans la prestigieuse basilique Sainte Marie des Anges et des Martyrs, à Rome, dans le cadre d’un hommage rendu au juge Rosario Livatino, assassiné par une organisation mafieuse en 1990 et béatifié l’année dernière. On m’a demandé d’apporter de la lumière, un regard optimiste. Sur l’un des tableaux, j’ai ajouté un vers de Dante : « Dans ton ventre se ralluma l’amour, par la chaleur duquel, dans la paix éternelle, est ainsi éclose cette fleur. » C’est la première fois qu’un artiste musulman entre, au travers de son œuvre, dans une cathédrale.

Que vous évoque ce vers de Jacques Prévert : « La couleur de la lumière et celle de l’obscurité sont deux sœurs jumelles de la même clarté » ?

La lumière et l’obscurité sont en effet toutes deux amoureuses de la clarté. Des ténèbres, on va vers la lumière. Une métaphore pour dire qu’au bout des tunnels, que sont les angoisses de tout un chacun, une lueur brille toujours. L’appel de la vie. Aujourd’hui, l’angoisse du monde est partout. En Europe, les gens manquent de spiritualité, vivent mal, même s’ils ont les moyens de bien vivre. Ailleurs, il y a la survie. Un tunnel fait de guerres, de violences, de privation de libertés. L’homme a besoin d’espoir. D’aller vers la lumière. ■

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