CANADA Univesité de Montréal - Québec Du 9 Août 2018 au 11 Août 2019 Sous la direction de Stéphanie Dadour
Année 2018 / 2019
ENSAG
Nathan Barré
p.4
p.14
p.28
p.74
Sommaire. 367 jours outre - atlantique Edito Montréal en trois aspects Quelques destinations
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L’enseignement à l’UdeM. Point de vue global
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Designing Resilience In Asia
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Cours d’industrialisation du bâtiment
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Réflexion personnelle: solidarité urbaine et itinérance à Montréal. Édito
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Introduction
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Contexte global
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Présentation de précédents architecturaux
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Portrait de la situation à Montréal
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Architecture et identification des opportunités
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Conclusion
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Conseils et astuces avant de partir.
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367 jours outre - atlantique. Édito Il est très étrange d’introduire le résumé d’une année aussi particulière qu’une année d’Erasmus ,ou vous vous retrouvez plongé dans un océan tellement différent de votre bain habituel. Comment revenir en quelque lignes sur les rencontres, les paysages, les distances, les mélanges culturels, l’histoire, accumulées en une seule courte année ? Mes motivations pour partir découvrir le Canada et, avec un peu de recul, le Québec étaient : les grandes étendues sauvages et la faunes d’Amérique du Nord, l’hiver, l’hospitalité, l’urbanisme bien particulier des villes nord américaine, l’histoire et tellement d’autres choses. Il serait évidemment impossible de combler toutes mes esperances. Il se peut même que certains aspects deviennent avec le temps des choses dans lesquelles je ne me reconnais pas. Néanmoins, avoir la possibilité de rompre avec son quotidien d’une manière aussi brutale pour repartir de zéro de l’autre coté de l’océan atlantique est une experience inoubliable. Mon aventure démarre donc le 9 Août 2018. Après 7H10 d’avion et 5h aux bureau de douanes (tentez plutôt de partir fin Août)... Je n’ai en poche qu’un téléphone inutilisable pour le moment avec une adresse à laquelle me rendre : l’appartement d’une amie, de retour en France pour l’été. Il m’a fallut quelques heures supplémentaire avant de com-
prendre que le système d’adresses est parfois différent du notre si bien que les numéros d’appartements suivent aussi les étages. Si le 2091 donne sur la rue, le 2095 se trouve au second étage. Une fois la subtilité résolue, je pu commencer à monter un escalier en bois, au centre d’un vieux batiment en U. Il était si vieux et usé que je ne pu m’empecher d’imaginer la rudesse de l’hiver qui m’attendais quelques mois plus tard. J’avais dors et déjà pu constater que le quartier était tranquile, mais j’avoue avoir été stupéfait lorsque j’entra dans l’appartement, innocupé depuis plusieures semaines, portes et fenêtres grandes ouverte. Oubli, insouciance ou confiance, l’ordinateur de mon amie reposait sur le lit, le chat et les aromate profitaient du soleil qui pointait le bout de son nez. Complétement insomniaque en avion, j’étais extenué. Une fois mes sacs posés à terre, je ne pouvais pas rester en place. Et l’aventure commença pour de bons.
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Petit matin du 9 Aoรปt 2018.
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Montréal en trois aspects. Cette année fut pour moi l’occasion de baigner dans la culture Québécoise. Ne m’attendant pas à une volonté d’indépendance si forte de la province par rapport au reste du Canada, j’ai pu constater à Montréal un véritable engouement pour la francophonie. En effet, l’enthousiasme général constant autour de nombreuses particularités culturelles (artisanat, musique, gastronomie, affirmation de la communauté LGBTQI+ et des religions…) en font une destination très enrichissante en nous confrontant parfois à certains aspects désuets encore présents en France. En guise de présentation de cette année, je choisi d’énumérer plusieurs aspects m’ayant marqué tout au long de mon sejour et pour lesquels j’accorde une importance de premier rang pour mon cursus d’étude: La question de l’affirmation des identitées culturelles est très présente cette année. En effet, une révolution douce de réaffirmation et de fierté identitaire est en train d’avoir lieu dans les communautés autochtones du Canada jusqu’alors mis à l’écart dans des reserves. En effet, les minorités autochtones présentent proches de Montréal sont sujettes à une itinérance récurrente et très stigmatisante pour le reste de la communauté. Cette situation m’a amené à travailler sur la question de l’itinérance lors de mon stage chez Architecture Sans Frontières Québec.
Mon choix de mobilité s’est orienté sur le Canada en partie pour ses grands espaces naturels, décrit dans Voyage au bout de la solitude de Jon Krakauer, que j’ai pu arpenter durant de longues excursions sur des musiques de Sixto Rodriguez ou Yusuf & Cat Stevens. Cependant la question de l’homme et de la nature m’est apparue d’une toute autre manière. Manière que j’illustrerai avec une partie traitant des initiatives individuelles des montréalais au service d’une ville plus verte et du rapport aux espaces naturels en général. Le ville de Québec est formé en 1608, il s’agit a fortiori d’une culture encore très jeune. Curieux des savoirs - faire, je me suis plusieurs fois interrogé sur la forme architecturale qui fait patrimoine en si peu de temps. L’exemple auquel j’ai été le plus sensible est celui des granges en bois qui pullulent dans la campagne. Parfait exemple d’une architecture humble et vernaculaire. Outre l’enthousiasme que suscite de tels édifices, j’ai pu m’y interessé par le biai du programme de récupération de matériaux de construction de Architectures Sans Frontières Québec.
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La question de l’itinérance à Montréal.
Maison Labre, refuge historique pour les plus démunies au coeur de Griffintown. J’aborde la question de l’itinérance par le biai d’une étude de contexte que l’association Architecture Sans Frontieres réalise. Nous nous posons alors les questions suivante: l’architecture a-t-elle vraiment une valeur ajoutée dans un enjeu aussi complexe? Si oui, par quelles actions ASFQ pourrait faire une différence pour certaines clientèles itinérantes? En premier lieu, l’exploration du spectre du logement informel, transitoire et formel nous amène à réfléchir aux opportunités qu’offrent chacune de ces étapes de formalisation du logement. L’atténuation de l’itinérance à Montréal doit passer par l’étude de ces gestes, formel ou non, permettant la réintégration des individus. On parle de trajectoire de sociabilisation. Cette étude fut l’occasion de me pencher sur le réseau d’organismes travaillant au contact des individus en situation d’itinérance. L’identification des parties prenantes de la thématique de l’itinérance nous permettra de pouvoir établir des parcours usagers afin de déterminer certains interstices d’opportunitées.
L’analyse d’études sur la question nous informe sur deux aspects importants de la lutte contre l’itinérance à Montréal: - l’impossibilité de fournir un panorama complet des profils d’itinérants - les moyens mis en œuvre après la prise en charge afin d’adopter une trajectoire de socialisation. Le constat des dénombrements est criant : une grande majorité d’entre eux sont des hommes. Néanmoins, il est important d’apporter une nuance à cette conclusion : Si l’itinérance invisible était mieux évaluer, le nombre de femmes en situation d’itinérance devrait être plus ou moins égal à celui des hommes. Comme nous en avons déjà parlé, il s’agit ici de logement précaire, parfois en échange de relation sexuel, etc… Le fait est que l’itinerance invisible vécue par, majoritairement, les femmes est bien plus complexe puisque’elles parviennent plus souvent à se loger hors des services destinés aux personnes en itinérance, jugé pas assez suffisant pour les femmes.
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Le rapport à la nature.
Vue aerienne du Mile End ou nous remarquons la forte présence de végétation. J’ai découvert un rapport à la nature différent de celui d’Europe. L’espace intersticiel présent entre les logements et la route offre à chaque habitant de multiples possibilitées d’appropriation. C’est bel et bien des initiatives individuelle comme montrées à droite qui permettent à Montréal d’être comme ci - dessus. Néanmoins, il semble que cette appropriation soit, selon moi, dans certain cas poussé trop loin. Le principe de proprieté privé est en effet, très souvent poussé à l’extrème comme l’illustre très bien les vues sattelites ci - dessous.
Entre le système de Parcs Nationnaux et la proprieté privée omniprésente, très peu
Ruelle - éloge à l’initiative individuelle des habitants pour verdire les rues.
d’espaces naturels sont accessibles librement. Le lac ci - dessus est privé !
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Patrimoine et récuperation de matériaux.
Trois granges en bois s’effondrent au Québec chaques jours. Pourtant ces édifices constituent selon moi un merveilleux témoignage du développement de cette province historique-
ment relativement pauvre. Les matériaux utilisés sont de grande qualité et précieusement récuperés par le biai de l’organisme Matériaux Sans Frontières dans lequel j’ai eu la joie de m’investir.
« Le bois de grange sa pousse pas dans les arbre ! »
Aujour’hui les savoirs - faire evoluent, certains perdurent et les granges se ré - inventent perpetuellement au travers d’outils, d’usages et d’inventions.
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Quelques destinations
Le Roché - Percé à la pointe de la Gaspésie
Entrée de condos montréalais
Vue depuis les hauteurs du Mont - Royal
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Patchwork de matériaux sur les bâtiments du Plateau à Montréal
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Formations sédimentaires proche de Lac Cascapédia
Femelle orignale et son petit dans les forêts du Mont Ernest Laforce
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Côte sud du Saint Laurent au Parc Nationnal du Bic
Forêt sans fin au Parc nationnale de la Gaspésie, non loin du Mont - Albert
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L’enseignement à l’Udem. Point de vue global. D’une manière générale, être étudiant a l’Université de Montréal est très agréable. En plus de disposer d’infrastructure sportive que je n’ai vu nul part ailleurs, «l’Université sur la montagne» dispense ses cours par pavillon. C’est à dire qu’en étant étudiant au pavillon d’aménagement, j’avais accès aux cours d’architecture, de design industriel, d’urbanisme et de paysage. Il faut toutefois noter que certains cours sont reservé aux étudiants des filières respectives. Les équivalences de crédits en ECTS nous imposent de choisir trois cours parmis tout ceux proposés, ce qui représente trois matinés de cours ainsi qu’un atelier auquel est dédié toute les après midi de la semaine (l’intensité des différents atelier peut beaucoups varier, certains nécessitent deux après midi par semaine, d’autre la semaine complète). Je suis partie à Montréal dans l’optique d’ouvrir le prisme au travers duquel j’appréhende l’architecture. J’ai donc eu le plaisir de suivre des cours de photographie, de philosophico - sociologie, de design de produit ou d’industrialisation du bâtiment. Une autre attente que j’avais en vennant étudier ici, à Montréal était de suivre des cours orientés sur l’écologie et le domaine de la construction ethique. Sur ce point la, mon avis est plus mitigé: en effet la Note de bas de page.
conception de l’écologie qu’il enseigne est très ingénieuriale. Pour moi, qui me reconnais assez dans les prise de position de l’École Naitonnale Supérieure de Grenoble, le fossé fut de taille. Loin d’être déçu de cela, j’ai préféré le prendre comme une ouverture supplémentaire. Enfin, il convient de souligner la bienveillance omniprésente qui rêgne au sein des étudiants et des professeurs. En effet, nous nous sentions constamment soutenu dans nos travaux. Les initiatives individuelles étaient constamment saluées par les professeurs et l’échec jamais pénalisé. Dans les pages qui suivent, nous allons parcourir un projet que nous avons présenté au concour Designing Resilience In Asia: ce projet consiste à mettre en avant les savoirs - faire et particularités des communautés les plus démunies de Chennai afin d’en faire émerger des solutions durables pour une ville plus résiliente. Par la suite nous passerons au travers d’un modèle d’habitat individuel pré industrialisé et adaptable conçu pour la métropole de Lagos au Nigeria.
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Designing Resilience In Asia 2019.
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Gulf of Bengual
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Palikaranai wetland
Chennai est la capitale du Tamil Nadu. Des extrêmes de sécheresse aux crues, en passant par les séismes et cyclones, notre but est de trouver une stratégie urbaine résiliente pour aider les citadins à faire face à ces phénomènes. Un système de lacs artificiels appelés Erys se propageait, en dérivation, sur l’ensemble du territoire, pour faire face à ces inondations et avoir un apport constant d’eau saine. qui permettait notamment l’irrigation.
La marai Palikaranai a réduit de 2450ha en 1991 à 500ha en 2015 faute de déchets et d’expansion urbaine. Il ne remplit plus les multiples fonctions qu’il avait auparavant : zone tampon pour les inondations, sources d’eau potable, foyer de 300 espèces d’oiseaux migrateurs, renouvellement de l’air, ... Note de bas de page.
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A. Promouvoir l’économie circulaire.
B. Créer une lisière naturelle
D. Coût minimum, efficacité maximum.
C. Mettre en valeur le patrimoine écologique.
Le programme consiste en un échange ressources/services permettant d’attribuer chaque rôle aux bons acteurs. La Nationnal Bamboo Mission (NBM), une institution gouvernementale valorisant les bienfaits de la culture du bambou est à la base de cette initiative. Les habitants recoivent une parcelle de la limite du marais en échange de son entretient. Chennai et la NBM leurs fournissent
le matériel nécessaire à la culture et la construction d’un module en bambou permettant la protetction du marais et l’amélioration des conditions de vie des habitants : un apport constant en eau potable par exemple. Nous mettons en valeurs le lien communautaire ancestral établi autour du systeme Erys.
Habitants
Palikaranai Wetland
Chennai & NBM
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A. Promouvoir l’économie circulaire.
B. Créer une lisière naturelle
C. Mettre en valeur le patrimoine écologique.
D. Coût minimum, efficacité maximum.
La construction de ces modules repose sur un système de noeuds simples valorisant la débrouillardise et les savoirs - faires du Tamil Nadu. C’est aussi une occasion d’introduire la resilience urbaine par la pédagogie.
1. Distribution et nettoyage des parcelles.
2. Plantations des poteaux - bambou selon une trame.
3. Contreventement d’un ensemble de bambo.
4. Construction d’un module selon une des typologie proposée en amont.
5. Construction sur élevée repondant au besoin d’usagers.
6. Possibilité d’adatée le module selon le même systeme constructif.
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A. Promouvoir l’économie circulaire.
B. Créer une lisière naturelle
C. Mettre en valeur le patrimoine écologique.
D. Coût minimum, efficacité maximum.
Nous réalisons une études des activitées aux abords du marais Palikaranai. Cela nous permets par la suite de proposer, à titre de conseil, plusieurs typologies de modules afin de répondre le mieux possibles aux différentes situations. En axonométrie figurent trois exemples dont le modules de phyto - remédiation, celui de ghat et un dernier de sanitaires naturels.
besoins pour les zones d'activitées
besoins pour les zones résidentielles
besoins pour les zones polluées
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B. Créer une lisière naturelle
A. Promouvoir l’économie circulaire.
D. Coût minimum, efficacité maximum.
C. Mettre en valeur le patrimoine écologique.
En implantant des modules d’un bout à l’autre du marais, ils finiraient par se rejoindre pour former une longue passerelle, une lisière entre le marais et la ville protègeant cet espace tampon naturel de l’expansion urbaine.
27,2km
820 1400
27,2km
382 000
Le cycle de l’eau retrouvé grace à la biodiversité du marais Palikaranai.
Estimation des apports du projets.
Coupe d’une rive du marais Palikarnai
GSPublisherVersion 0.0.100.100
GSPublisherVersion 0.0.100.100
GSPublisherVersion 0.0.100.100
GSPublisherVersion 0.0.100.100
Le bambou Dendrocalamus Strictus possède des caracteristiques étonnantes, tant à l’état naturel qu’utilisé dans la construction notamment face aux catastrophes naturelles.
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Nous avons pensé à un systeme simple et aux dimensions variables de manière à pouvoir aux besoins être adapté à d’autres éléments du sytème Erys comme les re-
servoirs secondaires disséminés dans le coeur de la ville ou même les canaux qui la sillonent abondement.
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AxonomĂŠtrie prĂŠsentant une portion des rives du marais en cours de construction par les habitants.
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Mieux loger le plus grand nombre, l’industrialisation au service de l’architecture. Ce projet encadré par Roger - Bruno Richard, professeur à l’Université de Montréal nous propose de concevoir un ensemble de logements par le biai de processus de pré - fabrication et d’industrialisation.
J’ai choisi de travailler sur la ville de Lagos pour sa complexité urbaine et sociale. Le climat bordant le Golfe du Bénin, combiné à cette complexité fut determinant.
Dans le découlement des principes de cet atelier, les processus industriels utilisés sont simple est déja largement mit en oeuvre à Lagos. Le systeme «Tilt Up» est à la base de ce projet car il est optimale pour mettre en oeuvre des maisons juxtaposées, comme montré ci - dessus. De plus les matériaux utlisés sont rudimentaires et possiblement issuent de déchets de cosntruction.
La conception du projet repose sur des critères repris de Christopher Alexander dans De la Synthese de la Forme. D’autres quant à eux, comme l’optimisation des circulations répondent à des contraintes que je me suis imposées au vue de maximiser la qualité du modèle de logement développé.
Espace positif.
Courant d’air urbain.
Zonage et optimisatio.
Quatres orientations.
Optimisation des circulations.
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500
1000
Vue aérienne du quartier de250Gbagada à Lagos - Nigeria 0 125 500 1000
Axonométrie de l’aménagement urbain
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Coupe A B
A
Plan de R + 1
Plan de Rez - de - chaussĂŠ
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Coupe B
Plan et coupe du bloc de salle de bain pré - fabriqués installés au rez - de - chaussé. Le même procédé est utilisé pour le R + 1. Le puit de plomberie est alors fabriqué en usine et les éléments de cuisine «humide» (en pointillé) y sont raccordé sur chantier.
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Plaque de tôle ondulée Solive en bois, 5 x 5 cm Console en acier boulonnée Poutres longitudinale en béton, 15 x 30 cm» L’utilisation d’autre matériaux (comme le bois) est possible dans la limite d’une largeur de 15 cm. (4)
Réserve pour les flux électrique Plancher en parquet dans le sens de la largeur Revêtement étanche Boulon, diam. 18mm Ancrage disposé avant le coulage du mur Ferme en bois assemblé grâce a des plaques herissons (3)
Mur de béton coulé sur place selon le systeme «Tilt Up» (2) Clé en béton évitant le cisaillement
Dalles de fondations solidaire, coulée sur place, 15cm d’épaisseur (1) Drain en gravier Tuyaux de récuperation d’eau de pluie
Axonométrie du mur mitoyen
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Extrait de phasage de chantier adaptée a des maisons juxtaposées construient via le système «Tilt Up»
(4) (3)
(2)
(1)
Axonométrie gérérale du modele - type
Réflexion personnel: solidarité urbaine et itinérance à Montréal. Bureau temporaire d’Architecture Sans Frontières Québec. Ce lieu est en réalité d’ancien locaux industriels emblématique du quartier de Griffintown. L’équipe d’ASFQ comme de nombreuses autres occupent alors les lieux pendant encore neuf mois afin qu’il ne reste pas innocupé en attendant sa démolition.
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Edito. J’ai pour objectif de m’investir dans des démarches humanitaires par le biai de l’architecture depuis plusieures années. Le manque de discernement dont on peut faire preuve en regardant un objectif précis m’ont inconsciemment conduit à cadrer cette pratique dans une case : celle de l’urgence la plus absolue, ou des populations vivent un danger, le traversent ou essayent de s’en remettre. Quoi de mieux qu’une année loin de tout, de nos repères et de nos soutiens pour remettre en cause une pensée par l’expérience nouvelle. J’aimerai remercier l’ensemble de la belle équipe d’Architecture Sans Frontières Québec qui, en me faisant confiance, m’a permis d’ouvrir de nouveaux horizons à la conceptions que j’ai du métier d’architecte, à son rôle et ses engagements dans nos sociétés occidentales. Mes plus sincères remerciements à Bruno pour ses convictions sans failles et la richesse de son discour; Diane pour son accompagnement et son assurance face à des enjeux qui nous dépasse; David pour ses récits et ses connaissances; Sélène pour sa générosité et son enthousiasme quotidien. Je tiens aussi à remercier Owen Rose, pour son enseignement et pour les opportunités qu’il m’a offert, Claire pour sa collaboration à l’élaboration de cette étude. Rien de cela n’aurait vu le jours sans l’appui de l’École Nationale Supérieure d’Architecture de Grenoble ainsi que de la Région Auvergne - Rhône 1
Alpes que je remercie de nous offrir de telles opportunités. J’aimerai enfin remercier ma famille et tout mes proches qui m’ont accompagné dans cette aventure qui ont tous, à leur manière participé à mon bonheur. Un alignement de planète qui se présente rarement m’a offert la possibilitée de rencontrer Bruno Demers, un sociologue adepte de récupération de matériaux et d’architecture; admirateur des savoirs - faire locaux et d’astronomie. Ces centres d’intérêts, couplés à notre enthousiasme réciproque pour les pratiques de solidarités humanitaires, nous ont amenées à discuter lors d’une rencontre organisée par l’Université de Montréal. Il s’avère que Bruno Demers est le directeur d’Architectures Sans Frontières Québec (ASFQ), une organisation à buts non - lucratifs actuellement en restructuration de ses programmes. En effectuant un stage au seins de cette structure, je me vois alors confier la responsabilité de la recherche préliminaire d’un de ces nouveaux programmes : celui de Solidarité Urbaine. “Ce volet vise une assistance aux projets communautaires liés aux enjeux d’équité et d’inclusion en milieu urbain, ici au Québec. Le programme vise à terme une assistance à d’autres problèmes touchant la justice architecturale, comme l’itinérance, l’accessibilité et l’hébergement d’urgence.”1
Définition du programme Solidarité Urbaine d’ASFQ tiré du rapport annuel d’activité 2018 - 2019.
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Introduction. L’aide au plus démunies, qui habitent nos métropoles occidentales est un enjeux complexe. L’architecte humanitaire qui se donne pour missions de venir en aide aux populations les plus vulnérables doit y inclure les personnes en situation d’itinérance.1
Maison Benoit Labre, hébergement emblématique du quartier de Griffintown, encore debout aujourd’hui.
L’itinérance représente une problématique sociétale transversale à de nombreux pays, même les plus développés, comme le Canada. Elle est qui plus est difficile à cerner, c’est à dire que sa définition ne fait pas consensus au seins même des acteurs qui prennent partie autour de cette question. Selon le gouvernement du Québec: “L’itinérance désigne un processus de désaffiliation sociale qui se manifeste par la difficulté pour une personne d’avoir un domicile stable, sécuritaire, adéquat et salubre et de maintenir des rapports fonctionnels, stables et sécuritaires dans la communauté.”2 Néanmoins, il convient de distinguer certains types d’itinérances3 : - L’itinérance situationnelle et cyclique concerne la situation des personnes qui sont temporairement sans logement et qui, après avoir été un certain temps sans-abri, parviennent à se reloger. C’est le type d’itinérance le plus fréquent et le moins visible. On pourra la qualifier d’itinérance caché ou invisible. - L’itinérance chronique correspond à la situation des personnes qui n’ont pas occupées un logement depuis une longue période. Il s’agit de la forme d’itinérance la plus visible. Selon le dénombrement de 2015, près de 25%4 des personnes sans-abri recensées étaient en situation d’itinérance chronique depuis un an ou plus. Dans cette étude, nous allons nous appuyer sur le cas de la ville de Montréal afin de savoir si l’architecture amène réellement une valeur ajoutée dans les enjeux de l’itinérance. Si oui, comment faire une différence pour certaine clientèle itinérante ?
Le termes de personnes en situation d’itinérance est en vigueur au Québec pour désigner une personne sans abris. Ce termes nous éclaire sur la manière de vivre l’itinérance, phénomène plus ou moins ponctuel que certains individu, digne malgrés tout, traversent. 2 Définition du gouvernement du Québec énoncée dans sa Politique nationale de lutte à l’itinérance. 1
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Il convient alors de nérance en général. qualifier l’intervention architecturale La première partie se non pas comme une penchera donc sur solution miracle pour le contexte globale mettre fin à l’itinéet tentera de balirance, mais comme ser les différentes un outil pouvant faire caractéristiques qui une différence signiaccompagnent une ficative auprès des situation d’itinépersonnes qui la rance. Il conviendra vivent. aussi de décrire les Afin de comprendre approches avec lesle contexte de l’itinéquelles les différents rance à Montréal ainacteurs tentent de si que les ressources régler le problème d’intervention exisde l’itinérance. Nous tantes, la présente verrons ici que des Résidente d’une maison de chambre à Montréal. étude prend appuis désaccords philosur des revues littéraires, des précésophiques existent au sein même des dents existant en matière de design parties prenantes. au service des itinérants ainsi que des Dans un second temps, nous dresseinterviews avec des professionnels de rons une liste de précédents architecdisciplines variées amenés à travailler turaux à Montréal et à l’étranger afin de avec des personnes itinérantes. nous permettre d’ouvrir les yeux sur les L’objectif de cette étude sera d’identidifférentes possibilités de projet. Cette fier de quelles manières l’architecture phase d’étude nous permettra, en plus peut contribuer à l’amélioration des de nous approprier le vocabulaire, conditions de vie des personnes en d’établir un système de caractérisation situation d’itinérance et de déterminer des interventions servant de cadre de quelles sont pour les architectes les référence externe pour de futures interopportunités d’interventions à Montréal vention. pouvant avoir le plus grand impact. Nous dresserons ensuite un état des lieux passant par une analyse des parIl est nécessaire de commencer par un ties prenantes. D’un côté nous examitour d’horizon assez large et d’élabonons les profils et parcours des perrer une démarche qui nous permet non sonnes en situation d’itinérance afin seulement d’identifier un projet archid’identifier les besoins probants. En patectural porteur mais aussi de nous farallèle nous explorons les organismes miliariser avec l’écosystème du réseau d’aide locaux afin d’identifier un lieu d’aide aux personnes en situation d’itid’insertion optimal pour les architectes 3 4
Cette distinction est énoncée dans le Plan d’action Montréalais en itinérance 2018-2020. Chiffre annoncé par le Mouvement pour Mettre Fin à l’Itinérance à Montréal.
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dans l’écosystème Montréalais ainsi que des partenaires potentiels. Pour finir cette étude nous mettrons en parallèle une analyse des opportunités architecturales basée sur la méthode du cadre logique employé par Architectures Sans Frontières avec un avis plus personnel sur la question. Dans les deux cas, il s’agit bien de cerner comment une intervention architecturale peut, à long termes, participer à réduire l’itinérance chronique et à court terme offrir des lieux dignes qui encouragent les usagers à l’autonomie et la sociabilisation.
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Logement spontanĂŠe aux abords de la rue Young. On constate ici la forte dualitĂŠ de typologie de constructions dans Griffintown.
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Contexte global. Fondamentaux de l’itinérance
Une situation d’itinérance, aussi complexe soit elle, implique trois facteurs : l’individu, le milieu social et l’environnement. Chacunes de ces sphères est, en termes de prise en charge, de la responsabilité d’organismes présent bien souvent depuis les premiers signes précédents l’itinérance (replis sur soi, refus de recevoir du courrier car pas d’adresse fixe, sac a dos lourd, …). Une connaissance fine des organismes en action est essentielle : quel secteur? quel champs d’action? quel potentiel? Il est alors essentiel pour l’architecte de s’inclure parmis ce réseaux d’organisme de première nécessité. La sphère de l’environnement est celle sur laquelle les architectes dispose
d’une possibilité d’action. Le cadre physique offert par de nombreuses structures de refuges et d’hébergements constituent bien souvent un minimum1. Néanmoins, de nombreuses études démontrent les effets psychosociaux de l’architecture. Nous pouvons ici citer le nouveau champs d’étude que constituent le evidence based design, qui pourrait constituer un répertoire de fondamentaux pour le bien - être en mesurant, entre autre, l’impact des espaces physiques sur les individus.
Nous présenterons des exemple de telles structures dans la partie traitant des précédents architectural au service de l’itinérance. 1
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Grand dénombrement à Montréal le 24 Avril 2018 réalisé en partie par des volontaires.
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Facteurs de risque Une période d’instabilité du logement implique plusieurs facteurs économiques et psychosociaux. Mais c’est bel et bien un élément déclencheur, souvent ponctuel, qui amène à une situation d’itinérance (rupture, perte d’emploi, arrêt d’aide financière, …) Le 24 Avril 2018, la ville de Montréal réalise un grand dénombrement en faisant participer la quasi - totalité des organismes de lutte contre l’itinérance du Québec ainsi que plusieures dizaines de bénévoles : ce mouvement a été nommé Je compte MTL 2018. Ces enquêtes, ont permis d’identifier et
de hiérarchiser les facteurs principaux qui contraignent les individus à subir un situation d’itinérance. Le graphique précédent nous démontre sans équivoque la nécéssité d’une approche globale qui répond au différents besoin des usagers concernés. Il nous éclaire donc sur l’importance du réseau d’organismes qui travaillent au contact des personnes à risque ou en situation d’itinérance.
Intervention de la SPVM à Montréal au contact des personnes en situation d’itinérance.
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Facteurs explicatifs de l’itinérance à Montréal.
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Philosophies d’intervention
Cette brèves interprétations des philosophies d’interventions par rapport à la lutte contre l’itinérance résulte de plusieurs rencontres avec les organismes1 qui englobent les plus petits acteurs sur le terrain. Il ne s’agit en aucun cas de postures officielles mais plutôt d’approches divergentes que revendiquent ces organismes par le biai de plaidoyers, de choix de financement et de partenariats. Il coexiste au Québec deux philosophies d’interventions par rapport à la lutte contre l’itinérance : - Celle du Logement d’abord... Autrement appelée Stabilitée Résidentielle avec Accompagnement (SRA) mise au point en 2009 par le gouvernement canadien. Cette politique vise à aider les personnes en situation d’itinérance chronique ou épisodique en les sortant de la rue ou des refuges d’urgence le plus rapidement possible puis à leur fournir, par la suite, le soutient et les services d’accompagnements. Cette politique est, a priori, plutôt portée par les organismes membres du MMFIM. - Et celle du Traitement d’abord… qui vise une ré - intégration plus progressive dans les logements sociaux avec un soutien communautaire ayant pour rôle d’établir les premiers contact avec les personnes en situation d’itinérance (refuges, maison de transition,...). Cette approche insiste sur l’importance de se pencher sur l’itinérance cachée qui n’est que très peu comptabilisée par l’approche Logement d’abord.
On peut compter trois rassemblement principaux, le Mouvement pour Mettre Fin a l’Itinérance à Montréal (MMFIM), le Réseau d’Aide au Personnes Seules et Itinérantes de Montréal (RAPSIM) et le regroupement CONVERGENCE qui comprend les quartres organismes les plus développé de Montréal. 1
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Si la ville de Montréal préconise une approche qui “s’appuie sur un continuum de services préventifs ainsi que des ressources pour soutenir les personnes en situation d’itinérance et favoriser leur sortie de la rue”2, le rôle de l’architecte doit, je pense, ne pas être “politisable”. En effet, l’outil que doit être l’architecture au service des organismes et des personnes en situation d’itinérance peut coïncider avec chacune des approches, le long de leurs spectre idéologique.
Projet Jardin Gamelin à Montréal prennant en compte la forte présence de personne en situation d’itinérance. 2
p.13 Plan d’action Montréalais en itinérance 2018-2020
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Des modèle de gestion de la pauvreté très différents des standards occidentaux, ici à Madagascar avec les villages du Père Pedro.
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Précédents architecturaux Introduction Si l’Habitat désigne “l’Ensemble des conditions de logement, d’habitation”, alors l’architecte dispose, dans le cas de l’aide aux personnes en itinérances, d’un champs de possibilité qui s’étant au-delà des initiatives formelles de logement. Nous pouvons alors inclure des projets d’urbanisme tactique, d’architecture transitoire ou d’abris spontanés à nos cas d’études. Cette partie repose sur un panorama de projets architecturaux existant. Il nous permet de distinguer des attributs récurent sur lesquels nous appuyer afin d’établir un système de classification. Ce système de classification sera à l’origine d’une matrice, révélatrice des typologies de projets répondant aux problèmes de l’itinérance. En premier lieu, nous devons définir les différents paramètre de cette étude: FORMALITE Tactique: auto-fabrication d’abris, choix de lieu, pratiques de squats, initiés par le bas, souvent situation illégale. Transitoire/amovible: abri parasite, occupation d’un bâtiment vacant, service ambulant. Officiel: ex- refuges, logements sociaux, initiés par le haut
TEMPORALITE Éphémère: quelques jours, à la limite, jetable Temporaire: prévu pour une période fixe Permanent: prévu pour durer
FONCTIONS Abris: protections des éléments. Par exemple, les projets d’hébergement d’urgence, de logement sociaux ou de transition ou bien des abris spontanés Services: Aidant à combler les besoins de bases ou d’intégrations sociale tel que les services alimentaire, d’hygiène, juridique, médicaux. Par exemple: les centre de jour, les banques alimentaires ou les douches ambulantes. Installation: Ayant pour fonction d’interpeller les individus en situation d’itinérances prenant le plus souvent place dans l’espace public. Par exemple: les jardins communautaire, certain type de mobilier urbain.
INCLUSION, RENFORT DE CAPACITES Nous rajouterons au fil de ses précédents une distinction aux projets qui ont été exécutés de manière inclusive / participative, qu’il s’agisse d’une participation au processus ou à la construction même.
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ParaSITE
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: ParaSITE est une série des structures pneumatiques personnalisés qui se fixent à des conduits d’évacuation du système de chauffage des bâtiments. L’air chaud qui s’échappe gonfle une double membrane et réchauffe l’intérieur de l’abri. Des instructions pas à pas pour construire les abris gonflables ont été publiées dans le journal « L’Itinéraire » de Montréal en janvier 2009. Réalisateur du projet: Michael RAKOWITCH Bénéficiaires ciblées: Personnes en situation d’itinérance visible Valeur ajoutée de l’architecture: La conception et la construction d’un abri, en collaboration avec le client Stratégie de financement: Matière récupérée Référence : http://www.michaelrakowitz.com/
Emplacement: New York City, Boston, Cambridge, Baltimore – ÉTATS-UNIS Surface: varié et adaptable Année de réalisation: 1998, 2000, en cours
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Commonweal Pods
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Juxtaposition de modules mesurant chacun 2x2m. Fabriqué en panneaux de bois contreplaqué, ils sont conçus sans vis ni clou. Ce projet se déploie dans des lieux existants: dans un hall inoccupé durant les hivers londoniens ou bien même dans des foyers d’hébergement manquant d’équipement comme dans le cas de Deptford Réalisateur du projet: Reed Watts Architects Bénéficiaires ciblées: Personne en situations de grande itinérance et centre d’hébergement. Migrant nouvellement arrivé, en transit à Paris. Valeur ajoutée de l’architecture: Optimisation de matériaux peu onéreux pour proposer des petits modules de sommeil, même dans des lieux de petite taille ou difficilement aménageable. Référence : https://www.reedwatts.com/
Renfort de capacité: Pas d’apprentissage particulier pour les personne bénéficiant de ce projet, permet uniquement de limiter l’itinérance extrême. Structure de gouvernance: Verticale, posture assez contesté de manque d’égard au personne en situation d’itinérance Emplacement: Prototype installé à Hillingdon/ autres installation à Deptford Année de réalisation: 2017
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Les Grands Voisins
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: L’ouverture du site de l’ancien hôpital Saint-Vincent-de-Paul à Paris, dans le 14e arrondissement pour en révéler le patrimoine, rendre utile un espace temporairement vacant et proposer des activités collectives qui accompagnent la transformation du quartier. Dans le cadre de ce projet d’occupation, le Camping des Grands Voisins propose des solutions d’hébergement de plein air de juin à octobre. Réalisateur du projet: Association Aurore (hébergement d’urgence), Plateau Urbain (programmation urbaine, coordination technique), Yes We Camp (programmation culturelle et aménagements extérieurs) & 250 structures. Degré de formalité (spectre): Para-formel, mise en valeur de petites initiatives spontanées permise par un cadre légale plus flexibles
Valeur ajoutée de l’architecture: Le modèle économique permet de couvrir les charges de l’ensemble du site et de mixer les activités d’hébergement de personnes vulnérables avec des activités préfigurant le développement du futur éco quartier. Temporalité: Temporaire, il s’agit d’une occupation avant chantier Stratégie financement: Tend vers l’autofinancement mais nécessite un apport de subventions au début du projet. Emplacement: Ancien hôpital Saint-Vincent-dePaul, Paris 14eme, FRANCE Année de réalisation: 2015
Référence : https://www.plateau-urbain.com/les-grands-voisins
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Bakhita Garden
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Bakhita Gardens est un projet de logement de transition et permanent. Il dispose de plusieurs services de soutien ayant émergés d’un consensus entre résidents et administrateurs. Toutes les résidentes sont des femmes de 30ans ou plus ayant vécue une ou plusieures situation d’itinérance pour 1 an ou plus. Elles payent toutes entre 20 et 30% de leurs revenus pour leurs logements. Valeur ajoutée de l’architecture: Le soin apporté a la conception permet d’offrir aux résidentes et au personnels du calme et de la sécurité. D’une part car il est situé dans une zone dynamique de Seattle et d’autres part car les résidentes sont toutes des femmes ayant vécues une situation d’itinérance pour une période de temps prolongé.
Impact: Favorise la stabilité des résidentes sans pour autant encourager leurs autonomies. Néanmoins, ce projet propose de multiples ateliers vitaux pour la ré – socialisation des résidentes. Réalisateur du projet : Environmental WORKS Architect. Emplacement: Seattle. WA 98121 Surface: 3530m2 Année de réalisation: 2010
Temporalité : Permanent Référence : http://designresourcesforhomelessness.org/foundation-information/
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L’ambassade du PEROU
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Ce projet s’inspire des geste des résidents qui transforme un terrain vague en habitat. Ainsi, l’association PEROU souligne que construire est une meilleure alternative a la démolition afin de répondre aux questions sanitaires, sociales et politiques posées par de telles questions. Des architectes, artistes, chercheurs et riverains prennent par a la discussion afin de proposer des lendemain plus doux pour tous. Le projet du PEROU consiste en une permanence architecturale qui a permit la construction d’une ambassade, d’une place des fêtes, de toilettes sèches, de bacs à compost, de douches, lavoirs, plusieurs locaux et même une salle de cinéma. L’intervention de l’organisme a permis une cohésion et un meilleur dialogue entre les différentes personnes impliquées. Réalisateur du projet: Association PEROU ainsi Référence : https://www.perou-paris.org/Actions.html
que de nombreux autres acteurs. Bénéficiaires ciblées: Projet développer dans une communauté ayant développée des logement spontannée. Degré de formalité (spectre): Transitoire – formalisation de villes informelles. Valeur ajoutée de l’architecture: Conception, organisation, participation bénévole. Temporalité: Temporaire, projet démolit au bout de 2 ans. Impact : 70 des 140 personnes en situation d’itinérance qui ont bénéficé du projet sont maintenant locataires d’un logement.
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Community Firt!
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Community First! est un programme de logement supervisé initiée par l’organisme « Mobile Loaves and Fishes » dont la mission première est de nourrir et d’habiller les sans-abris. Le programme fournit des « micro-maisons » et des maisons mobiles dans un cadre communautaire mixte qui accueille les visiteurs à la ville d’Austin via Airbnb et les personnes à travers un éventail de niveaux de revenus, y compris les fondateurs du projet, ainsi que des itinérants. Ce model assure que les locataires autrefois sans abri ne sont pas isolés et il adresse une des causes d’itinérance : la perte de la famille ou du système de soutien. D’une base uniquement résidentielle, le village a grandi pour inclure des activités commerciales gérées par les résidents (menuiserie, atelier de réparation automobile, cinéma, studio d’art et un jardin qui fournis les produits pour le marché des fermiers). Réalisateur du projet: Référence : https://mlf.org/community-first/
Mobile Loaves and Fishes Bénéficiaires ciblées: Personnes en situation d’itinérance chronique Degré de formalité et de temporalité: Officiel et permanent. Plan d’urbanisme, système de location. Valeur ajoutée de l’architecture: Conception et réalisation de bâtiments compacts, humains, aménagement d’espaces communautaires. Impact: 250 résidents selon les derniers chiffres. Emplacement: Austin, Texas – ÉTATS-UNIS Surface: 206,390m2 Année de réalisation: 2015, 2018
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LAVA MAE
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: L’organisation Lava Mae dirige deux programmes qui fournissent des services de santé et d’hygiène. Mobile Hygiène consiste à fournir des toilettes et des douches aux sans-abri via des bus modifiés. Les bus se trouvent à des emplacements différents à travers la ville selon un horaire hebdomadaire. Les Pop-Up Care Villages sont des marchés spontanés mensuels qui fournissent des services d’hygiène tel que des douches ou coupes de cheveux de même que des services d’alimentation, médicaux, légaux, vestimentaire et de recherche d’emploi. La conviction qui anime le programme est que l’hygiène est importante non seulement au niveau de la santé mais pour la dignité, l’estime de soi, et la perception des autres. Réalisateur du projet: Lava Mae Référence : https://lavamae.org/
Bénéficiaires ciblées: Personnes en situation d’itinérance Degré de formalité : transitoire Valeur ajoutée de l’architecture: Renouvellement des bus d’hygiène mobile et la planification efficace des espaces de service Temporalité: éphémère (ponctuel) Structure de gouvernance : Verticale. L’organisation gère les projets. Partenariats avec divers ONG et secteur privé. Impact: 18,000 personnes servies, 32 villages de soins pop-up, 130 nouvelles organisations inspirées à construire des douches mobiles
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H.O.P.E Lockers
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Les casiers de H.O.P.E sont une installation mobile qui fournit un lieu de stockage sécurisé pour les personnes en situation d’itinérance. Le concept a été développé en réponse à une enquête parmi les sans-abris quand à leurs besoins les plus urgents. Les casiers offre aux bénéficiaires la liberté de mouvement pour des activités tel que la recherche d’emploi et les rendez-vous médicaux, sans se soucier de la sécurité de leurs possessions. N’importe qui peut utiliser les casiers avec un code à quatre-chiffres de son choix.
Degré de formalité : Non officiel. Pas de lieux définit
Réalisateur du projet: Legacy Initiative et Revolution United
Surface: 36 casiers
Bénéficiaires ciblées: Personnes en situation d’itinérance et autres personnes qui ont besoin de stockage à court terme.
Valeur ajoutée de l’architecture: Design Temporalité : La structure est permanente, mais sur un emplacement semi-permanent et pour une utilisation à très court terme par chaque individu. Emplacement: Salt Lake City, UT – ÉTATSUNIS
Année de réalisation: 2015
Référence : https://legacyinitiative.org/legacyteams/the-grey-team/hope-lockers-salt-lake-city-utah-homeless/
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Jardin Biodiversité et Pollinisateurs
FORMALITE
TEMPORALITE
Description du projet: Le collectif Sentier Urbain créé le Circuit Jardin afin de transformer les terrains vacants en y intégrant des problématique sociales et environnementales. Le projet Jardin Biodiversité et Pollinisateur soulève l’enjeu de la disparition massive des pollinisateurs par le biais de trois axes récurrent développé par Sentier Urbain : le verdissement, l’éducation et la mobilisation citoyenne. La proposition de ré- intégrer une multitude d’espèces indigènes, animale et végétale se concrétise donc par un travail en partenariat avec les habitants de Ville-Marie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Réalisateur du projet: Collectif Sentier Urbain Bénéficiaires ciblées: Habitants des quartiers de Ville-Marie et de Mercier-Hochelaga-Maisonneuve. Référence : https://www.sentierurbain.org/circuit-jardins/
Degré de formalité : Occupation transitoire de terrain vacant Valeur ajoutée de l’architecture: Design Temporalité : La structure est permanente et démontable. L’emplacement est temporaire. Emplacement: Boulevard de Maisonneuve Est/ rue Dorion, Montréal. Année de réalisation: 2014
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Analyse des précédents
Matrice ci-dessus- réalisée par Claire Davenport, Diane Thode et Nathan Barré dans le cadre de l’étude de contexte sur l’itinérance en Juillet 2019.
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Le défits annuel de l’hiver à Montréal.
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Portrait de la situation à Montréal. Données quantitatives, le Grand Dénombrement du 24 Avril 2018.
A la différence d’autres métropole canadienne comme Toronto ou Vancouver, Montréal a effectué déjà plusieurs journée de dénombrement du phénomène de l’itinérance. En plus de renforcer la cohésion entre les acteurs sur le terrain et d’inclure la population a la résolution de cette problématique, le dénombrement du 24 Avril 2018 a, dans tout le Québec, permis d’estimer de manière plus précise qu’auparavant le phénomène de l’itinérance visible. Même si un tel exercice impose d’avoir recours à des estimations qui biaisent parfois la lecture du phénomène de l’itinérance, la conclusion est sans appel: le phénomène de l’itinérance visible a subit une hausse comprise entre 8% et 12% entre 2015, date du recensement précédent, et 2018. On dénombre donc 3149 individu.e.s en situation d’itinérance visible à Montréal le soir du 24 Avril 2018. Logement de fortune dans des locaux insalubres.
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Données qualitatives, au-delà des chiffres.
Revendication habitante dans le quartier de Hochelaga, photo prise par Lisa-Flor Sintomer - 2016
De manière a compléter le portrait quantitatif que nous offre ce dénombrement, mettre la lumière sur le phénomène de l’itinérance caché et aussi de manière officieuse revendiquer une opposition idéologique, le RAPSIM publie le rapport “l’itinérance à Montréal, au-delà des chiffres”. Ce document vise à élargir la définition très cadré de l’itinérance à laquelle s’est référencée la ville de Montréal pour son dénombrement. En effet, ce rapport “souligne dès le départ les limites d’un tel exercice, l’itinérance se vivant de différentes façons et n’étant pas une situation permanente pour un grand nombre de personnes”1. Selon l’organisme, un tel dénombrement “répond au besoin d’avoir un chiffre « précis », mais il ne permet pas d’établir un portrait juste de 1 2
L’Itinérance à Montréal, au-delà des chiffres, p.4 - RAPSIM
l’itinérance, ni du nombre d’itinérantes, ni de leurs différentes réalités”2. En 2016, les organismes communautaire du quartier de Côte des Neige appuyé par une équipe de chercheurs de l’UQAM (CRISES) se donnent pour mission de caractériser l’itinérance caché et l’instabilité résidentielle du quartier. Cette action a permis l’élaboration du rapport “Itinérance et instabilité résidentielle: les différents visages de Côte-des-Neiges”. Nous présentons, à la lumière de ce rapport, les trois minorités principales subissant une situation d’itinérance cachée, et par conséquent, très largement occultée par le dénombrement de 2015 et 2018.
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Les jeunes...
Femmes en situation d’itinérance visible.
Les femmes... Ayant souvent connu des situations de violences ou d’abus avec un conjoint ou un ex - conjoint, les femmes traversent les periodes d’itinérance en passant d’un logement à un autres. Celui de leurs ex - conjoint ou non, ces compromis sont fait pour éviter la rue, même au prix de violences physiques, sexuelles et psychologiques. Ces femmes rencontre de manière évidente des problèmes légaux quant à la garde de leurs enfants et se heurtent à un manque de dispositifs leurs étant destinés. Il convient d’insister sur cette forme de logement instable, qui plus est par rapport a sa nature de spirale négative, ou la dignité, la confiance et l’estime de soi se trouve bafoué à chaques instants.
Selon le rapport de Côte-des-Neige, l’itinérance des jeunes serait la plus simple à limitée de par les situations facilement repérable qui précèdent la rue: petite criminalité, prise de drogue occasionnelle, changement de fréquentation. En effet, l’itinérance chez les personnes de moins de 25 ans se traduirait en premier lieu par de l’isolement, celui de la famille et des amis. Cette spécificité couplé au dénominateur commun qu’est le manque d’emploi ou d’accès à l’emploi créer de manière inévitable une escalade de la criminalité rapide. L’itinérance chez les jeunes est, une fois consolider dans le quotidien, difficile à prendre en charge: en effet, on observe de nombreux cas dans lesquels les jeunes refusent l’aide proposé. C’est une manière de ne pas accepter cette situation d’instabilité et de ne pas vouloir s’identifier au personnes, plus âgées, dépendantes de certains services.
Campagne de communication de «Pas de la Rue».
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Photographie de Lee Jeffrie d’une personne agée en situation d’itinérance - 2008.
Les ainés1... L’itinérance vécue par cette catégories de personnes implique un nouvel enjeux de manière plus marqué que dans les deux précédentes : celui de la santé physique et mental. Ainsi, la mobilité devient un enjeux du quotidien, notamment durant les 1
Termes désignant les personnes du troisième âge
rigoureux hivers québécois. Le refus d’accepter l’itinérance et par conséquent l’aide proposée est comme chez les jeunes une caractéristique récurrente de l’itinérance vécue par les personnes âgées.
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LE RAPPORT MONDIALE SUR LE DÉVELOPEMENT HUMAIN CLASSE LE CANADA EN QUATRIÈME POSITION. IL PASSE AU SOIXANTE HUITIÈME RANG LORSQUE LES POPULATION AUTOCHTONES SONT PRISES EN COMPTE.
«Le phénomène de l’itinérance autochtone à Montréal s’est particulièrement développé au centre-ville au début des années 2000. Fuyant la violence et la pauvreté, très présentes dans les réserves autochtones, tout comme l’insécurité alimentaire, un accès limité aux soins de santé de base et un fort taux de chômage, de nombreux Autochtones, Inuites et membres des Premières Nations arrivent à Montréal pleins d’espoir. Ces personnes déchantent rapidement et aboutissent souvent dans la rue.»1 Une personne autochtone sur cinq ayant quitté les reserves connait une situation d’itinérance. Ce phénomène est d’autant plus complexe qu’il est politiquement mal accepté d’une fois de plus montrer du doigt les commuanautés autochtones déjà très marginalisé
1
L’Itinérance à Montréal, au-delà des chiffres, p.4 - RAPSIM
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Relations et parties prennantes à Montréal
Mind map de s différents acteurs de la question de la question de la lutte contre l’itinrance.
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Ce graphique nous montre la relation que les différents organismes entretiennent vis a vis de la question de l’itinérance à Montréal. Il fut très intéréssant de se pencher sur cette question, l’objectif étant de determiner à quel niveau le rôle de l’architecte peut être le plus nécessaire. Ce document a été élaboré en compilant plusieurs interviews, dont deux réalisés auprès des responsable du RAPSIM et du MMFIM. Il s’agit donc d’un graphique d’interpretation de la structure organisationelle autour de la question de l’itinérance et ne constitu en aucun cas une représentation fidèle de la réalité. Une des caractéristique de ce réseau qui n’est pas distingué sur le graphique ci - joint est la quantité de subvention perçue par un organisme ou un autre. Par exemple, au sein du réseau d’aide communautaire, le consortium CONVERGENCE prend en charge environ 92% de la population itinérante en termes de logements1. Ils perçoivent donc des subventions en conséquence et dispose des professionels nécéssaire à l’élaboration de leurs projets à caractère architecturaux. De telles informations vont nous permettre, dans une prochaine partie, de mieux cerner les organismes communautaire potentiellement dans le besoin de conseil ou soutient architectural.
1
Chiffres mentionnés par James McGreggor le 26 Juin 2019
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Liste des parties prennantes à Montréal.
Partie prenante
Champs d’intervention
Organisme
Rôle
Gouvernement du Canada
Habitation
Société Canadienne d’Hypothèque et de logement (SCHL)
Gestion des programmes de financement de la SNL
Développement social
Emploi et développement social Canada (EDSC)
Financement du Programme Vers un chez-soi
Habitation
SHQ (Société d’habitation du Québec)
Finance les programmes HLM et PSL
Services sociaux
CIUSSSCentre-Sud-de-l ’île-de-Montréal
Gestion du programme Vers un chez-soi à Montréal, participation au programme EMRII
Santé
Centres hospitaliers
Services d’urgence, services de santé
Habitation
OMHM (office municipale d’habitation de Mtl)
Gestion des logements sociaux municipaux (HLM). Gestion programmes Accès Logis et Rénovation Québec à Montréal
Sécurité publique
SPVM (service de police de la ville de Montréal
Programme EMRI avec CSSS Centre-Sud-de-l ’île-de-Montréal.
Gouvernement du Québec
Ville de Montréal
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Paramunicipal
Réseau communautaire
Secteur de l’économie sociale
Sécurité publique
STM (service de transport de Montréal)
Équipe itinérance-collaborati on SPVM
Habitation
SHDM (Société d’habitation de Montréal
Gèrent Programmes PAMAC (maisons de chambre) et PALL (logements locatifs). Possèdent environ 5000 logements.
Habitation et Support
MMFIM
Gestion du programme objectif 2020 et 2000solutions
Support et Habitation
RAPSIM
Gestion du financement SPLI auprès des organismes communautaires
Habitation et support
Consortium Maison du Père, Mission Bon Accueil, Mission Old Brewery et Accueil Bonneau
Projet Logement Montréal
Habitation
FOHM (Fédération des OSBL d’habitation de Montréal)
Logement sans but lucratif
Habitation
Coopératives d’habitation
Logement coopératif
Groupe de ressources techniques de quartier
Bâtir son quartier
Accompagnement pour réalisation de projets d’habitation communautaire
Secteur privé Tableau listant Habitation Propriétaires privés Logements locatifs plusieurs organismes du réseau de lutte contre l’itinérance à Montréal. privés
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Identification des opportunités Introduction
Cette année au Québec m’a permit de mûrir ce projet que j’ai de travailler au service des personnes dans le besoin. En tant que Français “métropolitain”, j’aime à penser qu’un esprit revendicatif m’anime dans mes pensées, mes débats, mes actes. Je pense que cet esprit démocratique, parfois contestataire et trop tumultueux, est plus que jamais ardent dans le coeur de nombreux Français. J’ai par exemple eu le plaisir de rencontrer Adrien Roques, responsable de site de Plateau Urbain, lors d’une rencontre avec Entremise, collectif québécois de transition urbaine. Cette rencontre a été mise en place afin de s’enrichire des projets d’un collectif ou de l’autre, échanger les savoirs, les possibilités de financement, ... Après bientôt une
année outre - atlantique, j’ai été surpris de cette volonté contestataire qui animait les membres de Plateau Urbain ! Dans le discours, leurs projets sont teinté d’un militantisme très français. J’ai alors réalisé que ce positionnement politique n’était que très peu partagé ici, au Québec. En visitant le site web des deux collectifs, le constat est presque amusant tant deux conception sont visibles. En première page de www.entremise.ca, on peut voir qu’ils se définissent comme un catalyseur urbain. Un catalyseur est “ce qui déclenche une réaction par sa seule présence”. En actualité récente de www.plateau-urbain.com, “Le combat de jeunes urbanistes contre la «vacance immobilière»”.
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Je pense que ce positionnement est en partie dûe, d’une part à la structure très verticale des institutions française, et d’autre part à la culture Québécoise qui ne conçoit pas l’opposition de la même manière. Le tissus associatif québécois est, de ce que j’ai pu en voir, beaucoups plus présent et soudé qu’en France. J’en ai déduis, peut être naïvement que cela est due a la culture entrepreneuriale nord américaine, plus bienveillante à ce niveau. C’est ce caractère de briques par briques qui m’a marqué ici au Québec et plus précisément à Montréal. Cette réflexion m’amène donc à un nouveau constat : Aujourd’hui, ne dispose t - on pas d’outils plus efficace pour faire accepter une revendication sociale qu’une opposition frontale ? En s’intéressant aux opportunités à saisir selon Architecture Sans Frontières Québec, c’est, selon moi, cette bien-
veillance et cette cohésion qui ressort. Le bilan de cette étude de contexte nous éclaire sur deux axes principaux sur lesquelles travailler : Le travail en cohésion avec les organismes déjà présent, en première ligne ainsi que l’aspect inclusif qui doit teinter le processus de conception architecturale. Nous verrons que nous nous somme fixé l’inclusion et le regain d’estime de soi des personne en situation d’itinérance comme un indissociable du processus de conception architecturale. Enfin Architecture Sans Frontières Québec peut, grâce à sa légitimité (octroyée par l’Ordre des Architectes du Québec) proposé des outils de formation aux professionnels quant à la question de l’humain dans des projets d’hébergement d’urgence. C’est in fine une démarche de sensibilisation de tout les individus afin d’améliorer la coexistence sociale.
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«Seuls jusqu’ici les besoins individuels, avec leurs motivations marquées par la société dite de consommation (la société bureaucratique de consommation dirigée) ont été prospectés et d’ailleurs plutôt manipulés qu’effectivement connus et reconnus. Les besoins sociaux ont un fondement anthropologique; opposés et complémentaires, ils comprennent le besoin de sécurité et celui d’ouverture, le besoin de certitude et et le besoin d’aventure, celui d’organisation du travail et celui de jeu, les besoins de prévisibilité et d’imprévu, d’unité et de différence, d’isolement et de rencontre, d’échanges et d’investissements, d’indépendance (voire de solitude) et de communication, d’immédiateté et de perspective à long terme. L’être humain a aussi le besoin d’accumuler des énergies et celui de les dépenser, et même de les gaspiller dans le jeu. Il a besoin de voir, d’entendre, de toucher, de goûter, et le besoin de réunir ces perceptions en un “monde”.»1
Extrait de The right to the city - 1967, de Henri Lefebvre p.30 à 36.
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Travailler avec les organismes déjà présent.
Mind Map des partie prennante de la question de l’itinérance à Montréal. Plusieurs interviews et rencontres ont été réalisées afin de comprendre ce milieu plus complexe qu’il n’y parait.
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La première réponse d’un organisme à but non lucratif voulant s’impliquer à la résolution du problème du l’itinérance par l’architecture doit être de travailler avec les organismes impliqués depuis souvent plusieurs année. Cela permet de manière évidente de mettre à profit leurs expériences du terrain. Il semble être optimale de créer des synergie et des complémentarité entre eux. Nous avons eu de la part de James McGreggor, ancien directeur général du MMFIM un retour quant aux synergie possibles ou non. Nous pouvons, à la lumière de ces informations commencer a imaginer comment nous insérer dans ce milieu de la manière la plus adaptée possible.
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Les organismes appartenant au consortium Convergence seraient en possession de suffisamment de moyens financiers pour subvenir à leur “maintenance architecturale”. La Société d’Habitation de Montréal aurait plus de 5000 logements à son actif. elles a déjà recours à des architectes pour le développement de ses activitées. L’architecte aurait ici la possibilité d’intervenir de manière plus ponctuelle afin de prendre en charge deux aspects souvent occultés par les grands organismes de logements d’urgences : la médiation sociale et participative ainsi que l’information quant aux capacité de travail de l’architecte sur des questions de rénovation de bâtiments vieillissant qui sont très présent dans ces types de logements.
Les organismes plus modeste sont tout aussi important dans le quotidien des personnes en situation ou à risque d’itinérance. Nous parlons ici d’un écosystème dense et disséminé dans de nombreux quartiers afin d’assurer une proximité au personnes dans le besoin. La mission de l’architecte sera, dans cette optique de travail, bien différente. En effet, il nous a été confié que l’architecte devra ici faire du cas par cas car chaque organisme suit un développement qui lui est propre. Il semble être très difficile de trouver des patterns récurrents sur lesquelles s’appuyer pour développer une logique de travail globale. Avant d’illustrer cela par un exemple il convient d’appuyer le fait que les organismes de ce types manquent de manière générale de deux choses : le temps à consacrer à d’autre chose qu’à l’aide, et d’argent à consacrer à d’autre chose qu’à pouvoir garder la tête hors de l’eau. A Montréal, on compte plus de 350 banques alimentaires. Ces services disposent d’une enveloppe financière d’environ 200.000$CAD par an et ont principalement recours à des bénévoles. Il convient ici de souligner le manque d’organisation dont peut faire preuve une structure n’ayant recours qu’à des bénévoles (l’inverse est tout aussi envisageable. Néanmoins ici la mission première des banques alimentaires est de subvenir au besoin en alimentation aux personnes dans le besoin. Beaucoups ne doivent posséder que très peu de moyens organisationnels et de logistique pour mettre
Photo du Bâtiment 7, ancien bâtiment de manutention ferrovière, ce bâtiment a été le lieu d’une forte mobilisation citoyenne afin qu’il soit ré- investit par les habitants du quartier. C’est aujourd’hui un lieu pluri- foncitonnel, accessible à tous ou de nombreuses experimentations et évenements ont lieu.
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en oeuvre un chantier). Ce problème est ciblé en même temps que la vétusté très courante dans les locaux des banques alimentaire : il s’agit en effet souvent d’ancien sous - sol d’église convertient. La mission de l’architecte devint alors de prendre en charge le chantier de la manière la plus complète possible. Dans l’optique de tâches réalisée par des bénévole, l’organisation du chantier doit pouvoir être séparée en des micro - tâches réalisablent en 2h en fin de journée par exemple. De la même manière, plusieurs organismes à vocation divers semblent nécessiter un appui d’expertise ou de maîtrise d’oeuvre architecturale
“rassembler les compétences et ressources autour de projets participatifs qui mettent en lumière les besoins, renforcent l’autonomie et mobilisent les dynamiques sociales porteuses de solutions novatrices aux défis de l’habitat.”
Photo du projet dessine moi Gaemlin, projet de ré - aménagement de la place Gamelin en collaboration avec les usagers. Certains mini - projets sont allé dans le sens des personnes sans - abris, assez nombreuses dans ce secteur de Montréal.
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Travailler avec les bénéficiaires, favoriser l’inclusion et la prise en charge Afin de mieux cerner les défits liés à l’amélioration des conditions de vie des personnes en situation d’itinérance par le biai de l’architecture, nous avons réalisé un brainstorm ayant pour objectif de systemiser l’itinérance. Le défit est presque impossible puisque “une des choses qui frappe dans l’intervention en itinérance, c’est la complexité des situations auxquelles font face les personnes et la nécessité d’intervenir au cas par cas”1 nous pourrions trouver
re de blèmes
autant de trajectoires vers l’itinérance que de personnes la vivant. Néanmoins, nous avons appris par le biai d’interviews2 que sortir une personne de la rue relève souvent de la collaboration. De plus, une caracteristique importante a prendre en compte lors des intereventions auprès des personne vivant l’itinérance est le regard qu’elle porte sur elle-même, le manque d’estime de soi lié à cette marginalisation qu’elles vivent.
Itinérance chronique Insécurité alimentaire
Précarité résidentielle
Pauvreté
Indicateurs de risque itinérance invisible
Pas de travail
Instabilité insécurité
Marginalisation exclusion sociale Services sociaux inadéquats Manque de programmes d’aide ciblés Manque de données probantes
Manque de lieux adéquats (inclusifs) Manque de logement sociaux / refuges Manque de ressources financières
Bénéficiaires pas inclus dans processus
Manque de lieu de socialisation Manque de formation en archi sociale
Architecture inhumaine aseptisée
Ségrégation spatiale
Organismes manquent de temps et d’expertise archi
Gentrification
Arbre à problème établi afin d’avoir une meilleure compréhenssion des effets/causes d’une situation d’itinérance.
Récit de pratique et consensus d’experts en itinérance. Hurtubise et Rose, 2013 Interview réalisé auprès de Méralie Murray Hall, antropologue spécialiste de la question de l’itinérance à Montréal, le 28 Mai 2019. Résumé de la rencontre en annexe. 1 2
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Cet arbre à solution met en avant un des leviers, que nous avons identifier comme central, dans l’objectif de sortir les personnes de la rues : celui de la ré-insertion sociale. Nous avions dans un premier temps parlé d’estime de soi.
Arbre à solutions
Moins d’itinérance chronique Sécurité alimentaire
Stabilité résidentielle
Moins de pauvreté
Stabilité sécurité psychologique
Emploi ou bénévolat
Réinsertion inclusion socale
Il y a plus de lieux physiques adéquats (inclusifs)
Services sociaux adéquats Création de programmes Identification des problèmes sociaux liés à l’itinérance
Amélioration de la qualité architecturale
Accès à des ressources financières adéquates
Le nombre de lieux de socialisation augmente
Les bénéficiaires sont impliqués
Augmentation de la quantité des infrastructures
Les archi sont formés à l’architecture sociale
Les organisations disposent d’un appui architectural
Mixité sociale
Plan d’urbanisme inclusif
Arbre à solution mettant en évidence la question centrale de l’inclusion sociale des personnes en situation d’itinérance.
Les deux arbres ci-dessus sont des documents mit au point lors de brainstorm avec l’équipe d’Architecture Sans Frontières Québec.
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Conclusion Nous avons pu voir dans cette courte analyse que la problématique de l’itinérance à Montréal est complexe. D’une part, la manière de l’appréhender est centrale : en la définissant de manière trop strict, un des risques est de mettre de coté de nombreux individus tout autant démunies. Cette «mise de coté» est un problème réccurents et généralisé. Ce facteur engendre des repercussions jusqu’a affecter la dignité même des individus.
système dense, plusieures opportunités. Ces opportunitées de collaboration avec les organismes de terrain se distinguent en deux catégories:
Pour Architecture Sans Frontières Québec, la question de la dignité des individus doit être un pilliers sur lequel travailler par le biai du processus de conception architecturale. Je partage personnellement cette idée en étant convaincu de l’aspect de spirale négative de l’itinérance. Le processus de conception architecturale doit alors devenir un outils afin de permettre au personne en situation d’itinérance de romprent ce cycle et d’en entamer un qui leur permettent de prendre ce qui a, à plusieures reprises, été qualifié de trajectoire de resociabilisation.
- L’aspect organisationelle, imputable à la profession d’architecte. Celui - ci s’adresse essentiellement au petits organismes qui ne disposent pas des moyens logistique de s’occuper d’un chantier ou de la conception de projets architecturaux. Nous pouvons ici insister sur les multiples cas de rénovations, qui n’ont, selon moi, pas suffisement été soulignés durant nos recherches. En partant du principes que de nombreux organismes ayant pour vocation de s’occupper des personnes en situation d’itinérance dispose de locaux d’un certain age, la question de la rénovation devient centrale. C’est d’ailleur dans cette optique que le RAPSIM publi en Mai 2019 un rapport sur la préservation des maisons de chambres en abordant notamment les questions de la salubrité et de comment ces lieux sont le berceaux de nouvelles familles.
La possibilité de gagner en hauteur vis à vis d’un tel sujet m’a été permis par Architecture Sans Frontière Québec. La légitimité qu’ils ont à s’occuper de problème d’une telle ampleur m’a effectivement permit d’observer les différents acteurs, publics ou privés, qui gravitent autour de cette problématique. Nous avons donc pu analyser dans cet éco-
- L’aspect social constitu quant à lui une caracteristique trop souvent mise de coté chez les grands organismes de luttes contre l’itinérance. En effet, au delà du rôle essentiel qu’ils remplissent (fournir des lits !), une trop grande part de ce qui constitue une trajectoire de resociabilisation reste à la marge. Il est effectivemet aisé de s’imaginer de
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grands dortoirs asceptisés au couleurs ternes et a l’acoustique ingrate. Même si cette caricature n’est surement pas verifiable dans chacune de ces grandes structures, la médiation sociale et le sentiment d’être chez soi sont eux des éléments qui devrait être constant dans les demarches de soins apporté au plus démunies. Ainsi je pense qu’en adoptant une sensibilité vis à vis de cette question, l’architecte dispose d’une position privilégié afin d’organiser le milieu dans lequel évoluent les personnes en situation d’itinérance. C’est en agissant sur ce milieu que l’on pourra leurs procurer plus d’autonomie, de repères et de dignité. In fine, il est question de faire tendrent les personnes en situation d’itinérance, le plus possible, vers cette trajectoire de resociabilisation, qu’il restent malgrés tout les seuls à pouvoir adopter. A Montréal et ailleurs, de nombreux acteurs sont ceux d’une ville de demain plus équitable et plus démocratique. Mon moi optimiste me pousse dans cette direction: celle de la collaboration, du dialogue et de l’enthousiasme.
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Vie pratique à Montréal. Avant le départ De manière générale l’obtention d’un Visa d’un pays ou d’un autre est un parcours du combattant. Le Canada ne dérroge pas à la rêgle, armez - vous de patience et n’hesitez pas à harceler qui que se soit pour être dans les temps. Montréal se situe très proche de la frontières des État - Unis, vous pouvez dors et déjà preparer votre ESTA pour rentrer sur le territoire. Le passage de la douane est une experience a part entière !
Le logement Se loger à Montréal est une vrai compétition : un turn - over général des locataire à lieu le 1er Juillet. C’est à cette periode qu’il est le plus simple de trouver un logement ainsi que toute sorte de meuble dans la rue (attention toutefois aux puces de lit qui sont un réel problème. astuces : les exterminateurs sont à la charge du proprietaire). Dans les grandes lignes il est assez facile de trouver un logement, notament via Facebook, Craiglist ou Kijiji. Les démarches administrative... il n’y a pas de démarches administrative, sauf une petite signature et un scan du passeport (en revanche les agence immobilière réalise des enquête de crédit, etc qui peuvent prendre du temps. Dans l’optique d’une année d’échange il vaut mieux avoir recourt à un proprietaire particulier). Si certaines annonces paraisse louche ou que vous trouvez l’échange par mail étrange (demande de caution inhabituelle, virement interact en avance, etc) c’est une arnaque. Dans les grandes lignes priorisez un appartement lumineux ... l’hiver vient.
La banque Pour ce qui est de la banque, j’ai utlisé une banque en ligne : REVOLUT. Très pratique, très fiable et simple d’utilisation, elle a l’avantage d’être entierement gratuite et de proposer de nombreuse option sans aucuns frais et avec des délai/taux de changes les plus compétitif. Le dollar canadien a oscillé entre 1,45 pour 1 euros et 1,72. Faites votre change au bon moment.
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Santé Evitez à tout prix de tombé malade ou de vous blesser ! Le système médicale français étant particulierement efficace, nous sommes sans le savoir habitué à un certain standing. Afin de présenter les choses de manière simple : - pas grave, type mal de gorge, grippe, petit/moins petits bobo > Jean Coutu, ou Pharamaprix, deux chaine de grande surface avec de très bon rayons santé. Des infirmiers sont sur place mais n’ont pas le droit de vous toucher, prévoyez un partenaire si besoin. - un peu plus grave, type maladie inconnu > Téléphonez au 811. Info - Santé est ouvert 24h/24h 7/7. Des professionnels pourront vous aiguillier sur à peu prêt tout. - BOBO, évitez autant que vous le pouvez, les cliniques privées, hopitals, medecins car vous allez attente... beaucoups... 5 ou 6h. En revanche l’Udem à un medecin étudiant chez qui, si vous y allez à la bonne heure, il se peut qu’exceptionnelllement vous n’attendiez que 2h. De plus ce médecin peut vous renvoyez à d’autre professionnel de Montréal si vous avez quelques chose de spécifique, gratuitement. En bonus, au sous sol su CEPSUM (le campus sportif universitaire de l’Udem) se trouve plein d’étudiants kiné, psychologue, osthéopathe et bien d’autre. Pour les étudiants, 2 séances au choix sont gratuite. Profitez - en
Téléphone Ne tentez pas les forfaits canadien a 50CAD/mois. Un forfait comme on a déjà tous a 15 euros avec une option internationnal/Amérique du nord suffit largement. A noter que la couverture Wi - Fi est disponnible dans presque toute la ville.