Be Perfect B E LG I A N S TO R I E S
Everyone deserves their own butler
The Butler, our new swivel Armchair
ARCHITECTURE ET DÉCORATION Nous mettons en scène votre extérieur
Chaussée de Bruxelles, 483 - 1410 Waterloo
Tél. : +32(0)2/387.04.08
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Le reflet de vos émotions
Créateur Joaillier Place Cardinal Mercier 17 - 1300 Wavre 010/45 55 51 - info@christopheverrycken.be www.christopheverrycken.be
Edito
Printemps 2021
Le printemps, la belle saison ! Celle qui illumine notre vie et la rendra plus belle quoi qu’il en soit. Et si tous nos repères sont bafoués, il restera aux Belges leurs savoir-faire et comment le faire savoir. Paf ! On se prend une claque en découvrant « Kérozène », un livre drôle et féroce à la fois où la souriante Adeline Dieudonné fustige ce que notre époque à de plus absurde. On tend l’autre joue et Paf ! encore, avec « Ma femme écrit » où l’auteur et comédien Jonathan Zaccaï pose une question volontiers (im)pertinente : est-on propriétaire du souvenir d’un être aimé ? Les Belges ont les idées longues à l’instar d’Edward Martin qui lance une gamme de trois whiskies basés sur les recettes des bières de Waterloo. On savoure le thé à toutes ses sauces avec les recettes gourmandes d’une Tea Sommelier, Nathalie Masset. Parlons champignons : rien ne prédestinait le tandem d’amis Arnaud de Mérode et Géraud d’Oultremont, rejoint par Guillaume Coppée, à devenir les pionniers de la production de morilles fraîches, artisanales et bio, en Belgique, et pourtant… S a r a h d e S a i n t H u b e r t , c ett e st y l i st e hypersensible et affirmée, déteste les évidences. La passion du bijou minutieusement fabriqué à la main anime Christophe Verrycken. Auteur, comédien, écrivain, Félix Radu n’a pas son pareil pour manipuler les mots. Il nous présente son vestiaire imaginé par deux autres Namurois, Benoît Guillaume et de Daniel Amato, les propriétaires de La Fabrique. Mais oui, Maxime Prévot, les Namurois peuvent être chauvins ! Cavalier de l’année, le palmarès de Jos Verlooy a de quoi donner le vertige. Thomas Detry s’impose comme l’étoile montante du golf. Jochen Zeischka, le deltiste flamand, vient juste d’inscrire un record du monde.
Photos-témoignages : la photographe Mireille Roobaert réalise des images de mémoires sur la Royale Belge avant son réaménagement. Marie Brisart a pris un véritable virage professionnel pour travailler la terre de ses mains. Se réinventer encore et toujours tout en conservant son ADN, mission accomplie pour Marie’s Corner ! L’architecte d’intérieur Laurence Sonck prône la sobriété en évitant le piège de la maison muséale. Antoine Pinto, renommé pour la conception de projets HoReCa, nous emmène découvrir Sud Lisboa. Thomas Verwacht vit une relation passionnelle avec Cuba et y développe une collection de boutiques-hôtels de charme qui révolutionne les codes de l’hébergement local. Oh, vivement les voyages retrouvés ! On s’évade grâce à nos plus belles adresses de Cran-Montana, ce haut lieu de villégiature du Valais suisse où l’air est « le plus pur », dixit un autochtone. Mais pas besoin d’aller très loin pour profiter, dès à présent, de ces trois adresses bien de chez nous : MurmuresNamur, une suitemiroir à l’abri des regards ! A Loupoigne, Indrani Lodge est né de cette volonté de développer une hôtellerie écoresponsable. Et pour se soustraire des aléas du quotidien et recharger ses batteries, l’hôtel Indigo Brussels City a tout bon. Rien n’arrête notre compatriote, Griet Van Malderen, ardente défenseuse de la conservation de la faune et de l’environnement. Quand on a la course dans le sang, l’esprit de compétition ne disparaît jamais, la preuve avec Nigel Bailly ! Rencontrer Isabelle de Borchgrave chez elle, c’est se frotter d’emblée à son univers. Quant à Noé Preszow, il réinvente la chanson à texte sur des notes électro-pop entrainantes et Carolina Vermeersch vit d’amour et de citron frais. Le printemps est bel et bien arrivé ! Belle lecture et soyez heureux-se !
ARIANE DUFOURNY
REDACTRICE EN CHEF Ariane Dufourny T : +32 475 66 07 47 ariane@beperfect.be DIRECTEUR ARTSISTIQUE Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be REDACTION & COMMUNICATION Servane Calmant T : +32 475 94 01 77 servanecalmant@gmail.com RELATIONS PUBLIQUES Dominique Dufourny T : +32 475 35 62 12 dominique@beperfect.be REDACTION Philippe Berkenbaum Servane Calmant Ariane Dufourny Yves Merens Vanessa Schmitz-Grucker Laura Swysen GRAPHISME Nicolas De Bruyn T : +32 473 71 77 37 nicolas@beperfect.be PHOTOGRAPHIE Anthony Dehez T : +32 473 68 96 86 anthony@dbcreation.be Mireille Roobaert T : +32 477 38 02 07 mireilleroobaert@gmail.com MAKE-UP ARTIST Christine Orban T : +32 491 25 66 64 IMPRESSION Graphcom sprl REGIE PUBLICITAIRE info@beperfect.be T : +32 475 66 07 47 EDITEUR RESPONSABLE ADN Productions sprl COUVERTURE Adeline Dieudonné ©Anthony Dehez - Be perfect SHOOTING Adeline Dieudonné Réalisé à Tours & Taxis : Gare maritime et Maison de la Poste ©Anthony Dehez - Be Perfect Félix Radu Réalisé à l’hôtel indigo ©Mireille Roobaert - Be Perfect
Rédactrice en chef INFO@BEPERFECT.BE WWW.BEPERFECT.BE
Remerciements : A ma perfect équipe ! A nos partenaires pour leur confiance et leur fidélité.
Copyright ©, toute reproduction de textes et de photos publiés par Be Perfect est interdite sans l’autorisation de l’éditeur. Les photos confiées à ADN Productions ne stipulant aucune mention d’auteur restent sous la responsabilité de leur propriétaire ou de leur RP. L’éditeur décline toute responsabilité pour les propos, documents et images qui lui ont été confiés spontanément.
Sommaire | BE |
16 Adelinne Dieudonné P 16 Adeline Dieudonné
| B E TA S T Y |
20 Nathalie Masset 24 Edward Martin 28 Les morilles belges
| BE STYLE |
32 Sarah de Saint Hubert 38 Christophe Verrycken 40 La Fabrique 42 Dans le vestiaire de Félix Radu
P 32 Sarah de Saint Hubert
| BE ACTIVE |
50 Thomas Detry 56 Jochen Zeischka 60 Jos Verlooy
| B E T R AV E L |
64 Indrani Lodge 68 Indigo 72 MurmuresNamur 76 Crans-Montana 82 Les Belges d’ailleurs - Thomas Verwacht P 50 Thomas Detry
CONCEPT STORE AUX TENDANCES CASUAL & CHIC, DESTINÉ AUX HOMMES AMATEURS DE STYLE ET D’ÉLÉGANCE VÊTEMENTS ANTWRP BARBOUR BELSTAFF BERWICH DSTREZZED GHIRARDELLI GRAN SASSO HERNO HUGO BOSS JACOB COHEN L.B.M. 1911 LYLE & SCOTT MASON’S NATIONAL GEOGRAPHIC ORIAN PEUTEREY PT01 PT05 RALPH LAUREN SIVIGLIA SCHNEIDERS VICOMTE A WILLIAM LOCKIE ACCESSOIRES & CHAUSSURES COLMAR DIADORA HERITAGE EDMUNDS FLORSHEIM GEMINI GIERRE MILANO MARCOLIANI CALABRESE 1924 BOSS SIXTINES STOLEN RICHES RALPH LAUREN TRIVER FLIGHT PARFUM
LA FABRIQUE DE LASNE Rue de l’Église, 3 • 1380 Lasne 02/633 46 63 Horaire d’ouverture : Du lundi au samedi de 10h30 à 18h30
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LA FABRIQUE DE NAMUR Rue de la Croix, 16 - 18 - 23 • 5000 Namur 081/83 38 01 Horaire d’ouverture : Du lundi au vendredi de 10h00 à 18h00 Le samedi de 10h à 18h30
Sommaire | BE DESIGN |
90 Laurence Sonck P 90 Laurence Sonck
96 Sud Lisboa by Pinto 102 Marie’s Corner 106 Marie Brisart 110 Mireille Roobaert
| B E C U LT U R E |
116 Jonathan Zaccaï 118 Noé Preszow 120 Isabelle de Borchgrave 124 Griet Van Malderen
| BE TO BE | P 124
130 Carolina Vermeersch
Griet Van Malderen
| B E FA S T |
134 Nigel Bailly
| SPOTTED |
140 Collector 141 Expos 142 Made in Belgium 143 Parfums et soins
P 134 Nigel Baily
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BE PERFECT | EDOUARD VERMEULEN
La vie d’Adeline Chapitres 1 et 2
Actualité double pour Adeline Dieudonné qui s’apprête à jouer « La Vraie vie » au théâtre et bouscule le lecteur avec « Kérozène », deuxième roman drôle et féroce à la fois où la souriante Bruxelloise fustige ce que notre époque a de plus absurde. Une nouvelle claque ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
PHOTOS : ANTHONY DEHEZ
MAKE-UP : CHRISTINE ORBAN
Et paf !, un deuxième livre écrit pendant le confinement, au format un peu particulier… « C’est même grâce au confinement que « Kérozène » existe. J’étais occupée à écrire un autre roman, inspiré par la collapsologie, l’effondrement inévitable de notre civilisation, quand le lockdown est venu me couper dans mon élan ! Mon écriture entrait en collision avec ce que l’on était en train de vivre, je l’ai donc mis de côté. Pour m’amuser, j’ai commencé à rédiger des histoires courtes, puis j’ai tissé des liens entre certaines d’entre elles… » Un roman mosaïque… « Kérozène » affiche en effet un format mixte, entre le roman et le recueil de nouvelles. Au cinéma, on pourrait parler de film à sketches… Bref, c’est un livre à sketches ! » Contrairement à « La Vraie vie », où l’on identifie rapidement la protagoniste, « Kerozène » jette dans l’arène douze personnages déjantés, plus un macchabée, et un… cheval ! « Le cheval était présent dans la station-service, point de départ du roman, et comme je ne suis nullement spéciste, je lui ai accordé le même traitement de faveur que les autres protagonistes, soit une nouvelle pour lui tout seul ! » Deux romans pour asseoir un style. La loufoquerie, l’absurde, la noirceur, une forme de lucidité très très sombre surtout, ces mots définissent-ils le style Adeline Dieudonné ? « Je vous crois si vous me le dites ! Je suis très souriante, donc les gens n’imaginent pas la noirceur qui m’habite. J’écris dans un monde que je trouve terriblement violent et brutal ; les émotions qui me traversent et qui guident ma plume sont alimentées par cette noirceur, par la désolation aussi. J’aurais pu prendre le contre-pied de ce constat, et écrire des romans d’amour. J’en ai décidément autrement. J’ai lu récemment « Comment tout peut s’effondrer » de Pablo Servigne, un ouvrage terriblement réaliste qui pose les bonnes questions : que faut-il mettre en place aujourd’hui pour anticiper demain ? Cette réflexion devrait être au cœur des politiques mises en place dès à présent ; malheureusement, il n’en est rien ! »
BE PERFECT | ADELINE DIEUDONNÉ
Adeline Dieudonné, un style qui ouvre les portes de l’imaginaire… « J’ai en effet imaginé le début de « Kérozène » comme un traveling de cinéma, qui pose d’emblée tout : le cadre et les personnages. C’est un vrai travail de concision. Tout ramener à l’essentiel et trouver les bons mots pour que les images percutent d’emblée dans la tête du lecteur. » Parlons sexualité ! Du sexe contre-nature, du sexe non désiré, du sexe juste pour assurer la fécondité, du sexe par devoir conjugal, … « Kérozène » est un roman très sexe. « (Rire). C’est vrai. Je me suis fait plaisir en écrivant ce livre. La sexualité fait partie de mes centres d’intérêt. D’autant qu’elle est malmenée par notre société : malmenée car les rapports de domination, de prédation, nous empêchent de la vivre pleinement ; malmenée encore, car elle s’inscrit le plus souvent au sein du couple, de la famille, et que ce n’est pas dans ce cadre-là qu’elle peut forcément s’exprimer le plus librement. La manière dont mes personnages - et les gens - vivent leur sexualité, révèle d’ailleurs beaucoup d’eux-mêmes… »
Votre roman, « La Vraie vie », s’est écoulé à 200.000 exemplaires, a reçu une avalanche de prix, et sera bientôt adapté au cinéma… « La réalisatrice Marie Monge (« Joueurs », nda) y travaille ! » On termine par une question qui fâche ! Quel regard portez-vous sur la manière dont le gouvernement a géré le secteur culturel pendant cette crise ? « Définitivement, le gouvernement se fiche royalement de la culture. Fermer les théâtres était sans doute une nécessité d’un point de vue sanitaire, je ne le conteste pas. Ce que je dénonce en revanche, c’est l’absence totale de prise en considération de ce que nous représentons, nous les artistes. J’ai eu l’impression qu’ « on » n’existait pas ; « on » c’est à dire les 250 000 travailleurs du secteur culturel !
“J’écris dans un monde que je trouve terriblement violent et brutal ; les émotions qui me traversent et qui guident ma plume sont alimentées par cette noirceur, par la désolation aussi.”
Une station-service, une nuit d’été, dans les Ardennes… Sous la lumière crue des néons, ils sont douze à se trouver là, en compagnie d’un cheval et d’un macchabée. Il y a Chelly qui vient de refroidir son mari parce qu’elle ne supportait plus de le voir larmoyer sur sa vie, Loïc qui drague en groupe sur la toile, Alika la nounou philippine qui sait qu’elle n’a pas atterri du bon côté de la barrière. Y’a encore Sébastien marié à Mauricio, Olivier qui dialogue avec la tombe de sa mère, Gigi qui vomit sur sa 911, Red
Appel aussi, le cheval … Il est 23h12. Dans une minute tout va basculer. « Kérozène » ou autant de destins délirants, décrits avec humour et férocité. Les situations surréalistes s’inventent avec naturel, comme ce déjeuner qui vire à l’examen gynécologique parce qu’il faut s’assurer de la fécondité de la future belle-fille. Elle ne nous épargne rien, Adeline Dieudonné : meurtres, scènes de sexe, larmes et rires. Cependant, derrière le rire et l’inventivité débordante, sa lucidité noire fait toujours mouche !
B A R DAGE
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à toutes les sauces
© Alice Pasqual
LE THÉ
Il peut s’inviter dans un velouté de pleurotes, sublimer un magret de canard ou s’harmoniser avec une tarte au chocolat. Il peut même se marier aux parfums boisés du whiskey. Détourner la gastronomie occidentale en associant un thé avec un plat, c’est tout l’intérêt des 170 pages de « Le Bonheur est dans le thé ». Mais pas seulement. Car ce recueil d’une bonne soixantaine de recettes originales évoque aussi et surtout une passion, celle de l’auteure, Nathalie Masset, sommelière de thé, pour la célèbre petite feuille verte … M OT S : S E R VA N E C A L M A N T © Frédérique Mahy
N
otre compatriote Nathalie Masset, diplômée Tea Sommelier de l’Académie de thé de Toronto, préfère voir le zhong à moitié plein qu’à moitié vide ! Par amour du thé, cette pétillante quinqua a suivi des stages donnés par Nadia Bécaud (fondatrice de l’enseigne Cha Yuan), lancé des T-Perware, organisé des dégustations de grands crus d’exception, rencontré des producteurs de thé sur le terrain en Chine et en Inde, lancé une boutique de thé en ligne (teaside.be), et convaincu la RTBF de lui offrir une chronique autour du thé dans Tendances Première... Des journées bien remplies ! Sauf qu’en mars 2020, la Covid19 débarque sans crier gare. « Comment se réinventer au temps du confinement ? », se demande Nathalie Masset, avant d’y apporter sa propre réponse. « C’est au premier jour du confinement que l’idée m’est venue de mixer mes hobbies : cuisine, thé, photo (des centaines de clichés pris en Chine notamment - nda). J’ai enfin, oui enfin !, pris le temps de plonger le nez dans mes bouquins de cuisine, de détourner les classiques en y ajoutant du thé, de mettre
mes propres recettes en scène en créant un décor avec les moyens du bord, ma petite vaisselle, mes sets de table, de photographier chaque plat avec mon Smartphone et, enfin, de les poster sans commentaire sur Facebook, et ce sans sortir de chez moi ! » Bingo ! Le succès virtuel est au rendez-vous et Nathalie Masset voit gonfler son fan club de tea lovers ! Tant, que cette soudaine consécration va l’inciter à rédiger « Le Bonheur est dans le thé », un livre riche et généreux (une soixantaine de recettes originales quand même), personnel et intime (agrémenté de photos de voyages), sage et pertinent (« On ne boit pas son Bourgogne dans une flûte ? On ne boit pas non plus son thé vert chinois dans un mug ! »). Au fait, Nathalie, vos recettes sont-elles à portée de tous ? « Oui, même si certaines sont plus complexes que d’autres. Pour les potages, mon idée de base était toute simple : remplacer le cube de bouillon industriel bourré de sel et de sucre par une infusion de thé fumé ou de Sencha, pour citer deux exemples ».
B E TA S T Y | 2 1
©Nathalie Masset
Les Belges et le thé Le Bonheur est dans le thé, même au pays de la bière ? « Oui oui, il y a chez nous un vrai public d’amateurs de thé. Les motivations sont évidemment diverses : certains l’apprécient pour ses multiples vertus ; d’autres parce que le thé contient des caractéristiques organoleptiques complexes, comme le vin ! Je ne vais pas vous mentir, beaucoup s’orientent vers les thés parfumés. Car à l’instar du vin (l’analogie n’est pas innocente quand on est sommelière de thé - nda), une personne qui découvre le thé, ne va pas d’emblée attaquer un grand cru. Question de prix et de complexité, chaque type de thé nécessitant une température et une durée d’infusion spécifiques… En revanche, tous les thés invitent à savourer le temps présent, à boire gorgée après gorgée pour sentir la chaleur de la liqueur qui descend dans la gorge, humer et détecter les arômes boisés, fleuris, marins, fruités… » Le thé, c’est l’éloge de la lenteur ? « Et du temps présent. Et de la relativité des choses. On en a grandement besoin ! »
B E P E R F E C T | N AT H A L I E M A S S E T
Nathalie Masset, Le bonheur est dans le thé, recettes &voyages, Editions Renaissance du Livre.
www.teaside.be
33 Rue du Try Bara - 1380 Lasne | Tel: 02 850 13 19 | www.maxan.be
© Christophe van Cutsen
Travailler le local « Nous vendons une expérience de vie »
Edward Martin a les idées longues ! Le jeune brasseur lance une gamme de trois whiskies basés sur les recettes des bières de Waterloo, qu’il élabore à la ferme de Mont-Saint-Jean, au sein de la plus petite mais rutilante distillerie de Belgique ... M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
O
n rencontre Edward Martin à la ferme de MontSaint-Jean, la plus emblématique des grandes fermes carrées située sur le champ de bataille de Waterloo, pour parler défi entrepreneurial et travail local. « Mon père, Anthony Martin, a racheté la ferme MontSaint-Jean en 2014 et a investi énormément pour qu’elle devienne un pôle d’attraction touristique de premier plan. » Pour l’heure, le site accueille un musée, un magasin, une salle événementielle, un restaurant (en travaux). Une micro-brasserie et une nano-distillerie, aussi !
« Tout est allé très vite pour moi ! J’ai travaillé d’arrachepied, 12 heures par jour, pour remplacer le maître brasseur qui souffrait d’une rupture du talon d’Achille - j’ai longtemps hésité à accepter le poste, mais il y a des opportunités qu’on ne peut pas refuser ! J’ai ensuite brassé de la Waterloo en quantité en prévision du Bicentenaire de la bataille de Waterloo en 2015, puis relancé en plein cœur de Bruges la Bourgogne des Flandres qui avait disparu … Et, de retour à Waterloo, on m’a fait comprendre qu’il ne fallait jamais se reposer sur ses lauriers ! » Ce niveau de pression aurait pu déstabiliser Edward. Au contraire, le plus jeune fils d’Anthony Martin bouillonne d’idées qui vont rencontrer les rêves du paternel de produire un alcool noble. « Un soir, j’ai parlé à mon père de l’idée de distiller notre propre whisky. Sa réponse m’a littéralement boosté : je serais honoré que mon fils relève ce challenge ! … » En 2017, Edward Martin s’en va rejoindre la prestigieuse école d’Heriot-Watt, à Édimbourg, avec comme unique objectif de pouvoir produire les alcools de ses aïeuls. « J’ai d’abord lancé le gin : distillé et aussitôt vendu, donc directement rentable. Le whisky en revanche, nécessite de vieillir au minimum 3 ans afin de pouvoir y apposer légalement l’appellation whisky. Heureusement, on avait le projet brassicole pour soutenir financièrement le projet distillerie … »
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© Adrien Cordier
La tradition brassicole La fierté du clan Martin, la brasserie ! « Quand on me demande mon métier, je réponds brasseur, je suis la 4 e génération d’une famille de brasseurs. » Pas étonnant dès lors de voir Edward faire perdurer la tradition brassicole du groupe à travers son whisky. « C’est notre savoir-faire de brasseur, le grain comme matière première, et le terroir, qui créent l’identité de nos whiskies. La Waterloo Récolte a servi de base à notre gin et à notre Whisky Single Grain. Notre Whisky Single Malt s’inspire quant à lui de notre Waterloo Triple, une base composée à 100% d’orge maltée. Par ailleurs, tous nos whiskies sont issus d’une levure maison qui leur confère des esters fruités. » Pour les céréales, Edward recourt à l’orge maltée belge de Dinguemans et les champs autour de la ferme de Mont-Saint-Jean apportent tout naturellement le froment. « Nous avons comme vocation de travailler le local, comme on le fait déjà avec nos bières de Waterloo de la ferme de Mont-Saint-Jean ! » Les trois whiskies (The Brancardier, The Nurse & The Surgeon, références à la Bataille de Waterloo et à la ferme de Mont-Saint-Jean qui faisait office d’hôpital de campagne pour les Britanniques) ont été distillés et vieillis durant plus de trois ans au sein des caves historiques des Chevaliers de Malte de la ferme de Mont-Saint-Jean.
BE PERFECT | EDWARD MARTIN
S’agissant de la plus petite distillerie de Belgique, la quantité de bouteilles produite sera limitée et seuls quelques connaisseurs privilégiés en auront l’exclusivité. « Ne connaissant pas encore notre mystérieuse part des anges, il nous est impossible de communiquer le nombre exact de bouteilles qui sera produit mais nous espérons tout de même commercialiser un peu plus de 1.000 bouteilles de 50cl à 46% vol. » Bien que la production soit amenée à évoluer avec le temps, il ne sera jamais question de commercialiser le Waterloo Whisky en quantité. Les spiritueux - gin compris resteront donc avant tout destinés aux petits commerces et aux maisons de bouche. L’objectif étant de faire venir les amateurs de whisky sur le site de Waterloo… « Nous ne vendons pas un whisky, nous proposons une expérience aux passionnés. Lorsqu’ils viennent acheter une bouteille, ils découvrent notre univers : la ferme, les champs, la brasserie, la distillerie, le musée, la salle des chais, ainsi que notre brasseur et moi-même qui serons toujours là pour les accueillir, » conclut avec enthousiasme, Edward Martin.
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LES MORILLES BELGES, CE PRÉCIEUX CADEAU DU PRINTEMPS ...
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BE PERFECT | LES MORILLES BELGES
Rien ne prédestinait le tandem d’amis Arnaud de Mérode et Géraud d’Oultremont, rejoint par Guillaume Coppée, à devenir les pionniers de la production de morilles fraîches, artisanales et bio, en Belgique. Rien, sauf une même passion pour les beaux produits et cette boutade lancée comme un défi : « On ne va quand même pas laisser faire les Chinois ! » Mars 2021, la première grosse récolte de morilles belges sort de terre. Livraison, dans la foulée, dans les restos gastronomiques (pourvu qu’ils rouvrent !) et épiceries fines du pays.
D
eux fermes d’un hectare chacune, quelque part dans les deux Brabants, pour ne fâcher personne, sont destinées à produire de façon artisanale et naturelle, des centaines de kilos d’un des champignons les plus appréciés des gastronomes … But avoué de la jeune société Belmorille : devenir les pionniers en Belgique, puis en Europe, de la culture de morilles, en raflant la mise aux Chinois, passés maîtres dans la production (industrielle, on s’en doute…) du fameux champignon. Eh oui, ce sont les Sichuanais qui ont réussi les premiers, après 20 ans de recherches, à trouver la bonne méthode pour obtenir des rendements réguliers … Comment déjouer leur mécanisme de domination ? Eléments de réponse avec Arnaud de Mérode : « D’une manière très informelle, Géraud me signale qu’il a lu dans un magazine que les Chinois produisaient des morilles ! Déjà qu’ils font des truffes qui n’ont aucun goût ! (rire) Par bravade, nous nous sommes alors promis de maîtriser la culture de la morille. Encore fallait-il se démarquer ! Les Chinois produisent des morilles industrielles, un produit pas bon mais pas cher ; on a décidé de prendre le contre-pied de leur stratégie : l’élevage artisanal, qualitatif, bio … ». C’est le début de l’aventure Belmorille. Le savoir-faire belge Géraud d’Oultremont vient du monde de la finance et de la gestion de patrimoine, Arnaud de Mérode affiche un profil marketing/commercial. Mais les deux épicuriens ne rechignent nullement à enfiler les bottes en caoutchouc par amour des bons produits ! En investiguant le marché de la morille, ils découvrent l’existence d’un projet pilote initié par le labo de recherche Biohainaut: la maîtrise du processus de production in vitro des morilles. C’est une vraie prouesse scientifique mais le projet moins rentable qu’espéré est enterré ; reste que le savoir belge est bel et bien là ! Parallèlement, le tandem d’amis part à la rencontre des Français de France Morilles, détenteurs d’un brevet chinois, et leur propose un échange de connaissance. Tu me dis comment on produit les morilles en pleine terre, je te dis tout sur leur production en salle. Bien vu. D’autant que la Région wallonne, séduite par le potentiel des débouchés économiques de Belmorille, va les soutenir : via des chèques technologiques, Géraud et Arnaud se connectent à des professeurs et chercheurs en agronomie de la Haute école Condorcet, à Ath. « Percer le secret des morilles pourrait ouvrir la porte à la culture d’autres champignons comme les bolets, les cèpes ou les girolles … » Entreprendre, toujours entreprendre. Mars 2021, le tournant L’aventure Belmorille est une franche réussite, ponctuée de rire, de rage contenue aussi. Arnaud de Mérode et Géraud d’Oultremont, rejoints par Guillaume Coppée (formé aux méthodes de maraichage traditionnelles) et tout récemment par un quatrième larron (Arthur Lhoist, patron des restaurants Tero), espéraient en effet pouvoir se lancer en 2020. C’était sans compter sur les tempêtes Ciara, Denys et Ellen qui n’ont pas fait de cadeau à leurs
© BelMorille - Arnaud de Mérode
installations. Et que dire de ces satanées limaces ! « On a testé de nombreux remèdes de grands-mères, notamment répandre des cendres autour des serres, en vain. Finalement, nous nous sommes résolus à accepter que les limaces mangent une part de notre production ! » La première grande récolte, on y est : mars 2021. Arnaud de Mérode avoue prendre plaisir à mettre les mains dans la terre pour faire pousser les morilles de façon totalement naturelle. « On propose du qualitatif pour se différentier de la production chinoise. Pour rester compétitif sur ce marché, il fallait proposer un produit local supérieur. Une démarche qui fait de surcroit écho à notre envie de mettre en avant le terroir belge, le travail de la terre et le circuit court ». Si la Covid19/21 est (enfin) maîtrisée, les morilles belges devraient s’inviter à la table des enseignes gastronomiques (Bon Bon, Le Chalet de la Forêt …). « On va également écouler notre récolte dans les meilleures épiceries fines du pays (Rob e.a.), dans les magasins bio (Färm, notamment), sur certains marchés, plus la vente aux particuliers en direct. On compte de toute façon réduire la perte de production à zéro : si personne ne nous achète la récolte 2021, on la sèchera, tout simplement ! »
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B E TA S T Y | 2 9
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Sarah de Saint Hubert Elle n’est pas fan de shopping et ne s’extasie pas devant les défilés des grandes maisons de couture. Plus jeune, elle ne rêvait même pas de fonder son propre label. Sans vouloir être chauvine, Sarah de Saint Hubert n’a rien d’une créatrice ordinaire. À l’instar de ses collections qui sont à la fois féminines, masculines, raffinées, boyish, subtiles et rock’n’roll, la créatrice belge est une femme de contrastes. Rencontre avec cette styliste hypersensible et affirmée qui déteste les évidences. MOTS : LAURA SWYSEN
PHOTOS : NAM SIMONIS
BE STYLE | 33
Fashion is a medium, not a purpose. Tels sont les premiers mots de votre bio. Que vous inspirent-ils ?
Suivre ses rêves et tout faire pour les réaliser, c’était le plus beau message que je pouvais transmettre. »
« La mode n’est pas une passion en soi. Je ne suis pas une personne qui fait beaucoup de shopping ou qui suit tous les défilés. Pour moi, la mode est un moyen d’expression au même titre que l’art ou la musique. C’est une manière de délivrer un message à travers une certaine esthétique. »
Vous parlez de l’importance de suivre son instinct. C’est lui qui vous a guidée jusqu’ici ?
Quel message souhaitez-vous véhiculer ? « La phrase qui résume le mieux mon label, c’est « Follow your Wild Love ». Avec ma marque, j’invite les gens à suivre leur instinct, leurs désirs et leurs rêves. Depuis que je suis petite, j’ai le sentiment que nous sommes ici pour un but précis, pour transmettre ce que l’on a de meilleur en soi.
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« En tant qu’hypersensible, je suis une personne instinctive de nature. C’est une approche spontanée, je serai incapable d’avancer autrement. Même si, en tant qu’entrepreneur, on ne peut pas uniquement se fier à l’instinct, il faut également développer un esprit structuré et organisé. » Quel est votre plus ancien souvenir lié à la mode ? « Ma grand-mère maternelle possédait une fabuleuse garde-robe. Elle me montrait ses beaux vêtements
fabriqués à la main, parfaitement coupés et dans des matériaux nobles. La vue de ces pièces en soie et en dentelle a éveillé quelque chose en moi. Le travail manuel me touche particulièrement. Quand je regarde un vêtement, je pense toujours aux personnes qui l’ont fabriqué, à la beauté du geste. Les vêtements ont, en quelque sorte, une âme puisqu’ils portent l’histoire de ceux qui les ont portés. » À quel âge avez-vous pris conscience que vous étiez faite pour ce métier ? « Cela a pris beaucoup de temps... (rires). Même après mes années d’études et ma première grosse expérience mode chez Ann Demeulemeester (où elle a travaillé pendant 4 ans en tant qu’assistance, NDLR), je n’étais pas certaine
que ce métier m’était destiné. Mais au fil des années et de l’expérience acquise, j’ai compris que j’étais compétente dans la voie que j’avais choisie. À 36 ans, je me suis dit que si je voulais lancer mon label, je devais agir rapidement. La vie nous apprend que rien n’est jamais acquis et que la meilleure façon d’avancer, c’est d’être dans l’action et de ne pas passer son temps à se poser mille questions. » Tergiverser, c’est un peu le défaut des hypersensibles. Comment avez-vous réussi à en faire une force ? « J’ai pris conscience que le mieux à faire était d’utiliser cette sensibilité pour créer. Aujourd’hui, je la considère comme un cadeau. Avec les années, on apprend à s’ancrer dans ce que l’on est pour mieux affronter les tempêtes que notre hypersensibilité nous fait traverser. »
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Qu’est-ce que le confinement vous a apporté ? « Au début, j’étais vraiment perdue, mais après quelques semaines, j’ai mis ce temps à profit pour réfléchir à mon approche de la mode et ça m’a fait un bien fou. J’ai réduit mes budgets et j’ai proposé des collections plus petites : bref, je me suis débrouillée pour trouver des solutions, ce qui m’a permis de faire de belles rencontres. Au lieu de faire appel à des mannequins, j’ai, par exemple, demandé à des amies de porter mes créations pour les shootings. J’ai trouvé cette approche encore plus authentique ! » D’où vous vient ce côté rock ? « Mes parents écoutaient beaucoup de musique rock. Je suis très sensible à ce style musical, car il dégage une certaine liberté qui coïncide parfaitement avec ma philosophie de suivre son instinct. » La mode n’est pas votre seul média, vous communiquez aussi à travers la musique. Quelle est la chanson qui vous définit le mieux ? « High-Low Temple la dernière chanson que j’ai écrite et qui est le soundtrack de ma nouvelle collection. Je l’ai composée avec Rafael, mon compagnon, qui est musicien et luthier de formation. Elle colle non seulement très bien à ma personnalité, mais s’inscrit aussi dans l’air du temps : elle parle de l’ascenseur émotionnel que l’on traverse en ce moment. Je voulais un morceau frais, sensuel, apaisant et lumineux, car en ces temps bousculés et sombres, j’avais moi-même besoin de me lover dans cette atmosphère pour y trouver refuge. » C’était important pour vous de concilier votre passion pour la mode et la musique ? « Au départ, je ne rêvais pas d’avoir ma propre marque de vêtements, j’avais l’impression que ce n’était pas pour moi. Mais avec l’expérience, j’y suis arrivée. Je me disais que le pied total serait de combiner de beaux vêtements, des shootings photos et vidéos de qualité ainsi que la musique. Quelle chance d’avoir pu entreprendre ce projet, de le voir perdurer et de pouvoir y mettre tout ce qui m’anime. Je suis chanceuse d’être aussi bien entourée et je ne pourrais pas m’imaginer travailler autrement. »
www.sarahdesainthubert.be
aubade.com
#SpeakAubade
Ph: Markus JANS
Parlez-vous Aubade ?
Collection Pour Toujours Printemps-Été 2021 / Spring-Summer 2021
« CRÉER, SE FAIT RAREMENT EN UN JOUR ! » Quand on aime son travail, on ne compte pas ses heures. C’est la passion du bijou minutieusement fabriqué à la main qui anime Christophe Verrycken. Ce joaillier installé à Wavre, dessine seul ses propres collections, leur donne vie dans son atelier et distille ses bons conseils dans sa boutique-écrin. Rencontre avec un infatigable orfèvre, créateur de bijoux 100% uniques, originaux et maison. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
BE PERFECT | CHRISTOPHE VERRYCKEN
PHOTOS : OLIVIER VEREECKEN
Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir joaillier créateur ? « Mon père avait une société d’import et export de pierres précieuses basée à Andorre. Très jeune, j’ai baigné dans l’univers des gemmes, saphir, rubis, émeraude, diamant, prisées par la haute joaillerie. J’ai suivi ensuite une formation de joaillier, et obtenu un certificat à la Hoge Raad voor Diamant à Anvers (qui forme à l’identification et la classification des diamants, nda) ». La boutique de Christophe Verrycken sert d’écrin aux seules créations maison … « Tout à fait. Je ne vends aucune autre marque ou collection. Bijoux sur mesure, transformation de bijoux anciens en bijoux à la ligne contemporaine, gravure sur chevalière : tout sort de mon atelier ! » Quelle est votre principale source d’inspiration ? « La nature, la mer, je suis passionnée par la plongée sousmarine… Les coraux, notamment, m’inspirent. Je procède souvent de la même manière : j’ai une forme en tête, je fais quelques croquis bruts, ensuite je laisse murir le projet, ça peut parfois prendre des semaines. Et puis un jour, je sens presque la pièce vibrer. Le processus créatif se fait rarement en un jour ! » En matière de création joaillière, le dessin de bijoux a bien évolué… « Ah oui ! Il y a 10 ans, je dessinais les bijoux à l’encre de Chine; aujourd’hui, j’emploie un logiciel CAD de modélisation en 3D de bijoux qui offre de surcroit un rendu photo ultra réaliste ! L’écran de l’ordi devient un véritable petit atelier de bijoutier… L’approche peut paraître moins artistique, mais elle me permet de présenter à la cliente le bijou sous différents angles de vue … » Quelles sont les nouvelles tendances dans la joaillerie ? Y êtes-vous sensible ? « Il y a des effets de mode dans la joaillerie, mais nettement moins affirmés que dans la couture. Depuis une trentaine d’années, l’or blanc et rose ont détrôné l’or jaune que d’aucuns trouvent un peu démodé … Ensuite, il y a l’argument budget : la cliente belge qui investit une certaine somme dans une belle bague est sensible à son aspect disons, intemporel. Pour un budget plus petit, elle se risquera à des créations plus originales. » Quelle est la it-pierre de 2021 ? « En Allemagne, il y a trente ans déjà, la joaillerie proposait une belle variété de pierres colorées, notamment les tourmalines qui sont arrivées sur le marché belge bien plus tard. Emeraude, saphir, rubis et diamant évidemment, continuent à avoir la faveur d’une clientèle belge qui reste relativement classique … »
Y’a-t-il une nouvelle manière de porter le bijou ? « Pas forcément, sauf pour les bijoux de fantaisie. Je note néanmoins qu’aujourd’hui, on aurait tendance à porter une belle bague sur le majeur plutôt que sur l’annuaire… Quitte à ajouter une deuxième bague sur l’annuaire. » La cliente qui franchit la porte de votre bijouterie, saitelle toujours ce qu’elle veut ? « Non, elle est clairement en attente de conseils. Il faut donc l’écouter attentivement et la conseiller en fonction de son physique (de la forme des doigts à la rondeur ou non du visage pour le choix de boucles d’oreilles) et de son style. Il faut parfois également l’inviter avec élégance à sortir de sa zone de confort. Pour la petite anecdote : une cliente quinquagénaire avait ramené trois rubis de Birmanie et elle souhaitait qu’ils soient sertis dans une petite bague de ‘communiante’. Je lui ai proposé une bague plus imposante que j’ai montée sans la sertir, et j’ai invité cette cliente à la porter une semaine. Après deux jours, elle poussait la porte de ma boutique, convaincue par mes conseils, afin que je finalise le travail ... Conseiller et inspirer la cliente font partie des missions qui rendent mon travail si agréable.
www.christopheverrycken.be
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LA FABRIQUE Oscillant entre le style dandy, les looks urbains et les tenues casual chic, La Fabrique est le mariage parfait des dressings de Benoît Guillaume et de Daniel Amato, ses fondateurs. MOTS : LAURA SWYSEN PHOTOS : MIKE MEYS
B E P E R F E C T | L A FA B R I Q U E
A
lors que les boutiques pour femmes sont omniprésentes dans les rues commerçantes, peu d’adresses se consacrent entièrement à la garderobe de ces messieurs. Il faut le reconnaître, l’égalité homme-femme en termes de mode est encore loin d’être atteinte. Parce qu’ils ne trouvaient pas leur bonheur dans le centre-ville namurois, Benoît Guillaume et Daniel Amato y ont ouvert leur propre magasin, il y a tout juste cinq ans. « Toutes les collections se ressemblaient. Si nous voulions de beaux vêtements de qualité, il fallait irrémédiablement quitter Namur. C’est ce qui nous a motivés à ouvrir notre boutique. Nous apprécions beaucoup l’ambiance de la ville, il était hors de question d’ouvrir notre enseigne ailleurs », raconte Daniel Amato, le copropriétaire de La Fabrique. L’objectif des deux Namurois était de proposer un espace dédié à l’homme, un endroit où ces messieurs pourraient dénicher des pièces intemporelles qui résistent à leur vie active tout en bénéficiant de conseils avisés pour leur inspirer de nouveaux looks. Bien qu’il ne baigne pas dans le milieu de la mode – Daniel Amato travaille dans
Le temple de l’homme au cœur de Namur le domaine de l’énergie tandis que Benoît Guillaume a fait ses preuves dans le secteur de la grande distribution – le binôme a réussi sa mission et est aujourd’hui à la tête de trois boutiques (une à Lasne et deux à Namur). « Nous venons d’ouvrir notre deuxième boutique à Namur, à quelques mètres seulement de notre première enseigne. Elle possède un espace denim ainsi qu’un coin parfumerie où nous proposons des fragrances haut de gamme d’Acqua di Parma et de Lorenzo Villoresi ». Le luxe à l’italienne Dans les rayons de La Fabrique, on chine des pièces intemporelles provenant de marques reconnues – Ralph Lauren, Hugo Boss, Barbour ou encore Lyle&Scott pour ne citer qu’elles - conçues dans des matières nobles et coupées avec le plus grand soin. Fier de ses origines, Daniel Amato fait aussi la part belle aux griffes italiennes comme Gran Sasso, Herno, Orian ou encore Calabrese et Gierre Milano côté accessoires. « Nous accordons une grande importance à la
provenance de nos vêtements et nous privilégions le Made in Europe. Je suis un grand fan du style italien, à mes yeux il n’y a rien de mieux qu’un jean Jacob Cohen ! Mon associé, quant à lui, apprécie plus le style dandy. Raison pour laquelle vous retrouverez également des chinos Mason’s et des polos Vicomte A dans nos boutiques ». Que ce soit au niveau de leur dressing, de leur caractère ou leur manière de travailler, le duo se complète à merveille. Pour ce qui est du nom, qu’ils ont aussi choisi à deux bien évidemment, il s’agit d’un hommage au père de Daniel. « Mon papa était employé dans la fabrique de Herstal. Comme tous les Italiens, il se rendait au travail dans de beaux vêtements et il devait, à l’instar des autres employés, se changer dans des vestiaires installés près de la fabrique. Je trouvais que ce nom était un beau clin d’œil à mon père et à mes origines ».
Rue de la Croix 16 - 18 et 23, 5000 Namur Rue de l’Église 3, 1380 Lasne www.la-fabrique.be
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Dans le vestiaire de
Félix Radu
MOTS : ARIANE DUFOURNY PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT
Felix porte un polo rouge PIANCENZA 159€, un jeans gris JACOB COHEN 295€, des baskets blanches HUGO BOSS 150€, une veste HERNO 659€ et une casquette HUGO BOSS 39.95€
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Auteur, comédien, écrivain, Félix Radu n’a pas son pareil pour manipuler les mots. Depuis son enfance, ce Namurois de 25 ans voue une passion à l’écriture et à la poésie. Petit prince de l’humour, poète des temps modernes, il s’est vu décerner le prix “Raymond Devos” à seulement 20 ans. Pour l’heure, il nous ouvre les portes de son vestiaire tout en couleurs à l’instar de l’hôtel Indigo. Ses tenues ont été imaginées par deux autres Namurois, les propriétaires de La Fabrique. Mais oui, Maxime Prévot, les Namurois peuvent être chauvins !
Êtes-vous accro à la mode ? Je ne suis pas accro à la mode vestimentaire. J’ai souvent des coups de cœur mais peu importe l’univers dans lesquels ils peuvent tremper. L’apparence est-elle importante ? L’apparence est importante mais elle n’est pas une fin en elle-même. Quel personnage, imaginaire ou réel, admirez-vous pour son style ? J’adore l’élégance un peu dangereuse, genre Arsène Lupin ou Cyrano de Bergerac. Tous les gentlemen
cambrioleurs, les bad guys qui ont de l’élégance dans les formes ! J’aime particulièrement Kingsman que je trouve très classe. Mais le Petit Prince est aussi élégant même si je doute de rentrer dans ses vêtements. Quels sont les indispensables de votre dressing ? J’aime avoir une belle tenue pour les grandes soirées. Quelque chose d’élégant comme un beau costume, une belle chemise. J’ai aussi réalisé l’impact que pouvait avoir la mode sur l’environnement, et à quel point mettre un vêtement,
c’était porter ou non, certaines valeurs. En ce sens, le seconde-main m’est vite devenu indispensable. Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres. Et du monde. J’essaye de regarder si certaines marques sont écoresponsables comme les baskets notamment. Faites-vous attention aux accessoires ? Je suis tellement distrait que j’aime énormément les accessoires les deux premiers jours mais après je les perds.
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Quelle a été votre pire excentricité vestimentaire ? (Rires). Quand j’étais ado, j’avais des chemises avec de très gros cols, dont une chemise rose fluo car je trouvais ridicule que les gens s’attachent à des couleurs pour signifier un genre ou une orientation sexuelle. Je mettais du rose ou des vêtements très pétants parce que je trouvais cela beau. Ma mère mettait de l’amidon dans les cols que je relevais comme un
vampire ( j’adorais Twilight) et qui cachaient mon grand cou car j’avais grandi trop tôt. Ca me rassurait en me donnant un petit style. En grandissant, j’ai trouvé cela ridicule. Mais j’ai toujours la chemise rose. Avez-vous des pièces fétiches ? Mon costume de scène ! Je l’ai acheté lorsque j’avais 19 ans : un costume croisé qui m’a coûté très cher. J’y avais mis toutes mes économies afin
qu’il soit taillé pour moi. Comme je fonctionne par coups de cœur, j’ai des vêtements que j’aime immensément pour l’évènement qu’ils évoquent. Notamment, une marinière Picasso que j’ai achetée dans un musée lors d’un rendez-vous avec une fille que j’ai beaucoup aimée. Pareil pour certaines chemises qu’on m’a offertes, des valeurs qui dépassent l’habit en lui-même.
“ Il n’y a rien de plus classe et de plus stylé que de prendre soin des autres “
Felix porte un veston kaki LBM 1911 435€, une chemise HUGO BOSS 99.95€, un chino HUGO BOSS 99.95€ et des baskets DIADORA kaki 195€ Felix porte un veston carreaux LBM 1911 450€, un pull La Fabrique 180€, une chemise GHIRARDELLI 149€, un chino HUGO BOSS 99.95€ et des chaussures FLORSHEIM 149€
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LEGENDE
Felix porte une veste BELSTAFF 325€, un sweat JACOB COHEN 270€, un jeans rouge JACOB COHEN 270€ et des baskets DIADORA 240€
Quelle est la pire faute de goût chez un homme ? Il n’y en a pas parce que tous les goûts sont dans la nature. La pire faute serait de céder à l’appel du groupe ou des pressions sociales et de porter quelque chose que tu n’aimes pas. Porte ce que tu aimes ! Qu’est-ce qui vous fait craquer dans le vestiaire féminin ? Les pantalons taille haute sont très jolis, ça donne envie de tomber amoureux. Sinon, chacune de mes amoureuses avait son petit truc que j’aimais. Je rectifie : je n’ai eu qu’une seule amoureuse mais beaucoup de coups de cœur. Comment définiriez-vous votre style? Perfect ou imperfect ? Imperfect ! Totalement imperfect parce que le parfait est dans l’imparfait. Pour l’anecdote, je ne porte jamais une paire de chaussettes car j’ai la flemme de les trier. Pareil dans ma coupe de cheveux ou dans ma manière d’être. L’imparfait quand il est géré et su peut être charmant, je crois.
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Quelle est votre actualité ? Le CO-VID-19 ! (Rires). Le Seul en scène « les Mots s’improsent » va reprendre dès que les mesures sanitaires le permettront. J’ai plein de dates en attente en France, en Suisse et en Belgique. D’autre part, j’ai écrit une série « Félix Délire » qui va passer sur Lumni (plateforme éducative pour les jeunes). Ces 20 épisodes vulgarisent la littérature et aident les jeunes à se réapproprier les grands classiques et la poésie. J’écris également un roman épistolière qui parlera d’amour et je monte ma pièce de théâtre « Rose et Massimo ». Et j’aimerais bien sortir un album de musique. Mais Félix, ne seriez-vous pas un brin hyperactif ? (Rires)
www.felixradu.com www.la-fabrique.be www.ihg.com
Rue Du Bailli 74/76 - 1050 Bruxelles
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Tel : 02/647 16 03
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Thomas Detry L’esprit US en Belgique
L’espoir belge du golf revient tout juste des USA où il a franchi une nouvelle étape dans sa carrière. De tournoi en tournoi et du haut de ses 28 ans, Thomas Detry s’impose comme l’étoile montante du golf. Un joueur à suivre au fort capital sympathie. M OT S : VA N E S S A S C H M I T Z- G R U C K E R
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Vous revenez tout juste de Floride où vous avez performé sur le WGC Championship. C’est très frais, peut-on commencer par-là ? Pour ceux qui ne sont pas familiers avec le golf, les WGC, World Golf Championship, font partie des 8 tournois dans le monde où performent les meilleurs joueurs du monde. Idéalement, pour y accéder, il faut être dans le top 50 mondial. Pour ma part, j’y ai accédé via mes bonnes prestations de l’année dernière et j’ai donc pu jouer avec des joueurs aussi grands que Rory McIlroy. J’ai réalisé une assez bonne performance, j’ai fini dans le Top 30, ce qui est correct. J’aurais pu mieux jouer mais au milieu de tous ces grands noms du golf, je me suis pas mal défendu. J’ai hâte d’en jouer d’autres et d’en jouer encore plein. A quoi ont ressemblé vos premiers pas dans le golf ? J’ai commencé à jouer au golf avec mon père. On a débuté ensemble, lui avait 35 ans, moi j’étais tout petit. Je devais avoir 4 ou 5 ans quand j’ai fait mes premiers pas sur un practice. Puis avec les années ça a pris de l’ampleur, j’étais dans les équipes régionales, puis les équipes nationales. Finalement, j’ai représenté la Belgique un peu partout dans le monde, au Championnat du monde, au Championnat d’Europe. Je me suis fait un nom parmi les joueurs amateurs et j’ai été recruté par une université américaine, près de Chicago où j’ai passé 4 ans à étudier. Pour les Belges qui n’ont jamais été aux USA, il faut savoir que le système américain est assez extraordinaire. Le sport y est très fortement poussé. Je faisais partie de l’équipe de golf de l’université, en combinant avec mes études. Il y a un très haut niveau interuniversitaire, aussi bien en golf, qu’en base-ball, qu’en football américain. C’est un niveau extrême, presque un niveau pro. Ça m’a très bien préparé à la vie professionnelle. C’est très exigeant, on fait les mêmes études que les autres mais ça prépare au passage au niveau pro. Après 4 ans d’études, en 2016, j’ai eu mon bac en business, management. Je suis revenu en Europe pour me lancer en tant que pro sur le circuit européen grâce à l’aide des Fédérations qui m’ont trouvé quelques invitations à des tournois. J’ai eu de bons résultats et j’ai eu ainsi accès au Tour européen où je joue actuellement.
Dans cet impressionnant parcours, quel fut le premier défi ? Mon premier grand challenge, c’est quand je me suis qualifié pour la Ryder Cup Junior. C’est un énorme tournoi qui oppose, tous les 2 ans, l’Europe aux USA. J’ai été sélectionné pour représenter l’Europe quand j’avais 18 ans. J’ai pu ainsi rencontrer les meilleurs joueurs du monde. Ça m’a ouvert les yeux sur le golf professionnel, j’ai compris que c’était la vie que je voulais mener. Ce n’était pas vraiment un défi, mais ma première chouette expérience en tant que golfeur, là où j’ai compris que c’était toute ma vie.
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Quelles sont les différences entre le golf belge et le golf US ? Aux USA, il y a une approche complètement différente du golf. On y est plus poussé à la performance, mais c’est pareil dans tous les domaines de la vie là-bas. A tous les niveaux, ils sont tirés vers le haut. Je l’ai aussi été pendant 4 ans, j’ai appris à me battre, à performer, à jouer sur des parcours plus compliqués. C’est quelque chose d’impossible à apprendre en Belgique, il n’y a pas cet esprit-là, cette compétitivité. Sans les USA, je ne serais pas là où j’en suis aujourd’hui. Aujourd’hui, vous vous entrainez comment ? J’ai mon coach de toujours, depuis que je suis tout petit, Michel Vanmeerbeek, qui donne des cours à Sterrebeek. Je travaille aussi avec Jérôme Theunis. Ce sont mes 2 coachs techniques au golf. J’ai aussi un coach physique. Je vais dans sa salle de CrossFit à Bruxelles. Enfin, j’ai un coach français qui vient avec moi en tournoi. C’est pour le côté physique ! Côté mental, comment êtes-vous coaché ? Le mental est extrêmement important à tout niveau, pour tous les pros, pas seulement dans le sport. Je considère mes coachs techniques comme des coachs mentaux. Ils sont plus âgés que moi, ils ont plus d’expérience. On peut échanger, partager. Plusieurs personnes m’aident sur l’aspect mental.
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C’est dense comme encadrement ! Oui, c’est toute une équipe ! J’ai aussi un caddie attitré, qui voyage avec moi. Il fait un peu plus que porter mon sac. Il m’aide sur le parcours, c’est aussi une aide mentale justement, quand on est sous pression sur le dernier trou, il est là pour me conseiller. Quels sont les Hommes qui vous font rêver ? J’ai toujours aimé Tiger Woods, un personnage que tout le monde connait, j’imagine. Il vient d’avoir un terrible accident, on espère tous qu’il va se rétablir. Ce qu’il a fait pour le golf et son approche mentale en fait un des plus grands sportifs de tous les temps. Il a toujours su rebondir, il a toujours su revenir au top et j’admire ça. Avez-vous été impacté par les restrictions Covid ? Oui, comme tout le monde. Comme je suis sélectionné pour les JO, j’avais un statut qui me permettait de m’entrainer mais vu que j’étais bloqué au Royaume-Uni, tout était fermé. Je ne me suis pas entrainé pendant 3 mois. Mais c’était bien de rester 3 mois tranquillement à la maison, vu que j’ai une vie assez mouvementée. Je n’avais pas fait ça depuis longtemps. J’en ai profité, c’était plutôt positif.
Et justement, qu’aimez-vous faire de votre temps libre ? J’ai toujours bien aimé le jardinage. C’est quelque chose que ma grand-mère m’a appris. À Uccle, j’ai un jardin assez sympa. Alors, quand je suis à la maison, j’aime y passer du temps. Mais je fais aussi beaucoup de sport, j’aime prendre l’air, faire du vélo, aller courir, aller à la gym, j’adore ça ! Quel est votre endroit préféré en Belgique ? La côte belge, c’est quelque chose qui reste à part. C’est un dépaysement complet à 1h de Bruxelles. J’adore y passer du temps, j’aimerais m’y rendre plus souvent mais je suis toujours à l’étranger, hélas. Avant de vous quitter, est-ce que vous avez des projets ? Je suis très jeune dans ma carrière, je n’ai que 28 ans. Je vise le classement mondial à court terme, le top 50 mondial : je suis 80e pour l’instant. À long terme, je voudrais gagner des majeurs.
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Ce que vous ne voyez pas a souvent une valeur inestimable. Une oreille attentive, le mot juste au bon moment, le souci du détail. C’est cela l’esprit de Delen Private Bank.
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De la hauteur dans le plat pays
© Jochen Zeischka
Jochen Zeischka
Jochen Zeischka fait partie de ces athlètes discrets, évoluant loin des podiums et des projecteurs, quelque part loin au-dessus des cimes. Pourtant, le deltiste flamand, un temps 17ème mondial, aligne les exploits et vient juste d’inscrire un record du monde. M OT S : VA N E S S A S C H M I T Z- G R U C K E R
C’est une amie qui a trouvé un stage d’initiation dans ma 29e année. Et dès les premiers essais sur la pente-école, dès que mes pieds ont commencé à quitter le sol, j’ai compris que c’était un sport pour moi. Comme enfant, c’est dans un livre d’aventures à travers le monde que j’ai vu des photos incroyables de ce sport et pendant ce stage d’initiation, j’ai découvert qu’il y avait des deltistes en Belgique. Plus jeune, j’avais déjà envisagé un temps le planeur, mais il faut un club, c’est une organisation plus élaborée, il faut partager le planeur, réserver le vol. Quand j’ai découvert le delta, j’ai compris que là je serais plus libre et que l’expérience serait aussi plus pure, plus physique, à l’air libre. Rien ne s’approche plus du vol des oiseaux que le deltaplane : quel rêve ! Alors, quand j’ai appris que ça existait aussi en Belgique, je me suis lancé. Quelque temps après le stage, j’ai rejoint une école belge, en 2 week-ends nous avions appris les bases sur la pente-école et nous sommes partis dans le sud de la France pour faire les premiers vols de montagne.
En effet, la Belgique n’est pas vraiment réputée pour son relief, ça n’a pas été un obstacle ? Non, parce qu’on a d’autres méthodes pour décoller Il y a le treuil : un peu comme un enfant qui joue avec un cerf-volant, on est attaché à un câble et tracté dans les airs. Il y a un club en Belgique qui le pratique sur une piste d’avion militaire : là, on peut tirer un deltaplane à 800m. C’est différent de la pente naturelle, mais c’est très pratique. Une autre méthode très utilisée consiste à faire un remorquage par ULM : comme avec un planeur, le deltaplane est tiré par un avion.
© Maria Luisa Mary
Comment vous est venue l’idée de vous mettre au deltaplane ?
Et quel est le type de décollage le plus pratiqué en Belgique ? Chez nous, le plus pratique c’est le remorquage avec un ULM. Plus on est bas, moins on a de chance de trouver des thermiques, des ascendances. Le remorquage, c’est pratique parce que si on atterrit rapidement la première fois, il suffit de faire un deuxième remorquage pour une nouvelle tentative. Et puis, on n’est pas trop dépendant de la direction du vent. Bien sûr, le plus beau, c’est la pente naturelle mais chez nous, c’est un peu la loterie, nos collines sont très basses, environ 80 mètres : on est au sol en 2 minutes si on ne trouve pas de thermiques. Mais il y a des possibilités : mon plus long vol, je l’ai fait au départ de Beauraing jusqu’au sud de Paris, entre Troyes et Orléans, un vol de 275km en ligne directe. Il n’y a pas de réglementation stricte pour passer les frontières : c’est impossible d’avoir les données pour faire une déclaration de vol officiel chez les autorités, il y a donc une certaine tolérance. Après, il s’agit aussi de suivre la bonne route entre les espaces aériens : là, il n’y a pas de tolérance !
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Qu’est-ce qui a été le plus difficile avec ce sport ? La logistique, je dirais. Le transport de l’aile vers les compétitions internationales, ce n’est pas toujours facile. Apprendre le delta, c’était assez intuitif. J’ai aussi eu le luxe d’être bien encadré par un instructeur très expérimenté qui savait vraiment bien expliquer les choses. Cet instructeur a vu le talent en moi et m’a poussé à l’exploiter. C’était une aide formidable pour progresser.
© Kerry Thompson
© Thomas Weissenberger
Ainsi, été 2020, vous avez battu un record mondial détenu par un Tchèque en réalisant un circuit à trois balises (triangle FAI) de 25 km en 23 minutes et 20 secondes, donc une moyenne de 65 km/ heure. Ditesnous en plus. Pour moi, le deltaplane, c’était avant tout un sport contre moi même : je voulais savoir ce que je pouvais faire avec une aile. Les vols de distance, ce n’est pas si facile et je voulais savoir ce qu’il était possible de faire, jusqu’où je pouvais aller. Et une des manières de me positionner était de faire de la compétition. Il y a là les meilleures références d’Europe (en Europe, nous avons des pays leader en deltaplane, comme l’Italie, la République tchèque et l’Autriche). Le record du monde en distance est de 760km : en compétition, au contact des autres pilotes, on apprend beaucoup de ces records. J’avais conscience d’être bon en vitesse. Et puis, suite à une blessure aux ligaments croisés, je n’ai pas pu faire de vols longs l’été passé. Aussi, avec le manque de compétitions dû au Covid, j’ai sérieusement songé à m’attaquer aux records sur des distances courtes. Sur le triangle de 25 km, le record était à 50km/h, ça m’a semblé jouable en trouvant le bon endroit. Je suis allé en France pendant une semaine : c’était toute une organisation, car il fallait y aller avec un juge. J’ai fait mieux que ce que j’espérais puisque j’ai fait monter le record de 50km/h à 65km/h. J’ai donc battu haut la main le Tchèque Tomás Suchánek, un pilote légendaire du delta, dont le record avait 20 ans.
© Thomas Weissenberger
Aux Belges qui aimeraient marcher dans vos pas, ou plutôt voler dans vos traces, que diriez-vous ? C’est accessible à beaucoup de gens. Pour ceux qui aiment ce « feeling of motion », le ski par exemple, ou la vitesse en général, ce n’est pas compliqué. Les ailes-écoles sont très faciles à piloter et on peut vraiment
apprendre le delta en sécurité. Il faut simplement trouver une école et faire un essai. Croyez-moi, c’est un sport incroyable. Il n’y a pas beaucoup de sensations qui peuvent être comparées à une thermique qui vous lève en haut vers les nuages à 5 m/s. Et si des amis, ou même des aigles voire des vautours vous rejoignent, ce sont des moments inoubliables !
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JOS VERLOOY Le cavalier de l’année Du haut de ses 26 ans, le palmarès de Jos Verlooy a de quoi donner le vertige. Médaillé de bronze avec Igor à l’Euro de Rotterdam, il a également décroché l’or par équipe permettant à la Belgique de se qualifier pour les prochains JO de Tokyo. Champion de Belgique de saut d’obstacles durant ces deux années dernières années, il vient d’être élu cavalier belge de l’année 2021 ! M OT S : VA N E S S A S C H M I T Z- G R U C K E R
BE PERFECT | JOS VERLOOY
PHOTOS : DIRK CAREMANS
© ANP - Vincent Jannink
Le cheval, vous êtes né dedans ! On imagine facilement que c’est votre père, Axel Verlooy, qui vous a littéralement mis le pied à l’étrier…
Dès mon deuxième poney et les premières médailles (même en sautant des obstacles très bas), j’ai compris que je voulais faire ça et rien d’autre.
Mon père était tout le temps à cheval. Il a fait une brève carrière de cavalier puis est devenu marchand de chevaux. J’ai tout simplement grandi dans des écuries. Pour autant, je ne me suis pas directement intéressé au monde du cheval. J’étais davantage attiré par le football que je pratiquais assidûment avec les copains. Finalement, j’ai eu un premier poney, puis un deuxième d’un bien meilleur potentiel. C’est là que j’ai commencé à gagner des médailles. Et avec les victoires sont venues la motivation et l’envie de continuer. J’ai donc laissé le foot de côté pour me consacrer à l’équitation dès mes 8 ans.
Ce poney a donc beaucoup compté ! Quels sont les autres chevaux qui ont marqué votre carrière ? Je suis encore très jeune (26 ans, ndlr) mais il y a déjà quelques chevaux qui ont beaucoup compté dans mon parcours. J’ai commencé en Juniors avec Domino et c’est ensemble que nous sommes allés jusqu’aux compétitions Seniors. Nous étions tous les deux très jeunes quand nous avons commencé et je pense que c’est ce cheval qui m’a emmené à ce haut niveau. Pour être plus exact, on s’est tous les deux tirés, l’un l’autre, à un plus haut niveau. On a évolué ensemble vers les sommets. Peu de temps après, j’ai eu Farfelu de la Pomme, une jument très compétitive. J’ai aussi beaucoup appris d’elle.
Vous étiez alors bien jeune, c’est sûrement bien plus tard que vous avez compris que vous pourriez faire carrière ?
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Et vos chevaux d’aujourd’hui, qui sont-ils ? Igor (hongre alezan né en 2008, ndlr) est mon cheval de tête. C’est avec lui que j’ai remporté l’or par équipe et le bronze en individuel aux Championnats d’Europe Longines FEI 2019 à Rotterdam. Ces deux dernières années, je suis également sorti en concours avec Varoune (hongre bai né en 2008, ndlr). Nous avons été, deux années consécutives, champions de Belgique de saut d’obstacles et nous venons de remporter le Grand Prix de Salzbourg. Il y a aussi Fabregas (étalon bai né en 2010, ndlr) et bien sûr Caracas (étalon gris né en 2005, ndlr) qui est aussi un cheval de tête. Ceci dit, il a déjà 16 ans mais il garde une très bonne condition physique. Enfin, Luciano (étalon noir né en 2011, ndlr) est encore un jeune cheval. Il est peu expérimenté mais je pense qu’il va aller très loin. Je vais le prendre comme deuxième cheval pour les compétitions 5 étoiles de cette année. Travaillez-vous avec votre père pour sélectionner vos chevaux ? Oui, nous achetons et nous revendons. Euro-Horse est un nom bien connu dans le monde équestre. De fait, les chevaux vont et viennent. Ce n’est pas nous qui les cherchons mais eux qui nous trouvent. Il me suffit de les monter pour déceler un bon feeling, une base pour partir sur un niveau supérieur. Et alors, nous les gardons pour les travailler. Je dois avouer que nous n’avons jamais recherché un cheval en particulier. Euro-Horses, une success-story familiale ? Mon grand-père avait une petite installation à 30 minutes d’ici, à Grobbendonk. Il travaillait dans son entreprise la semaine et s’y rendait durant le week-end. C’était un hobby, rien de professionnel. Mon père a préféré ne pas reprendre l’entreprise paternelle mais plutôt installer ses écuries où
nous sommes aujourd’hui. Au début, mon père y menait sa carrière de cavalier. Il a participé aux Jeux olympiques en 1984 à Los Angeles. Puis, il a de moins en moins monté ses chevaux et a développé Euro-Horses où je m’entraine aux côtés d’Harrie Smolders. Et à quoi ressemble une journée type d’entrainement ? Chaque jour est différent depuis la pandémie ! En temps normal, j’entraine les chevaux du lundi au mercredi et je sors en compétition du jeudi au dimanche. Mais maintenant, je monte tous les jours à Grobbendonk tandis que mon père continue ses activités. Justement, à quel point cette pandémie vous a-t-elle affectée ? C’est difficile de s’organiser, de se préparer sans jamais avoir de dates, d’objectifs. Lorsque j’ai compris que ça allait durer, j’ai accordé un très long repos à mes chevaux. Puis, je les ai retravaillés progressivement. Quand j’ai enfin eu des dates, j’ai revu l’entrainement à la baisse pour les garder frais. En avez-vous profité pour faire autre chose ? Pour tout vous dire, j’ai passé les confinements à l’écurie. Je n’ai rien fait de nouveau pour garder ma routine. Avez-vous d’autres passions en dehors de vos chevaux ? J’aime le VTT. Parfois, j’organise des sorties en vélo avec mes amis. Surtout le week-end quand j’ai le temps. J’aime aussi courir. En bref, j’aime faire du sport ! Qu’espérez-vous pour 2021 ? J’espère que les compétitions vont être maintenues. Mon objectif a toujours été les Jeux olympiques. Or, c’est hélas remis en question. Je croise les doigts ! Mais le plus important est que tout le monde reste en bonne santé.
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L’hôtellerie éco-reponsable, on en parle !
Avoir la conscience écologique c’est bien ; agir c’est encore mieux. À l’heure où l’environnement est au cœur de nombreuses préoccupations, on ne s’étonnera pas de voir l’écotourisme séduire plus d’un touriste belge. A Loupoigne, en pleine campagne genappienne, Indrani Lodge est né de cette volonté de développer une hôtellerie écoresponsable. Panneaux solaires, chauffage par géothermie, invitation à se nourrir des récoltes du potager, incitation à débrancher la prise. Un lieu hors du temps, véritable havre de paix, qui va bientôt s’agrandir, sans renier pour autant ses valeurs…
M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : INDRANI LODGE
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’est François Dekeuleneer, le Directeur général d’Indrani Lodge qui nous ouvre la porte bleue de sa ferme médiévale en carré, bornée par la Dyle et restaurée dans le respect du patrimoine. Difficile de décrire l’atmosphère qui se dégage du lieu, lequel invite presque au recueillement, au lâcher-prise à tout le moins. Se sentir bien au bon endroit, en mode Slow Life, on adopte. Dans l’adorable petite cour intérieure, l’ancienne fosse à purin est squattée par un canard. La grange a trouvé une nouvelle affectation, c’est là désormais qu’on initie le client au yoga ou qu’on s’offre un petit plouf dans la piscine… Évidemment que la Covid a joué les trouble-fêtes mais sans arriver pour autant à saper le dynamisme des proprios ! « Puisqu’il a fallu se réinventer, le chef Sebath Capela (un Jodoignois pas encore trentenaire, qui a fait ses armes chez Bon-Bon et qui a la niaque) a clôturé l’épisode pop-up gourmand d’avant-Covid pour rebondir avec de nouvelles formules. On épinglera le « Eat & Sleep », un menu 4 services à déguster non pas en chambre mais dans un salon entièrement privatisé. « Nous avons cinq chambres d’hôtes (entre 35 et 200 m 2 ) et cinq salons, le compte est bon ! » Le « Eat & Sleep à la Maison », du lundi et mardi, invite à savourer des plats canailles ; quant à l’expérience « Pick & Taste », elle emmène le client au jardin pour choisir trois légumes et défier le chef à les intégrer au menu du soir. Les bonnes idées de François et Sebath, dont un accès privatisé à la pool, font merveille : le week-end, l’Indrani Lodge affiche complet même en cette satanée période.
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Rien ne se perd, tout se recycle Les couvertures et les couettes des chambres ? « Confectionnées avec la fibre de laine de Julien, Rico, Nestor, Johnny, Jules et Klarence, nos alpagas … » Rien ne se perd, le reste de la laine servant au paillage des rangs du potager, le bon plan pour apporter de la matière organique au sol et faire fuir les limaces… Avoir la conscience écologique c’est bien ; agir c’est encore mieux ! De l’émergence d’une conscience écologique à l’adoption d’un mode de vie davantage écoresponsable, c’est l’histoire de Philippe et Jessica Brawerman, un couple de proprios qui se partage entre la Belgique et l’Afrique du Sud. En 1996, ils rachètent la ferme, la rénovent, l’occupent en famille, avant de décider, il y a cinq ans, de la convertir en chambres d’hôtes. L’écologie, une interaction de l’homme à son environnement dont le discours s’accompagne ici d’actions collectives. « Notre jardinier Rainer Pankert a développé un potager bio en permaculture ; 90 % des plantes, fruits
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et condiments qui composent nos menus proviennent du jardin ». La glace au potiron, oui, elle est maison, circuit ultra-court garanti ! « Quand Sebath Capela a rejoint Indrani, il a donc relevé un sacré défi : accepter que ce soient les saisons et les récoltes du jardin qui dictent les menus ... » C’est la nature qui mène la danse. Fort de ses valeurs écologiques et citoyennes, l’Indrani Lodge a fait placer des panneaux solaires et un chauffage par géothermie pour être autonome en énergie. Et de poursuivre son développement … « Nous venons d’acheter la ferme voisine de 2.000 m2, pour y installer sept chambres supplémentaires, un centre de bien-être, et un véritable restaurant commun aux deux entités hôtelières, qui sera dirigé par Sebath Capela et sa brigade … Ouverture prévue dans le courant 2021.
www.indranilodge.com
Au cœur du magasin de décoration Mise en Scène, Jungle vous accueille dans son concept store tendance dédié à la coiffure mixte. Chaussée de Bruxelles 483 - 1410 Waterloo
Fermé le lundi et dimanche
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Notre invitation à changer d’air … M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : FRED SABLON
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Pour se soustraire aux aléas du quotidien et recharger les batteries, l’hôtel Indigo Brussels City a tout bon. D’abord parce que l’aménagement des chambres distille une envie d’ailleurs ; ensuite parce que la formule Party Box en chambre qui inclut un cocktail kit, amorcé par une véritable culture de bar, s’avère conviviale à souhait. Allez, osons la formule : the place-to-disconnect !
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n a beau s’armer de patience, l’envie de partir est bien là. Quand pourrons-nous à nouveau voyager ? C’est la question qui fâche. Alors, on se consolera en s’évadant tout près. Nul besoin, en effet, d’aller au bout du monde pour être dépaysé. C’est bien simple, la semaine dernière, on a posé bagages à l’hôtel Indigo Brussels City (l’ancien Hilton), place Rogier. On vous l’accorde, le revêtement de dalles en béton de la place Rogier récemment liftée n’invite pas à changer d’air ! La (bonne) surprise, elle est ailleurs, intra-muros. Le label Indigo (de l’InterContinental Hotels Group) exige en effet, pour tous les hôtels de l’enseigne, une intégration directe avec l’environnement du bâtiment. Par chance, l’Indigo
Brussels City se dresse à proximité du Jardin Botanique, lequel est très vite apparu comme une source d’inspiration évidente. Mieux : l’Indigo Brussels (il en existe également un à Anvers) a réussi à distiller une envie d’ailleurs, tant dans l’aménagement des chambres que des espaces communs. Le mérite en revient à une vraie scénographie de l’espace : Alina Rusenko, architecte d’intérieur pour l’agence belge Too Many Agencies, ayant réussi à imposer trois styles, tropical, végétal et floral, chaleureux et luxuriants à souhait. Avec l’arrivée du printemps, cette ode à la nature est une franche invitation à débrancher la prise et à se ressourcer.
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Une parenthèse enchantée Et si on oubliait le temps d’un weekend cette satanée Covid ? C’est qu’il faut rendre au dynamisme de l’Indigo Brussels City ce qui lui appartient, une incroyable capacité à rebondir ! Imaginez : l’Indigo a ouvert en novembre 2019, soit quelques mois avant le premier confinement. On avait alors eu l’occasion de découvrir le concept Serra, un temple gourmand de 750 m2 aux allures de jungle urbaine qui occupe le rez-de-chaussée de l’Indigo Brussels, et qui regroupe Urban Picnic, un resto Slow Food, et Garden Kitchen où le chef Pierre Balthazar s’adresse aux locavores, comprenez les clients qui apprécient une cuisine axée sur les produits saisonniers locaux. Ces deux rendez-vous gourmands, ouverts deux mois à peine avant le début de la crise sanitaire, ont dû bien évidemment se réinventer ! Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les équipes de Benjamin Tenius, General manager de l’Indigo Brussels, ne sont pas restés les bras ballants face au confinement. « Nous avons réajusté
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notre concept de restauration, en proposant plusieurs formules à nos clients belges et étrangers (le tourisme d’affaires - nda). Afin de continuer à fournir « l’expérience Serra », nous poursuivons notre collaboration avec des producteurs locaux (le locavorisme) et proposons des « Serra Dinner Boxes » et « Party Boxes » entièrement faits maison en formule Take Away chaque vendredi et samedi, ou à consommer en chambre dans un confort douillet et 100% covid-safe. Les Party Boxes contiennent un cocktail kit avec le matériel, les instructions et même un gin belge non alcoolisé. Le matériel étant gracieusement offert par l’hôtel, rien ne vous empêche de reproduire l’expérience Indigo Hotel Brussels City à la maison !
www.serrabrussels.be
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MURMURESNAMUR une suite-miroir à l’abri des regards Imaginez une suite de luxe pour deux nichée au cœur du quartier de la citadelle dans une adresse tenue secrète. Un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. Une expérience culinaire exclusive ou un repas servi en chambre afin de profiter de chaque instant. L’adresse de MurmuresNamur ? Chut ! Ne la répétez à personne ! MOTS : NICOLAS DE BRUYN PHOTOS : MURMURESNAMUR
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op de chez top ! C’est le cri du cœur lorsque nous franchissons la porte de cette suite hôtelière nichée sur les hauteurs de la Citadelle de Namur. Concernant sa localisation précise, nous vous dirons seulement qu’elle se situe dans la propriété du couple Toussaint. L’adresse précise ne vous sera révélée qu’après réservation pour conserver la confidentialité et le mystère sur la structure hôtelière 4* partenaire. Ne comptez pas sur nous vendre la mèche ! L’hôtellerie n’est pas une vocation pour Mélanie et Vincent Toussaint mais la rénovation de leur maison datant des années 50 (située en amont) a révélé en eux une attirance pour l’architecture, le design et la décoration. « Initialement, nous avions prévu de construire une cabane en bois mais nous voulions surtout une cohérence avec l’architecture de notre maison. Nous avons donc opté pour
une construction plus épurée qui puisse se fondre dans la nature », explique Mélanie Toussaint. Leurs recherches les ont amenés à découvrir « Treehotel », en Laponie Suédoise dont l’une des sept luxueuses cabanes « The Mirrocube » reflète à merveille la nature environnante. Sur cette inspiration, le couple a confié leur projet à « Magic », le bureau de l’architecte Namurois Christophe Sechehaye qui leur a réalisé un cube réfléchissant, invisible dans le paysage. «Notre cube est bardé d’Alucobond, un aluminium réfléchissant utilisé par les couvreurs, qui a demandé un travail d’orfèvre » ajoute Vincent Toussaint. Sans vous dévoiler la touche de magie des abords, Mélanie Toussaint nous révèle qu’ils ont fait appel à une architecte de jardin et si de premier abord, l’architecture extérieure est époustouflante, nous sommes tout autant séduit par le souci du détail de la suite.
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Côté déco, les époux Toussaint ont, par exemple, travaillé avec « ADDC - Au détour du chemin » et fait appel à leur réseau social afin de parfaire chaque élément. « Nous communiquons essentiellement sur les visuels extérieurs mais nous restons très discrets sur l’intérieur pour que la surprise demeure », précise Vincent. Quant à nous, parce que nous savons rester discrets, nous résumerons notre impression par un seul mot générique : canon ! A deux ! Nous y sommes ! Rien de plus merveilleux pour recharger nos batteries ou se ressourcer qu’une suite hôtelière de luxe, qui pour l’heure, nous semble au milieu de nulle part. Mais notre côté pragmatique risque de refaire surface en s’écriant que nous ne pouvons vivre d’amour et d’eau fraîche. Alors qu’est-ce qu’on mange ? L’éternelle question ! « Murmures Namur » propose, notamment, en ses murs un menu gastronomique trois services lors d’une expérience culinaire exclusive dans une ambiance intime et raffinée. Et ce afin de profiter de la quiétude du
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lieu et de la vue panoramique sur la vallée et les chênes et hêtres centenaires. « La formule gastronomique est la plus demandée », précise Vincent Toussaint. D’ailleurs, il se chuchote et pas qu’à Namur, certaines confidences sont unanimes à ce sujet : « La formule gastronomique, c’est génial » ! Chut ! Il se susurre aussi que nous avons accès à des soins, massages et aux piscines et SPA de l’hôtel partenaire 4*. Bref, tout ce qu’on adore !
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CRANS-MONTANA Nos plus belles adresses Crans ou Montana ? Si vous croisez la princesse Léa de Belgique rue du Prado, vous êtes à Crans. Eh oui, Crans est plus chic que Montana, mais Crans-Montana se veut moins élitiste que Gstaad… Bref, dans ce haut lieu de villégiature du Valais suisse où l’air est « le plus pur » (parole d’autochtone, évidemment), on croise de nombreux compatriotes conquis par l’ensoleillement exceptionnel de la station, une offre hôtelière haut de gamme et d’excellentes tables dont celle de Bert De Rycker, un nom bien de chez nous… M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
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es Belges aiment bien Crans-Montana ! Hôtel, chalet de vacances, immeuble de résidence secondaire aussi (et surtout ?), ils sont partout. Difficile cependant de livrer des chiffres édifiants : les communes suisses ne lâchent aucune info, le pays ayant depuis longtemps opté pour une certaine discrétion… Une réserve
qui n’empêche cependant pas une franche reconnaissance de nos talents. Ainsi LeCrans, véritable demeure seigneuriale alpine mise en scène par le décorateur belge Christophe Decarpentrie. Ainsi, Bert De Rycker, chef anversois du Rawyl, élu « Découverte de l’année 2019 » au Gault&Millau Suisse. « A Crans-Montana, station prestigieuse
des Alpes suisses, on finit par oublier le stress quotidien », nous glisse à l’oreille Sylvie Misson, commerciale à Crans Montana Tourisme et Congrès, et expat belge, elle aussi ! Qui poursuit : « On a choisi pour Be Perfect des adresses d’exception qui font la réputation de la station ». www.crans-montana.ch
Restaurant Le Rawyl Allez-y les yeux fermés ! L’Anversois Bert de Rycker a été sacré «Découverte de l’année» par le GaultMillau suisse, qui lui a octroyé un 15/20. Forte personnalité, « si le client est roi, je suis l’empereur derrière mes fourneaux et chez moi ! », Bert est arrivé en Suisse il y a une dizaine d’années et ne cache pas qu’il a mis du temps à se faire accepter par les autochtones. Aujourd’hui, la table «du Belge» est l’une des plus courues ! On a goûté ses salsifis au fromage d’alpage et truffe blanche et son flan de coquilles Saint-Jacques, langoustines, Royal Belgian Caviar, sauce au gin et tisane au thym citronné. Une cuisine de produits, de traditions et de saveurs locales, qui fait l’unanimité ! www.le-rawyl.ch
© Sedrik Nemeth
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© CMTC
Le Crans Hôtel & Spa, le plus somptueux
Un bijou de boutique-hôtel quasi hors catégorie si ce n’est celle du palace. Situé sur les hauteurs de Crans, à 1.650 mètres d’altitude, ce premier Leading Small Hotels of the World de la station invite à cocooner dans des chambres, suites ou appartements, tournés vers les sommets et le ciel. Chaque décor est d’ailleurs inspiré de montagnes iconiques : Kilimandjaro, Annapurna, Everest, Dolomites, Anatolie,... La rotonde du bien nommé LeMontBlanc, table toquée et étoilée qui fait face aux Alpes, vaut à elle seule le détour - le midi, prix d’ami, qu’on se le dise ! On ne va pas vous mentir, réserver quelques nuits dans cette véritable demeure seigneuriale alpine, coûte une blinde. C’est le prix à payer pour une adresse réellement exclusive, mise en scène par Christophe Decarpentrie, décorateur d’intérieur bruxellois. Cet inconditionnel des lieux qui ont une âme a réussi à exalter celle de ce prestigieux hôtel, où chaque meuble et chaque objet sont des invitations aux voyages. On y a passé une nuit, un beau cadeau ! www.lecrans.com
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© Claus Brechenmacher & Reiner Baumann Photography
Chetzeron 2112, le plus atypique A 2.112 mètres d’altitude, face au Cervin et au Mont-Blanc, on pose ses bagages au Chetzeron, superbe réaffectation de la gare d’arrivée de la télécabine éponyme ! Pour atteindre cet hôtel volontiers atypique, on grimpe à pied, en ski, en 4x4, ou, comme nous, en chasse-neige à chenille. A l’arrivée, waouh ! Le lobby de l’hôtel a été laissé dans les volumes de l’ancienne gare... C’est grand. C’est grandiose, surtout ! Une baie vitrée de huit mètres de haut orientée sur la chaîne des Alpes en met plein la vue. Le spectacle est fascinant, il se poursuit dans les chambres dont la déco au minimaliste assumé oriente le regard sur l’essentiel : les pistes ! Sur le toit, trône une piscine panoramique chauffée ; la cuisine homemade ultra qualitative privilégie le circuit court ; et l’hôtel bénéficie de technologies énergétiques poussées afin de réduire l’empreinte écologique au maximum. On est conquise ! D’après Sami Lamma, propriétaire et co-gérant du lieu (avec un associé bruxellois) : « une expertise Feng Shui a permis de conserver les énergies positives qui habitent l’endroit ! » On le croit sur parole, d’autant qu’au printemps, les vaches viennent aux alentours brouter paisiblement, voilà un signe qui ne trompe pas ! www.chetzeron.ch
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Moins exclusif que LeCrans, moins atypique que le Chetzeron, le Crans Ambassador reste l’un des fleurons de l’hôtellerie de luxe de Crans-Montana. Un lieu mythique à la façade ultra typée, sujet d’une saga aux rebondissements chaotiques, dépôt de bilan, faillite… De l’histoire ancienne ! Aujourd’hui, ce légendaire 5 étoiles joue à nouveau dans la cour des grands et séduit par un cadre contemporain chaleureux et un luxe jamais tape-à-l’œil. Y’a pas à dire, la décontraction sied parfaitement à l’Ambassador. Un bon point rehaussé par d’autres atouts solides dont un spa de 1.300m2, le plus grand et le plus beau de la station, ceint d’une incroyable verrière qui court jusqu’au 7e étage, et dans laquelle miroitent les sommets alpins ! Spectacle garanti. Bon point encore, avec une terrasse fréquentée par les touristes et les locaux, qui offre un des plus beaux points de vie du Valais. Pour assister à l’embrassement des derniers rayons du jour, vous êtes au bon endroit ! www.cransambassador.ch
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© Olivier Maire
Crans-Ambassador, le plus élégant
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CES BELGES D’AILLEURS
© Frédérique Mahy
Thomas Verwacht Hasta la revolucion, siempre ! Depuis 25 ans, cet architecte de formation vit une relation passionnelle avec Cuba. Il en a épousé l’ambiance, la culture… et une ressortissante. Avant d’y développer une collection de boutiques-hôtels de charme qui révolutionne les codes de l’hébergement local. Au cœur de ses préoccupations, toujours : l’humain, auquel il réserve une place de choix dans tous ses projets. Y compris en termes d’accueil. MOTS : PHILIPPE BERKENBAUM
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n voyage à Cuba quelques semaines avant que le coronavirus ne nous tombe sur la tête, j’ai déniché un endroit improbable, peut-être le plus éclectique et animé de La Havane. Melting-pot culturel imaginé par un collectif d’artistes indépendants dans une ancienne usine électrique désaffectée prêtée par les autorités, la Fabrica de Arte Cubana – FAC pour les aficionados – rassemble sur quatre niveaux des salles d’exposition, un incubateur pour jeunes créateurs, des salles de concerts et de projection, des bars et restaurants, des boutiques d’artisanat, une discothèque, des cours de danse… Le public est aussi bigarré que la programmation, l’ambiance électrique en fin de semaine. Les Havanais branchés y ont trouvé leur temple. Et les touristes un must bouillonnant. Quelle ne fut pas ma surprise de découvrir qu’un compatriote figurait parmi les chevilles ouvrières de cette chapelle de l’art moderne local. Mieux : que Thomas et moi nous (re)connaissions ! Vingt ans s’étaient écoulés depuis
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notre première rencontre dans la capitale cubaine, au tournant du millénaire. Il m’avait gracieusement servi de guide pour un reportage sur les 40 ans de la révolution castriste. J’étais rentré fasciné par ce pays joyeux mais tourmenté, aussi soudé derrière son idéal égalitaire que broyé par un régime autoritaire. Thomas y était resté. Il avait entrevu les premiers bourgeons d’un printemps d’ouverture qui n’en finit pas – hélas ! – d’hésiter à fleurir. Conquistador du renouveau Jeune architecte à peine diplômé dans les années 1990, Thomas Verwacht rêvait d’aventure, d’évasion, d’herbe plus verte ailleurs. Un Erasmus à Barcelone lui avait enseigné assez d’espagnol pour choisir une destination hispanophone, ce fut Cuba. « J’avais hésité avec le Mexique », se souvient-il. Mais l’île aux deux visages exerçait alors une fascination plus irrésistible. D’autant qu’à l’époque, confronté à l’embargo américain et privé du soutien massif
© Philippe Berkenbaum
d’une URSS qui avait cessé d’exister, le régime de Fidel Castro commençait à lâcher du lest, pour permettre à une population asphyxiée de trouver de nouvelles sources de revenus. Et d’espérer un avenir moins misérable. Du bout des lèvres, les Cubains furent autorisés à entreprendre certaines activités privées dans le commerce, le tourisme, la restauration. Ainsi sont nées les premières casas particulares (chambres d’hôtes) et les premiers paladares (tables d’hôtes à l’origine, restaurants privés aujourd’hui), deux formes d’accueil qui pullulent désormais sur l’île et dans lesquelles s’est largement investi notre Cubain d’adoption – mais n’anticipons pas. A son arrivée, le jeune Belge eut l’heureuse opportunité de rejoindre l’équipe d’Eusebio Leal, l’Historiador de La Havane, l’homme chargé par les autorités de piloter la revitalisation de Habana Vieja, le centre-ville historique. Une sorte de maître architecte municipal, dirions-nous en Belgique. « Cela m’a permis d’obtenir un permis de
résidence et de m’immerger dans l’histoire et la culture locales », évoque Thomas en célébrant la mémoire de son ancien mentor. L’homme est décédé l’an dernier, alors que la capitale cubaine brillait de mille feux pour célébrer son 500e anniversaire… « J’ai travaillé à ses côtés à la rénovation de pans entiers de quartiers de la vieille ville. Il y avait tout à faire. C’était d’autant plus exaltant qu’il s’agissait de redonner du lustre à d’anciens bâtiments coloniaux en ruines pour promouvoir le tourisme tout en maintenant le tissu social urbain. » Contrairement à tant de capitales au centre aseptisé, le cœur de La Havane bat au rythme des habitants issus des couches populaires. Magie des fins de journées où les familles s’installent sur les trottoirs pour profiter de la fraîcheur extérieure en papotant, en jouant de la musique, aux cartes ou aux dominos. Sur le seuil de maisons décrépites parfois coincées entre un hôtel 5 étoiles, un palais à la splendeur retrouvée et l’un des bars où Ernest Hemingway venait enfiler ses cocktails préférés – daiquiris et mojitos, essentiellement.
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La cabane du pêcheur Tombé sous le charme de ce pays hors norme, Thomas y a rencontré sa femme. Mais il n’y est pas toujours resté. La situation chaotique et les nombreux obstacles dressés aux investisseurs étrangers, même progressivement tolérés, y rendaient le travail difficile. « Je suis revenu en Belgique, parti deux ans au Vietnam mais j’y retournais souvent. Le fil ne s’est jamais rompu. » Il s’y fixe finalement en 2011, achète une petite maison familiale à Trinidad, la plus vivante des anciennes cités coloniales de l’île. Avec l’idée d’y ouvrir ses premières chambres d’hôtes. C’est sa façon à lui de participer à la revitalisation du patrimoine immobilier cubain. Depuis quelques années, Thomas prête ses talents à la transformation d’immeubles défraichis en maisons d’hôtes et boutique hôtels de charme. Certains pour lui-même, d’autres pour des amis, des voisins ou d’autres investisseurs séduits par son approche visant « le luxe dans la simplicité ». Toujours dans le respect de la culture et de l’architecture locales, en combinant avec art de nombreux matériaux de récupération, tous ses projets font la part belle au savoir-faire cubain. Ils forment aujourd’hui une collection d’une dizaine d’adresses exclusives sous la marque Estampa Collection. Elles sont situées à La Havane et dans d’autres villes-phares comme Cienfuegos, Vinales ou Santiago, outre Trinidad. Et si la crise du covid en a ralenti le développement – Cuba ayant notamment fermé ses frontières pendant plusieurs mois, Thomas s’est retrouvé coincé en Belgique –, le projet repart cette année de plus belle. Avec l’ouverture d’un premier restaurant de spécialités régionales dans la splendide Reserva Vedado, au cœur d’un quartier résidentiel et branché de la capitale. Et avec celle, très bientôt, d’une « cabane de pêcheurs » de rêve isolée sur une plage privée de Baracoa, toute en bois et au bord de l’eau. L’architecte est devenu hôtelier, mais il a gardé sa ligne de conduite : toujours rester à la taille et au service de l’humain. Dans chacune de ses maisons d’hôtes, il met à l’honneur un métier ou un artisan local. De quoi leur offrir une belle audience tout en proposant à ses invités « une expérience liée à différentes thématiques et un contact avec la réalité de la vie des Cubains ». N’est-ce pas ce que devraient rechercher avant tout les visiteurs étrangers ?
© Thomas Verwacht
SES TROIS ADRESSES SECRÈTES 1. Le restaurant el Cuajani
2. Une plage en plein cœur de La Havane
3. La Bombilla Verde
Au cœur de la vallée de Vinales, entre les
Bien cachée derrière un palais en ruine,
Un bar concert qui garde l’aspect cru estampillé
mogotes – ces rochers karstiques caractéris-
accessible à pied ou en scooter. Rien que
100% pur jus. Peu de chances d’y voir débarquer
tiques du nord de l’île –, Jose a installé son
pour vous ou presque, en dehors des mois
un car de touristes, on est ici entre Cubains.
potager-restaurant dans une maisonnette
d’été. Une jeune équipe a installé un club
Petite restauration, concerts de trova (chant et
en bois sans prétention. Passez y gouter ses
de paddle, planche à voile et plongée.
guitare).
salades et autres spécialités, en écoutant ses anecdotes ronchono-philosophiques.
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Des piscines sur mesure couplées à l’aménagement des abords. Le all-in, la formule gagnante ! Rue Grand’Rue 37 - 1341 Céroux 0475/56.19.54 - 0474/63.20.63 piscines@frereau.be
Laurence Sonck Ses projets, autant de belles aventures humaines
L’architecte d’intérieur Laurence Sonck prône la sobriété en évitant le piège de la maison muséale, notamment en trouvant des objets et des œuvres d’art qui réveilleront l’espace et feront la différence. Et surtout, elle n’a pas sa pareille pour écouter ses clients, nouer avec eux des rapports privilégiés, afin de les guider à trouver le style qui leur correspond le mieux. Sans jamais trahir le sien ! M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
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P H OTO S : A L E X A N D R E VA N B AT T E L
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a maison, ce lieu de vie où l’on passe tant de temps, réfléchit-elle vraiment votre personnalité et votre mode de vie ? La question dépasse les images à la mode épinglées sur Pinterest ou dans des magazines papier ! Ecouter, guider, tracer la voie, proposer le cas échéant des alternatives ou stopper le client dans son élan lorsqu’il fait fausse route, voilà quelques-unes des missions de l’architecte d’intérieur Laurence Sonck et de son équipe. On en discute avec elle à bâtons rompus. « Je suis une vraie autodidacte. J’ai tout d’abord aménagé une boutique de prêt-à-porter, puis une seconde. De belles rencontres vont très vite m’apporter une franche notoriété. Je pense notamment à François Schiemsky, propriétaire des magasins Francis Ferrent, qui m’avait demandé de m’occuper de ses boutiques ... » Rapidement, le bouche-à-oreille devient un levier de reconnaissance…
BE PERFECT | LAURENCE SONCK
« Progressivement, on va en effet faire appel à moi pour aménager des intérieurs privés. Il a fallu néanmoins que je me démarque. Je crois que ma personnalité, mon enthousiasme, mon professionnalisme et ma capacité d’écoute ont su faire la différence. » Quand on demande à Laurence Sonck si son travail exige un minimum de psychologie, elle nuance : « La plupart de mes clients attendent d’être écoutés, rassurés, guidés surtout. Mais c’est un métier qui nécessite aussi de savoir dire non ! J’ai à ce sujet une petite anecdote croustillante : un client fortuné pour lequel j’avais réalisé un magnifique penthouse souhaitait que tout son mobilier soit en bleu ! J’ai évidemment refusé. Il m’a néanmoins donné carte blanche et, à la fin du chantier, il m’a confié qu’il avait bien fait de m’écouter ! (rire) »
Pas toujours facile de convaincre les clients plus hésitants ? « Pour aider les clients qui n’arrivent pas à lire un plan et à le visualiser, on propose une modélisation 3D du projet qui permet de mieux appréhender sa conception. On va également prochainement s’équiper en casques virtuels. Ce ne sont pas juste des outils de vente mais de vrais outils d’aide à la validation des choix d’architecture et d’ameublement de son habitation. »
« Mon métier nécessite aussi de savoir dire stop ! »
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Le style Laurence Sonck, c’est … « J’ai une clientèle belge et internationale (à 40%) forcément diversifiée, et avec laquelle je fonctionne au feeling. J’observe, je conseille, j’accompagne, je gère tout de A à Z, en fonction des demandes. Au fil des projets, j’ai réussi à imposer ma signature qui consiste à trouver le juste équilibre entre l’espace libéré, l’épure, et l’apport de chaleur et de vie dans les pièces. Par ailleurs, j’ai eu la chance de rencontrer un client qui était grand amateur d’art contemporain et qui m’a permis d’affirmer mon style en intégrant l’art dans mes projets. » Un petit conseil à nos lecteurs et lectrices pour éviter le piège de la maison muséale ? « Je privilégie les intérieurs blancs et les tons neutres mais le style showroom, ce n’est pas du Laurence Sonck, en effet. Je conseille donc de travailler les volumes ouverts parce qu’ils accentuent la convivialité, et de les réchauffer. Comment ? En jouant avec la lumière naturelle, avec les éclairages indirects, en apportant des matières chaleureuses, des tapis épais, un plaid douillet, des coussins stylés, des objets et tableaux aussi. Vous savez, il suffit parfois de changer simplement quelques accessoires pour avoir l’impression de vivre dans un nouvel intérieur ! »
Son projet le plus ambitieux ? Et de citer sans hésiter Ramatuelle. « J’avais une relation fantastique avec le client qui m’a fait pleine confiance. On a tout géré, jusqu’au mobilier sur mesure et la commande d’une table de terrasse de 6m40 dessinée par mon bureau et conçue par Xavier Lust. La collaboration nouée dans le cadre de ce beau projet d’envergure a porté ses fruits ! » Des projets qui sont autant de belles aventures humaines… « Pour vous donner un ordre de grandeur, il faut compter deux à trois ans entre le dépôt de permis et la réalisation d’une maison de 300 mètres carrés. C’est dire si moi et mon équipe nous avons le temps de faire connaissance avec nos clients, de les questionner sur leur manière de vivre et de recevoir, sur leurs attentes, sur le style de déco qui leur conviendrait le mieux … L’occasion de nouer de vrais rapports privilégiés et souvent de belles amitiés !
www.laurencesonck.be
BE PERFECT | LAURENCE SONCK
www.artlumiere.be 02 354 11 07 mail@artetlumiere.be
PROTECTIONS SOLAIRES
PERGOLA BIOCLIMATIQUE
VOLETS ROULANTS
EQUIPEMENTS DE TERRASSES
Namur
Nivelles
Mons
Waterloo
© Anthony Dehez
SUD LISBOA BY PINTO
Le bureau d’architecture d’intérieur Pinto & Co est renommé pour la conception de projets HoReCa. En Belgique mais également au Portugal, pays natal d’Antoine Pinto. Flash sur Sud Lisboa composé de deux espaces distincts reliés par une passerelle : Sud Lisboa Terrazza et Sud Lisboa Hall unis dans une parfaite coexistence avec le Tage. Des lieux à forte personnalité à l’instar de leur concepteur ! MOTS : ARIANE DUFOURNY P H OTO S : A N A C A R VA L H O
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Comment ce projet au Portugal vous a-t-il été confié ? J’ai été remarqué grâce à l’Alcântara Café que j’ai réalisé en 1989 à Lisbonne. J’avais récupéré de vieux hangars pour en faire des espaces publics. J’avais jeté la pierre dans la marre ! En quoi consiste le complexe Sud Lisboa ? Des anciens hangars du port de Lisbonne ont été réaffectés en espaces de loisirs pour les Lisboètes et les touristes, avec des restaurants, des cafés, des bars, des discothèques, une piste cyclable. Le groupe Sana a racheté deux espaces distincts pour lesquels il m’a confié l’architecture intérieure, la décoration, la conception du mobilier et des luminaires. Relié par un pont, le complexe se compose, à présent, de Sud Lisboa Terrazza et Sud Lisboa Hall. Le premier propose un restaurant et une piscine, le second accueille des événements comme des soirées « fado » (chansons urbaines de Lisbonne, inscrites à par l’UNESCO au Patrimoine de l’Humanité - NDLA). Quel est l’élément fédérateur de décoration du projet ? Le Tage, le port. On retrouve des panneaux avec des algues, des alcôves en cuivre avec des formes très organiques mais aussi très futuristes. SUD Lisboa Terrazza se compose de quoi précisément ? Un restaurant méditerranéen avec des terrasses, l’escalier monte vers la piscine dotée d’un bar avec une vue sur le Tange et le pont du 25 avril. Au rez-de-chaussée, les lieux accueillent 300 couverts et deux grands bars. L’un d’eux change de couleurs comme celles de l’arc-en-ciel. La coupole, une structure de métal et de plexiglas où sont suspendus des verres, mesure plus de 3 mètres 50. Je me suis inspiré d’un tableau lumineux de Fernand Flausch, un plasticien, designer et artiste-peintre belge qui fut mon professeur de sérigraphie aux Beaux-Arts de Liège et un grand ami. Une partie du restaurant s’ouvre complètement, j’y ai placé des plantes suspendues avec des bois d’eucalyptus croisés, équipées d’arrosages automatiques très discrets. Ce ciel de plantes est idéal lorsque le soleil tape pour donner un peu de fraîcheur ! Quelle fut votre inspiration pour les escaliers de chaque concept ? Pour celui la Terrazza, j’ai voulu donner un côté ombragé rappelant les reflets ondoyants de la piscine à l’instar du peintre Hockney. Je les ai transmis sur la tôle de l’escalier. Celui du hall représente les vagues de la mer que j’avais dessinées d’après un carrelage que j’avais commandé. Il est découpé sur des plaques de fer au laser. Cet escalier se devait d’être plus sobre puisqu’il reçoit des décors pour chacun de ses évènements.
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La vue sur la statue du Cristo Rei, qui domine la rive sud du Tage et le Pont du 25 Avril, nous emporte de Lisbonne à San Francisco et à Rio de Janeiro. Ditesnous en plus ? Édifié sous la dictature de Salazar, la construction du pont 25 Avril (anciennement pont Salazar) est souvent comparée au Golden Gate Bridge de San Francisco par ses structures et ses couleurs. Il a été réalisé par American Bridge Company qui a construit le San Francisco-Oakland Bay Bridge. Quant au Cristo Rei, la statue est semblable à celle du Christ Rédempteur de Corcovado à Rio de Janeiro. La piscine à débordement est déjà réputée comme la plus instagrammable de Lisbonne. The place to be ? Pour ceux qui désirent profiter de la piscine dès le matin jusqu’à 18 heures, ils bénéficient de casiers, de chaises longues avec serviettes et de divers petits plats à grignoter.
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En soirée, ce « hot spot » se transforme en salon. C’est parfait pour admirer les « sunsets » tout en partageant des finger foods, des cocktails et en écoutant un DJ ou un chanteur-euse en live. La piscine à débordement apporte sa touche de glamour grâce à son changement de lumière. Avez-vous d’autres projets architecturaux en dehors de nos frontières ? Depuis le projet Sud Lisboa, le groupe Sana m’a confié l’architecture d’intérieur de deux restaurants, d’un couvent du XIVe siècle et deux hôtels 5 étoiles à Lisbonne ainsi qu’un hôtel 4 étoiles à Estoril et un 4 et un 5 étoiles à Casablanca.
www.sudlisboa.com www.pintoandco.be
Une passion transmise de mère en fils
112, Rue du Doyenné - 1180 Uccle | +32 (0)2 / 345 69 56 | info@mayflower.store | www.mayflower.store
Quoi de neuf chez Marie’s Corner ? Se réinventer encore et toujours tout en conservant son ADN, mission accomplie pour Marie’s Corner. Le spécialiste belge du canapé « Tailor-Made » présente 11 nouveaux modèles qui mettent en exergue l’épure et le confort. Des futurs best-sellers ? Sans aucun doute ! Découverte en images. MOTS : ARIANE DUFOURNY
BE PERFECT | MARIE’S CORNER
PHOTOS : FREDERIK VERCRUYSSE
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réée il y a presque 30 ans, Marie’s Corner peut se targuer d’être devenue une référence d’excellence « made in Belgium ». Environ 200 modèles exclusifs et plus d’un millier de finitions possibles ! C’est plus que ce dont on rêve pour obtenir une pièce au caractère unique. Et pourtant, l’entreprise brabançonne wallonne n’a de cesse d’innover en matière de savoir-faire et d’art de vivre. Les nouveautés dans le siège font la part belle à l’épure, au confort et mettent en valeur le travail du bois avec un focus tout particulier sur les pieds. Par ailleurs, trois séries de tables basses ont été spécialement étudiées pour embellir les salons et proposer une offre complète.
Butler : défi relevé de mélanger le style chaleureux de Marie’s Corner avec un type plus fonctionnel.
Les fauteuils Sans conteste, le fauteuil reste la grande spécialité de la Maison belge. 2021 voit naître trois nouveaux modèles radicalement différents. « Scott », tout en courbes enveloppantes, est le complément idéal d’un salon contemporain, mais les deux modèles qui nous font de l’œil sont assurément « Butler » et « Perry ». Le premier nous séduit par ses lignes carrées et sa structure 100% pivotante tandis que le deuxième nous enchante par sa simplicité apparente et son goût pour les matériaux naturels tels que le bois qui joue le premier rôle. Le choix se révèle cornélien !
Perry : une pièce avec une forte personnalité dotée d’un charme légèrement naïf.
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Les chaises Maries’ Corner n’a pas son pareil pour revisiter et mettre au goût du jour des modèles chinés chez les antiquaires. Rappelant les années 50, « Dixie », avec ses deux hauteurs d’assises, en est le parfait exemple.
Les poufs Rond, confortable et disponible en plusieurs formats, le pouf « Trinity » s’annonce le complément indispensable à une déco réussie. Rien qu’à le voir, on ne peut déjà plus s’en passer !
Les canapés La pièce centrale d’un salon est sans conteste le canapé. Alors, il se doit d’être beau et confortable à l’instar de « Garland » et « Bradley ». Si le premier peut s’intituler « quand le confort rencontre le design », le second se distingue par ses modules très compacts qui s’adaptent parfaitement aux petits espaces.
Les tables basses Grâce à l’apparence noble du bois des modèles « Cala », « Soto » et « Luna », la Maison belge enrichit son offre afin de composer un salon complet et cohérent. Bien vu, Marie’s Corner !
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www.mariescorner.com
LE PARTENAIRE DE VOS PROJETS
Entreprise Générale Avec ou sans architecte • Un projet sur mesure
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Artisan, une profession de foi
Il y a sept ans, Marie Brisart prenait un véritable virage professionnel pour travailler la terre de ses mains. En tournant et tournant encore, elle devint artisan potière. Depuis, elle a réussi à imposer son style, en créant dans son atelier à Hennuyères, de jolies pièces, des assiettes, des bols, des coquetiers, principalement utilitaires. Marie n’a aucun regret. L’artisanat, c’est sa voie. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : LE MARIAGE D’UN HAÏKU
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’enseignement et le monde associatif, c’était sa vie d’avant. Avant que notre compatriote Marie Brisart ne ressente l’urgence de se reconnecter à la terre. « A vrai dire, j’ai toujours cherché le contact avec la terre : j’ai fréquenté l’Académie des Beaux-Arts de Boitsfort qui a été une grande source de satisfaction et une licence en anthropologie a confirmé mon intérêt pour la culture matérielle… » Devenue trentenaire, Marie interroge sa vie professionnelle, mais c’est un drame personnel, la perte d’un être cher, qui va définitivement la pousser à se tourner vers une activité plus en phase avec son vécu et ses aspirations. Il y a 7 ans, elle décide de devenir potière. D’en faire son métier donc. A plein temps. Et quand on lui demande de nous raconter une journée à l’atelier, elle prévient : « Ce n’est pas un hobby, un passe-temps, un atelier-céramique, mais bel
et bien une vraie journée de travail, je démarre très tôt et je m’arrête pour aller rechercher les enfants à l’école … » Toute la journée, Marie tourne, tourne, tourne ! Ses pièces, elle les façonne en effet au tour de potier, « j’utilise donc un plateau rotatif sur lequel je centre une motte d’argile en me servant de la force rotative ». Est-ce en tournant qu’on devient céramiste ? « Exactement, comme on apprend à écrire quand on est petit. Ce n’est absolument pas instinctif. Il faut jouer avec la force centrifuge, le geste répétitif s’imprime alors progressivement dans l’inconscient. Cette technique artisanale fort ancienne nécessite une pratique soutenue ; avec le temps, le geste devient plus précis, les pièces deviennent plus régulières… ». L’enthousiasme à la tâche de Marie est palpable, l’artisanat, c’est une profession de foi, « qui exige beaucoup d’implication, de travail, de formation, de documentation, de sérieux, je ne me vois pas faire ce travail en dilettante ! »
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La question de l’utilitaire Marie Brisart tire essentiellement son inspiration des céramiques japonaises et du design européen des années 50. Les pièces qu’elle produit sont sobres, épurées. « Je suis ultra méticuleuse, il y a beaucoup de calcul dans ma démarche, les bols d’une même série doivent avoir les mêmes dimensions. Je suis très exigeante avec moi-même. D’où mon intérêt pour l’art japonais à la fois épuré et très abouti, très maîtrisé. » Des pièces, bols, assiettes, coquetiers, esthétiques certes mais avant toutes choses utilitaires : « j’ai mis un point d’honneur à placer l’utilitaire au cœur de mon travail. Je souhaitais en effet créer des objets qui servent dans la vie de tous les jours. » Est-ce là une démarche qui s’appuie sur une réflexion anticonsumériste ? « Il y a quelque chose de vibrant dans un objet utilitaire et j’adhère effectivement à des mouvements comme le Less is More… »
Son actu Marie Brisart a récemment créé des assiettes sur mesure pour le restaurant Sanzaru à Bruxelles, qui met à l’honneur la cuisine Nikkei entre Japon et Pérou, et ouvert une petite boutique dans le centre de Bruxelles (14 Petite rue des Bouchers) où elle reçoit les amateurs d’artisanat les vendredis de 10 à 18h. Et l’avenir ? « Je dois bien vous avouer que suis en plein dilemme car les commandes d’assiettes notamment explosent, or je ne vois pas comment me développer davantage sauf à travailler plus vite ce qui reviendrait à tuer l’âme même de mon travail d’artisan ou à déléguer, mais je ne peux m’y résoudre ! Je gère tout aujourd’hui, même les réseaux sociaux. L’idée de collaborer avec d’autres restaurants me ravit évidemment … Je trouverais bien une solution ! »
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L’architecture au prisme de la sensibilité de Mireille Roobaert
Photos-témoignages. Images de mémoire. Travail de transmission. Comment la photographe d’architecture belge Mireille Roobaert restitue-t-elle le travail d’Oscar Niemeyer, de Denis Meyers (bâtiment Solvay) ou encore celui de René Stapels et Pierre Dufau, les architectes de la Royale Belge ? « A l’instinct », nous lâche-t-elle. Immersion artistique en sa compagnie. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T PHOTOS : MIREILLE ROOBAERT À gauche Mireille Roobaert, à droite Lucia Esteves
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port, portrait, actu, voyages, scènes de la vie quotidienne, déco d’intérieur aussi, Mireille Roobaert, photographe de presse depuis 25 ans, a plus d’un cliché à son arc. C’est cependant une autre facette de sa riche personnalité que la Bruxelloise nous dévoile lors de cet entretien, l’histoire d’une démarche plus personnelle, d’une passion vibrante pour l’architecture qui va la conduire à restituer des fragments de réalité du monde qu’elle parcourt, l’œil rivé derrière l’objectif de son numérique.
que trois bureaux d’architecture, Ma2 de Francis Metzger, Caruso St John et Bovenbouw-DDS. « J’ai le privilège de pouvoir arpenter le bâtiment, qui est déjà en chantier. Il faut voir ce grand hall d’accueil de marbre rose, le volume magistral de l’auditorium, l’oeuvre du sculpteur Pierre Sabatier, les structures en béton brut du restaurant ; en revanche, le mobilier d’origine n’est plus là… Reste que la Royale Belge est un bâtiment véritablement exceptionnel, sa tour cruciforme réalisée en acier Corten happe le regard par sa singularité ! »
Pour l’heure, Mireille Roobaert réalise en effet des images de mémoire sur la Royale Belge, monument emblématique des années 65-70, occupé jusque 2017 par AXA, certes déserté depuis mais inscrit à jamais dans le paysage urbain bruxellois. « J’ai appris que le Belge René Stapels et le Français Pierre Dufau, les architectes qui l’ont dessinée, se sont ouvertement inspirés d’un des derniers bâtiments dessinés par Eero Saarinen dans l’Illinois. Matérialiser la Royale s’inscrit complètement dans mon intérêt pour les grands architectes… »
Quand on l’interroge sur sa façon de travailler, Mireille Roobaert raconte ses nombreuses visites à la Royale, à observer la lumière darder des rayons qu’elle souhaiterait capturer, ou éviter, sans jamais toutefois tergiverser longuement... « Je suis une instinctive, les formes, les perspectives, je les repère d’emblée. Saisir vite, c’est mon rythme naturel. Ensuite seulement, s’ajoute une réflexion plus intellectuelle où j’interroge le travail des architectes… ». En mars dernier, Mireille Roobaert avait déjà collecté une bonne centaine de photos qu’elle verrait bien aux cimaises du futur hôtel dessiné par Jadot, au cœur de la Royale Belge réaffectée. Des photos pour matérialiser le travail de mémoire, un pan de l’histoire belge fixé à jamais. To be continued.
Pour la petite histoire, la Royale Belge du 25 boulevard du Souverain, sera bientôt réaménagée en hôtel, restaurant, espace de coworking ; Lionel Jadot est notamment sur ce projet avec le groupe Limited Edition Hôtels, ainsi
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Denis Meyers, Oscar Niemeyer et les autres… Photos-témoignages aussi à travers le projet « Remember Souvenir » avec l’artiste urbain belge Denis Meyers, une collaboration en forme de co-création qui reposait sur la destruction même du bâtiment Solvay où le graffeur venait de taguer durant dix-huit mois 25.000 m2 de murs. « Je me suis immergée dans le bâtiment, pris des milliers de clichés, nourrissant des dialogues imagés avec Denis Meyers (qui ont notamment été exposés dans la galerie Arielle d’Hauterives à Bruxelles - nda)… Si j’en avais eu l’occasion, j’aurais d’ailleurs saisi Solvay avant même l’intervention de Denis. » Sur les traces d’Oscar Niemeyer cette fois, auquel Mireille Roobaert rend hommage à travers « Les Courbes du temps », des photos qui s’exposent en ce moment chez Lucia Esteves Lifestyle, le concept store cocooning du quartier Brugmann à Bruxelles. « La sensualité qui se dégage de la courbe chez Oscar Niemeyer m’a profondément touchée. Je me suis rendue à Sao Paulo où j’ai initié une série de photographies sur son travail, à travers notamment le hall central du Pavillon des arts, espace culturel monumental situé dans le parc d’Ibirapuera. Ensuite, j’ai fait un travail de retouches très conséquent pour gommer tous les éléments récents, notamment les pictogrammes WC ou des câbles qui sont venus avec le temps gâcher la pureté de la courbe. Je souhaitais montrer à quoi ressemblait vraiment cet édifice en 1953 et restituer de ce fait un moment du passé. »
Et Mireille Roobaert de projeter de se rendre un jour à Brasilia évidemment (la capitale brésilienne sortie de terre en avril 1960 abrite un ensemble de bâtiments dessinés par Niemeyer), en France aussi qui abrite le siège du Parti communiste français ou encore la Maison de la Culture du Havre, bref, l’héritage Niemeyer. D’autres projets ? « Plein ! Notamment prendre le temps de capter l’âme des autres grands noms du 20e, Le Corbusier, Frank Gehry … Etudiante, j’avais écrit ces quelques mots : ‘éphémère je t’ai piégé, tu m’as donné un bref instant ta réalité, et j’en ai fait un cliché’. » Vingt-cinq ans plus tard, ce regard guide toujours ses pas.
www.mireilleroobaert.art
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Création & Entretien
Est-on propriétaire du souvenir d’un être aimé ?
B E P E R F E C T | C R A N S - M O N TA N A
Comédien belge renommé, scénariste et réalisateur, Jonathan Zaccaï peut désormais ajouter écrivain à son illustre palmarès. S’immisçant dans sa propre vie, son premier roman, « Ma femme écrit », se révèle à la fois drôle et percutant. Coup de cœur ! MOTS : ARIANE DUFOURNY P H OTO : PA M E L A B E R KO V I C
J
Où peut-on re-découvrir ses œuvres ? Les cofondateurs de Loeve & Co, à Paris, défendent le travail de ma mère. Pour la 14e édition de Drawing Now Art Fair, la galerie présentera une sélection de dessins inédits réalisés au cours des années 1990, jusqu’à sa disparition en 2010 à Paris. « Ma propriété, ma matière première, mon sang, mon héritage, ma foi, merde quoi, ma religion, mon avenir, ma vérité, ma mère bordel. C’est ma mère ! Bordel ! » Votre femme compte-t-elle réellement écrire sur votre mère ? J’ai injecté beaucoup de vérité dans du mensonge. Ce postulat de départ est vraiment réel, mais n’a pas duré comme dans le livre. J’ai ressenti de façon épidermique et intense, le sentiment d’être dépossédé de ma mère comme d’un magot qu’on ne partage pas.
onathan Zaccaï est notamment connu sous le nom de Raymond Sisteron dans la célèbre série « Le Bureau des Légendes ». Dans son premier livre, « Ma femme écrit », son héros décide d’écrire un roman consacré à sa mère décédée avec laquelle il partageait une relation passionnée. Celui-ci découvre avec stupeur que sa femme, actrice comme lui, l’a précédé. Mais pour lui, nul n’a le droit de s’exprimer sur celle qui lui a donné son ADN. In fine, qu’en pense-t-il après coup ?
Votre épouse, Elodie Hesme, a écrit un roman « Mes chers fantômes » paru en novembre dernier. Dans votre roman, vous conversez avec des zombies. Vos soirées de couple sont d’enfer ? Je n’y crois pas du tout, mais c’est elle qui m’a fait remarquer que j’avais un reflet sur mon portable, en ajoutant qu’il devait s’agir de ma mère. Comme mon personnage est très paranoïaque, c’était intéressant qu’il soit dépassé par la réalité. La fiction est devenue plus folle que ce qu’il avait prévu !
Votre héros est acteur de série. Vous aussi. Son épouse est actrice et écrivaine. La vôtre également. Sa mère décédée est une peintre. La vôtre aussi. Votre roman est-il une pure fiction ou une autofiction ? Ce qui m’a intéressé était d’écrire une autofiction où le lecteur pense être dans la réalité mais qu’au fur et à mesure, l’aventure dérape de trop pour y rester.
Êtes-vous aussi paranoïaque que votre personnage ? Ce personnage sommeille en moi et là j’ai voulu, une fois dans ma vie, lui laisser faire une promenade. J’ai lâché le malade ! Mais dans la vie, le thermostat n’est pas à dix ! « Ma femme écrit » est une comédie. Pensez-vous l’adapter au cinéma ? Votre femme et vous-même dans vos rôles respectifs ? Grasset, ma maison d’édition m’en a déjà parlé. Pour la mise en habits, j’aimerais de la distance et voir d’autres personnages nous interpréter. Mais, j’espère que Catherine Deneuve jouera le rôle de ma mère.
Somme toute, vous préférez écrire ou jouer la comédie ? Les deux m’alimentent différemment et me plaisent. L’écriture est une aventure intérieure. Étonnamment, je m’y expose plus que sur un rôle où je suis protégé par un personnage. « Disparition... Peu de mots expriment à ce point notre impuissance, comme si la langue essayait elle aussi de ne pas perdre la face. » Votre livre est-il avant tout un puissant hommage à la vie de l’artiste belge, Sarah Kaliski ? L’écriture est une forme de mégalomanie exceptionnelle où je peux donner envie au lecteur de découvrir qui était ma mère. Mon personnage, tel un Don Quichotte bobo parisien, se bat contre des moulins à vent pour redonner vie à sa mère. Désespérément.
In fine, est-on propriétaire du souvenir d’un être aimé ? Ma mère était beaucoup plus « free style » que moi et généreuse sur son image. Depuis ce livre, elle est libre de droits.
Qu’est-ce qui caractérise le style artistique de votre mère, Sarah Kaliski ? Un mélange de douceur, de violence très forte et de crudité absolument dingue. Ma mère était une « punk » sans compromis ! Son intransigeance était dure à suivre, à vivre mais au final exceptionnelle. Elle n’est plus là depuis plus de 10 ans et des gens sont fous de son art.
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LE POING LEVÉ Sous le charme d’« À nous », premier album à la mélancolie brute du Bruxellois Noé Preszow qui, à 25 ans, réinvente la chanson à texte sur des notes électro-pop entrainantes… M OT S : S E R VA N E C A L M A N T P H OTO : V I C TO R PAT T Y N
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reize titres chantés le poing levé viennent de paraître sur le label français Tôt ou Tard (Delerm, Tiersen, Vianney …). Treize chansons qui parlent de la violence des gens, de la violence du monde. Une plume trempée dans la rage et des rythmes dansant qui font le tour de la toile. Des premiers titres (« Que tout s’dance » et « A nous ») porteurs d’espoir et une nomination dans la catégorie Révélation masculine des Victoires de la musique 2021. A 25 ans, chapeau Noé ! Pourtant, derrière le succès de Noé Preszow (prononce Prèchof, nous glisse à l’oreille l’attachée de presse …), auteur-compositeur-interprète belge aux origines polonaises, grecques et moldaves (ah, la mélancolie slave…), on sent poindre le désarroi de l’écorché vif et la rage dicible, car écrite et chantée, du révolté. « Oui, je suis né comme ça : à fleur de peau et fragile, toujours un peu à côté. Mon premier choc ? La rencontre avec les gens. La violence des rapports humains, j’y ai été confronté tout jeune, à l’école d’abord. Alors, pour me protéger, j’ai créé une bulle où me réfugier. Mais qu’on ne s’y trompe pas : je ne suis ni amer ni aigri. Au contraire, je suis plein de vie mais révolté. Oui, j’ai la rage… ». Quand on lui demande ce qu’il reproche précisément à notre société, la réponse ne se fait pas attendre : « A peu près tout ! (rires) Je ne dis pas que rien ne me convient, mais les rapports de pouvoir et de domination, les violences policières, l’exil forcé qui sépare les familles et qui me rappelle ma propre histoire familiale. Je mets en perspective le passé avec l’actualité des migrants, des naufragés, rien ne change et ça me révolte ! » Du rock dans les veines Pourquoi a-t-il préféré une électro-pop à la mélodie harmonieuse plutôt qu’un rock âpre pour habiller ses mots ? Noé Preszow s’amuse de la question : « Vous m’avez percé au grand jour ! Le rock coule davantage dans mes veines que l’électro-pop, mais sur ce premier album, « A nous », j’avais envie de me surprendre et de mélanger plusieurs textures musicales. Mais quand je branche
ma guitare électrique… ». On l’interrompt : « … c’est pour livrer une interprétation brute de décoffrage ! Il rit. « Exactement ! ». Ses références ? Multiples. Et de citer pêle-mêle Bowie, MC Solaar, Cure, Bob Dylan, Brigitte Fontaine, Léonard Cohen, Hubert-Félix Thiéfaine, ... Pas vraiment sa génération ! « Ahaha, vous avez raison ! Pourtant je me défends d’être passéiste, mais j’aime les chanteurs qui ont un parcours. Je flashe rarement sur un premier album ou sur une révélation, j’ai besoin d’une accumulation de matière pour plonger dans l’univers d’un artiste. » Faire sa place dans ce monde de la tyrannie de l’apparence avec « les armes que j’ai »… « Oui, la question de l’apparence et des normes fait partie intégrante de mon parcours. C’est notamment parce que le monde est cruel envers ceux qui ont du mal à trouver leur place, que j’ai commencé à m’exprimer en chanson, j’en avais besoin pour sortir de mon coin. Questionner le monde en musique, c’est ma thérapie personnelle, je n’en fais pas pour autant un combat universel … » La reconnaissance, d’abord française ? « J’ai en effet très rapidement reçu du respect et de la considération des pros, de la presse et du public français. En Belgique, on a une exigence différente : on attend des artistes une forme de fantaisie, de second degré, que je n’affiche absolument pas dans mes chansons. Mais je ne suis pas qu’un chanteur à textes, j’aime marier les mots et les sons. »
« J’ai les armes que j’ai, cette absence d’audace Mon baluchon paré pour changer de surface Parce que je suis ringard avec mon dos vouté Mon manque d’insolence et de second degré Mais que je suis peinard à me répéter Qu’en dépit de l’époque, j’ai les armes que j’ai… » (Les armes que j’ai, Noé Preszow)
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© Jean-Pierre Gabriel
© Michel Figuet
Et si on faisait le tour de son monde ? Rencontrer Isabelle de Borchgrave chez elle, dans sa propre maison qui se veut également atelier de création et galerie d’art, c’est se frotter d’emblée à son univers. Partout du papier plissé, des tableaux plissés, des pièces de bronze or et rose plissé - « le pli, ma signature ! » -, des luminaires et des tables en verre peintes aussi, car l’artiste plasticienne et globescruteuse bruxelloise n’en finit jamais de se réinventer. « Free Spirit », sa nouvelle expo, invitation à faire le tour de son monde, pour preuve. M OT S : S E R VA N E C A L M A N T
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© Isabelle de Borchgrave
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’un garage de 1.500 m2 à Ixelles, à deux pas de Flagey, les architectes anversois Claire Bataille et Paul Ibens ont fait table rase, dégagé un jardin et une maison qui servait à abriter des calèches, puis bâti un petit bijou à l’esprit loft lumineux, qu’Isabelle de Borchgrave, l’âme volontiers hospitalière, invite à découvrir sur rendez-vous. Découvrir bien plus qu’une maison où elle vit, qu’une galerie où l’art s’expose, qu’un atelier où de jeunes artisans bossent dans une ambiance décomplexée. Découvrir un univers, vivant, singulier et diversifié à la fois, à la hauteur des multiples inspirations d’une artiste insatiable. Parlons inspirations En 1994, Isabelle de Borchgrave visite une rétrospective consacrée à Yves Saint-Laurent à New York, elle en sort littéralement bouleversifiée, galvanisée par une idée incroyablement originale qui va lui permettre de séduire le monde entier : concevoir des costumes de papier. Et de manière complètement artisanale qui plus est, à partir d’un
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papier blanc qu’elle dessine, peint, chiffonne, jette, repeint, redessine, rechiffonne si besoin, jusqu’à totale satisfaction. De cette passion hors du commun naîtront quatre/cinq collections de 350 robes quand même, dont la collection Les Ballets Russes que l’artiste a présentée au Théâtre de la Monnaie, à Bruxelles, en 2010, et qu’elle a l’intention d’étoffer, de terminer, tout prochainement, avec son équipe d’une petite dizaine de passionnés. « L’important, c’est de continuer à surprendre. » Surprendre, elle l’a fait, avec le plissé, « la Borchgrave Touch », sa marque de fabrique, « j’ai passé des années à faire des recherches sur le Vénitien Mariano Fortuny, mon père spirituel (le roi du plissé nda) ; si vous avez toute la journée à me consacrer, je vous en parle ! » Isabelle de Borchgrave qui aime aussi interpréter des couleurs vives et intenses, « cet univers chatoyant, je l’ai puisé à la source de mes nombreux voyages, Cuba, le Mexique, l’Egypte aussi où je m’impatiente de retourner. Vous savez, je ne voyage jamais sans mon kit de peinture.
Free Spirit Exposition du 20 avril au 20 juin 2021 © Speltdoorn Studio
Je peins partout et tout le temps (et elle nous montre ses doigts maculés de peinture). Vous souhaitez voir mes carnets de voyage ? J’en ai des centaines ! » Des carnets d’une globe-scruteuse où chaque image vaut mille mots et raconte un tableau. Y’a plus qu’à … Isabelle de Borchgrave s’enthousiasme, « ce carnet de voyage en Thaïlande, je l’avais (presque) oublié » et elle dépose un passe-partout sur une page du carnet, « le tableau, vous le voyez ? ». Mieux, il nous fait déjà voyager. Son actu Dans son atelier, Isabelle de Borchgrave n’arrête jamais de se ressourcer, pour mieux créer. A l’image de l’expo « Free Spirit » (du 20 avril au 20 juin) où l’artiste plasticienne s’inspire de son propre univers, de sa propre galerie, pour imaginer des objets qui permettent de s’en évader. En pleine crise sanitaire, il faut y voir une invitation à découvrir « son tour du monde », soit des tableaux plissés, des pièces de bronze plissé, mais aussi pas mal de nouveautés, comme ces tables en verre peintes à l’envers qui ont nécessité
quarante couches de couleurs et quarante nuits pour que chaque couleur sèche. «Je déteste dîner à une table où je vois mes pieds », confie-t-elle avec cette tranchante ironie dont elle se départit rarement. Là encore, des lustres de plumes et des paravents japonais anciens, objets de fantasmes qui délimitent un territoire intime qui recèle bien des secrets… Dans l’atelier d’Isabelle de Borchgrave, il y a demain aussi, qui se prépare déjà aujourd’hui. Ainsi cette boite à bijoux qui recourt au collage et au pop-up, ces robes chatoyantes en papier coloré, ces « Catrina », figures emblématiques de la fête des Morts au Mexique, … La vision-recréation de l’univers mexicain de Frida Kahlo par Isabelle de Borchgrave aux Musées Royaux des Beaux-Arts de Bruxelles, ce sera l’événement de novembre 2022.
www.isabelledeborchgrave.com
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GRIET VAN MALDEREN
© Tess Mc Kenzie
La passion du monde animal
Dans un domaine dominé par les hommes, rares sont les femmes photographes animalières. Mais rien n’arrête notre compatriote, Griet Van Malderen ! Ardente défenseuse de la conservation de la faune et de l’environnement, ses photographies sont riches en émotions. Et une partie des bénéfices de la vente est reversée à des associations de défense des animaux. MOTS : ARIANE DUFOURNY P H OTO S : G R I E T VA N M A L D E R E N
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Rien ne vous prédestinait à la photographie animalière, quel fut l’élément déclencheur ? En famille, j’ai eu de la chance de visiter le Parc national Kruger en Afrique du Sud. En découvrant la faune africaine, j’ai développé mon intérêt pour la photographie animalière. Ce hobby est devenu une passion en 2008 mais c’est la rencontre avec les gorilles, dans la forêt de Bwindi en Ouganda, qui m’a fait basculer dans le métier.
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Quels animaux vous fascinent particulièrement ? Il y a huit ans, je suis tombée amoureuse d’une famille de gorilles que je continue à visiter chaque printemps. L’an passé, j’ai pleuré : Rafiki, un gorille mâle à dos argenté, a été tué par un braconnier. J’ai été la dernière à l’avoir vu ! C’était la première année qu’il était aussi détendu avec moi ; j’imagine qu’il faut construire des liens avec ces animaux qui ont une réelle mémoire.
Les éléphants me fascinent également tout comme les baleines ! Quand vous vous mettez à l’eau avec un animal plus grand qu’un bus, la paix et la douceur que l’on ressent sont extraordinaires. Quels sont les animaux les plus photogéniques ? Le public adore spontanément les fauves, les lions notamment. Voir une maman et ses petits est toujours
exceptionnel. Les mâles sont très impressionnants, il y a des icônes dans les parcs. Je ne me lasse pas du lion car il ne pose jamais. Le capter autrement que couché est un défi !
République dominicaine pour les baleines, l’Ouganda et le Rwanda d’où je reviens pour les gorilles mais aussi le Kenya pour les derniers éléphants aux défenses géantes.
Quels sont vos pays de prédilection ? L’Afrique du Sud, la Tanzanie, le Botswana, la Namibie. L’Éthiopie pour les loups en danger d’extinction, le Canada pour les ours polaires, les Iles Tonga et la
Les éléphants, les plus grands animaux terrestres, sont-ils trop menacés ? Les braconniers les recherchent pour leur ivoire et en font leur cible privilégiée. J’ai eu la chance de photographier Tim, l’un
des plus grands éléphants d’Afrique dont les défenses touchaient le sol. Il est décédé, l’an dernier, de cause naturelle, à l’âge de 50 ans. Je veux montrer la beauté extraordinaire de ces pachydermes et l’importance de les protéger. Leur patrimoine génétique se trouvant réduit, certains éléphants naissent sans défenses. Ne pas en avoir s’avère pour eux un avantage de survie face aux braconniers, un comble !
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Quelles sont les qualités nécessaires pour photographier des animaux sauvages ? La patience ! Il faut aussi avoir la chance de saisir le bon moment. La lumière est également très importante ainsi que l’environnement. Je cherche à capter un mouvement, une tendresse, des petits moments d’intimité. Quelle est votre griffe ? Mère de deux enfants, je cherche peut-être plus la tendresse du sujet, là où un homme capte plus la bestialité de l’animal. Je veux traduire l’émotion ressentie lors de la prise de l’image. En quoi consiste le procédé photographique collodion qui vous singularise ? Inventé à la fin du XIX siècle, ce procédé remplace l’albumine par le collodion pour fixer l’émulsion sur le verre. Je crois être la première et la seule à réutiliser cette
technique dans l’animalier. Chaque pièce est unique et les tailles de ces clichés se jouent de votre lumière. Les formats carrés sont des 30 et 50 centimètres. Et très bientôt, ils existeront aussi en un mètre de large ! En tant que femme, comment vivre dans le monde animal, apanage de l’homme ? L’Afrique est masculine, les femmes sortent peu de chez elles ou avec des rôles préétablis. Se faire respecter est un challenge. Mais aujourd’hui, avec mon expérience et mon écoute, les rangers me respectent. Je peux compter sur eux pour capter le meilleur du bush. Certaines de vos photos ont pour but de nous conscientiser ? Quelles sont les associations que vous soutenez ? J’essaie de donner un témoignage de ce qui est beau et
de qu’il faut préserver. L’homme et l’animal doivent perdurer ensemble sinon, on va les perdre. Je verse personnellement des fonds à des associations, des fondations, à la condition de voir le produit de ces dons, comme pour l’Ouganda Wildlife Authority et le Mara Elephant Project. Un message à faire passer ? Défendons la nature, regardons-en la beauté et préservons-la ! Chaque marque de respect, chaque petit geste est vital et efficient.
www.grietvanmalderen.com
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VIVRE D’AMOUR ET DE CITRON FRAIS
La recette du bonheur de Carolina Vermeersch Inspirée et inspirante, la fondatrice du mouvement durable The Lemon Spoon a sorti son premier livre. L’occasion de revenir sur sa philosophie de vie audacieuse et pleine de peps. MOTS : LAURA SWYSEN
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n style casual chic épuré, un visage dépourvu de maquillage et une sérénité apaisante qui émane de son sourire franc : quand on discute avec Carolina Vermeersch, l’esprit hyperactif à l’origine du mouvement The Lemon Spoon, on peine à croire qu’elle était, il y a seulement 5 ans, une grande adepte de fast-fashion qui comble son manque d’estime de soi par des fringues bon marché. « J’ai réduit ma garde-robe au trois quarts, pourtant je la trouve encore trop chargée, je me sens vite oppressée », dit-elle en souriant. Ce besoin de retrouver une vie en adéquation avec la nature et ses émotions est né d’un déménagement catastrophique. « Je vivais à Barcelone depuis 3 ans et je devais rentrer à Bruxelles. J’ai pris conscience des vêtements que j’avais accumulés. Ce fut le déclic. C’était moi, ça ? Comment la fille que j’étais, qui veillait à manger des aliments sains et respectueux de son corps pouvait-elle accepter un mode de consommation qui nuisait à l’environnement ? ». Elle troque ainsi son quotidien de grande consommatrice accro au shopping pour un mode de vie plus raisonné faisant la part belle au végétarisme, aux produits artisanaux ou de seconde main et à la reconnexion de soi. Soucieuse d’inspirer les autres et de les inviter à adopter un mode de vie plus durable, elle lance le blog The Lemon Spoon, où elle partage ses trouvailles ou bonnes adresses écoresponsables. « J’ai toujours eu un côté rebelle et avantgardiste. Je voulais montrer que l’on pouvait choisir une vie durable sans tomber dans le cliché ‘hippie’ », raconte la Bruxelloise trentenaire avec conviction.
PHOTO : JON VERHOEFT
confort. Mais plus on mord dans le citron, plus on se rend compte de ses bienfaits. The Lemon Spoon, c’est la cuillère de citron que j’essaie d’intégrer à mon quotidien. La dose d’énergie, de peps et de joie qu’il manquait à ma vie ». Cinq ans après ses premiers posts, Carolina s’est lancée dans la rédaction de son premier livre, un mix parfait entre autobiographie, conseils pratiques et philosophie de vie. « Le livre couvre tous les aspects de la vie quotidienne et propose une approche holistique. De prime abord, j’ai entrepris l’écriture de cet ouvrage à des fins thérapeutiques, mais s’il peut aider d’autres personnes à se trouver, c’est encore mieux ! ». En plus de la sortie de son livre « Comment j’ai arrêté de me presser le citron », Carolina prévoit de lancer des ateliers destinés aux entreprises désireuses de développer des thématiques durables telles que la mobilité, l’alimentation, le bien-être ou le management des déchets en interne. D’un projet personnel à une ASBL qui tente d’améliorer le monde à son échelle, The Lemon Spoon a mûri, tout comme son instigatrice. « Je suis heureuse d’avoir réussi à changer de vie, d’avoir presque réussi à m’accepter pleinement. Je me vois avec un regard beaucoup plus bienveillant qu’il y a 5 ans. The Lemon Spoon a évolué au fil de mes remises en questions, je ne pouvais pas avancer dans mon projet si je ne parvenais pas à régler les problèmes personnels qui me tracassaient. Le citron m’a servi de tremplin pour trouver ma place. J’aimerais que tout le monde se l’approprie et le morde à pleines dents ! » Alors, prêt(e) à voir la vie en jaune ?
Des citronniers en devenir
www.thelemonspoon.com
Bien plus qu’un simple blog, The Lemon Spoon représente un mode de vie. Un mouvement qui exprime ce besoin de changement et d’éveiller les consciences ressenti par les jeunes générations. « Le citron représente notre peur du changement. Lorsque l’on croque dans un citron, on ressent beaucoup d’amertume et un côté piquant, deux émotions que l’on éprouve quand on quitte sa zone de
Comment j’ai arrêté de me presser le citron, par Carolina Vermeersch, éditions L’Attitude des Héros.
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© Pascal Aunai
Nigel Bailly L’humilité ambitieuse
Quand on a la course dans le sang, l’esprit de compétition ne disparaît jamais. Même lorsqu’un accident handicape lourdement son physique. Aujourd’hui, le passionnant Carolo Nigel Bailly se prépare à prendre le volant des prochaines 24 heures du Mans. Rien que ça ! MOTS : YVES MERENS
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a course sur quatre roues, c’est un peu un retour aux sources pour Nigel Bailly. « J’ai découvert le karting pendant les vacances dans le sud de l’Espagne, en 2003. Ca m’a plu tout de suite. Je faisais aussi du motocross et en avril 2004, je suis resté cloué dans une chaise, paraplégique, après une chute à moto. » Et pourtant, à 14 ans, deux mois et demi après son terrible accident, Nigel était déjà assis dans un baquet de karting. Avec une volonté intacte et le courage des meilleurs.
© Pascal Aunai
© Alexandre Laurent
L’épopée rêvée Ses études supérieures terminées et après quelques mois de recherche de boulot infructueuse, la passion de la course reprend le dessus. « En 2016, j’ai décidé de me consacrer pleinement à mon rêve, mais sans vraiment d’expérience. Je suis allé passer des tests au Mans dans l’écurie de Frédéric Sausset, SRT 41. J’y allais sans stress et sans trop de conviction, en me disant que je passerais une bonne journée au volant de belles voitures. Et à ma grande surprise, j’ai été repris dans l’équipe. » La structure créée par Frédéric Sausset, portant lui-même un lourd handicap, a pour objectif d’amener des pilotes en situation de handicap à participer aux 24 heures du Mans. L’épopée de Nigel pouvait commencer. « Le Mans, c’est le Graal de la course automobile. C’est un rêve qui va aboutir cette année, les 21 et 22 août. C’est une aventure humaine extraordinaire pour moi. C’est vraiment ce que je recherche. Je travaille activement avec mes partenaires, humblement pour y arriver. » Toujours à la recherche de nouveaux contacts, Nigel prône de belles valeurs : « ce que nous voulons faire, c’est amener des pensées positives, un message positif à tous. Nous voulons montrer que tout le monde peut arriver à piloter une voiture de course. Que rien n’est impossible. » Et quelle voiture, on parle ici de la catégorie LMP2, des voitures de course de 930 kilos pour 560 chevaux. « Ca donne un excellent rapport poids/puissance. C’est un peu la Rolls des courses d’endurance. » Et en plus, pour les trois pilotes de cette voiture aux futures 24 heures, les commandes sont accessibles au volant pour les pilotes à mobilité réduite, tout est relatif !, et aussi grâce aux pédales « standard » pour le pilote sans handicap. Un Belge de plus aux 24 heures du Mans
© Pascal Aunai
Avant cette fête de la vitesse, Nigel participera à deux courses préparatoires aux 24 heures du Mans, notamment en avril à Barcelone, et toujours avec la tête froide. « Je connais mon niveau, je sais où j’en suis », dit-il humblement. « Nous ne gagnerons pas l’épreuve mais y participer est déjà formidable. Il faut vraiment aborder cette course avec un immense respect. » Pas trop de modestie quand même : Nigel sera le 105e pilote belge dans la grande histoire des 24 heures du Mans. Et la Belgique, il en est très fier. Son nouveau casque porte d’ailleurs bien haut nos couleurs nationales.
isabelleleblans Joaillerie-Créations
Gemmologue, je vous accompagne dans votre démarche de création ou transformation de bijoux.
Rue des Combattants 60 - 1310 la Hulpe tel. 02 652 24 39 - www.leblans.be Je vous accueille du mardi au samedi de 10h00 à 18h30
Isabelle Leblans Gemmologue
BE PERFECT A REPÉRÉ...
LES COLLECTORS LES EXPOS INCONTOURNABLES LES SAVEURS BIEN DE CHEZ NOUS LES PARFUMS ET SOINS A ADOPTER
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C’EST BELGE ET DÉJÀ COLLECTOR
OLIVIER DWEK, À LA LUMIÈRE DE LA MODERNITÉ Philip Jodidio • Rizzoli Selon Olivier Dwek, l’architecture est indissociable de l’architecture d’intérieur. Son œuvre traduit une quête rigoureuse et subtile de l’épure formelle, toujours sensible où les œuvres de Jean-Michel Basquiat, Louise Bourgeois, George Nakashima ou Charlotte Perriand, s’inscrivent naturellement dans des espaces pensés pour les sublimer. Depuis les vastes demeures bruxelloises jusqu’aux villas immaculées des îles ioniennes, en passant par l’aménagement de fondations d’art contemporain, cet ouvrage nous invite à découvrir les dernières créations de l’architecte belge.
BE PERFECT
SI SIMPLE - 64 RECETTES POUR VOS PETITS ET GRANDS MOMENTS Les Mi’dinettes • Renaissance du livre Deux amies, Diane d’Andrimont et Nathalie de Jamblinne, ont mis au centre de leur cuisine des produits de saison et locaux et depuis 2009, elles partagent leur savoir-faire via leur blog. Simplicité, gourmandise et saisonnalité, telles sont les devises des Mi’dinettes ! Moins de viande pour plus de légumes, moins de sel pour plus de saveurs, moins de plats industriels pour plus de plaisir en cuisine et moins de déchets pour plus d’engagements ! Dans cet ouvrage, elles ont tout prévu pour vos petits et grands moments.
SERGENT-CHEF MASSAMBA Jean-Louis Sbille • Lamiroy Improbable road movie : un vieillard africain et un quadra européen jouent à saute-mouton d’aéroports en hôpitaux, de péages d’autoroute en fermette typique alsacienne, de cimetière en magasin d’électroménager, de moules frites en choucroute garnie. Jean-Louis Sbille, artiste, comédien, homme de radio et de télévision, auteur et dramaturge belge, nous dépeint au-delà des générations, la mémoire cachée de la Grande Histoire.
IONNYK, A MAGICAL PIECE OF ART Mireille Roobaert Ionnyk est le premier cadre d’art numérique au monde, image photographique intelligente connectée sur encre électronique. Il est né avec l’apport des quatre associés : Mathieu Demeuse, Charlotte Dubois, Antoine Baudoux et Christophe Courcelle.
Plusieurs artistes et photographes de renom ont décidé de proposer leurs œuvres en édition limitée. On craque sur celle proposée par l’une de leurs marraines, la photographe belge Mireille Roobaert. Pour Ionnyk, elle édite quelques-unes de ses photos d’Oscar Niemeyer, de Le Corbusier et du Belge Denis Meyers.
DANS MES BULLES Luc Depierreux On connaît bien Luc Depierreux, artisan de la coupe à sec et patron de trois salons de coiffure dans le Brabant wallon. On découvre à travers « Dans mes bulles », série de tableaux à l’acrylique, pastels secs
et encre de Chine, une autre facette de son talent protéiforme. Des bulles spontanées, libérées, libres, qui sont autant d’invitations à s’évader du réel. On en a bien besoin !
www.ionnyk.com
En vente chez Mur-Mur à Perwez et Idealsit à Lasne.
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GUSTAV KLIMT, THE IMMERSIVE EXPERIENCE
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Exhibition Hub, PME bruxelloise spécialisée dans la conception et la production d’expositions immersives, nous plonge dans l’univers de Gustav Klimt à la Galerie Horta. L’artiste autrichien est reconnu comme l’une des plus illustres figures de l’art moderne et locomotive de l’art nouveau. Ses œuvres phares, à l’instar de l’incontournable « Baiser », s’animent littéralement pour nous faire vivre une expérience qui anime tous nos sens.
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BANKSY, THE BRUSSELS SHOW
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La Galerie Deodato Art inaugure sa galerie à Bruxelles avec une exposition consacrée à Banksy, personnage mythique de la scène du Street Art. Mondialement connu même si son identité reste un mystère. Parmi les œuvres exposées, nous découvrons Love Rat, symbole de Banksy par excellence, le très rare triptyque Flower Thrower mais aussi No Ball Game, l’irrévérencieuse Queen Mary et Napalm.
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www.deodato.be
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THE WORLD OF STEVE MC CURRY Le Waagnatie Expo, à Anvers, accueille une rétrospective de Steve Mc Curry, l’une des figures les plus emblématiques de la photo graphie contemporaine. Son œuvre évoque les conflits, les cultures en voie de disparition, les traditions anciennes et la culture contemporaine. Le photographe américain garde l’Humain au centre de son travail, ce qui rend notamment si puissante sa célèbre photo de la jeune fille afghane. www.stevemccurryexpo.com
LES EXPOSITIONS À NE PAS MANQUER !
www.expo-klimt.be
SPOTTED
MADE IN BELGIUM… WITH LOVE !
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BE PERFECT
AMANDINE POLY, UNE ALIMENTATION SANS GLUTEN L’énergéticienne et cuisinothérapeute, Amandine Poli prône les bienfaits du régime sans gluten qui joue le rôle de « glu » dans les aliments. La gamme by Amandine Poli est vegan, sans gluten et sans produits laitiers et à indice glycémique bas. En collaboration avec Noglu, elle innove en proposant un granola décliné en version sucrée et salée ainsi que deux mix pour réaliser un pain sans gluten, facile et rapide à réaliser. On a testé celui à base de lentilles vertes et d’amarante qui est parfait l’apéritif. www.byamandinepoli.com www.lecomptoirdamandine.com
CALA KUMQUAT GIN, LE GIN DISTILLÉ À PARTIR DE KUMQUATS Le Bruxellois Thierry Verhoeven qui a notamment travaillé à la Distillerie de Biercée, a créer son propre gin distillé à partir de kumquats certifiés 100% bio, cultivés dans les vergers de « La Finca Rio Jara » au sud de l’Andalousie. Vous ne le trouverez que chez votre caviste ou dans les restaurants étoilés Alain Bianchin et Bon Bon. Cala se déguste pur et frais ou en cocktail. On craque sur le Calaninty Jane : 4 cl de gin Cala Kumquat, 1 cl de sirop de sucre de canne, 1 citron vert bio, eau pétillante, glace pilée, quelques feuilles de menthe fraîche. www.cala-kumquat-spirits.com
BE MY BOX, L’UNION FAIT LA BOX Actifs dans le secteur évènementiel, Damien Decaux (2 Perfection) et Nicolas Richard (BSC Group) ont créé une boîte-cadeau 100% citoyenne afin d’apporter une bulle d’oxygène essentielle aux producteurs belges parfois méconnus des consommateurs. Box sur-mesure ou quatre boîtes livrables à domicile, on y trouve pas moins de 30 produits à choisir : bières La Cambre, Cheval Godet, Houppe, Bertinchamps chardonnay du Domaine des Hêtres, crémant du Château Bioul, Ruffus Brut, The Mocktail Club, FrOui, Yoma Tea, crackers Yuma, Chips de Lucien, Trempettes de Bruxelles, crackers Beerfood, terrine de la Ferme de la Sauvenière, miel et pollen Beelgium, biscuits Generous, Eugène Chocolatier, Cookies Quinette, Celestetic Micellar, savon des Savonneries Bruxelloises, mais aussi un chèque avantage pour un shooting chez Pierre-Olivier Tulkens. www.bemybox.be
BEELAB, LE MIEL ESSENTIEL C’est l’histoire de deux amis : Isabelle Moulart est passionnée par les plantes aromatiques et Yves Amand par les abeilles. Créant une synergie, ils marient des miels d’origine florale précise à une sélection d’huiles essentielles reconnues pour leurs vertus. Certifiés bio, Beelab sont des compléments alimentaires à prendre de manière ponctuelle ou en cure : Défense, Voix libre, Digestion, Nuit, Respiration et Energie. www.beelab.life
KEFIR, L’EAU VERTUEUSE Imaginée et brassée à Lasne par Adrien et Mary Lagneaux, elle peut se targuer d’être pleine de vertus pour notre corps. Sa fermentation donne à son goût une note acidulée et lui confère de nombreux probiotiques. Elle se décline en quatre saveurs : fleur de sureau, gingembre/curcuma, hibiscus/ feuilles de cassis et concombre cet été. Ses atouts ? Sans sucre, bonne pour la santé et locale ! www.maisonlagneaux.com
MEURISSE, L’ICONE BELGE DE RETOUR Les frères Henry et Clément Van Vyve, arrière-arrière-arrière-petits-fils du fondateur Adolphe Meurisse, insufflent une nouvelle vie à la plus ancienne marque de chocolat créée en 1845. Les fèves de cacao utilisées pour produire ces 8 nouvelles recettes sont issues de forêts gérées en agriculture biologique et chaque tablette est certifiée bio. Même les emballages sont 100% recyclable. www.meurisse.com
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1 . NARCISO RODRIGUEZ - Musc Noir, le cœur de musc, signature de for her, s’enveloppe d’un accord prune, d’héliotropes et de notes cuivrées, créant mystère et sensualité. 100ml, 130€ 2. SHISEID0 - Ginza, l’élégance naturelle des fleurs aiguisée par la puissance du bois d’Hinoki qui fait écho à l’intensité du patchouli et la profondeur du bois de santal. 90ml, 118€ 3. JIMMY CHOO - I want you, une composition florale orientale dont le sillage aux accents sensuels se révèle ultra addictif. 100ml, 105€ 4. COLLISTAR, des soins qui éclaircissent et protègent de l’oxydation cellulaire, principale cause du vieillissement. La préparation en gouttes Vitamine C + Alpha-Arbutine et la Crème Vitamine C + Acide Férulique,
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s’utilisent matin et soir, individuellement ou en synergie avec d’autres produits. Gouttes 30ml, 43,99€ ; crème 50ml, 43,99€ 5. PACO RABANNE - Invictus Victory, un duel entre une fraîcheur citronnée et l’intensité de fève tonka et de la vanille tendre. 100ml, 106€ 6. FILORGA, la gamme anti-âge purifiante traite les rides en même temps que les imperfections de l’acné adulte. La solution complète pour la peau mixte à grasse. AgePurify 50ml, 61,90 € ; Intensive 30ml, 61,90 € ; Mask 75ml, 46,90 € ; Clean150ml, 24,90 € 7. SHISEIDO MEN, la technologie Triple Tsubaki intègre des ingrédients extraits du camélia pour lutter contre les trois faiblesses de la peau masculine en stimulant ses défenses naturelles,
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sa résistance aux dommages et son pouvoir oxydant. Ultimune Power Infusing Concentrate 30ml, 77€ ; Face Cleanser 125ml, 34€ ; Energizing Moisturizer Extra Light Fluid 100ml, 54€ 8. JEAN PAUL GAULTIER - La belle Intense, naît de la rencontre entre l’addiction de la gousse de vanille, la fraîcheur de la bergamote et l’éclat de la poire. 100ml, 101,90€ 9. ROCHAS - Girl, l’éveil d’une nouvelle génération, la formule est végane. Une fragrance florale boisée citrus, une expérience feel good.100ml, 85€ 10. SHISEIDO, la Base de Teint Effet Floutant et le Fond de Teint Radiant Lifting agissent en synergie pour révéler l’éclat de la peau quelle que soit la luminosité ambiante. Primer 30ml, 39€ ; Foundation 30ml (12 teintes), 55€
11. ARMANI - Code absolu, la fragrance orientale boisée est intensifiée sous chacune de ses facettes. Un éternel pouvoir de séduction ! 110ml, 120€ 12. ACQUA DI PARMA, la ligne de soins Barbiere s’enrichit d’une Crème Visage multi-Actions qui lutte contre le vieillissement cutané et d’un Nettoyant Rafraichissant Visage à l’action purifiante. Crema 50ml, 89,00€ ; Detergente 100ml, 32€ 13. ZADIG & VOLTAIRE - This is Us! une texture tissée de Cashmeran™, de bois de Santal, de vanille, de musc, rehaussée d’une note de Patchouli. Pour elle et pour lui. 100ml, 100€
LES PARFUMS ET LES SOINS À ADOPTER CE PRINTEMPS !
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SPOTTED
Behind the cover MOTS ET PHOTO : ANTHONY DEHEZ
L
e rendez-vous avec l’auteure, Adeline Dieudonné, est fixé. 10 heures du matin à la Gare maritime de Tour & Taxis. La rénovation des lieux est aussi titanesque qu’ambitieuse. Imaginez, nous sommes dans un hall géant datant du début du XXe siècle. La charpente métallique, extrêmement travaillée, fut laissée à l’abandon pendant de nombreuses années. Dès lors, l’endroit était connu par les amateurs d’images Urbex à l’instar de Stromae qui y a tourné son clip « Te Quiero ». Pour l’heure, nous sommes reçus à la Maison de la Poste. Un lieu où l’inspiration prend réellement vie. Pour l’anecdote, durant le repérage des espaces, notre hôtesse nous a fait découvrir une pièce revêtue d’une tapisserie noire et or et dotée d’une baie vitrée nous donnant l’impression d’être dans le New York des années 50. Mon imagination s’emballe ! Quelques instants plus tard, Adeline Dieudonné, radieuse dans sa combinaison noire, prend la pose.
BE PERFECT | BEHIND THE COVER
Ensuite, nous nous rendons au cœur de l’ancien terminal ferroviaire de marchandises. Construit en 1907, il a été rénové façon marché couvert avec des bureaux et commerces, le tout affichant une structure en bois minimaliste. Pari osé mais réussi ! Preuve étant, le bâtiment a déjà reçu plusieurs prix et est nominé pour le « Mies van der Rohe 2022 », considéré comme le plus prestigieux prix d’architecture en Europe. A propos de prix, Adeline Dieudonné en a décroché pléthore pour son roman « La Vraie vie » qui est adapté au théâtre. Elle y campe le rôle de la narratrice, mais pour l’instant, la scène se déroule derrière mon objectif. Premier spectateur de mes prises de vues, je savoure l’instant.
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