BingBang 49

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MAGAZINE URBAIN-DIJON

HIVER 2011-2012 www.bing-bang-mag.com

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Gratuit - DIJON 2011

n째

100%

mag made in Burgundy


ShowRooms,

un certain état d’esprit…

Tout le monde a entendu parler de la boutique Show-Rooms et des créateurs

et sélections de marques qu’elle propose, des conseils qui y sont donnés. Loin

d’être seulement une adresse pour initiés modeux, elle mérite que vous poussiez

la porte, rien que pour y sentir les tendances et faire connaissance avec deux

personnages attachants… et très compétents !

Bernard ou l’instinct de la mode

Il est dans la mode et l’habillement depuis sa prime jeunesse, dans les swinging sixties ! Autodidacte, le sens de la coupe et des matières n’ont pour lui aucun secret. Iconoclaste, il adore détourner les vêtements : ainsi, un vison sans doublure, porté fourrure à l’intérieur, deviendra unisexe, graphique et «évitera le côté poule» ; un collier sera porté en bandoulière et une veste enfilée upside-down retrouvera une nouvelle jeunesse. Haut en couleurs, très stylé avec ses lunettes oversized made in New-York et sa crinière poivre et sel, il vous dira très directement et avec humour ce qui vous va ou pas, et vous donnera envie de tenter de nouvelles aventures !

Top des tendances pour tous les prix

A chaque saison, retrouvez une soixantaine de marques d’exception (Valentino, Lacroix…) et de créateurs (Marie Labarelle qui habille la chanteuse Camille, les bijoux éthiques d’Emilie Roche, Gaudi, Morato…), pour tous les budgets. Show-Rooms propose également ses fameuses collections «capsules» d’une vingtaine de pièces seulement et organise des défilés de mode. Le dernier, au profit d’une œuvre caritative, s’est déroulé au Consortium de Dijon, le prélude à beaucoup d’autres événements associant tous les domaines de la création contemporaine.

Service couture

Quelle que soit l’originalité de votre morphologie ou de votre corpulence, vous pourrez oser vous approprier tous les styles grâce au talent de Mme Maggy, couturière expérimentée, qui fait partie intégrante de l’équipe depuis plus de 15 ans. Chaque vêtement pourra être retaillé

à votre taille, gratuitement, même en période de soldes ! Show-Rooms peut également

répondre aux demandes de créations sur mesure et satisfaire les désirs les plus inventifs, à

l’occasion d’un mariage, d’un événement ou tout simplement pour réveiller le quotidien.


Laurent ou le sens des tendances

Plus ‘‘technique’’ selon ses propres termes, Laurent est passé notamment par l’institut Français de la Mode. Très au fait des tendances, grand amateur d’art contemporain, tout comme son complice Bernard, qu’il a converti à cette discipline, il sait déjà ce qui se passera dans un an ou deux et ce que nous porterons toutes et tous ! Il s’attache à l’identité globale et saura vous conseiller des tenues pour toutes les occasions : professionnelles, festives ou plus quotidiennes. Son objectif est de nous faire sentir à l’aise, de ressentir le vêtement comme une seconde peau. Cela influe sur toute notre personnalité.

Le Psylisme®

adapter sa personnalité à son style

En 20 ans de collaboration, parfaitement complémentaires, Bernard et Laurent ont créé le concept du Psylisme®, une forme de coaching «doux» qui prend en compte votre personnalité tant privée que professionnelle. Une fois que vous connaîtrez ce qui fait votre force en matière de vêtements et accessoires, vous saurez plus facilement ce qui vous va, et gagnerez en autonomie dans vos choix vestimentaires.

8 rue verrerie – Dijon Site www.showrooms-dijon.fr / Facebook : ShowRoomsDijon Ouvert du mardi au samedi 9h – 12 h et 14h – 19 h ou sur rendez-vous



GRAIN DE POUDRE

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IN-DIJON

BA MAGAZINE UR

1-2012 IVERng-2ma0g.c1om H www.bing-ba

édito 01 by Gérard Bouchu

Un mag 100% Made in burgondy

N 2011 Gratuit - DIJO

100%

mag ndy made in Burgu

Montage couverture : Composition Phosphosis & RPat Base image couverture : istock

Un mag 100% made in Burgondy! J'entends - plus que je ne les écoute - les dernières nouvelles de cette mi-décembre perturbée par les vents mauvais de l'économie en relisant ce Bing-Bang clôturant une année 2011 qui ne restera pas dans les mémoires. À la radio comme à la télé, la droite et la gauche ne sont d'accord que sur une chose : produisons français ! Alors là, je dis bravo ! Il était temps qu'on se ressaisisse. Bing Bang, que les Chinois voulaient racheter cet été, restera donc bourguignon. Plus question d'aller l'imprimer en Belgique ou en Espagne, ni même d'aller passer nos vacances ailleurs qu'en Bourgogne (de toutes les façons, je ne vais à l'étranger que pour bosser sur des guides de voyage, ça tombe bien !) Plus de numéro de fin d'année prônant des achats de jouets ou de produits venant trop souvent de pays où il n'y a même pas de caves ! Dommage pour le vin chaud et les soupes, mais même les Billoux ne font plus dans la soupe populaire, ils en reviennent aux valeurs sûres. Cher escargot de Bourgogne, pardonne-nous d'avoir douté de toi, qui nous reviens aujourd'hui, la corne basse, d'Hongrie ou d'ailleurs… Il faut être fou pour avoir abandonné notre totem dans les opérations de séduction touristique !

Par Saint-Vincent, "Fêtes" qu'on s'en sorte !

PUBLICITÉ Ê 03 80 73 01 15 ou 06 83 86 48 28 Ê contact@bing-bang-mag.com Ê www.bing-bang-mag.com Ê PROCHAIN NUMÉRO : Printemps 2012 Edité par EDIBANG : SARL au capital de 14 400 euros 52, avenue de Stalingrad - 21000 DIJON - Tél. 03 80 73 01 15 Gérant / Régie publicitaire Edibang : Richard Patouillet

Directeur de publication : Richard Patouillet Direction Artistique : Phosphosis (Philippe Huart) Responsable rédaction : Gérard Bouchu - Contact : gerard@bing-bang.fr

Auteurs : Gérard Bouchu, Celine Colle, Jean Maisonnave, Carla Garfield, Françoise Perrichet, Bridget P

Crédit photo : T. HazeBrouck, R. Patouillet, DR

Impression : Imprimerie Chevillon Sens

Dépôt légal : Décembre 2011

Abonnement : 4 n°/22 euros

Un vieux druide nous l'a confirmé : en période troublée, le Bourguignon se réfugie dans sa coquille. Il y a quelques années, jamais on n'aurait osé vous faire un numéro autour de la Saint-Vincent, de Vincenot, du pot-au-feu et de la tourte bourguignonne. On vieillit, mais ce qui nous console, c'est de retrouver des potes au coin du pot-au-feu, verre à la main, car une Saint-Vincent sans vin, où irait-on ? Bonne question, tiens, que l'on se doit de poser à l'heure où le TGV vient nous chercher pour nous faire découvrir nos voisins de l'est, où l'avion nous offre des échappées belles. Dijon n'est plus à l'ouest, c'est bon signe… Les Bourguignons aiment le voyage, ne serait-ce que pour avoir le plaisir de rentrer chez soi ! On vous parle de tout ça, dans ce mag' hivernal à qui il ne manque que le parfum des plats, les rires des convives, les commentaires des rédacteurs pour qu'on en soit quasi fier (d'être Bourguignon, of course). Les fêtes ? On y pense, pas forcément à celles de cette fin d'année, mais à celles du début de la prochaine : Saint-Vincent, Saint-Valentin, on est déjà dans l'ambiance… Ce qui n'empêche pas chacun de nous d'avoir sa propre peur de l'avenir. "Fêtes"… qu'on s'en sorte, c'est ainsi que j'aurais titré ce mag' si notre bon éditeur n'avait pas eu peur de faire dans le négatif. Comme si c'était mon style .

Toute reproduction même partielle des articles et des photos interdite. Droits réservés.

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du coq Ê à l'âne Ê

02 Climats…

en avant, marche ! Ê Tous unis derrière Saint Vincent : Dijon n’est plus au ban de la Bourgogne ! Très "saints", les climats de Bourgogne ! La preuve… Même si l’Unesco ne reconnaît pas leur mérite en 2012, Dijon va bénéficier grâce à eux d’une image de marque supplémentaire. La capitale des Ducs (re)devient village vigneron, les 28 et 29 janvier, pour la Saint-Vincent-tournante. Faut fêter ça… verre en main !

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Pour la première fois de son histoire, Dijon accueillera la prochaine Saint-Vincent tournante, en même temps que Nuits- Saint-Georges et Beaune, d’ailleurs. Tous unis sous le même drapeau, destiné à proclamer haut et fort notre croyance dans ces fameux "climats" que l’Unesco devrait finir par reconnaître uniques au monde, avec un peu de chance. Tous réunis en tous cas pour défiler derrière le seul saint en qui on peut avoir confiance, en ces temps troublés : Saint-Vincent. Un saint sculpté par Vincenot, artisteécrivain qui aurait eu 100 ans en ce mois de janvier et à qui Dijon va rendre hommage tout au long de l’année 2012. Jusqu’au dernier moment, le mystère aura enveloppé cette manifestation destinée à honorer chaque année, depuis


© David J. Nightingale

1938, un ou plusieurs villages, connus ou non du grand public, à travers une appellation (on se souvient avec émotion de la découverte des Maranges, sous un soleil hivernal !) Cette année, c ’est l’ensemble des vins de Bourgogne, réunis sous la bannière millénaire des climats, qui seront de la fête. Et Dijon, la capitale, retrouve du coup un rang sur lequel personne n’aurait osé parier il y a encore quelques années. Bravo au magicien qui aura réussi ce joli tour de passe-passe. Et à ses assistants… Bon, d’accord, il y avait quelques indices qui auraient pu nous mettre sur la piste. Que Dijon renoue avec le vin, avec la vigne, voilà qui est dans l’air du temps. La seconde décennie du XXIème siècle aura vu la capitale de la Bourgogne essayer de rattraper la capitale du bourgogne (Beaune, pour la nommer) sur le plan commercial, dans

un domaine, le vin, où on n’était pas bon, faut bien l’avouer. Il était temps. La capacité d’accueillir de nouveaux bistrots, bars à vins et cavistes va atteindre son seuil de saturation, et les seuls établissements qui tiendront le coup seront ceux ouverts par de vrais chefs, des sommeliers sincères, des connaisseurs du produit. Si n’importe qui peut déboucher une bouteille, découper un saucisson ou faire cuire une andouillette, tout le monde ne peut pas créer une atmosphère autour d’un bar, d’un verre ou d’une assiette. Dijon accueillant Saint-Vincent, ce devrait être l’occasion de faire oublier les piteuses fêtes de la Vigne, redonner du cœur au ventre des habitants tout en rappelant l’origine de cette fête villageoise de la solidarité, dévoyée au fil des années lorsque le succès transforma la manifestation en beuverie (in)organisée.

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D i j o n Be au n e Nu i t s -st -G e o r ge s

2 8. 2 9 j a nv i e r 20 12

Saint-Vincent-Tournante : Dijon entre dans la danse ! Cette année, la Saint-Vincent tournante sera exceptionnellement urbaine ! Fait tout nouveau. La Ville, avec Beaune et la Côte, a postulé pour être sur la liste du patrimoine mondial "universel et exceptionnel" de l'Unesco, démarche louable mais ô combien incertaine et longue en tout cas. Il faut mettre tous les atouts de côté pour affirmer que notre bonne vieille ville est une cité vigneronne. Alors on multiplie les expositions dédiées au vin, on communique et on organise moult événements à la gloire de Bacchus. On ne s’en plaindra pas, loin de là. Le programme est alléchant, la fête s’annonce belle, si le temps veut bien être de la partie. Reste une interrogation : comment va-t-on déambuler entre les rails et comment va­ t-on aller de cave en cave ? Quelles caves d’ailleurs ? La Ville pourra ouvrir ses celliers, les caves peu connues de l’hôtel de Vogüé, celles encore plus profondes de l’hôtel Bouchu d’Esterno et l’on pourra peut-être voir des propriétaires privés ouvrir les leurs pour des soirées festives. Belle occasion pour découvrir des lieux secrets et pour fédérer des habitants, des commerçants autour d’une des plus belles manifestations de la Bourgogne, la célébration du vin. Jusqu’au dernier moment, les initiatives seront les bienvenues.

Bon temps pour les Climats ! On comprend que les organisateurs, l’association Saint-Vincent et la confrérie des Chevaliers du Tastevin, se soient méfiés au départ de ce qui pouvait arriver dans une grande ville, et aient voulu limiter au

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maximum les dégâts : il fallut attendre l’arrivée des premiers froids pour avoir une idée précise d’une fête qu’on nous promet aujourd’hui à la fois populaire, festive mais aussi culturelle en proposant toute une série d'événements (visites thématiques, concerts, théâtre de rue) visant à éclairer le rôle de notre bonne ville de Dijon dans l'Histoire… L’histoire des climats, du moins, qui sont plus que jamais de saison. Climat. Mot longtemps réservé aux spécialistes du vin, appelé à entrer dans le langage populaire en forçant en peu le passage, tout de même, par la grande porte. Derrière cette fête à la fois chrétienne et païenne (selon les points de vue) que devrait être la prochaine Saint-Vincent, il y a un enjeu terrible : le dossier Unesco ! On ne va pas revenir ici sur une histoire complexe longtemps racontée de façon compliquée par des Bourguignons plus aptes à communiquer par le verre que par le verbe. L'important, c ’est que cet ensemble articulé autour de Dijon soit retenu un jour prochain

sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco qui est l'appellation attribuée à des lieux ou des monuments ayant une valeur universelle exceptionnelle, des lieux aussi divers que les pyramides d'Egypte, le Mont Saint-Michel, voire la Basilique et la colline de Vézelay, et l'Abbaye de Fontenay, pour rester dans le domaine bourguignon.

Décembre en terre, janvier en verre (nouveau dicton bourguignon) Bon, entre nous soit dit, c ’est pas gagné, va falloir se serrer les coudes tout en levant les verres car l’Unesco est très sollicitée à travers le monde, qu’il s’agisse des vieilles pierres, des grands vins ou des côtes pas toujours d’or (on ne parle pas d’argent, ici, quoique… si l’on écoutait les mauvaises langues !) Il faut juste espérer qu’il y aura dix fois plus de monde encore fin janvier pour cette SaintVincent un peu spéciale que pour la marche des climats en avril dernier, qui a rassemblé 4 000 personnes, pas toutes certaines de savoir vraiment où elles mettaient les pieds (Carla Garfield, notre dévouée collaboratrice, se croyait à une gaie pride à la bourguignonne !). Une marche qui a eu le mérite de témoigner "du fort attachement de nos citoyens à leur territoire, à leur fierté de vivre sur un site qui a su gagner une renommée mondiale tout en préservant son authenticité et son intégrité", pour parler un langage officiel qui a le mérite d’être clair. Même si une balade sur la route des vins, en plein cœur de l’hiver, peut faire moins rêver qu’un vagabondage dans les vignes, au printemps, l’idée de faire la fête, pour la bonne cause, devrait susciter vocations et réflexions.

w w w. s t -v i n c e nt -to u r na nt e . c om

Dijon accueille la Cie Transe Express à l'occasion de la SaintVincent Tournante, le samedi 28 janvier 2012. PHOTO : Cie Transe Express - Les Divas


À Dijon,

une Saint-Vincent-tournante à la fois "in" et "off" Tradition et modernité, fête populaire mais aussi l'occasion d'offrir un off qui va des expositions dans les musées au grain de folie du spectacle de rue : telle sera la Saint-Vincent dijonnaise. Des concerts, de la vie, des déambulations, chacun y trouvera son compte, selon Christine Martin, adjointe au maire de Dijon, à qui on doit ces précieuses infos de dernière minute sur ce mini-festival, ajouté à tous ceux dont elle s’occupe chaque année !

Ebauche affiche par Henri Vincenot

Nez rouges et culs bleus Tout au bout de l’entonnoir, géographiquement parlant, Dijon entend occuper "une place centrale dans ce dossier. D'abord parce que jusqu'à son industrialisation, la Ville fut une terre de vignoble. Mais surtout, parce que, capitale de la Bourgogne, elle joua un rôle déterminant en matière vitivinicole : ville parlementaire, capitale économique, ville de négoce." Si le Cellier de Clairvaux ou la statue du Bareuzai témoignent directement de ce lien de la Ville à l'activité vitivinicole, c'est en réalité tout le patrimoine du secteur sauvegardé qui est intimement lié à l'histoire des climats : le Palais des Ducs, qui n’a pas attendu le chanoine Kir pour faire trinquer le monde à la santé des Dijonnais, mais aussi l'église Saint-Philibert, paroisse des vignerons, les "culs bleus", les hôtels particuliers dans lesquels logeaient les parlementaires qui possédaient de la Vigne, mais aussi légiféraient sur le négoce du vin. Ce sont aussi les manuscrits de l'abbaye de Citeaux, conservés à la Bibliothèque municipale, ou encore les nombreux documents historiques (charte, plans, édits) conservés au sein des archives municipales.

Et je suis fier-ère… La Ville et l'agglomération dijonnaise ont pris le train en route, mais les voilà aujourd’hui dans le wagon de tête. Lenjeu ’ est de taille, fautil le rappeler, aussi bien sur le plan touristique que patrimonial et culturel. On sait ainsi qu'on peut espérer une hausse de la fréquentation touristique de 30 %, l’inscription au patrimoine vous valant d’être cité dans tous les guides touristiques du monde ! Il doit l’être pour avoir su rassembler, au-delà des clivages politiques, de multiples acteurs dans une même synergie. En participant à la Saint-Vincent des Climats, vous ferez une bonne action, promis. Lisez le programme, faites vos choix, en espérant qu’il y aura suffisamment de bouteilles pour tout le monde (on parle de 10 000 bouteilles). Les derniers détails vous seront communiqués sur le site internet. Alors, qu’importe si vous avez passé un Noël tristounet, vécu une fin d’année morose, commencé la suivante sur une île ou dans un état de déprime avancé : on se retrouve tous pour suivre la 68ème édition de la Saint-Vincent tournante, les 28 et 29 janvier.

Dijon a choisi de montrer toute la richesse de sa vie culturelle à ceux qui viendront participer à cette grande fête populaire qu’est une Saint-Vincent. Le in et le off réunis ! Expositions, spectacles de rues, danses bourguignonnes, concerts - du rock au baroque grand bal du samedi soir et déambulations en tous genres… l’envie qui préside à tout cela étant de porter la tradition en y ajoutant un grain de folie et une dose d’exception. Le programme est connu dans ses grandes lignes : samedi matin, messe à Saint-Bénigne à 9 h, défilé à partir de 10h de la rue Docteur-Maret à la cour d’honneur du palais des ducs, en passant par la rue de la Liberté. 42 sociétés vigneronnes participeront au défilé ! On intronise, on "ban bourguignonnise" jusqu’à 11 h et c’est ensuite l’ouverture tant attendue des sept chapiteaux : cour d’honneur de la mairie, place François Rude, rue de la Chouette (au chevet de Notre-Dame), hôtel Bouchu d’Esterno (rue Monge), musée archéologique (rue du docteur Maret), Parvis de Saint-Philibert et enfin, rue Sainte-Anne, au musée de la vie bourguignonne. Plus de 18 000 sets de dégustations devraient être vendus rien que pour Dijon : 7 dégustations par set, sous les 7 chapiteaux qui correspondent chacun à des crus différents. Plusieurs expositions sont proposées par les musées de Dijon, les bibliothèques et les archives municipales. Ainsi, le musée archéologique a choisi de mettre en valeur ses collections autour de la viticulture dans l’antiquité, avec possibilité d’initiation au goût du vin tel qu’il était produit autrefois. Le musée de la Vie bourguignonne et celui des Beaux-Arts proposeront des parcours au sein des collections, le Jardin des sciences proposera un atelier chromato-sensoriel, une balade olfactive sera proposée à l’hôtel de Vogüé…. Côté spectacles, le programme est varié et surtout pas définitif. La Compagnie du Clair Obscur (théâtre de rue) proposera différents spectacles, déambulations, charivari ! Très attendue également, la compagnie Trans-Express proposera le samedi soir, après les fermetures des chapiteaux, un spectacle place de la libération : déambulation et spectacle céleste ! Un grand bal populaire devrait sans doute se dérouler le samedi soir dans la cour d’honneur. Le reste… à vous de proposer votre propre animation, pourquoi pas ? Surtout si vous avez une cave ou un caveau dont vous ne savez que faire… Pour plus de renseignements, contactez les services de Christine Martin , adjointe au Maire de Dijon , déléguée à l'animation de la ville, aux festivals et à l'attractivité, qui arrive à transmettre son énergie au service de la cause dijonnaise en toutes saisons (j’allais dire sous tous les climats, qu’ils soient politiques, économiques, etc !)…

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« Comment apprivoiser le Dijonnais... » par Carla Garfield

C'est bien connu...

le Bourguignon aime le vin. Le sien.

Guide pratique

La Saint-Vincent Tournante des Climats de Bourgogne s'inscrit, on le rappelle, dans le cadre de la candidature pour l'inscription des climats du vignoble de Bourgogne sur la liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO. Dans le but de faire découvrir à chaque visiteur l’étendue des Climats de Bourgogne, chacune des régions viticoles de Bourgogne sera mise en avant lors des dégustations qui auront lieu dans chacune des trois villes. Chaque visiteur pourra se procurer un set de dégustation qui comprendra un verre et un système de pièces de dégustations, sous forme de bracelet qui lui permettra, pour 15 €, de déguster un verre de vin de chacune des sept régions ou appellations suivantes : - Vignoble de Chablis et de l’Yonne - Vignoble de la Côte de Nuits - Vignoble de la Côte de Beaune - Vignoble de la Côte Chalonnaise - Vignoble du Mâconnais - Crémants de Bourgogne - Les appellations Bourgognes, hors Macon (Hautes Côtes et Bourgogne identifié compris) Le nombre de caisses demandé a été déterminé au prorata de la superficie de l’appellation par rapport à la superficie globale de la région. Chaque région viticole aura un Caveau ou Pavillon de dégustation dans chacune des trois villes, soit un total de 21 pavillons de dégustation. Ce seront des lieux d’accueil et d’échange entre les vignerons et les visiteurs venus pour découvrir notre région et ses vins. Les vins de chaque région seront normalement servis par les vignerons et négociants de cette même région. Ils seront assistés dans cette tâche par d’autres bénévoles. Si vous désirez participer activement à cette SaintVincent, contactez Arnaud Orsel, le coordinateur, à l’adresse suivante : info@st-vincent-tournante.com

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Nous avons déjà évoqué longuement les aléas et les affres du nouvel arrivant à Dijon et en Bourgogne, qui doit s'habituer aux habitants et à leurs coutumes étranges. Mais s'il est un point important à aborder, que dis-je, obligatoire pour l'intégration du dit arrivant, c'est celui de la tradition du vin et tout ce qui tourne autour. En fait, pour être claire, si vous ne buvez pas… ça va être difficile. Très. Vous remarquerez déjà que la cave à vins fait partie de la vie domestique : absolument toutes les maisons, anciennes ou neuves, ont leur cave à vin, qui vous seront fièrement montrées par les propriétaires ou agents immobiliers. Sinon, les caves seront aménagées en conséquence, et s'il n'y en a pas, vous penserez que les caves à vin « électriques » se sont démocratisées. Non, c'est cher et c'est typique de toute région vinicole. Ensuite, le Bourguignon vous invitera à déguster, fera lui-même quelques trucs dégoûtants avec sa bouche, sortira tout plein de termes techniques et inconnus ou vous demandera brusquement de lui détailler les arômes du vin qu'il vous sert. Ce qui est assez ennuyeux quand vous n'y connaissez rien, mais rassurez-vous, on a souvent la chance du débutant. Ou alors, c'est au fond de nous, on sent vraiment de l'abricot, du gazon ou de la tuile dans le jus de raisin fermenté, ce qui est assez déstabilisant. En fait, pour le Bourguignon, le seul vin valable est le bourgogne, si possible élevé à moins de cinquante kilomètres de chez lui. Donc, en gros, pour un Dijonnais, vers Beaune, c'est extrêmement limite, et le beaujolais ou le chablis carrément à l'étranger, mais acceptable s'il est proposé hors des frontières cantonales. Donc, surtout, ne commettez pas l'erreur d'amener un bon bordeaux chez les nouveaux amis que vous aurez réussi à vous faire, ça sera très mal pris. Ou alors, vous serez considéré avec pitié et condescendance. Même si c'est très bien – et même obligatoire – d'amener du vin. J'ai déjà amené du cidre, une fois et on m'a parlé pendant des mois du blaireau qui avait amené un truc à base de pommes à cette soirée. Evidemment, je n'ai jamais avoué que c'était moi. Mais j'aime bien ça,

moi, et comme ça, j'étais sûre d'en boire. Et encore, je préfère le brut de pommes… J'ai rencontré l'autre jour un ami, qui me racontait que sa fille allait épouser un Parisien d'origine corse. Le souci qu'il avait, c'est qu'ils étaient allés rencontrer la famille, et que ces gens buvaient à peine ! "Tu te rends compte, on a à peine bu deux verres de vin au repas et ils avaient l'air de trouver ça normal. Quand ils vont venir ici, ça va pas être le même rythme et j'ai un peu peur pour le mariage…" N'allez pas croire que les Bourguignons sont des ivrognes : ils tiennent extrêmement bien l'alcool et pourraient en remontrer aux loups de mer qui rôdent sur les quais de Lorient ou Douarnenez (j'exclus Brest, là je demande à voir), mais ils ont le vrai goût du vin et ne boivent pas pour s'abrutir. Boire du vin est une joie, une véritable communion, un honneur fait au labeur du vigneron et à sa science. Et un acte patriotique, bien sûr. Avec le ban bourguignon. Donc, si votre foie est fragile, si vous ne connaissez pas le vin, si le vin ne vous aime pas, il va falloir ruser. Pour ma part, ayant eu une jeunesse abreuvée de mauvais vins - le Breton sait se tenir devant une bouteille, mais pas pour les mêmes raisons qu'un Bourguignon - j'ai développé des techniques de survie. Je goûte juste car, à force, ils m'ont convaincue que c'était bon et j'ai découvert que le très bon vin rouge passait finalement très bien. Les grands crus, surtout, à la limite les 1ers crus. Sinon, je passe discrètement mon verre à mes voisins pour ne vexer personne et me créer des sympathies. Mais surtout, ceux qui savent m'adorent, car je suis bonne fille… c'est moi qui conduit quand on fait la fête et ils n'auront pas à surveiller mon taux d’alcoolémie ! a


LA ROSE DE VERGY

S’ÉPANOUIT EN HIVER !

L’hiver est la plus belle des saisons, pour qui sait apprécier

les charmes de la Rose de Vergy. Cette fabrique artisanale parfume la rue de la Chouette, donne ses couleurs, son sourire à la rue Verrerie. Ce coin de rue dijonnais à l’ancienne prend même, à la nuit tombée, des airs de village alsacien sur la route de vin, de chaumière, de conte de fée.

Une version adoucie de Hansel et Gretel, sans méchante

sorcière, où l’on pourrait goûter tout ce qui sort du four caché dans les caves de la vieille maison à pans de bois. Des produits maison que vous ne risquez pas de trouver partout en France, car ce coin de rue n’a rien d’un corner de grande surface. Il est et restera "made in Dijon", sym­ bole d‘un monde resté attaché à ses valeurs.

Rien de nostalgique, pourtant. La clientèle de tous âges, de toutes

nationalités, que l’on voit boire un thé ou une potion plus hivernale et épicée, le prouve. Fauteuils fatigués pour redonner des forces à ceux qui viennent s’y lover, vieilles tables, coin caché pour suivre derrière les vitres les mouvements de la rue ou ceux de la boutique.

Quelques madeleines, des financiers savoureux, des dents de loup qui ne font de mal à personne, pour partager une assiette, à toute heure… On repart en ayant fait son choix, sur les rayons, de sablés et biscuits en tous genres, pâtes de fruits, bonbons à l’ancienne, pains d’épices griffés d’une étiquette dans le vent de l’époque. Sans oublier les spécialités

pur miel destinées à adoucir les rigueurs de l’hiver : nonnettes, glacés minces, gimblettes…

Boutique-salon de thé La Rose de Vergy 1, rue de la Chouette, à Dijon. Tél : 03-80-61-42-22 Site internet : www.rosedevergy.com Ouverte du mardi au samedi de 10h à 19 h


du coq à l'âne

Ê

LesKitKatGirls©Brinkhoff Mögenburg

Willkommen,bienvenue,welcome,2012 Ê La vie n’est pas un Cabaret… ni une comédie musicale ! Ê L’hiver commence bien. Le TGV Génériq festival a enfin trouvé son public et ce fut un plaisir de voir et écouter un florilège de groupes plus ou moins connus mais de haute qualité avec une audience généreuse. Pour tous ceux qui pleurent parce qu’ils n’ont plus d’opéra-comique ou de grand spectacle musical à se mettre sous la dent en cette fin décembre, à Dijon, une bonne nouvelle : Cabaret, la célèbrissime comédie musicale inspirée du roman de Christopher Isherwood «Adieu à Berlin», arrive à Dijon. Entièrement adaptée en français et interprétée par une troupe d’une trentaine d’artistes talentueux, elle devrait créer l’évènement en janvier.

carte

CULTURE Etudiant DANSE / MUSIQUES / THÉÂTRE FESTIVALS / CINÉMA ART ET ESSAI

Culture CUBE... budget carré

Avec la participation des communes de Chenôve • Fontaine-lès-Dijon Longvic • Marsannay-la-Côte • Quetigny • Saint-Apollinaire • Talant

Sallie Ford

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Tout ceux qui ont vu et revu dix fois le film avec Liza Minelli connaissent par cœur les airs de Cabaret. L’action se déroule dans les années trente à Berlin où la crise économique fait rage (ça rappelle quelque chose, non ?) et où les militaires commencent à se prendre pour des oies (ils en adoptent le pas). Au cours d’un voyage dans la capitale allemande, Cliff, jeune écrivain américain Bradshaw découvre le Kit-Kat-Klub, une boîte de nuit décadente où se produit la chanteuse Sally Bowles. Leur histoire d’amour finira mal, comme celle de leur logeuse, qui projette de se marier avec un épicier juif. Au Kit Kat Klub, Cliff découvrira les idées libertaires, le métissage social et culturel et les mœurs sans tabou qui animent le monde de la nuit berlinoise. Sally Bowles et le maître

Miossec

de cérémonie du club, drôle et cynique, offrent un divertissement extravagant et provocant aux spectateurs venus pour se divertir. Un spectacle qui tombe à pic : un petit effort de mémoire et un parallèle avec la situation actuelle du monde, où les extrêmes sont prêts à jouer des peurs, deviennent une nécessité. Berlin reste une capitale merveilleuse où l’histoire vous saute au visage et certains quartiers se racontent à vous. Tout autre chose : nous commencerons 2012 tout en douceur avec le Brestois Miossec qui viendra nous présenter ses « chansons ordinaires » à la beauté poétique à nulle autre pareil, avec la puissance du rock‘n roll. Avant lui découvrez Lisa Portelli, chanteuse au répertoire intense, homogène où l’ennui n’a aucune place. Sur scène, elle vit pleinement ses chansons, sans comédie, avec pudeur. Têtes Raides, groupe précurseur de tout un pan de la chanson française alternative, entame une nouvelle tournée après la sortie de « L’an Demain » 11è album fervent, profond et poétique. De quoi nous faire entendre, avec accordéon et sons cuivrés ou punk, quelque chose de notre société chamboulée. Plus léger et toujours dans la chanson Aldebert viendra défendre son nouvel album, où se mêlent tranches de vie, humour et mélancolie. Aldebert repart sur la route avec ses 4 musiciens et promet un spectacle débordant d’énergie communicative! Pour terminer, un petit coup de cœur avec la venue de Sallie Ford. Il y a la voix, d’abord. Singulière, cocktail détonant entre le timbre d’une chanteuse de blues préférant la clope et le whisky aux vocalises et celle, piquante et acidulée d’une délicieuse peste échappée d’un girl-group et bien sur le rock ! Une soirée pleine de promesse. Alors… a Thierry Binoche

Wilkommen Bienvenue Welcome en 2012 ! Ê Cabaret : les 20-21-22 Janvier (Zénith)

Les Têtes Raide : 25 Janvier (Ogive Chevigny-St-Sauveur)

Aldebert : le 3 Fevrier (La Vapeur)

Sallie Ford : le 22 fév (La Vapeur)

le salon du bhv ouverture le 18 janvier 2012

à partir du mercredi 18 janvier 2012 ,

venez découvrir : le Salon du BHV ,

le restaurant situé au 1er étage de notre Bar à Vin.

horaires: du mercredi au samedi 19h30 / 22h00

brasserie de l’hotel de ville

restaurant bistronomique et bar a vin

22, place de la Libération - Dijon

BHV

03 80 41 81 50 bhv.dijon@gmail.com

Depuis 1910

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du coq à l'âne

Lady polar 2011 Ê Irène Chauvy, tueuse dijonnaise et voyageuse du temps

Dans la cour de l’hôtel Le Sauvage, dont le décor sert à une scène d’action d’un des meilleurs polars historiques de l’année, rencontre avec la lauréate du prix Ça m’intéresse Histoire !

La Côte d'Or et ses meurtriers célèbres ! Marie-Françoise Barbot continue de nous dévoiler la face noire de la Côte d'Or, au fil des siècles, dans un style d'autant plus agréable qu'elle réussit à nous faire prendre conscience de ce que fut ce coin de France, au temps des ducs comme aux périodes révolutionnaires. Si vous avez rêvé devant le film "Les Enfants du Paradis", vous retrouverez ici, en plus cru, le personnage de Lacenaire, poète et assassin. Vous pouvez sauter l'intro, un poil fastidieuse, pour plonger dans l'histoire, quitte à y revenir ensuite, pour mener d'autres enquêtes dans le temps. Incroyables Affaires criminelles de la Côte d'Or, par Marie­ Françoise Barbot. Editions De Borée.

Il doit exister à Dijon un micro climat propice aux mystères, pire au suspens. Après Defendi, Vindy, voici Irène Chauvy, une nouvelle venue dans le monde du polar. La cinquantaine à peine passée, cette toute nouvelle romancière s’excuse, du bout de son léger accent méridional, de ce succès. “Je ne sais pas pourquoi on se dit un jour : tiens, je vais écrire. Ça m’a pris un jour comme les autres et depuis je n’ai pas arrêté. Le premier que j’ai écrit se passait sur douze siècles avec des tas et des tas de personnages, tellement que mes lecteurs test (ma famille) n’en pouvaient plus. Dans les suivants, j’ai tué les personnages mais ça n’était pas suffisant alors je suis passée au « je » avec un héros qui ne parle que de son présent, le XVIIIIe siècle. » Et elle s’y plonge avec délectation, parcourant la revue Sylphide de 1863 pour habiller ses femmes de crinolines et bouillonnés. Elle lit tout le règlement de service des pompiers de Paris de 1858 pour nous décrire un sauvetage sur grande échelle ou le livre “Comment être un bon voyageur“ puisque ses héros, le capitaine Hadrien Allonfleur et son acolyte Amboise Martefon prennent le chemin de fer pour se rendre à… Dijon ! Hadrien, capitaine des cent gardes, grand, nonchalant et anxieux, chargé des enquêtes délicates fait appel à ses intuitions. On lui adjoint Amboise Martefon, vieux de la vieille qui a commencé sous Vidocq, très méthodique. Oui, sans vous dévoiler toute l’histoire, sachez que des meurtres dans l’entourage de Napoléon III, amènent ces enquêteurs dans notre bonne ville où l’inspecteur Chamy avec son accent et sa bonhomie ressemble étrangement à l’auteur… “C’est un élément en décalé. Ça ressemble à la première approche que j’ai eu de Dijon mais mon avis a bien changé depuis.” Irène Chauvy ne veut pas savoir si son livre a du succès. “ J’ai peur du syndrome de la page blanche et je ne veux pas être stressée dans un sens ou dans un autre.” Elle a déjà écrit la suite de « La vengeance volée » mais il existe aussi un premier livre, contant les débuts des aventures du capitaine Allonfleur et sa rencontre avec Martefon. “C’est autour de ces deux personnages que l’intrigue se forme. L’histoire prend de l’ampleur autour de ce face à face” … Tout cela dans un style enlevé et entrainant à l’image d’Irène Chauvy. a Françoise Perrichet

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je donne

une seconde vie à mon sapin collecte entre 8h et 12h

le samedi 7 janvier

parking du Zénith

Bons baisers de Taipei Ê

le samedi 14 janvier

Repartez avec un sac de compost !*

Je rapporte mon sapin sans neige artificielle ni décoration.

* pour les 400 premiers participants

J’aGIs

av E c

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je réduis mes déchets

© tempsRéél, dijon

parking du parc de la Colombière

De tous les courriels reçus pour nous féliciter ou nous engueuler, en 2011, celui-là méritait de vous être communiqué. Bruno est originaire de Dijon où il a vécu jusqu'en 1993, avant de partir pour Londres, puis Hong-Kong. Il s'installe à Taipei en 2001 pour apprendre le chinois ("vous aurez compris que je suis un mordu de voyages…"). Depuis, il travaille comme directeur des ventes et du marketing pour l'Europe, le Moyen-Orient et l'Asie dans une societé américaine d'assurance-qualité. Et c'est à lui qu'on aurait du penser, plutôt qu'à Dany Boon, pour le tournage du film sur les tribulations en Chine d'un envoyé du guide du Routard. "Je suis un veritable amoureux de Dijon et j'y passe, chaque année, deux mois pour me ressourcer aupres de ma famille et de mes amis et profiter dela beauté, du calme et de la gastronomie de la Bourgogne". On imagine le contraste avec Taipei, la capitale de l'ile de Taiwan, métropole de 7 millions d'habitants. "Malgré un climat subtropical humide, de nombreux typhons et tremblements de terre, c'est une ville moderne, très jeune et qui bénéficie d'une économie forte grâce à la proximité de la Chine, du Japon et du reste de l'Asie et à ses exportations de produits de haute technologie". Ce qu'il aime le plus à Taipei, parmi bien d'autres choses ? "La proximité des plages et de montagnes à la végétation tropicale luxuriante, avec de nombreuses sources thermales à ciel ouvert (tradition japonaise), les marchés de nuit qui offrent la possibilité de goûter aux spécialités locales, les centaines de cafés et restaurants très tendance, la part omniprésente de l'art contemporain dans la ville et, bien sûr, l'énorme hospitalité des Taiwanais qui sont très fiers de leur idendité". Le plus amusant est de le voir lire notre mag' lorsqu'il est en ligne. "Je lis Bing-Bang-Mag afin de me tenir informé de la vie culturelle et des nouveaux restaurants à Dijon, afin de pouvoir en profiter à mon retour". Promis, s'il nous recontacte, c'est autre chose qu'un thé et de la cuisine chinoise ou japonaise qu'on lui fera goûter… GB

c’est pour la vie !

www.grand-dijon.fr

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du coq à l'âne

Madame “idée fixe” a gagné ! Grâce à Marie-Christine Grandperret, le mystère Fornasetti enfin percé ! Beaune lui doit cet hiver une expo exceptionnelle, autour de Piero Fornasetti (1913-1988), designer de la fantaisie… Des amateurs venus de toute la France défilent pour découvrir l’univers ludique d’un créateur milanais drôle, provocateur, connu pour son talent de dessinateur et son goût pour les mises en scène d’architectures précises et idéalisées. Telles ces pièces rares qu’un petit bout de femme obstinée a réussi à obtenir autant pour sa boutique dijonnaise (Epokhé, pour ceux qui ne l’auraient pas reconnue) que pour son expo temporaire beaunoise, qui s’achèvera avec la Saint-Vincent. Ce cabinet arrondi dans le style palladien dans lequel elle s’était réfugié, le temps d’une photo, fait partie des pièces insolites, magiques, qui vous amènent à revisiter l‘histoire de l’art de la péninsule sourire aux lèvres. Déjà, pour Noël 2008, nous avions essayé de percer le “mystère Fornasetti”, lors d’une mini-exposition autour d’un homme qui a toujours su brouiller les pistes de sa création. Depuis, de nombreux magazines ont rendu populaires les pièces commercialisées aujourd’hui par son fils et reproduisant les oeuvres originales sous forme de plateaux, assiettes, parapluies, traités en troublants trompe-l’oeil. Ce fils que Marie-Christine Grandperret est allé traquer dans son repaire milanais, parce qu’il ne répondait pas à ses demandes de rendezvous, et qui a compris, en la voyant à la fois si fragile et si résolue, qu’il n’aurait jamais la paix avant de venir en personne présenter ses oeuvres (lisez plus loin l’article du dossier culturel) sur ses terres à elle. Un exploit, car les dernières expo consacrées à la maison Fornasetti avaient été produites dans de grandes capitales européennes. Si vous profitez des week-ends de janvier pour aller à Beaune, vous rencontrez certainement cette femme étonnante, qu’on n’aura jamais vu deux fois avec la même tenue et la même coiffure en trente ans (ni avec les mêmes chaussures…) sur Dijon et qui vous contera son coup de folie. Même pas dans le but de vous vendre de grandes pièces, celles-ci ayant été achetées très vite par les collectionneurs, qui ont flairé les bons placements.

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Vous pourrez au moins repartir avec une bouteille de Clos des Mouches de la maison Drouhin, dont l’étiquette a été réalisée par Fornasetti junior (même si ce n’est plus un gamin), qui semble avoir beaucoup apprécié la Bourgogne, ces drôles de Bourguignons et leurs coutumes locales. GB Jusqu’au 29 janvier, 15 place de la Madeleine, à Beaune. Du jeudi au dimanche, 14h30-19h (et sam matin 10h30-12h30).


Acheteur, revendeur Ê et créateur de rêves…

Présent à Dijon depuis plus de 25 ans Rachat au cour légal journalier Deux adresses qui se complètent :

à « La Banque des Métaux Précieux »

vous pouvez faire estimer vos bijoux, monnaies et objets anciens mais aussi les biens d’une succession notariale. Egalement comptoir d’achat, la banque rachète vos pièces et lingots en or, argent ainsi que les bijoux anciens, d’occasion ou cassés.

à « La Galerie du Marché »

vous trouverez une offre très originale de bijoux anciens. Fabriquées parfois selon des méthodes aujourd’hui disparues, les pièces sont toutes uniques et totalement atypiques. Si vous préférez du sur-mesure, il vous suffit de fournir l’or que vous ne portez plus. Après l’avoir fondu, la boutique créera un bijou qui vous ressemble. Nous pouvons réparer et transformer vos bijoux également.

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à boire à manger

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Des plats

qui réchauffent ! Ê Cet hiver, grand retour aux sources de

la cuisine familiale Ê La Bourgogne se sent de nouveau bien dans son assiette. Ouvrez le ban. Un ban bourguignon bien sûr, qui fait passer ceux qui l’exécutent, au Clos Vougeot ou dans toutes les grandes fêtes vineuses, pour de gentils demeurés et monter la moutarde aux nez de ceux qui préfèreraient boire leur Kir en paix, tout en avalant gougères et jambon persillé. Aujourd’hui, les lieux «lounge» ont plus de souci à se faire que les bistrots à l’ancienne, qu’ils soient vrais ou faux, ou les bars à vin, surtout s’ils sont tenus par de vraies trognes. On regrette plus que jamais la disparition des douces escales d’autrefois dans des bourgades paisibles où l’on se régalait d’escargots, de jambon persillé et de coq au vin, avant d’attaquer l’Epoisses pour finir, plutôt que sur un dessert, par un vieux marc. Les plus inquiets ont fermé leurs portes, les plus malins ont tenu le coup. Et l’histoire leur a donné raison. Car les temps ont changé, mais pas vraiment les Bourguignons. «Il faut voir à voir». Ce qui est valable pour les communications l’est aussi pour la politique et la cuisine. Cet hiver, discuter politique sera de rigueur et évoquer la rigueur sera très politique, parlons donc de cuisine, et pas de cuisine politicienne, pour une fois.

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La famille Vincenot au grand complet dans les annĂŠes 50

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Des plats

qui réchauffent ! où l’on «met la crème à toutes les sauces, celles qui accompagnent la volaille, les escalopes, le poisson, les champignons, le fromage blanc, les fraises». Les fermes, les poulaillers, les prés restent les premiers fournisseurs de la cuisine du trompettiste Thierry Caens, un des grands ambassadeurs de la culture bourguignonne à travers le monde, depuis trente ans, qui n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il revient chez lui, à l’ombre de l’église de Fixin, retrouver famille et amis autour d’une table mise à la bonne franquette. Après une ènième tournée au Japon, il posera ba­ gages et trompettes pour faire la fête, cette fin d’année, avec ses amis vignerons, fête obligée par le calendrier ou improvisée, le plus souvent (voir plus loin)

A la mode de chez nous

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Le pape des escargots Petite anecdote datant de mes débuts dans le métier, quand je bossais encore pour le plus grand quotidien de Bourgogne : alors que toute la France ne rêvait que de Nouvelle cuisine, nous nous étions retrouvés en train de déjeuner dans un bistrot, à Sombernon. L’appétit pourtant aiguisé par une matinée bien remplie, nous avions eu du mal à finir l’assiette de charcuterie et les oeufs en meurette. Un vieux Bourguignon moustachu assis à la table voisine, qui nous écoutait mine de rien, avait saucé religieusement son assiette avec le pain de campagne. Voyant nos sourires, il nous donna, avec un humour et un accent qui allaient devenir célèbres, une leçon d’art de vivre à la bourguignonne, nous apprenant ces bases essentielles que sont, ici, le lard, le vin, la crème la vraie, épaisse, onctueuse, qui ne soit pas de «la vaseline liquide» -... et la conversation ! La sienne était passionnante, la France entière allait le découvrir peu après dans une émission d’Apostrophes haute en couleurs, où il raconta comment la madeleine avait pour lui le goût de la fiente d’un jeune chevreuil, mélange de noisettes, de champignon, de mousse, de mûres sauvages. Ce jour-là, attablé chez son fils, qui nous servit ensuite un solide boeuf bourguignon, Henri Vincenot nous parla d’un temps que les moins de vingt ans ne pouvaient pas connaître. Se moquant gentiment de la docte Confrérie des Cordons Bleus, qui tenait ses assises chaque automne à la Foire de Dijon et recommandait à ses ouailles «d’utiliser notre cuillère à sauce», il lâcha cette phrase que l’on retrouva si souvent écrite depuis : «La Bourgogne, c’est comme le cochon. Tout se mange». C’est à «l’Henri», dont on célèbrera le centenaire en janvier, que l’on dédie ce cahier spécial «à boire et à manger», réalisé avec la complicité de sa fille Claudine Vincenot.

Pays sages de Bourgogne Retour au terroir ? Retour au pays, tout simplement. Même après des années de vie parisienne, l’enfant élevé en Bourgogne retrouve, sitôt passé la frontière au nord d’Auxerre, les «souvenirs éblouis d’un chasseur d’escargots, d’un gobeur d’oeufs, d’un buveur de crème et de vin nouveau, d’un pêcheur de fritures, de grenouilles et d’écrevisses, d’un dévoreur de grattons et d’escalopes grandes comme la main, d’un cueilleur de fruits rouges, de noisettes, de champignons et de raisins.» Dans «Cuisine et Paysages de Bourgogne», Dominique Balland se souvenait avec nostalgie de ce «pays de B.O.F.» (traduisez: Beurre-Oeufs-Fromages)

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La cuisine du terroir, ici, n’est pas une mode nouvelle. Petits légumes du Val de Saône, cassis et framboises des Hautes Côtes, volailles de Bresse, boeufs du Charolais, porcs du Morvan, gibier... Tous les toqués de cuisine, inconnus ou célèbres, ont l’embarras du choix. Sans parler de ces escargots à qui l’on ne risque guère d’accorder une appellation d’origine. Adieu Helix Pomatia, bonjour «gros-gris». Avec de l’ail, du persil et un doigt de vin blanc, on ne voit guère la différence. Et cet ancien plat du pauvre fait toujours le bonheur de tablées entières qui ne se doutent guère qu’elles continuent une tradition qui remonte aux grands ducs d’Occident, épices en moins, peut-être. Ces grands ducs qu’il est toujours bon de citer dans la conversation, en Bourgogne, même s’ils ont passé peu de temps ici, en dehors du jour de leur naissance et, parfois, celui de leur mort. Du moins ont-ils, par leurs fastes, leurs banquets, inventé les relations commerciales et fait trinquer l’Europe entière à la santé de la Bourgogne, avant que d’autres petits malins reprennent le flambeau, au chateau du Clos Vougeot. Ce sont à eux qu’on doit de fêter la Saint-Vincent tournante fin janvier, entre Dijon et Beaune, même si les climats ne sont pas toujours à la fête. On a réussi à avoir le programme in extremis, la communication n’étant pas, c’est un comble, le fort de ces rois du ban bourguignon.

De Vincenot à Kir Le designer Fornasetti, à qui Beaune doit cet hiver une exposition d’une dimension internationale inhabituelle, a pu s’imaginer, en assistant à un chapitre animé par la Confrérie des Chevaliers du Tastevin, que les Bourguignons étaient tous de joyeux enfants, levant les mains en cadences pour le fameux ban. Le bourguignon est de nature plus réservée, il vous accueille dans ses caveaux, sourire au lèvre et verre à la main, si vous l’avez prévenu. C’est dans sa nature de ne pas aimé être surpris, comme la maitresse de maison que l’on prévient à midi moins le quart d’une arrivée intempestive. Ce n’est pas la petite fille de Vincenot, à qui on doit nombre de recettes de son grand-père, réunies dans un ouvrage souvent réédité, qui nous dira le contraire. C’est dans la cave, n’en déplaise aux puristes, que vous aurez le plus de plaisir à goûter des gougères croustillantes, avec un aligoté encore vif, pas encore dénaturé par le cassis. Le Chanoine Kir n’a pas inventé la boisson qui porte son nom, mais reconnaissons à ce «héraut» bourguignon l’incroyable mérite d’avoir popularisé le fameux mélange - 1/3 cassis, 2/3 aligoté - qu’il offrait à tous ses visiteurs, aux Cuisines Ducales. Ce n’est pas un hasard si on a demandé à une autre figure dijonnaise célèbre, l’acteur François Chattot, de jouer le rôle du chanoine. François aime le vin, la vie, ça promet. Le temps est venu de redécouvrir Kir, comme de comprendre Vincenot, au-delà des clichés. Pas seulement parce qu’on est en hiver et parce qu’en temps de crise, on aime revenir sur un passé qu’on imagine toujours un peu plus réjouissant. Quoique… en attendant le printemps, un peu de nostalgie ne peut pas faire de mal. a Gérard Bouchu


A la table d’Henri et d’Andrée Vincenot par Claudine Vincenot

«Composer et créer un repas est du même ordre que créer un poème, une symphonie, un tableau, et manger, pour être un acte nécessaire et plusieurs fois quotidien, n’en est pas moins une manifestation solennelle de la vie.» (H.Vincenot) A la maison, dans mon enfance, chaque repas devait être une communion véritable. Il était exclu, par entente tacite, d’avoir à table quelque querelle que ce fut. La convivialité était de rigueur- car, on le sait bien, «rire est à moitié digérer»- ainsi que les compliments à la prêtresse des lieux ; pas de jérémiade à l’encontre d’une soupe qu’on n’aimait pas, d’une purée manquant de sel ou autre baliverne. Tout était bon, par décision préliminaire prise par mon père : «La maman y a mis tout son cœur : vous n’allez quand même pas rouspéter !?.» Et puis, comme je l’ai vu faire au Maroc, toute éventuelle réconciliation, chez nous, méritait un festin et tout festin excluait toute controverse : ce ne devait être que l’occasion d’une harmonie retrouvée. Les jours de fête, c’était encore bien autre chose ! Toute la famille mettait la main à la pâte ou le museau dans les vapeurs enivrantes des «mijotations». Tenez : Noël , par exemple! Ou plutôt, les veilles du Noël de nos enfances ! Paris est craquant de givre. Le ciel de perle et d’argent. Les peupliers des quais s’élancent, graciles, vers le ciel froid et le canal StMartin dort à nos pieds, au bas de l’immeuble. Le feu pétille dans la cheminée. La crèche est installée et la flamme des bougies anime les petits personnages en écorce de peuplier de Panthier, sculptés et peints par mon père, pour nous. Il fait bon et toute la maison embaume. Les parents, guillerets, s’agitent en cuisine, la minuscule cuisine parisienne de notre deux-pièces perché sous le zinc bleuté des mansardes. Depuis trois jours déjà, dans la plus grosse de nos terrines apportées de Commarin , baigne un cuissot de marcassin : une splendide marinade violine aux yeux d’huile. C’est la spécialité d’Henri qui retrouve là les gestes de son grand-père Joseph, grand chasseur devant l’Eternel. Vous avez dit «braconnier» ? Oh, un «p’tiot peu», peut-être, quand il ne pouvait pas faire autrement…Et puis ma mère laisse à son mari ce plaisir de la réminiscence : pendant qu’elle plie, étale et replie - sept fois - la pâte feuilletée pour les allumettes au gruyère et autres «zakouskis», elle

suit du regard chacun des gestes d’Henri pour suppléer les habitudes oubliées.. Nos quatre petits museaux à fleur de cocotte, nous humons de toutes nos narines dilatées, buvons de tous nos yeux écarquillés l’opéra des épices, aromates, alcools et autres ingrédients : au fond, les oignons, les carottes et une échalote émincés, puis le persil, le thym, le laurier, un clou de girofle, quelques grains de poivre, une petite poignée de gros sel. Mon père, tout heureux, commente les formes, les couleurs, les parfums en plaisantant et nous rions ! Voici, maintenant le moment de coucher le cuissot sur ce lit d’aromates, avec amour : il n’en sera que meilleur. Puis, moment sublime, arrive la fête de la bouteille débouchée - quel joli bruit ! - et du glouglou alerte d’un passe-tous-grains qui, joyeusement, inonde, enveloppe de sa lave pourprée la venaison pour la parfumer et l’attendrir. Quelle belle nature morte ! Avec précautions, mon père transporte la terrine couverte dans un endroit frais. Nous suivons en ribambelle sage et muette. Il n’y a plus qu’à laisser faire jusqu’au jour de la fête. Autre plat à préparer, maintenant : la pauchouse, dont mon père est fou ; il tient cela du Tremblot de «La Billebaude», son grand-père Joseph qui dégustait le fruit abondant de ses pêches en se léchant les doigts ! Nous partons donc aux Halles par les bords de Seine : en 1947, elles sont encore au cœur de Paris. Le poisson d’eau douce a été commandé par ma mère : un beau brochet, deux carpes, quelques tanches et perches. Arrivés par la Maison des Compagnons, incontournable, et la tour St Jacques, nous plongeons, tel Jonas dans le ventre de la baleine, dans le Pavillon Baltard, ce ventre de Paris. Quelle opulence splendide et inquiétante ! Parfums violents des étals somptueusement colorés, caniveaux combles de restes encore appétissants ou de détritus abjects, eaux ruisselantes, rosées du sang des viandes, nacrées des écailles des poissons. Cris, appels, jurons s’entrechoquant dans le carrousel des voiturettes des quatre saisons qui dégueulent des fruits et des légumes d’hiver... Cette cohue orgiaque des veilles de fête dans ce Paris monstrueux qui grouille au flanc de St-Eustache, impassible et austère vaisseau sur un océan de victuailles, c’est déjà la fête, rabelaisienne mise en bouche pour le «Jour» à venir ! C’est aussi, par la grâce de mes parents, un Noël bourguignon au cœur de la capitale. Ne quittons pas la table d’Henri Vincenot sans le laisser, verre en main, nous déclamer avec humour l’un de ses Rituels qu’il rédigeait pour nos grands festins : «Le matérialisme, pour moi, c’est se contenter de peu, c’est rogner sur le temps de la table, car, à table, c’est mon esprit qui est à la fête. Dédaigner cette fête-là, sous prétexte que notre vile panse est en jeu, c’est se priver d’apprendre. C’est pourquoi je déclare que la liturgie de la table est une manifestation de haute culture !»

Cuisine de Bourgogne

C’est Nathalie, la première petitefille d’Henri et d’Andrée, fine cuisinière au verbe alerte, qui rédigea et mit en forme les recettes familiales des aïeules et de son oncle François, restaurateur à Sombernon (décédé en 1987).

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Famille Vincenot

La recette de la tourte

à la viande façon Vincenot Ê Pour 6 personnes

Nathalie, l’aînée des petits-enfants d’Henri, participa à l’élaboration du livre de cuisine de la famille Vincenot. Elle aime cuisiner et vous livre sa recette de la tourte bourguignonne, héritée en partie de celle de «Mémère Bi», son arrière-grand-mère. Preparation : 1 heure, hormis la confection de la pâte feuilletée. Cuisson : 45 minutes à 180 degrés (th 6) Pour la farce : 400 grammes de pâte feuilletée. 200 grammes d’échine de porc. 200 grammes d’épaule de porc (ou morceau plus gras si vous le désirez).

2 échalotes

3 œufs.

4 cuillers à soupe de crème.

30 grammes de beurre . 30 grammes de comté râpé. Sel et poivre.

Pour la marinade : Une demi-bouteille d’aligoté ou de

chardonnay.

Bouquet garni et une échalote. Sel et

poivre.

Comme le disaient les aïeux , dans la Montagne bourguignonne, c’est un plat qui «tient au ventre». Il peut donc se déguster en premier plat les jours de bombance, avec un bon chablis, par exemple, ou en plat de résistance accompagné d’une salade de maraîcher lors d’un simple dîner familial. L’huile de navette et la moutarde, très goûteuses, étaient de tradition pour préparer la sauce de salade. La veille - ou l’avant-veille selon que vous aimez la viande plus «mortifiée»- choisissez une belle terrine bien culottée, puisque «c’est

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dans les vieux pots…», bref ! Couchez avec amour (l’amour est essentiel en cuisine) l’échine désossée et l’autre pièce de porc choisie. Déposez tout autour le bouquet garni, deux échalotes émincées ; salez, poivrez. Recouvrez le tout d’un joli chardonnay. Ecoutez-le chanter quand la bouteille le libère : son discret murmure gouleyant vous met déjà l’eau à la bouche et l’appétit en tête! Le lendemain, égouttez les viandes. Hachez l’échine puis découpez l’autre pièce choisie en fines lanières. Dans le beurre, faites doucement revenir, sans coloration, l’échalote ainsi que les lanières de porc. Dans un récipient, mélangez l’échine hachée avec : - la crème, cette fameuse «crâme» d’ Auxois que l’on met à toutes les sauces dans nos villages (je précise qu’il vous faut choisir une vraie belle crème épaisse et couleur d’ivoire, celle de Jeannette de Saunières, par exemple, et non pas cette crème industrielle «allégée», neutre, fade et décourageante). - le gruyère râpé : faisons, sans rancune, cette concession gourmande à nos voisins Comtois ! - les deux œufs. Puis salez et poivrez à votre goût la préparation obtenue. Vous aurez, avant toute chose, sorti votre pâton de pâte feuilletée à température ambiante. On ne saurait trop vous recommander d’avoir toujours en réserve pâte brisée et pâte feuilletée de votre fabrication : elles vos sauvent la vie lors d’un petit repas imprévu. Foncez votre tourtière avec une abaisse de pâte feuilletée. Couchez-y les lanières de viande revenues et versez, avec amour toujours, l’appareil onctueux à souhait. Etalez le reste de pâte et couvrez votre tourtière. Scellez les bords , badigeonnez ce chapeau du jaune d’un bel œuf. N’oubliez pas la cheminée ! Un simple petit trou au cœur du couvercle dans lequel vous introduisez un morceau de papier roulé en forme de tuyau : par là s’échapperont les vapeurs, parfumées certes, mais dont l’humidité rendrait bien molle votre pâte qui doit rester croustillante. Mettez le tout dans votre four préchauffé. N’oubliez pas que votre tourtière doit se déguster chaude. N’oubliez pas non plus chablis ou marsannay pour l’accompagner avec bonheur! Car plaisir et amour de la cuisinière font toujours heureux convives.


La tourte façon Billoux, c'est du grand art, pas possible de vous donner la recette, faut aller la manger chez eux. Farce de veau, volaille, gibier,lièvre ? "On met ce qu'on a, et c'est du bon". Le père (JP), le fils (Alexi) et le saint-esprit (Roland Surdol) ne sont d'accord que sur un point, lancé en guise de plaisanterie : " pas de gelée Maggi"

"Je veux rester hors compétition" ! On a obéi à Mâme Gautier, notre épicière préférée de la rue Jean-Jacques, à qui on avait demandé une tourte pour le test des pages suivantes. Un test réservé exclusivement aux tourtes du marché, achetées sous les halles. Le jury l'avait classé première, mais bon...

Reine des tourtes Ê ou roi des pâtés ? Ê Il y a tourte et tourte. L'une était une variété de pigeon aujourd'hui disparue, dont la postérité ne figure plus guère que dans la tourterelle ou, plaisamment, chez les tourtereaux. Il s'en trouve pour prétendre que l'autre tourte, celle qui se mange, devrait son étymologie a cet oiseau de passage ; autrement dit, au pâté de tourte. Rions ensemble, voulez-vous, de ces historiens fourvoyés. Même si la tourte de tourte est une possible redondance, la première, celle qui nous intéresse ici doit son nom au latin et au fait qu'elle est ronde. Ce qui règle une fois pour toutes la vieille question de savoir quelle est la différence entre la tourte et le pâté. La tourte est un pâté rond, un point c'est tout. Rond et couvert. La tourte est ronde et fermée, à l'exception d'un petit trou au sommet pour que s'échappent les vapeurs et les effluves qui tant illuminèrent les dimanches chez grand mère. Son origine est très ancienne, Apicius l'évoque déjà. Les Romains y mettaient du paon, voire du pluvier avec les plumes autour, ce qui était assurément plus décoratif que gastronomique. En fait, l'origine de la tourte, on peut la trouver dans la cuisine à l'étouffée : le ou les produits sont cuits à l'intérieur d'une croûte de pâte, ainsi qu'on fit avec l'argile et la croûte de sel (d'où l'expression "casser la croûte"). Laquelle croûte, prétendent d'aucuns, n'était pas consommée. Idée pénible à l'amateur et à l'enfant, lesquels savent qu'une croûte imprégnée de principes aromatiques, mais croustillante à la surface, ne saurait être jetée que par les aristos décadents ou les béotiens de toutes conditions. Toujours est-il que la tourte, à l'instar des pâtés et de la fouace, restera un produit boulanger jusqu'au XIVe siècle. Après, ce seront les

pâtissiers qui en récupéreront le privilège, on voit ça dans "Cyrano de Bergerac". Puisqu'on a la place, on notera en incidente que le MoyenAge consommait surtout des tourtes aux fruits secs ou confits, sucrées salées, en évitant d'y incorporer des produits périssables. Pourquoi ça ? Parce que la pâte, brisée donc, servait en quelque sorte de boîte de conserve ou de garde-manger. Génie profond des peuples que la nécessité pousse à l'invention. Bon. Cela dit, le principe de la tourte - laquelle, contrairement à la tarte ou au chausson italien, se développe plutôt en hauteur, jusqu'à six niveaux - est qu'on peut y mettre à peu près n'importe quoi, viandes, poissons, légumes, fromages, fruits. Parfois tout à la fois, la tourte est accueillante, étagée et favorable à la mixité, un peu comme la HLM. Pour se convaincre de sa polyvalence, il suffit de constater qu'on la rencontre à peu près partout et que les recettes en sont assez innombrables, de la tourte parmesane à la tielle sétoise, de la tourte à la choucroute alsacienne à la tourtière québecquoise, de la berrichonne aux pommes de terre à la flamande au maroilles, en passant pas la brionnaise au fromage, la normande à la pomme et je pourrais continuer longtemps si le téléphone ne venait à sonner dans la pièce à côté… (la suite dans le banc d'essai, et non le ban, on en reparlera une autre fois, de celui-là !)

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istock

à boire à manger

Banc d'essai

Pas si tourte (huit en fait!)

Jurés

1 - Claudine Vincenot, auteur

4

2

3

1

5

2 - Bruno Crouzat, bar à vins 3 - François Thévenin, amateur 4 - Jean-Paul Seurat, cuisinier 5 - Jean Maisonnave, critique gastronomique

(suite de la page précédente, où nous avons laissé Jean Maisonnave en grande conversation. Nous, quand il s'énerve au téléphone, on se tait et on préfère tourner la page…NDLR)

…Ce n'était rien, un fâcheux. Nous disions donc que la tourte, sucrée ou salée, plus rustique d'origine, se vit au cours du temps supplantée par le pâté sur les tables dites de qualité, bien qu'elle se fut allégée, ornée et enveloppée de pâte feuilletée. Carême, au XIXe, note même qu'on ne la consomme plus guère que chez le marchands, "pour la raison que la tournure en est trop vulgaire" ; mais alors, tempère-t-il, "les marchands ne se piquaient pas de gastronomie". Nos annonceurs apprécieront. Toujours est-il que la tourte est de retour, portée entre autres par la résurgence des cuisines de genre. Et singulièrement en ces temps de fête. Voici pourquoi nous avons décidé de lui consacrer un véritable dossier, assorti d'un banc d'essai de huit tourtes du marché de Dijon, toutes à la viande de porc ou à dominante porcine. Quant à la grosse tourte, celle dont peut-être vous vous étonnez qu'il n'en soit pas question dans cet article, celle dont le dictionnaire nous apprend qu'elle figure dans la langue familière comme une personne balourde et sotte, n'espérez pas que l'on s'en gausse. Le temps de l'Avent interdit la médisance et, par ailleurs, cela risquerait de donner lieu à quelques jeux de mots dont la facilité ne peut que répugner à l'homme de goût. aJean Maisonnave PS : Parmi les tourtes sélectionnées pour notre banc d'essai, il en manque une, et à mon sens, pas la moindre. La tourte au cochon de la ferme des Levées. Nulle malveillance en cela. C'est que nos acheteurs ne l'ont pas trouvée.

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Le protocole

A l'exception de l'exemplaire témoin -hors classement- les tour­ tes ont toutes été achetées au marché de Dijon le vendredi 9 décembre, soit une heure avant la dé­ gustation, ceci pour assurer autant que possible l'égalité -fraicheur des produits, particulièrement incidents sur la qualité de la croûte. Toutes les tourtes ont été réchauffées pendant 30 minutes au four thermique, puis laissées au repos un quart d'heure, le jury ayant décidé de les déguster tièdes. Dégustation parfaitement anonyme sur assiettes numérotées de 1 à 9. Les critères d'appréciation ont concerné l'aspect du produit entier, l'aspect à la coupe, la nature et le pourcentage de la pâte et bien entendu la qualité des farces, dégustées dans l'ordre avec retour sur les premiers échantillons. L'aspect visuel a été noté sur 5, compte tenu de ce que la tourte est un plat convivial et familial dont l'abord doit être appétissant. L'olfaction a été no­ tée sur 3 et la dégustation sur 12, après avis de l'ensemble des jurés. Le test s'est vu accompagner uniquement d'eau minérale mais on doit dire qu'il s'est conclu sur un Pouilly Fumé de Ladoucette, lequel est un des seuls à être constant sur tous les millésimes.


Conclusion Précisons pour commencer que les prix donnés

ici peuvent ne pas correspondre tout à fait aux tarifs affichés. Ils ont été calculés sur la seule base du prix et du poids des morceaux. D'où, peut-être, d'infimes différences. Le produit arrivé en tête représente, avouons-le, une surprise, quoique la maison Renot soit réputée pour ses charcuteries fumées. Il semble par ailleurs, mais nous n'avons pu le vérifier, que ce soit un produit fabriqué à la maison. Ce n'est pas le cas de la tourte arrivée seconde. Mais on sait que la mai­ son Salaisons de campagne, si elle ne fabrique pas, se donne beaucoup Origine SALAISONS DE CAMPAGNE Maison ALVISET TRIPERIE DIJONNAISE Maison CHENU

de mal pour sélectionner les meilleurs fournisseurs. Les ménagères ne s'y trompent pas. C'est aussi le produit le plus cher de la série. De ce point de vue, la championne du rapport qualité-prix est incon­ testablement la maison Variot, autre estimable outsider. Sans le bémol apporté à la consistance de la pâte, le résultat eut été encore plus pro­ bant pour un produit simple, honnête et peu cher. Notons pour finir qu'à une exception près, les résultats tiennent dans un mouchoir de poche. Ce qui, s'agissant d'un produit aussi composite que la tourte, peut être considéré comme une performance : les notes dépassent très généralement la moyenne.

Commentaires Pâte fine, bel aspect homogène à la coupe. Farce très rose mais d’un goût net et frais quoique dominé par le vin blanc. Placée en tête par un juré. Ce produit divise vivement le jury. Classé en tête par deux jurés, en fin de peloton par trois autres. Le feuilletage est apprécié par tous mais les champignons de la farce ne sont pas cuits. Pâte brisée très friable. Produit d’aspect artisanal mais le goût prononcé du porc rebute certains jurés, d’autres y voyant un élevage honnête. Peu salée. Aspect agréable. Sécheresse de la farce, qualité, saveur de marinade, mais champignons de conserve mal répartis

Boucherie charcuterie SEL Jugement hélas homogène des jurés. Aspect très rose, nitrité, d’une farce DES MOULINS façon «chair à saucisse». (LETURGEZ) Farce de viande de qualité, saveur fine, trop effacée pour un juré, un autre Maison VARIOT déplorant la mollesse de la pâte. Pâte très épaisse et chair assez compacte. Pourtant viande de porc fraiche et AU GRAND NORMAND bien assaisonnée. Deux jurés la classent en tête malgré une farce exagérément rouge. Pleine Boucherie charcuterie viande bien marinée avec un bon goût de jarret et de morilles, même si ce RENOT ALHOUITRE sont des queues. Non classé, le produit ayant été conçu pour la circonstance. Beau feuilletage Epicerie GAUTHIER léger, pleine chair, saveur sublimée par le jus de truffe. Mais présence insistante de bouts de quenelles façon godiveau

Droit de réponse du test précédent Monsieur, Veuillez trouver ci-dessous notre droit de réponse concer­ nant l’article sur les Crèmes de Cassis de votre journal Bing-Bang Automne 2011, sur le paragraphe « L’étiquet­ te ». Concernant la législation sur l’étiquetage des Crème de cassis, qui font partie de la catégorie liqueurs, doit être défini le degré, 15% minimum, le sucre 400 gr par litre minimum, les ingrédients par ordre décroissant (comme pour tous les spiritueux la mention des ingrédients est fa­ cultative) et bien sûr, le contenant. L’embouteilleur seul responsable du produit doit être nommé et situé. S’il em­ bouteille pour un tiers, seul son numéro d’embouteilleur doit être mentionné. Pour les fabricants de Dijon le nu­ méro commence par 21231 suivis d’une lettre propre à chacun. Le législateur ne demande pas de préciser la variété de cassis employée ni sa quantité. Depuis 1989 La Crème de Cassis de Dijon est la seule crème de cassis définie au niveau Européen. Un cahier des charges correspond à cette dénomination. Cette définition est en pleine évolution et se caractérise aujourd’hui par une nouvelle identité en IG (indication géographique). Le dossier est en voie de reconnaissance auprès de l’INAO qui est l’organisme officiel de représen­

tation des liqueurs au niveau Européen. La crème de Cas­ sis de Dijon sera alors la première IG Européenne mise en place. Que dit ce cahier des charges propre à la Crème de Cassis de Dijon : Le produit doit être entièrement fabriqué sur la commune de Dijon. (La délocalisation est impossible). Il doit être fabriqué exclusivement par macération de baies de cassis dans l’alcool. Il doit contenir minimum 25% de cassis « Noir de Bourgo­ gne », certains en mettent 100%. Le fruit, variété « Royal de Naples » est présent dans tous nos achats étant donné sa fonction de pollinisateur. Il doit contenir 400 gr se sucre par litre minimum, la réa­ lité est plus près de 500 gr. Il doit contenir 200 gr de fruits par litre minimum, les haut de gamme sont proche des 500 gr, en privilégiant la production locale (le cassis de Dijon achète 70% des cassis produits en Bourgogne°). Est autorisé 2% de framboise ou groseille, tout le monde n’en met pas (la framboise, dont le coût d’achat est supé­ rieur au cassis, est un plus qualitatif) Est autorisé 0.5% de bourgeons de cassis, peu en mettent, surtout demandé pour l’exportation. Afin de donner des garanties supérieures aux consomma­ teurs, il est procédé à: La Déclaration en Mairie de Dijon de toutes les fabrica­ tions de cassis de Dijon sur base mensuelle Au Contrôle annuel du respect du cahier des charges par

Prix au kg

Note globale

Classement

22 €

62,5

2e

22 €

61

14€80

54

15€80

57

14€40

43

11€90

62

19 €

53

18 €

65

3e

1er

Hors concours Grosse note

un organisme extérieur (Véritas) dans chaque entreprise concernée. Au Contrôle de Cassis de Dijon prélevé dans les entrepri­ ses et chez les vendeurs par Véritas. Il faut noter que seul le Cassis de Dijon a une définition Européenne, tous les autres cassis peuvent être fabriqués sur le modèle des créateurs, qui sont Dijonnais, mais aussi à base d’arômes naturels ou non avec plus ou moins de fruits etc…tout est possible quand le produit n’a aucune définition légale. Donc en référence à votre article il est possible de trouver de la Crème de Cassis de Dijon, fabriquée à Dijon, livrée en fût ou en citerne en Saône te Loire et embouteillée par un intervenant de Saône et Loire identifié sur l’étiquette. La dénomination « Cassis de Dijon » ne repose pas sur quelque chose de flou, comme indiqué dans votre article, mais bien sur un véritable dossier de bonnes pratiques et de qualité. Pour information, il faut prendre quelques précautions pour faire une dégustation de Crèmes de Cassis de Di­ jon et d’ailleurs. S’assurer que le produit ne traîne pas en rayon depuis trop longtemps, le dernier fabriqué sera toujours le meilleur. Ce produit est naturel et ne contient pas de conservateurs. Prendre des bouteilles échantillons de même contenant, car l’évolution en bouteille est diffé­ rente. Voici un peu résumé Monsieur le Directeur les différents aspects que nous aimerions voir publier dans votre pro­ chaine édition.

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Billet de retour

L'âme de Georges Il y a longtemps que je voulais vous parler de Georges. Pas de tonton Georges bien que ça ait quelque chose à voir. De la brasserie Georges, la plus ancienne et la plus grande de France. A Lyon, c'est du langage coutumier que de dire : "on se retrouve chez Georges". Lorsque nous revenons du sud, c'est bien souvent là que faisons étape, pour des raisons tout autant affectives que pratiques, et parce que j'éprouve pour Georges des sentiments tout aussi républicains qu'avunculaires. Chez Georges, on peut manger en liberté, à n'importe quelle heure du jour. Les classes sociales se coudoient sans souci d'étiquette, d'âge ou de conditions. A midi, la mamy pose sa valise (Perrache est à deux pas) à côté d'un couple d'affairistes encravatés ; le soir, on voit des amoureux voisiner avec des banlieusards jaillis des cinés et des artistes en fin de spectacle croiser des touristes processionnaires. Et personne ne fera la gueule si on commande juste une salade ou un baba. Le baba de chez Georges est à lui seul un symbole : on vous pose la bouteille de rhum à côté. Le dimanche, c'est le jour des familles et des anniversaires, il faut s'arrêter de manger toutes les cinq minutes : le limonaire se déclenche tandis qu'un garçon traverse la nef, brandissant l'omelette norvégienne toute scintillante d'étincelles, tout le monde applaudit, s'exclame, rigole, c'est un rituel. Le personnel fait partie intégrante de la dramaturgie : rapide et efficace même dans les grandes tempêtes, cérémonieux avec humour, familier sans familiarités. La bonne distance. Un des maîtres d'hôtel est dijonnais. Eric. C'est un des piliers de la cathédrale, vous le reconnaitrez à son chef argenté et à ses lunettes de compétition. Oui mais, la bouffe, direz-vous. Avec cinq cents couverts par service, c'est évident qu'on ne peut pas faire de la gastronomie. On joue sur

la qualité des produits et la cuisine au long cours, d'autant qu'ils ne sont pas très nombreux au piano, je suis allé voir. Mais la logistique est miraculeuse et les produits achetés chez des spécialistes. Le boudin, par exemple, vient de chez Parra, vers Bayonne. Goûtez-le. Au départ : de l'ancienne cuisine de brasserie, autour de la bière : choucroutes, fruits de mer, charcuteries. Puis les inévitables lyonnaiseries de saison : saucisson chaud, salade de pied de veau, quenelles etc. puis un panorama régulièrement renouvelé de ce qu'on nomme improprement les plats de terroir, issus de la longue mutation des cuisines paysannes : pot au feu, volaille gros sel, tête de veau ravigote etc. Appelez ça si vous voulez de la cuisine "traditionnelle". Pour moi, ça ne veut rien dire, ça dépend de quelle tradition on parle. La rurale ? L'aristo ? La bourgeoise ? L'ethnique ? La dite tradition sert trop souvent de contre-exemple à la cuisine moderne, dans une imprécision généralisante qui voudrait implicitement suggérer qu'elle est la seule vraie cuisine. Alors qu'on sait que, sans innovation, sans ruptures, sans chercheurs, la cuisine en serait restée au brouet comme la bagnole à la brouette. Seulement, à chaque époque sa cuisine, on peut dire. Si la nouvelle cuisine a définitivement bouleversé la cuisine des XXe et XXIe siècles, c'est qu'elle correspondait à une période de pleine expansion sociale. Corrolairement, si la cuisine de tonton Georges perdure, ou mieux, si elle rejoint aujourd'hui une certaine oecuménique modernité, c'est qu'elle répond parfaitement à cette période de crise où il importe de récupérer en chaleur affective la moindre dépense qu'on fera; je veux dire, sans aucunement mettre en cause cette bonne nourriture de brasserie, qu'on peut accepter de manger moins bien si ce qu'on mange a de l'âme. Voilà pourquoi dans ce numéro consacré largement aux cuisines d'hiver et d'hier, -pas forcément régressives- j'ai voulu vous parler de Georges. Parce que Georges, c'est un petit monde chaleureux, à l'intérieur d'un monde qui lui ne se porte pas très bien. Sur le chemin du retour, un oasis à l'horizon des froidures sans étoiles. a Jean Maisonnave

Midi-Minuit :

le Saint-Fiacre roule à toute heure ! Incroyable, il reste encore des Dijonnais qui ne connaissent pas le nom de la rue Vauban ni même

Soirée avec DJ et menu festif le 31 décembre 65 E Sur réservation

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celui de la place Saint-Fiacre, quoique… Parlez du Saint-Fiacre, de sa déco clin d’œil aux fans de Fornasetti, designer chéri de ce siècle mutant, de ses oliviers et plantes vertes venus apporter paix et tranquillité, des grandes baies donnant sur une collection originale de vélos de ville, de sa terrasse… Oui, le sourire est là. Le lieu est connu, aimé, et le sera d’autant plus qu’avec l’hiver, de nouveaux lustres, des rideaux chaleureux rendront à ce petit théâtre gourmand une atmosphère plus cosy. Tout en gardant des prix très doux, afin d’attirer le plus grand monde. Bistrot? Salon-de-thé? Restaurant ? Bar de nuit? Inutile de choisir. Le Saint-Fiacre se met en quatre pour vous accueillir non-stop de midi à minuit. On y vient déjeuner d’un plat ou d’une formule gourmande le midi, entre amis ou relations de travail, en famille ou simplement entre femmes, car le lieu est accueillant et la carte idéale pour une pause salée-sucrée, avec ses tartares de viande ou de poisson, ses plats du moment, ses desserts que l’on se partage (ou pas, selon l’humeur!). L’après-midi, les thés maison sélectionnés par Infuz se prolongent autour d’un gâteau ou plus, si affinités. L’apéritif du début de soirée, à prendre désormais dans un coin bar à vin «avec vue», peut inciter à un retour en petits groupes en fin de soirée, ou début de nuit, car les lumières sont douces aux âmes errantes. La carte du soir, par contre, devrait permettre à ceux qui doivent déjeuner sur le pouce de se refaire une santé, et de rester sur place, sans chercher plus loin. Quand on a trouvé son nid, pourquoi s’échapper… Caveau cosy pour petits groupes ou pour simples amoureux de la nuit, l’ambiance musicale variant, tout comme la lumière, selon les goûts de chacun.

Le Saint-Fiacre : 15, rue Vauban, Dijon.Tél : 03-80-35-56-42. www.lesaintfiacre.com Fermé dimanche et lundi. Ouvert jusqu'à 2 h. Plat du jour le midi 9 €. Formules 14-17 € le midi. Carte 20-30 € le soir. Plats chauds servis jusqu’à 23 heures.


Le caveau de la dame Ê Sabine Perriguey, la Dame d ’Aquitaine, cocoone ses touristes. Dans les menus concoctés par Laurent, son chef de mari, une concordance totale entre les mets et les vins est de mise : autour de vins choisis sont élaborés des plats et ces duos parfaits font découvrir les bons crus aux amateurs de nectars. Mais sa passion pour les vins et son sens du partage la poussent encore plus loin. "Pourquoi ne pas présenter nos vins dans le petit caveau toute la journée pour les touristes et permettre aux gens de passage de découvrir la Bourgogne à travers la sélection des vins faite pour le restaurant ? " s'est-elle demandé un jour. Le caveau de la Dame était né.

Pour une belle découverte, choisissez un vin sur la carte, celui qui vous tente le plus, celui dont vous avez entendu vos amis dire grand bien ou, évidemment, celui conseillé par Sabine elle-même après une première conversation sur vos penchants… Déguster, écouter la dame vous en parler ou en discuter entre amis, la formule est plutôt libre. Goûter sans acheter, goûter et acheter, tout est possible. Pour découvrir le Bourgogne ou d ’autres horizons viticoles, voilà l ’endroit, ouvert de dix heures à dix heures qui vous permettra de déguster, acheter toutes les références sélectionnées par le restaurant. Pour dépanner quand vos amis amateurs de bonnes bouteilles débarquent à l ’ improviste, la dame sort de sa cave le cru qu’ il vous faut, à bonne température. Plus de trois cents références sur la carte du restaurant, presque autant à tester, en grande partie des bourgognes mais vous pourrez trouver des crus de quelques autres régions : Jura, Alsace, Vallée du Rhône, Loire, Languedoc-Roussillon, Bordeaux… sans oublier le champagne !

La Dame d’Aquitaine 23, place Bossuet 21000 Dijon

03 80 30 45 65

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Humeurs Ê de table Ê Le pot au feu, la nation et le Paulo

Le pot au feu est la force des empires.

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est Mirabeau. Mirabeau était provençal, donc substantiellement porté à l’exagération et par ailleurs, l’essor public du pot au feu est plus lié à la Révolution française qu’à l’empire, mais cette exagération même montre que le pot au feu est une gloire nationale comme le constatait un étranger notoire qui pourtant idolâtrait l’Italie : «Tous les peuples ont des potages, la France seule a le pot au feu». C’est flatteur, quoique assez inexact. Toutefois, Goethe, historiquement, dit vrai : avant le pot au feu, il y a le potage (ou bouillon, ou consommé), avant le potage le pot et avant le pot, le feu. Ce n’est que par, comme on dit, glissement métonymique, que le contenant donnera son nom au contenu, lequel ne trouvera sa forme et son titre qu’à la fin du XIXe siècle : viande de boeuf, plus légumes, plus bouillon. Avant cela, je vous passe les épisodes, on ne servait que le consommé après que celui-ci eût tiré de la viande cuite et recuite, bouillie jusqu’à la désintégration, ses vertus gustatives et réputées sanitaires. La viande, elle, était servie ensuite aux domestiques. Quant au bouillon, de porc, de volaille, de gibier, puis de boeuf (quand on en eut les moyens, il était rare et cher), on lui supposait des vertus nutritives et médicinales assorties à la puissance infuse du bovidé. On voit par là que ce que nous considérons aujourd’hui comme un plat basique et populaire, est en réalité l’aboutissement d’un longue histoire, à la fois culinaire et sociale : aux élites le bouillon nutritif, aux pauvres la bidoche dépouillée de ses principes. Ce n’est qu’aux environs de 1791 qu’un certain nombre de cuistots jetés sur le pavé par la disparition des cuisines aristocrates vont servir, jamais ensemble, le bouillon dit «restaurant», puis le «bouilli», revitalisé à l’aide de maintes sauces. Jusque-là, avec le bouillon, on ne servait que le pain, pour faire consistance. La fusion démocratique entre la cuisine des élites et celle du peuple se voyait ainsi réalisée ; mais il faudra encore un siècle ou presque pour que le nommé Magny, un restaurateur, lui donne son statut définitif, y inclut l’os à moelle sur une tartine, innovation géniale s’il en fut. Un pot au feu sans os à moelle, c’est comme une symphonie sans allegro.

L’histoire du pot au feu et de ses semblables -poule au pot, hochepot, fleishsuppe, garbure… entre autres- est infinie, inépuisable. Ce que je voulais seulement dire, c’est que loin d’être, comme on le pense souvent, un plat fonctionnel de paysans, le pot au feu est une création culinaire patiente et complexe. Sans aller jusqu’à y voir, comme Dumas, autre exagéreur patenté, «la clef de voûte de la gastronomie française», c’est une construction lente, un plat unique autour duquel, pour plein de raisons, se sont rapprochées les sociétés, les familles, les personnes. C’est cette longue histoire et cette complexité devenue totalité qui en fait, plus qu’un plat emblématique, un plat éternel et nécessaire, un plat repère. On a tous besoin de retrouver ses repères, surtout en période d’incertitudes morales, de perplexité économique ou d’inconfort climatique. Parce qu’il est chaud, goûteux et pas bien cher, le pot au feu est -lorsqu’il est bien fait- un

Paulo du restaurant La Fringale

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excellent plat de résistance à la contingence. Voilà pourquoi, souventes fois, lors des retours hivernaux, j’appelle le Paulo. Jean-Paul Seurat, dit Paulo, est un personnage aussi pittoresque que paradoxal. Exemple : il a ouvert un restaurant de poisson connu du meilleur monde, mais c’est aussi le Wagner du pot au feu. Un pot au feu composé selon toutes les règles de l’art, du choix intransigeant des constituants à la rigoureuse clarification du potage. Il y ajoute même une concassée de tomates moins orthodoxe, qu’on ne trouve guère que dans la tradition ligérienne et dans quelques grimoires du XVIIIe où l’on voit la tomate remplacer parfois la sauce raifort ou la sauce dite «au pauvre homme» ; les cornichons viennent après, ce qui est le propre des cornichons. Le seul problème, dans tout ça, c’est que le Paulo n’en fait qu’à sa tête, qu’il ne cuisine le pot au feu que quand ça lui chante et que, consécutivement, on a toutes les chances de le rater.

Voici pourquoi, dijonnais, dijonnaises, j’ouvre ici une pétition afin de convaincre ce vieux têtu d’instituer son pot au feu en plat du jour, au moins une fois par semaine, et durant tout l’hiver. Sa femme a déjà essayé de le convaincre, ça a failli virer à la tragédie ; quelques amis aussi, ça s’est perdu dans le Beaujolais. Il ne reste qu’une solution : la coercition populaire. Il paraît que cet hiver sera long et rigoureux. Aideznous donc à promouvoir un plat de salut public dont les derniers sondages nous apprennent qu’il remonte fort dans le coeur des Français, alors que peu de gens le consomment en vérité. Y en a marre ! Il est temps que le Paulo comprenne que son pot au feu est un genre de devoir national et que la France doit à présent sortir d’une contradiction préjudiciable à ses valeurs profondes. Après la poule au pot du dimanche, militons pour le pot au feu du lundi. Le mardi, on sait, c’est raviolis. a Jean Maisonnave

focale-info - Thomas Hazebrouck

PS1 : La Fringale, rue Jeannin, tlj sf dim. Tél : 03 80 67 69 37 PS2 : Je ne vous donne pas la recette du pot au feu, il en existe une palanquée. Un conseil toutefois : faites cuire les pommes de terre dans la vapeur, pas dans le bouillon, les amidons voileraient sa limpidité.

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Echangerais

cours de cuisine contre

leçon de foot À les voir comme ça, côte à côte, on les prendrait pour deux poids plume. Méfiance. Tous deux, à des degrés divers, vivent leur passion au quotidien en ayant réussi un joli rebond au milieu d'une vie bien remplie : le footballeur Eric Carrière a investi ce qu'il avait gagné avec le ballon rond dans une cave tandis que Frédéric Guilland, l'ancien chef de Boyer à Reims, s'est converti à la déco par amour.

À voir Fred travailler en silence au "N9UF RUE VERRERIE", personne ne pourrait deviner son secret : cet art d'aller à l'essentiel pour placer ici un couvert, là un lustre, il le tient de son travail au sein des brigades de cuisine les plus fameuses de ces dernières décennies : Meneau, Lameloise, et surtout Gérard Boyer, dont il fut le bras droit à Reims. Lorsque cette grande maison fut vendue, il aurait pu reprendre un resto avec sa femme, comme beaucoup de jeunes chefs ayant travaillé vingt ans chez les autres. Et à Dijon ou dans les environs, pour se rapprocher de la famille. "Mon interet pour la cuisine vient vraiment de l'amour du produit qui est la base de toute culture culinaire. C'est par une éducation familiale, de la cuisine de ma mère à la cave de mon père, que mon goût s'est forgé". Sans oublier le grand-père vigneron à Daix, qui avait aussi des vergers (cerise, cassis, mirabelle, pêche de vigne) : "aujourd'hui encore, mon père et moi sommes dans cette tradition de culture potagère". Pendant toute ces années passées à cotoyer l'excellence, la tête dans les étoiles, le retour à la réalité économique du moment aurait pu être difficile s'il n'avait pas gardé les pieds sur terre. "Mes nombreux voyages m'ont aidé a confirmer ma conviction que seul le respect d'un produit remarquable peut aider un chef à faire un grand plat. Etant amoureux de l'Italie et du Japon, mon oeil s'est forgé un certain esthetisme. Le bon et le beau sont indissociable, ce qui m'a sûrement amené là ou je suis aujourd'hui"… Dans cette boutique qui a largement contribué à tourner l'ancien quartier des antiquaires vers un avenir plus design : "nous travaillons essentiellement avec des éditeurs italiens car ce pays est l'essence même de l'élégance, du style. Et bien sur, aussi et surtout dans le design". Fred le silencieux pourrait longtemps parler de Zanotta, l'éditeur le plus emblématique du style italien selon lui, de la collection "Edizioni" avec des éditions limitées de Alessandro Mendini, Ettore Sottssas, Carlo Molino, ou de "la maison Alessi qui

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Frédéric Guilland

a fêté ses 90 ans en 2011, maison qui à elle seule défini le mot design". Comme il a aussi un profond attachement pour sa region "et ses vins que je consomme sans modération", on a préféré le laisser parler bonnes bouteilles avec Eric Carrière..... N9UF RUE VERRERIE : 9 rue Verrerie à Dijon. Tél : 03.80.30.07.20 www.9rueverrerie.com


Comment passe t-on

du ballon au ballon ? Ê Vous avez tous en tête l’image du footeux qui se vend en Chine pour l’équivalent par mois de ce que vous gagnez en 10 ans, ce qui vous paraît le summum de l’indécence et de la bêtise. Oubliez tout, le footballeur que nous avons rencontré n’est pas de ce bois là, il serait plutôt de celui dont on fait les très bonnes barriques.

Eric Carrière

Les domaines fétiches d’Éric Carrière : - Chambertin du Domaine Rousseau - Côte Rôtie du Domaine Carrière et Ogier - PULIGNY MONTRACHEY "LES COMBETTES" de Étienne Sauget - CLOS DE TART

Comment, me direz-vous, peut-on être joueur professionnel, sympathique, gérer sa carrière (jeu de mot) de main de maître et faire de ses passions son activité première ? Peut-être quand on n’y croit pas tant que ça… Éric Carrière a toujours douté. Meilleur joueur du championnat quand il jouait avec Les Canaris de Nantes, il a un parcours atypique pour un joueur professionnel. Refusé en sport étude… Il suit des études "normales", se retrouve en troisième division, se fait repérer par Nantes à 22 ans. Ambition mesurée, c’est ce qui caractérise son caractère et sa force. Il évolue, doucement mais sûrement, jusqu’au sommet. Arrivé à Dijon en traînant des pieds, il lie des amitiés profondes. Son amour du vin, sa deuxième passion, prend le dessus. Son nom fait s’ouvrir les caveaux, mais c’est son charisme et sa personnalité qui lui font gagner la confiance et l’estime des vignerons. "J’aime bien ces relations qui sont proches des valeurs de la terre." Propriétaire de parcelles de Condrieu et de Côte-Rôtie, vinifiées par son ami Stéphane Ogier, qu’il considère comme le prince des viticulteur, il dit en riant "Le vigneron, c’est comme en football, il y a des bons joueurs, mais il y en a aussi des très, très bons. " Séduits par sa passion, les grands domaines de Bourgogne lui accordent des allocations. La commercialisation se fait de bouche à oreille, il se dit lui même piètre commercial, mais les clients reconnaissent la grande qualité de ses choix et lui font confiance pour se faire une belle cave. Il faut montrer patte blanche et prendre rendez-vous pour accéder à son caveau. Inscription sur le site et rencontre conseillée avant l’achat, ça vous en bouche un coin ? Débouchez plutôt une de ses bonnes bouteilles. www.caves-carriere.fr

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Bon temps

L'âge de raisin

pour les bars à vins ! Ê

" En janvier, mets du vin dans ton eau ! " (dicton local)

La vague rouge et blanche qui a déferlé dans les rues des grandes villes commence à passer de mode, à Paris comme à Lyon, mais Dijon et Beaune nous réservent heureusement quelques beaux bars, à l'approche de la Saint-Vincent. À Dijon, ville où on prend le temps de la réflexion, l'année 2012 sera peut-être même "une grande crue".

L'Âge de Raisin : une adresse jeune ! Ê

Elle sort de sa cuisine pour voir qui entre, lui s'occupe de ses bouteilles et des clients de passage. Ils ne sont que deux mais prêts à soulever des montagnes, pour refaire de la rue Berbisey, qu'ils aiment tant, une rue glamour où l'on ait de nouveau envie de flâner le soir venu. Leur petit bistrot n'a pas beaucoup de tables, ils pensent ajouter un tonneau, pour accueillir les amoureux du vin, qui ne tiendront pas autour de leur bar de poche. Mais ce qu'ils cherchent, c'est la convivialité, le plaisir de faire connaître un des meilleurs charcutiers de la région, qui a émis l'idée saugrenue de prendre sa retraite, et des vignerons qu'ils aiment bien (et la réciproque doit être vraie). Voilà, c'est tout simple, un petit bar de quartier, "à vin et à manger" comme il est dit sur la devanture. La cuisine est ménagère, et la cuisinière ne ménage pas sa peine. C'est bon signe. L'Âge de Raisin : 67 rue Berbisey. Tél : 03-80-23-24-82. Tlj sf dim, et lun midi. Menu du jour à 14,50 €.

à vin à partir de 18 heures. Il a choisi un créneau correspondant plus à son style -des vins et un service très "nature"-, en se démarquant de ses voisins (Part des Anges, B9 et Café Gourmand). Stéphane, en salle, lui apporte ses compétences de sommelier et surtout sa connaissance de ces vins dits "nature" dont il vous parlera tout en vous servant quelques tapas à la bourguignonne maison (escargots, mini-quenelles, tourte ou tripes du jour, etc) proposés à partir de 4 € la portion. Ce qui ne devrait pas empêcher les gros mangeurs de réserver (à partir de mi-janvier) pour dîner au premier, autour de plats mitonnés ou mijotés pas tristes. On en reparlera. GB BHV : 22, place de la Libération. Tél : 03-80-41-81-50. Tlj sf dim en hiver. Formule du jour à 15 € le midi. Menu-carte le soir 25 €.

BHV : un bar-à-vin très "nature"

Le bistrot de l'hôtel de ville, à l'angle de la place de la Lib et de la rue Vauban, a rejoint le club des bistrots & bars à vins dijonnais. À quelques jours de la fête des vignerons, Mathieu n'est plus seul à mener ce café d'angle à l'ancienne, tout à tour bab et bobo, coincé entre deux mondes et deux styles de restauration. Tout en continuant d'offrir, le midi, pour 15 €, un des meilleurs rapport-qualité prix de la ville avec son menu du jour, ce chef étonnant (un des rares à faire son marché, on l'a souvent dit!) a décidé de transformer son bistrot à la bonne franquette en bar BHV

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enrichit sa cave avec une grande gamme de Whisky, de vins d’Amérique du Sud (20 références en importation direct et exclusif pour la France) et un rayon d’accessoires au service du vin.

Marc Stievenard, nouveau caviste sommelier à votre service, vous conseillera habilement sur vos choix. Formé à la Viti à Beaune par Georges Pertuset. Marc à forgé son expérience chez les plus grands : Avec, Charles André Charrrier « Master of Port 96-98 à l’Abbaye de TALLOIRES – À Saulieu au Relais Bernard Loiseau – Sur l’Ile de Wight « The HAMBROUGHT avec le jeune Chef Anglais étoilé.

Vins Argentin « DÔNA PAULA » 2 coup de cœur à moins de 10 E Les vins Argentins sont vinifiés en respect du cépage (Malbec pour le rouge, Sauvignon pour le blanc). Pas d’assemblage. Particularité : Expression maximal du cépage.

Vins Chilien « SANTA RITA » 2 coups de cœur à moins de 10 E Les vins Chiliens sont généralement composés d’as­ semblages, vinification très technique. Particularité : Vins généralement très équilibrés

Whisky Ecossais : Octomore : 166 E Le plus tourbé au monde

Whisky Japonais : 34 E

Whisky Irlandais Irica : 42,80 E Saveur céréales, fruits secs

La plus vieille distillerie Japonaise

Whisky de « Isle of Jura » Écossais : 79 E Plus iodé que tourbé.

Rayon complet services vin

Le Goût du vin, ouverture du mardi au samedi, de 9h30 à 12h30 et de 15h30 à 19h. 37 rue d’Auxonne, à Dijon. Tél. : 03 80 67 36 95

Communiqué

Carafes, Verre, Tire Bouchon, Ethylotest

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Cave à Manger à l’étage Ê chez Bertrand Joinville !!! Ê

À force de dire qu'en Bourgogne la cave est le haut-lieu de la maison, fallait bien que quelqu'un se prenne au jeu. Quelqu'un connu autant pour son sérieux dans le vin que pour son humour dans la vie. Vous en connaissez beaucoup, des cavistes, qui détendent les passants en leur proposant à l'ardoise, devant leur boutique, des petites phrases qui donnent la pêche ? Il a fait mieux, à l'approche des jours gris, en créant un espace convivial et intime à l'étage pour déguster charcuteries et fromages, accompagnés de vin. Ce n’est pas un bar à vins, attention, il y tient. On choisit une bouteille dans la boutique (droit de bouchon 3,00€) et on la monte pour la déguster avec une planche de charcuteries ou fromages achetés sur le marché ou en provenance directe des régions de production. Il sont servis sur Ardoise et tranchés à la commande. Si la bouteille n’est pas terminée, possibilité de l’emporter. Pour les petites soifs, formule 2 vins au verre, suivant l'humeur : 1 blanc, 1 rouge : 3,50€. Gamme de vins de domaines, diverse et variée, orientée fortement sur des vins issus de l’agriculture biologique ou biodynamique, vins « natures ». Ô gré du Vin : 106 rue Monge, à Dijon. Tél : 03-80-65-90-92. Ouv lun-ven11h­ 21h, sam jusqu’à 20, dim jusqu’à 17h00. Compter 9,00€ la planche. Nombre de places limitées (12 à 15), préférable d’appeler. WIFI gratuit pour les clients.

Jesu(s) revient quand Bruno s'en va !

Ne faites pas les étonner, et oui, il s'en va, Bruno, dès qu'il a en a l'occasion. Moi qui suis son voisin, je le vois filer, le dimanche matin (ou plutôt en tout début d'après-midi) retrouver des potes dans la côte, au fil du Rhône, en Italie, voire en Touraine, dans l'Hérault ou au pays basque, les jours de grand vent. Si vous voulez qu'il vous ramène du Jesu(s), du vrai, de l’Oteiza ou du Sibilia, faut qu'il aille goûter, et qu'il remplisse le coffre, sinon il n'y aura pas à boire et à manger pour tout le monde, cet hiver. On trouve de tout dans l’incroyable bric-à-brac de cet épicier quelque peu « chinois », cet expert en lard contemporain qui va continuer à n’en faire qu’à sa tête, en 2012. Il avait comme projet de s'agrandir, de faire même un peu de chaud (le show, il le fait déjà) mais ça ne s'est pas réalisé. C'est aussi bien, s'il avait eu de la place pour accueillir tout le monde,

ça ne lui aurait pas plu. Le plus étonnant, c’est qu’il soit toujours là, le soir, à 18 heures, pour ouvrir la boutique, tout en rentrant les dernières livraisons et servant un verre à ses premiers clients ! Un lieu-culte, avec ou sans jesu(s)… Chez Bruno : 80, rue Jean-Jacques-Rousseau. Tél. 03-80-66-12-33. Tlj sf dim-lun, à partir de 18h.

Le café du Square, the place to be !

Ambiance broc vintage, un air de guinguette accroché à la façade, le Square est depuis deux ans, the place to be in Beaune. Romain Escoffier y propose 80 références de vins au rapport qualité-prix rare. Au verre, régulièrement cinq blancs et cinq rouges, une sélection qui change fréquemment et qui mêle Bourgogne, Côtes du Rhône, Languedoc et parfois vins du nouveau monde, lorsque le vin vaut le détour ! C’est ici que les brunchs du samedi matin autour des huîtres se finissent en milieu d’après-midi. Là aussi que les apéros se prolongent jusqu’à la fermeture, petits creux et grosse fringales comblés par des planches de fromages affinés, de charcuterie, de rillettes, de sardiñas rapportées directement d’Espagne lorsque Romain le tôlier part en goguette. Hétéroclite et multi­ générationnels, le Square mélange les genres

O gré du vin

Les autres classiques dijonnais La Part des Anges : 5, rue Vauban. Tél. 03-80-49-89­ 56. Ts les soirs à partir de 18h, sf dim-lun et j. fériés. Une petite salle, de vieilles photos, un caveau à l’ancienne. On est aux anges! Le Caveau de la Chouette : 39, rue des Godrans. Tlj sf dim-lun, 18h-2h. Un bar à vins où on peut jazzer. Pour les faims de journée, bonne charcuterie de pays ou fromages de producteurs locaux, à déguster tout en découvrant un vin sélectionné Chez Léon, par Éric Cordelet. B9 : 9, pl. de la Libération.Tél. 03-80-38-32-02. Tlj sf

lun ; service 11h-23h. Plat du jour 12 €. Carte 21-25 €.

B comme Billoux, bar à vins branché et bon enfant tout à la

fois (selon l'humeur du serveur)

et les gens. Résultat : les rencontres sont belles et les soirées souvent mémorables. Le son lui aussi est métissé. Du concert rock (environ une fois par mois) à la chanson française en passant par un peu d’électro et de rythmes jazzy… le Square reste un bar très rock n’roll attitude! Céline Colle Le Square: 26, bd Maréchal-Foch, à Beaune. Tel :03-80-24-03-32. Tlj sf dim.

Les Mille et Une Vignes :

61, rue de Lorraine. Tel :03-80-22-03-02. Tlj sf dim-mar 11h-minuit. Un bar à vins qui propose de vieux millésimes à prix décents. Un bistrot où l’on se retrouve vite entre amis, sans connaître personne, autour d’un verre de vin, ou de 2 si l’on se laisse entraîner par Marine, grande fan de rugby.

Le Bistrot Bourguignon : 8 rue Monge, 21200 Beaune. Tel : 03-80­ 22-23-24. Tlj sf dim-lun. Congés : fév. Formule déj en sem 13 € ; carte 30-40 €. Wifi. Depuis 1985, un incontournable du circuit beaunois.

Le square - crédit photo: Cristina Otel

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Sans oublier à Beaune :


DEUX COUPS DE COEUR

CONTRE UNE IDÉE REçUE.

EXPLICATION...

S

i l'on en croit la plupart des publications ac­ tuelles, les vins de Savoie sont une aima­ ble anecdote sur fond de carte postale ennei­ gée. Le discours habituel fait généralement état de vins frais et légers, "à boire jeune", dont la principale qualité consiste à accompa­ gner des tartiflettes après une journée de ski.

M

ais le vignoble Savoyard mérite une considé­ ration bien plus importante. S'il est l'un des plus vieux au monde, il a failli entièrement disparaî­ tre lors de la crise phylloxérique de 1878. Son aire de production a alors été divisée par deux pour ne plus représenter aujourd'hui que 1755 ha, qui s'étendent sur quatre départements, la Savoie, La Haute-Savoie, l'Ain et l'Isère. Avec plus de 22 crus et 23 cépages, l'offre est riche mais pas des plus évidente pour qui n'est pas savoyard!

L

e vignoble est planté majoritairement en cé­ pages blancs dont les plus connus Altesse, Jac­ quère, laissent malheureusement leur place au Char­ donnay, plus fruité… Pour les vins rouges, on trouve la Mondeuse, exclusivement plantée en AOC Arbin, le Pinot Noir et le Gamay, ainsi que la Molette en Haute-Savoie.

L

es vins de Savoie savent contenter les palais exi­ geants par la diversité et l'originalité de leurs caractères, encore faut-il se laisser guider, et ne plus poser comme limite que sa propore curiosité. Ne pas

se focaliser sur une appellation, mais, comme dans toute région viticole miser sur le producteur. Car oui, on peut trouver de grands vins de gastronomie en Savoie, comme les vins du Domaine Louis Magnin, à Arbin. Goutez par exemple leur Roussette, issue du cépage Altesse, et vous pourrez vibrer sur cette mi­ néralité presque acidulée, sans jamais paraître agres­ sive car enrobée par un toucher de bouche très gras, à faire pâlir un Chassagne ! De même les vins rou­ ges pourrons ravir les plus fins gourmets, à l'image de leur cuvée La Brova, une sélection parcellaire de Mondeuse élevée en barriques de chêne. Le fruité est intense, riche, complexifié par une note épicée très agréable, sans jamais voir le boisé dominer. Les tan­ nins sont fins mais bien présents, donnant un équi­ libre parfait. On pourrait noter également que même si ces vins procurent un grand plaisir dès maintenant, ils n'en possèdent pas moins un excellent potentiel de garde, de 10 à 15 ans dans les meilleurs millési­ mes! On touche ici au sommet de cette région.

D

epuis quelques années, de jeunes talents pren­ nent aussi cette direction, portant une grande attention à leur vigne, avec le même souci de qualité que ce très bon domaine : qualité des vignes, souvent passées en bio, qualité des vins, purs, joliment frui­ tés, tout simplement bons!

L

e Domaine Giachino, dont les enfants ont pris la relève à la vigne comme en cave, en est un excel­ lent exemple.

La Route des Vins 1, rue Musette - 21000 DIJON - Tél : 03 80 30 45 01 Web : www.la-routedesvins.fr Mail : dijon@la-routedesvins.fr du lundi au samedi de 10h à 19h30 en continu

Jean Luc Roblin et Adrien Tirelli

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Eric Pras, La face cachée de chagny

Il n'y a pas foule à Chagny, une fois la vente des vins de Beaune terminée, mais, une fois poussée la porte du célèbre restaurant, c'est toujours l'ambiance des grands jours. Depuis 1921, on vient du monde entier, dans cette bourgade commerçante pourtant pas glamour, déjeuner ou - mieux encore - dîner «chez Lameloise». Et la reprise des cuisines par Eric Pras, après le départ du dernier des Lameloise, n'a rien changé à l'affaire. Cet ancien relais de poste est resté une étape incontournable de la route des vins, où il fait bon séjourner, à l'approche de l'hiver. Un bel ouvrage sort ce mois-ci aux éditions Glénat pour conter la saga Lameloise, une réussite à la bourguignonne, une belle histoire d'hier, d'aujourd'hui et de demain. L'occasion rêvée de rencontrer Eric Pras, chef timide mais décidé, la nouvelle «force tranquille» du pays, en train d'opérer, mine de rien, une petite révolution dans les cuisines. Tout en respectant la tradition, il s'éloigne du répertoire maison pour composer sa propre partition, au piano. Sa cuisine, légère, inspirée, cultive l'harmonie, l'accord mets et vins entretenant tout au long du repas l'émotion du moment.. Simplement, joliment. Pour vivre heureux, vivons caché. Eric Pras a fait sienne la devise des Lameloise. Encore peu connu du grand public, tout comme le fut Jacques Lameloise, au fond, c'est lui la «face cachée de Chagny»

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Navets glacés au porto et vin rouge

Pour 4 personnes

La Recette !

Foie gras de canard confit saupoudré de pain d’épice Foie gras de canard confit

Caramel d’épices

600 g de foie gras de canard (uniquement les gros lobes) 50 cl de graisse de canard 8 g de sel fin 1,5 g de poivre du moulin 0,5 g de sucre

50 g de sucre 10 cl de vinaigre de vin vieux 10 cl de jus de citron jaune 10 cl de jus d’orange ½ cuillère à soupe de 4 épices

Navets glacés

400 g de navets longs 50 cl de porto rouge 10 cl de vin rouge 30 g de miel d’acacia 1 écorce d’orange non traitée Sel fin

Poudre de pain d’épice 100 g de pain d’épice

Navets croquants

100 g de navets longs 40 g de pousses de moutarde de Chine 1 cl d’huile de noisette Sel fin

Foie gras de canard confit Sortir les foies gras du réfrigérateur afi n qu’ils tempèrent et les dénerver, assaisonner et déposer en plaque gastro. Monter en température la graisse de canard à 115 °C, la verser sur le foie gras et laisser descendre la température à coeur du foie gras à 58 °C. Sortir les lobes de foie gras de la graisse et les déposer dans des cadres en Inox. Au bout d’1 h, les mettre à presser et réserver au réfrigérateur.

Navets glacés Éplucher et tailler les navets en tranches de 5 mm d’épaisseur et les blanchir à l’eau bouillante salée. Faire bouillir le porto et vin rouge, fl amber et ajouter le miel et l’écorce d’orange. Confire les navets lentement, les glacer en fin de cuisson et les débarrasser, laisser refroidir.

Caramel d’épices Cuire le sucre à consistance d’un caramel blond. Puis déglacer avec le vinaigre de vin vieux. Réduire puis ajouter le mélange de jus de citron et d’orange. Une fois réduit de moitié, ajouter les 4 épices, réduire à consistance et laisser refroidir.

Montage Tailler des tranches de foie gras de 1 cm d’épaisseur et chemiser le fond d’un cadre rectangulaire en Inox, déposer les tranches de navets glacés et ajouter dessus une tranche de foie gras de 1 cm, laisser prendre au frais.

Poudre de pain d’épice Tailler le pain d’épice en fines tranches et les sécher dans un four à 100 °C, laisser refroidir et mixer au robot coupe.

Navets croquants Éplucher et tailler le navet en fine julienne et le plonger 10 mn dans l’eau glacée, éponger et assaisonner avec quelques gouttes d’huile de noisette.

Dressage Enlever le foie gras du cadre et tailler des rectangles de 10 cm de long sur 2 cm de large. Tailler les rectangles en pointe et les tremper d’un côté dans la poudre de pain d’épice. Disposer le foie gras sur le côté d’une assiette, avec la salade de navets croquants et les pousses de moutarde de Chine. Décorer d'un point de caramel d’épices.

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Un grand "Pras" en avant ! Ê Retenez ce nom : Eric Pras. Il porte sur ses épaules le destin d'une des plus célèbres maisons de Bourgogne, tellement typique et atypique à la fois. Explications pour la nouvelle génération n'ayant pas connu l'époque des 6 grands de Bourgogne (Loiseau, Meneau, Lameloise, Lorrain, Billoux, Blanc), comme ils s'appelaient en toute simplicité. Depuis 1921, Chagny avait vu se succéder trois générations de Lameloise : Pierre, Jean et Jacques. Les deux premiers, on se souviendra d'eux surtout si l'on va déjeuner dans le bistrot qui porte leur nom, à deux pas de la maison-mère. Un bistrot à l'ancienne, créé pourtant récemment par Frédéric Lamy, neveu de Jacques et repreneur malin de la tradition familiale, qui a su faire évoluer cette adresse mythique. Pierres apparentes et poutres de bois dans la tradition bourguignonne, 5 salles aux ambiances et volumes différents, une équipe en salle qui assure, dans des tenues n'ayant rien de vraiment «tendance» : le restaurant Lameloise allie toujours confort, convivialité et intimité à la bourguignonne. Rien de trop démonstratif, tout dans la retenue, le bon goût. Ancien relais de poste, le vieil hôtel du Commerce de cette bonne ville de Chagny avait été réhabilité en 1960 sous le nom «Lameloise». Un nom qui est resté, après le départ du grand Jacques, un des chefs les plus attachants et les plus fous de Bourgogne, ne se prenant pas au sérieux, lui qui aurait pu en remontrer à beaucoup : en 1979, Michelin lui avait décerné sa troisième étoile, faisant de lui le plus jeune chef tri-étoilé de France.

Faire le Jacques, c'est un don. Après lui, il fallait trouver autre chose. La surprise, ce fut l'arrivée d'Eric Pras, chef discret passé chez Loiseau, Gagnaire, Westermann, et surtout Marcon, en Auvergne. La reprise d'une maison aussi prestigieuse, par un représentant de la nouvelle génération pouvait sembler, disons, anachronique. Eternel insatisfait, comme le dernier des Lameloise, travailleur acharné, Eric a fait faire à la maison un grand Pras, pardon, un grand pas en avant. Vous ne retrouverez plus chez lui, aujourd'hui, les plats qui ont fait la réputation des précédentes générations, sauf au bistrot, dans un hommage rassurant. Ce qui ne l'empêche pas de prôner le respect des valeurs traditionnelles. Tradition ne signifie pas imitation. Eric Pras propose une cuisine repensée avec délicatesse en évitant les rapports de force et en portant une attention particulière aux accords mets-vins. Eric Pras réalise «une cuisine de tradition respectueuse du produit, instinctive, vivante et en renouvellement perpétuel» Toute en douceur, fraîche et légère, sa cuisine mise avant tout sur la simplicité, alors même que l'intitulé des recettes pourrait vous inquiéter. Son but : travailler des produits du cru et de saison et mêler l'esprit de terroir à une recherche constante d'innovation. Émouvoir en toute simplicité, un vrai challenge Doté d'une grande rigueur technique, Eric Pras fait passer l'harmonie des saveurs avant tout. Ce quadragénaire attaché aux valeurs de la terre s'attache à saisir la quintessence du produit via des alliances subtiles de textures et de saveurs. Des langoustines, chaud & froid au jus de pommes vertes, crème légère à la moutarde Fallot et caviar de France aux escargots de Bourgogne tarte fine potagère d’herbes fraîches et légumes du moment, ail mousseux et mariné et coulis d’orties, sa cuisine est toute entière basée sur l'harmonie au niveau du goût et de l'esthétique. Son foie gras est une pure merveille, comme disait ma voisine. Il nous en a livré la recette, une des cent qu'il a réalisées, ces derniers mois, pour apporter la touche finale à un ouvrage qui vient de paraître aux éditions Glénat et vous donnera forcément envie non seulement de cuisiner mais surtout d'aller découvrir ce cuisinier inspiré par le monde alentour mais créateur d'un monde bien à lui. Lameloise : 34 place d'Armes, 71150 Chagny. Tél : 03-85-87-65-65. www.lameloise.fr Menu 65 € au déj (lun-ven), 100-160 € a Gérard Bouchu

Pierre & Jean Lameloise côté bistrot Un ancien chai du XVIIIe s relifté XXIe s, ouvert sur jardin et transformé en annexe bistrotière de «chez Lameloise». Eric Pras et Frédéric Lamy ont voulu rendre hommage aux trois générations de restaurateurs qui ont fait les grandes heures de la ville. Lieu ouvert pour une cuisine qui l'est tout autant, sur le monde comme sur les convives. Recettes d'hier et d'aujourd'hui, travaillées par une équipe jeune, menée par Guillaume Berruet, au tour de main certain. Menu Générations pour goûter le passé au présent, tout simplement. Cuisine ouverte, pour les curieux de la vie et de la cuisine en général. Pierre & Jean : 2, rue de la Poste, 71150 Chagny. Tél : 03.85.87.08.67. www.pierrejean-restaurant.fr Menus 18,50 € (midi), Générations 28 € ; menu-carte 32-34 €. Fermé dim soir, lun ; de mi-déc à mi-janv.

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Au Clos Napoléon, à Fixin : Ê Une table au pied des vignes ni pipeau, ni people Idéal pour se remonter le moral au cours de l ’ hiver : une balade sur la route des vins en prenant les chemins de traverse, une montée jusqu’au parc Noisot pour saluer Napoléon et s’offrir une petite marche (ou cent, si vous avez le courage !) et un arrêt « Au Clos Napoléon », où on est toujours bien accueilli, qu’on soit grognard ou roi de l ’ industrie, jeune couple en goguette ou famille en quête d ’authenticité. Si l ’on est entre copains, on peut même s’offrir une cave le temps d ’une soirée (on paye au nombre de bouteilles bues, en toute confiance). La cave à vins est bien ici le haut-lieu de cette maison où les propriétaires vont acheter les pièces chez le viticulteur, proposant une des plus belles cartes du pays, à prix quasiment doux en ces temps si durs. Eux, les petits qui n’ont pas peur des gros, vous font partager leurs coups de cœur, leurs coups de gueule aussi, si vous prenez le temps de parler avec eux. Un seul mot, ici : convivialité. Meubles de grand-mère mais service jeune. Nappes en tissu, déco avec poutres à l ’ancienne, belles assiettes, pour une cuisine de terroir qui ne s’endort pas sur son vignoble. Une cuisine de vieux faites par et pour des jeunes, pourrait-on dire. Le jambon persillé est un des meilleurs du coin, les viandes sont idéalement cuites, les sauces joliment travaillées. Coq au vin mijoté douze heures ou véritable andouillette de Chablis, sauce Epoisses, vous « saucerez » l ’assiette, comme les voisins. Ne ratez pas les marches, en sortant !

Au Clos Napoléon 4-6 rue de la Perrière

21220 Fixin (direction du parc Noisot).

Tlj sf dim soir.

Tél : 03.80.52.45.63 www.clos-napoleon.com Bon petit menu du midi à 18 €, du lun au sam. Menus 26-38 €. 41


Les secrets du presbytère Ê Quand Thierry Caens se met au piano ! Ê Si je vous dis : «Le presbytère n’a rien perdu de son charme ni le jardin de son éclat», vous répondez aussitôt : Rouletabille et le Mystère de la chambre jaune. Car cette phrase, entendue au début du roman par le célèbre journaliste détient en partie la clé du mystère. Pour les amateurs de trompette (vivante, pas de la mort) et les vrais amoureux de la cuisine des familles, une autre adresse, sur la route des vins, leur vient à l’esprit. Un presbytère discret, à l’ombre d’une église de village resté dans son jus, où le plus célèbre des trompettistes français encore en exercice

souffle à sa façon, en faisant la cuisine qu’il aime, par amour du goût. C’est à Thierry Caens qu’on a pensé, immédiatement, pour illustrer une recette qu’un Vincenot aurait appréciée. Une recette pour les jours gris, soufflée au détour d’une rencontre par le musicien le plus gourmand que l’on connaisse (le connaisseur le plus gourmet aussi). Encore lui ! diront ceux qui se plaignent de voir souvent revenir dans nos pages certaines

figures qu’on aime retrouver, pour parler tout à la fois politique culturelle, vie en société, voyages… «Mieux vaut avoir de bonnes relations saines avec quelques-uns que des relations pourries avec beaucoup», me glissa ma voisine de table, avec sérieux. Non mais ! J’ai eu la chance de faire, cet automne, deux grandes adresses sur la route des vins où je n’étais en fait jamais allé dîner : Lameloise à Chagny et Caens à Brochon. La première est connue, on en parle plus loin, la seconde est réservée aux copains de Thierry, ceux qu’il retrouve à chaque retour de voyage, au Japon ou en Autriche, entre deux enregistrements ou concerts, ou simplement quand il a envie de cuisiner. Ce qui est fréquent, avouons-le. Chez Thierry, la table est dressée quand on arrive, mais c’est dans la cuisine que tout le monde se retrouve, pour donner de la voix ou un coup de main, selon l’envie. Son «porcelet à la Brochon», comme on l’a appelé, il vous en donne la recette, mais il vous faut imaginer l’homme derrière la bête, les odeurs, les gestes, la facilité apparente. «Tu voulais une recette simple, rustique»… ajoute-t-il, tout en précisant que c’est du poivre de Sechuan moulu dans un vrai moulin à café qu’il utilise, que sa tomate est là «pour éviter que ça sèche, on ne la mange pas». Une petite soupe de légumes aux truffes pour se mettre en appétit, tout en évoquant les grands noms de ceux qui ont influencé ses choix dans la vie : le commandant Cousteau (gamin, il voulait être océanographe !), Maurice André, bien sûr, son maître à trompetter, après son père, qui a surveillé sa carrière de près (depuis la maison voisine en fait)… Tout en débouchant une bouteille d’aligoté maison, il s’attaque au découpage : «c’est important de bien traiter les produits». Pour accompagner le rôti de porc, c’est à son

La Causerie des Mondes,

à Dijon et nulle part ailleurs !

Un lieu improbable, à la croisée des chemins, où il fait bon se retrouver, dans une déco très, très personnalisée. Une causerie à la mode d’aujourd’hui où l’on refait le monde et où le monde se restaure, qui a conservé dans ses murs toute l’histoire de cette belle maison d’angle, ancienne librairie devenue un drôle de salon de thé. Vanessa a gagné son pari, elle qui est revenue d’Aix pour ouvrir un salon dijonnais où l’on cause, boit, mange bio et bon à la fois. D’autres rêvent de partir au soleil, elle, elle a ramené le soleil dans les têtes. Le midi, produits d’ici et saveurs d’ailleurs composent de vrais bons plats du jour. En complément, prenez un yaourt gourmand, création-maison qui fait un tabac. Amateurs de cake au gingembre confit ou de cheesecake, si vous êtes repus, vous pouvez toujours revenir pour le goûter : 50 variétés de thé, quelques boissons bizarres permettent de prolonger les quatre-heures. Un lieu rare et pas cher, autant le signaler. 16, rue Vauban. Tél. 03-80-49-96-59. vanessalaraque@live.fr Tlj sf dim­ lun. Fermé le soir, sf le premier w-e du mois. Formule 12 € le midi.

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Roti de Porc pommes boulangères de la maison Caens

Ingrédients :

un beau rôti de porc dans l’échine 4 gros oignons 1 tête d’ail en chemise 3 échalotes hachées fin 1 grosse tomate coupée en 2 dans la largeur 1 kg de pommes de terres épluchées entières ½ litre d’aligoté bien sec 1 bouquet garni

préparation : • préchauffer le four a 250 ° copain d’école, Dominique Gallois, qu’il a demandé d’apporter quelques bonnes bouteilles, pour reprendre le terme consacré. Dont un gevrey 2007, une Combe-aux-moines d’anthologie. Vinification traditionnelle, travail de professionnel pour vrais amoureux du terroir. Dominique a repris le domaine en 1989. «Petite» production de 4 hectares. Appellations : bourgogne blanc, bourgogne rouge, gevrey-chambertin village, 3 premiers crus et Charmes-Chambertin. Dom, comme l’appelle sa femme, Sophie, qui travaille à ses côtés, fait partie de ceux qui n’ont rien à prouver, qui vous accueillent si vous savez aimer leur vin, leur vie, si vous essayez, du moins (pour en savoir plus : www.domaine-gallois.com). Des vignerons comme lui vous donnent envie de découvrir GevreyChambertin, village dur, refermé sur ses secrets. On essaiera, promis, une fois la Saint-Vincent passée. Thierry ne sera pas là, il sera en plein régime, lance-t-il, au moment du fromage. On le regarde, il n’a pas l’air de plaisanter. Dans ce cas, il pourra toujours nous préparer des plats basse calorie, pour le numéro de printemps. a Gérard Bouchu

• enduire le rôti d’huile , saler poivrer sur toutes les faces (épicer ?) • éplucher et émincer les 4 oignons et disposer autour du rôti • disposer les gousses d’ail tout autour • enfourner a sec pour 30 mn environ (pour colorer) • après 30 mn, ajouter le bouquet garni , l’aligoté et les pommes de terre • mettre la tomate coupée en 2 sur le rôti (afin que le jus irrigue la viande et se mélange au jus de cuisson) et faire cuire 45 environ minutes. • au moment de servir faites revenir les échalotes dans un peu

de beurre , sortir le rôti, mélanger l’échalote aux pommes de terres et au jus. • Servir après avoir laissé reposer le tout (couvert d’aluminium) pendant 10 mn (afin que la viande se détende). A déguster en famille ou entre amis, ce plat traditionnel est économique et "goûtu". Le rôti et les pommes de terre, à la sortie du four, donnent un spectacle magnifique de couleurs pour un repas convivial. Les saveurs sont à la fois fines et typées, la consistance moelleuse des pommes de terre mêlées aux oignons et celle du rôti, un peu grillé, constituent un plat de terroir magnifique. Je conseille : pour le porc : La Ferme des Levées (sous les Halles de Dijon ) pour le vin d’accompagnement : un Clos St Jacques de Sylvie Esmonin ou (plus accessible en prix) un Clos du Chapitre de Bernard Bouvier Bon appétit les amis ! Thierry Caens

Pré-aux-Clercs et B9 : suites… et faim !

Le Pré-aux- Clercs a toujours su vivre avec son temps : il s’est agrandi l ’an passé d ’un brasserie de poche, aux couleurs du temps, place de la Libération, et cet hiver d ’un hôtel de charme, tout petit lui aussi, mais qui fera le bonheur des visiteurs ayant envie de dormir au cœur de Dijon, tout en profitant des vins de la côte. Réservez une suite côté cour pour accueillir vos invités (belle-maman ne pourra plus vous déshériter !) et une table avec vue, côté resto comme côté bistrot, ce dernier ayant peut-être vos préférences si vous réglez la note. Tout sort de la même cuisine, chez « les » Billoux, les produits sont de même qualité, même si les plus coûteux vont au gastro, forcément. Avec une cave originale qui refuse de plomber l ’addition, le B9 continue d ’être la cantine du tout Dijon. Service haut en couleurs, qui ne manque pas de saveur, çà tombe bien. Pour une faim d ’ hiver, pourquoi se priver ? B9 : 9, pl. de la Libération. Tél. 03-80-38-32-02.

Le Pré aux Clercs,13, pl. de la Libération. Tél. 03-80-38-05-05.

www.le-pre-aux-clercs.com Tlj sf lun.

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Un spécial Grand Est ? Si vous voulez. Maintenant que Bale et Colmar sont à portée de TGV, il est temps pour moi de vous faire découvrir les trésors de l’Orient. Mais avant de partir, venez avec moi en TER, un peu au sud, vous réchauffer à Beaune sous le soleil de Fornasetti ou sur le grand canal en compagnie de Félix Ziem. Une ville, Deux expositions, Trois grands hommes ! 44

photo en blanc et noir - crédit : Sandro photo couleur - crédit : Ugo Mulas (pour Piero) et Giovanni Gastel (pour Barnaba).

thema


Fornasetti Genèse d’une saga familiale du design

Galerie Éphémère Épokhé – 15 place de la Madeleine – 21200 Beaune - Jusqu’au 29 janvier 2012. Tout le monde connaît Fornasetti, ou en a déjà vu, admiré sans forcément savoir qui il était, qui ils étaient, ni même qu’ils étaient deux. Standard du design, Pietro et Barnaba, père et fils, s’étalent dans tous les magazines de déco et les vitrines de bonnes boutiques. C’est justement de derrière une vitrine prestigieuse qu’est née l’idée d’un trio gagnant : Art, design et vin de Bourgogne. Début 2009, Marie-Christine Grandperret entre en contact avec Barnaba fornasetti. Deux ans plus tard en avril 2011, ce sera la première rencontre. Elle a deux heures et une bouteille de bon vin pour le convaincre d’abord de sa passion pour le design et lui présenter le projet d’une exposition. Une première en France Pietro et Barnaba Fornasetti comme une grande saga. La deuxième rencontre entre la maison Drouhin et Barnaba donne naissance à deux petits bijoux ; Un coffret en bois sérigraphié contenant deux bouteilles de Clos des Mouches, Ouvrée des Dames dont l’étiquette est dessinée par Barnaba et une gravure numérotée ; Un jéroboam (parmi cinq seulement) pour lequel un meuble fait écrin, pièce unique qui sera vendu chez Christies. Mais avant qu’il ne parte faire de très belles enchères vous pourrez le voir jusqu’au 29 janvier 2012. De Pietro Fornasetti, le papa, vous pourrez admirer une cinquantaine de dessins sur le vin. De l’esquisse à l’objet usuel (plateau, assiette, vase) en passant par le dernier dessin, la plaque d’impression, vous comprendrez le graphisme et la technique. L’exposition comprend également des meubles en réédition, des meubles vintage, et quelques collectors mais aussi des huiles, travail de jeunesse assez peu connu. Piero Fornasetti (1913-1988) était tout à la fois peintre, graphiste, sculpteur, décorateur d'intérieur et graveur. Il a réalisé plus de 11

000 décors et costumes, et travaillé sur tous les matériaux possibles : céramique, verre, bois, plastique. Il collabore longtemps avec le célèbre architecte Gio Ponti, l’un dessinant des meubles, l’autre les décorant. Sa muse Lina Cavalieri, chanteuse plus connue pour sa beauté que pour sa voix, lui inspire ses dessins les plus célèbres. Il dessinera plus de 500 versions de son visage. L'autre motif qui domine son univers est celui des perspectives invraisemblables, du trompe l'œil et de la ville imaginaire.

admire son père et son œuvre et souhaite travailler avec lui, apprendre la technique d’impression qui fait la « touche » Fornasetti. C’est une reconnaissance. Va suivre une collaboration père-fils productive. Mais Barnaba vit avec son temps, il ne s’endort pas sur les lauriers paternels et « modernise » le graphisme. Si son père avait son petit côté surréaliste, c’est plutôt dans l’humour et l’ironie que nous plonge Barnaba.

"

Mon père a toujours pensé qu'un meuble ne devait jamais perdre sa fonction d'utilité, mais qu'il pouvait (et devait) être décoré, même à l'excès. Or je vous le demande : qu'y a-t-il de plus actuel, dans un monde toujours plus gris et uniforme, que d'offrir au quotidien des images suggestives, un panorama, un jardin, une œuvre d'art ?”

Pour cette exposition évènement Il réalise spécialement trois prototypes. Vous y verrez aussi sa fameuse collection de cravates, un magnifique tapis d’une très belle facture sur lequel c’est le serpent qui croque la pomme, des chaises, des vases… Un tourbillon de visages et de regards.

lina-cavalieri

Barnaba Fornasetti s’oppose souvent à son père dans sa jeunesse, il préfère s’éloigner parce que leurs caractères sont trop différents. Après une école d’art, il travaille beaucoup à l’étranger. Quand son père le rappelle et réclame son aide, il se rend compte qu’il attendait ce moment avec impatience. Il

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thema

Ziem

Musée des Beaux-Arts de Beaune, porte Marie de Bourgogne, jusqu’au 28 février 2012. Venise - Ziem

À l’occasion du centenaire de la mort de Félix Ziem, le musée des Beaux-Arts de Beaune rassemble 150 œuvres venant de collections publiques ou particulières pour moitié, soit une exposition exceptionnelle et inédite. “Nous voulions faire comprendre au public le cheminement artistique de Félix Ziem, déclare Laure Ménétrier, co-commissaire de l’exposition, pourquoi il a une place à part dans l’histoire des arts de la moitié du XIXè siècle, réévaluer son oeuvre picturale et ensuite montrer l’attachement de ce peintre à la Bourgogne et surtout à Beaune. Pour cela, plusieurs sections dans l’exposition : l’homme, qui est ce peintre à la fois bourgeois et bohème ; les lieux d’ancrage : la Bourgogne, Nice, Marseille, Paris ; les voyages : Venise, l’Orient ; le style, riche et diversifié.” Félix Ziem, c’était plutôt un drôle de bonhomme. Il voit le jour en 1821 à Beaune, dans une maison qui verra aussi la naissance de Gaspard Monge. Il étudie à l’école des Beaux-Arts de Dijon et très vite, on reconnaît en lui un petit génie du dessin. Fortement marqué par les beautés du moyen-âge, ses premières aquarelles montrent un goût délicat pour la couleur. On pourrait le croire installé dans une vie bourgeoise et attaché à la reconnaissance de ses pairs, mais Félix Ziem est un homme de paradoxes, très bohème, sauvage, secret, original et même parfois mégalomane. Attiré par la lumière chaude du midi, il s’installe à Nice et fonde son premier atelier. Très rapidement, le succès est là. Lorsqu’enfin il touche à la peinture, c’est pour faire scintiller les couleurs et irradier ses toiles de lumière. Indépendant et pourtant bien ancré dans son époque, il est à la croisée de plusieurs courants, l’école de Barbizon et l’impressionnisme. Invité par le prince Gagarine, il part en Russie et devient le professeur de dessin des grandes-duchesses de Saint-Petersbourg. Après viendront les voyage : l’Orient, Venise…

Les retrouvailles avec la Bourgogne auront lieu en 1883, autour d’un immense banquet. Ziem retrouve ses amis d’enfance et offre à la ville de Beaune “Lagune dans la méditerranée”, premier tableau dans la collection du musée. Il reviendra ensuite plusieurs fois dans sa ville natale. Félix Ziem est un cachottier : il montre au public les tableaux les plus classiques au

Heartbeat Heartbut de Fabien Lédé Association Bourguignonne Culturelle (ABC), 4 passage Darcy, Dijon. Jusqu’au 7 février 2012

Parce qu’il n’y a que ça de vrai, le grand amour et qu’on doit tout lui donner, alors c’est un cadeau cette exposition. Le cadeau de Fabien à son aimée qu’il n’a pas encore rencontrée. Tombé amoureux d’une jeune femme polonaise par lettres échangées, il couche sur la toile brute l’histoire de cet amour naissant. “C’est un fragment amoureux, un message de cette histoire qui s’est construite. L’absence de l’amour, l’attente amoureuse, la recherche de la personne aimée sont personnalisées par des chaises vides, des têtes de mort. Ensuite viennent l’homme et la femme face à face et l’apothéose est un cœur rayonnant qui symbolise l’union.” L’aimée est invitée au vernissage. Première vraie rencontre, premiers émois… C’est une belle histoire, c’est une belle exposition.

Flamands roses - Ziem

risque de lasser et garde pour lui ses travaux les plus enlevés. Certaines toiles, découvertes au fond de son atelier après sa mort, montreront une gestuelle futuriste, typique d’un peintre avant-gardiste et précurseur du début du XXè. Ziem se rapproche alors du fauvisme en juxtaposant de larges touches de couleurs pures. Les “flamands roses” en sont un exemple. Le sujet est repris plusieurs fois, non pour lui-même mais pour la matière et la manière. Ces deux tableaux présentés dans l’exposition vous permettent de jouer au jeu des sept erreurs, l’un issu des réserves du musée de Beaune, l’autre prêté par le Petit Palais. Un petit jeu possible également avec “le grand canal” ou “les caravanes”, sujets à la même composition mais avec quelques variantes.

… Et il n’y avait rien d’autre dans mon rêve à part cette eau. Donc nous avons nagé en elle comme si il n’y avait pas d’autre issue. Et les poissons non plus n’ont pas su où la mer se termine et où la neige fondue et le rêve commence. Et tu as dit : quand j’atteindrais 0, tu tomberas amoureuse de moi... 10... 9... 8... 7... 6... 5... 4... 3... 2... 1... “L’amour est au rendez-vous ! Elle a beaucoup aimé l’exposition, nous sommes ensemble maintenant.” www.fabienlede.com

D

e retour à Dijon, marchez un peu jusqu’à la place Darcy. Vous n’avez pas vraiment le choix, les autres moyens de transport étant au choix, impossibles, dangereux, aléatoires ou pour l’instant inexistants. Arrêtez vous à l’ABC, j’ai une histoire d’amour à vous raconter. Heartbeat Heartbut

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focale-info - Thomas Hazebrouck

TGV Est

À croire qu’elles se sont données le mot, étrange, l’étrange. C’est ce qui vient à l’idée lorsqu’on déroule les villes du grands Est et leurs expositions. C’est Strasbourg qui donne le ton avec “L’Europe des esprits”, puis on passe par les Modernes à Colmar et Belfort avec les premiers cubistes, tr ès discordants pour l’époque. Bâle plonge dans l’inconscient avec «Les surréalistes de Paris et quelques Dadas», fameux « anarchistes « de l’art, puis on rentre vraiment dans l’insolite - voire l’incompréhensible - avec les contemporains à Besançon et la photographie à Mulhouse. Ouf, c’est pas tous les jours qu’on se fait une ligne…

Colmar

Musée Unterlinden, 1, rue d’Unterlinden Date fin : 19/02/2012 «Sous les tilleuls, les modernes» met en lumière toute la richesse des chefs-d’œuvre des

grands artistes de la collection d’art moderne et contemporain. Un ensemble de 125 œuvres est présenté, depuis la fin du XIXe siècle (Bonnard, Monet, Rodin) jusqu’au XXIe siècle, en passant par les représentants majeurs de l’abstraction d’après-guerre (De Staël, Magnelli, Poliakoff, Soulages, Bram van Velde, Vieira Da Silva) et ceux de la figuration (Dubuffet, de Picasso et des surréalistes).

Strasbourg – MAMC

Musée d’Art Moderne et Contemporain, 1 place Hans-Jean Arp L’Europe des esprits ou la fascination de l’occulte au jusqu’au 12 février. 500 œuvres, 150 objets scientifiques, 150 livres et une centaine de documents, provenant de 25 pays européens, l’Europe des Esprits se développe au sein du Musée d’Art moderne et contemporain de la Ville de Strasbourg sur plus de 2500 m2. Une exposition pluridisciplinaire qui explore l’emprise de l’occulte chez les artistes, penseurs et savants, dans toute l’Europe, au fil des époques décisives de l’histoire de la modernité.

Colmar

Musée du jouet, 40 rue Vauban L’incroyable monde du LEGO jusqu’au 15 avril 2012.

L’Europe des esprits, tableau d’Henri Füseli 1787-1790

De quoi retomber en enfance…

Tapisserie de Jacqueline de la Baume-Dürrbach d’après Guernica

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thema Mulhouse

Belfort

Chaque photographie d’Andrej Pirrwitz est pensée comme une expérience. L’artiste investit des lieux désaffectés, qu’il choisit en fonction de leurs qualités plastiques. À la manière d’un tableau, chacun de ces espaces est soigneusement mis en scène pour créer des images dans lesquelles les dimensions du temps et de l’espace entrent en résonnance.

Installée au cœur de la ville dans une ancienne maison de maître construite à la fin du XIXe siècle, la donation Jardot abrite une collection prestigieuse de plus d’une centaine d’œuvres constituée au fil de 40 années passées dans la galerie du célèbre marchand d’art Daniel-Henry Kahnweiler. Cet ensemble réunit toiles, dessins et sculptures des plus grands noms de l’art moderne : Pablo Picasso, Fernand Léger, Georges Braque, Juan Gris et Henri Laurens, André Masson, Le Corbusier, mais aussi André Beaudin, Eugène de Kermadec, Suzanne Roger, Elie Lascaux…

La Filature du jeudi 2 au dimanche 26 février 2012 Andrej Pirrwitz - Études tempophiles

Musée d’Art moderne - Donation Maurice Jardot

Andrej Pirrwitz

Musique : Pascal Parisot et Jacques Tellitocci, dans le cadre de la Carte blanche à Albin de la Simone le 14 janvier Pascal Parisot

Bâle

Fondation Beyeler Baselstrasse 101 4125 Riehen, Switzerland Le surréalisme à Paris jusqu’au 29.01.2012 Au milieu d’un jardin, la fondation Beyerler elle même est déjà une œuvre d’art. Dessiné par Renzo Piano, c’est un jeu d’ombre et de lumière de verre et de bois, un reflet dans un miroir d’eau. L’exposition regroupe plus de 200 chefs-d’œuvre de Salvador Dalí, René Magritte, Joan Miró et d’autres artistes surréalistes. Un de ses points culminants est la présentation de collections particulières uniques, celles de Peggy Guggenheim et de Simone Collinet, la première épouse d’André Breton.

la fondation Beyerler

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Fernand Léger, Le Profil, 1926.

Besançon

Exposition Resonant bodies À l’école régionale des Beaux-Arts, 12 rue Denis Papin jusqu’au 20

janvier 2012

«Resonant Bodies» présente des oeuvres de quatre artistes qui

questionnent la notion de présence. Réverbérantes, ondulatoires,

invisibles ou fréquentielles, les pièces exposées sont des outils de

désorientations, des étalons fluides, des machines à vertiges qui nous

convoquent au fleuve sans rives de l’être-là.

Phill Niblock, pionnier de la musique minimale américaine,

Seth Cluett, plasticien, vidéaste, photographe et dessinateur,

Francis Baudevin, peintre,

Jung Hee Choi, peintre, vidéaste, musicienne et chanteuse.

Besançon


TGV RHIN-RHÔNE DIJON S’OUVRE À L’EST Régime de circulation au lancement

Dijon > Mulhouse > Zurich / Strasbourg Dijon Ville (D)

07:52 08:37 09:01 10:01* 10:37 12:01* 13:01 13:47 16:37 18:37 19:01 20:01* 20:37 21:01 21:46 22:01

Dole (A) Besançon Franche-Comté TGV (A)

21:04 08:21 09:05 09:27

11:05

09:20

11:20

Besançon Viotte (A) Belfort Montbéliard TGV (A)

08:46

09:52

Mulhouse Ville (A)

09:12

10:17 11:03

Bâle (A) Zurich (A) Colmar (A)

09:40

Strasbourg (A)

10:10

13:27

17:05 19:05 19:27

21:27 22:15 22:27

17:20 19:20 13:52

21:34 19:51

13:03 14:17 14:53

21:51 22:40 22:51

20:17 21:03

11:26

13:26

21:26

12:26

14:26

22:26

22:17 23:06 23:17

15:45

Jours de circulation : LUN à JEU

VEN

SAM

DIM

* TGV Lyria

Régime de circulation au lancement

Strasbourg / Zurich > Mulhouse Strasbourg (D)

> Dijon

09:16

19:08

Colmar (D)

19:38

Zurich (D)

09:34

Bâle (D)

10:34

Mulhouse Ville (D)

05:42 05:51

07:42 09:42 10:07 10:56

Belfort Montbéliard TGV (D)

06:07 06:16

08:07 10:07

Besançon Viotte (D)

05:27

Besançon Franche-Comté TGV (D) Dole (D) Dijon Ville (A)

13:34

15:27

14:34

16:34

14:56 15:42 16:56 17:42 16:07

06:35

12:21 12:35

06:31 06:42 06:48 08:30 10:30

12:35 12:49

20:07

18:07

20:33 18:35

16:30

18:30 18:49 20:58

05:52 06:22 06:58 07:10 07:19 08:58 10:58 11:12 11:58* 13:05 13:19 15:58* 16:58 17:58* 18:58 19:18 21:27

Jours de circulation : LUN à JEU VEN SAM DIM

* TGV Lyria

SNCF - 34, rue du Commandant Mouchotte - 75014 Paris - R.C.S./B 552 049 447


La bataille des tarmacs

est-elle relancée ?

Ryanair annonce son atterrissage à Dole au printemps 2012 pour assurer une liaison vers Porto. Officiellement, cette ligne ne remet pas en cause le projet d’accueillir la compagnie à Dijon.

Certainement pas, clame-t-on du côté de la CCI Côte-d’Or, gestionnaire de l’aéroport Dijon-Bourgogne. « Le programme que développe DoleJura aujourd’hui n’est pas le même que Renaissance, argumente Pa­

Ce que Patrick Laforêt n’ose peut-être pas dire, c’est que les responsa­ bles dolois ne sont pas vraiment francs du collier dans cette histoire. Avant d’échafauder le programme Renaissance, la CCI Dijon (c’était son nom à l’époque) avait consulté son homologue de Lons-le-Saunier. Question du jour : faut-il envisager un aéroport interrégional à Dole plutôt qu’une plateforme à Longvic ? Réponse claire côté franc-comtois : « Pas de projet à Dole autre que celui de faire partir quelques charters ». En substance. La CCI Dijon opte alors pour un aéroport régional à Dijon, le site actuel, proche de la ville, autorisant un développement jusqu’à 250.000 passagers par an environ. Entre-temps, changement de majorité au conseil général du Jura : le nouveau président croit dur comme fer au transport aérien, il retrousse les manches, fait venir Air Vallée puis Ryanair… Ce qui, soit dit en passant, atteste de l’importance de la volonté politique dans ce genre de projet. A titre de comparaison, disons que les élus bourguignons n’ont pas fait montre du même en­ thousiasme à propos de l’aéroport de Dijon, même s’ils ont finalement accepté, du bout des lèvres pour certains, de s’engager à hauteur de 15 millions d’euros dans la mise à niveau des équipements. Cela dit, les ca­ prices des élus ne font pas le succès économique d’une ligne aérienne : les lignes d’Air Vallée ont déjà fermé, faute de passagers. Morale de l’histoire : Dole aurait peut-être gagné à mûrir un peu plus longtemps son projet, mais, comme dirait l’autre, « cela ne nous regarde pas »…

La ligne Dole-Porto s’assimile plutôt à un “charter sortant”, alors que la ligne Dijon-Londres que devrait ouvrir Ryanair vise à faire venir des touristes britanniques en Bourgogne. » Rien

Ce qui nous regarde, en revanche, c’est de savoir si Ryanair va bel et bien, finalement, poser ses grands avions jaunes à Dijon. « Oui »,

C’est la deuxième fois, en quelques mois, que Dole coupe l’herbe sous le pied de Dijon. Apparemment du moins. Au printemps dernier, le conseil général du Jura et la so­ ciété exploitante de l’aéroport de Dole-Jura composée de la CCI du Jura et de Kéolis, annonçaient l’ouverture de lignes régulières vers Angers, Nice et Münich, par la compagnie italienne Air Vallée. Ce coup-là, c’est Ryanair qui annonce l’ouverture, au printemps prochain, d’une ligne Dole-Porto, à raison de deux allers-retours par semaine. Il se trouve que la compagnie irlandaise à bas coût est pressentie depuis plusieurs mois pour ouvrir des lignes au départ de Dijon. L’effet d’annonce dolois est-il de nature à remettre en cause le projet dijonnais ?

trick Laforêt, président de la CCI.

à voir, donc. Et le patron de la chambre consulaire de rappeler que, pour l’instant, Dole-Jura et Dijon-Bourgogne n’ont pas grand-chose à voir : « Nous avons prouvé, à Dijon, notre capacité à générer, avec nos trois premières lignes domestiques, un trafic régulier de 60.000 passagers par an, quand Dole n’envisage, avec Ryanair, que 15.000 passagers par an ». Le petit aéroport du Jura ne saurait donc faire de l’ombre à son grand frère côte-d’orien…

50

répond la CCI Côte-d’Or, qui a mandaté un intermédiaire de haut vol, irlandais comme par hasard, ancien patron de City Jet (filiale d’Air France), Patrick Edmond, pour négocier avec les équipes de Michael O’Leary, le patron de Ryanair. « Négocier » est bien le mot qui convient : cette compagnie vient là où les conditions financières lui plaisent. En clair, là où les frais aéroportuaires (accueil des passagers, billetterie, ma­ nutention des bagages…) sont le moins cher possible, voire carrément


offerts. Elle demande aussi aux collectivités locales de financer une par­ tie de la communication autour des nouvelles lignes. Ce qui d’aucuns dénoncent comme des « subventions déguisées ». Le tout est couché, noir sur blanc, dans une convention. Le hic, c’est que le conseil régional de Bourgogne refuse, à ce jour, de parapher la convention standard, la seule qu’accepte Ryanair, parce qu’elle paraît « peu sûre » aux juris­ tes de la région. Prudence justifiée ou excès de zèle ? Aucune conven­ tion n’a jamais été dénoncée par un tribunal, mais bon… La Bourgo­ gne avait déjà fait les choses bien pour accueillir Eastern Airways, avec montage de dossier très compliqué auprès de l’Europe… Si la question de la convention est réglée, si les modalités financières sont réglées, alors Ryanair, que la destination « Bourgogne » séduit – mais comment

pourrait-il en être autrement ? –, pourrait positionner des vols vers Londres et peut-être Marrakech, ou peut-être une ville allemande… Peut-être dès le printemps prochain… Tout cela fait encore beaucoup de « peut-être », mais, fière de ses pistes et de son aérogare refaites à neuf, Dijon y croit. Dole et Dijon sont tout proches l’un de l’autre, mais il en faut plus pour gêner Ryanair : la compagnie exploite des lignes au départ d’aéroports voisins, par exemple en Languedoc-Roussillon. Disons simplement qu’il va falloir mettre un terme au plus vite à une situation ubuesque : deux tout petits aéroports qui se bagarrent à 40 kilomètres l’un de l’autre, c’est juste débile. La bataille des tarmacs ne doit pas avoir lieu. a Patrice Bouillot

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Dijon… vole ! Echappées belles vers Bordeaux, Nantes, Toulouse, avec Eastern Airways Après une mauvaise expérience de voyage DijonBordeaux via Lyon, mes copines et moi avons testé le départ direct de Dijon pour notre weekend bordelais. Là je dois dire : bravo. Départ dès potron minet, les copines et moi, maquillées, parfumées, dans ma mini voiture arrivons à 6h00 à Longvic. Première bonne surprise il y a encore de la place dans le parking et c'est gratuit. Yes, pourvu que ça dure ! À l'intérieur du mini aéroport, nous entamons une mini queue devant une mini porte d'embarquement. Ça va vite, très vite, à peine le temps de voir l'équipage. "Hello captain, would you please passer devant moi, je vous en prie..." Ah crotte c'est une femme moi qui me voyait déjà au bras d'un beau commandant de bord, tant pis. Vingt

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minutes plus tard, nous voilà au pied de l'avion, dix minutes pour s'installer, on ricane, on baisse la tête, non ce n'est pas si petit, c'est juste Rita qui est très grande. 6h45 les moteurs sont en route. Oh des hélices, ça faisait longtemps ! Oh un mini mignon stewart ! Il nous offre des bonbons, c'est chou. Rita me fait gentiment remarquer que l'on ne doit pas perturber le personnel de bord avant les démonstrations de sécurité. On décolle, c'est parti pour le défilé en gilet de sauvetage puis plus tard pour le mini plateau : une boisson et un petit gâteau. On ne voit pas le temps passé que déjà le commandant nous annonce la descente. Merci Eastern Airways, le voyage ressemble au détergent. Mini mais il fait son maximum. Bordeaux nous voilà, il fait beau, on a la journée devant nous.


Bordeaux

Sociétés secrètes Savoir, oser, vouloir, garder le silence… Ê Immersion dans l’envers trouble

de la société. Ê L’humanité a toujours été fascinée par les so­ ciétés secrètes, leurs rites clandestins, savoirs occultes et cercles exclusifs. Elles existent de­ puis presque aussi longtemps que la société elle-même. Ce sont des confréries inoffensi­ ves aussi bien que des organisations puissan­ tes, politiquement ambitieuses. L’exposition aborde la question des sociétés secrètes à travers le prisme de l’art contempo­ rain. Les aspects occultes du monde ont tou­ jours intéressé les artistes qui s’approprient et détournent les mécanismes du secret. Cent trente œuvres, parmi lesquelles tableaux, photographies, sculptures, films, installa­ tions, documents et des pièces à conviction, ont été réunies représentant le travail de cin­ quante-deux artistes internationaux. CAPC musée d’art contemporain de Bor­ deaux du 9 novembre 2011 au 26 février 2012. Entrepôt. 7, rue Ferrère, 33000 BordeauxIl y a deux départs pour Bordeaux six jours sur sept, un tôt le matin et l’autre en fin d’après midi. Idem pour le retour.

Si vous partez vers la Bretagne, Eastern Airways vous propose des vols en milieu de journée. Passer le weekend à Nantes, départ le vendredi à 11h00 et retour le dimanche à 17h00 est maintenant à la portée de nimpor­ te quelle Bridget. Anne de Bretagne, tiens toi bien, nous arrivons ! www.easternairways.fr

TIGER WOK RESTAURANT, TOUT UN MONDE DE CUISINE... Au delà de notre spécialité, le WOK, qui de manière spectaculaire, consiste à cuire sous vos yeux les viandes ou poissons, légumes frais et garnitures que vous avez choisis, à feu vif garantissant des qualités gustatives et nutritives, nos plats ont des saveurs et parfums qui font voyager vos papilles… La carte d’hiver vous ouvre de nouveaux horizons avec : des nouilles sautées au saumon, crevettes ou poulet… le poulet au curry, le saumon grillé au sésame mais aussi des fajitas, du poulet façon tajine, un burger US et un burger Tiger aux notes épicées ! De quoi voyager à moindre frais…

CUISINE DU MONDE

Commencez votre périple avec la Tiger Plate, assortiment de tapas, à déguster avec un cocktail, un Litchi Colada ou le fameux Tiger Tiger aux fraises écrasées ? Un verre de vin du monde, une bière asiatique ou un raw juice fraîchement pressé et bourré de vitamines ? Même exotisme avec les desserts, la fondue tigrrrement chocolat, le gratin de fruits de la passion ou le tiramitsu mangue aux pains d’épice… A découvrir ou redécouvrir d’urgence : l’évasion façon TIGER dans une ambiance lounge, chaleureuse et colorée, réveillez le voyageur qui est en vous...

Sur place, à emporter ou NOUVEAU : se faire livrer !

TIGER WOK restaurant

Tél : 03 80 74 36 24

58 Avenue du Drapeau - Dijon

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Nantes

Le réel est inadmissible d'ailleurs il n'existe pas Exposition du 3 décembre 2011 au 5 février 2012 Hangar à Bana­ nes - Hab Galerie - Ile de Nantes Bon voilà, vous êtes à Nantes, son port, ses hangars, ses usines, sa mo­ dernité et son passé négrier. C’est peut-être pour se délivrer de cette vieille histoire d’esclaves que les Nantais tournent le dos à leur vieux patrimoine et réhabilitent leurs docks. Après L.U. Lefèvre-Utile devenu Lieu Unique, Nantes a transformé son hangar à bananes en un immen­ se terrain de jeux pour adultes : Salle d’exposition, nouvelles scènes, restaurants, bistrots… Et c’est ici que le réel n’existe pas, 1500 m2 d’il­ lusion, de flou ou de rêve. « L'art n'est pas ce qui, du point de vue de la vérité, doit nous restituer une réalité préexistante mais, au contraire, il peut nous apprendre à créer cette réalité, nous apprendre à y être alors que précisément notre condition fait que nous n'y sommes pas suffisamment. » Jean-Charles Vergne D’abord revoir le dernier Jim Jarmusch avec son dandysme désabusé de anti-héros, sa tendance à montrer un quotidien étrange, décalé. Ensuite admirer les toiles de Philippe Cognée, mises sous film plasti­ que et repassées, donnant à l'image un devenir, flou, ouvert à tous les possibles. Passer aux dessins, média de prédilection de Marc Bauer, des menus rien, des peaux mortes où s'écrivent des souvenirs. Après cette orgie d’images, j’irais boire un muscadet à la santé des nantais.

Toulouse

Vladimir Velickovic, "les versants du silence" Les Abattoirs – 76 allée Charles de Fitte Du 18 novembre 2011 au 29 janvier 2012 Il ne pouvait y avoir d’autres lieux pour exposer Vladimir Velickovic. Ses toiles sont aussi noires et sanglantes que les souvenirs de carcasses qui traînent en ces murs. Rares sont les œuvres que le regard oublie après s’y être confronté. Chargées d’une densité émotionnelle très forte, c’est de l’homme dont elles parlent. De nos destins misérables, de la mort et de la cruauté humaine, de la dualité des nuits humaines.

Les Abattoirs

La Fondation Bemberg Hôtel d'Assézat, place d’Assézat. Héritier d'une famille qui fit fortune en Argentine, Georges Bemberg a constitué une collection d'œuvres absolument unique. À 19 ans, il fait l'acquisition d'une première gouache de Pissaro. Viendront ensuite quelques Vuillard, Signac, Renoir, Sisley, Caillebotte, Monet, Pissaro, Vlaminck, Toulouse-Lautrec, Picasso, et Rouault. Le premier étage est aménagé comme une maison particulière. On y trouve une salle consacrée aux "védute" de Venise (Canaletto et Guar­ di), une galerie des portraits, une salle plus particulièrement réservée aux livres et aux bronzes. Le second étage, beaucoup plus contemporain, abrite les toiles moder­ nes, avec une salle entièrement consacrée aux Nabis et Fauves. La Fon­ dation Bemberg possède la plus grande collection privée de Bonnard. Philippe Cognée, Boxeurs, 1998

la loca tion de cour te ou moyenne durée du centre his tor ique Ces appartements pour 2 à 4 personnes sont la solution idéale pour de multiples occasions : l’accueil de vos parents, amis, d’un collègue pour un séminaire, d’un fournisseur. Ils sont très cosy, aussi bien équipés que chez vous, rien ne manque, de la bouilloire, du sèche-cheveux à l’ordinateur. Une collection de réveils dans l’un, un jardin vertical dans l’autre, une bibliothèque dans le troisième, un poêle à bois dans le quatrième ; tous sont différents, mais tous sont aussi confortables, silencieux, méticuleusement entretenus, soigneusement décorés. Ces meublés de tourisme, comportant cuisine et salle de bain, internet, écrans plats et cave à vin sont classés 4 étoiles. C’est clair vos hôtes ne seront pas à l’hôtel, mais comme chez vous. Nos tarifs sont raisonnables, notre livre d’or comporte déjà de belles signatures...

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Kim et Julie

Kim & Co sauve vos cheveux ! Ouvert depuis 5 mois, le salon so British de la place des Ducs confirme sa différence. La belle Kim et la pétillante Julie proposent un diagnostic sur-mesure et des soins profonds adaptés à chaque problématique de cheveu. Pour cela, elles ont choisi les produits Matrix, la marque américaine leader qui commence à seulement à arriver en France, avec des résultats étonnants sur tous les types de cheveux, même très abîmés. Dans le souci constant du respect capillaire, elles utilisent également les colorations de cette marque, de très haute tenue. Pour les plus sensibles, elles proposent les colorations Eos de Wella, à base de pigments naturels et bien sûr, sans ammoniaque. Les crinières les plus rebelles bénéficieront d’une exclusivité : le lissage brésilien Kerat’In, pour 4 mois d’une chevelure lisse et brillante, toujours sans dangerpour le cheveu. Avec ses fauteuils massants, une belle lumière provenant des baies donnant discrètement sur le square des Ducs, un accueil sympa et le fait qu’on se sente tout beaux en sortant… Kim & Co est la petite île Londonstyle dont nous avions besoin en ville pour une escale beauté.

femmes/hommes/enfants Mardi, mercredi : 9H30 – 18H00 Jeudi, vendredi : 9H30 – 19H00 Samedi : 8H30 – 17H00

Kim & Co

2 Place des Ducs Dijon

03 80 43 44 60

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nouveautés

istock

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Début 2012… ça va chauffer ! Ê Saint Sylvestre, Saint-Vincent, Saint-Valentin… Priez pour nous. Ê J’aime pas les fins d’année! Ca traine en longueur, c’est gris, ca souffle, ça mouille, c’est la fête à la grenouille. Les magasins sont blindés de monde et la cervelle reste vide d’idées cadeaux. Noël, on en fait toute une bûche alors qu’au final ça fatigue plein de monde. Envie pressante de chanter un hymne au renouveau, au changement, aux jours qui rallongent. Vivement janvier qu’on passe à autre chose et que Saint-Vincent nous se réchauffe à coup de bons sentiments et surtout… de bons coups. Au nom de Dijon, de Nuits-SaintGeorges et de Beaune, amen ! Vive le 14 février et son lot de cadeaux roses. Les amoureuses se font offrir, les célibataires se font plaisir. Quoiqu’il en soit mesdames, mesdemoiselles, mettons un peu de folie dans tout ce gris, du spa bien chaud dans nos vies, du champagne dans le jacuzzi, du glamour dans nos dessous, soyons sexy de la culotte aux nippies, prenons soin de nous et, et… et avant tout amusons-nous ! 2012 ne rimera pas avec blues, ni avec loose (comme dit W.F) Celine Colle

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Froid-chaud…moment SPArticulier avec William ! Ê Une drôle de descente qui m’attendait dans les chaudes entrailles de L’Hostellerie du Chapeau Rouge. Douceurs entourées de douceur, bul­ les dans la bulle, éclats de rire, éclaboussures, j’ai découvert en noir et blanc et à sa manière le nouveau spa de William Frachot, un des chefs les plus détonants de Bourgogne. Un endroit tout beau, tout chaud, cosy, où on se laisse envelopper par la vapeur d’un hammam, la chaleur d’un sauna, les jets de douches « hydromassants » ou par la douceur d’un massage traditionnel. Nous on a fait dans le décalé et l’habillé (on n’a pas voulu vous choquer) mais le spa se visite effeuillé et en toute intimité et pour celles et ceux qui le souhaitent, sous les mains expertes de Muriel et Géraldine. Au menu des soins, un modelage détente (30 min-50€) ou de relaxation (60 min-85€), massage aux pierres chaudes (1H30-95€), un soin du visage éclat et hydratation (45mn-50€)… Exquises esquisses de bonheur.

Si on vous en parle c’est que le spa n’est pas uniquement réservé à la clientèle de l’hôtel. Vous, petits vernis dijonnais et des alentours y avez accès et gratuitement en plus, si vous réservez un diner ou un soin. Et beaucoup ne le savent pas mais, si vous prenez un repas, plutôt que de vous énerver à essayer de trouver une place, sachez qu’un service voiturier est mis gratuitement à votre disposition.

Par Valentin et tous les saints, une offre vraiment spéciale !! Pour 199€, messieurs, votre dulcinée aura droit à 30 mn de massage, un accès au spa et pour se refaire une beauté avant le diner, un brushing, un maquillage léger et une pose d’ongles assurés par le salon à la griffe italienne Carlo Bay. Mesdames, il est donc urgent de mettre ce numéro entre les mains de votre homme (inventez un prétexte, je fais confiance à votre imagination débordante). En effet le 14 février, les places seront limitées à 6 ou 7 personnes. Et il n’y aura pas plusieurs services (quoique!)

Les autres formules :

• Pour 135€ : un dîner + une coupe de Champagne offerte + un jeu en début de repas pour remporter un voyage + une demie- bouteille de Billecart Salmon Rosé • Pour 160€ : la même chose + un accès au spa

Pour se sentir bien dans son assiette A l’Hostellerie du Chapeau Rouge, le dîner de la Saint-Valentin est chaque fois un événement ! Dans un menu unique et personnalisé, l’opportunité de déguster dix plats nés d’une réflexion, d’un vrai travail de création et des envies du chef: « J’y pense le soir, le week-end, en lisant, en pilotant, en discutant avec les chefs de services. C’est un travail de longue haleine qui signe souvent la naissance de nouveaux plats. » On ne vous en dit pas plus. On vous laisse imaginer, l’eau à la bouche… Hostellerie du Chapeau Rouge 5 rue Michelet – Dijon - Tel. 03 80 50 88 88

Lovez-vous dans La Bulle d’Emma Ê Deux points forts pour ce nouvel institut à l’ambiance zen et épurée. L’expérience d’Aurore tout d’abord qui a acquis son savoir-faire dans les grands instituts comme la Maison Guerlain sur les Champs-Elysées. Elevée professionnellement dans ce milieu d’exigence, c’est avec confiance que vous pouvez remettre visage et corps entre ses mains averties. Au programme massages, beauté du corps et du visage mais aussi soins traditionnels revisités. Ainsi l’épilation des jambes devient « French legs », une épilation précédée d’un gommage et suivie d’un massage avec pour finir pose d’un auto-bronzant, le tout pour seulement 20€. L’autre atout d’Aurore ; sa marque professionnelle. Soins cosmétiques haut de gamme, les produits KERASKIN sont le résultat de la recherche avancée des laboratoires L’Oréal. Un concentré de découvertes et des actifs surpuissants. La sélection pour distribuer la marque est drastique (Lutetia, le Hyatt Regency, le 8… à Paris, instituts et thermes à Megève, Monte-Carlo…) La Bulle d’Emma a l’exclusivité sur Dijon ! Profitez-en ! La Bulle D’Emma 16 rue Lammonoye – Dijon Tel. 03 80 46 52 12

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BioStudio, l’institut de toutes vos envies

Soins corps et visage, amincissement, massages, beauté des mains et des pieds, pose et décoration d’ongles, épilation, maquillage, soins visage pour hommes, BioStudio répond à tous vos besoins et surtout à tous vos désirs. Envie de vous évader (puisque c’est bien se faire plaisir dont il est question !) laissez-vous aller entre les mains de Céline pour un voyage multi­ sensoriel. Les massages s’inspirent de techniques ancestrales empruntées aux hawaiiens, balinais, indiens, thaïlandais… pour une relaxation optimale. Grâce à la présence des marques Alorée, Vitacology, Senteurs du Sud… vous avez l’assurance de produits bio ou éco-certifiés, un gage de qualité mais aussi de sécurité pour votre peau et pour l’environnement.

Tout y est, alors courrez vous allonger dans un cadre tout beau, tout neuf.

Inauguré le 1er décembre, l’endroit a séduit un large public.

BioStudio- 136 rue d’Auxonne – Dijon - 03 80 68 26 56

www.biostudio.fr

Un temps pour elle

Une nouvelle adresse à découvrir à Dijon pour découvrir l’art de la lingerie. La jeune propriétaire, diplômée de l’ESC, a fait ses armes au rayon lingerie de grandes enseignes. N’y trouvant pas son bonheur, elle a monté son projet sur mesure, d’abord sur facebook en faisant participer ses fans, puis enfin en vrai, dans sa boutique-écrin de la place Bossuet. Passionnée de beaux dessous, elle a cherché – et trouvé – de jeunes créateurs pointus qui créent de la belle lingerie. Belles finitions, jolies matières, du décalé au très élégant en passant par le sexy-burlesque… Fabrication française, produits éthiques, le choix est riche et novateur. Vous pourrez ainsi découvrir la fameuse collection Maison Close et French Cancan, très sexy-burlesque, mais aussi les Jupons de Tess, en matières naturelles ou vintage, Peau Ethique, l’italien Arti Maglia ou Edith Desmarais pour le haut de gamme. C’est là, et nulle part ailleurs à Dijon, que vous trouverez les nipples, ces jolies petites choses qui habillent les seins des danseuses burlesque, ou que vous apprendrez tout sur le port du corset. Car le corset est une pièce à avoir dans sa garderobe, aussi précieuse qu’un sac de luxe, qui se montre sur une robe, un chemisier ou se cache pour donner un port de reine. N’hésitez pas à pousser la porte et à les essayer dans les cabines-boudoir, dont les couleurs ont été choisies par les futurs clientes ! 25 place Bossuet - Dijon 03 80 58 08 99 Ouverture : 10h-13h et 14h-19h du lundi au samedi

Collectes de sapins : broyez du vert! La nouvelle année est l'occasion de prendre de bonnes résolutions. Alors pourquoi ne pas choisir de faire un petit geste pour l'environnement ? Plutôt que d'abandonner lâchement son sapin sur le bord d'un trottoir afin qu'il finisse tristement sa vie en brûlant parmi les déchets à l'usine d'incinération, le Grand Dijon et la Ville de Dijon organisent pour la première fois une collecte de sapins en apport volontaire. De quoi vous ôter une épine du pied. Mais attention toutefois : seuls les sapins « nus », c'est-à dire sans neige artificielle et débarrassés de leurs boules, guirlandes et sans leur pied pourront être valorisés. Le broyat produit grâce à ces conifères servira de paillage pour les arbustes des squares de la ville. Et vous, vous repartirez avec, en cadeau d'étrenne, un sac de compost... Pour continuer à jardiner durablement en évitant l'usage d'engrais chimiques et devenir ou demeurer de véritables consomm'acteurs !

Rendez-vous les samedis 7 janvier (parking du Zénith) et 14 janvier sur le (parking du parc de la Colombière) entre 8h et 12h.

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Arts et Muse : déco décalée

Unique à Dijon, cette boutique de déco a été pensée comme un appartement. Dans chaque lieu de vie recréé à partir de mobilier chiné et retapé, ce sont les réalisations de créateurs du monde entier qui cohabitent. Les nombreuses curiosités nous attirent d’une pièce à l’autre. Dans la salle de bain, les parfums bio créés par un nez issu de Besançon mais vivant aux Etats-Unis, sont présentés dans des pots de confiture version frenchy et dans des gobelets à cafés version NewYork. Dans la chambre, les bottines Odetta 100% made in France, revisitent la camarguaise et font un tabac. Dans le salon, les appareils Lomo ultra tendances font des photos pas comme les autres. Dans tout l’appart, installés ça et là, des bonhommes coussin, tapis ou range-pyjama… de drôles de gugus, mi tissu, mi peluches. Une jolie boutique un brin décalée, pleine d’idées cadeaux, sur laquelle Elise, passionnée de mode et de déco et ses créateurs coups de cœur soufflent un vent de folie chaud, coloré et bien agréable. Art & Muse - 8-10 rue Charrue - Tel. 09 50 30 57 48 Blog : art-e-muse.blogspot.com

Par amour du livre On entre chez Gotham quand on aime les livres un peu, beaucoup, passionnément. Un peu quand on est étudiant et qu’on cherche un classique version poche pas cher, beaucoup lorsqu’on est touriste et qu’on s’intéresse à l’histoire de la région ou gaga de bulles et qu’on cherche des BD, passionnément si l’on est collectionneur. Temple du livre d’occasion, on trouve de tout : romans, ouvrages régionalistes, BD, comics français, livres pour enfants, essais… Et quand on aime le livre en tant qu’objet, on accède à quelques petits trésors : ce livre fin 19ème, entièrement manuscrit, le Roman de la Momie de Théophile Gauthier illustré par Georges Rochegrosse ou encore le plus vieil ouvrage de la boutique, un livre religieux édité en 1691. Ici on caresse les pages, on hume le temps passé sur le papier, on écoute la couverture craquer. Le livre redevient vivant, fait vibrer nos sens et nous raconte sa propre histoire grâce à la passion de Farid et à travers ses mots. Gotham 6 rue Auguste Comte Tel. 03 80 71 16 72

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communiqué

LE NOUVEAU DIAMANT

IMMOBILIER DE DIJON

Depuis peu la rue de la préfecture à Dijon est ornée d’un joli diamant bleu. Il s’agit du logo un peu décalé d’une agence immobilière récemment créée dont le nom rappelle l’environnement professionnel dans laquelle elle évolue. En effet elle est la dernière-née du groupe SEGER dont la notoriété à Dijon n’est plus à démontrer. Pourquoi le choix d’un tel symbole ? Tout simplement pour exprimer la qualité du savoir-faire proposé aux clients tant vendeurs qu’acheteurs et bien sûr, celle des biens commercialisés au sein de l’agence. Quant à l’emplacement géographique il correspond au désir de s’intégrer dans un quartier développant des activités diverses, commerces de nécessité quotidienne et de proximité, afin d’être au cœur du tissu vivant de la ville.

Astrid Launais / responsable agence. « Située au 111 rue de la Préfecture près de la place de la République à Dijon, l'agence Segerimmo République propose toute une sélection de biens immobiliers : appartements, maisons, hôtels particuliers, biens de prestige et haut de gamme…. »


Créer une agence immobilière en pleine crise, n’est-ce pas prendre un risque ?

La démarche ne paraît pas évidente à priori mais tout bien considéré c’est précisément en période de crise que se fait la différence et que l’oppor­ tunité de prouver ses qualités professionnelles est la plus favorable : Le sens de l’adaptation aux évolutions positives ou négatives, la capacité de réagir rapidement, un service attentif et multi compétent, le sérieux. Cela passe par exemple par la qualité de l’esti­ mation des biens, partie la plus ardue de la tran­ saction immobilière, Le courage d’informer les vendeurs de la réalité du marché, afin qu’ils ne s’embarquent pas vers des chimères néfastes à la vente de leurs biens Les conseils donnés pour optimiser une vente ou la capacité de convaincre un vendeur qu’il faut saisir une opportunité, ne pas les laisser lâcher la proie pour l’ombre dans une période où le contexte économique est incertain tout en préservant leur intérêt. Ne jamais oublier qu’un bon accord est un accord qui satisfait toutes les parties et que l’agent immobilier ne doit pas par exemple basculer dans le camp de l’acheteur pour vendre à tout prix mais ne doit pas non plus faire passer le vendeur à côté d’une vente sûre. Tout cela est une question d’expérience et dé­ pend de la qualité du relationnel entretenu avec les clients et surtout d’une bonne connaissance du marché immobilier. L’agence Segerimmo République souhaite se positionner sur des biens de qualité, d’ailleurs elle a mis en place » un système novateur de qualification des biens en fonction de leur situa­ tion et de leur rapport qualité/prix, signalé par un nombre variable de diamants. Le parti pris est d’être résolument moderne tant grâce aux outils utilisés tel le flash code qui per­ met aux détenteurs de smartphone de se connec­ ter sur le site internet que sur les méthodes de présentation des biens. Enfin atout majeur : la grande discrétion que l’agence entretient sur certains biens qui néces­ sitent par leur qualité ou la situation des clients un travail à l’abri de toute publicité.

L’immobilier face à la crise ?

Les systèmes financiers ne bénéficient plus comme avant de la confiance populaire. On voit arriver sur le marché de l’investissement des personnes qui abandonnent leurs placements financiers au profit de la pierre ou de l’or. Mais L’or est un placement inerte. La pierre est sécure et rentable même à minima. Quelque soient les crises et leur intensité, l’im­ mobilier est une valeur refuge. Les personnes qui souhaitent placer leur argent savent bien que même si les prix du marché immobilier peu­ vent baisser sous l’effet de certains paramètres il ne peut pas s’effondrer comme d’autres valeurs plus virtuelles. L’Immobilier c’est du concret et les gens auront toujours besoin de se loger, c’est vi­ tal. C’est d’ailleurs pourquoi en ce moment de plus en plus de personnes souhaitent investir intel­ ligemment dans des biens locatifs déjà loués. Ainsi nul besoin de rechercher des locataires. La rentabilité est immédiate. D’autant que la crise financière va vraisemblablement freiner l’accès à la propriété pour certaines tranches de popu­ lation, et donc augmenter la demande locative.

Ce coup de frein permettra aux professionnels de démontrer leur compétence en préconisant la notion de juste prix aux vendeurs. La spécula­ tion n’est pas de mise surtout dans une période difficile. S’adapter c’est aussi tenir compte de cet aspect déterminant dans l’optimisation des ventes. Pour maîtriser autant que faire se peut les variations économiques. Une période crise est l’occasion idéale pour les professionnels compétents. Leur connaissance quotidienne du panorama du marché, leur réactivité, permet d’en maintenir les flux éco­ nomiques vitaux et de ne pas le laisser partir à vau l’eau. Car quelques soient les vendeurs ou le type de bien la tendance naturelle d’un vendeur est de penser que son bien détient une valeur particulière. C’est souvent le prix de la valeur émotionnelle qui entre en ligne de compte dou­ blée d’ une connaissance limitée du volant d’af­ faires en vente. Ou encore la référence faussée à des biens soi-disant analogues, présentés à des prix ne correspondant pas aux prix de vente définitifs, que seuls les professionnels sont en mesure d’apprécier concrètement. Plus les clients feront confiance aux profession­ nels plus ils se rendront compte que leur com­ pétence ne peut être remplacée. Un particulier ne peut mesurer les évolutions parfois très rapi­ des du marché. Les professionnels ont les mains dans le « cambouis» de l’immobilier chaque jour, ils disposent également de réseaux relationnels avec des services de prêts et peuvent favoriser l’avancement des dossiers de financements, etc. Charge aux professionnels d’être dans les clous, de tenir un discours honnête et d’avoir une éthi­ que qui renforce leur crédibilité.

Les tendances du marché

S’agissant des tendances de secteurs géogra­ phiques il y a toujours eu des « effets de mode » dans l’immobilier aussi. Actuellement, on constate un fort rapprochement vers le centre-ville et un attrait considérable pour le centre historique de Dijon depuis plusieurs mois, voire un ou deux ans. Cela s’explique di­ versement : les difficultés d’accès au centre en voiture qui vont s’accentuer avec l’arrivée du tram et des nouvelles dispositions de circulation intramuros, les coûts de transport individuel, la qualité de vie que va retrouver le centre grâce au tram également. Les dijonnais vont peu à peu se réapproprier le centre-ville autrefois dé­ laissé au profit de la périphérie plus ou moins proche. Nous voyons arriver des familles avec enfants qui souhaitent bénéficier sans contrainte de transport, des activités scolaires et culturelles à proximité de leur domicile. Le marché des appartements semble donc en progression alors qu’autrefois les maisons avaient la primeur des acquisitions. Les évolutions économiques et sociétales influen­ cent le marché de façon évidente. Les quartiers qui vont bénéficier de la circulation du tram vont évoluer progressivement en termes de prix. C’est encore le moment pour acquérir des biens à des prix corrects parfois bon marché avant fin 2012. Bien qu’il soit encore prématuré de faire des pro­ nostics, le quartier République par exemple va se trouver une nouvelle jeunesse. Si l’on compare les effets du tram dans les villes où il est déjà installé, le constat amène à penser que tous les secteurs placés sur les axes de circulation sont fortement valorisés. Dernier paramètres qui a récemment boosté le marché : l’effet de la modification des calculs des

plus-values. Beaucoup de transactions sont en cours sur des petits biens d’investissement loca­ tifs dont certains voulaient se délester avant le 1er février 2012 et ont précipité des ventes qui se seraient diluées dans le temps sans ce para­ mètre imprévu. Les prix dépendent bien évidemment de la loi de l’offre et de la demande mais en période de crise plus seulement. On voit bien que les moyens des acquéreurs potentiels sont de plus en plus grignotés. Les prix découlent donc aussi de l’évolution du niveau de vie général. Ceci dit, Les banques pratiquent encore des prêts à taux très honnêtes, le seul vrai problème qui peut freiner c’est leur niveau d’exigence de garanties qui s’élève peu à peu, éliminant une partie des accédants pourtant en capacité réelle d’acqué­ rir. Il y a lieu de s’attendre à une stabilisation voire à un léger affaissement des prix dans les mois qui viennent. Le meilleur conseil à donner actuelle­ ment aux vendeurs est d’y regarder en deux fois avant de refuser une offre si elle est sérieuse. « Ne pas lâcher la proie pour l’ombre » tout en sa­ chant faire face aux propositions malhonnêtes. Là encore les vendeurs doivent s’adosser sur les bons professionnels qui sauront les rassurer ou les conforter dans leurs décisions. En toute hon­ nêteté.

Quelle emprise la réglementa­ tion peut elle avoir sur les ven­ tes immobilières ?

La règlementation dans le domaine de l’immo­ bilier est finalement assez récente et on voit bien qu’elle se durcit et s’intensifie ne serait-ce qu’au niveau des diagnostics qui se sont démultipliés depuis ces dernières années. C’est d’abord en vertu d’un principe de pré­ caution que le législateur a tendance alourdir la réglementation en matière de transactions immobilières. Ensuite on peut supposer que cela répond à une volonté d’amélioration constante de l’habitat en général. Sur les postes Electricité et Gaz par exemple, les diagnostics ont permis de sensibiliser la popu­ lation aux dangers invisibles parfois dus à des installations hasardeuses. Globalement on peut dire que l’alourdissement croissant des contraintes réglementaires finit quand même par bénéficier à l’ensemble de la population, locataires ou propriétaires. Parfois le coût de ces diagnostics fait grincer des dents mais en fin de compte, cela participe de la sécu­ rité des transactions immobilières.

Henri de Thy : Juriste de formation spé­

cialisé dans le droit notarial et fiscal, il est depuis plusieurs années le patron de SEGERAD la bran­ che Syndic et gestion du groupe Seger. Il s’est vu confier en plus, cette année, les deux agences immobilières du groupe, dont la petite dernière au logo en forme de diamant.

Astrid Launais

: Avec plusieurs années d’expérience dans l’immobilier de qualité elle relève un défi en prenant en charge la création d’une nouvelle agence. Mais Prendre des risques c’est aussi prendre celui de réussir ! Sa volonté est d’être à l’écoute de ses clients, de leur prouver qu’ils ont raison de lui faire confian­ ce, tout en gardant le sourire quelles que soient les circonstances. communiqué


@ Garfield on line

Il s'en passe de belles dans le monde virtuel bourguignon !

Ligne Lilly of London

Prenez une costumière qui a roulé sa bosse à l'Opéra de Dijon et dans des théâtres réputés, puis s'est tournée vers le graphisme. Après s'être amusée avec sa machine, elle a commencé à gâter ses copines avec des sacs et accessoires home made… et elle s'est rendu compte que cela plaisait beaucoup ! Alors elle s'y est mise, et a créé Lilly of London, une pe­ tite boutique en ligne… qui plaît déjà beaucoup aux anglaises, justement. Les finitions sont parfaites, chaque pièce est unique, réalisées avec des tissus de toute sorte… et même des fripes, des vieux jeans. L'effet est étonnant et frais, les prix très raisonnables (de 25 à 50 €). Elle a eu la bonne idée de réaliser son

Intrusus,

Fatima Bakti, créatrice de Lilly of London

propre site www.lillyoflondon.com, très 70's, la boutique étant hébergée sur une plate-forme dédiée, ce qui simplifie la logistique et lui donne une visibilité sur toute la toile.

L'appli "Opéra de Dijon"

Une bonne idée pour dé­ poussiérer l'idée qu'on se fait de l'opéra : le nôtre vient de lancer sa propre application mobile. Gra­ tuite, disponible pour le moment seulement sur Iphone, elle a été réalisée en partenariat avec Orange et quelques agen­ ces… non locales, ce qui agace les prestataires des environs. Mais bon, le résultat est vrai­ ment à la hauteur. Avec exactement le même graphisme que sur tout ce que produit l'Opéra en matière de communication, on accède au programme et à toutes les infos, vidéos, sons ; on peut acheter les places de son téléphone, synchroniser les dates avec son propre agen­ da électronique, recevoir des alertes… L'appli est bien sûr géolocalisée, pour trouver sans se tromper l'auditorium ou le grand théâtre - pour les étourdis qui n'ont pas le sens de l'orientation, les artistes qui se produisent ou les fans qui viennent de loin !

Disponible sur l'AppStore – Opéra Dijon

le jeu de rôle en ligne

Un jeune chef d'entreprise dijonnais, Romain Coutant, a eu l'idée intéressante de créer un jeu de rôle en ligne ! Alternative au vrai jeu de rôle IRL (in real life) qui oblige à se donner rendez-vous et à s'organiser, Intrusus utilise la souplesse et les divers moyens offerts par les nouvelles technologies. En clair, vous choisissez votre camp (gendarme, voleur) et remplissez votre profil en ligne. Vous payez la partie 10 € (c'est pareil dans la vie) et le serveur vous enverra pendant 3 ou 4 jour un scénario interactif que vous jouerez face à un second joueur, inscrit comme vous. Vous serez aidé dans votre enquête ou votre fuite par des sms et des messages téléphoniques qui vous permettront d'avancer et de contrer votre adversaire. Vous ne restez pas assis devant votre ordinateur, votre entourage vous trouvera un peu bizarre pendant quelques jours et ça met un peu d'adrénaline dans la vie. www.intrusus.com

L'université de Bourgogne passe au Web 2,0… enfin ! Boutique en ligne très sweat !

Maintenant, au lieu de se contenter des sweat-shirts marqués Harvard ou Colum­ bia University, on pourra dé­ sormais arborer "Université de Bourgogne" et n'être pas peu fiers ! (Et je suis fie-er…). Destinés à tous, la ligne dé­ veloppée et commercialisée par "Campus de France", un pro en la matière, propose les fameux sweats à capuche (32 €) et toute la ligne textile ha­ bituelle, des mugs thermos ou céramique (8 €), sacs et saco­ ches (28 €) et bien sûr les vins et crémants de Marsannay, à partir de 5,43 €, produits par l’IUVV (Institut Universitaire de la Vigne et du Vin – Jules Guyot). Les sportifs ne seront pas oubliés, et les associa­ tions étudiantes pourront créer leur propre ligne. www.boutique-ubourgogne.com

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l'Ub-Link (prononcez You Bi Link, on est en France, que diable) se veut un pont entre l'entreprise et l'université : c'est le premier réseau social de ce genre en France. Cela signifie, d'abord, que l'université a utilisé ses forces vives pour créer ce qu'elle enseigne. Ce n'est pas le tout d'avoir des masters en communi­ cation, des professeurs pros en web 2,0, les travaux pratiques sont nécessaires ! Ils ont donc été mis à contribution, en lien avec l'agence I-com, qui a réalisé et hébergé la plate-forme. Et le résultat est là, c'est un outil assez puissant pour centraliser les offres et demandes de stages ou d'emploi, partager les expé­ riences professionnelles entre anciens et nouveaux de l'Ub et avec les entreprises membres du réseau… Quand on sait que la majorité des postes sont dis­ ponibles via le réseau et vue la méconnaissance du monde de l'entreprise de la plupart des étudiants, cela semble être une initiative digne de sens. La V2 va sortir d'ici quelques semaines, et une application Smartphone suivra. www.ub-link.fr - sur inscrip­ tion uniquement


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