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GASTRONOMIE - CULTURE - TOURISME EN BOURGOGNE BINGBANG n°85 ● HIVER 2022/23 MAGAZINE SEMESTRIEL À TABLE, SUR SCÈNE… L’ACTU DE L’HIVER DE L'ART ET DU COCHON

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

Nom concessionnaire N°, Adresse, Code Postal, Ville,

Pensez à covoiturer. #SeDéplacerMoinsPolluer

Nom concessionnaire

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N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

Nom concessionnaire

Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 à 0.9. RCS Concessionnaire.

1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.002

Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 à 0.9. RCS Concessionnaire.

N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

Pensez à covoiturer. #SeDéplacerMoinsPolluer

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Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 à 0.9. RCS Concessionnaire.

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A 20g CO2/km B C D E G F
A 20g CO2/km B C D E F
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A 20g CO2/km B C D E G F LE LUXE À L’ÉTAT BRUT
01 23 45 67 89 landrover.fr/ville Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 à 0.9. RCS Concessionnaire. NOUVEAU VOLVO C40 RECHARGE 100% ÉLECTRIQUE Cycle mixte WLTP : Consommation électrique (kWh/100 km) : 18.2 - 22.3. Autonomie électrique (km) : 406-438. Données en cours d’homologation. VOLVOCARS.FR RCS XXXXXX XXX XXX XXX Pensez à Covoiturer. #SeDéplacerMoinsPolluer 1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.001
1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.004 Raison sociale du point de vente Adresse et code postal du point de vente RCS du point de vente Mandataire d’intermédiaire d’assurances enregistré à l’ORIAS n°******** D A C E F G B 142g CO2 / km AU QUOTIDIEN, PRENEZ LES TRANSPORTS EN COMMUN # SeDéplacerMoinsPolluer JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À découvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - Société par Actions Simplifiée au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes échus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe : Rejoignez la communauté. D A C E F G B 142g CO2 / km JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À découvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - Société par Actions Simplifiée au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes échus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe : Rejoignez la communauté. JOIN THE TRIBE* Raison sociale du point de vente Adresse et code postal du point de vente RCS du point de vente Mandataire d’intermédiaire d’assurances enregistré à l’ORIAS n°******** D A C E F G B 142g CO2 / km JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À découvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - Société par Actions Simplifiée au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes échus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe : Rejoignez a communauté. Raison sociale du point de vente Adresse et code postal du point de vente RCS du point de vente Mandataire d’intermédiaire d’assurances enregistré à l’ORIAS n°******** D A C E F G B 142g CO2 / km JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À découvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. 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Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis FCA France - Société par Actions Simplifiée au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes échus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe Rejoignez a communauté. F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer RCS Concessionnaire. 1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.003 F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 à 2,4. RCS Concessionnaire. A B C D E F G 55g CO₂/km Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 à 2,4. RCS Concessionnaire. Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDéplacerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 à 2,4. RCS Concessionnaire. A B C D E F G 55g CO₂/km Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr

Le Goût du Vin,

un acteur majeur de la distribution vinicole auprès des restaurateurs et des cavistes, en Bourgogne et bien au delà…
Lucas Mathieu Adrien

Adrien, Lucas, Mathieu se partagent le secteur régional, épaulés par deux collègues en région parisienne et dans le lyonnais. Leur expertise et leur assiduité font d’eux de véritables partenaires des restaurateurs.

Le service est total, du simple conseil à l’élaboration d’une carte, en passant par la livraison quotidienne (sans minimum) et la dégustation.

Avec une capacité de stockage superlative, qui permet d’avoir une continuité et une disponibilité sans faille sur les produits, et des tarifs compétitifs à souhait grâce à la force de frappe d’une gamme vaste et « bien achetée », Daniel Passeri et son équipe agissants comme le seul intermédiaire sur tous les vins du catalogue. Du grand cru au vin de pays en passant par les vins de nouveau monde, les prix sont fixés à l’année, sans fluctuations, mais toujours justes. Ce qui a aussi pour conséquence d’en faire profiter les particuliers en boutique… La boucle est bouclée.

D’ailleurs, côté boutique, n’oubliez pas : l’accent est toujours mis sur la qualité de l’accueil et le conseil personnalisé, les deux marques de fabrique des lieux pour trouver son bonheur dans le millier de références disponibles en vins et champagnes, et les quelques centaines en spiritueux. D’ailleurs, les Fêtes sont là, alors, on ne saurait vous priver...

Dijon ● 37 rue d’Auxonne 03 80 67 36 95

Quetigny ● 10 rue des artisans 03 80 47 46 42

Ahuy ●6 rue Pré Potet 03 80 65 10 75

www.le-gout-du-vin.fr

Montagnes du Jura et Vosges du

Sud :

pas besoin d’aller loin pour goûter aux joies de l’hiver

Métabief, Les Rousses : ces noms chantent aux oreilles des amoureux de la glisse. La saison du blanc est aussi l’occasion idéale de reprendre des couleurs, autour d’une fondue ou d’une station prolongée en terrasse.

Stations, parlons-en ! Elles se sont mises en quatre, avec la Planche des Belles Filles et le Ballon d’Alsace, pour varier vos plaisirs. Faites un tour sur bourgognefranchecomte.com ça vous donnera envie d’aller voir du pays, un pays qui est le nôtre. Jetez un œil sur le calendrier, et préparez vos prochains week-ends. Inutile d’emmener des provisions de bouche, vous devriez trouver votre bonheur sur place, en commençant (ou en finissant) par le comté, bien sûr !!!

TOUTES LES IDÉES POUR VOS WEEK-ENDS ET SORTIES DANS LA RÉGION

n°85 BINGBANG
Ski de randonnée à Métabief © Bestjobers Elisa & Max / BFC Tourisme © Stephane GODIN / BFC Tourisme
WWW.BOURGOGNEFRANCHECOMTE.COM 6

Un hiver sportif dans les Montagnes du Jura

Cet hiver, il va y avoir du sport ! Amateurs de grand saut, initiez-vous aux tremplins des Chaux Neuve et de Tuffes pendant la saison. Ceux qui aiment regarder du haut niveau auront rendez-vous le 21 et 22 janvier pour la Coupe du monde de combiné nordique à Chaux-Neuve et du 27 au 29 janvier pour la Coupe du monde de ski de fond à Prémanon. L’incontournable course made in Jura la Transjurassienne, avec près de 4000 skieurs du monde entier chaque année, se tiendra le 11 et 12 février au travers des montagnes du Jura.

Explorez les pôles et les caves du Jura

Dans l’Espace des mondes polaires à Prémanon, devenez explorateur des pôles et faites un tour sur la grande patinoire de glaces. Les plus gourmands vont se plonger dans les caves d’affinage du Fort Saint-Antoine. Dans cet ancien fort militaire, véritable bastion du Comté et de sa fabrication, parcourez l’ambiance d’une cave d’exception. Le Fort des Rousses vous emmènera lui à la rencontre des Comté Juraflore et de ses plus de 140 000 meules conservées dans ces merveilleuses voûtes en pierre. Découvrez le secret de son fruité et son torréfié exceptionnel.

Vive le ski !

Pour le ski, Les Rousses et le Ballon d’Alsace seront sûrement les destinations de choix. Naturelles et authentiques, leurs pistes sont conçues pour toute la famille. La Station de Métabief fera le bonheur de ceux qui cherchent de la diversité et du challenge. Les sites nordiques comme le Lac des Rouges Truites ou les Téléskis d’Entre les Fourgs-Jougne vous permettront de profiter des activités de neige tout en mangeant un bout sur les pistes.

Un jour à La Planche des Belles Filles

Pour un beau moment en famille, rendez-vous dans le domaine de la Planche des Belles familles. La piste de bouée sur neige sur une piste de 64 mètres et de luge seront parfaits pour votre arrivée dans la matinée... et vous ouvrir l’appétit ! Le midi, direction le Resto de la Planche pour reprendre des forces. L’aprèsmidi sera sportive, avec les 6 pistes familiales de ski alpin. Pour les plus curieux, des activités comme le jeu d’exploration « Le Mystère des Belles Filles » pour toute la famille vous donneront votre dose d’aventure.

Bouée à neige à la station de la Planche des Belles Filles © Thomas DEVARD / Destination70 / BFC Tourisme Ski de fond sur le site de Mijoux © Bestjobers Elisa & Max / BFC Tourisme Cave du Fort Saint Antoine Fromagerie Marcel Petite © Alain DOIRE BFC Tourisme Saut à ski, Chaux-Neuve © Bourgogne-Franche-Comté Tourisme
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Espace des Mondes Polaires - le musée © Baltik / Espace des Mondes Polaires BFC Tourisme
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Directeur de publication : Richard Patouillet richard.patouillet@bing-bang-mag.com

Responsable rédaction : Gérard Bouchu. Contact : gerard@bing-bang.fr

Direction artistique : pH2

Auteurs : Gérard Bouchu, Édouard Bouyé, Lucas Le Texier, Massey Ferguson, Olivier Mouchiquel, Édouard Roussel, Loubaska, Charlotte Fromont, ...

Crédit photo : R. Patouillet, GB, Massey Ferguson, Marielys Lorthios, divers... Impression : Imprimerie Champagne Dépôt légal : Décembre 2022 Edité par EDIBANG : SARL au capital de 14 400 euros 7 bis rue du Chapeau Rouge, 21000 DIJON Tél. 03 80 73 01 15 ou 06 83 86 48 28 Régie publicitaire : Edibang

Toute reproduction, même partielle, des articles et des photos : interdite. Droits réservés.

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Sommaire ● à l’affiche ● à taaaable ● biNg baNg se met à table ● à boire et à MaNger : nouveautés, meurette, test... ● ViNS ● culture + ● art eN Vrac ● thÉÂtre ● ageNDa ● SoYeZ ZeN ● Partir reVeNir ● à la table De l’archiViSte à notre lolo, parti beaucoup trop tôt. tes grands bras et ton grand cœur nous manquent, canaille ! 14 36 28 54 72 82 86 92 102 108 114 118 11

édito

Remercions l’écriture inclusive qui nous permet d’écrire ainsi un des airs les plus fameux jamais chantés sur la Côte.

On ne va pas vous redire le plaisir qu’on a de vivre dans un coin de France où, malgré quelques périodes de famine et de misère noire, au Moyen-âge, et des inflations à répétition ces derniers temps, la Bourgogne n’a jamais boudé son plaisir de manger quand elle l’a pu.  En en rajoutant sur les plaisirs de la table, certains vont encore dire qu’on est un peu « lourd ». Lourd, l’œuf en meurette objet d’un concours au Clos Vougeot destiné à sacrer chaque année le champion ou la championne internationale ? La meurette envoie le pâté, pour parler un langage contemporain. Un langage qui a évolué comme les habitudes alimentaires, on vous emmène faire un tour à la Cité internationale de la Gastronomie et du Vin, où une expo savoureuse vous attend.

On n’aura jamais autant parlé de vins et de plaisirs de la table, s’il faut en croire le succès des livres les évoquant. On est loin des bouquins de cuisine d’autrefois, et même des livrets ayant accompagné l’évolution des techniques, de la cocotte SEB au Thermomix. À l’heure de Top Chef, on veut du ludique, du distractif, du pratique, de l’écologique aussi.

La table n’a pas forcément besoin de nappe ni de décorum pour exister, même si une belle mise de table, au restaurant comme en famille ou entre amis, reste ce qu’on observe en premier. Pour ce numéro d’hiver, les amoureux de la cuisine seront à la fête, mais on évitera le rappel des banquets festifs au temps des ducs, l’époque est aux économies. D’ailleurs, le repas gastronomique à la française, celui qui nous a valu une inscription par l’Unesco au patrimoine culturel immatériel de l’humanité en 2010, n’est pas l’équivalent de ripailles ni de sorties de table (trop) avinées. La cuisine en Bourgogne a su s’adapter aux nouveaux modes de consommation liés au travail (et aujourd’hui au télétravail) sans perdre l’amour des beaux produits. Des modes qui ont fait du tort à la cuisine de tous les jours mais nous ont aussi obligé à la sortir du quotidien. La table évolue, la cuisine aussi ! En attendant l’arrivée des robots, amis et famille se retrouvent encore pour éplucher, rire, préparer, cuisiner avant de manger et boire ensemble. Ouf !

Oui, on plaisante, bien sûr, on n’allait pas terminer cette année en faisant de l’humour à froid. Pas le moment.

Au programme, de l’art aussi, bien sûr, pas que du cochon, on est pour l’éclectisme. Du contemporain, du lyrique, d’hier et d’aujourd’hui, on passe le temps en le remontant, c’est l’âge autant que l’hiver. ■

‘‘et on est fier(ère), et on est fier(ère)… d’être bourguignon(ne)’’
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// Par gérard bouchu

le Duke fait son retour

nouvelle version : parution printemps 2023

Pour les touristes qui veulent passer pour des Dijonnais. Pour les Dijonnais qui veulent jouer aux touristes.

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à l'affiche

n°85 BINGBANG
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une Périchole déjantée

à l’opéra de Dijon en janvier

« Un spectacle effréné, joyeux et rebelle… l’un des meilleurs anti-déprime du moment ». Non, ce n’est pas ce que le Petit Parisien écrivait lors de sa création en 1868, mais ce qu’on a pu lire dans la presse en cette fin d’automne 2022, lors de la recréation parisienne, au Théâtre des Champs-Élysées. Récréation, un joli nom, qui colle à la musique entraînante d’Offenbach et à cette Périchole à la fois sombre et drôle, présentée dans une version fidèle à l’esprit de l’opéra-bouffe original.

Pourquoi en parler ici ? Parce que, pour la première fois depuis deux décennies, amateurs d’opérettes décalées et d’opéra-comique revisités, vous n’allez pas regretter d’avoir manqué les représentations données à guichet fermé à Paris.

Comme l’OD a eu la bonne idée de coproduire le spectacle, il sera donné à Dijon en janvier, le temps de quatre représentations. L’Orchestre Dijon Bourgogne, dirigé par Laurent Campellone, et le Chœur de l’Opéra de Dijon seront à la fête pour la reprise de cette œuvre remise à la sauce Laurent Pelly (côté costumes et mise en scène, vous allez être servis), le tout soutenu par une pléiade de bons chanteurs, dont Antoinette Dennefeld dans le rôle-titre. Dans un Pérou de fantaisie, dirigé par un vice-roi (qui a le vice dans la peau) vous allez pouvoir suivre les mésaventures de cette sacrée « perra chola » (chienne de métisse en VO). Et quelque soit votre âge vous vous surprendrez à chantonner en sortant les paroles (légèrement idiotes, avouons-le) de l’air principal. ■ gb l a Périchole, de Jacques o ffenbach. Dimanche 15 janvier 15h, mardi 17 janvier 20h jeudi 19 janvier 20h, samedi 21 janvier 20h.

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La Périchole © Vincent Pontet

Germain

n°85 BINGBANG à l'affiche
Couverture © Magdi Senadji / Danielle Robert-Guédon Anonyme, Sur le tournage du film Le Voyeur Tirage argentique, 1960 © Musée Nicéphore Niépce Éble, Portrait de studio D’après négatif argentique sur verre, 25 juin 1929 © Musée Nicéphore Niépce Paul Arico, Fanfare, Andorre Tirage argentique, 1935
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© Paul Arico / Musée Nicéphore Niépce

à l'affiche

Plus fort que Nicéphore

Ce sont des cohortes de Bourguignons que l’on devrait voir fuser vers le Musée Nicéphore Niépce de Chalon sur Saône, Dijonnais et Beaunois en tête : l’une des plus belles inventions du monde, la photographie, est née en Saône et Loire. Son historique conservateur François Cheval a posé les fondations d’un temple hallucinant de richesses, 8 000 appareils, 30 000 livres et revues et 4 millions de photographies ! Qui fête 50 ans d’expos.

Dans un livre monumental, son directeur des collections Sylvain Besson parle de la mécanique d’étranges appareils, de l’art chimique du tirage et de tout ce que l’on a inventé au fil de cette histoire ultra rapide pour diffuser au max les images. Du daguerréotype qui fixa pour la première fois un cliché sans qu’il ne s’efface, une révolution commerciale, à l’Instagram d’aujourd’hui.

Art, reportage, scènes de crime ou de mode, Sylvain explique les impacts colossaux de la photo sur l’être humain et ses sociétés. Propagande, police et publicité, guerre et voyage, science et industrie, studio, cinéma et érotisme, tout y passe. A la préface, une référence mondiale, l’historien Michel Frizot, Dijonnais né à Bourbon-Lancy dont les recherches ont révolutionné l’histoire du médium.

Illustré par 300 daguerréotypes, calotypes, autochromes et photos exceptionnelles, de la toute première, Le Point de vue du Gras, prise par Nicéphore, à Robert Doisneau, Germaine Krull, Maurice Tabard, Madeleine de Sinéty, Charles Fréger, John Bato ou Kate Barry, un régal de savoirs et de beauté pour les yeux et le cerveau. ■ o M

une histoire de la photographie à travers les collections du Musée Nicéphore Niépce, coéd. textuel / Musé e Nic éphore Niépce

Pierre Boucher, Voiture de course Auto-Union à Linas-Montlhéry Tirage argentique, 1935 © Fonds Pierre Boucher Kate Barry, Autoportrait Polaroid années 2000 © Succession Kate Barry
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n°85 BINGBANG à l'affiche
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Frédérique Goerig-Hergott, nouvelle directrice des musées de Dijon © RP

Pompon for ever !

Au MBA, le créateur du célèbre ours blanc, dont on fête cette année le centenaire, est à l’honneur, à deux pas des salles consacrées à la rétrospective Vieira da Silva.

« Quelle merveilleuse vie que celle de François Pompon », ose s’exclamer en 1934, après sa mort, un journaliste qui réussit à transformer en conte de fée la vie âpre d’un petit homme humble et bon, qui avait conservé à Paris l’accent du terroir, ses moustaches impressionnantes et ses sabots morvandiaux.

Sculpteur natif de Saulieu, François Pompon dut attendre l’âge de 67 ans pour voir son œuvre reconnue par les critiques et donc par le grand public. « Son ours blanc, exposé au Salon d’automne en 1922, lui a apporté une renommée internationale », nous a rappelé Frédérique Goerig-Hergott, la directrice des musées de Dijon, au cours de la visite de la salle du parcours permanent dédiée au sculpteur natif de Saulieu.

On ne sait pas ce qui a fasciné le plus le jury à l’époque. La taille d’un animal qu’il n’avait vu qu’en photographie, sa démarche de quadrupède inscrite en filigrane avec une fixité contradictoire, ou sa bonne tête… Comme s’il remerciait Pompon de son affection. Une complicité qui se serait établie entre l’animal du zoo, tournant en rond sous le regard des humains, et l’homme qui a passé des heures à l’observer au Jardin des Plantes à Paris, et lui a donné l’immortalité. 100 ans après, on n’en finit plus de célébrer la modernité de l’œuvre animalière de Pompon. Le MBA conserve plus de 200 de ses œuvres grâce à un dépôt exceptionnel du Museum national d’Histoire naturelle, légataire de l’artiste. Difficile de faire mieux, le reste ayant été dispersé dans le monde entier, les Japonais notamment étant des fans absolus de l’artiste. Profitez de votre balade au musée pour regarder de près les vitrines consacrées à l’animal et caresser du regard ses autres œuvres.

En sortant, allez faire un câlin, au jardin Darcy, à la fameuse réplique réalisée en 1937 par Henri Martinet, qui fut l’élève de Pompon. En voyant le nombre de touristes qui prennent l’ours en photo, on peut imaginer le succès qu’aurait une exposition sur la sculpture animalière à Dijon, ville possédant un bestiaire fantastique dans ses rues (chouette, salamandre, hibou, etc) comme dans les réserves de ses musées. ■ gb

l e c entenaire de l'ours blanc de françois Pompon (1922-2022)

Jusqu'au 16 janvier 2023 au musée des Beaux-Arts

Ours de Pompon - musée des Beaux Arts de Dijon © DR
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"Après avoir réalisé des recherches de décor afin de transposer l'ambiance la plus juste, je réalise un crayonné assez poussé avec un sérieux travail de perspective. Ensuite le crayonné est encré avec une plume très fine et de l'encre de Chine. Puis vient la mise en couleurs à l'aquarelle et une finition numérique." J-LT.

à l'affiche

à l'affiche n°85 BINGBANG
© JLT
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le Dossier thanatos

Pour son grand retour à la BD, Jean-Louis Thouard nous plonge en pleine époque victorienne. un régal pour les amateurs de polars historiques teintés de fantastique, et l’œuvre la plus aboutie d’un dessinateur réconcilié avec ses vieux démons.

Il y a du brouillard, le ciel est gris, c’est le temps idéal pour se plonger dans le Dossier Thanatos superbement mis en images par Jean-Louis Thouard. Le golden boy de la vie artistique dijonnaise a désormais ajouté quelques poils gris à ses pinceaux, et ça lui réussit plutôt bien. Auteur-dessinateur dijonnais, enseignant à l’ESADD (École supérieure appliquée au design et digital de Dijon), J-L T continue de mordre la vie à pleines dents tout en jetant sur le monde un regard ironique. Quand il ne dessine pas, n’est pas invité à un cocktail ou une avant-première, il s’échappe à moto vers d’autres horizons.

Pendant deux ans, on a pu le suivre sur Instagram, à travers toutes les étapes d’élaboration et de création de ce nouvel album.

Le trait haché, hachuré, violent, qui avait fait la force de sa trilogie sur les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe, semble ici presque apaisé, parfois, rendant plus claire, plus passionnante encore l’histoire imaginée par Roger Seiter. Difficile d’imaginer qu’il s’agit ici du scénariste d’Alix et Lefranc, entre autres, passé du monde de la ligne claire (Jacques Martin, le créateur de ces deux séries célèbres nées dans le journal Tintin, les avait imaginées dans les années 50) à un univers victorien qu’il maîtrise remarquablement, remis en noirceur par le trait de J-L T.

Les polars historiques mettant en scène Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes, et son mentor, le docteur Joseph Bell (c’est lui qui aurait inspiré, dit-on, le personnage du célébrissime détective), sont à la mode. Il y a même eu une série télé, mais le duo Seiter-Thouard enterre tous les précédents. Il emporte le lecteur-voyeur dans un récit haletant, aux côtés de personnages typés (inspecteurs, médecins légistes, spirites, grands propriétaires terriens, femmes maltraitées, etc) qui l’entraînent malgré lui dans un univers aux limites du fantastique, une heure durant.

Il faut prendre le temps de savourer les détails d’architecture, les intérieurs, les rues d’Edimbourg sous la pluie, les visages des protagonistes, dessinés par un homme qui a mis deux ans pour réaliser ce Dossier Thanatos. Une BD, en vente dans toutes les bonnes librairies, qu’on a envie de relire, tout comme on reverrait avec plaisir certains vieux épisodes de Sherlock Holmes en attendant une série produite par Netflix, plus proche de l’univers graphique de J-L Thouard mais aussi du scénario imaginé par Seiter. ■ gb

Pour découvrir les planches du Dossier thanatos en grand format, deux options en ce mois de janvier : faire le tour des grilles du jardin Darcy, le temps d’une expo en partenariat avec la librairie Momie. ou se réfugier à la Nef, place du Théâtre, au milieu de la Médiathèque. L’expo s’achèvera par une rencontre atelier et dédicace le 28 janvier à 15h, à la Nef.

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Rendez-vous dans l’espace… des mondes polaires Paul-Émile Victor

les mondes polaires vous ont toujours fasciné ? Vous rêvez de grands espaces à explorer ? Rendez-vous à la station des Rousses pour revivre en famille la grande aventure des expéditions polaires.

Explorateurs, scientifiques et artistes accueillent petits et grands dans ce centre unique en France dédié aux mondes Arctique et Antarctique. Un espace qui porte le nom d’un de ses fondateurs, l’explorateur ethnologue Paul-Émile Victor, qui vécut à Saint Claude et Lons le Saunier. Marin, pilote et parachutiste dans l’US Air Force commandant une escadrille Search & Rescue durant la Seconde guerre mondiale, il dirigea près de 30 ans les célèbres Expéditions polaires françaises, implantant les bases Charcot et Dumont d’Urville.

Peuples inuits, faune et flore de ces hautes et basses latitudes n’auront plus de secret pour vous lorsque vous aurez parcouru une bonne partie des 5300 m² « visant l’autonomie énergétique » de ce lieu intégré dans la biodiversité du Jura.

Jetez un œil sur le site internet du musée. Parrainé par le réalisateur Mathieu Le Lay et le photographe animalier Jérémie Villet (leur film Yukon, un rêve blanc a été primé aux Écrans de l’aventure de Dijon), le programme culturel est riche et les ateliers innombrables : initiation curling ou géologie polaire, fresque climatique, cartes postales, puzzle polaire, ornithologie ou Cluedo géant.

Les explorateurs aiment raconter leurs aventures. Vous vous attarderez en librairie entre artisanat nordique (ou jurassien) et récits d’escalade en montagne, de banquise et de climat à la dérive. Difficile de choisir, quand les éditions Guérin, Paulsen et Transboréal, références ultimes, y ont pignon sur glace. Si vous aimez les dîners littéraires, celui du vendredi 24.02 vous permettra de manger chaud à la table d’un auteur…

Pour se réchauffer, rendez-vous à la patinoire banquise. Fitness Zumb’Ice, Ninja Warriors avec mini-biathlon, slalom et saut d’obstacles en équipe, ou soirée mousse, on peut tout faire sur les 500 m² du ring. Et comme la glisse et le grand air jurassien, ça creuse, on reprendra des forces au bistrot polaire. ■ oM

espace des mondes polaires 146, rue croix de la teppe, 39220 Prémanon 03 39 50 80 20 - www.espacedesmondespolaires.org

■ expos : L’ours dans la diversité polaire ; Sarah Bovet, Bruits de glace

■ ciné givré : Le voyage au Groenland de Sébastien Betbeder, ve.30.12

■ concert polaire : Orchestre philarmonique universitaire de Besançon, di.23.04

■ Festival Les rendez-vous de l’aventure : Prémanon & Lons le Saunier, 16-19.03

■ Vivre dans la neige : Promenade dans la poudreuse du Haut Jura & visite du musée

■ la nuit est belle : la ville s’éteint, on s’initie à l’astronomie

■ Sculpture sur neige : Le concours en famille !

■ conférences au chaud : Riche programme à partir de 6 ans (nature, science, climat, expéditions oubliées de l’histoire…)

à l'affiche
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26 fév.–2 mars. granD théâtre opéra direction musicale E. Askren mise en scène D. Pitoiset

Le Tour d’écrou Britten

Belleville 2022 © Opéra national de Bordeaux 2008 –Licences L-R-20-10149, L-R-20-10150, L-R-20-10151, L-R-20-10152
2022 2023
OD-BigBang_Tour d'écrou_170x222.indd 1 18/11/2022 12:19
opera-dijon.fr

▲ loiseau se pose à

besançon.

Loiseau se pose là où on ne l’attendait pas. À Besançon, dans l’ancien Conservatoire, bel édifice classé, place de la Révolution, au cœur de la Boucle, quartier historique bordé par le Doubs. Ce lieu, qui fut autrefois grenier à blé, puis école d’horlogerie, accueillera d’ici l’été un bistrot (chic, bien sûr) qui portera le nom poétique et identitaire de Loiseau du Temps. Clin d’œil à la Cité du Temps, nom rattaché à Besançon comme la Cité de la Gastronomie l’est à Dijon ! C’est à Blanche Loiseau, en digne fille de son père, qu’échoit la tâche d’ouvrir le feu, en cuisine, et c’est peu dire qu’on attend au tournant celle qui a fait un tour du monde des cuisines avant de parachever sa formation dans la maisonmère. ■ gb l a maison a lancé un appel à candidatures : recrutement@bernard-loiseau.com loiseau du temps : ouverture prochainement place de la révolution, à besançon.

à l'affiche

à l'affiche n°85 BINGBANG
Bernard Loiseau © Jean Texier
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Conservatoire de Besançon © Jean-Charles Sexe

Caveau atypique au cœur de Vougeot imaginé par Christophe JACQUET, passionné de vin.

Avec plus de 3500 références en stock, de 1950 à nos jours, vous trouverez des vins traditionnels, natures ou bios. Toutes les bouteilles vous sont proposées à la vente, et peuvent être bues sur place en compagnie du maître des lieux, ou emportées.

L’offre vous permettra d’accéder aux domaines les plus prestigieux de Bourgogne, du Bordelais, du Rhône, du Languedoc et à de nombreux vins étrangers.

Vous découvrirez également de nombreux vins « de soif », des « coups de cœur » dénichés lors des dégustations à l’extérieur, et à prix très attractifs.

Sur réservation, Christophe sera ravi de vous proposer quelques plats pour accompagner vos sélections de bouteilles.

Profitez de toutes les offres sur le site www.vougeot.vin !

Caveau ouvert de 9h à 17h du lundi au vendredi, sans rendez-vous

Autres jours et autres heures sur rendez-vous

Vins à emporter et/ou consommation sur place

Possibilité de privatiser le lieu

PublirePortage
1 BIS 03 80 23 31 69 - 1 bis Chemin de Flagey, 21640 Vougeot
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- www.vougeot.vin

l’homme du panache ►

Vincent Mottez court la France à longueur d’année et l’Italie dont il aime autant l’histoire que le bouillon chaud à la mode dans les restos de Bologne. Quand il revient à Dijon, c’est entre un reportage pour les Secrets d’histoire de Stéphane Bern dont il fut auteur et réalisateur et un bouquin sur les sociétés secrètes de Franche-Comté ou d’ailleurs. Après Moi, Napoléon, avec le dessinateur Bruno Wennagel et les éditions Quelle Histoire, Vincent vient de signer le scénario du roman graphique Moi, Jeanne d’Arc

En janvier, il revient à Dijon présenter Vaincre ou Mourir, son premier long métrage produit par StudioCanal et le Puy du Fou, coréalisé avec Paul Mignot. Dans cet énorme film d’aventure en costumes, une légion de stars, Hugo Becker, Constance Gay, Rod Paradot, Jean-Hugues Anglade, Anne Serra… retracent la biographie de François Athanase Charette de La Contrie, héros des guerres de Vendée. Petit noble sorti de sa retraite anticipée, il devint avec courage et panache un puissant chef militaire. « Embuscades, mouvements rapides, le bocage fut son territoire où s’embourbèrent les armées de la République. Charette est le Geronimo de la Vendée, un type insaisissable frappant comme l’éclair. » Une fresque épique pour découvrir la répression extrêmement féroce subie par la Vendée, dossier sulfureux et maudit de l’histoire de France. ■ oM

Sortie 25.01.2023 & avant-première le vendredi 13.01 au cinéma Darcy Dijon, avec notamment Vincent Mottez & hugo becker. Infos : www.cines-dijon.com

à l'affiche n°85 BINGBANG
Vaincre ou mourir © Thibault Grabherr - Christine Tamalet
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Vincent Mottez © Christine Tamalet

à l'affiche

▲ l’usine de guimauves

Pour les enfants et les grands qui aiment rêver, le premier album jeunesse d’une illustratrice franc-comtoise qui nous donne tout à la fois une jolie leçon de vie et d’écologie. Cette histoire d’aujourd’hui, pour éduquer les adultes de demain, a été écrite par Camille Collaudin, auteur « aimant la fantaisie et l’espoir que revêtent les histoires pour enfants » et illustrée par Léna Desmettre, qui vit entre Besançon et Vesoul. Elle a créé l’Atelier Traviole en 2021, et rêve de diffuser et vulgariser des notions d’éducation non sexiste via l’apprentissage. Tout en douceur, à l’image des couleurs dont le traitement forme la base du travail de cette illustratrice hypersensible. ■ Retrouvez-la sur ses réseaux : ateliertraviole.fr

▲ aïe aïe aïe, alfred Massaï

Besançon dans son cocon a le chic pour lancer des chanteurs bondissants. Aldebert, qui sautille depuis longtemps déjà sur scène pour petits et grands, vient de publier chez Glénat un livre-CD pour enfants, Le mélangeur de rêves. Et l’instituteur Alfred Massaï fait désormais l’école buissonnière pour écrire et chanter. A 12 ans, il quitte en fanfare le conservatoire pour reprendre vers 28 le violoncelle et composer pour la compagnie de théâtre Un Château en Espagne.

Pour vous donner une idée, prenez le hip hop de son premier groupe adolescent, rajoutez les pompompom de Georges Brassens, des flonflons d’orchestre rythmés Mano Negra, une rébellion bobmarlesque et une petite flûte qui gazouille.

L’autre partie de son répertoire est génialement électrofolk, avec des ballades assistées par ordinateur, une guitare benharpiste, des paroles et une voix dont la diction rappelle souvent celle de Jean-Louis Aubert. Bref, c’est grave bien pour danser dans un salon blindé d’amis l’hiver, ou dessiner sur la pointe des pieds des courbes à deux sur le tapis moëlleux d’une chambre. ■ oM

4 albums sur toute plateforme : tous dans le même caddie, exorcistes de style, Monstres et Nonchalant.

CAMILLE COLLAUDIN & LÉNA DESMETTRE
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Alfred Massaï © DR

à taaable !

à table
n°85 BINGBANG 28
Le banquet © Denis Rouvre

// Dossier réalisé par g érard bouchu, avec la complicité de Charlotte Fromont, Zoé Blumenfeld-Chiodo et le pôle culturel de la cigV

la bourgogne à l’heure des repas, ce n’est pas toujours ce qu’on imagine : des banquets d’hier aux (con)cours de cuisine d’aujourd’hui, enquête sourire aux lèvres et verre à la main.

c ette photo signée Denis rouvre accueille les visiteurs de l'expo gourmande et décalée, proposée en guise de mise en bouche par la cité internationale de la g astronomie et du Vin. tableau de la société actuelle composé à la façon des maîtres du XVIIème, elle met les pieds dans le plat, nous interrogeant avec humour sur le repas gastronomique des français, dont l’inscription à l’unesco fut au départ de l’aventure de la cigV.

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Tout le monde… à taaable

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À TAAAABLE, donc, et surtout pas « à table ! ». Un commandement sec qui rappelle trop les cris d’une mère ou d’un quelconque adulte excédé par le retard d’un môme qui trouvait plus important à faire. Lire, jouer. Pas de Game Boy, pas de télé à l’époque.

Pas de « Madame est servie » dans la famille. Juste un « tu t’es lavé les mains ? » que j’allais réentendre des décennies plus tard, en pleine ère covidienne. Pas de prière ni de signe extérieur de religion, juste un « Bon appétit !» quand tout le monde, selon l’âge, avait sa serviette sur les genoux, ou autour du cou, les plus jeunes et les vieux étant alors réunis dans la même attente.

Le repas, c’était la pause qui réunissait, contraints et forcés, les membres d’une famille ayant du mal à se rassembler, pour cause d’horaires de travail difficiles à coordonner. La table était mise, pour trois, quatre ou plus, selon les jours. J’arrivais toujours après, une vieille habitude.

Une fois le plat posé sur la table, il fallait attendre d’être servi, ce que j’ai continué de faire durant plusieurs décennies, au restaurant surtout, où j’ai passé une grande partie de ma vie d’adulte, en tant que journaliste spécialisé dans le tourisme et la gastronomie. Un métier comme un autre. Plaisant, certes. La plupart du temps, du moins.

Avec le recul du temps, je suis surpris de voir que les souvenirs de restaurants dits gastronomiques, testés pour les guides, s’estompent alors que reviennent les images, les odeurs, les saveurs de lieux improbables, de tablées à la ferme, de repas à la bonne franquette au bord d’un canal ou dans une cour éclairée par des lampions de pacotille. Passer du plat de terroir à une cuisine mondialiste puis locavore, du service à l’assiette au foodtruck, du 3 étoiles à la table aux chaises dépareillées d’un jeune chef lancé par les émissions de télé… j’ai du mal à imaginer que tout ça s’est déroulé en l’espace de quelques décennies seulement. À chacun ses souvenirs. Profitez de l’hiver pour faire en famille un voyage dans le temps de la Bourgogne d’hier, d’aujourd’hui mais aussi de demain. L’exposition À Table, point fort d’une balade dans la Cité internationale de la Gastronomie et des Vins, permet de s’interroger, sourire aux lèvres, sur ce qui a été et reste la préoccupation de nombre de bipèdes à travers le monde. ■

à table n°85 BINGBANG
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par g érard bouchu

Vous allez craquer vous aussi devant cette photographie de circonstance signée Denis Rouvre, qui attire le regard des visiteurs de l’exposition Le Petit Théâtre Gourmand du Bien Manger et du Bien Boire. Des visiteurs amateurs ou non de repas de fête !

À l’entrée de la Cité Internationale de la Gastronomie et du Vin, inaugurée cet été à Dijon (on précise pour les extraterrestres qui auraient manqué l’information, relayée dans tous les médias), ne manquez pas une expo gourmande qui vous fait voir du pays : le nôtre ! En famille, entre amis, vous allez en apprendre de belles. Et de bien bonnes.

Entre une visite à la Librairie Gourmande et une initiation à la dégustation, embarquez dans un voyage ludique, savoureux et (im)pertinent dans le temps gourmand de la Bourgogne. On vous en parle dans les pages suivantes.

à la cité internationale de la gastronomie, c'est tous les jours Noël
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Le banquet © Denis Rouvre
à table n°85 BINGBANG
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Accords mets vins ©Ville de Dijon - Philippe Maupetit

exposition le petit théâtre du bien manger et du bien boire !

au cœur du parcours d’expositions de la cité internationale de la gastronomie et du vin, « le petit théâtre du bien manger et du bien boire » invite à découvrir les multiples facettes du repas gastronomique des français.

Était-il de bon ton de souhaiter bon appétit à l’heure de lever la fourchette au XVIIIe siècle ? Qui de la Jéroboam ou de la Nabuchodonosor contient le plus de divin nectar ? Où le rafraîchissoir et la tasse brûlot trouvaient-ils place lorsque l’on dressait la table ? Quelles boissons constituent un accord parfait avec la quarantaine de fromages labellisés qui témoignent de la diversité de nos terroirs ? Comment la gourmandise inspire-telle la langue française ?

Autant de questions abordées au fil de cette exposition. Et autant d’approches qui brossent un portrait chinois du « repas gastronomique des Français » inscrit en 2010 au patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco au même titre que de nombreuses autres traditions gastronomiques telles que la diète méditerranéenne, le washoku japonais ou le plus méconnu nsima du Malawi.

Le clou de cette visite est sans aucun doute le petit théâtre qui donne son nom à cette exposition. En 20 minutes et 5 actes, les 3 coups de marteau ayant retenti, c’est toute la genèse de la gastronomie française, du Moyen âge à la Nouvelle cuisine, qui prend vie. Et les joutes verbales auxquelles on assiste ainsi rappellent à quel point cette histoire faite de ruptures n’a rien d’un long fleuve tranquille !

La pratique sociale du bien manger et du bien boire n’étant d’ailleurs pas plus figée dans le temps hier qu’aujourd’hui, le parcours est jalonné par les photographies composées par Denis Rouvre. Telles de grands tableaux jouant avec les codes de la peinture du XVIIe siècle, elles interrogent avec hardiesse les occasions de nos repas festifs et rappellent que le repas gastronomique des Français n’a rien d’ampoulé ou de désuet ! ■ exposition visible tous les jours sauf lundi

l’hiver à la cité: show devant !

● Féérie de Noël à la Cité Parvis animé, illuminations au Village, manège enchanté, animations ludiques pour petits et grands, ateliers de chocolat et d’autres gourmandises, chants et lectures de Noël, décoration d’oranges et préparation de sablés pour les petits gastronomes sont autant de moment à partager en famille et entre amis à la Cité !

● Week-end de jeux les 14 et 15 janvier Pour passer un bon moment à travers différents jeux revisités à la sauce gastronome tout en sirotant quelques boissons chaudes…

● A retenir pour le premier trimestre 2023 Deux Journées Portes Ouvertes à l’Ecole FERRANDI les 14/01 et le 25/02

● Un programme de cook-shows ouvert à tous et gratuit avec Johanna Le Pape, cheffe pâtissière Bien-être et Championne du monde des Arts sucrés autour de la « Gourmandise sans culpabilité » et avec le chef étoilé David Gallienne, vainqueur Top Chef 2020, sur le thème « Zéro déchet dans ma cuisine »

● Semaine Bernard Loiseau du 26/02 au 5/03 avec le Trophée du même nom, concours de cuisine de haut niveau les 27 et 28/02. retrouvez le programme sur : www.citedelagastronomie-dijon.fr

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Johanna Le Pape © DR

la bourgogne se raconte à table

avant de vous laisser déjeuner en paix, petite promo pour à taaable (Z’eST Éditions). un ouvrage décalé réalisé par une équipe qui a passé pas mal de temps devant la table pour écrire, dessiner ou manger, selon l’heure.

à TABLe - N ouVe AuTÉ LIVRe n°85 BINGBANG
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// par g érard bouchu

À chacun et à chacune sa vision de la Bourgogne. On en a appris de belles, en travaillant ensemble, au fil des mois : des secrets d’histoire, des dessous de table méconnus, des anecdotes qui nous ont fait aimer encore plus sur ces drôles de Bourguignons croisés dans les livres ou dans la vie. Et leur drôle de cuisine, bien sûr.

Pas de recettes, pas d’étalage de connaissances livresques que nous n’avons pas, juste une envie de nous faire plaisir en remontant le temps, jusqu’à l’enfance pour certains, jusqu’à l’époque des premiers écrits, pour d’autres, archivistes dans l’âme.

L’histoire de la table dans la région, on s’est amusé à la faire remonter aux chasseurs du Paléolithique, qui boucanaient la viande au pied de la roche de Solutré, là même où un certain François Mitterrand venait digérer après les repas en famille, à Cluny. Du pique-nique des hommes du Paléolithique supérieur aux banquets gaulois, des œufs meurette à la Vincenot à la cuisine à l’eau de Loiseau, on en avait des choses à raconter.

Il a fallu revenir sur les banquets de nos 4 grands ducs d’Occident, leur vie itinérante, leur volonté de faire de la Bourgogne d’alors une terre étendue jusqu’en Flandre où il faisait bon vivre pour qui avait la chance d’être bien né. On sait ce que le vin de Bourgogne devait à ces ducs voyageurs et amateurs de fastes. On connaissait moins la cuisine des gueux de l’époque, celle des campagnes, celle du pain noir et des racines. On a creusé.

Les modes changent-elles plus vite aujourd’hui qu’hier ? Difficile d’imaginer la tête que ferait un des enfants du duc, ayant du mal à utiliser sa fourchette et à qui l’on interdisait de lécher son plat, s’il s’était retrouvé téléporté il y a seulement 50 ans de cela. Il se serait peut-être attablé face à un Henri Vincenot, déjeunant chez son fils à Sombernon, qui lui aurait conseillé de « licher » la sauce de son œuf en meurette, pour ne rien perdre. Pour ce bouquin, c’est un voyage dans le temps qu’on

s’est offert, des goûteurs d’autrefois aux critiques gastronomiques d’hier, des courtisans s’essuyant dans les nappes aux mangeurs d’écrevisses avec la serviette autour du cou, des cuisiniers des familles nobles de l’Ancien Régime à leurs descendants, devenus aubergistes de renom, du repas à la française au service à la russe, des accords metsvins imposés au retour au naturel actuel… Puisqu’on est un pays de BOF (Beurre-œufsfromage, pour reprendre le mot d’un gastronome), on s’est amusé à écouter des pro parler du beurre, de la crème, des sauces qui ont remplacé les épices et les mélanges sucrés-salés du Moyen-Âge, avant d’être à leur tour renversés par la révolution de la nouvelle cuisine, qui n’a pas fait long feu. On a rendu hommage à ceux qui, alors que l’Amérique découvrait le hamburger dans les années 1920 (après la coca et d’autres ersatz de pain ou de plats faisant gagner du temps et du poids aux ménagères) se lançaient avec la Foire de Dijon dans la protection des produits du terroir qui font aujourd’hui toujours rêver les visiteurs : moutarde, pain d’épices, escargots, cassis… Aux chefs forts en gueule et aux cuisinières qui nous ont donné le vrai goût de la cuisine et l’ont surtout transmis à leurs enfants. Des fils et des filles qui poursuivent dans la voie d’une cuisine prônant le locavore, le saisonnier, et reviennent à ce qui était la base par ici, depuis le lointain chasseur homosapiens qui se contentait des viandes, des fruits, des herbes qu’il trouvait du côté de Solutré. Une cuisine d’aujourd’hui qui nous sort du quotidien sans parfois sortir de l’ordinaire. Mais tout cela n’aurait pu exister sans ces tréteaux dressés autrefois dans un coin de chambre ou d’atelier. Un meuble plutôt banal devenu, au fil du temps, le centre de la vie sociale et familiale, symbole de tout un art de vivre. La table, bien sûr, à qui on devait de rendre ce petit hommage à notre façon, pas toujours respectueuse. ■

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BINGBANG

...

Ils ont été nos partenaires réguliers au fil du temps, mais cet hiver, ils nous reviennent pour nous offrir du rêve, du luxe, une pointe d’exotisme pour les uns, des soirées près du feu de bois, une ambiance de chalet savoyard pour d’autres, et surtout, surtout, de la chaleur humaine, des plats d’ici revus et interprétés par de jeunes chefs, des vins qui jouent le prestige ou le naturel… Du grand hôtel dijonnais à l’auberge cachée dans l’auxois, de la table étoilée au vieux bistrot de village vigneron métamorphosé en adresse tendance, ils sont au rendez-vous d’un hiver qui entend jouer son rôle, avec des cartes de saison qui vous donneront ce qui nous manque le plus parfois : de l’authenticité dans l’accueil comme dans l’assiette ou dans les verres. Bon choix mesdames, bon choix messieurs, comme aurait dit un ancien président, fin gastronome à ses heures.

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...se met à table.

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● la cloche à Dijon : le petit théâtre du grand hôtel ● Charme hivernal (e) : Évasion à Prenois ● la rôtisserie du chambertin : comme un coq en pâte ● Le Parc de la Colombière : plus de cent ans de tradition ● entre auxois et route des vins : les bonnes tables de guillaume royer ● Luxe, calme et volupté : La Gentilhommière à Nuits-Saint-Georges ● le clos Napoléon à fixin : une table canon ● La maison des Bonnevies : le bonheur à Arc-sur-Tille

Le Petit théâtre du Grand Hôtel

En entrant dans le grand hall, on pourrait encore s’imaginer être un de ces heureux voyageurs d’autrefois, découvrant avec famille et bagages une institution dijonnaise encensée dans tous les guides depuis la création du chemin de fer.

Mais l’on est heureux d’être une femme ou un homme d’aujourd’hui, pouvant profiter de tous les avantages qu’offre ce lieu rénové entièrement, cossu et cosy, animé à toute heure du jour et (presque) de la nuit, quand une soirée jazz se prolonge le premier lundi du mois. Ou le reste de la semaine, si l’on a envie de profiter d’un bar glamour qui, depuis sa création, a permis d’ouvrir l’hôtel sur la ville, abrite un fumoir à l’écart pour amateurs de cigares et propose cocktails et snacking.

Les voyageurs peuvent voir défiler au bar le tout-Dijon, ou rencontrer les habitués qui viennent se réfugier côté jardin by La Cloche pour un déjeuner avec vue sur le jardin ou un dîner raffiné sur fond de terroir (c’est le moment de goûter la soupe à l’oignon légèrement truffée !), à moins de choisir un plat jouant une carte plus jeune ou exotique.

Si l’hiver n’est pas la meilleure saison pour jouir du jardin, autrement que par sa vue, Le Grand Hôtel La Cloche a d’autres cartes dans son jeu : un brunch qu’il faut réserver longtemps à l’avance, des soirées littéraires, un SPA sur 200 m2 pour que la détente soit complète, et une boutique « 20 by La Cloche » où un jeune sommelier sera heureux de faire partager sa passion.

L’heure étant au cocooning, n’hésitez pas à prendre (ou à vous faire offrir) une chambre, pour vivre pleinement la vie d’un Grand Hôtel d’un week-end.

BINGBANG CASTING

Grand Hôtel La Cloche

14 place Darcy à Dijon. 03 80 30 12 32

Jardins by La Cloche ouvert tous les jours. Brunch tous les dimanches, convivial et gourmand.

Bar by La Cloche du dimanche au jeudi de 10h à 23h, les vendredi et samedi ambiance DJ lounge jusqu’à minuit.

Spa by La Cloche sur réservation au 03 80 44 93 48 ou www.hotel-lacloche.fr

20 by la Cloche : Cave et dégustation 5 rue Devosge à Dijon. 03 80 58 58 20

Charme hivernal(e)

Envie d’évasion ? La Charme, à Prenois, n’a cessé de nous surprendre, depuis sa reprise en 2008 par Nicolas Isnard et David Le Comte.

Ces deux natifs du sud de la France, devenus en 15 ans des figures incontournables de la vie bourguignonne, ont réussi à faire entrer le monde dans leur cuisine et surtout dans la tête des Bourguignons, devenus grâce à eux adeptes de mariages inattendus, ou du moins de liaisons audacieuses. Tout en continuant à revisiter les classiques de la cuisine bourguignonne, les deux compères ont pris l’habitude de n’en faire qu’à leur tête. L’important, c’est qu’ils s’amusent toujours autant à créer des plats dans l’air du temps, aussi plaisants à voir qu’à goûter dans l’assiette, la sienne ou celle du voisin.

Leur carte hivernale invite à partir en Thaïlande, à l’île Maurice ou à Singapour. Cuisine fusion sans confusion, qui résulte de 15 ans de complicité, les voyages de l’un apportant des idées à son complice. Si vous rêvez d’ailleurs, jouez la carte Charme. Menus sur mesure uniquement, la surprise étant toujours au rendez-vous. Salle privée pour groupes de 6 à 10 personnes.

Auberge de la Charme, 12 Rue de la Charme, 21370 Prenois 03 80 35 32 84

Menu 50 € par pers le vendredi midi, 80 € du jeudi midi au dimanche midi. Menus de 100 à 120 € pour groupe de 6 à 10 personnes le vendredi soir, samedi midi, samedi soir. Salle privée.

Plus d’infos sur aubergedelacharme.com

Mont Blanc marron exotique, une base on ne peut plus française avec des fruits exotiques pour le voyage Dorade Sébaste, riz soufflé, sauce safran… comme un curry avec pomme, fruits secs
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Tom Yan, bouillon parfumé, voire un peu épicé, comme en Thaïlande
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photos © Marielys Lorthios

Comme un coq en pâte à Gevrey-Chambertin

Envie de vous faire dorloter ou de passer un séjour cocooning en famille, entre amis ? Si vous aimez le vin et les cochonnailles, la bonne humeur et le bois, allez faire un tour sur le site de la Rôtisserie du Chambertin, et programmez votre balade hivernale sur la route des vins.

Le midi, commencez « léger » en testant l’ambiance et les plats côtiers (on est sur la Côte, faut-il le préciser ?) du Bistrot Lucien, au milieu des vignerons. Puis allez faire un tour dans les hauteurs du village avant de vous réchauffer devant un verre de bourgogne et le feu de bois qui vous attend, à l’entrée de l’hôtel.

Reposez-vous (ou pas !) dans votre chambre avant de descendre découvrir la Cave du Chambertin. Testez vos connaissances avec un sommelier hors norme, goûtez un jambon à la lie de vin unique au monde (si, si, vérifiez, on n’en produit pas ailleurs), et gardez des forces pour la Table d’hôtes, le resto étoilé mais pas guindé, on vous le promet, de Lucie et Thomas Collomb. Un petit théâtre de la vie au Chambertin avec une brigade d’acteurs que vous pourrez applaudir à la fin.

Durant le reste de la nuit, vous allez pouvoir récupérer au calme, en buvant un peu d’eau (ce n’est pas courant, par ici) et le lendemain, après un petit déjeuner reconstituant, vous pourrez partir faire une rando dans les bois ou visiter la ville souterraine avant de revenir goûter à un autre aspect de l’art de vivre tel que le conçoivent les Collomb, côté Cave du Chambertin. Un bar à vins tout nouveau dans le paysage côtier, avec ses boiseries, ses tonneaux et ses bouteilles à vider sur place ou à emporter, tout en goûtant une charcuterie maison et une viande de bœuf qui vous redonneront des forces pour repartir, au cas où vous en manqueriez. Hôtel, bistrot, table d’hôte, cave ouverte… Les Collomb se mettent en quatre pour vous faire plaisir, c’est une expression qu’on aime bien, en Bourgogne, ils auraient pu rajouter un spa, mais l’eau, ce n’est pas dans leur ADN.

BINGBANG CASTING

La Rôtisserie du Chambertin 6, rue du Chambertin. Hôtel-restaurant ouvert tous les jours. 03 80 34 33 20.

Bistrot Lucien : ouvert du mardi midi au dimanche midi, il propose midi et soir un menu traditionnel à 29 €, et un menu découverte à 39 €

La Table d’hôtes : ouverte du jeudi au samedi, midi et soir. Formule le midi à 58 € ; le soir menu à 90 €.

Cave du Chambertin : bar ouvert du mardi au samedi de 13h30 à 20h30, boutique à partir de 10h.

www.rotisserie-chambertin.com

Lucie et Thomas Collomb

Deux jeunes chefs, amoureux de leur métier : Jérémy Combeau, au piano et aux commandes de la brigade, et Jérémy Capelle, pour la pâtisserie.

On avait oublié que cette grande maison bourgeoise solidement plantée à la porte des Hautes-Côtes, dans un environnement idyllique, avait été autrefois, au XVIème siècle, un simple pavillon de chasse. Reconstruite au siècle précédent, toute en pierres et poutres apparentes, elle fait partie des adresses que les touristes et les locaux fréquentent pour son calme, le sentiment de bienêtre bourguignon qu’elle dégage autant que pour sa table et sa cave, toutes deux aussi discrètes qu’exceptionnelles.

Une trentaine de chambres dont 11 Junior suites construites dans deux bâtiments annexes, de plain-pied, idéales pour un séjour cocooning à 30 minutes de Beaune et Dijon, entre balades dans le parc de 11 hectares ou dans les vignes et descentes de cave. Belle cheminée pour vous poser un verre à la main, au retour, avant de profiter d’une carte et de plats qui mettent en avant les produits du terroir au sens large, tout en invitant au voyage, à la découverte de saveurs nouvelles et de parfums plus exotiques.

Cuisine joliment mise en valeur par des vins d’hier ou d’aujourd’hui, connus ou méconnus, qui vous inciteront à prolonger le séjour dans cette vallée heureuse. Accueil éminemment sympathique, faut-il préciser ?

Luxe, calme et volupté, à La Gentilhommière

Un air de fête à offrir ou à s’offrir Réservez pour la St Sylvestre si vous rêvez d’un menu festif (mais non dansant). Formule à 179 € / personne, accord mets & vins compris. Ambiance lounge bar durant le repas avec un duo voix et guitares. Pensez sinon à acheter des bons cadeaux en ligne pour les fêtes de fin d’année.

Et pour le reste de l’année, pensez à réserver à La Gentilhommière pour vos repas de famille ou de groupes, séminaires, team building, mariages… Luxe, calme et intimité, c’est leur devise. Volupté aussi. La Gentilhommière

13 Vallée de la Serrée, 21700 Nuits-Saint-Georges 03 80 61 12 06 www.lagentilhommiere.fr Menu du jour 30 €
Le pigeon en deux cuissons au jus double Panais à la truffe Cèpes de régions et tournesol
BINGBANG CASTING
Au dessert : Cycle du miel, main de bouddha et propolis

Au Clos Napoléon, à Fixin,

c’est la fête toute l’année ! BINGBANG CASTING

À 20 minutes de Dijon, une de nos adresses préférées sur la côte de Nuits, et ça ne date pas d’hier. On l’adore en toutes saisons, ce drôle de bistrot-resto, avec son caveau de dégustation qui n’est pas en bas, mais en haut du restaurant (normal, après tout, dans un pays où la cave est le haut lieu de la maison). Les bouteilles bien alignées montrent leur étiquette mais plus leur cul, la maison s’est policée avec l’âge. En apparence du moins.

Poutres sablées, couleurs claires, les vieilles pierres sont toujours là, mais cachées. La maison respire le bonheur de vivre entre vignes et clocher. José, Gérald, les deux beaux-frères (ils vivent en couple, à leur façon) ont apporté à la vieille maison gaîté et originalité, tout en gardant les bases bourguignonnes qui sont dans son ADN. Et encore plus de naturel, dans le choix des produits. Ici on fait dans le circuit court et la belle simplicité : œufs de la ferme du Pontot pochés à la crème d’Époisses, si vous n’avez pas craqué pour la meurette, persillé maison, un Citeaux ou un Délice de Pommard pour terminer la bouteille conseillée par Quentin, le sommelier, qui ne pousse pas à la consommation, ça aussi, c’est une règle de la maison.

Au Clos Napoléon 4-6 rue de la Perrière, 21220 Fixin. Ouvert 7j/7. 03.80.52.45.63 www.clos-napoleon.com

L’Auberge de Guillaume 4, place de la Mairie, à Vandenesse. 03 80 49 22 36.

Menus 35, 46 et 60 €. Fermé le lundi. Résa indispensable.

La Table de Guillaume : Hostellerie du château Grande rue, à Châteauneuf-en-Auxois. 03 80 49 22 00.

Formules 29-34 €. Fermé 3 janvier-3 février

Les Griottes 3 place de la mairie, à Gevrey-Chambertin. 03 80 58 51 51.

Menu 35 €. restaurant-lesgriottes.fr

Les bonnes tables de Guillaume Royer

Trois pour un, un pour tous ! Guillaume Royer pourrait jouer à lui seul les trois mousquetaires de la restauration côte d'orienne (pas l’étroit mousquetaire, ne plaisantons pas !) tant il se met en quatre pour nous faire plaisir. A Vandenesse-enAuxois, à Châteauneuf ou à Gevrey-Chambertin.

● L’Auberge de Guillaume, à Vandenesse-en-Auxois

Meilleur Ouvrier de France 2015, Guillaume Royer a quitté l’univers des grandes brigades pour revenir aux sources, dans son village natal. Il a repris l’ancienne auberge de Vandenesseen-Auxois, à deux pas du canal de Bourgogne, et installé au piano Vincent Bourdon, son vieux pote. Un lieu à la bonne franquette, où les gens de l’Auxois fraternisent avec les visiteurs, devant une cuisine gourmande, sincère et généreuse. À l’accueil, Manuel, l’homme qui va, qui connait son affaire.

● La table de Guillaume, à Châteauneuf-en-Auxois

De Vandenesse à Châteauneuf, Guillaume n’a que quelques kilomètres à faire pour retrouver Vincent Labulle en cuisine et l’équipe de l’Hostellerie. Difficile de faire plus cocooning, avec le feu dans la cheminée aux jours gris ou la terrasse qui s’étend aux beaux jours, juste au pied du château. Guillaume propose « de la cuisine de grand-mère qu’on n’a plus l’habitude de manger », vous allez vous régaler avec le traditionnel pâté en croûte de chasse (une tuerie !), le feuilleté aux escargots de Bourgogne, saucisse de Morteau et champignons de Paris, la tête de veau sauce gribiche, les tripes au Marsannay (hum !). Gardez un peu de place pour le dessert : tarte Bourdaloue ou forêt d’ici… Et dormez sur place si le corps vous en dit !

● Les Griottes, à Gevrey-Chambertin

Une auberge de village vigneron coté sur la Côte, ça a un côté chic, forcément. Ce resto emblématique, repris par un trio inattendu (José et Gérald, les deux beaux-frères du Clos Napoléon, à Fixin, ont trouvé dans Guillaume un atout de poids) joue aussi la carte rôtisserie pour qui voudrait varier les plaisirs. On vient ici faire sa fête au coq de Ludo cuisiné façon Chambertin, on savoure le jus aux griottes accompagnant le filet de canette rôtie, la tranche de quasi de veau poêlé, jus monté au beurre d’escargots… Pour le vin, bien sûr, évitez de demander un bordeaux, ça ferait désordre.

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La maison des Bonnes Vies

Le bonheur est dans la marmite

Quatre ans déjà qu’Alain et Christine Rapha, après avoir vendu Les Tilleuls, à Messigny, et songé à prendre leur retraite, régalent les voyageurs sortant de l’autoroute autant que les habitués qui viennent, à Arc-sur-Tille, retrouver l’ambiance d’une auberge de campagne à l’ancienne.

Quand on sent les odeurs de cuisine en entrant et qu’on voit les bonnes mines de ceux qui sont attablés, on se dit qu’on a eu de la chance de trouver une table de libre. L’accueil est chaleureux, le service pro et à la bonne franquette en même temps. Quant à la cuisine, elle fait dans le goûteux, le sincère. En fin de service, le chef prend le temps de vous montrer les brochets qui feront le bonheur de ceux qui prendront des quenelles au menu le lendemain.

Le menu du jour fait dans le copieux, le généreux. Mais rien ne vous empêche de jeter un coup d’œil au tableau noir. S’il y en a, prenez le pot au feu de tête de veau, ou l’andouille aux haricots, c’est plus léger qu’on imagine. Tout dépend comment on traite le produit. Avec des légumes de saison, quelques épices et beaucoup d’amour, ça passe tout seul.

Le vendredi soir, le four à bois est allumé pour les longues cuissons, celle du pain, mais aussi du paleron braisé, pour la daube aux carottes. Ici les légumes sont cuits au four vapeur, délicatement, séparément. Et la bouteille de savagnin, souvent sortie, vous montre la largesse d’esprit maison. Faites leur confiance aussi pour choisir le verre ou la bouteille qui va bien.

La Maison des Bonnes Vies 5, place du Champ-de-Foire, 21560 Arc-sur-Tille 03 80 72 46 85

Du mardi midi au samedi midi, formule 20-24 €.Suggestions au tableau. Bonus : menu 35 € le vendredi soir

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Le Restaurant

du

Parc

de la

Colombière plus de cent ans de tradition

Philippe et Anne-Sylvie Fernet veillent sur cette institution dijonnaise qui reste le second monument emblématique des allées du parc avec les jardins en face, créés par un élève de Lenôtre.

Un lieu réputé pour accueillir baptêmes, communions, mariages et anniversaires, avec photo obligatoire devant sa fameuse rotonde, immortalisée depuis 1925 sur des centaines de photos (du temps de la guinguette, posée là dès 1845, il reste moins de témoignages !)

On y vient, en couple ou en famille aussi, goûter au calme d’un déjeuner ou d’un dîner loin des bruits de la ville, unis autour de produits cuisinés simplement, avec goût. Gougères d’escargot, souris de sanglier, ris de veau aux morilles, rognons à l’ancienne, poire au vin revisitée…

La tradition bourguignonne, qui n’a que du bon à offrir en hiver. Et la Franche Comté n’est pas oubliée puisqu’il n’y a jamais eu autant de boîtes chaudes jurassiennes vendues le midi. Froid dehors, chaud dedans.

Ici, on cuisine, on sert en famille, dans la bonne humeur, rien ne vous presse, prenez le temps de vivre, surtout le week-end. Et la balade dans le parc de la Colombière voisin, après le déjeuner dominical, vous offre un petit bonheur supplémentaire. Et bien sûr le restaurant sera ouvert le 25 décembre.

Restaurant Le Parc de la Colombière

49 cours du parc, 21000 Dijon 03 80 65 18 41

Fermé le dimanche soir seulement Menus le midi en sem 19,50-24 €. Menus le soir et le week-end 36 € Plus d’infos sur le site hotel-parc-dijon.com

BINGBANG CASTING
à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG l a ligne 4 rue Poterne à Beaune Ouvert du mercredi au samedi midi et soir Menu du midi à 25 € 0953166420 ou 0627725082 Fb : @lalignebeaune Insta : lalignebeaune lalignebeaune@gmail.com
© RP boire manger à & 54
Cyril de Héricourt

la ligne beaune, côté

mer

« Le droit ça mène à tout » : on peut appliquer ce dicton universitaire à Cyril de Héricourt qui du droit est passé derrière les fourneaux. Bon d’accord, il était certes juriste mais dans le vin. Après avoir fréquenté les organismes viticoles professionnels en Anjou et en Bourgogne (à Beaune), il décide à 40 ans et des poussières de monter avec son épouse une épicerie bio à Marseille, cours Julien. Avec un coin restauration qui grossira plus vite que l’épicerie. Il le dit lui-même : « je suis rentré en restauration à l’insu de mon plein gré ». En effet, quand sa cheffe décide de le quitter, il se met aux fourneaux. Ce qui a dû lui plaire puisque, après avoir vendu son restaurant, il continuera dans d’autres établissements. Petite pause lors du Covid où il retrouve un poste de direction dans un syndicat viticole. Comme il ne peut plus rester la journée assis devant un bureau, il part visiter des fermes élevant des cochons en plein air, avant de se remettre au piano. Après avoir assuré la gestion d’un restaurant à Autun, le voilà à Beaune. Avec des spécialités qui font le bonheur des locaux rêvant de mer et d’iode.

Beaux bars…

de ligne, coquillages et crustacés

La Ligne propose une carte courte mais qui change toutes les semaines selon les arrivages et les envies du chef qui qualifie sa cuisine d’instinctive tout en assumant ses origines méditerranéennes. Particularité du restaurant, il propose chaque semaine des pièces entières à se partager, uniquement des poissons de ligne.

La Ligne travaille principalement avec trois fournisseurs : la Côte Sauvage, poissonnerie bien connue des Beaunois ainsi que Renaud Sigrist (ostréiculteur à Quiberon et grossiste en poissons spécialisé en petits bateaux) assurent l’arrivage en provenance de l’Atlantique. Pour la Méditerranée, c’est Côté Fish, groupement de pêcheurs au Grau du Roi qui assure le ravitaillement. « Il est important pour nous d’avoir des produits de qualité, issus d’une pêche artisanale et qui respecte l’environnement » affirme Cyril de Héricourt. Avant d’ajouter, quand on le félicite pour son encornet à la sétoise qu’il avait mitonné ce midi-là : « je suis juste un amoureux des produits qui aime les cuisiner ». ■

Thon rouge de Méditerranée, gaspacho de tomates anciennes (de loups Bio a Beaune), crème de liveche, oignons confits et polenta Encornet, pesto gramolata, petit épeautre aux poivrons et oignons
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Do you know Shuchun Yu ?

Shuchun Yu, chef élevé aux deux cultures (chinoise et européenne), a travaillé à son compte avant de rencontrer Keigo Kimura, le chef étoilé de L’Aspérule, qui lui a proposé de l’aider à reprendre l’ancien Bento, rue Chaudronnerie, pour en faire Le clos des Saveurs. Un espace de restauration épuré, avec une carte courte, mêlant les influences chinoises et européennes. Cuisine, simple et subtile tout à la fois, d’un chef discret autant que créatif, qui utilise les produits du marché, les légumes, volailles et poissons du jour pour donner du bonheur à prix doux. Pour le vin, faites confiance au troisième associé, Yang Yu, sommelier de formation originaire lui aussi du Sichuan (une région où ce nom, Yu, est très connu). Si la cave à vin fait des siennes, côté température, n’hésitez pas à le dire. Avec le sourire, évidemment.

Le Clos des Saveurs, 29 rue Chaudronnerie, à Dijon. Menu 20-23 € le midi, 36 € le soir. fermé mardi et mercredi. tel : 03 80 60 88 96.

à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG
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Shuchun Yu © RP

en 2023, suivez Yann Zwysig !

Même si vous prononcez mal son nom, il ne vous en voudra pas. L’important c’est que vous ayez le sourire en sortant de ce Relais ressourcé par une nouvelle équipe managée par Ahlame Buisard, qu’on a connu chez Loiseau à Saulieu. Cette femme de tête a eu le coup de cœur pour ce nid caché dans un tournant à Saint-Seine-l’Abbaye. Déco printanière, service particulièrement attentif, ici tout se passe dans l’assiette. Carte saisonnière qui revisite la tradition avec un certain enthousiasme, comme pour cet oeuf parfait façon meurette dont on vous parle par ailleurs. Ou le poulet de Bresse façon Gaston Gérard, entre tradition et modernité. Si vous vous offrez la totale, vous aurez peut-être droit au trou bourguignon à base de vodka « Le secret de l’herbier » dont on vous parle aussi dans ces pages. Avouez qu’on vous épate. Relais de la Source, 17 rue Carnot, à Saint-Seine L’Abbaye - 03 80 35 00 35 www.relaisdelasource.com

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© RP

le jazz et la meurette ►

Dans ce numéro où la meurette et le pâté en croûte sont à l’honneur, on ne pouvait manquer de saluer la reprise d’un bistrot faisant partie du circuit beaunois. Après avoir travaillé au Piqu’bœuf et au Carmin, Christophe Meux a repris le premier bar à vin créé à Beaune en 1985 par Jean-Jacques Hegner, en lui apportant sa marque côté décor comme côté assiette. En hommage à celui qui avait créé, outre ce bar emblématique, le festival Jazz à Beaune, il aimerait ajouter une note bleue au menu, certains soirs, en hiver. En journée, on envie les Beaunois qui ont déjà pris l’habitude, à la fin du marché, de s’y retrouver autour d’un plateau d’huitres, d’une douzaine d’escargots et d’un verre de bourgogne, ou plus, si froid et affinités.

holistiquement

vôtre ! ►

Le Cep à Beaune fait partie de ces grandes maisons qui traversent le temps en s’adaptant sans cesse. Cet hôtel qui a accueilli, côté cour, le premier bistrot chic de Loiseau (qui va connaître quatre mois de fermeture pour se remettre au goût du jour) crée l’évènement cet hiver en ajoutant un coin salon de thé au Spa holistique Marie de Bourgogne, qui propose des soins ayurvédiques. Rien de mieux qu’une alimentation équilibrée pour un esprit sain et surtout un corps sain. Des plats végétariens aux douces notes indiennes et aux vertus apaisantes à apprécier côté Lunchbox. Si vous ignorez votre « constitution de naissance », ne connaissez pas vos doshas, humez les parfums, laissez-vous guider au buffet, qui suit les saisons. Et vous, suivez vos envies : soupes, dahl, samossas...

03 80 22 23 24

du c ep : 23, rue Maufoux, à beaune. 03 80 22 35 48 ouvet tlj au déjeuner et les vendredi et samedi soirs namaste@lunchbox-cep.com

à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG
l e bistrot bourguignon : 8, rue Monge, à beaune. fermé dimanche et lundi.
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lunchbox

Tout est bon dans l’Bruno !

Un numéro intitulé « De l’art et du cochon », sans Bruno, ça n’aurait pas été crédible. « Bar à vin, bar à jambon », son enseigne est connue, même s’il a cru bon d’y mettre un moine filiforme. Humour particulier, comme le rappelle un familier, qui s’est déjà fait jeter de ce théâtre de poche gourmand parce qu’il n’avait pas pensé à prévenir qu’il arrivait.

« On est complet, va mettre la pancarte, Julia ! » Accoudé au comptoir, côté clients, il explique en anglais à un couple de jeunes Japonais l’art du découpage du persillé, celui qu’il prend uniquement chez Alviset, avant de leur faire goûter un Comté de la cave Charles Arnaud, une splendeur qu’il a rapportée du Fort des Rousses. 16 ans qu’il n’en fait qu’à sa tête, dans ce bar devenu une référence pour les guides touristiques. Pour tous ceux aussi qui ont entendu parler de lui en Auvergne, en Italie, au Pays basque, en Espagne ou dans des contrées encore plus lointaines où va régulièrement se réapprovisionner en charcutailles, en frometons, en canons, pour reprendre le langage maison. Un langage adopté par une clientèle, étrangère souvent pour moitié, qui vient ici prendre une leçon de vie. Et de dégustation. Et de français aussi.

Bruno aime les produits qui ont des choses à dire, des histoires vraies de préférence. Du savoir-faire, du goût, de l’humain, c’est l’équation qui marche le mieux.

Toujours imité, jamais égalé ! C’est sa devise. Il n’y a et il n’y aura toujours qu’un seul Bruno Crouzat ! Heureusement pour lui, et heureusement pour nous, d’ailleurs. Il a une autre devise, piquée à Audiard, qu’on vous laisse deviner, pour les soirs où quelqu’un l’énerve vraiment.

Tentez l’approche un soir de semaine, après 18h, trouvez un tabouret ou restez debout, souriez (pas trop bêtement) et profitez du moment.

BARS À VINS CHEZ BRUNO

80 rue Jean-Jacques Rousseau à Dijon - 03 80 66 12 33 - Ouvert en principe du mardi au samedi

PublirePortage 59

à ma droite, la reine de la meurette, à ma gauche le roi du pâté-croûte ! Bienvenue Chez Camille, à Arnay-le-Duc. Le petit théâtre de la famille Poinsot n’a pas changé, il a juste été dépoussiéré et rajeuni, et on s’y sent toujours aussi bien. rencontre avec un couple qui « envoie le pâté », pour reprendre une expression du moment qui ici fait encore plus sourire.

chez camille 1 place Edouard Herriot à Arnay-le-Duc. 03 80 90 01 86 www.chezcamillearnay.com

Fermé dimanche soir et lundi.

n°85 BINGBANG à boire & à MaNger
© RP 60

boire manger à la meurette envoie le pâté

un communiqué reçu par toutes les rédactions début octobre aurait pu changer la face du monde si celui-ci n’avait pas été préoccupé par les suites de la guerre en ukraine et les dernières facéties en date des hommes politiques : « Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, chef du restaurant Chez Camille à Arnay-le-Duc est la championne du monde de l’œuf en meurette 2022, et la première côte-d’orienne à remporter la compétition ».

En ces temps troublés, le retour aux valeurs sûres est apprécié, et quoi de plus rassurant, en Bourgogne, qu’un plat de terroir devenu le porte-drapeau de toute une région.

Pour une fois, ce n’est pas le ban bourguignon qui était à l’honneur, au Clos Vougeot, début octobre, mais une recette vigneronne devenue aussi célèbre que le fameux blanc-cassis portant le nom du non moins fameux chanoine Kir.

Dans ce lieu habitué à voir défiler nombre de têtes couronnées ou empourprées, venant boire à la santé de la Bourgogne, c’était un jour de fête (presque) comme un autre. De bon matin, des chefs venus de Londres, Amsterdam (De Juvelier, rien que ça !), Singapour ou New York s’affairaient autour de leur piano (d’occasion) aux côtés de chefs bourguignons, majoritaires pour une fois. Des chefs qui n’avaient jamais été gagnants jusqu’alors, s’étant même fait battre par un Lyonnais fûté, l’an passé. Et parmi les Bourguignons, un petit bout de femme, dont on avait entendu parler lorsqu’elle avait quitté Paris, avec son chef de mari, pour revenir dans sa province natale racheter un restaurant que ses parents avaient tenu pendant trois décennies : Chez Camille, à Arnay-le-Duc. Un restaurant où locaux et touristes aimaient se retrouver lors d’un week-end prolongé entre Auxois et Morvan, autour de plats de terroir qui ne trichaient ni sur la quantité ni sur la qualité, dans un décor d’opérette détonant, avec des serveuses en robes à fleur, dignes d’une Auberge du Cheval Blanc à la française. La soirée finissait souvent par

&une dégustation dans la cave, car les Poinsot père et mère savaient recevoir.

Un quart de siècle après, rien ne semble avoir changé, au premier regard, quand on pousse la porte. Pourtant, tout ici a été racheté, redécoré en 2020 à la suite d’un dépôt de bilan qui avait peiné les nostalgiques de Chez Camille.

Une décision prise par la plus jeune des filles Poinsot, qui n’en était pas à sa première affaire. À 20 ans, elle avait déjà fait parler d’elle en ouvrant à Paris son premier restaurant spécialisé dans le bœuf Charolais, avant de se faire connaître en passant par Top Chef en 2016.

Malgré un resto qui ne pouvait pas rouvrir, Covid oblige, elle eut la bonne idée, avec son ingénieux mari, de se lancer dans les plats à emporter. Et c’est le pâté en croûte qui remporta la palme, devenant en l’espace de deux ans le best-seller maison sur les marchés comme en boutique. On a eu la chance de le goûter en « amuse-bouche » avant de passer à l’œuf meurette (sur lui, on revient dans les pages suivantes) et au plat du jour, au pied d’un arbre encore vert, sous la verrière, face à une cuisine où JoyAstrid et Alexis, son mari, sont au piano, en première ligne, face à leur public, donnant le rythme à une brigade souriante, décontractée et efficace.

Cuisine de saison et de saveurs, riche sinon trop copieuse pour nos estomacs de citadins, qu’on vous conseille de déguster avant de partir faire une randonnée si vous en avez le courage, ou une balade dans cette petite ville qui a su conserver des boutiques incroyables, dont on vous parlera une autre fois. ■

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le cri de la meurette

« Le bonheur, en cuisine, c’est simple comme un œuf en meurette ! » Facile à dire.

La meurette, sauce onctueuse ne pouvant être obtenue que par une lente réduction, n’a rien d’un plat qu’on avale sur le pouce en se demandant si l’odeur des oignons ne va pas gâcher la soirée.

Le vin choisi, la qualité du lard ou la fraîcheur des œufs font partie des ingrédients qui ont fait des œufs en meurette une valeur refuge de la cuisine bourguignonne.

ce qui nous lie

En ville comme à la campagne, chez les étoilés ou au bistrot, cette entrée est devenue un plat « signature », symbole de « Ce qui nous lie » en Bourgogne. Certes, le prix n’est pas le même, il va du simple au triple, de 10 à 30 € environ, voire plus si vous dînez chez Loiseau ou dans d’autres grandes maisons.

L’œuf meurette revisité pourrait même faire figure de renouveau pour la cuisine puisqu’on ne jure plus que par l’œuf parfait sur les cartes. Chers œufs en meurette, mis à toutes les sauces et à tous les prix ! Qu’ils deviennent un plat de « résistance », voilà qui aurait du sens. Ils ont résisté à la mode de la nouvelle cuisine, puis à celle de la cuisine déstructurée, ils vont vous réchauffer cet hiver, à condition bien sûr d’avoir à portée de main ou de cave quelques ingrédients essentiels. Après le concours du meilleur pâté croûte, organisé par les fils spirituels de Bocuse à Lyon, grand défenseur de la cuisine traditionnelle, le championnat du monde de

l’œuf meurette, au Clos Vougeot, est en passe de devenir à son tour un évènement annuel majeur dans un monde culinaire à la recherche sans cesse de reconnaissance médiatique et publique.

tout le monde veut faire l’œuf !

La Côte d’Or, qui n’a jamais vraiment brillé au concours du meilleur pâté croûte, a trouvé cette année le moyen de rabattre leur caquet aux Lyonnais. D’autant plus qu’après avoir sacré, en 2021, Grégory Cuilleron, un jeune chef lyonnais aussi sympathique qu’entreprenant, c’est au tour d’une jeune cheffe côte d’orienne, héritière quant à elle d’une solide tradition familiale, de remporter le prix.

On ne vous donnera pas la recette de Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, allez la goûter dans son restaurant, à Arnay-le-Duc, mais Thierry André, le gagnant du concours amateur, nous a livré la sienne. Honneur à celui qui, avec humour, a lavé l’affront subi par le vin de Bourgogne l’année passée puisque le prix était allé à un Bordelais (on rigole, quoique !)

Thierry André pourrait tout à fait ouvrir une table d’hôte de charme chez lui, à Beaune, si sa vigneronne d’épouse et son métier d’expert-comptable lui en laissaient l’opportunité.

Son épouse lui permet d’avoir accès à un des composants essentiels de la recette, le bon vin. Courir toute la semaine pour son cabinet explique peut-être le besoin de décompresser le week-end, en prenant le temps de réaliser ces plats du terroir bourguignon qui exigent peu de chose au fond : juste du temps, des bons produits et un certain talent, hérité d’une mère aimant recevoir aussi, peut-être.

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Joy-Astrid Blanchard-Poinsot et ses oeufs en meurette © DR

Sauvons la meurette

Un jour, au fond d’une cuisine de restaurant, j’ai cru entendre un cri. Celui d’une meurette préparée la veille pour un grand nombre de convives, à qui étaient certainement destinés la centaine d’œufs pochés qui attendaient leur tour de passer à la casserole. La scène se passait sur la route des vins, et la maison, fort réputée à l’époque, a changé de propriétaires. Heureusement. Sauvons la meurette avant qu’on ne lui colle une étiquette à cause de sa couleur ou de son contenu ! Tout comme il faut sauver la blanquette de veau devenue symbole de « blanchitude » alimentaire, ou le filet de charolais qui pourrait vous cataloguer d’office extrême droite ou communiste… ■ gb

Les Clos Vivants

Adrien Tirelli, maitre caviste L’accord mets et vins du spécialiste

Aux Clos Vivants, Adrien Tirelli a fait passer son métier de caviste au rang de Maître, sous l’égide de la Fédération des Cavistes Indépendants. Nous lui avons soumis l’idée de sélectionner deux vins pouvant prétendre à l’accord parfait avec des œufs en meurette...

Immanquablement, on peut commencer par jouer la carte locale avec un Savigny-les-Beaune « Aux Petits Liards » 2020 de la talentueuse Isabelle Doudet (28,50€), vigneronne exemplaire qui fait rejaillir sur ses vins sa belle personnalité. Un « coeur de côtes » qui pinote intensément, issu d’une parcelle dite en fond de combes, sur un bas de coteaux limoneux qui lui procure son côté aérien, avec ce qu’il faut de fraîcheur pour auréoler ce plat aux arômes concentrés.

Puis, dans un style plus dépaysant pour nous autres Bourguignons, Adrien a aussi imaginé un accord plus « percutant » avec un Côtes du Roussillon du Mas Llossanes et sa cuvée « Au Dolmen » 2018 (15€).

L’œuf parfait de Yann Zwysig. Ce jeune chef français aurait été recalé au Clos Vougeot pour cause de non-respect du protocole. L’œuf caché au fond de son ramequin est parfait, trop parfait. Entendez par là qu’il a été cuit à basse température, autour de 65°, ce qui le rend plus ferme qu’un œuf mollet (figure obligée de la sélection du Clos Vougeot, garant de la tradition bourguignonne). Cette recette réactualisée est pourtant respectueuse de l’esprit meurette. au relais de la Source, à Saint-Seine-l’Abbaye, c’est le maître d’hôtel qui apporte la touche finale, en versant la sauce meurette sur un espuma qui se gonfle d’importance devant vos yeux. Allez tester sur place. www.relaisdelasource.com

Des vieux carignans pleins de fraîcheur cultivés en vallée d’altitude, tout en velouté, avec une aromatique superbe, parfaite pour se marier au fumé des lardons et la texture crémeuse du jaune d’oeuf...

Savoir proposer à ses clients le vin qui leur convient — tant à leur palais qu’à leur bourse — voilà ce qu’Adrien vous offre chaque jour que Bacchus fait aux Clos Vivants

Les Clos Vivants - 1 rue Musette - Dijon 03 80 30 45 01 – www.lesclosvivants.fr

Ouvert du lundi au samedi de 10h à 19h

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Ma recette d’œufs en meurette traditionnels

Pour environ 8 assiettes

● Du temps et de l’envie

● Une bouteille de blanc (Au moins une)

● Du vin rouge de Bourgogne (8 bouteilles)

● 2 bons kilos de viande à Bourguignon

● Des œufs bien frais ● Un beau lard fumé assez sec

● De jolis oignons saucier (4 par assiettes ou plus !)

● De petits champignons de Paris blanc (5 par assiettes)

● Du pain de campagne si possible bio

● 2 carottes ● 3 oignons

● Des échalotes longues (échalion)

● Une gousse d’ail ● Du persil plat ● Thym

● Laurier ● Clous de girofle

● Du fond de veau maison ● Du beurre (c’est la vie !)

● De la farine ● De la Maïzena

n°85 BINGBANG à boire & à MaNger - ReCe TTe
Thierry André, gagnant du concours amateur © DR
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// par thierry andré, champion du monde amateur

●Porter à ébullition 5 bouteilles de vin rouge et flamber

●Laisser refroidir et ajouter la viande, les tiges de persil, une branche de thym, 2 feuilles de laurier, les carottes en cube, un oignon planté de 3 clous de girofle, les queues de champignons de Paris, la couenne du lard, 50 cl de fond de veau maison

●Laisser mariner 24H ou plus si affinité !

●Retirer la viande de la marinade à séparer de la garniture

●Faire revenir la viande à feu vif (beurre + huile neutre) dans la cocotte et fariner généreusement (30 grammes au moins)

●Faire revenir 2 oignons grossièrement hachés

●Mouiller avec la marinade, ajouter la garniture de la marinade et les 2 oignons hachés qui apporteront une jolie sucrosité

●Faire cuire au four une douzaine d’heures à 85°

●Retirer la viande (qui pourra être utilisée en hachis Parmentier ou à mélanger à de la farce pour des tomates farcies !

●Récupérer la précieuse sauce à filtrer au chinois étamine afin de retirer tout le dépôt !

●Porter à ébullition et faire réduire au tiers jusqu’à obtention d’une sauce liée. Si la sauce est trop liquide, ajouter quelques grammes de Maïzena à diluer à part dans un bol avec une louche de sauce. Ajouter la Maïzena par touche jusqu’à obtenir le nappage voulu.

●Si la sauce est trop acide, quelques grammes de sucre pourront être ajouté. A contrario, un manque d’acidité se corrigera par quelques gouttes de vinaigre de Xérès.

●La sauce gagnera de la brillance et du lustre avec une quinzaine de grammes de beurre doux.

●Rectifier l’assaisonnement.

Vous avez réalisé votre sauce meurette ! Bravo ! Prenez alors la bouteille de blanc et servez-vous un bon verre !

●Préparer 100 grammes de beurre clarifié

●Blanchir le lard et le faire cuire dans le beurre clarifié selon votre goût

●Placer les champignons dans une casserole, un échalion hâché, mettre moitié eau et moitié vin blanc, 20g de beurre

et porter à petit bouillon pour cuire 15 minutes jusqu’à obtention de la cuisson désirée (assaisonné selon votre goût)

●Faire cuire les oignons saucier (4 par assiette) dans une casserole avec 20 grammes de beurre et de l’eau à hauteur (assaisonner selon votre goût)

●Tailler les croutons selon la taille qu’il vous plaira. Les frotter à l’ail selon votre goût et les cuire dans le beurre clarifier jusqu’à obtention de la coloration voulu.

●Emincer un échalion et une gousse d’ail à faire fondre dans une casserole.

Prendre la bouteille de blanc et se servir un bon verre avant le pochage.

●Porter à ébullition dans une casserole assez haute 2 bouteilles de vin rouge que vous salerez légèrement. Faire flamber le vin.

●Préparer un récipient type sauteuse dans laquelle vous viderez la dernière bouteille de vin rouge.

●Créer un tourbillon énergique dans lequel vous jetterez 2 œufs préalablement cassés dans un ramequin.

●Faire cuire 2 minutes 30 et placer l’œuf poché dans le vin à température ambiante.

●Ebarber les œufs (retirer les filaments à l’aide d’un petit couteau) et replacer dans le vin à température ambiante.

●Si vous ratez, vous pochez de nouveaux œufs, un taux de ratage de 25% est normal !

Prendre la bouteille de blanc et se servir un bon verre avant le dressage.

Vous touchez au but : le dressage !

●Placer une fine couche de purée d’échalion et ail dans le fond de l’assiette

●Déposer 2 œufs sur cette fine couche qui tiendra en place les œufs pochés

●Arroser d’une belle louche de sauce

●Disposer les oignons, les champignons, le lard et les croutons et une feuille de persil sur chaque œuf

Déguster le tout avec de bons convives et un bon vin de Bourgogne vif et gouleyant !

l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. c onsommer avec modération

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Le pâté en croûte, plaisir terrestre

« Pâté en croûte ». Trois mots qui n’en font qu’un, simples comme le monde, mais qui provoquent chez beaucoup d’entre-nous un réveil brutal des glandes salivaires. au banc d’essai, une sélection de productions locales et artisanales, car attention : si on n’y prête guère attention, le pâté en croûte peut rapidement virer dans le sordide. ce qui n‘arrivera pas à ceux qui liront ces lignes. Promis, juré, pâté !

Lundi 14 novembre 2022 - 8h45 cité internationale de la gastronomie et du Vin

Le rendez-vous avait été donné à La Cave à Manger. Accueillis chaleureusement par François Berthuit, l’un des sommeliers de la place, puis bientôt rejoints par Vincent Galy, directeur des lieux pour le groupe Épicure, nous n’avions plus qu’à attribuer un numéro à chaque pâté en attendant l’arrivée des participants à l’épreuve du jour. Choisir de débuter sa semaine en soumettant ses sens à l’examen ingurgitatif d’une dizaine de pâtés en croûte, à l’heure du petit déjeuner, nécessite des dispositions à la fois physiques et mentales. Mais d’abord, faisons un peu d’histoire, s’il vous plaît. Né au Moyen-Âge entre Champagne, Ardennes et Lorraine, le pâté en croûte (ou pâté-croûte) est un pléonasme ignoré par beaucoup, puisque tout apprêt de viande(s) cuit dans une croûte est, par définition, un pâté. À l’inverse, une simple terrine ne possède pas cette carapace pâtissière. Il est donc important de faire cette distinction, et que chacun sache que les « pâtés de campagne » vendus en

grande surface NE SONT PAS des pâtés. En ces siècles dépourvus de technologie, la croûte servait autant à améliorer la cuisson de la farce qu’à la conserver. Mais on ne la consommait point. Jusqu’à ce que les pâtissiers, grands adeptes du perfectionnement, lui adjoignent plus tard une croûte comestible, travaillée avec finesse, faisant dès lors apparaître cet adage : « Croûte de pâté vaut bien pain. »

Aujourd’hui, la popularité de ce fleuron de notre paysage gastronomique national ne faiblit pas. Les Français s’en nourrissent de 6 à 7 tonnes chaque année. Mais une nourriture aussi emblématique n’a pas pu échapper à l’accaparement du luxe et des nouvelles tendances. C’est aujourd’hui, dans ses formes évoluées, un produit cher et sophistiqué, qui est devenu un juge de paix pour chaque cuisinier qui se respecte. Le championnat du monde annuel, qui se tient chaque année à Lyon, début décembre, depuis 13 ans, est là pour en témoigner.

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1 - Jean-Pierre Billoux (ex-chef étoilé et ancien propriétaire du Pré aux Clercs, Dijon)

2 - Jean-Pierre Lambert (ami du précédent, invité surprise)

3 - Clara Reydet (cheffe cuisinière, Monique, boire et manger, Dijon)

4 - Vanessa Laraque cheffe es-épices, Le Nid, Dijon)

5 - Nicolas Isnard (chef étoilé, Auberge de la Charme, Prenois)

6 - eric Blanchot (épicier-fromager-caviste, Fromages & Co., Dijon)

7 - Vincent Galy (directeur, La Table et La Cave de la Cité, Dijon)

8 - François Berthuit (sommelier et responsable boutique, La Cave de la Cité, Dijon)

9 - Julius Robert (barman et sélectionneur des disques de France, La Cave se Rebiffe, Dijon)

la sélection

Les 10 pâtés concurrents, nous les avons voulus représentatifs de l’offre générale entre Dijon et Beaune, et les avons sélectionnés selon quelques critères très simples : qu’ils soient des produits « maison », cuisinés intégralement par leurs artisans ; qu’ils représentent une recette « basique » de chaque artisan (cuisinier, pâtissier ou charcutier) ; enfin, qu’ils soient disponibles à l’achat dans le commerce, directement chez le producteur ou bien dans d’autres points de vente.

Pour établir nos palmarès, nous avons opté pour un système de notation très simple : une note de 0 à 5 pour la croûte (esthétique, cuisson, goût), et une note sur 10 pour la farce (aspect, couleurs, goût, assaisonnement) et sa gelée (car comme nous l’a si bien rappelé dès le départ Jean-Pierre Billoux, « la gelée fait partie de la viande », CQFD.)

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RP
Jury photos ©
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Palmarès

Pour pallier le côté plus que subjectif de ce genre de test, et afin de ne pas nuire aux moins bons élèves, nous avons choisi de ne faire apparaître que les 5 meilleurs notes moyennes à l’issue de la dégustation. Voici donc les lauréats de notre concours non-officiel du pâté en croûte local :

1 - Pierre Hubert, pâtissier, Dijon : 9,72/15

2 - Franck Bourgeon, charcutier-traiteur, Beaune : 9/15

3 - Alexis Blanchard, cuisinier Restaurant Chez Camille, Arnay-le-Duc : 8,88/15

4 - La Ferme des Petits Bois, éleveurs et producteurs porcins, Aubaine : 8,16/15

5 - eddy Raillard, charcutier, Beaune : 8/15

Compte-rendu

Le pâté en croûte est un produit à nul autre pareil, aux variantes et aux possibilités si nombreuses qu’il n’est guère possible d’en désigner un modèle ou un exemple type. Les spécialités régionales y ajoutent chacune leurs propriétés, et la créativité actuelle de ses bien-faiseurs lui apportent toujours plus de technicité, voire parfois de complexité. Il ressort de notre dégustation qu’aucun n’a écrasé la concurrence, même si le tiercé gagnant s’est dégagé assez facilement et aurait pu, à peu de choses près, arriver dans un autre ordre. Le jury, de son propre point de vue, s’est montré assez sévère en termes de notation après lecture des résultats, un fait rapidement conforté par ce consensus : le pâté en croûte supporte si peu la médiocrité que pour être juste avec lui, il faut savoir y mettre suffisamment de rigueur et de minutie. Au moins autant qu’il n’en faut pour le préparer…

où trouver les pâtés plébiscités ?

● Pierre Hubert, 3 boutiques à Dijon : 31 rue des Godrans, 10 rue Docteur Stein, Centre Commercial Toison d’Or

● Charcuterie Bourgeon, 9 place Monge à Beaune

● Alexis Blanchard, au marché de Beaune tous les samedis et chez Le Billot, boucherie-charcuterie à la CIGV à Dijon

● Le Ferme des Petits Bois, aux marchés des Halles de Dijon tous les vendredis et samedis matin, ainsi qu’à La Ferme de la Noge à Quétigny, le vendredi après-midi.

● Charcuterie Raillard, 4 rue Monge à Beaune

Le pâté en croûte de Jean-Pierre Billoux : notre madeleine de Proust !

« Le pâté croûte, c’est notre culture, notre patrimoine, c’est un plat modeste et très technique, qui met si bien en valeur le travail et le savoir-faire des chefs et des charcutiers ». J’ai retrouvé cette phrase de Pierre Gagnaire, qui présida le championnat du monde de pâté croûte à Lyon en 2018. Un concours organisé par les chefs lyonnais dans l’espoir de se voir mis en valeur chaque année pour ce plat de terroir qui a failli être tué par l’industrie. Malheureusement, en 2022, c’est le Japon qui a remporté le prix, pour la troisième année consécutive. Déjà, en 2018, c’était Toru Kawamura du Benaton, à Beaune, qui avait remporté le prix du meilleur espoir. Un espoir pour la Bourgogne qui pour l’heure ne brille plus par ses pâtés de grands chefs, même si certains tentent, après Ducloux ou Billoux, de remettre la recette de Dumaine au goût du jour. En Côte d’Or, des pâtissiers comme Pierre Hubert ou Franck Pourrier permettent à la Cité des Ducs de sauver la face. Ou des chefs comme Nicolas Isnard, Guillaume Royer, Thomas Collomb ou Alexis Blanchard bien sûr, qu’on vous présente dans ce numéro. Pour nous faire plaisir, car on n’y avait plus goûté depuis qu’il avait pris sa retraite, JeanPierre Billoux nous a refait un de ses superbes pâtés en croûte à l’ancienne, très moelleux, à base de filet mignon de veau et de porc, et de foies de volaille, bien sûr, avec une croûte au beurre très fine et une gelée naturelle de volaille. Avec un « bourgogne » léger. Un grand souvenir. ■ gb

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livres à dévorer

Pour les plus curieux, ceux qui veulent en savoir plus, ou bien faire un cadeau à quelque amateur de la chose, ou bien encore pour ceux qui veulent carrément s’y mettre… !

● Pâté en croûte, recettes et techniques

Marion Sonier et Yohan Lastre, Marabout

La

Le goût des confitures

La confiture a le goût du quotidien et celui du raffinement, l’expression du fruit dans le temps. Elle a les parfums de l’homme qui communie avec les fruits de la Terre, qui approvisionne son garde-manger en vue de desserts élaborés, d’agapes familiales, de petits déjeuners ou de goûters savoureux… Grâce aux confitures on peut manger des oranges en été et des fraises en hiver, et on touche à l’écolonomie en transformant les fruits un peu trop mûrs avant leur perte.

Dans ce livre, l’américano-dijonnais Alex Miles livre ses recettes de confitures. Cuisinier et épicurien, Alex suit les détours de son inspiration, qui sont nombreux. Sa technique de cuisson permet de réduire la quantité de sucre sans pénaliser le temps de conservation du produit.

Le regard tout aussi gourmand d’Isabelle Smolinski nous entraîne, entre deux cuissons, dans une balade à travers les rues et le marché de Dijon, mais aussi chez les maraîchers que l’on retrouve sous les halles. Huit chefs dijonnais proposent également une recette. Avec de la confiture, bien entendu.

Dijon et ses confitures : aux éditions Dominique Guéniot, 25 €. www.isabellesmolinski.fr | www.behance.net/isabellesmolinski

● Le pâté croûte :

Dix façons de le préparer Sonia Ezgulian, Éditions de l’Épure

● les Meilleurs recettes Du championnat Du Monde Confrérie du Pâté-Croûte, Hachette
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la truffe de bourgogne à l’honneur

coup de cœur : la route de la truffe de bourgogne (à retrouver sur l’application mobile « Balades en Bourgogne »)

Un parfum raffiné et un petit goût de noisette, voici la truffe de Bourgogne. Aussi appelée Tuber Uncinatum de son nom latin, elle est un met rare et délicat, peu connu et pourtant très utilisé en cuisine. La truffe de Bourgogne fait partie des trois espèces de truffes les plus répandues en Europe avec la truffe du Périgord et celle blanche d’Italie. Différente par sa couleur chocolat et ses arômes intenses de sous-bois, elle ravit les papilles depuis très longtemps. On retrouve son origine en 1390 à Is-sur-Tille, dont les truffes étaient l’une des sources principales d’approvisionnement des tables royales. Aujourd’hui, la Côte-d’Or redonne ses lettres de noblesse à ce diamant noir de Bourgogne et dévoile la Route de la truffe de Bourgogne. Un itinéraire inédit dans la région et l’Est de la France à parcourir en voiture grâce à l’application « Balades en Bourgogne ». Cette route dévoile les secrets de la truffe et s’adresse autant aux fins gourmets qu’aux amateurs les plus curieux. L’itinéraire de 118km emmène les épicuriens dans les nombreux paysages du département, au départ des vignes de Nuits-Saint-Georges, jusqu’à la Maison du Parc national & Maison de la Forêt à Leuglay. Entre vignes, champs et forêts, 8 étapes dessinent les contours de la

truffe de bourgogne. Avec des rencontres de producteurs, des démonstrations de cavage ou des dégustations sous différentes formes, les occasions ne manquent pas pour découvrir ce produit de la terre à l’assiette. Les producteurs, caveurs et restaurateurs sont à l’honneur pour faire découvrir et montrer ce produit si rare.

Créée par Côte-d’Or Attractivité et l’association de la truffe Côte-d’Orienne, avec le soutien du Conseil Départemental et ses partenaires, ce nouvel itinéraire gourmand rejoint les sept autres routes déjà implantées dans le département comme la Route des grands crus ou celle du crémant par exemple. Place cet hiver à la truffe de Bourgogne et ses saveurs de terroir.

De mi-septembre au mois de janvier, c’est la période de cavage (récolte des truffes). Elle s’effectue toujours avec un animal pour éviter les récoltes précoces. À l’origine, des cochons étaient chargés de débusquer les truffes arrivées à maturité. Aujourd’hui, on préfère le chien, fidèle compagnon de l’Homme, plus obéissant et efficace dans la recherche de truffes.

© kab-visionFotolia.com n°85 BINGBANG
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● Pause gourmande en Côte-d'or

Les chefs au savoir-faire 100% Côte-d’or

Depuis 2019, la marque « Savoir-faire 100% Côte-d’Or » met en avant les producteurs, éleveurs, commerçants, artisans et restaurateurs côte-d’oriens. Elle compte désormais plus de 250 agréés dans le département et a pour vocation de valoriser et donner plus de visibilité aux savoir-faire et produits locaux. Parmi eux, 7 Chefs Ambassadeurs se sont engagés à transmettre leur passion du goût et du local et à mettre en avant les producteurs agréés Savoir-faire 100% Côte-d'Or à travers leurs cartes.

les chefs ambassadeurs de la marque "Savoir-faire 100% Côte-d’or"

Ils sont 7 à faire rayonner les produits locaux de la terre à l’assiette. Retrouvez les plats 100% Côte-d’Or au menu de leurs restaurants.

● Jordan billan

L’Hostellerie Cèdre & Spa - 1 étoile 10 – 12 Bd Foch, Beaune

● bruno blancho

Groupe Seb - 15 Rue des Champs, Selongey

● arole Dupaty

Le Sabot de Venus

13 grande rue, Bure-Les-Templiers

● takashi Kinoshita

Chateau De Courban - 1 étoile

7 Rue du Lavoir, Courban

● ralf Mestre

Restaurant Le Central & Brasserie Le Petit Central

3 Place Grangier, Dijon

● Jean-Alain Poitevin

L’Orée des Vignes - 6 Rte D’Epernay, Gilly-Lès-Cîteaux

● guillaume royer

L’auberge De Guillaume - (Meilleur Ouvrier De France) 4 Place de la Mairie, 21320 Vandenesse-en-Auxois

Le titre d’Ambassadeur est délivré aux chefs qui, grâce à leurs actions et leurs engagements, donnent à la marque la possibilité de voyager, grandir et s’épanouir à travers leurs assiettes. Toutes les informations de la marque sont à retrouver sur l’application mobile : « Savoir-Faire 100% Côte-d’Or »

balades en bourgogne !

disponible sur l’appstore ou google Playstore.

Avec près de 200 balades à faire à pied, à vélo, en voiture et même en canoë, « Balades en Bourgogne » est l’application mobile indispensable pour découvrir la Côte-d’Or, sa nature, son patrimoine et ses secrets. Disponible gratuitement, elle propose des sorties en duo, en famille ou entre amis à travers tout le département. Sur place, lancez la balade et profitez hors connexion des cartes, des indications de guidage et des chroniques audio tout au long de votre parcours.

3 idées de balades pour cet automne

1h30

PublirePortage
+ d’idées sorties à retrouver sur www.lacotedorjadore.com | #lacotedorjadore
● Des sorties nature et patrimoine toute l’année avec l’application
118 km / 8 étapes / en voiture 60 km / 40 étapes / en voiture
/ 9 étapes / Visite audio-guidée
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Sabot de Vénus © Fouquin

cités du vin

Nostradamus l’avait prédit… Après le temps des cathédrales viendra le temps des cités du vin !

Après l’ouverture hypermédiatisée de la Cité de la gastronomie (et du vin) de Dijon, on attend avec curiosité en 2023 celle des trois cités des vins de beaune, chablis et Mâcon. ou plutôt, car la dénomination a changé, celle de la cité des climats & vins de bourgogne, avec ses « trois lieux de vie et de partage » sur plus de 5000 m². une façon de marquer son territoire qui a pu faire sourire mais qui permettra demain aux visiteurs de devenir incollables sur ces climats si changeants en bourgogne, sans parler des vins.

À Beaune, un bâtiment-paysage adossé au parc paysager de la Chartreuse (qu’on a encore du mal à imaginer à la sortie de l’autoroute) accueillera des ateliers, des animations, des dégustations, des formations, des expositions et des rencontres autour du vin et de la vigne, évidemment (tarif d’entrée : 14€, comprenant 2 verres de dégustation) L’architecte Emmanuelle Andreani a dessiné un lieu « empreint de découverte, d’échange et de convivialité », un hymne au vin qui ne devrait pas passer inaperçu. Inspirée par le terroir des Climats de Bourgogne inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa ligne architecturale symbolise par ses courbes la vrille de la vigne, cette fine tige qui s’enroule avec douceur et fermeté autour du fil de palissage. Une « vrille » ancrée au sol par un mur de pierres sèches, qui s’élèvera vers la terrasse belvédère panoramique à 24 mètres de hauteur.

Sur 3600m² le plus grand des trois sites s’organisera autour d’une esplanade dégagée, reliée au centreville par une coulée verte piétonne (et des navettes électriques). Comme la Cité de la gastronomie à Dijon, il sera au cœur d’un nouveau quartier avec restaurants, halle festive (!), hôtel et commerces de produits locaux.

Après Beaune, chablis et Mâcon !

Les 2 autres sites, situés aux deux portes d’entrées de la Bourgogne, sont traités sous une forme différente. Pour Chablis a été retenu le projet proposé par l’atelier Correia, consistant à restructurer un édifice patrimonial datant du 12ème siècle, écho de l’héritage monastique de la Bourgogne viticole : le Cellier du Petit Pontigny et à le compléter d’une extension contemporaine conçue dans le respect du patrimoine ancien. Le tout formera un jardin invitant à la promenade.

Le visiteur sera invité à déambuler au travers de la « rampe des climats », dispositif démonstratif et pédagogique original dévoilant les strates géologiques du terroir de Chablis. Cette balade en terres Icaunaises, où plus l’on descend, plus le végétal fait place au minéral, invitera à des dégustations mais aussi à poursuivre la visite dans le vignoble (tarif d’entrée 9 €, incluant deux verres de dégustation).

Pour Mâcon, la proposition architecturale retenue consiste à trancher avec l’existant et à concevoir un bâtiment avec un signal fort bien visible depuis l’avenue. Un bâtiment d’entrée unique, composé de

à boire et à MaNger - VIN n°85 BINGBANG
// par g érard bouchu
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formes courbes, identifiable de loin car sa forme extérieure s’inspire de celle du pressoir en bois. Ce totem haut de 17 mètres sera en lui-même une attraction avec un promontoire offrant une vue exceptionnelle sur la Saône et une partie de la Ville. La déambulation depuis cette nouvelle entrée de la Bourgogne invitera làaussi le visiteur à vivre une expérience conviviale (terme incontournable) au travers du parcours de visite et des dégustations (tarif d’entrée 9 €, incluant là aussi deux verres de dégustation).

La présence du verre en façade et d’une verrière au sommet de l’escalier central contrastera avec la pierre et l’aspect minéral de l’existant. Ouvert, lumineux et accueillant sur l’extérieur, le bâtiment sera aussi un repère dans la nuit. Et la terrasse avec vue sur la Saône un bel espace à vivre. Comme les trois mousquetaires, les Cités bourguignonnes sont quatre, et vont devoir rester unies pour gagner le cœur des visiteurs. ■

La Cité à Mâcon sera la première à ouvrir ses portes au grand public le 25 mars 2023, suivie de la Cité à Chablis, le 1er avril 2023, puis de la Cité à Beaune, le 13 mai 2023. www.cite-vins-bourgogne.fr

Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Beaune © DR Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Chablis © DR
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Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Mâcon © DR

le vin, en bourgogne, on en fait tout un plat !

// par g érard bouchu

« Alors, qu’est-ce qu’ils vont boire ? » La question qui tue, d’entrée. à peine assis autour de la table du restaurant, on a droit à la fameuse question.

La réponse va illico vous situer aux yeux du sommelier ou de la serveuse au rang des connaisseurs, des habitués ou des pignoufs de passage. « Ces messieurs-dames prendront un apéritif ? » Un verre de vin, répondez-vous, pour montrer que vous savez vivre. Pas d’apéro, ça fait ringard.

« Un seul verre pour tout le repas ? » Si vous répondez OUI, évitez de passer en plus pour un radin, prétextez un rendez-vous ensuite.

Le mieux est encore que vous laissiez faire le sommelier. L’accord mets-vins est un des sujets de conversation préférés des Bourgogne depuis 1817. Depuis que le service à la russe (autrement dit à l’assiette) a remplacé celui dit à la française, pratiqué depuis le Moyen-Âge, dans lequel tous les plats étaient présentés en même temps. La discussion de la plus haute attention, au sujet du service du vin à table, était alors la question de savoir à quels vins on doit donner la préférence, soit pour le goût, soit sur l’influence de la santé. Deux siècles plus tard, on se pose toujours des questions. Du coup, on a demandé son avis à notre copine Charlotte, qui est chargée d’éclairer sur le sujet les visiteurs de la CIGV, à qui elle propose des cours de rattrapage, ou plutôt des ateliers en immersion. ■

Rendez-vous à l’École des vins de Bourgogne, du mardi au dimanche (à droite, dans le grand Hall). Inscription obligatoire : citedelagastronmie-dijon.fr

n°85 BINGBANG
à boire et à MaNger - VIN 74
Charlotte Fromont © RP

Désaccords mets-vins

le grand débat

Pourquoi sert-on du vin blanc sec avec le poisson depuis presque toujours ?

Pourquoi continuer à faire cette alliance ?

Pourquoi sert-on le poisson avant la viande au cours d’un repas ?

Pourquoi mettre du vin rouge avec la viande ?

Pourquoi servir un vin doux liquoreux ou un vin effervescent avec les desserts ?

Pourquoi sert-on, encore, généralement le vin le plus corsé en fin de repas ?

Il importait à la base de servir les rouges avant les blancs ! Non, il ne s’agit pas d’une erreur, rappelez-vous ce vieux dicton qu’on entend encore en certains endroits de notre belle Bourgogne viticole : « blanc sur rouge, rien ne bouge, rouge sur blanc, tout fout le camp ».

Sauf si on vous apporte des huîtres avant le repas (il fallait bien une exception). Dans ce cas, on accompagne forcément le mollusque de « triples bordées de Chablis », mais vous pouvez aussi opter pour du Pouilly ou du Montrachet au choix... pour ne rester qu’avec nos vins bourguignons, évidemment. Et comme on sert le poisson avant la viande on reste aussi sur cette exception.

La règle communément adoptée aujourd’hui, et qui fonctionne, c’est que la couleur de l’ingrédient principal de votre plat vous donne la couleur du vin que vous servez avec. Donc poisson-vin blanc, viande rouge-vin rouge. D’ailleurs pourquoi servir le poisson avant la viande ? Selon les principes de santé préconisés par la théorie des humeurs, le poisson est froid et humide, par conséquent il faut le manger avant la viande qui, elle, est chaude et sèche. Vous évitez un déséquilibre fatal. Ensuite sur la soupe, si on fait « chabrot » (on rallonge la soupe avec du vin rouge pour finir l’assiette) en Bourgogne, dans les salons du début du XIXe siècle on ne mélange pas les deux, mais on vous sert un verre de Madère sec ou de teinture d’absinthe juste avant ou juste après.

Et par quels vins commence-t-on le premier service qui suit la soupe ? Par les vins de Bourgogne, vins réputés aphrodisiaques (l’idée est-elle de mettre les convives dans de bonnes dispositions pour le reste du repas ? La question reste posée !). Alors courez à la cave chercher les vins de Coulanges, Tonnerre, Vermenton (Côtes d’Auxerre), Irancy, Chassagne, Mercurey, Mâcon, Auxerre...

Et comme il faut toujours passer des vins les plus légers aux plus corsés dans le repas, derrière cette mise en bouche, on monte en gamme avec les Beaune ou les Pommard, pour relever « la saveur un peu fade » des viandes rôties. Et surtout : toujours terminer par les vins les plus corsés, réputés pour assurer une bonne digestion. C’est là que vous devez aller chercher les Richebourg, Chambertin, Mazis-Chambertin Enfin sur les douceurs sucrées des desserts, crèmes glacées, fruits, surtout s’ils sont crus, toujours partir sur des vins liquoreux. Pour certains, ces breuvages sucrés « corrigent les dangers des glaces qu’on s’obstine à servir à la fin des repas », ça c’est ce qu’on nous dit en 1817. Mais déjà dès la fin du XIVe siècle lorsque les fruits crus, froids et humides selon la théorie des humeurs, font leur apparition sur le dernier service, on mentionne avec eux le claré, vin blanc sucré aux épices, qui lui est chaud et sec. Compliqué tout ça ? Que nenni, quel que soit le motif invoqué, en fait ça fonctionne encore pour le plus grand plaisir de nos papilles. ■ charlotte fromont

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Chapuis et Chapuis Frères

Issue du sérail d’Aloxe-Corton, où l’héritage viticole familial est ancré, la petite entreprise de Jean-Guillaume et Romain Chapuis — deux des quatre fils de la famille (les deux autres sont devenus brasseurs) — est le résultat de l’alliage de leurs compétences en l’an 2009, juste après que Romain eut achevé son tour du monde de vinificateur ambulant : Australie, Nouvelle-Zélande, Liban, Bordelais, Rhône, Alsace et bien évidemment Bourgogne. Juriste de formation, Jean-Guillaume s’occupe de la gestion administrative du domaine.

Avec une identité fortement marquée par la Côte de Beaune, ils mènent de front l’exploitation de leurs quelques lopins de vignes avec leur activité de négoce, pour laquelle ils passent des contrats d’achat en vendange fraîche uniquement chez des vignerons travaillant en agriculture biologique (ou en conversion).

Une activité qui s’est avérée fortement sujette aux variations d’un millésime à l’autre. Les années « noires », il faut se lever tôt pour trouver du raisin, quitte à aller le chercher dans d’autres régions ! C’est parfois grâce à la solidarité d’un milieu où les amitiés sont légions que naissent certains vins. Romain s’ajuste en fonction des cuvées et des millésimes : vendanges entières ou égrappage partiel, macération carbonique, etc. La seule constante étant la fermentation naturelle (on laisse les levures indigènes

effectuer leur travail) sans aucun ajout d’adjuvant et un interventionnisme réduit à peau de chagrin, si ce n’est un léger sulfitage avant la mise en bouteilles. Avec une ligne directrice claire : proposer des vins identifiés à leur terroir (Savigny, Pernand-Vergelesse, Chorey, etc.), équilibrés, digestes mais pas dénués de profondeur. Et plutôt que de parler de vins natures ou naturels, Chapuis & Chapuis préfèrent user d’un vocabulaire plus précis, ou moins trompeur : chez eux, c’est de vins propres, ou de vins honnêtes dont on parle. Car il n’est jamais inutile de le rappeler : en France, des centaines de produits sont autorisés dans la fabrication du vin, sans qu’ils ne soient jamais mentionnés nulle part. Aujourd’hui, après l’acquisition de deux nouvelles parcelles, les frères Chapuis possèdent 4,2 hectares en propriété, ce qui fera d’autant diminuer la part de négoce dans leur activité. Mais comme le dit Romain : « La cuverie n’est pas extensible ! ». Un autre gage d’honnêteté planté dans le sillage de ce que doit être l’artisanat... ■ M f Chapuis et Chapuis Frères 9 rue des charmots 21630 Pommard 06 89 56 05 12 r.chapuis@chapuisfreres.fr

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Nouvelle appellation viticole :

Vézelay reconnu en aoP !

Depuis le millésime 2017, les vins blancs issus du cépage chardonnay produits sur les quatre communes de Tharoiseau, Asquins, SaintPère et Vézelay, bénéficient de l’appellation d’origine contrôlée Vézelay. Déjà en 1996, l’exploitation du vignoble relancée par des passionnés dans le milieu des années 1989, trouvait une première reconnaissance avec l’obtention de l’A.O.C. Bourgogne Vézelay. En janvier 2019, les dix domaines du Vézelien relevaient le défi d’accueillir la Saint Vincent Tournante. De mémoire de Saint Vincent, tout le monde s’accorde sur le fait que celle de Vézelay est sans doute la plus belle des Saint Vincent Tournantes organisées jusque-là (je sais, je suis partiale, c’est mon fief !).

Il ne s’agit pas de l’ascension fulgurante d’un vignoble tout neuf, mais de la reconnaissance d’une tradition viticole de qualité probablement aussi ancienne que les vignobles de la Côte d’Or. L’obtention de l’AOP récompense justement le labeur fournit par la dizaine de domaine que compte l’appellation et est une reconnaissance européenne de la qualité non seulement des vins, mais de son histoire et de la passion mise au service de leur vignoble par l’ensemble des vignerons du Vézelien. On ne peut que féliciter tous ces domaines qui ont su remettre à leur juste place des vins déjà plébiscités et appréciés par Philippe Auguste ou Richard cœur de Lion au temps des croisades.

Bravo à tous : Domaine des Cœuriots, La Croix Montjoie, Hervé Eypert, Alexandre Le Corguillé, Delphine Dupont, Domaine de la Cadette, La Sœur Cadette, Les Favrelles, Le Cellier de l’abbaye, Camu frères et les vignerons de la colline éternelle… et tous ceux qui ont contribué à cette reconnaissance de la qualité et des spécificités du terroir de Vézelay. ■ charlotte fromont

charlotte fromont a réponse à tout !

Le vignoble c’est bien, l’expliquer c’est mieux. Elle le connaît pour y avoir travaillé d’abord en tant qu’ouvrière viticole. Un travail qui donne soif, forcément. De savoir, bien sûr : « une soif terrible de connaître tout de ces ceps, de ces cailloux, de ceux qui ont élaboré patiemment chaque ouvrée de vignes s’est emparée de moi ». Depuis 2002, elle épluche les archives, les inventaires révolutionnaires, les terriers et cadastres anciens pour « raconter ce que nos yeux ne peuvent pas voir, ce que les ouvrages ne disent pas, ce que les climats vous crient silencieusement ». Guide pro (non ça ne fait pas mal...), diplômée en viticulture et en œnologie, aujourd’hui elle partage l’histoire et la sociologie de la vigne et vin... Mais elle continue d’arpenter vignes et chemins et ne se lasse pas de partager les secrets de Dijon, de Cluny ou de Vézelay. Formatrice de l’École des vins de Bourgogne à la Cité Internationale de la gastronomie & du vin, elle vous attend pour suivre une session avec elle et passer aux travaux pratiques, sur résa. www.escapadesbourgogne.fr/votre-guide

Charlotte Fromont © DR
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allez couchey !

Couchey accueille les 28 et 29 janvier la Saint-Vincent Tournante 2023. En toute intimité ou presque, car rien n’a filtré des préparatifs. Pas de grand rush médiatique, mais un retour aux sources qui colle au caractère de ce village viticole au tempérament singulier.

Village le plus au nord de la côte de Nuits, Couchey a toujours cultivé sa singularité. Petit village mais grande volonté. Ses habitants, qu’ils soient ou non vignerons, sont fiers de leur surnom de « Loups de Couchey » hérité d’une histoire aussi riche que troublée depuis l’époque des ducs, qui possédaient des vignes par ici. Louis XV, tout comme Louis XIV, tenait à ce qu’on serve leurs vins à sa table. Même la révolution ne causa pas leur perte puisque certains des climats couchois bénéficièrent d’un classement équivalent aux grands crus actuels. Insoumis ? Rare qu’on emploie ce qualificatif pour des vignerons. Mais ce petit village coincé entre Marsannay et Fixin, qu’on traverse souvent sans s’intéresser à son patrimoine, est le seul en plus à pouvoir afficher haut ses

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à boire et à MaNger - VIN 78
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trois couleurs : blanc, rouge et rosé. Trois nuances que vous retrouverez dans les caveaux. Avec une cuvée vinifiée par l’ensemble des vignerons : du Marsannay Champerdrix rouge, puisque cette commune étend ses pieds de vigne jusque chez sa voisine.

Les vignerons couchois ont choisi de fêter l’événement à l’échelle de leur village, sans excès médiatique, « toujours dans l’idée de fédérer et partager autour d’un saint, d’une profession ». Pas d’animosité dans le petit groupe formé par les 6 domaines qui préparent la fête depuis deux ans, tout ça s’organise dans une ambiance bon enfant, entre copains et autour de bonnes bouteilles !

Jetez un œil en attendant, si vous voulez montrer que vous ne venez pas que pour le vin, sur un livre évoquant aussi bien les grands noms propriétaires de maisons-fortes que les gens du peuple ou les trois couleurs du produit de la terre qui donnent une autre image, du coup, de ce village un peu gris d’ordinaire.

Roland Bugada et l’équipe de In Divio Veritas consacrent à Couchey le troisième opus d’une collection destinée à promouvoir la reconnaissance des villages vignerons du Grand Dijon : « Du vignoble insoumis à la reconnaissance » (In Divio Veritas illustrations-Nicole LAMAILe e VRIL ; en librairie 40€) ■

une Saint-Vincent peut en cacher une autre : La Saint-Vincenzo dell’Amarone, à beaune, le 1er février ▲

La San Vincenzo dell’Amarone est née en 2008 à la suite d’un repas mémorable et bien arrosé organisé à l’occasion de l’intronisation simultanée d’Alberto Iacono, restaurateur à Beaune, à la confrérie des Chevaliers du Tastevin et l’Ordre des Chevaliers de la Truffe et du Vin d ’Alba. Cette dégustation de mets à la truffe accompagnés des vins prestigieux donna à Alberto l’idée de créer un évènement qui réunirait viticulteurs bourguignons et italiens.

Ainsi est née cette rencontre conviviale, qui prend un nouveau tournant cette année au Palais des congrès de Beaune.

Elle sera suivie d’une autre édition, en Sicile et en avril cette fois, pour renouveler celle qui a regroupé en 2022, pour la première fois, plus de 70 vignerons de Bourgogne, d’Italie et Sicile devant le château de Castellammare del Golfo, près de Palerme. Une plateforme sur la mer, érigée spécialement pour l’occasion, accueillait les participants pour une dégustation sous les étoiles. à suivre sur le groupe facebook San Vincenzo dell’amarone.

La Saint-Vincenzo dell’Amarone © DR
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le Secret de l’herbier cyril guyon, ‘‘djinn’’ dijonnais

Bourlingueur éprouvé, Cyril Guyon est un bon génie, qui a remis le gin à la carte des restos et bars les plus « tendance ». Après 33 ans de métier entre bars, bistrots et restaurants (il dirigea l’ancienne et majestueuse Concorde de la place Darcy après y avoir débuté comme garçon-limonadier !) et avoir été propriétaire de plusieurs établissements (dont Les Enfants Terribles, rue Jean-Jacques), il envisagea de créer un restaurantdistillerie. Mais de la double distillation des confinements, il ne resta plus de cette rêverie que la seconde partie : la distillerie du Secret de l’Herbier était née, au pays des Sources de la Seine, à Vaulx-Saule.

La production d’eaux-de-vie n’étant soumise à aucune initiation officielle en France (il n’y a pas d’école, le droit de distiller est lié d’une part à la possession de cultures adaptées, et d’autre part à une autorisation des douanes pour l’achat de l’alambic), il a dû se trouver des mentors et des formateurs, chose malaisée s’il en est. Car on entre ici dans un monde quasi hermétique et peu partageur. Heureusement, Cyril a de la ressource et c’est entre l’Alsace, la Suisse et la région de Cognac qu’il a pu forger ses compétences sur le lit de ses convictions (on est un peu poète, à Bing Bang).

Passons du côté de l’élaboration, qui revêt ici un caractère éminemment agreste : sauf les épices en grains (poivres, baies, etc.), toute la matière première provient de la cueillette : celle que Cyril accomplit lui-même dans les environs forestiers de sa propriété, au pays des sources de la Seine, et celle que sa mère, qui vit en Corse (terre où il a grandi) lui fait parvenir.

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D’abord focalisé sur la production de gin pour lancer son activité (un gin référence, produit tout au long de l’année, ainsi que quatre gins saisonniers), il a fait découvrir aux Bourguignons des spiritueux travaillés comme des vins, qui reprennent, selon le souhait de Cyril, le mode de dégustation nez-bouche-gorge, avec des aromatiques intenses et même des jeux sur la couleur (par l’action de colorants naturels, comme la betterave pour le gin de printemps.)

Macération, distillation, élevage, embouteillage, tout est fait sur place. Son alambic à colonnes, équipé de paniers à herbes, permet la production de 130 bouteilles par distillation (auxquelles vous pouvez assister, si vous êtes de passage dans le coin et si vous tombez bien, chaque samedi). Enfin, « spiritueux dans l’âme » étant sa devise, la gamme vient de s’étoffer avec une vodka et un pastis, en attendant d’autres créations... À suivre ! ■ M ferguson

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Cyril Guyon © RP Distillerie le Secret de l’h erbier 4 rue Haute, 21440 Vaux-Saules 06 31 82 46
contact@distillerielherbier.com www.distillerielherbier.com
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culture+

Maria Helena Vieira da Silva - La Scala ou Les yeux - 1937 © Faujour
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le Mba vous en met plein les yeux

rétrospective Maria helena Vieira da Silva, jusqu’au 3 avril

Le Musée des Beaux-Arts de Dijon dédie une grande exposition à celle qui fut une des rares femmes artistes à être célébrée de son vivant au Portugal, où elle est née, mais aussi partout dans le monde. et notamment à Dijon. c’est grâce à la donation granville que le nom de cette figure majeure de l’histoire de l’art est familier aux Dijonnais : 32 de ses œuvres (peintures, gravures, dessins) ont été données au musée par Kathleen et Pierre granville dans les années 70, Vieira elle-même a offert trois de ses tableaux à la ville, et non des moindres. Par-delà cette donation exceptionnelle, ce sont en tout 80 œuvres emblématiques illustrant son parcours depuis ses débuts dans les années 30 que vous allez pouvoir découvrir jusqu’au 3 avril à Dijon. cette rétrospective a été organisée en collaboration avec le musée cantini à Marseille et la galerie Jeanne bucher Jaeger à Paris.

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l’art du damier

Le premier volet de l’exposition revient sur le parcours de Vieira da Silva, de ses débuts figuratifs dans les années 1930 aux peintures évanescentes des années 1980.

Le motif du damier, c’est un peu sa marque de fabrique, lorsqu’elle commence à faire parler d’elle en France, dans les années 30. L’artiste portugaise s’y était installée, en compagnie du peintre hongrois Arpad Szenes, qu’elle venait d’épouser. Avec les damiers, elle associe ses recherches sur la ligne et la profondeur aux motifs du carreau et du losange. Mais Vieira introduit des distorsions volontaires : les lignes sont instables, la géométrie aléatoire et les couleurs vibrantes perturbent le rythme des damiers. À l’image d’un kaléidoscope, la surface de la peinture se creuse ou se gonfle, elle est animée par des mouvements ondulatoires. À son retour en France, en 1947, après avoir fui la guerre à Lisbonne et Rio de Janeiro, Maria Helena Vieira da Silva développa une œuvre aux limites de l’abstraction et de la figuration, caractérisée par l’exploration d’un espace pictural et mental apparemment infini.

une histoire d’amitié

Trente ans après la disparition de l’artiste, en 1992, cette rétrospective permet, dans un second volet, de rappeler les liens étroits qui s’étaient tissés entre elle et les Granville, ses mécènes et amis. La moitié des œuvres présentées lors de cette exposition provient de la donation faite par les deux époux, qui a permis à l’art moderne et contemporain d’entrer au musée dans les années 70. Installée à l’origine dans les combles, elle s’est redéployée au sein du nouveau parcours mis en place en 2017 à la suite de la réfection du musée. Correspondances inédites, photographies d’archives, pièces rares permettent de mieux comprendre une artiste avec laquelle ils partageaient, outre le même âge (ils sont nés tous trois en 1908) une réelle complicité.

Rendez-vous

● Ateliers du week-end oh Vieira !

Plongez dans les espaces en profondeur de la peinture de Maria Helena Vieira da Silva. Jouez avec les camaïeux de la couleur de votre choix et remplissez votre dessin tramé pour un effet de perspective.

Pour les 6-12 ans. Le 8 janvier à 14h30

● Midis au musé e les villes de Vieira da Silva

Lisbonne, Marseille, New-York, Amsterdam, Rotterdam, Paris, Rouen... Les villes réelles ou imaginaires occupent une place majeure dans la peinture de Vieira da Silva. Ses compositions tentaculaires évoquent des réseaux de rues, des façades d’immeubles ou des paysages urbains dans la brume. Venez découvrir certaines de ses œuvres majeures en parcourant les deux espaces d’exposition temporaire dédiés à l’artiste. Le jeudi 12 janvier à 12h30 - Par Agnès Werly, responsable des collections XXe et XXIe siècles

● Visite à 2 voix, entre médiation et création

Regards croisés entre une médiatrice et un plasticien sur les œuvres de Vieira da Silva au cœur de l’exposition temporaire. Le 26 janvier à 12h30

● Mon œil!

Partagez en famille un atelier de dessin et peinture d’après les œuvres de Vieira da Silva. Travaillez les petites touches saccadées, les aplats transparents, les structures labyrinthiques et déclinez-les sur plusieurs petites peintures abstraites aux couleurs chères à Vieira da Silva. Ajoutez des dessins d'yeux scrutateurs pour une trame de regards.

Enfant à partir de 6 ans avec un parent. Mercredi 8 février de 14h30 à 17h

● Midi dessin

Appréhendez les proportions et les valeurs lors d’une séance de dessin menée par une plasticienne face aux œuvres de Vieira da Silva. Inspirez-vous des trames et des camaïeux de couleurs pour une réalisation libre. Jeudi 17 mars à 12h30

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Maria Helena Vieira da Silva - Urbi et orbi ©
1951,
musees.dijon.fr Entrée libre 16.12.22 03.04.23 85
Maria Helena Vieira da Silva, Intérieur rouge huile sur toile,
donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay © ADAGP, Paris 2022

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Ça y est, on se les gèle ! et c’est tant mieux, car on va pouvoir se faire un petit tour dans nos galeries d’art contemporain de bfc. bon plan : on se réchauffe direct dans les flammes du diable ou dans les poils de Chewbacca. on profite des fêtes pour renouer avec notre âme d’enfant. et puis, au retour du printemps, on se fait explorateurs égyptiens et même curateur avec un petit verre de vin. Pas mal, non ? alors, on s’installe, et on en prend plein les mirettes.

art in Situ, l’art pas bouchonné

Dans le parcours d’Art in Situ, on touche avec les yeux mais on peut boire avec la bouche. Cette alliance du patrimoine viticole bourguignon et de l’art contemporain issue de l’association La Route des Arts vous propose une randonnée à destination des amateurs de vins et d’œuvres artistiques. Lors de la première édition en 2021-2022, ce sont les domaines Bouchard Père et Fils, Maurice Chapuis et les Caves Patriarche qui s’étaient prêtés au jeu. Près de 19 œuvres d’art avaient été accueillies sur les trois domaines viticoles et ainsi exposées au public. Pour le cru 2022-2023 inauguré en novembre dernier, les organisateurs ont augmenté la taille des fûts. Neuf lieux et domaines de la Côte de Nuits à la Côte de Beaune entrent dans la danse et vont accueillir les œuvres de près d’une quatorzaine d’artistes nationaux et locaux. Dans les petits nouveaux, on dénombre les domaines Méo-Camuzet, Henri de Villamont ou encore la Maison Jacques Copeau. Chouette initiative qui devrait réitérer son succès de l’an passé en proposant un verre de vin et une découverte des tableaux, sculptures et installations sélectionnés dans les propriétés des domaines. C’est donc ça, l’art de vivre à la bourguignonne ?

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// par lucas l e texier
association l a route des arts contact@art-in-situ.fr +33 9 63 53 36 61
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Grande Gaïa Détail - Alessandro Montalbano - Domaine Bouchard

« Anatomie comparée des espèces imaginaires » Commissionné par Jean-Sébastien Steyer. e xposition à voir au Musée du château des ducs de Wurtemberg à Montbéliard jusqu’au 12 mars 2023. infos au 03 81 99 22 61. l’expo partira ensuite au Museum de Nantes, d’auxerre et au Musée buffon de Montbard. livre :

« Anatomie comparée des espèces imaginaires », éditions du Cavalier Bleu, 184 p., 20€.

De la science dans la fiction

Et pourquoi ne pas disséquer les créatures, humanoïdes et autres bestioles qui peuplent nos films, nos BD et nos séries ? C’est le pari de cette exposition très originale proposée par le château des ducs de Wurtemberg intitulée « Anatomie comparée des espèces imaginaires ». Chapeautée par les musées de Montbéliard, c’est le très sérieux Jean-Sébastien Steyer, paléontologue au CNRS et au Muséum de Paris, qui fait office de commissaire d’expo. Pas si sérieux que ça remarque, car l’expo est largement inspirée de son livre du même nom sorti en 2019 et dont les éditions Cavaliers Bleus proposent depuis décembre une nouvelle édition revue et augmentée. Si vous avez toujours rêvé de pouvoir disséquer Chewbacca, le Marsupilami, Totoro et de comprendre l’anatomie des Gremlins et du yéti, c’est l’endroit parfait. Une créature bien connue sera sous le feu des projecteurs : le dragon, animal mythique qui hante nos imaginaires collectifs… On aura aussi le droit à une focale sur quelques bizarreries qui peuplent nos légendes locales comme la vouivre, sorte de serpent volant qui aurait sévi du Morvan au Jura suisse. L’expo est canon. Tout le monde se prête au jeu dans ce parcours de 200 m², entre les planches anatomiques d’Arnaud Rafaelian, des sculptures volumiques faites par Manu Janssens de la société Ophys et les textes de notre paléontologue. Attention, on fait ça sérieusement puisque ce sont les méthodes des sciences naturelles qui sont appliquées ici, du genre paléontologie et biologie, qui vous seront détaillées dans la première partie du parcours… Et puis, si ça a éveillé votre curiosité, vous pourrez toujours acheter le bouquin qui vous proposera d’aller voir sous les poils du Loup-Garou, sous le costume de Spider-Man, ou sous l’enveloppe d’Alien. Pervers ? Mais non, c’est pour la science !

Loup garou © Denis Bretey-Ville de Montbéliard
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Yéti © Denis Bretey-Ville de Montbéliard

aire de jeux pour adultes

Exposition « Trois p’tit tours et puis s’en vont » avec Aurore-Caroline Marty, Cécile Meynier, David PosthKohler, Chloé Serre, Louise Siffert, Sarah Tritz. À visiter au 19 CRAC de Montbéliard jusqu’au 15 janvier 2023. Il flotte ce parfum de retour en enfance au CRAC de Montbéliard. Dans « Trois p’tits tours et puis s’en vont », l’expo du centre d’art contemporain montbéliardais Le 19, se joue une partie entre six artistes autour de couleurs, de costumes et de performances mi-enfantins, mi-puériles. AuroreCaroline Marty travaille à faire « du beau avec du beauf » et taquine les échelles de valeurs. Exemple ? « Sérénade » qui inaugure l’installation, des lyres faites de polystyrènes qui reprennent les formes comiques inspirées d’Assurancetourix. Cécile Meynier se la joue décoratrice et architecte d’intérieur via des installations-maquettes qu’elle occupe avec des performances – « singeries », selon elle. On retrouve le plaisir de la construction de nos imaginaires de gosses dans les créations de bric et de broc de David Posth-Kohler. L’artiste crée des personnages récurrents avec des matériaux objets directement sur place et les assemble avec des tiges, des plaques ou autres caisses avant de les déposer sur un piédestal. Tout-petits, on n’aurait pas hésité à aller parcourir les installations de Chloé Serre, qui ressemblent à des parcours canins avec leurs maquettes en bois et autres objets bruts et coloriés. Dans le burlesque et la légèreté, l’expo diffuse une comédie musicale chantée et jouée par des bactéries géantes, « Gut Feelings » de Louise Siffert. Si les formes rosâtres et grossières nous font sourire et s’inscrivent dans l’imaginaire enfantin, c’est aussi l’esquisse d’un dépassement du monde et de ses normes. Et oui, les bactéries n’ont pas de genre… Il nous reste les marionnettes et les pulls articulés de Sarah Tritz tout en couleurs et en motifs, complexes et simplistes, que des bambins ont pu enfiler lors d’ateliers menés par le CRAC. En convoquant le pouvoir du regard enfantin, « Trois p’tit tours et puis s’en vont » mise sur notre capacité de spectateur à injecter aux œuvres nos histoires et nos relations, depuis nos premiers souvenirs. Et ça marche.

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l e 19, c entre régional d’art contemporain 19 avenue des alliés 25200 Montbéliard 03 81 94 43 58 contact@le19crac.com
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Trois ptits tours et puis s'en vont - David Posth-Kohler ©

en frac(arts)

Summum de nos festivités de l’année, Noël et l’hiver ne sont pas franchement les périodes où le satanisme est à même de pouvoir s’épanouir. Pour les adeptes et les néophytes, vous pouvez cultiver votre passion pour les forces maléfiques au FRAC de Franche-Comté à Besac’ qui expose La Beauté du Diable jusqu’au 12 mars 2023 Portrait d’une expo qui interroge le Mal et son grand M. Pas de Dieu sans Satan et, après tout, il est aussi célèbre (voir sympa, comme dans South Park).

Au FRAC de Franche-Comté, on ne craint pas les pentagrammes, puisqu’on les expose avec le reste du Malin dans l’expo La Beauté du Diable. C’est toute l’ambivalence de Belzébuth qui y est montrée, figure aussi repoussante que fascinante pour nous autres, mortels. C’est aussi le Diable comme représentation du mal absolu, et de comment les artistes parviennent à transformer les pires atrocités en des objets de contemplation – oui oui, il ne suffit pas de filmer les accidents de la route et de les mettre sur TikTok.

Le Diable fait quand même moins peur aujourd’hui. On s’amuse avec les codes et des pastiches. L’argentin Léon Ferrari, anticlérical, détourna des images du journal officiel du Vatican par des collages sur Satan et l’Enfer. Le photographe Andres Serrano qui a lui-même trempé son « Piss Satan » dans un mélange d’urine et de sang, donne une image quasi séduisante du Diable dans ce flou qui l’entoure. Il y a aussi ce que le Diable raconte de l’Homme et du Mal qui n’est peut-être que l’apanage des humains façon « Dieu est mort », pour les plus nietzschéens d’entre nous. « L’Homme Double » de Christine Borland qui représente en six bustes les facettes du médecin nazi Josef Mengele. Une manière de relier les atrocités commises et la beauté olympienne de celui qui fut surnommé par ses victimes « l’Ange de la mort ».

L’exposition a le mérite de faire un panorama de différents œuvres d’art qui ont tenté de déminer et d’interroger notre lien si particulier à cette figure et à ses convocations. Aller au Diable et le voir aussi beau, ça aurait de quoi nous rendre misanthropes, tiens.

le diable se déshabille
Frac Franche-Comté 2 passage des arts 25000 besançon 03 81 87 87 40 contact@frac-franche-comte.fr a
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Julien Langendorff - Secret Hell - 2018 © Julien Langendorff D.R

chalon egyptomaniaque

Chalon n’est pas en Égypte, mais c’est tout un peu comme. François Chabas, natif de la ville, a été l’un des plus importants adeptes de l’égyptologie naissante au XIXème siècle. Faut dire, il est costaud le bonhomme : d’abord marchand de vin, il bosse et apprend en autodidacte le latin, le grec puis l’ancien égyptien. À Chalon, il publie vite de nombreuses traductions d’inscriptions hiéroglyphiques ainsi que des ouvrages scientifiques. Jean-AugusteDominique Ingres lui a rendu hommage dans ce portrait caricatural de 1808, « Œdipe et le Sphinx », où on le voit faire la nique à un Sphynx (et oui, celui-ci a son nez). Chabas est aussi à l’origine de la collection égyptienne du musée Vivant Denon de Chalon. Pour fêter le bicentenaire du déchiffrement des hiéroglyphes et le centenaire du tombeau de Toutânkhamon, le musée Vivant Denon nous ouvre les portes de cette folie égyptienne qui s’est emparée de Chabas. À voir, des médailles de la Monnaie de Paris, des fragments de sarcophage, des photos du musée Nicéphore Niépce et des dessins réalistes… Promis, les momies restent inanimées.

Égyptomanie, récits et vision d’Égypte gratuit. Visible jusqu’au 6 mars 2023 Visible tous les jours (sauf mardis et jours fériés), de 9h30 à 12h et de 14h à 17h30. 03 85 94 74 41. musee.denon@chalonsursaone.fr

De la cure à la curation

Exposition « Prendre soin. Restaurer, Réparer, de la Renaissance à nos jours », jusqu’au 12 mars 2023 au Musée des Beaux-Arts de Dole.

Bicentenaire du dolois Pasteur oblige, époque d’une attention nouvelle autour des métiers du soin – ou comme on dit, du care –, le musée de Dole nous convie à une exploration du « prendre soin ». Ouf, pas de querelles entre les pro et les anti quoi que ce soit, mais bien les regards portés par les artistes, les peintres, les sculpteurs et les plasticiens autour de cette question depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

Lier l’art et la médecine, voilà peut-être un programme qui répond au besoin de remettre de l’humain, du sensible et de la reconnaissance dans le monde médical. Outre les grandes figures de celles et ceux qui ont incarné le soin à travers les époques, vous ferez un petit voyage au travers des maladies et des malades – avec cette petite voix intérieure qui dit « Tiens, on n’est peut-être pas si mal, nous ». Ce sont aussi les liens entre les rois thaumaturges et les kinés ou l’imagerie médicale et la photographie. Est-ce que l’art peut prendre soin de nous ? Réponse à la visite, m’sieurs-dames. Musée des Beaux-Arts de Dole Hôtel de Ville - Place de l’europe 39100 Dole - 03.84.79.79.79 accueil-musee@dole.org

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La Couronne de Cornelia Eichhorn ©
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© musée Vivant Denon

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tripes artistiques

Shocking ! Au Consortium Museum de Dijon, le roi Topor, seulement dessinateur-peintreécrivain-poète-metteur en scène-chansonnier-acteur, est à nu depuis le 1er juillet 2022. Dans une exposition commissionnée par Eric Troncy, l’artiste multi-casquette y déploie toute l’ambiguïté de son œuvre. Magnifique morbidité, sublime obscène, héritée des obsessions d’Hara-Kiri mélangées avec l’esthétique des dessins de Terry Gilliam pour les Monthy Python Pas étonnant, le drôle d’oiseau a fait son petit tour dans la bande à Choron et à Cavanna. Le Consortium a réuni une trentaine d’œuvres réalisées entre 1965 et 1996 par Topor. On fait un bout de chemin avec ce génie, qui mêle le surréalisme avec l’humour noir, sorte de prolongation des dessins de Maurice Henry associés à l’esprit d’un Reiser. Roland Topor assurait à Libé en 1986 qu’ « il n’[était] pas mauvais, chez un artiste, que le goût de plaire s’entende avec un certain goût de déplaire ». Ne pas toujours chercher à plaire, ça nous plaît, nous. ■

roland topor, « oh la la » e xposition à voir jusqu’au 22 janvier 2023 ouverture du 14h00 à 18h00 du mercredi au dimanche, jusqu’à 20h le vendredi.

consortium Museum 37 rue de longvic 21000 Dijon 03 80 68 45 55

contact@leconsortium.fr

© Roland Topor - Cercueil
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Roland Topor, En soi-même, 1996. Courtesy de la galerie Anne Barrault, Paris.

1823-2023

Vie, mort et résurrection du grand théâtre de Dijon

// par gérard bouchu

Dossier réalisé avec l’aide des archives municipales et départementales, ainsi que du conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement (CAue), 1, rue de Soissons, à Dijon.

en 2023, profitez des occasions offertes par la programmation de l’oD pour retourner au Grand Théâtre, qui a rouvert ses portes après de longs mois de travaux côté coulisses. La vieille salle à l’italienne a perdu de son éclat original, l’entrée et les couloirs sont en attente de réfection, tout comme le foyer, mais ce lieu où l’on a appris à goûter au théâtre, enfant, a gardé le goût de la madeleine de Proust pour beaucoup de Dijonnais. en attendant qu’ils soient dépoussiérés, rendez-vous sous les lustres en cristal de Murano. Le plus imposant, au plafond, mesure 2,7 m de diamètre et pèse 700 kg, si vous êtes du genre craintifs, privilégiez les balcons.

thÉÂtre
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Si ses vieux murs pouvaient parler, ce sont deux siècles de vie dijonnaise mouvementée qu’ils pourraient nous conter. il faudra encore de longs mois de travaux, en 2024, et beaucoup d’obstination pour redonner vie à ce qui fut une véritable « machine à rêver » pour plusieurs générations de Dijonnais, amateurs d’opéras, d’opérettes, de danse, de théâtre... Des couples, des familles, des habitués qui, entre deux guerres, entre deux crises, attendaient chaque hiver que le rideau s’ouvre sur une nouvelle saison lyrique.

Grand Théâtre © Mirco Magliocca
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PREMIER ACTE

De 1823 à 1870

C’est sur l’emplacement de l’ancienne Sainte-Chapelle que des travaux colossaux, adjugés en 1810 (cinq ans après Austerlitz), débutèrent dans un climat politique peu favorable. La mort de l’architecte Jacques Célérier et la chute de l’Empire, en 1815, les suspendirent. Ils ne purent reprendre qu’en 1823, sur fond de budget passé du simple au double (de 324 000 F à 600 000 F).

Le Grand Théâtre de Dijon, que les journaux rapprochèrent de l’église de la Madeleine et du Palais Brongniart à Paris, témoigne du goût de l’époque. 62 mètres de long, 22 de large et 17 de haut : construit sur un plan rectangulaire, il présente une façade monumentale, avec ses huit colonnes corinthiennes édifiées en regard de cinq baies en plein cintre. Le tout est en avancée grâce à un balcon à balustres.

Les Dijonnais vinrent en famille admirer l’avancement des travaux mais il leur faudra attendre quelques années pour pouvoir pénétrer à l’intérieur.

jParlons chiffres

Inauguré en 1828, le théâtre de Dijon pouvait accueillir 1.000 spectateurs, soit 4 % de la population ; le Zénith en 2005 pouvait accueillir 6 % de la population de la ville et 3,5 % de celle de la Métropole. L’auditorium inauguré en 1998 compte 1611 places : à deux siècles d’écart, les ratios étaient comparables. Après sa dernière rénovation, en 2005, le Grand théâtre ne pouvait plus accueillir que 692 spectateurs. La rénovation des loges et de la partie cachée de l’iceberg, en 2021-2022, n’est qu’un prélude à une rénovation totale de la scène, de la salle, du foyer et de l’accueil du public, en 2024-2025.

THÉ âTRe - 1823-2023
1855
Plan -
- Archives de la ville de Dijon.
n°85 BINGBANG Théâtre - 1828 Archives de la ville de Dijon. 94

En 1828, le rideau se lève devant 1400 spectateurs qui devaient être un peu serrés (mais il n’y avait que des bancs, à la place des fauteuils, au parterre !). Ils furent éblouis, racontent les gazettes, par le discours inaugural confié au poète dijonnais Charles Brifaut, de l’Académie Française. Discours assez pompeux, déclamé devant le marquis de Courtivron, maire de Dijon. Petit extrait : Il s’ouvre enfin, ce temple aux beaux-arts consacré, Monument digne d’eux, et par eux décoré !

Honneur au magistrat dont les utiles veilles Font jouir son pays de ces nobles merveilles. Etc, etc

On se plaisait, dit-on, à parcourir les vastes couloirs, les longs escaliers. La foule pouvait s’y rencontrer sans se heurter. On allait visiter le vaste foyer resplendissant de ses trois lustres. La couleur dominante était le gris-bleu. Difficile pourtant d’imaginer le décor initial, des travaux de restauration en 1854 effacèrent les ors et décors initiaux. Le théâtre était régi par ordonnance royale, et avait une vocation régionale. Les comédies bien oubliées qui s’y jouaient (en dehors des pièces de Beaumarchais) devaient

aller se faire voir à Mâcon, Lons ou Bourg-en-Bresse, ce qui, vu les distances, rendait la tâche des comédiens encore plus méritoire.

La Dame Blanche, de Boieldieu, et La Pie Voleuse, de Rossini, faisaient partie des hits des premières saisons d’opéra et d’opéra-comique mais il faudra attendre la fin du règne de Louis Philippe et l’avènement de Louis Napoléon Bonaparte, futur Napoléon III, pour que la saison théâtrale devienne « éblouissante » et la vie dijonnaise trépidante.

Le second Empire vit la naissance de l’opérette avec Offenbach, on applaudit La Grande Duchesse de Gérolstein, on tapait du pied pour les cancans de La Vie Parisienne, on s’amusait… Et puis il y avait Verdi, et ses grands airs qu’on fredonnait en sortant.

En 1855, les fauteuils remplacèrent les bancs, les habitués mélomanes avaient moins mal aux fesses. Entre 1828 et 1870, 220 opéras, opéras-comiques et opérettes furent représentés, en plus des quelques 1000 comédies ou tragédies programmées en alternance.

En 1870 éclata la guerre franco-prussienne, et le théâtre ferma ses portes.

Décors du pied mouton - 1860 Archives de la ville de Dijon. 1866 - Archives de la ville de Dijon Plan coupe - 1855 - Archives de la ville de Dijon.
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Plan - 1855 - Archives de la ville de Dijon.

ACTE II

1871-1941

Le 24 février 1872, un concert fut donné dont la recette devait servir à la libération du territoire national. Très vite, la vie reprit son cours. Vinrent les créations du  Bal Masqué de Verdi, celle de Carmen en 1880 et de la pauvre  Mireille en 1881. En 1888, grande frayeur : le directeur supprime opéras-comiques et opérettes, faute d’argent suffisant pour payer les artistes. Tout s’arrange la saison suivante. En 1891 ce fut la première triomphale d’Aïda. Et en 1898 celle de Lohengrin. Wagner après Verdi, on changeait de registre. Il y avait à cette époque entre 90 et 140 représentations par saison. De 1900 à 1914, à côté de grands opéras comme Le Trouvère ou La Traviata, on put applaudir des opérettes appelées à connaître de grands succès (Les Mousquetaires au Couvent, Les 28 jours de Clairette), mais aussi des pièces du répertoire comme Cyrano de Bergerac, Madame Sans Gêne Madame Butterfly fit pleurer les foules trois soirs de suite en 1911 (on se contentait alors d’une seule représentation, généralement). Et, dès le soir du 17 décembre 1911, les airs de  La Veuve Joyeuse furent sur toutes les lèvres. On donna 20 représentations de la célèbre opérette de Franz Lehar jusqu’en mars 1912.

La saison 1913-1914 connut une suite de triomphes (de Werther à Manon en passant par Thaïs) avant de s’achever le 11 mai avec une pièce de Feydeau : On purge bébé. Le 3 août 1914 éclata la Grande Guerre. Et le théâtre cessa toute activité jusqu’en mars 1915. Le seul opéra représenté fut La Fille du Régiment, de Donizetti, tout à

l’honneur de l’armée française. Une armée que les artistes locaux encouragèrent en multipliant concerts de musique militaire et œuvres de circonstance (Cœur de Poilu).

Une fois la guerre achevée, on continua de titiller la fibre patriotique à travers des opérettes plus légères : La Cocarde de Mimi Pinson, La Fille du TambourMajor, œuvres qui continuèrent d’être jouées au cours des décennies suivantes.

Pendant l’entre-deux guerres fut installée une cabine de projection cinématographique et l’on frémit en voyant sur grand écran  Le Miracle des Loups mettant en scène Le Téméraire et cette fouine de Louis XI (en bons Bourguignons, on avait pris son parti). Et la vie dijonnaise reprit son rythme saisonnier jusqu’à ce que le maire, un certain Gaston-Gérard, découvre la vétusté du théâtre et ne le ferme durant trois ans pour refaire totalement la salle, la scène, le foyer et les loges des artistes.

La saison 1937-1938 fut une nouvelle fois « éblouissante », on applaudit les grands noms du moment (Georges Thil, André Baugé). La suivante ne démérita pas avec 4 représentations des Trois Valses d’Oscar Strauss, avec la troupe de Mogador, et le reprise de La Flûte Enchantée, qui n’avait pas été programmée depuis 1843.

Le 2 septembre 1939 éclata la seconde guerre mondiale, le théâtre fut occupé et mis au service de l’armée allemande. Inutile de préciser que des compositeurs d’origine juive comme Oscar Strauss, Meyerbeer ou Offenbach furent proscrits durant toutes les années de guerre.

THÉ âTRe - 1823-2023 n°85 BINGBANG 96
Jusqu'en 1961, la ligne 1 du tramway Gare-Parc désservait la place du théâtre

ACTE III

L’après-guerre

Le public, qui n’avait plus à se soucier du couvre-feu, se rua vers le théâtre. Tout était bon pour lui : opéra, drame, comédie… L’opérette connut son heure de gloire, le besoin d’évasion des Dijonnais les incitant à s’abonner à tous les spectacles. Il y avait à Dijon une troupe sédentaire, avec des choristes à demeure, et des premiers rôles connus et invités dans tous les salons : divette, baryton, ténor, seconde chanteuse, fantaisiste, basse, comique, desclausaz (nom donné à une comédienne chantante jouant les rôles de duègne) … Un petit monde qui logeait autour du théâtre, déjeunait, dînait dans les pensions de famille.

Le 20 décembre 1944, un public enthousiaste était venu assister à un spectacle donné par la Croix Rouge Française au profit des hôpitaux. Dans la distribution de ce Don Pasquale exceptionnel, un ténor, Luis Mariano, allait devenir bientôt la vedette des opérettes à grand spectacle de Francis Lopez.

Jusqu’en 1960, le directeur Robert Leroy donna leur chance à des artistes dijonnais sortis du Conservatoire, qui étaient autant applaudis que les vedettes invitées. Il s’attacha à reprendre des opéras un peu délaissés, comme L’Enlèvement au Sérail (en version française !). On jouait au cours d’une saison une dizaine d’opéras ou opéras-comiques, en une seule fois généralement, et une vingtaine d’opérettes étaient proposées le samedi soir et le dimanche en matinée.

Son successeur, Guy Grinda, était un artiste tout comme lui, une seconde basse d’opéra qui portait beau et devint une des figures incontournables de la vie dijonnaise. Mado Robin ne put assurer dans Rigoletto, et la jeune Mady Mesplé la remplaça. D’autres grands noms allaient se succéder au fil des ans, faisant de Dijon une des scènes lyriques françaises où les artistes aimaient se produire. Tony Poncet, Alain Vanzo furent parmi les plus encensés par la critique, tout comme un certain Pierre Filippi, venu créer un opéra contemporain, La Sainte de Bleecker Street. Une œuvre qu’il reprendra lorsqu’il prit à son tour la succession de Guy Grinda en 1978.

j Préhistoire du théâtre

Le Grand Théâtre a été un chantier de longue haleine. Avant cela, l’ancienne salle de la Comédie était, selon l’historien Théodore de Jolimont, « incommode, sans ornements, et sans aucune espèce de dignité ». Le cartouche qui signalait l’entrée de la Comédie est encore visible rue Buffon. Jacques Cellerier est le premier, en 1787, à proposer d’équiper Dijon d’une salle de spectacle moderne. À l’origine, il projetait d’ouvrir un théâtre dans l’hémicycle de la place Royale, mais la Ville préféra l’emplacement de la SainteChapelle, démolie l’année précédente. La construction s’étend sur vingt-huit années du fait de la volonté municipale de maintenir un imposant portique dans le style néoclassique. Entre-temps, des querelles entre architectes imposèrent une pesanteur supplémentaire.

>>> Programme 1945
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Coupe - Archives Dijon.

ENTRACTE

Retour aux années 80…

Le triste conte de Noël des amoureux du vieux théâtre. Tel était, dans le Bing Bang 41 sorti fin 2009, le titre de mon édito, qui commençait ainsi : « L’idéal, pour qu’on ne se rende pas compte du vide festif de ce Noël à venir, c’est que la grippe empêche toute réunion autre que familiale, puisqu’il n’y a rien à se mettre sous la dent : pas d’opérette ou d’opéra-comique pour se marrer en regardant la scène et le public tout à la fois… » Pierre Filippi, le dernier directeur ayant programmé une saison lyrique à l’ancienne au Grand Théâtre, venait de disparaître. Olivier Desbordes s’était amusé à poursuivre dans la voie d’une création lyrique décomplexée, mais le cœur des Dijonnais n’y était plus. La bourgeoisie avide de distraction des siècles précédents avait laissé place à un public plus éclectique, plus ouvert sur le monde, prêt à jeter les classiques aux oubliettes. D’autant plus qu’on ne lui a pas vraiment laissé le choix. Faisons un saut dans le temps. Mitterrand est arrivé au pouvoir, la France vote à gauche, mais à Dijon, le Grand

Théâtre continue de vivre au rythme des opéras, des opérettes, des tournées Herbert-Karsenty. Fermez les yeux, remontons 40 ans en arrière, début de l’hiver 1983. Il est 20h30, la nuit est tombée, des femmes emmitouflées, des hommes en tenue de soirée patientent sur les marches ou dans le hall, attendant les retardataires. La sonnerie continue de retentir, annonçant le début des représentations. On se presse dans les couloirs et les escaliers, aux galeries comme au parterre chacun cherche des yeux son fauteuil, aidé par l’ouvreuse, qui attend son pourboire et vend le programme. La salle sent le parfum plus ou moins bon marché, les yeux fixés sur un rideau bleu derrière lequel la troupe se met en place. Dans la fosse d’orchestre, les musiciens attendent la venue du maestro, le grand lustre central s’éteint lentement. Quelques toux, quelques cris poussés par ceux et celles que les retardataires dérangent avant de trouver leurs sièges. Le rideau s’ouvre lentement sur un décor d’auberge ou de palais coloré, facile à identifier, les choristes entrent côté jardin, le spectacle peut commencer…

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Henri Genès, Francis & Anja Lopez, Pierre Filippi
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ACTE IV

Fin de siècle, fin d’un monde

Directeur, metteur en scène, homme de spectacle, Pierre Filippi dirigeait d’une poigne de fer tout un petit monde qui n’imaginait pas vivre ses dernières belles années dans cette salle. L’opéra avait sa préférence, mais l’opérette ne fut pas oubliée, d’autant qu’il trouva en Frédéric Lhuillier un assistant de choc, qui allait redonner un peu de folie douce à des opérettes comme La Veuve Joyeuse, La Belle Hélène ou Phi-Phi.

Le théâtre accueillit des productions exceptionnelles, venant de la Scala, comme L’Elixir d’Amour. Il y eut de grandes reprises, montées avec les moyens du bord, comme Tosca ou un superbe Otello (on était passé à la VO). Sans oublier Les Contes d’Hoffmann, l’opéra-comique d’Offenbach. Les créations comme  Le Pirate de Bellini ou Martha de Flotow furent saluées par la critique, et l’arrivée d’un jeune chef, Michel Lehmann, donna une nouvelle vie à l’orchestre, qui se morfondait dans sa fosse, depuis des années.

Un atelier de costumes avait été créé sous les combles, et les décors, plus réalistes que jamais, occupaient de plus en plus de place dans les ateliers. Côté opérettes, on revit une dernière fois le couple Merkès-Merval, qui se maria plus de 10000 fois sur scène. Les dernières productions du Chatelet tournaient toujours en province, et on put assister à une nouvelle représentation de Méditerranée, la célèbre opérette à grand spectacle de Francis Lopez, venu pour l’occasion avec sa femme Anja saluer Henri Genès et les artistes.

Tout cela pour le plus grand bonheur des vieux abonnés, et de Madame Andrée Gaston-Gérard, veuve de l’ancien maire, qui avait toujours sa loge à l’avant-scène et recevait dans son hôtel particulier les artistes de passage.

On fêta le 180ème anniversaire de Verdi avec un certain panache, au cours de la saison 1992-1993, avant de revenir à Mozart et aux autres valeurs sûres.

Le successeur de Pierre Filippi, Olivier Desbordes (qui reste un des derniers grands noms de la scène lyrique française), ne réussit pas à faire partager sa passion aux Dijonnais et préféra repartir vers d’autres horizons. On lui doit une transformation de la salle qui allait être pour beaucoup dans la désaffection du public. Le côté bonbonnière disparut, tout comme avaient déjà disparu les loges, les strapontins, en d’autres temps.

En France, jusque dans les années 60, le métier de « constructeur de décors » n’existait pas. Le travail incombait alors aux machinistes dont certains étaient menuisiers, d’autres serruriers ou tapissiers. Les décors étaient en général directement construits dans les ateliers du théâtre. Dijon est l’une des rares villes françaises où le patrimoine décoratif des coulisses n’ait pas été détruit par les incendies cycliques favorisés par la vulnérabilité des matériaux utilisés (bois et tissus).

Les Bobos, les étudiants, les amateurs de danse contemporaine, de grands orchestres ou d’opéras méconnus avaient tourné le dos au Grand Théâtre pour se retrouver à l’Auditorium, dernier cadeau fait à la ville par Robert Poujade, son ancien maire. Le monde lyrique tout comme la scène politique tournaient la page en rêvant d’un avenir radieux.

>>>
Andrée Gaston-Gérard
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ACTE V

2020-2028 - Mort… et résurrection ?

Dominique Pitoiset, le directeur de l’Opéra de Dijon, raconte volontiers ses débuts sur la scène du Grand Théâtre de Dijon : « J’étais étudiant et je faisais le coursier. Pierre Filippi présentait entre 12 et 14 titres par an. Je dessinais les déplacements des artistes sur le sol. Le théâtre, j’en connais le moindre recoin, les odeurs, les vibrations ». Les spectacles n’étaient pas forcément à son goût, on peut l’imaginer. Pierre Filippi, seul maître à bord, bâtissait un programme d’opéras et d’opérettes autour d’une troupe permanente, avec des invités pour les rôles titres : « Les dames et les messieurs arrivaient avec leur panière à costume. C’était un autre monde » Tout cela sous le regard critique d’habitués qui n’auraient jamais voulu manquer la reprise de Carmen, Madame Butterfly ou l’opérette à grand spectacle donnée pour les fêtes de fin d’année, comme L’Auberge du Cheval Blanc. Redécouvrir le vieux théâtre côté coulisses, à l’automne 2022, aux côtés de

Dominique Pitoiset, dépassait la simple visite de chantier, clôturant 18 mois de travaux.

Plus qu’aux spectateurs, c’est aux futurs chanteurs, musiciens, comédiens que cet homme de théâtre a pensé, les bichonnant à travers une rénovation exemplaire des loges, des salles de travail, toute la partie cachée aux yeux des spectateurs.

Il faudra encore patienter pour voir la salle, le grand hall, le Foyer rénovés. Le théâtre refermera ses portes en janvier 2024, pour 18 mois, et Dominique Pitoiset arrivera alors à la fin de son mandat, ce qui, pour l’avenir de la salle, risque de repousser une question qui n’a cessé d’être posée… depuis 20 ans. Aujourd’hui, bien malin qui pourrait dire de quel théâtre le public aura envie demain, après ces années de doute existentiel, qui ont vidé les salles pendant la Covid et peinent à les remplir en dehors de grands évènements, d’œuvres connues.

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Ceux qui avaient connu le Grand Théâtre du temps de sa gloire eurent du mal à en croire leurs yeux en voyant les banderoles colorées installées lors de la dernière grève en date, qui firent fuir les derniers fantômes du passé séjournant encore en ville.

Quel avenir ?

Dominique Pitoiset l’a promis : « Le Grand Théâtre, avec la place de la Sainte Chapelle et le MBA en face, est un vrai bel espace de rencontre entre deux institutions. Il doit rester un lieu de mémoire ouvert à de nouvelles générations. L’époque permet peu d’investir. Plutôt que d’attendre et laisser ce théâtre en très mauvais état, il fallait réagir. Les loges n’étaient plus fréquentables. C’est à un jeune architecte du patrimoine, Fabien de Rumigny, qu’on doit d’avoir pu prévoir plusieurs scénarii par tranches. » Avant le début des travaux, Dominique Pitoiset a rassemblé tous les intervenants autour d’une table pour expliquer le métier. Blanchisserie, costumes, loges VIP sans douche, bureaux, locaux techniques, place des musiciens, il fallut tout repenser en fonction d’un avenir encore nébuleux. Reste maintenant à revoir tout l’accueil (billetterie, foyer…) avec les usagers : « J’essaie d’être à l’écoute. Autant solliciter l’État pour construire un espace dédié à l’échelle de la métropole. Il faut aussi repenser la scène pour que nous ayons la possibilité d’ouvrir à des usagers différents voire à des manifestions différentes, il faudra remettre le plateau à plat (au sens strict, le vieux plateau penche vers la salle !) »

Faut-il craindre pour l’avenir ? On connaît les choix qui ont animé Dominique Pitoiset toute sa vie : « Qui a peur de lui-même en train de se confronter avec les autres ? Pour se replier dans l’entre-soi, il ne faut pas trop compter sur moi. J’ai des valeurs assez ancrées sur des curiosités d’ailleurs. » ■

Meurtre au Grand Théâtre

22 décembre 1990. Première de La Veuve Joyeuse sur la scène du Grand Théâtre de Dijon, à quelques jours de Noël. Matthieu Peeters a dix ans et c’est à travers lui qu’on découvre la vie de ce théâtre de province côté salle comme côté coulisses, juste avant que le destin de ce garçon ne bascule dans le tragique. Un quart de siècle plus tard, on le retrouve, comédien perturbé, poursuivi par les fantômes du passé. Son retour dans la ville de son enfance va faire sortir quelques squelettes des placards...

Ce polar est le premier d’une série consacrée à un duo de journalistes enquêteurs improbable : un quadra mal dans sa peau et une reine des faits divers aussi parisienne qu’incontrôlable, Marion Vidal. L’arrivée de cette dernière transformera une petite ville qu’on disait si tranquille en une vaste scène de crime. Tueurs d’opérette est un voyage dans le temps, celui du théâtre, accompagné d’une balade actuelle au fil des rues ou des canaux, entre Paris, Dijon et Amsterdam, en cinq actes et en compagnie de quelques monstres sacrés d’hier, d’aujourd’hui et peut-être de demain, car l’histoire pourrait continuer un jour prochain, certains personnages étant indestructibles. tueurs d’opérette, par g érard bouchu, Z’eSt

Éditions

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Dominique Pitoiset © Mirco Magliocca.

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// par

edouard roussel

Que ta volonté soit fête.

▲ Du 20 au 23 décembre.

Space-opérette. Après des siècles d’errance dans l’immensité glaciale de l’univers, un vaisseau est contraint de se poser sur une planète pleine de sensations aussi puissantes qu’inconnues : Chamonix ! Cette création de la truculente Cie des 26000 est une réflexion déjantée sur l’humanité. Faut-il oui ou non s’en débarrasser pour le bien de tous. Une espèce qui a crée l’Amour, le Disco et les Apéricubes peut-elle être sauvée !?!

houlà, tu nous ferais pas une petite déprime hivernale ? bon, c’est normal, y a qu’une heure de soleil par jour. oublie la luminothérapie, ça sert à rien tu peux prendre du magnésium ou de la vitamine D. on te conseille aussi une bonne dose de chaleur humaine et un bouillon de culture : des concerts, des expos, des spectacles… ça sera nettement plus fun et funky qu’une Rom-Com de Noël sur Netflix en se faisant livrer un resto par Deliveroo. Voilà les meilleurs plans culturels de l’hiver ! ageNDa
agenda
CHALoN-SuR-SAÔNe . Plus d’infos sur : espace-des-arts.com

▲ 8 janvier. Vive offenbach. L’Orchestre National de France, Enrique Mazzola, Patricia Petibon et Cyrille Dubois passent par Dijon livrer une soirée maxi-best-of Offenbach. Au programme : l’ouverture de La Fille du tambour-major, La Grande Duchesse de Gerolstein et son « Ah ! que j’aime les militaires ! », Le Roi Carotte, et Les Contes d’Hoffmann bien sûr. Régalez-vous. DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

▲ 18 décembre. Mystique de Noël. Deux partitions majeures de MarcAntoine Charpentier vont faire frissonner l’Auditorium de Dijon sous la baguette de Jordi Savall : la délicate liturgie de la Messe de Minuit, imprégnée de la mystique Noël et l’allégresse de son flamboyant Te Deum. Son célèbre prélude est à lui seul l’hymne du Grand Siècle. DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

▲ 16 décembre. antisocial. Trust récidive. Pour terminer l’année sur une note de punk, le groupe iconique va partir en tourné et jouer ses trois premiers albums des glorieuses 80’s : l’Élite, le chef d’œuvre Répression et Marche ou Crève ! Ca va jouer fort, ca va jouer gras et le Cèdre va trembler.

CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

■ 21 et 22 décembre. Black Swan. Le Lac des cygnes, chef-d’œuvre de Tchaïkovski, chorégraphié par l’étonnant Angelin Preljocaj et son ballet : ca vous aguiche ? Dans cette version contemporaine du fameux ballet le chorégraphe offre une version aussi moderne que personnelle de cet hymne à l’amour envolé du prince Siegfried et d’Odette. Ça promet d’être fastueux. Hélas, dorénavant complet ! DIJoN. Auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

8 janvier. la Mémoire de l’eau. La chorégraphe Nathalie Pernette a rêvé d’un spectacle pour quatre corps et un élément : l’eau. Dans le silence d’une piscine la nuit, cet étrange ballet est un voyage onirique au fil de l’eau, de la surface aux abysses.

CHeNÔVe . Centre nautique de chenôve. Plus d’infos sur : abcdijon. org ou le cedre.ville-chenove.fr

▲ Du 6 au 14 janvier. Science chorégraphique. Projet imaginé par Maëlle Poésy et Noémie Goudal, ANIMA va vous plonger dans une expérience plastique immersive. Danse, voltige, musique (par Chloé Thévenin) et paléoclimatologie (sic) pour vous embarquer dans une dérive poétique des continents. À noter que le spectacle sera du 24 au 25 février à l’Espace des Arts (Chalon-sur-Saône) DIJoN. Parvis Saint-Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

▲ 13 janvier. electro de quali. Belle soirée électronique à la Vapeur. En parallèle du spectacle ANIMA la célèbre Chloé passera par la Vapeur pour un DJ set hypnotisant. En guest : Calling Marian, productrice électro formée en musicologie. Une nuit techno et club à ne pas rater. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

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▲ 19 janvier. Stand-up stoïque. Heureusement Thomas VDB est là pour nous aider à accepter la chienlit du monde moderne. Lui qui a grandi dans les années 80 quand les seuls problèmes étaient les cagoules qui grattent et six chaînes à la télé a de quoi nous rassurer sur l’état du monde. La résilience c’est bien, mais l’ironie décapante c’est mieux. CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

Du 24 au 28 janvier. orwellien. ► Dans une entreprise transformée en zoo humain (ou une version 3.0 de La ferme des animaux) un banal employé affronte le cynisme et l’absurde kafkaïen de sa hiérarchie. Entre le rire, l’effroi, le kitsch et le sublime, la pièce Zypher Z promet d’être une fable futuriste saisissante ! DiJoN. Parvis Saint Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

■ Du 15 au 21 janvier. offenbach.

Un peu de gaîté ne peut pas vous faire de mal. Pour booster votre sérotonine, cette facétieuse hormone de la bonne humeur essayez la Perichole d’Offenbach. Un vaudeville, plein de malice, ca va vous requinquer.

DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

▲ Du 19 au 22 janvier.

Prozac besac’.

Pour bien démarrer l’année, la ville de Besançon va accueillir la toute première édition du bien nommé festival Drôlement Bien. Une seule ambition : se marrer, glousser, pouffer ou exploser de rire. Au programme des comédies : Dikkenek, les Tuches (les 4 films à la suite pour un maratuches) ou Ratatouille. Mais aussi (et surtout) toute une brochette d’humoristes sauce caustique : Thomas VDB, Jérôme Niel, Fabrice Eboué, Djimo et Rosa ! beSaNcoN. Plus d’infos sur : drolementbien.fr

agenda

■ Du 27 janvier au 10 février. Place aux jeunes.

Comme chaque année l’ABC (Association Bourguignonne Culturelle) invite la jeune génération à découvrir le foisonnement du spectacle vivant lors du festival À Pas Contés à Dijon ! Au programme : des formes courtes, du théâtre, de la danse des ateliers créatifs et des expositions... Noël en mieux. DiJoN. Plus d’infos sur : abcdijon.org

▲ 19 janvier. humour énervé.

Vous adorez ces vidéos bien énervées sur les resosociaux. Réjouissez-vous, le facétieux Jérôme Niel débarque à Chenôve avec son premier stand-up qui promet d’envoyer du savoureux n’importe quoi. L’humoriste sera aussi le 19 à la salle Marcel Sembat de Chalon-sur-Saône et le 21 au Grand Kursaal de Besac’.

CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

▲ 2 février. la comédie sociale.

La comédienne et humoriste Laura Felpin a un don pour interpréter avec tendresse tous ces personnages du quotidien dans toutes leurs fantaisies. Plus proche d’une Florence Foresti que des serial-vanneurs de Youtube, nul doute qu’elle vous fera marrer avec son spectacle Ça passe CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

◄ Jusqu’au 22 janvier. art contemporain. Le Consortium continue de nous en mettre plein les yeux avec ses trois expos temporaires. The Drawing Centre Show d’abord, qui rassemble 180 dessins de 62 artistes sortis des pléthoriques réserves du musée : Carroll Dunham, Franz West, Sylvie Auvray ou Martin Kippenberger, pour ne citer que ceux-là. À découvrir aussi les œuvres de l’inclassable Roland Topor. Ainsi que la première exposition en France des œuvres de l'afro-américaine Tshabalala Self : 8 salles, de peintures, de sculptures, pour vous donner une idée de l’approche brute et hyper-graphique de cette artiste en pleine hype. DiJoN. Plus d’infos sur leconsortium.fr

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▲ 3 février. all you need is blues.

Les Nuits de l’Alligator sont de retour avec une 17è édition. Pour les amateurs de blues, c’est un rendezvous à ne pas manquer : le groupe de gospel du Mississippi Staples Jr Singers et le troubadour folk francoaméricain Cory Seznec.

DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

agenda

■ 22 février. Parce que le monde est rond. Entre cirque, danse et théâtre, Celui qui tombe de Yoann Bourgeois va vous faire tourner la tête. Dans ce spectacle à la scénographie inventive, une demi-douzaine d’humains cherche l’équilibre sur un plateau mouvant et tournant comme un vinyle sur une platine. Ça promet d’être médusant comme le radeau de Géricault ! DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

▲ 3 février. cosplay symphonie. DragonBall en ciné-concert vous n’en rêviez pas et pourtant ils l’ont fait ! Imaginez les musiques et les chansons de DragonBall, DragonBall Z & DragonBall Super ‘’sublimées’’ par un orchestre symphonique complet accompagné d’un pop-band. C’est complètement dingue. Vivement le Pokemon symphonique opéra.

DiJoN. Zenith. Plus d’infos sur zenith-dijon.fr

▲ 22 février. carnage. Soirée à ne pas rater pour les métaleux impénitents : Napalm Death passe par Besançon. Déjà 30 ans que ce groupe sévit à travers le monde. La sortie récente de leur dernier de comptine brutale : THROES OF JOY IN THE JAWS OF DEFEATISM prouve qu’ils ne sont pas près de s’arrêter. En support de cette soirée : Siberian Meat Grinder et le groupe de punk hardcore Dropdead. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

▲ 16 février. l’indémodable.

Monsieur Arthur H. repart en tournée après un album concocté en toute discrétion. Les plus longues attentes font les plus belles retrouvailles… ces nouveaux concerts seront l’occasion de nous faire voyager dans son univers plein de délicatesse et de fantaisie.

CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre. ville-chenove.fr

24 février. Post-punk et clarinette. ► Nouveau line-up, nouvel album et nouvelle tournée pour l’inoxydable groupe anglais And Also The Trees. On a de la chance, ils passent par Dijon. Quelque part entre The Cure et les Tindersticks, ce groupe va vous surprendre. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

▲ Du 21 au 25 février. emoji théâtre.

Dans la Mécanique des Sentiments, la metteuse en scène Eugénie Ravon et l’auteur Kevin Keiss enquêtent sur nos émotions. Nos joies, nos larmes, nos pudeurs et nos colères sont-elles si intimes que nous le croyons, ou conditionnées. Avec tendresse et humour la Mécanique des Sentiments ausculte les paradoxes et les singularités de notre temps.

DiJoN. Salle Jacques fornier. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

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▲ Du 27 février au 5 mars. coup de projo.

Chefs Op’ en Lumière est un festival de directeurs de la photographie, un de ces métiers trop méconnus du cinéma. Leur taf, mettre en lumière, soigner l’ambiance et que l’image fasse sens avec l’histoire. Cette année encore, l’Espace des Arts s’associe à l’équipe du festival pour une 5e édition. Au programme : des projections, des avant-premières, des débats, des conférences, des masterclass et des ateliers d’éducation à l’image tout public. CHALoN-SuR-SAÔNe espace des arts. Plus d’infos sur espace-des-arts.com

▲Du 26 au 2 mars. cluedo gothique. Inspiré par une célèbre nouvelle de Henry James publiée en 1898, le Tour d’Écrou va vous faire thriller. Entre fantômes et fantasmes, cet opéra fantastique composé par Britten à la forme d’un huis clos hallucinatoire plombé de non-dits. Pour les amateurs de ce cette ‘‘inquiétante étrangeté’’ à la David Lynch. DiJoN. grand théâtre. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

agenda▲ 3 mars. auteuil en chanson. Vous le connaissiez comédien, il est aussi chanteur. Après le succès de son premier album Déjeuner en l’air, Daniel Auteuil confirme avec ce nouveau spectacle musical, plus personnel, sa passion pour la musique et la composition. Accompagné par ses musiciens et épaulé par son complice Gaëtan Roussel, Daniel Auteuil vise l’émotion. Élégant et introspectif. CHeNÔVe . Le Cèdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

▲ 24 mars. intime. Après avoir conquis le public avec ses deux précédents albums : le splendide Be Sensational (2015) et Radiate (2018), pour son dernier EP Air, sorti en 2020, Jeanne a pris un tournant plus acoustique. Comme une respiration dans sa discographie, Air est peut être son projet le plus intime ; c’est à découvrir ou redécouvrir à l’Espace des Arts ! CHALoN-SuR-SAÔNe espace des Arts. Plus d’infos sur : espace-desarts.com

▲ 4 mars. les métamorphoses de bertrand belin.

Tunnel Vision, le septième album de Bertrand Belin est d’une étrange beauté. Avec sa pop hybride, ses textes à la poésie presque cryptique qui éraflent le banal, le dandy de la chanson française est d’une surprenante audace. À voir sur scène à la Rodia. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

■ 12 mars. la musique des sens. Le Chœur de l’Opéra de Dijon va tenter une expérience sensorielle inédite : éveiller le frémissement des sens par la musique et répondre à cette interrogation : peut-on chanter la nuit, mimer la caresse du vent, ou le courant d’une rivière simplement par la voix. Pour vous embarquer dans ce voyage sensoriel quelques partitions rares : Water Night d’Eric Whitacre, inspiré d’un poème d’Octavio Paz, The Sprig of Thyme de John Rutter ou Five Flower Songs de Britten. DIJoN. Grand Théâtre. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

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▲ 21 mars. Pop millenial. Après son premier album «High Highs to Low Lows» Lolo Zouaï a surpris tout le monde. Son deuxième «Playgirl» est un carton. Sa pop r’n’b devient encore plus ambitieuse, plus assumée et plus futuriste. Elle passe à Dijon, c’est sûr : ça va être blindé de millenials en fusion et de smartphones en surchauffe. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

16 mars. Dark Metal. ► Encore une belle soirée pour les amateurs de musiques extrêmes et bruits de chaudières malades à Besac’. L’étonnant Igorrr et son breackcore hybride qui n’a pas peur de pousser vers l’électro. Les Belges d’Amenra connus pour leur métal atmosphérique. Et même Der Weg Einer Freiheit rendant un hommage très personnel aux Nocturnes de Chopin. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

agenda

▲ Du 28 mars au 7 avril. effervescence créative. Les Utopiks reviennent. Ce festival pluridisciplinaire pour les petits et les grands, de 0 à 110 ans, est un moment d’effervescence artistique. Spectacles, concerts, boum, performances participatives et dansées, ateliers et autres réjouissances pour une expérience joyeuse immersive et fun. Au programme de cette édition : le Théoreme du Pissenlit, une version brass-band d’Alice au pays des Merveilles, une Pixmix Party : clubbing pour les kids du théâtre avec l’Ange pas Sage et moult autres réjouissances. CHALoN-sur-SAÔNe espace des arts. Plus d’infos sur : espace-des-arts.com

▲14 et 15 mars. théâtre à l’italienne. Écrite et mise par la célèbre Emma Dante, Misericorda va vous embarquer dans son univers artistique d’une extravagance toute baroque. Entre la beauté et l’horreur, cette pièce raconte avec un langage corporel le destin d’un enfant recueilli par trois prostituées. Une fable rageuse mais bouillonnante de grâce.

DiJoN. Parvis Saint Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

▲ Du 2 au 31 mars. la grande bellezza. Même avec une 17ème édition, le festival Italiart a encore envie de surprendre. Une flopée de spectacles consacrée à la culture Italienne dans toute sa diversité. Pour vous mettre en appétit, voici quelques rendez-vous alléchants : le 3 mars à l’Hôtel de Vogüé, une lecture du fameux Bandini de John Fante, musique traditionnelle napolitaine le 12 mars ou du théâtre avec Les Ritals (interprété par Bruno Putzulu). Vous devriez guetter la prog car certains événements sont gratuits. DiJoN.

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le monde va mal, allez bien !

boostez votre énergie : treize adresses en bourgogne Franche-Comté testées et approuvées par Loubaska, l’influenceuse que le monde (justement) nous envie.

Prenez du temps pour vous, coupez-vous du monde de fou dans lequel on vit, passez du temps avec vous et vous seul ! Il est important de ne penser qu’à soi, de temps en temps.

Pour moi, le bien être passe par une multitude de choses, de lieux, de personnes. Je vous emmène découvrir les plus jolies adresses de Dijon et du pays alentours, on n’imagine pas parfois qu’il n’est pas besoin d’aller loin pour aller mieux, il suffit de pousser certaines portes pour que l’enchantement commence. J’ai sélectionné pour vous des lieux et personnes tous différents les uns des autres mais tous testés et approuvés.

Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez me suivre sur Instagram. Je vous dévoilerai tous ces lieux et vous les ferai découvrir en vidéo. Bonne visite !

● les spas

le richebourg ►

Moment de détente au Richebourg, hôtel 4 étoiles situé à Vosne-Romanée.  C’est toujours un plaisir d’y aller. Vous connaissez peut-être déjà leurs mythiques balancelles ? Leur spa est très agréable, lumineux, avec vue sur le jardin. Vous pourrez profiter du sauna, du hammam, de la piscine et du jacuzzi. Seau d’eau glacée et fontaine à glace pour vous rafraichir les idées.

J’ai profité d’un massage avec Léa et de sa technique magique pour masser les pieds. Elle a su user de la juste pression pour que ce soit très relaxant. J’ai beaucoup aimé la vaporisation de la brume au pinot noir de Vinésime à la fin du soin. Leurs produits sentent tellement bon ! L’idéal selon moi : la formule « spa et saveurs » à 135 € qui comprend le repas, une heure d’accès au spa et un massage de 30 minutes. L’énorme plus : les légumes venant de leur jardin et le miel de leurs ruches. Hum !

@lerichebourg_vosneromanee

Ruelle du Pont - Vosne-Romanée 03.80.61.59.55

www.hotel-lerichebourg.com

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// par loubaska
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▲ Vertigo

Nombreux sont les fans de la marque Nuxe mais saviez-vous que des spas Nuxe existaient ? J’avais envie de vous faire découvrir celui-là. Ambiance musique branchée, boules à facettes, le spa offre une belle piscine, un sauna finlandais et un hammam. Alexia m’a prodigué un massage avec l’huile prodigieuse.  Je ne connaissais pas la gamme institut de Nuxe mais les odeurs sont tout autant enivrantes que l’huile que l’on connait tous. Un moment vraiment très agréable, bien au chaud sur le matelas chauffant, avec le feu de bois qui crépite, la musique douce.

@nuxespavertigohotel Vertigo hôtel - 3 Rue Devosge - Dijon - 03.80.40.40.40 www.vertigohoteldijon.com

● les spas

▲ impérial spa

Voyagez au pays des 1001 nuits grâce à ce spa qui allie traditions orientales et modernité à des prix tout à fait raisonnables. Le charme de l’orient, les odeurs, l’ambiance, le thé à la menthe… tout y est. J’ai pu y faire un gommage traditionnel (accès au hammam pendant 30 minutes, puis gommage au savon noir). Adieu peaux mortes ! Puis un massage de 20 minutes au beurre de karaté à la vanille. Laëtitia a su identifier mes tensions dorsales et les apaiser. Petit bonus sur place : un sauna, un jacuzzi et une cabine d’aquabike.

@imperial_spa_ 14 rue Millotet - Dijon - www.impérial-spa.fr

◄ Serenity spa

Ce spa de 200 m², en plein cœur de Dijon, nous offre un moment de détente absolu. Cadre vraiment charmant, avec pierres apparentes, joli décor. On s’y sent tout de suite bien.  L’espace « Aquaya » dispose d’un sauna infra rouge, d’un hammam et d’une douche sensorielle (balnéothérapie dans une autre pièce).  J’y ai reçu un massage et un soin du visage par Floriane. Elle m’a fait prendre 3 grandes inspirations, j’ai senti une délicieuse odeur d’orange se dégager et c’était parti pour 90 minutes hors du temps.  Un bien-être indescriptible. Tout était réuni : la pression du massage, la douceur, la chaleur du matelas chauffant, la musique, les odeurs des soins (hydro peptides). Je ne m’en suis toujours pas remise.  @serenetyspa.Dijon-Beaune 1 Bis rue Musette - Dijon - 03.80.10.32.73 www.serenetyspa-dijon.fr

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▲ relais de la source

Lors de mon séjour au Domaine Pont Roche, j’ai eu le bonheur de dîner dans cet ancien relais, puisque c’est à côté.  J’y ai d’abord fait une très belle découverte culinaire. La beauté des plats, leur juste cuisson, l’assaisonnement, l’originalité, la saveur.  Puis j’ai visité leur spa qui propose un sauna extérieur, un bain à remous sous une jolie terrasse en bois, et un espace bien-être où nous pouvons faire des soins. Un lieu pour se ressourcer doublement, à 25 minutes de la ville.

@relaisdelasource 17 rue Carnot 21440 Saint-Seine-L’abbaye 03.80.35.00.35 - www.relaisdelasource.com

la cloche

La Cloche c’est l’incontournable à Dijon, le seul hôtel 5 étoiles. On aime s’y retrouver, y manger, y boire un verre et surtout, se relaxer au « Spa by la Cloche ».

J’aime l’atmosphère de leur spa, sous une voûte de pierre, le jeu de lumière est apaisant. Le lieu est calme et intimiste. On y découvre un bassin avec jets massants, un sauna, une douche multi-sensorielle.

Ils disposent de trois cabines dans lesquelles nous pouvons recevoir des soins en solo ou en duo.

@grandhotellaclochemgallery 14 place Darcy - 03.80.30.12.32 www.hotel-lacloche.fr

◄ Spa oasis

● les spas

Une vraie surprise. Ce spa, je l’avais associé au Klube, donc plutôt pour les sportifs. Mais il est parfait aussi pour ceux qui veulent juste décompresser. La balnéothérapie est très complète : deux saunas finlandais, un infrarouge, un hammam, un bain froid, un jacuzzi 60 m² avec différents jets chauffés à 32 degrés, un solarium, salle de repos. Quand on est frileuse on adore ! Connaissez vous la salle de soin les atolls ? Quatre ateliers orientés en fonction de notre état de fatigue et/ou de stress (lit flotté, lit infrarouge, lit musical, psio). Certaines personnes y font même des cures antistress. J’ai eu la chance d’être massée par les mains douces mais fermes de Manon. Extrêmement agréable, ça m’a détendue au maximum. Puis soin visage avec la marque Thalgo, au doux parfum d’embruns.

@spaoasisdijon

4 rue des Fromentaux - Ahuy www.spa.leklube.com

● les lieux magiques

Domaine Pont roche ►

Le paradis à 30 minutes de Dijon… Une nuit là bas pour un ressenti de 3 mois de vacances ! Le Cube et la Cabane, deux logements qui vous font oublier le stress du quotidien, en pleine nature, au bord de la rivière l’Ignon. La Cabane a même une terrasse suspendue au dessus de la rivière. Décorées avec beaucoup de goût, elles sont toutes les deux bien équipées. Un bain nordique bien chaud vous accueille dès votre arrivée, vous n’avez plus qu’à plonger dedans.  Rallongez le plaisir avec une séance de sauna offrant une vue panoramique sur la rivière. Une bulle de bonheur ! Et pour encore plus de plaisir, programmez une séance de shiatsu, de massage, à deux mains, à quatre mains.

@domainepontrocheetspa

Moulin de la Roche - 21120 Frénois - 06.23.02.39.81 www.pont-roche.com contact@pont-roche.com

▲ Domaine de Syam

Jurassienne d’origine, j’étais un peu obligée de mettre en avant mon pays. J’aime beaucoup me rendre dans cet endroit, calme, reposant et, en plus, très bien placé (pic de l’aigle, belvédère des 4 lacs, pertes de l’Ain, cascades du hérisson, lacs). Petit déjeuner livré dans un panier pour encore plus d’authenticité.

@domainedesyam

200 rue Rengourd - 39300 Syam 03.84.51.64.87 www.domaine-de-syam.com

▲ les cabottes

Passez une nuit la tête dans les étoiles…J’ai eu un réel coup de cœur pour la cabane bleue qui dispose d’un toit ouvrant, avec vue sur le joli village de Change (à une heure de Dijon).

4 Tiny houses au coeur de la Bourgogne, chacune équipée d’un bain nordique privatif, peignoirs, draps, serviettes.

Très bon repas et petit déjeuner fait maison avec des produits locaux, livrés dans un joli panier.

@lescabottes

7 Rue Collot - 21340 Change 03.45.28.09.33 - www.lescabottes.com

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© Lorène Creuzet
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© Thierry Magno

▲ la cueillette

Lorsqu’on pénètre dans le spa du Château de Citeaux, une délicieuse odeur de cassis nous saisit. Ici, on se soigne par la fruitithérapie, une gamme de soins naturels à base de fruits rouges made in la Cueillette, c’est leur propre marque. Forfait « spa & lunch » d’un très bon rapport qualité prix (87€). Il comprend un accès au spa de 2 heures, un soin visage découverte de 30 minutes et un repas. L’accès au spa est très complet : grande piscine chauffée, hammam, sauna, solarium, tisanerie. Évidemment, le soin visage que j’ai reçu ne pouvait qu’être agréable avec de tels produits. A chaque inspiration, une douce odeur de framboise, cassis, fraise. Leur masque à la purée de fruits rouges et miel est tellement agréable. Et j’ai terminé par un bon repas au bistrot « le Potager », installé dans l’ancienne cuisine du château.

@lacueillette_spahotelresort château de citeaux

18 rue de Citeaux - 21190 Meursault www.lacueillette.com

Domaine des Prés Verts

J’ai eu la chance de passer la nuit à Châteauneuf dans « La Suite », au charme incontestable avec ses poutres apparentes et son jacuzzi privatif. Du grand luxe. Le Bistrot des Prés Verts, qui se situe à deux pas, propose de bons produits locaux mais on peut également se faire servir en chambre. Petit-déjeuner très complet. A 25 minutes, on retrouve le site principal du Domaine des Prés Verts, où se trouvent d’autres hébergements tout aussi charmants (Le Lodge, Le Cabanon, Le Logis, Le Studio) dans un cadre extrêmement apaisant.

J’y suis allée pour me rendre au Cube Massages & Spa (sauna, douche sensorielle, hammam et espace détente). Et c’est la douce Dorine qui m’a massée. J’ai adoré ! En plus, ils utilisent les produits Vinésime.

@domainedespresverts

10 Impasse des Prés Verts - 21230 JoueY 03.45.44.05.60 - www.domainedespresverts.fr

◄ la Dolce Vita

Rendez-vous pris dans la suite 002. Une cave voutée. Un enchantement totalement inattendu ! Le mur de sel d’Himalaya rend cet endroit si apaisant, si sain, avec cette lumière si douce… Jacuzzi, sauna sublime, balancelles suspendues devant un mur de sel, les rideaux, l’ambiance générale du lieu… Très bon petit déjeuner également.

@ladolcevita.dole

6 rue Antoine Brun & 8 rue Raguet Lepine - Dole 06.59.95.27.96 - www.ladolcevitaspa.fr

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Partir, revenir

Ce sont des gars et des filles que l’on croise en bfc, quand ils sont là. ils ont la bougeotte et pourtant, ils y reviennent toujours, sur cette terre loin de l’océan. Pour nous parler de leur première fois, à vélo, en surf, en photo ou en montagne. et nous donner le p’tit coup de boost pour nous barrer à notre tour.

2023 ? Même pas peur ! ►

Et si, comme Estelle Huard, nous prenions en 2023 la poudre d’escampette pour mieux revenir un jour en Bourgogne (ou pas) ? Cette sportive qui a crapahuté sur les quatre continents et vécu en Nouvelle Zélande s’est forgée un mental dans des paysages à couper le souffle et des valeurs au contact de cultures radicalement différentes des nôtres. De retour à Dijon, son camp de base, la préparation mentale bien-être et performance est devenue son job. L’idée : ne pas gaspiller son énergie en s’inquiétant du résultat. Gravir l’Everest, courir un marathon, écrire un livre, peindre un tableau ou écrire une chanson, Estelle nous apprend à gérer l’effort dans le temps pour atteindre l’objectif. « J’oublie le chrono, uniquement concentrée sur moi et les moyens que je me donne. Ça apporte de la douceur dans la réalisation de tes rêves. » Prêts pour un stage ? à suivre sur : @co_minder | www.co-minder.com

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// par o livier Mouchiquel
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Estelle Huard, Nouvelle Zélande © DR

Partir, revenir

eric, surfeur Dargent ►

Croisant la nage d’un requin, Eric Dargent perd sa jambe en surfant à La Réunion. Refusant d’être amputé de sa passion, il s’associe à la société dijonnaise Proteor. La prothèse révolutionnaire qu’ils développeront lui permettra l’impossible : surfer et devenir un champion niveau mondial de para surf ! Avec le réal Michel Garcia, Eric est revenu à Dijon présenter aux Écrans de l’aventure leur film ORA, tourné à Tahiti où ils ont initié au surf les habitants handicapés. Bilan : Mention spéciale du jury et Prix du public !

à suivre sur : instagram : @ericdargent @avaloncreativecompany et le crew musique de Michel : Youtube forus instagram @michelgarciacreative

Vtt hero

1000 kms au Kirghizistan jusqu’au pic Lénine et un film, Kanymda Kumiss, applaudi aux Écrans de l’aventure : Fred Horny est pilote aventure VTT pour les cycles Lapierre Dijon. Son truc : « traverser un pays, franchir un sommet, redescendre sur le vélo et pas à côté. » Pour écrire, photographier, filmer de belles histoires dans un monde qui ne tourne pas bien du tout. Et filer le coup de main. « Nous avons fourni en Ethiopie des vélos assemblés au Mozambique, hyper robustes, sans vitesse avec des pneus pleins. Pour les enfants, un médecin qui part à son boulot… » Ski niveau européen, courses vélo d’endurance et crosscountry, trail, vélo descente pendant plus de 10 ans niveau coupe d’Europe, Fred Horny est né pour les sports de guiboles. « Petit, je partais à l’aventure à ski, buvant mon chocolat au pied d’un arbre. Mon premier trip vélo route au Maroc fut le pied dans l’engrenage. » à suivre sur : instagram @fredornyexplorer Fb Fred Horny - MTB Adventure

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Fred Horny © Luc Grégoire et Fred Horny
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Éric Dargent © DR

Julien, photo cool ►

Un frère parti à 18 ans au Brésil, une soeur expat à Londres qu’il rejoindra après avoir roulé sa bosse au Brésil lui aussi, le Dijonnais Julien Carcano est désormais graphiste à Londres. Et un photographe primé aux plus grandes compétitions mondiales Fine art photography. Concourant à celles de New York, Paris et Tokyo, il engrange les Awards. « Je n’ai aucune contrainte. Voyager est une attitude. L’œil attentif aux détails, j’observe le quotidien différemment. La quiétude de mes photos vient souvent de la présence de l’eau, qui imprègne la culture et l’architecture du Japon, de la Norvège. Je cherche des lieux dans lesquels je me sens vierge de tout pour tout apprendre. » à suivre sur : juliencarcano.com instagram @julien_carcano e xposition Japon : Manga t, passage Darcy, lun.19 au sam. 24.12

Partir, revenir

◄ Millet une nuits

L’Orient… Toute sa vie ou presque : la première fois où il est arrivé au Népal, David s’est dit « Je suis rentré à la maison. Déjà gamin, je savais qu’un jour j’irais voir l’Everest. Je ne collectionnais pas les photos de footballeurs mais celles de skieurs et d’alpinistes comme le Dijonnais Jean-Marc Boivin. J’ai fait mes premiers pas en montagne à 12 ans avec mon grandpère. » Pour un passionné de voyage et d’alpinisme enchaînant les treks au Népal et en Inde, s’équiper à Dijon était galère alors David a ouvert la boutique Millet place Grangier. Une marque française qui coud durable et qui a inventé le sac-à-dos. Son voyage ultime ? « Dans une démarche spirituelle, le mont Kailash sur les contreforts du Tibet, près du Lac sacré Manasarovar. Je partirai peut-être entre temps dans le nord de l’Ecosse, ou en Norvège, aux îles Lofoten. » ■ à suivre sur instagram @millet_dijon Millet Shop Dijon, 2 rue du temple, Dijon

David - Millet Shop Dijon © DR
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Norvège © Julien Carcano

l’archiviste se met à table

© version colorisée. DR
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Scènes d’auberge

comment se faire une idée de la réalité d’une auberge autrefois ? réponse dans les archives. Pour être certain qu’il s’agit de la réalité vraie, il faut s’en remettre aux hommes de loi, qui prisent, comptent, estiment, inventorient. les Archives départementales de la Côte-d’or nous permettent de parcourir cinq siècles d’auberges à Dijon. une sorte de Gault-et-Millau transhistorique, qui ne s’intéresserait qu’au cadre.

la taverne de Jehan Verrier rue des Godrans (Dijon, 1376)

Verrier : un bien joli nom pour un tenancier de taverne ! Il meurt en 1376, et l’on fait l’inventaire de ses biens, notamment de sa taverne sise rue des Champs, alors très animée par tavernes, hôtellerie et par la présence du bordel municipal, (im)pudiquement appelé « maison des fillettes ». À quoi pouvait bien ressembler une taverne du quartier chaud de Dijon dans les premières années du principat du Hardi ?

Tout d’abord Verrier possède beaucoup de vin (8 queues et un poinçon de vins vieux, et 9 queues de vin nouveau [le plus cher], conservés dans un cellier à Talant) et beaucoup d’avoine, signe qu’il vendait du vin peut-être plus qu’au détail et qu’il abreuvait chevaux (d’eau) et cavaliers (de vin). L’inventaire compte plus de 17 coffres (arches » ou « archettes »), six tables en sapin et 3 buffets, sortes de tables parfois utilisées comme étaux. Pour s’asseoir : 2 bancs « treslis » (formé d’un treillis, mailles entrelacées), 6 « fourmes » (bancs avec dossier) 4 selles (tabourets), soit de quoi asseoir au moins 20 personnes. Pour la déco : deux toiles peintes ; pour l’éclairage : des chandeliers de fer et de cuivre ; pour la cuisine : batterie de cuivre ; pour boire et manger : batterie d’étain (pintes, pintats, écuelles, plats et hanaps). Sans compter trois « monstres » en argent, les taste-vins du Moyen Âge : pour faire une démonstration du vin. >>>

// Par Édouard bouyé Directeur des archives départementales de la c ôte d’o r
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l’archiviste

Scènes d’auberge le baron de beaurepas roule l’hôte de la Croix-d’or dans la farine (Dijon années 1540)

Étienne Tabourot, sieur des Accords (1549-1590), régale son époque, pourtant endeuillée par les guerres de Religion, de récits drôlatiques, pris sur le vif. Dans les Escraignes dijonnaises, il raconte les tours joués par de malicieux compagnons à des personnages ridicules ou importants.

C’est ainsi qu’il brosse le portrait du patron de l’hôtellerie de la Croix d’Or à Dijon (dans l’actuelle rue de la Liberté), dans les années 1540, avare jusqu’à la caricature. Voici quel tour des « clercs, marchands et gens d’Eglise » décident de lui faire. On propose à un marchand venu de Paris de prendre le nom évocateur de « baron de Beaurepas », on le fait coucher hors de la ville, on lui envoie de beaux chevaux, des serviteurs et de vilaines malles de voyage, que l’on remplit de foin. C’est en « moult belle ordonnance » qu’il arrive à l’hôtellerie de la Croix d’Or. « Où il fut receu par l’hoste, qui incontinent luy demanda s’il vouloit avoir compagnie a souppe. Il répondit que ouy : et commande que l’on envoye inviter tels et tels qu’il luy nomme, qui estoient ceux qui avoient dressé l’escarmouche, ausquels il vouloit faire bonne chere ». Après ce gueuleton, le faux baron commande aux serviteurs de ne pas desseller les chevaux, mais « qu’ils souppent tous premier [avant] que de mener leurs chevaux a l’abreuvoir ». M. le baron, une fois les « tables levées », va se promener quelques temps. Pendant ce temps les serviteurs portent les malles dans les chambres et mènent les chevaux chez eux. Et le baron qui ne rentre pas à l’hôtellerie ! L’hôte se retrouve tout seul : tout « esbahy », il monte examiner les malles, qui sont la seule chose qui reste de cet étrange baron. Il les trouve vieilles et pleines de foin... Comprenant qu’il a été floué, il tente de garder le silence sur cette mésaventure, « mais les compagnons le joüerent le lendemain sur l’echafaut [la scène], dont chascun se prit à rire »...

ah qu’il est vain, le débit du vin (Dijon, XVIIIe siècle)

Sous l’Ancien Régime, ce ne sont pas nos règles commerciales, fiscales ou encore sanitaires qui régissent la vente des produits alcoolisés, mais les statuts des corporations. Et il y a évidemment des problèmes de plates-bandes entre la vente de vin par les hôteliers et par les marchands de vin, entre les marchands de vin qui débitent au détail et ceux qui débitent en gros : d’où procès, d’où mémoires d’avocats, d’où archives, qui donnent une idée de l’ambiance dans laquelle on buvait et on mangeait à Dijon au XVIIIe siècle.

Pierre Ozé, qui s’était fait recevoir pâtissier en 1712, quitte cette profession pour exercer celle d’hôte et cabaretier ; il s’installe au faubourg d’Ouche, choisissant pour enseigne « La Garde de Dieu, logeant chez lui à pied et à cheval ».

Les pâtissiers, ses anciens confrères, ne sont pas très contents, car, s’ils ont le droit « de vendre vin à leurs logis, tant asseoir [à table] qu’à pot [au comptoir] », ils n’ont pas

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Edouard Bouyé © RP

le droit de loger. Le mémoire produit pour la cause précise que les pâtissiers peuvent « vendre du vin tant asseoir, qu’à pot et détail, c’est-à-dire en débiter à la table de ceux qui leur demandent de la pâtisserie et qui viennent prendre du vin à pot chez eux. »

Un cabaretier nommé Noël Collier vend en 1765 trois pièces de vin (qu’il a achetées à un négociant) dans son établissement quoiqu’il n’ait pas été reçu dans la communauté des marchands de vin ; ceux-ci envoient leurs jurés, qui amènent un commissaire de police, lequel saisit les trois pièces. Les cabaretiers ne font pas partie de la communauté des cuisiniers ou traiteurs, marchands de vin en gros et en détail.

Au XVIIIe siècle, plusieurs professions sont susceptibles, principalement ou marginalement, de servir à boire et à manger : pâtissiers, rôtisseurs, hôteliers, cabaretiers, marchands de vin, tenanciers de taverne. Il y des règles, des spécificités, des sanctions, mais les procès témoignent de la porosité de ces professions au moment où va commencer la Révolution.

nous avons vu à Dijon. Première constatation : l’inventaire distingue la « salle d’auberge », donnant sur la rue, de la salle à manger, donnant sur la cour. La salle d’auberge comprend 8 tables de 4 pieds (7 carrées et 1 ronde) et une grande table à 6 pieds, permettant à 24 personnes de s’asseoir sur les « 24 tabourets en bois fruitiers foncés au jonc ». La salle comprend aussi un comptoir en noyer, deux plateaux et un cabaret (plateau pour servir les liqueurs), sans compter une pendule, une glace, un poële en fonte, deux lampes et un grand cadre « représentant la République » (la toute jeune IIe République avait alors deux ans). La salle à manger, c’est bien autre chose : on est là pour manger, et non pas pour boire en passant dans la rue. Deux tables en chêne à quatre pieds sont complétées par une « grande table ovale à bascule » ; elles peuvent accueillir 12 hôtes, non plus sur des tabourets, mais sur « 12 chaises garnies en paille ». Faïence et porcelaine, huilier, couteau de table, candélabres de cuivre, deux paires de mouchettes, deux rafraîchissoirs, deux tasses à café, trois nappes. Nous dirions aujourd’hui que le bar est séparé de la salle de restaurant.

Sous l’Empire les auberges dijonnaises portent encore des noms de sonorité médiévale : « Puits de Moïse », Arbre d’Or, Croix-d ’Or, Poire d’Or, Tour d’Or, Tête Noire, Écrevisse, Éléphant, Trois Pigeons, Petit Paris, Poirier Galant. Il faut y ajouter les cafés, qui portent le plus souvent le nom de leur propriétaire. Enfin s’y ajoutent les hôtels, qui sont souvent des hôtels-restaurants : la Cloche, la Galère, les Bains de rivière, Au grand Champde-Mars, le Chapeau Rouge, le Sauvage, le Cerf-Volant, Millière…. Les auberges ne sont pas seulement des lieux de restauration et d’hébergement : elles accueillent aussi des phénomènes curieux que le public vient voir. C’est une véritable ménagerie qu’un nommé Cerf a installée fin 1809, et jusqu’au 7 mars 1810, au Chapeau-Rouge : un éléphant, deux lions, un loup, des singes et des perroquets. Sans compter les 20 chevaux utilisés pour tirer les voitures de la ménagerie, de la famille et des 8 domestiques.

le mobilier d’une auberge des bords de Saône (Losne, 1850)

La mort saisit le vif,et à défaut d’un reportage photographique (tout juste possible en 1850), l’inventaire après-décès nous renseigne sur le mobilier de l’auberge, juste après la mort de Jean-Claude Flachon, aubergiste à Losne, sur les bords de la Saône. Il est un peu différent de celui de 1372 que

Le livre d’or du Poilus-Palace (Dijon, 1916-1918)

Le Poilus-Palace est une cantine pour les permissionnaires, un lieu de repos situé à la gare de Dijon. C’est l’Office central des secours aux blessés qui inaugure la cantine le 14 avril 1916. Cette disposition était rendue nécessaire par le fait que quotidiennement plus de 10 000 permissionnaires transitaient par Dijon et devaient attendre leur correspondance, parfois de longues heures. Ce lieu comporte une salle de consommation, une salle de repos, des lavabos, une salle de lecture et des consignes de petits colis. C’est un local élégamment décoré ouvert jour

il y a du spectacle à l’auberge du Chapeau Rouge (Dijon, 1810-1813)
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Le Poilus-Palace, à la gare de Dijon, entre 1916 et 1918. Archives départementales de la Côte-d'Or, 9 Fi 2123122

et nuit sans interruption. Le Poilus-Palace peut accueillir en même temps jusqu’à 500 poilus français et alliés dans un lieu propre. Le service de la cantine nécessite 40 personnes à plein temps.

Il jouit d’une réputation très méritée. Les soldats et les officiers peuvent faire part de leurs réflexions dans un livre d’or. C’est un document original qui permet de saisir sur vif les sentiments, les joies, les peurs et les attentes des soldats ; ici pas de censure, donc les Poilus se lâchent parfois grave : « Mort aux vaches, la classe 17 crève de faim, laisse des pauvres gosses dans la misère. A bas les embusqués. Mort aux vaches et aux enculés. ». On sent bien que c’est ici moins le menu que l’ambiance et l’accueil qui importent dans ce drôle de Palace. Certains messages sont plus positifs :

C’est ici que l’on respire, La bonne camaraderie Avec les troupes d’Afrique Nous sommes tous très bons amis Nous avons bu un bon bouillon Mais ce n’est pas celui des Boches Croyez que nous les aurons Car moi je suis un bon apôtre.

grand café de Dijon : surréaliste menu de Jean-Louis Barrault (1933)

Jean-Louis Barrault, né en 1910, en garnison à Dijon, désœuvré et furieux de voir sa permission supprimée, se venge en élaborant un menu surréaliste et grinçant, illustré de caricatures.

Il l’écrit sous forme de lettre à son ami Guy Tosi, futur directeur littéraire des éditions Denoël. Cette bafouille un peu déconnatoire est écrite sur un coin de table du « Grand Café. Restaurant. Rue du Château (Près de la Poste) Dijon. » On ne dira jamais assez les vertus du service militaire, jusque dans l’ennui, puissant auxiliaire de la création...

Mon vieux Tosi,

Il y a bien longtemps que je n’ai bavardé avec toi et tu ne peux savoir à quel point je le déplore !

Si je cristallise à l’instant “t” l’atmosphère voici ce qui peut rouler dans le creux de main, comme un menu somptueux d’un restaurant de choix : un pailleté de gens pivotant sur leurs axes arthritiques parmi un velouté de fumée de tabac - une glace mi-général, mi-capitaine, avec en guise de prâlines un vieux restant de 24 Heures “type” permission, le tout baignant d[an]s un liquide noir-cafard. Cet entremet est en l’honneur de ma permission supprimée aujourd[’hui] résultant, non de ma mauvaise conduite, mais du fonctionnement relativement mauvais en ce moment de l’estomac du général de corps d’armée.

- une capote au bleu

- un feuilleté de fascicules de mobilisation de toutes les couleurs et de tous les parfums : ô Huysmans!

- enfin une vaste salade contenant toutes les espèces : “salade maison” : originaire cresson poussant dans les rigoles humides de matière grise.

- Vin années 1930-31-32 du clos Dancourt malheureusement un peu passé depuis qu’on l’a mis en bouteille le 20 octobre dernier.

La carte gastronomique de ce restaurant chic de Dijon, qui propose suprême et mokas sans doute inabordables à la bourse d’un simple bidasse, lui donne en tous les cas de l’inspiration pour écrire cette lettre amicale et un brin potache. La gastronomie bourguignonne du début des années 1930 sert de prisme surréaliste à l’expression de la colère du jeune comédien.

Le café est noir cafard, le général est dyspeptique, l’incorporation est comme une mise en bouteille ; les entremets, la salade et le feuilleté ont un goût bien amer...

En 1931, Jean-Louis Barrault avait contacté Charles Dullin qui dirigeait le théâtre de l’Atelier ; il avait tenu son premier rôle en septembre 1931 dans Volpone. Quelques années plus tard, il fréquente les surréalistes à Saint-Germain-des-Prés ; cette lettre de 1933 montre déjà une appétence pour le surréalisme – un surréalisme d’inspiration gastronomique et bourguignonne ! ■

chroN i QueS D’uN MoNDe à table
n°85 BINGBANG 122
Dijon - Grand Café, Restaurant et Hotel de la Poste © DR

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