Bingbang 85

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GASTRONOMIE - CULTURE - TOURISME EN BOURGOGNE BINGBANG n°85 ● HIVER 2022/23 MAGAZINE SEMESTRIEL À TABLE, SUR SCÈNE
 L’ACTU DE L’HIVER DE L'ART ET DU COCHON

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

LE LUXE À L’ÉTAT BRUT

Nom concessionnaire N°, Adresse, Code Postal, Ville,

Pensez Ă  covoiturer. #SeDĂ©placerMoinsPolluer

Nom concessionnaire

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N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

Nom concessionnaire

Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 Ă  0.9. RCS Concessionnaire.

1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.002

Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 Ă  0.9. RCS Concessionnaire.

N°, Adresse, Code Postal, Ville, 01 23 45 67 89 landrover.fr/ville

Pensez Ă  covoiturer. #SeDĂ©placerMoinsPolluer

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Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 Ă  0.9. RCS Concessionnaire.

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A 20g CO2/km B C D E G F
A 20g CO2/km B C D E F
A 20g
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CO2/km
A 20g CO2/km B C D E G F LE LUXE À L’ÉTAT BRUT
01 23 45 67 89 landrover.fr/ville Disponible en version hybride rechargeable. Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP) : 0.8 Ă  0.9. RCS Concessionnaire. NOUVEAU VOLVO C40 RECHARGE 100% ÉLECTRIQUE Cycle mixte WLTP : Consommation Ă©lectrique (kWh/100 km) : 18.2 - 22.3. Autonomie Ă©lectrique (km) : 406-438. DonnĂ©es en cours d’homologation. VOLVOCARS.FR RCS XXXXXX XXX XXX XXX Pensez Ă  Covoiturer. #SeDĂ©placerMoinsPolluer 1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.001
1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.004 Raison sociale du point de vente Adresse et code postal du point de vente RCS du point de vente Mandataire d’intermĂ©diaire d’assurances enregistrĂ© Ă  l’ORIAS n°******** D A C E F G B 142g CO2 / km AU QUOTIDIEN, PRENEZ LES TRANSPORTS EN COMMUN # SeDĂ©placerMoinsPolluer JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À dĂ©couvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - SociĂ©tĂ© par Actions SimplifiĂ©e au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes Ă©chus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe : Rejoignez la communautĂ©. D A C E F G B 142g CO2 / km JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À dĂ©couvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid : Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO2 WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - SociĂ©tĂ© par Actions SimplifiĂ©e au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes Ă©chus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe : Rejoignez la communautĂ©. 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JOIN THE TRIBE* Raison sociale du point de vente Adresse et code postal du point de vente RCS du point de vente Mandataire d’intermĂ©diaire d’assurances enregistrĂ© Ă  l’ORIAS n°******** D A C E F G B 142g CO2 /km AU QUOTIDIEN, PRENEZ LES TRANSPORTS EN COMMUN # SeDĂ©placerMoinsPolluer JOIN THE TRIBE NOUVELLE ALFA ROMEO TONALE HYBRID. LIVE UNPREDICTABLY* *Laissez votre instinct vous guider À dĂ©couvrir chez votre distributeur ou commander en ligne sur alfaromeo.fr. Gamme Alfa Romeo Tonale Hybrid Consommation cycle mixte WLTP (l/100 km) : 6,2 - 5,7 ; Émissions de CO WLTP (g/km) : 142 - 130. Stellantis - FCA France - SociĂ©tĂ© par Actions SimplifiĂ©e au capital de 10.080.000 € - 2-10 boulevard de l’Europe - 78300 Poissy. Alfa Romeo France. Garantie 5 ans : 2 ans de garantie constructeur + 3 ans d’extension de garantie Maximum Care ou 200 000Km. Au 1er des 2 termes Ă©chus. Offre valable jusqu’au 31/12/2022. Join the tribe Rejoignez a communautĂ©. 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F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDĂ©placerMoinsPolluer RCS Concessionnaire. 1Ter rue Antoine Becquerel, 21300 CHENÔVE - 03.80.515.003 F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDĂ©placerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 Ă  2,4. RCS Concessionnaire. A B C D E F G 55g CO₂/km Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDĂ©placerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 Ă  2,4. RCS Concessionnaire. Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr F-PACE HYBRIDE ÉLECTRIQUE Au quotidien, prenez les transports en commun. #SeDĂ©placerMoinsPolluer Consommation de carburant en cycle mixte l/100 km (WLTP): 2,2 Ă  2,4. RCS Concessionnaire. A B C D E F G 55g CO₂/km Nom Concessionnaire N˚, Adresse, Code Postal, Ville, 12 34 56 78 90 jaguar.fr

Le Goût du Vin,

un acteur majeur de la distribution vinicole auprùs des restaurateurs et des cavistes, en Bourgogne et bien au delà

Lucas Mathieu Adrien

Adrien, Lucas, Mathieu se partagent le secteur rĂ©gional, Ă©paulĂ©s par deux collĂšgues en rĂ©gion parisienne et dans le lyonnais. Leur expertise et leur assiduitĂ© font d’eux de vĂ©ritables partenaires des restaurateurs.

Le service est total, du simple conseil Ă  l’élaboration d’une carte, en passant par la livraison quotidienne (sans minimum) et la dĂ©gustation.

Avec une capacitĂ© de stockage superlative, qui permet d’avoir une continuitĂ© et une disponibilitĂ© sans faille sur les produits, et des tarifs compĂ©titifs Ă  souhait grĂące Ă  la force de frappe d’une gamme vaste et « bien achetĂ©e », Daniel Passeri et son Ă©quipe agissants comme le seul intermĂ©diaire sur tous les vins du catalogue. Du grand cru au vin de pays en passant par les vins de nouveau monde, les prix sont ïŹxĂ©s Ă  l’annĂ©e, sans ïŹ‚uctuations, mais toujours justes. Ce qui a aussi pour consĂ©quence d’en faire proïŹter les particuliers en boutique
 La boucle est bouclĂ©e.

D’ailleurs, cĂŽtĂ© boutique, n’oubliez pas : l’accent est toujours mis sur la qualitĂ© de l’accueil et le conseil personnalisĂ©, les deux marques de fabrique des lieux pour trouver son bonheur dans le millier de rĂ©fĂ©rences disponibles en vins et champagnes, et les quelques centaines en spiritueux. D’ailleurs, les FĂȘtes sont lĂ , alors, on ne saurait vous priver...

Dijon ● 37 rue d’Auxonne 03 80 67 36 95

Quetigny ● 10 rue des artisans 03 80 47 46 42

Ahuy ●6 rue PrĂ© Potet 03 80 65 10 75

www.le-gout-du-vin.fr

Montagnes du Jura et Vosges du

Sud :

pas besoin d’aller loin pour goĂ»ter aux joies de l’hiver

MĂ©tabief, Les Rousses : ces noms chantent aux oreilles des amoureux de la glisse. La saison du blanc est aussi l’occasion idĂ©ale de reprendre des couleurs, autour d’une fondue ou d’une station prolongĂ©e en terrasse.

Stations, parlons-en ! Elles se sont mises en quatre, avec la Planche des Belles Filles et le Ballon d’Alsace, pour varier vos plaisirs. Faites un tour sur bourgognefranchecomte.com ça vous donnera envie d’aller voir du pays, un pays qui est le nĂŽtre. Jetez un Ɠil sur le calendrier, et prĂ©parez vos prochains week-ends. Inutile d’emmener des provisions de bouche, vous devriez trouver votre bonheur sur place, en commençant (ou en finissant) par le comtĂ©, bien sĂ»r !!!

TOUTES LES IDÉES POUR VOS WEEK-ENDS ET SORTIES DANS LA RÉGION

n°85 BINGBANG
Ski de randonnée à Métabief © Bestjobers Elisa & Max / BFC Tourisme © Stephane GODIN / BFC Tourisme
WWW.BOURGOGNEFRANCHECOMTE.COM 6

Un hiver sportif dans les Montagnes du Jura

Cet hiver, il va y avoir du sport ! Amateurs de grand saut, initiez-vous aux tremplins des Chaux Neuve et de Tuffes pendant la saison. Ceux qui aiment regarder du haut niveau auront rendez-vous le 21 et 22 janvier pour la Coupe du monde de combinĂ© nordique Ă  Chaux-Neuve et du 27 au 29 janvier pour la Coupe du monde de ski de fond Ă  PrĂ©manon. L’incontournable course made in Jura la Transjurassienne, avec prĂšs de 4000 skieurs du monde entier chaque annĂ©e, se tiendra le 11 et 12 fĂ©vrier au travers des montagnes du Jura.

Explorez les pĂŽles et les caves du Jura

Dans l’Espace des mondes polaires Ă  PrĂ©manon, devenez explorateur des pĂŽles et faites un tour sur la grande patinoire de glaces. Les plus gourmands vont se plonger dans les caves d’affinage du Fort Saint-Antoine. Dans cet ancien fort militaire, vĂ©ritable bastion du ComtĂ© et de sa fabrication, parcourez l’ambiance d’une cave d’exception. Le Fort des Rousses vous emmĂšnera lui Ă  la rencontre des ComtĂ© Juraflore et de ses plus de 140 000 meules conservĂ©es dans ces merveilleuses voĂ»tes en pierre. DĂ©couvrez le secret de son fruitĂ© et son torrĂ©fiĂ© exceptionnel.

Vive le ski !

Pour le ski, Les Rousses et le Ballon d’Alsace seront sĂ»rement les destinations de choix. Naturelles et authentiques, leurs pistes sont conçues pour toute la famille. La Station de MĂ©tabief fera le bonheur de ceux qui cherchent de la diversitĂ© et du challenge. Les sites nordiques comme le Lac des Rouges Truites ou les TĂ©lĂ©skis d’Entre les Fourgs-Jougne vous permettront de profiter des activitĂ©s de neige tout en mangeant un bout sur les pistes.

Un jour Ă  La Planche des Belles Filles

Pour un beau moment en famille, rendez-vous dans le domaine de la Planche des Belles familles. La piste de bouĂ©e sur neige sur une piste de 64 mĂštres et de luge seront parfaits pour votre arrivĂ©e dans la matinĂ©e... et vous ouvrir l’appĂ©tit ! Le midi, direction le Resto de la Planche pour reprendre des forces. L’aprĂšsmidi sera sportive, avec les 6 pistes familiales de ski alpin. Pour les plus curieux, des activitĂ©s comme le jeu d’exploration « Le MystĂšre des Belles Filles » pour toute la famille vous donneront votre dose d’aventure.

Bouée à neige à la station de la Planche des Belles Filles © Thomas DEVARD / Destination70 / BFC Tourisme Ski de fond sur le site de Mijoux © Bestjobers Elisa & Max / BFC Tourisme Cave du Fort Saint Antoine Fromagerie Marcel Petite © Alain DOIRE BFC Tourisme Saut à ski, Chaux-Neuve © Bourgogne-Franche-Comté Tourisme
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Espace des Mondes Polaires - le musée © Baltik / Espace des Mondes Polaires BFC Tourisme
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Directeur de publication : Richard Patouillet richard.patouillet@bing-bang-mag.com

Responsable rédaction : Gérard Bouchu. Contact : gerard@bing-bang.fr

Direction artistique : pH2

Auteurs : GĂ©rard Bouchu, Édouard BouyĂ©, Lucas Le Texier, Massey Ferguson, Olivier Mouchiquel, Édouard Roussel, Loubaska, Charlotte Fromont, ...

Crédit photo : R. Patouillet, GB, Massey Ferguson, Marielys Lorthios, divers... Impression : Imprimerie Champagne DépÎt légal : Décembre 2022 Edité par EDIBANG : SARL au capital de 14 400 euros 7 bis rue du Chapeau Rouge, 21000 DIJON Tél. 03 80 73 01 15 ou 06 83 86 48 28 Régie publicitaire : Edibang

Toute reproduction, mĂȘme partielle, des articles et des photos : interdite. Droits rĂ©servĂ©s.

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BINGBANG N°85 GASTRONOMIE - CULTURE - TOURISME EN BOURGOGNE BINGBANG n°85 ● HIVER 2022/23 MAGAZINE SEMESTRIEL À TABLE, SUR SCÈNE
 L’ACTU DE L’HIVER DE L'ART ET DU COCHON
Sommaire ● Ă  l’affiche ● Ă  taaaable ● biNg baNg se met Ă  table ● Ă  boire et Ă  MaNger : nouveautĂ©s, meurette, test... ● ViNS ● culture + ● art eN Vrac ● thÉÂtre ● ageNDa ● SoYeZ ZeN ● Partir reVeNir ● Ă  la table De l’archiViSte Ă  notre lolo, parti beaucoup trop tĂŽt. tes grands bras et ton grand cƓur nous manquent, canaille ! 14 36 28 54 72 82 86 92 102 108 114 118 11

Ă©dito

Remercions l’écriture inclusive qui nous permet d’écrire ainsi un des airs les plus fameux jamais chantĂ©s sur la CĂŽte.

On ne va pas vous redire le plaisir qu’on a de vivre dans un coin de France oĂč, malgrĂ© quelques pĂ©riodes de famine et de misĂšre noire, au Moyen-Ăąge, et des inflations Ă  rĂ©pĂ©tition ces derniers temps, la Bourgogne n’a jamais boudĂ© son plaisir de manger quand elle l’a pu.  En en rajoutant sur les plaisirs de la table, certains vont encore dire qu’on est un peu « lourd ». Lourd, l’Ɠuf en meurette objet d’un concours au Clos Vougeot destinĂ© Ă  sacrer chaque annĂ©e le champion ou la championne internationale ? La meurette envoie le pĂątĂ©, pour parler un langage contemporain. Un langage qui a Ă©voluĂ© comme les habitudes alimentaires, on vous emmĂšne faire un tour Ă  la CitĂ© internationale de la Gastronomie et du Vin, oĂč une expo savoureuse vous attend.

On n’aura jamais autant parlĂ© de vins et de plaisirs de la table, s’il faut en croire le succĂšs des livres les Ă©voquant. On est loin des bouquins de cuisine d’autrefois, et mĂȘme des livrets ayant accompagnĂ© l’évolution des techniques, de la cocotte SEB au Thermomix. À l’heure de Top Chef, on veut du ludique, du distractif, du pratique, de l’écologique aussi.

La table n’a pas forcĂ©ment besoin de nappe ni de dĂ©corum pour exister, mĂȘme si une belle mise de table, au restaurant comme en famille ou entre amis, reste ce qu’on observe en premier. Pour ce numĂ©ro d’hiver, les amoureux de la cuisine seront Ă  la fĂȘte, mais on Ă©vitera le rappel des banquets festifs au temps des ducs, l’époque est aux Ă©conomies. D’ailleurs, le repas gastronomique Ă  la française, celui qui nous a valu une inscription par l’Unesco au patrimoine culturel immatĂ©riel de l’humanitĂ© en 2010, n’est pas l’équivalent de ripailles ni de sorties de table (trop) avinĂ©es. La cuisine en Bourgogne a su s’adapter aux nouveaux modes de consommation liĂ©s au travail (et aujourd’hui au tĂ©lĂ©travail) sans perdre l’amour des beaux produits. Des modes qui ont fait du tort Ă  la cuisine de tous les jours mais nous ont aussi obligĂ© Ă  la sortir du quotidien. La table Ă©volue, la cuisine aussi ! En attendant l’arrivĂ©e des robots, amis et famille se retrouvent encore pour Ă©plucher, rire, prĂ©parer, cuisiner avant de manger et boire ensemble. Ouf !

Oui, on plaisante, bien sĂ»r, on n’allait pas terminer cette annĂ©e en faisant de l’humour Ă  froid. Pas le moment.

Au programme, de l’art aussi, bien sĂ»r, pas que du cochon, on est pour l’éclectisme. Du contemporain, du lyrique, d’hier et d’aujourd’hui, on passe le temps en le remontant, c’est l’ñge autant que l’hiver. ■

‘‘et on est fier(Ăšre), et on est fier(Ăšre)
 d’ĂȘtre bourguignon(ne)’’
n°85 BINGBANG 12
// Par gérard bouchu

le Duke fait son retour

nouvelle version : parution printemps 2023

Pour les touristes qui veulent passer pour des Dijonnais. Pour les Dijonnais qui veulent jouer aux touristes.

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Ă  l'affiche

n°85 BINGBANG
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une Périchole déjantée

Ă  l’opĂ©ra de Dijon en janvier

« Un spectacle effrĂ©nĂ©, joyeux et rebelle
 l’un des meilleurs anti-dĂ©prime du moment ». Non, ce n’est pas ce que le Petit Parisien Ă©crivait lors de sa crĂ©ation en 1868, mais ce qu’on a pu lire dans la presse en cette fin d’automne 2022, lors de la recrĂ©ation parisienne, au ThĂ©Ăątre des Champs-ÉlysĂ©es. RĂ©crĂ©ation, un joli nom, qui colle Ă  la musique entraĂźnante d’Offenbach et Ă  cette PĂ©richole Ă  la fois sombre et drĂŽle, prĂ©sentĂ©e dans une version fidĂšle Ă  l’esprit de l’opĂ©ra-bouffe original.

Pourquoi en parler ici ? Parce que, pour la premiĂšre fois depuis deux dĂ©cennies, amateurs d’opĂ©rettes dĂ©calĂ©es et d’opĂ©ra-comique revisitĂ©s, vous n’allez pas regretter d’avoir manquĂ© les reprĂ©sentations donnĂ©es Ă  guichet fermĂ© Ă  Paris.

Comme l’OD a eu la bonne idĂ©e de coproduire le spectacle, il sera donnĂ© Ă  Dijon en janvier, le temps de quatre reprĂ©sentations. L’Orchestre Dijon Bourgogne, dirigĂ© par Laurent Campellone, et le ChƓur de l’OpĂ©ra de Dijon seront Ă  la fĂȘte pour la reprise de cette Ɠuvre remise Ă  la sauce Laurent Pelly (cĂŽtĂ© costumes et mise en scĂšne, vous allez ĂȘtre servis), le tout soutenu par une plĂ©iade de bons chanteurs, dont Antoinette Dennefeld dans le rĂŽle-titre. Dans un PĂ©rou de fantaisie, dirigĂ© par un vice-roi (qui a le vice dans la peau) vous allez pouvoir suivre les mĂ©saventures de cette sacrĂ©e « perra chola » (chienne de mĂ©tisse en VO). Et quelque soit votre Ăąge vous vous surprendrez Ă  chantonner en sortant les paroles (lĂ©gĂšrement idiotes, avouons-le) de l’air principal. ■ gb l a PĂ©richole, de Jacques o ffenbach. Dimanche 15 janvier 15h, mardi 17 janvier 20h jeudi 19 janvier 20h, samedi 21 janvier 20h.

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La Périchole © Vincent Pontet

Germain

n°85 BINGBANG à l'affiche
Couverture © Magdi Senadji / Danielle Robert-GuĂ©don Anonyme, Sur le tournage du film Le Voyeur Tirage argentique, 1960 © MusĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce Éble, Portrait de studio D’aprĂšs nĂ©gatif argentique sur verre, 25 juin 1929 © MusĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce Paul Arico, Fanfare, Andorre Tirage argentique, 1935
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© Paul Arico / Musée Nicéphore Niépce

Ă  l'affiche

Plus fort que Nicéphore

Ce sont des cohortes de Bourguignons que l’on devrait voir fuser vers le MusĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce de Chalon sur SaĂŽne, Dijonnais et Beaunois en tĂȘte : l’une des plus belles inventions du monde, la photographie, est nĂ©e en SaĂŽne et Loire. Son historique conservateur François Cheval a posĂ© les fondations d’un temple hallucinant de richesses, 8 000 appareils, 30 000 livres et revues et 4 millions de photographies ! Qui fĂȘte 50 ans d’expos.

Dans un livre monumental, son directeur des collections Sylvain Besson parle de la mĂ©canique d’étranges appareils, de l’art chimique du tirage et de tout ce que l’on a inventĂ© au fil de cette histoire ultra rapide pour diffuser au max les images. Du daguerrĂ©otype qui fixa pour la premiĂšre fois un clichĂ© sans qu’il ne s’efface, une rĂ©volution commerciale, Ă  l’Instagram d’aujourd’hui.

Art, reportage, scĂšnes de crime ou de mode, Sylvain explique les impacts colossaux de la photo sur l’ĂȘtre humain et ses sociĂ©tĂ©s. Propagande, police et publicitĂ©, guerre et voyage, science et industrie, studio, cinĂ©ma et Ă©rotisme, tout y passe. A la prĂ©face, une rĂ©fĂ©rence mondiale, l’historien Michel Frizot, Dijonnais nĂ© Ă  Bourbon-Lancy dont les recherches ont rĂ©volutionnĂ© l’histoire du mĂ©dium.

IllustrĂ© par 300 daguerrĂ©otypes, calotypes, autochromes et photos exceptionnelles, de la toute premiĂšre, Le Point de vue du Gras, prise par NicĂ©phore, Ă  Robert Doisneau, Germaine Krull, Maurice Tabard, Madeleine de SinĂ©ty, Charles FrĂ©ger, John Bato ou Kate Barry, un rĂ©gal de savoirs et de beautĂ© pour les yeux et le cerveau. ■ o M

une histoire de la photographie à travers les collections du Musée Nicéphore Niépce, coéd. textuel / Musé e Nic éphore Niépce

Pierre Boucher, Voiture de course Auto-Union à Linas-Montlhéry Tirage argentique, 1935 © Fonds Pierre Boucher Kate Barry, Autoportrait Polaroid années 2000 © Succession Kate Barry
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n°85 BINGBANG à l'affiche
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Frédérique Goerig-Hergott, nouvelle directrice des musées de Dijon © RP

Pompon for ever !

Au MBA, le crĂ©ateur du cĂ©lĂšbre ours blanc, dont on fĂȘte cette annĂ©e le centenaire, est Ă  l’honneur, Ă  deux pas des salles consacrĂ©es Ă  la rĂ©trospective Vieira da Silva.

« Quelle merveilleuse vie que celle de François Pompon », ose s’exclamer en 1934, aprĂšs sa mort, un journaliste qui rĂ©ussit Ă  transformer en conte de fĂ©e la vie Ăąpre d’un petit homme humble et bon, qui avait conservĂ© Ă  Paris l’accent du terroir, ses moustaches impressionnantes et ses sabots morvandiaux.

Sculpteur natif de Saulieu, François Pompon dut attendre l’ñge de 67 ans pour voir son Ɠuvre reconnue par les critiques et donc par le grand public. « Son ours blanc, exposĂ© au Salon d’automne en 1922, lui a apportĂ© une renommĂ©e internationale », nous a rappelĂ© FrĂ©dĂ©rique Goerig-Hergott, la directrice des musĂ©es de Dijon, au cours de la visite de la salle du parcours permanent dĂ©diĂ©e au sculpteur natif de Saulieu.

On ne sait pas ce qui a fascinĂ© le plus le jury Ă  l’époque. La taille d’un animal qu’il n’avait vu qu’en photographie, sa dĂ©marche de quadrupĂšde inscrite en filigrane avec une fixitĂ© contradictoire, ou sa bonne tĂȘte
 Comme s’il remerciait Pompon de son affection. Une complicitĂ© qui se serait Ă©tablie entre l’animal du zoo, tournant en rond sous le regard des humains, et l’homme qui a passĂ© des heures Ă  l’observer au Jardin des Plantes Ă  Paris, et lui a donnĂ© l’immortalitĂ©. 100 ans aprĂšs, on n’en finit plus de cĂ©lĂ©brer la modernitĂ© de l’Ɠuvre animaliĂšre de Pompon. Le MBA conserve plus de 200 de ses Ɠuvres grĂące Ă  un dĂ©pĂŽt exceptionnel du Museum national d’Histoire naturelle, lĂ©gataire de l’artiste. Difficile de faire mieux, le reste ayant Ă©tĂ© dispersĂ© dans le monde entier, les Japonais notamment Ă©tant des fans absolus de l’artiste. Profitez de votre balade au musĂ©e pour regarder de prĂšs les vitrines consacrĂ©es Ă  l’animal et caresser du regard ses autres Ɠuvres.

En sortant, allez faire un cĂąlin, au jardin Darcy, Ă  la fameuse rĂ©plique rĂ©alisĂ©e en 1937 par Henri Martinet, qui fut l’élĂšve de Pompon. En voyant le nombre de touristes qui prennent l’ours en photo, on peut imaginer le succĂšs qu’aurait une exposition sur la sculpture animaliĂšre Ă  Dijon, ville possĂ©dant un bestiaire fantastique dans ses rues (chouette, salamandre, hibou, etc) comme dans les rĂ©serves de ses musĂ©es. ■ gb

l e c entenaire de l'ours blanc de françois Pompon (1922-2022)

Jusqu'au 16 janvier 2023 au musée des Beaux-Arts

Ours de Pompon - musée des Beaux Arts de Dijon © DR
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"AprÚs avoir réalisé des recherches de décor afin de transposer l'ambiance la plus juste, je réalise un crayonné assez poussé avec un sérieux travail de perspective. Ensuite le crayonné est encré avec une plume trÚs fine et de l'encre de Chine. Puis vient la mise en couleurs à l'aquarelle et une finition numérique." J-LT.

Ă  l'affiche

à l'affiche n°85 BINGBANG
© JLT
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le Dossier thanatos

Pour son grand retour Ă  la BD, Jean-Louis Thouard nous plonge en pleine Ă©poque victorienne. un rĂ©gal pour les amateurs de polars historiques teintĂ©s de fantastique, et l’Ɠuvre la plus aboutie d’un dessinateur rĂ©conciliĂ© avec ses vieux dĂ©mons.

Il y a du brouillard, le ciel est gris, c’est le temps idĂ©al pour se plonger dans le Dossier Thanatos superbement mis en images par Jean-Louis Thouard. Le golden boy de la vie artistique dijonnaise a dĂ©sormais ajoutĂ© quelques poils gris Ă  ses pinceaux, et ça lui rĂ©ussit plutĂŽt bien. Auteur-dessinateur dijonnais, enseignant Ă  l’ESADD (École supĂ©rieure appliquĂ©e au design et digital de Dijon), J-L T continue de mordre la vie Ă  pleines dents tout en jetant sur le monde un regard ironique. Quand il ne dessine pas, n’est pas invitĂ© Ă  un cocktail ou une avant-premiĂšre, il s’échappe Ă  moto vers d’autres horizons.

Pendant deux ans, on a pu le suivre sur Instagram, Ă  travers toutes les Ă©tapes d’élaboration et de crĂ©ation de ce nouvel album.

Le trait hachĂ©, hachurĂ©, violent, qui avait fait la force de sa trilogie sur les Histoires extraordinaires d’Edgar Poe, semble ici presque apaisĂ©, parfois, rendant plus claire, plus passionnante encore l’histoire imaginĂ©e par Roger Seiter. Difficile d’imaginer qu’il s’agit ici du scĂ©nariste d’Alix et Lefranc, entre autres, passĂ© du monde de la ligne claire (Jacques Martin, le crĂ©ateur de ces deux sĂ©ries cĂ©lĂšbres nĂ©es dans le journal Tintin, les avait imaginĂ©es dans les annĂ©es 50) Ă  un univers victorien qu’il maĂźtrise remarquablement, remis en noirceur par le trait de J-L T.

Les polars historiques mettant en scĂšne Conan Doyle, l’auteur de Sherlock Holmes, et son mentor, le docteur Joseph Bell (c’est lui qui aurait inspirĂ©, dit-on, le personnage du cĂ©lĂ©brissime dĂ©tective), sont Ă  la mode. Il y a mĂȘme eu une sĂ©rie tĂ©lĂ©, mais le duo Seiter-Thouard enterre tous les prĂ©cĂ©dents. Il emporte le lecteur-voyeur dans un rĂ©cit haletant, aux cĂŽtĂ©s de personnages typĂ©s (inspecteurs, mĂ©decins lĂ©gistes, spirites, grands propriĂ©taires terriens, femmes maltraitĂ©es, etc) qui l’entraĂźnent malgrĂ© lui dans un univers aux limites du fantastique, une heure durant.

Il faut prendre le temps de savourer les dĂ©tails d’architecture, les intĂ©rieurs, les rues d’Edimbourg sous la pluie, les visages des protagonistes, dessinĂ©s par un homme qui a mis deux ans pour rĂ©aliser ce Dossier Thanatos. Une BD, en vente dans toutes les bonnes librairies, qu’on a envie de relire, tout comme on reverrait avec plaisir certains vieux Ă©pisodes de Sherlock Holmes en attendant une sĂ©rie produite par Netflix, plus proche de l’univers graphique de J-L Thouard mais aussi du scĂ©nario imaginĂ© par Seiter. ■ gb

Pour dĂ©couvrir les planches du Dossier thanatos en grand format, deux options en ce mois de janvier : faire le tour des grilles du jardin Darcy, le temps d’une expo en partenariat avec la librairie Momie. ou se rĂ©fugier Ă  la Nef, place du ThĂ©Ăątre, au milieu de la MĂ©diathĂšque. L’expo s’achĂšvera par une rencontre atelier et dĂ©dicace le 28 janvier Ă  15h, Ă  la Nef.

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Rendez-vous dans l’espace
 des mondes polaires Paul-Émile Victor

les mondes polaires vous ont toujours fascinĂ© ? Vous rĂȘvez de grands espaces Ă  explorer ? Rendez-vous Ă  la station des Rousses pour revivre en famille la grande aventure des expĂ©ditions polaires.

Explorateurs, scientifiques et artistes accueillent petits et grands dans ce centre unique en France dĂ©diĂ© aux mondes Arctique et Antarctique. Un espace qui porte le nom d’un de ses fondateurs, l’explorateur ethnologue Paul-Émile Victor, qui vĂ©cut Ă  Saint Claude et Lons le Saunier. Marin, pilote et parachutiste dans l’US Air Force commandant une escadrille Search & Rescue durant la Seconde guerre mondiale, il dirigea prĂšs de 30 ans les cĂ©lĂšbres ExpĂ©ditions polaires françaises, implantant les bases Charcot et Dumont d’Urville.

Peuples inuits, faune et flore de ces hautes et basses latitudes n’auront plus de secret pour vous lorsque vous aurez parcouru une bonne partie des 5300 mÂČ Â«Â visant l’autonomie Ă©nergĂ©tique » de ce lieu intĂ©grĂ© dans la biodiversitĂ© du Jura.

Jetez un Ɠil sur le site internet du musĂ©e. ParrainĂ© par le rĂ©alisateur Mathieu Le Lay et le photographe animalier JĂ©rĂ©mie Villet (leur film Yukon, un rĂȘve blanc a Ă©tĂ© primĂ© aux Écrans de l’aventure de Dijon), le programme culturel est riche et les ateliers innombrables : initiation curling ou gĂ©ologie polaire, fresque climatique, cartes postales, puzzle polaire, ornithologie ou Cluedo gĂ©ant.

Les explorateurs aiment raconter leurs aventures. Vous vous attarderez en librairie entre artisanat nordique (ou jurassien) et rĂ©cits d’escalade en montagne, de banquise et de climat Ă  la dĂ©rive. Difficile de choisir, quand les Ă©ditions GuĂ©rin, Paulsen et TransborĂ©al, rĂ©fĂ©rences ultimes, y ont pignon sur glace. Si vous aimez les dĂźners littĂ©raires, celui du vendredi 24.02 vous permettra de manger chaud Ă  la table d’un auteur


Pour se rĂ©chauffer, rendez-vous Ă  la patinoire banquise. Fitness Zumb’Ice, Ninja Warriors avec mini-biathlon, slalom et saut d’obstacles en Ă©quipe, ou soirĂ©e mousse, on peut tout faire sur les 500 mÂČ du ring. Et comme la glisse et le grand air jurassien, ça creuse, on reprendra des forces au bistrot polaire. ■ oM

espace des mondes polaires 146, rue croix de la teppe, 39220 Prémanon 03 39 50 80 20 - www.espacedesmondespolaires.org

■ expos : L’ours dans la diversitĂ© polaire ; Sarah Bovet, Bruits de glace

■ cinĂ© givrĂ© : Le voyage au Groenland de SĂ©bastien Betbeder, ve.30.12

■ concert polaire : Orchestre philarmonique universitaire de Besançon, di.23.04

■ Festival Les rendez-vous de l’aventure : PrĂ©manon & Lons le Saunier, 16-19.03

■ Vivre dans la neige : Promenade dans la poudreuse du Haut Jura & visite du musĂ©e

■ la nuit est belle : la ville s’éteint, on s’initie Ă  l’astronomie

■ Sculpture sur neige : Le concours en famille !

■ confĂ©rences au chaud : Riche programme Ă  partir de 6 ans (nature, science, climat, expĂ©ditions oubliĂ©es de l’histoire
)

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n°85 BINGBANG 22

26 fĂ©v.–2 mars. granD thĂ©Ăątre opĂ©ra direction musicale E. Askren mise en scĂšne D. Pitoiset

Le Tour d’écrou Britten

Belleville 2022 © OpĂ©ra national de Bordeaux 2008 –Licences L-R-20-10149, L-R-20-10150, L-R-20-10151, L-R-20-10152
2022 2023
OD-BigBang_Tour d'Ă©crou_170x222.indd 1 18/11/2022 12:19
opera-dijon.fr

â–Č loiseau se pose Ă 

besançon.

Loiseau se pose lĂ  oĂč on ne l’attendait pas. À Besançon, dans l’ancien Conservatoire, bel Ă©difice classĂ©, place de la RĂ©volution, au cƓur de la Boucle, quartier historique bordĂ© par le Doubs. Ce lieu, qui fut autrefois grenier Ă  blĂ©, puis Ă©cole d’horlogerie, accueillera d’ici l’étĂ© un bistrot (chic, bien sĂ»r) qui portera le nom poĂ©tique et identitaire de Loiseau du Temps. Clin d’Ɠil Ă  la CitĂ© du Temps, nom rattachĂ© Ă  Besançon comme la CitĂ© de la Gastronomie l’est Ă  Dijon ! C’est Ă  Blanche Loiseau, en digne fille de son pĂšre, qu’échoit la tĂąche d’ouvrir le feu, en cuisine, et c’est peu dire qu’on attend au tournant celle qui a fait un tour du monde des cuisines avant de parachever sa formation dans la maisonmĂšre. ■ gb l a maison a lancĂ© un appel Ă  candidatures : recrutement@bernard-loiseau.com loiseau du temps : ouverture prochainement place de la rĂ©volution, Ă  besançon.

Ă  l'affiche

à l'affiche n°85 BINGBANG
Bernard Loiseau © Jean Texier
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Conservatoire de Besançon © Jean-Charles Sexe

Caveau atypique au cƓur de Vougeot imaginé par Christophe JACQUET, passionné de vin.

Avec plus de 3500 références en stock, de 1950 à nos jours, vous trouverez des vins traditionnels, natures ou bios. Toutes les bouteilles vous sont proposées à la vente, et peuvent ĂȘtre bues sur place en compagnie du maĂźtre des lieux, ou emportées.

L’offre vous permettra d’accéder aux domaines les plus prestigieux de Bourgogne, du Bordelais, du RhĂŽne, du Languedoc et à de nombreux vins étrangers.

Vous découvrirez également de nombreux vins « de soif », des « coups de cƓur » dénichés lors des dégustations à l’extérieur, et à prix trĂšs attractifs.

Sur réservation, Christophe sera ravi de vous proposer quelques plats pour accompagner vos sélections de bouteilles.

Profitez de toutes les offres sur le site www.vougeot.vin !

Caveau ouvert de 9h à 17h du lundi au vendredi, sans rendez-vous

Autres jours et autres heures sur rendez-vous

Vins à emporter et/ou consommation sur place

Possibilité de privatiser le lieu

PublirePortage
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1 BIS 03 80 23 31 69 - 1 bis Chemin de Flagey, 21640 Vougeot
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- www.vougeot.vin

l’homme du panache â–ș

Vincent Mottez court la France Ă  longueur d’annĂ©e et l’Italie dont il aime autant l’histoire que le bouillon chaud Ă  la mode dans les restos de Bologne. Quand il revient Ă  Dijon, c’est entre un reportage pour les Secrets d’histoire de StĂ©phane Bern dont il fut auteur et rĂ©alisateur et un bouquin sur les sociĂ©tĂ©s secrĂštes de Franche-ComtĂ© ou d’ailleurs. AprĂšs Moi, NapolĂ©on, avec le dessinateur Bruno Wennagel et les Ă©ditions Quelle Histoire, Vincent vient de signer le scĂ©nario du roman graphique Moi, Jeanne d’Arc

En janvier, il revient Ă  Dijon prĂ©senter Vaincre ou Mourir, son premier long mĂ©trage produit par StudioCanal et le Puy du Fou, corĂ©alisĂ© avec Paul Mignot. Dans cet Ă©norme film d’aventure en costumes, une lĂ©gion de stars, Hugo Becker, Constance Gay, Rod Paradot, Jean-Hugues Anglade, Anne Serra
 retracent la biographie de François Athanase Charette de La Contrie, hĂ©ros des guerres de VendĂ©e. Petit noble sorti de sa retraite anticipĂ©e, il devint avec courage et panache un puissant chef militaire. « Embuscades, mouvements rapides, le bocage fut son territoire oĂč s’embourbĂšrent les armĂ©es de la RĂ©publique. Charette est le Geronimo de la VendĂ©e, un type insaisissable frappant comme l’éclair. » Une fresque Ă©pique pour dĂ©couvrir la rĂ©pression extrĂȘmement fĂ©roce subie par la VendĂ©e, dossier sulfureux et maudit de l’histoire de France. ■ oM

Sortie 25.01.2023 & avant-premiÚre le vendredi 13.01 au cinéma Darcy Dijon, avec notamment Vincent Mottez & hugo becker. Infos : www.cines-dijon.com

à l'affiche n°85 BINGBANG
Vaincre ou mourir © Thibault Grabherr - Christine Tamalet
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Vincent Mottez © Christine Tamalet

Ă  l'affiche

â–Č l’usine de guimauves

Pour les enfants et les grands qui aiment rĂȘver, le premier album jeunesse d’une illustratrice franc-comtoise qui nous donne tout Ă  la fois une jolie leçon de vie et d’écologie. Cette histoire d’aujourd’hui, pour Ă©duquer les adultes de demain, a Ă©tĂ© Ă©crite par Camille Collaudin, auteur « aimant la fantaisie et l’espoir que revĂȘtent les histoires pour enfants » et illustrĂ©e par LĂ©na Desmettre, qui vit entre Besançon et Vesoul. Elle a crĂ©Ă© l’Atelier Traviole en 2021, et rĂȘve de diffuser et vulgariser des notions d’éducation non sexiste via l’apprentissage. Tout en douceur, Ă  l’image des couleurs dont le traitement forme la base du travail de cette illustratrice hypersensible. ■ Retrouvez-la sur ses rĂ©seaux : ateliertraviole.fr

â–Č aĂŻe aĂŻe aĂŻe, alfred MassaĂŻ

Besançon dans son cocon a le chic pour lancer des chanteurs bondissants. Aldebert, qui sautille depuis longtemps dĂ©jĂ  sur scĂšne pour petits et grands, vient de publier chez GlĂ©nat un livre-CD pour enfants, Le mĂ©langeur de rĂȘves. Et l’instituteur Alfred MassaĂŻ fait dĂ©sormais l’école buissonniĂšre pour Ă©crire et chanter. A 12 ans, il quitte en fanfare le conservatoire pour reprendre vers 28 le violoncelle et composer pour la compagnie de thĂ©Ăątre Un ChĂąteau en Espagne.

Pour vous donner une idĂ©e, prenez le hip hop de son premier groupe adolescent, rajoutez les pompompom de Georges Brassens, des flonflons d’orchestre rythmĂ©s Mano Negra, une rĂ©bellion bobmarlesque et une petite flĂ»te qui gazouille.

L’autre partie de son rĂ©pertoire est gĂ©nialement Ă©lectrofolk, avec des ballades assistĂ©es par ordinateur, une guitare benharpiste, des paroles et une voix dont la diction rappelle souvent celle de Jean-Louis Aubert. Bref, c’est grave bien pour danser dans un salon blindĂ© d’amis l’hiver, ou dessiner sur la pointe des pieds des courbes Ă  deux sur le tapis moĂ«lleux d’une chambre. ■ oM

4 albums sur toute plateforme : tous dans le mĂȘme caddie, exorcistes de style, Monstres et Nonchalant.

CAMILLE COLLAUDIN & LÉNA DESMETTRE
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Alfred Massaï © DR

Ă  taaable !

Ă  table
n°85 BINGBANG 28
Le banquet © Denis Rouvre

// Dossier réalisé par g érard bouchu, avec la complicité de Charlotte Fromont, Zoé Blumenfeld-Chiodo et le pÎle culturel de la cigV

la bourgogne Ă  l’heure des repas, ce n’est pas toujours ce qu’on imagine : des banquets d’hier aux (con)cours de cuisine d’aujourd’hui, enquĂȘte sourire aux lĂšvres et verre Ă  la main.

c ette photo signĂ©e Denis rouvre accueille les visiteurs de l'expo gourmande et dĂ©calĂ©e, proposĂ©e en guise de mise en bouche par la citĂ© internationale de la g astronomie et du Vin. tableau de la sociĂ©tĂ© actuelle composĂ© Ă  la façon des maĂźtres du XVIIĂšme, elle met les pieds dans le plat, nous interrogeant avec humour sur le repas gastronomique des français, dont l’inscription Ă  l’unesco fut au dĂ©part de l’aventure de la cigV.

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Tout le monde
 à taaable

//

À TAAAABLE, donc, et surtout pas « Ă  table ! ». Un commandement sec qui rappelle trop les cris d’une mĂšre ou d’un quelconque adulte excĂ©dĂ© par le retard d’un mĂŽme qui trouvait plus important Ă  faire. Lire, jouer. Pas de Game Boy, pas de tĂ©lĂ© Ă  l’époque.

Pas de « Madame est servie » dans la famille. Juste un « tu t’es lavĂ© les mains ? » que j’allais rĂ©entendre des dĂ©cennies plus tard, en pleine Ăšre covidienne. Pas de priĂšre ni de signe extĂ©rieur de religion, juste un « Bon appĂ©tit !» quand tout le monde, selon l’ñge, avait sa serviette sur les genoux, ou autour du cou, les plus jeunes et les vieux Ă©tant alors rĂ©unis dans la mĂȘme attente.

Le repas, c’était la pause qui rĂ©unissait, contraints et forcĂ©s, les membres d’une famille ayant du mal Ă  se rassembler, pour cause d’horaires de travail difficiles Ă  coordonner. La table Ă©tait mise, pour trois, quatre ou plus, selon les jours. J’arrivais toujours aprĂšs, une vieille habitude.

Une fois le plat posĂ© sur la table, il fallait attendre d’ĂȘtre servi, ce que j’ai continuĂ© de faire durant plusieurs dĂ©cennies, au restaurant surtout, oĂč j’ai passĂ© une grande partie de ma vie d’adulte, en tant que journaliste spĂ©cialisĂ© dans le tourisme et la gastronomie. Un mĂ©tier comme un autre. Plaisant, certes. La plupart du temps, du moins.

Avec le recul du temps, je suis surpris de voir que les souvenirs de restaurants dits gastronomiques, testĂ©s pour les guides, s’estompent alors que reviennent les images, les odeurs, les saveurs de lieux improbables, de tablĂ©es Ă  la ferme, de repas Ă  la bonne franquette au bord d’un canal ou dans une cour Ă©clairĂ©e par des lampions de pacotille. Passer du plat de terroir Ă  une cuisine mondialiste puis locavore, du service Ă  l’assiette au foodtruck, du 3 Ă©toiles Ă  la table aux chaises dĂ©pareillĂ©es d’un jeune chef lancĂ© par les Ă©missions de tĂ©lé  j’ai du mal Ă  imaginer que tout ça s’est dĂ©roulĂ© en l’espace de quelques dĂ©cennies seulement. À chacun ses souvenirs. Profitez de l’hiver pour faire en famille un voyage dans le temps de la Bourgogne d’hier, d’aujourd’hui mais aussi de demain. L’exposition À Table, point fort d’une balade dans la CitĂ© internationale de la Gastronomie et des Vins, permet de s’interroger, sourire aux lĂšvres, sur ce qui a Ă©tĂ© et reste la prĂ©occupation de nombre de bipĂšdes Ă  travers le monde. ■

à table n°85 BINGBANG
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par g Ă©rard bouchu

Vous allez craquer vous aussi devant cette photographie de circonstance signĂ©e Denis Rouvre, qui attire le regard des visiteurs de l’exposition Le Petit ThĂ©Ăątre Gourmand du Bien Manger et du Bien Boire. Des visiteurs amateurs ou non de repas de fĂȘte !

À l’entrĂ©e de la CitĂ© Internationale de la Gastronomie et du Vin, inaugurĂ©e cet Ă©tĂ© Ă  Dijon (on prĂ©cise pour les extraterrestres qui auraient manquĂ© l’information, relayĂ©e dans tous les mĂ©dias), ne manquez pas une expo gourmande qui vous fait voir du pays : le nĂŽtre ! En famille, entre amis, vous allez en apprendre de belles. Et de bien bonnes.

Entre une visite à la Librairie Gourmande et une initiation à la dégustation, embarquez dans un voyage ludique, savoureux et (im)pertinent dans le temps gourmand de la Bourgogne. On vous en parle dans les pages suivantes.

à la cité internationale de la gastronomie, c'est tous les jours Noël
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Le banquet © Denis Rouvre
à table n°85 BINGBANG
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Accords mets vins ©Ville de Dijon - Philippe Maupetit

exposition le petit théùtre du bien manger et du bien boire !

au cƓur du parcours d’expositions de la citĂ© internationale de la gastronomie et du vin, « le petit thĂ©Ăątre du bien manger et du bien boire » invite Ă  dĂ©couvrir les multiples facettes du repas gastronomique des français.

Était-il de bon ton de souhaiter bon appĂ©tit Ă  l’heure de lever la fourchette au XVIIIe siĂšcle ? Qui de la JĂ©roboam ou de la Nabuchodonosor contient le plus de divin nectar ? OĂč le rafraĂźchissoir et la tasse brĂ»lot trouvaient-ils place lorsque l’on dressait la table ? Quelles boissons constituent un accord parfait avec la quarantaine de fromages labellisĂ©s qui tĂ©moignent de la diversitĂ© de nos terroirs ? Comment la gourmandise inspire-telle la langue française ?

Autant de questions abordĂ©es au fil de cette exposition. Et autant d’approches qui brossent un portrait chinois du « repas gastronomique des Français » inscrit en 2010 au patrimoine culturel immatĂ©riel de l’humanitĂ© par l’Unesco au mĂȘme titre que de nombreuses autres traditions gastronomiques telles que la diĂšte mĂ©diterranĂ©enne, le washoku japonais ou le plus mĂ©connu nsima du Malawi.

Le clou de cette visite est sans aucun doute le petit thĂ©Ăątre qui donne son nom Ă  cette exposition. En 20 minutes et 5 actes, les 3 coups de marteau ayant retenti, c’est toute la genĂšse de la gastronomie française, du Moyen Ăąge Ă  la Nouvelle cuisine, qui prend vie. Et les joutes verbales auxquelles on assiste ainsi rappellent Ă  quel point cette histoire faite de ruptures n’a rien d’un long fleuve tranquille !

La pratique sociale du bien manger et du bien boire n’étant d’ailleurs pas plus figĂ©e dans le temps hier qu’aujourd’hui, le parcours est jalonnĂ© par les photographies composĂ©es par Denis Rouvre. Telles de grands tableaux jouant avec les codes de la peinture du XVIIe siĂšcle, elles interrogent avec hardiesse les occasions de nos repas festifs et rappellent que le repas gastronomique des Français n’a rien d’ampoulĂ© ou de dĂ©suet ! ■ exposition visible tous les jours sauf lundi

l’hiver Ă  la citĂ©: show devant !

● FĂ©Ă©rie de NoĂ«l Ă  la CitĂ© Parvis animĂ©, illuminations au Village, manĂšge enchantĂ©, animations ludiques pour petits et grands, ateliers de chocolat et d’autres gourmandises, chants et lectures de NoĂ«l, dĂ©coration d’oranges et prĂ©paration de sablĂ©s pour les petits gastronomes sont autant de moment Ă  partager en famille et entre amis Ă  la Cité !

● Week-end de jeux les 14 et 15 janvier Pour passer un bon moment Ă  travers diffĂ©rents jeux revisitĂ©s Ă  la sauce gastronome tout en sirotant quelques boissons chaudes


● A retenir pour le premier trimestre 2023 Deux JournĂ©es Portes Ouvertes Ă  l’Ecole FERRANDI les 14/01 et le 25/02

● Un programme de cook-shows ouvert Ă  tous et gratuit avec Johanna Le Pape, cheffe pĂątissiĂšre Bien-ĂȘtre et Championne du monde des Arts sucrĂ©s autour de la « Gourmandise sans culpabilité » et avec le chef Ă©toilĂ© David Gallienne, vainqueur Top Chef 2020, sur le thĂšme « ZĂ©ro dĂ©chet dans ma cuisine »

● Semaine Bernard Loiseau du 26/02 au 5/03 avec le TrophĂ©e du mĂȘme nom, concours de cuisine de haut niveau les 27 et 28/02. retrouvez le programme sur : www.citedelagastronomie-dijon.fr

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Johanna Le Pape © DR

la bourgogne se raconte Ă  table

avant de vous laisser dĂ©jeuner en paix, petite promo pour Ă  taaable (Z’eST Éditions). un ouvrage dĂ©calĂ© rĂ©alisĂ© par une Ă©quipe qui a passĂ© pas mal de temps devant la table pour Ă©crire, dessiner ou manger, selon l’heure.

à TABLe - N ouVe AuTÉ LIVRe n°85 BINGBANG
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// par g Ă©rard bouchu

À chacun et Ă  chacune sa vision de la Bourgogne. On en a appris de belles, en travaillant ensemble, au fil des mois : des secrets d’histoire, des dessous de table mĂ©connus, des anecdotes qui nous ont fait aimer encore plus sur ces drĂŽles de Bourguignons croisĂ©s dans les livres ou dans la vie. Et leur drĂŽle de cuisine, bien sĂ»r.

Pas de recettes, pas d’étalage de connaissances livresques que nous n’avons pas, juste une envie de nous faire plaisir en remontant le temps, jusqu’à l’enfance pour certains, jusqu’à l’époque des premiers Ă©crits, pour d’autres, archivistes dans l’ñme.

L’histoire de la table dans la rĂ©gion, on s’est amusĂ© Ă  la faire remonter aux chasseurs du PalĂ©olithique, qui boucanaient la viande au pied de la roche de SolutrĂ©, lĂ  mĂȘme oĂč un certain François Mitterrand venait digĂ©rer aprĂšs les repas en famille, Ă  Cluny. Du pique-nique des hommes du PalĂ©olithique supĂ©rieur aux banquets gaulois, des Ɠufs meurette Ă  la Vincenot Ă  la cuisine Ă  l’eau de Loiseau, on en avait des choses Ă  raconter.

Il a fallu revenir sur les banquets de nos 4 grands ducs d’Occident, leur vie itinĂ©rante, leur volontĂ© de faire de la Bourgogne d’alors une terre Ă©tendue jusqu’en Flandre oĂč il faisait bon vivre pour qui avait la chance d’ĂȘtre bien nĂ©. On sait ce que le vin de Bourgogne devait Ă  ces ducs voyageurs et amateurs de fastes. On connaissait moins la cuisine des gueux de l’époque, celle des campagnes, celle du pain noir et des racines. On a creusĂ©.

Les modes changent-elles plus vite aujourd’hui qu’hier ? Difficile d’imaginer la tĂȘte que ferait un des enfants du duc, ayant du mal Ă  utiliser sa fourchette et Ă  qui l’on interdisait de lĂ©cher son plat, s’il s’était retrouvĂ© tĂ©lĂ©portĂ© il y a seulement 50 ans de cela. Il se serait peut-ĂȘtre attablĂ© face Ă  un Henri Vincenot, dĂ©jeunant chez son fils Ă  Sombernon, qui lui aurait conseillĂ© de « licher » la sauce de son Ɠuf en meurette, pour ne rien perdre. Pour ce bouquin, c’est un voyage dans le temps qu’on

s’est offert, des goĂ»teurs d’autrefois aux critiques gastronomiques d’hier, des courtisans s’essuyant dans les nappes aux mangeurs d’écrevisses avec la serviette autour du cou, des cuisiniers des familles nobles de l’Ancien RĂ©gime Ă  leurs descendants, devenus aubergistes de renom, du repas Ă  la française au service Ă  la russe, des accords metsvins imposĂ©s au retour au naturel actuel
 Puisqu’on est un pays de BOF (Beurre-Ɠufsfromage, pour reprendre le mot d’un gastronome), on s’est amusĂ© Ă  Ă©couter des pro parler du beurre, de la crĂšme, des sauces qui ont remplacĂ© les Ă©pices et les mĂ©langes sucrĂ©s-salĂ©s du Moyen-Âge, avant d’ĂȘtre Ă  leur tour renversĂ©s par la rĂ©volution de la nouvelle cuisine, qui n’a pas fait long feu. On a rendu hommage Ă  ceux qui, alors que l’AmĂ©rique dĂ©couvrait le hamburger dans les annĂ©es 1920 (aprĂšs la coca et d’autres ersatz de pain ou de plats faisant gagner du temps et du poids aux mĂ©nagĂšres) se lançaient avec la Foire de Dijon dans la protection des produits du terroir qui font aujourd’hui toujours rĂȘver les visiteurs : moutarde, pain d’épices, escargots, cassis
 Aux chefs forts en gueule et aux cuisiniĂšres qui nous ont donnĂ© le vrai goĂ»t de la cuisine et l’ont surtout transmis Ă  leurs enfants. Des fils et des filles qui poursuivent dans la voie d’une cuisine prĂŽnant le locavore, le saisonnier, et reviennent Ă  ce qui Ă©tait la base par ici, depuis le lointain chasseur homosapiens qui se contentait des viandes, des fruits, des herbes qu’il trouvait du cĂŽtĂ© de SolutrĂ©. Une cuisine d’aujourd’hui qui nous sort du quotidien sans parfois sortir de l’ordinaire. Mais tout cela n’aurait pu exister sans ces trĂ©teaux dressĂ©s autrefois dans un coin de chambre ou d’atelier. Un meuble plutĂŽt banal devenu, au fil du temps, le centre de la vie sociale et familiale, symbole de tout un art de vivre. La table, bien sĂ»r, Ă  qui on devait de rendre ce petit hommage Ă  notre façon, pas toujours respectueuse. ■

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BINGBANG

...

Ils ont Ă©tĂ© nos partenaires rĂ©guliers au fil du temps, mais cet hiver, ils nous reviennent pour nous offrir du rĂȘve, du luxe, une pointe d’exotisme pour les uns, des soirĂ©es prĂšs du feu de bois, une ambiance de chalet savoyard pour d’autres, et surtout, surtout, de la chaleur humaine, des plats d’ici revus et interprĂ©tĂ©s par de jeunes chefs, des vins qui jouent le prestige ou le naturel
 Du grand hĂŽtel dijonnais Ă  l’auberge cachĂ©e dans l’auxois, de la table Ă©toilĂ©e au vieux bistrot de village vigneron mĂ©tamorphosĂ© en adresse tendance, ils sont au rendez-vous d’un hiver qui entend jouer son rĂŽle, avec des cartes de saison qui vous donneront ce qui nous manque le plus parfois : de l’authenticitĂ© dans l’accueil comme dans l’assiette ou dans les verres. Bon choix mesdames, bon choix messieurs, comme aurait dit un ancien prĂ©sident, fin gastronome Ă  ses heures.

n°85 BINGBANG 36

...se met Ă  table.

BINGBANG caStiNg 37
● la cloche Ă  Dijon : le petit thĂ©Ăątre du grand hĂŽtel ● Charme hivernal (e) : Évasion Ă  Prenois ● la rĂŽtisserie du chambertin : comme un coq en pĂąte ● Le Parc de la ColombiĂšre : plus de cent ans de tradition ● entre auxois et route des vins : les bonnes tables de guillaume royer ● Luxe, calme et voluptĂ© : La GentilhommiĂšre Ă  Nuits-Saint-Georges ● le clos NapolĂ©on Ă  fixin : une table canon ● La maison des Bonnevies : le bonheur Ă  Arc-sur-Tille

Le Petit théùtre du Grand HÎtel

En entrant dans le grand hall, on pourrait encore s’imaginer ĂȘtre un de ces heureux voyageurs d’autrefois, dĂ©couvrant avec famille et bagages une institution dijonnaise encensĂ©e dans tous les guides depuis la crĂ©ation du chemin de fer.

Mais l’on est heureux d’ĂȘtre une femme ou un homme d’aujourd’hui, pouvant profiter de tous les avantages qu’offre ce lieu rĂ©novĂ© entiĂšrement, cossu et cosy, animĂ© Ă  toute heure du jour et (presque) de la nuit, quand une soirĂ©e jazz se prolonge le premier lundi du mois. Ou le reste de la semaine, si l’on a envie de profiter d’un bar glamour qui, depuis sa crĂ©ation, a permis d’ouvrir l’hĂŽtel sur la ville, abrite un fumoir Ă  l’écart pour amateurs de cigares et propose cocktails et snacking.

Les voyageurs peuvent voir dĂ©filer au bar le tout-Dijon, ou rencontrer les habituĂ©s qui viennent se rĂ©fugier cĂŽtĂ© jardin by La Cloche pour un dĂ©jeuner avec vue sur le jardin ou un dĂźner raffinĂ© sur fond de terroir (c’est le moment de goĂ»ter la soupe Ă  l’oignon lĂ©gĂšrement truffĂ©e !), Ă  moins de choisir un plat jouant une carte plus jeune ou exotique.

Si l’hiver n’est pas la meilleure saison pour jouir du jardin, autrement que par sa vue, Le Grand HĂŽtel La Cloche a d’autres cartes dans son jeu : un brunch qu’il faut rĂ©server longtemps Ă  l’avance, des soirĂ©es littĂ©raires, un SPA sur 200 m2 pour que la dĂ©tente soit complĂšte, et une boutique « 20 by La Cloche » oĂč un jeune sommelier sera heureux de faire partager sa passion.

L’heure Ă©tant au cocooning, n’hĂ©sitez pas Ă  prendre (ou Ă  vous faire offrir) une chambre, pour vivre pleinement la vie d’un Grand HĂŽtel d’un week-end.

BINGBANG CASTING

Grand HĂŽtel La Cloche

14 place Darcy Ă  Dijon. 03 80 30 12 32

Jardins by La Cloche ouvert tous les jours. Brunch tous les dimanches, convivial et gourmand.

Bar by La Cloche du dimanche au jeudi de 10h à 23h, les vendredi et samedi ambiance DJ lounge jusqu’à minuit.

Spa by La Cloche sur réservation au 03 80 44 93 48 ou www.hotel-lacloche.fr

20 by la Cloche : Cave et dégustation 5 rue Devosge à Dijon. 03 80 58 58 20

Charme hivernal(e)

Envie d’évasion ? La Charme, Ă  Prenois, n’a cessĂ© de nous surprendre, depuis sa reprise en 2008 par Nicolas Isnard et David Le Comte.

Ces deux natifs du sud de la France, devenus en 15 ans des figures incontournables de la vie bourguignonne, ont rĂ©ussi Ă  faire entrer le monde dans leur cuisine et surtout dans la tĂȘte des Bourguignons, devenus grĂące Ă  eux adeptes de mariages inattendus, ou du moins de liaisons audacieuses. Tout en continuant Ă  revisiter les classiques de la cuisine bourguignonne, les deux compĂšres ont pris l’habitude de n’en faire qu’à leur tĂȘte. L’important, c’est qu’ils s’amusent toujours autant Ă  crĂ©er des plats dans l’air du temps, aussi plaisants Ă  voir qu’à goĂ»ter dans l’assiette, la sienne ou celle du voisin.

Leur carte hivernale invite Ă  partir en ThaĂŻlande, Ă  l’üle Maurice ou Ă  Singapour. Cuisine fusion sans confusion, qui rĂ©sulte de 15 ans de complicitĂ©, les voyages de l’un apportant des idĂ©es Ă  son complice. Si vous rĂȘvez d’ailleurs, jouez la carte Charme. Menus sur mesure uniquement, la surprise Ă©tant toujours au rendez-vous. Salle privĂ©e pour groupes de 6 Ă  10 personnes.

Auberge de la Charme, 12 Rue de la Charme, 21370 Prenois 03 80 35 32 84

Menu 50 € par pers le vendredi midi, 80 € du jeudi midi au dimanche midi. Menus de 100 Ă  120 € pour groupe de 6 Ă  10 personnes le vendredi soir, samedi midi, samedi soir. Salle privĂ©e.

Plus d’infos sur aubergedelacharme.com

Mont Blanc marron exotique, une base on ne peut plus française avec des fruits exotiques pour le voyage Dorade SĂ©baste, riz soufflĂ©, sauce safran
 comme un curry avec pomme, fruits secs
CASTING
Tom Yan, bouillon parfumé, voire un peu épicé, comme en Thaïlande
BINGBANG
photos © Marielys Lorthios

Comme un coq en pĂąte Ă  Gevrey-Chambertin

Envie de vous faire dorloter ou de passer un séjour cocooning en famille, entre amis ? Si vous aimez le vin et les cochonnailles, la bonne humeur et le bois, allez faire un tour sur le site de la RÎtisserie du Chambertin, et programmez votre balade hivernale sur la route des vins.

Le midi, commencez « lĂ©ger » en testant l’ambiance et les plats cĂŽtiers (on est sur la CĂŽte, faut-il le prĂ©ciser ?) du Bistrot Lucien, au milieu des vignerons. Puis allez faire un tour dans les hauteurs du village avant de vous rĂ©chauffer devant un verre de bourgogne et le feu de bois qui vous attend, Ă  l’entrĂ©e de l’hĂŽtel.

Reposez-vous (ou pas !) dans votre chambre avant de descendre dĂ©couvrir la Cave du Chambertin. Testez vos connaissances avec un sommelier hors norme, goĂ»tez un jambon Ă  la lie de vin unique au monde (si, si, vĂ©rifiez, on n’en produit pas ailleurs), et gardez des forces pour la Table d’hĂŽtes, le resto Ă©toilĂ© mais pas guindĂ©, on vous le promet, de Lucie et Thomas Collomb. Un petit thĂ©Ăątre de la vie au Chambertin avec une brigade d’acteurs que vous pourrez applaudir Ă  la fin.

Durant le reste de la nuit, vous allez pouvoir rĂ©cupĂ©rer au calme, en buvant un peu d’eau (ce n’est pas courant, par ici) et le lendemain, aprĂšs un petit dĂ©jeuner reconstituant, vous pourrez partir faire une rando dans les bois ou visiter la ville souterraine avant de revenir goĂ»ter Ă  un autre aspect de l’art de vivre tel que le conçoivent les Collomb, cĂŽtĂ© Cave du Chambertin. Un bar Ă  vins tout nouveau dans le paysage cĂŽtier, avec ses boiseries, ses tonneaux et ses bouteilles Ă  vider sur place ou Ă  emporter, tout en goĂ»tant une charcuterie maison et une viande de bƓuf qui vous redonneront des forces pour repartir, au cas oĂč vous en manqueriez. HĂŽtel, bistrot, table d’hĂŽte, cave ouverte
 Les Collomb se mettent en quatre pour vous faire plaisir, c’est une expression qu’on aime bien, en Bourgogne, ils auraient pu rajouter un spa, mais l’eau, ce n’est pas dans leur ADN.

BINGBANG CASTING

La RĂŽtisserie du Chambertin 6, rue du Chambertin. HĂŽtel-restaurant ouvert tous les jours. 03 80 34 33 20.

Bistrot Lucien : ouvert du mardi midi au dimanche midi, il propose midi et soir un menu traditionnel Ă  29 €, et un menu dĂ©couverte Ă  39 €

La Table d’hîtes : ouverte du jeudi au samedi, midi et soir. Formule le midi à 58 € ; le soir menu à 90 €.

Cave du Chambertin : bar ouvert du mardi au samedi de 13h30 Ă  20h30, boutique Ă  partir de 10h.

www.rotisserie-chambertin.com

Lucie et Thomas Collomb

Deux jeunes chefs, amoureux de leur métier : Jérémy Combeau, au piano et aux commandes de la brigade, et Jérémy Capelle, pour la pùtisserie.

On avait oubliĂ© que cette grande maison bourgeoise solidement plantĂ©e Ă  la porte des Hautes-CĂŽtes, dans un environnement idyllique, avait Ă©tĂ© autrefois, au XVIĂšme siĂšcle, un simple pavillon de chasse. Reconstruite au siĂšcle prĂ©cĂ©dent, toute en pierres et poutres apparentes, elle fait partie des adresses que les touristes et les locaux frĂ©quentent pour son calme, le sentiment de bienĂȘtre bourguignon qu’elle dĂ©gage autant que pour sa table et sa cave, toutes deux aussi discrĂštes qu’exceptionnelles.

Une trentaine de chambres dont 11 Junior suites construites dans deux bĂątiments annexes, de plain-pied, idĂ©ales pour un sĂ©jour cocooning Ă  30 minutes de Beaune et Dijon, entre balades dans le parc de 11 hectares ou dans les vignes et descentes de cave. Belle cheminĂ©e pour vous poser un verre Ă  la main, au retour, avant de profiter d’une carte et de plats qui mettent en avant les produits du terroir au sens large, tout en invitant au voyage, Ă  la dĂ©couverte de saveurs nouvelles et de parfums plus exotiques.

Cuisine joliment mise en valeur par des vins d’hier ou d’aujourd’hui, connus ou mĂ©connus, qui vous inciteront Ă  prolonger le sĂ©jour dans cette vallĂ©e heureuse. Accueil Ă©minemment sympathique, faut-il prĂ©ciser ?

Luxe, calme et volupté, à La GentilhommiÚre

Un air de fĂȘte Ă  offrir ou Ă  s’offrir RĂ©servez pour la St Sylvestre si vous rĂȘvez d’un menu festif (mais non dansant). Formule Ă  179 € / personne, accord mets & vins compris. Ambiance lounge bar durant le repas avec un duo voix et guitares. Pensez sinon Ă  acheter des bons cadeaux en ligne pour les fĂȘtes de fin d’annĂ©e.

Et pour le reste de l’annĂ©e, pensez Ă  rĂ©server Ă  La GentilhommiĂšre pour vos repas de famille ou de groupes, sĂ©minaires, team building, mariages
 Luxe, calme et intimitĂ©, c’est leur devise. VoluptĂ© aussi. La GentilhommiĂšre

13 VallĂ©e de la SerrĂ©e, 21700 Nuits-Saint-Georges 03 80 61 12 06 www.lagentilhommiere.fr Menu du jour 30 €
Le pigeon en deux cuissons au jus double Panais à la truffe CÚpes de régions et tournesol
BINGBANG CASTING
Au dessert : Cycle du miel, main de bouddha et propolis

Au Clos Napoléon, à Fixin,

c’est la fĂȘte toute l’annĂ©e ! BINGBANG CASTING

À 20 minutes de Dijon, une de nos adresses prĂ©fĂ©rĂ©es sur la cĂŽte de Nuits, et ça ne date pas d’hier. On l’adore en toutes saisons, ce drĂŽle de bistrot-resto, avec son caveau de dĂ©gustation qui n’est pas en bas, mais en haut du restaurant (normal, aprĂšs tout, dans un pays oĂč la cave est le haut lieu de la maison). Les bouteilles bien alignĂ©es montrent leur Ă©tiquette mais plus leur cul, la maison s’est policĂ©e avec l’ñge. En apparence du moins.

Poutres sablĂ©es, couleurs claires, les vieilles pierres sont toujours lĂ , mais cachĂ©es. La maison respire le bonheur de vivre entre vignes et clocher. JosĂ©, GĂ©rald, les deux beaux-frĂšres (ils vivent en couple, Ă  leur façon) ont apportĂ© Ă  la vieille maison gaĂźtĂ© et originalitĂ©, tout en gardant les bases bourguignonnes qui sont dans son ADN. Et encore plus de naturel, dans le choix des produits. Ici on fait dans le circuit court et la belle simplicitĂ© : Ɠufs de la ferme du Pontot pochĂ©s Ă  la crĂšme d’Époisses, si vous n’avez pas craquĂ© pour la meurette, persillĂ© maison, un Citeaux ou un DĂ©lice de Pommard pour terminer la bouteille conseillĂ©e par Quentin, le sommelier, qui ne pousse pas Ă  la consommation, ça aussi, c’est une rĂšgle de la maison.

Au Clos Napoléon 4-6 rue de la PerriÚre, 21220 Fixin. Ouvert 7j/7. 03.80.52.45.63 www.clos-napoleon.com

L’Auberge de Guillaume 4, place de la Mairie, à Vandenesse. 03 80 49 22 36.

Menus 35, 46 et 60 €. FermĂ© le lundi. RĂ©sa indispensable.

La Table de Guillaume : Hostellerie du chĂąteau Grande rue, Ă  ChĂąteauneuf-en-Auxois. 03 80 49 22 00.

Formules 29-34 €. FermĂ© 3 janvier-3 fĂ©vrier

Les Griottes 3 place de la mairie, Ă  Gevrey-Chambertin. 03 80 58 51 51.

Menu 35 €. restaurant-lesgriottes.fr

Les bonnes tables de Guillaume Royer

Trois pour un, un pour tous ! Guillaume Royer pourrait jouer Ă  lui seul les trois mousquetaires de la restauration cĂŽte d'orienne (pas l’étroit mousquetaire, ne plaisantons pas !) tant il se met en quatre pour nous faire plaisir. A Vandenesse-enAuxois, Ă  ChĂąteauneuf ou Ă  Gevrey-Chambertin.

● L’Auberge de Guillaume, à Vandenesse-en-Auxois

Meilleur Ouvrier de France 2015, Guillaume Royer a quittĂ© l’univers des grandes brigades pour revenir aux sources, dans son village natal. Il a repris l’ancienne auberge de Vandenesseen-Auxois, Ă  deux pas du canal de Bourgogne, et installĂ© au piano Vincent Bourdon, son vieux pote. Un lieu Ă  la bonne franquette, oĂč les gens de l’Auxois fraternisent avec les visiteurs, devant une cuisine gourmande, sincĂšre et gĂ©nĂ©reuse. À l’accueil, Manuel, l’homme qui va, qui connait son affaire.

● La table de Guillaume, à Chñteauneuf-en-Auxois

De Vandenesse Ă  ChĂąteauneuf, Guillaume n’a que quelques kilomĂštres Ă  faire pour retrouver Vincent Labulle en cuisine et l’équipe de l’Hostellerie. Difficile de faire plus cocooning, avec le feu dans la cheminĂ©e aux jours gris ou la terrasse qui s’étend aux beaux jours, juste au pied du chĂąteau. Guillaume propose « de la cuisine de grand-mĂšre qu’on n’a plus l’habitude de manger », vous allez vous rĂ©galer avec le traditionnel pĂątĂ© en croĂ»te de chasse (une tuerie !), le feuilletĂ© aux escargots de Bourgogne, saucisse de Morteau et champignons de Paris, la tĂȘte de veau sauce gribiche, les tripes au Marsannay (hum !). Gardez un peu de place pour le dessert : tarte Bourdaloue ou forĂȘt d’ici
 Et dormez sur place si le corps vous en dit !

● Les Griottes, à Gevrey-Chambertin

Une auberge de village vigneron cotĂ© sur la CĂŽte, ça a un cĂŽtĂ© chic, forcĂ©ment. Ce resto emblĂ©matique, repris par un trio inattendu (JosĂ© et GĂ©rald, les deux beaux-frĂšres du Clos NapolĂ©on, Ă  Fixin, ont trouvĂ© dans Guillaume un atout de poids) joue aussi la carte rĂŽtisserie pour qui voudrait varier les plaisirs. On vient ici faire sa fĂȘte au coq de Ludo cuisinĂ© façon Chambertin, on savoure le jus aux griottes accompagnant le filet de canette rĂŽtie, la tranche de quasi de veau poĂȘlĂ©, jus montĂ© au beurre d’escargots
 Pour le vin, bien sĂ»r, Ă©vitez de demander un bordeaux, ça ferait dĂ©sordre.

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La maison des Bonnes Vies

Le bonheur est dans la marmite

Quatre ans dĂ©jĂ  qu’Alain et Christine Rapha, aprĂšs avoir vendu Les Tilleuls, Ă  Messigny, et songĂ© Ă  prendre leur retraite, rĂ©galent les voyageurs sortant de l’autoroute autant que les habituĂ©s qui viennent, Ă  Arc-sur-Tille, retrouver l’ambiance d’une auberge de campagne Ă  l’ancienne.

Quand on sent les odeurs de cuisine en entrant et qu’on voit les bonnes mines de ceux qui sont attablĂ©s, on se dit qu’on a eu de la chance de trouver une table de libre. L’accueil est chaleureux, le service pro et Ă  la bonne franquette en mĂȘme temps. Quant Ă  la cuisine, elle fait dans le goĂ»teux, le sincĂšre. En fin de service, le chef prend le temps de vous montrer les brochets qui feront le bonheur de ceux qui prendront des quenelles au menu le lendemain.

Le menu du jour fait dans le copieux, le gĂ©nĂ©reux. Mais rien ne vous empĂȘche de jeter un coup d’Ɠil au tableau noir. S’il y en a, prenez le pot au feu de tĂȘte de veau, ou l’andouille aux haricots, c’est plus lĂ©ger qu’on imagine. Tout dĂ©pend comment on traite le produit. Avec des lĂ©gumes de saison, quelques Ă©pices et beaucoup d’amour, ça passe tout seul.

Le vendredi soir, le four Ă  bois est allumĂ© pour les longues cuissons, celle du pain, mais aussi du paleron braisĂ©, pour la daube aux carottes. Ici les lĂ©gumes sont cuits au four vapeur, dĂ©licatement, sĂ©parĂ©ment. Et la bouteille de savagnin, souvent sortie, vous montre la largesse d’esprit maison. Faites leur confiance aussi pour choisir le verre ou la bouteille qui va bien.

La Maison des Bonnes Vies 5, place du Champ-de-Foire, 21560 Arc-sur-Tille 03 80 72 46 85

Du mardi midi au samedi midi, formule 20-24 €.Suggestions au tableau. Bonus : menu 35 € le vendredi soir

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Le Restaurant

du

Parc

de la

ColombiĂšre plus de cent ans de tradition

Philippe et Anne-Sylvie Fernet veillent sur cette institution dijonnaise qui reste le second monument emblématique des allées du parc avec les jardins en face, créés par un élÚve de LenÎtre.

Un lieu rĂ©putĂ© pour accueillir baptĂȘmes, communions, mariages et anniversaires, avec photo obligatoire devant sa fameuse rotonde, immortalisĂ©e depuis 1925 sur des centaines de photos (du temps de la guinguette, posĂ©e lĂ  dĂšs 1845, il reste moins de tĂ©moignages !)

On y vient, en couple ou en famille aussi, goĂ»ter au calme d’un dĂ©jeuner ou d’un dĂźner loin des bruits de la ville, unis autour de produits cuisinĂ©s simplement, avec goĂ»t. GougĂšres d’escargot, souris de sanglier, ris de veau aux morilles, rognons Ă  l’ancienne, poire au vin revisitĂ©e


La tradition bourguignonne, qui n’a que du bon Ă  offrir en hiver. Et la Franche ComtĂ© n’est pas oubliĂ©e puisqu’il n’y a jamais eu autant de boĂźtes chaudes jurassiennes vendues le midi. Froid dehors, chaud dedans.

Ici, on cuisine, on sert en famille, dans la bonne humeur, rien ne vous presse, prenez le temps de vivre, surtout le week-end. Et la balade dans le parc de la ColombiÚre voisin, aprÚs le déjeuner dominical, vous offre un petit bonheur supplémentaire. Et bien sûr le restaurant sera ouvert le 25 décembre.

Restaurant Le Parc de la ColombiĂšre

49 cours du parc, 21000 Dijon 03 80 65 18 41

FermĂ© le dimanche soir seulement Menus le midi en sem 19,50-24 €. Menus le soir et le week-end 36 € Plus d’infos sur le site hotel-parc-dijon.com

BINGBANG CASTING
à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG l a ligne 4 rue Poterne à Beaune Ouvert du mercredi au samedi midi et soir Menu du midi à 25 € 0953166420 ou 0627725082 Fb : @lalignebeaune Insta : lalignebeaune lalignebeaune@gmail.com
© RP boire manger à & 54
Cyril de HĂ©ricourt

la ligne beaune, cÎté

mer

« Le droit ça mĂšne Ă  tout » : on peut appliquer ce dicton universitaire Ă  Cyril de HĂ©ricourt qui du droit est passĂ© derriĂšre les fourneaux. Bon d’accord, il Ă©tait certes juriste mais dans le vin. AprĂšs avoir frĂ©quentĂ© les organismes viticoles professionnels en Anjou et en Bourgogne (Ă  Beaune), il dĂ©cide Ă  40 ans et des poussiĂšres de monter avec son Ă©pouse une Ă©picerie bio Ă  Marseille, cours Julien. Avec un coin restauration qui grossira plus vite que l’épicerie. Il le dit lui-mĂȘme : « je suis rentrĂ© en restauration Ă  l’insu de mon plein gré ». En effet, quand sa cheffe dĂ©cide de le quitter, il se met aux fourneaux. Ce qui a dĂ» lui plaire puisque, aprĂšs avoir vendu son restaurant, il continuera dans d’autres Ă©tablissements. Petite pause lors du Covid oĂč il retrouve un poste de direction dans un syndicat viticole. Comme il ne peut plus rester la journĂ©e assis devant un bureau, il part visiter des fermes Ă©levant des cochons en plein air, avant de se remettre au piano. AprĂšs avoir assurĂ© la gestion d’un restaurant Ă  Autun, le voilĂ  Ă  Beaune. Avec des spĂ©cialitĂ©s qui font le bonheur des locaux rĂȘvant de mer et d’iode.

Beaux bars


de ligne, coquillages et crustacés

La Ligne propose une carte courte mais qui change toutes les semaines selon les arrivages et les envies du chef qui qualifie sa cuisine d’instinctive tout en assumant ses origines mĂ©diterranĂ©ennes. ParticularitĂ© du restaurant, il propose chaque semaine des piĂšces entiĂšres Ă  se partager, uniquement des poissons de ligne.

La Ligne travaille principalement avec trois fournisseurs : la CĂŽte Sauvage, poissonnerie bien connue des Beaunois ainsi que Renaud Sigrist (ostrĂ©iculteur Ă  Quiberon et grossiste en poissons spĂ©cialisĂ© en petits bateaux) assurent l’arrivage en provenance de l’Atlantique. Pour la MĂ©diterranĂ©e, c’est CĂŽtĂ© Fish, groupement de pĂȘcheurs au Grau du Roi qui assure le ravitaillement. « Il est important pour nous d’avoir des produits de qualitĂ©, issus d’une pĂȘche artisanale et qui respecte l’environnement » affirme Cyril de HĂ©ricourt. Avant d’ajouter, quand on le fĂ©licite pour son encornet Ă  la sĂ©toise qu’il avait mitonnĂ© ce midi-lĂ  : « je suis juste un amoureux des produits qui aime les cuisiner ». ■

Thon rouge de Méditerranée, gaspacho de tomates anciennes (de loups Bio a Beaune), crÚme de liveche, oignons confits et polenta Encornet, pesto gramolata, petit épeautre aux poivrons et oignons
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Do you know Shuchun Yu ?

Shuchun Yu, chef Ă©levĂ© aux deux cultures (chinoise et europĂ©enne), a travaillĂ© Ă  son compte avant de rencontrer Keigo Kimura, le chef Ă©toilĂ© de L’AspĂ©rule, qui lui a proposĂ© de l’aider Ă  reprendre l’ancien Bento, rue Chaudronnerie, pour en faire Le clos des Saveurs. Un espace de restauration Ă©purĂ©, avec une carte courte, mĂȘlant les influences chinoises et europĂ©ennes. Cuisine, simple et subtile tout Ă  la fois, d’un chef discret autant que crĂ©atif, qui utilise les produits du marchĂ©, les lĂ©gumes, volailles et poissons du jour pour donner du bonheur Ă  prix doux. Pour le vin, faites confiance au troisiĂšme associĂ©, Yang Yu, sommelier de formation originaire lui aussi du Sichuan (une rĂ©gion oĂč ce nom, Yu, est trĂšs connu). Si la cave Ă  vin fait des siennes, cĂŽtĂ© tempĂ©rature, n’hĂ©sitez pas Ă  le dire. Avec le sourire, Ă©videmment.

Le Clos des Saveurs, 29 rue Chaudronnerie, Ă  Dijon. Menu 20-23 € le midi, 36 € le soir. fermĂ© mardi et mercredi. tel : 03 80 60 88 96.

à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG
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Shuchun Yu © RP

en 2023, suivez Yann Zwysig !

MĂȘme si vous prononcez mal son nom, il ne vous en voudra pas. L’important c’est que vous ayez le sourire en sortant de ce Relais ressourcĂ© par une nouvelle Ă©quipe managĂ©e par Ahlame Buisard, qu’on a connu chez Loiseau Ă  Saulieu. Cette femme de tĂȘte a eu le coup de cƓur pour ce nid cachĂ© dans un tournant Ă  Saint-Seine-l’Abbaye. DĂ©co printaniĂšre, service particuliĂšrement attentif, ici tout se passe dans l’assiette. Carte saisonniĂšre qui revisite la tradition avec un certain enthousiasme, comme pour cet oeuf parfait façon meurette dont on vous parle par ailleurs. Ou le poulet de Bresse façon Gaston GĂ©rard, entre tradition et modernitĂ©. Si vous vous offrez la totale, vous aurez peut-ĂȘtre droit au trou bourguignon Ă  base de vodka « Le secret de l’herbier » dont on vous parle aussi dans ces pages. Avouez qu’on vous Ă©pate. Relais de la Source, 17 rue Carnot, Ă  Saint-Seine L’Abbaye - 03 80 35 00 35 www.relaisdelasource.com

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© RP

le jazz et la meurette â–ș

Dans ce numĂ©ro oĂč la meurette et le pĂątĂ© en croĂ»te sont Ă  l’honneur, on ne pouvait manquer de saluer la reprise d’un bistrot faisant partie du circuit beaunois. AprĂšs avoir travaillĂ© au Piqu’bƓuf et au Carmin, Christophe Meux a repris le premier bar Ă  vin crĂ©Ă© Ă  Beaune en 1985 par Jean-Jacques Hegner, en lui apportant sa marque cĂŽtĂ© dĂ©cor comme cĂŽtĂ© assiette. En hommage Ă  celui qui avait crĂ©Ă©, outre ce bar emblĂ©matique, le festival Jazz Ă  Beaune, il aimerait ajouter une note bleue au menu, certains soirs, en hiver. En journĂ©e, on envie les Beaunois qui ont dĂ©jĂ  pris l’habitude, Ă  la fin du marchĂ©, de s’y retrouver autour d’un plateau d’huitres, d’une douzaine d’escargots et d’un verre de bourgogne, ou plus, si froid et affinitĂ©s.

holistiquement

vĂŽtre ! â–ș

Le Cep Ă  Beaune fait partie de ces grandes maisons qui traversent le temps en s’adaptant sans cesse. Cet hĂŽtel qui a accueilli, cĂŽtĂ© cour, le premier bistrot chic de Loiseau (qui va connaĂźtre quatre mois de fermeture pour se remettre au goĂ»t du jour) crĂ©e l’évĂšnement cet hiver en ajoutant un coin salon de thĂ© au Spa holistique Marie de Bourgogne, qui propose des soins ayurvĂ©diques. Rien de mieux qu’une alimentation Ă©quilibrĂ©e pour un esprit sain et surtout un corps sain. Des plats vĂ©gĂ©tariens aux douces notes indiennes et aux vertus apaisantes Ă  apprĂ©cier cĂŽtĂ© Lunchbox. Si vous ignorez votre « constitution de naissance », ne connaissez pas vos doshas, humez les parfums, laissez-vous guider au buffet, qui suit les saisons. Et vous, suivez vos envies : soupes, dahl, samossas...

03 80 22 23 24

du c ep : 23, rue Maufoux, à beaune. 03 80 22 35 48 ouvet tlj au déjeuner et les vendredi et samedi soirs namaste@lunchbox-cep.com

à boire et à MaNger - LeS N ouVe AuTÉS n°85 BINGBANG
l e bistrot bourguignon : 8, rue Monge, à beaune. fermé dimanche et lundi.
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lunchbox

Tout est bon dans l’Bruno !

Un numĂ©ro intitulĂ© « De l’art et du cochon », sans Bruno, ça n’aurait pas Ă©tĂ© crĂ©dible. « Bar Ă  vin, bar Ă  jambon », son enseigne est connue, mĂȘme s’il a cru bon d’y mettre un moine filiforme. Humour particulier, comme le rappelle un familier, qui s’est dĂ©jĂ  fait jeter de ce thĂ©Ăątre de poche gourmand parce qu’il n’avait pas pensĂ© Ă  prĂ©venir qu’il arrivait.

« On est complet, va mettre la pancarte, Julia ! » AccoudĂ© au comptoir, cĂŽtĂ© clients, il explique en anglais Ă  un couple de jeunes Japonais l’art du dĂ©coupage du persillĂ©, celui qu’il prend uniquement chez Alviset, avant de leur faire goĂ»ter un ComtĂ© de la cave Charles Arnaud, une splendeur qu’il a rapportĂ©e du Fort des Rousses. 16 ans qu’il n’en fait qu’à sa tĂȘte, dans ce bar devenu une rĂ©fĂ©rence pour les guides touristiques. Pour tous ceux aussi qui ont entendu parler de lui en Auvergne, en Italie, au Pays basque, en Espagne ou dans des contrĂ©es encore plus lointaines oĂč va rĂ©guliĂšrement se rĂ©approvisionner en charcutailles, en frometons, en canons, pour reprendre le langage maison. Un langage adoptĂ© par une clientĂšle, Ă©trangĂšre souvent pour moitiĂ©, qui vient ici prendre une leçon de vie. Et de dĂ©gustation. Et de français aussi.

Bruno aime les produits qui ont des choses Ă  dire, des histoires vraies de prĂ©fĂ©rence. Du savoir-faire, du goĂ»t, de l’humain, c’est l’équation qui marche le mieux.

Toujours imitĂ©, jamais Ă©galĂ© ! C’est sa devise. Il n’y a et il n’y aura toujours qu’un seul Bruno Crouzat ! Heureusement pour lui, et heureusement pour nous, d’ailleurs. Il a une autre devise, piquĂ©e Ă  Audiard, qu’on vous laisse deviner, pour les soirs oĂč quelqu’un l’énerve vraiment.

Tentez l’approche un soir de semaine, aprĂšs 18h, trouvez un tabouret ou restez debout, souriez (pas trop bĂȘtement) et profitez du moment.

BARS À VINS CHEZ BRUNO

80 rue Jean-Jacques Rousseau Ă  Dijon - 03 80 66 12 33 - Ouvert en principe du mardi au samedi

PublirePortage 59

Ă  ma droite, la reine de la meurette, Ă  ma gauche le roi du pĂątĂ©-croĂ»te ! Bienvenue Chez Camille, Ă  Arnay-le-Duc. Le petit thĂ©Ăątre de la famille Poinsot n’a pas changĂ©, il a juste Ă©tĂ© dĂ©poussiĂ©rĂ© et rajeuni, et on s’y sent toujours aussi bien. rencontre avec un couple qui « envoie le pĂątĂ© », pour reprendre une expression du moment qui ici fait encore plus sourire.

chez camille 1 place Edouard Herriot Ă  Arnay-le-Duc. 03 80 90 01 86 www.chezcamillearnay.com

Fermé dimanche soir et lundi.

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© RP 60

boire manger à la meurette envoie le pùté

un communiquĂ© reçu par toutes les rĂ©dactions dĂ©but octobre aurait pu changer la face du monde si celui-ci n’avait pas Ă©tĂ© prĂ©occupĂ© par les suites de la guerre en ukraine et les derniĂšres facĂ©ties en date des hommes politiques : « Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, chef du restaurant Chez Camille Ă  Arnay-le-Duc est la championne du monde de l’Ɠuf en meurette 2022, et la premiĂšre cĂŽte-d’orienne Ă  remporter la compĂ©tition ».

En ces temps troublĂ©s, le retour aux valeurs sĂ»res est apprĂ©ciĂ©, et quoi de plus rassurant, en Bourgogne, qu’un plat de terroir devenu le porte-drapeau de toute une rĂ©gion.

Pour une fois, ce n’est pas le ban bourguignon qui Ă©tait Ă  l’honneur, au Clos Vougeot, dĂ©but octobre, mais une recette vigneronne devenue aussi cĂ©lĂšbre que le fameux blanc-cassis portant le nom du non moins fameux chanoine Kir.

Dans ce lieu habituĂ© Ă  voir dĂ©filer nombre de tĂȘtes couronnĂ©es ou empourprĂ©es, venant boire Ă  la santĂ© de la Bourgogne, c’était un jour de fĂȘte (presque) comme un autre. De bon matin, des chefs venus de Londres, Amsterdam (De Juvelier, rien que ça !), Singapour ou New York s’affairaient autour de leur piano (d’occasion) aux cĂŽtĂ©s de chefs bourguignons, majoritaires pour une fois. Des chefs qui n’avaient jamais Ă©tĂ© gagnants jusqu’alors, s’étant mĂȘme fait battre par un Lyonnais fĂ»tĂ©, l’an passĂ©. Et parmi les Bourguignons, un petit bout de femme, dont on avait entendu parler lorsqu’elle avait quittĂ© Paris, avec son chef de mari, pour revenir dans sa province natale racheter un restaurant que ses parents avaient tenu pendant trois dĂ©cennies : Chez Camille, Ă  Arnay-le-Duc. Un restaurant oĂč locaux et touristes aimaient se retrouver lors d’un week-end prolongĂ© entre Auxois et Morvan, autour de plats de terroir qui ne trichaient ni sur la quantitĂ© ni sur la qualitĂ©, dans un dĂ©cor d’opĂ©rette dĂ©tonant, avec des serveuses en robes Ă  fleur, dignes d’une Auberge du Cheval Blanc Ă  la française. La soirĂ©e finissait souvent par

&une dégustation dans la cave, car les Poinsot pÚre et mÚre savaient recevoir.

Un quart de siĂšcle aprĂšs, rien ne semble avoir changĂ©, au premier regard, quand on pousse la porte. Pourtant, tout ici a Ă©tĂ© rachetĂ©, redĂ©corĂ© en 2020 Ă  la suite d’un dĂ©pĂŽt de bilan qui avait peinĂ© les nostalgiques de Chez Camille.

Une dĂ©cision prise par la plus jeune des filles Poinsot, qui n’en Ă©tait pas Ă  sa premiĂšre affaire. À 20 ans, elle avait dĂ©jĂ  fait parler d’elle en ouvrant Ă  Paris son premier restaurant spĂ©cialisĂ© dans le bƓuf Charolais, avant de se faire connaĂźtre en passant par Top Chef en 2016.

MalgrĂ© un resto qui ne pouvait pas rouvrir, Covid oblige, elle eut la bonne idĂ©e, avec son ingĂ©nieux mari, de se lancer dans les plats Ă  emporter. Et c’est le pĂątĂ© en croĂ»te qui remporta la palme, devenant en l’espace de deux ans le best-seller maison sur les marchĂ©s comme en boutique. On a eu la chance de le goĂ»ter en « amuse-bouche » avant de passer Ă  l’Ɠuf meurette (sur lui, on revient dans les pages suivantes) et au plat du jour, au pied d’un arbre encore vert, sous la verriĂšre, face Ă  une cuisine oĂč JoyAstrid et Alexis, son mari, sont au piano, en premiĂšre ligne, face Ă  leur public, donnant le rythme Ă  une brigade souriante, dĂ©contractĂ©e et efficace.

Cuisine de saison et de saveurs, riche sinon trop copieuse pour nos estomacs de citadins, qu’on vous conseille de dĂ©guster avant de partir faire une randonnĂ©e si vous en avez le courage, ou une balade dans cette petite ville qui a su conserver des boutiques incroyables, dont on vous parlera une autre fois. ■

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le cri de la meurette

« Le bonheur, en cuisine, c’est simple comme un Ɠuf en meurette ! » Facile Ă  dire.

La meurette, sauce onctueuse ne pouvant ĂȘtre obtenue que par une lente rĂ©duction, n’a rien d’un plat qu’on avale sur le pouce en se demandant si l’odeur des oignons ne va pas gĂącher la soirĂ©e.

Le vin choisi, la qualitĂ© du lard ou la fraĂźcheur des Ɠufs font partie des ingrĂ©dients qui ont fait des Ɠufs en meurette une valeur refuge de la cuisine bourguignonne.

ce qui nous lie

En ville comme Ă  la campagne, chez les Ă©toilĂ©s ou au bistrot, cette entrĂ©e est devenue un plat « signature », symbole de « Ce qui nous lie » en Bourgogne. Certes, le prix n’est pas le mĂȘme, il va du simple au triple, de 10 Ă  30 € environ, voire plus si vous dĂźnez chez Loiseau ou dans d’autres grandes maisons.

L’Ɠuf meurette revisitĂ© pourrait mĂȘme faire figure de renouveau pour la cuisine puisqu’on ne jure plus que par l’Ɠuf parfait sur les cartes. Chers Ɠufs en meurette, mis Ă  toutes les sauces et Ă  tous les prix ! Qu’ils deviennent un plat de « rĂ©sistance », voilĂ  qui aurait du sens. Ils ont rĂ©sistĂ© Ă  la mode de la nouvelle cuisine, puis Ă  celle de la cuisine dĂ©structurĂ©e, ils vont vous rĂ©chauffer cet hiver, Ă  condition bien sĂ»r d’avoir Ă  portĂ©e de main ou de cave quelques ingrĂ©dients essentiels. AprĂšs le concours du meilleur pĂątĂ© croĂ»te, organisĂ© par les fils spirituels de Bocuse Ă  Lyon, grand dĂ©fenseur de la cuisine traditionnelle, le championnat du monde de

l’Ɠuf meurette, au Clos Vougeot, est en passe de devenir Ă  son tour un Ă©vĂšnement annuel majeur dans un monde culinaire Ă  la recherche sans cesse de reconnaissance mĂ©diatique et publique.

tout le monde veut faire l’Ɠuf !

La CĂŽte d’Or, qui n’a jamais vraiment brillĂ© au concours du meilleur pĂątĂ© croĂ»te, a trouvĂ© cette annĂ©e le moyen de rabattre leur caquet aux Lyonnais. D’autant plus qu’aprĂšs avoir sacrĂ©, en 2021, GrĂ©gory Cuilleron, un jeune chef lyonnais aussi sympathique qu’entreprenant, c’est au tour d’une jeune cheffe cĂŽte d’orienne, hĂ©ritiĂšre quant Ă  elle d’une solide tradition familiale, de remporter le prix.

On ne vous donnera pas la recette de Joy-Astrid Blanchard-Poinsot, allez la goĂ»ter dans son restaurant, Ă  Arnay-le-Duc, mais Thierry AndrĂ©, le gagnant du concours amateur, nous a livrĂ© la sienne. Honneur Ă  celui qui, avec humour, a lavĂ© l’affront subi par le vin de Bourgogne l’annĂ©e passĂ©e puisque le prix Ă©tait allĂ© Ă  un Bordelais (on rigole, quoique !)

Thierry AndrĂ© pourrait tout Ă  fait ouvrir une table d’hĂŽte de charme chez lui, Ă  Beaune, si sa vigneronne d’épouse et son mĂ©tier d’expert-comptable lui en laissaient l’opportunitĂ©.

Son Ă©pouse lui permet d’avoir accĂšs Ă  un des composants essentiels de la recette, le bon vin. Courir toute la semaine pour son cabinet explique peut-ĂȘtre le besoin de dĂ©compresser le week-end, en prenant le temps de rĂ©aliser ces plats du terroir bourguignon qui exigent peu de chose au fond : juste du temps, des bons produits et un certain talent, hĂ©ritĂ© d’une mĂšre aimant recevoir aussi, peut-ĂȘtre.

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Joy-Astrid Blanchard-Poinsot et ses oeufs en meurette © DR

Sauvons la meurette

Un jour, au fond d’une cuisine de restaurant, j’ai cru entendre un cri. Celui d’une meurette prĂ©parĂ©e la veille pour un grand nombre de convives, Ă  qui Ă©taient certainement destinĂ©s la centaine d’Ɠufs pochĂ©s qui attendaient leur tour de passer Ă  la casserole. La scĂšne se passait sur la route des vins, et la maison, fort rĂ©putĂ©e Ă  l’époque, a changĂ© de propriĂ©taires. Heureusement. Sauvons la meurette avant qu’on ne lui colle une Ă©tiquette Ă  cause de sa couleur ou de son contenu ! Tout comme il faut sauver la blanquette de veau devenue symbole de « blanchitude » alimentaire, ou le filet de charolais qui pourrait vous cataloguer d’office extrĂȘme droite ou communiste
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Les Clos Vivants

Adrien Tirelli, maitre caviste L’accord mets et vins du spĂ©cialiste

Aux Clos Vivants, Adrien Tirelli a fait passer son mĂ©tier de caviste au rang de MaĂźtre, sous l’égide de la FĂ©dĂ©ration des Cavistes IndĂ©pendants. Nous lui avons soumis l’idĂ©e de sĂ©lectionner deux vins pouvant prĂ©tendre Ă  l’accord parfait avec des Ɠufs en meurette...

Immanquablement, on peut commencer par jouer la carte locale avec un Savigny-les-Beaune « Aux Petits Liards » 2020 de la talentueuse Isabelle Doudet (28,50€), vigneronne exemplaire qui fait rejaillir sur ses vins sa belle personnalitĂ©. Un « coeur de cĂŽtes » qui pinote intensĂ©ment, issu d’une parcelle dite en fond de combes, sur un bas de coteaux limoneux qui lui procure son cĂŽtĂ© aĂ©rien, avec ce qu’il faut de fraĂźcheur pour aurĂ©oler ce plat aux arĂŽmes concentrĂ©s.

Puis, dans un style plus dĂ©paysant pour nous autres Bourguignons, Adrien a aussi imaginĂ© un accord plus « percutant » avec un CĂŽtes du Roussillon du Mas Llossanes et sa cuvĂ©e « Au Dolmen » 2018 (15€).

L’Ɠuf parfait de Yann Zwysig. Ce jeune chef français aurait Ă©tĂ© recalĂ© au Clos Vougeot pour cause de non-respect du protocole. L’Ɠuf cachĂ© au fond de son ramequin est parfait, trop parfait. Entendez par lĂ  qu’il a Ă©tĂ© cuit Ă  basse tempĂ©rature, autour de 65°, ce qui le rend plus ferme qu’un Ɠuf mollet (figure obligĂ©e de la sĂ©lection du Clos Vougeot, garant de la tradition bourguignonne). Cette recette rĂ©actualisĂ©e est pourtant respectueuse de l’esprit meurette. au relais de la Source, Ă  Saint-Seine-l’Abbaye, c’est le maĂźtre d’hĂŽtel qui apporte la touche finale, en versant la sauce meurette sur un espuma qui se gonfle d’importance devant vos yeux. Allez tester sur place. www.relaisdelasource.com

Des vieux carignans pleins de fraĂźcheur cultivĂ©s en vallĂ©e d’altitude, tout en veloutĂ©, avec une aromatique superbe, parfaite pour se marier au fumĂ© des lardons et la texture crĂ©meuse du jaune d’oeuf...

Savoir proposer à ses clients le vin qui leur convient — tant à leur palais qu’à leur bourse — voilà ce qu’Adrien vous offre chaque jour que Bacchus fait aux Clos Vivants

Les Clos Vivants - 1 rue Musette - Dijon 03 80 30 45 01 – www.lesclosvivants.fr

Ouvert du lundi au samedi de 10h Ă  19h

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Ma recette d’Ɠufs en meurette traditionnels

Pour environ 8 assiettes

● Du temps et de l’envie

● Une bouteille de blanc (Au moins une)

● Du vin rouge de Bourgogne (8 bouteilles)

● 2 bons kilos de viande à Bourguignon

● Des Ɠufs bien frais ● Un beau lard fumĂ© assez sec

● De jolis oignons saucier (4 par assiettes ou plus !)

● De petits champignons de Paris blanc (5 par assiettes)

● Du pain de campagne si possible bio

● 2 carottes ● 3 oignons

● Des Ă©chalotes longues (Ă©chalion)

● Une gousse d’ail ● Du persil plat ● Thym

● Laurier ● Clous de girofle

● Du fond de veau maison ● Du beurre (c’est la vie !)

● De la farine ● De la Maïzena

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Thierry André, gagnant du concours amateur © DR
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// par thierry andré, champion du monde amateur

●Porter Ă  Ă©bullition 5 bouteilles de vin rouge et flamber

●Laisser refroidir et ajouter la viande, les tiges de persil, une branche de thym, 2 feuilles de laurier, les carottes en cube, un oignon plantĂ© de 3 clous de girofle, les queues de champignons de Paris, la couenne du lard, 50 cl de fond de veau maison

●Laisser mariner 24H ou plus si affinité !

●Retirer la viande de la marinade Ă  sĂ©parer de la garniture

●Faire revenir la viande Ă  feu vif (beurre + huile neutre) dans la cocotte et fariner gĂ©nĂ©reusement (30 grammes au moins)

●Faire revenir 2 oignons grossiĂšrement hachĂ©s

●Mouiller avec la marinade, ajouter la garniture de la marinade et les 2 oignons hachĂ©s qui apporteront une jolie sucrositĂ©

●Faire cuire au four une douzaine d’heures à 85°

●Retirer la viande (qui pourra ĂȘtre utilisĂ©e en hachis Parmentier ou Ă  mĂ©langer Ă  de la farce pour des tomates farcies !

●RĂ©cupĂ©rer la prĂ©cieuse sauce Ă  filtrer au chinois Ă©tamine afin de retirer tout le dĂ©pĂŽt !

●Porter Ă  Ă©bullition et faire rĂ©duire au tiers jusqu’à obtention d’une sauce liĂ©e. Si la sauce est trop liquide, ajouter quelques grammes de MaĂŻzena Ă  diluer Ă  part dans un bol avec une louche de sauce. Ajouter la MaĂŻzena par touche jusqu’à obtenir le nappage voulu.

●Si la sauce est trop acide, quelques grammes de sucre pourront ĂȘtre ajoutĂ©. A contrario, un manque d’aciditĂ© se corrigera par quelques gouttes de vinaigre de XĂ©rĂšs.

●La sauce gagnera de la brillance et du lustre avec une quinzaine de grammes de beurre doux.

●Rectifier l’assaisonnement.

●

Vous avez réalisé votre sauce meurette ! Bravo ! Prenez alors la bouteille de blanc et servez-vous un bon verre !

●

●PrĂ©parer 100 grammes de beurre clarifiĂ©

●Blanchir le lard et le faire cuire dans le beurre clarifiĂ© selon votre goĂ»t

●Placer les champignons dans une casserole, un Ă©chalion hĂąchĂ©, mettre moitiĂ© eau et moitiĂ© vin blanc, 20g de beurre

et porter Ă  petit bouillon pour cuire 15 minutes jusqu’à obtention de la cuisson dĂ©sirĂ©e (assaisonnĂ© selon votre goĂ»t)

●Faire cuire les oignons saucier (4 par assiette) dans une casserole avec 20 grammes de beurre et de l’eau Ă  hauteur (assaisonner selon votre goĂ»t)

●Tailler les croutons selon la taille qu’il vous plaira. Les frotter Ă  l’ail selon votre goĂ»t et les cuire dans le beurre clarifier jusqu’à obtention de la coloration voulu.

●Emincer un Ă©chalion et une gousse d’ail Ă  faire fondre dans une casserole.

●

Prendre la bouteille de blanc et se servir un bon verre avant le pochage.

●Porter Ă  Ă©bullition dans une casserole assez haute 2 bouteilles de vin rouge que vous salerez lĂ©gĂšrement. Faire flamber le vin.

●PrĂ©parer un rĂ©cipient type sauteuse dans laquelle vous viderez la derniĂšre bouteille de vin rouge.

●CrĂ©er un tourbillon Ă©nergique dans lequel vous jetterez 2 Ɠufs prĂ©alablement cassĂ©s dans un ramequin.

●Faire cuire 2 minutes 30 et placer l’Ɠuf pochĂ© dans le vin Ă  tempĂ©rature ambiante.

●Ebarber les Ɠufs (retirer les filaments Ă  l’aide d’un petit couteau) et replacer dans le vin Ă  tempĂ©rature ambiante.

●Si vous ratez, vous pochez de nouveaux Ɠufs, un taux de ratage de 25% est normal !

●

Prendre la bouteille de blanc et se servir un bon verre avant le dressage.

●

Vous touchez au but : le dressage !

●Placer une fine couche de purĂ©e d’échalion et ail dans le fond de l’assiette

●DĂ©poser 2 Ɠufs sur cette fine couche qui tiendra en place les Ɠufs pochĂ©s

●Arroser d’une belle louche de sauce

●Disposer les oignons, les champignons, le lard et les croutons et une feuille de persil sur chaque Ɠuf

Déguster le tout avec de bons convives et un bon vin de Bourgogne vif et gouleyant !

l'abus d'alcool est dangereux pour la santé. c onsommer avec modération

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Le pùté en croûte, plaisir terrestre

« PĂątĂ© en croĂ»te ». Trois mots qui n’en font qu’un, simples comme le monde, mais qui provoquent chez beaucoup d’entre-nous un rĂ©veil brutal des glandes salivaires. au banc d’essai, une sĂ©lection de productions locales et artisanales, car attention : si on n’y prĂȘte guĂšre attention, le pĂątĂ© en croĂ»te peut rapidement virer dans le sordide. ce qui n‘arrivera pas Ă  ceux qui liront ces lignes. Promis, jurĂ©, pĂątĂ© !

Lundi 14 novembre 2022 - 8h45 cité internationale de la gastronomie et du Vin

Le rendez-vous avait Ă©tĂ© donnĂ© Ă  La Cave Ă  Manger. Accueillis chaleureusement par François Berthuit, l’un des sommeliers de la place, puis bientĂŽt rejoints par Vincent Galy, directeur des lieux pour le groupe Épicure, nous n’avions plus qu’à attribuer un numĂ©ro Ă  chaque pĂątĂ© en attendant l’arrivĂ©e des participants Ă  l’épreuve du jour. Choisir de dĂ©buter sa semaine en soumettant ses sens Ă  l’examen ingurgitatif d’une dizaine de pĂątĂ©s en croĂ»te, Ă  l’heure du petit dĂ©jeuner, nĂ©cessite des dispositions Ă  la fois physiques et mentales. Mais d’abord, faisons un peu d’histoire, s’il vous plaĂźt. NĂ© au Moyen-Âge entre Champagne, Ardennes et Lorraine, le pĂątĂ© en croĂ»te (ou pĂątĂ©-croĂ»te) est un plĂ©onasme ignorĂ© par beaucoup, puisque tout apprĂȘt de viande(s) cuit dans une croĂ»te est, par dĂ©finition, un pĂątĂ©. À l’inverse, une simple terrine ne possĂšde pas cette carapace pĂątissiĂšre. Il est donc important de faire cette distinction, et que chacun sache que les « pĂątĂ©s de campagne » vendus en

grande surface NE SONT PAS des pĂątĂ©s. En ces siĂšcles dĂ©pourvus de technologie, la croĂ»te servait autant Ă  amĂ©liorer la cuisson de la farce qu’à la conserver. Mais on ne la consommait point. Jusqu’à ce que les pĂątissiers, grands adeptes du perfectionnement, lui adjoignent plus tard une croĂ»te comestible, travaillĂ©e avec finesse, faisant dĂšs lors apparaĂźtre cet adage : « CroĂ»te de pĂątĂ© vaut bien pain. »

Aujourd’hui, la popularitĂ© de ce fleuron de notre paysage gastronomique national ne faiblit pas. Les Français s’en nourrissent de 6 Ă  7 tonnes chaque annĂ©e. Mais une nourriture aussi emblĂ©matique n’a pas pu Ă©chapper Ă  l’accaparement du luxe et des nouvelles tendances. C’est aujourd’hui, dans ses formes Ă©voluĂ©es, un produit cher et sophistiquĂ©, qui est devenu un juge de paix pour chaque cuisinier qui se respecte. Le championnat du monde annuel, qui se tient chaque annĂ©e Ă  Lyon, dĂ©but dĂ©cembre, depuis 13 ans, est lĂ  pour en tĂ©moigner.

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1 - Jean-Pierre Billoux (ex-chef étoilé et ancien propriétaire du Pré aux Clercs, Dijon)

2 - Jean-Pierre Lambert (ami du précédent, invité surprise)

3 - Clara Reydet (cheffe cuisiniĂšre, Monique, boire et manger, Dijon)

4 - Vanessa Laraque cheffe es-Ă©pices, Le Nid, Dijon)

5 - Nicolas Isnard (chef étoilé, Auberge de la Charme, Prenois)

6 - eric Blanchot (Ă©picier-fromager-caviste, Fromages & Co., Dijon)

7 - Vincent Galy (directeur, La Table et La Cave de la Cité, Dijon)

8 - François Berthuit (sommelier et responsable boutique, La Cave de la Cité, Dijon)

9 - Julius Robert (barman et sélectionneur des disques de France, La Cave se Rebiffe, Dijon)

la sélection

Les 10 pĂątĂ©s concurrents, nous les avons voulus reprĂ©sentatifs de l’offre gĂ©nĂ©rale entre Dijon et Beaune, et les avons sĂ©lectionnĂ©s selon quelques critĂšres trĂšs simples : qu’ils soient des produits « maison », cuisinĂ©s intĂ©gralement par leurs artisans ; qu’ils reprĂ©sentent une recette « basique » de chaque artisan (cuisinier, pĂątissier ou charcutier) ; enfin, qu’ils soient disponibles Ă  l’achat dans le commerce, directement chez le producteur ou bien dans d’autres points de vente.

Pour Ă©tablir nos palmarĂšs, nous avons optĂ© pour un systĂšme de notation trĂšs simple : une note de 0 Ă  5 pour la croĂ»te (esthĂ©tique, cuisson, goĂ»t), et une note sur 10 pour la farce (aspect, couleurs, goĂ»t, assaisonnement) et sa gelĂ©e (car comme nous l’a si bien rappelĂ© dĂšs le dĂ©part Jean-Pierre Billoux, « la gelĂ©e fait partie de la viande », CQFD.)

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RP
Jury photos ©
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PalmarĂšs

Pour pallier le cĂŽtĂ© plus que subjectif de ce genre de test, et afin de ne pas nuire aux moins bons Ă©lĂšves, nous avons choisi de ne faire apparaĂźtre que les 5 meilleurs notes moyennes Ă  l’issue de la dĂ©gustation. Voici donc les laurĂ©ats de notre concours non-officiel du pĂątĂ© en croĂ»te local :

1 - Pierre Hubert, pùtissier, Dijon : 9,72/15

2 - Franck Bourgeon, charcutier-traiteur, Beaune : 9/15

3 - Alexis Blanchard, cuisinier Restaurant Chez Camille, Arnay-le-Duc : 8,88/15

4 - La Ferme des Petits Bois, éleveurs et producteurs porcins, Aubaine : 8,16/15

5 - eddy Raillard, charcutier, Beaune : 8/15

Compte-rendu

Le pĂątĂ© en croĂ»te est un produit Ă  nul autre pareil, aux variantes et aux possibilitĂ©s si nombreuses qu’il n’est guĂšre possible d’en dĂ©signer un modĂšle ou un exemple type. Les spĂ©cialitĂ©s rĂ©gionales y ajoutent chacune leurs propriĂ©tĂ©s, et la crĂ©ativitĂ© actuelle de ses bien-faiseurs lui apportent toujours plus de technicitĂ©, voire parfois de complexitĂ©. Il ressort de notre dĂ©gustation qu’aucun n’a Ă©crasĂ© la concurrence, mĂȘme si le tiercĂ© gagnant s’est dĂ©gagĂ© assez facilement et aurait pu, Ă  peu de choses prĂšs, arriver dans un autre ordre. Le jury, de son propre point de vue, s’est montrĂ© assez sĂ©vĂšre en termes de notation aprĂšs lecture des rĂ©sultats, un fait rapidement confortĂ© par ce consensus : le pĂątĂ© en croĂ»te supporte si peu la mĂ©diocritĂ© que pour ĂȘtre juste avec lui, il faut savoir y mettre suffisamment de rigueur et de minutie. Au moins autant qu’il n’en faut pour le prĂ©parer


oĂč trouver les pĂątĂ©s plĂ©biscitĂ©s ?

● Pierre Hubert, 3 boutiques à Dijon : 31 rue des Godrans, 10 rue Docteur Stein, Centre Commercial Toison d’Or

● Charcuterie Bourgeon, 9 place Monge à Beaune

● Alexis Blanchard, au marchĂ© de Beaune tous les samedis et chez Le Billot, boucherie-charcuterie Ă  la CIGV Ă  Dijon

● Le Ferme des Petits Bois, aux marchĂ©s des Halles de Dijon tous les vendredis et samedis matin, ainsi qu’à La Ferme de la Noge Ă  QuĂ©tigny, le vendredi aprĂšs-midi.

● Charcuterie Raillard, 4 rue Monge à Beaune

Le pùté en croûte de Jean-Pierre Billoux : notre madeleine de Proust !

« Le pĂątĂ© croĂ»te, c’est notre culture, notre patrimoine, c’est un plat modeste et trĂšs technique, qui met si bien en valeur le travail et le savoir-faire des chefs et des charcutiers ». J’ai retrouvĂ© cette phrase de Pierre Gagnaire, qui prĂ©sida le championnat du monde de pĂątĂ© croĂ»te Ă  Lyon en 2018. Un concours organisĂ© par les chefs lyonnais dans l’espoir de se voir mis en valeur chaque annĂ©e pour ce plat de terroir qui a failli ĂȘtre tuĂ© par l’industrie. Malheureusement, en 2022, c’est le Japon qui a remportĂ© le prix, pour la troisiĂšme annĂ©e consĂ©cutive. DĂ©jĂ , en 2018, c’était Toru Kawamura du Benaton, Ă  Beaune, qui avait remportĂ© le prix du meilleur espoir. Un espoir pour la Bourgogne qui pour l’heure ne brille plus par ses pĂątĂ©s de grands chefs, mĂȘme si certains tentent, aprĂšs Ducloux ou Billoux, de remettre la recette de Dumaine au goĂ»t du jour. En CĂŽte d’Or, des pĂątissiers comme Pierre Hubert ou Franck Pourrier permettent Ă  la CitĂ© des Ducs de sauver la face. Ou des chefs comme Nicolas Isnard, Guillaume Royer, Thomas Collomb ou Alexis Blanchard bien sĂ»r, qu’on vous prĂ©sente dans ce numĂ©ro. Pour nous faire plaisir, car on n’y avait plus goĂ»tĂ© depuis qu’il avait pris sa retraite, JeanPierre Billoux nous a refait un de ses superbes pĂątĂ©s en croĂ»te Ă  l’ancienne, trĂšs moelleux, Ă  base de filet mignon de veau et de porc, et de foies de volaille, bien sĂ»r, avec une croĂ»te au beurre trĂšs fine et une gelĂ©e naturelle de volaille. Avec un « bourgogne » lĂ©ger. Un grand souvenir. ■ gb

Ă  boire & Ă  MaNger - TeST
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livres à dévorer

Pour les plus curieux, ceux qui veulent en savoir plus, ou bien faire un cadeau Ă  quelque amateur de la chose, ou bien encore pour ceux qui veulent carrĂ©ment s’y mettre
 !

● PĂątĂ© en croĂ»te, recettes et techniques

Marion Sonier et Yohan Lastre, Marabout

La

Le goût des confitures

La confiture a le goĂ»t du quotidien et celui du raffinement, l’expression du fruit dans le temps. Elle a les parfums de l’homme qui communie avec les fruits de la Terre, qui approvisionne son garde-manger en vue de desserts Ă©laborĂ©s, d’agapes familiales, de petits dĂ©jeuners ou de goĂ»ters savoureux
 GrĂące aux confitures on peut manger des oranges en Ă©tĂ© et des fraises en hiver, et on touche Ă  l’écolonomie en transformant les fruits un peu trop mĂ»rs avant leur perte.

Dans ce livre, l’amĂ©ricano-dijonnais Alex Miles livre ses recettes de confitures. Cuisinier et Ă©picurien, Alex suit les dĂ©tours de son inspiration, qui sont nombreux. Sa technique de cuisson permet de rĂ©duire la quantitĂ© de sucre sans pĂ©naliser le temps de conservation du produit.

Le regard tout aussi gourmand d’Isabelle Smolinski nous entraĂźne, entre deux cuissons, dans une balade Ă  travers les rues et le marchĂ© de Dijon, mais aussi chez les maraĂźchers que l’on retrouve sous les halles. Huit chefs dijonnais proposent Ă©galement une recette. Avec de la confiture, bien entendu.

Dijon et ses confitures : aux Ă©ditions Dominique GuĂ©niot, 25 €. www.isabellesmolinski.fr | www.behance.net/isabellesmolinski

● Le pĂątĂ© croĂ»te :

Dix façons de le prĂ©parer Sonia Ezgulian, Éditions de l’Épure

● les Meilleurs recettes Du championnat Du Monde ConfrĂ©rie du PĂątĂ©-CroĂ»te, Hachette
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la truffe de bourgogne à l’honneur

coup de cƓur : la route de la truffe de bourgogne (Ă  retrouver sur l’application mobile « Balades en Bourgogne »)

Un parfum raffinĂ© et un petit goĂ»t de noisette, voici la truffe de Bourgogne. Aussi appelĂ©e Tuber Uncinatum de son nom latin, elle est un met rare et dĂ©licat, peu connu et pourtant trĂšs utilisĂ© en cuisine. La truffe de Bourgogne fait partie des trois espĂšces de truffes les plus rĂ©pandues en Europe avec la truffe du PĂ©rigord et celle blanche d’Italie. DiffĂ©rente par sa couleur chocolat et ses arĂŽmes intenses de sous-bois, elle ravit les papilles depuis trĂšs longtemps. On retrouve son origine en 1390 Ă  Is-sur-Tille, dont les truffes Ă©taient l’une des sources principales d’approvisionnement des tables royales. Aujourd’hui, la CĂŽte-d’Or redonne ses lettres de noblesse Ă  ce diamant noir de Bourgogne et dĂ©voile la Route de la truffe de Bourgogne. Un itinĂ©raire inĂ©dit dans la rĂ©gion et l’Est de la France Ă  parcourir en voiture grĂące Ă  l’application « Balades en Bourgogne ». Cette route dĂ©voile les secrets de la truffe et s’adresse autant aux fins gourmets qu’aux amateurs les plus curieux. L’itinĂ©raire de 118km emmĂšne les Ă©picuriens dans les nombreux paysages du dĂ©partement, au dĂ©part des vignes de Nuits-Saint-Georges, jusqu’à la Maison du Parc national & Maison de la ForĂȘt Ă  Leuglay. Entre vignes, champs et forĂȘts, 8 Ă©tapes dessinent les contours de la

truffe de bourgogne. Avec des rencontres de producteurs, des dĂ©monstrations de cavage ou des dĂ©gustations sous diffĂ©rentes formes, les occasions ne manquent pas pour dĂ©couvrir ce produit de la terre Ă  l’assiette. Les producteurs, caveurs et restaurateurs sont Ă  l’honneur pour faire dĂ©couvrir et montrer ce produit si rare.

CrĂ©Ă©e par CĂŽte-d’Or AttractivitĂ© et l’association de la truffe CĂŽte-d’Orienne, avec le soutien du Conseil DĂ©partemental et ses partenaires, ce nouvel itinĂ©raire gourmand rejoint les sept autres routes dĂ©jĂ  implantĂ©es dans le dĂ©partement comme la Route des grands crus ou celle du crĂ©mant par exemple. Place cet hiver Ă  la truffe de Bourgogne et ses saveurs de terroir.

De mi-septembre au mois de janvier, c’est la pĂ©riode de cavage (rĂ©colte des truffes). Elle s’effectue toujours avec un animal pour Ă©viter les rĂ©coltes prĂ©coces. À l’origine, des cochons Ă©taient chargĂ©s de dĂ©busquer les truffes arrivĂ©es Ă  maturitĂ©. Aujourd’hui, on prĂ©fĂšre le chien, fidĂšle compagnon de l’Homme, plus obĂ©issant et efficace dans la recherche de truffes.

© kab-visionFotolia.com n°85 BINGBANG
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● Pause gourmande en Cîte-d'or

Les chefs au savoir-faire 100% Cîte-d’or

Depuis 2019, la marque « Savoir-faire 100% CĂŽte-d’Or » met en avant les producteurs, Ă©leveurs, commerçants, artisans et restaurateurs cĂŽte-d’oriens. Elle compte dĂ©sormais plus de 250 agrĂ©Ă©s dans le dĂ©partement et a pour vocation de valoriser et donner plus de visibilitĂ© aux savoir-faire et produits locaux. Parmi eux, 7 Chefs Ambassadeurs se sont engagĂ©s Ă  transmettre leur passion du goĂ»t et du local et Ă  mettre en avant les producteurs agrĂ©Ă©s Savoir-faire 100% CĂŽte-d'Or Ă  travers leurs cartes.

les chefs ambassadeurs de la marque "Savoir-faire 100% Cîte-d’or"

Ils sont 7 à faire rayonner les produits locaux de la terre à l’assiette. Retrouvez les plats 100% Cîte-d’Or au menu de leurs restaurants.

● Jordan billan

L’Hostellerie CĂšdre & Spa - 1 Ă©toile 10 – 12 Bd Foch, Beaune

● bruno blancho

Groupe Seb - 15 Rue des Champs, Selongey

● arole Dupaty

Le Sabot de Venus

13 grande rue, Bure-Les-Templiers

● takashi Kinoshita

Chateau De Courban - 1 Ă©toile

7 Rue du Lavoir, Courban

● ralf Mestre

Restaurant Le Central & Brasserie Le Petit Central

3 Place Grangier, Dijon

● Jean-Alain Poitevin

L’OrĂ©e des Vignes - 6 Rte D’Epernay, Gilly-LĂšs-CĂźteaux

● guillaume royer

L’auberge De Guillaume - (Meilleur Ouvrier De France) 4 Place de la Mairie, 21320 Vandenesse-en-Auxois

Le titre d’Ambassadeur est dĂ©livrĂ© aux chefs qui, grĂące Ă  leurs actions et leurs engagements, donnent Ă  la marque la possibilitĂ© de voyager, grandir et s’épanouir Ă  travers leurs assiettes. Toutes les informations de la marque sont Ă  retrouver sur l’application mobile : « Savoir-Faire 100% CĂŽte-d’Or »

balades en bourgogne !

disponible sur l’appstore ou google Playstore.

Avec prĂšs de 200 balades Ă  faire Ă  pied, Ă  vĂ©lo, en voiture et mĂȘme en canoĂ«, « Balades en Bourgogne » est l’application mobile indispensable pour dĂ©couvrir la CĂŽte-d’Or, sa nature, son patrimoine et ses secrets. Disponible gratuitement, elle propose des sorties en duo, en famille ou entre amis Ă  travers tout le dĂ©partement. Sur place, lancez la balade et profitez hors connexion des cartes, des indications de guidage et des chroniques audio tout au long de votre parcours.

3 idées de balades pour cet automne

1h30

PublirePortage
+ d’idĂ©es sorties Ă  retrouver sur www.lacotedorjadore.com | #lacotedorjadore
● Des sorties nature et patrimoine toute l’annĂ©e avec l’application
118 km / 8 Ă©tapes / en voiture 60 km / 40 Ă©tapes / en voiture
/ 9 étapes / Visite audio-guidée
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Sabot de Vénus © Fouquin

cités du vin

Nostradamus l’avait prĂ©dit
 AprĂšs le temps des cathĂ©drales viendra le temps des citĂ©s du vin !

AprĂšs l’ouverture hypermĂ©diatisĂ©e de la CitĂ© de la gastronomie (et du vin) de Dijon, on attend avec curiositĂ© en 2023 celle des trois citĂ©s des vins de beaune, chablis et MĂącon. ou plutĂŽt, car la dĂ©nomination a changĂ©, celle de la citĂ© des climats & vins de bourgogne, avec ses « trois lieux de vie et de partage » sur plus de 5000 mÂČ. une façon de marquer son territoire qui a pu faire sourire mais qui permettra demain aux visiteurs de devenir incollables sur ces climats si changeants en bourgogne, sans parler des vins.

À Beaune, un bĂątiment-paysage adossĂ© au parc paysager de la Chartreuse (qu’on a encore du mal Ă  imaginer Ă  la sortie de l’autoroute) accueillera des ateliers, des animations, des dĂ©gustations, des formations, des expositions et des rencontres autour du vin et de la vigne, Ă©videmment (tarif d’entrĂ©e : 14€, comprenant 2 verres de dĂ©gustation) L’architecte Emmanuelle Andreani a dessinĂ© un lieu « empreint de dĂ©couverte, d’échange et de convivialité », un hymne au vin qui ne devrait pas passer inaperçu. InspirĂ©e par le terroir des Climats de Bourgogne inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO, sa ligne architecturale symbolise par ses courbes la vrille de la vigne, cette fine tige qui s’enroule avec douceur et fermetĂ© autour du fil de palissage. Une « vrille » ancrĂ©e au sol par un mur de pierres sĂšches, qui s’élĂšvera vers la terrasse belvĂ©dĂšre panoramique Ă  24 mĂštres de hauteur.

Sur 3600mÂČ le plus grand des trois sites s’organisera autour d’une esplanade dĂ©gagĂ©e, reliĂ©e au centreville par une coulĂ©e verte piĂ©tonne (et des navettes Ă©lectriques). Comme la CitĂ© de la gastronomie Ă  Dijon, il sera au cƓur d’un nouveau quartier avec restaurants, halle festive (!), hĂŽtel et commerces de produits locaux.

AprĂšs Beaune, chablis et MĂącon !

Les 2 autres sites, situĂ©s aux deux portes d’entrĂ©es de la Bourgogne, sont traitĂ©s sous une forme diffĂ©rente. Pour Chablis a Ă©tĂ© retenu le projet proposĂ© par l’atelier Correia, consistant Ă  restructurer un Ă©difice patrimonial datant du 12Ăšme siĂšcle, Ă©cho de l’hĂ©ritage monastique de la Bourgogne viticole : le Cellier du Petit Pontigny et Ă  le complĂ©ter d’une extension contemporaine conçue dans le respect du patrimoine ancien. Le tout formera un jardin invitant Ă  la promenade.

Le visiteur sera invitĂ© Ă  dĂ©ambuler au travers de la « rampe des climats », dispositif dĂ©monstratif et pĂ©dagogique original dĂ©voilant les strates gĂ©ologiques du terroir de Chablis. Cette balade en terres Icaunaises, oĂč plus l’on descend, plus le vĂ©gĂ©tal fait place au minĂ©ral, invitera Ă  des dĂ©gustations mais aussi Ă  poursuivre la visite dans le vignoble (tarif d’entrĂ©e 9 €, incluant deux verres de dĂ©gustation).

Pour MĂącon, la proposition architecturale retenue consiste Ă  trancher avec l’existant et Ă  concevoir un bĂątiment avec un signal fort bien visible depuis l’avenue. Un bĂątiment d’entrĂ©e unique, composĂ© de

à boire et à MaNger - VIN n°85 BINGBANG
// par g Ă©rard bouchu
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formes courbes, identifiable de loin car sa forme extĂ©rieure s’inspire de celle du pressoir en bois. Ce totem haut de 17 mĂštres sera en lui-mĂȘme une attraction avec un promontoire offrant une vue exceptionnelle sur la SaĂŽne et une partie de la Ville. La dĂ©ambulation depuis cette nouvelle entrĂ©e de la Bourgogne invitera lĂ aussi le visiteur Ă  vivre une expĂ©rience conviviale (terme incontournable) au travers du parcours de visite et des dĂ©gustations (tarif d’entrĂ©e 9 €, incluant lĂ  aussi deux verres de dĂ©gustation).

La prĂ©sence du verre en façade et d’une verriĂšre au sommet de l’escalier central contrastera avec la pierre et l’aspect minĂ©ral de l’existant. Ouvert, lumineux et accueillant sur l’extĂ©rieur, le bĂątiment sera aussi un repĂšre dans la nuit. Et la terrasse avec vue sur la SaĂŽne un bel espace Ă  vivre. Comme les trois mousquetaires, les CitĂ©s bourguignonnes sont quatre, et vont devoir rester unies pour gagner le cƓur des visiteurs. ■

La Cité à Mùcon sera la premiÚre à ouvrir ses portes au grand public le 25 mars 2023, suivie de la Cité à Chablis, le 1er avril 2023, puis de la Cité à Beaune, le 13 mai 2023. www.cite-vins-bourgogne.fr

Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Beaune © DR Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Chablis © DR
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Cité des Climats et du vin de Bourgogne - Mùcon © DR

le vin, en bourgogne, on en fait tout un plat !

// par g Ă©rard bouchu

« Alors, qu’est-ce qu’ils vont boire ? » La question qui tue, d’entrĂ©e. Ă  peine assis autour de la table du restaurant, on a droit Ă  la fameuse question.

La rĂ©ponse va illico vous situer aux yeux du sommelier ou de la serveuse au rang des connaisseurs, des habituĂ©s ou des pignoufs de passage. « Ces messieurs-dames prendront un apĂ©ritif ? » Un verre de vin, rĂ©pondez-vous, pour montrer que vous savez vivre. Pas d’apĂ©ro, ça fait ringard.

« Un seul verre pour tout le repas ? » Si vous répondez OUI, évitez de passer en plus pour un radin, prétextez un rendez-vous ensuite.

Le mieux est encore que vous laissiez faire le sommelier. L’accord mets-vins est un des sujets de conversation prĂ©fĂ©rĂ©s des Bourgogne depuis 1817. Depuis que le service Ă  la russe (autrement dit Ă  l’assiette) a remplacĂ© celui dit Ă  la française, pratiquĂ© depuis le Moyen-Âge, dans lequel tous les plats Ă©taient prĂ©sentĂ©s en mĂȘme temps. La discussion de la plus haute attention, au sujet du service du vin Ă  table, Ă©tait alors la question de savoir Ă  quels vins on doit donner la prĂ©fĂ©rence, soit pour le goĂ»t, soit sur l’influence de la santĂ©. Deux siĂšcles plus tard, on se pose toujours des questions. Du coup, on a demandĂ© son avis Ă  notre copine Charlotte, qui est chargĂ©e d’éclairer sur le sujet les visiteurs de la CIGV, Ă  qui elle propose des cours de rattrapage, ou plutĂŽt des ateliers en immersion. ■

Rendez-vous à l’École des vins de Bourgogne, du mardi au dimanche (à droite, dans le grand Hall). Inscription obligatoire : citedelagastronmie-dijon.fr

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Charlotte Fromont © RP

DĂ©saccords mets-vins

le grand débat

Pourquoi sert-on du vin blanc sec avec le poisson depuis presque toujours ?

Pourquoi continuer Ă  faire cette alliance ?

Pourquoi sert-on le poisson avant la viande au cours d’un repas ?

Pourquoi mettre du vin rouge avec la viande ?

Pourquoi servir un vin doux liquoreux ou un vin effervescent avec les desserts ?

Pourquoi sert-on, encore, généralement le vin le plus corsé en fin de repas ?

Il importait Ă  la base de servir les rouges avant les blancs ! Non, il ne s’agit pas d’une erreur, rappelez-vous ce vieux dicton qu’on entend encore en certains endroits de notre belle Bourgogne viticole : « blanc sur rouge, rien ne bouge, rouge sur blanc, tout fout le camp ».

Sauf si on vous apporte des huĂźtres avant le repas (il fallait bien une exception). Dans ce cas, on accompagne forcĂ©ment le mollusque de « triples bordĂ©es de Chablis », mais vous pouvez aussi opter pour du Pouilly ou du Montrachet au choix... pour ne rester qu’avec nos vins bourguignons, Ă©videmment. Et comme on sert le poisson avant la viande on reste aussi sur cette exception.

La rĂšgle communĂ©ment adoptĂ©e aujourd’hui, et qui fonctionne, c’est que la couleur de l’ingrĂ©dient principal de votre plat vous donne la couleur du vin que vous servez avec. Donc poisson-vin blanc, viande rouge-vin rouge. D’ailleurs pourquoi servir le poisson avant la viande ? Selon les principes de santĂ© prĂ©conisĂ©s par la thĂ©orie des humeurs, le poisson est froid et humide, par consĂ©quent il faut le manger avant la viande qui, elle, est chaude et sĂšche. Vous Ă©vitez un dĂ©sĂ©quilibre fatal. Ensuite sur la soupe, si on fait « chabrot » (on rallonge la soupe avec du vin rouge pour finir l’assiette) en Bourgogne, dans les salons du dĂ©but du XIXe siĂšcle on ne mĂ©lange pas les deux, mais on vous sert un verre de MadĂšre sec ou de teinture d’absinthe juste avant ou juste aprĂšs.

Et par quels vins commence-t-on le premier service qui suit la soupe ? Par les vins de Bourgogne, vins rĂ©putĂ©s aphrodisiaques (l’idĂ©e est-elle de mettre les convives dans de bonnes dispositions pour le reste du repas ? La question reste posĂ©e !). Alors courez Ă  la cave chercher les vins de Coulanges, Tonnerre, Vermenton (CĂŽtes d’Auxerre), Irancy, Chassagne, Mercurey, MĂącon, Auxerre...

Et comme il faut toujours passer des vins les plus lĂ©gers aux plus corsĂ©s dans le repas, derriĂšre cette mise en bouche, on monte en gamme avec les Beaune ou les Pommard, pour relever « la saveur un peu fade » des viandes rĂŽties. Et surtout : toujours terminer par les vins les plus corsĂ©s, rĂ©putĂ©s pour assurer une bonne digestion. C’est lĂ  que vous devez aller chercher les Richebourg, Chambertin, Mazis-Chambertin Enfin sur les douceurs sucrĂ©es des desserts, crĂšmes glacĂ©es, fruits, surtout s’ils sont crus, toujours partir sur des vins liquoreux. Pour certains, ces breuvages sucrĂ©s « corrigent les dangers des glaces qu’on s’obstine Ă  servir Ă  la fin des repas », ça c’est ce qu’on nous dit en 1817. Mais dĂ©jĂ  dĂšs la fin du XIVe siĂšcle lorsque les fruits crus, froids et humides selon la thĂ©orie des humeurs, font leur apparition sur le dernier service, on mentionne avec eux le clarĂ©, vin blanc sucrĂ© aux Ă©pices, qui lui est chaud et sec. CompliquĂ© tout ça ? Que nenni, quel que soit le motif invoquĂ©, en fait ça fonctionne encore pour le plus grand plaisir de nos papilles. ■ charlotte fromont

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Chapuis et Chapuis FrĂšres

Issue du sĂ©rail d’Aloxe-Corton, oĂč l’hĂ©ritage viticole familial est ancrĂ©, la petite entreprise de Jean-Guillaume et Romain Chapuis — deux des quatre fils de la famille (les deux autres sont devenus brasseurs) — est le rĂ©sultat de l’alliage de leurs compĂ©tences en l’an 2009, juste aprĂšs que Romain eut achevĂ© son tour du monde de vinificateur ambulant : Australie, Nouvelle-ZĂ©lande, Liban, Bordelais, RhĂŽne, Alsace et bien Ă©videmment Bourgogne. Juriste de formation, Jean-Guillaume s’occupe de la gestion administrative du domaine.

Avec une identitĂ© fortement marquĂ©e par la CĂŽte de Beaune, ils mĂšnent de front l’exploitation de leurs quelques lopins de vignes avec leur activitĂ© de nĂ©goce, pour laquelle ils passent des contrats d’achat en vendange fraĂźche uniquement chez des vignerons travaillant en agriculture biologique (ou en conversion).

Une activitĂ© qui s’est avĂ©rĂ©e fortement sujette aux variations d’un millĂ©sime Ă  l’autre. Les annĂ©es « noires », il faut se lever tĂŽt pour trouver du raisin, quitte Ă  aller le chercher dans d’autres rĂ©gions ! C’est parfois grĂące Ă  la solidaritĂ© d’un milieu oĂč les amitiĂ©s sont lĂ©gions que naissent certains vins. Romain s’ajuste en fonction des cuvĂ©es et des millĂ©simes : vendanges entiĂšres ou Ă©grappage partiel, macĂ©ration carbonique, etc. La seule constante Ă©tant la fermentation naturelle (on laisse les levures indigĂšnes

effectuer leur travail) sans aucun ajout d’adjuvant et un interventionnisme rĂ©duit Ă  peau de chagrin, si ce n’est un lĂ©ger sulfitage avant la mise en bouteilles. Avec une ligne directrice claire : proposer des vins identifiĂ©s Ă  leur terroir (Savigny, Pernand-Vergelesse, Chorey, etc.), Ă©quilibrĂ©s, digestes mais pas dĂ©nuĂ©s de profondeur. Et plutĂŽt que de parler de vins natures ou naturels, Chapuis & Chapuis prĂ©fĂšrent user d’un vocabulaire plus prĂ©cis, ou moins trompeur : chez eux, c’est de vins propres, ou de vins honnĂȘtes dont on parle. Car il n’est jamais inutile de le rappeler : en France, des centaines de produits sont autorisĂ©s dans la fabrication du vin, sans qu’ils ne soient jamais mentionnĂ©s nulle part. Aujourd’hui, aprĂšs l’acquisition de deux nouvelles parcelles, les frĂšres Chapuis possĂšdent 4,2 hectares en propriĂ©tĂ©, ce qui fera d’autant diminuer la part de nĂ©goce dans leur activitĂ©. Mais comme le dit Romain : « La cuverie n’est pas extensible ! ». Un autre gage d’honnĂȘtetĂ© plantĂ© dans le sillage de ce que doit ĂȘtre l’artisanat... ■ M f Chapuis et Chapuis FrĂšres 9 rue des charmots 21630 Pommard 06 89 56 05 12 r.chapuis@chapuisfreres.fr

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© DR

Nouvelle appellation viticole :

VĂ©zelay reconnu en aoP !

Depuis le millĂ©sime 2017, les vins blancs issus du cĂ©page chardonnay produits sur les quatre communes de Tharoiseau, Asquins, SaintPĂšre et VĂ©zelay, bĂ©nĂ©ficient de l’appellation d’origine contrĂŽlĂ©e VĂ©zelay. DĂ©jĂ  en 1996, l’exploitation du vignoble relancĂ©e par des passionnĂ©s dans le milieu des annĂ©es 1989, trouvait une premiĂšre reconnaissance avec l’obtention de l’A.O.C. Bourgogne VĂ©zelay. En janvier 2019, les dix domaines du VĂ©zelien relevaient le dĂ©fi d’accueillir la Saint Vincent Tournante. De mĂ©moire de Saint Vincent, tout le monde s’accorde sur le fait que celle de VĂ©zelay est sans doute la plus belle des Saint Vincent Tournantes organisĂ©es jusque-lĂ  (je sais, je suis partiale, c’est mon fief !).

Il ne s’agit pas de l’ascension fulgurante d’un vignoble tout neuf, mais de la reconnaissance d’une tradition viticole de qualitĂ© probablement aussi ancienne que les vignobles de la CĂŽte d’Or. L’obtention de l’AOP rĂ©compense justement le labeur fournit par la dizaine de domaine que compte l’appellation et est une reconnaissance europĂ©enne de la qualitĂ© non seulement des vins, mais de son histoire et de la passion mise au service de leur vignoble par l’ensemble des vignerons du VĂ©zelien. On ne peut que fĂ©liciter tous ces domaines qui ont su remettre Ă  leur juste place des vins dĂ©jĂ  plĂ©biscitĂ©s et apprĂ©ciĂ©s par Philippe Auguste ou Richard cƓur de Lion au temps des croisades.

Bravo Ă  tous : Domaine des CƓuriots, La Croix Montjoie, HervĂ© Eypert, Alexandre Le CorguillĂ©, Delphine Dupont, Domaine de la Cadette, La SƓur Cadette, Les Favrelles, Le Cellier de l’abbaye, Camu frĂšres et les vignerons de la colline Ă©ternelle
 et tous ceux qui ont contribuĂ© Ă  cette reconnaissance de la qualitĂ© et des spĂ©cificitĂ©s du terroir de VĂ©zelay. ■ charlotte fromont

charlotte fromont a réponse à tout !

Le vignoble c’est bien, l’expliquer c’est mieux. Elle le connaĂźt pour y avoir travaillĂ© d’abord en tant qu’ouvriĂšre viticole. Un travail qui donne soif, forcĂ©ment. De savoir, bien sĂ»r : « une soif terrible de connaĂźtre tout de ces ceps, de ces cailloux, de ceux qui ont Ă©laborĂ© patiemment chaque ouvrĂ©e de vignes s’est emparĂ©e de moi ». Depuis 2002, elle Ă©pluche les archives, les inventaires rĂ©volutionnaires, les terriers et cadastres anciens pour « raconter ce que nos yeux ne peuvent pas voir, ce que les ouvrages ne disent pas, ce que les climats vous crient silencieusement ». Guide pro (non ça ne fait pas mal...), diplĂŽmĂ©e en viticulture et en Ɠnologie, aujourd’hui elle partage l’histoire et la sociologie de la vigne et vin... Mais elle continue d’arpenter vignes et chemins et ne se lasse pas de partager les secrets de Dijon, de Cluny ou de VĂ©zelay. Formatrice de l’École des vins de Bourgogne Ă  la CitĂ© Internationale de la gastronomie & du vin, elle vous attend pour suivre une session avec elle et passer aux travaux pratiques, sur rĂ©sa. www.escapadesbourgogne.fr/votre-guide

Charlotte Fromont © DR
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allez couchey !

Couchey accueille les 28 et 29 janvier la Saint-Vincent Tournante 2023. En toute intimitĂ© ou presque, car rien n’a filtrĂ© des prĂ©paratifs. Pas de grand rush mĂ©diatique, mais un retour aux sources qui colle au caractĂšre de ce village viticole au tempĂ©rament singulier.

Village le plus au nord de la cĂŽte de Nuits, Couchey a toujours cultivĂ© sa singularitĂ©. Petit village mais grande volontĂ©. Ses habitants, qu’ils soient ou non vignerons, sont fiers de leur surnom de « Loups de Couchey » hĂ©ritĂ© d’une histoire aussi riche que troublĂ©e depuis l’époque des ducs, qui possĂ©daient des vignes par ici. Louis XV, tout comme Louis XIV, tenait Ă  ce qu’on serve leurs vins Ă  sa table. MĂȘme la rĂ©volution ne causa pas leur perte puisque certains des climats couchois bĂ©nĂ©ficiĂšrent d’un classement Ă©quivalent aux grands crus actuels. Insoumis ? Rare qu’on emploie ce qualificatif pour des vignerons. Mais ce petit village coincĂ© entre Marsannay et Fixin, qu’on traverse souvent sans s’intĂ©resser Ă  son patrimoine, est le seul en plus Ă  pouvoir afficher haut ses

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trois couleurs : blanc, rouge et rosĂ©. Trois nuances que vous retrouverez dans les caveaux. Avec une cuvĂ©e vinifiĂ©e par l’ensemble des vignerons : du Marsannay Champerdrix rouge, puisque cette commune Ă©tend ses pieds de vigne jusque chez sa voisine.

Les vignerons couchois ont choisi de fĂȘter l’évĂ©nement à l’échelle de leur village, sans excĂšs mĂ©diatique, « toujours dans l’idĂ©e de fĂ©dĂ©rer et partager autour d’un saint, d’une profession ». Pas d’animositĂ© dans le petit groupe formĂ© par les 6 domaines qui prĂ©parent la fĂȘte depuis deux ans, tout ça s’organise dans une ambiance bon enfant, entre copains et autour de bonnes bouteilles !

Jetez un Ɠil en attendant, si vous voulez montrer que vous ne venez pas que pour le vin, sur un livre Ă©voquant aussi bien les grands noms propriĂ©taires de maisons-fortes que les gens du peuple ou les trois couleurs du produit de la terre qui donnent une autre image, du coup, de ce village un peu gris d’ordinaire.

Roland Bugada et l’équipe de In Divio Veritas consacrent Ă  Couchey le troisiĂšme opus d’une collection destinĂ©e Ă  promouvoir la reconnaissance des villages vignerons du Grand Dijon : « Du vignoble insoumis Ă  la reconnaissance » (In Divio Veritas illustrations-Nicole LAMAILe e VRIL ; en librairie 40€) ■

une Saint-Vincent peut en cacher une autre : La Saint-Vincenzo dell’Amarone, Ă  beaune, le 1er fĂ©vrier â–Č

La San Vincenzo dell’Amarone est nĂ©e en 2008 Ă  la suite d’un repas mĂ©morable et bien arrosĂ© organisĂ© Ă  l’occasion de l’intronisation simultanĂ©e d’Alberto Iacono, restaurateur Ă  Beaune, Ă  la confrĂ©rie des Chevaliers du Tastevin et l’Ordre des Chevaliers de la Truffe et du Vin d ’Alba. Cette dĂ©gustation de mets Ă  la truffe accompagnĂ©s des vins prestigieux donna Ă  Alberto l’idĂ©e de crĂ©er un Ă©vĂšnement qui rĂ©unirait viticulteurs bourguignons et italiens.

Ainsi est née cette rencontre conviviale, qui prend un nouveau tournant cette année au Palais des congrÚs de Beaune.

Elle sera suivie d’une autre Ă©dition, en Sicile et en avril cette fois, pour renouveler celle qui a regroupĂ© en 2022, pour la premiĂšre fois, plus de 70 vignerons de Bourgogne, d’Italie et Sicile devant le chĂąteau de Castellammare del Golfo, prĂšs de Palerme. Une plateforme sur la mer, Ă©rigĂ©e spĂ©cialement pour l’occasion, accueillait les participants pour une dĂ©gustation sous les Ă©toiles. Ă  suivre sur le groupe facebook San Vincenzo dell’amarone.

La Saint-Vincenzo dell’Amarone © DR
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le Secret de l’herbier cyril guyon, ‘‘djinn’’ dijonnais

Bourlingueur Ă©prouvĂ©, Cyril Guyon est un bon gĂ©nie, qui a remis le gin Ă  la carte des restos et bars les plus « tendance ». AprĂšs 33 ans de mĂ©tier entre bars, bistrots et restaurants (il dirigea l’ancienne et majestueuse Concorde de la place Darcy aprĂšs y avoir dĂ©butĂ© comme garçon-limonadier !) et avoir Ă©tĂ© propriĂ©taire de plusieurs Ă©tablissements (dont Les Enfants Terribles, rue Jean-Jacques), il envisagea de crĂ©er un restaurantdistillerie. Mais de la double distillation des confinements, il ne resta plus de cette rĂȘverie que la seconde partie : la distillerie du Secret de l’Herbier Ă©tait nĂ©e, au pays des Sources de la Seine, Ă  Vaulx-Saule.

La production d’eaux-de-vie n’étant soumise Ă  aucune initiation officielle en France (il n’y a pas d’école, le droit de distiller est liĂ© d’une part Ă  la possession de cultures adaptĂ©es, et d’autre part Ă  une autorisation des douanes pour l’achat de l’alambic), il a dĂ» se trouver des mentors et des formateurs, chose malaisĂ©e s’il en est. Car on entre ici dans un monde quasi hermĂ©tique et peu partageur. Heureusement, Cyril a de la ressource et c’est entre l’Alsace, la Suisse et la rĂ©gion de Cognac qu’il a pu forger ses compĂ©tences sur le lit de ses convictions (on est un peu poĂšte, Ă  Bing Bang).

Passons du cĂŽtĂ© de l’élaboration, qui revĂȘt ici un caractĂšre Ă©minemment agreste : sauf les Ă©pices en grains (poivres, baies, etc.), toute la matiĂšre premiĂšre provient de la cueillette : celle que Cyril accomplit lui-mĂȘme dans les environs forestiers de sa propriĂ©tĂ©, au pays des sources de la Seine, et celle que sa mĂšre, qui vit en Corse (terre oĂč il a grandi) lui fait parvenir.

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Ă  boire
Ă  MaNger - PoRTRAIT DISTILLeuR
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D’abord focalisĂ© sur la production de gin pour lancer son activitĂ© (un gin rĂ©fĂ©rence, produit tout au long de l’annĂ©e, ainsi que quatre gins saisonniers), il a fait dĂ©couvrir aux Bourguignons des spiritueux travaillĂ©s comme des vins, qui reprennent, selon le souhait de Cyril, le mode de dĂ©gustation nez-bouche-gorge, avec des aromatiques intenses et mĂȘme des jeux sur la couleur (par l’action de colorants naturels, comme la betterave pour le gin de printemps.)

MacĂ©ration, distillation, Ă©levage, embouteillage, tout est fait sur place. Son alambic Ă  colonnes, Ă©quipĂ© de paniers Ă  herbes, permet la production de 130 bouteilles par distillation (auxquelles vous pouvez assister, si vous ĂȘtes de passage dans le coin et si vous tombez bien, chaque samedi). Enfin, « spiritueux dans l’ñme » Ă©tant sa devise, la gamme vient de s’étoffer avec une vodka et un pastis, en attendant d’autres crĂ©ations... À suivre ! ■ M ferguson

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Cyril Guyon © RP Distillerie le Secret de l’h erbier 4 rue Haute, 21440 Vaux-Saules 06 31 82 46
contact@distillerielherbier.com www.distillerielherbier.com
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culture+

Maria Helena Vieira da Silva - La Scala ou Les yeux - 1937 © Faujour
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le Mba vous en met plein les yeux

rĂ©trospective Maria helena Vieira da Silva, jusqu’au 3 avril

Le MusĂ©e des Beaux-Arts de Dijon dĂ©die une grande exposition Ă  celle qui fut une des rares femmes artistes Ă  ĂȘtre cĂ©lĂ©brĂ©e de son vivant au Portugal, oĂč elle est nĂ©e, mais aussi partout dans le monde. et notamment Ă  Dijon. c’est grĂące Ă  la donation granville que le nom de cette figure majeure de l’histoire de l’art est familier aux Dijonnais : 32 de ses Ɠuvres (peintures, gravures, dessins) ont Ă©tĂ© donnĂ©es au musĂ©e par Kathleen et Pierre granville dans les annĂ©es 70, Vieira elle-mĂȘme a offert trois de ses tableaux Ă  la ville, et non des moindres. Par-delĂ  cette donation exceptionnelle, ce sont en tout 80 Ɠuvres emblĂ©matiques illustrant son parcours depuis ses dĂ©buts dans les annĂ©es 30 que vous allez pouvoir dĂ©couvrir jusqu’au 3 avril Ă  Dijon. cette rĂ©trospective a Ă©tĂ© organisĂ©e en collaboration avec le musĂ©e cantini Ă  Marseille et la galerie Jeanne bucher Jaeger Ă  Paris.

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l’art du damier

Le premier volet de l’exposition revient sur le parcours de Vieira da Silva, de ses dĂ©buts figuratifs dans les annĂ©es 1930 aux peintures Ă©vanescentes des annĂ©es 1980.

Le motif du damier, c’est un peu sa marque de fabrique, lorsqu’elle commence Ă  faire parler d’elle en France, dans les annĂ©es 30. L’artiste portugaise s’y Ă©tait installĂ©e, en compagnie du peintre hongrois Arpad Szenes, qu’elle venait d’épouser. Avec les damiers, elle associe ses recherches sur la ligne et la profondeur aux motifs du carreau et du losange. Mais Vieira introduit des distorsions volontaires : les lignes sont instables, la gĂ©omĂ©trie alĂ©atoire et les couleurs vibrantes perturbent le rythme des damiers. À l’image d’un kalĂ©idoscope, la surface de la peinture se creuse ou se gonfle, elle est animĂ©e par des mouvements ondulatoires. À son retour en France, en 1947, aprĂšs avoir fui la guerre Ă  Lisbonne et Rio de Janeiro, Maria Helena Vieira da Silva dĂ©veloppa une Ɠuvre aux limites de l’abstraction et de la figuration, caractĂ©risĂ©e par l’exploration d’un espace pictural et mental apparemment infini.

une histoire d’amitiĂ©

Trente ans aprĂšs la disparition de l’artiste, en 1992, cette rĂ©trospective permet, dans un second volet, de rappeler les liens Ă©troits qui s’étaient tissĂ©s entre elle et les Granville, ses mĂ©cĂšnes et amis. La moitiĂ© des Ɠuvres prĂ©sentĂ©es lors de cette exposition provient de la donation faite par les deux Ă©poux, qui a permis Ă  l’art moderne et contemporain d’entrer au musĂ©e dans les annĂ©es 70. InstallĂ©e Ă  l’origine dans les combles, elle s’est redĂ©ployĂ©e au sein du nouveau parcours mis en place en 2017 Ă  la suite de la rĂ©fection du musĂ©e. Correspondances inĂ©dites, photographies d’archives, piĂšces rares permettent de mieux comprendre une artiste avec laquelle ils partageaient, outre le mĂȘme Ăąge (ils sont nĂ©s tous trois en 1908) une rĂ©elle complicitĂ©.

Rendez-vous

● Ateliers du week-end oh Vieira !

Plongez dans les espaces en profondeur de la peinture de Maria Helena Vieira da Silva. Jouez avec les camaïeux de la couleur de votre choix et remplissez votre dessin tramé pour un effet de perspective.

Pour les 6-12 ans. Le 8 janvier Ă  14h30

● Midis au musĂ© e les villes de Vieira da Silva

Lisbonne, Marseille, New-York, Amsterdam, Rotterdam, Paris, Rouen... Les villes rĂ©elles ou imaginaires occupent une place majeure dans la peinture de Vieira da Silva. Ses compositions tentaculaires Ă©voquent des rĂ©seaux de rues, des façades d’immeubles ou des paysages urbains dans la brume. Venez dĂ©couvrir certaines de ses Ɠuvres majeures en parcourant les deux espaces d’exposition temporaire dĂ©diĂ©s Ă  l’artiste. Le jeudi 12 janvier Ă  12h30 - Par AgnĂšs Werly, responsable des collections XXe et XXIe siĂšcles

● Visite Ă  2 voix, entre mĂ©diation et crĂ©ation

Regards croisĂ©s entre une mĂ©diatrice et un plasticien sur les Ɠuvres de Vieira da Silva au cƓur de l’exposition temporaire. Le 26 janvier Ă  12h30

● Mon Ɠil!

Partagez en famille un atelier de dessin et peinture d’aprĂšs les Ɠuvres de Vieira da Silva. Travaillez les petites touches saccadĂ©es, les aplats transparents, les structures labyrinthiques et dĂ©clinez-les sur plusieurs petites peintures abstraites aux couleurs chĂšres Ă  Vieira da Silva. Ajoutez des dessins d'yeux scrutateurs pour une trame de regards.

Enfant à partir de 6 ans avec un parent. Mercredi 8 février de 14h30 à 17h

● Midi dessin

ApprĂ©hendez les proportions et les valeurs lors d’une sĂ©ance de dessin menĂ©e par une plasticienne face aux Ɠuvres de Vieira da Silva. Inspirez-vous des trames et des camaĂŻeux de couleurs pour une rĂ©alisation libre. Jeudi 17 mars Ă  12h30

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Maria Helena Vieira da Silva - Urbi et orbi ©
1951,
musees.dijon.fr Entrée libre 16.12.22 03.04.23 85
Maria Helena Vieira da Silva, Intérieur rouge huile sur toile,
donation Pierre et Kathleen Granville, 1969 © Musée des Beaux-Arts de Dijon / François Jay © ADAGP, Paris 2022

a r V c art eN

Ça y est, on se les gĂšle ! et c’est tant mieux, car on va pouvoir se faire un petit tour dans nos galeries d’art contemporain de bfc. bon plan : on se rĂ©chauffe direct dans les flammes du diable ou dans les poils de Chewbacca. on profite des fĂȘtes pour renouer avec notre Ăąme d’enfant. et puis, au retour du printemps, on se fait explorateurs Ă©gyptiens et mĂȘme curateur avec un petit verre de vin. Pas mal, non ? alors, on s’installe, et on en prend plein les mirettes.

art in Situ, l’art pas bouchonnĂ©

Dans le parcours d’Art in Situ, on touche avec les yeux mais on peut boire avec la bouche. Cette alliance du patrimoine viticole bourguignon et de l’art contemporain issue de l’association La Route des Arts vous propose une randonnĂ©e Ă  destination des amateurs de vins et d’Ɠuvres artistiques. Lors de la premiĂšre Ă©dition en 2021-2022, ce sont les domaines Bouchard PĂšre et Fils, Maurice Chapuis et les Caves Patriarche qui s’étaient prĂȘtĂ©s au jeu. PrĂšs de 19 Ɠuvres d’art avaient Ă©tĂ© accueillies sur les trois domaines viticoles et ainsi exposĂ©es au public. Pour le cru 2022-2023 inaugurĂ© en novembre dernier, les organisateurs ont augmentĂ© la taille des fĂ»ts. Neuf lieux et domaines de la CĂŽte de Nuits Ă  la CĂŽte de Beaune entrent dans la danse et vont accueillir les Ɠuvres de prĂšs d’une quatorzaine d’artistes nationaux et locaux. Dans les petits nouveaux, on dĂ©nombre les domaines MĂ©o-Camuzet, Henri de Villamont ou encore la Maison Jacques Copeau. Chouette initiative qui devrait rĂ©itĂ©rer son succĂšs de l’an passĂ© en proposant un verre de vin et une dĂ©couverte des tableaux, sculptures et installations sĂ©lectionnĂ©s dans les propriĂ©tĂ©s des domaines. C’est donc ça, l’art de vivre Ă  la bourguignonne ?

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// par lucas l e texier
association l a route des arts contact@art-in-situ.fr +33 9 63 53 36 61
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Grande GaĂŻa DĂ©tail - Alessandro Montalbano - Domaine Bouchard

« Anatomie comparĂ©e des espĂšces imaginaires » CommissionnĂ© par Jean-SĂ©bastien Steyer. e xposition Ă  voir au MusĂ©e du chĂąteau des ducs de Wurtemberg Ă  MontbĂ©liard jusqu’au 12 mars 2023. infos au 03 81 99 22 61. l’expo partira ensuite au Museum de Nantes, d’auxerre et au MusĂ©e buffon de Montbard. livre :

« Anatomie comparĂ©e des espĂšces imaginaires », Ă©ditions du Cavalier Bleu, 184 p., 20€.

De la science dans la fiction

Et pourquoi ne pas dissĂ©quer les crĂ©atures, humanoĂŻdes et autres bestioles qui peuplent nos films, nos BD et nos sĂ©ries ? C’est le pari de cette exposition trĂšs originale proposĂ©e par le chĂąteau des ducs de Wurtemberg intitulĂ©e « Anatomie comparĂ©e des espĂšces imaginaires ». ChapeautĂ©e par les musĂ©es de MontbĂ©liard, c’est le trĂšs sĂ©rieux Jean-SĂ©bastien Steyer, palĂ©ontologue au CNRS et au MusĂ©um de Paris, qui fait office de commissaire d’expo. Pas si sĂ©rieux que ça remarque, car l’expo est largement inspirĂ©e de son livre du mĂȘme nom sorti en 2019 et dont les Ă©ditions Cavaliers Bleus proposent depuis dĂ©cembre une nouvelle Ă©dition revue et augmentĂ©e. Si vous avez toujours rĂȘvĂ© de pouvoir dissĂ©quer Chewbacca, le Marsupilami, Totoro et de comprendre l’anatomie des Gremlins et du yĂ©ti, c’est l’endroit parfait. Une crĂ©ature bien connue sera sous le feu des projecteurs : le dragon, animal mythique qui hante nos imaginaires collectifs
 On aura aussi le droit Ă  une focale sur quelques bizarreries qui peuplent nos lĂ©gendes locales comme la vouivre, sorte de serpent volant qui aurait sĂ©vi du Morvan au Jura suisse. L’expo est canon. Tout le monde se prĂȘte au jeu dans ce parcours de 200 mÂČ, entre les planches anatomiques d’Arnaud Rafaelian, des sculptures volumiques faites par Manu Janssens de la sociĂ©tĂ© Ophys et les textes de notre palĂ©ontologue. Attention, on fait ça sĂ©rieusement puisque ce sont les mĂ©thodes des sciences naturelles qui sont appliquĂ©es ici, du genre palĂ©ontologie et biologie, qui vous seront dĂ©taillĂ©es dans la premiĂšre partie du parcours
 Et puis, si ça a Ă©veillĂ© votre curiositĂ©, vous pourrez toujours acheter le bouquin qui vous proposera d’aller voir sous les poils du Loup-Garou, sous le costume de Spider-Man, ou sous l’enveloppe d’Alien. Pervers ? Mais non, c’est pour la science !

Loup garou © Denis Bretey-Ville de Montbéliard
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Yéti © Denis Bretey-Ville de Montbéliard

aire de jeux pour adultes

Exposition « Trois p’tit tours et puis s’en vont » avec Aurore-Caroline Marty, CĂ©cile Meynier, David PosthKohler, ChloĂ© Serre, Louise Siffert, Sarah Tritz. À visiter au 19 CRAC de MontbĂ©liard jusqu’au 15 janvier 2023. Il flotte ce parfum de retour en enfance au CRAC de MontbĂ©liard. Dans « Trois p’tits tours et puis s’en vont », l’expo du centre d’art contemporain montbĂ©liardais Le 19, se joue une partie entre six artistes autour de couleurs, de costumes et de performances mi-enfantins, mi-puĂ©riles. AuroreCaroline Marty travaille Ă  faire « du beau avec du beauf » et taquine les Ă©chelles de valeurs. Exemple ? « SĂ©rĂ©nade » qui inaugure l’installation, des lyres faites de polystyrĂšnes qui reprennent les formes comiques inspirĂ©es d’Assurancetourix. CĂ©cile Meynier se la joue dĂ©coratrice et architecte d’intĂ©rieur via des installations-maquettes qu’elle occupe avec des performances – « singeries », selon elle. On retrouve le plaisir de la construction de nos imaginaires de gosses dans les crĂ©ations de bric et de broc de David Posth-Kohler. L’artiste crĂ©e des personnages rĂ©currents avec des matĂ©riaux objets directement sur place et les assemble avec des tiges, des plaques ou autres caisses avant de les dĂ©poser sur un piĂ©destal. Tout-petits, on n’aurait pas hĂ©sitĂ© Ă  aller parcourir les installations de ChloĂ© Serre, qui ressemblent Ă  des parcours canins avec leurs maquettes en bois et autres objets bruts et coloriĂ©s. Dans le burlesque et la lĂ©gĂšretĂ©, l’expo diffuse une comĂ©die musicale chantĂ©e et jouĂ©e par des bactĂ©ries gĂ©antes, « Gut Feelings » de Louise Siffert. Si les formes rosĂątres et grossiĂšres nous font sourire et s’inscrivent dans l’imaginaire enfantin, c’est aussi l’esquisse d’un dĂ©passement du monde et de ses normes. Et oui, les bactĂ©ries n’ont pas de genre
 Il nous reste les marionnettes et les pulls articulĂ©s de Sarah Tritz tout en couleurs et en motifs, complexes et simplistes, que des bambins ont pu enfiler lors d’ateliers menĂ©s par le CRAC. En convoquant le pouvoir du regard enfantin, « Trois p’tit tours et puis s’en vont » mise sur notre capacitĂ© de spectateur Ă  injecter aux Ɠuvres nos histoires et nos relations, depuis nos premiers souvenirs. Et ça marche.

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l e 19, c entre rĂ©gional d’art contemporain 19 avenue des alliĂ©s 25200 MontbĂ©liard 03 81 94 43 58 contact@le19crac.com
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Trois ptits tours et puis s'en vont - David Posth-Kohler ©

en frac(arts)

Summum de nos festivitĂ©s de l’annĂ©e, NoĂ«l et l’hiver ne sont pas franchement les pĂ©riodes oĂč le satanisme est Ă  mĂȘme de pouvoir s’épanouir. Pour les adeptes et les nĂ©ophytes, vous pouvez cultiver votre passion pour les forces malĂ©fiques au FRAC de Franche-ComtĂ© Ă  Besac’ qui expose La BeautĂ© du Diable jusqu’au 12 mars 2023 Portrait d’une expo qui interroge le Mal et son grand M. Pas de Dieu sans Satan et, aprĂšs tout, il est aussi cĂ©lĂšbre (voir sympa, comme dans South Park).

Au FRAC de Franche-ComtĂ©, on ne craint pas les pentagrammes, puisqu’on les expose avec le reste du Malin dans l’expo La BeautĂ© du Diable. C’est toute l’ambivalence de BelzĂ©buth qui y est montrĂ©e, figure aussi repoussante que fascinante pour nous autres, mortels. C’est aussi le Diable comme reprĂ©sentation du mal absolu, et de comment les artistes parviennent Ă  transformer les pires atrocitĂ©s en des objets de contemplation – oui oui, il ne suffit pas de filmer les accidents de la route et de les mettre sur TikTok.

Le Diable fait quand mĂȘme moins peur aujourd’hui. On s’amuse avec les codes et des pastiches. L’argentin LĂ©on Ferrari, anticlĂ©rical, dĂ©tourna des images du journal officiel du Vatican par des collages sur Satan et l’Enfer. Le photographe Andres Serrano qui a lui-mĂȘme trempĂ© son « Piss Satan » dans un mĂ©lange d’urine et de sang, donne une image quasi sĂ©duisante du Diable dans ce flou qui l’entoure. Il y a aussi ce que le Diable raconte de l’Homme et du Mal qui n’est peut-ĂȘtre que l’apanage des humains façon « Dieu est mort », pour les plus nietzschĂ©ens d’entre nous. « L’Homme Double » de Christine Borland qui reprĂ©sente en six bustes les facettes du mĂ©decin nazi Josef Mengele. Une maniĂšre de relier les atrocitĂ©s commises et la beautĂ© olympienne de celui qui fut surnommĂ© par ses victimes « l’Ange de la mort ».

L’exposition a le mĂ©rite de faire un panorama de diffĂ©rents Ɠuvres d’art qui ont tentĂ© de dĂ©miner et d’interroger notre lien si particulier Ă  cette figure et Ă  ses convocations. Aller au Diable et le voir aussi beau, ça aurait de quoi nous rendre misanthropes, tiens.

le diable se déshabille
Frac Franche-ComtĂ© 2 passage des arts 25000 besançon 03 81 87 87 40 contact@frac-franche-comte.fr a
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Julien Langendorff - Secret Hell - 2018 © Julien Langendorff D.R

chalon egyptomaniaque

Chalon n’est pas en Égypte, mais c’est tout un peu comme. François Chabas, natif de la ville, a Ă©tĂ© l’un des plus importants adeptes de l’égyptologie naissante au XIXĂšme siĂšcle. Faut dire, il est costaud le bonhomme : d’abord marchand de vin, il bosse et apprend en autodidacte le latin, le grec puis l’ancien Ă©gyptien. À Chalon, il publie vite de nombreuses traductions d’inscriptions hiĂ©roglyphiques ainsi que des ouvrages scientifiques. Jean-AugusteDominique Ingres lui a rendu hommage dans ce portrait caricatural de 1808, « ƒdipe et le Sphinx », oĂč on le voit faire la nique Ă  un Sphynx (et oui, celui-ci a son nez). Chabas est aussi Ă  l’origine de la collection Ă©gyptienne du musĂ©e Vivant Denon de Chalon. Pour fĂȘter le bicentenaire du dĂ©chiffrement des hiĂ©roglyphes et le centenaire du tombeau de ToutĂąnkhamon, le musĂ©e Vivant Denon nous ouvre les portes de cette folie Ă©gyptienne qui s’est emparĂ©e de Chabas. À voir, des mĂ©dailles de la Monnaie de Paris, des fragments de sarcophage, des photos du musĂ©e NicĂ©phore NiĂ©pce et des dessins rĂ©alistes
 Promis, les momies restent inanimĂ©es.

Égyptomanie, rĂ©cits et vision d’Égypte gratuit. Visible jusqu’au 6 mars 2023 Visible tous les jours (sauf mardis et jours fĂ©riĂ©s), de 9h30 Ă  12h et de 14h Ă  17h30. 03 85 94 74 41. musee.denon@chalonsursaone.fr

De la cure Ă  la curation

Exposition « Prendre soin. Restaurer, RĂ©parer, de la Renaissance Ă  nos jours », jusqu’au 12 mars 2023 au MusĂ©e des Beaux-Arts de Dole.

Bicentenaire du dolois Pasteur oblige, Ă©poque d’une attention nouvelle autour des mĂ©tiers du soin – ou comme on dit, du care –, le musĂ©e de Dole nous convie Ă  une exploration du « prendre soin ». Ouf, pas de querelles entre les pro et les anti quoi que ce soit, mais bien les regards portĂ©s par les artistes, les peintres, les sculpteurs et les plasticiens autour de cette question depuis la Renaissance jusqu’à nos jours.

Lier l’art et la mĂ©decine, voilĂ  peut-ĂȘtre un programme qui rĂ©pond au besoin de remettre de l’humain, du sensible et de la reconnaissance dans le monde mĂ©dical. Outre les grandes figures de celles et ceux qui ont incarnĂ© le soin Ă  travers les Ă©poques, vous ferez un petit voyage au travers des maladies et des malades – avec cette petite voix intĂ©rieure qui dit « Tiens, on n’est peut-ĂȘtre pas si mal, nous ». Ce sont aussi les liens entre les rois thaumaturges et les kinĂ©s ou l’imagerie mĂ©dicale et la photographie. Est-ce que l’art peut prendre soin de nous ? RĂ©ponse Ă  la visite, m’sieurs-dames. MusĂ©e des Beaux-Arts de Dole HĂŽtel de Ville - Place de l’europe 39100 Dole - 03.84.79.79.79 accueil-musee@dole.org

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La Couronne de Cornelia Eichhorn ©
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© musée Vivant Denon

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tripes artistiques

Shocking ! Au Consortium Museum de Dijon, le roi Topor, seulement dessinateur-peintreĂ©crivain-poĂšte-metteur en scĂšne-chansonnier-acteur, est Ă  nu depuis le 1er juillet 2022. Dans une exposition commissionnĂ©e par Eric Troncy, l’artiste multi-casquette y dĂ©ploie toute l’ambiguĂŻtĂ© de son Ɠuvre. Magnifique morbiditĂ©, sublime obscĂšne, hĂ©ritĂ©e des obsessions d’Hara-Kiri mĂ©langĂ©es avec l’esthĂ©tique des dessins de Terry Gilliam pour les Monthy Python Pas Ă©tonnant, le drĂŽle d’oiseau a fait son petit tour dans la bande Ă  Choron et Ă  Cavanna. Le Consortium a rĂ©uni une trentaine d’Ɠuvres rĂ©alisĂ©es entre 1965 et 1996 par Topor. On fait un bout de chemin avec ce gĂ©nie, qui mĂȘle le surrĂ©alisme avec l’humour noir, sorte de prolongation des dessins de Maurice Henry associĂ©s Ă  l’esprit d’un Reiser. Roland Topor assurait Ă  LibĂ© en 1986 qu’ « il n’[Ă©tait] pas mauvais, chez un artiste, que le goĂ»t de plaire s’entende avec un certain goĂ»t de dĂ©plaire ». Ne pas toujours chercher Ă  plaire, ça nous plaĂźt, nous. ■

roland topor, « oh la la » e xposition Ă  voir jusqu’au 22 janvier 2023 ouverture du 14h00 Ă  18h00 du mercredi au dimanche, jusqu’à 20h le vendredi.

consortium Museum 37 rue de longvic 21000 Dijon 03 80 68 45 55

contact@leconsortium.fr

© Roland Topor - Cercueil
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Roland Topor, En soi-mĂȘme, 1996. Courtesy de la galerie Anne Barrault, Paris.

1823-2023

Vie, mort et résurrection du grand théùtre de Dijon

// par gérard bouchu

Dossier rĂ©alisĂ© avec l’aide des archives municipales et dĂ©partementales, ainsi que du conseil d'architecture d'urbanisme et de l'environnement (CAue), 1, rue de Soissons, Ă  Dijon.

en 2023, profitez des occasions offertes par la programmation de l’oD pour retourner au Grand ThĂ©Ăątre, qui a rouvert ses portes aprĂšs de longs mois de travaux cĂŽtĂ© coulisses. La vieille salle Ă  l’italienne a perdu de son Ă©clat original, l’entrĂ©e et les couloirs sont en attente de rĂ©fection, tout comme le foyer, mais ce lieu oĂč l’on a appris Ă  goĂ»ter au thĂ©Ăątre, enfant, a gardĂ© le goĂ»t de la madeleine de Proust pour beaucoup de Dijonnais. en attendant qu’ils soient dĂ©poussiĂ©rĂ©s, rendez-vous sous les lustres en cristal de Murano. Le plus imposant, au plafond, mesure 2,7 m de diamĂštre et pĂšse 700 kg, si vous ĂȘtes du genre craintifs, privilĂ©giez les balcons.

thÉÂtre
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Si ses vieux murs pouvaient parler, ce sont deux siĂšcles de vie dijonnaise mouvementĂ©e qu’ils pourraient nous conter. il faudra encore de longs mois de travaux, en 2024, et beaucoup d’obstination pour redonner vie Ă  ce qui fut une vĂ©ritable « machine Ă  rĂȘver » pour plusieurs gĂ©nĂ©rations de Dijonnais, amateurs d’opĂ©ras, d’opĂ©rettes, de danse, de thĂ©Ăątre... Des couples, des familles, des habituĂ©s qui, entre deux guerres, entre deux crises, attendaient chaque hiver que le rideau s’ouvre sur une nouvelle saison lyrique.

Grand Théùtre © Mirco Magliocca
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PREMIER ACTE

De 1823 Ă  1870

C’est sur l’emplacement de l’ancienne Sainte-Chapelle que des travaux colossaux, adjugĂ©s en 1810 (cinq ans aprĂšs Austerlitz), dĂ©butĂšrent dans un climat politique peu favorable. La mort de l’architecte Jacques CĂ©lĂ©rier et la chute de l’Empire, en 1815, les suspendirent. Ils ne purent reprendre qu’en 1823, sur fond de budget passĂ© du simple au double (de 324 000 F Ă  600 000 F).

Le Grand ThĂ©Ăątre de Dijon, que les journaux rapprochĂšrent de l’église de la Madeleine et du Palais Brongniart Ă  Paris, tĂ©moigne du goĂ»t de l’époque. 62 mĂštres de long, 22 de large et 17 de haut : construit sur un plan rectangulaire, il prĂ©sente une façade monumentale, avec ses huit colonnes corinthiennes Ă©difiĂ©es en regard de cinq baies en plein cintre. Le tout est en avancĂ©e grĂące Ă  un balcon Ă  balustres.

Les Dijonnais vinrent en famille admirer l’avancement des travaux mais il leur faudra attendre quelques annĂ©es pour pouvoir pĂ©nĂ©trer Ă  l’intĂ©rieur.

jParlons chiffres

InaugurĂ© en 1828, le thĂ©Ăątre de Dijon pouvait accueillir 1.000 spectateurs, soit 4 % de la population ; le ZĂ©nith en 2005 pouvait accueillir 6 % de la population de la ville et 3,5 % de celle de la MĂ©tropole. L’auditorium inaugurĂ© en 1998 compte 1611 places : Ă  deux siĂšcles d’écart, les ratios Ă©taient comparables. AprĂšs sa derniĂšre rĂ©novation, en 2005, le Grand thĂ©Ăątre ne pouvait plus accueillir que 692 spectateurs. La rĂ©novation des loges et de la partie cachĂ©e de l’iceberg, en 2021-2022, n’est qu’un prĂ©lude Ă  une rĂ©novation totale de la scĂšne, de la salle, du foyer et de l’accueil du public, en 2024-2025.

THÉ ñTRe - 1823-2023
1855
Plan -
- Archives de la ville de Dijon.
n°85 BINGBANG Théùtre - 1828 Archives de la ville de Dijon. 94

En 1828, le rideau se lĂšve devant 1400 spectateurs qui devaient ĂȘtre un peu serrĂ©s (mais il n’y avait que des bancs, Ă  la place des fauteuils, au parterre !). Ils furent Ă©blouis, racontent les gazettes, par le discours inaugural confiĂ© au poĂšte dijonnais Charles Brifaut, de l’AcadĂ©mie Française. Discours assez pompeux, dĂ©clamĂ© devant le marquis de Courtivron, maire de Dijon. Petit extrait : Il s’ouvre enfin, ce temple aux beaux-arts consacrĂ©, Monument digne d’eux, et par eux dĂ©coré !

Honneur au magistrat dont les utiles veilles Font jouir son pays de ces nobles merveilles. Etc, etc

On se plaisait, dit-on, Ă  parcourir les vastes couloirs, les longs escaliers. La foule pouvait s’y rencontrer sans se heurter. On allait visiter le vaste foyer resplendissant de ses trois lustres. La couleur dominante Ă©tait le gris-bleu. Difficile pourtant d’imaginer le dĂ©cor initial, des travaux de restauration en 1854 effacĂšrent les ors et dĂ©cors initiaux. Le thĂ©Ăątre Ă©tait rĂ©gi par ordonnance royale, et avait une vocation rĂ©gionale. Les comĂ©dies bien oubliĂ©es qui s’y jouaient (en dehors des piĂšces de Beaumarchais) devaient

aller se faire voir à Mùcon, Lons ou Bourg-en-Bresse, ce qui, vu les distances, rendait la tùche des comédiens encore plus méritoire.

La Dame Blanche, de Boieldieu, et La Pie Voleuse, de Rossini, faisaient partie des hits des premiĂšres saisons d’opĂ©ra et d’opĂ©ra-comique mais il faudra attendre la fin du rĂšgne de Louis Philippe et l’avĂšnement de Louis NapolĂ©on Bonaparte, futur NapolĂ©on III, pour que la saison thĂ©Ăątrale devienne « éblouissante » et la vie dijonnaise trĂ©pidante.

Le second Empire vit la naissance de l’opĂ©rette avec Offenbach, on applaudit La Grande Duchesse de GĂ©rolstein, on tapait du pied pour les cancans de La Vie Parisienne, on s’amusait
 Et puis il y avait Verdi, et ses grands airs qu’on fredonnait en sortant.

En 1855, les fauteuils remplacÚrent les bancs, les habitués mélomanes avaient moins mal aux fesses. Entre 1828 et 1870, 220 opéras, opéras-comiques et opérettes furent représentés, en plus des quelques 1000 comédies ou tragédies programmées en alternance.

En 1870 éclata la guerre franco-prussienne, et le théùtre ferma ses portes.

DĂ©cors du pied mouton - 1860 Archives de la ville de Dijon. 1866 - Archives de la ville de Dijon Plan coupe - 1855 - Archives de la ville de Dijon.
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Plan - 1855 - Archives de la ville de Dijon.

ACTE II

1871-1941

Le 24 fĂ©vrier 1872, un concert fut donnĂ© dont la recette devait servir Ă  la libĂ©ration du territoire national. TrĂšs vite, la vie reprit son cours. Vinrent les crĂ©ations du  Bal MasquĂ© de Verdi, celle de Carmen en 1880 et de la pauvre  Mireille en 1881. En 1888, grande frayeur : le directeur supprime opĂ©ras-comiques et opĂ©rettes, faute d’argent suffisant pour payer les artistes. Tout s’arrange la saison suivante. En 1891 ce fut la premiĂšre triomphale d’AĂŻda. Et en 1898 celle de Lohengrin. Wagner aprĂšs Verdi, on changeait de registre. Il y avait Ă  cette Ă©poque entre 90 et 140 reprĂ©sentations par saison. De 1900 Ă  1914, Ă  cĂŽtĂ© de grands opĂ©ras comme Le TrouvĂšre ou La Traviata, on put applaudir des opĂ©rettes appelĂ©es Ă  connaĂźtre de grands succĂšs (Les Mousquetaires au Couvent, Les 28 jours de Clairette), mais aussi des piĂšces du rĂ©pertoire comme Cyrano de Bergerac, Madame Sans GĂȘne Madame Butterfly fit pleurer les foules trois soirs de suite en 1911 (on se contentait alors d’une seule reprĂ©sentation, gĂ©nĂ©ralement). Et, dĂšs le soir du 17 dĂ©cembre 1911, les airs de  La Veuve Joyeuse furent sur toutes les lĂšvres. On donna 20 reprĂ©sentations de la cĂ©lĂšbre opĂ©rette de Franz Lehar jusqu’en mars 1912.

La saison 1913-1914 connut une suite de triomphes (de Werther à Manon en passant par ThaĂŻs) avant de s’achever le 11 mai avec une piĂšce de Feydeau : On purge bĂ©bĂ©. Le 3 aoĂ»t 1914 Ă©clata la Grande Guerre. Et le thĂ©Ăątre cessa toute activitĂ© jusqu’en mars 1915. Le seul opĂ©ra reprĂ©sentĂ© fut La Fille du RĂ©giment, de Donizetti, tout Ă 

l’honneur de l’armĂ©e française. Une armĂ©e que les artistes locaux encouragĂšrent en multipliant concerts de musique militaire et Ɠuvres de circonstance (CƓur de Poilu).

Une fois la guerre achevĂ©e, on continua de titiller la fibre patriotique Ă  travers des opĂ©rettes plus lĂ©gĂšres : La Cocarde de Mimi Pinson, La Fille du TambourMajor, Ɠuvres qui continuĂšrent d’ĂȘtre jouĂ©es au cours des dĂ©cennies suivantes.

Pendant l’entre-deux guerres fut installĂ©e une cabine de projection cinĂ©matographique et l’on frĂ©mit en voyant sur grand Ă©cran  Le Miracle des Loups mettant en scĂšne Le TĂ©mĂ©raire et cette fouine de Louis XI (en bons Bourguignons, on avait pris son parti). Et la vie dijonnaise reprit son rythme saisonnier jusqu’à ce que le maire, un certain Gaston-GĂ©rard, dĂ©couvre la vĂ©tustĂ© du thĂ©Ăątre et ne le ferme durant trois ans pour refaire totalement la salle, la scĂšne, le foyer et les loges des artistes.

La saison 1937-1938 fut une nouvelle fois « éblouissante », on applaudit les grands noms du moment (Georges Thil, AndrĂ© BaugĂ©). La suivante ne dĂ©mĂ©rita pas avec 4 reprĂ©sentations des Trois Valses d’Oscar Strauss, avec la troupe de Mogador, et le reprise de La FlĂ»te EnchantĂ©e, qui n’avait pas Ă©tĂ© programmĂ©e depuis 1843.

Le 2 septembre 1939 Ă©clata la seconde guerre mondiale, le thĂ©Ăątre fut occupĂ© et mis au service de l’armĂ©e allemande. Inutile de prĂ©ciser que des compositeurs d’origine juive comme Oscar Strauss, Meyerbeer ou Offenbach furent proscrits durant toutes les annĂ©es de guerre.

THÉ ñTRe - 1823-2023 n°85 BINGBANG 96
Jusqu'en 1961, la ligne 1 du tramway Gare-Parc désservait la place du théùtre

ACTE III

L’aprùs-guerre

Le public, qui n’avait plus Ă  se soucier du couvre-feu, se rua vers le thĂ©Ăątre. Tout Ă©tait bon pour lui : opĂ©ra, drame, comĂ©die
 L’opĂ©rette connut son heure de gloire, le besoin d’évasion des Dijonnais les incitant Ă  s’abonner Ă  tous les spectacles. Il y avait Ă  Dijon une troupe sĂ©dentaire, avec des choristes Ă  demeure, et des premiers rĂŽles connus et invitĂ©s dans tous les salons : divette, baryton, tĂ©nor, seconde chanteuse, fantaisiste, basse, comique, desclausaz (nom donnĂ© Ă  une comĂ©dienne chantante jouant les rĂŽles de duĂšgne) 
 Un petit monde qui logeait autour du thĂ©Ăątre, dĂ©jeunait, dĂźnait dans les pensions de famille.

Le 20 décembre 1944, un public enthousiaste était venu assister à un spectacle donné par la Croix Rouge Française au profit des hÎpitaux. Dans la distribution de ce Don Pasquale exceptionnel, un ténor, Luis Mariano, allait devenir bientÎt la vedette des opérettes à grand spectacle de Francis Lopez.

Jusqu’en 1960, le directeur Robert Leroy donna leur chance Ă  des artistes dijonnais sortis du Conservatoire, qui Ă©taient autant applaudis que les vedettes invitĂ©es. Il s’attacha Ă  reprendre des opĂ©ras un peu dĂ©laissĂ©s, comme L’EnlĂšvement au SĂ©rail (en version française !). On jouait au cours d’une saison une dizaine d’opĂ©ras ou opĂ©ras-comiques, en une seule fois gĂ©nĂ©ralement, et une vingtaine d’opĂ©rettes Ă©taient proposĂ©es le samedi soir et le dimanche en matinĂ©e.

Son successeur, Guy Grinda, Ă©tait un artiste tout comme lui, une seconde basse d’opĂ©ra qui portait beau et devint une des figures incontournables de la vie dijonnaise. Mado Robin ne put assurer dans Rigoletto, et la jeune Mady MesplĂ© la remplaça. D’autres grands noms allaient se succĂ©der au fil des ans, faisant de Dijon une des scĂšnes lyriques françaises oĂč les artistes aimaient se produire. Tony Poncet, Alain Vanzo furent parmi les plus encensĂ©s par la critique, tout comme un certain Pierre Filippi, venu crĂ©er un opĂ©ra contemporain, La Sainte de Bleecker Street. Une Ɠuvre qu’il reprendra lorsqu’il prit Ă  son tour la succession de Guy Grinda en 1978.

j Préhistoire du théùtre

Le Grand ThĂ©Ăątre a Ă©tĂ© un chantier de longue haleine. Avant cela, l’ancienne salle de la ComĂ©die Ă©tait, selon l’historien ThĂ©odore de Jolimont, « incommode, sans ornements, et sans aucune espĂšce de dignitĂ© ». Le cartouche qui signalait l’entrĂ©e de la ComĂ©die est encore visible rue Buffon. Jacques Cellerier est le premier, en 1787, Ă  proposer d’équiper Dijon d’une salle de spectacle moderne. À l’origine, il projetait d’ouvrir un thĂ©Ăątre dans l’hĂ©micycle de la place Royale, mais la Ville prĂ©fĂ©ra l’emplacement de la SainteChapelle, dĂ©molie l’annĂ©e prĂ©cĂ©dente. La construction s’étend sur vingt-huit annĂ©es du fait de la volontĂ© municipale de maintenir un imposant portique dans le style nĂ©oclassique. Entre-temps, des querelles entre architectes imposĂšrent une pesanteur supplĂ©mentaire.

>>> Programme 1945
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Coupe - Archives Dijon.

ENTRACTE

Retour aux années 80


Le triste conte de NoĂ«l des amoureux du vieux thĂ©Ăątre. Tel Ă©tait, dans le Bing Bang 41 sorti fin 2009, le titre de mon Ă©dito, qui commençait ainsi : « L’idĂ©al, pour qu’on ne se rende pas compte du vide festif de ce NoĂ«l Ă  venir, c’est que la grippe empĂȘche toute rĂ©union autre que familiale, puisqu’il n’y a rien Ă  se mettre sous la dent : pas d’opĂ©rette ou d’opĂ©ra-comique pour se marrer en regardant la scĂšne et le public tout Ă  la fois  » Pierre Filippi, le dernier directeur ayant programmĂ© une saison lyrique Ă  l’ancienne au Grand ThĂ©Ăątre, venait de disparaĂźtre. Olivier Desbordes s’était amusĂ© Ă  poursuivre dans la voie d’une crĂ©ation lyrique dĂ©complexĂ©e, mais le cƓur des Dijonnais n’y Ă©tait plus. La bourgeoisie avide de distraction des siĂšcles prĂ©cĂ©dents avait laissĂ© place Ă  un public plus Ă©clectique, plus ouvert sur le monde, prĂȘt Ă  jeter les classiques aux oubliettes. D’autant plus qu’on ne lui a pas vraiment laissĂ© le choix. Faisons un saut dans le temps. Mitterrand est arrivĂ© au pouvoir, la France vote Ă  gauche, mais Ă  Dijon, le Grand

ThĂ©Ăątre continue de vivre au rythme des opĂ©ras, des opĂ©rettes, des tournĂ©es Herbert-Karsenty. Fermez les yeux, remontons 40 ans en arriĂšre, dĂ©but de l’hiver 1983. Il est 20h30, la nuit est tombĂ©e, des femmes emmitouflĂ©es, des hommes en tenue de soirĂ©e patientent sur les marches ou dans le hall, attendant les retardataires. La sonnerie continue de retentir, annonçant le dĂ©but des reprĂ©sentations. On se presse dans les couloirs et les escaliers, aux galeries comme au parterre chacun cherche des yeux son fauteuil, aidĂ© par l’ouvreuse, qui attend son pourboire et vend le programme. La salle sent le parfum plus ou moins bon marchĂ©, les yeux fixĂ©s sur un rideau bleu derriĂšre lequel la troupe se met en place. Dans la fosse d’orchestre, les musiciens attendent la venue du maestro, le grand lustre central s’éteint lentement. Quelques toux, quelques cris poussĂ©s par ceux et celles que les retardataires dĂ©rangent avant de trouver leurs siĂšges. Le rideau s’ouvre lentement sur un dĂ©cor d’auberge ou de palais colorĂ©, facile Ă  identifier, les choristes entrent cĂŽtĂ© jardin, le spectacle peut commencer


THÉ ñTRe - 1823-2023
Henri GenĂšs, Francis & Anja Lopez, Pierre Filippi
n°85 BINGBANG 98

ACTE IV

Fin de siùcle, fin d’un monde

Directeur, metteur en scĂšne, homme de spectacle, Pierre Filippi dirigeait d’une poigne de fer tout un petit monde qui n’imaginait pas vivre ses derniĂšres belles annĂ©es dans cette salle. L’opĂ©ra avait sa prĂ©fĂ©rence, mais l’opĂ©rette ne fut pas oubliĂ©e, d’autant qu’il trouva en FrĂ©dĂ©ric Lhuillier un assistant de choc, qui allait redonner un peu de folie douce Ă  des opĂ©rettes comme La Veuve Joyeuse, La Belle HĂ©lĂšne ou Phi-Phi.

Le thĂ©Ăątre accueillit des productions exceptionnelles, venant de la Scala, comme L’Elixir d’Amour. Il y eut de grandes reprises, montĂ©es avec les moyens du bord, comme Tosca ou un superbe Otello (on Ă©tait passĂ© Ă  la VO). Sans oublier Les Contes d’Hoffmann, l’opĂ©ra-comique d’Offenbach. Les crĂ©ations comme  Le Pirate de Bellini ou Martha de Flotow furent saluĂ©es par la critique, et l’arrivĂ©e d’un jeune chef, Michel Lehmann, donna une nouvelle vie Ă  l’orchestre, qui se morfondait dans sa fosse, depuis des annĂ©es.

Un atelier de costumes avait Ă©tĂ© crĂ©Ă© sous les combles, et les dĂ©cors, plus rĂ©alistes que jamais, occupaient de plus en plus de place dans les ateliers. CĂŽtĂ© opĂ©rettes, on revit une derniĂšre fois le couple MerkĂšs-Merval, qui se maria plus de 10000 fois sur scĂšne. Les derniĂšres productions du Chatelet tournaient toujours en province, et on put assister Ă  une nouvelle reprĂ©sentation de MĂ©diterranĂ©e, la cĂ©lĂšbre opĂ©rette Ă  grand spectacle de Francis Lopez, venu pour l’occasion avec sa femme Anja saluer Henri GenĂšs et les artistes.

Tout cela pour le plus grand bonheur des vieux abonnĂ©s, et de Madame AndrĂ©e Gaston-GĂ©rard, veuve de l’ancien maire, qui avait toujours sa loge Ă  l’avant-scĂšne et recevait dans son hĂŽtel particulier les artistes de passage.

On fĂȘta le 180Ăšme anniversaire de Verdi avec un certain panache, au cours de la saison 1992-1993, avant de revenir Ă  Mozart et aux autres valeurs sĂ»res.

Le successeur de Pierre Filippi, Olivier Desbordes (qui reste un des derniers grands noms de la scĂšne lyrique française), ne rĂ©ussit pas Ă  faire partager sa passion aux Dijonnais et prĂ©fĂ©ra repartir vers d’autres horizons. On lui doit une transformation de la salle qui allait ĂȘtre pour beaucoup dans la dĂ©saffection du public. Le cĂŽtĂ© bonbonniĂšre disparut, tout comme avaient dĂ©jĂ  disparu les loges, les strapontins, en d’autres temps.

En France, jusque dans les annĂ©es 60, le mĂ©tier de « constructeur de dĂ©cors » n’existait pas. Le travail incombait alors aux machinistes dont certains Ă©taient menuisiers, d’autres serruriers ou tapissiers. Les dĂ©cors Ă©taient en gĂ©nĂ©ral directement construits dans les ateliers du thĂ©Ăątre. Dijon est l’une des rares villes françaises oĂč le patrimoine dĂ©coratif des coulisses n’ait pas Ă©tĂ© dĂ©truit par les incendies cycliques favorisĂ©s par la vulnĂ©rabilitĂ© des matĂ©riaux utilisĂ©s (bois et tissus).

Les Bobos, les Ă©tudiants, les amateurs de danse contemporaine, de grands orchestres ou d’opĂ©ras mĂ©connus avaient tournĂ© le dos au Grand ThĂ©Ăątre pour se retrouver Ă  l’Auditorium, dernier cadeau fait Ă  la ville par Robert Poujade, son ancien maire. Le monde lyrique tout comme la scĂšne politique tournaient la page en rĂȘvant d’un avenir radieux.

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Andrée Gaston-Gérard
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ACTE V

2020-2028 - Mort
 et rĂ©surrection ?

Dominique Pitoiset, le directeur de l’OpĂ©ra de Dijon, raconte volontiers ses dĂ©buts sur la scĂšne du Grand ThĂ©Ăątre de Dijon : « J’étais Ă©tudiant et je faisais le coursier. Pierre Filippi prĂ©sentait entre 12 et 14 titres par an. Je dessinais les dĂ©placements des artistes sur le sol. Le thĂ©Ăątre, j’en connais le moindre recoin, les odeurs, les vibrations ». Les spectacles n’étaient pas forcĂ©ment Ă  son goĂ»t, on peut l’imaginer. Pierre Filippi, seul maĂźtre Ă  bord, bĂątissait un programme d’opĂ©ras et d’opĂ©rettes autour d’une troupe permanente, avec des invitĂ©s pour les rĂŽles titres : « Les dames et les messieurs arrivaient avec leur paniĂšre Ă  costume. C’était un autre monde » Tout cela sous le regard critique d’habituĂ©s qui n’auraient jamais voulu manquer la reprise de Carmen, Madame Butterfly ou l’opĂ©rette Ă  grand spectacle donnĂ©e pour les fĂȘtes de fin d’annĂ©e, comme L’Auberge du Cheval Blanc. RedĂ©couvrir le vieux thĂ©Ăątre cĂŽtĂ© coulisses, Ă  l’automne 2022, aux cĂŽtĂ©s de

Dominique Pitoiset, dépassait la simple visite de chantier, clÎturant 18 mois de travaux.

Plus qu’aux spectateurs, c’est aux futurs chanteurs, musiciens, comĂ©diens que cet homme de thĂ©Ăątre a pensĂ©, les bichonnant Ă  travers une rĂ©novation exemplaire des loges, des salles de travail, toute la partie cachĂ©e aux yeux des spectateurs.

Il faudra encore patienter pour voir la salle, le grand hall, le Foyer rĂ©novĂ©s. Le thĂ©Ăątre refermera ses portes en janvier 2024, pour 18 mois, et Dominique Pitoiset arrivera alors Ă  la fin de son mandat, ce qui, pour l’avenir de la salle, risque de repousser une question qui n’a cessĂ© d’ĂȘtre posĂ©e
 depuis 20 ans. Aujourd’hui, bien malin qui pourrait dire de quel thĂ©Ăątre le public aura envie demain, aprĂšs ces annĂ©es de doute existentiel, qui ont vidĂ© les salles pendant la Covid et peinent Ă  les remplir en dehors de grands Ă©vĂšnements, d’Ɠuvres connues.

THÉ ñTRe - 1823-2023
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Ceux qui avaient connu le Grand Théùtre du temps de sa gloire eurent du mal à en croire leurs yeux en voyant les banderoles colorées installées lors de la derniÚre grÚve en date, qui firent fuir les derniers fantÎmes du passé séjournant encore en ville.

Quel avenir ?

Dominique Pitoiset l’a promis : « Le Grand ThĂ©Ăątre, avec la place de la Sainte Chapelle et le MBA en face, est un vrai bel espace de rencontre entre deux institutions. Il doit rester un lieu de mĂ©moire ouvert Ă  de nouvelles gĂ©nĂ©rations. L’époque permet peu d’investir. PlutĂŽt que d’attendre et laisser ce thĂ©Ăątre en trĂšs mauvais Ă©tat, il fallait rĂ©agir. Les loges n’étaient plus frĂ©quentables. C’est Ă  un jeune architecte du patrimoine, Fabien de Rumigny, qu’on doit d’avoir pu prĂ©voir plusieurs scĂ©narii par tranches. » Avant le dĂ©but des travaux, Dominique Pitoiset a rassemblĂ© tous les intervenants autour d’une table pour expliquer le mĂ©tier. Blanchisserie, costumes, loges VIP sans douche, bureaux, locaux techniques, place des musiciens, il fallut tout repenser en fonction d’un avenir encore nĂ©buleux. Reste maintenant Ă  revoir tout l’accueil (billetterie, foyer
) avec les usagers : « J’essaie d’ĂȘtre Ă  l’écoute. Autant solliciter l’État pour construire un espace dĂ©diĂ© Ă  l’échelle de la mĂ©tropole. Il faut aussi repenser la scĂšne pour que nous ayons la possibilitĂ© d’ouvrir Ă  des usagers diffĂ©rents voire Ă  des manifestions diffĂ©rentes, il faudra remettre le plateau Ă  plat (au sens strict, le vieux plateau penche vers la salle !) »

Faut-il craindre pour l’avenir ? On connaĂźt les choix qui ont animĂ© Dominique Pitoiset toute sa vie : « Qui a peur de lui-mĂȘme en train de se confronter avec les autres ? Pour se replier dans l’entre-soi, il ne faut pas trop compter sur moi. J’ai des valeurs assez ancrĂ©es sur des curiositĂ©s d’ailleurs. » ■

Meurtre au Grand Théùtre

22 dĂ©cembre 1990. PremiĂšre de La Veuve Joyeuse sur la scĂšne du Grand ThĂ©Ăątre de Dijon, Ă  quelques jours de NoĂ«l. Matthieu Peeters a dix ans et c’est Ă  travers lui qu’on dĂ©couvre la vie de ce thĂ©Ăątre de province cĂŽtĂ© salle comme cĂŽtĂ© coulisses, juste avant que le destin de ce garçon ne bascule dans le tragique. Un quart de siĂšcle plus tard, on le retrouve, comĂ©dien perturbĂ©, poursuivi par les fantĂŽmes du passĂ©. Son retour dans la ville de son enfance va faire sortir quelques squelettes des placards...

Ce polar est le premier d’une sĂ©rie consacrĂ©e Ă  un duo de journalistes enquĂȘteurs improbable : un quadra mal dans sa peau et une reine des faits divers aussi parisienne qu’incontrĂŽlable, Marion Vidal. L’arrivĂ©e de cette derniĂšre transformera une petite ville qu’on disait si tranquille en une vaste scĂšne de crime. Tueurs d’opĂ©rette est un voyage dans le temps, celui du thĂ©Ăątre, accompagnĂ© d’une balade actuelle au fil des rues ou des canaux, entre Paris, Dijon et Amsterdam, en cinq actes et en compagnie de quelques monstres sacrĂ©s d’hier, d’aujourd’hui et peut-ĂȘtre de demain, car l’histoire pourrait continuer un jour prochain, certains personnages Ă©tant indestructibles. tueurs d’opĂ©rette, par g Ă©rard bouchu, Z’eSt

Éditions

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Dominique Pitoiset © Mirco Magliocca.

n°85 BINGBANG 102

// par

edouard roussel

Que ta volontĂ© soit fĂȘte.

â–Č Du 20 au 23 dĂ©cembre.

Space-opĂ©rette. AprĂšs des siĂšcles d’errance dans l’immensitĂ© glaciale de l’univers, un vaisseau est contraint de se poser sur une planĂšte pleine de sensations aussi puissantes qu’inconnues : Chamonix ! Cette crĂ©ation de la truculente Cie des 26000 est une rĂ©flexion dĂ©jantĂ©e sur l’humanitĂ©. Faut-il oui ou non s’en dĂ©barrasser pour le bien de tous. Une espĂšce qui a crĂ©e l’Amour, le Disco et les ApĂ©ricubes peut-elle ĂȘtre sauvĂ©e !?!

houlĂ , tu nous ferais pas une petite dĂ©prime hivernale ? bon, c’est normal, y a qu’une heure de soleil par jour. oublie la luminothĂ©rapie, ça sert Ă  rien tu peux prendre du magnĂ©sium ou de la vitamine D. on te conseille aussi une bonne dose de chaleur humaine et un bouillon de culture : des concerts, des expos, des spectacles
 ça sera nettement plus fun et funky qu’une Rom-Com de NoĂ«l sur Netflix en se faisant livrer un resto par Deliveroo. VoilĂ  les meilleurs plans culturels de l’hiver ! ageNDa
agenda
CHALoN-SuR-SAÔNe . Plus d’infos sur : espace-des-arts.com

â–Č 8 janvier. Vive offenbach. L’Orchestre National de France, Enrique Mazzola, Patricia Petibon et Cyrille Dubois passent par Dijon livrer une soirĂ©e maxi-best-of Offenbach. Au programme : l’ouverture de La Fille du tambour-major, La Grande Duchesse de Gerolstein et son « Ah ! que j’aime les militaires ! », Le Roi Carotte, et Les Contes d’Hoffmann bien sĂ»r. RĂ©galez-vous. DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

â–Č 18 dĂ©cembre. Mystique de NoĂ«l. Deux partitions majeures de MarcAntoine Charpentier vont faire frissonner l’Auditorium de Dijon sous la baguette de Jordi Savall : la dĂ©licate liturgie de la Messe de Minuit, imprĂ©gnĂ©e de la mystique NoĂ«l et l’allĂ©gresse de son flamboyant Te Deum. Son cĂ©lĂšbre prĂ©lude est Ă  lui seul l’hymne du Grand SiĂšcle. DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

â–Č 16 dĂ©cembre. antisocial. Trust rĂ©cidive. Pour terminer l’annĂ©e sur une note de punk, le groupe iconique va partir en tournĂ© et jouer ses trois premiers albums des glorieuses 80’s : l’Élite, le chef d’Ɠuvre RĂ©pression et Marche ou CrĂšve ! Ca va jouer fort, ca va jouer gras et le CĂšdre va trembler.

CHeNÔVe . Le Cùdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

■ 21 et 22 dĂ©cembre. Black Swan. Le Lac des cygnes, chef-d’Ɠuvre de TchaĂŻkovski, chorĂ©graphiĂ© par l’étonnant Angelin Preljocaj et son ballet : ca vous aguiche ? Dans cette version contemporaine du fameux ballet le chorĂ©graphe offre une version aussi moderne que personnelle de cet hymne Ă  l’amour envolĂ© du prince Siegfried et d’Odette. Ça promet d’ĂȘtre fastueux. HĂ©las, dorĂ©navant complet ! DIJoN. Auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

8 janvier. la MĂ©moire de l’eau. La chorĂ©graphe Nathalie Pernette a rĂȘvĂ© d’un spectacle pour quatre corps et un Ă©lĂ©ment : l’eau. Dans le silence d’une piscine la nuit, cet Ă©trange ballet est un voyage onirique au fil de l’eau, de la surface aux abysses.

CHeNÔVe . Centre nautique de chenîve. Plus d’infos sur : abcdijon. org ou le cedre.ville-chenove.fr

â–Č Du 6 au 14 janvier. Science chorĂ©graphique. Projet imaginĂ© par MaĂ«lle PoĂ©sy et NoĂ©mie Goudal, ANIMA va vous plonger dans une expĂ©rience plastique immersive. Danse, voltige, musique (par ChloĂ© ThĂ©venin) et palĂ©oclimatologie (sic) pour vous embarquer dans une dĂ©rive poĂ©tique des continents. À noter que le spectacle sera du 24 au 25 fĂ©vrier Ă  l’Espace des Arts (Chalon-sur-SaĂŽne) DIJoN. Parvis Saint-Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

â–Č 13 janvier. electro de quali. Belle soirĂ©e Ă©lectronique Ă  la Vapeur. En parallĂšle du spectacle ANIMA la cĂ©lĂšbre ChloĂ© passera par la Vapeur pour un DJ set hypnotisant. En guest : Calling Marian, productrice Ă©lectro formĂ©e en musicologie. Une nuit techno et club Ă  ne pas rater. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

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â–Č 19 janvier. Stand-up stoĂŻque. Heureusement Thomas VDB est lĂ  pour nous aider Ă  accepter la chienlit du monde moderne. Lui qui a grandi dans les annĂ©es 80 quand les seuls problĂšmes Ă©taient les cagoules qui grattent et six chaĂźnes Ă  la tĂ©lĂ© a de quoi nous rassurer sur l’état du monde. La rĂ©silience c’est bien, mais l’ironie dĂ©capante c’est mieux. CHeNÔVe . Le CĂšdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

Du 24 au 28 janvier. orwellien. â–ș Dans une entreprise transformĂ©e en zoo humain (ou une version 3.0 de La ferme des animaux) un banal employĂ© affronte le cynisme et l’absurde kafkaĂŻen de sa hiĂ©rarchie. Entre le rire, l’effroi, le kitsch et le sublime, la piĂšce Zypher Z promet d’ĂȘtre une fable futuriste saisissante ! DiJoN. Parvis Saint Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

■ Du 15 au 21 janvier. offenbach.

Un peu de gaĂźtĂ© ne peut pas vous faire de mal. Pour booster votre sĂ©rotonine, cette facĂ©tieuse hormone de la bonne humeur essayez la Perichole d’Offenbach. Un vaudeville, plein de malice, ca va vous requinquer.

DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

â–Č Du 19 au 22 janvier.

Prozac besac’.

Pour bien dĂ©marrer l’annĂ©e, la ville de Besançon va accueillir la toute premiĂšre Ă©dition du bien nommĂ© festival DrĂŽlement Bien. Une seule ambition : se marrer, glousser, pouffer ou exploser de rire. Au programme des comĂ©dies : Dikkenek, les Tuches (les 4 films Ă  la suite pour un maratuches) ou Ratatouille. Mais aussi (et surtout) toute une brochette d’humoristes sauce caustique : Thomas VDB, JĂ©rĂŽme Niel, Fabrice EbouĂ©, Djimo et Rosa ! beSaNcoN. Plus d’infos sur : drolementbien.fr

agenda

■ Du 27 janvier au 10 fĂ©vrier. Place aux jeunes.

Comme chaque annĂ©e l’ABC (Association Bourguignonne Culturelle) invite la jeune gĂ©nĂ©ration Ă  dĂ©couvrir le foisonnement du spectacle vivant lors du festival À Pas ContĂ©s Ă  Dijon ! Au programme : des formes courtes, du thĂ©Ăątre, de la danse des ateliers crĂ©atifs et des expositions... NoĂ«l en mieux. DiJoN. Plus d’infos sur : abcdijon.org

â–Č 19 janvier. humour Ă©nervĂ©.

Vous adorez ces vidĂ©os bien Ă©nervĂ©es sur les resosociaux. RĂ©jouissez-vous, le facĂ©tieux JĂ©rĂŽme Niel dĂ©barque Ă  ChenĂŽve avec son premier stand-up qui promet d’envoyer du savoureux n’importe quoi. L’humoriste sera aussi le 19 Ă  la salle Marcel Sembat de Chalon-sur-SaĂŽne et le 21 au Grand Kursaal de Besac’.

CHeNÔVe . Le Cùdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

â–Č 2 fĂ©vrier. la comĂ©die sociale.

La comĂ©dienne et humoriste Laura Felpin a un don pour interprĂ©ter avec tendresse tous ces personnages du quotidien dans toutes leurs fantaisies. Plus proche d’une Florence Foresti que des serial-vanneurs de Youtube, nul doute qu’elle vous fera marrer avec son spectacle Ça passe CHeNÔVe . Le CĂšdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

◄ Jusqu’au 22 janvier. art contemporain. Le Consortium continue de nous en mettre plein les yeux avec ses trois expos temporaires. The Drawing Centre Show d’abord, qui rassemble 180 dessins de 62 artistes sortis des plĂ©thoriques rĂ©serves du musĂ©e : Carroll Dunham, Franz West, Sylvie Auvray ou Martin Kippenberger, pour ne citer que ceux-lĂ . À dĂ©couvrir aussi les Ɠuvres de l’inclassable Roland Topor. Ainsi que la premiĂšre exposition en France des Ɠuvres de l'afro-amĂ©ricaine Tshabalala Self : 8 salles, de peintures, de sculptures, pour vous donner une idĂ©e de l’approche brute et hyper-graphique de cette artiste en pleine hype. DiJoN. Plus d’infos sur leconsortium.fr

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â–Č 3 fĂ©vrier. all you need is blues.

Les Nuits de l’Alligator sont de retour avec une 17Ăš Ă©dition. Pour les amateurs de blues, c’est un rendezvous Ă  ne pas manquer : le groupe de gospel du Mississippi Staples Jr Singers et le troubadour folk francoamĂ©ricain Cory Seznec.

DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

agenda

■ 22 fĂ©vrier. Parce que le monde est rond. Entre cirque, danse et thĂ©Ăątre, Celui qui tombe de Yoann Bourgeois va vous faire tourner la tĂȘte. Dans ce spectacle Ă  la scĂ©nographie inventive, une demi-douzaine d’humains cherche l’équilibre sur un plateau mouvant et tournant comme un vinyle sur une platine. Ça promet d’ĂȘtre mĂ©dusant comme le radeau de GĂ©ricault ! DiJoN. auditorium. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

â–Č 3 fĂ©vrier. cosplay symphonie. DragonBall en cinĂ©-concert vous n’en rĂȘviez pas et pourtant ils l’ont fait ! Imaginez les musiques et les chansons de DragonBall, DragonBall Z & DragonBall Super ‘’sublimĂ©es’’ par un orchestre symphonique complet accompagnĂ© d’un pop-band. C’est complĂštement dingue. Vivement le Pokemon symphonique opĂ©ra.

DiJoN. Zenith. Plus d’infos sur zenith-dijon.fr

â–Č 22 fĂ©vrier. carnage. SoirĂ©e Ă  ne pas rater pour les mĂ©taleux impĂ©nitents : Napalm Death passe par Besançon. DĂ©jĂ  30 ans que ce groupe sĂ©vit Ă  travers le monde. La sortie rĂ©cente de leur dernier de comptine brutale : THROES OF JOY IN THE JAWS OF DEFEATISM prouve qu’ils ne sont pas prĂšs de s’arrĂȘter. En support de cette soirĂ©e : Siberian Meat Grinder et le groupe de punk hardcore Dropdead. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

â–Č 16 fĂ©vrier. l’indĂ©modable.

Monsieur Arthur H. repart en tournĂ©e aprĂšs un album concoctĂ© en toute discrĂ©tion. Les plus longues attentes font les plus belles retrouvailles
 ces nouveaux concerts seront l’occasion de nous faire voyager dans son univers plein de dĂ©licatesse et de fantaisie.

CHeNÔVe . Le Cùdre. Plus d’infos sur : cedre. ville-chenove.fr

24 fĂ©vrier. Post-punk et clarinette. â–ș Nouveau line-up, nouvel album et nouvelle tournĂ©e pour l’inoxydable groupe anglais And Also The Trees. On a de la chance, ils passent par Dijon. Quelque part entre The Cure et les Tindersticks, ce groupe va vous surprendre. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

â–Č Du 21 au 25 fĂ©vrier. emoji thĂ©Ăątre.

Dans la MĂ©canique des Sentiments, la metteuse en scĂšne EugĂ©nie Ravon et l’auteur Kevin Keiss enquĂȘtent sur nos Ă©motions. Nos joies, nos larmes, nos pudeurs et nos colĂšres sont-elles si intimes que nous le croyons, ou conditionnĂ©es. Avec tendresse et humour la MĂ©canique des Sentiments ausculte les paradoxes et les singularitĂ©s de notre temps.

DiJoN. Salle Jacques fornier. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

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â–Č Du 27 fĂ©vrier au 5 mars. coup de projo.

Chefs Op’ en LumiĂšre est un festival de directeurs de la photographie, un de ces mĂ©tiers trop mĂ©connus du cinĂ©ma. Leur taf, mettre en lumiĂšre, soigner l’ambiance et que l’image fasse sens avec l’histoire. Cette annĂ©e encore, l’Espace des Arts s’associe Ă  l’équipe du festival pour une 5e Ă©dition. Au programme : des projections, des avant-premiĂšres, des dĂ©bats, des confĂ©rences, des masterclass et des ateliers d’éducation Ă  l’image tout public. CHALoN-SuR-SAÔNe espace des arts. Plus d’infos sur espace-des-arts.com

â–ČDu 26 au 2 mars. cluedo gothique. InspirĂ© par une cĂ©lĂšbre nouvelle de Henry James publiĂ©e en 1898, le Tour d’Écrou va vous faire thriller. Entre fantĂŽmes et fantasmes, cet opĂ©ra fantastique composĂ© par Britten Ă  la forme d’un huis clos hallucinatoire plombĂ© de non-dits. Pour les amateurs de ce cette ‘‘inquiĂ©tante Ă©trangeté’’ Ă  la David Lynch. DiJoN. grand thĂ©Ăątre. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

agendaâ–Č 3 mars. auteuil en chanson. Vous le connaissiez comĂ©dien, il est aussi chanteur. AprĂšs le succĂšs de son premier album DĂ©jeuner en l’air, Daniel Auteuil confirme avec ce nouveau spectacle musical, plus personnel, sa passion pour la musique et la composition. AccompagnĂ© par ses musiciens et Ă©paulĂ© par son complice GaĂ«tan Roussel, Daniel Auteuil vise l’émotion. ÉlĂ©gant et introspectif. CHeNÔVe . Le CĂšdre. Plus d’infos sur : cedre.ville-chenove.fr

â–Č 24 mars. intime. AprĂšs avoir conquis le public avec ses deux prĂ©cĂ©dents albums : le splendide Be Sensational (2015) et Radiate (2018), pour son dernier EP Air, sorti en 2020, Jeanne a pris un tournant plus acoustique. Comme une respiration dans sa discographie, Air est peut ĂȘtre son projet le plus intime ; c’est Ă  dĂ©couvrir ou redĂ©couvrir Ă  l’Espace des Arts ! CHALoN-SuR-SAÔNe espace des Arts. Plus d’infos sur : espace-desarts.com

â–Č 4 mars. les mĂ©tamorphoses de bertrand belin.

Tunnel Vision, le septiĂšme album de Bertrand Belin est d’une Ă©trange beautĂ©. Avec sa pop hybride, ses textes Ă  la poĂ©sie presque cryptique qui Ă©raflent le banal, le dandy de la chanson française est d’une surprenante audace. À voir sur scĂšne Ă  la Rodia. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

■ 12 mars. la musique des sens. Le ChƓur de l’OpĂ©ra de Dijon va tenter une expĂ©rience sensorielle inĂ©dite : Ă©veiller le frĂ©missement des sens par la musique et rĂ©pondre Ă  cette interrogation : peut-on chanter la nuit, mimer la caresse du vent, ou le courant d’une riviĂšre simplement par la voix. Pour vous embarquer dans ce voyage sensoriel quelques partitions rares : Water Night d’Eric Whitacre, inspirĂ© d’un poĂšme d’Octavio Paz, The Sprig of Thyme de John Rutter ou Five Flower Songs de Britten. DIJoN. Grand ThĂ©Ăątre. Plus d’infos sur : opera-dijon.fr

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â–Č 21 mars. Pop millenial. AprĂšs son premier album «High Highs to Low Lows» Lolo ZouaĂŻ a surpris tout le monde. Son deuxiĂšme «Playgirl» est un carton. Sa pop r’n’b devient encore plus ambitieuse, plus assumĂ©e et plus futuriste. Elle passe Ă  Dijon, c’est sĂ»r : ça va ĂȘtre blindĂ© de millenials en fusion et de smartphones en surchauffe. DiJoN. la Vapeur. Plus d’infos sur : lavapeur.com

16 mars. Dark Metal. â–ș Encore une belle soirĂ©e pour les amateurs de musiques extrĂȘmes et bruits de chaudiĂšres malades Ă  Besac’. L’étonnant Igorrr et son breackcore hybride qui n’a pas peur de pousser vers l’électro. Les Belges d’Amenra connus pour leur mĂ©tal atmosphĂ©rique. Et mĂȘme Der Weg Einer Freiheit rendant un hommage trĂšs personnel aux Nocturnes de Chopin. beSaNcoN. la rodia. Plus d’infos sur : larodia.com

agenda

â–Č Du 28 mars au 7 avril. effervescence crĂ©ative. Les Utopiks reviennent. Ce festival pluridisciplinaire pour les petits et les grands, de 0 Ă  110 ans, est un moment d’effervescence artistique. Spectacles, concerts, boum, performances participatives et dansĂ©es, ateliers et autres rĂ©jouissances pour une expĂ©rience joyeuse immersive et fun. Au programme de cette Ă©dition : le ThĂ©oreme du Pissenlit, une version brass-band d’Alice au pays des Merveilles, une Pixmix Party : clubbing pour les kids du thĂ©Ăątre avec l’Ange pas Sage et moult autres rĂ©jouissances. CHALoN-sur-SAÔNe espace des arts. Plus d’infos sur : espace-des-arts.com

â–Č14 et 15 mars. thĂ©Ăątre Ă  l’italienne. Écrite et mise par la cĂ©lĂšbre Emma Dante, Misericorda va vous embarquer dans son univers artistique d’une extravagance toute baroque. Entre la beautĂ© et l’horreur, cette piĂšce raconte avec un langage corporel le destin d’un enfant recueilli par trois prostituĂ©es. Une fable rageuse mais bouillonnante de grĂące.

DiJoN. Parvis Saint Jean. Plus d’infos sur : tdb-cdn.com

â–Č Du 2 au 31 mars. la grande bellezza. MĂȘme avec une 17Ăšme Ă©dition, le festival Italiart a encore envie de surprendre. Une flopĂ©e de spectacles consacrĂ©e Ă  la culture Italienne dans toute sa diversitĂ©. Pour vous mettre en appĂ©tit, voici quelques rendez-vous allĂ©chants : le 3 mars Ă  l’HĂŽtel de VogĂŒĂ©, une lecture du fameux Bandini de John Fante, musique traditionnelle napolitaine le 12 mars ou du thĂ©Ăątre avec Les Ritals (interprĂ©tĂ© par Bruno Putzulu). Vous devriez guetter la prog car certains Ă©vĂ©nements sont gratuits. DiJoN.

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le monde va mal, allez bien !

boostez votre Ă©nergie : treize adresses en bourgogne Franche-ComtĂ© testĂ©es et approuvĂ©es par Loubaska, l’influenceuse que le monde (justement) nous envie.

Prenez du temps pour vous, coupez-vous du monde de fou dans lequel on vit, passez du temps avec vous et vous seul ! Il est important de ne penser qu’à soi, de temps en temps.

Pour moi, le bien ĂȘtre passe par une multitude de choses, de lieux, de personnes. Je vous emmĂšne dĂ©couvrir les plus jolies adresses de Dijon et du pays alentours, on n’imagine pas parfois qu’il n’est pas besoin d’aller loin pour aller mieux, il suffit de pousser certaines portes pour que l’enchantement commence. J’ai sĂ©lectionnĂ© pour vous des lieux et personnes tous diffĂ©rents les uns des autres mais tous testĂ©s et approuvĂ©s.

Si vous souhaitez plus de détails, vous pouvez me suivre sur Instagram. Je vous dévoilerai tous ces lieux et vous les ferai découvrir en vidéo. Bonne visite !

● les spas

le richebourg â–ș

Moment de dĂ©tente au Richebourg, hĂŽtel 4 Ă©toiles situĂ© Ă  Vosne-RomanĂ©e.  C’est toujours un plaisir d’y aller. Vous connaissez peut-ĂȘtre dĂ©jĂ  leurs mythiques balancelles ? Leur spa est trĂšs agrĂ©able, lumineux, avec vue sur le jardin. Vous pourrez profiter du sauna, du hammam, de la piscine et du jacuzzi. Seau d’eau glacĂ©e et fontaine Ă  glace pour vous rafraichir les idĂ©es.

J’ai profitĂ© d’un massage avec LĂ©a et de sa technique magique pour masser les pieds. Elle a su user de la juste pression pour que ce soit trĂšs relaxant. J’ai beaucoup aimĂ© la vaporisation de la brume au pinot noir de VinĂ©sime Ă  la fin du soin. Leurs produits sentent tellement bon ! L’idĂ©al selon moi : la formule « spa et saveurs » Ă  135 € qui comprend le repas, une heure d’accĂšs au spa et un massage de 30 minutes. L’énorme plus : les lĂ©gumes venant de leur jardin et le miel de leurs ruches. Hum !

@lerichebourg_vosneromanee

Ruelle du Pont - Vosne-Romanée 03.80.61.59.55

www.hotel-lerichebourg.com

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// par loubaska
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â–Č Vertigo

Nombreux sont les fans de la marque Nuxe mais saviez-vous que des spas Nuxe existaient ? J’avais envie de vous faire dĂ©couvrir celui-lĂ . Ambiance musique branchĂ©e, boules Ă  facettes, le spa offre une belle piscine, un sauna finlandais et un hammam. Alexia m’a prodiguĂ© un massage avec l’huile prodigieuse.  Je ne connaissais pas la gamme institut de Nuxe mais les odeurs sont tout autant enivrantes que l’huile que l’on connait tous. Un moment vraiment trĂšs agrĂ©able, bien au chaud sur le matelas chauffant, avec le feu de bois qui crĂ©pite, la musique douce.

@nuxespavertigohotel Vertigo hĂŽtel - 3 Rue Devosge - Dijon - 03.80.40.40.40 www.vertigohoteldijon.com

● les spas

â–Č impĂ©rial spa

Voyagez au pays des 1001 nuits grĂące Ă  ce spa qui allie traditions orientales et modernitĂ© Ă  des prix tout Ă  fait raisonnables. Le charme de l’orient, les odeurs, l’ambiance, le thĂ© Ă  la menthe
 tout y est. J’ai pu y faire un gommage traditionnel (accĂšs au hammam pendant 30 minutes, puis gommage au savon noir). Adieu peaux mortes ! Puis un massage de 20 minutes au beurre de karatĂ© Ă  la vanille. LaĂ«titia a su identifier mes tensions dorsales et les apaiser. Petit bonus sur place : un sauna, un jacuzzi et une cabine d’aquabike.

@imperial_spa_ 14 rue Millotet - Dijon - www.impérial-spa.fr

◄ Serenity spa

Ce spa de 200 mÂČ, en plein cƓur de Dijon, nous offre un moment de dĂ©tente absolu. Cadre vraiment charmant, avec pierres apparentes, joli dĂ©cor. On s’y sent tout de suite bien.  L’espace « Aquaya » dispose d’un sauna infra rouge, d’un hammam et d’une douche sensorielle (balnĂ©othĂ©rapie dans une autre piĂšce).  J’y ai reçu un massage et un soin du visage par Floriane. Elle m’a fait prendre 3 grandes inspirations, j’ai senti une dĂ©licieuse odeur d’orange se dĂ©gager et c’était parti pour 90 minutes hors du temps.  Un bien-ĂȘtre indescriptible. Tout Ă©tait rĂ©uni : la pression du massage, la douceur, la chaleur du matelas chauffant, la musique, les odeurs des soins (hydro peptides). Je ne m’en suis toujours pas remise.  @serenetyspa.Dijon-Beaune 1 Bis rue Musette - Dijon - 03.80.10.32.73 www.serenetyspa-dijon.fr

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â–Č relais de la source

Lors de mon sĂ©jour au Domaine Pont Roche, j’ai eu le bonheur de dĂźner dans cet ancien relais, puisque c’est Ă  cĂŽtĂ©.  J’y ai d’abord fait une trĂšs belle dĂ©couverte culinaire. La beautĂ© des plats, leur juste cuisson, l’assaisonnement, l’originalitĂ©, la saveur.  Puis j’ai visitĂ© leur spa qui propose un sauna extĂ©rieur, un bain Ă  remous sous une jolie terrasse en bois, et un espace bien-ĂȘtre oĂč nous pouvons faire des soins. Un lieu pour se ressourcer doublement, Ă  25 minutes de la ville.

@relaisdelasource 17 rue Carnot 21440 Saint-Seine-L’abbaye 03.80.35.00.35 - www.relaisdelasource.com

â–Č

la cloche

La Cloche c’est l’incontournable Ă  Dijon, le seul hĂŽtel 5 étoiles. On aime s’y retrouver, y manger, y boire un verre et surtout, se relaxer au « Spa by la Cloche ».

J’aime l’atmosphĂšre de leur spa, sous une voĂ»te de pierre, le jeu de lumiĂšre est apaisant. Le lieu est calme et intimiste. On y dĂ©couvre un bassin avec jets massants, un sauna, une douche multi-sensorielle.

Ils disposent de trois cabines dans lesquelles nous pouvons recevoir des soins en solo ou en duo.

@grandhotellaclochemgallery 14 place Darcy - 03.80.30.12.32 www.hotel-lacloche.fr

◄ Spa oasis

● les spas

Une vraie surprise. Ce spa, je l’avais associĂ© au Klube, donc plutĂŽt pour les sportifs. Mais il est parfait aussi pour ceux qui veulent juste dĂ©compresser. La balnĂ©othĂ©rapie est trĂšs complĂšte : deux saunas finlandais, un infrarouge, un hammam, un bain froid, un jacuzzi 60 mÂČ avec diffĂ©rents jets chauffĂ©s Ă  32 degrĂ©s, un solarium, salle de repos. Quand on est frileuse on adore ! Connaissez vous la salle de soin les atolls ? Quatre ateliers orientĂ©s en fonction de notre Ă©tat de fatigue et/ou de stress (lit flottĂ©, lit infrarouge, lit musical, psio). Certaines personnes y font mĂȘme des cures antistress. J’ai eu la chance d’ĂȘtre massĂ©e par les mains douces mais fermes de Manon. ExtrĂȘmement agrĂ©able, ça m’a dĂ©tendue au maximum. Puis soin visage avec la marque Thalgo, au doux parfum d’embruns.

@spaoasisdijon

4 rue des Fromentaux - Ahuy www.spa.leklube.com

● les lieux magiques

Domaine Pont roche â–ș

Le paradis Ă  30 minutes de Dijon
 Une nuit lĂ  bas pour un ressenti de 3 mois de vacances ! Le Cube et la Cabane, deux logements qui vous font oublier le stress du quotidien, en pleine nature, au bord de la riviĂšre l’Ignon. La Cabane a mĂȘme une terrasse suspendue au dessus de la riviĂšre. DĂ©corĂ©es avec beaucoup de goĂ»t, elles sont toutes les deux bien Ă©quipĂ©es. Un bain nordique bien chaud vous accueille dĂšs votre arrivĂ©e, vous n’avez plus qu’à plonger dedans.  Rallongez le plaisir avec une sĂ©ance de sauna offrant une vue panoramique sur la riviĂšre. Une bulle de bonheur ! Et pour encore plus de plaisir, programmez une sĂ©ance de shiatsu, de massage, Ă  deux mains, Ă  quatre mains.

@domainepontrocheetspa

Moulin de la Roche - 21120 Frénois - 06.23.02.39.81 www.pont-roche.com contact@pont-roche.com

â–Č Domaine de Syam

Jurassienne d’origine, j’étais un peu obligĂ©e de mettre en avant mon pays. J’aime beaucoup me rendre dans cet endroit, calme, reposant et, en plus, trĂšs bien placĂ© (pic de l’aigle, belvĂ©dĂšre des 4 lacs, pertes de l’Ain, cascades du hĂ©risson, lacs). Petit dĂ©jeuner livrĂ© dans un panier pour encore plus d’authenticitĂ©.

@domainedesyam

200 rue Rengourd - 39300 Syam 03.84.51.64.87 www.domaine-de-syam.com

â–Č les cabottes

Passez une nuit la tĂȘte dans les Ă©toiles
J’ai eu un rĂ©el coup de cƓur pour la cabane bleue qui dispose d’un toit ouvrant, avec vue sur le joli village de Change (Ă  une heure de Dijon).

4 Tiny houses au coeur de la Bourgogne, chacune Ă©quipĂ©e d’un bain nordique privatif, peignoirs, draps, serviettes.

TrÚs bon repas et petit déjeuner fait maison avec des produits locaux, livrés dans un joli panier.

@lescabottes

7 Rue Collot - 21340 Change 03.45.28.09.33 - www.lescabottes.com

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© LorÚne Creuzet
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© Thierry Magno

â–Č la cueillette

Lorsqu’on pĂ©nĂštre dans le spa du ChĂąteau de Citeaux, une dĂ©licieuse odeur de cassis nous saisit. Ici, on se soigne par la fruitithĂ©rapie, une gamme de soins naturels Ă  base de fruits rouges made in la Cueillette, c’est leur propre marque. Forfait « spa & lunch » d’un trĂšs bon rapport qualitĂ© prix (87€). Il comprend un accĂšs au spa de 2 heures, un soin visage dĂ©couverte de 30 minutes et un repas. L’accĂšs au spa est trĂšs complet : grande piscine chauffĂ©e, hammam, sauna, solarium, tisanerie. Évidemment, le soin visage que j’ai reçu ne pouvait qu’ĂȘtre agrĂ©able avec de tels produits. A chaque inspiration, une douce odeur de framboise, cassis, fraise. Leur masque Ă  la purĂ©e de fruits rouges et miel est tellement agrĂ©able. Et j’ai terminĂ© par un bon repas au bistrot « le Potager », installĂ© dans l’ancienne cuisine du chĂąteau.

@lacueillette_spahotelresort chĂąteau de citeaux

18 rue de Citeaux - 21190 Meursault www.lacueillette.com

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Domaine des Prés Verts

J’ai eu la chance de passer la nuit Ă  ChĂąteauneuf dans « La Suite », au charme incontestable avec ses poutres apparentes et son jacuzzi privatif. Du grand luxe. Le Bistrot des PrĂ©s Verts, qui se situe Ă  deux pas, propose de bons produits locaux mais on peut Ă©galement se faire servir en chambre. Petit-dĂ©jeuner trĂšs complet. A 25 minutes, on retrouve le site principal du Domaine des PrĂ©s Verts, oĂč se trouvent d’autres hĂ©bergements tout aussi charmants (Le Lodge, Le Cabanon, Le Logis, Le Studio) dans un cadre extrĂȘmement apaisant.

J’y suis allĂ©e pour me rendre au Cube Massages & Spa (sauna, douche sensorielle, hammam et espace dĂ©tente). Et c’est la douce Dorine qui m’a massĂ©e. J’ai adorĂ© ! En plus, ils utilisent les produits VinĂ©sime.

@domainedespresverts

10 Impasse des Prés Verts - 21230 JoueY 03.45.44.05.60 - www.domainedespresverts.fr

◄ la Dolce Vita

Rendez-vous pris dans la suite 002. Une cave voutĂ©e. Un enchantement totalement inattendu ! Le mur de sel d’Himalaya rend cet endroit si apaisant, si sain, avec cette lumiĂšre si douce
 Jacuzzi, sauna sublime, balancelles suspendues devant un mur de sel, les rideaux, l’ambiance gĂ©nĂ©rale du lieu
 TrĂšs bon petit dĂ©jeuner Ă©galement.

@ladolcevita.dole

6 rue Antoine Brun & 8 rue Raguet Lepine - Dole 06.59.95.27.96 - www.ladolcevitaspa.fr

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Partir, revenir

Ce sont des gars et des filles que l’on croise en bfc, quand ils sont lĂ . ils ont la bougeotte et pourtant, ils y reviennent toujours, sur cette terre loin de l’ocĂ©an. Pour nous parler de leur premiĂšre fois, Ă  vĂ©lo, en surf, en photo ou en montagne. et nous donner le p’tit coup de boost pour nous barrer Ă  notre tour.

2023 ? MĂȘme pas peur ! â–ș

Et si, comme Estelle Huard, nous prenions en 2023 la poudre d’escampette pour mieux revenir un jour en Bourgogne (ou pas) ? Cette sportive qui a crapahutĂ© sur les quatre continents et vĂ©cu en Nouvelle ZĂ©lande s’est forgĂ©e un mental dans des paysages Ă  couper le souffle et des valeurs au contact de cultures radicalement diffĂ©rentes des nĂŽtres. De retour Ă  Dijon, son camp de base, la prĂ©paration mentale bien-ĂȘtre et performance est devenue son job. L’idĂ©e : ne pas gaspiller son Ă©nergie en s’inquiĂ©tant du rĂ©sultat. Gravir l’Everest, courir un marathon, Ă©crire un livre, peindre un tableau ou Ă©crire une chanson, Estelle nous apprend Ă  gĂ©rer l’effort dans le temps pour atteindre l’objectif. « J’oublie le chrono, uniquement concentrĂ©e sur moi et les moyens que je me donne. Ça apporte de la douceur dans la rĂ©alisation de tes rĂȘves. » PrĂȘts pour un stage ? Ă  suivre sur : @co_minder | www.co-minder.com

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// par o livier Mouchiquel
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Estelle Huard, Nouvelle Zélande © DR

Partir, revenir

eric, surfeur Dargent â–ș

Croisant la nage d’un requin, Eric Dargent perd sa jambe en surfant Ă  La RĂ©union. Refusant d’ĂȘtre amputĂ© de sa passion, il s’associe Ă  la sociĂ©tĂ© dijonnaise Proteor. La prothĂšse rĂ©volutionnaire qu’ils dĂ©velopperont lui permettra l’impossible : surfer et devenir un champion niveau mondial de para surf ! Avec le rĂ©al Michel Garcia, Eric est revenu Ă  Dijon prĂ©senter aux Écrans de l’aventure leur film ORA, tournĂ© Ă  Tahiti oĂč ils ont initiĂ© au surf les habitants handicapĂ©s. Bilan : Mention spĂ©ciale du jury et Prix du public !

Ă  suivre sur : instagram : @ericdargent @avaloncreativecompany et le crew musique de Michel : Youtube forus instagram @michelgarciacreative

Vtt hero

1000 kms au Kirghizistan jusqu’au pic LĂ©nine et un film, Kanymda Kumiss, applaudi aux Écrans de l’aventure : Fred Horny est pilote aventure VTT pour les cycles Lapierre Dijon. Son truc : « traverser un pays, franchir un sommet, redescendre sur le vĂ©lo et pas Ă  cĂŽtĂ©. » Pour Ă©crire, photographier, filmer de belles histoires dans un monde qui ne tourne pas bien du tout. Et filer le coup de main. « Nous avons fourni en Ethiopie des vĂ©los assemblĂ©s au Mozambique, hyper robustes, sans vitesse avec des pneus pleins. Pour les enfants, un mĂ©decin qui part Ă  son boulot  » Ski niveau europĂ©en, courses vĂ©lo d’endurance et crosscountry, trail, vĂ©lo descente pendant plus de 10 ans niveau coupe d’Europe, Fred Horny est nĂ© pour les sports de guiboles. « Petit, je partais Ă  l’aventure Ă  ski, buvant mon chocolat au pied d’un arbre. Mon premier trip vĂ©lo route au Maroc fut le pied dans l’engrenage. » Ă  suivre sur : instagram @fredornyexplorer Fb Fred Horny - MTB Adventure

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Fred Horny © Luc Grégoire et Fred Horny
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Éric Dargent © DR

Julien, photo cool â–ș

Un frĂšre parti Ă  18 ans au BrĂ©sil, une soeur expat Ă  Londres qu’il rejoindra aprĂšs avoir roulĂ© sa bosse au BrĂ©sil lui aussi, le Dijonnais Julien Carcano est dĂ©sormais graphiste Ă  Londres. Et un photographe primĂ© aux plus grandes compĂ©titions mondiales Fine art photography. Concourant Ă  celles de New York, Paris et Tokyo, il engrange les Awards. « Je n’ai aucune contrainte. Voyager est une attitude. L’Ɠil attentif aux dĂ©tails, j’observe le quotidien diffĂ©remment. La quiĂ©tude de mes photos vient souvent de la prĂ©sence de l’eau, qui imprĂšgne la culture et l’architecture du Japon, de la NorvĂšge. Je cherche des lieux dans lesquels je me sens vierge de tout pour tout apprendre. » Ă  suivre sur : juliencarcano.com instagram @julien_carcano e xposition Japon : Manga t, passage Darcy, lun.19 au sam. 24.12

Partir, revenir

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L’Orient
 Toute sa vie ou presque : la premiĂšre fois oĂč il est arrivĂ© au NĂ©pal, David s’est dit « Je suis rentrĂ© Ă  la maison. DĂ©jĂ  gamin, je savais qu’un jour j’irais voir l’Everest. Je ne collectionnais pas les photos de footballeurs mais celles de skieurs et d’alpinistes comme le Dijonnais Jean-Marc Boivin. J’ai fait mes premiers pas en montagne Ă  12 ans avec mon grandpĂšre. » Pour un passionnĂ© de voyage et d’alpinisme enchaĂźnant les treks au NĂ©pal et en Inde, s’équiper Ă  Dijon Ă©tait galĂšre alors David a ouvert la boutique Millet place Grangier. Une marque française qui coud durable et qui a inventĂ© le sac-Ă -dos. Son voyage ultime ? « Dans une dĂ©marche spirituelle, le mont Kailash sur les contreforts du Tibet, prĂšs du Lac sacrĂ© Manasarovar. Je partirai peut-ĂȘtre entre temps dans le nord de l’Ecosse, ou en NorvĂšge, aux Ăźles Lofoten. » ■ Ă  suivre sur instagram @millet_dijon Millet Shop Dijon, 2 rue du temple, Dijon

David - Millet Shop Dijon © DR
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NorvÚge © Julien Carcano

l’archiviste se met à table

© version colorisée. DR
n°85 chroN i QueS D’uN MoNDe à table BINGBANG 118

Scùnes d’auberge

comment se faire une idĂ©e de la rĂ©alitĂ© d’une auberge autrefois ? rĂ©ponse dans les archives. Pour ĂȘtre certain qu’il s’agit de la rĂ©alitĂ© vraie, il faut s’en remettre aux hommes de loi, qui prisent, comptent, estiment, inventorient. les Archives dĂ©partementales de la CĂŽte-d’or nous permettent de parcourir cinq siĂšcles d’auberges Ă  Dijon. une sorte de Gault-et-Millau transhistorique, qui ne s’intĂ©resserait qu’au cadre.

la taverne de Jehan Verrier rue des Godrans (Dijon, 1376)

Verrier : un bien joli nom pour un tenancier de taverne ! Il meurt en 1376, et l’on fait l’inventaire de ses biens, notamment de sa taverne sise rue des Champs, alors trĂšs animĂ©e par tavernes, hĂŽtellerie et par la prĂ©sence du bordel municipal, (im)pudiquement appelĂ© « maison des fillettes ». À quoi pouvait bien ressembler une taverne du quartier chaud de Dijon dans les premiĂšres annĂ©es du principat du Hardi ?

Tout d’abord Verrier possĂšde beaucoup de vin (8 queues et un poinçon de vins vieux, et 9 queues de vin nouveau [le plus cher], conservĂ©s dans un cellier Ă  Talant) et beaucoup d’avoine, signe qu’il vendait du vin peut-ĂȘtre plus qu’au dĂ©tail et qu’il abreuvait chevaux (d’eau) et cavaliers (de vin). L’inventaire compte plus de 17 coffres (arches » ou « archettes »), six tables en sapin et 3 buffets, sortes de tables parfois utilisĂ©es comme Ă©taux. Pour s’asseoir : 2 bancs « treslis » (formĂ© d’un treillis, mailles entrelacĂ©es), 6 « fourmes » (bancs avec dossier) 4 selles (tabourets), soit de quoi asseoir au moins 20 personnes. Pour la dĂ©co : deux toiles peintes ; pour l’éclairage : des chandeliers de fer et de cuivre ; pour la cuisine : batterie de cuivre ; pour boire et manger : batterie d’étain (pintes, pintats, Ă©cuelles, plats et hanaps). Sans compter trois « monstres » en argent, les taste-vins du Moyen Âge : pour faire une dĂ©monstration du vin. >>>

// Par Édouard bouyĂ© Directeur des archives dĂ©partementales de la c ĂŽte d’o r
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l’archiviste

ScĂšnes d’auberge le baron de beaurepas roule l’hĂŽte de la Croix-d’or dans la farine (Dijon annĂ©es 1540)

Étienne Tabourot, sieur des Accords (1549-1590), rĂ©gale son Ă©poque, pourtant endeuillĂ©e par les guerres de Religion, de rĂ©cits drĂŽlatiques, pris sur le vif. Dans les Escraignes dijonnaises, il raconte les tours jouĂ©s par de malicieux compagnons Ă  des personnages ridicules ou importants.

C’est ainsi qu’il brosse le portrait du patron de l’hĂŽtellerie de la Croix d’Or Ă  Dijon (dans l’actuelle rue de la LibertĂ©), dans les annĂ©es 1540, avare jusqu’à la caricature. Voici quel tour des « clercs, marchands et gens d’Eglise » dĂ©cident de lui faire. On propose Ă  un marchand venu de Paris de prendre le nom Ă©vocateur de « baron de Beaurepas », on le fait coucher hors de la ville, on lui envoie de beaux chevaux, des serviteurs et de vilaines malles de voyage, que l’on remplit de foin. C’est en « moult belle ordonnance » qu’il arrive Ă  l’hĂŽtellerie de la Croix d’Or. « OĂč il fut receu par l’hoste, qui incontinent luy demanda s’il vouloit avoir compagnie a souppe. Il rĂ©pondit que ouy : et commande que l’on envoye inviter tels et tels qu’il luy nomme, qui estoient ceux qui avoient dressĂ© l’escarmouche, ausquels il vouloit faire bonne chere ». AprĂšs ce gueuleton, le faux baron commande aux serviteurs de ne pas desseller les chevaux, mais « qu’ils souppent tous premier [avant] que de mener leurs chevaux a l’abreuvoir ». M. le baron, une fois les « tables levĂ©es », va se promener quelques temps. Pendant ce temps les serviteurs portent les malles dans les chambres et mĂšnent les chevaux chez eux. Et le baron qui ne rentre pas Ă  l’hĂŽtellerie ! L’hĂŽte se retrouve tout seul : tout « esbahy », il monte examiner les malles, qui sont la seule chose qui reste de cet Ă©trange baron. Il les trouve vieilles et pleines de foin... Comprenant qu’il a Ă©tĂ© flouĂ©, il tente de garder le silence sur cette mĂ©saventure, « mais les compagnons le joĂŒerent le lendemain sur l’echafaut [la scĂšne], dont chascun se prit Ă  rire »...

ah qu’il est vain, le dĂ©bit du vin (Dijon, XVIIIe siĂšcle)

Sous l’Ancien RĂ©gime, ce ne sont pas nos rĂšgles commerciales, fiscales ou encore sanitaires qui rĂ©gissent la vente des produits alcoolisĂ©s, mais les statuts des corporations. Et il y a Ă©videmment des problĂšmes de plates-bandes entre la vente de vin par les hĂŽteliers et par les marchands de vin, entre les marchands de vin qui dĂ©bitent au dĂ©tail et ceux qui dĂ©bitent en gros : d’oĂč procĂšs, d’oĂč mĂ©moires d’avocats, d’oĂč archives, qui donnent une idĂ©e de l’ambiance dans laquelle on buvait et on mangeait Ă  Dijon au XVIIIe siĂšcle.

Pierre OzĂ©, qui s’était fait recevoir pĂątissier en 1712, quitte cette profession pour exercer celle d’hĂŽte et cabaretier ; il s’installe au faubourg d’Ouche, choisissant pour enseigne « La Garde de Dieu, logeant chez lui Ă  pied et Ă  cheval ».

Les pĂątissiers, ses anciens confrĂšres, ne sont pas trĂšs contents, car, s’ils ont le droit « de vendre vin Ă  leurs logis, tant asseoir [Ă  table] qu’à pot [au comptoir] », ils n’ont pas

chroN i QueS D’uN MoNDe à table
n°85 BINGBANG 120
Edouard Bouyé © RP

le droit de loger. Le mĂ©moire produit pour la cause prĂ©cise que les pĂątissiers peuvent « vendre du vin tant asseoir, qu’à pot et dĂ©tail, c’est-Ă -dire en dĂ©biter Ă  la table de ceux qui leur demandent de la pĂątisserie et qui viennent prendre du vin Ă  pot chez eux. »

Un cabaretier nommĂ© NoĂ«l Collier vend en 1765 trois piĂšces de vin (qu’il a achetĂ©es Ă  un nĂ©gociant) dans son Ă©tablissement quoiqu’il n’ait pas Ă©tĂ© reçu dans la communautĂ© des marchands de vin ; ceux-ci envoient leurs jurĂ©s, qui amĂšnent un commissaire de police, lequel saisit les trois piĂšces. Les cabaretiers ne font pas partie de la communautĂ© des cuisiniers ou traiteurs, marchands de vin en gros et en dĂ©tail.

Au XVIIIe siĂšcle, plusieurs professions sont susceptibles, principalement ou marginalement, de servir Ă  boire et Ă  manger : pĂątissiers, rĂŽtisseurs, hĂŽteliers, cabaretiers, marchands de vin, tenanciers de taverne. Il y des rĂšgles, des spĂ©cificitĂ©s, des sanctions, mais les procĂšs tĂ©moignent de la porositĂ© de ces professions au moment oĂč va commencer la RĂ©volution.

nous avons vu Ă  Dijon. PremiĂšre constatation : l’inventaire distingue la « salle d’auberge », donnant sur la rue, de la salle Ă  manger, donnant sur la cour. La salle d’auberge comprend 8 tables de 4 pieds (7 carrĂ©es et 1 ronde) et une grande table Ă  6 pieds, permettant Ă  24 personnes de s’asseoir sur les « 24 tabourets en bois fruitiers foncĂ©s au jonc ». La salle comprend aussi un comptoir en noyer, deux plateaux et un cabaret (plateau pour servir les liqueurs), sans compter une pendule, une glace, un poĂ«le en fonte, deux lampes et un grand cadre « reprĂ©sentant la RĂ©publique » (la toute jeune IIe RĂ©publique avait alors deux ans). La salle Ă  manger, c’est bien autre chose : on est lĂ  pour manger, et non pas pour boire en passant dans la rue. Deux tables en chĂȘne Ă  quatre pieds sont complĂ©tĂ©es par une « grande table ovale Ă  bascule » ; elles peuvent accueillir 12 hĂŽtes, non plus sur des tabourets, mais sur « 12 chaises garnies en paille ». FaĂŻence et porcelaine, huilier, couteau de table, candĂ©labres de cuivre, deux paires de mouchettes, deux rafraĂźchissoirs, deux tasses Ă  cafĂ©, trois nappes. Nous dirions aujourd’hui que le bar est sĂ©parĂ© de la salle de restaurant.

Sous l’Empire les auberges dijonnaises portent encore des noms de sonoritĂ© mĂ©diĂ©vale : « Puits de MoĂŻse », Arbre d’Or, Croix-d ’Or, Poire d’Or, Tour d’Or, TĂȘte Noire, Écrevisse, ÉlĂ©phant, Trois Pigeons, Petit Paris, Poirier Galant. Il faut y ajouter les cafĂ©s, qui portent le plus souvent le nom de leur propriĂ©taire. Enfin s’y ajoutent les hĂŽtels, qui sont souvent des hĂŽtels-restaurants : la Cloche, la GalĂšre, les Bains de riviĂšre, Au grand Champde-Mars, le Chapeau Rouge, le Sauvage, le Cerf-Volant, MilliĂšre
. Les auberges ne sont pas seulement des lieux de restauration et d’hĂ©bergement : elles accueillent aussi des phĂ©nomĂšnes curieux que le public vient voir. C’est une vĂ©ritable mĂ©nagerie qu’un nommĂ© Cerf a installĂ©e fin 1809, et jusqu’au 7 mars 1810, au Chapeau-Rouge : un Ă©lĂ©phant, deux lions, un loup, des singes et des perroquets. Sans compter les 20 chevaux utilisĂ©s pour tirer les voitures de la mĂ©nagerie, de la famille et des 8 domestiques.

le mobilier d’une auberge des bords de Saîne (Losne, 1850)

La mort saisit le vif,et Ă  dĂ©faut d’un reportage photographique (tout juste possible en 1850), l’inventaire aprĂšs-dĂ©cĂšs nous renseigne sur le mobilier de l’auberge, juste aprĂšs la mort de Jean-Claude Flachon, aubergiste Ă  Losne, sur les bords de la SaĂŽne. Il est un peu diffĂ©rent de celui de 1372 que

Le livre d’or du Poilus-Palace (Dijon, 1916-1918)

Le Poilus-Palace est une cantine pour les permissionnaires, un lieu de repos situĂ© Ă  la gare de Dijon. C’est l’Office central des secours aux blessĂ©s qui inaugure la cantine le 14 avril 1916. Cette disposition Ă©tait rendue nĂ©cessaire par le fait que quotidiennement plus de 10 000 permissionnaires transitaient par Dijon et devaient attendre leur correspondance, parfois de longues heures. Ce lieu comporte une salle de consommation, une salle de repos, des lavabos, une salle de lecture et des consignes de petits colis. C’est un local Ă©lĂ©gamment dĂ©corĂ© ouvert jour

il y a du spectacle à l’auberge du Chapeau Rouge (Dijon, 1810-1813)
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Le Poilus-Palace, à la gare de Dijon, entre 1916 et 1918. Archives départementales de la CÎte-d'Or, 9 Fi 2123122

et nuit sans interruption. Le Poilus-Palace peut accueillir en mĂȘme temps jusqu’à 500 poilus français et alliĂ©s dans un lieu propre. Le service de la cantine nĂ©cessite 40 personnes Ă  plein temps.

Il jouit d’une rĂ©putation trĂšs mĂ©ritĂ©e. Les soldats et les officiers peuvent faire part de leurs rĂ©flexions dans un livre d’or. C’est un document original qui permet de saisir sur vif les sentiments, les joies, les peurs et les attentes des soldats ; ici pas de censure, donc les Poilus se lĂąchent parfois grave : « Mort aux vaches, la classe 17 crĂšve de faim, laisse des pauvres gosses dans la misĂšre. A bas les embusquĂ©s. Mort aux vaches et aux enculĂ©s. ». On sent bien que c’est ici moins le menu que l’ambiance et l’accueil qui importent dans ce drĂŽle de Palace. Certains messages sont plus positifs :

C’est ici que l’on respire, La bonne camaraderie Avec les troupes d’Afrique Nous sommes tous trùs bons amis Nous avons bu un bon bouillon Mais ce n’est pas celui des Boches Croyez que nous les aurons Car moi je suis un bon apître.

grand café de Dijon : surréaliste menu de Jean-Louis Barrault (1933)

Jean-Louis Barrault, nĂ© en 1910, en garnison Ă  Dijon, dĂ©sƓuvrĂ© et furieux de voir sa permission supprimĂ©e, se venge en Ă©laborant un menu surrĂ©aliste et grinçant, illustrĂ© de caricatures.

Il l’écrit sous forme de lettre Ă  son ami Guy Tosi, futur directeur littĂ©raire des Ă©ditions DenoĂ«l. Cette bafouille un peu dĂ©connatoire est Ă©crite sur un coin de table du « Grand CafĂ©. Restaurant. Rue du ChĂąteau (PrĂšs de la Poste) Dijon. » On ne dira jamais assez les vertus du service militaire, jusque dans l’ennui, puissant auxiliaire de la crĂ©ation...

Mon vieux Tosi,

Il y a bien longtemps que je n’ai bavardĂ© avec toi et tu ne peux savoir Ă  quel point je le dĂ©plore !

Si je cristallise Ă  l’instant “t” l’atmosphĂšre voici ce qui peut rouler dans le creux de main, comme un menu somptueux d’un restaurant de choix : un pailletĂ© de gens pivotant sur leurs axes arthritiques parmi un veloutĂ© de fumĂ©e de tabac - une glace mi-gĂ©nĂ©ral, mi-capitaine, avec en guise de prĂąlines un vieux restant de 24 Heures “type” permission, le tout baignant d[an]s un liquide noir-cafard. Cet entremet est en l’honneur de ma permission supprimĂ©e aujourd[’hui] rĂ©sultant, non de ma mauvaise conduite, mais du fonctionnement relativement mauvais en ce moment de l’estomac du gĂ©nĂ©ral de corps d’armĂ©e.

- une capote au bleu

- un feuilleté de fascicules de mobilisation de toutes les couleurs et de tous les parfums : Î Huysmans!

- enfin une vaste salade contenant toutes les espùces : “salade maison” : originaire cresson poussant dans les rigoles humides de matiùre grise.

- Vin annĂ©es 1930-31-32 du clos Dancourt malheureusement un peu passĂ© depuis qu’on l’a mis en bouteille le 20 octobre dernier.

La carte gastronomique de ce restaurant chic de Dijon, qui propose suprĂȘme et mokas sans doute inabordables Ă  la bourse d’un simple bidasse, lui donne en tous les cas de l’inspiration pour Ă©crire cette lettre amicale et un brin potache. La gastronomie bourguignonne du dĂ©but des annĂ©es 1930 sert de prisme surrĂ©aliste Ă  l’expression de la colĂšre du jeune comĂ©dien.

Le cafĂ© est noir cafard, le gĂ©nĂ©ral est dyspeptique, l’incorporation est comme une mise en bouteille ; les entremets, la salade et le feuilletĂ© ont un goĂ»t bien amer...

En 1931, Jean-Louis Barrault avait contactĂ© Charles Dullin qui dirigeait le thĂ©Ăątre de l’Atelier ; il avait tenu son premier rĂŽle en septembre 1931 dans Volpone. Quelques annĂ©es plus tard, il frĂ©quente les surrĂ©alistes Ă  Saint-Germain-des-PrĂ©s ; cette lettre de 1933 montre dĂ©jĂ  une appĂ©tence pour le surrĂ©alisme – un surrĂ©alisme d’inspiration gastronomique et bourguignonne ! ■

chroN i QueS D’uN MoNDe à table
n°85 BINGBANG 122
Dijon - Grand Café, Restaurant et Hotel de la Poste © DR

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