immobilier.ch juin 2022
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Cap sur le métavers (ou pas)? –High-tech
Des avancées récentes ont renforcé l’intérêt pour ce modèle immobilier émergent. Alors, simple lubie de technophiles ou eldorado du futur? . Ce printemps, un faisceau d’informations est venu illustrer la vigueur de ce biotope numérique. Selon l’agence américaine de conseil Gartner, 25 % des consommateurs passeront au moins une heure par jour dans le métavers dès 2026. Pour Bloomberg, le marché global qui lui est lié approchera les 680 milliards de dollars en 2030. Ce printemps toujours, on apprenait que le célébrissime bureau Zaha Hadid Architects (ZHA) avait conçu une ville virtuelle autogérée à destination du métavers. Cette cité comprend une mairie, des espaces de coworking et même une galerie d’art recourant aux NFT («Non Fongible Tokens»), le tout dans le style architectural caractéristique de ZHA.
DE QUOI PARLE-T-ON? L’immobilier propre au métavers est un mode d’acquisition de biens et de terrains qui a pour cadre différents mondes virtuels. Ceux-ci sont l’équivalent de nations numériques. Elles sont dotées d’un système de droits de propriété clairement délimités et présentés comme irrévocables. Dans ces espaces, les visiteurs peuvent interagir avec d’autres usagers grâce à leurs avatars. Ils ont en outre le loisir de découvrir des offres culturelles ou commerciales et même de gagner de la cryptomonnaie en jouant par exemple à des jeux dédiés. Il est aussi possible d’y assister à des concerts ou à des événements exclusifs (pour ne livrer qu’un aperçu de cette offre qui ne cesse de s’étoffer).
Un casque 3D permet d’explorer cet univers très inspiré des jeux vidéos.
POURQUOI SE LANCER? Les acquéreurs de biens sur le métavers ont deux types de motivations: soit ils souhaitent disposer d’un lieu où recevoir leurs amis, soit ils entendent réaliser un pur investissement. Dans ce dernier cas, ils doivent être conscients que ces placements sont hautement volatiles. Après un pic à 69’000 dollars en novembre 2021, le cours du Bitcoin (qui reste la valeur étalon dans ce domaine) s’est écroulé à 30’000 dollars début mai en raison de la guerre en Ukraine. Abstraction faite de ces fluctuations, le recours au blockchain lié au métavers n’en paraît pas moins intéressant dans la mesure où cette technologie permet d’investir dans un projet immobilier avec un montant de départ relativement bas. Grâce à ce que l’on nomme la «tokennisation», ces biens peuvent en effet être divisés en plusieurs petites parts commercialisées séparément via le blockchain.
UN CASE STUDY PARLANT Le cas de Decentraland se révèle riche en enseignements. À titre de rappel, il s’agit de l’un des métavers les plus connus aux côtés de Sandbox Somnium Space, Axie Infinity et Cryptovoxels. Chacune des 90’000 parcelles qu’il comporte (nommées «LAND») peut être achetée, vendue ou développée par les utilisateurs en se servant de MANA, la cryptomonnaie propre à Decentraland. Chaque parcelle est représentée par un NFT et