![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/64cea24ba3fece2995121a23328aa6ec.jpg?width=720&quality=85%2C50)
4 minute read
Thibaud Schneider
Lauréat/Preisträger 2019
Metz
Advertisement
Thibaud Schneider compose ses sculptures et ses installations comme des poèmes élégiaques. Il prend appui sur la tradition: s’emparant des écritures bibliques, il paie son tribut aux peintres qui accompagnent ses rêveries mélancoliques. Il évoque l’amour et son évanouissement, l’inaccessible transcendance, le désir frustré de sublimation artistique. Pour conduire vers ces états insaisissables, ses œuvres échafaudent, autour d’importants fragments de vide, le bois, le métal, le plâtre et des objets du quotidien. Alliant rudesse et fragilité, elles témoignent de sa croyance en la valeur de l’art; elles objectivent également son regard critique sur notre société contemporaine. Un trivial escabeau de chantier, usé, dont le sommet est recouvert d’un voile figé, s’approprie le pouvoir chimérique de l’échelle entre ciel et terre: Sans titre (Jacob) (2018) s’amuse avec le blasphème. Ce morceau de ferraille au drapé statufié a été ou aspire à redevenir un intercesseur entre l’idéal et le quotidien, la révélation et l’occulte. Devant nos yeux sceptiques, il soutient que le ravissement artistique est affaire d’imaginaire. L’incrédulité de Saint-Thomas d’après le Caravage (2019) questionne également notre propension à accepter les expériences mystiques. À tout le moins, cette installation bouscule notre rapport à l’image. Ici, l’absence de figuration exclut une stérile confrontation entre confiance et défiance. En assemblant opacité et transparence, il ne s’agit pas de voir ou de croire, mais de ressentir la souffrance comme la passion. Nostalgie de la terre dévorée de soleil (2019) s’annonce comme un hommage à Eugène Delacroix: accroché au mur, le Jeune Turc caressant son cheval (1826-27) dialogue avec un châssis presque nu, à même le sol. Celui-ci abrite une ancienne photographie amateur, un portrait de femme, dont le court poème rédigé au verso nous emporte en Orient. Cette terre fantasmée, aux cicatrices encore saillantes, sert de cadre au véritable sujet de l’œuvre: l’admiration de l’être aimé.
Thibaud Schneider konzipiert seine Skulpturen und Installationen wie Elegien. Hierbei stützt er sich auf Traditionen: Indem er auf biblische Themen zurückgreift, zollt er den Malern, die seine melancholischen Tagträume begleiten, Tribut. Er schildert die Liebe und ihr Verschwinden, die unerreichbare Transzendenz, den unerfüllten Wunsch nach künstlerischer Perfektion. Um diesen nicht greifbaren Zustand darzustellen, gruppiert er die in seinen Arbeiten verwendeten Materialien – Holz, Metall, Gips und Alltagsgegenstände – um aussagekräftige Hohlräume herum. Sein Werk vereint Zerbrechlichkeit und Härte und verdeutlicht dadurch seinen Glauben an den Wert der Kunst, objektiviert aber zugleich seinen kritischen Blick auf die zeitgenössische Gesellschaft. Eine banale abgenutzte Trittleiter, deren oberer Teil mit einem starren Tuch bedeckt ist, erhält die illusorische Macht einer Leiter zwischen Himmel und Erde: Sans titre (Jacob) (2018) spielt mit der Blasphemie. Dieses Stück Alteisen mit seiner versteinerten Drapierung beansprucht (erneut) die Rolle des Vermittlers zwischen Ideal und Alltag, zwischen Offenbarung und Verschleierung. Vor unseren skeptischen Augen verdeutlicht es, dass künstlerische Verzückung erst mit der Vorstellungskraft entsteht. Auch die Installation L’incrédulité de Saint-Thomas d’après le Caravage (Der ungläubige Thomas nach Caravaggio) (2019) hinterfragt unsere Bereitschaft, mystische Erfahrungen zuzulassen. Zumindest stellt sie unser Verhältnis zum Bild in Frage, denn das Fehlen jeglicher figürlicher Darstellung unterläuft die sterile Dichotomie von Glaube und Misstrauen. Die Kombination von Undurchdringlichkeit und Transparenz zielt nicht auf das Sehen oder den Glauben ab, sondern auf das Nachempfinden von Schmerz und Leidenschaft. Nostalgie de la terre dévorée de soleil (Nostalgie der von der Sonne verzehrten Erde) (2019) gibt sich als Hommage an Eugène Delacroix, dessen Jeune Turc caressant son cheval (Junger Türke streichelt sein Pferd) (1826–27) an der Wand im Dialog mit einem fast leeren Bilderrahmen auf Bodenhöhe steht. Dieser enthält eine alte Amateurfotografie, ein Frauenporträt mit einem kurzen Gedicht auf der Rückseite, das uns in den Orient versetzt. Diese erträumte Welt, mit ihren noch frischen Narben, ist der Schauplatz für das wirkliche Thema dieser Arbeit: die Anhimmelung eines geliebten Wesens.
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/09ace77545f40f18431bb0e9df679ca0.jpg?width=720&quality=85%2C50)
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/ff967d5fcd0c5509099381b939198ade.jpg?width=720&quality=85%2C50)
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/aa3c3d8c560f70760770746c661b32d2.jpg?width=720&quality=85%2C50)
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/19ca7b674e883057192f2ce0425bd81d.jpg?width=720&quality=85%2C50)
Sans titre (Jacob), 2018, Sculpture / Skulptur, Courtesy Thibaud Schneider Nostalgie de la terre dévorée de soleil, 2019, Installation, Courtesy Thibaud Schneider En dialogue avec / im Dialog mit: Eugène Delacroix (1798-1863), Jeune Turc caressant son cheval, 1826/27, Collection Villa Vauban – Musée d’Art de le Ville de Luxembourg
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/10f35f226353aff9a54733fa5f2d9903.jpg?width=720&quality=85%2C50)
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/28cee9cf77fb7be6cfa406c0f7bd501e.jpg?width=720&quality=85%2C50)
Nostalgie de la terre dévorée de soleil, 2019, Installation, Courtesy Thibaud Schneider En dialogue avec / im Dialog mit: Eugène Delacroix (1798-1863), Jeune Turc caressant son cheval, 1826/27, Collection Villa Vauban – Musée d’Art de le Ville de Luxembourg
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/87479eaf01aa839830e916bbe3c6914a.jpg?width=720&quality=85%2C50)
![](https://assets.isu.pub/document-structure/200326134622-82668cae60e5537c248adb7bf5c48881/v1/dd098b05c1457a8088e9f7ce03bdff04.jpg?width=720&quality=85%2C50)