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Bettina Leuchtenberg
TRIER
Curatrice
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TRÈVES
Les quatre artistes nommés par la ville de Trèves pour le Prix d’Art Robert Schuman ne sauraient être plus différents. Pourtant, tous les quatre abordent le thème de l’Europe sous le signe et à l’époque de la mondialisation. Leurs œuvres témoignent d’approches individuelles qui ont toutes pour sujet l’être humain dans son environnement immédiat ou élargi. Deux hommes, deux femmes, différentes générations et différents lieux de vie se côtoient dans ce choix et formulent ensemble une idée: l’état de l’Europe démocratique au début du XXI e siècle mérite un regard critique; en effet, c’est le seul moyen de développer les idées qui formeront la base de nouvelles réflexions et de points de vue inédits sur la vie en société. Leurs œuvres démontrent, de manière directe et sensorielle, que l’Europe est capable, même et surtout en période de fortes turbulences, de produire des choses admirables et intéressantes. Dans ses œuvres, Stephan Backes donne à voir un monde numérique vécu de manière tantôt surprenante, tantôt sphérique. À travers le travail qu’il présente ici, l’artiste, qui vit désormais à Berlin, renoue avec ses origines dans le QuattroPole. Celui-ci est le sujet d’une simulation en temps réel qui, à travers la visualisation d’un lotissement résidentiel fictif, questionne la suburbanisation rampante. Werner Bitzigeio crée des espaces filigranes mais solides, à la fois transparents et enveloppants. En pénétrant dans ses sculptures praticables, le spectateur apprend à écouter son corps et vit une expérience spatiale inédite. Son triptyque fait de bouts de bois local macérés dans des vins de différents pays européens fait appel à tous les sens. Les qualités de l’Europe sont ici présentées dans un état originel: une découverte sensorielle dans un contexte muséal. Photographe, vidéaste et artiste conceptuelle, Bettina Ghasempoor multiplie et mélange les supports. Son travail a pour sujet le présent, considéré dans ses rapports avec le passé et ce qui marque l’homme et sa culture: un monde en mutation et son histoire, l’Europe aux prises avec la migration et avec ceux qui n’ont rien appris du passé. Judith Leinen analyse les rapports et corrélations entre systèmes mondiaux et régionaux. Son travail en est un parfait exemple, puisqu’il exprime de manière concrète les notions d’éloignement et de proximité. L’artiste vit aux États-Unis et conçoit des
installations pour lesquelles elle importe des produits de la Grande Région. Ses sculptures sont ensuite assemblées à partir de notices de montage et d’éléments de connexion qu’elle envoie par courrier des États-Unis. Les œuvres des artistes de Trèves et de l’arrondissement Trèves-Sarrebourg illustrent chacune à sa manière les célèbres mots de Robert Schuman (1886-1963): «Nous ne coalisons pas des États, nous unissons des hommes.» Pour moi qui, en tant que commissaire d’exposition, ai eu le privilège d’accompagner ces quatre artistes, de les conseiller, de les représenter et de les présenter durant ces derniers mois, cette union est parfaitement réussie. L’échange avec autrui est toujours enrichissant. La communication avec les commissaires d’exposition de Luxembourg, Metz et Sarrebruck ainsi qu’avec les collègues des musées luxembourgeois a été cordiale et stimulante à plus d’un égard. Je crois pouvoir associer à mes remerciements les artistes, qui apprécient la possibilité de disposer d’une vitrine internationale. Un grand merci à toutes et à tous pour cette expérience pratique de la culture de l’échange.
Für den Kunstpreis Robert Schuman hat die Stadt Trier vier Künstler nominiert, die unterschiedlicher nicht sein könnten. Dennoch bearbeiten alle vier das Thema Europa im Zeichen und in Zeiten der Globalisierung. Zu entdecken sind individuelle Herangehensweisen, die immer den Menschen oder seine Produkte in dessen unmittel- und mittelbarer Umgebung zum Gegenstand haben. Zwei Männer, zwei Frauen, unterschiedliche Generationen und Lebensorte stehen künstlerisch nebeneinander und beschreiben gemeinsam eine Idee: Das Hier und Jetzt eines demokratischen Europa im frühen 21. Jahrhundert lohnt einen kritischen Blick. Nur so können Ideen wachsen, die eine Basis für neue Gedanken und Blickwinkel auf das gemeinsame Zusammenleben bilden. Dass Europa gerade in turbulenten Zeiten Angenehmes und Entdeckenswertes hervorbringt, wird direkt sinnlich erfahrbar. Stephan Backes zeigt mit seinen Werken eine digitale Welt auf, die mal überraschend, mal sphärisch erlebt werden kann. Der in Berlin lebende Künstler knüpft mit seiner hier gezeigten Arbeit an seine Heimat in der QuattroPole an. Sie liefert das Thema für seine Echtzeitsimulation, in der die Visualisierung eines fiktionalen Neubaugebietes eine omnipräsente Suburbanisierung hinter-fragt.
Werner Bitzigeio erschafft filigrane aber stabile Räume, die zugleich transparent und verhüllend sind. Wer in seine begehbaren Skulpturen eintritt, lernt, sich selbst zu spüren und erlebt eine neue Raumerfahrung. Mit allen Sinnen erfahrbar ist sein Triptychon aus heimischen Hölzern, die zuvor in europäische Weine eingelegt wurden. Die schönen Seiten Europas werden ganz urpsrünglich präsentiert. Eine sinnliche Entdeckung im musealen Umfeld. Bettina Ghasempoor ist von der Fotografie über Video bis hin zur Konzeptkunst kreativ breit aufgestellt. Ihr Thema ist das Heute, das Jetzt – in Bezug zu dem, was war, was den Menschen und seine Kultur prägt, beziehungsweise geprägt hat. Eine Welt im Wandel und ihre Geschichte. Europa in der internen Auseinandersetzung mit Migration und mit denen, die aus der Vergangenheit nichts gelernt haben. Judith Leinen untersucht das Verhältnis von globalen und regionalen Systemen und Zusammenhängen. Sie selbst ist dafür bestes Beispiel, drückt sie doch Entfernung und Nähe in ihrer Kunst ganz konkret aus. Sie lebt in den USA und konzipiert Installationen, für die Produkte aus der Großregion angeliefert und montiert werden. Anhand von Bauanleitungen und Verbindungsstücken, die sie per Post aus den USA schickt, entstehen ihre Skulpturen. So wird in den Werken der Künstlerinnen und Künstler aus Trier und dem Kreis TrierSaarburg auf jeweils individuelle Art deutlich, was Robert Schuman (1886–1963) sagt: „Wir verbinden keine Staaten, sondern Menschen.“ Für mich als Kuratorin, die ich die vier Trierer Teilnehmer in den Monaten vor der Ausstellung begleiten, beraten, vertreten und präsentieren durfte, ist diese Verbindung bestens gelungen. Der Austausch untereinander ist befruchtend, die Kommunikation mit den Kuratoren aus Luxemburg, Metz und Saarbrücken sowie den Kolleginnen der Luxemburger Museen inspirierend und freundschaftlich. Gleiches betonen die Künstler, welche die Möglichkeit, sich auf internationaler Ebene präsentieren zu können, überaus schätzen. Herzlichen Dank an alle für diese praktisch gelebte Kultur der Begegnungen!
TRIER
Bettina LEUCHTENBERG
Kuratorin