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Mirjam Elburn
Saarbücken
Les cheveux sont le matériau principal des œuvres de Mirjam Elburn. Au moyen d’un processus de tissage complexe, elle associe des cheveux humains à des objets du quotidien tels que journaux, caisses à savon ou vêtements, ou les intègre à des installations plus vastes où ils recouvrent le sol et les murs. Élément corporel, les cheveux déclenchent chez le spectateur des sentiments ambivalents : portés par l’homme, ils sont synonymes de beauté et de désir, mais détachés du corps, ils se transforment en vestiges évoquant la nature éphémère de l’existence. En les incorporant dans ses objets et installations, Mirjam Elburn convoque à la fois la présence et l’absence du corps. La provenance des cheveux reste inconnue, de manière à provoquer chez le spectateur un sentiment qui oscille entre intimité et rejet. L’ambivalence de ce matériau d’origine humaine, associé à des objets du quotidien, devient ainsi le principe esthétique du travail de l’artiste. Le corps humain et les traces qu’il laisse sont également au cœur de ses séries de polaroïds, qui se signalent elles aussi par une approche sculpturale, comme en témoignent les images de lits anonymes dans lesquels l’artiste a dormi pendant ses déplacements. L’idée du lit comme lieu de rêve, de solitude, de sexe, d’amour, de violence, de naissance et de mort est ici déconstruite par le biais d’une décomposition matérielle de l’image et de son agrandissement. Depuis 2018, l’artiste travaille également sur les propriétés et la matérialité de différents tissus utilisés dans la confection de rideaux. La technique du feutrage, un artisanat traditionnellement féminin, lui permet d’entremêler le tissu enveloppant et intime avec les cheveux protecteurs pour suggérer chaleur et sécurité, à l’image de certaines œuvres de Joseph Beuys. La fragilité de ces voiles, leur structure organique et leur perméabilité rappellent également les objets de l’artiste américaine Eva Hesse, dont les œuvres sont tout autant chargées d’émotions, ambivalentes et énigmatiques.
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Haare sind das zentrale Material von Mirjam Elburn. Sie webt sie in einem aufwendigen Verbindungsprozess in Gegenstände wie Zeitungen, Seifenkisten und Kleidung ein oder macht sie zum Bestandteil raumgreifender Installationen, in denen sie Böden und Wände bedecken. Haare stehen in direkter Verbindung zum Körper und lösen dadurch ambivalente Gefühle aus: Verbunden mit dem Menschen offenbaren sie Schönheit und Begehren; losgelöst vom Körper mutieren sie zu Überresten, assoziieren Vergänglichkeit und Vergangenheit. Indem Mirjam Elburn sie als Teile des Körpers in ihre Objekte und Installation einbindet, thematisieren sie seine Anwesenheit und zugleich seinen Verlust. Von welchem Körper das Haar stammt, bleibt aber rätselhaft – Intimität und Abstoßung können die Folge der Betrachtung sein. So wird die Ambiguität dieser mit Alltagsgegenständen verbundenen menschlichen Fragmente zu Mirjam Elburns ästhetischem Prinzip. Aspekte des menschlichen Körpers und die Spuren, die er hinterlässt, sind auch das Thema ihrer Polaroidserien. Auch hier zeichnet ein bildhauerischer Umgang die Bearbeitung der Aufnahmen aus – Ansichten beispielsweise von fremden Betten, in denen die Künstlerin auf ihren Reisen geschlafen hat. Das Bild des Bettes als Ort von Traum, Einsamkeit, Sex, Liebe und Gewalt, von Geburt und Sterben wird dekonstruiert und abstrahiert, in Schichten zerlegt und vergrößert reproduziert. Seit 2018 beschäftigt sich Mirjam Elburn zudem mit den Eigenschaften und der Stofflichkeit von Vorhängen. Das Durchfilzen als traditionell weiblich konnotiertes Handwerk verbindet den verhüllenden, Intimität produzierenden Stoff mit dem schützenden Haar und impliziert, ähnlich wie im Werk von Joseph Beuys, Wärme und Geborgenheit. Die Fragilität der Vorhänge, ihre organische Struktur und Durchlässigkeit erinnert dabei an die Objekte der Amerikanerin Eva Hesse, deren Arbeiten ebenso emotional aufgeladen, ambivalent und rätselhaft wirken.
third skin (hinter geschlossenen Gardinen), 2019, Rideau en nylon avec cheveux humains / (Nylon-)Vorhänge mit menschlichem Haar durchfilzt, Courtesy Mirjam Elburn
third skin (fremde Betten_1-_18 /_20-_25), 2019, Polaroid n/b, démonté / Schwarz-weiß Polaroids, demontiert, Courtesy Mirjam Elburn negative capability, 2019, Tas de cheveux / Haarschüttung, Courtesy Mirjam Elburn
third skin (fremde Betten_1-_18 /_20-_25), 2019, Polaroid n/b, démonté / Schwarz-weiß Polaroids, demontiert, Courtesy Mirjam Elburn