Participer n°653

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Décembre 2014 . Janvier . Février 2015 . Numéro 653

)Participer( Magazine des sociétés coopératives et participatives

)Ouverture(

La Scop, une réponse pour le développement des Biocoop

)International(

Scic, le projet coopératif au service des territoires

Retour sur le second Sommet des coopératives de Québec

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santé Quel bien plus précieux, plus essentiel Que la santé ? sa santé, la santé de ses proches, la santé de ses salariés, de ses collègues… À la Macif, l’accès à la complémentaire santé se doit d’être vraiment pour tous. engagée pour la défense de l’accès aux soins, la Macif place la santé au cœur de sa vision mutualiste. À la Macif, pas d’actionnaires à rémunérer et en santé, pas de sélection médicale, pas de garantie gadget. particuliers, professionnels, petites et grandes entreprises, parce que vous êtes tous différents, les offres santé Macif s’adaptent aux besoins de chacun. Depuis 50 ans, la Macif, qui a diversifié son offre – assurance, banque, santé –, vous accueille dans le respect des valeurs mutualistes, en préservant l’identité de ses partenaires et en optimisant la protection sociale complémentaire de ses adhérents.

si vous partagez les MêMes valeurs, rejoignez-nous.

Les contrats santé proposés par la Macif sont assurés par des mutuelles relevant du Livre II du code de la mutualité et adhérentes à la Mutualité Française ou par des institutions de prévoyance régies par le Livre IX du code de la sécurité sociale MUTUELLE ASSURANCE DES COMMERÇANTS ET INDUSTRIELS DE FRANCE ET DES CADRES ET SALARIÉS DE L’INDUSTRIE ET DU COMMERCE. Société d’assurance mutuelle à cotisations variables. Entreprise régie par le Code des assurances. Siège social : 2 et 4, rue Pied de Fond 79000 Niort. Intermédiaire en opérations de banque pour le compte exclusif de Socram Banque. N°ORIAS 13005670 (www.orias.fr).

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Sommaire p.4 p.6 p.10 p.13 p.14

Média Scop Vie du réseau Btp Communication Actualités

)Dossier(

C p.16

Scic et collectivités locales : la construction d’une évidence

)Enjeux Scop( p.22 Scop et Scic sous les feux de la RSE p.24 Zoom : Coopératives jeunesse de services

)International( p.26 Sommet international des coopératives 2014 Une célébration de la communauté coopérative

)Ouvertures( p.28 Biocoop : coopération et équité de la fourche à la fourchette p.30 Pratique : Le compte personnel de formation peut-il aider les salariés à mieux se former ?

)Scop en action( p.32 Secmmi, de la chaudronnerie aux chantiers d’exception p.36 Parcours p.38 Lectures Participer. Magazine des Sociétés coopératives et participatives 37, rue Jean Leclaire 75017 Paris - tél. : 01 44 85 47 00, fax : 01 44 85 47 10 • www.les-scop.coop Réalisation : Scopedit, 37, rue Jean-Leclaire 75017 Paris. Gérant : Patrick Lenancker. Rédacteur en chef : Pierre Liret. Secrétariat de rédaction : Corinne Lefaucheux, Carine Dieu-Romastin. Conception, réalisation, appui éditorial : Philem Despiney, Scop In Studio 4, Bruno Chambrillon. Impression : Chevillon Imprimeurs. Dépôt légal : 4e trimestre 2014. CPPAP 1115 T 87741 . ISSN 1264-949X. Abonnement : 1 à 3 abonnements souscrits : 26 € par abonnement, à partir de 4 abonnements 22 € par abonnement. Contact abonnement : 03 80 48 95 37

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L’ouverture, levier de développement e numéro de Participer en témoigne : le Mouvement Scop s’ouvre de plus en plus à son environnement depuis quelques années. Le dossier consacré aux Sociétés coopératives d’intérêt collectif traduit l’enjeu pour le projet coopératif de prendre en compte - y compris dans les statuts - toutes les parties prenantes d’un projet au-delà des seuls salariés. La démarche entreprise par le Mouvement pour confronter les pratiques des coopératives aux enjeux de la RSE, responsabilité sociale des entreprises, illustre la volonté des Sociétés coopératives et participatives de montrer que la RSE est aussi l’affaire des PME et TPE et peut leur permettre de revisiter leur projet stratégique. Le développement du réseau Biocoop et sa volonté d’accroître le nombre de magasins à statut coopératif, notamment à la faveur de la transmission d’entreprises, est l’expression par excellence des synergies de valeurs et de projets entre coopératives de producteurs, de consommateurs et de salariés. L’émergence des coopératives jeunesse de services et la publication du manifeste des jeunes leaders de coopératives lors du récent Sommet international des coopératives à Québec témoignent de l’attractivité que savent susciter les coopératives et leurs instances auprès des générations montantes. Et, bien sûr, l’affirmation de la transmission d’entreprises comme l’enjeu prioritaire de développement des Scop depuis quelques années témoigne lui aussi d’une ouverture croissante du Mouvement à son environnement économique et de la prise de conscience d’enjeux partagés avec l’ensemble des PME et TPE attachées à pérenniser leurs activités et leurs emplois. Cette démarche résolue d’ouverture contribue sans nul doute à expliquer la progression régulière du nombre de Sociétés coopératives et participatives depuis près de vingt ans et davantage encore depuis 2010. Dans un contexte économique toujours plus incertain, voire totalement grippé dans certains secteurs d’activité, la démarche d’ouverture va s’imposer plus que jamais pour pouvoir poursuivre et amplifier cette dynamique.

Patrick Lenancker Président de la Confédération générale des Scop

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)Dossier(

Scic et collectivités locales : la construction d’une évidence

I

Les Scic ont trouvé leur place dans l’arsenal économique des collectivités locales. Les territoires ont compris l’intérêt de cet outil qui associe de nombreuses parties prenantes, dans des objectifs de développement économique, de maintien d’activités, de création de filières nouvelles ou d’appui à des zones en rénovation.

Près de la moitié des quelques 400 Sociétés coopératives d’intérêt collectif compterait au moins une collectivité dans son capital.

l a fallu du temps pour s’apprivoiser mutuellement. Alors qu’elles participent depuis leur naissance en 2001 au développement des territoires, les Scic ont longtemps été méconnues par les collectivités locales. En quelques années, les choses ont bien changé. Près de la moitié des quelques 400 Sociétés coopératives d’intérêt collectif compterait au moins une collectivité dans son capital et l’implication des collectivités prend également les formes les plus diversifiées, au-delà de la simple participation au capital. Il aura suffi sans doute d’une meilleure notoriété du statut et d’une acculturation progressive des techniciens et des élus, plus habitués jusque-là à des formes plus anciennes de partenariats public-privé, comme les SEM (Société d’économie mixte). Pour Jean-François Macaire, président de la Région Poitou-Charentes, il n’y a plus de doute, comme ces autres structures juridiques, les coopératives sont bien un outil de développement économique : « la région a aidé une dizaine de Scic à se monter et elle est au capital de la moitié d’entre elles. Nous sommes un partenaire minori-

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taire, mais attentif dans l’accompagnement. Nous encourageons en particulier celles qui s’engagent dans les politiques territoriales, comme la transition énergétique ». Depuis 2009, le conseil régional est ainsi présent dans la Scic Poitou-Charentes Energies Renouvelables, aux côtés d’EDF, d’installateurs et de particuliers. Comme les autres Scic investies par la Région, elle est auditée tous les mois par le comité de suivi des SEM et des Scic. « Parvenir à rassembler des gens d’univers différents, les faire dialoguer et construire des projets d’intérêt local dans une logique de circuits courts, sont les grands atouts des Scic pour les collectivités », conclut Jean-François Macaire.

Un outil incontournable Alix Margado, animateur de l’Inter-réseaux des Scic, confirme cette montée en puissance des coopératives auprès des collectivités publiques, avec 32 créations en 2010, 85 en 2013 et presque autant cette année : « dans les démarches de développement économique, portées principalement par les communautés de communes et les

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)Dossier( conseils régionaux, la Scic est devenue incontournable. De plus en plus d’élus connaissent les services qu’elles rendent localement. La loi sur l’économie sociale et solidaire, avec la possibilité ouverte aux collectivités d’aller jusqu’à 50 % du capital, contre 20 % auparavant, devrait confirmer cet engouement. Cela permettra à des projets en manque de fonds propres de démarrer plus sereinement ». Les collectivités se comportent comme des partenaires bienveillants, avec le plus souvent l’achat d’une seule part sociale, pour activer leur soutien. Cependant, ce ne sont pas des « sleeping partners », notamment dans les cas où la création d’une Scic permet la sauvegarde d’activités et d’emplois locaux. Plusieurs filières économiques bénéficient ainsi fortement d’appuis locaux. Si l’ensemble des collectivités sur place a participé à la transformation de cinq abattoirs en Scic, c’est pour préserver une activité en chute libre. Dans la filière du bois énergie, les mairies ont donné un coup de pouce à une dizaine de Scic en équipant leurs bâtiments municipaux de chaudières, pour trouver là de premiers débouchés. Pour Alix Margado, « c’est la preuve que les collectivités ont compris que les Scic étaient

toral en 2012. Aujourd’hui, sur le terrain, il est peu de Scic qui ne se félicitent pas de leur partenariat avec des collectivités, qui, sont elles-mêmes contentes, de voir sur leur territoire se développer des entreprises non délocalisables. Vous avez dit gagnant-gagnant ?

La filière bois énergie en expansion

des acteurs économiques à part entière et qu’elles encourageaient leur démarche entrepreneuriale ». Parmi les autres raisons qui expliquent cet engouement récent, il y a aussi la suppression de l’agrément préfec-

Développement des secteurs d’avenir Dans certaines filières régionales, les sociétés multi-parties prenantes deviennent même le modèle dominant, comme le bois énergie, la culture ou les énergies renouvelables. Dans ce dernier secteur, il y a trois ans, la Scic Enercoop a pris le parti de construire des Scic régionales, pour optimiser les potentiels locaux en énergies renouvelables et mobiliser les citoyens sur les économies d’énergie. Les régions voient cela d’un bon œil, mais il a fallu attendre mars 2013 pour voir l’une d’entre elles, le Conseil régional de Bretagne, devenir sociétaire d’une Scic Enercoop, après avoir été membre du comité de pilotage de l’association de préfiguration. « Localement, le vice-président à l’énergie est favorable aux énergies renouvelables et il existe

La culture fait partie des grandes filières pour lesquelles le modèle des Scic apporte une bonne réponse aux territoires. La preuve par l’exemple.

Poitou-Charentes Les cinémas du Bocage maintiennent une offre culturelle de proximité Des salles obscures en milieu rural : ça semblait impossible à faire vivre et pourtant la Scic Les cinémas du Bocage y parvient depuis 2002, au carrefour de la Vendée et des Deux-Sèvres. « L’aventure a démarré en 1985 à Cerizay, sous forme associative, explique Frédéric Arnaud, l’actuel gérant de la Scic. Nous étions des cinéphiles qui pou-

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vaient compter sur des bénévoles pour l’animation locale. Depuis, la Scic s’est développée en obtenant la gestion de nouveaux cinémas, jusqu’à 7 sites aujourd’hui. « Parfois des maires, quelles que soient leurs étiquettes, nous appellent ; en d’autres occasions, nous reprenons des salles qui s’essoufflent » poursuit Frédéric Arnaud. Les salles restent la propriété des villes, qui payent l’eau et l’électricité. Les collectivités aident aussi, par leurs garanties, Les cinémas du Bocage à obtenir des prêts auprès des banques. Cela s’est avéré indispensable pour le complexe de 5 salles de Bressuire, d’un coût d’1,3 million d’euros l’an dernier. La Scic signe aussi des conventions avec les villes pour organiser des événements cinématographiques en direction des publics scolaires et seniors.

Bourgogne La Péniche Cancale fédère les acteurs d’un quartier en développement Créer une animation culturelle originale de quartier est devenu au fil de l’eau l’objectif de la Scic L’Autre Bout du Monde à Dijon. Car au départ, en 2007, Benjamin Magnen, l’actuel PDG, et quelques amis venant du spectacle et de l’animation culturelle, veulent simplement ouvrir un

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un réseau, Taranis, qui soutient les projets citoyens », explique Nicolas Debray, directeur d’Enercoop Bretagne. Parmi leurs 450 sociétaires, qui sont aussi des clients, on compte encore la petite commune de Tremorgat, pour l’alimentation de ses bâtiments municipaux, la Ville de Cesson pour une épicerie sociale et Lorient, toujours pour des équipements locaux. « Les sources d’énergies délocalisées intéressent les élus, poursuit Nicolas Debray. Ce sont des activités avec une gestion de proximité, qui ont un impact sur l’emploi et créent des retombées commerciales pour des artisans et commerçants locaux. » Pour mieux se faire connaître, Enercoop organise, à côté de ses actions pédagogiques vers le grand public, des sessions de formation sur l’énergie à destination des élus et des techniciens. Le secteur de l’auto-partage est une autre filière fortement coopérative. Parmi les 15 structures du réseau Citiz fondé l’an dernier, onze sont des Scic. En île-de-France, Auto-2 détient sans doute le record de collectivités présentes au capital, avec 8 mairies plus le Syndicat mixte du Parc en Vexin ! « Nous souhaitons qu’elles soient

café culturel. Mais l’opportunité de monter ce projet dans une péniche, installée dans le quartier du Port, en pleine rénovation urbaine, donne un coup d’accélérateur à leur idée. « Grâce à l’agrément du maire de Dijon, nous avons obtenu les autorisations pour amarrer le bateau dans le Port du Canal, explique Benjamin Magnen. Nous avons fait travailler une entreprise locale pour le transformer en bar et salle de spectacle. En parallèle, notre association a été transformée en Scic en 2009. La Péniche Cancale est inaugurée dans la foulée, accueillant sur scène des groupes artistiques régionaux et dans la salle des habitants du quartier et du Grand Dijon. Sur 192 sociétaires, une cinquantaine sont des associations à qui on a offert de nouveaux débouchés ». Désormais, la Scic, avec 200 événements et pas loin de 24 000 spectateurs cette année, a atteint son équilibre et le maximum de son exploitation.

Plusieurs Scic régionales sont nées dans le secteur des énergies renouvelables

sociétaires et qu’elles utilisent nos véhicules, souligne le gérant Julien Besnard. Pour Auto 2, cela procure du chiffre d’affaires et pour elles, cela réduit le parc automobile. Les relations commerciales avec elles nous aident à consolider notre développement. Elles utilisent les véhicules dans la journée pour leurs

Aquitaine Culture et santé invite les artistes dans les hôpitaux A l’hôpital, tout ce qui peut favoriser le bien-être des personnes malades est bienvenu ; des activités de chant, de théâtre ou de cirque y ont désormais leur entrée. Le lien entre culture et santé est même devenu une politique publique depuis 2006. Chargées de l’animation de ces pôles Culture et Santé, les régions ont toute latitude pour les mettre en œuvre, mais aucune n’a été aussi loin que la Région Aquitaine avec la création d’une Scic,

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personnels ; elles nous associent à leur réflexion sur la création de stations d’autopartage dans des quartiers en rénovation. Enfin, nous répondons à des marchés publics sur des métiers proches du nôtre. » Sans vouloir devenir sociétaires, la région île-de-France et l’Agglo de Cergy-Pontoise ont apporté

pour agréger les compétences des milieux culturel et sanitaire. « A l’origine du pôle en 2011, il y a le centre régional de lutte contre le cancer et l’association culturelle Script, détaille Jean-Paul Rathier, gérant de la Scic. A nos côtés, on trouve aussi le Conseil régional Aquitaine, la Direction régionale des Affaires culturelles et l’Agence régionale de Santé. Depuis, parmi les sociétaires, nous ont rejoint le Département des Landes et les villes de Gradignan et de Pessac. » La Scic se veut un outil d’aide pour le montage de projets et la formation aussi bien des acteurs culturels que des personnels hospitaliers. Elle vient par exemple d’être retenue dans un appel à manifestation d’intérêt du conseil régional, pour aider les acteurs locaux dans les Landes à bâtir des projets pour lutter contre l’isolement des personnes âgées par des actions culturelles. « En-dehors des deux salariés de la coopérative, nous créons aussi de l’activité pour les artistes et les opérateurs culturels. »

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)Dossier(

Le port de la Rochelle a initié la création de la Scic filière Pêche

des subventions. Avec la volonté de réduire la place de la voiture en ville, l’autopartage intéresse de plus en plus. Le Conseil régional de Bourgogne appuie depuis l’an dernier la création de Scic Citiz sur tout son territoire ; celle de Dijon est déjà née, Mâcon et Châlon devraient suivre.

Soutenir la filière agricole Si certains secteurs ont le vent en poupe, c’est parfois pour aider des secteurs en difficulté ponctuelle que la Scic peut apporter une réponse. Il y a deux ans, le Syndicat mixte du port de la Rochelle a initié la création de la Scic Filière Pêche La Rochelle pour soutenir l’activité de la criée du port. Sans se substituer aux pêcheurs, ni aux mareyeurs, qui ont la priorité des achats de poissons, mais en les associant, la coopérative garantit les prix à la criée dans une logique de commerce équitable. « La Scic est le bras armé de la criée du port, affirme Jean-Paul Coffre, PDG de la coopérative, non rémunéré, puisqu’il est aussi président du syndicat mixte. Nous offrons des débouchés aux pêcheurs, à la fois en acquérant les pêches qui n’ont pas trouvé d’acheteurs et en innovant dans la valorisation de nouveaux produits, comme les petits crustacés ou la pulpe de poisson avec l’aide du CRITT (Centre régional d’innovation et de transfert de technologie) de La Rochelle. » Dans l’esprit d’intérêt collectif des coopé-

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ratives, tous les bénéfices sont replacés dans les réserves ; le chiffre d’affaires était de 565 000 euros l’an dernier, avec quatre emplois-tremplins aidés par la Région Poitou-Charentes. « On a additionné des intérêts particuliers pour faire de l’intérêt général », conclut Jean-Paul Coffre. Un choix identique a présidé à la naissance de la Scic Haras régional de Rosières-auxSalines, en butte au désengagement de l’État de la filière de reproduction des chevaux, à la suite de la révision générale des politiques publiques. Le Conseil régional de Lorraine et le Conseil général de Meurthe-et-Moselle ont choisi d’accompagner il y a deux ans la transformation en Scic d’un haras qui date de 1783. « Nous avons préféré cette solution qui permettait d’associer éleveurs, vétérinaires et collectivités locales, indique Alain Lehmann, le gérant à l’origine du projet. Notre objectif est d’en faire un site rentable, en développant l’activité d’étalonnage, en accueillant de nouveaux éleveurs locaux, et en développant d’autres activités, comme l’organisation de concours. » Depuis, deux autres haras en France ont choisi la forme coopérative. La naissance d’une nouvelle filière ?

Rénovation urbaine Dans un autre domaine, les collectivités territoriales peuvent aussi faciliter la création de Scic dans des zones en

rénovation urbaine. C’est par exemple le cas à Saint-Etienne, où un bailleur social, la Scic HLM Le Toit forézien, a suscité la création d’un centre d’affaires en pied d’immeubles dans le quartier de Montreynaud : la Scic Les Bureaux de Montreynaud venait de naître ! « Notre vocation est d’accueillir ou de domicilier les entrepreneurs du quartier, mais au-delà, nous devons remplir nos locaux avec des services aux entreprises, précise Jean-Flavien Rénard, l’actuel PDG. La condition pour créer la coopérative était le soutien de la Ville, que nous avons obtenu. Par ailleurs, nous avons eu le soutien IDClic solidaire de la Région Rhône-Alpes pour le démarrage. » Depuis 2009, deux autres pieds d’immeuble sont venus renforcer les activités de la Scic, qui est bénéficiaire depuis deux ans et qui, d’après son PDG, participe à la tranquillité du quartier. Récemment, Les Bureaux de Montreynaud ont été sollicités pour dupliquer le modèle de centre d’affaires de quartier dans d’autres villes. Encore une preuve de la coopération efficace entre Scic et collectivités locales. Il reste à espérer que les réformes territoriales prévues et la hiérarchie mouvante des collectivités locales n’altèrent pas dans les prochains mois ces relations d’évidence. Eric Larpin

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Dans un contexte économique tendu et de besoins toujours croissants, la gouvernance coopérative multi-partenariale de la Scic apporte une solution innovante à la gestion d’établissements du secteur sanitaire et social. Exemples en région parisienne avec les villes de Clichy-sous-Bois et de Versailles.

Trois questions à François de Mazières, député-maire DVD de Versailles (78) temporaire) pour les personnes âgées. Pour atteindre cet objectif, la Ville a choisi la Scic qui permet de conserver la maîtrise conjointe du projet, tout en mobilisant financièrement l’ensemble des acteurs locaux, y compris les Versaillais. Solidarité Versailles Grand Age est l’outil juridique et financier qui rend possible la réalisation de la plateforme de services Lépine Providence.

François de Mazières

Quelle est l’origine du projet de la Scic Solidarité Versailles Grand Age ? Quels étaient les besoins identifiés localement et pourquoi la création de la Scic en 2012 ? François de Mazières : La ville de Versailles, au travers de son CCAS, qui gère un EHPAD et un SSIAD1, souhaitait créer une plateforme réunissant différents services et développant de nouvelles prestations (accueil de jour, hébergement 1

Comment la collectivité suit-elle le développement du projet ? Quels sont les objectifs que vous lui avez assignés ? Comment évaluez-vous les résultats ? FdM : Sous la coordination de Corinne Bebin, adjointe aux Affaires sociales et présidente du CCAS, tous les partenaires du territoire qui s’investissent dans la prise en charge des personnes âgées ont participé en amont à l’identification des besoins du territoire et de l’offre de services à développer ; la Préfecture, par son contrôle de légalité, les principaux financeurs (conseil général, CNSA, conseil régional) ont validé le projet. La Scic a été créée par le CCAS et EHD comme membres fondateurs, associant

le Centre hospitalier de Versailles, l’Hôpital gériatrique de la Porte Verte, la Coordination gérontologique, les usagers et les salariés. Un projet de recherche sur trois ans, porté par l’Institut de recherche en gestion et la CG Scop, est en cours de montage afin d’évaluer la gouvernance de ce nouvel outil juridique. Quels sont les avantages de la Scic comme outil de développement économique et de cohésion sociale ? FdM : La Scic répond à des objectifs de cohésion sociale : constituer des fonds propres conséquents à partir de placement solidaires non rémunérés permet de diminuer le recours à l’emprunt et de maîtriser le prix de journée payé par les personnes âgées, tout en mettant à leur disposition des services innovants. La Scic permet aussi d’anticiper des réponses nécessaires au maintien des personnes âgées à domicile, notamment via la signature à venir de conventions avec des centres de recherche et d’innovation.

CCAS : Centre communal d’action sociale. EHPAD – Établissement hospitalier pour les personnes âgées dépendantes – SSIAD : Service de soins infirmiers à domicile

Trois questions à Olivier Klein, maire PS de Clichy-sous-Bois (93)

Olivier Klein

Quelle est l’origine de la Scic Med Clichy ? Pourquoi avoir décidé d’engager votre collectivité dans ce projet inauguré en octobre dernier ? Olivier Klein : Quand nous avons choisi d’installer un groupe médical dans le château de La Terrasse, un site connu de tous les Clichois, nous avons en même temps émis le souhait d’en confier la gestion

déléguée à une Scic. Avec l’Agence régionale de santé, qui participe à l’élaboration de notre contrat local de santé, il est vite apparu qu’une maison médicale regroupant aujourd’hui 20 professionnels libéraux de santé, pouvait aussi répondre à des objectifs d’accès aux soins pour tous. Comme la Ville souhaitait être partenaire de cette gestion collective, la Scic était bien adaptée, d’autant que nous ne pouvions pas la subventionner, pour ne pas concurrencer les autres offres médicales.

sûr réservée dans une des dix catégories d’associés, aux côtés de celui des salariés techniques (six embauches ont eu lieu localement), des instituts de recherche et des collectivités. La Scic est responsable de la logistique de la maison médicale, à laquelle les médecins et infirmières versent une redevance mensuelle.

Comment la Ville va-t-elle suivre le développement du projet ? Quelles sont les objectifs assignés ?

OK : La Scic correspond aux enjeux de notre territoire, avec des besoins forts de développement économique, et pourtant peu de foncier et peu de financements, même si le Feder (Fonds européen de développement régional) nous a aidés dans le cas présent. Dans le cas de Clichy, elle est aussi un outil de cohésion sociale.

OK : Nous avons pour objectif de lutter contre les déserts médicaux qui s’installent en banlieue, comme ici entre Clichy et Montfermeil, où il y a moitié moins de professionnels de santé que dans le reste du département, luimême déficitaire… Une place leur est bien

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Quels sont les avantages de la Scic comme outil de développement ?

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)Enjeux Scop(

Scop et Scic sous les feux de la RSE Au Congrès de Marseille en 2012, le Mouvement des Scop a marqué la volonté de traduire les pratiques des Scop et des Scic dans le langage de la responsabilité sociétale des entreprises (RSE), un concept qui s’impose dans l’opinion et conduit de plus en plus d’entreprises à faire valoir leurs pratiques sociales et environnementales. Après avoir réalisé une plaquette de sensibilisation à la RSE, la Commission RSE du Mouvement a lancé une enquête auprès des Scop et des Scic pour dresser un état des lieux et permettre une comparaison avec l’ensemble des entreprises françaises. L’enjeu pour le Mouvement est de rendre plus lisibles les Sociétés coopératives et participatives pour tout un chacun. Il offre aussi à chacune des coopératives l’opportunité d’identifier les points de progrès et d’améliorer ses pratiques dans une perspective de développement durable.

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e prime abord, les principes coopératifs ont à l’évidence une résonance « socialement responsable » : la gouvernance partagée (55 % des salariés des Scop associés aux décisions stratégiques de leur entreprise ; multisociétariat des Scic), le partage équitable des richesses (plus de 40 % du résultat net consolidé de toutes les Scop distribués aux salariés sous forme de participation) et l’ancrage territorial des activités et des emplois sont autant d’indicateurs significatifs. Rien d’étonnant que pour près de 70 % des Scop et Scic sensibilisées à la RSE, ce concept soit d’abord une affaire de conviction, loin devant la possibilité d’être un axe de communication (14 %) ou une opportunité (13 %). Selon l’enquête réalisée, plus de la moitié des Sociétés coopératives et participatives déclarent avoir entendu parler de RSE et 42 % sont à la fois sensibilisées au concept et mènent des actions dans cette perspective. L’implication croît avec la taille des entreprises et est relativement plus forte dans le Mouvement que pour les entreprises françaises en général : pour les entreprises de 50 salariés et

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Sensibilisation à la RSE et implication par secteur dans le Mouvement 46 %

Ensemble

42 %

Énergie et environnement

75 %

Services aux entreprises

53 %

Éducation, santé, action…

43 %

Information et communication

42 %

17 %

41 %

Construction

41 %

16 %

43 %

Services aux ménages

38 %

Commerce

37 %

8%

55 %

Transport

33 %

13 %

54 %

Industrie

22 %

12 % 0% 13 % 7%

0%

12 %

25 % 34 % 50 %

62 %

66 %

Connaissent la RSE et mène des actions Connaissent la RSE mais ne mènent pas d’actions Ne connaissent pas la RSE

plus, celles qui connaissent la RSE et déclarent agir concrètement en ce sens sont 62 % dans le Mouvement, contre 52 % en France. Les coopératives du secteur de l’énergie et de l’environnement sont de loin les plus sensibilisées à la RSE et les plus actives, suivies par celles du secteur des services aux entreprises. A l’oppo-

sé, les coopératives de l’industrie sont les moins averties et les moins actives en ce domaine. En termes de résultats attendus des démarches RSE menées au sein des Scop et des Scic, le respect de l’environnement est une attente majeure, tout comme la motivation des salariés.

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Toutefois, les considérations de gestion des risques ou de réduction des coûts sont très peu mentionnées. Par conséquent, il reste à convaincre les Scop et les Scic de l’utilité de cette démarche de progrès dans le cadre de leur stratégie d’entreprise, en particulier dans sa dimension économique. Plus précisément, l’enquête réalisée auprès des Scop et des Scic témoigne aussi de leurs pratiques dans toutes les dimensions de la RSE, tant sociale, environnementale que sociétale.

Bien-être au travail et formation des salariés Les trois quarts des coopératives se révèlent favorables à des aménagements du temps de travail en fonction des contraintes familiales, pour mieux concilier vie professionnelle et vie personnelle. Les coopératives de moins de 10 salariés sont les plus disposées à aménager le temps de travail de leurs salariés, 79 % y sont favorables, contre 65 % des coopératives de plus de 50 salariés. Côté formation, deux coopératives sur trois évaluent les futurs besoins de qualifications et de compétences, sur base régulière ou ponctuelle. Les Scop et les Scic octroient également des financements relativement significatifs aux programmes de formation, tout particulièrement lorsqu’elles atteignent des effectifs importants : un quart des coopératives de 50 salariés et plus allouent plus de 4 % de leur masse salariale à la formation, contre 11 % des entreprises françaises de même taille. Proximité avec les acteurs économiques et locaux Scop et Scic développent des relations responsables avec leurs clients et fournisseurs. Six coopératives sur dix déclarent informer leurs clients pour les sensibiliser aux impacts de leurs choix de biens ou services sur l’environnement et leur bien-être. En matière d’achats, la quasi-totalité des coopératives répondantes et sensibilisées à la RSE déclare privilégier les fournisseurs locaux à prestations égales (96 %), et ce quel que soit leur secteur d’activité.

Relations avec la société civile (entreprises de 10 salariés et plus)

Participation à la réinsertion professionnelle Partenariat avec une association

27% 36 % 16 % 33 % 18 % 32 % 30 %

Sponsoring ou mécénat

Coopératives

Scop et Scic mettent en pratique le septième et dernier principe coopératif de l’Alliance coopérative internationale : l’engagement envers la communauté. Elles sont en lien régulier avec la société civile et près d’une sur deux notamment s’implique dans le système éducatif.

L’environnement, un enjeu important pour les coopératives 36 % des Scop et des Scic déclarent être engagées dans une démarche de management environnemental. Cellesci appliquent des méthodes de gestion visant à prendre en compte l’impact environnemental de leurs activités, à évaluer cet impact et à le réduire. Dans ces démarches, les Scic sont plus engagées que les Scop, 48 % contre 35 %. Cet engagement concerne à 60 % des coopératives de 50 salariés et plus, contre 46 % pour les entreprises françaises équivalentes. La gestion des déchets est perçue comme l’une des priorités en matière d’environnement. Près de la moitié des coopératives estime que ceux-ci engendrent les impacts environnementaux négatifs les plus forts pour leur entreprise.

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Relation avec des établissements d’enseignement

Enquête INSEE

41 % des coopératives déclarent par ailleurs développer des écoproduits, à savoir des biens et des services davantage respectueux de l’environnement, les Scic étant encore plus orientées vers ce type de production. Dans les entreprises de 50 salariés et plus, 60 % des coopératives produisent des écoproduits, contre 33 % des entreprises françaises de même taille. Au-delà de ces bonnes pratiques en matière de RSE, l’enquête conduite auprès des Scop et des Scic pointe plusieurs axes d’amélioration, notamment dans la relation avec les fournisseurs, la gestion des risques professionnels, la lutte contre les discriminations ou encore en matière de changement climatique et de biodiversité. L’évaluation et la communication des performances des Scop et Scic en matière de RSE font également partie des enjeux à développer, grâce auxquels la démarche RSE peut devenir un véritable levier pour faire prospérer les entreprises et diffuser nos modèles coopératifs. Catherine Friedrich

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)Zoom( Coopératives jeunesse de services : les jeunes s’initient à l’entrepreneuriat coopératif

Apprendre aux jeunes à identifier les besoins du territoire A l’été 2013, trois CJS voient le jour en Bretagne. L’année suivante, l’expérimentation se développe en Pays de la Loire et huit CJS se créent. En deux ans, ce sont plus de 110 jeunes qui ont organisé en collectif leur propre job d’été rémunéré, proposant divers services à la population : entretien paysager, déménagement, travaux de peinture… Chaque groupe de jeunes, accompagné par deux animateurs (eux-mêmes appuyés par un comité local), prennent en charge l’ensemble des tâches de la coopérative et se répartissent en trois pôles : ressources humaines (organisation de la gouvernance et du travail, conditions de rémunération), financier (comptabilité, gestion des devis et factures) et marketing (communication, activités de promotion et d’autofinancement). Pendant deux mois, les jeunes se forment et se confrontent à la réalité de la

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Les jeunes coopérateurs proposent, entre autres, aux particuliers un services d’entretien de voiture

vie d’une entreprise coopérative impliquée sur son territoire. « Le territoire est important, insiste Emmanuelle Rousset. Premièrement, parce que les CJS s’implantent souvent dans des zones urbaines, rurales et même difficiles, dont les jeunes doivent apprendre à identifier les acteurs et les besoins. Deuxièmement, parce que le tissu local s’engage aussi dans le développement des CJS et participe à leur succès ». En effet, les comités locaux des CJS sont composés de membres de collectivités locales, mouvements jeunesse, pôles de développement de l’ESS et coopératives d’activités et d’emploi. En France, l’activité économique de la CJS est portée par une CAE. Les jeunes coopérants ont le statut d’entrepreneurs salariés.

Encourager la culture de l’innovation et de l’entrepreneuriat A travers la coopérative, la plupart des jeunes souhaitent découvrir le monde du travail et développer leur esprit d’équipe. « C’est rare d’avoir la chance de pouvoir diriger nous-même notre entreprise, qu’on nous conseille tout en nous laissant faire ». Si pour Naomie, l’expérience offre une certaine émancipation, pour Vinita, c’est « un trem-

plin pour ses prochaines études en BTS assistant manager ». La CJS permet donc de développer les compétences entrepreneuriales des jeunes et de favoriser leur insertion professionnelle. Elle est un outil éducatif qui s’inscrit dans la dynamique nationale de rapprocher l’école de l’entreprise, et dont la dimension coopérative correspond aux valeurs de solidarité et de collectif portées par le monde de l’enseignement. Fanny Dive

n Appel à Envie Le réseau de CAE Coopérer pour entreprendre porte l’essaimage des CJS en France et envisage d’en développer une centaine à horizon 2020. Collectivités territoriales, acteurs locaux, structures d’accompagnement, dirigeants de coopératives…Vous souhaitez accompagner le développement d’une CJS dans votre ville ? Contact : cjs@cooperer.coop www.reseau.coop/cjs

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Crédit Coopératif – Société coopérative anonyme de Banque Populaire à capital variable – RCS Nanterre 349 974 931 01213 – APE 6419 Z – N° ORIAS 07 005 463 – 12, boulevard Pesaro – CS 10002 – 92024 Nanterre cedex –

Nées au Québec il y a plus de 25 ans, les CJS sensibilisent chaque année 2 500 jeunes québécois à l’entrepreneuriat coopératif et c’est seulement en 2011 que le concept a été importé en France. Après avoir assisté à une présentation des CJS au Forum international de l’économie sociale et solidaire de Montréal, une délégation bretonne cherche à son retour à l’expérimenter sur son territoire. « Nous avons inscrit les CJS dans notre stratégie régionale de développement de l’ESS et avons établi, fin 2012, une convention avec le Québec pour reproduire le modèle en France », raconte Emmanuelle Rousset, coordinatrice CJS France. Formation, transfert de savoirs, de compétences et d’outils pédagogiques, le réseau coopératif québécois appuie alors le développement des premières CJS en France porté par le réseau de CAE Coopérer pour entreprendre.

– Illustration : Artus.

Les coopératives jeunesse de services (CJS) permettent à des jeunes de 16 à 18 ans de goûter, le temps d’un été, au fonctionnement et à la gestion démocratique d’une entreprise. Originaires du Québec, elles sont expérimentées depuis 2013 dans l’Ouest de la France. Focus.


)Scop en action( RECYCLAGE INFORMATIQUE

Cévennes libres concilie développement durable, insertion et plus-values sociales Réduire la fracture numérique et favoriser l’accès aux logiciels libres à bas coût sont les objectifs de la Scop Cévennes libres, née d’un projet associatif en 2008 dans le Gard. Etape intermédiaire avant le recyclage, la Scop collecte et réemploie du matériel informatique auprès

des grands comptes publics et privés. « 60 % des ordinateurs que nous collectons ont encore une durée de vie importante », explique Benjamin Deceuninck, gérant de la Scop. Son équipe, composée de cinq salariés, dont trois en insertion, s’occupe de supprimer les données des ordinateurs

en bon état et de les reconditionner avec des logiciels open source, dont certains développés par leur soin. Redistribuées en France et en Europe, Cévennes libres adapte les machines aux usages des établissements scolaires, TPE ou autoentrepreneurs, associations ou bien collectivités territoriales. Gestion des métiers publics, régie de l’eau, liste électorale… la Scop livre un ordinateur clés en main adapté aux besoins de chaque domaine d’activité. Un an et demi après sa transformation en Scop, motivée par le développement économique de la structure, l’entreprise d’insertion poursuit son activité dans une bonne dynamique enregistrant en 2013 une hausse de ses ventes de près de 20 %. « En 2013, nous avons récolté 8 000 machines et en avons redistribué 3 000 pour un chiffre d’affaires de 160 000 euros ». Et pour répondre au développement de son offre, la Scop a déménagé dans de nouveaux locaux d’une superficie de 1 500 m² à Saint Florent-sur-Auzonnet. www.cevenneslibres.net Fanny Dive

MÉDIA CITOYEN

Altermondes : donner un autre regard sur le monde Créé en 2005 par l’association Altermondes Informations, le trimestriel Altermondes, qui s’intéresse aux questions internationales sous l’angle de la solidarité, du développement durable, des droits humains et de l’environnement, est devenu le 29 mars 2014 le 1er titre de presse généraliste édité par une Société coopérative d’intérêt collectif. Un statut en parfaite cohérence avec sa politique éditoriale et sa volonté de co-construire une information citoyenne. « Pour nous l’idée, quand on a lancé le projet, c’était de contrebalancer le traitement partiel qu’il y avait dans les médias et de proposer un autre regard sur le monde, en partant du point de vue de la société civile », raconte David Eloy, son rédacteur en chef. La coopérative réunit un sociétariat à la diversité unique dans le monde de la presse :

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une trentaine de professionnels de l’information, une quarantaine d’organisations de la société civile (associations et syndicats), près d’une centaine de lecteurs (trices) ainsi que l’équipe salariée composée de trois personnes. Altermondes veut apporter la preuve que le rassemblement coopératif militant peut constituer une alternative. « C’est le choix personnel d’Altermondes, cela peut en inspirer d’autres ou pas, cela peut être reproduit par d’autres ou pas, mais la question, c’est ce qu’on expérimente pour avancer dans ce qui nous importe. On considère que l’information est un bien commun et l’existence de médias indépendants de qualité relève d’une responsabilité collective ». Dans la lignée de cette récente mutation, le magazine, tiré à 25 000 exemplaires (dont 20 000 en kiosque) a lancé le 18 septembre sa

nouvelle formule papier (nouveaux format, maquette et rubriquage) et sur le web pour en faire « un véritable espace participatif et collaboratif ». http://altermondes.org Corinne Lefaucheux

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50 ANS ET TOUJOURS Crédit photo : Ericos - Fotolia.

COLLECTIF

Il y a 50 ans, le monde nourrissait l’espoir d’une société plus juste et plus solidaire. Créé en 1964 et sous forme coopérative, le Groupe Chèque Déjeuner est animé par ce même état d’esprit. A 50 ans, reconnu des acteurs économiques et politiques, il reste fidèle à ses valeurs qui continuent d’irriguer le Groupe, orientent ses actions et participent à son développement. A toutes les étapes de ses choix stratégiques, il y a des Hommes, des coopérateurs, qui sont associés aux décisions de l’entreprise.

suivez-nous su r

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