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Un ennemi qui nous veut du bien

Souvent baptisé l’hormone du stress, le cortisol est aussi celle de l’énergie. Si un excès de sécrétion de cette hormone peut entraîner des problèmes de santé, l’inverse est aussi constaté, si bien que l’idéal est réellement de tout mettre en place pour vivre avec le bon dosage au quotidien. Pourquoi, comment ?

On fait le point.

T�te A. Poupin, phot� DR

C’est inscrit dans nos gènes : devant une situation stressante, qui pouvait être la rencontre avec un animal sauvage au beau milieu d’une forêt il y a des millénaires, nous allons avoir des réflexes de survie facilités par la sécrétion de deux hormones consécutivement. D’abord l’adrénaline, puis le cortisol. La première va aiguiser nos sens, rendre notre réaction plus immédiate, la seconde va mobiliser le maximum d’énergie vers les organes qui en ont le plus besoin, muscles, cerveau et cœur compris, tout cela pour décamper au plus vite. Pour survivre. Sur ce point, même aujourd’hui, le corps humain n’a pas changé sa manière de fonctionner, même si croiser un ours ou un lion ne nous arrive plus très souvent. Surtout en liberté. Toutefois, même si les situations ont évolué, le stress est toujours là, présent dans notre quotidien, et sans doute même plus que jamais. Ce peut être un conflit au travail, un embouteillage, ou juste le fait d’avoir oublié ses clés dans la serrure, mais du mauvais côté. Et c’est là qu’interviennent ces deux hormones sécrétées par les glandes surrénales, les hormones étant des messagers circulant dans notre corps pour transmettre des messages à différents organes. Étrangement, si l’adrénaline a la cote, surtout auprès des amateurs de sensations fortes qui s’en font des shots, le cortisol beaucoup moins.

Déjà, cette hormone est mal nommée : alors qu’elle va, sous l’effet du stress, nous permettre de bénéficier d’un maximum d’énergie, on l’appelle l’hormone du stress et non celle de l’énergie. Ensuite, parce que l’excès de cortisol, ou à l’inverse son manque, va entraîner nombre de pathologies, allant de la simple prise de poids à l’hypertension artérielle ou à la fatigue musculaire. Malgré cela, cette hormone est indispensable à notre vie.

Il nous aide à nous réveiller...

La sécrétion de cortisol suit un rythme fixe dit circadien, ou nycthéméral. Autrement dit, elle est à son maximum entre 6 heures et 8 heures du matin, et va décroître normalement au fil de la journée pour se retrouver environ divisée par trois dans la nuit. Sauf en cas de pic de stress évidemment. C’est elle qui va nous apporter l’énergie nécessaire à débuter notre journée, va réguler la fonction musculaire et la tension artérielle. C’est cette hormone qui nous permet d’être plus attentif et réactif après le réveil en agissant sur le métabolisme du glucose et des graisses. Ainsi, le cortisol favorise la production de sucre par le foie pour fournir instantanément de l’énergie au corps, et va en même temps augmenter la dégradation des lipides pour, là encore, en faire de l’énergie disponible. Notons qu’il participe aussi à l’efficacité des réactions anti-inflammatoires et à la croissance osseuse. La magie du corps humain.

... mais nous nuit en excès

Le problème est qu’il y a toujours un revers à une médaille. Et dans le cas du cortisol sécrété en excès, les effets néfastes sont rapidement gênants. Ainsi, une trop grande production de cette hormone au fil de la journée, qui peut être due à plusieurs paramètres allant de la pathologie surrénale à une activité inadaptée, va entraîner des troubles du sommeil, mais aussi une prise de poids. Tout simplement parce qu’après avoir reçu le message de « taper » dans ses réserves, le corps va recevoir un signal de faim, justement pour reconstituer ces réserves. C’est pour cela que l’on a souvent la sensation de fringale lors de journées stressantes. Mais ce n’est que la face émergée de l’iceberg, puisque lors de ces pics de cortisol et pour mobiliser au maximum votre énergie, les cellules deviennent momentanément résistantes à l’insuline, qui est l’hormone régulant la quantité de sucre dans le sang. Ainsi, il est convenu qu’une exposition régulière au stress favoriserait l’apparition d’un diabète de type 2, une maladie caractérisée principalement par l’insulino-résistance.

Les manières de le réguler

Face à une situation de stress, vous n’aurez pas d’autre solution que de subir les augmentations de sécrétion d’adrénaline et de cortisol. Mais rappelons-nous que c’est pour notre bien. Toutefois, il existe des situations physiologiques qui entraînent des pics de cortisol,

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