Le Campus de la Transition
"Le Campus de la Transition est implanté à Forges, petite commune de Seine et Marne, depuis 2018. Ce collectif d’enseignantschercheurs, d’étudiants et d’acteurs locaux s’engage à promouvoir la transition écologique et sociale dans l’enseignement supérieur. Comme lieu de recherche, d’enseignement et d’expérimentation, le Campus propose un mode de vie qui explore et questionne nos habitudes quotidiennes, pour en proposer des alternatives sobres et heureuses. Chaque année, le Campus accueille des groupes
pouvant se passer des autres. La crise du Covid, en tant que moment de décision, nous aura aussi appris que certaines des initiatives citoyennes qui ont vu le jour ces dernières années sont plus que jamais légitimes dans leur désir de construire un « autre » monde. Toutes ont pour point commun de s’incarner dans des lieux précis, de s’ancrer dans un contexte local qui n’est pas repli sur soi, réaction contre le différent et l’autre, mais au contraire une aspiration à trouver l’universel par des voies jusqu’alors inexplorées. Ecovillages, ressourceries, voire plateformes virtuelles de partage de connaissances et de bonnes pratiques pour dépasser ensemble les souffrances dues à la crise, ces alternatives économiques et sociales donnent naissance à des « états
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d’étudiants et de professionnels désireux de se former aux enjeux d’une transition écologique et humaniste aussi bien dans la tête que dans le corps et dans le cœur. En effet, l’équipe du Campus porte la vision que les défis écologiques, sociaux et économiques actuels ne seront pas relevés sans une approche holistique, qui intègre les apports des sciences humaines et des sciences dures, de manière radicale… mais non marginale ! Pour tout savoir sur ce projet : https://campus-transition.org/. "
de vie » engagés dans la construction d’un monde commun respectueux des écosystèmes humains et non-humains. Un élan de solidarité populaire et de mobilisation collective a vu le jour, ces dernières semaines ; à l’État d’en prendre acte et de soutenir, par des décisions fortes, cet effort « venu d’en bas » pour pallier les manques ressentis à l’échelle nationale. C’est à travers l’émergence de ces communautés universelles de bien-vivre, construites sur des règles de bienveillance, de co-hospitalité et d’épanouissement des capacités individuelles, mais dépourvues de toute prétention à imposer un universalisme uniformisant, que pourront se formuler des réponses à la crise.
A travers le confinement, le coronavirus a intimement frappé chacun.e de nous ; bien pire est la blessure lorsque ce sont nos proches qui en ont été victimes. Mais il a aussi montré qu’il était possible, en des circonstances extrêmes, de voir se lever un espoir de mobilisation politique inédit ; ne laissons pas retomber cette flamme, mais entretenons-la, ravivons-là pour les combats à venir, transformons-la en étendard d’une conscience écologique et sociale renouvelée et d’autant plus aiguë et désireuse d’agir qu’on connaîtra la puissance de son potentiel. Pour sortir des dénis qui compromettent l’avenir, osons enfin faire rimer futur avec rupture, mais une rupture qui soit collectivement une aventure vers un futur réellement désirable. f E.B.