REYNER BANHAM LOVES LOS ANGELES

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Clément Renaudin Matricola : 276004

Docente : Guido Zucconi

REYNER BANHAM LOVES LOS ANGELES

Rhizome: a clonal growth simulator

A) il testo riproduce un’interpretazione ancora largamente condivisa oppure ha avuto luogo un mutamento di prospettiva ? Le texte reproduit une interprétation largement partagée ou bien a lieu à un changement de perspective ?

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Le documentaire de 1972 de Reyner Banham s’inscrit dans un changement de perspective effectué dans les années 1970 en matière de théorie de l’urbanisme. Homme de son temps, Banham réalise un essai personnel et cinématographique de 54 minutes à propos de Los Angeles : Banham loves Los Angeles. Los Angeles est la représentation parfaite de la ville diffuse, de la mégapole. Après les bouleversements du XIXème siècle en matière des transformations de l’établissement humain, dues aux transports rapides et aux moyens de communication instantanés, la quasi totalité des territoires de la ville accessible ont été accaparés. Les suburbs, se développent rapidement avec la force du système de planification en grille, des routes et du railway encore en activité durant le siècle dernier. Lewis Mumford parle de civilisation du jardin à l’horizon dans un article paru en 1960 dans la revue Landscape et indique que « demeure et prolifère la construction individualiste dont la dispersion et l’anarchie tendent à revêtir un caractère antisocial ». Il taxe Los Angeles de ville machiniste où la route et l’autoroute décrivent la forme de la ville, où « le tissu urbain est indifférencié et médiocre » et où « le développement continu des régions suburbaines à texture lâche détruira nos cités historiques et détruira le paysage naturel ». Il pense que cela tend à une désintégration sociale et civique. La question de la dimension est fondamentale pour lui. De nombreux critiques de la mégalopolis soulignent le désordre et l’anarchie de ces quartiers urbains. Comme Mumford, ils affirment que les besoins humains de base ne peuvent y être satisfaits. C’est pourquoi certains ont proposé de créer des garden-cities aux dimensions réduites qui répondraient à tous les besoins de leurs habitants et garantes d’un bien être social, hygiénique où règne paix et sécurité. Léonard Duhl, en 1963, intègre une part sociologique et surtout de psychatrie écologique dans The urban condition et pense que les garden-cities ne permettent pas « paix et sécurité mais signifient ennui et regret de la couleur, de la vie, qui abondaient dans le chaos des villes anciennes. ». A la manière de Léonard Duhl, Reyner Banham prend le contre pied de Lewis Mumford. Il souhaite étudier et comprendre la ville en entrant en contact avec l’architecture mais aussi avec sa population et sa manière de vivre. Selon lui, la forme de la ville n’est pas la chose la plus importante pour juger de la qualité d’une ville et indique lors d’un de ces cours : « Los Angeles breaks the rules of form ». Pour mieux comprendre Los Angeles, il s’empare d’une automobile et d’un guide audio factice (comme pour mieux scénariser son essai documentaire) : le baede Kar (en référence aux guides de Karl Baedeker). Une voix féminine le guide dans la ville à travers ses pérégrinations et c’est de cela que Banham tire ses enseignements : « I learned to drive in order to read Los Angeles in the original » : ce n’est pas en lisant qu’il la comprendra mais bel et bien en la parcourant à l’aide de son élément constitutif : la voiture.

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Dans le documentaire, Banham appréhende très vite la ville de Los Angeles, ses autoroutes et comprend l’impitoyable système viaire. Néanmoins, il ne s’arrête pas à cela et pense que malgré le chaos : « Los Angeles is still a significant city. The Form doesn’t matter as long as the city Works ». « The unlimited space » de Los Angeles laisse place à la folie architecturale et aux fantasmes (spanish colonial style, mission style, californian bungalow...) provenant du rêve domestique que Hollywood peut s’offrir (pensons aussi aux architectures de qualité que Banham exhibe : celles de Frank Lloyd Wright, Neutra ou encore Eames). Finalement, Banham se place en marge des pensées anti urbaines à propos de Los Angeles en pensant que la forme non hiérarchique de la ville offre tout d’abord la liberté à la manière du rhizome de Deleuze. Il s’attache surtout au fait que les constituants principaux de celle-ci sont la culture et l’image. La culture, c’est la liberté qu’il laisse s’exprimer à travers plusieurs personnages. Ainsi parle Velizar Mihich Vasa (sculpteur abstrait), qui indique sa facilité à travailler là où la lumière est bonne, où le foncier est abordable, où il est facile de s’équiper de technologies invraisemblables et où un esprit de liberté règne. Mais aussi des bodybuilders, des surfeurs et autres artistes nous contant la culture du restaurant drive-in et de la magnification de la station essence comme emblème. La voiture est le premier instrument de cette liberté et la culture du vivre nomade dans son van attire la génération hippie des années 70. A un moment du reportage néanmoins, Banham tombe nez à nez avec ce que l’on appelle les « private roads » dans les collines et atteint les limites de cette liberté procurée par la ville. C’est à ce moment même où il se rebelle contre son guide audio et au lieu de suivre les chemins balisés, il décide de retourner vers les quartiers plus populaires (comme Venice beach) afin de retrouver les fous de Los Angeles et leur liberté (« crazy people » comme les appelle Velizar Mihich Vasa). L’image, Banham la décrit comme un mécanisme imposé par la ville à l’Homme. Selon lui, l’effet attractif de Los Angeles en matière d’art (pop art), en matière de cinéma (Hollywood), en matière de culture populaire (custom car painting, surf board) est le même que Londres a su exercé au 17ème siècle pour Shakespeare et pour le même que Paris pour des générations d’artistes peintres. Banham conclu au volant de sa voiture par la qualité des lumières (Sunset), des couleurs et des gens peuplant Los Angeles, décrivant la qualité de la ville autant à travers ces personnages qu’à travers les qualités d’espace qu’offre celle-ci. C’est ainsi qu’il porte une vision positive de Los Angeles et montre un changement de perspective face à de nombreuses critiques : la machine et l’espace chaotique, illimité ne sont pas les agents destructeurs de la civilisation mais sont les garants de la liberté et de l’image de vitalité de Los Angeles.

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