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CRÉER Atelier d’écriture : Écris ta propre déclaration des droits des paysan·ne·s

SÉQUENCES PÉDAGOGIQUES

NIVEAU mmm

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3. Discussion de classe : proposez aux groupes de rester ensemble et de réfléchir quelques instants aux questions des FICHES mmm 9 ET 10 et posez quelques-une de ces questions à l’ensemble de la classe :

– Quelles sont les différences que vous observez entre les profils? – Des personnages ont une approche totalement différente de l’accès à la terre par rapport aux autres. Quels sont-ils? Comment voient-ils la terre et quel usage en font-ils? – Quelles sont les deux grandes conceptions de la terre qui s’opposent à travers tous ces récits? Relier ces deux grandes conceptions aux différentes façons de faire de l’agriculture.

CRÉER

Atelier d’écriture : « Écris ta propre déclaration des droits des paysan·ne·s »

OBJECTIF : Engager une réflexion et une mobilisation en faveur des droits des paysan·ne·s DURÉE : 50 minutes MATÉRIEL : FICHE mmm 11, grande affiche (pour la mise en commun), marqueurs.

À l’issue l'activité précédente, qu’est-ce que cela leur évoque ? Quel est leur ressenti par rapport à cette façon de voir les choses ? Proposez, toujours par groupe, de réfléchir au droit à la terre et d’écrire leur propre déclaration des droits des paysan·ne·s. Réalisez une mise en commun des idées de chacun des groupes. Regroupez-les et proposez aux élèves de réécrire au propre sur une affiche A3 la déclaration de la classe pour le droit des paysan·ne·s. Bien sûr, il est recommandé d’ensuite l’afficher sur un mur de la classe.

SE MOBILISER

Visiter une ferme pedagogique dans votre province

© Arnaud Ghys pour le CNCD-11.11.11

Par exemple, Vincent Delobel (voir le portrait FICHE mmm 4) organise des visites de sa ferme « la chèvrerie de la Croix de la Grise » et fait découvrir aux enfants ses activités d’éleveur. Allez rencontrer Vincent et posez-lui toutes les questions que vous souhaitez !

Bien sûr, vous n’aurez pas toutes et tous l’occasion d’aller jusque chez Vincent. Pas de panique, il en existe des dizaines ! Pour en trouver une dans votre province, vous pouvez notamment aller visiter le site : www.accueilchampetre.be/fr/fermepedagogique

ÉLÈVE

m Leni et les animaux FICHE 1 défendent la forêt

Leni a sept ans et vit dans l’une des grandes forêts d’Indonésie.

Elle et sa famille vivent en harmonie avec la forêt où ils trouvent tout ce dont ils ont besoin pour vivre. La maison de Leni est entourée de grands arbres chargés de fruits. Ses voisins, les orangs-outans les adorent !

Mais un jour, de grandes machines de fer arrivèrent et commencèrent à arracher les arbres. Leni apprit qu’on appelait ça des bulldozers.

Leni, sa famille mais aussi tous les animaux de la forêt durent fuir.

Pourquoi détruisent-ils notre belle forêt ?

Pour y mettre des plantations de palmiers, avec lesquels on fait de l’huile.

Mais... On ne va pas se laisser faire !

Shampoings, pizzas surgelées, pâtes à tartiner, on retrouve cette huile dans beaucoup d’ingrédients !

Ce jour-là, Leni, sa famille et tous les animaux de la forêt décidèrent de résister pour défendre la forêt qui est leur maison depuis toujours !

Leni et les animaux défendent la forêt

Après avoir lu la BD, réponds aux questions suivantes

Comment s’appelle le personnage principal ?

D’où vient-elle ? Pourrais-tu retrouver son pays sur une carte ?

Qu’est-ce que représente la forêt pour Leni et sa famille ainsi que les animaux qui y vivent ?

Pourquoi Leni, sa famille et les animaux doivent-ils tous fuir la forêt ? Qu’explique l’orang-outan à Leni ? Pourquoi est-ce qu’on détruit la forêt ?

Que font- ils ensuite pour essayer d’empêcher que l’on détruise la forêt ?

Que retiens-tu de l’histoire ?

Matière première

et produits transformés

Relie chaque aliment « matière première » à l’aliment « produit transformé » qui lui correspond.

Colorie les matières premières et produits transformés qui pourraient venir de Belgique.

Décompose

ton aliment préféré

Quel est ton aliment préféré ? Dessine-le puis dessine les matières premières qui le composent. D’où viennent-elles ? Tu peux aussi essayer de raconter le chemin parcouru par ce produit jusqu’à ton assiette.

Le long chemin du chocolat*

Je m’appelle Yao, j’ai 13 ans et j’habite en Côte d’Ivoire. Mon pays est un des plus gros producteurs de cacao : vous voyez, ces petites fèves avec lesquelles on fabrique le chocolat ? Ces fèves de cacao viennent d’un arbre, qui s’appelle le cacaoyer. Il pousse en Côte d’Ivoire car le climat y est très chaud et humide.

Ceux qui cueillent les fèves de cacao sont très mal payés. À 9 ans j’ai été forcé d’accompagner mon père à la plantation pour l’aider à gagner suffisamment d’argent.

Travailler dans les plantations est très dur. Il faut couper les fèves avec de grandes machettes et porter des sacs très lourds. Je me blesse souvent. En plus les arbres sont constamment aspergés de pesticides et c’est très mauvais pour la santé !

Quand les cabosses sont mûres, on les ouvre pour récupérer les fèves. Elles sont envoyées à l’entrepôt où on les fait fermenter puis sécher. Elles sont ensuite stockées et envoyées vers l’Europe ! Là-bas, pour faire le chocolat on écrase les fèves, on en fait une pâte et les chocolatiers élaborent ensuite des chocolats de différents goûts, qui sont emballés et envoyés dans les supermarchés.

Les magasins et les chocolatiers se font beaucoup d’argent avec la vente du chocolat. Mais peu d’argent revient jusqu’à nous les cacaoculteurs, c’est-à-dire moi et ma famille. Je ne trouve pas ça juste car sans nous, ce ne serait pas possible de fabriquer du chocolat !

Comme tout le monde raffole du chocolat, il faut faire pousser de plus en plus de cacao. À cause de cela, on remplace la forêt par des plantations de cacaoyers. Dans mon pays, 1/3 de la forêt a disparu à cause des plantations ! Et avec la destruction de la forêt, les éléphants perdent leur maison.

Cette année, mon père et d’autres agriculteurs du village ont décidé que cela devait changer ! Pour arrêter de détruire la forêt ils ont créé un système d’agroforesterie qui n’utilise plus de pesticides et collabore avec les arbres pour faire pousser les cacaoyers. Ils se sont rassemblés pour créer une coopérative et ont fait un accord de commerce équitable avec une association européenne : désormais, les personnes qui achètent nos fèves de cacao pour fabriquer du chocolat nous garantissent un prix juste.

Depuis, ma famille gagne assez pour vivre. J’ai pu arrêter de travailler et retourner à l’école !

plastique. du papier, de l’aluminium et du Je suis généralement emballée dans enfants pour survivre ! ils sont obligés de faire travailler leurs cultivent sont très pauvres et souvent, En plus, beaucoup de paysans qui me plantations d’arbres à cacao. remplacer beaucoup de forêts par des Latine. Pour fabriquer le cacao, on doit trajet depuis l’Afrique ou l’Amérique fèves de cacao ont dû faire un long du monde et pour me fabriquer, les me trouve dans tous les supermarchés Je suis une tablette de chocolat. On

Chocolat

CARTE ALIMENT

dollar » ! surnomme aujourd’hui la « banane pas chère du tout, si bien qu’on me d’argent car je suis très belle et commercialisent se font beaucoup Mais les grandes sociétés qui me toxiques dont on m’asperge! malades à cause de tous les produits travaillent très dur et deviennent Les paysans qui me cultivent pesticides et d’engrais chimiques. terrains où l’on utilise beaucoup de On me cultive sur de très grands voyage pour arriver jusqu’à vous. du Costa Rica. J’ai donc fait un long supermarchés du monde, mais je viens On me trouve dans tous les moyenne 9 kg par an ! citoyen·ne belge en mange en le plus consommé au monde ! Un·e Je suis la banane, le fruit tropical

Banane

CARTE ALIMENT

colorants ou de pesticides ! veut dire que je ne contiens pas de d’être délicieux, je suis bio, ce qui gens veulent m’acheter car, en plus pas loin de sa ferme. Beaucoup de trice part me vendre au petit marché, Quand j’ai assez mûri, l’agriculteur. goût possible ! jusqu’à ce que j’obtienne le meilleur Je suis ensuite affiné dans une cave mouler dans la forme que l’on veut. faut faire cailler le lait, l’égoutter et le art : après avoir trait les chèvres, il D’ailleurs, me fabriquer est tout un produisent le lait nécessaire. prend bien soin de ses chèvres qui L’agriculteur.trice qui m’a fabriqué Wallonie, en Belgique. Je viens d’une petite ferme de beaucoup de monde raffole de moi ! Je suis un fromage de chèvre, et

Fromage

CARTE ALIMENT

CARTE ÉTAPE

Plantation de cacaoyers

Les cabosses poussent directement sur le tronc de l’arbre. Ce sont les cacaoculteurs qui prennent soin des arbres de la plantation : tailler les arbres de la bonne manière, apporter du compost pour que le sol soit assez riche et que l’arbre soit en bonne santé, c’est tout un savoir-faire !

CARTE ÉTAPE

Graine de cacao

La petite graine de cacaoyer met environ cinq ans à devenir un arbre adulte qui produira beaucoup de cabosses de cacao. Cette graine est très ancienne. Les Aztèques en faisaient une boisson qu’ils appelaient « Xocoatl ». Ils considéraient le cacao comme une « nourriture des dieux ».

CARTE ÉTAPE

Diffusion de pesticides

Je suis un pesticide. Je suis fabriqué avec des produits chimiques très toxiques pour l’environnement et les humains.

On m’utilise beaucoup dans toutes les plantations pour protéger les plantes des insectes et des maladies. Il n’y a que les plantations d’agriculture biologique qui ne font pas appel à moi.

Mais le problème, c’est que je pollue aussi l’eau et les sols. En plus, les agriculteurs qui travaillent dans les plantations tombent aussi malade à cause de moi.

CARTE ÉTAPE

Yao, enfant d’agriculteur

Je suis Yao. Ma famille et moi travaillons dans une plantation de cacao en Côte d’Ivoire. Je n’ai que neuf ans mais je suis obligé de les aider sinon on ne gagnerait pas assez d’argent. Nous sommes très pauvres malgré le fait que les gens adorent le chocolat. C’est parce que les supermarchés et les entreprises qui transforment le cacao en chocolat gardent quasiment tout pour eux !

CARTE ÉTAPE

Fermentation et Séchage

Une fois récupérées, les fèves de cacao doivent fermenter pendant plusieurs jours. Cela permet de développer leurs arômes !

Toutes les fèves sont ensuite séchées au soleil pendant une à deux semaines.

CARTE ÉTAPE

Récolte

On peut récolter les fèves de cacao deux fois par an. Pour cela il faut d’abord utiliser la machette pour couper les cabosses des arbres à cacao (les cacaoyers). Un cacaoyer produit environ 80 cabosses par an. Ensuite on prend les graines qui sont dans les cabosses. Ce sont ces graines que l’on appelle les fèves de cacao et qui sont la base de tous les chocolats ! Chaque cabosse contient entre 20 à 60 graines.

CARTE ÉTAPE

Usine de transformation

C’est là qu’on transforme le cacao en chocolat !

La recette est toujours la même : Il faut chauffer et malaxer les fèves de cacao jusqu’à obtenir une pâte : cette pâte est mélangée avec du beurre de cacao et du sucre (plus du lait pour faire du chocolat au lait). C’est alors que cela devient enfin du chocolat.

CARTE ÉTAPE

Transport - Bateau cargo

Une fois que toutes les fèves de cacao sont sèches, il faut les transporter vers les usines où elles seront transformées en chocolat ! On remplit de grands sacs de toile et par camion puis par bateau, elles commencent leur grand voyage jusqu’en Europe !

CARTE ÉTAPE

Usine d’emballage

Le chocolat qui atterrit dans nos supermarchés est très souvent emballé dans du papier, de l’aluminium et/ou du plastique. Il doit donc passer par l’usine d’emballage qui l’envoie ensuite au supermarché.

Le problème, c’est que ces déchets sont souvent jetés n’importe où ensuite !

CARTE ÉTAPE

Chocolatiers

En utilisant ce premier chocolat, les chocolatiers, eux, créent le chocolat final, en rajoutant parfois des noisettes, parfois des fruits secs.

Tous ont une recette différente !

CARTE ÉTAPE

Supermarchés

Je suis le supermarché ! Je vends de tout : fruits, légumes, viandes, céréales et chocolat.

Je propose de tout et au prix le moins cher ! Croyez ma publicité sur parole car je n’aime pas trop qu’on mette le nez dans mes affaires.

Si mes produits ne sont pas chers c’est parce que j’oblige ceux qui me les apportent à me les vendre à des prix très bas.

CARTE ÉTAPE

Transport - camion

Une fois le chocolat emballé, les camions les emmènent dans les supermarchés ou ils remplissent des rayons entiers !

CARTE ÉTAPE

Plantation de bananiers

Les plantations de bananes s’étendent sur des kilomètres. Pour faire ces grandes plantations, il faut peu à peu grignoter de plus en plus de forêts. Ces plantations se trouvent au sud du Costa Rica, un endroit où il fait très chaud, jusqu’à 40° la journée ! Tous les matins, un avion passe au-dessus de la plantation pour diffuser des pesticides, pour protéger les bananes des insectes et des maladies.

CARTE ÉTAPE

Graine de banane

Le bananier a besoin de beaucoup d’eau et de soleil pour pousser, il lui faut donc un climat chaud et humide ! Il faut attendre entre six et sept mois avant qu’un bananier soit assez grand pour commencer à produire des fruits.

CARTE ÉTAPE

Travailleur de l’usine Del Monte

Je m’appelle Ernesto et je travaille dans les plantations de bananes au Costa Rica. Je travaille du lundi au samedi, de 05h du matin à 17h. C’est dur, surtout que nous sommes payés au nombre de régimes de bananes que nous récoltons. Alors nous devons travailler vite et longtemps. Malgré cela, je gagne moins de 250€ par mois. En plus, avec les pesticides que les avions diffusent sur les plantations pendant que nous récoltons, j’ai souvent la peau qui s’irrite. C’est vraiment un travail difficile !

CARTE ÉTAPE

Diffusion de pesticides

Je suis un pesticide. Je suis fabriqué avec des produits chimiques très toxiques pour l’environnement et les humains. On m’utilise beaucoup dans toutes les plantations pour protéger les plantes des maladies. Il n’y a que les plantations d’agriculture biologique qui ne font pas appel à moi.

Mais le problème, c’est que je pollue aussi l’eau et les sols. En plus, les agriculteurs qui travaillent dans les plantations tombent aussi malade à cause de moi.

CARTE ÉTAPE

Usine de nettoyage, emballage, étiquetage

A côté des plantations, se trouvent les usines qui vont laver les bananes récoltées, puis les emballer dans des caisses en cartons et déposer une étiquette sur l’emballage et les envoyer par camion au port le plus proche.

CARTE ÉTAPE

Récolte

Les récoltes se font tout au long de l’année. Un régime de banane contient entre 60 à 80 fruits. Dans le monde, 3 tonnes (1 tonne = le poids de 2 voitures) de bananes sont récoltées chaque seconde !

CARTE ÉTAPE

Transport - Camion

Une fois que les bananes arrivent au port, les camions les emmènent dans les supermarchés ou elles sont vendues par milliers !

CARTE ÉTAPE

Transport - Bateau cargo

Le bateau cargo contient des dizaines de produits. Ils les transportent dans le monde entier. Les caisses de bananes, les sacs de cacao et beaucoup d’autres fruits, légumes ou céréales sont rangés dans de grands containers jusqu’au port d’arrivée.

CARTE ÉTAPE

Chèvres

Je suis une chèvre et avec soixante copines, je vis dans une ferme en Belgique. J’aime ma ferme : tous les jours, on nous emmène de l’étable jusqu’aux champs pour que l’on puisse brouter et se balader toute la journée. L’herbe est bonne car les agriculteurs·trices ont planté pleins de fleurs différentes rien que pour nous. En plus, ils n’utilisent pas de produits chimiques dans ses champs.

CARTE ÉTAPE

Caillage, égouttage, moulage,

Une fois le lait des chèvres recueilli, on peut commencer à fabriquer son fromage. Le fromager connaît toutes ses recettes par cœur. D’abord il faut le chauffer, le cailler puis le mouler. Ensuite il faut le laisser reposer durant environ 24 h.

CARTE ÉTAPE

Supermarché

Je suis le supermarché ! Je vends de tout : fruits, légumes, viandes, céréales et chocolat.

Je propose de tout et au prix le moins cher !

Croyez ma publicité sur parole car je n’aime pas trop qu’on mette le nez dans mes affaires.

Si mes produits ne sont pas chers c’est parce que j’oblige ceux qui me les apportent à me les vendre à des prix très bas !

CARTE ÉTAPE

Traite des chèvres

Tous les matins, l’agricultrice se lève tôt pour traire ses chèvres. Cela fait beaucoup de litres de lait tous les jours !

CARTE ÉTAPE

Transport

Une fois que le fromage est prêt, Vincent les emmène dans son petit camion, au marché près de sa ferme. Là-bas, les habitants le connaissent bien et raffolent de ses produits !

CARTE ÉTAPE

Affinage

Une fois que ces premières étapes sont terminées, il faut laisser le fromage reposer durant un certain temps : plus on veut qu’il soit fort en goût, plus il faut le laisser reposer !

CARTE IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Déforestation

Les forêts recouvrent 30% des terres dans le monde. Mais la destruction des forêts tropicales se poursuit chaque année. L’agriculture est responsable de presque la moitié de la déforestation. Les conséquences pour la planète sont très graves.

CARTE ÉTAPE

Marché local

Le marché est bien connu dans les environs : tous les week-ends, les agriculteur·trice·s du coin viennent vendre leurs produits de saisons : des légumes, des salades, tout est frais et vient directement de la ferme !

CARTE IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Pollution des eaux et des sols

Les produits chimiques qui sont utilisés dans les plantations sont censés protéger les cultures des insectes et des maladies. Mais ils polluent les sols et les rivières. Ces produits sont très toxiques et tuent les petits poissons et les insectes.

CARTE IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Disparition d’animaux

Beaucoup d’animaux vivent dans la forêt. Plus des ¾ d’animaux vivent près ou dans les forêts. Du coup, la déforestation détruit la maison de beaucoup d’espèces !

CARTE IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Pollution des déchets

Beaucoup de ce que l’on mange est emballé dans du papier, de l’aluminium et/ou du pastique. Une fois mangé, on jette ces déchets à la poubelle. Une partie peut être recyclée, mais c’est loin d’être le cas de tous les emballages. Beaucoup de déchets terminent leur vie en étant brûlés, ce qui les transforme en gaz. Tous ces gaz sont mauvais pour l’environnement et la santé.

CARTE IMPACTS ÉCOLOGIQUES

Pollution des transports

Les aliments ont toujours voyagé pour être vendus loin de là où ils sont produits. Aujourd’hui, céréales, fruits, légumes viande et lait parcourent les continents et les océans avant d’être mangés. Comme on mange beaucoup d’aliments qui viennent de loin, cela pollue beaucoup !

CARTE IMPACTS SOCIAUX

Problèmes de santé des travailleur·euse·s

Beaucoup de paysan·ne·s travaillent dans les champs de blé, les plantations de cacao ou de bananes, alors même qu’on les arrose avec des pesticides ! Ces produits sont très dangereux pour la santé, et beaucoup de ces paysan·ne·s sont alors empoisonnés par les produits. Ils n’ont même pas droit à un équipement de protection.

CARTE IMPACTS SOCIAUX

Travail des enfants

Beaucoup d’enfants travaillent comme Yao dans les plantations de cacao. Ils sont souvent obligés de travailler pour aider leur famille à vivre au lieu d’aller à l’école.

CARTE IMPACTS SOCIAUX

Exploitation des travailleur·euse·s

Beaucoup de paysan·ne·s dans le monde sont exploités dans les grandes fermes et les grandes plantations. Cela veut dire qu’ils travaillent très durs et gagnent très peu d’argent. Alors que les supermarchés et les entreprises gagnent beaucoup d’argent, eux gagnent à peine de quoi nourrir leurs familles. S’ils s’arrêtent pour protester, ils se font souvent renvoyer et n’ont plus de salaire.

L’arbre collabore

avec ma plantation

« Les amis ! Je vais vous expliquer la solution que nous avons trouvée pour que notre plantation de cacao arrête de détruire les forêts ! C’est une technique qui s’appelle l’agroforesterie (agro = agriculture et foresterie = s’occuper d’une forêt). L’idée est simple :

les arbres de la forêt et les cacaoyers peuvent

s’entraider. Nous n’avons donc plus besoin d’enlever les arbres ! Je vous explique quelques éléments :

Les cacaoyers qui ne reçoivent pas les rayons du soleil sont moins attaqués par les insectes. Les cacaoyers sont en fait des arbres qui aiment l’ombre ! Comme les cacaoyers mesurent 3 à 4 mètres de hauteur (environ 2 fois la taille de la porte de la classe), on plante une ligne d’arbres fruitiers (10 à 15 mètres, un bâtiment de 2 étages, comme l’école) puis encore une ligne d’arbres forestiers (20 mètres) autour.

Au lieu d’utiliser des engrais pour fertiliser les sols, planter des arbres autour de sa plantation est encore plus pratique. Les feuilles et les branches qui tombent par terre sont digérées progressivement – avec l’aide des vers de terre. C’est ce que l’on appelle la matière organique. Peu à peu elle se transforme en terre à nouveau, qui est pleine de minéraux. Les cacaoyers pousseront donc encore mieux, et de manière naturelle.

Comme vous le savez, les arbres ont besoin, comme nous, de nourriture. Ils arrivent à utiliser une partie de l’air comme source d’énergie mais ils ont aussi besoin de la terre. Dans la terre il y a beaucoup de minéraux. Les minéraux, c’est un peu comme les vitamines : c’est nécessaire pour que l’arbre grandisse et soit en bonne santé. Les être humains aussi ont besoin de minéraux, voilà pourquoi nous buvons de l’eau minérale ! Avant nous donnions de l’engrais au sol pour qu’il soit bien riche et que les arbres poussent bien. On fertilisait les sols. Mais ce n’est pas toujours très naturel.

L’arbre collabore

avec ma plantation (suite)

Les arbres plantés autour des cacaoyers permettent aussi de réduire l’érosion grâce aux racines. L’érosion c’est lorsqu’il y a de la pluie, l’eau emmène la terre avec elle. Mais, comme je vous le disais, les arbres ont besoin de la terre car il y a leurs minéraux dedans. Si toute la terre part, l’arbre lui, contrairement aux êtres humains, ne peut pas se déplacer pour aller chercher ses minéraux ailleurs. Les racines lui permettent donc de maintenir la terre dont il a besoin, près de lui. En même temps, elles aident l’eau à plus facilement entrer dans le sol pour nourrir et abreuver la terre. Et plus il y a d’arbres, plus il y a de racines, et donc les arbres gardent près d’eux le sol plein de minéraux dont ils ont besoin.

Tous les arbres mangent du carbone et boivent l’eau du sol et ça c’est génial aussi pour la plantation de cacao. Le carbone que retiennent les arbres permet d’empêcher la pourriture des cabosses de cacao !

Enfin, non seulement les arbres que l’on plante peuvent aider nos arbres à cacao, mais ils nous apportent plein d’autres choses en attendant que le cacao soit là. C’est pour cela qu’on plante tout autour des arbres qui donneront d’autres fruits, mais aussi des arbres dont les feuilles permettent d’avoir des médicaments naturels ou encore des arbres qui nous serviront à avoir du bois pour nous chauffer ! »

CRÉER

L’agroforesterie est une façon de faire collaborer les arbres et les cultures. Sur base des explications données par Yao, représente ta

propre plantation de cacao

en agroforesterie ! Tu peux décider de dessiner ou faire un bricolage, l’objectif est d’essayer de représenter tous les avantages que d’autres arbres peuvent amener aux cacaoyers.

Luiza, militante du Mouvement des sans terres au Brésil

« Je m’appelle Luiza. Moi et ma famille sommes membres du “Mouvement des sans-terre”. Nous sommes un mouvement de paysans et paysannes qui lutte pour une réforme agraire au Brésil. La réforme agraire signifie qu’on répartit les terres entre tous les paysan·ne·s de façon juste.

Avant, nous avions une petite ferme et nous produisions des oranges. Mais le prix de l’orange a tellement baissé que nous ne gagnions plus assez d’argent pour nourrir notre famille. Nous avons été obligés de vendre notre terrain et d’aller travailler en ville. Des milliers de familles se sont retrouvées dans la même situation et ont dû quitter la campagne pour aller vivre en ville.

Toutes ces terres sont rachetées par de riches propriétaires qui ont déjà beaucoup de terres. En plus, ces grands propriétaires utilisent beaucoup d’engrais, de pesticides et détruisent la nature. Ils ne servent même pas à nourrir les Brésiliens car la majeure partie part en Europe ou en Chine. C’est pour cela que nous avons rejoint le “Mouvement des sans terre” car nous voulons lutter pour que toutes et tous, nous puissions avoir accès à la terre et développer une agriculture familiale et durable, respectueuse de l’environnement. Depuis plusieurs semaines nous avons commencé une occupation de terres. Nous et des dizaines d’autres familles, nous sommes installés sur cette terre en friche (c’est-à-dire qu’elle n’est pas utilisée) pour y vivre. Nous y avons déjà planté du maïs, du manioc, des arbres fruitiers et bien d’autres choses encore ! Demain mon frère ira pour la première fois vendre quelques légumes à la ville d’à côté. Tous nos produits seront vendus dans les marchés locaux. Moi, je m’occupe aussi de l’école que nous avons construite. Toutes celles et ceux qui le veulent peuvent ainsi venir apprendre à lire et à écrire.

Malheureusement cette terre n’est pas à nous, elle appartient au grand propriétaire Blairo Maggi, et il se peut que du jour au lendemain, la police vienne pour essayer de nous déloger, mais nous allons tout faire pour que cette terre inutilisée soit cultivée par plusieurs familles ! »

Aissatou, maraîchère

de la forêt au Sénégal

« Je m’appelle Aissatou et je vis à Kamb, un petit village au Sénégal. Ici, l’accès à la terre a toujours été très injuste entre les famille de paysans pauvres et les grandes entreprises qui prennent les terres par l’argent et la corruption. Mais les femmes ont encore plus de difficulté à devenir propriétaire de terres que les hommes. Il y a quelques années, des terres furent mises à disposition de notre village. Mais comme toujours dans ces cas-là, on réserva les plus belles terres aux hommes du village : celles avec des sols fertiles, des beaux arbres. Nous, les femmes du village n’avons eu droit qu’aux terres proches du village (car nous devions aussi nous occuper des enfants et des anciens), qui étaient d’immenses dépotoirs d’ordures.

Mais nous avons décidé que la terre serait mise en commun entre toutes et que l’on travaillerait en groupe. Aujourd’hui, notre solidarité a payé car nous avons réussi à transformer ces terrains en de beaux jardins de fruits et de légumes, grâce aux techniques d’agroforesterie que nous avons développées. La forêt et ses arbres sont des alliés très importants pour nos cultures : les cacaoyers sont des arbres qui aiment l’ombre. Avoir comme voisins des arbres plus grands qu’eux leur permet donc d’être tout le temps à l’ombre. Les feuilles et les branches de tous ces arbres, lorsqu’elles tombent par terre vont former la matière organique qui grâce à l’aide des vers de terre va se transformer peu à peu en une terre très riche en minéraux pour les arbres de cacao ! Ces minéraux sont comme des vitamines pour les arbres. Et en plus, pendant la saison des pluies nous avions souvent beaucoup de glissement de terrain à cause de l’érosion. Maintenant que nous avons tous ces arbres, toutes leurs racines maintiennent la terre.

Depuis quelques temps, nos jardins sont bien plus beaux que ceux des hommes ! C’est pour ça qu’il est absurde de détruire la forêt. L’agriculture et les forêts peuvent collaborer et s’entraider. Nous, les femmes, entretenons une relation spéciale avec la forêt. Peut-être parce que, comme la forêt, nous ne sommes pas toujours respectées. En tous cas les femmes du village de Kamb et la forêt de Mbao se sont unies et ensemble nous continuerons ! »

Blairo Maggi, le « roi du soja »

Mon nom est Blairo Maggi, je suis Brésilien et dans mon pays on me surnomme « le roi du soja ». Je descends d’une famille d’immigrants italiens qui ont fait fortune dans l’agriculture. Avant moi, mon père cultivait déjà du soja et le vendait partout dans le monde.

Moi, j’ai hérité de l’entreprise familiale et je l’ai fait grandir en achetant des milliers d’hectares de terres. Pour cela il a fallu déforester des milliers de kilomètres carré de forêts qu’on a ensuite remplacés par de gigantesques champs de soja. On appelle cela des « monocultures » : bien que ce soit mauvais pour les sols, l’utilisation de pesticides et les grands tracteurs ont permis à ma production d’augmenter très vite !

Et tant pis pour les indiens Guarani Kaiowa qui ont dû être expulsés de leurs terres ancestrales. Grâce à moi, le soja est très important pour l’économie brésilienne et le Mato-grosso est l’une des régions qui produit le plus de tout le pays. Aujourd’hui, je suis même devenu le plus gros producteur de soja du monde et l’un des hommes les plus riches de mon pays ! Mon soja est vendu partout. Une grande partie sert à nourrir le bétail élevé en Asie et en Europe, qui sert ensuite à la production de viande consommée par des millions de gens.

Je suis quelqu’un de très important au Brésil, j’ai même été pendant tout un temps ministre de l’agriculture. J’ai pu alors faire passer des lois qui permettent d’augmenter la déforestation et d’utiliser de plus en plus d’engrais et de pesticides. Aujourd’hui j’ai beaucoup de problèmes avec les communautés indigènes et tous ces paysans qui se font appeler les « paysans sans-terre » ! Tous ces petits agriculteurs pauvres veulent me voler mes terres. Mais ne comptez pas sur moi pour partager : quand vous êtes roi, vous devez défendre votre couronne !

L’histoire de Vincent Delobel, agriculteur belge

Mon nom est Vincent, j’ai 29 ans et j’habite dans la province du Hainaut en Belgique où j’ai une chèvrerie. Avant, la terre appartenait à mes parents. Pendant longtemps ils ont eu des vaches dont ils vendaient le lait. Pour pouvoir vivre de la vente de lait, ils devaient toujours produire plus. Mais les vaches elles, pour pouvoir faire beaucoup de lait, devaient avoir une alimentation très abondante et riche ! Beaucoup de soja et de maïs, beaucoup de vitamines de synthèse et beaucoup d’antibiotiques. Alors les vaches ont commencé à tomber malades…et l’argent que mes parents gagnaient en vendant le lait, ils devaient le dépenser dans des frais de vétérinaires ! De plus, les herbicides qu’on utilisait pour nos champs commençaient à ne plus être efficaces et abîmaient les sols. Un jour, mon père est tombé malade après avoir respiré de trop près un herbicide – un produit que l’on utilisait pour tuer les mauvaises herbes. Alors il y eu un déclic : mes parents décidèrent de changer de pratique agricole et de passer à l’agriculture biologique. Ils furent parmi les premiers à faire ce changement en Belgique.

J’ai de la chance car les terres de ma ferme appartiennent à ma famille depuis longtemps.

Aujourd’hui je fais du fromage avec le lait de mes 70 chèvres que je trais matin et soir. Mes terres servent à nourrir les chèvres que j’emmène pâturer tous les jours. Je cultive toute la nourriture dont mes chèvres ont besoin : herbe, foin, mélanges de céréales et légumineuses, tout est produit dans la ferme. Tous mes fromages sont ensuite vendus en « circuit court » : cela veut dire qu’il n’y a pas d’intermédiaires (ou maximum un) : je vends directement aux personnes qui mangeront mon fromage. Parfois il arrive que je vende mes fromages grâce aux petites épiceries de mes amis et même directement à des restaurants. Tous les samedis, je vais aussi sur le marché de Tournai pour vendre mes produits.

Même si tout ça me demande beaucoup de travail, j’adore mon métier. L’agriculture n’est pas une simple activité économique mais est liée à la vie et à la survie sur Terre. C’est pour ça qu’en 2018, avec d’autres agriculteurs et agricultrices du monde entier, nous avons rédigé la Déclaration des droits des paysannes et des paysans. Pour que nos droits soient reconnus et respectés !

Quentin Ledoux, jeune agriculteur

J’ai toujours été très attiré par le monde du vivant. J’ai toujours lu plein de revues sur la science et les animaux. Quand j’étais enfant, j’habitais en ville mais j’allais très souvent passer du temps à la ferme la plus proche. Pourtant je n’ai pas grandi dans une ferme et dans ma famille, il n’y a pas d’agriculteurs. Adulte, après quelques années passées à travailler dans un bureau, j’en ai eu marre et je me suis souvenu de mon rêve d’enfant qui était de devenir agriculteur.

La première chose à faire pour devenir agriculteur, c’est de trouver de la terre. Mais acheter une terre, ce n’est pas facile. Lorsqu’on n’est pas agriculteur, on a deux possibilités : soit on trouve des terres qui sont chères, trop chères, soit on en trouve qui restent accessibles mais sont déjà occupées et louées par d’autres agriculteurs. Ce que je voulais c’était de devenir agriculteur et cultiver la terre, pas simplement devenir propriétaire d’un terrain. Donc quand on a un budget de départ très important, c’est possible. Mais moi, je n’avais pas assez d’argent.

Face à ce problème j’ai alors entendu parler de l’association « Terre en vue ». « Terre en vue » aide les personnes qui veulent devenir agriculteurs ou agricultrices à avoir accès à une terre, tout en évitant que des petites fermes ne disparaissent. Près de chez moi, il y avait une ferme que l’association « Terre en Vue » essayait de sauver : des agriculteur·trice·s louaient les terres à une vieille dame qui est décédée. Les héritiers de cette dame souhaitaient vendre au plus offrant. C’est là qu’avec « Terre en Vue » et d’autres groupes de citoyens, nous avons essayé de sauver la ferme. « Terre en vue » propose aux citoyens d’acheter un « bon » pour devenir coopérateur·trice. Heureusement après une année de récolte et de mobilisation, on a réussi à lever les fonds pour racheter ces 20 hectares. C’était magnifique car, grâce à la participation de milliers de coopérateur·trice·s, on a pu sauver la ferme ! Avec l’argent, on a pu racheter la ferme et les agriculteur·trice·s ont pu continuer à vivre de leurs cultures.

Quant à moi j’ai eu de la chance car ils ont décidé que je pourrais utiliser une petite partie de la terre rachetée pour commencer mon projet. Depuis, j’ai enfin pu devenir agriculteur comme j’en rêvais ! J’ai aujourd’hui pu trouver un peu plus de terres et j’ai enfin ma ferme qui s’appelle la « Ferme Coin-Coin » car en plus de planter des fruits (framboises, pommes, poires, prunes) je suis devenu le seul producteur de canards bio de toute la Wallonie.

Je dis que c’est ma ferme, mais on peut voir cette terre comme appartenant au bien commun. Car en fait, c’est une propriété citoyenne globale qui me l’a confiée, et en échange, je leur restitue des aliments locaux !

Lucie, agricultrice

Je m’appelle Lucie, je suis belge et j’ai toujours rêvé de devenir agricultrice. J’ai étudié l’agronomie et après j’ai appris à faire du fromage. Pour commencer, j’achetais mon lait de chèvre à une autre fermière et ensuite je le transformais en fromage. Ça c’était au tout début. Ce qu’il me manquait, c’était d’avoir ma propre ferme !

C’est alors que moi et mon compagnon avons cherché un terrain agricole à acheter, pour construire notre propre ferme. Ce fut très compliqué de trouver du terrain libre d’occupation, pas trop cher… Surtout trouver un terrain libre fut difficile. Par chance en 2013, nous avons réussi à trouver une ferme à occuper en attendant de trouver un terrain. Nous avons pu louer pour pas cher du tout, et nous y sommes installés. On en a profité pour acheter une vingtaine de chèvres, avec lesquelles nous avons commencé à faire du fromage. Aujourd’hui nous avons enfin notre ferme à nous ! Nous avons dû payer très cher pour acheter le terrain. On a pu bâtir une maison, une fromagerie et même un petit magasin. Mais tout ça c’est aussi grâce à notre famille qui nous a prêté de l’argent, sans cela rien n’aurait été possible ! Quand on démarre avec rien, aucune terre à soi ou à sa famille, ce n’est pas facile d’arriver à construire sa propre ferme. C’est plus facile quand vous avez des parents qui sont déjà propriétaires d’une ferme, alors là, on reçoit le terrain.

Notre ferme s’appelle « La chèvrerie du Choux ». On a pu passer en bio à partir de cette année car les chèvres peuvent sortir paître. Toute leur alimentation est fournie grâce au terrain. Aujourd’hui nous avons 60 chèvres : c’est beaucoup de travail, 7 jours sur 7, toute l’année, mais on adore ! Souvent on va vendre les week-ends sur les marchés. Depuis le confinement, on vend aussi sur internet.

Hugues, agriculteur à La Blanche Ferme et porte-parole du syndicat la FUGEA

J’ai très tôt rêvé de devenir agriculteur. Mes parents n’étaient pas paysans mais déjà petit je partais très souvent à vélo aider à la ferme la plus proche.

Jeune adulte, j’ai trouvé une exploitation qui n’avait pas de repreneur et je me suis lancé. J’ai fait ça pendant 25 ans. On faisait des fraises, des pommes de terre, de la viande, des tomates, des légumes et autres produits des terroirs.

Je me suis rendu compte que j’aimais vraiment bien échanger et transmettre sur les bonnes pratiques que j’avais mises en place. Donc quand j’ai eu l’occasion de travailler à la ferme expérimentale de Louvain La Neuve, je n’ai pas hésité. Là-bas, on étudie les bonnes pratiques d’agriculture : l’agriculture biologique, la conservation des sols, l’autonomie fourragère (le fait de nourrir ses animaux juste avec les produits de sa propre ferme), l’élevage en agroécologie...

Par exemple, une agriculture qui protège les sols c’est une façon de faire de l’agriculture qui essaie d’utiliser au maximum ce que la nature peut nous offrir. Le but est de ne pas utiliser des engrais chimiques, des pesticides, et tout ce que l’on achète à l’extérieur que l’on appelle les « intrants ». La nature est capable de faire plein de choses pour nous aider à cultiver : par exemple pour lutter contre les pucerons, les mauvaises herbes, les champignons… On peut aussi produire soit même les aliments pour son bétail. Il faut donc collaborer avec la nature plutôt que de la combattre. C’est ce que l’on appelle les techniques agroécologiques.

Mais c’est aussi à cette époque que je me suis rendu compte que trop peu d’agriculteur·trice·s étaient encouragés à utiliser ces techniques, bonne pour la planète mais aussi pour les paysan·ne·s. C’est alors que j’ai commencé à m’engager dans un syndicat, pour défendre les droits des paysan·ne·s.

C’est une organisation dont le rôle est de défendre la « ferme familiale » : c’est une ferme de petite taille où les familles qui y travaillent sont autonomes (elles sont entièrement libres de choisir la façon dont elles souhaitent travailler).

Notre syndicat va plus loin que ça : par exemple, on s’oppose à la filière agroindustrielle de pommes de terres. Elle fait beaucoup de tort aux agriculteurs du Pérou car elle remplace des produits qui pourraient être produits sur place. Mais pour réussir il faudrait que tous les citoyens et citoyennes soutiennent les droits des paysan·ne·s !

Grande chaîne de supermarchés

Avec tous nos supermarchés, notre marque est un géant de la grande distribution. Grâce à tous ces magasins, nous gagnons chaque année énormément d’argent !

Récemment nous avons eu une idée géniale : nous avons décidé d’investir dans des terres et de créer nos propres fermes. On a pour objectif d’acheter 5 000 hectares de terres et de faire exploiter ces terres par des agriculteurs qui nous livreront ensuite les fruits et légumes de notre choix.

Pas de problèmes pour en acheter beaucoup, avec notre chiffre d’affaires de 10 milliards d’euros par an ! Et si certaines terres ne produisent pas tout de suite, ce n’est pas grave. En fait la terre c’est un super business : elle prend toujours de la valeur ! C’est donc idéal pour spéculer.

Vous vous demandez ce que c’est la spéculation ? Eh bien c’est simple : tous les supermarchés que nous avons rapportent beaucoup d’argent. Avec cet argent économisé on peut acheter des terrains : cela veut dire qu’on investit de l’argent dans l’achat de terres. Comme le prix de la terre devient toujours plus grand, il nous suffit d’attendre trois, cinq, ou dix ans et on pourra ensuite revendre pour deux, trois fois plus cher notre terrain. De quoi faire un beau bénéfice, génial non ? Bon, il paraît que cela fait beaucoup de mal aux petits agriculteurs car eux achètent de la terre non pas pour faire de la spéculation mais pour y vivre et y travailler. En plus vu qu’on peut acheter la terre très chère, cela augmente les prix des autres terrains. Un·e agriculteur·trice n’a pas l’argent pour payer la terre au prix où elle est aujourd’hui. C’est la base du problème de l’accès à la terre aujourd’hui en fait. Bon peut-être, mais cela en fait plus pour nous, n’est-ce pas ?

Plusieurs syndicats nous attaquent car ils disent qu’on va asservir les agriculteurs ! Ils disent que les agriculteurs vont perdre leur indépendance, qu’on va détruire l’agriculture familiale. Bah ! Et alors, s’ils ont du travail ? Nous, on va décider de ce qu’ils devront semer, leur donner des objectifs de production qu’ils devront remplir, mais ils seront payés pour ça !

Récits

Après avoir lu les récits, réponds aux questions suivantes

Pourquoi avoir accès à la terre est important ?

Quels sont les personnages qui se ressemblent et ceux qui s’opposent ? Quelles différences et points communs observez-vous ?

Les personnages ont des rapports différents à la terre tandis que d’autres la considère de façon similaire. Lesquels ? Pourquoi ?

Repérer les différentes pratiques d’agricultures. Trouvez-vous que certaines sont meilleures que d’autres ? Pourquoi ?

Quelles sont les choses que vous trouvez injustes ? Pourquoi ?

Que veut dire « la mise en commun de la terre » ? Qu’est-ce que cela permet ? A quoi cela s’oppose-t-il ? Expliquez en vous référant aux différents personnages.

Récits

Pour chaque carte-portrait vous pouvez réfléchir à ce que le personnage cherche et ce dont il a besoin pour y avoir droit.

Dans quel·s but·s souhaite·nt-t-il·elle·s avoir accès à une terre ?

Quels sont les principaux obstacles à l’accès à la terre que vous avez compris ?

Qu’est-ce qui peut aider un·e agriculteur·trice à avoir accès à la terre pour faire son métier ?

Pourquoi les femmes ont-elles encore moins accès à la terre que les hommes ?

Écris ta déclaration

des droits des paysan·ne·s

Comme certains des personnages dont vous avez lu les histoires, vous aussi pouvez lutter et prendre la défense des paysans et paysannes du monde entier ! Imaginez la déclaration des droits des paysan·ne·s.

Le CNCD-11.11.11 regroupe près de nonante organisations actives dans le domaine de la solidarité internationale, parmi lesquelles des ONG et des syndicats. Il a pour mission la sensibilisation, le plaidoyer politique et la récolte de fonds (Opération 11.11.11).

Abonnement gratuit www.cncd.be/le monde en classe

Le Monde en Classe, kesako?

Le Monde en Classe est un outil semestriel d’éducation à la citoyenneté mondiale et solidaire. Il permet d’aborder, avec les élèves de l’enseignement primaire, des grands enjeux mondiaux tels que les inégalités, l’agriculture

et l’alimentation, les migrations et

les changements climatiques.

Dans chaque dossier, nous partons de la réalité de communautés du Sud que nous connaissons via nos ONG membres. Leur situation est en général difficile, mais nous l’abordons à travers des fictions qui mettent en scène des enfants d’environ 6-12 ans. Ces fictions comportent une part de rêve et de fantaisie. Nous imaginons ainsi des histoires correspondant aux trois niveaux de complexité qu’offre Le Monde en Classe et qui couvrent les besoins de l’enseignement primaire. Ces niveaux sont symbolisés par des étoiles m.

Ces histoires sont le point de départ de séquences pédagogiques. Chaque dossier en propose ainsi l’exploitation, et ce, sur des modes différents : s’informer, créer, se mobiliser. Les élèves plus âgés seront amenés à réfléchir aux problèmes concrets des communautés du Sud illustrés dans le récit, et à quelle solution leur donner. Ils découvriront aussi les réponses réelles apportées par les associations locales du Sud avec lesquelles travaillent nos ONG membres. Et comme ce genre de situation n’est bien souvent qu’un exemple parmi des milliers d’autres, on amène les élèves à prendre conscience de la dimension souvent planétaire du problème qu’ils découvrent. Ce faisant, ils se dotent d’acquis nécessaires à exercer leur rôle de « citoyens mondiaux et solidaires ».

Un dossier du Monde en Classe se compose de fiches « PROF » et de fiches « ÉLÈVE ». Les premières offrent à l’enseignant des informations et des propositions de séquences pédagogiques à faire en utilisant les fiches ÉLÈVE. Les fiches ÉLÈVE sont à photocopier et distribuer aux élèves. Elles comportent les histoires à lire et des supports graphiques pour les activités de type s’informer, créer et se mobiliser, ainsi que les informations de type « changer le monde ».

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