CHIRURGIEN DENTISTE 1673-1674
DU
3-10
SEPTEMBRE
2015
de
N˚
FRANCE
Le
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INTERVIEW DE CATHERINE MOJAÏSKY
La rentrée politique de la CNSD
Prenons soin de nous PLFSS 2016
Les soins dentaires à l’honneur
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éditorial Le Chirurgien-Dentiste de France no 1673-1674 du 3-10 septembre 2015
Une lucidité venue du passé Il y a 80 ans, lassés des bagarres entre associations regroupant des dentistes, conscients que seule l’union pouvait rendre forts, nos aînés créaient la CNSD. Son premier président, Maurice Vincent, écrivait dans l’édito du premier Dentiste de France :
sein d’un syndicat fort. Force qui vient de la réunion d’oppositions et de différences, capables d’aboutir à des synthèses. Synthèses qui se font par l’argumentation et le dialogue, et non le dénigrement et la calomnie.
« La CNSD est à la disposition de tous : ainsi elle fortifiera le grand mouvement syndical national que la France professionnelle vient d’enfanter librement. (…).
Rien n’est jamais acquis ! Et les combats qui se profilent seront violents. Il serait illusoire de compter sur d’autres pour nous défendre et nous faire avancer.
Et maintenant au travail syndical :
Nos armes sont notre connaissance de la diversité de la profession, nos idées, nos analyses, nos projets, nos propositions, notre crédibilité… Face à cette volonté d’avancer, d’autres ont comme seul objectif de détruire ce que la profession a construit, se faisant ainsi les alliés indirects des vrais ennemis de la profession gênés par un syndicat fort.
Assez de luttes stupides entre confrères : nos adversaires sont en dehors de la profession. Assez de combats individuels stériles qui paralysent l’action des militants du syndicalisme. Assez de coupeurs de cheveux en quatre qui voient toutes les questions par le petit bout de la lorgnette. Assez de polémiques calomnieuses à tendance extraprofessionnelle. Assez de semeurs de division qui critiquent tout, qui démolissent tout et ne savent pas construire. La profession est enfin outillée : la CNSD est un instrument de travail pour la défense de nos droits et la généralisation de nos devoirs. Fi des errements du passé. » Ce syndicat fort que nos aînés ont construit a mené tous les combats qui ont permis à notre profession de devenir ce qu’elle est aujourd’hui : une profession médicale indépendante, au niveau de vie préservé, revendiquant sa place atypique au sein des professions de santé, avançant avec la société, défendant ses droits et assumant ses devoirs. Certains aujourd’hui ont oublié l’histoire et les combats gagnés grâce à cette volonté d’union au
Ce que Maurice Vincent a écrit il y a 80 ans, pourrait être réécrit aujourd’hui, sans changer grand-chose. En particulier : « Assez de semeurs de division qui critiquent tout, qui démolissent tout et ne savent pas construire ». Les mois à venir verront la profession se déchirer en raison des élections professionnelles mises en place par des politiques retors. Les syndicats sauront-ils garder à l’esprit qu’il faudra construire ensemble après avoir mené campagne les uns contre les autres ? Le débat d’idées saura-t-il prendre le dessus sur le dénigrement et la calomnie ? Ce sera l’objectif premier de la CNSD, fidèle à l’esprit de ses créateurs.
CATHERINE MOJAÏSKY Présidente confédérale @chmjsk
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Le mot de la rédaction Alors qu’au Zimbabwe un confrère américain se chargeait de porter haut les couleurs de toute une profession, l’actualité dentaire rentrait doucement en sommeil. Aujourd’hui sonne l’heure de la rentrée et de son cortège de bonnes résolutions. « Prenons soin de nous », tout un programme !… au service de la qualité de vie au travail pour vous, chirurgiens-dentistes athlètes industriels aux articulations huilées et au moral d’acier. Oui, vous le valez bien !… et le CDF vous présente des solutions imaginées pour vous. Bactéries et virus ont du souci à se faire face au savoir-faire unanimement reconnu de notre profession en matière d’hygiène et d’asepsie. Mais ne nous endormons pas sur nos lauriers et sachons d’ores et déjà relever l’autre défi de l’antibiorésistance. Face à ce grave problème de santé publique, les chirurgiens-dentistes prescripteurs seront très prochainement appelés à se mobiliser. De toute façon, atteint d’aucune maladie, le lion Cecil ne rugira plus, assassiné simplement par la connerie humaine… Serge Deschaux Rédacteur en chef
le mot Comité de rédaction : Présidente-directrice-Directrice politique : Catherine Mojaïsky, directeur délégué : Thierry Soulié, rédacteur en chef : Serge Deschaux, responsable scientifique : Daniel Nebot, directeur de la rédaction : Alexandre de Cambolas, secrétaire de rédaction : Barbara Petit, journalistes : Antoine Chazal, Renaud Degas, rédaction culturelle : Armelle Baron, correcteur : Charles Ordinis, conseillers : Jean-Claude Chocque, Yann Duclos, Véronique Pellegrain, Jean-Marc Yvernogeau, photographe : Christophe Chardron, chargée de communication : Julie Alseda Comité de lecture : Jean-Jacques Aknin, Charles-Daniel Arreto, Rémy Balthazard, Daniel Bandon, Anne Claisse, Pierre Colon, Christian Declocquement, Didier Gauzeran, Eric Gérard, Youssef Haikel, Frédéric Haim, Jean-François Largy, Guy Letoux, Françoise Martin-Villette, Patrick Missika, Eric Mortier, Bruno Pelissier, Laurent Pierrisnard, Bernard Piotrowski, Christophe Rignon-Bret, Gérard Scortecci, Jean-François Seret, Christian Verner. Responsables de rubriques scientifiques : Stéphane Barek, François Montagne-Lainé (Revue de presse), Michel Goldberg, Étienne Labassy, Benjamin Salmon, Laurent Scherman, Emmanuel Payen de la Garanderie. Comité de Gestion : Catherine Mojaïsky, Thierry Soulié, Michel Bergougnoux, Jean Barbanneau Ont également participé à la rédaction de ce numéro : L. Chauveau, N. Benru, G. Morel, E. Louvet, P. Perrier, M. Grégoir, B. et J.-M. Salmon Toute représentation ou reproduction intégrale ou partielle, faite sans le consentement de l’auteur ou de ses ayants droit ou ayants cause, est illicite (article L.122-4 du code de la propriété intellectuelle). Toute copie doit avoir l’accord du Centre français de droit de copie. Publicité : INTER PUBLI, 104, boulevard Jean-Jaurès 78800 Houilles - Tél. : 01.61.30.16.60 - Fax : 01.61.30.13.60 - email : interpubli@orange.fr Hebdomadaire - Tous les jeudis, prix du numéro 10 € - Abonnements : 160 € - Syndiqués CNSD : 80 € - Étranger 260 € Le Chirurgien-dentiste de France, édité par la Confédération nationale des syndicats dentaires, 54 rue Ampère, 75849 Paris cedex 17 Tél. : 01.56.79.20.20 - Fax : 01.56.79.20.25 - email : cdf@cnsd.fr Dépôt légal : Septembre 2015 - Réalisation : INTER PUBLI - Houilles - Imprimerie : BLG TOUL - ZI Croix de Metz - 54200 Toul Commission Paritaire n° 0317 G 81412 - La Directrice de la Publication : Catherine Mojaïsky - I.S.S.N. 0009-4838
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Actualité 01 Éditorial, par Catherine Mojaïsky 05 Interview de Catherine Mojaïsky : « En cette période électorale, nous allons devoir résister face à la division » 09 Interview d’Yvonne Marbach : « Les complémentaires ne pourront pas faire n’importe quoi » 10 Brèves
Exercice et cabinet 13 Prenons soin de nous : Le chirurgien-dentiste, athlète industriel 21 Fin du support GIE Sesam-Vitale pour Windows XP : Ayez les bons réflexes ! 22 Antibiorésistance : La vigilance de mise en dentaire 24 Perception du risque infectieux : Les chirurgiens-dentistes ont une longueur d’avance ! 26 Fiche pratique CNSD-Services : Trousse d’urgence (cabinet dentaire) 29 Brèves
Environnement de santé 32 PLFSS 2016 : Les soins dentaires à l’honneur 34/36 Brèves
Formation continue 37 Médecine bucco-dentaire
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Démarche qualité
Radiographie d’un label bien maîtrisé
Le certificat médical initial en médecine bucco-dentaire : une rédaction précise pour un document-clef S. Jager, R. Balthazard et E. Mortier
Culture et loisirs 43 À voir : L’âge d’or de la peinture à Naples 47 À rouler : Peugeot 208 50 À voir : Roumanoff et Dostoïevski Sur-couverture : GACD Encarts jetés : Vincent Albane et RGC contentieux
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Actualité
Interview de Catherine Mojaïsky
« En cette période électorale, nous allons devoir résister face à la division » Plus que jamais, en cette rentrée de septembre, le combat syndical continue pour la CNSD. À l’échelle nationale, pour commencer, avec la relance des négociations relatives à la Convention nationale dentaire ou encore l’adoption de la loi de santé toujours sur le feu. À l’échelle régionale aussi avec la perspective des élections des représentants des chirurgiens-dentistes au sein des Unions régionales des professionnels de santé (URPS), à la fin de l’année. Catherine Mojaïsky, présidente de la CNSD, fait le point sur le programme chargé qui attend la Confédération ces prochains mois. CDF : Quels sont les dossiers « chauds » de cette rentrée ? Catherine Mojaïsky : Il y a plusieurs dossiers d’envergure à gérer. Il y a, par exemple, tout un travail à mener pour préparer les négociations conventionnelles programmées pour le deuxième semestre 2016. Nous avons ainsi établi un certain nombre de contacts avec l’Assurance maladie et les assurances complémentaires en santé. L’objectif est de rencontrer tous ceux qui ont un pouvoir quelconque au sein de ces organismes. J'ai ainsi eu, la semaine dernière, un rendez-vous avec Étienne Caniard, président de la Mutualité française, afin de présenter notre vision et clarifier certaines de ses positions sur le dossier dentaire. Parmi elles, le rôle des réseaux de soins pour réguler les tarifs des actes et la volonté d'avancer ensemble sur une cohérence économique de notre secteur. Enfin, nous allons essayer de préparer ces négociations avec l’Union des jeunes chirurgiensdentistes (UJCD), revenue dans le système conventionnel, afin de porter des positions communes. Le dialogue apparaît possible car il nous semble que nous avons une vision assez proche de ce que nous souLe Chirurgien Dentiste de France n o 1673-1674 du 3-10 septembre 2015
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Actualité
Un accord national nécessaire avec les complémentaires santé « Si nous n’arrivons pas à faire entrer les complémentaires santé dans le système de négociation conventionnelle, nous verrons se développer de plus en plus de réseaux de soins dans lesquels il sera difficile d’empêcher les confrères d’entrer », rappelle la présidente de la CNSD. Aujourd’hui, la Confédération a réussi à faire en sorte que le système concurrentiel instauré par la création de ces réseaux ne vienne pas réguler complètement la vie professionnelle des chirurgiens-dentistes. La profession doit désormais trouver un accord avec les complémentaires au niveau national pour ne pas laisser s’installer un nombre croissant de réseaux, de contrats et d’accords différents. « Il faut aujourd’hui stopper cette marée montante, pour un système gagnantgagnant, insiste Catherine Mojaïsky. Gagnant pour nous, si nous obtenons la réforme structurelle que nous appelons de nos vœux, à savoir la cohérence de nos soins, de nos actes opposables en contrepartie d’une régulation de certains de nos actes prothétiques ; gagnant pour les complémentaires si elles y trouvent leur compte. » Peut-être faudra-t-il leur laisser une place plus importante et ne pas les cantonner uniquement aux actes prothétiques, c’est-àdire leur accorder un rôle intéressant en matière de prévention et de parcours de soins. Car il est clair que les complémentaires veulent jouer un rôle plus important auprès de leurs adhérents, et ce, notamment dans le contexte de la complémentaire pour tous. C’est là l’un des défis auxquels devront se confronter les chirurgiens-dentistes. « Aujourd’hui, un grand nombre de nouvelles lois se superposent les unes aux autres et changent fondamentalement la donne de notre exercice et du fonctionnement de notre système social, relève la présidente de la Confédération. S’imaginer qu’on pourrait retourner en arrière, qu’on pourra revenir ou rester dans le système d’hier, c’est complètement utopique. » 6
En cette période électorale, nous allons devoir résister à la division haitons pour le système (même s’ils ont parfois du mal à l’admettre). Cependant, notre tâche ne s’arrête pas, bien sûr, aux pourparlers avec nos partenaires conventionnels. Nous avons, au sein des quatre commissions de la CNSD, tout un travail de réflexion, d’étude et de projection à réaliser. Car si nous voulons faire évoluer notre système conventionnel, nous devons affiner nos propositions, envisager différents scénarios possibles et prévoir leur impact sur nos structures. Pour nous aider, nous devrions recevoir, en septembre, les premiers chiffres de la fréquence des actes CCAM. Cela nous permettra d’estimer l’impact des évolutions tarifaires que nous souhaitons. Nous allons aussi mener un travail de fond sur les évolutions démographiques que nous envisageons. Nous n’aurons pas trop de neuf mois pour préparer tout cela. D’autant que nous serons, en parallèle, en pleine campagne électorale.
En effet, les chirurgiens-dentistes libéraux seront amenés, en décembre prochain, à élire leurs représentants au sein des URPS. La CNSD a-t-elle commencé à s’organiser ? C. M. : Tout à fait. Ces élections supposent un gros travail de préparation, de mobilisation, d’explication et de communication. Nous avons déjà, cet été, en plein mois d’août, dû assurer la vérification des listes d’électeurs par le biais des commissions d’organisation électorale. Nous devons désormais finaliser nos listes de candidats et notre programme ainsi que nos documents électoraux, pour être, dès le mois d’octobre, sur le pied de guerre pour défendre nos idées.
Êtes-vous confiante concernant ces élections ?
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Ces élections supposent un gros travail de préparation, de mobilisation, d’explication et de communication C. M. : En réalité, je suis assez inquiète quand je vois comment cela se passe chez les médecins, par exemple. Les relations sont devenues extrêmement conflictuelles entre leurs différents syndicats. Ils ne sont pas les seuls : certains syndicats d’infirmiers libéraux se menacent de procès entre eux. Je trouve cela vraiment déplorable car il y a encore d’importants dossiers en cours comme le vote de la loi de santé par le Sénat en septembre prochain1, qui sera suivie de la Grande conférence de santé prévue pour janvier 2016. Nous avons donc vraiment besoin de nous serrer les coudes. Malheureusement, la stratégie gouvernementale qui consiste à diviser les professionnels de santé entre professions, et à l’intérieur des professions semble en passe d’aboutir. Exemple, la récente position de la Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) vis-à-vis des sagesfemmes2. Je crois que le gouvernement de l’époque a bien réussi son coup quand il
Actualité
SHIN28/FOTOLIA
a mis en place les URPS dans le cadre de la loi HPST de 2009.
Est-ce là un appel à l’unité que vous lancez ? C. M. : Disons plutôt un appel à la sagesse car l’unité sera difficile à obtenir. Il risque en effet d’être compliqué d’amener tout le monde à la même vision des choses. De plus, les désaccords, les divergences d’idées et d’opinions peuvent être stimulants pour ne pas rester figés. L’important est, somme toute, qu’il y ait un minimum de confraternité entre professionnels de santé. Cela vaut aussi, bien sûr, pour nous, chirurgiensdentistes. En cette période électorale, nous allons devoir résister à la division. En tant que syndicat majoritaire, nous subirons sans doute des attaques assez violentes. Nous sommes toujours dans l’action et la proposition : nous sommes donc plus fragiles que ceux qui se contentent de dire qu’il suffirait de voter pour eux pour que la situation s’améliore de manière miraculeuse en refusant la négociation et l’évolution. Nous devrons rester un peu au-dessus de la mêlée, en ayant toujours comme objectif principal de faire bouger les lignes au sein de notre profession.
Dans l’éditorial du Chirurgien-Dentiste de France de cette semaine, vous évo-
C. M. : Ce que j’ai voulu exprimer dans mon édito, c’est cette impression de revenir à l’époque où la CNSD a été créée, il y a tout juste quatre-vingts ans. À l’époque, la création de la Confédération visait à fédérer les chirurgiens-dentistes libéraux. Car, ensemble, nous sommes plus forts. Nous avons d’ailleurs réussi, pendant de nombreuses années, grâce à des combats menés dans l’union, à faire évoluer notre profession, à la faire passer d’une profession « d’arracheurs de dents » à une profession médicale de haute technicité à la compétence et à la place reconnues dans le système de santé. Or, les divisions qui sont en train de se recréer au sein de notre profession risquent de nous laisser désarmés face aux menaces extérieures. Une fois de plus, je le rappelle, il est toujours plus facile, pour les pouvoirs publics, d’œuvrer et d’imposer leurs décisions quand les professions sont désunies !
Propos recueillis par Laura Chauveau
URPS : les élections approchent à grands pas ! Pour les professionnels de santé libéraux qui éliront leurs représentants aux URPS (chirurgiens-dentistes, pharmaciens, infirmiers et masseurskinésithérapeutes), le dépôt des listes de candidats sera clos le 28 septembre tandis que la date limite de vote par correspondance a été fixée au 7 décembre. Seule exception : les médecins, pour lesquels la date limite du vote par correspondance a été fixée plus tôt, à savoir le 12 octobre.
JONAS WOLFF/FOTOLIA
quez votre impression d’un retour en arrière…
La CNSD souffle ses 80 bougies La Confédération, à l’occasion de sa réception annuelle organisée en marge du congrès de l’Association dentaire de France (ADF) de novembre, célèbrera ses 80 ans d’existence. « Nous en profiterons pour rappeler ce qu’ont été ces quatre-vingts ans de profession unie autour de la CNSD, quatre-vingts ans durant lesquels nous avons réussi à faire fortement évoluer notre profession, souligne Catherine Mojaïsky, présidente de la Confédération. Nous rappellerons, en particulier à nos jeunes confrères qui arrivent dans un système qu’ils ont toujours connu, qu’il a fallu agir et se mobiliser pour arracher les évolutions qui ont amené notre profession à ce qu’elle est aujourd’hui. » Et le combat continue ! « La CNSD a des racines fortes, elle peut s’appuyer dessus », conclut Catherine Mojaïsky.
1 Adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 14 avril, le texte doit être examiné par le Sénat à partir du 14 septembre prochain. Pour mémoire, le projet de loi de modernisation de notre système de santé est débattu dans le cadre d’une procédure accélérée qui permet de réduire l’examen du texte à une seule lecture par chambre du Parlement. 2 Dans un communiqué en date du 25 août, la CSMF a dénoncé la décision de l’Union nationale des caisses d’assurance maladie (Uncam) d’ouvrir la Classification commune des actes médicaux (CCAM), « propre aux médecins », aux actes effectués par les sages-femmes.
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Actualité
Interview d’Yvonne Marbach, Fnispad
« Les complémentaires ne pourront
BAILLOU/FOTOLIA
La vice-présidente de la Fédération nationale indépendante des syndicats des prothésistes et assistantes dentaires (Fnispad), seul syndicat indépendant d’assistants dentaires, revient sur l’accord de branche relatif aux offres de couverture complémentaire santé obligatoire et rappelle les attentes de la Fédération en la matière. CDF : La Fnispad a ardemment milité pour qu’un accord de branche sur les complémentaires santé soit signé et bénéficie aux assistants dentaires en tant que salariés… Yvonne Marbach : Oui. Si nombre de prothésistes avaient déjà souscrit une complémentaire santé pour leurs employés, c’était moins le cas des chirurgiens-dentistes pour leurs assistants dentaires. D’où la nécessité de réfléchir, en commission paritaire, à un accord de branche pour les cabinets dentaires. En outre, la loi de sécurisation de l’emploi du 16 juin 2013 (issue de l’Accord national interprofessionnel – ANI – du 11 janvier 2013, ndr) ne nous laissait guère le choix : soit on ne négociait rien du tout et on laissait chaque cabinet dentaire gérer au mieux ce dossier en discutant individuellement avec les complémentaires, quitte à payer plein pot, soit on signait un accord de branche, ce qui est toujours plus intéressant. Nous avons opté pour la 8
deuxième solution et l’accord a été signé le 28 février dernier.
Êtes-vous satisfaite de ce nouveau dispositif ? Y. M. : Cette complémentaire santé qui, au départ, avait été annoncée comme un avantage très intéressant pour les salariés, ne l’est en réalité pas tant que cela quand on regarde de près les décrets d’application de la loi. Les employés vont devoir payer des impôts puisque la prise en charge par l’employeur d’une partie des cotisations sera considérée comme un avantage social qu’il faudra déclarer
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au service des impôts. Le risque est pour certains salariés de passer dans une tranche d’imposition supérieure. Par ailleurs, si l’accord de branche comporte évidemment un cahier des charges relatif au panier de soins, nous n’avons pas pu négocier ce dernier comme nous l’aurions fait si la part patronale n’avait pas été imposable.
En revanche, vous avez obtenu qu’une partie des cotisations soit prise en charge par l’employeur… Y. M. : Nous avions demandé que l’employeur prenne en charge 70 % de la coti-
Actualité
pas faire n’importe quoi » À nos yeux, le volet prévention est essentiel
En fait, notre ligne de conduite a été de laisser les complémentaires nous faire leurs propositions sation à la complémentaire et les salariés 30 %, sachant que la répartition légale est de 50-50. Finalement, nous sommes tombés d’accord sur une répartition 60 % à la charge de l’employeur et 40 % par le salarié. Plus largement, ces négociations paritaires se sont déroulées de manière harmonieuse. Nous étions sur la même longueur d’ondes car, en la matière, les assistants dentaires sont peu ou prou confrontés aux mêmes problématiques que les patrons. Il convient néanmoins de préciser que, du côté des salariés, les seuls signataires de cet accord de branche sont la Fnispad et la CFTC. La CFDT, elle, ne l’a pas signé alors qu’elle avait signé l’ANI de janvier 2013.
Qu’attendez-vous des complémentaires santé qui ont fait acte de candidature pour être les partenaires sociaux attitrés de la branche ? Y. M. : L’appel d’offres est très ouvert. Il comporte notamment une meilleure prise en charge en matière d’ophtalmologie (lunettes) mais aussi d’orthodontie pour les enfants. Il ne s’agissait pas non plus de surenchérir sur les prises en charge déjà assurées par l’Assurance maladie. En fait, notre ligne de conduite a été de laisser les complémentaires nous faire leurs propositions et être innovantes. Dans la mesure où elles sont censées bien
Nous sommes tombés d’accord sur une répartition 60 % à la charge de l’employeur et 40 % par le salarié connaître le secteur, en particulier les spécificités des cabinets dentaires et de la profession d’assistant dentaire, notamment sa très forte féminisation, à elles de formuler des offres adaptées qui répondent à nos attentes. Celles-ci pourront par exemple inclure une prise en charge de séances d’ostéopathie en cas de troubles musculo-squelettiques (TMS), des radiographies mammaires avant 50 ans, des addictions, du burn-out mais aussi le financement de sièges pour les assistants dentaires. À nos yeux, le volet prévention est essentiel. Mi-septembre, la commission paritaire choisira les complémentaires les mieux-disantes en tenant compte justement des prises en charge supplé-
mentaires qu’elles offriront. Et ce, sachant que la répartition 60-40 ne vaut que pour le salarié du cabinet directement affilié à la complémentaire. Les cotisations des enfants, elles, seront entièrement à la charge du salarié. Il importera donc que les tarifs ne soient pas trop élevés et que le rapport qualité-prix soit vraiment intéressant.
Tout comme la CNSD, vous recommandez bien sûr à vos membres et, plus largement à l’ensemble des assistants dentaires, non seulement d’attendre avant de s’affilier à une complémentaire mais de choisir l’une de celles qui seront recommandées par la commission paritaire… Y. M. : Tout à fait. En effet, quand on négocie au niveau d’une branche, on a la possibilité de piloter un régime et de cadrer les dossiers. C’est l’assurance d’obtenir des prestations pertinentes à des tarifs mutualisés. Il est par exemple stipulé que, pendant cinq ans, les complémentaires devront se conformer au cahier des charges que nous avons élaboré, notamment pour ce qui est de la hausse de leurs tarifs. Celle-ci sera en effet limitée. Les complémentaires que nous aurons sélectionnées ne pourront pas faire n’importe quoi.
Propos recueillis par Noam Benru
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Brèves
HANDICAP
Les chirurgiens-dentistes s’engagent
Le Centre national des professions libérales de santé (CNPS) organisera sa Journée de rentrée le vendredi 2 octobre à Paris, en présence de Marisol Touraine. Une réflexion sur l’évolution des professions libérales de santé à l’horizon 2025 sera au cœur des débats, avec plus particulièrement des interrogations sur le renouvèlement générationnel, les nouveaux modes d’exercice, la répartition territoriale, et la nécessité – ou pas – de réguler.
OFFRE DE SOINS Les chiffres-clés 2014 La Direction de l’offre de soins (DGOS) a publié le 24 juillet son édition 2015 des « chiffres-clés » du système de santé français. Ce vademecum met en avant notamment les mesures de réorganisation territoriale : 600 maisons de santé pluriprofessionnelles en 2014 (contre 370 en 2013), 881 contrats d’engagement de service public (CESP) en 2014 (contre 591 en 2013), 323 praticiens territoriaux de médecine générale (contre 180 en 2013), 632 réseaux de santé, etc. Voir le rapport sur sante.gouv.fr 10
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JOURNÉE DE RENTRÉE CNPS Quel exercice dans 10 ans ?
sion (Ordre, syndicats, UFSBD), elle comporte sept axes principaux ou « piliers ». Plus d’infos sur cnsd.fr
DÉPENSES DENTAIRES
+2,6 % à fin juillet Les remboursements de soins dentaires réalisés par le régime général ont progressé de 2,2 % en rythme annuel (évolution des 12 derniers mois sur les douze précédents), indique un communiqué de l’Assurance
maladie du 25 août, et de 2,6 % sur les sept premiers mois de 2015. Une augmentation inférieure aux médecins généralistes (2,5 % en rythme annuel), aux spécialistes (3,1 %), aux auxiliaires médicaux (4,1 %), et, de manière générale, aux soins de ville (4,1 %).
HYGIÈNE DES MAINS
Incidence sur les maladies respiratoires Les personnes se conformant à un lavage des mains régulier ont un risque de subir une infection des voies respiratoires inférieur de 14 % aux autres personnes, de transmettre une infection à d’autres personnes inférieur de 25 %, et de consulter ou prendre des antibiotiques abaissé de 10 % par rapport aux autres, selon une étude publiée dans le Lancet le 7 août.
CENTRES DE SANTÉ
Aides pour 25 quartiers prioritaires Une instruction de la DGOS mise en ligne le 18 août demande aux ARS de confirmer la liste de 25 quartiers prioritaires, définis par le Commissariat général à l’égalité des territoires (CGET), comme pouvant bénéficier d’une aide financière (via la Caisse des dépôts et consi-
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gnation) pour la création de centres de santé. Le CGET et le ministère de la Santé soutiendront ces créations de centres de santé à échéance 2016-17, conformément aux engagements du gouvernement dans le cadre du pacte territoire santé.
FRESHIDEA/FOTOLIA
BRA DP ICT /FO TOL IA
Les chirurgiens-dentistes s’engagent dans une démarche d’amélioration de l’accès aux soins des personnes handicapées, ainsi que de sensibilisation et de formation à cette problématique, en signant la « Charte Romain Jacob ». Cette charte, qui s’inscrit dans la continuité des orientations gouvernementales et des rapports remis aux ministres par Pascal Jacob en juin 2013, a pour but de fédérer l’ensemble des acteurs régionaux et nationaux. Signée le 26 août par l’ensemble de la profes-
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Dossier « Prenons soin de nous »
Le chirurgien-dentiste, athlète industriel Face aux contraintes tant réglementaires qu’économiques, de précisions du geste que de relation avec les patients, la bonne santé du soignant est essentielle à un exercice de qualité. « Prenons soin de nous » est un programme de prévention développé par la CNSD qui prend appui sur les constats de l’Observatoire national de la santé des chirurgiensdentistes. L’objectif est d’accompagner les praticiens et de leur apporter des réponses à des questions qu’il leur est parfois difficile de formuler, de peur d’avouer une faiblesse personnelle…
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Exercice et cabinet
Résistons Mettre l’Homme au centre des préoccupations à l’heure où la normalisation voudrait tout standardiser au même titre qu’une production industrielle rationnelle et reproductible, demeure le combat de résistance de la CNSD. Nul salut à attendre si nous ne savons pas faire valoir les spécificités des métiers de la Vie face à la froideur mortifère des exigences gestionnaires. L’intérêt de notre profession réside essentiellement dans la variabilité de l’être humain et de son approche. Si cette variabilité doit être prise en compte pour les patients, il ne faut pas oublier les soignants, humains tout autant. La HAS en coopération avec l’ANACT* vient d’établir clairement l’étroite relation entre qualité-sécurité des soins et qualité de vie au travail pour les professionnels de santé. Ce critère de la « qualité de vie au travail » s’applique donc désormais dans la certification des établissements selon des indicateurs précis. Mais il ne s’agit encore et toujours que du monde salarié… Pourquoi tous les chirurgiens-dentistes ne pourraient-ils pas se constituer en « Entreprise libérale de la médecine buccodentaire française », véritable bloc social offrant plus d’alternatives qu’aux seules promesses d’un exercice salarié protecteur ? C’est bien la réflexion engagée par la CNSD en maints domaines. La prise en compte de la santé physique et mentale de ses adhérents est déjà une première approche. Sous l’égide de l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes et en collaboration avec l’ACEASNE, la CNSD vous présente son programme « Prenons soin de nous » en faveur d’une meilleure qualité de vie au travail pour les soignants libéraux. 14
!
Seule la CNSD a su faire un véritable état des lieux concluant à 48 % de praticiens concernés par le burn-out et 75 % atteints de troubles musculo-squelettiques (TMS). Seule la CNSD met en place aujourd’hui un programme de prévention de ces principaux risques. Des articles pratiques (un problème/une solution) vous seront ainsi régulièrement proposés dans les colonnes du CDF. Une première vidéo sur les troubles lombaires est déjà en ligne sur le site www.cnsd.fr. Des conférences sont organisées à la demande des responsables régionaux et départementaux. Un nouvel outil TABZEN (gestion du stress préopératoire des patients) vous est proposé en bêta-test (voir encadré). La ligne d’écoute pour soutien psychologique est toujours ouverte 24h/24 et 7j/7 au 01 42 99 02 04 où des psychologues cliniciens vous prennent en charge (voir article). Appartenir à la CNSD, c’est aussi se sentir accompagné dans la prise en compte de notre « soi » unique, variable, fragile et complexe. Appartenir à la CNSD, c’est voir reconnaître des valeurs mettant l’homme au centre du système. Résistons, tenons le coup et avant tout « Prenons soin de nous ».
Serge Deschaux Directeur de l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes
* Agence nationale pour l’amélioration des conditions de travail.
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Interview de Philippe B
L’enduran Kinésithérapeute, ostéopathe et dentistes (ONSCD), Philippe nous » en tant que membre de en entreprise (ACEASNE). Selon lui, marathoniens, afin non seulement CDF : Quelles sont les évolutions du concept de qualité de vie au travail ? Philippe Babielle : Nous assistons aujourd’hui à l’évolution des mentalités vers une prise de conscience du « soi » et de ses besoins fondamentaux. Le cadre professionnel devient un terrain d’observation privilégié de la résistance humaine aux diverses contraintes physiques et psychiques. La qualité de vie au travail apparaît comme critère à prendre absolument en compte par les professionnels et les entreprises. L’enjeu est simple : permet-
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Le chirurgien-dentiste fait partie des professionnels les plus touchés par les pathologies liées à la fatigue physique
abielle
ce à l’épreuve
Quels sont les constats ?
consultant de l’Observatoire national de la santé des chirurgiensBabielle participe au programme de prévention « Prenons soin de l’Agence de conseil et d’accompagnement de la santé naturelle le professionnel de santé a besoin d’un entraînement digne des de tenir sur la durée mais aussi d’encaisser les efforts et la douleur... tre aux individus d’être toujours plus performants face aux contraintes économiques, de produire plus et d’être plus créatifs. L’allongement de la durée de vie dicte politiquement l’étirage des carrières pour tenter d’équilibrer les systèmes de retraite par répartition. Conjointement, chacun aspire à être en meilleure santé, à profiter de ses loisirs, à être plus serein et sécurisé. Le respect de ses propres besoins vient donc s’inscrire dans les préoccupations quotidiennes du profession-
pact sur la santé des praticiens des diverses contraintes pesant sur leur métier. Les études menées par l’ONSCD ont permis d’identifier les principaux risques, de lever les non-dits et de dégager des solutions. En partenariat avec l’Agence de conseil et accompagnement de la santé naturelle (ACEASNE), l’Observatoire met aujourd’hui en place le programme « Prenons soin de nous » à destination des chirurgiens-dentistes libéraux qui se posent ou se poseront des questions comme : vais-je devoir travailler ainsi encore longtemps ? Comment vais-je tenir le coup jusqu’à la retraite ? Y a-t-il des solutions pour inverser cette spirale infernale ? Qui se préoccupera de moi si je ne le fais pas moi-même ? En aurai-je les moyens ? Y a-t-il des outils efficaces pour m’aider ?
nel. Il commence ainsi à considérer sa propre santé comme outil principal de son métier. Nous parlons ici d’une santé au sens large du terme, celle visant au bien-être de la personne, dans son corps tonique, souple et le moins douloureux possible, sans oublier son esprit enthousiaste et heureux.
Qui est concerné ? P. B. : Depuis plus de cinq ans, l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes, créé par la CNSD, s’intéresse à l’im-
P. B. : Les chirurgiens-dentistes sont face à des contraintes administratives, de lourds enjeux économiques, une démographie déséquilibrée et… des patients de plus en plus exigeants ! Leur exercice est celui des gestes chirurgicaux aussi précis à 8 heures qu’à 20 heures, de la prise en charge de patients anxieux et du temps de repos toujours remis à plus tard. Le chirurgien-dentiste fait partie des professionnels les plus touchés par les pathologies liées à la fatigue physique (75 % touchés par les TMS*) et par le burn-out (48 % concernés par ce syndrome d’épuisement professionnel*).
Quelles solutions préconisez-vous ? P. B. : L’ONSCD et l’ACEASNE travaillent à l’exploration des pistes pouvant mener à des réponses acceptables aux questions que se posent les professionnels. La carrière du chirurgien-dentiste relève du mara-
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Exercice et cabinet
Serge Deschaux et Philippe Babielle lors d’une conférence en Ardèche.
Partenaire de prévention L’ACEASNE est une agence de conseil et d’accompagnement de la santé naturelle en entreprise. Ce groupe indépendant d’experts a été retenu par l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes (ONSCD) pour accompagner le déploiement de son programme « Prenons soin de nous ». ACEASNE rassemble des professionnels de la santé, du bien-être, des ressources humaines, du coaching, du mindfullness, de l’environnement, des services aux entreprises autour des principales thématiques actuelles de la santé et du bien-être des professionnels. Tout en laissant une large place à la créativité pour imaginer des solutions personnalisées et efficaces, ACEASNE se réfère aux publications scientifiques les plus récentes.
Il faut bien comprendre que l’on ne peut prétendre à des résultats satisfaisants sans devoir changer tôt ou tard de comportement thon, de son rythme soutenu et de ses accélérations jusqu’à la lointaine ligne d’arrivée. L’athlète doit donc pouvoir bénéficier d’une préparation spécifique et d’un entretien efficace. L’accompagnement d’experts peut le guider face aux contraintes, risques et exigences du métier. La préparation et l’entretien sont quotidiens car l’effort ne peut être relâché. La qualité de l’attention que doit s’accorder le professionnel et l’évolution de son comportement sont proportionnels au niveau élevé de la performance attendue. Pour l’accompagner, l’expert doit lui proposer des solutions simples et efficaces et il doit surtout dénouer tous les empêchements à leur mise en œuvre. Ces solutions doivent évidemment toucher à tous les aspects de la vie du dentiste-athlète, puisque chaque compartiment de sa santé est en jeu : système ostéo-articulaire et musculaire, métabolisme, sphère psycho-émo16
tionnelle. Il lui faut faire face aux efforts physiques spécifiques, aux postures contraintes et prolongées, à la fatigue générale et au stress. Tout en sachant que les conséquences sont souvent métaboliques et psychiques autant sur la digestion que sur la gestion du poids, les dérangements hormonaux et cardio-vasculaires, le mauvais sommeil, sans oublier l’influence sur l’humeur et ses conséquences affectives, voire même le burn-out.
Les principales missions d’ACEASNE : - Prévenir les risques psycho-sociaux et les TMS. - Améliorer la performance et la créativité en favorisant le bien-être et la santé. - Accompagner la démarche de changement pour répondre aux besoins humains fondamentaux. - Aider à réussir la transformation des facteurs de stress. - Soutenir les périodes de transition et les projets de développement.
Mais comment garantir le succès ? P. B. : Une grande partie de l’objectif sera déjà atteint en mettant en place un environnement de qualité, où le corps reçoit les soins et la préparation nécessaires ainsi qu’une alimentation raisonnée. Mais l’acquisition de méthodes éducatives s’avère également indispensable. Il faut savoir puiser dans les publications de référence, à la pointe de la recherche scientifique, respecter les principales recommandations institutionnelles et également tenir compte du bon sens et de la connaissance empirique des ressources humaines. Il faut bien comprendre que l’on ne peut prétendre à des résultats satisfaisants sans devoir changer tôt ou tard de comportement. Déranger les habitudes, tordre le cou aux croyances négatives et idées reçues, c’est ce qui est souvent le plus compliqué. Les experts viennent alors transmettre des
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outils reconnus de conscience de soi, qui faciliteront les changements durables. Le rythme effréné de la vie moderne en général et les contraintes professionnelles en particulier empêchent d’appréhender valablement nos besoins fondamentaux. Au début du marathon, nous n’en faisons que peu de cas, notre énergie semble inépuisable. Mais, tôt ou tard, notre corps s’exprime. Ce corps est notre ami, il nous fait comprendre à sa façon qu’il est temps de faire évoluer notre vision des choses, de changer de comportement et de chercher des aides efficaces. Écouter ou faire la sourde oreille ? La ligne d’arrivée est toujours si lointaine pour l’athlète industriel, travailleur actif et zélé… * Résultats de l’enquête de l’ONSCD menée auprès de tous les chirurgiens-dentistes en 2010.
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MACSF-CNSD
L’écoute confidentielle qui regonfle ! Depuis trois ans déjà, la CNSD a mis en place avec son partenaire, la MACSF, une ligne d’écoute spécifique à destination des chirurgiens-dentistes. Ce soutien psychologique gratuit a déjà permis, en toute confidentialité, de rassurer de nombreux praticiens ou leurs familles en leur apportant une aide essentielle dans des périodes de vie délicate. elon une étude menée par le cabinet Technologia spécialisé dans la souffrance au travail, 12,6 % de la population active française présenterait un risque élevé de burn-out, ce qui représente 3,2 millions de Français ! Cet épuisement professionnel touche de plus en plus de professionnels, tous secteurs d’activité confondus. On identifie cependant la profession de chirurgien-dentiste comme étant
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la plus exposée aux symptômes, juste après les policiers. En effet, il s’agit de celle qui pâtit des contraintes administratives, fiscales, sociales, matérielles et humaines les plus lourdes.
À l’écoute des praticiens Selon l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes (ONSCD), 48 %
des praticiens sont concernés par l’épuisement professionnel. Surmenage, pénibilité du métier et souffrance des soignants sont aujourd’hui devenus une réalité. Rien d’étonnant lorsque l’on connaît la nature du métier, caractérisée par la relation praticien-patient et l’engagement professionnel très forts ! Sensibilisée par ce fléau qui gagne de plus en plus du terrain, la CNSD a conclu un
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Exercice et cabinet
Les avantages de la ligne d’écoute • Service accessible gratuitement 24h/24 et 7j/7 ;
Témoignage
Le long choc de l’agression Mi-juillet 2015, un chirurgien-dentiste est agressé au cours de sa garde du dimanche par un patient sur lequel il vient de pratiquer une extraction. Au-delà des démarches strictement administratives, son représentant syndical lui a vivement conseillé de contacter la ligne d’écoute de la CNSD pour une prise en charge par un psychologue clinicien. Témoignage.
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partenariat avec la MACSF afin de proposer à l’ensemble de ses adhérents un programme d’assistance psychologique professionnelle et personnelle permettant de prévenir, soutenir et agir avant que le stress ne s’installe dans la durée. Il s’agit d’une ligne téléphonique dédiée, accessible 24h/24 et 7j/7, qui permet d’entrer en relation avec un psychologue clinicien dans les 48 heures pour un entretien téléphonique. Sachant repérer et prévenir les risques de souffrance (pénibilité du travail, surmenage, agression, deuil, etc.), ce psychologue écoute tout en gardant distance et neutralité bienveillante. Quelle que soit la cause de la détresse, il aide son interlocuteur à identifier, évaluer et mobiliser ses ressources personnelles familiales et sociales pour traverser ce moment difficile. La première évaluation d’accompagnement psychologique est rendue au terme de 3 séances maximum. Si la situation nécessite une prise en charge thérapeutique, le psychologue clinicien orientera son interlocuteur vers des consultations en face à face dont le coût sera pris en charge dans le cadre de ce partenariat jusqu’à 12 séances dans la limite de 80 € par séance.
« À plusieurs reprises, il m’a menacé physiquement et verbalement de vouloir me tuer, joignant ses menaces avec des intentions de vouloir m’étrangler. Puis, s’éloignant, il est revenu vers moi toujours avec des expres-
• Réservé aux chirurgiens-dentistes adhérents de la CNSD ; • Totale confidentialité, anonymat préservé ; • Service assuré exclusivement par des psychologues cliniciens diplômés (master 2 en psychologie clinique ou psychopathologie ou diplômé d’État), soumis au code de la déontologie des psychologues. 18
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sions d’une violence démesurée, mais cette fois en me menaçant de son poing dirigé vers mon visage. Je peux assurer aujourd’hui, avec le recul du temps, que j’ai eu la peur de ma vie […] Après avoir ravagé ma salle d’attente, fauteuils jetés contre les cloisons, présentoirs à revues éparpillés sur le sol, j’ai tenté, gardant toujours mon calme, de dialoguer […] J’ai donc tout de suite téléphoné en appelant le 17 pour avoir le recours des services de police. Les gendarmes sont arrivés quelques temps après, à mon grand soulagement […] J’ai pu mesurer le traumatisme post réactionnel après coup car, pour pouvoir finir cet après-midi de garde, j’ai demandé la présence de ma femme ainsi que d’un de mes voisins-ami pour me sécuriser. Je ne vous cache pas que le sommeil, dans les jours qui suivirent, fut difficile à obtenir […] Aujourd’hui, les choses en sont là, et si je pense être d’une nature physique et psychique solide, je n’en ai pas moins subi un traumatisme certain. Au point que
Pas d’omerta sur la violence Est-il aujourd’hui décemment possible de délivrer des soins de qualité sous la menace latente d’agressions autant verbales que physiques ? L’ONSCD a toujours pris en considération cette dimension de l’altération de la qualité de vie au travail des chirurgiensdentistes libéraux isolés dans leur mission de santé publique. L’ONSCD renouvelle son appel à tous les praticiens victimes d’agressions, de déclarer systématiquement les incidents ou accidents auprès de leur Conseil départemental de l’Ordre1. Cette démarche, qui ne se substitue pas à la plainte pénale, permet la tenue de statistiques nationales en vue d’une réflexion avec les pouvoirs publics sur les meilleurs moyens d’assurer la prévention et le traitement des violences faites aux chirurgiensdentistes, conformément au protocole d’accord passé avec les ministères concernés2. 1. Fiche de déclaration d’incident à visée observationnelle (site de l’Ordre). 2. Guide pratique pour la sécurité des professionnels de santé (voir lien sur site CNSD).
Un programme en action
Outil antistress : appel à candidatures efficacité sur le stress préopératoire. Très simple et très ergonomique, son utilisation est destinée à tous les patients. Toutefois, dans une démarche d’amélioration continue et afin que le contenu reste conforme aux attentes du chirurgien-dentiste, l’ONSCD et l’ACEASNE ont besoin de mesures chiffrées et du retour des praticiens sur son utilisation. Plus de renseignements et inscription en tant que « bêta-testeur » sur le site http://tabzen.fr.
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je me demande si je serai disposé à refaire une permanence de garde. Sauf si l’on met à disposition un gendarme devant ma porte ! (humour). J’ai entendu dire que des situations comme la mienne ne seraient pas anecdotiques. Après réflexion, la meilleure solution pour l’avenir, c’est que chaque hôpital, disposant d’un service d’urgence, ait un local équipé pour les urgences dentaires. Ainsi, nous nous déplacerions dans ce service pour assurer notre garde dans un environnement sécurisé ». Comble de l’incongruité, l’agresseur interpelé par les gendarmes menace maintenant ce praticien de porter plainte pour agression par le biais d’une association !
ans le cadre de son programme de prévention « Prenons soin de nous », l’Observatoire national de la santé des chirurgiens-dentistes, organisme dépendant de la CNSD, a mis en place différents outils. Outre des conférences de spécialistes, organisées à la demande des syndicats départementaux, qui visent à sensibiliser et délivrer les premières réponses aux raisons du stress professionnel, ce programme permet actuellement aux praticiens qui le souhaitent de devenir gratuitement « bêta-testeur » d’un outil de gestion du stress des patients. Car faire baisser le stress des patients permet aussi de faire baisser celui du praticien !
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Une solution à expérimenter Aujourd’hui, il est clairement établi qu’une part importante de la fatigue et du stress du chirurgien-dentiste est engendrée par la gestion des peurs et appréhensions des patients face à la douleur supposée des soins et aux croyances ancestrales. TABZEN est un outil de gestion du stress préopératoire des patients préconisé par l’ONSCD et l’ACEASNE. Il s’agit de permettre aux patients en salle d’attente d’accéder via une tablette à des sessions multimédia mettant en œuvre diverses techniques du bio-learning reconnues pour leur
TABZEN Les sessions TABZEN sont conçues par des experts du bio-learning pour assurer une expérience utilisateur optimale. Les équipements nécessaires à la mise en oeuvre de TABZEN au cabinet sont : - un iPad, - un accès WiFi à internet, - un casque audio de bonne qualité afin de préserver la qualité de la réalisation sonore. L’application TABZEN collecte également les informations fournies volontairement par le patient et le praticien sur l’efficacité ressentie de la session. L’application donne ainsi à chaque praticien l’accès aux données nominatives et statistiques de sa patientèle, pour permettre l’instauration d’un dialogue praticien-patient sur le thème du stress et de son traitement. Ces données, rendues anonymes, sont utilisées par TABZEN pour améliorer en permanence le service et développer la librairie de sessions.
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AVEC LE NUMÉRIQUE, LES TEMPS CHANGENT, NOS DATES AUSSI ! Cette année, l’Exposition ouvre ses portes dès le mardi. Rendez-vous le 24 novembre à 13 heures.
R-ÉVOLUTION NUMÉRIQUE DU 24 AU 28 NOVEMBRE
AGIR ENSEMBLE
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STESCHUM/FOTOLIA
Exercice et cabinet Après l’arrêt par Microsoft du support de Windows XP l’an dernier, le GIE Sesam-Vitale vient de lui emboîter le pas. Pour continuer à télétransmettre correctement et migrer en toute sérénité, quelques mesures sont bonnes à prendre. Nos conseils.
Fin du support GIE Sesam-Vitale pour Windows XP
Ayez les bons réflexes ! Par Gérard Morel vice-président
e 15 avril dernier, le GIE Sesam-Vitale arrêtait le support de Windows XP. Les anciennes fonctionnalités seront toujours effectives mais les nouvelles versions des programmes développés pour la gestion de facturation pour l’Assurance maladie, l’accès aux nouveaux lecteurs, la lecture des cartes, la gestion des tables CCAM, etc., ne seront plus testés pour XP. Le praticien risque définitivement de ne plus pouvoir télétransmettre correctement après une mise à jour d’une évolution d’une de ses fonctionnalités. Ce système d’exploitation n’ayant plus de support technique de la part du GIE Sesam-Vitale, l’éditeur de logiciel de gestion ne pourra plus en garantir le bon fonctionnement et aucun correctif ne pourra être apporté.
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Solutions Si, pour la gestion de votre cabinet dentaire, vous utilisez Windows XP comme système d’exploitation, vous devez migrer vers une version plus récente de Windows. La version était la 8.1, une toute nouvelle version 10 est mise à disposition sur le marché depuis mi-juillet. Avant tout changement,
faites le point des effets de cette évolution sur le reste de votre matériel informatique. Il faut lister tous les périphériques de votre PC : carte graphique, réseau, wifi, son, souris et, en externe : capteur numérique, caméra, imprimante, scanner et vous assurer que pour chacun d’eux, il existe un pilote (petit logiciel du fabricant) compatible avec la nouvelle version. Sinon, vous devez changer de matériel périphérique ! En effet, l’obsolescence fonctionne dans les deux sens : un fabricant ne développera pas de pilotes compatibles avec les nouveaux Windows pour son matériel qu’il juge ancien et les nouveaux matériels ne sont pas compatibles avec les anciens systèmes d’exploitation.
Flash-back
Impact temps
Le 8 avril 2014, Microsoft mettait fin au support de Windows XP. Du coup, les PC ayant Windows XP comme système d’exploitation ne reçoivent plus les mises à jour logicielles qui protègent les ordinateurs contre les virus dangereux, les logiciels espions et d’autres programmes malveillants susceptibles de voler les données personnelles. Autre conséquence, même si Windows XP continue à démarrer et à fonctionner normalement, l’accès aux innovations matérielles risque d’être entravé. En effet, la plupart des fabricants de matériel pour PC ont cessé de prendre en charge ce système d’exploitation.
Il faut aussi mesurer l’impact sur votre réseau si vous avez plusieurs PC connectés. Le temps consacré à la mise en œuvre et à la migration ne peut se caser entre deux patients ! La préparation de la migration est importante : il faut rechercher les différents pilotes et paramètres que vous utilisez comme les identifiants, mots de passe pour les mails et la boîte de réception de télétransmission, ceux de la connexion internet, par exemple. Il y a certainement plusieurs options possibles pour optimiser votre chan-
gement et éviter de tout racheter à neuf. Si cela vous paraît complexe, demandez conseil à votre support technique personnel. Les fournitures logicielles Sesam-Vitale sont en constante évolution. La gestion du tiers payant ACS, la version V41 de la CCAM seront intégrées prochainement dans nos logiciels. Si vous êtes utilisateur sous XP, donnez-vous les moyens de migrer dans la sérénité plutôt que dans l’urgence à la suite d’un dysfonctionnement. La prévention n’est pas que dentaire !
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Exercice et cabinet Jugés particulièrement efficaces contre les maladies infectieuses, les antibiotiques sont utilisés massivement et de façon répétée à la fois en santé humaine et animale, depuis la Seconde Guerre mondiale. Cela a généré une pression sur les bactéries, lesquelles ont développé des systèmes de défense contre ces antibiotiques. C’est ce qu’on appelle l’antibiorésistance, un phénomène jugé aujourd’hui préoccupant. La chirurgie dentaire n’échappe pas à cette problématique.
Antibiorésistance
La vigilance de mise en dentaire antibiorésistance, c’est-à-dire l’acquisition par les bactéries de résistance aux antibiotiques auxquels elles étaient naturellement sensibles, est devenu un problème massif et préoccupant, selon l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm). Certaines souches s’avèrent en effet multirésistantes (à plusieurs antibiotiques), voire – même si le phénomène est rare – totorésistantes (à tous les antibiotiques). Les causes de cette résistance sont, selon les spécialistes, une « pression de sélection » et la mauvaise utilisation des antibiotiques : traitements trop courts ou trop longs, parfois mal dosés. « Ce phénomène est difficilement chiffrable, mais on estime que les bactéries dites très résistantes causent, dans l’Union européenne, 25 000 morts par an environ, note le Pr Patrice Nordmann, professeur de microbiologie médicale et moléculaire à l’université de Fribourg (Suisse). Ce qui est absolument certain, en revanche, c’est que plus on est affecté par une bactérie multirésistante aux antibiotiques, plus on a de chances de développer des complications voire d’en mourir ».
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Les chirurgiens-dentistes concernés Si la majorité des cas de résistance aux antibiotiques concernent l’hôpital, où sont consommés en France environ la moitié des antibiotiques, « des résistances surviennent aussi en ville, au détour d’antibiothérapies 22
apparemment anodines, indique l’Inserm. Ainsi, « sous la pression d’un banal traitement antibiotique par voie orale, une espèce bactérienne de la flore intestinale peut développer un mécanisme de résistance. La
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molécule va alors détruire la flore associée et laisser le champ libre à la bactérie résistante pour se développer. Le transfert par voie manuportée de ces bactéries résistantes devient ainsi plus facile, conduisant
Exercice et cabinet
à leur diffusion de manière plus ou moins rapide, selon le niveau d’hygiène de la population. » S’il est difficile de connaître la mortalité causée par l’antibiorésistance en ville, on sait néanmoins qu’elle retarde l’efficience du traitement thérapeutique. Les chirurgiens-dentistes sont régulièrement confrontés à cette problématique, témoigne le docteur Christian Decloquement, président du Collège de bonnes pratiques en médecine bucco-dentaire. « Nous rencontrons des problèmes d’antibiorésistance lorsque nous prescrivons des antibiotiques avant un acte opératoire ou pour le traitement d’un abcès. La bouche contient des milliers de bactéries, dont certaines sont très virulentes et les antibiotiques pour lutter contre, surtout dans le cas des prescriptions au long cours, peuvent entraîner
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D’autres pistes de recherche Pour lutter contre l’antibiorésistance, la France et l’Union européenne misent sur plusieurs axes : - La mise au point de nouveaux antibiotiques. - Le développement de la phagothérapie, laquelle consiste à éliminer les bactéries grâce à des phages (virus) afin d’éliminer les bactéries pathogènes sans affecter les autres. - Le développement des thérapies « antivirulence » dont l’objectif est de bloquer les systèmes qui rendent pathogène la bactérie pour l’Homme. La France, grâce à un réseau de petites sociétés de biotechnologie, est très active dans ce domaine.
L’antibiorésistance en chiffres - Le colibacille, principal germe de l’infection urinaire, est résistant dans 60 % des cas à l’ampicilline, l’un des antibiotiques de base, - 10 % des souches de bactérie de colibacille sont résistantes au cefotaxime, - 25 000 décès par an seraient attribuables aux bactéries résistantes au sein de l’Union européenne.
des résistances ». Globalement, précise le Pr Nordmann, « les bactéries qui posent problème dans la chirurgie dentaire sont souvent les streptocoques et les anaérobies, responsables des infections et souvent combinés ». L’impact de ces bactéries résistantes aux antibiotiques devient majeur lorsque que leur dissémination est observée dans le sang ou le poumon (ce qui peut déclencher une septicémie ou une pneumonie). Pour lutter contre ce phénomène, les chirurgiens-dentistes ont mis en place, au sein de leur profession, des bonnes pratiques et des recommandations définies par la Haute Autorité de santé (voir encadré).
Limiter la consommation d’antibiotiques Dans la même veine, la Direction générale de la santé (DGS) a publié, le 19 juin dernier, une circulaire relative à la mise en œuvre de la lutte contre l’antibiorésistance sous la responsabilité des Agences régionales de santé (ARS). Son objectif est, d’une part, de limiter la consommation d’antibiotiques en réduisant la facilité d’accès à ces médicaments et en renforçant le contrôle sur leur prescription par les référents en antibiothérapie dans les établissements de santé ; d’autre part, d’identifier et de surveiller les résistances par germe antibiotique et par pays. Concrètement, pour les chirurgiens-dentistes, il s’agit « d’alerter les ARS sur les difficultés rencontrées, les tutelles
Pour en savoir plus • Le site www.planantibiotiques.sante.gouv.fr met à la disposition des professionnels de santé des informations actualisées sur les antibiotiques et les résistances bactériennes. • Les « principes généraux et conseils de prescription des antibiotiques en premier recours », édité par la Haute Autorité de santé (HAS) en 2014 et le « Guide pour une méthode de calcul des consommations d’antibiotiques dans les établissements de santé et en ville » du ministère de la Santé, paru en 2006.
se chargeant ensuite d’analyser les statistiques pour attirer l’attention des professionnels de santé sur les résistances rencontrées avec certaines molécules », décrypte Christian Decloquement. À ses yeux, cette mesure est importante pour « ouvrir les yeux sur cette problématique ». « Les chirurgiens-dentistes prescrivent facilement de l’amoxicilline. Mais quand j’ai commencé à exercer il y a trente ans, je prescrivais 1,5 gramme pour réduire les infections. Cette dose a quasiment doublé », rappelle-t-il. Néanmoins, il craint que cette démarche ne soit trop lourde administrativement à mettre en place sur le terrain. Le professeur Nordmann estime également qu’il s’agit d’une bonne mesure mais il lui semble plus important, dans l’immédiat, de détecter les résistances émergentes. « Il convient de favoriser l’utilisation de tests de diagnostic rapide des résistances aux antibiotiques auprès des patients les plus réceptifs à l’infection (patients de réanimation) afin d’isoler au plus vite les patients infectés ou colonisés. Mais cette mesure nécessite d’importants investissements, notamment en personnel… ». Ce qui semble compliqué à mettre en place en ces temps de restriction budgétaire. Éliane Louvet
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Perception du risque infectieux
Les chirurgiens-dentistes ont une longueur d’avance ! Le ministère de la Santé vient de publier les résultats d’une enquête sur la perception des risques infectieux en soins de ville par les professionnels. C’est une première. Cet état des lieux montre que les chirurgiens-dentistes ont une longueur d’avance et que leur expertise en la matière est reconnue. n juin dernier, la Direction générale de l’offre de soins (DGOS), un organe du ministère de la Santé, a publié un « rapport de l’enquête relative à la perception par les professionnels de santé du risque infectieux associé aux soins de ville 2013 ». Cette enquête inédite vise à comparer perception et réalité du risque infectieux pour 62 actes
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parfaitement documentés. « Nous partions d’une base solide, indique Serge Deschaux, qui a suivi ce travail en sa qualité de conseiller technique à la CNSD et président du groupe de travail spécialisé sur les infections associées aux soins de ville de la DGOS. La réalité du risque infectieux pour chacun de ces actes était parfaitement établie par la Haute
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Autorité de santé (HAS) et autres références. Ainsi, nous avons pu comparer perceptions et réalité pour établir quels étaient les consensus et les discordances ». L’enquête a permis d’évaluer la perception du risque infectieux des professionnels de santé de ville selon trois niveaux : faible, médian et élevé. 112 instances nationales et régionales représen-
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tatives des professionnels de ville (ordre, URPS, syndicats, etc.) ont été mobilisées pour renseigner cette enquête détaillée.
Un risque sous-évalué pour 26 % des actes De manière générale, la DGOS souligne que 70 % des professionnels considèrent que le risque infectieux associé aux soins de ville est peu important ou nul. Un chiffre qui constitue un bel effet d’annonce mais qui ne reflète qu’une moyenne… dont la valeur paraît de ce fait tout à fait discutable. « Selon moi, estime Serge Deschaux, l’un des éléments importants de ces résultats, c’est qu’il y a, dans l’ensemble, une concordance sur seulement 50 % des actes entre
pas assez affinée pour distinguer les réponses de ceux qui pratiquent ces actes de ceux qui ne les réalisent pas. Il me semblerait en effet inquiétant qu’un praticien posant des implants considère qu’il s’agit là seulement d’un risque médian ». En revanche, dans la catégorie des « soins dentaires », il n’y a visiblement pas de consensus suffisant au niveau des représentations dentaires. Cela n’étonne pas outre mesure Serge Deschaux. « Ce domaine est
Le risque infectieux est sous-évalué par les professionnels de santé pour 26 % des actes le risque infectieux, tel qu’il a été établi au regard des références et la perception qu’en ont les professionnels, toutes catégories confondues. Ce qui m’inquiète davantage, c’est que le risque infectieux est sous-évalué par les professionnels de santé pour 26 % des actes ». L’expertise des chirurgiens-dentistes en matière de risque infectieux est reconnue et a d’ailleurs été intégrée à cette enquête. De fait, dans le domaine de la médecine bucco-dentaire, il y a bien une concordance entre le risque réel et sa perception par les praticiens pour certains actes. C’est notamment le cas sur la suture uniformément reconnue à haut risque. Il y a également concordance en matière d’implantologie dentaire, mais elle est plus relative : presque 40 % des représentations de professionnels considèrent en effet qu’il s’agit d’actes à risque médian. « Sur ce sujet, concède Serge Deschaux, l’enquête n’est
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un peu fourre-tout, explique-t-il. Il contient des actes à faible risque, à risque médian et à haut risque. Pour moi, c’est une catégorie trop générale pour en tirer des conclusions. Il faut toutefois en tenir compte ».
Poursuivre la mobilisation autour des risques infectieux Malgré la reconnaissance de l’expertise spécifique des chirurgiens-dentistes en matière de risques infectieux, Serge Deschaux souligne la nécessité de rester vigilant : « Nous ne devons pas nous endormir sur nos lauriers. Il faut continuer à faire des efforts de sensibilisation, d’information et de forma-
Le risque d’un “copiercoller” avec l’expertise hospitalière est tentant pour les pouvoirs publics tion ». Les chirurgiens-dentistes bénéficient déjà d’une grille technique d’évaluation pour la prévention des infections associées aux soins, réalisée par l’Association dentaire française (ADF). Elle est mise à jour chaque année. « C’est un peu notre bible, insiste Serge Deschaux. Tous les praticiens devraient l’avoir sur leur table de chevet. D’autres professions de santé sont encore à des années-lumière de cela et restent perdues dans la multiplicité des recommandations, n’ayant pas fait cet effort de synthèse et de pragmatisme ». Cette base de travail précieuse sera d’ailleurs prochainement consolidée par le référentiel sur la sécurité des soins de ville que vient de finaliser la Société française d’hygiène hospitalière (SF2H). « Les chirurgiens-dentistes déjà engagés dans cette démarche et les autres professions de santé doivent s’emparer de cet outil et se l’approprier, en rédigeant des recommandations propres à leur activité, insiste Serge Deschaux. C’est le meilleur moyen pour qu’elles soient acceptées sur le terrain. Ceux qui ne le feront pas prendront le risque de se voir imposer des décisions nationales unilatérales. Et cela ne sera pas forcément à leur avantage ». D’autant que le risque d’un « copier-coller » avec l’expertise hospitalière est tentant pour les pouvoirs publics, alors même que les enjeux de l’hôpital diffèrent de ceux inhérents aux soins de ville. Ce pas pourrait pourtant être franchi si les professionnels de santé libéraux n’affichent pas de volonté en la matière. Pierre Perrier
Le Chirurgien Dentiste de France n 1673-1674 du 3-10 septembre 2015 o
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Fiche pratique
Trousse d’urgence (cabinet dentaire) Le chirurgien-dentiste doit exercer en assurant la sécurité de ses patients. (Obligation déontologique : art. R.4127204 du code de la Santé publique).
Il est obligatoire de posséder : • une trousse d’urgence au cabinet dentaire, • une malette contenant les médicaments d’urgence.
Trousse d’urgence au cabinet dentaire Comporte (à titre indicatif) : • Une malette d’assistance respiratoire avec : - un insufflateur en vinyle non autoclavable (ballon insufflateur, valve de surpression, réservoir O, tube 2 mètres et masque de réanimation adulte n°5 et enfant n°3, - un manodétenteur – débilitre à 9 débits préréglés (0-15 L/min), raccord 12/125, - des masques à oxygène, tailles adulte et enfant, - une bouteille d’oxygène en acier de 2 L (médicament) soit 400 litres d’oxygène médical détendu, - un ballon autoremplisseur à valve unidirectionnelle avec : réserve, 3 masques faciaux de tailles différentes avec tuyau de raccordement, - des canules de Guedel oropharyngées (plusieurs tailles, adulte, enfant), - un ouvre-bouche hélicoïdal. • un tensiomètre, • un oxymètre de pouls, • un lecteur de glycémie Accu-Chek, • des seringues de 2,5 et 10 ml et aiguilles de différents calibres, • des dosettes de 10 ml de sérum physiologique.
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Le matériel de réanimation doit être aisément accessible ; il est vérifié soigneusement à intervalles réguliers et les vérifications sont enregistrées ; les embouts, masques et canules du distributeur d’oxygène sont stockés et maintenus stériles.
Malette contenant les médicaments d’urgence Doit être : • à disposition du praticien, • facilement indentifiable, • contenir au minimum (sur présentation d’une ordonnance au nom du cabinet à la pharmacie). - Atropine 0,25 mg/ml 1 boîte de 10 ampoules injectables, - Anahelp 1 seringue pré-remplie 1 mg/ml, - Glucagen Kit 1 boîte, - Ventoline aérosol 1 flacon de 200 doses, - Natispray 0,15 mg/dose 1 flacon pressurisé de 200 doses, - Solupred orodispersible 20 mg 1 boîte de 20 comprimés, - Valium 10 mg/2 ml 1 boîte de 6 ampoules injectables, - Aspégic 250 mg 1 boîte de 20 sachets, - Loxen 10 mg/10 ml 1 boîte de 5 ampoules, - Sucre en morceaux. Les médicaments doivent être clairement identifiés et régulièrement vérifiés. Ils sont renouvelés selon leur date de péremption et tracés.
Attestation de formation aux gestes d’urgences Il est fortement conseillé de suivre régulièrement une formation permettant de faire face aux situations d’urgence. Ceci passe par la formation continue et, entre autres, l’Attestation de Formation aux Gestes et Soins d’Urgence (AFGSU de niveau II pour les professionnels de santé) : • 21 h de formation • Acquisition des connaissances nécessaires à l’identification d’une urgence à caractère médicale et à sa prise en charge en équipe, en utilisant des techniques non invasives en attendant l’arrivée de l’équipe médicale. • Validité de l’AFGSU niveau II : 4 ans. Les salariés (assistante, secrétaire) doivent également être formés à l’urgence médicale (AFGSU de niveau I) et entraînés régulièrement aux différentes situations d’urgence pouvant survenir.
Affichage des numéros de téléphones utiles en cas d’urgence SAMU, pompiers, hôpital, cliniques et médecins de proximité. Pour l’urgence ou lorsque le pronostic vital est engagé : 15 (urgences médicales) 18 (pompiers) N.B. Si vous employez des salariés au cabinet dentaire, consultez également la fiche : trousse de secours (employeur).
Rappel : Il n’y a pas de contenu type d’une telle trousse, cette liste n’est donc pas exhaustive. Lien direct : Posez vos questions à CNSD-Services sur cnsdservices@cnsd.fr ou au 01 56 79 20 40
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Les 10h de l'implantologie
23 ième
éditi on
PARIS 2015 Mercredi 11 novembre 2015
Faire évoluer son plan de traitement en implantologie AVIS D’EXPERTS Salons Vianey / Paris 12 Les conférenciers :
Dr Philippe BENOIT, Dr Valérie BENSOUSSAN, M. Dove CHAOUAT, Dr Pierre-Eric CRUBILLÉ, Dr Thierry DEGORCE, Pr Massimo DEL FABBRO, Dr Sergio GEHRKE, Dr Behzad HOUSHMAND, Dr Laurent JASKARZEC, Dr Ruben KHACHATRYAN, Dr Jacques LALO, Dr Marc MONGEOT, Dr Silvio TASCHIERI, Dr Eric WETZSTEIN.
Les
Modérateurs : Dr Yasmina MISS, Dr Alain OPATOWSKI, Dr Henry SANDER, Dr Gaëlle SERFATY-GRIN. ont répondu présent à l’invitation :
Des Présidents scientifiques des 10h de l’implantologie,
le Dr Raphaël BETTACH et le Dr Gilles BOUKHRIS.
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Brèves
BROSSE À DENTS
À désinfecter régulièrement ! les micro-organismes présents dans la cavité buccale. Ils invitent aussi à considérer des alternatives aux agents habituels (chlorhexidine et hypochlorite de sodium), plus faciles et économiques. Notons, par ailleurs, que les laboratoires Pierre Fabre, partenaires de la CNSD, ont récemment mis au point un procédé de stérilisation des brosses à dents par micro-ondes.
JULIEN TROMEUR/FOTOLIA
Une étude indienne publiée dans le Journal of family medicine and primary care le 23 juillet démontre qu’il est important de désinfecter régulièrement sa brosse à dents, afin de prévenir la réinfection et aider à maintenir une bonne hygiène bucco-dentaire. Les chercheurs ont testé plusieurs désinfectants et suggèrent d’approfondir les recherches pour mieux analyser tous
Société aveyronnaise de formation odontologique Implantologie et parodontologie : les clefs actuelles du succès de l’omnipraticien au spécialiste
DIABÈTE
Réunion de l’URPS-CD Picardie L’URPS chirurgiens-dentistes de Picardie organise une après-midi d’information et d’échange sur le rôle des chirurgiensdentistes dans le parcours de santé de la personne diabétique. Cette session, à laquelle
participeront les différentes URPS régionales, aura lieu le 17 septembre au stade de la Licorne, à Amiens, de 14 heures à 18 heures. Si vous êtes praticien en Picardie, vous allez recevoir une invitation.
Jeudi 24 septembre Intervenant : Dr Carole Leconte Lieu : Cap Cinéma, esplanade des Ruthènes, 12000 Rodez
INNOVATION
Inscription : SAFO, 1A rue Montplaisir 12100 Millau
Un spray nasal pour anesthésier les dents antérieures
ODONTOLOGIE
Société odontologique de Paris Collez au composite Jeudi 15 octobre
CLUSTERX/FOTOLIA
L’intérêt d’anesthésier les dents antérieures maxillaires par voie nasale a été relancé par une société américaine, qui souhaite développer et commercialiser un spray capable d’offrir une alternative efficace à l’anesthésie par voie d’aiguille, indique un article du site universdentaire.tn. Bien que le procédé soit connu depuis déjà une centaine d’années, l’intérêt de ce nouveau produit pourrait résider particulièrement dans la prise en charge de patients phobiques ou auprès de praticiens n’ayant pas encore la maîtrise de l’anesthésie totalement indolore.
Astreintes des étudiants Les astreintes des internes en odontologie, pharmacie et médecine seront améliorées à partir du 1er novembre prochain : seuil minimal d’astreinte, possibilité de se référer à un praticien sénior, mais surtout repos de sécurité et nouvelles règles de rémunération. Ces dernières s’articuleront autour d’une indemnité forfaitaire de base de
20 € à laquelle s’ajoutent des demi-journées de sujétion (59,50 €) par tranches de cinq heures. Par ailleurs, les gardes de médecine seront rémunérées 39 €à partir du 1er septembre, contre 26 € actuellement, et passeront à 52 € en septembre 2016. Ces mesures ont été définies à travers deux arrêtés parus au Journal officiel du 8 août.
Intervenants : Drs G. Aboudharam, S. Bouillaguet, I. Krecji, G. Weisrock Lieu : Maison de la chimie, 28 rue Saint-Dominique, 75007 Paris. Renseignements/inscriptions : SOP – 6 rue Jean Hugues, 75116 Paris Tél. : 01 42 09 29 13 Fax. : 01 42 09 29 08 E-mail : secretariat@sop.asso.fr
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Environnement de santé
Démarche qualité
Radiographie d’un label bien De plus en plus, les professionnels de santé sont confrontés à des exigences de qualité plus ou moins formalisées et contraignantes. Tenir la plume comme les radiologues pour créer son propre label est-il la solution ? Démonstration. abelix, ce n’est pas un titre de bande dessinée mais le nom choisi par les radiologues pour désigner la démarche qualité initiée par leur profession. Créée par les radiologues libéraux et testée il y a dix ans par une vingtaine de sites pilotes, cette démarche était au départ un réel pari sur l’avenir. Mais, aujourd’hui, quelque 120 sites d’imagerie médicale, soit 15 % de la profession, ont obtenu ce label. En outre, le secteur hospitalier peut désormais l’obtenir également.
L
Un long parcours et un véritable investissement Labelix est basé sur le volontariat, contrôlé par la profession et géré par une association fédérant tous les radiologues. Ces derniers ont jusqu’ici réussi à garder la main dessus. « On voyait bien, explique le Dr JeanCharles Leclerc, président de la commission Labellisation de Labelix, qu’il était indispensable d’apporter des garanties à nos patients non pas sur les résultats des examens mais en termes de prise en charge et de sécurité. Notre référentiel, qui est très complet, couvre, en une centaine de pages, l’ensemble de la prise en charge des patients, à commencer par l’accueil, avec toutes les consignes de confidentialité, et intègre toutes les obligations réglementaires, notamment en matière de radioprotection. » Concrètement, chaque site souhaitant être labellisé s’inscrit à l’association qui gère ce label, et reçoit toute une série de documents dont le référentiel ainsi que des guides pratiques. La majeure partie des sites se fait 30
Labelix est basé sur le volontariat, contrôlé par la profession et géré par une association fédérant tous les radiologues accompagner par des sociétés spécialisées. Lorsque les candidats se sentent prêts, ils peuvent se soumettre à des « audits à blanc » pour tester la maturité de leur démarche et corriger ce qui mérite de l’être. Enfin, généralement au bout de deux ans, c’est l’audit de certification final qui donne accès au précieux sésame, délivré pour quatre ans, avec, en outre, un audit de relabellisation deux ans après. Tout cela, précise la plaquette de présentation de Labelix, « suppose un travail de fond associant tous les acteurs du cabinet, médecins, manipulateurs et secrétaires ». C’est donc « un long parcours » dans lequel s’engagent les candidats à cette forme de labellisation avec des investissements parfois lourds pour répondre aux exigences du référentiel.
Un gage de qualité et de sécurité En fin de compte, le jeu en vaut bien la chandelle. « Même si cela représente une charge de travail supplémentaire, souligne le Dr JeanCharles Leclerc, c’est un excellent moyen de
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valoriser les secrétaires ainsi que les différents corps de métier qui travaillent avec nous en leur confiant des responsabilités. » Cette démarche constitue aussi une sécurité pour les radiologues eux-mêmes. « Un site labellisé peut ainsi, grâce à latraçabilité, facilement démontrer, en cas d’infection nosocomiale, que toutes les précautions ont été respectées et qu’il n’y a pas eu de faute », indique le Dr Leclerc. Le gage de qualité de ce label affiché en salle d’attente constitue
Interpro
maîtrisé
Biologistes médicaux
DOC RABE MEDIA/FOTOLIA
Le label précède l’accréditation
PIXAMO/FOTOLIA
À compter de 2020, seuls les laboratoires de biologie médicale accrédités par le Cofrac (Comité français d’accréditation) pourront exercer
Après les biologistes, ce sera le tour des radiologues de passer sur le grill de l’accréditation
aussi, vis-à-vis des autorités de santé publique, un sérieux atout. Aujourd’hui, certaines ARS commencent même à l’exiger pour renouveler des autorisations d’équipements lourds. Enfin, c’est également un investissement pour l’avenir. « En s’engageant dans Labelix, on se prépare déjà à la mise en place d’une démarche qualité qui nous sera imposée par les pouvoirs publics », pronostique le Dr JeanCharles Leclerc. Ce praticien en est sûr : après les biologistes, ce sera le tour des radiologues de passer sur le grill de l’accréditation. Les sites d’imagerie médicale « Labelix » auront donc une longueur d’avance sur leurs confrères. Reste, pour les radiologues, à faire en sorte que la norme qui leur sera imposée s’inspire, au moins pour partie, du référentiel qu’ils ont conçu. Ce n’est peut-être pas gagné d’avance mais ils auront une base de discussion fiable, solide et éprouvée.
Les biologistes médicaux et leurs laboratoires vivent actuellement l’étape d’après la démarche volontaire. En effet, la réforme de 2013 de la biologie médicale impose l’accréditation complète des laboratoires à compter de 2020 pour 100 % de leur activité (sur la base de la norme ISO EN). À cette date, seuls pourront exercer les laboratoires accrédités par le Cofrac (Comité français d’accréditation). Mais, heureusement, la profession n’a pas été prise au dépourvu. Dès le début des années 2000, elle avait créé Bio Qualité, une association intersyndicale qui lui a permis d’intégrer la culture de la démarche qualité. Aujourd’hui, la « Qualification » mise en place par Bio Qualité a été reconnue par la loi comme étant un moyen de valider la première étape vers l’accréditation. La moitié des laboratoires de biologie médicale français ont bénéficié de cette possibilité. « Bio Qualité est le partenaire et l’accompagnateur idéal pour tous les laboratoires dans la perspective de l’accréditation, souligne Alain Suiro, directeur de BIO Qualité. Cela nous a mis en position favorable. Notre avantage est que nous représentons toute la profession. Notre point fort est la mutualisation des moyens, des connaissances et des retours d’expériences dans le cadre d’une démarche nationale. »
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Environnement de santé
PLFSS 2016
Les soins dentaires à l’honneur Dans ses propositions au gouvernement pour le PLFSS 2016, adoptées au début de l’été, l’Assurance maladie ambitionne d’améliorer l’accès aux soins dentaires. Et ce, en négociant avec les représentants des chirurgiens-dentistes libéraux une forme d’option conventionnelle inspirée de celle prévue pour les centres de santé dentaire. our la Caisse nationale d’Assurance maladie (Cnam), « la prise en charge des soins dentaires est un sujet récurrent d’analyses, de propositions de réformes depuis une quinzaine d’années ». Il n’a pourtant été que rarement traité dans le cadre du rapport que la Caisse réalise chaque printemps en prévision de la préparation du projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS) de l’année suivante. Dans la dernière édition de cet exercice rituel1, l’Assurance maladie constate
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que « la collectivité ne prend en charge que le tiers des coûts liés aux soins dentaires, les organismes complémentaires en assurant 40 % et les ménages 27 % ». Elle souligne également que les restes à charge peuvent être importants, de l’ordre de 50 % du coût total pour les soins prothétiques pour les bénéficiaires des différentes formules d’aide à l’Acquisition d’une complémentaire santé (ACS). En outre, ils varient en fonction des régions. « C’est en région parisienne, dans le Sud-Est et en Alsace
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que les assurés auront à supporter les taux de dépassement les plus élevés », conclut la Caisse qui estime que cette situation constitue « une réelle source d’inégalités et pose clairement un problème d’accès pour les plus démunis ». Selon les experts de la branche maladie du régime général, ce qui est en cause, c’est « le trop faible niveau de rémunération des soins dits conservateurs, qui n’incite par les chirurgiens-dentistes à les réaliser alors qu’ils bénéficient d’une liberté tarifaire sur les soins prothé-
Environnement de santé
tiques qui, de fait, sont mal pris en charge ». Par ailleurs, autre constat, certains soins nécessaires ne sont toujours pas inscrits au panier de soins remboursables.
« Cette option conventionnelle n’est pas adaptée à l’exercice libéral »
La perspective d’une option conventionnelle
À la recherche de trois milliards Comme tous les ans, l’Assurance maladie a fait tourner ses ordinateurs et travailler ses têtes pensantes afin de trouver des propositions pour améliorer l’efficience du système de soins dans tous les secteurs, c’est-à-dire pour faire des économies à court, moyen et long terme. En puisant notamment dans des recettes déjà éprouvées. Elle propose de poursuivre le « virage ambulatoire » cher à la ministre de la Santé en continuant à réduire la durée des séjours hospitaliers et en développant l’accompagnement à domicile. Elle compte aussi réduire
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Pour autant, assure l’Assurance maladie, « compte tenu des dépassements actuels, il n’est pas possible de procéder à une revalorisation des soins conservateurs pour l’ensemble des chirurgiens-dentistes jusqu’à une hauteur suffisante pour rendre opposables les tarifs des soins prothétiques et orthodontiques ». Les spécialistes de la Cnam ont donc imaginé une autre solution : la transposition dans le secteur libéral de l’option conventionnelle prévue pour les centres de santé dentaires dans le cadre de l’accord national conclu cet été avec les centres de santé2. Le centre qui adhèrera à ce dispositif s’engagera pour une durée de trois ans à maintenir ses tarifs et son taux de dépassement moyen constaté. Il bénéficiera en contrepartie, comme le précise l’Assurance maladie, « d’une rémunération forfaitaire supplémentaire fondée sur le montant de ses honoraires pour les actes de soins conservateurs et chirurgicaux ». Pour l’Assurance maladie, l’extension d’une option de ce type aux chirurgiens-dentistes libéraux serait au menu de la prochaine négociation conventionnelle qui devrait s’engager avant la fin du 1er semestre 2016.
Christian Soletta, conseiller technique CNSD.
Pour tenir compte du Pacte de stabilité et de l’Ondam, c’est en fait 3,4 milliards d’euros d’économies qu’il faudra trouver l’année prochaine... le volume des examens pré-anesthésiques et biologiques. Les prescriptions de médicaments innovants sont également dans le collimateur de la Cnam, de même que celles d’arrêts de travail prescrits par les généralistes. Par ailleurs, la pertinence des transports sanitaires constitue cette année encore un morceau de choix, tout comme le développement des médicaments génériques. Enfin, l’Assurance maladie veut investir dans la prévention des maladies chroniques lourdes pour freiner à terme leur coût. Au total, la Caisse nationale a programmé près de 3 milliards d’économies sur les trois prochaines années, dont 715 millions d’euros en 2016. Or, le moins que l’on puisse dire, c’est que le compte n’y est pas. En effet, pour tenir compte du Pacte de stabilité et de l’Objectif national des dépenses d’Assurance maladie (Ondam) pour 2016, dont la progression a été abaissée à 1,75 % en avril, c’est en fait 3,4 milliards d’euros d’économies qu’il faudra trouver l’année
« Cette proposition de l’Assurance maladie rejoint nos orientations mais le modèle de référence, les centres de santé, n’est pas le bon », déplore Christian Soletta. D’une part, leur mode de fonctionnement et de financement est spécifique. D’autre part, l’augmentation des honoraires opposables proposée dans ce cadre est très insuffisante. « Cela ne va pas dans le bon sens. Pour rééquilibrer l’activité des chirurgiens-dentistes libéraux, il faut être plus ambitieux en doublant la valeur des soins opposables pour les rendre plus attractifs. Compte tenu des contraintes financières, il sera nécessaire de rediscuter de la répartition du financement entre l’Assurance maladie et les complémentaires », insiste Christian Soletta. Il souligne par ailleurs que les soins prothétiques et orthodontiques donnent lieu à des renoncements non pas à cause de leur prix mais de l’insuffisance de leur prise en charge. « Les patients sont remboursés de la même manière depuis vingt-sept ans », rappelle-t-il.
prochaine... La ministre de la Santé, empêtrée dans son projet de loi de modernisation du système de santé, sera donc doublement attendue au tournant cet automne !
Pierre Perrier 1. « Améliorer la qualité du système de santé et maîtriser les dépenses : propositions de l’Assurance maladie pour 2016 », rapport au ministre chargé de la Sécurité sociale et au Parlement sur l’évolution des charges et des produits de l’Assurance maladie au titre de 2016 (loi du 13 août 2004), adopté le 2 juillet 2015. 2. Accord national signé le 8 juillet 2015 par l’Union nationale des caisses d’Assurance maladie (Uncam), la Fédération nationale de la Mutualité française et les organisations représentatives des centres de santé.
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Brèves
E-CIGARETTE Lobbying auprès des parlementaires Deux associations d’utilisateurs et acteurs de l’e-cigarette, l’Aiduce (Association indépendante des utilisateurs de cigarette électronique) et la Fivape (Fédération interprofessionnelle de la vape), ont appelé les parlementaires à lever les restrictions sur le vapotage lors de l’examen au Sénat du projet de loi de santé. Ces deux associations se basent sur les conclusions d’une étude globalement favorable publiée fin août par une agence du ministère de la santé anglais.
EUROPE Bruxelles veut faciliter la « portabilité » sociale La Commission européenne a publié fin juillet un appel d’offres concernant la faisabilité d’un portail destiné à faciliter la mobilité des citoyens de l’Union européenne, sur le plan de leurs droits et avantages sociaux. Ce projet de portail, provisoirement intitulé « Portail européen pour la mobilité consacré à la sécurité sociale », vise à simplifier l’obtention de certains certificats, mieux identifier les travailleurs transfrontaliers, faciliter l’aide juridique et réduire la barrière linguistique grâce à un guichet unique. 34
Après 45 ans, les hommes plus concernés que les femmes Tout âge confondu, les deux premiers motifs d’hospitalisation en court séjour en services MCO (Médecine, chirurgie, obstétrique), en 2013, résident dans les bilans de santé, les actes de surveillance et de prévention, puis dans des séjours liés à des maladies de l’appareil digestif. C’est ce qu’indique une nouvelle synthèse de la Drees, parue en août. Dans le détail, les principaux motifs d’hospitalisation varient en fonction du sexe et surtout de l’âge des patients. Si les femmes sont plus hospitalisées que les hommes jusqu’à 45 ans, en grande partie à cause du nombre de séjours liés à la grossesse, la proportion s’inverse à partir de cet âge du fait des conséquences des comportements à risque (tabac, alcool), plus nombreux chez les hommes. En dehors de cette tendance globale, d'ordre également sociologique, chaque classe d'âge a également des motifs d'hospitalisation spécifiques. Chez les 1-4 ans, les maladies respiratoires et de l'oreille représentent la principale cause de séjours de courte durée. Chez les 5-14 ans, les princi-
pales causes résident dans les affections dentaires, appendicites et traumatismes. Entre 15 et 44 ans, les taux d’hospitalisation hommes-femmes sont relativement similaires, mais les hommes sont plus hospitalisés pour des causes d'accidents et les femmes pour des problèmes liés à la fécondité et à l'appareil génital. Chez les 65 ans et plus, les maladies liées au système circulatoire deviennent le principal motif d'hospitalisation. Avec l'avancée en âge, les causes continuent à évoluer et les maladies circulatoires deviennent la principale raison d'hospitalisation chez les femmes de plus de 85 ans alors que la catégorie bilan et prévention prévalait avant cet âge dans les motifs d'hospitalisation.
CINÉMA
Participez à un projet de court-métrage ! Les réalisateurs Paul Homen-Christo et Joanne Palmaro vous proposent de participer à leur projet de court-métrage un peu déjanté qui aborde le bucco-dentaire avec légèreté ! Vous pouvez financer ce projet ou y être figurant(e), au choix ! Fille dentaire retrace les déboires sentimentaux de Jeanne, qui ne peut se résoudre à jeter les brosses à dents des garçons qui l’ont accompagnée tout au long de son parcours sentimental haut en couleurs et à l’occasion, tumultueux ! Ce huis-
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clos grinçant se déroule dans la salle de bains de la jeune fille, au réveil et au coucher, à l’heure de se brosser les dents. Une succession de saynètes présentera cinq amants successifs de la jeune fille, aux profils et aux mœurs variés. Chaque saynète sera accompagnée d’une courte animation naïve illustrant les pensées de Jeanne vis-à-vis de ses amants et tout son scepticisme sur leur personnalité et la viabilité de leur relation... Pour vous faire une idée : https://www.facebook.com/pages/FilleDentaire/1627365374145765?fref=ts Pour financer le projet : http://www.kisskissbankbank.com/fille-dentaire
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Brèves
CRISE GRECQUE
des dons privés (ces derniers sont actuellement en chute libre), mais sans garantie. Dans l’incapacité de s’offrir les soins nécessaires pour se soigner, de nombreux Grecs sont obligés de se tourner vers ces cliniques illégales car non enregistrées auprès de l’État. Aujourd’hui, on compte 2,5 millions de personnes qui, pour la première fois, n’ont pas le choix.
FRANCE L’espérance de vie augmente
DREES
hommes concernent des pathologies accidentelles (traumatisme crâniens, luxations, entorses, fractures, plaies) tandis que chez les femmes, ces taux concernent surtout les affections génitales et, de 15 à 24 ans, les maladies des dents et du parodonte.
TRUEFFELPIX/FOTOLIA
ACCIDENT VASCULAIRE CÉRÉBRAL
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Travailler trop longtemps augmente les risques Dans une étude publiée en août dans The Lancet, des chercheurs ont découvert que travailler plus de 55 heures par semaine augmentait de 33 % le risque de faire un AVC et de 13 % celui de développer une maladie des coronaires (les artères nourricières du cœur) par rapport à un travail hebdomadaire de 35 à 40 heures. Ses auteurs relèvent que le risque d’AVC n’apparaît pas brutalement au-delà de 55 heures de travail hebdomadaires mais augmente parallèlement à la durée du travail : 10 % de plus chez les personnes travaillant entre 41 et 48 heures et 27 % de plus chez ceux travaillant entre 49 et 54 heures. Selon des chif-
fres publiés en avril par l’OCDE (Organisation pour la coopération économique et le développement), la Turquie a la plus grosse proportion de salariés travaillant plus de 50 heures hebdomadaires (43 %), alors que les Pays-Bas ont la proportion la plus faible, moins de 1 %. Juste derrière la Turquie, on trouve le Mexique (28,8 %) et la Corée du Sud (27,1 %). La France arrive en 9e position (8,7 %) alors que l’Allemagne compte seulement 5,6 % d’employés réalisant plus de 50 heures de travail par semaine. Notre dossier « Prenons soin de nous » en page 13 revient sur l’épuisement professionnel et propose des solutions.
Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1673-1674 du 3-10 septembre 2015
UNCLESAM/FOTOLIA
Les jeunes hospitalisés davantage pour des motifs dentaires Près de 11,3 millions de personnes ont été hospitalisées en France en 2013 en séjour court, indique une étude de la Drees parue début août. Parmi elles, 9 % des filles et 6 % des garçons âgés de 5 à 14 ans ont été hospitalisés pour des affections dentaires, premier motif d’hospitalisation de cette tranche d’âge, lié au système digestif. Concernant la tranche d’âge 15-44 ans, les taux d’hospitalisation élevés des
RIOPATUCA IMAGES/FOTOLIA
Crise oblige, les cliniques privées grecques ont perdu leurs patients tandis que les hôpitaux publics croulent sous l’affluence. Face à ce problème, une nouvelle initiative a vu le jour : des cliniques gratuites, plus d’une quarantaine en Grèce, qui fonctionnent avec du bénévolat et
BERTOLD WERKMANN/FOTOLIA
Le système de santé en ruines
Une très vaste étude sur le poids des maladies dans le monde montre qu'en 2013, la France était le septième pays sur 188 en termes d'espérance de vie. Elle a augmenté de plus de cinq ans chez les hommes et près de quatre ans chez les femmes entre 1990 et 2013 atteignant respectivement 78 ans et 84 ans. Les données de la Global Burden of Disease Study 2013 (GBD 2013) ont été publiées par le Lancet. Cette énorme somme d'informations fournit des chiffres sur l'espérance de vie globale, l'espérance de vie en bonne santé, les années de vie avec une incapacité, les années de vie perdues à cause d'une maladie, pour 188 pays. L'espérance de vie en bonne santé est passée dans la même période de 64 ans à 68 chez les hommes et de 69 ans à 72 ans chez les femmes. Une comparaison des espérances de vie (pour les deux sexes) en 2013 place le Japon en tête, suivi de Singapour, Andorre, l'Islande, Chypre, Israël et de la France. Complètent le « top ten » : l'Italie, la Corée du Sud et le Canada. (selon APM)
MÉDECINE BUCCO-DENTAIRE
Formation continue
Stéphanie Jager AHU, Odontologie pédiatrique, Faculté d’Odontologie de Nancy
Rémy Balthazard MCU-PH, Odontologie conservatrice-endodontie, Faculté d’Odontologie de Nancy
Éric Mortier MCU-PH, Odontologie conservatrice-endodontie, Faculté d’Odontologie de Nancy
Le certificat médical initial en médecine bucco-dentaire : une rédaction précise pour un document-clef Document fondamental à valeur juridique, le certificat médical initial se doit d’être précis et rigoureux dans sa rédaction. Le chirurgien-dentiste suivra un plan bien défini tel que décrit dans l’article.
Le certificat médical initial (CMI) est un document fondamental à rédiger par le chirurgien-dentiste à la suite d’un traumatisme dentaire. Il s’agit d’une pièce ayant valeur juridique permettant à la victime de faire valoir ses droits notamment auprès des sociétés d’assurance. À ce titre, la rédaction de ce certificat se doit d’être précise et rigoureuse tant dans la forme que sur le fond. Rappelons ici ce que dit le code de déontologie des chirurgiens-dentistes au sujet des certificats.
À l’article R. 4127-213, il est précisé « [qu’] il est interdit d’établir un rapport tendancieux ou de délivrer un certificat de complaisance ». L’article R. 4127-229 rappelle « [que] l’exercice de l’art dentaire comporte normalement l’établissement par le chirurgien-dentiste, conformément aux constatations qu’il est en mesure de faire dans l’exercice de son art, des certificats, attestations ou documents dont la production est prescrite par la réglementation en vigueur. Tout certificat, attestation ou document délivré par le chirurgien-dentiste doit
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comporter sa signature manuscrite ». Enfin l’article R. 4127-234 spécifie « [que] le chirurgien-dentiste doit mettre son patient en mesure d’obtenir les avantages sociaux auxquels son état lui donne droit, sans céder à aucune demande abusive ». La rédaction d’un CMI fait donc bien partie du champ des capacités légales du chirurgien-dentiste : responsabilité, compétence et probité en sont les maîtres-mots.
date de naissance. L’âge du patient pourra être noté entre parenthèses. Si le patient est mineur, la déclinaison de la personne accompagnante et sa qualité sont préférentiellement stipulées à ce stade de la rédaction.
On peut distinguer cinq grandes parties dans un CMI (voir tableau page 40) : une première regroupant les données administratives, une seconde décrivant les circonstances de survenue du traumatisme, une troisième rapportant les constatations cliniques, une quatrième évoquant les premiers traitements et, enfin, une dernière concluant le document. Nous nous proposons de revenir ici plus en détail sur chacune de ces parties.
L’identification de la personne rapportant les faits doit être précisée. Les faits racontés par le patient ou la personne accompagnante doivent être retranscrits fidèlement sans interprétation ou ressenti quant à la véracité des propos. Cela étant, le praticien ne pouvant effectivement attester l’exactitude des faits décrits, la mention « le (la) patient(e) me dit que » ou « le père (ou la mère) de l’enfant me dit que » précède la description. La mention « au dire de » peut également être employée. Le lieu de l’accident avec son adresse exacte doit être indiqué. L’activité durant laquelle le traumatisme est survenu est aussi rapportée (activité sportive dans un club ou non, trajet travail/domicile, cour de récréation, etc.). La date et l’heure la plus précise possible sont également notées.
Données administratives Le CMI doit obligatoirement être rédigé par un praticien en titre, inscrit au tableau de l’Ordre de sa profession. L’auteur du certificat doit être clairement identifié et facilement joignable. L’identification complète (nom, prénom, adresse, téléphone, numéro au répertoire partagé des professions de santé) est donc fortement recommandée. Le CMI doit idéalement être rédigé le jour de l’examen clinique et daté dudit jour. Le titre du document « certificat médical initial » doit être noté afin d’indiquer effectivement sa valeur de certificat. Dans des situations de polytraumatisme, le patient a parfois pu être déjà vu par un médecin de ville ou dans un service hospitalier et un certificat initial d’accident a pu être rédigé. Si tel est le cas, le certificat écrit par le chirurgien-dentiste en second lieu doit porter la mention « certificat médical initial en médecine bucco-dentaire ». Le patient doit également être parfaitement identifié par son nom, son prénom et sa 38
Circonstances de survenue du traumatisme
Constations cliniques Il s’agit bien évidemment de la partie fondamentale du CMI qui fait appel à l’expertise du chirurgien-dentiste. Les constatations à la suite des examens cliniques et radiologiques doivent être rapportées avec la plus grande précision. Mené avec logique, l’examen doit se faire du général au particulier. En premier lieu, les résultats de l’examen exo-buccal sont rapportés. Les plaies, hématomes et œdèmes de la face, des lèvres ou du menton doivent être décrits et anatomiquement précisément localisés. Les douleurs de l’articulation temporo-mandibulaire ou encore les éventuels troubles fonctionnels à type de modification de l’occlusion, de limitation ou de déviation du
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FIGURE 1 : Jeune garçon de 9 ans tombé sur la voie publique. On note les différentes dermabrasions au niveau temporal, sous-nasal, labial et mentonnier. Cette dernière lésion associée à un trouble de l’ouverture buccale doit orienter les recherches vers une éventuelle atteinte des articulations temporo-mandibulaires et une potentielle fracture condylienne. chemin d’ouverture buccale sont à consigner (figure 1). Ensuite, l’exposé de l’examen endo-buccal décrit les éventuelles lésions des tissus mous intra-buccaux. La langue, les joues, les lèvres rouges humides et la gencive doivent être minutieusement inspectées. Puis, les tissus durs doivent être observés et palpés afin de mettre en évidence une éventuelle fracture osseuse ou alvéolaire : une douleur au toucher, une voussure ou une mobilité doivent être mentionnées. Enfin, la description de l’état dentaire doit être faite. Les dents traumatisées sont énumérées en précisant leurs noms en toutes lettres au moins une fois accompagnées de leur numéro entre parenthèses. À la suite de cette première évocation, la citation de la dent par son simple numéro est suffisante. Il faut préciser la nature de l’atteinte : fracture coronaire amélaire, amélo-dentinaire avec ou sans exposition pulpaire, fracture radiculaire, luxation, expulsion… En
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FIGURE 2 : Cliché rétro-alvéolaire montrant la fracture amélo-dentinaire de l’angle mésial d’une 21. Ce type de cliché permet notamment d’observer le stade d’édification radiculaire. Pris de façon reproductible à l’aide d’un angulateur, le cliché rétro-alvéolaire permet un suivi précis au fil du temps.
FIGURE 3 : Cliché mordu occlusal d’une jeune femme ayant reçu un coup de coude au cours d’un match de hand-ball. Ce type de cliché permet d’objectiver parfaitement le déplacement latéral de la 21 : la racine paraissant ici plus courte signe un déplacement de l’apex en direction vestibulaire.
cas de traumatisme chez l’enfant, l’immaturité de la dent ou des dents concernées doit être précisée. De même, l’état antérieur des dents traumatisées, lorsqu’il apparaît clairement, doit être rapporté : présence d’une lésion carieuse, d’un traitement endodontique, d’une restauration coronaire, d’un élément prothétique ou d’un traitement orthodontique en cours par exemple.
Les tests thermiques de vitalité pulpaire ne sont pas indiqués à ce stade : une éventuelle sidération nerveuse, ou une mise en place tardive du réseau sensoriel sur dent permanente immature, ou une absence de fiabilité en denture temporaire rendent ces tests inutiles dans les premiers jours suivant le choc. Les examens radiologiques complémentaires sont impératifs. La technique de choix est le cliché rétro-alvéolaire (figure 2), doublé en secteur incisivo-canin d’un cliché mordu occlusal. Les clichés rétro-alvéolaires sont toujours réalisés à l’aide d’un angulateur afin d’assurer une image reproductible par la suite au cours du suivi clinique permettant ainsi la comparaison entre les différents clichés au fil du temps. Ces examens permettent de confirmer et d’étayer les constatations cliniques : proximité pulpaire, édification radiculaire, lésion desmodontale, proximité d’un germe sous-jacent, parfois fracture radiculaire ou encore déplacement de la dent (figure 3). En cas de doute, un cliché radiographique des tissus mous à la recherche d’un fragment dentaire ou d’un corps étranger peut être réalisé (figures 4a et 4b). Une radiographie panoramique dentaire peut également s’avérer utile afin de visualiser une fracture des bases osseuses ou condylienne. L’interprétation des clichés doit figurer sur le CMI en complément des constatations cliniques. En cas de prescription d’une imagerie particulière (radiographies du massif facial, CBCT…), celle-ci sera indiquée en attente de lecture sur le certificat. Des photographies extra- et intra-orales des différentes lésions peuvent s’avérer utiles et intéressantes afin de compléter le dossier médico-légal (figure 5).
FIGURE 4A : Plaie de la lèvre rouge humide inférieure consécutive à une morsure générée par une chute sur la face. Les fragments de la 11 sont restés introuvables sur les lieux de la chute.
FIGURE 4B : Les fragments de la 11 décelés à la palpation de la lèvre sont visibles à la radiographie.
Premiers traitements Les traitements réalisés en urgence au cours de la première consultation sont rapportés à ce stade de la rédaction : la technique employée et les matériaux utilisés sont briè-
FIGURE 5 : Une ou plusieurs photographies accompagnant le dossier médico-légal permettent avantageusement de compléter la description écrite des lésions et de rendre compte rapidement de l’étendue des lésions.
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vement décrits. Les éventuelles prescriptions médicamenteuses selon leurs dénominations communes internationales (DCI), leurs posologies et la durée d’administration sont aussi notées.
Docteur Prénom NOM Chirurgien-dentiste Adresse Téléphone N° RPPS
Date
1 – Données administratives Certificat initial d’accident
Conclusion À ce stade, il est extrêmement important d’émettre clairement des réserves sur l’avenir de la dent ou des dents concernées par le traumatisme tant en termes de pérennité de la vitalité pulpaire qu’en termes de pérennité de la dent ou des dents concernées sur l’arcade. Par ailleurs, des lésions non décelables sur les dents et les tissus adjacents ou encore sur les germes sous-jacents ont pu être occasionnées par le choc : ces notions de traumatismes associés ou complexes doivent figurer dans le certificat par l’émission de réserves quant à l’intégrité desdites régions jouxtant la zone visible du traumatisme. En aucun cas, un diagnostic définitif, des solutions thérapeutiques, des devis, une prévision de date de consolidation ou un énoncé prévisionnel des conséquences différées potentielles ne doivent figurer sur le CMI. En fin de rédaction du certificat, la personne concernée ou son représentant légal à qui le document est remis en mains propres est cité, la date de la remise est précisée et la valeur juridique du CMI est affirmée par la locution « pour faire valoir ce que de droit ». Cette présentation formelle est nécessaire à la validité du CMI auprès des compagnies d’assurances ou devant les tribunaux. Enfin, la signature manuscrite de l’auteur est requise.
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Je soussigné, Docteur [Prénom NOM], certifie avoir vu ce jour [Monsieur Prénom NOM ou Madame Prénom NOM ou l’enfant Prénom NOM, né(e) le …] en consultation. 2 – Circonstances de survenue du traumatisme
Monsieur Prénom NOM ou Madame Prénom NOM ou le père/la mère de l’enfant Prénom NOM me dit que : [circonstances de l’accident].
3 – Constatations cliniques
Suite à l’examen clinique et radiologique, on constate : [description].
4 – Premiers traitements
Les traitements d’urgence réalisés ce jour sont : [description]. Une prescription de [DCI, posologie, durée du traitement] a été rédigée.
5 - Conclusion
Toutes les réserves sont à émettre [quant à la pérennité de la vitalité des dents n°… / quant à la pérennité des dents n°… sur l’arcade / quant à l’intégrité des dents adjacentes, sous-jacentes ou antagonistes et tissus adjacents]. Certificat remis en main propre à [Monsieur ou Madame Prénom NOM ou au père / à la mère / au représentant légal de Prénom NOM], le [date] pour faire valoir ce que de droit. Signature
TABLEAU : Récapitulatif du contenu nécessaire à l’établissement d’un certificat médical initial.
Lectures conseillées 1. Blanc H, Béry A, Joseph C, Muller-Bolla M. Le certificat médical initial. Clinic. 2012 ; 33 : 271-2. 2. HAS. Certificat médical initial concernant une personne victime de violences. Texte des recommandations. 2011 ; 23 p. 3. Naulin-Ifi C. Traumatismes dentaires : du diag-
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nostic au traitement. CdP Ed. Collection JPIO, Rueil-Malmaison. 2005 ; 165 p. 4. Repetto A, Ifi-Naulin C, Amsellem T, Blanc H, Joseph C, Courson F, Muller-Bolla M. Clinic. 2010 ; 31 : 105-6. 5. Sixou JL. Le certificat médical initial lors d’un traumatisme. Clinic. 2009 ; 30 : 296-300.
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Culture et loisirs
Par Armelle Baron
Au musée Fabre de Montpellier, l’exposition « L’Âge d’or de la peinture à Naples, de Ribera à Giordano » permet d’appréhender un siècle de création dense et foisonnant. De l’héritage caravagesque chez les peintres à l’épanouissement du génie baroque, via l’histoire mouvementée d’une grande cité européenne au XVIIe siècle.
La peinture napolitaine du caravagisme au baroque e Musée Fabre, sous l'égide de son conservateur Michel Hilaire, poursuit l'étude de la peinture italienne du XVIIe siècle avec une exposition sur l'Âge d'or de la peinture à Naples, déjà amorcée avec cette autre exposition en 2012 : Caravage et le caravagisme européen. Pour ce faire, Nicola Spinosa, ancien directeur du Musée du Capodimonte, Nathalie Volle, conservateur général du patrimoine ainsi que Gennaro Toscano ont rejoint l'équipe de Montpellier.
L
Saint Jean-Baptiste, Caravage, vers 1609-1610.
© DR
Esquisse d’un portrait Au XVIIe siècle, Naples est sous domination espagnole depuis 1443 et le restera jusqu'en 1713. Elle est l'une des plus grandes villes d'Europe, de nombreux visiteurs aiment s’y rendre fréquemment. La ville est superbe avec de nombreux édifices baroques. L'importante concentration de demeures aristocratiques n’a d'égale que les somptueux bâtiments religieux, dus à la présence de nouveaux ordres comme les Jésuites, les Théatins et les Oratoriens, Contre-Réforme oblige. Les vice-rois de Naples ont été pour beaucoup des mécènes et des amateurs d'art, à l’instar du marquis del Carpio qui a rassemblé plus de 1 800 peintures. Pour illustrer cette image de Naples, l'exposition présente la Place du Marché de Micco Spadaro. L’artiste est également le témoin des heures sombres de la ville qui subit l'éruption volcanique du Vésuve en 1631, la révolte populaire de Masaniello en 1647,
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© RMN-GRAND PALAIS / STÉPHANE MARÉCHALLE
Culture et loisirs
Le Pied-bot, Ribera.
L'ÂGE D'OR DE LA PEINTURE À NAPLES DE RIBERA À GIORDANO Musée Fabre Montpellier Jusqu'au 11 octobre une épidémie de peste en 1656 et un terrible tremblement de terre en 1688… Dans ce cadre va s'épanouir un mouvement pictural qui, au voisinage de la mort, poussera les artistes à un certain sens du drame avant d’évoluer jusqu'au baroque au gré d'influences diverses.
Dans la voie de Caravage Comme le souligne Michel Hilaire, le meurtre de Ranuccio Tommasoni par Caravage à Rome en 1606 a eu des conséquences non seulement sur la vie du peintre mais aussi sur l'évolution de la peinture en Italie. Dans l'obligation de s'enfuir, Caravage trouve refuge à Naples où des commanditaires importants apprécieront ses œuvres. À cette époque, il peint l'un de ses nombreux chefs44
Persée transformant les disciples de Phinée en pierre, Luca Giordano, vers 1680.
d'œuvre, Les sept œuvres de Miséricorde. Il se rend en Sicile, à Malte où il peint des toiles dont la lumière fait ressortir des personnages à caractère populaire. Après un second séjour napolitain, Caravage est dans l'obligation de fuir cette ville. Il veut se rendre à Rome dans l'espoir d'obtenir la grâce papale. Il emporte avec lui trois tableaux dont un Saint Jean-Baptiste destiné à Scipion Borghèse, le seul parvenu jusqu'à nous et présent à cette exposition. C’est une très émouvante image de la dernière période de Caravage, où le sujet baigne dans un clair obscur tragique. L'œuvre accompagne le peintre sur la plage de Porto Ercole où il trouve la mort. Dès lors, l'influence de Caravage est telle que de nombreux artistes vont le suivre : Giovanni Battista Caraciollo marque de sa personnalité l'art napolitain avant l'arrivée de Ribera. De nombreux peintres installés à Naples sont bien évidemment réceptifs à ce nouveau langage. Citons Louis Finson, d'origine flamande, dont l'influence sera perceptible chez les artistes nordiques et fran-
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Boules de neige et ipomées se reflétant dans l’eau, Andrea Belvedere, entre 1680 -1690.
© PEDICINI/ARCHIVIO DELL'ARTE - PER GENTILE CONCESSIONE DEL MUSEO DI CAPODIMONTE
çais. Parmi les artistes touchés par le caravagisme, un émerge particulièrement, il s'agit de Jusepe Ribera, arrivé à Naples en 1616 et qui se fait rapidement une place dans la cité. Vice-rois et collectionneurs font partie de ses commanditaires. La simplicité de ses compositions, le naturalisme et la présence de figures populaires en font l'un des meilleurs épigones de Caravage. L'exposition offre une douzaine de tableaux de Ribera parmi lesquels le Pied-bot du Louvre. Le fait de percevoir le regard du peintre sur un enfant estropié est tout à fait nouveau. Les œuvres d'un artiste anonyme appelé le Maître du Jugement de Salomon sont rendues récemment à la première période de Ribera, ce qui témoigne d’une certaine continuité dans son œuvre.
Autres tentations
INFOS PRATIQUES Comment se rendre à Montpellier ?
© PEDICINI/ARCHIVIO DELL'ARTE - PER GENTILE CONCESSIONE DEL MUSEO DI CAPODIMONTE
© DIST. RMN-GRAND PALAIS / NATIONAL GALLERY PHOTOGRAPHIC DEPARTMENT
Culture et loisirs
Sainte Agathe, Francesco Guarino, vers 1637.
Les peintres sont aussi sensibles à d'autres courants comme le classicisme issu de l'art des Carrache dont l'un des représentants les plus importants est Le Domeniquin. À Naples, Massimo Stanzione sait associer ces diverses influences avec une gamme chromatique très raffinée. Cette synthèse entre naturalisme et classicisme prend toute sa force dans ce tableau, Suzanne et les vieillards. Il est également l'auteur d'un des plus beaux portraits du XVIIe siècle, La femme au coq, dont la brillante exécution ne laisse pas le visiteur indifférent. Autre artiste proche de Stanzione, Francesco Guarino dont la Sainte Agathe est un véritable chef-d'œuvre. À partir des années 1630, les artistes napolitains sont tentés d'éclaircir leur palette, lointain souvenir de Venise ou encore des artistes flamands tels Rubens et van Dyck. Puis, le courant baroque atteint Naples avec des artistes comme Mattia Pretti qui influence Luca Giordano. Ce dernier est présent à Montpellier avec une œuvre importante : Persée transformant les disciples de Phinée en pierre. Un peu plus tard, à l'aube du XVIIIe siècle, Francisco Solimena s'empare de ce style.
Ne manquez pas cette exposition saluée par la critique ! Le parcours intelligent amène le visiteur à découvrir l'évolution de la peinture napolitaine du classicisme au baroque grâce aux prêts d'œuvres importantes, pour certaines jamais vues en France…
À LIRE L'ÂGE D'OR DE LA PEINTURE NAPLES, DE RIBERA GIORDANO
À À
Sous la direction de Michel Hilaire et Nicola Spinosa Montpellier Métropole/ Musée Fabre/Lienart 464 pages, 40 € Beaucoup plus qu'un catalogue d'exposition, ce livre est un véritable essai sur la peinture napolitaine du XVIIe siècle. Outre le catalogue proprement dit, on peut découvrir un chapitre sur les artistes et collectionneurs nordiques à Naples, ou sur l'activité des artistes français dans cette ville.
• En avion : l’aéroport MontpellierMéditerranée se situe à 8 km du centre-ville. Un service de navettes est assuré. www.montpellier.aeroport.fr • En train : Gare TGV Montpellier-Saint Roch, en centre-ville, accès direct depuis Paris-Gare de Lyon ou Aéroport-Charles de Gaulle (3h15). www.sncf.com • En voiture : Montpellier est desservi par les autoroutes A9 et A75. www.asf.fr
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Où dormir ? • Au Baudon de Mauny (chambres d'hôtes design/luxe), www.baudondemauny.com • Au Grand Hôtel du Midi**** (tout juste rénové, design superbe en plein cœur de Montpellier, face à l'Opéra Comédie).www.grandhoteldumidimontpellier.com
Où manger ? • La réserve Rimbaud* : restaurant étoilé noyé dans la verdure, une cuisine inventive qui sublime les produits de la région du LanguedocRoussillon.http://reserve-rimbaud. com/accueil • Cellier-Morel, la maison de la Lozère. En plein cœur de l’Écusson de Montpellier, un des hauts lieux gastronomiques de la capitale languedocienne. www.celliermorel.com Pour plus d’infos : www.montpellier-tourisme.fr
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Culture et loisirs
Par Benjamin et Jean-Michel Salmon
PEUGEOT 208 RESTYLÉE
Les jeunes lionnes rugissent Rajeunir un produit éprouvé et apprécié n’est pas tâche facile ! Après déjà trois années de commercialisation, cette grande citadine regorge de réelles innovations à travers son nouvel opus. Une remise à niveau bien orchestrée… Au sein de ce marché (près de 30 % des immatriculations européennes en 2014), la lutte est rude entre les différents constructeurs européens ! isponible en concession depuis le début de l’été, cette 208 restylée bénéficie de remarquables motorisations, toutes Euro6. Même si elles restent thermiques, ce n’est pas moins de huit motorisations qui sont proposées : 68/82/110/165 et 208 ch en essence et 75/100 /120 ch en diesel. Pourtant, les tarifs restent contenus sans augmentation significative mis à
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part la sulfureuse GTI by Peugeot Sport, présentée à la fin de ces pages.
De très nombreuses versions, tant en 3 qu’en 5 portes C’est essentiellement le moteur à essence turbo 110 ch qui constitue la vraie nouveauté et sur lequel s’est concentré l’es-
sentiel de notre prise en mains sur les routes autrichiennes de la région de Graz. Avec son turbo, ce 1.2 gagne 28 ch et surtout 87 Nm de couple (+ 73 %). Agrément et performances (vitesse de pointe de 190 km/h, le 0 à 100 en 9,6 s) atteignent un niveau respectable dans cette catégorie. Très souple et discret, ce petit trois cylindres, à la sonorité assez plaisante, accepte assez les bas régimes et reprend très progressivement mais assez vigoureusement dès 1 500 tours : de quoi s’adapter facilement aux divers styles de conduite et profils routiers. Cela garantit un réel agrément d’utilisation mais évite aussi que les consommations s’envolent… Ainsi, la consommation ne dépasse pas les 6 à 6,5 litres en moyenne pour 103 g/km de
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Culture et loisirs
À bord, c’est flashback dans l’univers GTI
CO 2. Nous sommes très proches des (vraies) consommations d’un diesel de puissance équivalente mais, ici, l’agrément d’utilisation est beaucoup plus évident ! Tout au plus quelques rares vibrations à très bas régime sont perceptibles, comme sur la plupart des 3 cylindres du marché. C’est d’autant plus agréable à l’usage avec la nouvelle boîte automatique Eat6. Il convient de souligner la prouesse technologique du constructeur de Sochaux dont les motoristes ont à cœur de respecter au mieux notre environnement : la dépollution de la 208 HDi (1.6 BlueHDi 120 BVM6 ) frise la perfection et Peugeot se targue de proposer le diesel le plus propre du monde ! En fait, à réserver comme toujours aux très gros rouleurs car le budget de maintenance est bien supérieur aux versions essence. De plus, ces diesels, aussi « propres » soient-ils, n’ont ni la même onctuosité ni les mêmes performances qu’un Pure Tech de 110 ch pratiquement aussi sobre.
Une robe pratiquement reconduite Nulle évolution flagrante en termes d’esthétique ou d’habillage. Les boucliers ont été légèrement redessinés et les feux arrière arborent une jolie signature en « coup de griffe ». L’habillage de la planche de bord évolue vers plus de raffinement. C’est surtout l’équipement qui progresse avec caméra de recul, stationnement en partie autonome et MirrorScreen. Plus utile encore à nos yeux apparaît l’Active City Brake que nous avons testé en conditions réelles (contre un obs48
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© PEUGEOT
tience sous le capot mais, grâce à l’adoption d’une boîte assez longue, aucun malus écologique n’intervient. L’adoption ici d’une carrosserie bicolore est originale mais jamais vulgaire. À bord, c’est flashback dans l’univers GTI avec des surpiqûres et des filets rouges : une harmonie en rouge et noir bien calibrée et qui rappellera à certains la chanson de Jeanne Mas sortie en 1986 comme la 205 GTI 115 ch… Les baquets sont confortables et le niveau d’équipement pléthorique : tout ce qui se fait de mieux est à bord ! Les sensations/émotions de la 205 GTI sont au rendez-vous avec des aides électroniques présentes mais jamais intrusives. Elles laissent la petite lionne s’exprimer grâce entre autres à un châssis et des suspensions communicatifs. L’autobloquant avant (propre à cette version) joue un rôle décisif dans l’efficacité globale perçue. Enfin, ce qui ne gâte rien, une consommation raisonnable : nous avons mesuré 8,5 l en restant « dans les tours » sur un long parcours alternant réseaux secondaires et grands axes.
tacle en mousse). Il permet d’activer un freinage en pleine efficacité entre 5 et 30 km/h afin de contrer les éventuelles fautes d’attention d’un conducteur fatigué ou distrait… Convaincant et sécurisant ! Enfin, toujours au registre de l’esthétique, de nouvelles teintes mates font leur apparition (notre cliché durant ces essais). La capacité du coffre reste à 285 litres et, une fois les dossiers rabattus, la capacité de chargement se situe au-dessus de la moyenne avec plus de 1 070 litres disponibles. L’original poste de conduite avec le combiné des instruments positionné audessus du petit volant ne change pas et finalement s’adapte très bien à tous les gabarits… En termes de compromis, idéalement situé entre confort et comportement, le châssis de la 208 reste une référence, il n’a donc pas été changé. Un peu plus de confort encore, surtout aux places AR, serait le bienvenu.
208 GTI by Peugeot Sport Tout à fait à part, cette déclinaison musclée de la petite lionne devient une version à elle seule, et reprend cette nouvelle identité visuelle. 208 chevaux piaffent d’impa-
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Notre avis Pour cette 208, grande citadine très homogène, confortable, habitable et sûre, ce sont les nouvelles motorisations (notamment en essence) qui apparaissent les plus convaincantes. À l’heure du renouvellement d’une auto à vocation urbaine mais qui saura vous emmener en toute sécurité et avec une assez bonne dose de confort sur des trajets plus conséquents, ses aptitudes routières et son niveau d’équipements sont évidents. Un rapport prix/équipement/prestations avantageux. Une impression de dynamisme bien mise en valeur par quelques retouches esthétiques.
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Culture et loisirs Pour une rentrée en toute fluidité, deux spectacles aux antipodes qui sauront satisfaire le plus grand nombre : une Anne Roumanoff pimpante pour un one-woman show remuant ou une adaptation enivrante et mystique du Rêve d’un homme ridicule de Fiodor Dostoïevski…
ROUMANOFF ET DOSTOÏEVSKI
Commençons en douceur… Par Margaux Grégoir h, l’amour ! Thème ressassé parmi les thèmes ressassés, jeux de mots un peu patauds, traits d’esprit… sans esprit, la minute désagréable d’un certain nombre de one-(wo)man shows, minute pendant laquelle on se demande si, vraiment, on vient de rire à cette tirade tragiquement répandue sur la répartition des tâches ménagères…
A
À vrai dire, le nouveau spectacle d’Anne Roumanoff, qui se joue à l’Alhambra (Paris) depuis la fin du mois de juillet, aurait pu être une longue traversée du désert humoristique, chaloupant négligemment – en écho à la voix particulièrement nonchalante de la comédienne – de la vulgarité à la facilité. Et pourtant… Si ce n’est sans certaines facilités que la comédienne parvient à ses fins, force est de reconnaître que l’effort d’écriture est là. Habilement rythmé en une poignée de sketchs qui s’enchaînent avec fluidité, le spectacle assemble des questionnements variés autour d’un cœur battant : de l’art de vieillir à la présidence de la République, la comédienne sait doser quelques bons mots avec des remarques actuelles, plus politiques, du rire facile au plus grave, ramenant toujours nos esprits à son fil rouge : l’amour. Pour ne rien gâter, la mise en lumière ne lésine pas avec la couleur, ajoutant à l’effet Roumanoff : ça dépote ! Du rose bon50
© MATHIEU GIBSON
En forme !
bon au violet criard, difficile de ne pas plisser les yeux parfois ! Malgré une salle quelque peu biscornue, dame Roumanoff va chercher les rires dans les moindres recoins, ajoutant au plaisir. On sent la salle se prendre au jeu au fil des sourires satisfaits de la comédienne qui monte en puis-
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sance et en aisance, et sait s’amuser avec intelligence d’un visage dont elle a fait sa marque de fabrique. Voix nasillarde, sourire extra-tiré, cheveux ébouriffés, toujours de rouge vêtue, l’image ne change pas tandis que la femme évolue : ce nouveau spectacle sonne un peu plus engagé qu’à
Culture et loisirs
l’habitude. Un plaisir auquel on ne s’attend pas toujours et qui mérite la fraîche curiosité optimiste de la rentrée pour les moins convaincus !
AIMONS-NOUS LES UNS LES AUTRES De et avec Anne Roumanoff Mise en scène : Gil Galliot Création lumières : Sébastien Debant Décor : Yves Valente Musique : Mario Santangeli Durée : 1h45 À l’Alhambra, 21 rue Yves Toudic, 75010 Paris, du mercredi au samedi à 21 heures.
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Issu du Journal d’un écrivain, recueil de réflexions de Fiodor Dostoïevski, Le Rêve d’un homme ridicule narre, le temps d’une nuit, la splendide traversée mélancolique et idyllique d’un désabusé en proie au suicide, celle d’un Eden oublié et retrouvé. Désigné de tous comme « ridicule » depuis son enfance, l’homme (puisque l’écriture de Dostoïevski veut qu’il reste innommé) se voit prisonnier d’une camisole que les années lui ont imposée, sans crier gare, prison sociale du rôle qu’on veut bien le laisser jouer. Or, cette nuit, alors qu’il se décide à mettre un point final à sa perpétuelle errance insomniaque, marchant avec détermination les yeux rivés sur son suicide, son pas morose s’interrompt, le temps d’une rencontre furtive avec une petite fille qu’il laisse seule, noyée dans sa détresse, sans même essayer de lui tendre la main. Au bord du gouffre, l’homme s’endort saisi de remords et plonge alors dans la ren-
© MATHIEU GIBSON
Fascinantes élucubrations
même quand ils se moquent de moi. » Seul en scène, Jean-Paul Sermadiras accomplit un travail théâtral et humain saisissant. Une coupure dans la vie effrénée qui nous a menés à ce fauteuil du théâtre de Belleville, un rêve comme on ne prend pas le temps d’en faire, une marche paisible dans les méandres de l’âme qu’on étouffe trop souvent. Le temps du Rêve est celui de la pensée, à la fois simple et riche, singulière et universelle, mais c’est aussi le temps d’une communion avec le genre humain, la reconnaissance de notre responsabilité à tous, verbalisée : celle de voir, d’écouter et dire, de donner et partager.
© CHARLES HERMAND
LE RÊVE D’UN HOMME contre mystique – et rêvée – avec le bon sauvage, dénué de tout vice et de toute perversion, l’homme heureux et bon. C’est au cours de ce périple fantastique et fantasque qu’il renoue avec la vie, sa flamme brûlante dont le sens se ravive à nouveau. Une vie qui ne demande qu’à s’embraser sans cesse au contact du brasier humain qui la perpétue ; une vie qu’il a pourtant quittée depuis bien longtemps ; une vie qu’il retrouve avec délectation et jouissance. « Je suis un homme ridicule. Maintenant, ils disent que je suis fou. Ce serait une promotion, s’ils ne me trouvaient pas toujours aussi ridicule. Mais maintenant, je ne me fâche plus, maintenant je les aime tous, et
RIDICULE
D’après le texte de : Fiodor Dostoïevski Adaptation et interprétation : Jean-Paul Sermadiras Mise en scène : Olivier Ythier Avec la collaboration artistique de : Gilles David Durée : 1 heure Au Théâtre de Belleville, 94 rue du Faubourg du Temple, 75011 Paris, mercredi et jeudi à 21h15, vendredi et samedi à 19h15.
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Le Chirurgien-Dentiste de France n o 1673-1674 du 3-10 septembre 2015
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